LÆTITIA CORDIER 06.42.01.22.73 Mail : lesdixchats@gmail.com www.lesdixchats.fr
_Bio
_Depuis une dizaine d’années, je conçois, coordonne et réalise des actions artistiques, pédagogiques et culturelles, aux côtés des différents acteurs de la ville (politiques, sociaux, scolaires), afin de produire des dynamiques territoriales et d’accompagner les habitants dans une mutation ou une réappropriation de leur lieu de vie. _Diplômée en arts graphiques, je sais accompagner les projets en matière de communication opérationnelle (production d’affiches et communication sur les réseaux sociaux, production de vidéos) _ Je dispose d’une Formation professionnelle Avancée & Itinérante des Arts de la Rue (FAIAR) qui me permet de proposer des dispositifs de médiation et de participation aux habitants.
_J’ai intégré depuis 2014, le programme de formation en Life Art Process® qui intègre les arts visuels, les techniques performatives, les outils de communication et les outils pédagogiques, pour soutenir la création artistique, et encourager la créativité dans le domaine professionnel et social.
_Portfolio UNE ÉCRITURE POUR, À PARTIR DE, AVEC, ET DANS LA RUE Au centre, l’humain Graphiste de formation, je me suis peu à peu écartée de la communication commerciale pour m’intéresser à la mise en valeur d’une toute autre parole : celle de l’humain. C’est en donnant la parole aux autres que je trouve ma propre liberté d’expression. Le graphiste se sert du visuel pour transmettre un message et d’un support pour le diffuser. Dans les projets que je développe aujourd’hui, le support n’est pas l’affiche, la page de magazine, l’écran de télé, ni l’emballage, mais la peau d’un territoire habité. Je crée en fonction d’un lieu et de ses habitants. J’appose des signes dans l’espace public pour signifier des vies humaines et les transcender. J’utilise leurs paroles pour amener de la poésie dans leur quotidien. Je profite des accidents du réel pour nourrir ma création. L’humain est donc mon inspiration, mon stimulant et mon coéquipier sur un territoire où je m’immerge pour mieux en capter le flux, le patrimoine, la mémoire et l’histoire.
UNE ÉCRITURE CONTEXTUELLE
UNE ÉCRITURE MOBILE
LES ENJEUX
Il faut vivre les choses et ne pas chercher à programmer ou à mettre en place des objectifs. Il faut inventer de nouvelles formules de rencontre et de discussion et mélanger la recherche à l’action. C’est ce pourquoi j’ai conçu le Labomobile (une Estafette transformée en studio de graphisme) comme une Agora, un lieu de débat ouvert dans un espace public de plus en plus privatisé. J’ai souhaité en faire un espace de discussion, de réflexion et de création immédiates et in situ, et faire participer n’importe quel membre de la société dans cette réflexion-action, en particulier ceux dont la parole n’est jamais entendue.
Être nomade c’est à la fois se constituer un territoire et vouloir l’étendre. «Prendre la route n’est pas la fuir en avant mais réunifier un peu la dispersion et l’éclatement du monde.» Fred Kahn. Si j’ai conçu ce Laboratoire mobile c’est en effet pour pouvoir me déplacer à travers divers territoires et les mailler entre eux, croiser les points de vue. L’Estafette est un curseur dans le flux des circulations humaines. Le mouvement qu’elle permet est une source de création qui participe sur le plan sociétal à une reconfiguration des échanges. Alors que l’Estafette s’oppose au stable, à l’éternel, à l’identique, au constant, les territoires sur lesquels elle se pose sont habitées d’individualités et d’une identité ancrées sur ce sol. L’Estafette est donc le vent cyclique qui, tout en cherchant à valoriser ce patrimoine identitaire, vient en perturber la quotidienneté, soulever l’imaginaire et déplacer les pensées.
- Mettre un processus de travail à l’épreuve d’un contexte et de ses habitants. - Leur proposer une (re)lecture de leur quartier et une appropriation nouvelle des lieux / Leur faire regarder leur territoire, leurs trajets quotidiens et euxmême sous un nouvel angle / Ouvrir des correspondances entre les territoires extérieurs qu’ils traversent en aveugles et leurs territoires intimes qu’ils connaissent mal / Développer le regard critique des habitants d’un quartier sur leur espace de vie. - Mettre en réseaux les territoires et leurs structures locales / Créer de nouvelles formes relationnelles et d’assembler les morceaux éparses d’un espace urbain fragmenté / Croiser les points de vue. - Participer au développement culturel / Valoriser un patrimoine local / Participer à la création d’une identité, d’un sentiment d’appartenance.
Avoir son bureau de recherche et de création sur le site même de l’action offre la particularité d’être en interaction directe avec celui-ci et ses occupants. Cette nouvelle manière d’aborder un territoire est une expérience à partager collectivement, un chantier à ciel ouvert où artistes et habitants deviennent acteurs de leur ville.
