Kultorama02

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Kultorama #02 the Black Taraf issue - 1


2 - Kultorama #02 the Black Taraf issue

design by: mothi mimbu


content KULTE UNLIMITED

page 05

• edito

pages 06/07

• who the fuck ?

pages 08/12

• balkanik musik

CENTRE GVIO - BAT A3 1 BD DE L’OCÉAN 13009 MARSEILLE - FRANCE ph: 00 33 4 91 91 55 79 fax 00 33 4 91 91 02 03 www.kulte.fr

CEO

pages 14/15

• photo de famille

pages 16/17

• seed series

pages 18/19

• press review 2007

pages 20/27

• s/s 08 men’s line

pages 28/29

• unisex

page 30

• yuubi vs kulte

pages 33/35

• original series

page 37

• boutiques

ELSA GAMET elsa@kulte.fr

BRAND MANAGER MATTHIEU GAMET mat@kulte.fr

STYLE

YASMINA CESCO-RESIA yasmina@kulte.fr JOSÉ LAMALI jose@kulte.fr

MARKETING

NICOLAS GRASSET nico@kulte.fr

PR AGENCY

PIETRI I PUBLICIS CONSULTANTS Anne-Sophie Sergent 67, avenue Raymond Poincaré 75 116 Paris Anne-Sophie.Sergent@pietri.fr

SALES DEPARTMENT

pages 38/39

• luz

MICHEL VUILLERMOZ mitch@kulte.fr

pages 40/47

• s/s 08 girl’s line

customer service joelle tardio joelle@kulte.fr

page 49

• fixed gear

PRODUCTION DEPARTMENT

page 51

• wish you were...

assistantes ELSA FERRANDI eferrandi@kulte.fr

pages 52/53

• underten

page 55

• music

OLIVIER LECLAIR olive@kulte.fr

AURORE LAURENT aurore@kulte.fr

GRAPHIC DEPARTMENT FRÉDÉRIC GRAZZINI aka YAK yak@kulte.fr

GRAPHIC DESIGNERS THOMAS CANTONI thomas@malax-design.com JULIEN FANTON D’ANDON julienfda@noos.fr JULIEN ROQUES delarocca@free.fr MOTHI LIMBU contact@mothi.biz DIRTLAB dirtlab@free.fr

PICTURES

JAMES REEVE www.shootandscribble.com jr@shootandscribble.com

MANY THANX TO

JEANNE MOREL / JÉROME COSTE / CHRISTOPHER DOMBRES / LAURENT BELHACHE / HUI PISANI / MICHEL GAMET / MARIE GUYOT / PANCHO & REMY / AND ALL OUR FRIENDS AND FAMILY Kultorama #02 the Black Taraf issue - 3


4 - Kultorama #02 the Black Taraf issue


edito

Kulte, la marque de t-shirts avec des vrais gens dedans... Mais oui, il arrive qu’une marque soit habit(ée) avec classe et distinction. Qui leur claque la bise, a embrassé leurs barbes soyeuses ou leurs moustaches drues sait que chez les Kultorameurs, il n’y a pas que des gros bras et des grandes gueules. Pour autant, il ne s’agit pas d’un pack enragé de Bisounours ou de Teletubbies sous acide mais d’une vraie bande de copains ravie de mener sa barque au milieu des gros bateaux. T-shirts chic et choc pour visuels détonants, c’est, depuis quelque temps déjà, de la tête aux pieds qu’on enfile la Kultomania. Et, loin des clichés bling bling ou du total look, elle sait se faire fille du monde. Car elle n’a pas que l’accent qui chante, elle sait aussi écouter. De la musique, et ce, toujours à la pointe grâce à leur Assurancetourix maison. Mais la Kultomania est aussi à l’écoute du monde dans lequel nous vivons, pour le diversifier et l’illustrer avec légèreté et style. Du marketing me direz-vous ? Et bien ma foi, si les bonimenteurs de tous bords savaient défendre avec autant de panache un esprit potache, rock’n roll et passionné comme à la première heure, la face de la pub en aurait peut-être été changée. Car ce nouveau Kultorama que nos amis marseillais nous ont concocté est le rendez-vous des hommes de bonne volonté. Des disques belges Crammed qui creusent un sillon d’une musique pas seulement world — mais à la croisée des styles et des genres — au-delà des modes et des tendances, qui nous a fait découvrir le pianopouce de Congotronics et, dans ce numéro, le joyeux délire musical des Balkans. Du dessinateur Luz, mélomane averti, livrettiste de Rubin Steiner et de bien d’autres, qui a survécu à la censure des Inrocks et aux conseils de rédaction de Charlie Hebdo plus sérieux qu’on imagine et qu’on envie haut et fort (car franchement lorsque les journaux satiriques sont les derniers à créer de l’info indépendante des vendeurs de bombes, heureusement qu’il nous reste les yeux pour nous marrer !). Un Kultorama gonflé à bloc donc, pour nous rappeler qu’aujourd’hui, ce n’est pas qu’à Paris que s’expriment création, inventivité et humour corrosif... Kulte fonctionne au culot et à l’instinct et vous incite à sortir la tête du sac et inventer un monde à votre démesure... Ce Kultorama n’est bien sûr pas un mode d’emploi, ni même un menu, juste quelques suggestions du chef au grand banquet qu’est la vie. Bon appétit. Erwann Lameignère - « Redux mag » Kulte, the French t-shirt brand with real people inside..Yes indeed, it happens that a brand may be filled with class and refinement. Everyone who has ever given them a kiss on their silky beards or bushy moustaches knows that the « Kultorowers » are not only musclemen and loudmouths. Yet, they are not either a pack of rabid Care Bears or some Teletubbies on acid but a real bunch of buddies doing alright for themselves playing with the big boys. Chic and shock t-shirts for explosive graphical display units, for quite a while we have slipped on the Kultomania head to foot And far from « bling-bling » clichés and fashion full treatment, it can make itself out to be socialite. Indeed the Kultomania has a singsong accent, yet it knows how to listen. Music for instance, thanks to our in-house Cacofonix in the forefront. Moreover the Kultomania is in touch with the world we live in to illustrate it with style and lightness. A marketing strategy, one may argue? Well, if smooth talkers here and there had defended with such a panache a fun schoolkid and passionate spirit as it was before, the face of advertising woul have been changed. For, this new issue of Kultorama, concocted by our Marseilles-based staff, is a men of willingness meeting. Belgian label, Crammed Records venturing off the beaten track of world music blending styles and genres -beyond fashions and trends- which has introduced us to Congotronics thumb piano, heralds in this issue the merry musical madness from the Balkans. Luz, well-informed music lover and satiric cartoonist, who has drawn Rubin Steiner’s album booklet, who has survived Charlie Hebdo editorial meetings and we very clearly envy (for frankly when satirical papers remain the only ones to provide independent news it’s better to laught than cry over it!). So this is a Kultorama packed with info just to remind us that creativity, inventiveness and caustic humour don’t express themselves only in Paris. Kulte works on nerve and instinct and encourages you to be curious and to invent a

