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FEMMES ET HOMMES DU SSA

M. Ouamar, IDEF, Chef de l’Unité Prototypage Instrumentation et Calcul Scientifique (PICS)

au sein du Département des plateformes et recherche technologique de l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées

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« Q ui dit projet scientifique, dit très souvent soutien en termes de réalisation mécanique, électronique, informatique et calcul scientifique. Les unités de recherche de l’IRBA sollicitent mon équipe pour développer un plateau technique et son système de mesures (par exemple pour le projet de développement d’un robot qui assistera un blessé psychique). Il s’agit à chaque fois d’un véritable défi. En phase de conception, pendant la réalisation du programme ou même ensuite quand il s’agit d’analyser les données, nous devons être inventifs et trouver des techniques adaptées. Un des enjeux majeurs pour la recherche est, d’après moi, de traiter toutes les données issues des expérimentations pour en extraire une information pertinente. C’est

« Un des enjeux majeurs pour la recherche est, d’après moi, de traiter toutes les données issues des expérimentations pour en extraire une information pertinente. »

particulièrement stimulant, d’autant plus que les domaines étudiés à l’IRBA sont variés. L’équipe de PICS a ainsi été sollicitée pour proposer des solutions innovantes afin de réaliser des expérimentations sur les environnements extrêmes (en centrifugeuse par exemple) mais aussi en neurosciences (études sur le stress post-traumatique). Au quotidien, je coordonne l’équipe autour des

projets, j’identifie nos intervenants pour répondre aux demandes, et je participe aussi au choix des solutions proposées. Au CRSSA puis l’IRBA depuis 12 ans, je connais bien le fonctionnement de la recherche ». Avec l’ouverture prochaine de la chambre bioclimatique à l’IRBA ou en vue des futures expérimentations prévues sur les effets des blasts, il est certain que M. Ouamar et son équipe vont avoir plus d’un défi à relever.

 SACE Gabrielle Gabelle, IRBA

© IRBA

L’infirmière cadre de santé paramédicale Sophie,

une femme de dialogue

L’INF CaSP Sophie, cadre de santé paramédicale de l’HIA Robert Picqué à Bordeaux, membre du Conseil de la fonction militaire du service de santé des armées (CFMSSA) depuis novembre 2016, a été nommée membre du Conseil Supérieur de la Fonction Militaire (CSFM) le 1 er décembre 2016 pour une durée de 2 ans.

Si elle est légitimement fière d’être l’une des quatre femmes à avoir été élue membre permanent du CSFM et membre du Conseil de la fonction militaire du service de santé des armées (CFMSSA) par tirage au sort, l’INF CaSP Sophie n'oublie pas que cette mission n'est pas une aventure solitaire.

Avec sa nomination à la Commission Rémunération qui traite spécifiquement des régimes indiciaires ou indemnitaires des pensions, elle a pour mission d’être un vecteur de communication entre les personnels de terrain de la communauté militaire et la ministre des Armées via son administration.

« La concertation et le dialogue sont clairement inscrits dans la réforme du CSFM de 2016 ; d'une part, en professionnalisant 45 membres issus des 9 Forces armées et des formations rattachées (42 personnels d’active et 3 retraités), d’autre part en transformant le système de concertation grâce à l’interface que nous exerçons entre la communauté militaire et le CSFM. Pour moi, il s’agit d’un défi passionnant. Je vais utiliser toute mon expérience pour être un véritable capteur d’ambiance et faire remonter les propositions de terrain ».

Engagée dans l’armée en qualité d’infirmière titulaire du Diplôme d’Etat (DE) en juin 1990, l’INF CaSP Sophie détient une vaste expérience professionnelle de cadre de santé au sein du SSA. En 1993, elle prend le virage du dialogue, de la formation et de la concertation. Elle devient successivement instructrice, directrice adjointe au centre de formation des aides-soignants militaires, puis cadre de santé référent, responsable du comité pédagogique paramédical. Depuis 2014, elle est membre titulaire du comité social de la base défense de Bordeaux Mérignac.  Pascale Meeschaert

Profil d’un membre du CSFM issu du SSA

Élu par les membres du CFMSSA, avec un mandat de deux ans pouvant être prolongé à 4 ans à sa demande, le membre du CSFM suit une formation initiale au Centre de formation au management du ministère de la défense (CFMD). Avec un ancrage local, en tant que vecteur de communication il est à l’écoute de la communauté militaire du SSA, des membres du CFMSSA et de son réseau de confiance pour porter la voix de la communauté du SSA. Porteur d’une lettre de nomination ministérielle et d’une lettre de mission, il se distingue par le port de l’insigne du CSFM.

