ENTRE NOUS NO 33 - JUIN 2014

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ENTR E NOUS N O 3 3 - JUIN 20 14

SOMMAIRE ÉDITO 2 EN BREF

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“ VR AI OU FAUX” SUR L’ALIMENTATION AVEC LA DIÉTÉTICIENNE LAURENCE MARGOT

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VOYAGE VERS L’INCONNU ENTRETIEN SUR LA FIN DE VIE AVEC LYDIA MÜLLER

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L’ÉTHIQUE EN QUESTIONS RENCONTRE AVEC UN MEMBRE DE LA COMMISSION D’ÉTHIQUE DE LA LVC

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GESTION DU STRESS DUR ANT LA MALADIE UN COURS SUR CE THÈME À DÉCOUVRIR À LA LVC

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NOS PROPOSITIONS

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ÉDITO UNE ÉPREUVE INJUSTE, À TOUT ÂGE Le congé parental accordé pour un enfant touché par un cancer demeure insuffisant. C’est le cruel constat qu’ont tenu à souligner la Ligue vaudoise contre le cancer (LVC) et l’Association romande des familles d’enfants atteints d’un cancer (ARFEC) le 15 février dernier. Avec comme précieux appui le témoignage du conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard, les deux associations se sont en effet unies pour mener à bien une grande manifestation de solidarité envers les familles d’enfants atteints de cancer (voir ci-dessous). Elles ont ainsi mis le doigt sur la problématique du congé infime – trois jours selon la loi – accordé aux parents se retrouvant dans une telle situation. Sachant que, pour un enfant atteint de leucémie, il faut compter en moyenne trois ans de traitement, et que la première année le jeune patient est hospitalisé environ un jour sur quatre, on imagine aisément les problèmes qu’une telle maladie engendre dans une famille... Au sein du CHUV, à Lausanne, deux collaboratrices de la LVC accompagnent quotidiennement les enfants, leurs parents, frères et sœurs. En plus de leur offrir une écoute, essentielle dans une telle épreuve, nos assistantes sociales les aident face à des questions très pratiques – d’hébergement à proximité de l’hôpital, d’organisation familiale… – mais aussi grâce à des recherches de fonds ou en leur proposant des activités destinées aux familles. DE L’AIDE POUR TOUS A tout moment de la vie, le cancer peut frapper, injustement. C’est pourquoi il importe de rappeler que la LVC est présente pour chacun : patients de tous âges et proches aidants ont la possibilité, à tout moment, de faire appel à la Ligue pour demander de l’aide. Notre association apporte un soutien très concret, qui

ne se réduit pas au seul appui financier. Nos collaborateurs spécialisés, présents dans les hôpitaux vaudois et à notre siège lausannois, offrent une aide personnalisée aux patients et proches. Ils les orientent dans le système médico-social et leur procurent des conseils tantôt sur les assurances maladie, tantôt sur leur situation professionnelle, ainsi qu’une oreille attentive en ces moments où le doute prédomine. Des rencontres thématiques et des cours permettent par ailleurs aux personnes souffrant de cancer de partager leur expérience et leurs questionnements, en petits groupes (voir pages 6 et 7). Parallèlement, la LVC a à cœur de développer des actions de sensibilisation aux cancers les plus fréquents, déployées dans les écoles ou lors de manifestations. Adopter une alimentation équilibrée, variée (voir ci-contre), fait d’ailleurs partie des bons réflexes, non seulement en matière de prévention des cancers, mais aussi de promotion de la santé en général. SANS VOUS, RIEN N’EXISTERAIT! Nos actions dédiées à l’aide face à la maladie et à la lutte contre le cancer seraient réduites à néant si elles ne pouvaient bénéficier de votre soutien. La Ligue vaudoise contre le cancer ne serait en effet pas en mesure de faire perdurer ses activités sans la générosité de ses membres et donateurs. Nous en profitons donc pour vous remercier chaleureusement de votre fidèle soutien.