world fitting in with your excessivness...Of course, this Kultorama is neither an instructions leaflet nor a menu, only a few chef’s suggestions for the great banquet of life. Bon appétit. Erwann Lameignère - « Redux mag » Translation by R*A*F Kultorama #02 the Black Taraf issue - 5


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balkanik musik

interview de Marc Hollander

interview de Marc Hollander

- Comment un label belge popularisé par DJ MORPHEUS et ses compilations FREEZONE plutôt typées ambiant/electro s’est-il retrouve la plate-forme majeure de la popularisation de la scène balkanique ?

- Quelle est la notoriété de ces différents groupe au jour d’aujourd’hui dans leur propre pays ? et quel rapports entretiennent ils avec ces pays ?

(responsable du label CRAMMED)

Hé bien, tout naturellement: tout au long des années 80, Crammed mêlait déja électronique, rock et musiques du mondes, réelles ou imaginées, avec des artistes tels que Zazou Bikaye, Tuxedomoon ou Aksak Maboul. Au début des années 90, nous avons simultanément approfondi nos incursions vers l’électronique (notamment avec les compilations Freezone... et une cinquantaine d’autres production électro) et vers l’Afrique et surtout les Balkans, puisque nous avons découvert et produit les groupes tsiganes les plus emblématiques: le Taraf de Haïdouks (dès 1991) et le Koçani Orkestar. Ça ne date donc pas d’hier... et il était inévitable que les deux courants finissent par se rejoindre, ce qui s’est produit avec le projet Electric Gypsyland. - L’éclectisme musical, une solution pour garder intacte la flamme qui vous anime alors que l’industrie du disque sombre dans la morosité ? L’éclectisme est pour nous une seconde nature, presque une pathologie: nous serions bien incapable de faire autrement, ce serait tellement ennuyeux ! - A l’heure de l’I-pod et de la dématérialisation de la musique, cette scène en est un peu l’antithèse non ? c’est du vécu, du concret. Oui, de la sueur, des rires, des larmes... mais c’est le cas de toutes les musiques créées par de ‘vrais gens’ et pas par des personnages préfabriqués... Attention, ça n’empêche nullement nos disques tsiganes, africains ou brésiliens d’être accessibles via toutes les technologies de pointe !

(responsable du label CRAMMED)

Les groupes des Balkans vivent toujours dans leurs pays, mais y connaissent un succès moindre qu’en Europe, au Japon ou aux USA. C’est toujours un peu pareil: les musiques traditionnelles paraissent poussiéreuses aux yeux des jeunes générations du pays, qui préfèrent ce qui vient d’ailleurs... jusqu’au jour où ils s’aperçoivent que ces «vieilles» musiques séduisent précisément le public (et même le public jeune) de cet «ailleurs», et ça jette un éclairage nouveau. C’est ce qui s’est passé avec le blues aux USA (musique de pauvres vieux blacks, redécouverte seulement lorsque les jeunes anglais se sont mis à en jouer), et ce processus est également en marche dans les Balkans. - Le live c’est essentiel avec des groupes comme ceux-ci, tu peux décrire l’ambiance qui règne au cours de leurs concerts ? Il faut le voir pour le croire... Mais ces groupes sont très différents, il faut les voir tous: la virtuosité, la flamme et la dégaine des musiciens du Taraf, la décharge d’énergie pure que constitue un concert de Balkan Beat Box, le sens de la fête et l’humour de Shantel, la funkytude très terrienne du Koçani Orkestar... - Ils marchent a quoi ? Ben, à la musique, pardi !

- Entre des groupes comme le TARAF DE HAIDOUKS et le BALKAN BEAT BOX, outre l’écart générationnel, tu notes des différences dans l’approche de la musique ? C’est évidemment très différent: les musiciens du Taraf sont des campagnards des Balkans, qui ont grandi dans une certaine tradition musicale. Ceux de Balkan Beat Box ou Shantel ont une culture urbaine et occidentale, et créent leur propre mixture musicale à partir des musiques qu’ils pratiquaient (hip hop, électro, ragga, jazz) et d’éléments extérieurs qu’ils ont fait la démarche d’apprendre et d’intégrer. 8 - Kultorama #02 the Black Taraf issue

+ d’infos sur : http://www.crammed.be http://www.myspace.com/crammeddiscs


photos: D.R.

