OCT/DÉC 2013
STUDIO LUST
Trois mois en Hollande
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STUDIO LUST
Trois mois en Hollande
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URBANSENSIGN
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Le studio LUST est situé au cœur de La Haye, chef-lieu de la province de la Hollande Méridionale (ZuidHolland), dans l’ouest des Pays-Bas.
La ville est le siège du gouvernement Néerlandais, mais n’est cependant pas la capitale. Au 1er janvier 2014, La Haye compte 509 779 habitants, ce qui en fait la troisième plus grande ville des Pays-Bas, après Amsterdam et Rotterdam. La zone urbaine combinée de La Haye et Rotterdam, avec une population d’environ 2,9 millions d’habitants, est la plus peuplée du pays et une des plus dense également. La hollande est traditionnellement une terre d’accueil ainsi la ville compte 49,9% de Néerlandais, 15,6% d’immigrants occidentaux et 34,4% d’immigrés non occidentaux. La Haye est également l’une des principales villes d’accueil des Nations Unies, avec New York, Vienne, Genève, Tokyo et Nairobi, la plupart des ambassades étrangères du Pays-Bas et prés de 150 organisations internationales se trouvent dans la ville, y compris la Cour internationale de Justice et la Cour pénale internationale.
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Centre de La Haye, Aout 2013.
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Libération de Leyde, Otto van Veen 3 octobre 1574.
UN PEU D’HISTOIRE La Haye a été fondée en 1248 par Guillaume II, comte de Hollande, roi d’Allemagne et du Saint-Empire romain germanique. À cette date il a ordonné la construction d’un château dans une forêt près de la mer en Hollande, dans lequel il avait l’intention de s’installer après son couronnement. Guillaume II mourut dans une bataille avant celui-ci, stoppant ainsi la construction du projet prématurément. Aujourd’hui le château est appelé le « Ridderzaal » (littéralement : « salle des Chevaliers ») et est encore utilisé pour des événements politiques. Par la suite, La Haye a été le centre administratif des comtes de Hollande. De puissantes villes hollandaises comme Leyde, Delft et Dordrecht s’accordèrent pour choisir la petite et peu importante cité de La Haye comme leur centre administratif. Cette situation n’a jamais été remise en cause depuis, ce qui fait qu’aujourd’hui elle est le siège du gouvernement, mais cependant pas la capitale officielle des Pays-Bas. Pour que la ville conserve une taille modeste, il lui était légalement interdit de construire un mur d’enceinte autour de la cité. Mais, quand en 1500, on autorisa enfin la construction d’une enceinte, la population
préféra utiliser les fonds de son édification pour construire un Hôtel de Ville à la place. Cette décision s’avéra désastreuse pendant la guerre des Pays-Bas, puisque les troupes espagnoles purent prendre et occuper la ville avec facilité. Ce sont les Français qui donnèrent finalement le statut de ville à La Haye en 1806, tardivement en regard d’autres villes hollandaises. En raison de son histoire, La Haye ne possède donc pas un large centre historique comme ses proches voisines de Leyde et Delft. Mais à partir de 1850 et la place grandissante qu’occupe le gouvernement dans la vie du pays, La Haye se développe considérablement. Les parties les plus anciennes de la ville datent pour la plupart du XIXe siècle et du début du XXe. La ville a été fortement endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale. Le 3 mars 1945, la Royal Air Force bombarde le Bezuidenhout. La cible était une installation militaire mais une « erreur de navigation », fait que les bombes tombent alors sur des zones fortement peuplées, tuant plus de 500 personnes. Les cicatrices de ces bombardements sont encore visibles aujourd’hui. La ville accueille en 1948 le Congrès de La Haye, ou « Congrès de l’Europe »
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qui donne l’impulsion du processus d’unification européenne. En 1958, La Haye est récompensée du Prix de l’Europe, conjointement avec Vienne. Après la guerre, La Haye fut l’un des plus grands chantiers d’Europe, la ville s’est ensuite étendue fortement vers le sudouest pour atteindre une pointe de 550 000 habitants vers 1970. Dans les années 1970 et 1980, les classes moyennes ont déménagé vers les banlieues de la ville comme Voorburg, Leidschendam, Rijswijk et surtout Zoetermeer. Cette migration répond à un schéma classique du centre urbain pauvre et des banlieues aisées, cette tendance s’est actuellement renversée avec un centre aux loyers excessifs, consacré aux bureaux et aux commerces. Dans cette seconde partie de siècle, La Haye confirme son statut de grand centre administratif. Elle est donc une ville au cœur de l’appareil politique, administratif, scientifique et s’inscrit dans une dynamique résolument tournée vers l’avenir et la construction. C’est dans ce contexte que Thomas Castro et Jeroen Barendse fonde le studio LUST en 1996.
LA GUERRE DES PAYS-BAS La guerre de Quatre-Vingts Ans, également appelée révolte des Pays-Bas ou encore révolte des gueux, est le soulèvement armé mené de 1568 (bataille de Heiligerlee) à 1648 (traité de Westphalie), sauf pendant une trêve de 12 ans de 1609 à 1621, contre la monarchie espagnole par les provinces s'étendant aujourd'hui sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France. Au terme de ce soulèvement, les sept provinces septentrionales gagnèrent leur indépendance sous le nom de ProvincesUnies, indépendance efficiente en 1581 par l’Acte de La Haye et reconnue par l’Espagne par un traité signé en 1648 en marge des traités de Westphalie.
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Studio LUST, octobre 2013.
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Thomas Castro et Jeroen Barendse se rencontrent pendant leurs études à l'Académie des Arts d’Arnhem. Ils se diplôment en 1995 et, en 1996, fondent le studio LUST. Dimitri Nieuwenhuizen rejoint le studio en 1999. En 2000, LUST emménage dans la maison historique du peintre néerlandais Paulus Potter le long des canaux de la Dunne Bierkade au cœur de la ville.
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LE CRÉATEUR EN TANT QUE CHERCHEUR À partir de leur intérêt commun pour les nouvelles technologies, LUST met au point un langage graphique spécialisé dans la programmation et dans l’interactivité. Tout en laissant la place au hasard et à l’accident, ils hiérarchisent les flux d’informations sous forme de réseaux complexes. Cette volonté de détourner les nouvelles techniques dans leur travail de design pousse LUST à élaborer une approche globale et approfondie ; chacune de leur création émerge ainsi d’un concept déterminé après de méthodiques et scrupuleuses recherches. LUST réalise de cette façon des systèmes cartographiques pour des architectes, des villes et des ministères, mais aussi des projets interactifs complexes. LUST est également intéressé par l’exploration de nouvelles méthodes de design à la pointe de la technologie où l'information, l'architecture, le design urbain, les médias, et le design graphique se rencontrent et se chevauchent. Cette ligne directrice a généré l’émergence, en 2010, d'un atelier / laboratoire des nouveaux médias et des technologies appelés LUSTlab. Le laboratoire permet d’explorer, entre autre, les possibilités de déplacement typographique et de communication interactive. Jeroen Barendse, Thomas Castro et Dimitri Nieuwenhuizen se considèrent comme des chercheurs de forme et de technique. Ils travaillent régulièrement en collaboration avec des scientifiques d'autres disciplines à de nouvelles formes de transfert de l'information. Ils sont actuellement engagés sur un axe de recherche : Le créateur en tant que chercheur, avec leur contemporain Karel Martens et Jonathan Puckey. Les graphistes agissent au-delà des limites de l'impression et travaille à la fois dans l'espace et dans les nouveaux médias. Leur recherche est personnelle et individuelle, mais est plus souvent le résultat de la collaboration via des réseaux ou des collectifs de designer graphique ou d'autres disciplines.
