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Exercice Cold Response Norvège 2010

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Cold Response est un exercice de combat de haute intensité organisé par l’OTAN, regroupant 14 nations, soit près de 9 000 militaires dont environ 4 000 de l’armée de terre. La marine, l’armée de l’air et les forces spéciales y participent également. Une compagnie du 27 e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) de Cran Gevrier représente la France.

La manœuvre s’est déroulée du 15 février au 7 mars 2010, au nord de la Norvège, près de Narvik. Deux forces multinationales s’affrontent, des fantassins et des cavaliers, assez lourdement équipés. En cette période, bien que les jours rallongent, la nuit tombe vers 16 heures 30. Le thermomètre oscille entre -30°C la nuit par ciel dégagé et +2°C la journée par ciel couvert, souvent associé à des chutes de neige. Seuls les véhicules chenillés peuvent se déplacer en dehors des routes. Sur tout type de terrain, différents chars s’affrontent, les fantassins évoluent à pied ou à bord de véhicules articulés chenillés, d’autres se déplacent en scooter des neiges.

Le soutien médical de l’exercice est constitué principalement par les Norvégiens en coopération avec les Hollandais, la France se trouvant sous le commandement des Pays-Bas. Le secteur civil est inclus dans cette chaîne santé, avec en premier recours le SAMU local mais également de nombreux hôpitaux.

Après une courte phase de prise en compte de l’exercice, de perception de matériels spécifiques norvégiens, c’est le début de la manœuvre proprement dite. Fort d’un effectif constitué d’un médecin, d’un infirmier, d’un auxiliaire sanitaire, d’un pilote et d’un transmetteur, ainsi que d’un véhicule chenillé de transport de matériels, le poste médical colle au plus près de la compagnie d’infanterie issue du 27 e BCA.

Un ennemi, le froid

Outre l’ennemi virtuel, le danger provient du froid, parfois associé au vent. Souvent statiques, les troupes ont bien quelques moyens de réchauffement interne comme l’ingestion de boissons chaudes mais avec des températures négatives, où la sensation de soif est diminuée, les équipements vestimentaires prennent toute leur importance.

Au bilan, sur une quarantaine de consultations, nous dénombrons douze gelures des extrémités dont deux du second degré, une hypothermie légère et trois traumatismes liés à des chutes par glissade. Les pathologies liées au froid et à son environnement représentent 40% du nombre total de consultations, malgré des actions de prévention et le port d’équipements grand-froid.

© MC F. Cardinale

La problématique majeure du poste médical n’est pas l’absence de salle de consultation, mais la recherche de solutions pour ne pas exposer au froid les médicaments, surtout les injectables et les quelques poches de solutés. Sur les trois caisses que nous avons confectionnées, deux doivent à tout prix échapper au gel. Pour cela, à chacun de nos déplacements sur le terrain, le module arrière du véhicule doit être suffisamment chauffé. En outre, il faut disposer ces deux caisses à proximité du poêle à gazole le soir sous la tente, tout comme nos deux jerricans d’eau.

Cette expérience norvégienne est d’autant plus belle à vivre que les paysages de fjords, de forêts de bouleaux et de conifères sont magnifiques et que l’on peut avoir la chance, le soir, à condition d’être bien vêtu, de contempler un spectacle d’aurore boréale.

Médecin en chef Fabien Cardinale 27 e bataillon de chasseurs alpins - Cran Gevrier

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