EN SAVOIR

➔ Posez vos questions

Tous les militaires peuvent s’adresser directement, en dehors de toute voie hiérarchique, au CSFM pour poser des questions d’intérêt général (et non personnelles) concernant le statut et la condition militaire.

CONSEIL SUPERIEUR DE LA FONCTION MILITAIRE

Ecole militaire - 1 Place Joffre - Case 57 - 75700 Paris SP07 tél. : 01 44 42 44 41 courriel Intranet : csfm.sg.fct@intradef.gouv.fr courriel Internet : csfm@defense.gouv.fr site Intranet : www.csfm.defense.gouv.fr • site Internet : www.defense.gouv.fr/csfm

LES VÉTÉRINAIRES DU SERVICE DE SANTÉ

Déjà rattachés au service de santé des armées en 1945, les vétérinaires des armées l’ont quitté en 1961 du fait de leurs activités de commandement des groupes cynotechniques militaires en Indochine et en Algérie, exclues du champ d’application des conventions de Genève. Ils ont alors constitué un service autonome rattaché à l’état-major des armées : le service biologique et vétérinaire des armées. Après une gestion transitoire du corps des vétérinaires biologistes des armées par l’armée de Terre en 1967, le décret du 18 février 1977 officialisa leur rattachement au service de santé des armées à compter du 1 er janvier 1978. Tout en restant fidèles au monde animal et à la spécificité de leur

formation, toujours attachés à l’expertise, au traitement et au bienêtre des effectifs animaux des armées, les vétérinaires des armées se sont vus confier de nouvelles missions dans le domaine du soutien de l’homme rassemblées sous le vocable de santé publique vétérinaire. Enfin, la plus grande fierté pour l’inspecteur technique du service vétérinaire est de voir grandissante la demande des armées et plus récemment de la direction centrale du service de santé pour la participation des vétérinaires à des fonctions d’expertise et de management, dépassant ainsi le concept de rattachement de 1978 vers celui d’intégration.  Vétérinaire général Philippe Ulmer

Professeur agrégé du Val-de-Grâce Inspecteur technique des services vétérinaires des armées

Histoire, missions

et organisation des services vétérinaires des armées

Si l’image des vétérinaires des armées reste fortement associée au monde animal, héritage d’une histoire marquée par le soin aux chevaux, la réalité est bien plus complexe. Les vétérinaires des armées participent directement au soutien médical des forces en exerçant notamment de nombreuses missions de santé publique.

Les vétérinaires des armées, 250 ans d’histoire

La création des vétérinaires militaires remonte à septembre 1769 lorsque le duc de Choiseul, secrétaire d’Etat à la guerre, décide de l’envoi de cavaliers à l’école vétérinaire d’Alfort pour être instruits dans l’art vétérinaire. Depuis cette date, les vétérinaires contribuent au soutien des armées françaises. Leurs activités, initialement centrées sur les soins aux chevaux des troupes à cheval se sont étendues dès 1876 au contrôle des viandes, puis des autres denrées alimentaires et enfin, depuis 2005 à celui des eaux destinées à la consommation humaine. Le développement de la cynotechnie militaire lors de la première guerre mondiale, et surtout après 1945, a diversifié le panel des animaux soutenus par les vétérinaires des armées. Depuis deux décennies, la multiplication des opérations extérieures en nombre et en durée a montré toute l’importance que revêtaient, pour la santé du combattant, la connaissance de l’environnement biologique et la maitrise de la qualité et de la sécurité sanitaire des eaux. La professionnalisation des armées a conduit à d’importantes évolutions d’un soutien reposant en grande partie sur la conscription. C’est ainsi qu’ont été créés à partir de 1997 des postes de techniciens vétérinaires (personnels civils et

Elève militaire à l’école vétérinaire d’Alfort (1782)

© Aquarelle : M. Devautour

sous-officiers) pour assister les vétérinaires dans leurs missions. Ce sont actuellement 71 vétérinaires des armées et 32 techniciens vétérinaires qui assurent le soutien vétérinaire des forces armées.