Le travail de LUST se déploie sous un large éventail de médias : du design éditorial imprimé ou numérique à la cartographie abstraite en passant par la visualisation de données, des installations interactives urbaines et du design graphique en relation étroite avec l'architecture. Le studio se voit régulièrement attribuer des commandes de musées et de prestigieuses institutions, comme The Mondriaan Foundation. Ils conçoivent, depuis 2004, l’identité graphique de Pages Magazine, une revue bilingue (persan / anglais) qui s’attache à croiser les regards d’auteurs iraniens et internationaux.
Trophé de chasse de Paulus Potter, Studio LUST, octobre 2013.
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Portrait de Paulus Potter, Bartholomeus van der Helst, 1654.
La maison possède une atmosphère feutrée. Les boiseries, bas reliefs, peintures murales et papier d’époque posent le décor. Le couloir du premier étage propose une surprenante collection de cornes rivées aux murs, à côte d’anciennes gravures et de mappe monde. Les vitres sont grandes pour laisser entrer le peu de lumière. Dehors un jardinet, en face une maison avec une tête de cerf accroché sous le toit. Quelques détails nous ramènent à l’actualité du lieu : la non exhaustive mais certes bien fournis collection d’antique macintosh, le babyfoot, les écrans à profusion et des livres de design graphique et d’architecture dans tous les coins.
LA MAISON DE PAULUS POTTER Paulus Potter etait un peintre animalier néerlandais (1625-1654) il se concentra quasi exclusivement sur les sujets bovins et atteignit une perfection dans leur représentation. On peut estimer que cette concentration sur un sujet unique, malgré quelques écarts vers les chevaux ou les chiens, a constitué une démarche qui anonce un prélude à l’abstraction. Dans cette perspective, Paulus Potter est un maître dont les répercussions résonnent encore dans l’art contemporain. Ses plus grandes œuvres sont visibles au Rijksmuseum d’Amsterdam. On en trouve également à Paris (Musée du Louvre) et à Londres (Wallace collection).
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L’ÉQUIPE
Poste de travail de Robin
Le «musée», studio LUST, octobre 2013.
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Poste de travail de Jeroen
Poste de travail de Kaya
Le studio puise également son originalité dans la diversité et la mixité de son équipe. Le paysage humain est extrêmement varié : Grecque, Américain, Ecossaise, Allemand, Polonaise, Australienne et bien sûr Néerlandais travaillent ensemble et combinent leurs compétences de designer graphique, de mathématicien, d’anthropologue, de développeur et de designer interactif. Une bonne partie de l’équipe est composée d’anciens élèves de l’académie de Arnhem ou de stagiaires promus. La gestion du travail peut être déstabilisante au début. Les projets arrivent et les personnes se proposent en fonction de leur planning et de leur désires. Quand une personne est en charge d’un projet elle l’est entièrement, du début à la fin. Les rapports de hiérarchie ne sont pas rigides, les associés sont toujours à l’écoute de leur équipe et les soutiennent si l’idée leur paraît bonne. Bien sûr, la collaboration est encouragée, mais la personne qui choisi son projet est celui en charge, et d’une certaine façon il est seul. Ce système peut se révélé extrêmement gratifiant et stimulant bien qu’il possède également certaines failles tant au niveau de l’organisation que de la communication.
Poste de travail de Thomas
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Jeroen Barendse est né en 1973 à Poeldijk, Pays-Bas. Il a d’abord voulu devenir un artiste plasticien, mais est finalement entré à l’Académie des Arts de Utrecht en design graphique. Après deux ans, il poursuit ses études à l’Académie des Arts d’Arnhem. Là, il découvre l’amplitude de la diversité du design graphique. En 1994, il a fait son stage avec le designer Lex Reitsma (Haarlem), et après avoir obtenu son diplôme en 1995, il travaille comme pigiste pour Roelof Mulder (Arnhem) d’août 1995 à juin 1996. En 19981999, il est impliqué dans le Werkplaats Typografie (Arnhem), un programme de master en design graphique et lieu de rencontre pour les graphistes en matière de recherche et de dialogue. Il enseigne actuellement le design graphique à l’Académie des Arts d’Arnhem. Jeroen est un des membres fondateurs de LUST. Thomas Castro est né en 1967 à Quezon City, aux Philippines et a émigré à Plaisance (Orange County), Californie en 1975. Il a fréquenté l’Université de Californie, Irvine de 1987 à 1990 en tant qu’étudiant en psychologie, et a lentement dérivé vers les Beaux-Arts. Pendant ces études, Thomas a découvert le design graphique néerlandais de la fin des années 80 et a été immédiatement séduit. Il était, à ce moment-là, dans l’expérimentation et cherchait à mélanger la typographie et son expression artistique propre. En 1991, il décide de poursuivre ses études en Hollande et bascule sur le design graphique. Après deux ans à l’Académie des Arts de Utrecht, il est transféré à l’Académie des Arts d’Arnhem où il sort diplômé en 1995. Après ses études, il travaille pendant 1 an dans le studio de design Barlock, basée à La Haye, avant de créer LUST avec Jeroen Barendse, rencontré à l’académie de Arnhem. Thomas enseigne le design graphique et la typographie à l’Académie des Arts de Arnhem et est un membre de la commission de la Fondation pour les arts visuels, le design et l’architecture (aux Pays-Bas appelée Fonds BKVB), organisme national chargé de donner des subventions aux artistes visuels, aux designer et aux architectes.
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Dimitri Nieuwenhuizen est né en 1971 à Bergen op Zoom, aux Pays-Bas. Il navigue à travers des études d’histoire de l’art, de philosophie, et deux ans de design industriel à l’Université de Technologie de Delft avant de se retrouver à la Design Academy d’Eindhoven. En 1997, il est diplômé cum laude et a reçu le Prix Wolkenkrabber pour son projet conceptuel de fin d’études sur les 5 sens. En 1996, il a démarre le studio ZOAB dont les travaux portent sur la vidéo, cd-rom, et sites Web. Dimitri rejoint LUST quand ZOAB ferme ses portes en 1999. Il enseigne de design Interactif Media à l’Académie des Arts, Utrecht.
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LES FONDATEURS DE LUST
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URBAN SENSING
Illustration issue de la representation des zones de tweet par langues, détail
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Détail d’une maquette représentant la moyenne de la quantité et de la diréction des tweet par zone de 800 m2, Milan, pause déjeuner.
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UrbanSensing est un projet financé par l’Union européenne (dans le cadre du programme-cadre FP7) et qui se déploie sur deux ans. Il est mené en collaboration par six partenaires européens, qui contribuent à différentes phases du projet en fonction de leurs compétences spécifiques. Le consortium comprend trois PME : Accurat en Italie, LUST aux Pays-Bas, Mobivery en Espagne ainsi que trois acteurs de la recherche : T-Connect en Italie, IT4All en France et l’Université technique de Kosice en Slovaquie.