Anita DROZ, Directrice Ligue vaudoise contre le cancer

EN BREF

© Ligue suisse contre le cancer

RENDEZ-VOUS AU SALON PLANÈTE SANTÉ LIVE ! Du 13 au 16 novembre 2014, la Ligue suisse contre le cancer, la LVC et leurs homologues romands (Ligues fribourgeoise, genevoise, jurassienne, neuchâteloise et valaisanne contre le cancer) accueilleront les visiteurs dans le cadre du Salon Planète Santé live. Destiné au grand public, ce rendez-vous inédit de la santé, mis sur pied par les Éditions Médecine et Hygiène, se tiendra au sein du Swiss Tech Convention Center de l’EPFL, à Lausanne. Sur leur stand, les Ligues contre le cancer inviteront le public à découvrir deux maquettes, une d’intestin et l’autre de sein. De nombreuses animations, rencontres et expériences sont également prévues tout au long du salon, dans l’espace dédié aux Ligues. Soyez nombreux à nous rendre visite! Plus d’informations sur www.lvc.ch ou www.planetesante.ch/salon. MB

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© DR

JOURNÉE INTERNATIONALE DU CANCER DE L’ENFANT L’ARFEC (Association romande des familles d’enfants atteints d’un cancer) et la Ligue vaudoise contre le cancer ont uni leurs forces, le 15 février dernier, en organisant pour la première fois une grande manifestation solidaire envers les familles touchées par cette maladie sur la place lausannoise de Saint-François. A l’occasion de la Journée internationale du cancer de l’enfant, les deux associations se sont ainsi mobilisées en faveur d’un congé parental prolongé durant la maladie. Le conseiller d’État Pierre-Yves Maillard et la doctoresse Maja Beck Popovic ont pris la parole pour soutenir cette cause. De nombreuses animations ont aussi rythmé la manifestation : zumba, clowns, concert et illumination d’un ruban doré de solidarité, entre autres. Une journée exceptionnelle à plus d’un titre, puisque pour la première fois, les deux associations se sont alliées afin d’organiser un événement familial de taille, au succès visible. MB


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ALIMENTATION : VRAI OU FAUX ? Difficile, parfois, de s’y retrouver parmi toutes les recommandations entendues ou lues sur la nutrition… Alors quel produit glisser dans son panier, que l’on soit malade ou en bonne santé ? La diététicienne Laurence Margot nous guide dans un labyrinthe d’affirmations et d’idées reçues. IL VAUDRAIT MIEUX PELER SES FRUITS ET LÉGUMES. FAUX. L’essentiel des vitamines et minéraux se trouve juste sous la peau. Il est donc judicieux de ne pas peler ses fruits et légumes lorsque cela est possible. LA CONSOMMATION DE VIANDE SERAIT ESSENTIELLE POUR NOTRE ORGANISME. FAUX. Manger des aliments qui contiennent des protéines est essentiel, mais on peut très bien vivre sans viande. Pour preuve, différentes populations qui n’ont pas de viande à disposition s’en portent très bien. Cela dit, le poisson, les produits laitiers, les œufs ou les légumineuses (tofu, lentilles, pois chiches…) représentent des sources de protéine que l’on peut consommer à chaque repas. Dans une planification de menu pour une collectivité, je recommande 5 fois par semaine de la viande. Cela laisse, pour les 9 autres menus hebdomadaires, une place à des protéines sous diverses formes. IL FAUDRAIT MANGER AU MINIMUM UNE FOIS PAR SEMAINE DU POISSON. VRAI. En Suisse romande, on irait même jusqu’à dire deux fois par semaine, dans l’idée que le poisson contient de bonnes protéines et des matières grasses de qualité. Du point de vue alémanique, consommer du poisson deux fois par semaine risquerait de vider les mers et les lacs. Pour ma part, je conseille d’en déguster deux fois par semaine (frais ou congelé), sachant qu’en mangeant du poisson pêché dans nos lacs, on n’épuise pas les espèces marines en voie d’extinction. CERTAINS ALIMENTS AURAIENT UN EFFET « ANTICANCER ». VRAI. Je n’irais pas aussi loin que David Servan-Schreiber. Une consommation généreuse de légumes de couleurs et sortes variées a un effet bénéfique. Tout comme manger peu de viande et l’éviter sous une forme carbonisée. Cependant, on ne peut pas affirmer que tel jus préviendrait ou guérirait du cancer. En résumé, varier son alimentation va dans le sens de la promotion de la santé. IL SERAIT PRÉFÉRABLE DE CHOISIR DES LÉGUMES ET FRUITS BIO. FAUX. Pour moi, ce n’est pas une priorité. On peut choisir de manger bio parce qu’on est soucieux de la façon dont les animaux sont élevés ou les légumes cultivés… Néanmoins, en termes purement nutritionnels, il n’existe à l’heure actuelle pas de différence flagrante entre un produit bio et non bio, dans la mesure où il est régional et de saison. Et, comme l’alimentation bio a un certain coût, j’ai à cœur de donner des conseils applicables. De plus, les tests révèlent régulièrement que même certains produits bio sont contaminés. En effet, chaque label possède son propre cahier des charges.