Le Koçani Orkestar provient de la ville de Koçani, en République de Macédoine (ex-Yougoslavie). C’est le représentant le plus célèbre à l’étranger de ce qu’on appelle là-bas Romska Orientalna Musika , à savoir «fanfare tsigane orientale», ces orchestres créés au 19e siècle à l’image des orchestres militaires des janissaires turcs, et qui sont l’apanage des Tsiganes dans plusieurs régions des Balkans, de la Serbie à la Macédoine. Toujours friand de mélodies tsiganes et de rythmes turco-bulgares, agrémentés d’une petite touche latine, le Koçani Orkestar s’est plus particulièrement attaqué au répertoire des groupes tsiganes qui officient lors des mariages en Macédoine. Deux types d’orchestre participent à tout mariage macédonien qui se respecte. La fanfare fait le tour du village pour aller chercher les protagonistes à leurs domiciles respectifs et les accompagner en musique jusqu’au lieu où les (généralement extravagantes) festivités vont se dérouler. Une fois cette joyeuse procession arrivée à destination, la fanfare continue à jouer tandis que les invités déballent tour à tour leurs cadeaux et les présentent au jeune couple : vêtements, nourriture, bijoux, ustensiles de cuisine etc. Tous s’installent ensuite autour d’une grande table pour un repas festif qui va durer toute la nuit. C’est alors qu’intervient le second orchestre, qui comprend d’habitude un percussionniste, un cuivre (trompette, saxo ou clarinette), un chanteur et un banjo, joué à la façon d’un oud oriental (et souvent remplacé de nos jours par un synthé). Le Koçani Orkestar puise dans ce répertoire «de banquet», tantôt en l’adaptant en style ‘fanfare’ et tantôt en s’aventurant dans les subtiles polyphonies caractéristiques de ces petits ensembles. Les mariages durent généralement trois jours et trois nuits. II y a une tradition dans le village de Koçani: après avoir dansé, joué et bu tout au long de la première nuit, les convives sortent à l’aube et marchent jusqu’à la mosquée, de l’autre côté du pont, pour y rendre visite (sans musique ni alcool, pas vraiment autorisés...) au mufti. Ensuite tout le monde se jette dans la rivière. Le lendemain du banquet, à l’extérieur de la maison de la mariée, c’est le jour des femmes, la dernière fête avant le départ de la jeune fille. Les femmes sont autorisées à boire de l’alcool (ce qu’elles font en quantité), les hommes se peinturlurent le visage au rouge à lèvres, et se déchirent mutuellement leurs chemises. Les chemises déchirées sont empilées en un petit tas qu’on brûle ensuite. L’orchestre joue, tout le monde danse, délire total assuré. Cela permet ainsi au groupe de transcender les strictes limites du genre ‘fanfare’ en mettant en avant les les talents vocaux de leurs chanteurs sur une instrumentation délicate à base d’instruments jusqu’ici inédits : clarinette, banjo, darbuka etc… Mais le style détonnant du Koçani Orkestar reste toutefois bien présent, avec cette puissante section rythmique (tambour + quatre tubas) qui déménage comme un funk band des Balkans et fait immanquablement danser le public à chaque concert, sans oublier les envolées lyriques et orientales de ses excellents solistes au saxophone, à la trompette ou à la clarinette. photo: James Burns

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TARAF DE HAIDOUKS MASKARADA...

texte: Jean-Stéphane Brosse photo: James Burns

Dans leur dernier album paru en octobre 2007

(le premier depuis l’impressionnant «Band Of Gypsies» paru en 2001), le Taraf de Haïdouks s’attaque à la musique classique ! 10 - Kultorama #02 the Black Taraf issue


De nombreux compositeurs du début du XXeme siècle se sont inspirés de thèmes de musique traditionnelle. Des Balkans à la péninsule Iberique, de l’Angleterre à la Russie, ils ont puisé dans les folklores nationaux à travers les minorités (notamment Rom) présentes dans leur pays, et ont souvent cherché à traduire une vision représentative d’un Orient exotique, exubérant, mystérieux (et largement imaginaire). Juste retour des choses, voici que le plus célèbre des groupes tsiganes des Balkans se réapproprie des pièces de Bartok, Khachaturian, Kosma, Ketelbey, Manuel de Falla, Albeniz ou Liszt pour les faire sonner à sa façon en les «re-tsiganisant» de façon tout à fait réjouissante… Voilà de quoi surprendre. Le Taraf de Haïdouks en terrain classique, s’aventurant sur les partitions balisées de Bartók, de Falla ou Khatchaturian. De quoi surprendre d’entendre les lautari de Clejani sur un rythme à trois temps, ou une danse du feu hispanisante. Il y a pourtant bien une logique à tout cela. Cette logique régionale balayée depuis des siècles par le souffle tsigane, ces violons et cymbalums qui colportèrent et métamorphosèrent le folklore, puisant aussi bien dans la musique savante, pour jouer à la cour des grands, que dan les chants traditionnels. Leur interprétation faisait chavirer les têtes et devint elle-même source d’inspiration pour les com-positeurs «nationalistes» du XIXe et du XXe, en quête de racines locales. Bref, un va-et-vient permanent, au point qu’on ne sait