Des missions variées au profit des forces armées

Les vétérinaires des armées et les techniciens vétérinaires assurent maintenant des missions de santé publique vétérinaire au profit des forces armées en France et sur les théâtres

Définition « Santé publique vétérinaire » : contribution de la connaissance et de l’application de la science vétérinaire au bien-être physique, mental et social de l’homme.

d’opérations extérieures. Exerçant une activité de contrôle officiel de l’hygiène des aliments (1 300 organismes d’alimentation) et de contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine, ils apportent leur expertise dans ces domaines et participent également à l’évaluation sanitaire des fournisseurs de denrées alimentaires du ministère des Armées. Ils s’assurent également de la santé et du bienêtre des 2500 chiens et 1 400 chevaux du ministère des Armées, avec notamment, la réalisation des soins vétérinaires aux animaux mais aussi la mise en place des opérations de prophylaxie adaptées à ces effectifs ainsi que la mise en condition des chiens projetés sur les théâtres d’opérations extérieures. Les vétérinaires des armées participent aussi à la maîtrise de l’environnement biologique des militaires, en particulier sur les théâtres d’opérations où l’hygiène en campagne, la prévention des zoonoses et la lutte antivectorielle sont essentielles au maintien de l’aptitude opérationnelle.

Dans le cadre de l’organisation territoriale interarmées de défense (OTIAD), les vétérinaires des armées peuvent être amenés à apporter leur concours dans la gestion de crise sanitaire comme ce fut le cas au début de 2017 avec l’intervention de huit vétérinaires des armées dans la lutte contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP H5N8) dans le Sud-Ouest.

Organisation du soutien vétérinaire

En métropole, le soutien vétérinaire des forces armées et des organismes relevant du ministère des Armées est assuré par un maillage de dix-huit groupes vétérinaires (GV). Chaque GV est une antenne spécialisée d’un centre médical des armées qui peut couvrir plusieurs bases de défense sur une superficie allant jusqu’à douze départements. En fonction du nombre de formations soutenues, les effectifs d’un GV varient généralement entre un et trois vétérinaires et un et trois techniciens vétérinaires civils et militaires. Trois groupes spécialisés, les 23 e GV, 26 e GV et 41 e GV assurent un soutien spécifique des unités ayant des effectifs animaux conséquents. Le 24 e GV a une organisation mixte et assure également un soutien vétérinaire territorial. Un vétérinaire, chef de service vétérinaire des armées, actuellement affecté dans chaque DRSSA organise, coordonne et évalue l'exercice des compétences vétérinaires. Il assure également des missions de contrôle interne et exerce les fonctions de responsable qualité régional dans le cadre du système de management intégré des activités vétérinaires. Outre-mer, au sein des forces de souveraineté ou de présence, le soutien vétérinaire est assuré par un vétérinaire ou un technicien vétérinaire affecté dans chaque Direction interarmées du service de santé (DIASS). Il en est de même sur les théâtres d’opérations extérieures où le DIRMED dispose d’une cellule vétérinaire armée d’un vétérinaire, renforcé le cas échéant d’un technicien vétérinaire. Plusieurs vétérinaires apportent leur expertise

18 groupes vétérinaires (GV)

5 services vétérinaires des armées (SVA)

SVA METZ

27 e GV Metz,10 e GV Strasbourg, 21 e GV Besançon, 24 e GV Suippes

SVA LYON-TOULON

542 e GV Lyon, 51 e GV Nîmes, 1 er GV Toulon

SVA BORDEAUX

22 e GV Bordeaux, 25 e GV Poitiers, 541 e GV Toulouse, 26 e GV Gramat

SVA BREST

31 e GV Brest, 32 e GV Rennes, 33 e GV Tours

SVA SAINT-GERMAIN-EN-LAYE

28 e GV Paris Ecole militaire, 29 e GV Palaiseau, 41 e GV Fontainebleau, 23e GV Paris Garde républicaine

à des structures spécialisées : Laboratoire du commissariat des armées d’Angers (microbiologie des aliments), centre d’expertise de la restauration et de l’hébergement interarmées (CERHéIA) de Lyon, Centre d’expertise des programmes navals (CEPN) de Toulon (conception des installations vivres-restauration des bâtiments de la marine), Economat des armées (EdA). La diversité des missions des vétérinaires des armées et les exigences accrues en matière de compétences ont conduit à mettre en place un système de management de la qualité basé sur les principes de la norme NF EN ISO CEI 17020. Il a également fallu développer un réseau d’experts vétérinaires pour chaque domaine d’activités. Ce dispositif original permet, avec des effectifs relativement restreints, de répondre aux besoins d’expertise des armées. Les vétérinaires des armées développent ainsi des compétences dont tout le Service peut bénéficier.

