La boîte à bulles, best-seller du musée d'Épernay

La boutique du musée du vin de Champagne et d’archéologie d’Épernay commercialise, depuis la fin de l’année dernière, une boîte à bulles, qui fonctionne sur le même principe que la surannée boîte à meuh. En renversant le petit cylindre, un bruit de bouchon de champagne qui saute se fait entendre, puis celui du précieux nectar versé dans une flûte et enfin le crépitement des bulles. En cinq mois, il s’est écoulé plus de 250 boîtes à bulles, qui sont en passe de devenir le « best-seller » de la boutique ! Comptez 5,50 € pour vous offrir le fameux objet, fabriqué en France et disponible au musée d’Épernay, uniquement.

« Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes. » On se demande si les manifestants opposés aux CRS ces derniers jours à Paris ont paraphrasé la célèbre maxime de Mirabeau, répondant à l’ordre de dissolution des États généraux émise par Louis XVI. Sans doute pas, mais ils auraient pu, tant certains sont persuadés de représenter la souveraineté populaire. Ce qui n'est pas l'avis du président de la République. Face à une contestation qui dure depuis plus de deux mois, Emmanuel Macron est resté droit dans ses bottes, ne jouant ni l’apaisement, ni le mea-culpa. Pourtant, il aurait pu. Il aurait pu regretter d'avoir engagé une réforme des retraites qui va peser majoritairement sur quelques millions de personnes issues des classes populaires supérieures et des classes moyennes, déjà opposées à sa politique. Il aurait pu regretter d'avoir redoublé d’outils parlementaires visant à accélérer la procédure législative, le 49.3 n’étant que l’aboutissement d’une série de détournements de l’esprit et de l’usage de la Constitution de 1958. Il aurait pu regretter les centaines d’arrestations abusives de touristes et de promeneurs parisiens totalement étrangers aux manifestations et les violences policières constatées çà et là. Il aurait pu, enfin, éviter de dire « Si les Français étaient totalement en colère, sans doute, je n’aurais pas été réélu il y a un an », puisqu'il avait reconnu, au soir du deuxième tour, le contexte particulier qui avait conduit à sa réélection. En revanche, il a eu raison de déclarer : « On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions », car la rue est, en effet, capable du meilleur comme du pire. C’est à la fois celle qui détruit le Mur de Berlin en 1989 et celle qui marche sur Rome aux côtés de Mussolini en 1922. Celle des grèves de mai-juin 1936 qui porte le Front populaire au pouvoir et celle des ligues d’extrême droite proches de renverser la République en 1934. Celle qui acclame Philippe Pétain à Paris en avril 1944 et celle qui fête la Libération avec Charles de Gaulle quatre mois plus tard. Celle qui rend hommage aux victimes des attentats de janvier 2015 et celle de la Manif pour tous. Napoléon disait : « Les peuples sont des vagues agitées par le vent, sous une impulsion mauvaise, toutes leurs passions se déchaînent. » Nul doute que notre président approuverait cet aphorisme. Qu’en est-il des Français ? Les événements des prochains jours donneront quelques éléments de réponse.

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