ENTRE NOUS N°52 - DÉCEMBRE 2023 SPÉCIAL
LE CANCER EXPLIQUÉ SIMPLEMENT
ÉDITORIAL
EXPLIQUER LE CANCER, SIMPLEMENT CHANTAL DISERENS DIRECTRICE DE LA LIGUE VAUDOISE CONTRE LE CANCER (LVC)
Expliquer le cancer simplement n’est pas chose facile. C’est une maladie complexe, déroutante, dont l’évocation fait surgir un flot d’émotions intenses. Les personnes atteintes tout comme leurs proches perçoivent souvent le cancer comme une ombre pesant sur leur vie. Mieux comprendre le cancer ne se limite donc pas à en saisir les aspects biomédicaux. C’est certes reconnaître la gravité de la maladie et ses lourdes répercussions sur la vie sociale, familiale et professionnelle. Mais c’est aussi célébrer les énormes progrès apportés par la recherche scientifique des dernières décennies, que ce soit en matière de thérapies médicales
innovantes comme dans l’accompagnement infirmier. Les avancées ont transformé le pronostic de nombreux cancers, passant de maladie souvent mortelle à maladie avec laquelle on peut vivre, voire être guéri. En partageant nos connaissances, en expliquant les mécanismes, en écoutant les récits des patients et de leurs proches, nous progressons ensemble. La Ligue vaudoise contre le cancer (LVC) s’engage non seulement à fournir des informations claires et précises sur la maladie, mais aussi à offrir écoute, conseils et réconfort. Elle se tient résolument aux côtés des patients et de leurs proches.
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LE CANCER, C’EST QUOI ? DR OSCAR MATZINGER, PRÉSIDENT DE LA LVC Spécialiste FMH en radio-oncologie, chef des services de radio-oncologie, Clinique de Genolier et Clinique Générale – Beaulieu, Genève Le cancer est un groupe de maladies qui ont en commun le fait qu’elles proviennent du corps. Contrairement aux bactéries ou aux virus, le cancer est causé par des cellules de notre corps qui, au lieu de rester inactives, commencent à se multiplier de manière incontrôlée pour former des tumeurs. Les raisons du cancer sont variées, qu’il s’agisse de problèmes génétiques, de facteurs environnementaux, ou de comportements comme le tabagisme ou une alimentation malsaine. Il est crucial de détecter le cancer suffisamment tôt pour favoriser un traitement optimal, qui peut comprendre la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’immunothérapie, souvent combinées. Si le cancer n’est pas traité, une cellule peut se détacher et se propager dans d’autres parties du corps, que ce soit dans les ganglions ou dans des organes éloignés, formant ce que l’on appelle des métastases.
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PEUT-ON PRÉVENIR LE CANCER ?
ISABELLE PHILIPONA, RESPONSABLE PRÉVENTION À LA LVC Infirmière clinicienne spécialisée en oncologie
Grâce à la recherche scientifique, nous comprenons de mieux en mieux comment le cancer apparaît. Aujourd’hui, un cancer sur trois peut être évité si on adopte une bonne hygiène de vie, avec une alimentation diversifiée, riche en fruits et légumes, avec moins de viandes. Le risque de cancer est aussi fortement réduit lorsqu’on pratique une activité physique régulière et adaptée, qu’on
protège sa peau du soleil, qu’on veille à modérer sa consommation d’alcool et qu’on évite le tabac. Il a été démontré que certains virus, comme celui de l’hépatite B et du papillome humain (HPV), peuvent causer le cancer. Il faut donc envisager de se faire vacciner, et ne pas hésiter à participer aux dépistages du cancer, tels que les mammographies et les coloscopies.
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ET SOUDAIN TOUT S’ARRÊTE : L’ANNONCE DU DIAGNOSTIC DR YANN CORMINBOEUF, MEMBRE DU COMITÉ DE LA LVC Psychiatre – psychothérapeute FMH, spécialisé en consultation-liaison et en psycho-oncologie
L’annonce d’un diagnostic de cancer est l’une des nouvelles les plus bouleversantes que l’on puisse recevoir durant le cours de sa vie. Cela perturbe soudainement de multiples facettes de notre existence, que ce soient nos relations sociales, nos liens familiaux ou nos engagements professionnels. Il est parfaitement normal, durant cette période de choc, de ressentir de l’angoisse, de la tristesse, voire du désespoir ou de la révolte. Ces sentiments, bien que parfois écrasants au début, finissent en général
par s’atténuer avec le temps. Durant cette période complexe et émotionnellement chargée, il est primordial de pouvoir exprimer ses préoccupations ou ses doutes. Il faut poser toutes les questions qui vous traversent l’esprit, et surtout ne pas hésiter à demander plus d’explications aux différents intervenants. Il ne faut pas rester seul dans cette épreuve, il y a de nombreux spécialistes pour vous soutenir, vous conseiller et vous accompagner à chaque étape de Vidéo explicative votre maladie.