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LES BIG DATA ET L’ESPACE URBAIN La planification et l’organisation de l’espace urbain sont basées sur la connaissance de la ville. Avec la croissance pressante des centres urbains et les fluctuations rapides des pratiques de la ville, il est de plus en plus difficile, pour les organes d’états et les entreprises de reconnaître les besoins des habitants. Nous assistons à l’émergence d’un surplus d’informations générées par les individus, les infrastructures et le monde naturel qui promet de changer radicalement nos villes. Le défi est de transformer l’information en connaissances. Les indicateurs urbains engendrés par ces données sont une tentative nécessaire pour les rendre à la fois utiles et opérationnelles pour les administrateurs, les praticiens et les citoyens. L’étude et l’évaluation des informations générées mettent en évidence l’apparition de modèles de comportements urbains qui influent à leur tour sur les façons dont les gens vivent la ville. Ces modèles montrent comment les changements affectent les capacités opérationnelles de nos villes et donc notre planification, notre conception de l’espace urbain ainsi que le développement des règles de gouvernance. En gros l’analyse et la communication des datas transforment nos villes. Les avantages et les défis que l’utilisation de ces données peuvent apporter à la société sont de plus en plus évidente : les gouvernements locaux et nationaux se tournent vers l’ouverture des données pour réduire leurs coûts, accroître la transparence et l’efficacité, et répondre aux besoins des citoyens. Bien sûr certain pays sont plus ou moins engagé sur ce terrain.
Ci-contre Réaction de surprise des tweets liée à un événement advenu une semaine auparavant, maquette. Les initiales représentent la langue d’expression du tweet et la couleur indique le sentiment de surprise. Le fait que le cercle soit vide ou plein signifie un retour positif ou négatif lié à l’évènement et finalement la transparence indique le moment d’expression sur la semaine : plus le cercle est transparent plus le temps d’émission du tweet date.
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URBANSENSING UrbanSensing vise la création d’une plateforme qui permettra d’analyser les perceptions des utilisateurs liés à des zones géographiques spécifiques et de comprendre comment la population réagit aux nouvelles politiques urbaines au sein de mécanismes participatifs. Le projet prévoit d’utiliser le potentiel de géolocalisation des nouveaux médias comme une source de données en temps réel pour cartographier et observer les dynamiques urbaines. L’idée centrale est de faire émerger des systèmes et des schémas afin de pouvoir utiliser et planifier la ville plus en accord avec les besoins et les désirs des habitants. La plate-forme donnera également un aperçu de l’absence de certaines structures offertes par les institutions et les administrations de la ville afin de proposer des interventions. UrbanSensing pourra également aider à comprendre comment des groupes spécifiques d’usagers utilisent les espaces publics et, par exemple, identifier les emplacements appropriés pour concevoir certaines interventions.
Selon le rapport Nielsen Social Media 2012, dans la dernière année, l’utilisation d’Internet via le web mobile et les applications mobiles ont augmenté de 82% et 85%. Les gens passent plus de temps à utiliser les réseaux sociaux que toute autre catégorie de service (20% de leur temps sur PC et 30% de leur temps mobile) ; Twitter, Facebook, Foursquare et Google sont les quatre premières applications mobiles (par nombre d’utilisateurs) aux États-Unis.
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LA QUESTION DE LA VIE PRIVEE La plate-forme ne pourra stocker et utiliser que les données disponibles publiquement, téléchargés à partir des API disponibles publiquement ou par des référentiels d’open data. Il est envisagé de rendre anonyme les données des réseaux sociaux : chaque chaîne d’identification (comme les chaînes d’identification fournies par Facebook et Twitter) pourraient être traitées avant d’être enregistré dans le système. Une politique d’anonymisation permettrait au système de maintenir la possibilité d’analyser correctement et de regrouper des données individuelles tout en évitant d’être en mesure de cartographier les informations vers les utilisateurs de réseaux sociaux (grâce à la unidirectionnalité de l’algorithme qui rendrait impossible la transformation d’un ID de système en un ID de réseau social).
Recherche sur un autre système de visualisation des zones de langage.
Ci-contre Maquette de visualisation des zones de tweet par langage dans la ville de Milan. Vert pour l’Italien, bleu pour l’Anglais, orange pour l’Espagnol et violet pour le Néerlandais.
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LUST ET URBANSENSING Pour LUST la valeur ajoutée du projet vient de la combinaison des flux de données dans un seul système. La multiplication de ces flux permet toutes sortes de demandes imprévues. Le studio voit le projet comme un processus itératif qui doit être ajusté au fil du temps. Cela signifie qu’ils ne listent pas leur principaux objectifs mais qu’ils sont ouverts à s’adapter en fonction de ce qui sort du système dans le but de maximiser les résultats. LUST veut acquérir une plate-forme flexible et modulaire pour trouver des solutions ascendantes dans la planification urbaine associée à l’interaction sociale, mais aussi dans d’autres domaines tels que la conception de services en fonction des besoins de la population. Son objectif est de découvrir la relation entre les personnes, les espaces urbains et les technologies nouvelles. Mais aussi d’identifier les problèmes d’infrastructure et les potentialités aussi bien que les comportements urbains émergents et enfin, comprendre comment les citoyens réagissent à des projets spécifiques.
Une approche dite ascendante, ou bottom-up (« de bas en haut » en anglais), se caractérise par une suite de processus qui apportent chacun une partie fondamentale de l’édifice qu’elle cherche à produire, à partir d’éléments de base. Dans le cadre de la recherche, l’approche bottom-up tente de faire émerger des théories de la pratique.
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LE WHAT ET LE HOW En Octobre 2013, le projet est exactement à la moitié de ses deux ans de recherches. Toute la partie théorique et la mise en place des processus administratifs et légaux viennent d’être achevés. J’inaugure donc l’ouverture des recherches formelles. Pour cela il me faut identifier ce qui sera visualisé et comment faire fonctionner ces formes entre elles. L’objectif est de créer des visuels simples et efficaces pour permettre la combinaison de plusieurs données entre elles. Il est également nécessaire de penser le dispositif sur du long terme et donc de viser des formes épurées afin d’éviter qu’elles ne soient trop rapidement datées. Je décide de créer un scénario fictif afin de poser un cadre : dans une capitale européenne (ici ce sera Milan) ce déroule un événement culturel, il peut également s’agir d’un événement passé ou à venir. Dans ce cadre, la plate-forme Urbansensign nous visualise les tweets des personnes qui participent à cet événement.
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Ci-contre et ci-dessous Recherche de système dynamique de visualisation des émotions.
Surprise : Large pulsation externe
Colère : tremblement
Joie : simple pulsation pleine
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Tristesse : pulsation interne
Amour : pulsations regulières
Peur : vibration et deformation
URBANSENSING DOIT ÊTRE EN CAPACITÉ DE VISUALISER : Le sentiment et l’émotion peuvent cohabiter dans le même tweet. On peut effectivement voir un bon spectacle et être tout de même triste.
Les langues suivantes : anglais, espagnol, italien, néerlandais. Le sentiment exprimé par le tweet : le feed back positif ou négatif sur l’événement en question. Les émotions : plus subjectif que le sentiment, l’émotion défini un état d’esprit. Le contenu du tweet : ce que les gens disent. Les déplacements des tweets. La contextualisation du tweet : quand les gens utilisent des abréviations, des références ou des liens vers des évènements ou articles extérieur au topic abordé, la machine doit être capable de re-contextualisé et nous visualiser ce contexte. Des visualisations basées sur le temps : la plateforme ne se contente pas de stocker l’information, mais elle doit déterminer le moment où elle a été donnée. De cette façon le temps et le lieu sont reliés.
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EXPOS /// MUSテ右S
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EXPOSITIONS
Éxpositions et musées
DE HALLE
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HET PALEIS
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GEM MUSEUM
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GEMEENTE MUSEUM
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RIJKSMUSEUM
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STEDELIJK MUSEUM
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MUSÉES
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The Devil’s Gate, Mark Bain (Seattle, 1966).
