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La nappe phréatique sous le Jard pompée durant quinze mois
Un trou à 28 mètres de profondeur doit être creusé pour accueillir le futur parking souterrain de l'esplanade Charles-de-Gaulle. Pour ce faire, il est nécessaire de pomper les eaux souterraines, qui seront rejetées dans la Marne pendant plus d'un an. Une opération neutre, assure la ville.
C’est une paire de tuyaux, longs d’environ 430 mètres, que vous avez peut-être déjà vue dans les rues Édouard-Fleuricourt, Jean-Chandon-Moët et Pupin ou encore dans l’avenue de Champagne. Cet imposant dispositif relie le non moins spectaculaire chantier de construction d’un parking souterrain sur l’esplanade Charles-de-Gaulle à la rivière Marne, qui traverse la ville d’Épernay. Pour le moment, les tuyaux sont vides, mais d'ici à quelques jours, ils se rempliront d’eau pendant quinze mois. Explications.
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Deux nappes phréatiques traversent le sous-sol d’Épernay et se jettent dans la Marne en différents endroits. Afin de réaliser le parking souterrain du Jard, il sera nécessaire de creuser jusqu’à 28 mètres de profondeur. Pour le moment, le chantier a atteint approximativement trois mètres. La nappe se situant à dix mètres de profondeur, il faudra, d'ici à quelques jours, mettre en marche ce circuit de pompage, soit six tubes enfouis sur le chantier et les fameuses centaines de mètres de tuyaux, pour dévier l’eau jusqu’à la Marne. « Si on ne le faisait pas, au moment du terrassement, l’ensemble du chantier se transformerait en une énorme piscine, image Frédéric Girardin, responsable des services techniques de la ville d’Épernay. L’eau sera pompée au rythme moyen de 80 à 100 m³ par heure, avec un volume maximal autorisé à 200 m³. Autorisée par l’État, cette opération, nommée rabattement de nappe, n’est ainsi pas rare dans ce genre de projets de construction et elle fait l’objet d’études, d’autorisations, de contrôles et de suivis.
La ville insiste sur le fait que cette évacuation d’eau n’affectera pas le niveau des nappes, mis à mal ces derniers mois (lire par ailleurs). « Cela n’aura aucune incidence sur le cycle de l’eau, assure Frédéric Girardin. L’eau sera rejetée dans la Marne, en milieu naturel. » Si cette déviation est aussi longue (quinze mois, donc), c’est qu’il est nécessaire que l’intégralité du parking de six niveaux souterrains soit construite avant de « relâcher » l’eau de la nappe. « Il faut
Les nappes françaises toujours basses
Selon le BRGM, service géologique national français, les niveaux des nappes phréatiques restent, en mars, sous les normales avec 80 % des niveaux « modérément bas » à « très bas ». La situation s’est dégradée du fait de l'absence de précipitations efficaces en février. Dans la Marne, l’évolution récente est en hausse en raison des récentes pluies, mais le niveau reste bas. Il y’a un an, à pareille période, le niveau des nappes dans la région était jugé « modérément haut » par le BRGM. La ville d’Épernay assure que le rabattement de la nappe phréatique sous le futur parking du Jard n’aura aucun effet sur les quantités d’eau souterraine disponible.
que la masse totale soit en place, sinon, le parking remonterait à la surface sous la pression de l’eau, explique le responsable de services techniques de la ville d’Épernay. Ensuite, la nappe reprendra sa place, sous et autour de l’ouvrage. » Actuellement, un couronnement en béton armé est réalisé sur les parois moulées, ces grands panneaux coulés dans le sol qui servent d'enveloppe étanche à l'ouvrage. En parallèle, les engins s’affairent à réaliser une rampe d’accès vers le centre du chantier, afin de pouvoir commencer le terrassement de masse. En tout, 45 000 m³ de gravats et de terres devraient être extraits jusqu’à la mi-juin, lorsqu’un trou de 28 mètres de profondeur sera visible. Débutera alors la construction de l’ouvrage aux 360 places de stationnements, du bas vers le haut. « Des colonnes d’escaliers métalliques seront installées pour permettre aux ouvriers de descendre dans le trou. Au fur et à mesure, ils remonteront, niveau par niveau. » Une fois la dalle de fond, les six niveaux et la dalle de couverture bien calés, la nappe pourra être « libérée ».
Simon Ksiazenicki
Un nouvel hôtel rue des Minimes
Aquelques pas du colossal chantier de l’esplanade Charles-de-Gaulle, la rue des Minimes est en travaux depuis le mois d’octobre. Voie étroite et accidentée du centre-ville, elle va prochainement retrouver son lustre d’antan.
L’agglomération d’Épernay a déjà procédé au renouvellement des réseaux d'assainissement et d'eau potable, puis c’est le Syndicat intercommunal d’énergies de la Marne (Siem) qui est en train de terminer l’enfouissement des réseaux électriques. Les éclairages publics, quant à eux, ont été ancrés sur les façades de plusieurs immeubles. Ce sera enfin à la ville d’intervenir pour reposer les pavés d’origine et réaliser les nouveaux trottoirs qui seront doublés par rapport à ceux de 80 centimètres dont il ne reste presque plus de traces. En contrepartie, il n’y aura plus qu’une seule voie de circulation et les quelques anciennes places de stationnement ne seront pas retracées.
Mais la ville ne devrait pas pouvoir opérer avant le mois de juin. En effet, elle attend que les travaux de gros œuvre dans l'ancienne chapelle des sœurs amantes de la
Croix soient terminés. Dans ce bâtiment vendu début 2020 par le diocèse de Châlons à Stéphane Boudet, gérant du domaine de chasse la Maison forestière de Germaine, l’hôtel Margaux doit prochainement voir le jour. Cet établissement pourrait ouvrir à la fin de l’année et proposer 27 chambres dans un cadre 4 étoiles. Certains éléments de l’ancien couvent seront conservés, comme l’une des façades de la rue des Minimes (à droite sur la photo). Des butons doivent être installés prochainement afin de soutenir le mur lors de la démolition du reste du bâtiment.
La ville d’Épernay espère la fin des gros œuvres avant le début de l’été, pour pouvoir terminer ses travaux dans la rue des Minimes. Laquelle devrait être pleinement rendue aux piétons et aux autos avant la rentrée scolaire.