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The PLEIN SOLEIL issue
The PLEIN SOLEIL issue
“L’amour de Marge rend aveugle…” Alain Delon, dans Plein Soleil
kulte.fr
The PLEIN SOLEIL issue
LE SOMMAIRE 04 06 08 12 14 24 26 32 38 42 50 52 54 56 60 62
L’ÉDITORIAL DE JÉRÉMIE MORJANE LE KULTOVISION LES BONNES NOUVELLES LA REVUE DE PRESSE LE STYLE KULTE LE COUP DE CASQUE LOVE HELMETS LES FESTIVALS DE L’ÉTÉ MIDI - PANTIERO - RÉSONANCE LES SÉRIES SEED PNTS - ALEXANDRE DUFOIX - JAN HÅKON ROBSON LE SOLEIL NOIR PLEIN SOLEIL PAR JEAN-CLAUDE MISSIæN LES SOUVENIRS DE VACANCES DE TIMOTHY BLIUM LE COUP DE POMPE NATIVE LA COMPILATION KULTE MUSIC 11 LA PETITE HISTOIRE DU COCKTAIL LE COUP DE BARRE AQUARIVA PAR MARC NEWSON LES ORIGINAL SERIES T-SHIRTS & BEACH BAGS LES BONNES ADRESSES BOUTIQUES & DRESSING ROOMS
KULTE UNLIMITED Centre GVIO - Bat. A3 1, bd de l’Océan 13009 Marseille - France ph. 00 33 4 91 91 91 95 fax 00 33 4 91 73 21 54 kulte.fr
SALES DEPARTMENT Michel Vuillermoz / mitch@kulte.fr
GRAPHIC DEPARTMENT Frédéric Grazzini (aka Yak) / yak@kulte.fr
CUSTOMER SERVICE Elsa Leonardi / elsaleo@vex-gallery.com Roland Amasso-Mattea / roland@vex-gallery.com
KULTORAMA original GRAPHIC DESIGN Julien Roques / contact@freakfabric.com freakfabric.com
CEO Matthieu Gamet / mat@kulte.fr
PRODUCTION DEPARTMENT Elsa Gamet / elsa@kulte.fr Olivier Leclair / olive@kulte.fr Assistante Aurore Laurent / aurore@kulte.fr
KULTORAMA LAYOUT Mothi Limbu & Julien Roques
STYLE José Lamali / contact@joselamali.com Jeanne Morel / jeanne@kulte.fr ART DIRECTION Mothi Limbu / happymess.fr CONSULTANT Nicolas Grasset / nggrasset@gmail.com 02•03
PR AGENCY PIETRI / PUBLICIS CONSULTANTS Mathias Deon 67, av. R. Poincaré 75116 Paris mathias.deon@consultants.publicis.fr
MANY THANKS TO... Hui Pisani, Michel Gamet, Marie Guyot, Xavier Gauthier, Candice Chavat, Sabrina, Mathieu, Aurore Groselle, Remy, Latifa, Guillaume, Arnaud, Olivier, Lucas, Mélanie Rebillaud, Déborah, Charly, Laurie, Nathan, Solène, Emmanuelle March... and all our friends and family.
T-shirt imprimé, visuel Oisif. ≥
The PLEIN SOLEIL issue
L’ É D I T O R I A L DE JÉRÉMIE MORJANE CORRÉZIEN D’ORIGINE MAIS MARSEILLAIS DE CŒUR, JÉRÉMIE MORJANE EST VITE DEVENU UN PROCHE DE LA MARQUE PAR L’ENTREMISE DE NOTRE BAR PRÉFÉRÉ : LA DAME NOIR. AUSSI CONNU POUR SES TALENTS DE DJ SOUS LE NOM D’ANTICLIMAX, IL EST JOURNALISTE INDÉPENDANT, ÉCRIT RÉGULIÈREMENT POUR LE MENSUEL MUSICAL TSUGI, ET SE FAIT PLAISIR, NOTAMMENT, TOUTES LES SEMAINES SUR LES ONDES DE RADIO GRENOUILLE À MARSEILLE.
Interpellé au sujet de l’édito que vous êtes en train de lire, je me suis immédiatement vu saisi par une angoisse dérangeante. Comment synthétiser en quelques mots autant d’attitude et de lifestyle que dans ce que je connais de Kulte, monolithe noir d’un artde-vivre phocéen autant qu’international ? Difficile en effet d’illustrer mieux qu’au travers de la collection Plein Soleil en quoi s’imprégner du passé rend meilleur dans le futur. En posant un regard lumineux sur les choses de la vie. Valable en matière de mode, ce constat vaut pour d’autres domaines dont vous mesurez probablement la portée si vous avez une raison valable d’avoir ce magazine entre les mains. Évidentes à l’écoute des compilations - et notamment de la onzième, disponible en ce moment même auprès de vos revendeurs Kulte favoris – la générosité et la curiosité de la marque brillent bien au delà des apparences. Simple et définitivement honnête, la démarche sudiste et le verbe haut, ce Kultorama veut se vivre et se partager comme on partage une bouteille de rosé sur une place de Provence. Sous le soleil, exactement. Acteur universel et essentiel, il fut le symbole de la royauté en ce qu’il dominait tout et tout le monde. Vecteur de vie – destructeur à l’occasion – son influence culturelle est indiscutable jusque dans le cinéma et précisément dans Plein Soleil, le film de René Clément 04•05
dont s’inspire cette nouvelle collection. Reflets estivaux, ambrés et ombrés par l’astre solaire, cartes postales estivales et autres odeurs typiques font le charme mystique de la douceur de vivre, support de création et trésor de bien-être. À l’heure de la thérapie par la lumière, force est de constater que nul n’est égal à l’autre en la matière. Quand les uns entretiennent artificiellement leur taux de sérotonine, d’autres surprennent ou énervent par leur béatitude permanente. Certains avancent que le bonheur est dans l’assiette, d’autres que la (bonne) musique agit telle la meilleure des drogues. Une chose est sûre : le bien-vivre est question de regard, celui qu’on pose sur son environnement comme sur ses congénères. Subjectif parce que sensible et empathique, empreint d’humilité, il est supposément tour à tour miroir de l’âme et arme de destruction massive. Essayez de sourire avec les yeux et observez ce qui se passe autour de vous, pour comprendre où je veux en venir. Ici on se contentera (très modestement) par la culture et l’élégance au quotidien d’essayer de faire jaillir de soi la lumière, évacuant toute zone d’ombre pour vivre simple et beau, en Plein Soleil. ✗
T-shirt imprimé, visuel Carte Postale. ≥
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L E K U LT O V I S I O N
06•07
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LES BONNES NOUVELLES
CUVÉE NOIR
MARKLION
STENOFLEX
Il n’y a pas que la mode et la musique dans la vie. On n’a également jamais caché notre penchant pour le bon vin chez kulte. Alors, une fois n’est pas coutume, on s’est dit qu’on serait toujours mieux servi par nous même... Et la Dame noir (of course !). On a ainsi produit 400 bouteilles d’un vin rouge du Luberon 100% merlot certifié bio (Domaine des Jardinettes 2010, élaboré par Frédéric Amourdedieu – ça ne s’invente pas). Un nez corsé présentant des notes de réglisse et de fruits rouges. Une bouche fruitée présentant des tanins fins et soyeux avec une bonne fraîcheur. Cette cuvée noir très spéciale accompagne avec délices les viandes grillées ou les plats traditionnels. Vous pourrez goûter à ce délicieux nectar en exclusivité au bar de la dame noir (place notre dame du mont, marseille 6e) ou vous en procurer une bouteille agrémentée d’un T-shirt dans un coffret collector réalisé en série limitée dans toutes nos boutiques kulte.
