Déverrouiller les beaux quartiers.

Page 1


2


SOMMAIRE 4

INTRODUCTION

6

DÉSENCLAVER LES QUARTIER HLM

8-9

Comment désenclaver Monselet

10-13

Un effet marginal sur la mixité des quartiers

14-23

ÉTUDE SUR LES «BEAUX QUARTIERS»

16-19

Quel levier pour désenclaver Monselet ?

20-23

Les objectifs prioritaires

24

QUESTION URBAINE

26-27

Un territoire organisé

28-29

A la découvert d’un territoire contrasté

30-31

Une répartition spatiale bien spécifique

32-33

Les dispositifs d’exclusions

34-35

Relation entre géométrie et déplacement

36-37

Un tissu poreux à faible accessibilité

38

UN PROJET DANS LES «BEAUX QUARTIERS»

40-41

Scénario global

42-43

Quelles perspectives

44-51

Des équipements publics au cœur de Monselet

52-55

Densification aux marges de Monselet

56-59

Densification au coeur de Monselet

50

CONCLUSION

51

BIBLIOGRAPHIE 3


QUARTIER AISÉE

QUARTIER HLM RÉNOVÉ

4


INTRODUCTION La démarche de ce travail débute avec la problématique de notre mémoire de master 1. Il s’agit pour nous tous, d’approfondir les questions posées durant notre recherche d’étude en répondant par une stratégie de projet. Ces deux étapes, la recherche et le projet, sont fortement liées par le fait que le projet est en même temps un outil de recherche et de structuration de l’interprétation. En se positionnant plus dans une démarche de chercheur que de professionnel, ce projet nous engage à réfléchir autant sur la posture de l’architecte aujourd’hui que sur la société en général. S’interroger sur notre métier, sur les choix qu’il implique c’est aussi se positionner en tant qu’individu dans notre rôle dans la société. Ma recherche s’attache à un thème qui est inéluctable dans notre position d’architecte-urbaniste : celui de l’organisation spatiale et sociale de la société dans la ville urbaine aujourd’hui. En d’autres termes, de la séparation sans cesse, autant dans la spatialité que dans l’égard, entre riches et pauvres. La crise urbaine n’est pas nouvelle, cependant il semble important d’observer les interventions face aux difficultés sociales afin d’analyser les symptômes pour y remédier. En effet, la politique de la ville tente d’élaborer des réponses opérationnelles à ces questions. Cependant, leurs interventions, ne se limitent qu’à quelques quartiers dévastés où les effets de la ségrégation sautent aux yeux, aux intérêts d’autres quartiers masqués par leur discernement. Ne soigne t-elle pas les effets au lieu des causes ? On tente aujourd’hui d’intégrer les quartiers à «difficultés» pour atténuer les inégalités. Cependant, cette contribution ne parviendra pas à réparer les problèmes urbains sans s’attaquer au principal facteur d’exclusion sociale. Il n’est pas question ici de considérer le territoire comme un lieu d’affrontement entre inclus et exclus mais plutôt de le percevoir comme un «verrouillage générale, durable et silencieux des espaces et des destins sociaux.» Eric Maurin La démarche de ce travail consiste à croiser différentes étapes stratégiques complémentaires pour apporter une réflexion sur la manière de répondre aux grands dysfonctionnements urbain. Ainsi, cette étude s’appuiera sur Monselet, un micro-quartier de Nantes relevé comme étant l’un des plus aisés de la ville. Les stratégies superposées dans ce travail, seront organisées en quatre étapes. Tout abord, une analyse des différentes opérations effectuées dans les quartiers HLM servira à observer la manière dont la politique de la ville entremêle le lien social et son rôle de l’État. En deuxième partie, une étude démographique du quartier nous permettra de relever le levier à utiliser pour répondre aux problématiques urbaines en y intégrant des stratégies locales. La troisième étape consiste à analyser les réels enjeux urbain en terme d’inégalités sociales en procédant par une étude urbaine à grande échelle. Cette analyse permettra alors de proposer des orientations qui intégreront les stratégies locales dans les enjeux à grande échelle. Ces étapes nous amèneront ainsi à un scénario de projet qui sera en même temps, un moyen de recherche, de structuration, d’interprétation, mais aussi une proposition d’interactions entre différentes populations de la ville.

5


6


1 DÉSENCLAVER LES QUARTIERS HLM Les opérations

7


1.1 COMMENT DÉSENCLAVER MONSELET ? «La question sociale est le véritable enjeu. Aujourd’hui, elle concerne l’intervention sur ces territoires [les quartiers HLM] qui sont au cœur des enjeux démocratiques : depuis la philosophie grecque, le vivre ensemble se matérialise par la démocratie, par la ville et la rue, qui appartient à tout le monde. ” Antoine Grumbach

REHABILITATION

Lisibilité des espaces publics

“Porter remède à des graves dysfonctionnement pour agir en faveur de l’équité urbaine, l’absence de qualité d’une certaine forme d’urbanisme “J.L Borloo

RESTRUCTURATION

Organisation du réseau

“Mailler, recoudre, rapiecer, faire fonctionner ensemble le quartier avec les quartiers voisins. [...] Travailler sur le parcellaire afin de distinguer le public du privé et que ce dernier puisse muter demain, comme dans n’importe quel quartier.” Bernard Paris

DEMOLITION...

“Des démolitions sont nécessaires à la restructuration urbaine : Pour organiser l’accessibilité, le désenclavement et apporter au quartier une lisibilité “ P. Van de Maele

Réhabilitation des logements

...RECONSTRUCTION / CONSTRUCTION

“L’important est que grâce à la globalisation du projet, la démolition soi trapidement suivie d’une réalisation.”P. Van de Maele

Jardin collectif

REMODELER

Création de rue

“Refaçonner, coloniser les formes existantes, sculter la silhouette et la matière urbaine à des endroits stratégiques, plisser, rajouter, creuser selon les scénarios où l’architecture et l’urbanisme se redessine en même temps”Roland Castro

RE-AGENCEMENT DES ESPACES URBAINS

Mixité d’activités

“Remplacer des lieux d’exclusion par de vrais quartiers, désenclavés, dotés d’aménités, organisés autour de jardins de d’espaces de rencontre.” Frédérique de Gravelaine

8


En reprenant les différentes opérations

mode, cependant elle correspond aussi

les plus utilisés pour re-dynnamiser les

à « une signification dynamique : pas

quartiers en difficultés ainsi que certains

seulement « la vie ensemble », qui est un

points de vues sur ces interventions, cela

résultat, un état de fait. Mais « le vivre »,

nous permet d’essayer de comprendre leurs

un infinitif qui donne à la fois l’idée d’un

initiatives.

mouvement et d’une volonté, comme si

La ré-application de ces différentes

c’était un accomplissement politique en

actions dans un quartier aisé comme celui

acte, à mi-chemin entre la détermination,

de Monselet, nous permettra-t-il de le

l’obligation et le plaisir de vivre ensemble.»1

désenclaver ?