CONSOMMER DES PRODUITS CONTENANT DE L’HUILE DE PALME SERAIT NÉFASTE. VRAI ET FAUX. Le principal problème de l’huile de palme est d’ordre écologique, car la culture de palmiers entraîne la déforestation dans certaines régions du monde. En tant que graisses saturées, l’huile de palme et le beurre ont toutes deux des effets négatifs, à long terme, sur la santé. Dès lors, il ne faudrait pas en abuser. Mais l’une n’est pas plus néfaste que l’autre pour l’organisme. En ce qui concerne l’information au consommateur, il me paraît néanmoins essentiel de mentionner l’huile de palme sur les emballages de biscuits et d’autres produits qui en contiennent. CERTAINS YOGOURTS ÉTIQUETÉS COMME « BONS POUR LA DIGESTION » FACILITERAIENT LE TRANSIT. FAUX. Les allégations nutritionnelles sont ces petites phrases figurant sur les produits dans le but de leur donner un angle « santé ». Un toilettage de ces allégations a été réalisé en Europe, où les produits à base de probiotiques ne peuvent plus faire figurer ce genre d’information. La législation suisse a quant à elle ouvert la porte au fait que certains de ces produits puissent faire figurer de telles allégations. Je vous laisse juge de savoir si les intestins des Suisses diffèrent de ceux des Européens ou s’il s’agit uniquement d’une histoire de lobbying… Propos recueillis par Marie Bertholet Retrouvez la suite de cet entretien dans le prochain numéro d’entre nous, n o 34 (à paraître en novembre 2014).

Laurence Margot est intervenue dans le cadre de divers Midis de Pépinet sur l’alimentation, au sein des locaux de la Ligue vaudoise contre le cancer. En tant que diététicienne, elle collabore au programme «ça «  çamarche !» marche  du !  » canton du canton de Vaud, de © DR visant visant Vaud, à inciter à inciter les Vaudois les Vaudois à manger à manmieux ger mieux et bouger et bouger plus, plus. dont fait Elle partie coordonne le label le Fourchette label Fourchette verte, qu’elle verte aucoordonne niveau cantonal. au niveau Fourchette cantonal.verte Fourchette comporte verte plus comporte de 300 330 adresses adresses labellisées labellisées dans dans le le canton  canton: : des desgarderies, garderies, des des restaurants scolaires ou d’entreprise, des EMS… qui visent garantissent à garantir une alimentation une alimentation équilibrée. équilibrée. MB MB


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UN VOYAGE

VERS L’INCONNU Le titre aurait dû nous y préparer : La fin de vie, une aventure 1, c’est entreprendre un voyage vers l’inconnu. Dans ce livre, Lydia Müller décrit en douze chapitres les sept étapes auxquelles seront confrontées une personne atteinte d’une maladie terminale et ses proches.

Du

diagnostic à la mort et au deuil, en passant par l’accompagnement dans la maladie, chaque phase est ainsi décrite avec des exemples et des témoignages de patients. Pour une étape donnée, un premier chapitre s’adresse aux personnes atteintes par la maladie, tandis que le deuxième aide les proches à traverser la même période avec le patient. C’est donc main dans la main que s’entreprend cette expédition. Et ce voyage, Lydia Müller le connaît bien. D’abord grâce à son travail en tant que psychologue et psychothérapeute spécialisée dans l’accompagnement des maladies graves, de la fin de vie et du deuil. Et, il y a quelques années, elle-même a été atteinte d’un cancer de l’intestin, duquel elle a guéri. Forte de cette double expérience, elle a pu écrire ce livre afin d’aider les personnes malades, mais aussi leurs proches, à vivre l’étape de la « mourance » le plus sereinement possible. Le néologisme rime avec naissance : ce n’est pas un hasard. Lydia Müller utilise depuis longtemps le parallèle entre ces deux portes de la vie, qui nous font basculer d’un monde vers un autre. « Mon cheval de bataille, c’est de changer le regard des gens sur la fin de vie.» Pour Lydia Müller, en effet, ce n’est pas la vie qui est le contraire de la mort, mais la naissance. Toute mort est une naissance et dans toute naissance se meurt quelque chose d’ancien. Les parallèles entre début et fin de vie sont nombreux : les états d’impuissance de la petite enfance sont similaires à ceux de la mourance, mais en fin de vie ils demandent le dépassement du refus et de la révolte, car seule l’acceptation (comme dans le cas du bébé) permettra de mieux vivre une situation difficile. La fin de vie n’est pas une calamité mais plutôt une transformation, une dernière évolution dans laquelle Lydia Müller accompagne les patients.

