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Près de 24 000 spectateurs réunis à la Magnifique Society

Opération coup de poing sur l'autoroute Reims-Charleville

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ÉDITO de Simon Ksiazenicki, journaliste

Dans la chaleur de la nuit

Et les banlieues se sont encore embrasées. Des émeutes ont rythmé la nuit de mercredi à jeudi à Lyon, Lille, Toulouse, Charleville, Châlons et dans plusieurs villes de la région parisienne, Nanterre en tête, où Nahel, 17 ans, a été tué par balle par un policier, après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle routier. Ces violences urbaines, comme on les qualifie pudiquement, sont-elles l’expression d’une colère sociale et politique contre un système inique qui stigmatise les pauvres et les non-blancs ou simplement le fait de délinquants avides de haine et de violence à l’égard de toute forme d’autorité ? Sans doute un peu des deux... Le spectre des émeutes de 2005 revient avec insistance, quand la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, deux ados électrocutés dans l’enceinte d'un poste électrique en tentant de se soustraire à un contrôle de police, avait conduit le pays vers l’état d'urgence. Près de 20 ans plus tard, peut-on imaginer autre chose qu’un tour de vis sécuritaire pour sortir de l’ornière ? C’est en tout cas la méthode privilégiée depuis 2017. En plus de l'inflation de l'arsenal législatif, Emmanuel Macron et son troisième ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, n’ont cessé de donner des gages aux syndicats policiers les plus droitiers et bravaches. Quand le premier jugeait que le terme « violence policière » était « inacceptable dans un État de droit », le second y répondait « je m’étouffe », quelques mois après la mort par asphyxie de Cédric Chouviat lors de son interpellation. Cette fois, les deux hommes ont eu la réaction logique face à l’évidence des images. Ce qui n'a pas empêché certaines sources policières d'affirmer dans un premier temps que le véhicule avait foncé sur les forces de l'ordre, ce qui en dit long sur la méthode de dédouanement systématique mise en place par l’institution. La tentative d'apaisement de l'exécutif ne suffira pas à combler le fossé qui s’est creusé entre la population et la police, a fortiori dans les quartiers populaires. Le récit fait par « Le Monde » d'une nuit de violences à Nanterre laisse présager qu’une mèche s’est allumée et qu’elle sera difficile à éteindre. Dans le quartier Pablo-Picasso, le journaliste raconte comment des petits groupes mobiles, armés de feux d’artifice et accompagnés de guetteurs à moto, installent des barricades faites de poubelles et de voitures incendiées, face à des policiers qui tentent de reprendre le terrain, lanceurs lacrymo et de balles de défense en main. Mais c’est surtout l’émotion des habitants du quartier qui saisit le lecteur. Incendie de la maison des jeunes, école attaquée, véhicules de riverains brulés, services publics détruits… Les citoyens de Nanterre et d’ailleurs payeront les pots cassés, eux qui subissent déjà les difficultés du quotidien. Une double peine, dans tous les sens du terme.

Après trois jours de concerts assurés par une trentaine de groupes et d'artistes venus du monde entier, dont Phoenix, Aya Nakamura, Angèle ou encore Rema, le festival de musique rémois a fermé ses portes dimanche 25 juin. Cette ultime journée sous le soleil a été marquée par le concert de Louise Attaque, l'un des grands moments de cette 6e édition qui aura rassemblé près de 24 000 spectateurs au parc de Champagne.

Dans la nuit du samedi 24 juin, les forces de police ont mené une opération anti-délinquance de grande ampleur, avec comme objectif principal de lutter contre les cambriolages et la contrebande. De 21 h à 1 h, tous les véhicules circulant sur l'autoroute A34 en provenance de Charleville ont été ainsi été arrêtés à hauteur de Pomacle, près de Reims. Au total, 115 véhicules et leurs conducteurs ont été contrôlés par 35 gendarmes. Bilan de l'opération : deux infractions pour détention de tabac en contrebande, une conduite sous stupéfiant, huit conduites sous l'emprise d'un état alcoolique, deux non-respects de circulation interdite, un refus d'obtempérer et mise en danger d'autrui et cinq autres infractions mineures.

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