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QUAND FAUT-IL OPÉRER UN CANCER ? DR VINCENT BETTSCHART, CLINIQUE DE LA SOURCE Spécialiste FMH en chirurgie générale
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Au cœur de ces traitements, la chirurgie est fondamentale. L’objectif est double : guérir le patient tout en préservant une qualité de vie post-opératoire. Il est nécessaire d’opérer un cancer quand l’intervention chirurgicale permet de retirer la tumeur. C’est habituellement bien plus qu’une simple ablation : le chirurgien peut – avec énormément de précision – retirer une partie de
l’organe concerné, de même que les vaisseaux sanguins liés et les ganglions lymphatiques voisins où le cancer pourrait se propager. La décision dépend évidemment de la localisation, du type et du stade du cancer ainsi que de l’état de santé globale du patient. Elle s’inscrit souvent dans une stratégie thérapeutique générale, incluant radiothérapie, chimiothérapie, ou d’autres traitements innovants.
LES STRATÉGIES THÉRAPEUTIQUES LA RADIOTHÉRAPIE DR OSCAR MATZINGER, PRÉSIDENT DE LA LVC Spécialiste FMH en radio-oncologie, chef des services de radio-oncologie, Clinique de Genolier et Clinique Générale – Beaulieu, Genève
La radiothérapie repose sur l’emploi de rayons de haute énergie, principalement des rayons X, pour cibler et éliminer les cellules cancéreuses (malignes) en endommageant leur ADN, ce qui freine leur multiplication. La radiothérapie cible la tumeur directement à l’endroit où elle se situe, parfois même dans une zone légèrement élargie pour englober, par
exemple, des ganglions malades. Ce traitement permet donc de stériliser une région plus vaste que celle qu’un chirurgien pourrait enlever. L’objectif principal de la radiothérapie est donc de réduire la taille de la tumeur, d’éliminer les cellules cancéreuses, et d’en soulager les symptômes, tout en préservant au maximum les tissus sains avoisinants.
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LA CHIMIOTHÉRAPIE DR STÉPHANE COCHET, MEMBRE DU COMITÉ DE LA LVC Spécialiste FMH en oncologie médicale, Clinique de La Source La chimiothérapie est un traitement médical contre le cancer qui emploie des agents chimiques pour inhiber la prolifération des cellules cancéreuses, facilitant ainsi la régression de la tumeur. Elle est administrée soit par voie intraveineuse soit par comprimés, selon la stratégie thérapeutique définie par l’oncologue et validée souvent lors d’une discussion pluridisciplinaire de médecins spécialisés (appelée tumor board). L’oncologue guide ensuite le patient à chaque
étape, adaptant le traitement à l’évolution de la maladie et aux besoins individuels. Bien que la chimiothérapie puisse entraîner des effets secondaires désagréables, les progrès médicaux ont permis de développer des moyens pour les atténuer efficacement, améliorant ainsi le confort et le bien-être des patients durant leur traitement. De plus, l’intégration de la chimiothérapie avec d’autres formes de thérapie augmente les Vidéo explicative chances de guérison.
L’IMMUNOTHÉRAPIE PRE SOLANGE PETERS Spécialiste FMH en oncologie médicale, cheffe du Service d’oncologie médicale au CHUV
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L’immunothérapie, à la différence de la chimiothérapie, est un traitement qui ne vise pas à directement endommager les cellules cancéreuses, mais à réactiver l’immunité du patient pour que son corps apprenne à les combattre par lui-même. Elle est le fruit d’une longue recherche, récompensée par des prix Nobel, visant à comprendre la tolérance anormale du corps envers les cellules cancéreuses et à trouver comment
réactiver les défenses naturelles du corps. Administrée par voie intraveineuse, elle complète les traitements existants. Bien que les médicaments d’immunothérapie disponibles aujourd’hui soient peu nombreux et ne fonctionnent pas encore pour tous les cancers, les progrès sont significatifs, offrant un grand espoir pour des résultats plus durables et un meilleur contrôle à long terme de la maladie.