DREAD MUSÉE DE HALLEN
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Éxpositions et musées
L’ÉXPOSITION DREAD- Fear in the age of technological acceleration L’exposition d’artistes internationaux DREAD- Fear in the age of technological acceleration a été organisée par Juha van't Zelfde, vainqueur de la subvention De Hallen Haarlem Young Curators’ Grant 2013. DREAD montre des œuvres dans divers médias qui, de diverses manières, représentent la peur de l'avenir. Au cours des Jeux olympiques 2012 de Londres des millions de gens ont partagé leur joie et leur excitation sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Weibo et Twitter. Lorsque récemment deux bombes ont explosé à l'arrivée du Marathon de Boston, ces mêmes personnes allaient immédiatement en ligne pour partager leur peur et l'horreur de ces attaques. Ces technologies de communication instantanée et la diffusion de l'information qu’elles engendrent à l’échelle mondiale jouent un rôle majeur dans la création et l'accélération des émotions. La peur après une attaque à Boston peut maintenant être ressentie simultanément en Angleterre et en Tchétchénie. Les phénomènes d’accélération et immédiateté, qui ont été énoncé et défini par les philosophes comme Paul Virilio et Peter Sloterdijk pendant la guerre du Golfe et les évènements du 9 / 11, sont sujet à de nouvelles analyses à l’époque des médias sociaux en temps réel. Dread (littéralement : être angoissé pour) est le sentiment inquiétant dans notre corps qui nous avertit des dangers possibles.
Dead Language Poetry, Espen Sommer Eide, Oslo, 1972.
Selon le philosophe danois Søren Kierkegaard dread n'est pas tellement une peur de l'ici et maintenant, mais plus une peur de l'avenir. Sigmund Freud suggère que dread nous rend prêt face aux dangers. L’exposition DREAD explore la manière dont les artistes s'emparent de cette attente inquiétante de l'avenir comme d’une source productive pour leur travail. Dans la conviction que les artistes sont capables d'offrir de nouvelles perspectives sur les dangers de la technologie, l'exposition tente de comprendre le sens de la crainte dans l'art visuel contemporain. Elle nous permet une réconciliation avec nos peurs. D'autre part l’expérience de l’effroi, peut être lié à celle du sublime comme le suggère l'auteur de science-fiction britannique China Miéville. Pour certains artistes relier la crainte et l’expérience esthétique peut être un objectif en soi. L'exposition retrace ce domaine particulier de tension et aborde des thèmes tels que la surveillance, la vie privée et les drones de guerre. Artistes exposés : Constant, Thomas Hirschhorn, Alicia Framis, Laurent Grasso, Roger Hiorns, Micol Assaël, Berend Strik, Carl Michael von Hausswolff, Sarah van Sonsbeeck, James Bridle, Gert Jan Kocken, James Beckett, Kianoosh Motallebi, Mark Bain et Jonas Lund. L'exposition a été accompagnée d'une publication internationale par Valiz Publishers, Amsterdam (http://www.valiz.nl/en/Dread)
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LE MUSÉE De Hallen est le musée d'art moderne et contemporain de Haarlem. Trois fois par an le musée organise un ensemble d'expositions portant sur les développements actuels des arts visuels. Le musée offre une plate-forme pour les artistes nationaux et internationaux. L'accent est mis sur la photographie et l'art vidéo. La programmation contemporaine sert à attirer l'attention sur les nouveaux développements. La politique d'exposition est orientée à fournir des idées variées dans ces développements et dans l'art international actuel. Le musée De Hallen organise régulièrement des présentations solos d'artistes qui agitent la scène internationale qui n'ont souvent jamais été exposé aux Pays-Bas. De Hallen possède une collection d'art moderne et contemporain comprenant environ 10 000 œuvres. Sa politique de collection se concentre sur le travail des artistes qui scrutent et critique la société moderne. Dans ce cadre, il existe trois centres d’attention : le travail centré sur l'expérience humaine, celui qui examine de près la société, et enfin, le travail qui vise à fournir l’évasion d’une réalité parfois amère.
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Éxpositions et musées
UNTITLED /// ROGER HIORNS
Untitled, Roger Hiorns, Birminghal, 1975.
Au milieu du parcours d’exposition un gros tas de poussière d’une incroyable finesse, ombragé de noir à gris pâle. Il est réparti à travers le plancher, on voit des marques de balai, et quelques traces sur la bordure, des pieds et des doigts. C'est calme et beau, comme une carte en relief d'une région aride étendu sur le sol, couvert de ravins secs et de collines érodés. Cette poussière, il s'agit d’un moteur d'avion de tourisme atomisé. À première vue, on peut détecter un soupçon de suffisance dans la salle mais la connaissance du procédé change cette première perception. Rencontrer une machine dans cet état peut non seulement susciter des questions sur notre foi dans la technologie, mais aussi l'entropie de toutes choses, toute matière tourne finalement à la poussière.
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ESCHER AU HET PALEIS
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Éxpositions et musées
L’ÉXPOSITION Escher in Het Paleis est une exposition permanente consacrée à l’artiste de renommée mondiale MC. Escher (1898-1972). La collection se trouve dans l’ancien Palais d’hiver de la reine mère Emma des Pays-Bas. Il est le seul bâtiment public à La Haye où l’atmosphère royale d’origine ait été maintenue. Le musée présente la quasi-totalité des œuvres du célèbre artiste néerlandais. Le clou de la visite étant la fameuse gravure sur bois Métamorphose III présentée sous une fresque cylindrique de 7 mètres de long. L’art d’Escher insuffle un sentiment fascinant de confusion et d’émerveillement. Le point fort de son œuvre se base sur des illusions d’optiques et des jeux de perspective. L’exposition comprend des célèbres gravures impossibles comme Jour et Nuit, où le paysage néerlandais semble se transformer en une volée d’oiseaux, et monter et descendre qui dépeint des rangées de personne en perpétuelle monté et descente. Le palais abrite également une collection de premières œuvres de Escher, tel que de beaux paysages italiens ou encore des études de mosaïques maures dont il a pu s’inspirer par la suite dans la construction de ses travaux. Les photographies de la famille de Escher
Essaies de composition typographique, Escher.
dévoilent la partie privée du personnage, et les matrices de bois et de pierres lithographiques familiarise les visiteurs avec ses méthodes de travail. Le deuxième étage est consacré à des expériences interactives : Dans l’oeil d’Escher. Aux travers de mises en situation de certaine œuvre de l’artiste, le spectateur est mis à contribution afin de tester, à plus grande échelle, les illusions d’optique. Cette deuxième partie d’exposition présente différents thèmes qui ont fait partie intégrante du travail de l’artiste comme la réflexion et la perception de la perspective.
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À PROPOS DU PALAIS Emma, la première des quatre reines qui ont régné aux Pays-Bas sur un siècle, a utilisé ce palais comme résidence d’hiver de 1901 jusqu’à sa mort en 1934. Le palais a été officiellement utilisé par la famille royale jusqu’en 1990. Le bâtiment lui-même est vieux de plus de deux cents ans. Il est situé dans le cœur historique de La Haye, le long d’un des plus célèbre boulevards aux Pays-Bas : het Lange Voorhout, qui accueille un grand nombre d’événements culturels estivaux. En 1760, Pieter de Swarte conçu une maison sur le Lange Voorhout pour Anthony van Patras, maire de la ville de Sloten et représentant états généraux. La reine Emma a acheté le bâtiment en 1896 avec l’héritage de son frère le prince Hendrik, surnommé le marin. Elle l’avait en grande partie reconstruit avant de venir s’y installer, en 1901, après le mariage de la reine Wilhelmine. Une partie de sa rénovation a consisté en une nouvelle cage d’escalier jusqu’au premier étage avec un rail de cuivre qui devait être extrêmement poli chaque semaine pour une haute brillance. Sa Majesté a toujours été très précise à ce sujet. Le bel escalier semble monter au deuxième étage, mais c’est une illusion d’optique. Il atteint seulement le premier étage. La reine Emma a fait transformé le salon de jardin dans une salle de bal, le puits de lumière dans la salle est donné grâce à de beaux vitraux et des peintures ont été placés audessus des portes dans différentes chambres. Sa Majesté avait même l’eau chaude courante dans sa salle de bain, chose tout à fait moderne pour la fin du 19ème siècle.
