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L’université en mouvement(s

Une plateforme d’innovation populaire est en cours de développement depuis trois ans dans le département de l’Isère, autour d’une référence à la fois savante et populaire: le paysage. Chacun porte en soi l’idée du paysage, met en relation l’intime d’un regard singulier et l’apparente objectivité des choses. «Je perçois à la fois du dedans et du dehors, c’est cela qui fait paysage», dit Francois Jullien. Le paysage est aussi saisi par l’urgence de l’actualité, par les débats sociétaux sur la qualité de vie, la préservation des équilibres écosystémiques, l’étalement urbain, l’artificialisation des milieux naturels…

Associant de multiples partenaires, ce projet a permis de créer des événements et des productions de grande qualité, avec une réjouissante diversité d’acteurs de la culture, de l’enseignement, de la recherche, de l’économie, du social, etc. Pour la «Saison 02», Le LABORATOIRE et l’Unité mixte de recherche PACTE ont amplifié cette dynamique à la fois culturelle et scientifique autour de Ça Remue, temps fort intellectuel de cette nouvelle saison, qui s’est déroulé au Musée de Grenoble en mars 2018.

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Ce fut une performance à plusieurs, associant artistes et philosophes, conjuguant des temps de débats et d’échanges soutenus avec des formes accessibles à un public élargi: montage de films, chorégraphies, installation plastique, conversations publiques entre artistes et chercheurs, séminaire de recherche sur les paysages en mouvements.

Cette aventure est mise en récit et en traces dans cet ouvrage, qui s’inscrit dans une aventure éditoriale qu’il faut saluer. Acteurs culturels, artistes et chercheurs, qui ont beaucoup à voir ensemble, sont parfois dans une situation de rivalité entre quasi pairs: tous sont, selon leurs modalités propres, des travailleurs intellectuels, produisant à la fois des visions, des interprétations du monde ainsi que des démarches et des dispositifs pour construire ces visions. Le LABORATOIRE organise inlassablement des points de rencontre, créant entre eux à la fois de l’étrangeté et du rapprochement, leur permettant de penser et de publier ensemble. Ils proposent ici une réflexion partagée sur la question sensible des représentations du paysage dans les nouveaux défis de société.

Cette fructueuse collaboration sera suivie, il faut le souhaiter, de beaucoup d’autres car ces formats de rencontre finement pensés répondent au besoin de l’université de s’affranchir des barrières qui la caractérisent parfois, comme d’être ouverte à son territoire.

Patrick Lévy,

Président de l’Université Grenoble Alpes, coordinateur de l’IDEX

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