Fidèles à ce qui fut la devise historique du service vétérinaire de l’armée, « SERVIR », les vétérinaires des armées n’ont jamais cessé de s’adapter pour répondre aux besoins des forces et contribuer au soutien médical.

 Vétérinaire en chef (VEC)

Emmanuel Dumas, chef du bureau « activités vétérinaires » de la DCSSA (Pré-DMF)

En savoir plus sur les groupes vétérinaires

Lors du changement d’appellation des centres médicaux des armées et de leurs antennes, les antennes vétérinaires ont repris le nom et les numéros des groupes vétérinaires, unités emblématiques du soutien vétérinaire aux armées créés après la seconde guerre mondiale. Ces formations du service vétérinaire étaient dotées de pelotons spécialisés adaptés aux différentes missions alors dévolues au service : centre cynophile, traitement et évacuation des chevaux, élevage de petits animaux de laboratoire, instruction… La cynotechnie relevant alors du service vétérinaire, les groupes vétérinaires implantés en Algérie ont eu un rôle particulièrement important sur le plan opérationnel. Parmi ces groupes, le 541 e GV est l’héritier de l’ambulance vétérinaire 541 qui, en 1943, a fait la campagne d’Italie avec le corps expéditionnaire français puis a débarqué en Provence en août 1944 avec la 1 re armée française qu’elle a soutenu jusqu’en Allemagne.

Management

des activités vétérinaires

Depuis plus de dix ans, les services vétérinaires des armées se sont engagés dans une démarche de management des activités vétérinaires par la qualité. L’approche « processus », développée par les normes de la série ISO 9000, a été adoptée et la modélisation a ainsi pu commencer. Il est vite apparu nécessaire de créer une cellule qualité vétérinaire, aujourd’hui armée par un vétérinaire des armées et un technicien vétérinaire.

De manière concomitante, la refonte du corpus réglementaire européen relatif à la sécurité sanitaire des aliments a renforcé les exigences applicables aux services qui en assurent le contrôle officiel. Afin de garantir aux autorités européennes et nationales que les armées bénéficient d’un service de contrôle qui respecte ces exigences de qualité, le choix a été fait d’engager une démarche d’accréditation des activités d’inspection en sécurité sanitaire des aliments selon la norme NF EN ISO CEI 17020. L’accréditation des services vétérinaires des armées a été obtenue le 1 er avril 2010 et est renouvelée chaque année à l’issue d’un audit réalisé par le Comité Français d’Accréditation (COFRAC).

À cette fin, il a été indispensable de se doter d’un outil adapté permettant d’assurer notamment les travaux de formalisation des activités ainsi que la gestion documentaire (logiciel Qualigram ® puis Pyx4 ® ). Via cette application sont accessibles aux vétérinaires et techniciens vétérinaires des armées une centaine de procédures et instructions avec plus de 800 documents techniques associés qui couvrent l’ensemble des domaines de compétence vétérinaire et leurs différentes conditions d’exercice (métropole, opex, outremer). Cette base documentaire est tenue à jour par la cellule qualité vétérinaire grâce à une veille réglementaire permanente et aux travaux des experts et référents (cf. schéma). Le renforcement ou le développement de l’expertise des différents domaines de compétences ont amené à identifier un réseau d’experts vétérinaires rattachés aux processus identifiés. C’est ainsi qu’a été créée une organisation d’expertise vétérinaire dite « transverse » comprenant cinq pôles constitués de groupes d’experts pilotés par un référent.

Le management des activités vétérinaires et la mise en place du contrôle interne ont fait évoluer le pilotage des activités vétérinaires. Les objectifs d’activités sont définis par l’échelon central en comité de direction vétérinaire (CODIR) et pris en compte dans une programmation annuelle par les structures vétérinaires. La réalisation des objectifs est suivie aux échelons local, régional et national par des tableaux de bord spécifiques. Le bilan de la réalisation des objectifs fixés aux structures vétérinaires ainsi qu’aux groupes d’experts fait l’objet d’une revue de direction annuelle.