plus qui vraiment se déguise: l’orchestre tsigane rural jouant une valse de Strauss ou l’orchestre occidental jouant «à la hongroise». C’est une vaste mascarade, enrichie par les apports de toutes les communautés qui circulent et véhiculent. C’est le carnaval des campagnes roumaines, avec ces masques païens au rictus étrange qui ornent la pochette et donnent le ton. Un grand jeu de masques auquel le Taraf apporte aujourd’hui sa touche fiévreuse et endiablée. Comme ils ont bon goût, le répertoire s’éloigne du tout-venant. Plutôt que la Danse du sabre de l’Arménien Khatchaturian, qu’aucun accordéoniste roumain ne saurait oublier en ouverture de mariage, le clan s’approprie Lezghinka, pièce basée sur une danse populaire tchétchène (et extraite du même ballet Gayaneh). Il s’intéresse aussi, forcément, aux Danses populaires roumaines réinterprétées par Bartók. Ces airs ont un parfum familier aux oreilles des Haïdouks. D’autres furent plus longs à mémoriser, car rappelons-le, personne ne lit couramment la musique au sein du Taraf. Il a fallu plusieurs répétiteurs, qui les ont aidés à déchiffrer d’oreille chacune des phrases musicales, puis des semaines de travail pour pleinement les appréhender. Ce n’est qu’ensuite que les lautari ont pu ouvrir les vannes de l’ornementation et l’improvisation, sauter d’une harmonie à l’autre en laissant parler la poudre. Car l’album prend aux tripes. Ce n’est pas sagement aligné comme une version symphonique. Et la tradition propre au Taraf s’en mêle. C’est un nouveau folklore, presque comme un juste retour des choses. La bande-son idéale d’un cabaret d’un genre nouveau, où l’on entend les «Feuilles mortes» entre deux lancinantes échappées, où la guest star se nomme Virginica et chante comme Edith Piaf, où une valse côtoie une sirba. Voilà de quoi surprendre. Kultorama #02 the Black Taraf issue - 11


photos: Youri Lenquette

Ce sensationnel nouveau groupe roumain originaire du ghetto tsigane de Bucarest a été fondé par deux musiciens intimement liés au Taraf de Haïdouks: le violoniste/arrangeur Aurel Ionitsa (membre de la famille du célèbre Neacsu Nicolae) et le directeur musical du Taraf, Stéphane Karo. La musique du Mahala mélange allègrement violon et accordéon typiquement roumains à une section de cuivres composée de vétérans des fanfares militaires, le tout soutenu par une section rythmique qui déménage. Grâce à ses rythmes puissants et ses arrangements inventifs, le Mahala Rai Banda est appelé à jouer un rôle central dans l’irrésistible ascension de la musique tsigane des Balkans (dont la popularité ne cesse de croître auprès des jeunes générations). Né dans les ghettos tsiganes (Mahala) de la banlieue de Bucarest, le Mahala Rai Banda (littéralement “noble orchestre du ghetto”), marie sans hésiter des styles et des genres différents. La surprise fait toutefois place à la fascination dès que l’on creuse un peu et que l’on comprend de quel assemblage étonnant ce groupe est formé. Le Mahala gravite autour de deux pôles, un noyau familial proche du Taraf de Haidouks, et des militaires moldaves à la retraite. Les premiers sont les fils de la génération qui a quitté le petit village de Clejani pour s’installer dans les ghettos autour de 12 - Kultorama #02 the Black Taraf issue

Bucarest. Agés de 20 à 30 ans, ils jouent de la musique depuis leur plus tendre enfance. Ils ont réussi à éviter les pièges de la drogue et des gangs, et gagnent leur vie en participant à des fêtes (mariages, enterrements...). Vivant à la périphérie de la ville, ils sont baignés de culture moderne et urbaine, ce qui donne à leur répertoire traditionnel une tournure un peu rock. Les seconds, Tsiganes eux aussi mais originaires de Moldavie (proche de l’Ukraine), ont passé toute leur vie au sein de l’armée. La conscription dès l’age de 14 ans constituait le seul moyen par lequel leurs parents pouvaient leur garantir une éducation décente. Sous le régime communiste, une égalité théorique était censée régner entre tous les citoyens, les camarades, les choses étaient bien différentes dans la réalité quotidienne. Un teint de peau un peu sombre, manifestement dû à une ascendance tsigane, était suffisant pour envoyer ces jeunes grossir les rangs des fanfares militaires, sans espoir d’avancement. Ils y apprenaient à jouer un répertoire folklorique codifié à base de chansons et de danses, mais suivaient également des cours approfondis de théorie musicale. Au faîte du règne de Ceaucescu, il y avait 30.000 musiciens dans l’armée roumaine, qui se produisaient notamment lors des manifestations officielles organisées par le gouvernement. Désormais à la retraite, vivant d’une petite pension, les cuivres du Mahala Raï Banda furent découverts alors qu’ils jouaient dans un petit restaurant allemand de Bucarest. Une fanfare militaire face de jeunes musiciens traditionnels tsiganes élevés en ville : un mélange explosif, inédit et résolument novateur…