Il ne s’agit donc pas d’utiliser des

On nous parler souvent de désenclaver

opérations qui disent répondre à cette

un quartier pour répondre à la notion

expression qui permet d’être convainquant,

du «vivre ensemble», mais ce terme, ne

mais de réfléchir à la manière dont on

serais-ce pas une utopie qui correspond à

peut simplement «vivre côte à côte, se

un certain idéal de bienveillance politique?

supporter, et même plus : s’entraider, se

On voit alors que cette notion impose de

comprendre, se respecter, savoir quand se

tracer des limites et de trouver des modes

mêler et quand se séparer.»2

de fonctionnement. S’agit-il seulement de vivre ensemble ? Il paraît important de réfléchir à ce que ça implique réellement. 1.AMAR Yvan,Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. URL : http://www.cndp.fr/ 2.Ibid

L’utilisation de ce terme est un effet de

De «l’entre soi» au «vivre ensemble»

9


1.2 UN EFFET MARGINAL SUR LA MIXITÉ DES QUARTIERS L’observation des différentes opérations de rénovation urbaine dans les quartiers HLM qui se révèlent comme étant une application de la mixité sociale et un désenclavement de ces quartiers en difficultés, nous permet de saisir la stratégie mener par les politiques de la ville face aux inégalités sociales.

En regardant la manière dont les politiques

Données sur la ZUS du Quartier Bellevue

de la ville procèdent pour appliquer

ZUS Bellevue 16 735 Population totale (nombre habitants1999) Nombre ménages (1999) 6 856 % Chômage (1999) 28,00 % % Non-diplômés de 15 ans et + 24,00 % hors élèves et étudiants (1999) 36,80 % % Moins de 25 ans (1999) 8,70 % % Étrangers (1999) 25,50 % % Familles monoparentales (1999) ZUS 7Bellevue 167 Nombre logements (1999) 90,50 % Logements en collectifs 16 735% Population totale (nombre(1999) habitants1999) % Locatifs HLM dans résidences principales (1999) 49,70 Nombre ménages (1999) 6 856 % % sur revenus (2005) 51,00 % Ménages Chômage non-imposés (1999) 28,00 % % % Non-diplômés de 15 ans et + 24,00 % hors élèves et étudiants (1999) 36,80 ZUS % % Moins de 25 ans (1999) 8,70 % Quartier Nord % Étrangers (1999) 925,50 613 % Population totale (nombre habitants1999) % Familles monoparentales (1999) 167 47 371 Nombre Nombre ménages logements(1999) (1999) 34,70 % (1999) 90,50 % % Chômage Logements en collectifs (1999) % de 15résidences ans et + principales (1999) 29,10 49,70 % % Non-diplômés Locatifs HLM dans hors élèves etnon-imposés étudiants (1999) 38,10 % Ménages sur revenus (2005) 51,00 % % % Moins de 25 ans (1999) 9,60 % % Étrangers (1999) 30,50 % % Familles monoparentales (1999) 4ZUS 576 Nombre logements (1999) Quartier 86,90 % Nord % Logements en collectifs 9 613 % 88,30 Population totale (nombre(1999) habitants1999) % Locatifs HLM dans résidences principales (1999) 23,20 4 371 % Nombre ménages (1999) % sur revenus (2005) 34,70 % Ménages Chômage non-imposés (1999) 60,60 % % Non-diplômés de 15 ans et + 29,10 % hors élèves et étudiants (1999) 38,10 % % Moins de 25 ans (1999) 9,60 % % Étrangers (1999) 30,50 % % Familles monoparentales (1999) 4 576 Nombre logements (1999) 86,90 % % Logements en collectifs (1999) 88,30 % % Locatifs HLM dans résidences principales (1999) 23,20 % % Ménages non-imposés sur revenus (2005) 60,60 %

un projet de rénovation urbaine sur les quartiers HLM, cela nous permet de comprendre à travers quelles catégories et

stratégies,

les

actions

publiques

réinterprètent la mixité en fonction de leurs intérêts. Leur diagnostic de la population dans les quartiers et l’analyse des contraintes et des situations locales

Données sur la ZUS du Quartier Nord

sont utilisés comme levier pour installer leurs stratégies. Malgré les différentes caractéristiques de chaque quartier, on voit surgir deux stratégies similaires : celle d’un rééquilibrage démographique et celle d’une organisation différenciée du territoire et des secteurs à l’intérieur même d’un quartier.

10


Les principales transformations à l’oeuvre dans le quartier de Bellevue sur Saint-Herblain

Nouveau quartier d’habiter

Nouveau quartier d’habiter

ZONE DE DÉVELOPPEMENT D’EMPLOIS

DÉVELOPPEMENT MIXITÉ FONCTIONNELLE (réhabilliation de logements, équipements publics, cour artisanale, nouveaux logements, bureaux)

OUVERTURE sur Bellevue

ESPACE VERT

TRAMAY

Nouveau quartier d’habiter

DÉSENCLAVEMENT de La Bernadière

Cheminement piétons

Les principales transformations à l’oeuvre dans le secteur Bout des Landes - Bruyères du quartier Nord