Architecture impossible, Escher.
La reine utilisé le palais comme un palais d’hiver, en été elle est restée à Soestdijk. Le bâtiment était également le palais de travail pour les princesses Wilhelmina, Juliana et Beatrix. La reine Juliana a été l’initiatrice de la fameuse promenade en carrosse d’or du palais à l’ouverture des États généraux lors du Prinsjesdag. La célèbre ondulation de la main traditionnelle de la famille royale se faisait du petit balcon d’or à l’avant du bâtiment qui ne peut cependant, plus être utilisé. La reine Beatrix et le prince Claus ont travaillé dans ce bâtiment jusqu’à ce que le Palais de Noordeinde fût adapté comme un palais de travail. En 1991, la famille a vendu le bâtiment à l’autorité locale de La Haye à condition qu’il soit exclusivement utilisé à des fins culturelles. L’autorité locale de La Haye a donc créée un musée qui a tenu lieux à de nombreuses expositions sur des œuvres de Rodin, Frida Kahlo et de verre vénitien. L’exposition actuelle et permanente de M.C. Escher est installée dans le palais depuis Novembre 2002.
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Éxpositions et musées
Le carosse d’or et la reine Beatrix lors du Prinsjesdag.
LE PRINSJESDAG Le Prinsjesdag, littéralement Jour des (petits) Princes en néerlandais est un jour important dans la vie politique néerlandaise qui se célèbre annuellement le troisième mardi de septembre. Ce jour-là, les États généraux sont réunis devant le trône, d’où le souverain prononce le discours du trône (écrit par le ministre-président et son cabinet). Dans ce discours, le gouvernement annonce la politique pour l’année à venir. La Constitution néerlandaise indique aussi que c’est ce jour-là qu’est présenté le budget par le ministre des finances. Le Prinsjesdag est une journée très protocolaire. Dès le matin, les
rues de La Haye se préparent à recevoir le défilé royal. Le roi part du palais Noordeinde dans son carrosse doré et parcourt les rues de la ville jusqu’à la salle des chevaliers, où est prononcé le discours du trône. Le ministre des Finances marche à sa suite avec une valise en bois, sur laquelle est écrit Derde Dinsdag in September, ce qui veut dire troisième mardi de septembre. Cette valise renferme le budget que le ministre présentera à la seconde Chambre des États généraux. Ce budget est normalement tenu secret jusqu’au moment du discours, mais souvent il y a des fuites.
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Ces deux musées font partie du même bâtiment que le musée municipal, le Gemeentemuseum. Le musée d’art contemporain GEM et le musée de la photographie font découvrir au grand public les dernières tendances en matière d’art et de photographie, tant sur le plan national qu’international. Le GEM (de l’anglais gem qui signifie «joyau») est le musée dédié à l’art «actuel» sous toutes ses formes. On y trouve des installations vidéo, de la peinture et de la sculpture, du multimédia, du film, de l’art numérique, du design et de l’art performance. Il s’y donne aussi des conférences, des spectacles et des présentations.
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Installation autour des oeuvres de Escher, Het Paleis, Août 2013.
MUSÉE D'ART CONTEMPORAIN
Ci-dessus,The dancers, Pawel Althamer.
MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE
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PRESENTING THE VINCENT Le Prix Vincent est une prestigieuse récompense restitué lors de la biennal néerlandaise pour l’art contemporain européen. Il est d’une valeur de 50 000 €. La prochaine cérémonie de remise, à l’automne 2014, sera le premier à être organisé par le GEM. En prévision de cet événement, Presenting the Vincent est une fascinante rétrospective du travail des précédents lauréats du prix : les artites Eija-Liisa Ahtila, Pawel Althamer, Deimantus Narkevičius, Neo Rauch et Wilhelm Sasnal. La plupart des œuvres dans l’exposition proviennent de la Collection de Zajfen Monique. Eija-Liisa Ahtila (née en 1959) vit et travaille à Helsinki, elle a remporté le Prix Vincent en 2000. Elle nous propose une installation vidéo avec comme point de départ The Present. Ahtila a interviewé un certain nombre de femmes sur des périodes de troubles psychologiques qu’elles avaient vécu dans le passé. Elle a finalement choisi cinq de ces entretiens pour être présentés dans l’installation sur des écrans de télévision. En fin de compte, toutes les femmes se voient offrir la même conseil : Donnez-vous un cadeau, pardonnez-vous. Neo Rauch (né en 1960), lui, vient d’Allemagne et a remporté le prix en 2002. Il fait ses débuts à l’âge de 33 ans, quatre ans après la chute du mur de Berlin, et est devenu l’un des plus grands peintres de sa génération. Ses premiers travaux comprennent de fréquentes allusions à l’ex-RDA et la chute du Mur. Ses peintures récentes semblent dépeindre des mondes de rêve surréalistes : tableaux à grande échelle dans laquelle des silhouettes bourgeoises du 19ème siècle côtoient les soldats de la RDA. Les lauréats 2004 et 2006 du Prix viennent de la Pologne. L’œuvre de Pawel Althamer (né en 1967) est un mélange étrange et merveilleux de la sculpture traditionnelle et social. L’artiste réalise des installations et des sculptures dans lequel un message social est levé par une pointe d’humour. Ici, il propose une installation vidéo The Dancers. Les vidéos sont présentées sur des écrans plats suspendus en cercle, une fois à l’intérieure de ce cercle
vous voyez un groupe de personnes sans-abri qui se tiennent la main et qui dansent nue, en cercle, tout autour de vous, dans une pièce très éclairée. Sans leurs vêtements, ils ne sont pas identifiables en tant que gens de la rue et sont ainsi soulagés de la stigmatisation qui s’attache normalement à eux. L’installation est très immersive et provoque de réelles émotions. C’est indiscutablement une expérience. Wilhelm Sasnal (né en 1972) utilise le matériel existant tels que des photos de presse, bandes dessinées, ses propres photographies comme des points de départ pour ses peintures. Dans chacune de ses œuvres, il utilise différent style. Cette instabilité stylistique est devenu sa marque de fabrique ; virant entre réalisme et abstraction, il cherche l’inspiration aussi bien dans sa vie privée que dans les événements de l’histoire du monde. Banalités quotidiennes alternent avec de grands dessins. En 2008, le vainqueur était artiste lituanien Deimantus Narkevičius (né en 1964). Son travail consiste principalement en des films et des vidéos sur le pays de sa naissance et de son histoire politique. Lorsque l’État soviétique de la Lituanie est devenue indépendante en 1991, l’événement a engendré des visions utopiques de l’avenir social, artistique et culturel. Narkevičius résiste à de telles illusions et tourne son regard vers le passé communiste. Son film Énergie Lituanie (2000) est un compte de la construction d’une centrale électrique de la ville de Elektrėnai dans les années 50 et rend la relation intime entre le passé et le présent scandaleusement évidente.
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The Present,Eija-Liisa Ahtila.
Energie lithuanie, Deimantus Narkevičius.
Airplanes, Wilhelm Sasnal.