L’HORMONOTHÉRAPIE DR KHALIL ZAMAN, MEMBRE DU COMITÉ DE LA LVC Spécialiste FMH en oncologie médicale, responsable de la Consultation spécialisée de sénologie au CHUV Les hormones sont des substances messagères qui régulent certaines activités dans le corps. L’hormonothérapie fonctionne en interférant avec l’activité hormonale pour ralentir ou stopper la croissance des cancers qui pourrait être stimulée par ces hormones. C’est une stratégie clé dans le traitement de
certains cancers, comme ceux du sein et de la prostate. Les médicaments utilisés – sous forme orale ou d’injections – peuvent bloquer la production de l’hormone, ou empêcher son action sur les cellules cancéreuses. C’est un traitement ciblé pouvant s’étaler parfois Vidéo explicative sur plusieurs années.
LES VACCINS THÉRAPEUTIQUES : UNE AVANCÉE PROMETTEUSE ? DR MICHEL OBEID Spécialiste FMH en allergologie et immunologie clinique, responsable du Centre des toxicités en immuno-oncologie au CHUV Les vaccins thérapeutiques marquent une ère nouvelle dans le domaine de l’oncologie. Contrairement aux vaccins dits préventifs, ils ne préviennent pas le cancer, mais sont utilisés pour traiter des cancers déjà présents. Ils visent à stimuler le système immunitaire pour qu’il reconnaisse et combatte les cellules cancéreuses. Ils ont donc une forme d’immunothérapie, offrant une option moins invasive avec moins d’effets
secondaires que la chimiothérapie ou la radiothérapie. Chaque vaccin est souvent spécifique à un type de cancer, exploitant les antigènes uniques présents sur les cellules Vidéo explicative tumorales. Grâce à des décennies de développement clinique, plusieurs formulations vaccinales sont à disposition actuellement et les recherches continuent, avec l’espoir d’améliorer considérablement le pronostic pour les patients atteints de cancer.
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MIEUX VIVRE AVEC LA MALADIE DE L’IMPORTANCE DE L’ACCOMPAGNEMENT INFIRMIER MIRA MARHEFKOVA, CLINIQUE DE LA SOURCE Infirmière référente spécialisée en oncologie
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Un accompagnement infirmier est essentiel dans la prise en charge médicale des patients atteints de cancer, et ce pour de multiples raisons. Les infirmiers ne se concentrent pas uniquement sur la maladie ellemême, mais prennent en compte la personne dans sa globalité, avec ses besoins physiologiques, psychologiques, sociaux, culturels, spirituels et éducatifs. Ils aident à la gestion des symptômes et des effets secondaires liés aux traitements, tels que la fatigue, la douleur, les nausées ou les infections. C’est également le personnel soignant qui coordonne les soins entre les différents spécialistes et qui assure une transition en douceur au cours des différentes étapes de traitement. Ces professionnels établissent une relation de confiance avec les patients et soutiennent les proches, en les aidant notamment à mieux comprendre leur rôle dans les soins du patient.
LA VALEUR AJOUTÉE D’UNE BONNE ALIMENTATION DRE LAETITIA PORTA, CLINIQUE DE LA SOURCE Spécialiste FMH en radio-oncologie, spécialiste de la micro-nutrition La nutrition joue un rôle essentiel dans le traitement du cancer. Il est souvent conseillé d’adopter une alimentation anti-inflammatoire, privilégiant les végétaux et associant des graisses bénéfiques, notamment les oméga-3. Cette approche peut renforcer la réponse au traitement, tout en réduisant les effets indésirables des thérapies telles que la radiothérapie et la Vidéo explicative chimiothérapie. Un autre aspect
crucial est le soin apporté au microbiote intestinal. Son rôle est de plus en plus reconnu, tant dans la réponse au traitement que dans la gestion des toxicités liées à celui-ci. En consommant régulièrement et judicieusement de petites quantités d’aliments sélectionnés pour leur efficacité prouvée contre le cancer, on optimise les traitements tout en réduisant les risques associés.
LES BÉNÉFICES DES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES PRE CHANTAL BERNA RENELLA Spécialiste FMH en médecine interne, responsable du Centre de médecine intégrative et complémentaire au CHUV
Les médecines complémentaires, associées aux traitements conventionnels, peuvent soulager certains symptômes du cancer et certains effets secondaires des traitements, tels que la fatigue, la douleur et l’anxiété. Certaines pratiques comme l’acupuncture, la
méditation, le massage ou l’hypnose peuvent ainsi sensiblement améliorer la qualité de vie des patients. L’objectif est désormais de fournir un accès à ces pratiques complémentaires, favorisant une prise en charge coordonnée sur le Vidéo explicative chemin de santé des patients.