ACCÈS VERS LA ROUTE DE RENNES

DÉVELOPPER DES LOGEMENTS ET DES ACTIVITÉS

ESPACE PUBLIC DE QUALITÉ

ESPACE VERT CHEMINEMENT PIÉTONS

EQUIPEMENTS STRUCTURANTS

MIXITÉ SOCIALE MIXITÉ SOCIALE

DÉVELOPPEMENT DE LA MIXITÉ SOCIALE

EQUIPEMENTS STRUCTURANTS

11

ACCÈS VERS LA ROUTE DE LA CHAPELLE SUR ERDRE


En reprenant une analyse faite sur les

Ainsi, «déverrouiller» les quartiers aisés,

politiques publiques face à la ségrégation,

ne consiste pas à «injecter» une autre classe

on remarque de nombreux paradoxes

sociale en y construisant des logements

émerger. Premièrement, concernant le

sociaux. La démarche serait de réfléchir

rééquilibrage démographique et non social

de manière plus subtile, à l’intégration

«Tout est fait pour à la fois limiter l’arrivée

des populations en y proposant d’autres

de «grandes familles» et pour attirer de

parcours résidentiels tout en améliorant

«petits ménages».»1 Et deuxièmement,

le cadre de vie des locataires présents en

au niveau de la «gestion différenciée des

interagissant avec eux. Ces orientations

territoires», «il ne s’agit plus de ramener

demandent alors d’instaurer une stratégie

des couches moyennes» dans les quartiers

locale avec la politique de la ville tout en

pauvres mais de maintenir celles qui y

amenant une réponse à des enjeux de plus

vivent en leur offrant des avantages en

grande échelle, notamment ceux de la

qualité de services et de cadre de vie, de

requalification urbaine et de la mixité.

façon à garantir une relative mixité au quartier dans son ensemble, une sorte de mixité par défaut.»2 La requalification de ces quartiers en difficultés, permet alors de réintégrer ces zones urbaines dans le marché immobilier . Ces rénovations urbaines qui parviennent à diminuer la concentration des populations en difficultés sont alors une réussite pour les pouvoirs publics au profit des habitants dont leur situation ne s’est en réalité pas amélioré. «La pauvreté, les difficultés de formation et d’intégration ne vont pas se diluer avec la dispersion de ces populations.»3 1. BUFFET, Les mécanismes fonciers de la ségrégation, Ed. Adef, Paris, 2014, p.222 2. Ibid p.223 3.Ibid p.223

12


L’objectif

serait

alors

d’étudier

la

Cette démarche permettrait alors de

population démographique de Monselet

répondre à une politique globale d’habitat,

afin de s’appuyer sur une spécificité du

qui consiste à faciliter l’accès au logement

micro-quartier. La démarche consisterait

qui convient à chacun des habitants, qu’il

à enclencher une mise en réseau avec les

soit cadre supérieur, de famille modeste,

caractéristiques des autres quartiers pour

jeune, âgée ou confronté à des difficultés

renforcer les interactions et offrir une

multiples.

mixité par les différents usages et mobilités.

L’enclenchement d’une mise en réseau.

13


14


2 ÉTUDE DES «BEAUX QUARTIER» Étude démographique

15


2.1 QUEL LEVIER POUR DÉSENCLAVER MONSELET ? «Même si la ville de Nantes contribue à dissimuler les contrastes entre quartiers on trouve dans le quartier Hauts- Pavés-St Félix une zone d’habitat très bourgeois, qui certes, est de plus en plus étendue mais toujours très homogène, mêlant hôtels particuliers, immeubles anciens et récents. Cette zone appelée «triangle d’or» s’étire au nord-ouest du boulevard Guist’Hau dans le calme est la verdure des cours d’eau : de Claveau et Monselet jusqu’à la route de Vannes et au rond point de Rennes. Ces beaux quartiers, peuplés majoritairement de cadres et d’intellectuels supérieurs, cultivent l’entre-soi.»1 1.MASSON.P, CARTIER.M, Sociologie de Nantes, Ed. La Découverte, 2015

PRECONISATION DES POLITIQUES PUBLIQUES CONTRE L’ISOLEMENT DES PERSONNES AGEES

RENFORCER L’ANIMATION DU RESEAU D’ACTEURS

AMELIORER L’ACCESSIBILITE AUX ESPACES COLLECTIFS

CONSOLIDER LA VEILLE

ACTIONS PLURI-GENERATIONNELLES ADAPTEES Être dans «l’aller-vers» , les aider à ré-apprivoiser le lien social et dans le «faire venir» avec un accompagnement plus individualisé.

D I S P O S I T I F S D’ACCOMPAGNEMENT A LA MOBILITE

OFFRIR UNE CHAMBRE AUX JEUNES (Etudiants, jeunes travailleurs, demandeurs d’emploi)

ADAPTATION DES LOGEMENTS AUX BESOINS REELS

16


Sur le plan socio-économique du secteur

ci-dessous, que le secteur de Monselet

de Monselet, on relève une part très forte

présentant majoritairement de l’habitat,

de cadres et des professions intellectuelles

est bordé par un grand nombres d’entités

supérieures. De plus, lorsqu’on regarde

(zone scolaire, parc de Procé, place

l’étude démographique, on remarque que

Viarme,..), L’idée est alors, de faire

la population de Monselet est en moyenne

interagir

plus âgée que la population Nantaise. Il a

commerçants, associations,...) présents sur

semblé intéressant de se renseigner sur les

ces zones différenciées pour répondre à la

préconisations des politiques publiques

problématique de la solitude.

contre l’isolement des personnes âgées

En réfléchissant au vieillissement de la

ainsi que sur ce qui définit les mécanismes

population, on peut, de plus, se questionner

à la base de la solitude, qui sont :

sur l’évolution futur du secteur. Ainsi

- L’incapacité physique,

cette caractéristique démographique peut

-L’appauvrissement du réseau

être un véritable levier pour proposer un

-La difficulté des transports.

renouvellement du quartier qui s’intégrera

On peut remarquer sur la carte subjective

alors aux grands enjeux urbains.

Carte subjective de Monselet - un territoire enclavé

17

différents

acteurs

(jeunes,


Offrir des connexions douces et une bonne accessibilité au transport en commun. Améliorer les connexions à la ville et aux quartiers.

AMELIORER L’ACCESSIBILITE AUX ESPACES PUBLICS

RENFORCER L’ANIMATION ET L’EQUIPEMENT DU RESEAU D’ACTEURS

Proposer des espaces de solidarités intergénérationnels pour offrir aux personnes agées et aux acteurs engagés un espace de proximité identifié permettant ainsi de sensibiliser à la veille et de favoriser l’inter-connaissance. Offrir des lieux collectifs favorables à toutes générations.

18

AC


CCOMPAGNER A LA MOBILITE Développer des solidarités de proximité Mise en réseau de commerçants solidaires et du voisinage

Logement intergénérationnel

CONSOLIDER LA VEILLE

Co - construire avec les personnes agées chez les personnes.