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MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE Le musée de la photographie, pour sa part, propose 6 expositions par an environ. Cellesci font droit à tous les courants de l’histoire de la photographie et offrent un aperçu des développements actuels. Il y en a pour tous les goûts : du noir et blanc et de la couleur, des reportages d’actualité et de la création autonome, des images d’ici et d’ailleurs. On peut ainsi y voir des œuvres de Desiree Dolron, Gregory Crewdson et Loretta Lux, mais aussi de la photographie classique comme celle d’Emmy Andriesse, Edward S. Curtis et Leonard Freed. Soucieux de promouvoir la photographie aux Pays-Bas, le musée a attaché son nom à la remise du prestigieux prix Zilveren Camera (l’appareil photo d’argent), qui récompense chaque année les meilleurs photographes de presse du pays. Il coopère étroitement avec le Prentenkabinet de la bibliothèque universitaire de Leyde. Rosa Kampinga, Koos Breukel, Bergen NH, 2010.
Exposition Me We, the circle of life, GEM museum, La Haye, Octobre 2013.
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ME WE, THE CIRCLE OF LIFE L’exposition Me We - The Circle of Life, propose une monstration du travail de Koos Breukel. Le début du titre Me We, vient d’une anecdote concernant Mohamed Ali lors de la visite d’une école primaire. Le boxer raconta aux enfants que lui-même n’avait pas pu aller à l’école et leur demanda d’être de bon élève, pour aider à construire un monde meilleur, après quoi on lui demanda un poème, et il chercha et déclara : « Me……We », ainsi énonça t’il probablement le plus court poème de l’histoire. Les panneaux n’expliquent pas plus en profondeur pourquoi Koos Breukel a choisi cette accroche mais une fois avoir parcouru la salle d’exposition, on peut le comprendre essaiment. Le photographe part de lui-même : son œil, son objectif, son intimité (puisque ses amis sont aussi ses modèles), pour aller vers nous : le spectateur. Il touche l’universel avec les thèmes abordés, de la naissance à la mort. Tout y est mélangé : hommes, femmes, transsexuels, enfants, vieillards, mourant, malades, convalescents, femmes enceinte, nouveaux nés, cadavres, chiens. Koos Breukel est parmi les plus connus photographes portraitistes hollandais. Il photographie tout le monde, aussi bien les écrivains, étudiants, politiciens, femmes de ménage que les délinquants ou les artistes. Cette année, il a créé le premier portrait photographique officiel du roi WillemAlexander et de la reine Máxima des Pays-Bas. Cette rétrospective comprend une sélection de portraits réalisés au cours de ces 30 dernières années, dont beaucoup n’ont jamais
été auparavant exposées au public, au total prés de 200 clichés sont réunis. Chaque aspect de la vie, de la naissance et de la joie, à la maladie et à la mort, est donnée avec une importance égale, ce qui donne à l’exposition une athmosphère d’album photos de famille universelle. Ici un cliché d’une femme nue, son enfant sur le ventre, elle vient d’accoucher, le cordon n’est pas coupé et le sang couvre l’enfant et les cuisses de la mère de tache sombres et brillantes, à côté, une autre photo : un vieil homme et son chien dans un salon, ils se regardent, tendrement ? Plus loin une femme, digne, couronné : la reine Máxima des PaysBas. Tout ce monde cohabite dans un fourbi de cadres des tailles extrêmement variés. De quoi vous donner la nausée tout en vous empêchant de fermer les yeux, le dégout et la fascination cohabitent. Koos Breukel (né à La Haye, 1962) est l’autre photographe portraitiste hollandais. Tout comme son collègue et ami Rineke Dijkstra, ses portraits ne sont jamais superficiels. Ce ne sont pas des images qui montrent sans pitié, mais plutôt des portraits qui rendent justice à l’individu, sans préjugés, avec ses traces laissées par la vie et, surtout, sa dignité personnelle. L’exposition est accompagnée par Me We, un livre de photo, contenant des essais de Erwin Mortier et Hedy van Erp.
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Faience de Delph, Gemeentemuseum.
GEMEENTE MUSEUM
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LE MUSÉE Le musée municipal a été construit par l’architecte hollandais H.P. Berlage en 1935, et doit sa réputation à sa collection du peintre Mondrian, la plus grande au monde dont sa dernière œuvre Victory Boogie Woogie. Le musée couvre plusieurs domaines, de l’art moderne aux instruments de musique en passant par la mode et le graphisme. Pour la collection d’art moderne on retrouve des œuvres d’artistes internationaux (Edgar Degas, Claude Monet, Pablo Picasso, Egon Schiele, Frank Stella et bien d’autres) et les artistes hollandais (Charlotte Dumas, Pyke Koch, Piet Mondriaan, Charley Toorop, Jan Toorop, Hans Wilschut et bien d’autres). Le musée possède également une collection de gravures du 19e et 20e siècle, des affiches et des dessins, contenant près de 50 000 articles. Pour les articles de mode, accessoires, bijoux, dessins et gravures nous retrouvons des éléments historiques ainsi que modernes avec des designers tels que Gabrielle Chanel, Frank Govers et Yoshiki Hishinuma.
Buffet, Gerrit Rietveld, 1919.
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WONDERKAMERS L’un des principaux objectifs du Gemeentemuseum est d’intéresser un plus large public à l’art moderne et contemporain classique. C’est pourquoi il a développé, il y a quelques années, les Wonderkamers. Ce service est spécialement conçu pour la tranche d’âge de 10 à 18 et est le seul de son genre dans un musée d’art à l’échelle mondiale. Wonderkamers commence par un film dans lequel le directeur, Benno Tempel, demande de l’aide pour organiser les œuvres dans le Magic Middle, un bâtiment unique abritant des miniatures d’œuvres de grands artistes hollandais et internationaux, tous issus de la collection de Ria & Lex Daniels. Les visiteurs sont ensuite envoyés, tablette électronique en main, à la découverte de treize zones d’affichage spectaculaires portant sur un large éventail de thèmes. Ils découvrent un univers dans lequel ils peuvent se transformer en modèles de haute couture ou apprendre à danser le Boogie Woogie par le grand Mondrian lui-même.
Wonderkamers, Gemeentemuseum, novembre 2013.
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Victory Boogie Woogie, Piet Mondrian, 1944.
Typography pour De Stijl : reçu, Theo Van Doesburg, 1922.
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Moulages de visages d’insulaires de Nias. Plâtre, réalisé par l’anthropologue néerlandais JP Kleiweg de Zwaan à partir de 1910.
RIJKSMUSEUM
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LE MUSÉE Le Rijksmuseum, ou musée d’État, est le musée d’Amsterdam consacré aux beaux-arts, à l’artisanat et à l’histoire, principalement des Pays-Bas. La collection nous propose plus de 8000 objets artistiques et historiques qui racontent 800 ans de l’histoire néerlandaise, de l’an 1200 jusqu’à nos jours. Il est le plus grand et le plus important musée de ce pays, avec un fonds estimé à environ un million de pièces. Il présente au public, à travers quelque deux cents salles d’expositions, notamment une vaste collection de peintures du siècle d’or néerlandais. C’est aussi au Rijksmuseum qu’est attaché le Rijksprentenkabinet (le Cabinet national des estampes). Le Rijksmuseum propose des collections spéciales : porcelaine, argenterie, bijoux, verre et céramique, en nombre impressionnant, et une superbe collection de maquettes de bateaux. On retrouve aussi une petite mais riche collection asiatique.