 VEC Olivier Cabre Responsable qualité

Organisation des pôles d’expertise vétérinaire

Pôle « Système de management intégré »

- Cellule qualité - Experts - Auditeurs internes - Superviseurs

Pôle « Santé publique vétérinaire »

- Référent Eau - Référent Restauration - Référent Fournisseurs - Référent Epidémiologie animale - Référent NRBC et résilience

Pôle « Bien-être et santé animale »

- Référent Médecine équine - Référent Médecine canine - Référent Expérimentation animale - Référent Bien-être animal - Référent Pharmacie vétérinaire

Pôle « Activités Opérationnelles »

- 4 référents Opérations - 2 référents Forces de présence - 3 référents Forces de souveraineté - 1 Référent Exercices

Pôle « Formation »

- 4 experts issus de chacun des autres pôles

SANTÉ PUBLIQUE VÉTÉRINAIRE

Le contrôle officiel de l’hygiène des aliments

La sécurité sanitaire des aliments relève de la responsabilité de l’exploitant des établissements de restauration, qui est chargé de l’application de la réglementation dans ce domaine et doit mettre en œuvre les éléments de maîtrise de la sécurité des aliments, décrits dans un plan de maîtrise sanitaire (PMS). Le contrôle officiel de la sécurité sanitaire des aliments au sein des établissements de restauration du ministère des Armées et des formations militaires (gendarmerie, brigade des sapeurs-pompiers de Paris…) est assuré par les vétérinaires du service de santé des armées (article L. 231-2 du code rural et de la pêche maritime). Il est réalisé par des inspecteurs, qui sont des vétérinaires des armées et des techniciens vétérinaires. Les techniciens vétérinaires sont des personnels civils (IEF ou TSEF) ou des militaires, qui ont été récemment intégrés au corps des techniciens supérieurs hospitaliers (statut MITHA). Le contrôle officiel vise à s’assurer de la conformité de l’établissement aux prescriptions réglementaires, de la pertinence et de la mise en œuvre de son PMS. Sa réalisation repose sur une inspection sur site, permettant de contrôler l’état des installations (conception,

L’affichage du niveau d’hygiène

maintenance, Le contrôle des températures propreté) et le fonctionnement de l’établissement (état de santé, comportement, tenue et formation du personnel, surveillance des températures aux différents stades de production, réalisation effective des autocontrôles prévus et des actions correctives la norme NF EN ISO CEI 17020* et font l’obassociées, etc.), avec signification des écarts jet depuis 2010 d’une accréditation par le à l’exploitant. Lorsque cela est nécessaire, COFRAC reconnaissant ainsi la compétence les inspecteurs disposent d’outils répressifs, des services vétérinaires des armées. comme le retrait de la consommation de denrées alimentaires, l’obligation de mise en Depuis 2017, les résultats des contrôles œuvre de mesures correctives ou l’arrêt partiel officiels des organismes d’alimentation font ou total des activités d’un établissement. l’objet d’une information du consommateur Le contrôle officiel est effectué selon des sous la forme d’un affichage obligatoire de procédures spécifiques. Les inspecteurs leur niveau d’hygiène. Cet outil de transpadisposent d’un référentiel (vade-mecum de rence et d’émulation des professionnels vise l’inspecteur et guide méthodologique). Ces à renforcer la sécurité sanitaire des aliments activités d’inspection sont organisées selon et la confiance des consommateurs.

 VEC Régis Lamand

référent « sécurité sanitaire des aliments – restauration »

* Evaluation de la conformité – Exigences pour le fonctionnement de différents types d’organismes procédant à l’inspection

Contrôle et expertise

des eaux destinées à la consommation humaine

Depuis 2005, le contrôle de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) a été confié aux vétérinaires des armées par ar rêté ministériel. C’est ainsi que de nouvelles compétences ont dû être acquises, développées et mises en pratique par les vétérinaires et les techniciens vétérinaires. Il convient de rappeler que les EDCH ne comprennent pas que les eaux utilisées pour la boisson mais toutes les eaux servant aux usages domestiques (cuisine, vaisselle, douche, etc.).

Sur le territoire national comme en opération extérieure, les vétérinaires des armées participent à la maîtrise de toute une filière technique, du captage jusqu’au robinet utilisé par l’usager.

En France, les vétérinaires des armées assurent l’instruction des dossiers d’autorisation des captages du ministère des Armées et les présentent pour avis au conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) préalablement à la décision d’autorisation qui est officialisée par arrêté du ministre des Armées. Ils exercent le contrôle sanitaire de ces captages afin de s’assurer que les dispositions réglementaires relatives à la sécurité sanitaire des eaux, définies par le code de la santé publique, sont respectées (inspection des installations, vérification du respect des

Contrôle des conditons de stockage des eaux embouteillées

limites de qualité et de l’efficacité des mesures correctives en cas de non-conformités). Par des évaluations régulières des sites, ils apportent également leur expertise aux pilotes de processus « eau » (PPE) des formations reliées au réseau public pour les EDCH comme pour les eaux chaudes sanitaires (maîtrise du risque « légionelles »).