Upcode Records est né en juin 2010 de la rencontre entre Laurent Agnoux, music geek et fondateur du label Emergence, et de Vincent Thierion, artiste globe trotter et pionnier de la laptop music (Tone Rec, DAT politics...). Un départ discret pour ce nouveau label qui suit de près les premiers pas du nouveau projet de Vincent : Marklion dont on retrouve un titre sur la compilation Kulte Music #11. Leur ambition est de réussir à faire le grand écart entre une musique électronique radicale et la musique pop, tout en restant dans un esprit “Do it Yourself”, comme l’atteste le premier Ep manifeste de Marklion You dans lequel se croisent Techno, Big beat et mélodies accrocheuses. Le label proposera par la suite des sorties aussi diverses que Dino Felipe & Otto Von Shirach (Miami) ainsi que le nouveau projet de Dominique Leone (San Fransisco) remixé par Max Tundra, ainsi qu’un Ep du Berlinois Debmaster.
Le Sténoflex est une chambre noire portative, percée d’un trou, dans laquelle on place un papier photographique exposé devant un sujet, un objet ou un paysage. Véritable mini labo sténopé, il est livré avec un sachet de 10 feuilles de papier sensible, un sachet de révélateur, un sachet de fixateur, ainsi qu’une feuille de film inactinique pour travailler dans l’obscurité. À l’ère du tout numérique et du tout prévisible, le Sténoflex ouvre de nouvelles perspectives de création à notre imaginaire. Non seulement, il permet de revivre toute la magie et la poésie des premiers temps de la photographie, mais il donne aussi à chacun les moyens de faire d’un procédé technique un art à part entière. Le Sténoflex a été conçu pour vous faire partager des moments rares, des émotions originales. Une expérience singulière, à la fois scientifique et artistique, qui a n’en pas douter, saura vous ouvrir vers de nouveaux territoires et formes d’expressions créatives.
ladamenoir.wordpress.com
upcoderecords.com
stenoflex.com
08•09
T-shirt imprimé, visuel Bouteille. ≥
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photo © Kris Maccotta
LES BONNES NOUVELLES
POP IN
HIGH NEEDS LOW
ANORAAK
Bar incontournable de la pop culture à Paris, le Pop In (105 rue Amelot, 11e), jamais à court de bonnes idées, se lance dans la production musicale ! Du moins pour l’instant dans la réalisation d’une série de vinyls format 45T en édition limitée (500 ex.) aux artworks signés Stefmel & Luz. Pop In Records, c’est une histoire de complicités, d’amitiés, de famille même. Au moment de choisir qui succéderait à Yaya Herman Dune et Q en tant que seconde référence du label, il n’a pas été besoin de chercher plus loin que le bout du bar : les HushPuppies y sont souvent accoudés, seuls ou (bien) accompagnés. Avant de sortir leur troisième album début 2011 (The Bipolar Drift), nos perpignanais favoris offrent deux morceaux, un inédit et une reprise de Patrick Coutin – non, pas celle à laquelle vous pensez... Grande première, les Hush chantent donc dans la langue de Carla plutôt que celle de Kate Moss.
Un besoin : celui de se détacher d’une linéarité. Une volonté : accorder une place à la personnalité de chacun afin de transformer la consommation d’événements en une recherche émotionnelle, sonore et visuelle. Le collectif High Needs Low n’existe malheureusement plus tel qu’il a été conçu et pensé à l’origine, mais il reste néanmoins un activiste forcené dans la nuit bruxelloise. Dj sets, lives, photographie, interventions visuelles, édition, créations textile, production musicale et video, il serait difficile d’énumérer les divers projets des deux hyper-actifs qui composent ce collectif aujourd’hui et en perpétue l’esprit. En tout état de cause, leur griffe ne passe jamais inaperçue. Et en 7 édition de leur désormais fameuse soirée au Congres Station de Bruxelles, ils se sont en effet taillé une belle réputation qui leur a par exemple permis de collaborer avec la selectissme boutique Hunting and Collecting.
Fin 2008, Anoraak faisait son apparition dans le paysage musical avec un ovni de pop synthétique et romantique à contrecourant de la French Touch 2.0. À l’instar de ses camarades du collectif Valerie, le nantais Anoraak est un inconditionnel de synth-pop et d’italo-disco. C’est donc de cette rencontre entre le chaud et le froid, l’analogique et le digital, l’électrique et l’électronique, qu’est né son premier album, Wherever The Sun Sets, disque de sunshine pop futuriste au songwriting aérien où se bousculent toutes les influences d’une vie. On se plait à y entendre The Commodores, Tangerine Dream ou encore M83... Et comme il serait triste que le voyage se fasse seul, l’album accueille deux featurings féminins de choix avec l’écossaise Siobhan Wilson et Sally Shapiro, la princesse disco nordique. Un album touchant dont vous verrez peut être également passer cet été le visuel signé Akroe sur un sac de plage collector kulte...
popin.fr
myspace.com/highneedslow
anoraakmusic.com
10•11
T-shirt imprimé, visuel Haddock. ≥
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LA REVUE DE PRESSE
12•13
BLAST
COSMOPOLITAN
L’EXPRESS STYLE LITTLE WHITE LIES MADAME FIGARO TÊTU hebdo mode lexpress.fr
bimensuel cinema UK littlewhitelies.co.uk
hebdo féminin madame.lefigaro.fr
ELLE
STOOL PIGEON
LE FIGARO
MARIE CLAIRE
LE MONDE STYLE PIG trimestriel mode lemonde.fr
mensuel mode italien pigmag.com
FUEL
GRAZIA
REDUX
VSD
SNATCH
SPRAY
trimestriel culture blast.fr
hebdomadaire féminin elle.fr
trimestriel culturel fuelpaper.com
mensuel feminin cosmopolitan.fr
bimensuel musical UK thestoolpigeon.co.uk
hebdo feminin grazia.fr
hebdo société lefigaro.fr
gratuit culturel reduxmag.com
mensuel féminin marieclaire.fr
hebdo société vsd.fr
bimensuel culturel snatch-mag.com
mensuel société tetu.com
mensuel mode spray-magazine.com
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L E S T Y L E K U LT E S T Y L I S M E PA R J O S É L A M A L I & J E A N N E M O R E L - P H O T O G R A P H I É PA R M O T H I L I M B U
LA COLLECTION PLEIN SOLEIL REPREND ESSENTIELLEMENT LES CODES DU STYLE DE LA FRENCH RIVIERA DES ANNÉES 50/60. LES MODÈLES SONT ÉPURÉS AVEC UNE ATTENTION PARTICULIÈRE DONNÉES AUX COUPES ET AU TOMBÉ. ON COMBINE LE BEIGE ET BLEU, LE BLEU MARINE ET LE BLANC, POUR UN LOOK PREPPY TRÈS ACTUEL. DES TOILES DE PANTALONS TRÈS LÉGÈRES, DU COTON FLAMÉ OU DU CHAMBRAY POUR LES HAUTS DONNENT À L’ENSEMBLE UN CLASSICISME INTEMPOREL CONTREBALANCÉ PAR DE SUBTILS DÉTAILS.
pull Gabriel, echarpe Simplette, short Paco, lunettes W/SÜN, chaussures Native “Howard” 14•15
pantalon Paco, ceinture Jaques, chemise Lucien chambray, chemise Willis, foulard Arnaud, chaussures (fripe)
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chemise Clyde, cardigan Xavier, short Clement 16•17
“un classicisme intemporel”
pantalon Paco, ceinture Jaques grainé, veste Clement, tee-shirt Vacances, chaussures et chapeau (fripe)
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chemise Clay, pull Francis, sac Bart, short Michel, revues sexy 18•19
polo Vilas, veste Manu chambray, casquette Eau, short Paco, ceinture Jaques, chaussures (fripe)
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“un look preppy très actuel”
short Paco carreaux, chemise Billy, veste Harry, chaussures (fripe) 20•21
sac de plage Willkommen, pantalon Dylan,debardeur Evasion,molleton Doug
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chemise Mireille, sac Camille, short Josianne, ceinture Josianne, top Liz, lunettes W/SĂœN, chaussures et broche (fripe) 22•23
debardeur Mira, pantalon Mireille, robe Liz, denim Jean Luc, chaussures et casquette (fripe)
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LOVE HELMETS & KULTE P H O T O G R A P H I É PA R M O T H I L I M B U - mo d è l e : ya k
PASSIONNÉS DE DEUX ROUES, NOUS AVIONS DEPUIS LONGTEMPS ENVIE DE DÉVELOPPER NOTRE PROPRE CASQUE KULTE, ET POUVOIR ENFIN ROULER AVEC STYLE. C’EST GRÂCE À NOS VOISINS MARSEILLAIS DE LOVE HELMETS QUE CETTE IDÉE À PRIS FORME, ET NOUS LES EN REMERCIONS DOUBLEMENT...