DEVELOPPER DES ACTIONS PLURI-GENERATIONNELLES

19


2.2 LES OBJECTIFS PRIORITAIRES «La question des déplacements est un des enjeux majeurs pour les habitants de l’agglomération Nantaise. C’est à Nantes Métropole que revient la compétence de penser l’avenir des besoins de mobilité et de construire une vision commune de ce que seront les modes de déplacement d’ici 15 ou 20 ans.» Conseil de quartier Hauts-Pavés - Saint-Félix

Dans cette volonté d’impulser une mise en

sociales et culturelles.

contact de différents acteurs par l’enjeu de

Travailler sur ces objectifs permettra de

la solitude chez les personnes agées ainsi

proposer un rééquilibrage des équipements

que dans l’idée de réfléchir à l’impact du

et une mise en réseaux des différentes

vieillissement sur l’évolution de Monselet,

spécificités du quartier. Renforcer les

il semble nécessaire d’analyser à une échelle

interactions entre les différents acteurs et

plus large les enjeux prioritaires du quartier

usagers du territoire, a pour but de mettre

Haut-Pavés-St Félix, qui sont la politique

en mouvement et de «déverrouiller» le

de déplacement ainsi que les animations

secteur de Monselet.

Diagnostique de déplacement de Monselet

10 min

10 mi n

10 min

Procé 10 min

Viarme

Carte de la ligne de bus dans Monselet

Carte du flux de circulation intense aux horaires de pointes

Parc de Procé et places publiques Lignes de bus

10 min

Zone de dix mètres à pied en partant d’un point centrale : La Place de Sarradin

Ligne de tram Flux de circulation intense

Station de Bicloo

20

Carte des potentialités actuelles pour les modes de circulation doux


Diagnostic des équipements de Monselet

Carte des équipements du micro-quartier Monselet

En analysant les différents déplacements

grands nombres de Nantais :

dans le secteur de Monselet, on peut relever

«On vient à pied avec les enfants de l’école

un manque d’accessibilité aux transports

pour la course d’orientation» me renseigne

en communs - Pas de passage de bus dans

une accompagnatrice scolaire.

la rue principale en connexion directe avec la place Viarme et le Parc de Procé (Rue Félibien )- qui est pourtant une rue de desserte à forte potentialité. De plus, la

Course d’orientation dans le parc de Procé

circulation des bus devient problématique

«Le parc que je fréquente le plus souvent

aux horaires de pointes dû à un important

c’est le parc de Procé, c’est celui que je

flux de trafic.

préfère dans Nantes» me raconte une

On remarque cependant, que le secteur

étudiante qui habite sur l’île de Nantes.

comprend des espaces de qualité (Parc

De plus, j’ai pu observé que la place Viarme

de Procé, place de Viarme ), à proximité

accueille souvent une grande brocante,

l’un de l’autre et permettant d’y accéder à

attirant beaucoup d’habitants Nantais.

pied en dix minutes en partant du centre de Monselet. Les analyses et quelques rencontres ont permis de révéler que la pratique de ces espaces se font par un Brocante sur la place Viarme

21


MO N

SEL ET

Les maisons de quartier et les centre socio-culturels Les équipements ressources pour l’animation sociale et culturelle L’animation sociale et culturelle hors les murs Carte de l’animation sociale et culturelle du quartier Hauts-Pavées - St Félix Selon les repères de la Ville de Nantes.

Cependant, en observant la répartition

ainsi proposer une réponse locale qui nous

des animations sociales et culturelles

permettra d’agir à l’échelle urbaine.

dans le quartier Hauts-Pavés St-Félix, on

La démarche consiste alors de reprendre

relève un réel déséquilibre en défaveur de

les différentes remarques des politiques de

Monselet. L’idée est alors de s’appuyer sur

déplacement de la ville et des politiques

les déficits du micro quartier (déplacement

d’animation sociale et culturelle du

- animations) tout en prenant compte

quartier, pour développer un PPV «petit

l’étude démographique précédente, pour

projet de ville».

QUELLE PLACE POUR LA VOITURE ?

POLITIQUE DE DEPLACEMENT

AMENAGEMENTS D’ESPACE PUBLIC POUR DEVELOPPER LE PRINCIPE DE VILLE APAISEE

DEVELOPPER LA MARCHE ET L’USAGE DU VELO

DEVELOPPER LES TRANSPORTS COLLECTIFS

DIMINUER LES DISTANCES DE DEPLACEMENT ET FAVORISER LES MODES DOUX

POLITIQUE D’ANIMATION SOCIALE-CULTURELLE STIMULER LA VIE SOCIALE DE PROXIMITÉ EN ENCOURAGEANT LES DYNAMIQUES LOCALES ET EN SE PRÉOCCUPANT DE L’ÉQUILIBRE GÉOGRAPHIQUE

MIEUX SAISIR LES BESOINS ET LES ATTENTES EN MAINTENANT UNE BONNE CONNAISSANCE DES COMPOSANTES DE LA POPULATION DANS UN CONTEXTE DE FORTE MOBILITÉ

22

S’APPUYER SUR LES ÉQUIPEMENTS ET LES ÉVÈNEMENTS DU QUARTIER POUR CONSTRUIRE DES PASSERELLES ENTRE LES HABITANTS ET LES OFFRES


Empêcher les voiture de stationner

Largeur suffisante des trottoirs : 1.40 m minimum au moins d’un côté Création de piste cyclabe sécurisée

REDUCTION DES STATIONNMENTS SAUVAGE

Mise en place d’obstacle physiques

SÉCURISATION ET ACCESSIBILITÉ DES TROTTOIRS

PROPOSITION AUTOUR DES PROBLÈMES MAJEURS DE DÉPLACEMENTS DU QUARTIER

TRANSFORMER LE QUARTIER EN ZONE DE CIRCULATION APAISÉE

Amènagement des rond-point pour favoriser la pratiques des vélos et des piétons Zone 30 pour l’ensemble du quartier et par homogeinéité fonctionnelle et cohèrence stratégique de gestion des modes de déplacements

AMÉNAGER DES POINTS DURS IDENTIFIÉS

Zones de rencontres dans toutes les rues desservant des établissements scolaires des pôles commerçants ou culturels

23

& $ 0 &

Piétonisation des rues desservant les écoles primaires-maternelles et élémentaires