Sur les théâtres d’opérations, avec une ressource qui peut être rare, la satisfaction des besoins qualitatifs et quantitatifs en eaux, composante majeure de l’hygiène en campagne, est essentielle pour préserver la santé du combattant. Les vétérinaires et techniciens vétérinaires participent à la maîtrise de la filière « eau » : homologation et définition des mesures de protection de la ressource, définition du traitement des eaux, réalisation d’audits réguliers des installations, réalisation de prélèvements pour analyses effectuées en partie sur le terrain avec le matériel de la dotation vétérinaire et expédition des prélèvements pour analyses plus complètes en métropole. Vétérinaires et techniciens vétérinaires participent également à la prévention des actes de malveillance (water defense), essentielle à la sécurité des approvisionnements en eau.

Ils sont également impliqués en amont dans toutes les actions qui concourent à fournir au combattant une eau de qualité maîtrisée sur les théâtres d’opérations et participent à la définition des éléments de doctrine, aux formations dispensées dans le domaine de l’eau, aux processus d’acquisition des matériels de production, de stockage ou d’embouteillage destinés à être déployés en opération (définition du besoin, spécifications techniques, essais et validation).

Cette implication récente des vétérinaires dans le domaine de l’eau, sans équivalent en dehors du ministère des Armées, est un bon exemple de ce que peuvent apporter les compétences vétérinaires dans le domaine de la santé publique.

 VEC Jean-Marc Deniau

référent « Eaux »

Maîtrise de l'environnement biologique en opérations

Les agents zoonotiques, agents infectieux d’origine animale, sont responsables de 2/3 des maladies infectieuses humaines. En opérations, les militaires y sont particulièrement exposés du fait de la prévalence élevée des zoonoses dans les zones de déploiement et de la proximité des forces avec les vecteurs animaux que ce soit par contact direct ou indirect (par l’intermédiaire des denrées d’origine animale). Le risque rabique est un exemple emblématique : négligeable en métropole, il devient majeur dans de nombreux pays d’Asie, d’Afrique et en Amérique du Sud. Pour protéger les forces déployées, les cellules vétérinaires (vétérinaires et techniciens Réalisation de prélèvements sur des animaux autochtones vétérinaires) participent à des études épidans le cadre de l'évaluation des risques démiologiques afin de mieux connaître les risques, réalisent des actions d’éducation Pour les cellules vétérinaires, la maîtrise de des dangers, ils définissent sous forme d’un sanitaire pour informer et sensibiliser les mil’environnement biologique inclut également guide les mesures de maîtrise des risques, litaires, médicalisent les animaux mascottes la lutte antivectorielle (insectes, acariens), la principalement du domaine « 3 D » (désinfecautorisés et conseillent le commandement sur neutralisation d’animaux dangereux, la maîtion, désinsectisation, dératisation), qui sont des actions de prévention plus spécifiques. trise de la densité des populations animales appliquées aux matériels sur les théâtres par domestiques et sauvages mais des équipes dédiées. aussi l’hygiène en campagne. Les plans de maîtrise sanitaire Le rôle des structures vétérinaires s’inscrit opérationnels (PMSO) ont donc dans des actions d’expertise et de pour objectif de préserver le conseil, dans la réalisation d’actes vétérinaires territoire métropolitain d’agents et également dans des actions de contrôle et infectieux qui pourraient grade supervision. Ces missions sont réalisées vement impacter la santé des en étroite synergie avec les autres compopopulations humaines (arsantes du service car il s’agit essentiellement boviroses), animales (fièvre de domaines de compétences partagées releaphteuse) ou l’environnement vant de la santé publique. (espèces invasives, ravageurs des végétaux). Ces plans sont  VEC Jean-Lou Marié élaborés par des vétérinaires coordonnateur du pôle

Proximité avec le monde animal : des véhicules militaires spécialisés en épidémiologie « santé publique vétérinaire » sont transportés en même temps que des chèvres animale. À partir d’une analyse et référent « épidémiologie animale »

Expertise vétérinaire

au profit des forces

Du fait de leur expertise dans les domaines de la sécurité et de la qualité des aliments, de la conception des installations de restauration et de la technologie des eaux, plusieurs vétérinaires des armées apportent leur expertise à des organismes autres que ceux du service de santé des armées : - le Centre d’expertise des programmes navals (CEPN) qui relève de l’Etat-major de la Marine ; - le Centre d’expertise de la restauration et de l’hébergement interarmées (CERHéIA), créé en 2015 au sein du service du commissariat des armées (SCA) ; - l’Économat des armées (EdA), établissement public industriel et commercial. C’est également un vétérinaire des armées qui assure la direction du laboratoire du commissariat des armées d’Angers spécialisé dans le domaine des aliments, des eaux et de la physique-chimie industrielle (textiles, balistique).