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photo de famille

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merci à Éric Foucher chez coming up - photo: David Valteau Kultorama #02 the Black Taraf issue - 15


seed series

photo: Julien Roques

C’est l’histoire de cette fécondation fructueuse entre un graphiste de talent, une graine d’artiste encore peu connu, qui s’introduirait dans notre sphère, qui l’accueillerait chaleureusement, fruit d’ un brainstorming artistique, une explosion créative, qui donnerait le jour, quelques mois plus tard à une jolie série de tee shirts, des sextuplés noirs et blancs qu’on nommerait: «Seeds ». Le principe est celui de toute rencontre : au détour d’un salon, d’une soirée, ou même par l’intermédiaire de connaissances, une envie mutuelle de faire des choses ensemble se crée au cours d’une discussions. Un « flash » mutuel, un désir commun de profiter du talent et du savoir faire de l’un et de l’autre. Comme dans tout jeu, on établi certaines règles afin de se trouver dans une vraie démarche d’exercice de style : la règle la plus fondamentale est celle des artworks et supports en noir et blancs uniquement, car on a pensé que c’était la meilleure façon d’aller à l’essentiel, canaliser la création et la synthétiser en mettant en évidence le trait et la main de son créateur. Au final donc, ce sont 6 tee shirts : supports noirs sérigraphiés en blanc, et supports blancs sérigraphiés en noir, comme des toiles vierges et neutres, offrant à son utilisateur une grande liberté artistique. Les tee shirts sont signés par « l’artiste » et ne seront disponible qu’une seule saison. Chaque saison, la « Seed » change, et l’on essayera chaque fois de pousser et faire pousser un autre talent. D’ailleurs chacun est invité à être un postulant à la prochaine « Seed » ! Une fois présentée en boutique, la série « Seeds » offre une grande lisibilité, elle interpelle et se démarque du reste des tee shirt Kulte, traditionnellement assez colorés. Cette saison notre « Seed » c’est Fred Grazzini, a.k.a. Yak. Plus qu’une petite graine prête à germer, il est déjà un bel arbre aux racines bien implantées dans la marque Kulte depuis ses débuts. Après 10 ans de travail chez Kulte, il vient nous offrir la série exceptionnelle: « Black Taraf » ainsi que l’affiche et le titre de la saison. « Le Black Taraf », groupe imaginaire à sonnante et consonante Tsigane, à l’esprit festif, et déjanté, une mine d’inspiration pour « Yak the Giant » !!!

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This is the story of a fruitful pollination between a talented graphic designer and a still unknown budding artist who burst into our sphere, which welcomed him warmly, creating a great artistic brainstorming, a creative explosion, which would, a few months later, bring a delightful range of T-shirts into the world, black and white sextuplets that would be christened the “Seeds”. The pattern is that of any first meeting – at a trade show, a party or perhaps through friends, a mutual feeling of wanting to do things together develops in the course of a conversation. A mutual “flash”, a common desire to make use of each other’s talents and expertise. As in any game, you establish some ground rules in order to find a genuinely stylistic approach: the most fundamental rule is that art works and supports must only be in black and white, because you thought that was the best way to get to the essence, to channel creative ideas and put them together to produce something in which the work and hand of its designer is obvious. So you end up with 6 T-shirts: white silk-screen prints on a black ground and black silk-screen prints on a white ground, like blank and neutral canvases giving the user great artistic freedom. The T-shirts are signed by “the artist” and will only be available for one season. The “Seed” will change each season and we will try to promote a different talent each time. Besides this, each artist is invited to put forward the next “Seed”! Once in the shops, the “Seeds” range will be very easy to spot, attracting the eye and standing out from the rest of Kulte’s T-shirts, which are traditionally quite colourful. This season, the Kulte “Seed” is Fred Grazzini, a.k.a. Yak. Much more than a little seed, you would rather speak about a very big tree standing, since day one in the Kulte landscape. After 10 years of being one of the Kulte’s office masterpieces, he pulls out this “Black Taraf” serie, and the season theme poster. “The Black Taraf” band coming straight out from Yak’s imagination, sounds and plays crazy & lazy Tsigane songs which inspired “Yak the Giant”!!!


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press review 2007

WAD

european fashion magazine www.wadmag.com LITTLE WHITE LIES uk magazine specialised in cinema www.littlewhitelies.co.uk

COMING UP

lifestyle magazine www.comingup.net

THE STOOL PIGEON

uk musical monthly newspaper www.feedthepigeons.com

LE JOURNAL DU TEXTILE

french professionnal fashion mag www.journaldutextile.com

VICE

lifestyle free magazine www.viceland.com

SPORTSWEAR INTERNATIONAL international fashion mag www.sportswearnet.com

MAGIC

french music magazine www.magicrpm.com

FASHION DAILY

french professional fashion mag www.fashion-dailynews.com 18 - Kultorama #02 the Black Taraf issue


kulte in the press

SPORTSWEAR NEWS

nternational fashion mag www.sportswearnet.com

ARTRAVEL

french architecture and travel mag www.artravel.net

CREAM

french bmx magazine www.creamofbmx.com

SPORT & STREET

italian fashion magazine www.collezionionline.com

ELLE

french female lifestyle magazine www.elle.fr

UN1QUE

french professionnal fashion mag www.un1que.fr

REDUX

french lifestyle free magazine www.reduxmag.com

A NOUS MARSEILLE

french lifestyle free magazine www.anous.fr

TSUGI

french music magazine www.tsugi.fr Kultorama #02 the Black Taraf issue - 19


The Black Taraf Spg08 World Wide Tour. Listen to the sound of their Spg 08 Worldwide line “In Gold We Trust”...

photos: James Reeves 20 - Kultorama #02 the Black Taraf issue

The

«Black Taraf» collection, a sensational new cult band from the Gypsy ghetto of downtown Bucharest, combines Romanian bottoms, Tsigan tops, with a Czech twist consisting of gypsy graphic elements. Their funky colourful fabrics and inventive mixed up touch, give their style a distinctively urban “buiiav” twist. Formed by six army brass band veterans, related to the obscure “Black Taraf”, the guys are presenting their debut line in collaboration with the French very chic Kulte team.