Le Rijksmuseum offre aux visiteurs un aperçu de l’art et de l’histoire de la fin du Moyen Age à nos jours. Peintures, images, objets historiques et arts appliqués sont affichés dans leur contexte, offrant une image complète de l’art et de la culture, avec une attention particulière pour les faits marquant de l’histoire des Pays-Bas. Bien sûr ces œuvres sont mises en perspective dans un contexte international. Les Néerlandais ont beaucoup voyagé aux cours des siècles pour explorer divers coins du globe, c’est aussi historiquement une terre d’accueil. Ainsi la mise en espace met l’accent sur la hollande comme carrefour culturel.
Études de façades pour appartements, Johan Niegeman et Mart Stam, 1945-1946.
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LE BÂTIMENT Le Rijksmuseum existe depuis plus de 125 ans. Le bâtiment actuel, conçu par l’architecte Pierre Cuypers, a été ouvert en 1885. À première vue, le bâtiment peut sembler impressionnant et sévère. Cependant, du centre du Museum plein, il ressemble plus à un château de conte ancien. En 2000, le gouvernement de l’époque a décidé de rénover complètement le musée. Après une longue période de préparation, le travail a finalement commencé en 2004. Le bâtiment principal a été refait en 2012, et ont suivi les travaux sur la préparation de l’ouverture. Avec sa totale restauration le musée a choisi une nouvelle devise une idée de la beauté, un sens du temps. Après dix ans de reconstruction, de rénovation et de restauration, le Rijksmuseum a ouvert à nouveau ses portes. Pour la première fois de son histoire, le musée a subi une transformation complète à la fois au niveau de sa construction, de la présentation et de sa collection.
Hall du Rijksmuseum
Les architectes avaient le défi suivant : dépouiller la construction de ses ajouts ultérieurs, s’assurer malgré cela d’un ensemble cohérent et en adéquation avec l’idée de Cuypers. C’est dans la bibliothèque, désormais accessible aux publique, que sa pâte a été la mieux conservée car la conception et les ornements d’origine ont été intégralement maintenus. Le Rijksmuseum abrite également la Teekenschool, centre de formation multidisciplinaire de dessin, créé en 1892. Le bâtiment restauré est en passe de devenir le plus grand centre d’éducation de musée aux Pays-Bas. Ses trois studios modernes abritent un large éventail d’activités, organisé sous le thème : apprendre à regarder par la pratique. La distance de marche à travers les 80 galeries du musée est un total d’environ 1,5 km. L’ensemble de la collection du Rijksmuseum, y compris les dessins, gravures et photos, se compose d’environ 1.000.000 articles. Avant les rénovations, près de 1.000.000 personnes ont visité le Rijksmuseum chaque année.
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Une des dix pleureurs de la tombe d’Isabella de Bourbon, attribué à Jan Borman II, bronze, 1475-1476.
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Vu sur Amsterdam d’une fenêtre de la nouvelle partie du Stedelijk Muse
STEDELIJK MUSEUM
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LE MUSÉE Le Stedelijk Museum d’Amsterdam est un musée international dédié à l’art et au design moderne et contemporain. La collection comprend l’art moderne et contemporain et le design du début du 20e siècle jusqu’au 21e siècle. Il dispose d’artistes tels que Vincent van Gogh, Wassily Kandinsky, Ernst Ludwig Kirchner, Marc Chagall, Henri Matisse, Jackson Pollock, Karel Appel, Andy Warhol, Willem de Kooning, Marlene Dumas, Lucio Fontana, et Gilbert & George. La collection du musée comprend près de 90 000 objets, recueillies depuis 1874. Elle représente pratiquement tous les mouvements importants dans l’art et le design du 20e et 21e siècles. Les noyaux importants portent sur De Stijl, le Bauhaus, le Pop Art et CoBrA et, plus récemment, le néo-impressionnisme. Le Stedelijk possède également une collection complète de dessins et de peintures de Kazimir Malevitch.
Composition 9b, Kasimir Malevich, crayon sur papier, 1916.
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LE BÂTIMENT À la fin du 19e siècle, trois grands bâtiments culturels ont surgi autour de Museumplein d’aujourd’hui qui était alors une prairie vide : le Rijksmuseum (1885), le Concertgebouw (1888) et le Stedelijk Museum (1895). AW Weissman, l’architecte de la ville d’Amsterdam, a conçu le Stedelijk. Avec son pignon et sa petite tour externe en briques rouges rythmés de bandeaux de pierre, il se réfère à l’architecture du 16ème siècle de la Renaissance hollandaise. Au fil des ans l’intérieur du bâtiment a été régulièrement modernisé et adapté aux exigences de l’époque. En 1938, Sandberg a littéralement blanchi à la salle à la chaux le grand hall, effaçant toutes traces du passé. SANDBERG
Après 1945, Sandberg a poursuivi sa modernisation. Dans les années 1950, apparaissent au sein du musée, l’auditorium (avec un café appelé le Bar Appel), le restaurant, la bibliothèque et la salle de lecture, la boutique du musée et le cabinet d’impression. Il y a eu non seulement des travaux de rénovation, mais aussi d’extensions. En 1954, la nouvelle aile, conçu par Sandberg, a surgi le long de la Van Baerlestraat. L’ouverture était son parti pris et les dernières traces du 19e siècle ont totalement disparu avec le remplacement de la lourde porte d’entrée par une entrée de verre. Dans la période 1945-1954, l’espace totale
du Musée s’est vue doublé de surface. Environ les trois quarts de la nouvelle construction étaient destinés à des bureaux, des studios de restauration et de photographie et des installations de stockage. Les galeries ont étaient également élargies de 4550 mètres carrés en 1945 et de 6090 mètres carrés en 1954. Le nombre annuel de visiteurs a également doublé au cours de cette période, passant de 100 000 à 200 000. Actuellement, le chiffre est d’environ 400 000. Plus d’un siècle après son ouverture, le bâtiment de Weissman offrait encore des galeries confortables avec un éclairage naturel splendide. Cependant, un entretien insuffisant et le manque de contrôle de la température ont rendu la construction totalement dépassée. Le bâtiment historique du Stedelijk est alors complètement rénové afin d’accueillir la première installation de la collection permanente d’art et de design moderne et contemporain du musée. Simultanément, un nouveau bâtiment audacieusement contemporain est conçu par bureau néerlandais Benthem Crouwel Architects pour abriter des expositions temporaires. La nouvelle structure de 10.000 mètres carrés réoriente l’ensemble du Musée afin de faire face à la grande pelouse du Museumplein et permet, pour la première fois, la connexion avec ses voisins, le Rijksmuseum, le Musée Van Gogh et le Concertgebouw.
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SANDBERG Willem Sandberg (1897-1984) était un typographe néerlandais, conservateur de musée. Il a travaillé en tant que graphiste utilisant ses compétences d’impression et le système d’isotype de Neurath. En 1928, il a commencé une longue relation avec le Stedelijk Museum en 1932 et est devenu membre de VANK, la Société néerlandaise des Arts et Métiers. Très vite, il rejoint le comité qui a déterminé les expositions du musée. De 1937 à 1941, il était le conservateur du musée d’art moderne. Après la Seconde Guerre mondiale, il est devenu le directeur du Stedelijk Museum jusqu’à sa retraite en 1962.
Nouvelle identité visuelle du Stedelijk Museum conçu par Mevis et Van Deursen
The Beanery, Edward Kienholz, collage en trois dimension, 1965.