Ces experts nous présentent leurs missions et leur quotidien.

Le VEC Stéphane, vétérinaire expert marine du CEPN

Je suis en charge des aspects de santé publique vétérinaire à bord des bâtiments. J’interviens notamment dans la spécification des besoins, le choix des installations et les essais contractuels de recette des installations. Dès que le bâtiment est en service actif, en étroite collaboration avec les groupes vétérinaires, j’effectue un suivi de ces installations afin d’indiquer au service de soutien de la flotte quelles sont les actions de maintenance à prioriser.

Le VEC Sébastien, conseiller vétérinaire du CERHéIA

Dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments, j’assure la collecte et l’analyse des données issues des contrôles officiels du SSA et du contrôle interne sanitaire du SCA afin d’optimiser leur prise en compte dans les organismes de restauration. J’interviens en appui technique à l’exploitant afin de faire progresser les organismes en matière de locaux et d’équipements ainsi qu’en matière d’organisation et de fonctionnement (accompagnement, formation du personnel). Ma mission est également orientée vers la « sûreté alimentaire » ou « Food Defense » qui peut être définie comme l’ensemble des mesures à mettre en place et suivre au quotidien pour permettre la protection de la chaîne alimentaire contre les risques d’actions malveillantes, criminelles ou terroristes. Les restaurants disposent d’un recueil des mesures et des modes opératoires à mettre en œuvre pour maîtriser les risques du choix des fournisseurs jusqu’à la distribution des repas : sécurisation des accès aux sites, contrôle des personnels, gestion des stocks et maîtrise du processus de fabrication vis-à-vis des contaminations intentionnelles, sécurité des systèmes informatiques, etc. Ce document s’inscrit pleinement dans la démarche de la direction centrale du SCA qui vise à unifier et à améliorer les mesures de maîtrise de la sûreté de la chaîne alimentaire en France métropolitaine, outre-mer et à l’étranger. Compte tenu de l’évolution de la menace, les mesures de sûreté alimentaire, indissociables et complémentaires de celles de sécurité sanitaire des aliments que les vétérinaires contrôlent, sont essentielles pour préserver la santé des militaires et la capacité opérationnelle des forces armées.

Le VEC Vincent, conseiller vétérinaire de l’EdA

L’Économat des armées (EdA) a pour vocation la fourniture de biens et de services au profit des armées. Outre les prestations d’approvisionnement en denrées en métropole et à l’étranger, notamment sur les théâtres d’opérations extérieures, les activités de l’EdA recouvrent des diversifiés : prestations logistiques, fourniture de marchandises diverses y compris les aliments secs des chiens militaires, restauration collective, ingénierie, traitement et distribution des eaux destinées à la consommation humaine, gestion multiservice de camps militaires, etc. Détaché auprès du directeur général de l’établissement, j’exerce des fonctions de conseiller dans les domaines de la santé publique vétérinaire. Garant de la bonne maitrise des risques sanitaires, j’interviens de façon transverse aussi bien pour la branche dédiée à l’international et aux opérations que pour le département chargé des vivres en métropole et de la restauration : veille réglementaire et technique, contribution au bon déroulement des marchés (cahier des charges, notices techniques, sélection et suivi des fournisseurs, gestion des litiges), suivi de la restauration collective, actions de formation, démarches de certifications…

Soutien des effectifs canins

Le soutien vétérinaire des 2 500

chiens du ministère des Armées

et de la Gendarmerie est assuré par les vétérinaires des armées au travers du maillage territorial des Groupes vétérinaires (GV). Ce soutien consiste à : - contrôler les conditions d’hébergement des chiens et s’assurer du respect de la réglementation relative au bien-être animal ; - participer à la formation des maîtres-chiens des trois armées ; - réaliser les opérations de prophylaxie (vaccinations, vermifugations) et s’assurer de l’aptitude médicale à l’emploi des animaux (mise en œuvre de visites systématiques annuelles) ; - assurer la mise en condition opérationnelle des chiens avant départ outre-mer ou en opération extérieure ; - traiter les animaux malades. Lorsque les moyens disponibles localement sont dépassés, des structures spécialisées peuvent prendre le relai. Les chiens peuvent alors être dirigés vers la cellule santé animale spécialisée du 24 e GV à Suippes. Disposant d’une structure d’hospitalisation et d’un service de garde 7 jours sur 7, 24h sur 24, il est armé par des vétérinaires des armées et des maîtres-chiens du

Opération de neurochirurgie au 24 e GV

132 e bataillon cynophile de l’armée de Terre, dans l’emprise duquel il est implanté. Véritable « hôpital vétérinaire », il assure la prise en charge et le traitement des cas complexes. Il joue régulièrement le rôle de structure d’accueil pour les animaux évacués pour raison sanitaire d’un théâtre d’opération extérieure.