Etienne Crew Ss Body - Huggy Sleeveless Fleece Jacket - Ginger Flashy Pant

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Conrad Vmixed - Pablo Cardigan Fleece - White Damon

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Connor Tattoo - Antonio Vest - White Damon

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Pledge Ss Shirt - Terry Short

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Conrad Vmixed - John Steed Leather Jacket - White Damon

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Mendosa Ss Tee - Vik Jacket - Blue Damon

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Ginger Polo - Pacome Pant

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focus unisex

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Kulte lance une mini collection unisexe, parce que

c’est pour nous une tendance évidente aujourd’hui : certains sweatshirts, tee shirts ou autres pièces sportswear doivent pouvoir être portés par les 2 sexes, car ils sont souvent des grands classiques. Les filles piquent désormais les tee shirts de leurs mecs, les mecs eux portent toujours plus slim, on joue aussi avec les contrastes : oversized & superslim, masculinféminin, neutre et flashy, voire fluo ! Cette mini ligne s’inscrit dans cette tendance, elle plaira aux aficionados du courant Nu Rave, aux jeunes Zébulons des soirées fluotées, aux Fraggle Rocks excités du samedi soir. La ligne très étroite est composée de tee shirt logotés ou non, proposés en couleurs sobres et en fluo. Un coupe vent et quelques sweatshirts aux découpes & motifs 80’s viennent compléter la ligne. Le concept devrait se développer au cours des années à venir avec chaque saison une proposition de quelques pièces très bien pensées, dans un sizing unisexe signalé par une petite étiquette blanche et rouge à l’intérieur.

Kulte launches a limited unisex collection becau-

se it is for us an obvious trend today: some sweatshirts, t-shirts and other sportswear items are made for both sexes, for they are often great classics. Now girls nick their boyfriends’ t-shirts, guys wear their skinny jeans tighter than ever and contrasts can also be played with: oversized & superslim, men’s/women’s, neutral and flashy if not fluo clothes! This limited line is part of this trend, it will delight nu ravers, as well as glow sticks addicts and saturday night thrilled fluo fraggle kids. This very tight range consists mainly of unmarked or Kulte designer labelled t-shirts available in fluo or plain colours. A windcheater and a few 80’s inspired cuts and patterns sweatshirts complete the collection. This concept should expand the following years with every new season a proposition of a few carefully designed one-size (fits all) items tagged with a small inside white and red label.

Kultorama #02 the Black Taraf issue - 29


Tout a commencé autour d’un sport US de légende: «le baseball». Les fondateurs de la marque française YUUBI (traduit du japonais «élégant»), Stéphane et Thomas se sont connus autour du Diamant. Après leur carrière de joueurs les deux amis sont restés nostalgiques de l’univers rétro et authentique que véhicule ce sport. Ils créent ainsi une marque d’accessoires de sport chic et stylée. Tout comme le baseball YUUBI devient une affaire de gentleman joueur. Ils vont s’inspirer d’accessoires vintages. L’Amérique, le Japon, la France, les accents se mélangent et traversent les styles des années 50 à nos jours. YUUBI offre des formes simples et pratiques celles dont on a besoin, dans des matières qui tranchent. L’ Amérique, le baseball, l’univers rétro, ce petit coté rock n’roll... Difficile pour la marque de vêtements KULTE de passer à coté d’une telle occasion de s’associer à ces jeunes créateurs avec autant de similitudes. YUUBI est culte ! KULTE est YUUBI ! « YUUBI good to me » www.yuubi.fr

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Kultorama #02 the Black Taraf issue - 31


32 - Kultorama #02 the Black Taraf issue


k*o*s*t

k*o*s*t l’outil de communication principal uti-

lisé par l’équipe marketing de Kulte dans le but d’infiltrer divers milieux dont ils se sentent proches. L’idée de base est un simple échange de savoir faire avec des professionels de secteurs différents, pour promouvoir le travail de chacun. Les magazines ont besoin d’abonnés; les groupes de musiques ont leurs fans; les labels veulent promouvoir leurs groupes; chaines de télé, cinéma, festival de musique, bars, night-clubs... Chacun d’entre eux voulant communiquer ce qu’il fait... Quoi de mieux qu’un t-shirt pour accomplir ce job ??? En offrant la possibilté à nos partenaires de communiquer sur des t-shirts en série limité, Kulte est ainsi visible au coeur de différents réseaux. Ces tees sont généralement utilisés par les marques comme cadeaux pour la presse, VIP, clients et amis, plaçant ainsi notre marque dans les mains de «leader» d’opinions... Le meilleur reste à venir !

k*o*s*t

the major marketing tool used by KULTE in order to infiltrate various sectors we feel close to ! The idea is to exchange our “knowhow” with other brands from different industries, whatever they produce, in order to promote the work of both parts. Magazines need subscribers; Bands have fans; Labels must promote their bands; Music festival, Bars, Clubs want to communicate on what they do....etc. What a better vehicle of communication than a T-Shirt ???? By offering the chance to someone to promote its own work with limited series t-shirts, we get the opportunity to see our KULTE product introduced in different areas. These Original series Tees will usually be used by the brands as gifts to give away to the Press, VIPs, Clients...etc, and as a matter of fact will be touching what we like to call “opinion leaders”.... the best is to come !

