Premier coup d'œil sur le prochain Vign'Art

La 4e édition du festival d'art contemporain et de land art se tiendra du 12 mai au 17 septembre, au grand air, dans quatorze communes du bassin d'Épernay. Les organisateurs ont reçu une centaine de candidatures d'artistes venus du monde entier.

Imaginé en 2019, Vign’Art a su s’enraciner dans le paysage champenois pour devenir, à l'aube de sa quatrième édition, un rendezvous apprécié des locaux et des touristes. D’Épernay à Aÿ, en passant par Dormans, l’événement a su séduire tout le monde, comme le raconte Régis Coutant, président de la communauté de communes des Paysages de la Champagne. « On a rejoint le festival l’année dernière et après les interrogations dans la collectivité, on peut dire que c’est une réussite totale. Il y a eu beaucoup de monde, des autochtones, mais aussi pas mal de touristes, et les retours sont très bons. » L’intercommunalité de Dormans fait désormais partie des principaux partenaires du festival, au même titre que celles d’Épernay et d’Aÿ. Au programme de ce quatrième Vign’Art, dixsept œuvres éphémères et souvent monumentales qui s’installeront, pendant quatre mois, dans quatorze communes du large bassin sparnacien. Ce qui fait son succès tient en plusieurs points. « Il y a deux aspects intéressants, estime Dominique

N UMÉRIQUE

Lévêque, président de la communauté de communes de la Grande Vallée de la Marne (CCGVM). D’abord la possibilité de voir de l’art contemporain et du land art dans un milieu naturel, sans payer de ticket d’entrée, et puis cela permet à des communes rurales, certaines de très petite taille, d’accueillir un événement culturel sur leur territoire. » Cette année encore, une diversité d'emplacements a été retenue. Parmi les sites « urbains », on retrouvera le jardin du musée d’Épernay, le parc de la maison Gosset à Épernay également et la cour de Pressoria à Aÿ. Pour le reste, il faudra prendre sa voiture, à la découverte de sites naturels tels les pâtis du Mesnil-sur-Oger,

Le camion Huawei de passage à Épernay

qui accueilleront trois créations, les bords de la Marne à Magenta et Tours-sur-Marne, une loge de vigne à Val-de-Livre ou encore différents sites naturels à Congy, Fèrebrianges, Loisy-en-Brie et Vert-Toulon. « On parle beaucoup des maisons et des caves en Champagne, mais tout cela existe parce qu’il y a un vignoble, reconnu par l’Unesco au même titre que les maisons et les caves, rappelle Franck Leroy, président de l’agglomération d’Épernay et du conseil régional du Grand Est. Cet événement a été imaginé pour inviter les habitants à se promener dans le vignoble, intéresser les touristes à la découverte de nos coteaux et éveiller au land art. » Les touristes et les locaux pourront donc appré-

B OXE cier dix-sept œuvres qui seront réalisées au printemps, in situ, par des artistes venus parfois de loin. Le panel est à nouveau éclectique, avec des professionnels locaux, des Français, mais aussi plusieurs étrangers (Allemand, Hongrois, Italien, Tchèque, Britannique, Ukrainien, Sud-Coréen). Chacun, lauréat de l’appel à projets qui s’est tenu d’octobre à décembre, se verra remettre une enveloppe de 8 000 €, portant le budget de cet événement à près de 200 000 €. « On peut compter sur des partenaires fidèles, se réjouit Jean-Baptiste Duteurtre, directeur du festival. On a eu une centaine de candidatures d'artistes, c’est moitié moins que l’an dernier au sortir du covid, c’est une tendance générale. Mais côté qualité, c’est tout aussi bien. » Le public pourra en juger durant tout l’été.

Simon Ksiazenicki

Une œuvre déjà visible

Alors que seize créations de la 4e édition de Vign'Art seront réalisées in situ entre le 29 avril et le 10 mai, une est déjà visible depuis plusieurs mois. Il s'agit des « Habitats », trois nids de trois mètres réalisés par l’artiste allemand de 86 ans, Nils Udo, précurseur du land art, pour le compte de la maison Ruinart, dans son vignoble de Taissy. À quelques encablures, une fresque a également été réalisée sur une loge de vigne par l’artiste parisien Alexandre-Benjamin Navet, au printemps 2022.