TROUVER DU SENS Quand on lui demande si les gens qui lisent son livre sont surpris par ce qu’ils y découvrent, elle acquiesce en souriant. Car dans son ouvrage on comprend que, bien qu’en fin de vie ou face à une maladie grave, nous ne sommes pas qu’impuissants. On réalise même, au fil des pages, que cette étape n’est pas forcément une catastrophe, et qu’on peut même y trouver du sens. « Nous ne sommes pas que des victimes dans un processus qui nous dépasse. Une part nous incombe, nous avons une possibilité de choix.» En effet, si nous n’avons pas de prise sur ce qui peut arriver, nous pouvons toujours choisir comment vivre l’événement. Lydia Müller admet que c’est l’un des messages fondamentaux du livre : « Si je peux prendre cette étape de la vie comme une expérience aventureuse, que j’arrête de culpabiliser, de me punir et de me révolter, je peux évoluer et comprendre des choses que je n’avais pas saisies avant. C’est effectivement comme partir à l’aventure : l’inconnu est effrayant. Mais il y a de belles choses dans l’inconnu. » Son cancer lui a également appris à développer plus de tendresse envers elle-même. « La maladie m’a enseigné beaucoup de

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choses : malgré mon expérience en tant qu’accompagnatrice, j’ai réalisé que je m’accompagnais très mal moi-même ! Etre malade, c’est aussi un moment propice pour essayer de régler les conflits, afin de pouvoir partir sans dettes. Les rancunes alourdissent le quotidien de tout le monde, mais en fin de vie c’est d’autant plus pesant. Et il faut essayer de garder le plus d’énergie vitale possible, d’aller à la rencontre de ses envies véritables. » PROCHE AIDANT, UN RÔLE DIFFICILE Et du côté des proches, alors ? Lydia Müller souligne que, même si l’on se sent impuissant, on peut vraiment accompagner la personne malade. Dans des gestes simples, vrais et bons, on est capable de soulager celui qui souffre. Mais l’émotionnel empêche de pouvoir être là de manière juste : happés par la douleur, les proches ont très souvent eux aussi besoin d’être accompagnés. Alors, pour éviter de faire deux victimes de la maladie, le livre de Lydia Müller offre beaucoup d’outils aux proches aidants pour mieux gérer l’accompagnement de leur malade. « Beaucoup d’entre eux le font naturellement à cause du lien familial ou affectif qu’ils ont avec la personne. Or, accompagner un proche qui meurt, c’est une expérience très difficile. Ça laisse plus d’une personne, plus d’une relation sur le carreau. Et il faut pouvoir gérer le deuil, après.» A l’association Entrelacs (www.entrelacs.ch) qu’elle préside, à Genève, Lydia Müller propose des parrains et marraines ayant accompagné un proche en fin de vie pour soutenir les proches aidants et les aider à gérer cette étape difficile de leur vie. La Ligue vaudoise contre le cancer offre quant à elle, à Lausanne et dans le reste du canton de Vaud, une aide personnalisée aux patients et à leurs proches. Carina Carballo

© DR

« Si je peux prendre cette étape de la vie comme une expérience aventureuse, que j’arrête de culpabiliser, de me punir et de me révolter, je peux évoluer et comprendre des choses que je n’avais pas saisies avant. » Lydia Müller

La fin de vie, une aventure : guide à l’intention des personnes atteintes d’une maladie incurable et de leurs proches. Un livre disponible par ailleurs en libre accès à la bibliothèque de la LVC, place Pépinet 1 à Lausanne.