Love Helmets : le casque nouvelle génération Pourquoi le casque ne serait-il pas un accessoire de mode ? Il nous accompagne pourtant chaque jour. Il nous suit matin, midi et soir, mais ne s’accorde pas toujours à nos looks, nos humeurs... Parfois même décalé, le casque est néanmoins aujourd’hui devenu incontournable pour une bonne moitié de la population mondiale circulant en deux roues. La toute jeune marque française de casques moto Love Helmets a ainsi créé le tout premier casque au design amovible. Innovant, il devient ainsi un véritable accessoire de mode. Un casque au design multiples grâce à des “sur-coques” colorées, imprimées et interchangeables, faciles à remplacer. Une nuque, composée de
24•25
matières différentes, également interchangeables par le biais d’un système d’attaches rapide. Un intérieur en mousse à mémoire de forme, préservant le confort, la sécurité, nettoyable mais aussi renouvelable avec différents intérieurs dans des matières comme le denim ou des cuirs de couleurs ! Love Helmets propose ainsi de changer le design de son casque au gré de ses envies et de son look du jour. Un concept novateur qui nous a séduit d’emblée chez Kulte, et qui nous a ainsi permis d’imaginer pour cette collaboration 2 silhouettes, 2 designs : l’un plutôt typé sport et inspiré des casques de football américain au rendu noir mat, l’autre plus sobre présentant un aspect bois brillant très réussi. 2 casques Kulte pour le prix d’un donc (299 €), qui complèteront parfaitement votre style, Kulte. ✗
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LES F E S T I VA L S D E L’ É T É UN BON FESTIVAL EST DEVENU L’APANAGE DE TOUT ÉTÉ QUI SE RESPECTE. LES FESTIVALS ONT LE VENT EN POUPE ET CELA N’EST PAS POUR NOUS DÉPLAIRE. C’EST L’OCCASION POUR NOUS DE VOUS PRÉSENTER TROIS FESTIVALS QUE L’ON SUIT DEPUIS QUELQUES ANNÉES. TROIS APPROCHES DIFFÉRENTES MAIS UNE PASSION COMMUNE POUR LA MUSIQUE ET UNE VOLONTÉ DE LA PARTAGER AVEC LE PLUS GRAND NOMBRE.
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Midi L’association Midi propose à Hyères depuis sa création en 2005 un festival de musiques actuelles et émergentes. Midi pose d’emblée les bases de sa démarche : défricheur, son festival singulier envisage de montrer les musiques d’aujourd’hui autrement, mettant en avant des artistes émergents et travaillant sur des courants peu ou pas représentés dans notre région voire dans notre pays, dans des lieux atypiques et parfois prestigieux. Dès les premières éditions du Midi festival, les artistes présentés dérivent d’un continent musical à un autre et se jouent des genres, qu’ils soient issus de la pop, du rock, de la musique électronique ou expérimentale. En 2006, le Midi festival d’été s’installe dans les jardins nord de la villa Noailles. Souhaitant explorer et s’entendre sur de nouveaux sites, Midi propose dès 2009 un nouveau lieu de concerts : la plage, en après-midi et gratuit. À l’été 2010, l’association ajoute un nouveau programme au festival avec la première Midi Night (le samedi
Pantiero Le festival Pantiero est à l’aube de sa dixième édition. Neuf éditions sous le soleil estival exactement donc et pas l’ombre d’une ride ! Son secret : une programmation pointue, fraîche, audacieuse, explorant l’électro, le rock, la folk, le groove et parfois même les musiques du monde pour peu que l’exotisme ne constitue pas une fin en soi. Une règle réunit pourtant avec constance ces artistes venus d’horizons très différents : la qualité. Un critère subjectif mais assumé en toute humilité, conférant, au fil des ans, à Pantiero,
Résonance Après le succès de la première édition du festival en 2009, il s’agissait en 2010 de transformer l’essai. Les musiciens lucides, qui rencontrent leur public dès leur premier album, savent que le plus difficile reste à venir et qu’il faut confirmer avec le second. Un festival franchit lui aussi des étapes avant de s’installer dans le paysage culturel d’une ville. A ce titre, le bilan du festival Résonance 2010 a dépassé toutes les prévisions. Près de 7000 spectateurs ont assisté aux différentes manifestations proposées durant trois jours soit une fréquentation quasiment deux fois supérieure à celle de la première édition. Pari réussi donc puisqu’en parallèle le public a plébiscité la programmation artistique et sa mise en scène sur les prestigieux sites patrimoniaux avignonnais.L’objet du festival consiste en effet à “mixer” musiques actuelles et patrimoine afin
soir de minuit à 4h00). Dans les trois prochaines années, le Midi festival d’été se développera encore et investira de nouveaux lieux afin d’accueillir un public plus important et devenir un événement incontournable sur la carte des festivals européens tels que Primavera et le Sonar en Espagne ou encore la Route du Rock en France. Chaque année il présente ainsi un plateau d’une quinzaine d’artistes émergents venus du monde entier, accompagnés d’une référence de l’histoire de la musique : en 2007, il s’agissait de Robin Guthrie des Cocteau Twins ; en 2008, James Chance et les Contorsions, pionnier du mouvement No Wave new-yorkais ; en 2009 ce fut au tour d’Arto Lindsay d’occuper cette place. Et l’été dernier, Lee Ranaldo (membre et fondateur du groupe new yorkais Sonic Youth) est venu offrir un concert en solo dans la pinède de la villa Noailles. La volonté affichée est aujourd’hui d’étendre son programme et sa durée ainsi que ses sites. Passer de trois jours de festival à cinq, avec donc une capacité d’accueil du public plus large et passer de 3500 personnes actuellement à 20 000.
une identité forte et avantageuse. Mettre en lumière les trésors les mieux cachés de la musique actuelle, c’est la vocation du festival depuis 2002 où plus d’une centaine d’artistes ont été programmés depuis cette date. On vient à Pantiero prêt à en découdre avec la nouveauté sans toujours connaître l’ensemble de la programmation, mais on y vient en confiance, porté par le souvenir de ces perles musicales découvertes au cours des éditions précédentes. Les artistes à découvrir sont toujours nombreux, certains resteront par essence confidentiels, d’autres deviendront incontournables. C’est aussi cela la magie de Pantiero... pouvoir se dire un jour “J’y étais” !
de provoquer la rencontre de différents publics, pour donner à voir et à entendre. L’idée fait son chemin, elle convainc même, laissant présager un avenir prometteur en terme de projets originaux et inattendus d’autant qu’Avignon possède un patrimoine architectural exceptionnel. De nouveaux sites accueilleront ainsi certains concerts du festival cette année (du 25 au 31 juillet). La programmation musicale de Résonance, pointue et accessible à la fois, propose un large éventail d’univers musicaux : musiques électroniques, hip-hop, soul, funk, disco... En 2010, elle englobait des artistes reconnus tels François Kevorkian, Damian Lazarus et Munk avec de jeunes talents régionaux comme Joris Delacroix par exemple. La formation aura désormais elle aussi droit de citer avec notamment une master class Ableton live cette année. L’accès à chacune des manifestations du festival demeure libre afin de faciliter la découverte des musiciens et des sites sur lesquels ils sont programmés.
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UNE BONNE PROGRAMMATION MUSICALE EST LA CLÉ DU SUCCÈS D’UN FESTIVAL. C’EST AUSSI SON ADN, L’EMPREINTE QU’IL GRAVE DANS LES OREILLES DE FESTIVALIERS HEUREUX QUI PRÊCHERONT ENSUITE LA BONNE PAROLE. QUI MIEUX PLACÉ DONC QU’UN PROGRAMMATEUR POUR PARLER DE SON FESTIVAL ? NOUS SOMMES ALLÉ À LA RENCONTRE DE JEAN-MARIE SEVAIN, FRÉDÉRIC LANDINI ET PASCAL MAURIN, QUI NOUS PRÉSENTENT ICI RESPECTIVEMENT PANTIERO, MIDI FESTIVAL ET RÉSONANCE DONT ILS SONT LES PROGRAMMATEURS.