24


3 QUESTION URBAINE Les enjeux globaux

25


3.1 UN TERRITOIRE ORGANISÉ «Les systèmes et les dispositifs spatiaux liés à la construction et à la gestion de la ville et du territoire ont eu et ont des conséquences déterminantes vis-à-vis des relations, d’intégration ou d’exclusion, entre riches et pauvres.» Bernado Secchi La démarche globale consistant au

ce tissu est produit par une architecture et

renouvellement urbain et à la mixité,

une organisation spatiale très différenciées.

demande une analyse du territoire à grande

La trame des espaces publics et toute une

échelle bien précise permettant ainsi de

série de dispositifs spatiaux, notamment

comprendre les relations entre la géométrie

la présence d’un patrimoine historique,

du territoire et son occupation sociale.

vont faire émerger des lieux de sociabilité

C’est en étudiant un périmètre de

bourgeois, tout en repoussant les plus

4km/4km, qu’on observe un tissu très

pauvres vers la périphérie.

contrasté selon la position spatiale. En effet,

0 km

4 km

26


Tissu des Dervallière - Quartier HLM

Tissu de Monselet - Quartier bourgeois

Tissu du Centre Ville

Ce tissu très contrasté, lié à la construction

Comme la lèpre, la peste et la variole, elle

et à la gestion de la ville et du territoire,

a été à l’origine de peurs individuelles

vient, en plus

et générales qui ont agi sur l’imaginaire

de créer des inégalités

sociales, faire naître un imaginaire collectif

collectif,

des lieux. Ce qui a pour conséquence,

dispositifs sécuritaires.» Bernardo Secchi

qu’en plus d’une séparation physique, il y

En reprenant ainsi cette constatation

a des frontières mentales qui rigidifient les

de Bernardo Secchi, on remarque qu’il

différences sociales. «La concentration au

ne s’agit pas seulement de répondre aux

sein des grandes villes d’une population

dysfonctionnement urbain uniquement

qui a été, d’une époque à l’autre, qualifiée

sur la composition et la répartition sociale

de plèbe, de misérables, de populace,

du territoire mais de réfléchir à une manière

de classes dangereuses, de loubars, de

de diminuer le sentiment contagieux de la

racaille, de zonards, ou plus simplement de

peur qui fait émerger une désolidarisation,

pauvres, a toujours et partout inquiété, au

et un désagrément de la société.

moins autant que la maladie et la famine auxquelles elle a souvent été associée.

27

donnant

lieu

à

différents


3.2 A LA DÉCOUVERTE D’UN TERRITOIRE CONTRASTÉ Ne peut-on pas décliner les principes fondateurs de la ville aujourd’hui en saisissant le richesse de l’espace urbain pour faire créoliser une mixité d’activités et de populations. ? 0

4 km

Carte d’échantillonnage 1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

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26

27

28

29

30

31

32

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40

41

42

43

44

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46

47

48

49

50

51

52

53

54

L’analyse du territoire en échantillonnage, révèle un réel potentiel pour le secteur de Monselet. Ces différents quartiers, allant du centre ville, des beaux quartiers, aux quartiers hlm, offre une richesse territoriale à développer.

28


19

11

21

31

39

32

41

42

24

34

44

29


3.3 UNE RÉPARTITION SPATIALE BIEN SPÉCIFIQUE

Maisons bourgeoises

Logement HLM

Résidence de Standing

En zoomant sur le tissu urbain de Monselet,

d’une barrière permettant de leur assurer

on observe une diversité typologiques de

une sécurité. Le trottoir est utilisé afin d’y

bâtiments, allant de la maison bourgeoise

garer sa voiture et d’accéder directement

au logement social. Cependant, c’est en s’y

chez soi. Ainsi les rues sont stérilisées par

promenant qu’on se rend compte qu’on ne

des réglementations leur permettant de

passe pas d’une entité à l’autre de manière

préserver leur entre-soi. Il est intéressant

fluide. Ce phénomène est ainsi dû à leur

de préciser que depuis la fin du 18èmeS. la

répartition spatiale bien spécifique - en

maison bourgeoise est apparue comme un

zonage - mais aussi par leurs manières

foyer correspondant à un «microcosme»,

diverses d’interagir avec l’espace public.

« un noyau d’une société idéale opposé au

En effet, les rues bordants les maisons

monde extérieur.». La ville des riches et la ville des

bourgeoises sont pour la plus part équipées

pauvres de Bernardo SECCHI

30


La comparaison des morphologies de

rhétorique de la peur) qui participent

typologie de bâti dans le quartier n’a

pleinement à l’enfermement de certains

pas pour but de blâmer une catégorie

groupes sociaux.

sociale mais de réfléchir à de nouvelles solutions contemporaines. Ne devrait-

Avant de révéler toutes formes de dispositifs

on pas s’appuyer sur l’hétérogénéité du

qui procure l’entre soi et l’exclusion, il

tissu urbain pour articuler des mentalités

paraît important de définir ce terme.

et des imaginaires urbains différents en

Giorgio Agamben le défini alors comme

entremêlant la mixité d’activités et de

«tout ce qui a, d’une manière ou d’une

populations présentent sur le territoire?

autre la capacité, d’orienter, de déterminer,

L’enjeu serait alors de relever tous les

d’intercepter, de modeler, de contrôler

dispositifs présents qui viennent figer

et d’assurer les gestes, les conduites, les

autant l’organisation du territoire que

opinions et les discours des êtres vivants»

l’imaginaire

urbain

(l’insécurité,

la

Un sentiment d’insécurité

Mettre «l’autre à distance»

31


3.4 LES DISPOSITIFS D’EXCLUSIONS Des inégalités sociales existent dans la métropole Nantaise; se serait utopique de dire qu’il faut les éliminer, mais on peut se donner l’objectif de les atténuer, d’éliminer tout dispositif spatial qui les produit et d’imaginer des agencements qui, au contraire, les contrastent. 0 km

2 km

1

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3

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6

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54

MAISONS BOURGEOISES BÂTI INDIFFÉRENCIÉ GRANDS ENSEMBLES MUR - RUE ESPACES VERTS JARDINS PRIVÉS PLACE PUBLIQUE

Coupe des modes d’occupation des sols

32


L’étude de la coupe territoriale nous révèle la fonction de certains espaces comme des zones tampons qui mettent à distance deux espaces différents. La proposition de déconstruire les espaces ségrégués nous amène à nous interroger sur ce qui fait distance. Par l’étude en carte on aperçoit une grande quantité d’espaces, qui sont autant des parcs, des places, des infrastructures de la mobilité, qui empêchent ou rendent difficile de pénétrer et traverser. Parfois ces espaces peuvent être qualifiés de barrière,non pas physique, mais où l’on n’entre pas parce qu’ils nous invitent pas. Ne faudrait-il pas penser ces espaces comme pouvant être des espaces fédérateurs, des lieux communs pour tous ? L’objectif serait alors de repenser ces espaces pour qu’ils invitent à rentrer et deviennent ainsi une connexion entre deux espaces socialement différents.

