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Le Carrefour d'Épernay condamné aux prud'hommes
Deux anciennes travailleuses de l'hypermarché contestaient leur licenciement. L'une a obtenu gain de cause, pas l'autre, mais la société a été condamnée à chaque fois. Une dizaine d'affaires sont en cours.
C’est une nouvelle décision de justice qui alourdit le dossier d'AC2M Distribution, la société qui gère le Carrefour d’Épernay. Depuis octobre 2020 et le placement en location-gérance de cet hypermarché alors en perte de vitesse, le directeur*, devenu un franchisé du groupe, concentre les griefs de travailleurs qui ont été licenciés.
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Dans un délibéré du 27 février, le conseil de prud’hommes a condamné AC2M Distribution dans deux affaires distinctes survenues en 2021. Il a reconnu que le licenciement pour faute grave de Maëva Dumont était « sans cause réelle et sérieuse ». Son employeur lui reprochait d’avoir refusé de se rendre en caisse, le 15 juin 2021, car elle souffrait de coups de soleil, et d’avoir eu une altercation avec une cliente, mais il ne l’avait pas convoqué immédiatement et n’a pas été en mesure d’apporter des éléments de « faute préjudiciable pour l’entreprise et le bon fonctionnement de son activité », selon les prud'hommes. AC2M devra donc verser plus de 24 000 € à Maëva Dumont, dont une partie pour licenciement « sans cause réelle et sérieuse » et « vexatoire ». Dans l’autre affaire, le licenciement de Bela Felix pour « inaptitude » a été reconnu. Le conseil a estimé ne pas disposer d’éléments pour caractériser du harcèlement. Mais AC2M Distribution devra tout de même verser 5 000 € de dommages et intérêts à la demanderesse pour préjudice moral. Le 7 juin 2021, la travailleuse de Carrefour avait averti, par courrier, son employeur de son mal-être profond. Elle dénonce aujourd’hui « des moqueries, un ton hautain, une tentative de retourner le cerveau ». « Je suis quelqu’un d’assez fort, mais je me suis isolée, je pleurais constamment, j’avais des idées noires
D’autres procédures en cours
», nous confie-t-elle. Neuf jours s'étaient écoulés avant la réunion extraordinaire du CSE, un délai jugé trop long par la justice : « Le directeur n’a fait preuve d’aucune considération et réactivité face à une situation d’alerte. Ce manque de considération à l’égard de la salariée suffit à lui créer un préjudice. » Bela Félix entend poursuivre son combat et faire appel afin de contester son licenciement : « Je veux qu’il regrette ses actes et ses paroles. Je veux que tout le monde sache l’homme qu’il est et la façon dont il se fout royalement de son personnel ».
EN BREF
Dernières manif' avant adoption ?
Au moment de ces deux affaires, la médecine du travail avait envoyé un courrier d’alerte à l’employeur, constatant un nombre croissant de salariés en souffrance. Plusieurs plaintes de salariés avaient été déposées auprès du CSE (comité social et économique) de l’entreprise, évoquant « des conditions de travail dégradantes, des menaces, du management toxique et une surcharge de travail ». Sur ces éléments, le tribunal de Châlons avait retenu « que l’existence d’un risque grave est établi par l’expression d’un mal-être physique et/ou psychologique des salariés ». Un expert indépendant, agréé par le ministère du Travail, aurait dû intervenir, mais sa venue a finalement été annulée par le CSE. Selon le consultant indépendant, la direction aurait donné un choix aux élus du personnel : annuler l’expertise ou renoncer à leur participation aux résultats de l’entreprise… Un « chantage » dénoncé par maître Romain Royaux, l’avocat qui assiste les anciennes salariées. « Depuis le début, AC2M est systématiquement condamné, quelles que soient les juridictions, ça veut dire que ces affaires ont du sens, estime le magistrat. On s’est récemment aperçu que des salariés étaient enregistrés à leur insu, dans de véritables traquenards. Je n’ai jamais vu ça et je fais beaucoup deprud’hommes... » Une dizaine de procédures sont en cours pour contester des licenciements.