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boutiques Aix & Marseille

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collab series

Kulte présente une série de 4 tee-shirts collectors réalisés par le dessinateur LUZ tirés à 100 ex. Pilier de Charlie Hebdo depuis 15 ans, Luz est avant tout connu pour son travail de dessinateur satirique et politique. Toutefois, la musique ayant toujours fait partie intégrante de son environnement, il collabore rapidement aux Inrockuptibles (qu’il quitte en 2005). En 2002, il commence à rendre compte en bande dessinée de sa découverte du milieu musical ainsi que ses élucubrations nocturnes dans un fanzine auto-édité et distribué sous le manteau, la nuit, à deux cents exemplaires : ‘Claudiquant sur le dancefloor’, en partie compilés chez l’éditeur Hoëbeke. Depuis, également collaborateur du mensuel pop moderne Magic, il court clubs et concerts et devient le premier reporter-chroniqueur-dessinateur musical du XXIème siècle. À force de traîner ses moustaches autour des platines des DJ, Luz en devient tout naturellement un, un selector electro-rock à la technique certes approximative mais à l’énergie ‘bras-enl’air’ très communicative. De cette expérience, il tirera un autre bouquin : ‘Faire danser les filles’ (Hoëbeke), suivi du désormais célèbre pamphlet qui l’exclura à jamais de la compagnie des Delerm et autres Biolay, ‘J’aime pas la chanson française’ (Hoëbeke). Parmi les kilomètres de dessins de concerts qu’il accumule depuis quelques années, Luz a sélectionné pour Kulte quatre crobards réalisés en live depuis la moiteur de la fosse. Le papier ne lui suffisait plus, il lui a fallu le tissu. En plus d’être lus, les dessins rock de Luz peuvent dorénavant être portés ! En tee-shirts donc, et prévus pour être couverts de sueur...

Bibliographie :

- Les Mégret gèrent la ville (hors-série Charlie Hebdo), 1998 - C’est la crise finale (hors-série Charlie Hebdo), 1999 - Les cons et les salauds (Bichro éd.), 1999 - Monsieur le Baron (Bichro éd.), 2000 - Cambouis (l’Association), 2001 - The joke (les Requins Marteaux), 2002 - Collaboration avec Rubin Steiner pour le disque Oumupo 3 (Ici d’ailleurs / 0101 music), 2004. - Claudiquant sur le dancefloor (Hoëbeke), 2005 - Poster pour le 45 tours de LCD Soundsystem Tribulation, 2005 - Faire danser les filles (Hoëbeke), 2006 - J’aime pas la chanson française (Hoëbeke), 2007

T-SHIRTS DISPONIBLES EXCLUSIVEMENT DANS LES MAGASINS KULTE PARIS, MARSEILLE, AIX EN PROVENCE ET LYON. 38 - Kultorama #02 the Black Taraf issue


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The Black Taraf Spg08 World Wide Tour. Listen to the sound of their Spg 08 Worldwide line “In Gold We Trust”...

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The

«Black Taraf» collection, a sensational new cult band from the Gypsy ghetto of downtown Bucharest, combines Romanian bottoms, Tsigan tops, with a Czech twist consisting of gypsy graphic elements. Their funky colourful fabrics and inventive mixed up touch, give their style a distinctively urban “buiiav” twist. Formed by six army brass band veterans, related to the obscure “Black Taraf”, the guys are presenting their debut line in collaboration with the French very chic Kulte team.


dress Me Up Dress / White Skinny One Denim / Amourette Jacket

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romina Denim Combi / Nina Tee

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asmee Dress

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vespa Skirt / Nina Tee

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bamboo S/s Tee / Flo Fleece Jacket / Tara Flashy Pant

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dress Me Up Dress / White Skinny One Denim

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agatha Skirt / Semia S/s Tee

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fixed gear

A l’origine, c’était un vélo de vitesse destiné à établir des records en la matière, mais le ‘fixed gear’ (littéralement « le pignon fixe ») est aussi un très bel objet puisque son esthétique est épurée et sa fonctionnalité réduite au minimum. L’absence totale de freins, son poids réduit à l’extrême et le fait que son unique pignon arrière soit complètement solidaire de la roue, en font un objet de ride super extrême. Le seul moyen de s’arrêter est donc le dérapage, contrôlé s’il vous plait, et vous serez également obligés de pédaler sans vous arrêter au risque de voir votre roue arrière se bloquer brusquement. Enfin, le cycliste fait littéralement corps avec le vélo, chaque mouvement a un impact direct sur la roue arrière et donc sur sa stabilité et sa vitesse. Récupéré depuis déjà quelques années par les coursiers new-yorkais, dont certains sont désormais connus pour leur radicalisme dans la prise de risque et pour cette beauté du geste à la fois technique et extrême, le ‘fixed gear’ acquiert alors une vraie dimension « street », urbain par excellence puisque né de la « Big Apple ». Depuis, de vrais crews se sont montés, principalement aux USA ; ils s’adonnent au freestyle et organisent des courses « pirates » notamment à San Francisco, comme le montre la récente vidéo du groupe MASH (www.mashsf.com).

Outre cette histoire quelque peu atypique et le fait que Kulte ait toujours eu un œil rivé sur l’Amérique, notre marque éternelle amoureuse du rétro et des beaux objets, a été séduite par le fixed gear. Souvent issu de très anciennes productions « made in Italy/ ou France », il est devenu une pièce rare, difficile d’accès, que l’on peut chiner ou via Internet, ou via le petit revendeur de cycle du coin de la rue. Les pièces sont souvent bricolées ou récupérées ça et là. In fine chaque vélo devient unique et personnalisable à l’infini. C’est ce qui fait que nous avons déclaré cet objet « culte » et digne d’une représentation dans nos 4 Kulte Stores. Prochainement donc, vous pourrez admirer dans chaque Kulte store l’un de ces vélos remonté et customisé par l’équipe Kulte. Une façon pour nous de vous faire partager un de nos méga coups de cœur, et peut être vous donner envie de vous lancer dans la recherche de votre propre fixed gear.