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L’ÉTHIQUE EN QUESTIONS Confrontée dans sa pratique à des cas problématiques, la Ligue vaudoise contre le cancer s’est dotée d’une commission d’éthique. Rencontre avec l’un de ses membres, le Dr Marcos Schwab, un bioéthicien également chef du Service de médecine interne et soins intensifs du GHOL (Groupement hospitalier de l’Ouest lémanique). COMMENT EST NÉ VOTRE INTÉRÊT POUR L’ÉTHIQUE ? Dans ma pratique médicale, j’ai été régulièrement confronté à des situations me posant des problèmes moraux. Doit-on traiter tous les patients de la même manière ? Comment agir lorsque la vision du patient et celle du soignant s’opposent ? L’éthique représentait une manière de trouver des réponses à mes questions. Bien que je n’aie toujours pas trouvé toutes les réponses, l’éthique fournit les outils nécessaires à la réflexion. QU’EST-CE QUE L’ÉTHIQUE ? Les définitions sont nombreuses. Personnellement, je ne perçois pas l’éthique comme une liste de codes et de manières d’agir, mais plutôt comme une discipline permettant de réfléchir et de se déterminer par rapport à la moralité d’un acte concret. Par exemple, l’éthique vous permet de vous positionner face au suicide assisté, en tenant compte des arguments moraux en faveur et contre cet acte. QUELLES SONT LES DIFFÉRENCES ENTRE ÉTHIQUE, MORALE ET LOI ? Les confusions entre éthique et morale sont nombreuses. Certains les considèrent comme des synonymes, ce qui est en partie correct. Étymologiquement, le mot « ethos » signifie certes morale, mais il évoque aussi la maison, le foyer, l’endroit où l’on se sent à l’aise. Même si, en général, l’éthique et la loi vont dans le même sens, on peut émettre un avis éthique qui est contraire à la loi : d’un point de vue éthique, vous pouvez défendre le suicide assisté, alors que celui-ci est illégal dans la majorité des pays du monde. L’éthique émet un avis moral sur un acte. A l’inverse, certains actes moralement incorrects, comme l’esclavage, ont été légaux. DES CRITÈRES D’ORDRE CULTUREL OU RELIGIEUX ENTRENTILS EN JEU DANS LES QUESTIONS ÉTHIQUES ? Bien sûr. Dans certaines cultures, l’avis de la famille vaut davantage que celui de la personne. Certains patients, par exemple, demandent au soignant de s’adresser directement à sa famille. Cela peut choquer, car la culture occidentale a tendance à prôner l’autonomie du patient. Dans certaines familles, laisser la maladie avancer et ne plus la traiter est incompréhensible. Selon certaines religions, il faut en effet se battre jusqu’au bout, à tout prix. Nous devons tenir compte des aspects religieux et culturel des patients pour pouvoir proposer la décision éthique la plus correcte. QUEL EST LE RÔLE DE LA COMMISSION D’ÉTHIQUE DE LA LIGUE VAUDOISE CONTRE LE CANCER ? Aider les collaborateurs, bénévoles et membres du comité de la LVC à résoudre des questions d’ordre moral auxquelles ils se trouvent confrontés dans leur pratique. La commission d’éthique de la Ligue vaudoise contre le cancer cherche à mettre en valeur le respect de l’autonomie, la dignité, le droit et la volonté du patient, dont le bien-être est prioritaire. L’avis de la commission est uniquement consultatif.

© LVC

« La commission d’éthique de la Ligue vaudoise contre le cancer cherche à mettre en valeur le respect de l’autonomie, la dignité, le droit et la volonté du patient, dont le bien-être est prioritaire. » Marcos Schwab

COMMENT FONCTIONNE LA COMMISSION D’ÉTHIQUE DE LA LVC ? La commission est riche de onze membres 1, tous bénévoles, qui exercent parallèlement des activités diverses. Outre les cas traités dans le cadre des réunions régulières de ses membres, nous sommes prêts à résoudre des cas plus urgents, sur demande. La commission d’éthique tente d’émettre un avis consensuel et unanime, justifié à l’aide de valeurs morales. Cependant, si nous n’obtenons pas l’unanimité, nous donnons un avis partagé, où les valeurs et principes justifient les différents points de vue présentés. Nous pensons que l’avis d’une majorité ne détermine pas la moralité. CONCRÈTEMENT, QUELS CAS PEUVENT SE PRÉSENTER ? La majorité des cas observés dans les commissions d’éthique concernent des patients inaptes à s’exprimer. Les dilemmes éthiques se posent moins lorsque le patient est capable de discernement. Nous faisons face à des questions liées à la fin de la vie, au retrait ou au refus des soins, à l’acharnement thérapeutique ou aux soins palliatifs. Il n’est pas exclu que certains soignants ou accompagnants se sentent mal par rapport à une décision thérapeutique. Nous sommes aussi là pour aider le collaborateur éprouvant un tel « inconfort moral ». Propos recueillis par MB