Simon Ksiazenicki rois journées dédiées à l’emploi. C’est ce que proposent la Maison de l’emploi et des métiers, l’agence Pôle emploi et la Mission locale d’Épernay, du lundi 20 au mercredi 22, avec trois thématiques dédiées : les métiers de la restauration le lundi, du tourisme et de l’œnotourisme le mardi et de l’hôtellerie haut de gamme le mercredi. « Ce sont des secteurs qui recrutent, mais le bassin d’Épernay se trouvant en plein emploi, c’est assez difficile d’avoir des profils, explique Aurélie Henry, chargée de projets à la Maison de l’emploi et des métiers. C’est la raison pour laquelle on organise ce rendez-vous. » En effet, selon Pôle emploi, au 3e trimestre 2022, le taux de chômage à Épernay était de 4,7 %, bien inférieur au niveau national (7,1 %) ou même marnais (7 %). En parallèle, sur les douze derniers mois, le nombre d’offres gérées par l’agence sparnacienne sur les métiers liés à l’hôtellerie, la restauration et au tourisme a augmenté de près de 16 %.
4 * : Cédric Lecerf n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Lundi 20 mars, rendez-vous à 14 h, à la résidence pour seniors Gallice, à Épernay, pour différents ateliers permettant de se tester aux métiers de la cuisine et du service en salle. Le lendemain, à partir de 9 h 30, une visite du centre de formation Avize Viti Campus sera proposée, au départ de l’agence Pôle emploi d’Épernay, afin d’aller à la rencontre de professionnels et de découvrir les formations. Le domaine du champagne Sanger, la marque du lycée viticole, sera également visité. Enfin, l’après-midi du mercredi 22 mars sera consacré au recrutement dans l’hôtellerie haut de gamme. À 14 h, les participants pourront découvrir la Villa Eugène, hôtel 5 étoiles d’Épernay, et y rencontrer des professionnels.
S.K
TAlors que le parcours législatif du projet de loi de réforme des retraites pourrait toucher à sa fin, les opposants ont poursuivi la mobilisation, mercredi. Du côté d’Épernay, le rond-point de la D951, à Dizy, a été le théâtre d’un tractage mené par quelques membres de la CGT et des Gilets jaunes locaux, provoquant un petit embouteillage matinal. Les manifestants se sont ensuite retrouvés vers 10 h 30, en centre-ville, où ils étaient moins d’un millier à défiler. Au même moment, dans les rues de Reims, environ 3 500 personnes réclamaient le retrait de la réforme. Le campus de Sciences Po a également été bloqué par quelques dizaines d’étudiants. Enfin, à Châlons, un peu plus de 700 personnes ont défilé dans les rues de la ville-préfecture.
Dernier week-end pour la fête de printemps d'Aÿ
Depuis le 6 mars, l’accès au parking du Jard d’Aÿ est interdit en raison de la fête de printemps. Les forains et leurs attractions ont accueilli le public les samedi 11 et dimanche 12 mars derniers et continueront ce week-end du 18 et 19. Une fois la désinstallation terminée, le stationnement redeviendra accessible le mardi 21 mars.
Perturbations et coupures d'eau dans l'agglo
L’agglo d’Épernay va mettre en place un nettoyage et une désinfection des réservoirs d'eau potable sur le territoire. Des coupures ou des perturbations sont ainsi à prévoir sur le réseau de distribution d'eau, dans plusieurs communes. Elles concerneront Soulières (coupures) et Vouzy (perturbations) le 3 avril, Bergères-les-Vertus et Chaltrait (perturbations) le 4 avril, LeMesnil-sur-Oger, Oger (perturbations), Clamanges, Écury-le-Repos et Villeseneux (coupures) le 5 avril, et Villers-aux-Bois (coupures) et Montgrimaux (perturbations) le 6 avril. Infos : epernay-agglo.fr
C HAMPAGNE