Le 24 e GV et le 26 e GV situé au sein du Centre national d'instrucVEC Dulieu tion cynophile de la gendarmerie (CNICG) à Gramat sont des groupes spécialisés en santé animale canine. Outre les missions précédemment décrites, ils assurent : - un rôle d’instruction pour les gendarmes (26 e GV) et les vétérinaires français ou étrangers ; - un rôle d’expertise dans l’achat des chiens pour la gendarmerie (26 e GV), les armées, certaines administrations et l’Etat français au profit de tiers comme des armées étrangères (24 e GV). Cette expertise avant achat comprend un examen clinique, des examens vétérinaires spécialisés (ophtalmologie, cardiologie, dentisterie) et des radiographies (hanches et coudes) réalisées sous anesthésie générale.

Ce soutien constant permet le maintien en bonne santé nos compagnons d’armes à quatre pattes afin qu’ils remplissent leurs missions au profit des forces armées et de la population, tant en France que sur les théâtres d’opérations extérieures.

 VEC Jacques Ginesta, 24 e GV

VEC Virginie Andreo, 26 e GV

Soutien des effectifs équins

Les vétérinaires des armées assurent le soutien de plus de 1 400 chevaux militaires, de l’armée de Terre et de la G endarmerie. Les chevaux répartis sur tout le territoire métropolitain dans une vingtaine de sections équestres militaires sont soutenus par les groupes vétérinaires territorialement compétents. Pour deux unités disposant d’importants effectifs équins, le régiment de cavalerie de la Garde républicaine (480 chevaux) et l’Ecole militaire d’équitation (240 chevaux), ce soutien est exercé de manière exclusive et spécialisée par deux groupes vétérinaires dotés de plateaux techniques plus conséquents (bloc opératoire, box de réveil,…).

Le 23 e groupe vétérinaire soutient les chevaux de la Garde républicaine. Situé à Paris, il veille au caractère opérationnel des chevaux du régiment de cavalerie, aussi bien pour les patrouilles à cheval quotidiennes que pour le défilé du 14 juillet. Il est armé par une équipe de quatre vétérinaires et sept auxiliaires

Intervention chirurgicale sur un cheval

vétérinaires mis à disposition par la Gendarmerie, qui assurent la permanence des soins tous les jours de l’année. Le soutien vétérinaire de ces grands effectifs de chevaux militaires implique une grande disponibilité afin de faire face aux urgences, nombreuses dans cette espèce (coliques, traumatologie…). Les vétérinaires accompagnent également les effectifs équins lors de missions spécifiques du Nivellement dentaire régiment, telles que les escortes de chefs d’Etat ou les déplacements à l’étranger.

Le 41 e groupe vétérinaire est implanté à Fontainebleau, au sein de l’Ecole militaire d’équitation. Son rôle est d’assurer un soutien vétérinaire spécialisé au profit des chevaux de l’Armée de terre. L’expertise des vétérinaires est mise à profit dans le soutien des chevaux de sport (concours complet et saut d’obstacle notamment) et les visites préalables à l’incorporation des chevaux de l’armée de Terre. L’équipe est constituée par trois vétérinaires et deux auxiliaires vétérinaires mis à disposition par l’armée de Terre. Elle peut être sollicitée à tout moment par les vétérinaires des armées devant référer un cheval nécessitant des soins lourds. Les activités vétérinaires se partagent entre médecine, chirurgie, prophylaxie et expertise. Les techniques d’imagerie (radiographie, échographie) sont souvent mises en œuvre, notamment pour l’exploration des boiteries et les visites d’incorporation. Le maintien de la bonne santé des chevaux nécessite la mise en œuvre d’actes de médecine vétérinaire préventive tels que les vermifugations régulières et les soins de dentisterie (nivellements dentaires).

 VEC Benoît Tainturier, 23 e GV

VEC Jérôme Arnauld des Lions, 41 e GV

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