démineur
n•7
le
petit journal qui creuse… histoires, arts et cultures. avril 2013
Quèsaco ? Insimul
Tantôt gimmick de supporters ou slogans politiques, l'ensemble est aussi une illustration mathématique — traditionnellement des groupes distincts qui parfois se rejoignent mais qui peuvent aussi être vides — qui se résume par « patate ». Serions-nous donc des « patates » à vouloir sans cesse vivre ensemble — In simul — l'un avec l'autre, les uns avec les autres ? À en croire les belles histoires dénichées ce trimestre par votre Démineur, la réponse est pleine d'optimisme : vivre ensemble, sans arrière-pensées, est non seulement possible mais dans certains cas salutaire… De la bande des Cinq aux membres joyeusement fêlés de l'association Nés pas des Anges, Le Démineur vous conte de belles histoires à lire… Ensemble !
lâcher de paroles
Que c’est beau un cheval qui galope sans personne sur le dos !
La question du prochain numéro :
Au fait, à quoi ça sert, l'amour ? ledemineur@agencek.com
C
Déminez avec nous ! Vous trouvez qu'il est trop souvent question de Blot-l'Église dans votre Démineur ? La solution est simple : contactez-nous, envoyez-nous des informations concernant les perles de votre commune ! Car pour creuser toujours plus, nous avons besoin de vous. Vous connaissez un voisin, un ami, un membre de votre famille qui possède un don… Envoyez vos informations, suggestions, remarques à : ledemineur@agencek.com
’était des copains et copines qui s’aimaient bien et s’assemblaient de temps à autre pour casser une petite graine, boire un coup, se raconter des histoires, parler du pays, écouter une chanson, danser un pas de rock, se marrer, se disputer un peu sur la politique, la chasse, l’écologie, se donner un coup de main, et plus si affinités… Un jour, une drôle d’idée vint à l’un d’eux, ou à l’une, car on ne se rappelle plus très bien qui avait dit quoi. ‑ Et si on se faisait une non-association ? Aussitôt, ce fut la pagaille, comme presque toujours, car l’ordre (y compris du jour) ils connaissaient pas trop, et même ils aimaient pas du tout. Un jour, une grosse tête avait dit à la télé que l’univers, sous ses dehors bien comme il faut, et toujours the right thing in the right place, ne cesse de courir vers le plus grand désordre possible. Et eux, ils voulaient faire pareil, non mais des fois… ‑ Alors, on ferait quoi, que t’as dit ? ‑ Une non-association ! ‑ Il est ouf là çui ! C’est quoi, c’machin ? ‑ Eh ben, ce serait le contraire d’une association ; elle
serait pas déclarée, on n’aurait pas de statuts, pas de président, pas de vice-président, pas de secrétaire ni de secrétaire adjoint, pas de trésorier, pas de cotisation… ‑ Pas de caisse, pas de fric, de monnaie, de flouze, de blé, d’artiche, d’oseille, de grisbi, de pognon ? ‑ Ben non ! ‑ C’est chelou, non ? Et comment on paierait les tracts, les bulletins, les convocations ? ‑ C’est simple, y en aurait pas. Tout se passerait de bouche à oreille. ‑ Mais c’est de l’oligarchie ! ‑ De l’anarchie, tu veux dire… Et si elle n’était pas ce que tu crois ? Si, au lieu d’être une absence d’ordre, c’était un ordre intime, venu de l’intérieur de soi, et non imposé de l’extérieur… c’est-à-dire finalement par l’État ? ‑ Là, tu délires sec, man ! C’est de l’ufologie !* ‑ Non ! De l’u-to-pie ! Mais comment pourrions-nous vivre à peu près heureux sans tendre vers ce rêve jamais réalisé, et heureusement irréalisable, qui s’appelle l’utopie ? ‑ Pourquoi tu dis « heureusement irréalisable » ? >>>