Équipements liés aux loisirs Équipements scolaires Parc de Procé

0

1km

0

Carte des transports en commun et du bâti

0

1km

Carte des transports en commun et des équipements

1km

0

Carte des transports en commun et du réseau routier

1km

Carte des flux de circulation intense

Périmètre de Monselet

Ligne de bus-way

Ligne de tramway

Ligne de bus

33


3.5 RELATION ENTRE GÉOMÉTRIE ET DÉPLACEMENT L’analyse urbaine, ne semble pas suffisante

En reprenant les outils utilisés par Paola

par la simple observation de l’organisation

Vigano et Bernardo Secchi pour l’étude

actuelle. En étudiant de manière plus

du Grand Paris, cela permettra de décrire

scientifique la géométrie du tissu urbain

la géométrie et le mouvement qui s’y

et son influence sur les déplacements au

fait. La démarche consiste à utiliser «les

sein du quartier, cela nous permettra de

propriétés typiques des milieux poreux

révéler les différents usagers (piétons,

- la porosité et la perméabilité - pour en

vélos, voitures, ...) peuvent utiliser l’espace

capturer l’essence au niveau géométrique

à disposition pour une multiplicité de

et l’idée de la relation entre géométrie et

déplacements. L’idée est alors de mettre

déplacements.»p47

en relation les différentes mobilités et la géométrie de l’espace.

Ces termes sont définis par Paoloa Vigano et Bernado Secchi comme suite :

« Porosité. La porosité est la fraction d’espace dans laquelle les déplacements peuvent avoir lieu. C’est donc le rapport entre la surface non bâtie, par exemple la surfae des routes, des places, des espaces verts et la surface totale. D’un point de vue opérationnel, la porosité d’un milieu est définie comme le rapport entre le volume des pores dans le REV (Reference Elementary Volume), où le flux se vérifie, et le volume total du REV. Une grande porosité implique que l’espace à disposition pour se déplacer est grand. Mais cela n’implique pas que les déplacements soient effectivement favorisés. Connectivité. Une grande porosité ne correspond pas toujours à une bonne mobilité : par exemple, lorsque les pores (les espaces non bâtis) ne sont pas connectés entre eux. Les barrières empêchent la connectivité et construisent des enclaves. La connectivité désigne la possibilité du mouvement d’un pore à l’autre, par exemple dans un tissu urbain ou dans un espace agricole, ou encore dans les différentes direction de la voirie. Une forte porosité ne garantit donc pas une forte connectivité; mais la ville «poreuse» peut bien sûr être le contraire de la ville enclavée.» Perméabilité. La perméabilité est une mesure. Elle correspond à la vitesse moyenne que l’on peut mesurer localemen, et qui est due aux interactions des particules avec la géométrie dans laquelle elles se déplacent. Il s’agit donc d’une grandeur directionnelle, qui dépend fortement de la connectivité de la matrice poreuse. Il s’agit de la mesure de la facilité à traverser, ou si l’on préfère, à l’opposé de la mesure de la résistance au passage. La seule porosité ne garantie pas les flux. Si les pores (les espaces disponibles pour les flux) sont des poches isoléses les unes des autres, le flux ne peut pas se réaliser.Pour qu’il y ait flux, il faut que les pores soient soient interconnectés. La perméabilité mesure donc non seulement le niveau de porosité d’un tissu urbain, mais aussi son degré de connectivité (c’est-à-dire la possibilité de mouvement dans les différentes directions.) »

34


Perméabilité de la géométrie urbaine (sans prendre en compte les aménagements existants )

Perméabilité en prenant en compte les dispositifs d’organisation urbain Schéma quartier Monselet

Schéma quartier Monselet sans les aménagements existants

Schéma Centre Ville

Schéma Centre Ville sans les aménagements existants

Connectivité moyenne

Connectivité moyenne

Les cartes ci-dessus contiennent toutes les

ont la capacité d’orienter, de déterminer,

rues et les voies piétonnes. La connectivité

de contrôler et d’assurer les gestes et les

est ici déterminée par les directions

conduites, et celle calculé en observant la

possible dans le plan de déplacement. La

géométrie du tissu sans prendre en compte

perméabilité du tissu va ainsi être calculé

les dispositifs intégrés. On remarque

par deux vecteurs orthogonaux qui

alors que la structuration du bâti offre

identifient les directions de déplacement

des potentialité de passage d’un point

dans la structure du tissu. L’utilisation de

à un autre ce qui révèle ainsi la capacité

cet outil permet ici d’analyser la différence

d’amélioration des connectivités par un

entre la perméabilité du tissus urbain

simple changement de réglementation.

calculé en intégrant tous les éléments qui

35


3.5 UN TISSU POREUX POUR UNE FAIBLE ACCESSIBILITÉ

Carte de porosité

SURFACE NON BÂTIE

MAISONS BOURGEOISES

SURFACE BÂTIE

BÂTI INDIFFÉRENCIÉ GRANDS ENSEMBLES MUR - RUE ESPACES VERTS JARDINS PRIVÉS PLACE PUBLIQUE

Analyse d’occupation des sols

36


En étudiant une coupe du mode

précédemment, l’organisation du tissu ne

d’occupation du territoire de Monselet

permet pas une bonne connectivité et ses

sur une distance de 4km et la carte de

espaces sont en réalité soient utilisés pour

plein et de vide, on se rend compte que

«mettre à distance l’autre» habitant,

l’espace urbain du quartier offre une

soient des jardins privés.

grande porosité. Cependant, comme vu

Suite à l’étude urbaine de Monselet, on se

faisant abstraction de toutes opérations

rend compte que la connectivité actuelle est

de séparations, le tissu urbain de Monselet

faible. La possibilité de passer d’un espace

permet donc une bonne accessibilité. Cette

à un autre est assez limité notamment dû

l’étroitesse des passages ne rendant pas

à des dispositifs permettant d’assurer une

accessible certains lieux en voiture, mais

sécurité aux habitants (barrières de sécurité

permet tout de même d’offrir une traversée

). Cependant, si l’on observe le tissu urbain

pour les piétons et les vélos.

sans prendre en compte tous les dispositifs mis en place pour organiser le territoire

En relevant cette potentialité, l’enjeu serait

(sens de circulation, clôture, passage privé,

alors de développer un entremêlement

etc.. ), le tissu, offre une forte porosité par la

de mobilités à temporalités différentes

multitude d’espaces non bâtis, ainsi qu’une

selon la géométrie du tissu, qui viendrait

forte perméabilité par la répartition du bâti

se structurer avec une série d’intervention

qui permet d’offrir une facilité à traverser.