NE RESTEZ PAS SEULS FACE AU CANCER ! LARA FOHOUO, RESPONSABLE SOCIALE À LA LVC Assistante sociale On ne le répétera jamais assez : il est essentiel de ne pas rester seul face au cancer. Partout dans notre canton, les professionnels de la Ligue vaudoise contre le cancer sont là pour vous accompagner et vous offrir une écoute et un soutien émotionnel à chaque étape de votre parcours. Ils sont également là pour répondre à toutes vos interrogations, qu’elles soient d’ordre professionnel ou administratif, comme gérer des démarches
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complexes par exemple. Si vous êtes confrontés à des défis dans l’organisation de votre vie familiale, les transports ou l’acquisition de moyens auxiliaires, sachez qu’ils sont aussi là pour vous guider. En fonction de votre situation financière, ils peuvent aussi vous aider pour trouver un soutien financier ponctuel. Face à l’adversité, ne restez jamais isolé. Nous sommes là pour vous ! Vidéo explicative
SE RECONSTRUIRE LE « JOB COACHING » YASMINA SCHMIDT Conseillère et coach à la LVC en reprise du travail
Le retour à la vie professionnelle après une maladie est rarement aisé. La vie a changé, l’entreprise a évolué et de multiples enjeux surgissent. Le job coaching offre un espace de dialogue consacré à l’intégration de son parcours avec la maladie et à la transition vers une reprise d’activité. C’est l’occasion de revisiter ses valeurs et de réfléchir au sens de son travail. Il est essentiel d’être conscient de ses capacités actuelles et de définir ce qu’il est possible d’accomplir. Quelles propositions soumettre à mon employeur ? Comment adapter mes méthodes pour contourner mes limitations ? Comment ajuster progressivement mes comportements pour mieux gérer le stress et les émotions afin de répondre aux situations nouvelles ? Les sessions de job coaching permettent d’aborder Vidéo explicative le travail et son organisation sous un jour nouveau.
LA RÉADAPTATION ONCOLOGIQUE ANNE LAGGER, RESPONSABLE RÉADAPTATION À LA LVC Infirmière spécialisée en oncologie Lorsque l’on fait face au cancer, la réadaptation oncologique ne doit pas être sous-estimée. C’est un soin indispensable, jouant un rôle central dans la prise en charge globale de la maladie. Elle peut débuter pendant les traitements, s’adaptant à l’historique de chaque patient. Elle offre un moyen de surmonter les effets indésirables de la maladie et des traitements. Au-delà d’une simple récupération,
elle prépare le patient à se projeter vers un futur porteur d’espoir. Elle œuvre à restaurer des capacités tant physiques que psychologiques, permettant de repenser sa vie, d’envisager de nouveaux projets et de retrouver ses aptitudes cognitives, parfois altérées par le parcours thérapeutique. La réadaptation oncologique est donc bien plus qu’une étape : c’est un Vidéo explicative tremplin vers une nouvelle vie.
ET LA VIE D’APRÈS ? ANNE DUNAND Psychologue – psychothérapeute au CHUV Les médecins la nomment rémission, qui signifie disparition des cellules cancéreuses, diminution de leur nombre ou stabilisation de leur multiplication. Mais est-on réellement guéri d’un cancer ? La vie après les traitements s’avère souvent bien plus ardue qu’on ne l’imaginait. Cette phase de convalescence n’est pas un simple retour à la vie d’avant. C’est une plongée dans une existence marquée par l’expérience du cancer, Vidéo explicative c’est une reconfiguration de la
réalité. Les priorités peuvent se transformer : certaines ambitions professionnelles perdent de leur intérêt, d’autres aspects de la vie gagnent en importance. Et subsistent très souvent la peur de la rechute ainsi que la perte d’une certaine insouciance. Un décalage se crée aussi entre le ressenti du patient et l’attente de son entourage. D’où l’importance cruciale d’un soutien psychologique adapté, qu’il provienne d’une démarche individuelle ou d’associations.
IMPRESSUM Directrice de publication
Relecture et correction
Responsable éditorial
Remerciements
Chantal Diserens
Darcy Christen
Direction artistique
Agence SPURRING - Anaïs Schorro graphisme + illustration
Crédits photos et vidéos
Halfpoint - Envato (couverture) Philippe Gétaz - philippegetaz.ch (p.2 + vidéos)
Christine Theumann-Monnier - relatif.ch
Janette Danko (CHUV), Elsa Quirante (Clinique de La Source)
Impression
PCL Presses Centrales SA, Renens VD
Tirage
37 500 exemplaires
©LVC 2023
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