Composition de la commission d’éthique de la LVC : Michel Zufferey (président de la commission), spécialiste en communication ; Anita Droz (vice-présidente de la commission), directrice LVC  ; Marcos Schwab, médecin-chef du service de médecine interne et soins intensifs du GHOL et bioéthicien ; Maude Waelchli, psychologue, consultante en éthique à l’Hôpital Riviera-Chablais ; Philippe Chaulmontet, avocat ; Marlyse Aubert, journaliste ; Chantal Bidiville, infirmière ; Serge Clément, consultant fiduciaire ; Robert Golaz, pharmacien ; Pierre Hösli, oncologue, membre du comité LVC ; Cátia Candeias, assistante sociale à la LVC. 1


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ÉMOTIONS, STRESS ET CANCER Comment mieux maîtriser son stress et les changements émotionnels durant la maladie ? Un cours sur cette question, orchestré par Yasmina Schmidt et Aija Mougeolle, se déroule dans les locaux de la Ligue vaudoise contre le cancer, à Lausanne, depuis 2013. Rencontre avec les deux animatrices.

L’

annonce du diagnostic, les traitements, les effets secondaires, le regard des autres, la famille, le couple, la peur de la mort… autant de questions abordées dans le cadre du cours de gestion du stress et des émotions, ouvert aux patients atteints de cancer comme à leurs proches. « Il est essentiel de pouvoir se détendre, déposer ses angoisses, pour avancer », relève Yasmina Schmidt, l’actuelle responsable des cours et groupes à la Ligue vaudoise contre le cancer, qui a mis en place ces rencontres sur les émotions et participe à leur animation. « L’anxiété du patient n’est malheureusement pas souvent prise en considération par le corps médical », regrette-t-elle. « Les proches de la personne atteinte de cancer ne comprennent pas toujours ce qu’elle traverse », remarque à son tour la professeure de yoga Aija Mougeolle, qui anime le cours aux côtés de Yasmina Schmidt. « Le cancer appose une sorte de tampon sur le front, comme si le patient appartenait désormais au camp des mourants. Alors que l’on ne meurt pas forcément de cette maladie ! Il ne faudrait plus avoir peur du mot cancer.» DES RECETTES ANTISTRESS Yasmina Schmidt a choisi de proposer différentes techniques aux participants. « Nous leur donnons des outils qu’ils peuvent ensuite utiliser dans leur quotidien, précise l’animatrice. Nous leur enseignons des modèles simples de visualisation, de relaxation et d’EFT 1 afin qu’ils apprennent à se détendre de manière autonome en situation de stress, par exemple à l’arrêt de bus ou dans la salle d’attente de leur médecin. » Aija Mougeolle, qui donne des cours depuis plus de vingt ans, met en pratique la respiration en la combinant à la méditation et à la visualisation. « Le but étant de trouver la sérénité, la paix, pour saisir que l’on peut agir soi-même face à la maladie et maîtriser sa vie. La respiration occupe un rôle très important dans ce sens.» Yasmina Schmidt, quant à elle, initie les participants à la pratique de l’EFT 1 : « Créée au début des années 1980 par l’Américain Gary Craig, cette technique est aujourd’hui très utilisée, notamment dans les hôpitaux anglais. L’EFT est une méthode de libération émotionnelle associant les principes de la médecine chinoise avec des découvertes en neuroscience. Il s’agit d’un outil simple de