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TYPE DYNAMICS TYPE / DYNAMICS : JURRIAAN SCHROFER / LUST
Le Stedelijk Museum propose du 8 Nov 2013 au 4 Mar 2014 une exposition inspirée par la publication de la thèse de doctorat de Frederike Huygen sur le designer graphique, directeur artistique, professeur, administrateur des arts et artiste Jurriaan Schrofer. Le Musée a invité le studio LUST à prendre part à l’exposition en raison de leur aptitude multidisciplinaire et de leur pratique du design graphique incluant des medias non traditionnels. LUST, comme Schrofer, sont intéressés par la relation entre lettres et images, par les schémas et les structures typographiques et par l’interaction entre les mondes physiques et virtuels. On a demandé au studio LUST d’utiliser des médias de pointe pour créer une installation qui joue, réagit et dialogues avec les travaux de Schrofer. La dynamique visuelle de l’art typographique de Schrofer suggère que ses dessins ont été créés par l’ordinateur, mais ils sont antérieurs à l’ère numérique. Pour LUST, cependant, l’ordinateur est un outil central qui influe sur leur design. Ils se nourrissent de l’exploration des possibilités
Projection Type Dynamics proposée par LUST, novembre 2013.
de design que génèrent les nouveaux médias et technologies.Les dessins de Schrofer ont tous étaient réalisé à la main et les possibilités infinies proposer par l’ordinateur étaient difficilement imaginable à l’époque, c’est pourquoi la confrontation des deux médias est intéressante. Une partie de la très vaste quantité d’archives des travaux de Schofer est dévoilée lors de l’exposition. En parallèle le studio LUST propose une série d’installation numérique sur le thème du travail du designer hollandais. Une façon de le faire vivre dans notre présent. L’exposition se déploie dans deux salles. La première permet une immersion dans le monde visuel du designer : les murs sont recouverts de papier peint Schrofer, conçu sur la base de son travail. L’espace est habillé de vitrines présentant des objets graphiques et d’écrans interactifs nous permettant une ouverture plus en profondeur sur l’étendu et la richesse de ses travaux. La deuxième salle, totalement épurée, nous plonge dans une projection interactive à 360°. Ici on joue avec les mots, le corps et directement relié au formes grâce à une installation de kinect.
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Edwin prépare la projection
Installation de l’exposition avec Thomas, Jackob et Dimitri.
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JURRIAAN SCHROFER Jurriaan Schrofer (1926-1990) était un designer graphique, pionnier dans le domaine du design de livre. Malgré une longue et prolifique carrière qui eu comme résultat une vaste gamme de documents imprimés pour des clients aussi importants que la Poste néerlandaise, Telephone & Telegraph services, le magazine du Forum et les éditions scientifiques Mouton, le nom Jurriaan Schrofer n’est pas particulièrement bien connu en dehors d’un petit cercle international d’afficiadios de typographie. Schrofer cultivait une approche farouchement idéaliste du design. Beaucoup de ses dessins sont à couper le souffle, tant dans l’exécution formelle que dans la rigueur intellectuelle. Schrofer détestait le dogmatisme. Il préférait développer son penchant pour le bricolage expérimental qui lui permettait de questionnait sans cesse le design graphique orthodoxe.
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Exercices pour alphabet pour passeport.
Alphabet pour passeport.
Informé par les possibilités graphiques de l’Op Art, beaucoup de ses expériences typographiques anticipent étrangement les constructions des font numériques actuelles. Avec leurs aspects soigneusement construites, les polices de caractères dessinées par Schrofer donne une sensation de production numérique bien que chacune était dessiné à la main ou bien découper à partir de Mecanorma ou de planche de lettre transfert. Schrofer prenait alors ces expériences et les superposait dans des arrangements complexes en utilisant des techniques couramment associés au travail de chambre noire en photographie. Lors de ces expérimentations la précision mathématique a été atténuée par l’utilisation inventive de couleur, rendant l’ensemble joyeux et ludique. Les polices de caractère se déforment ainsi jusqu’à la limite de la lisibilité, les
mots s’étirent, tournent en boucle ou se transforment à volonté créant ainsi un langage typographique nouveau et hypnotique. La quête de typographie dynamique est un fil conducteur de son œuvre. Intrigué, dans les années cinquante, par les effets spatiaux il a ensuite poursuivi ses expériences avec la typographie dynamique. À partir des années soixante, grâce au traitement photographique des mots et des images, il étudie les possibilités visuelles de caractères et de motifs. Son travail explore la relation entre l’espace bidimensionnel et tridimensionnel. Schrofer fait tout avec patience, à la main sur la base de dessins et de calculs.
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EXPOSITION TEMPORAIRE
Lawrence Weiner : Written on the wind 21 Sep 2013 - 5 Jan 2014 L’exposition présente une étude exhaustive des œuvres sur papier de Lawrence Weiner (né en 1942, Bronx, New York). Il s’agit de la première grande exposition consacrée aux œuvres sur papier de l’artiste. Le Stedelijk Museum a travaillé, ici, en co-production avec le Musée d’Art Contemporain de Barcelone (MACBA), où l’exposition a été présentée plus tôt dans le courant 2013. Le Stedelijk Museum est riche d’une longue relation avec l’artiste et son œuvre. Depuis 1970, Weiner vit et travail entre New York et Amsterdam. Son travail possède une bonne visibilité dans la collection du musée et a fait le sujet de nombreuses expositions au cours des années, à commencer par l’exposition Op Losse Schroeven en 1969. Written on the wind comprend une vaste collection de près de 300 dessins réalisés sur une période de cinq décennies. Le dessin sur papier représente une part importante du travail de l’artiste, pourtant peu connue. L’exposition incite le visiteur à voyager à travers la trajectoire remarquable de Lawrence Weiner : des dessins animés, des travaux officiels sur papier mais aussi des cahiers de
note, des dessins préparatoires, du matériel de travail et des croquis habituellement inapparent qui nous permettent d’appréhender son processus de travail. Beaucoup d’œuvres contiennent ses impressions et ses idées initiales qui sont souvent vus transformés en œuvres sculpturales utilisant la langue comme matériau de base. L’artiste utilise le dessin comme moyen de donner forme à une logique autrement inexplicable. Il travail sur l’espace de friction entre texte et gestuelle. Son travail est fait de déclarations, spécifiques ou générales, dont chacun peut faire acte de réappropriation. Sans se figer dans le temps ni dans le lieu, chaque manifestation et chaque point de réception de l’œuvre est différents, ainsi chaque personne est libre d’utiliser le travail à sa manière et trouve une relation unique à son contenu. Lawrence Weiner est l’un des personnages centraux associés à l’émergence et aux fondements de l’art conceptuel des années 60, il reste l’un des artistes actuel les plus importants. Dans les travaux de Weiner le langage est considéré comme un matériau sculptural, c’est à dire en 3 dimensions. Bien connu
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pour ses bout de texte et installations murales, son travail couvre pourtant un large éventail de formes, y compris les dessins, livres, films, vidéos, musique, affiches, éditions, et des projets publics. Weiner a souvent défini l’art comme la relation des êtres humains à des objets et des objets à des objets en relation avec les êtres humains. Une édition rétrospective de l’exposition a été publiée par le Musée d’Art Contemporain de Barcelone (MACBA) et Verlag der Buchhandlung Walther König. Le livre a été créé par l’artiste en collaboration avec le concepteur Filiep Tacq. Les textes de Gregor Stemmrich et Kathryn Chiong et l’épilogue de Bartomeu Marí et Soledad Gutiérrez sont consacrés à l’analyse de différents aspects des dessins de Weiner.
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Trois mois en Hollande
Trois mois en Hollande est composé en Atlas Grotesk et Atlas Typewriter. Réalisé par Laetitia Boiteau et imprimé à l’ÉSA Pyrénées, site de Pau, 2014.
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