Interview réalisée par Nicolas Grasset
Quelle est l’optique qui dicte tes choix dans la programmation ?
Comment decrirais tu le festival ?
J-M.S. La programmation est assez personnelle au final. Elle a évolué au fil des ans, je suis revenu aux fondations de ma culture personnelle, le rock indé (au sens large), car je trouve que cette scène est aujourd’hui beaucoup plus excitante que la scène hip hop par exemple. Mais rien n’est jamais figé. J’ai également un cadre donné qui est très particulier, on est à Cannes, en été. À moi d’évoluer dans ce cadre en proposant une programmation qui me plaît (c’est très important !) et susceptible de plaire au public. L’expérimental trop poussé ne marche pas ici, ce n’est pas le lieu pour ça et c’est la difficulté de mon travail car ma culture n’est pas “grand public”. La vraie contrainte est économique car il y a des objectifs à atteindre mais là aussi j’ai la chance de travailler avec un producteur - le palais des Festivals - qui sait aussi compter avec le qualitatif. J’essaie donc de proposer des plateaux cohérents et d’établir des ponts entre les différentes soirées.
J-M.S. Pantiero est un festival de musiques actuelles, assez classique dans sa forme. Une seule scène, un nombre limité de groupes présentés mais un cadre assez exceptionnel puisque le festival se déroule sur la terrasse du Palais des Festivals, avec sa légendaire pelouse synthétique ! Ici on privilégie la musique. On a acquis une réputation de festival défricheur au fil des ans même si cela me fait toujours un peu sourire car cette étiquette est très relative. On trouve toujours plus pointu que soit mais je crois que Pantiero est un bon équilibre entre découvertes et artistes confirmés. F.L. Un festival ou l’émergence est en pole position... de la liberté face aux genres, de la décontraction, enfin pour le public, car pour nous c’est moins le cas. Ah oui, on est chic aussi, certain disent snob... C’est un événement pop, arty, avec des jolies filles, bien habillées mais avec les pieds dans la terre (c’est dark pour les chaussures). Ah au fait il y a du vent aussi (ça aussi c’est dark). Mais j’aime à penser que nous avons une programmation singulière, c’est ça le truc. P.M. Il est important de souligner d’abord que ce festival est le fruit du travail d’une équipe formée de Julien Pauletto, Gyl et moi même. D’autres personnes s’ajoutent également au projet dans divers domaines dont la communication et la technique. L’idée directrice du festival Résonance est de programmer des concerts et soirées sur des sites patrimoniaux de la ville d’Avignon. D’où par exemple les sets de Ivan Smagghe et Kevorkian sur le Pont d’Avignon, Franck Roger dans la cour de la Collection Lambert ou Munk dans les jardins du palais des Papes. Le public, et les plus jeunes en particulier, redécouvrent ainsi certains sites exceptionnels de la ville grâce au vecteur musique. 28•29
F.L. L’argent ! Non je déconne, enfin pour le moment... Je façonne le festival d’une année sur l’autre, avec mes phantasmes et par instant “des idées fixes”. Je suis un programmateur par accident car autour de moi, rien ne me plait, donc je réagis et j’apprends tout ça... Mon truc à moi c’est de penser dans plusieurs cerveaux. P.M. Nous travaillons à deux sur la programmation avec Julien Pauletto. Il a une culture musicale beaucoup plus large que moi étant en charge de la programmation d’une salle de concert à l’année (le Cargo à Arles). Pour ma part, je suis plus spécialisé dans les musiques électroniques. Nous discutons beaucoup et ce qui prime je crois c’est l’originalité du projet, la personnalité de l’artiste, l’éclectisme aussi. On travaille ensemble depuis longtemps, du coup on voit très vite si l’idée est pertinente ou pas. On a aussi pas mal de contraintes techniques dans les lieux sur lesquels on organise les évènements, ce qui explique notamment que l’on n’ait pas programmé plus de lives.
The PLEIN SOLEIL issue Ton plus beau coup ?
L’artiste que tu souhaiterais programmer plus que tout ?
J-M.S. Un beau coup est d’abord qualitatif, c’est mon moteur. J’ai fait de beaux coups avec des groupes peu chers et qui ont blindé la terrasse, j’ai fait de beaux coups médiatiques et qui n’ont eu aucun impact sur la billetterie, j’ai fait de beaux coups en attrapant des noms prestigieux. Mais pour moi la seule et vraie valeur c’est un beau concert ou une soirée qui décolle. Avoir programmer TuneYards l’an passé vaut autant pour moi que d’avoir fait Mahmoud Ahmed en 2003 alors que le son Ethiopien n’était pas encore passé par le filtre Jim Jarmush. Cela vaut autant qu’un LCD Soundsystem en 2004, Yo La Tengo ou Jurassic 5 en 2005. Dizzee Rascal, The Streets, The Cinematic Orchestra, TV on The Radio, Mouse on Mars, The Rapture, Local Natives... un paquet de bons groupes ont joué à Pantiero ! Je ne cherche pas à programmer les talents de demain, je cherche à programmer ceux d’aujourd’hui. Si certains connaissent une grande réussite après, tant mieux pour eux et pour nous.
J-M.S. Personne n’est indispensable pour moi. Ceci dit, j’ai beaucoup couru après Animal Collective, mais en 2011 c’est trop tard, trop cher. C’est d’ailleurs assez frustrant d’essayer année après année d’attraper un groupe sans que cela puisse se faire alors qu’on en a les moyens, jusqu’au moment où on ne les a plus. Et puis il y a une catégorie d’artistes qu’il est difficile et risqué de faire à Pantiero, comme par exemple la musique de chasseurs d’Afrique de l’Ouest, un vrai truc de fous furieux mais pas simple du tout à placer ! Et pourtant j’en rêve.
F.L. On fait pas de coup, c’est pas l’idée, on essaye de montrer de la musique en pensant que notre programmation est un ensemble. mais tout ça c’est bla bla bla... car avec le groupe Girls on est arrivé a quelque chose de dingue, ce groupe s’est quasiment créé pour venir jouer au festival et a explosé ensuite... et il y a même un album qui a été écrit sur leur voyage à Hyères. On a fait du bruit aussi avec The XX mais c’était un Midi concert. Et puis il y eu Animal Collective. P.M. Il reste à venir forcément, peut-être en 2011 (rires). Ton meilleur souvenir ? J-M.S. Franchement, je trouve que Popof traîne une image qui ne correspond ni au personnage ni à sa musique. Les festivals un peu “huppés” le snobent en France parce qu’il est issu à l’origine d’un collectif de free parties... c’est nul ! Le mec fait le boulot comme peu savent le faire sur la scène techno. Il sait attraper les gens pour ne plus les lâcher, il est très très fort. Notre dernière soirée en 2010, avec Bot’OX live, Mondkopf, Zombie Nation et Popof restera un très grand souvenir. C’était fou. F.L. Le concert des Skeleton$ en clôture du MIDI festival de 2009. Un moment exceptionnel pour tout le monde (artistes et public). Ce soir là, le groupe était en pleine grasse et avait un pouvoir quasiment flippant sur les gens... mon plus beau souvenir live. J’ai vu défilé tout ce que j’aime musicalement en l’espace d’un concert. J’ai beaucoup de grands souvenirs grâce au festival, comme en 2006 avec Holy shit, tout était très violent, mais je crois que nous gardons ensemble une grande histoire avec cette scène californienne. P.M. Ivan Smagghe et Dyed Soundorom en 2009, Damian Lazarus ou Souleance l’an dernier. Le public, les lieux, les artistes, l’ambiance, tout est vraiment agréable sur ce festival. 30•31
F.L. Feelies, Panda Bear, Vincent Gallo, Lawrence... Sinon j’ai créé le festival pour Programmer, Animal Collective, Schneider TM et Get Back Guinozzi . P.M. Je suis sûr que Ricardo Villalobos serait parfait en nouveau Pape d’Avignon. Plus sérieusement, nous sommes tout autant inspirés par l’opportunité de faire découvrir de nouveaux sites patrimoniaux que par l’originalité de la programmation. Comment envisages tu l’avenir du festival ? J-M.S. Je trouve que le format du festival est un trop statique. On est un peu prisonnier de notre site et il est difficile d’envisager de grandir dans cet espace réduit. C’est un peu frustrant d’un côté car je ne peux pas ne programmer tous les groupes que j’aimerais programmer, mais une seule scène permet aussi de tout voir et j’aime assez cette idée. Nous pouvons faire mieux en terme d’accueil du public et des artistes pour rendre le festival encore plus convivial, nous pouvons aussi faire des efforts sur la scénographie et l’aménagement du site et surtout nous avons le devoir de mettre en place des afters ambitieux. C’est notre point faible mais on y travaille. F.L. Le futur... 5 jours, plusieurs sites dont la Villa Noailles qui restera le lieu historique. Une grande place sera faite aussi à la nuit. Je souhaites maintenant que nous grandissions pour devenir un très grand festival à l’échelle internationale. La ville d’Hyères est l’endroit rêvé. MIDI, Hyères, French Riviera for ever. P.M. Pour le moment tout va bien. Après seulement deux éditions, nous ne sommes qu’au début de l’aventure. Il faut surtout que l’on continue à se faire plaisir. Résonance c’est un peu notre bébé. Il va grandir, évoluer, mûrir, et peut-être qu’un jour Avignon y sera autant attachée qu’à son festival de théâtre, notre illustre aîné. ✗
festivalpantiero.com midi-festival.com festival-resonance.com
cl. Jérôme TAUB
“une passion commune pour la musique”
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LES SÉRIES SEED CHAQUE SAISON, LA SÉRIE SEED EST UNE GRAINE D’ARTISTE QUI S’INTRODUIT DANS LA SPHÈRE DE LA MARQUE, LE FRUIT D’UNE RENCONTRE, UNE EXPLOSION CRÉATIVE QUI DONNE LE JOUR À UNE SÉRIE EXCLUSIVE DE T-SHIRTS. POUR CETTE COLLECTION PRINTEMPS / ÉTÉ NOUS VOUS PRÉSENTONS LE STUDIO PNTS, ALEXANDRE DUFOIX ET JANHAKON ROBSON.