à des endroits stratégiques pour répondre

Un nouveau terme rentre alors en jeu

aux dysfonctionnements urbain.

: l’accessibilité, défini comme étant la somme de la porosité, de la connectivité, et de la perméabilité. L’accessibilité, mesurant la possibilité de passer d’un point à l’autre par n’importe quelle mobilité (à pied, à vélo, en tram, en voiture, etc.). En

37


38


4 UN PROJET DANS LES «BEAUX QUARTIERS» Les scénarios

39


4.1 SCÉNARIO GLOBAL L’idée est que si l’on veut apporter une meilleure connectivité,perméabilité, porosité, dans le quartier de Monselet pour répondre à son désenclavement, il faut construire un support infrastructurel qui permettra d’être l’élément structurant de développement. Les étapes qui suivent proposent les lignes fondamentales d’une perspective nouvelle. Chaque intervention est alors proposée comme un élément déclencheur d’un projet futur.

1 . Création d’une épine centrale - Ligne de busway - Dervallière-Viarme

La ligne est situé perpendiculaire à la ligne de tram existante et permet de desservir les écoles à proximité, d’améliorer les connectivités aux équipements présents dans le quartier (parc de procès, terrains de sports, parc enfants, etc) Cette épine centrale traverse le quartier de Monselet en passant par les différentes entités Maisons bourgeoises

Logements collectifs

typologiques (maisons bourgeoises, immeubles

Logements sociaux

collectif, logements sociaux)

40


2.Rendre une meilleure perméabilité des marges

2.Créer des points d’orientation à des endroits stratégique rendant une lisibilité urbaine.

3.Déveloper un maillage Un développement de cheminements piétons est alors proposé pour assurer une accessibilité physique et sociale entre les différents nœuds. L’idée est que cette maille puisse se développer et ainsi recoudre les fractures naturelles, physiques et sociales du territoire.

41


4.2 QUELLES PERSPECTIVES ? Cette épine centrale va alors être l’élément

proximité ?

structurant du territoire où une série

Travailler

d’intervention surgit dans l’intention

demande de se pencher sur la typologie

de répondre au projet de la ville poreuse.

du bâti ainsi que sur les barrières perçu

Une multitude de nœuds permettant de

comme infranchissables, qui peuvent

répondre à l’accessibilité sont présentés

certes être des infrastructures dans certains

sous forme de projets, dans l’étape

cas mais où ici, comme vu précédemment,

suivante. Il semble important de préciser,

ces séparateurs sont des parcs, des espaces

que ces projets ne sont ni abouti, ni détaillé

verts.

mais présentent une démarche qui a pour

Les stratégies proposées dans les scénarios

but de déclencher une nouvelle réflexion

illustrés proposent une version similaire

dans la manière de penser l’urbanisme

à celle utilisée dans les quartiers HLM :

contemporain. L’objectif est de renverser

désenclaver, mailler et répondre à la mixité,

de façon radicale l’imaginaire collectif

mais cette fois-ci en misant sur l’intégration

dans les «beaux quartiers», actuellement

des populations en déverrouillant d’autres

porté sur un sentiment d’insécurité en

quartiers.

ville, ainsi que changer de référence autant

La démarche consiste à rénover le

pour l’organisation type, des transports

patrimoine

en commun que pour tous autres types de

nouveaux logements, des bureaux, ou des

réseaux.

équipements pour diverses activités, afin de

L’intention est d’agir autant sur un projet

répondre à un futur proche. La logique est

spatial que sur un projet institutionnel. Et si

d’élaborer des stratégies d’accès à l’emploi

on inverser le système modèle ? Comment

pour tous types d’habitants, notamment

décliner les principes fondateurs du

en passant par l’éducation ainsi que des

développement urbain aujourd’hui ? Ne

programmes adéquates à la population déjà

faudrait-il pas parfois approcher ce qu’on

présente.

met à distance et éloigner ce qu’on met à

42

sur

bâti

le

quartier

en

y

Monselet

insérant

de


L’idée est aussi de montrer qu’il est

enjeux tout en y intégrant les politiques

possible de faire face aux objectifs de la

de déplacements et d’animation sociales

politique du logement sans nouvelles

et culturelles présentées dans la première

extensions de la surface urbanisée. De plus,

partie.

on remarque que le logement neuf revient

Dans les propositions qui suivent, l’idée

cher pour une grande partie des habitants.

n’est pas de proposer un quartier nouveau,

Dans la démarche de proposer de l’habitat

mais d’agir sur le support déjà présent

abordable, l’idée est alors de réfléchir à une

en se concentrant sur les différentes

manière permettant d’offrir à l’habitant un

caractéristiques mise en valeur durant

logement moins coûteux en loyer, charges

l’analyse pour ainsi révéler l’attractivité

ou prix d’achat. Les scénarios proposés,

potentielle de chaque lieu.

auront pour logique, de répondre à ses

Équipement public sur la traversée centrale

Densification en cœur d’îlot

Densification en bordure Équipement public en bordure

43


4.3 EQUIPEMENTS PUBLICS AU CŒUR DE MONSELET Le premier scénario s’appuie sur des espaces stratégiques dans leur spatialité pour ainsi créer des nœuds permettant de donner une meilleure lisibilité urbaine. Ces nœuds qui ont pour objectifs de devenir des lieux significatifs participeront au maillage, à la couture du tissu urbain permettant de faire fonctionner le quartier dans l’ensemble de la ville.

Place publique

Commerce

Restaurant - bar

Densification

Ecole

Square Espace vert

44


45


1.Mise en réseau inter-générationnelle Dans la volonté de développer des solidarités de proximité, notamment pour répondre l’accompagnement à mobilité pour les personnes âgées, l’idée serait d’offrir un espace permettant une mise en réseau entre commerçants et voisinages qui pourrait permettre différents types de services basés sur l’échange. (Covoiturage, relais «drive», ...)