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gestion du stress, qui vise à rééquilibrer le système énergétique par des tapotements sur certains points du corps.» « Les participants intègrent effectivement ces différentes pratiques proposées dans leur vie quotidienne », relève Aija Mougeolle. PALETTE ÉMOTIONNELLE Au fil de sa longue expérience en accompagnement des patients, Yasmina Schmidt a observé que ces derniers passent par toute une palette d’émotions. Et celles-ci ne se limitent pas au stress. « Vais-je guérir ? Vais-je voir mes enfants grandir ? Les interrogations des patients sont nombreuses et portent par exemple sur la peur de la déchéance physique ou la difficulté à accepter son corps. Des sentiments d’impuissance, de tristesse ou de colère peuvent se manifester.» Les personnes atteintes de cancer et leurs proches trouvent alors un espace adéquat pour exprimer tous leurs ressentis, doutes et craintes au sein de ce cours de gestion du stress et des émotions. « Le fait de pouvoir échanger en petit groupe sur ses préoccupations est bénéfique, souligne l’animatrice. Selon de nombreuses études, la gestion du stress améliorerait non seulement la qualité de vie, mais aussi la réaction aux traitements.» D’autres clés permettraient de lutter contre ce mal du siècle qu’est le stress : « S’adonner à une activité qui procure du plaisir » , suggère Yasmina Schmidt… « D’ailleurs, de nombreuses personnes atteintes de cancer souhaitent reprendre un instrument de musique, un sport ou d’autres loisirs qui les nourrissent.» Alors qu’attendre pour suivre ces conseils ? « Le ' bon côté ' du cancer, c’est que l’on est obligé de faire une pause dans sa vie, ajoute Aija Mougeolle. Avec davantage de temps à disposition, on peut dès lors entreprendre ce que l’on avait, peut-être, laissé de côté.» MB Le cours de gestion du stress et des émotions reprendra dès le 1 er septembre 2014 (voir page 7). Renseignements complémentaires: www.lvc.ch ou par téléphone au 021 623 1 1 1 1.

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« Emotional Freedom Techniques » (« techniques de libération des émotions »).


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NOS PROPOSITIONS DE JUILLET À NOVEMBRE 2014 MANIFESTATIONS

COURS ET GROUPES

SLOWUP 6 JUILLET - VALLÉE DE JOUX

Nos cours et groupes, réservés aux patients et à leurs proches, reprendront dès la fin du mois d’août, après une pause estivale…

BIEN-ÊTRE LAUSANNE Les jeudis 28 août / 4, 11, 25 septembre / 9, 30 octobre / 6, 13, 20, 27 novembre / 4, 11 décembre. Horaire de 14h30 à 15h30

GESTION DU STRESS ET DES ÉMOTIONS LAUSANNE

Nos collaborateurs vous accueillent sur le stand de la LVC dans le cadre du slowUp de la Vallée de Joux. www.slowuplavallee.ch

SALON PLANÈTE SANTÉ LIVE DU 13 AU 16 NOVEMBRE − SWISS TECH CONVENTION CENTER, EPFL, LAUSANNE La Ligue suisse contre le cancer et les Ligues fribourgeoise, genevoise, jurassienne, neuchâteloise, valaisanne et vaudoise contre le cancer proposent au public des animations et des informations sur leur stand dans le cadre de ce tout nouveau salon voué à la santé (voir page 2). www.lvc.ch www.planetesante.ch/salon © Ligue suisse contre le cancer

Les lundis 1 er, 15, 29 septembre / 13, 27 octobre / 3, 17 novembre / 1 er, 15 décembre. Horaire de 13h30 à 15h30

GROUPE CRÉATIF LAUSANNE Les mercredis 3, 10, 17, 24 septembre / 1 er, 8, 29 octobre / 5, 12, 19 novembre Horaire de 9h30 à 11h30

PRENDRE SOIN DE SON COUPLE YVERDON-LES-BAINS Les mercredis 17 septembre / 15 octobre / 12 novembre / 10 décembre Horaire de 18h à 20h

CUISINE ET NUTRITION

MIDIS DE PÉPINET Dès le 28 août, la LVC vous donne à nouveau rendez-vous tous les jeudis à midi pour partager un moment au cœur de Lausanne ! Chaque semaine (hors vacances scolaires) a lieu une rencontre en lien avec le mouvement, l’information ou l’alimentation, encadrée par différents spécialistes. Les jeudis de 12h à 13h30 dans les locaux de la LVC, place Pépinet 1, à Lausanne. Entrée libre, sans inscription.

CLARENS NYON Les mercredis 5, 12 novembre / 3 décembre Horaire de 9h15 à 14h

D’octobre à décembre

POUR PLUS D’INFORMATIONS

© LVC

LVC – Ligue vaudoise contre le cancer Place Pépinet 1 - 1003 Lausanne - tél. 021 623 11 11 info@lvc.ch - www.lvc.ch CCP 10-22260-0

La Ligue vaudoise contre le cancer est présente sur Facebook

Photographie : Mirei Lehmann - sauf mention contraire Graphisme : Atelier TESSAGERSTER Impression : PCL Presses Centrales SA


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VOUS RACONTE

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