STUDIO PNTS
Aurélien Arnaud est un jeune graphiste basé à Lyon. Son travail évolue autour de la recherche graphique et de l’expérimentation, à la croisée des arts appliqués, entre illustrations, typographies, collage et design. Cet hyperactif, qui réalise notamment la communication de la Flèche d’Or à Paris, travaille également comme illustrateur pour différents magazines, enseigne à Grenoble, et fait de la musique à la nuit tombée. En 2009, il fonde avec Denis Carrier le studio de design graphique PNTS entre Grenoble et Lyon, né d’une envie de proposer des réponses graphiques cohérentes et appropriées aux besoins du marché hexagonal.
Le modèle Catapult nous remémore ainsi les vacances synonymes d’aventures, de découvertes ou de tortures. Le print Delete évoque pour sa part un instant d’inattention pendant que la voix de l’instituteur résonne en classe, un croquis dans un coin de page, l’esprit qui flane l’espace de quelques instants. Le Chemistry représente lui la rigueur mathématique, le bon élève, ou le cadre de l’école. Quant au Banana, il redonne vie à l’instant du goûter, ce “quatre heures” inoubliable et réconfortant une fois rentré à la maison (réalisé à partir d’une photo du Morocco High School par Johnny Jupiter). ✗
Dans une volonté d’interpréter l’esprit de la marque Kulte, cette série cherche à illustrer différents états de l’enfance. Le résultat graphique représente ainsi des moments de joie, de calme, de rêveries ou d’ennui. Nostalgie quand tu nous tiens...
aurelienarnaud.com pnts-studio.com
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The PLEIN SOLEIL issue
ALEXANDRE DUFOIX
Dessinateur / illustrateur maloin âgé de 27 ans, Alexandre Dufoix est désormais parisien d’adoption. Régulièrement publié dans WAD, Pref. Mag ou Têtu, il est d’abord passé par Hypokhâgne, les BeauxArts de Rennes, ou Inexpié d’Art à Nîmes sans pour autant rentrer dans aucun cadre. Il nous présente lui-même ses dessins. Les trois dessins sélectionnés pour Kulte font partie de la série “Académie Française”. Cette série est partie d’une lubie, idiote sans doute, et d’une phrase que j’attribue a Picasso, sans la connaître vraiment. Une phrase qui disait “j’ai mis 15 ans à savoir dessiner comme un maître, mais il m’a fallu toute une vie pour savoir dessiner comme un enfant.” À l’aube du 21e siècle, et au regard du génie de Picasso, on peut penser qu’il y avait du vrai dans ce qu’il disait, énonçant par là une vraie méthode de travail afin de devenir artiste. La lubie qui m’a toujours hanté a été de savoir dessiner. Aux Beaux-Arts, on veut que vous désappreniez ça, comme si c’était le moyen d’apprendre le métier de plasticien. Désapprendre est une chose, mais oublier, ça c’est plus grave. Et j’ai eu peur d’avoir 34•35
oublié comment dessiner, comment “bien dessiner”, comme dirait ma mère. J’ai donc inventé cette série, entre Tom of Finland et les dessins académiques de Pierre Paul Prud’hon. J’ai opté, comme base de données, pour des photos de bodybuilders des années 1950-60 et des clichés d’acteurs porno des années 1970. Puis j’ai mixé ces images : La tête de l’un, le buste de l’autre, les jambes d’un autre avec les pieds d’un énième. J’ai parfois même utilisé ma tête afin de créer un monstre beau. Monstrueux car c’est une chimère, mais beau car il est harmonieux. Les titres des dessins de cette série sont chacune des lettres de l’alphabet (pour l’instant je n’en ai pas produit plus de 26). J’ai choisi ces titres car les lettres sont la base de notre langage, ces dessins représentent la base du langage artistique et tendent ainsi à renouer avec la tradition. Mais une tradition quelque peu modernisée : après le néoclassicisme, pourquoi ne pas parler de néo-néoclassicisme contemporain ? Ou peut-être plus simplement... de dessin ! ✗ alexandredufoix.fr Alexandre Dufoix, Autoportrait. ≥
“pourquoi ne pas parler de néo-néoclassicisme contemporain ?”
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JAN HÅKON ROBSON
L’illustrateur Jan håkon Robson a grandit entre la Tanzanie et la Norvège, et c’est là, en Norvège, qu’il vit et exerce désormais son art. Attaché à l’artisanat, son travail est résolument “fait main” et il veille à réduire en permanence la part du numérique dans tout ce qu’il fait. Il manie ainsi principalement le crayon sur de simples feuilles de papier, avouant une passion pour les motifs d’impression et les contrastes subtils. Quand il ne dessine pas, il passe le plus clair de son temps (comme beaucoup d’autres norvégiens) entre la banlieue monotone d’Oslo et une petite cabane en bois au fond d’une forêt limitrophe. Lorsque nous lui avons proposé une collaboration, il a tout de suite été séduit par l’idée de faire quelque chose qui serait pour lui très “français”. Le vin, le parfum, la haute couture et le nœud papillon
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lui vinrent immédiatement à l’esprit. Ainsi, le poster exclusif qu’il a réalisé pour kulte se veut une interprétation toute personnelle des peintures françaises classiques du xviiie siècle (comme celles de Jean-Honoré Fragonard notamment). Ce dessin lui a ensuite servi d’inspiration pour la réalisation des 4 T-shirt de cette série Seed. Simples et classiques, ils se réfèrent chacun à différents détails de l’ensemble tout en présentant un aspect un peu étrange. Finalement, son seul regret est de ne pas y avoir fait figurer des personnages moustachus jouant au tennis... ✗
janhakonrobson.com
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PLEIN SOLEIL R É D I G É PA R J E A N - C L A U D E M I S S I æ N
LE FILM PLEIN SOLEIL, RÉALISÉ PAR RENÉ CLÉMENT, SORTI EN 1960, EST L’ADAPTATION DU ROMAN DE PATRICIA HIGHSMITH M. RIPLEY. FILM CULTE TOURNÉ SUR LA RIVIERA FRANCO-ITALIENNE À L’ESTHÉTIQUE RECHERCHÉE, IL A ÉTÉ L’INSPIRATION PRINCIPALE DE NOTRE COLLECTION PRINTEMPSETÉ. CELA VALAIT BIEN UNE CHRONIQUE.