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wish you were here !

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underten

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music

CHLOÉ

HUSPUPPIES

BLACKJOY

« The Waiting Room » est le premier album de Chloé, fille discrète s’imposant naturellement en valeur sure de la scène électronique internationale. Ce n’est pas si souvent que fragilité et sincérité sont «under the spotlights». Pas plus d’ambition chez Chloé que celle d’être elle-même, une désarmante exposition de ses faiblesses devenues forces... Ou comment le doute peut devenir une force motrice… On pourrait ceder à la facilité de penser que la fragilité de sa musique contrebalance ce que peut avoir de dur une carrière de DJ (la solitude des chambres d’hotel, la froideur des aéroports, la fatigue intrinsèque…), comme s’il pouvait exister deux Chloé: la DJ internationale, sure d’elle, et la productrice exprimant sa fragilité intérieure. Mais ça serait penser modèle réduit car chloé va plus loin : DJ, productrice, elle est aussi au conservatoire, écrit des pièces électro-acoustique mixtes ou compose pour des pièces chorégraphiques. En constante recherche d’un équilibre entre tant de choses: harmonie/dissonance, répétition/cassure, complexité/spontanéité, corps (danse)/esprit (danse aussi mais...), électronique/acoustique... Des questions que pas tant, ni assez de producteurs se posent vraiment. Peut-être qu’on peut voir The Waiting Room comme un début de réponse. Chloé y parle de choses plus intimes qu’elles ne le paraissent: l’ amour avec un grand ou petit a, les fantômes qui nous habitent, la quête du bonheur alors que le temps passe (« Around the Clock »), la mort, ou les contrées encore moins proches. Le discours est dans sa forme, le moins érudit possible. Chloé veut toucher, et surtout ne pas intimider. Si elle joue, mélange, détourne, c’est pour éviter ce qui justement ne touche plus personne : les expérimentations forcées d’une électronica hermétique, les formules «prêt-à danser » d’une dance music commerciale. C’est donc bien d’ émotions dont on parle, mais d’émotions à partager. Encore une fois, cette fille discrète risque (gros?) à se dévoiler. Un album intime pour grand public, il fallait le faire. Chapeau.

Comment passer à côté des Hushpuppies ? En l’espace d’un seul album défendu par une tournée colossale, les cinq perpignanais ont réussi à affoler tous les compteurs. Oeuvrant dans un rock garage aux relents 60’s et préférant la langue de Shakespeare à celle de Molière, le quintet n’avait pourtant pas choisi la facilité. Mais pour une fois, le public ne s’y est pas trompé et les Hushpuppies ont, à l’heure du deuxième album, plus des allures de véritable phénomène que de vulgaire buzz médiatique.

Derrière ce nom à la fois gai et sombre emprunté à un titre de Jimmy Helms, se cache le visage d’un homme, Jérôme Caron. Silhouette gracile et verve emballée, ce mélomane nourrit au blues et à la pop a plus d’une corde a son art. Les oreilles branchées sur les ondes, toujours une main plongée dans un bac à vinyle, l’autre aux platines, l’homme orchestre aiguise sa passion. Aspirant producteur, il fait ses gammes chez Yellow, avant d’enchaîner productions (NRK, Supra, Free range) et remixes (Bang Bang, Vista le vie). Une aventure musicale qui s’écrit au rythme des rencontres, trait d’union des savoirs faire, métissage des influences, c’est ainsi que BlackJoy voit le jour. « Time » est un album caméléon à l’image de son fantasque géniteur : la pop y flirte avec le rythme and blues et la funk soul, se frotte à l’électro, s’acoquine avec le reggae, s’entiche d’un rock seventies. Un album universel et hors du temps, riche et généreux, un puzzle où l’on se perd avec délice comme dans les yeux d’une femme : « Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ». Parti sur du hip hop instrumental, il aura fallut à BlackJoy près de deux années de quête, allant de détours en découvertes, pour nous révéler son trésor. Une mosaïque Pop détonante, protéiforme, inclassable.

« the waiting room »

« silence is golden »

Il n’aura finalement fallu que dix mois au combo pour accoucher de ce Silence Is Golden. Pour mettre en boîte onze morceaux méticuleux et efficaces, racés comme les mélodies délicieusement oldies et psychédéliques balancées par le clavier de Wilfried. Si The Trap misait une grosse partie de son potentiel sur des titres spontanés et percutants taillés pour la scène, les Hushpuppies semblent bien partis pour prouver qu’ils ne sont pas qu’une machine à secouer les salles. Une composition soignée, des mélodies imparables, des arrangements aux petits oignons. Tout est rassemblé pour faire passer le groupe dans le clan assez restreint des valeurs sûres du rock français. En effet, comment résister à «Lost Orgasm» et sa lente montée en puissance, à la rythmique limite punk du refrain de «Moloko Sound Club», ou encore à «Love Bandit» et sa nonchalance pouvant faire penser à Matmatah ? De l’ambiance de «Hot Shot», oppressante à souhait et digne de The Horrors, à l’étonnant «Broken Matador», le groupe surprend par son aplomb et son sens de la rythmique qui fait mouche. Ils montrent ainsi au fil des titres l’étendu de leur talent et vous grave les tympans avec notamment ce ‘I want my Kate Moss’ en passe de devenir culte. Il n’en faut pas beaucoup plus pour miser nos derniers paquets de cacahuètes sur ces cinq énergumènes. A n’en pas douter, le plus anglosaxon des groupes français vient de signer ce qui risque surement d’être un des albums incontournables de la fin d’année 2007.

« time »

Kultorama #02 the Black Taraf issue - 55


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