46


47


4.3 EQUIPEMENTS PUBLIC AU COEUR DE MONSELETS

Place publique

Commerce

Restaurant - bar

Densification

Ecole

Square Espace vert

48


49


1.Un terrain d’aventure Par l’observation d’un espace commandé et contrôlé par des dispositifs qui le stérilise et l’homogénéise à l’usage de la voiture, l’idée est de réfléchir à un ménagement de cette place afin qu’il devienne un espace approprié par les habitants. Le projet a pour but de proposer un espace libre mais encadré où l’on peut construire, créer, rencontrer, discuter, un espace porteur de socialisation et de médiatisation.

50


51


4.4 DENSIFICATION AUX MARGES DE MONSELET Le deuxième scénario consiste à travailler sur la perméabilité de la traversée verte. Non pas sur son accessibilité mais sur la potentialité de son espace et sa spatialité pour en faire un lieu de connexion et non plus un dispositif de séparation.

Place publique

Commerce

Restaurant - bar

Densification

Ecole

Square Espace vert

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Habiter les rives vertes L’idée est d’étudier les bords de cet espace vert pour ainsi proposer des rives habitées qui participeront à la perméabilité. Un espace équipé pourrait alors être proposé pour favoriser une meilleure approximation de cet espace par les passants et une structuration plus lisible. La valorisation de son paysage va de soi pour offrir aux logements qui en profitent un meilleur cadre de vie. La construction de logements sur les bords de cet espace pourront alors être un potentiel pour introduire une mixité sociale.

L’opération a pour but de densifier en bordure de la traversé verte de la Chézine, tout en rénovant les immeubles d’habitations présents permettant de répondre aux nouvelles exigences énergétiques. La densification offrira un habitat abordable pour tous et aura aussi pour objectif, d’y développer un maillage de connexions douces répondant à la ville poreuse. Il s’agira alors de créer de nouveaux cheminements qui donneront accès à des jardins collectifs . Cet aménagement sera l’occasion d’amener une réflexion sur ces espaces de traversés, souvent utilisés comme une fonction spécifique, pour en faire de réel lieux habités.

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55


4.5 DENSIFICATION AU COEUR DE MONSELET Le troisième scénario trois propose de travailler sur le tissu des maisons bourgeoises. La présence des barrières de sécurité, de dispositifs permettant toujours de garder «l’autre à distance» entraine des espaces peu perméable mais qui ont de grandes potentialités pour aborder le changement.

Place publique

Commerce

Restaurant - bar

Densification

Ecole

Square Espace vert

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Habiter en cœur d’îlot L’idée dans les propositions qui suivent, est de se détourner de la politique de repérage de terrains vierges pour construire des nouveaux logements, ou de raser pour reconstruire. L’enjeu ici consiste à explorer les opportunités de l’insertion de logements, d’équipements tout en rénovant le bâti existant pour répondre aux nouveaux standards énergétiques. Différentes stratégies sont alors proposées : une micro densification dispersées à l’intérieur des îlots et la substitution d’une parcelle plus importante pour apporter un nouveau mode d’habitat.

L’opération a pour but d’organiser une réflexion sur la prise de décision des actions foncières à entreprendre, notamment à celle de l’habitat social. L’idée est de proposer des logements abordables non pas pour améliorer le marché immobilier mais pour offrir une meilleure qualité de vie aux habitants. La démarche consiste alors de s’inspirer d’un principe développé par l’association «Afev» qui à lancé en 2010 le projet Kaps qui propose aux étudiants d’accéder à un logement social dans les quartiers populaires en contrepartie de son engagement pour monter un projet avec les habitants du quartier. Ce projet porte sur une envie de convivialité. Les étudiants initient et impulsent des fêtes de quartier, de voisins, de l’école… qui souvent n’existaient pas ou plus dans le quartier. L’impact des étudiants à ainsi pour but de créer du lien humain, du « vivre ensemble ». L’idée est que l’étudiant propose en second temps, des projets plus ambitieux, qui sont fondés sur le « faire ensemble ».qui par l’articulation avec d’autres interventions permettent de s’inscrire dans une dynamique globale de quartier. Dans cette volonté d’apporter une mixité et un accompagnement à la personne âgée, l’intention est d’offrir un logement abordable par le principe du « logement solidaire ». L’idée est de faire coïncider le besoin de logement chez les étudiants, les personnes sans emploi, avec leur volonté de participer à une entraide citoyenne en initiant des activités ou des services avec les personnes âgées.

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CONCLUSION

Ce livret qui croise des recherches, des études territoriales à différentes échelles et des stratégies élaborées a pour but de révéler un grand dysfonctionnement urbain. Les scénarios proposés précédemment qui ressortent essentiellement de la compréhension de l’organisation territoriale et des mécanismes fonciers de ségrégation proposent ainsi, une nouvelle réflexion sur les inégalités spatiales et sociales d’aujourd’hui. Dans cette continuité,l’idée est d’explorer plus précisément une partie du projet du quartier; là où se trouve les situations entremêlées, la partie résidentielle, les différentes mobilités, la place, et les jardins. L’intention consiste à approfondir la recherche par le développement d’un projet pour apporter une réflexion sur les micro-principes structurels qui participent à la ségrégation urbaine à grande échelle. L’objectif est de réfléchir à une manière d’introduire des dispositifs qui permettront d’atténuer le sentiment d’insécurité. La démarche consiste à agir dans les mécanismes et les jeux des pouvoirs publiques pour tenter d’assouplir les frontières de voisinage et ainsi pour diminuer l’anxiété sociale qui structure aujourd’hui notre société et participe à l’accentuation des inégalités.

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Les mécanismes fonciers de la ségrégation, Ed. Adef, Paris, 2014

MASSON.P, CARTIER.M, Sociologie de Nantes, Ed. La Découverte, 2015 SECCHI Bernardo, La ville des riches et la ville des pauvres : Urbanisme et inégalités Coll. vuesDensemble Essais, Ed. MétissPress, 2015 VIGANO Paola, SECCHI Bernardo, La Ville poreuse : un projet pour le grand Paris et la métropole de l’après-Kyoto, Ed. MétissPress, 2011

REVUES, ARTICLES PASQUIET Elisabeth,Il faut désenclaver Monselet, Place publique 32, Édito : Histoire et géographie de la richesse, mars 2012

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