Noir comme l’ébène Plein Soleil sort à Paris le 10 mars 1960. René Clément, son réalisateur, est âgé de quarante-sept ans. Il a travaillé dans le dénuement et l’aisance au sein de la production française (La Bataille du Rail, Jeux Interdits, Le Château de Verre et Gervaise). Un cosmopolitisme avoué l’a conduit à Gênes, Londres et Bangkok pour des financiers étrangers (Alfredo Guarini : Au delà des Grilles, Paul Graetz : Monsieur Ripois, Dino de Laurentiis : Barrage contre le pacifique). Critiques, courriéristes et festivaliers le respectent et l’honorent (quelques vingt récompenses internationales dont deux Oscars hollywoodiens). Un public fidèle lui garantit un box office confortable, et partant sa liberté d’artiste. Neuf longs métrages, entrepris méthodiquement, précautionneusement, attestent alors du sérieux de son exigence et de la rigueur de ses choix. Ils témoignent toujours d’une stimulante compétence technique, métier inventif mis au service des sujets et absorbant les éventuelles difficultés de parcours (les caméras explorent la coursive d’un vrai sous marin dans Les Maudits et affrontent, victorieuses, en Thaïlande, les aléas et la violence des conditions atmosphériques.) Ils soulignent encore les thèmes résurgents d’un univers théorique personnel, monde volontiers sensibilisé à la fatalité existentielle, où l’esthétique claustrophobique du piège, chère à Fritz Lang, et la morale ironique de l’épée de Damoclès, si souvent illustrée par Hitchcok, trouvent un corollaire stylisé inattendu. Œuvre ambitieuse et hautaine, certes, qui parfois pèchera par ténuité ou succombera sous le poids de sa propre surcharge symbolique (La Course du Lièvre, La Maison sous les Arbres). Œuvre originale, secrète et probe, néanmoins, minutieusement ordonnée autour de protagonistes ambigus porteurs de signes, et dont peut s’enorgueillir une cinématographie paresseuse – la nôtre – hélas, trop avare de réussites cursives.
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Plein soleil jette le trouble parmi les partisans de la récente Nouvelle Vague et les jeunes loups circonspects de l’exégèse décapante : article embarrassé dans les Cahiers, silence prudent dans Positif. Le film apparemment, intimide ! La grande presse, lapidaire, accumule les épithètes laudatifs (brillant, éblouissant, étonnant, passionnant, stupéfiant, étourdissant), mais l’arbitre de service, Claude Gauteur, ouvre un dossier polémique dans Image et Son, demande un peu de sérieux aux thuriféraires et souhaite qu’on le guérisse d’une myopie honteuse. À-bas les subtilités de l’ésotérisme ! Où se cachent les beautés enfouies ? Surtout qu’on les déterre ! Essayons modestement de le satisfaire. Tom Ripley (Alain Delon), écornifleur aimable, habile à contrefaire les voix et les signatures, dissimule sous un physique nonchalant une âme implacable. Philippe Greenleaf (Maurice Ronet), rejeton dilettante d’un richissime industriel de San Francisco, folâtre en Italie, insouciant et oisif. Tom, mandaté par le père, débarque dans la péninsule pour y chercher l’ami fugueur et le ramener en Californie. Il découvre Taormina, Rome et Mongibello, une faune de luxe bigarrée et des mécènes balletomanes clochardisés, aussi Marge (Marie Laforêt), maîtresse bafouée mais consentante de Philippe. Histoire de se substituer au fils indigne et de vider son compte en banque à l’American Express (Tom Ripley est pauvre mais amoureux du confort et romantique à ses heures !), il supprime le gêneur au cours d’une croisière en yacht et, ne trahissant ni affolement ni précipitation, entre dans cet état second où l’on rassemble au service d’un combat mené serré un florilège imaginatif de facultés décuplées. C’est là, en toute logique, en toute froide détermination, le premier crime. A la fois la plaie et le couteau, l’assassin et la victime qu’on vampirise et dont on endosse la défroque, il en commet un deuxième encore plus surprenant. Quelques manœuvres supplémentaires et tout s’apaise : il redevient pour chacun le sympathique Mr. Ripley. À
(Plan 283) Tom tombe par dessus bord en lançant le corps de Philippe.
ce point séduisant que Marge s’en éprend, se donne à lui et s’apprête peut-être à l’épouser. C’est le triomphe total. Le meurtrier s’assoupit sous le chaud soleil méditerranéen : Némésis frappe. Usurpation d’identité (et Ripois déjà comme avant lui le passager clandestin d’Au delà des grilles), fatum écrasant auquel on n’échappe pas (et Le Château de Verre déjà, mais également les parias fugitifs des Maudits, Gervaise Rougon-Macquert ou Joseph dans Barrage contre le Pacifique), enfants et comptine perpétuant l’idée de l’innocence perdue (ah ! la ronde que, d’une fenêtre, contemple furtivement Ripley, mais déjà Michel et Paulette dans Jeux Interdits), héros narcissique prisonnier de lui même et qui, sans nulle immanente statue de Commandeur, forge frénétiquement les barreaux de sa cellule (et bientôt les anarchistes transalpins de Quelle Joie de Vivre ou Marc dans Les Félins)... Plein Soleil, à l’évidence, pour débats fastidieux de ciné clubs, se prête idéalement à l’analyse didactique des consoles, clés de voûte et autres lignes de force scénaristiques propres à l’architecte René Clément. Ce
qui assure cependant l’exemplaire pérennité du matériau (et la fascination qu’il exerce), ce qui comble aujourd’hui au delà des rouages et de l’ingénieuse adaptation d’une machination à suspense infléchie dans le sens d’une patine d’auteur, c’est ce qu’on nous permettra d’appeler l’impulsion et le ton, le mode d’existence et les “possibles”, l’élargissement de la trame et son aération, bref, la mise en scène. Tom se mire dans une glace, il bascule dans les flots et manque de se noyer, il scrute les étals d’un marché aux poissons, un tic nerveux le défigure, Il engloutit – boulimique – un poulet brûlant sorti du four, il riposte malaisément à l’inquisition courtoise d’un policier fureteur, il se penche sur Marge endormie dans la pénombre complice d’une chambre aux volets clos... Voici la transcription de l’aventure, les escapades et les digressions, voici les portraits, les regards trompeurs et les mots qui blessent, voici le tangage et le roulis du voilier rutilant, voici les chemises à chiffres et les sacs de voyage en cuir, voici le cachet de cire, les mégots et les draps (!) d’un cadavre
(Plan 660) Tom caresse doucement Marge assoupie. qu’on soulève, voici la Via Veneto et les déplacements répétés sur la côte napolitaine si différente de son, de couleur et de vie, voici le ciel et la mer, la tempête qu’on appréhende, les nuages et le vent, la pesanteur de l’été. René Clément investit ses personnages, suppute leurs désirs, répertorie leurs actes, demeure attentif à la hiérarchie de leurs hésitations ou sursauts. Il valorise au cadre (merci Henri Decae) les plus heureuses aperceptions documentaires d’attitudes et de gestes. Il croque à vif une foule de comparses (Frank Latimore, Bill Kearns, Elvire Popesco) et confie sereinement sa palette à l’inhérence des teintes fortes ou exotiques. Il exalte enfin et fixe intuitif, en une formidable revue de détails, l’essentiel de l’aura trouble d’Alain Delon, décodant avec intelligence et âpreté, en autant de séquences anthologiques, la gamme des élansvénéneux (à l’écran) de ce Jekill playboy propulsé en quête de Hyde ou titillé par un Œdipe sournois. Plein Soleil, zébré par un ange déchu et délicieusement inconfortable jusque dans la progression dramatique de son final, gagné en catimini par le bonheur d’être emporté loin du raisonnable cartésien, sous tendu par une partition de Nino Rota ô combien évocatrice d’un certain farniente, d’une certaine ivresse de la peau, reste sans doute le fleuron le plus fiévreusement achevé – et le plus symptomatique – d’une carrière scrupuleuse, saluée pour son intransigeance. ✗
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Images et texte extraits de L’AVANT SCÈNE DU CINÉMA N° 261 1er fevrier 1981
T-shirt imprimé, visuel San Remo. ≥
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SOUVENIRS DE VA C A N C E S P H O T O G R A P H I É PA R T I M O T H Y B L I U M
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N AT I V E FORTE DE SON SUCCÈS OUTRE ATLANTIQUE, LA MARQUE CANADIENNE NATIVE SHOES EST ARRIVÉE L’ANNÉE DERNIÈRE EN FRANCE. ELLE PROPOSE À NOUVEAU CET ÉTÉ UNE COLLECTION DE CHAUSSURES ULTRA LÉGÈRES ORIGINALES ET COLORÉES QUI FERONT SANS DOUTE SENSATION À LA PLAGE.
Basée à Vancouver, la marque Native Shoes a été fondée par Damian Van Zyll de Jong avec l’aide de son ami de longue date Matthew Penner. Composée d’une équipe de passionnés dont l’inspiration et l’énergie vont de pair avec la création de produits innovants et attrayants, Native Shoes entend concilier le meilleur du design, de la technologie et de la légèreté, pour produire la chaussure d’aujourd’hui et de demain. Le slogan de la marque Native Shoes: ‘keep it lite’, tient une fois de plus toutes ses promesses en nous proposant pour l’été 2011 une gamme de chaussures poids plume innovantes aux formes classiques et aux couleurs fraîches. Aussi confortables que des
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sneakers basiques, leur petit plus est qu’elles garderont vos pieds au frais pendant les grandes chaleurs de l’été ! Fabriqué en EVA, caoutchouc antibactérien lavable à l’eau, et disponible dans une large palette de couleur, le nouveau modèle Howard par exemple, présenté ici, arrive à point nommé pour compléter votre garde-robe estivale. En vous apportant robustesse et confort, la Howard, clairement inspiré des Docksides, va très vite devenir le compagnon indispensable de vos vacances mais pourront également être portées en ville grâce à leur style très urbain et tendance. ✗ nativeshoes.com
“la chaussure d’aujourd’hui et de demain”
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K U LT E M U S I C S E L E C T I O N É PA R N I C O L A S G R A S S E T
CHAQUE SAISON, KULTE ACCOMPAGNE SES COLLECTIONS D’UNE COMPILATION CD PRÉSENTANT 10 ARTISTES PROCHES DE LA MARQUE. PASSAGE EN REVUE DE LA DERNIÈRE SELECTION EN DATE : KULTE MUSIC 11. 1. BOT’OX Blue Steel Duo formé de Benjamin Bogue (aka Cosmo Vitelli) et Julien Briffaz (moitié de [T]EKËL), Bot’ox a récemment produit un album très abouti. Blue Steel, le premier single, est une douce ballade electronica aux rythmes lofi et à la voix langoureuse, saupoudrée de sons acid. 2. THE AIKIU The Red Kiss (Palmbonen remix) Alex Aikiu est l’étoile montante du nouveau label Abracada. Son titre Red Kiss est passé entre les mains expertes du hollandais Palmbonen qui lui a apporté encore plus de profondeur grâce à des sons distordus et bancals pour en faire un modèle du genre. 3. SYD MATTERS Hi Life Ce morceau extrait de l’album Brotherocean confirme l’envie de Syd Matters de s’éloigner un peu plus de la pop traditionnelle avec des compositions amples qui évoquent le meilleur du Kid A de Radiohead ou encore la belle mélancolie de Midlake. 4. KISSES People Can Do (Logo remix) Le duo en vogue Logo (signé sur Kitsuné) retravaille ici la musique douce et rêveuse du couple californien Kisses. Une ambiance ensoleillée et rafraichissante, pour les romantiques qui fantasment déjà sur leur été, avec des accents 80’s nostalgiques aux faux airs de Supertramp. 5. MARKLION Bridge to a Small Head (feat. Lisa Light) Habitué des compilations Kulte Music, l’ex-membre des DAT Politics Marklion signe un morceau assez planant, enregistré aux côtés de la musicienne et chanteuse de San Francisco Lisa Light, s’inscrivant dans l’esprit de son nouveau projet collaboratif Cosmic Control.
7. LA FEMME Sur la Planche La Femme est une énigme. Entière et généreuse, libérée et effrontée, elle dévale Sur La Planche des trombes de guitares surf avec grâce. Françoise n’a pas de visage. Juste une émanation sonore. Chercher la femme. La trouver et s’y perdre... 8. MOULLINEX Meow C’est en Allemagne où il vit désormais que les têtes chercheuses du label munichois Gomma ont rencontré ce portugais d’origine, déjà vu sur Kulte Music et récemment invité par Soulwax en Dj sur leur tournée. Musicien-producteur curieux de tout, il délivre un son funk électronique étourdissant. 9. WE HAVE BAND Love What You doing (Blamma Blamma remix) Une fille, deux garçons, plein de possibilités. L’electro-rock sensuel, détendu et rigolard des anglais We Have Band a déjà conquit le monde. Les newcomers de Blamma Blamma apportent à l’un de leur morceau phare une dimension club qui risque fort de tout emporter sur son passage... 10. THE NARCOLEPTIC DANCERS Not Evident (Tomb Crew remix) Demi-frère et sœur franco-néerlandais que le destin a réuni autour de la musique, The Narcoleptic Dancers sont habituellement les auteurs d’une pop folk fraîche et poétique. Revisitée à la sauce 2 step par les londoniens du Tomb Crew, elle se transforme en bombe pour dancefloor. Kulte music 11, CD compilation, Kulte unlimited 2011
6. HUSHPUPPIES Natasha Cette entêtante ritournelle pop aigre-douce aux accents sixties nonchalamment chantée en français nous a enthousiasmé dès les 1ers accords. (titre Pop In Records en exclusivité sur CD) 52•53
T-shirt imprimé, visuel Coco Records. ≥
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L E C O C K TA I L LES PIEDS DANS LE SABLE OU AU FOND D’UN BAR MOITE, NOUS N’AVONS JAMAIS ÉTÉ CONTRE UN BON COCKTAIL CHEZ KULTE. RAFRAÎCHISSANTS OU EUPHORISANTS, ON LES BOIT AVEC DÉLECTATION SANS JAMAIS SE POSER PLUS DE QUESTION... NOUS VOUS PROPOSONS DONC, UNE FOIS N’EST PAS COUTUME, D’APPROFONDIR UN PEU LE SUJET. À l’origine du Cocktail… L’origine exacte du premier mélange est bien évidemment impossible à déterminer. L’instinct a toujours poussé l’homme à améliorer ce qu’il possédait afin d’évoluer. Outils, sensations ou saveurs nouvelles, la recherche et la conception sont à l’origine même de notre évolution. Il peut être amusant d’imaginer nos rustiques ancêtres Homo Sapiens mélanger du sang de mammouth avec le jus d’un citron, de faire chauffer de l’eau avec des épices après la maîtrise du feu, ou encore de mélanger le jus de plusieurs fruits par curiosité, mais plus sérieusement, l’homme trouvant naturellement les jus de fruits meilleurs que l’eau, l’art du mélange était dans la logique de l’évolution. Ce n’est donc qu’au moyen âge, une fois la fermentation, le vin, l’extraction du sucre et la distillation maîtrisés que purent commencer les choses sérieuses. En Europe, les civilisations raffinées imaginent alors des apéritifs comme l’Hypocras, en mélangeant sucre, épices, herbes et/ou aromates à la bière et/ ou au vin. Les moines confectionnent également toutes sortes de potions et élixirs à usage médical. Les pirates des Caraïbes quant à eux faisaient déjà macérer des plantes, comme la menthe, dans du tafia (ancêtre du rhum), imaginant ainsi le Draque (l’ancêtre du Mojito). En 1552, les marins anglais inventent à leur tour le Punch avec l’aide des Indiens. La marine Anglaise prépare le Gin Fizz et Gin Tonic dans les années 1750 pour guérir les marins. Et vers 1850, en Angleterre pendant l’empire colonial, les mélanges commencent à être raffinés, on mélange alors du Bordeaux ou du Xérès avec des liqueurs et des fruits pour réaliser le Claret Cup ou le Sherry Cobbler.
Une légende raconte qu’en 1779, Miss Betsy Flanagan, propriétaire de la “Vieille Taverne”, près de Yorktown, créa un mélange qu’elle nomma “Bracer”. Ses clients ne retinrent que la forme en queue de coq (“Cock Tail”) de la bouteille dans laquelle était présenté le breuvage. Cusiosité de l’histoire, dans le film “Cocktail” avec Tom Cruise, le barman à succès est un certain “Flanagan”... À noter cependant que certains philologues farfelus iront jusqu’à imaginer dans ce mot l’altération de Xochitl, nom d’une prétendue princesse aztèque, créatrice de fabuleux breuvages. Dans tous les cas, le mot Cocktail devient aux États-Unis le nom courant pour désigner un mélange à base d’eau, de sucre, d’un bitter et d’un alcool. En 1862, Jerry Thomas, inventeur du Blue Blazer et du Tom & Jerry, aujourd’hui considéré comme le père des Cocktails, publia le premier livre de recette de boissons : The Bartenders Guide, au sein duquel les “Cocktails” étaient une catégorie de recettes. Ce sera ensuite la glace (à partir des années 1870), puis l’arrivée du mixer (en 1930) qui donneront lieu aux plus grandes avancées dans le domaine. Le Manhattan et le Dry Martini devinrent alors très vite des classiques incontournables, sans parler du succès phénoménal du Daiquiri Foridita (Frozen Daïquiri). Avec la démocratisation de la vodka, du rhum et de la téquila, au fil des décennies suivantes, notamment dans les tiki bars américains, des long drinks, plus raffaîchissants encore font leur entrée et la consommation du cocktail se démocratise enfin après la 2e guerre mondiale. De grandes recettes, comme la Margarita, la Pina Colada, le Cosmopolitan, le Blue Lagoon, la Tequila Sunrise ou encore le Sex On The Beach sont inventées, pour notre plus grand bonheur. Depuis, la vague cocktail a déferlé sur le monde entier. La “culture bar” se développe toujours plus et le Cocktail devient un mode de consommation raffiné et sophistiqué, un art de vivre ludique permettant la découverte de nouvelles saveurs ou textures. ✗ 1001cocktails.com
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T-shirt imprimé, visuel Fresh. ≥
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A Q U A R I VA PA R M A R C N E W S O N AVEC L’AQUARIVA, LE CHANTIER ITALIEN RIVA RENOUAIT IL Y A 10 ANS AVEC SON PASSÉ, Y AJOUTANT UNE TOUCHE DE MODERNITÉ, ET PROLONGEANT LE LÉGENDAIRE HÉRITAGE DES AQUARAMA, DEVENUS CULTES. C’EST LORSQUE RIVA A ÉTÉ RACHETÉ PAR LE GROUPE FERRETTI QUE LE CHANTIER A DÉCIDÉ DE CRÉER CE MODÈLE ALLIANT LUXE, MODERNITÉ ET TRADITION. POUSSANT LA LOGIQUE JUSQU’AU BOUT, ILS ONT FAIT APPEL À L’UN DES DESIGNERS LES PLUS EN VUE DU MOMENT POUR UNE COLLABORATION HORS NORME À L’ORIGINE D’UNE SÉRIE LIMITÉE, OBJET DE TOUS LES DÉSIRS.
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“Une esthétique irréprochable”
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Le designer Marc Newson signe un hors-bord de luxe produit en série limitée pour Riva. La nouvelle nous est parvenue de la maison mère basée à Sarnico, Italie, au printemps 2010 : dans une collaboration très attendue, Marc Newson a établi un partenariat avec la marque Riva et leurs designers officiels, Officina Italiana Design, en vue de réinterpréter leur vedette phare, Aquariva. Notamment dévoilée depuis au Miami Art Basel en décembre 2010, Aquariva par Marc Newson a donc bien été lancée en production, mais attention : en édition très très limitée, puisque 22 unités seulement seront disponibles ! “En tant qu’enfant obsédé par la conception et la réalisation d’objets, le design italien d’après-guerre a été une énorme source d’inspiration pour moi. J’ai notamment été particulièrement étonné par la capacité infaillible des designers et de l’industrie à produire tous les types imaginables de produits industriels, du simple mobilier aux automobiles. Ma propre carrière a sans aucun doute été très fortement influencé par la capacité des italiens d’influer sur les nombreux domaines de la conception”, explique Marc Newson. “Cette influence est tout à fait évidente avec Aquariva par Marc Newson, mon premier projet de conception nautique pour la marque emblématique italienne.” Le design de cette vedette est unique dans sa conception, ainsi que les matériaux choisis. Un stratifié à base de textile (composite phénolique) a été utilisé pour le pont et le tableau de bord pour un rendu boisé. Ce matériau développé dans la première moitié du 20e siècle, était un précurseur de la fibre de verre. Tout en ayant une sensation ostensiblement organique et une esthétique irréprochable, il est beaucoup plus durable que le bois. Pour donner à l’extérieur un look plus ‘hig tech’ en revanche, Newson a utilisé de l’aluminium anodisé, un matériau généralement peu utilisé sur les bateaux, ce matériau léger a été utilisé en lieu et place de l’acier inoxydable ou du laiton chromé, pour rester fidèle au glamour Riva et à leur conception classique. Respecter l’ADN du projet original, créé en son temps par Officina Italiana Design, a été primordial pour Newson dans sa nouvelle conception de l’Aquariva. Dans cet état d’esprit, certains des changements qu’il apporte sont réellement novateurs : la ré-interprétation de l’arrière de la vedette, le pare-brise en verre feuilleté, la porte d’entrée de la cabine, la fonctionnalité du salon
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et de l’espace salle à manger, ainsi que la réintroduction de la séparation conducteur/passager. La simplicité et la fonctionnalité rendent ce bateau vraiment extraordinaire. La conception exceptionnelle de Marc Newson revalorise de surcroît le Riva en proposant un propulseur d’étrave à transmission électronique. Cette vedette est un prolongement naturel du travail de l’artiste sur des avions ou des automobiles. Le résultat est un mélange brillant de la forme et de la fonction, guidé par un esprit de retour à la dolce vita des années 1950 et 1960 tout en utilisant les dernières tendances du design nautique. La vision esthétique de l’australien et son originalité à toute épreuve lui ont déjà valu les plus grands éloges internationaux. Travaillant sur un large éventail de disciplines, Il a ainsi pu créer de nombreux meubles, signé des intérieurs, des montres, ou toutes sortes d’objets, sans parler de son travail sculptural, ou de ses grands projets dans l’industrie du transport, notamment l’aviation et l’aérospatiale. Honoré “Royal Designer for Industry” au Royaume-Uni, Newson a reçu plusieurs prix de design et tous genres d’honneurs académiques. Il a exposé dans les plus grands musées et galeries à travers le globe, présentant même son travail dans les collections permanentes de certains des musées les plus réputés dans le monde, comme le Musée National d’Art Moderne et le Centre Pompidou à Paris, le MOMA de New York, ou le Victoria & Albert Museum à Londres. En 2005, Newson a même été nommé par le Time Magazine comme l’une des 100 personnes les plus influentes dans le monde. “Nous sommes fiers que Marc Newson ait choisi le Aquariva, que nous avons créé en 2001, afin d’exprimer à travers ce bateau sa vision de la conception nautique. Sa signature grandira encore l’héritage de l’Aquariva pour en faire un classique intemporel, poursuivant un fil reliant le passé au temps présent, la tradition et l’innovation”, commente l’Officina Italiana Design. Norberto Ferretti, président du groupe Riva a pour sa part affirmé qu’“Officina Italiana Design et Marc Newson représentent le meilleur du design international. C’est un honneur pour moi d’assister à ce partenariat, et je suis fermement convaincu qu’ensemble ils marqueront l’histoire du design”. ✗
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