TRANSLATION - Marseille-Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture Translater : v.t. Déplacement d’une figure dont toutes les parties gardent une direction constante. C’est aussi en ce terme qu’ILS définissent le mouvement des ponts mécanisés transportant la matière première. Qui sont-ILS ? Préparateurs de commandes, pontistes, caristes, chauffeurs, chef d’ateliers, standardiste… ils ont tous quelque chose à raconter sur leur métier, que cela soit à travers leurs mots ou la façon dont ils bougent dans le quotidien de leurs gestes au travail. Tout est partie d’une chorégraphie, restitution dansée de trois semaines d’immersion au sein de l’entreprise Descours & Cabaud, négoce d’acier situé dans les quartiers Nord de Marseille. Puis suivront 13 peintures murales monumentales et autant d’ateliers graphiques proposés aux employés de l’entreprise et qui s’inscriront dans le programme des Ateliers de L’Euroméditerranée, projet central de MarseilleProvence 2013, Capitale Européenne de la Culture. Pendant ces 3 années de résidence, les 13 murs en béton brut du parc acier ont servi de page blanche à une histoire où l’humain était au cœur. La technique utilisée, le blanc d’Espagne a su révéler la fragilité du geste et tracer la transparence de ces corps en mouvement en suggérant une part d’intime. (...)
Organisés à différents moments de l’année, des ateliers participatifs accompagnent la création des murs et ont pour vocation d’initier les employés à une pratique plastique autour de la construction ou la ‘customisation’ d’un objet ou matière trouvés sur place (T-shirts, étiquettes, acier, etc.). Cette série d’ateliers est l’occasion de faire percevoir aux employés de Descours & Cabaud une autre manière de s’approprier leur espace de travail en permettant à l’imaginaire de s’y introduire. Le second mur investit fut le premier à recevoir des mots. Un atelier clôtura sa réalisation en proposant aux employés de Descours & Cabaud de jouer avec leurs propres paroles pour recréer ensemble des phrases qui fêtaient l’année à venir. Ce jeu à taille humaine impliquait également le corps. Le support, une plaque acier tirée du parc et installée dans un endroit convivial, invitait à la participation de tous les employés qui composèrent ensuite leurs vœux sur des cartes vierges, à l’aide des mêmes mots transformés en tampons.
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SAINT-NAZAIRE TOU’TENDANCE - Saint-Nazaire 5 dates, 5 vitrines et 6 mois pour faire danser le centre-ville. « Saint-Nazaire Tou’tendanse », est avant tout une invitation à rythmer le centre-ville, que j’ai lancée avec l’aide de la ville et ses commerçants, à ses habitants, pour y retrouver le lien qui les unit à leur territoire et y poser un regard nouveau. C’est un événementiel qui a pour objectif de contribuer à la dynamisation du centre-ville de Saint-Nazaire en faisant des passants et des habitants, des acteurs à part entière d’une animation régulière qui transformera des cellules commerçantes vides en éléments d’attractivité de la ville. Pendant six mois, les habitants animeront donc ces vitrines grâce à leur énergie et celle des autres danseurs : Captures photographiques de gestes dans les rues commerçantes de SaintNazaire, créations de chorégraphies à partager ensemble, habillage graphique des vitrines commerciales closes à partir des mots et des silhouettes d’habitants, le centre-ville se transformera au gré des différentes étapes du projet, en laboratoire graphique et chorégraphique à ciel ouvert et participatif, proposant aux participants de danser et dessiner pour soi et pour le groupe. Pour qu’ils construisent à travers le mouvement de leurs corps et le croisement de leurs silhouettes, une relation avec les autres et avec le monde qui les entoure. Pour qu’ils se ré approprient le lieu où ils habitent par les sensations du corps, et qu’ils s’y reconnaissent une appartenance, en le teintant de leur histoire personnelle.
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DÉFRICHEZ-LÀ - Saint-Étienne /// Valorisation des habitants J’ai parallèlement mis en place plusieurs outils pour valoriser le travail des habitants et pour que cette place devienne la leur : - Création d’un petit « fanzine » retraçant l’histoire du chantier et distribué aux participants. - Marius, habitant du quartier fortement impliqué dans l’aménagement de cette place, fut même désigné ‘Chef de chantier’ par toute l’équipe et honoré d’un pochoir géant de son visage sur l’un des lits construits par les architectes. - Mise en place d’ateliers, comme celui réalisé avec les enfants des maisons de quartier du Soleil et du Crêt-de-roch : il consistait à utiliser le support t-shirt comme surface d’expression sur laquelle les enfants /// Signalétique étaient invités à imaginer et composer l’aménagement Tout d’abord un travail typographique sur les grilles du de la place à partir d’un kit pédagogique constitué de chantier a permis d’atténuer l’effet barrière qu’elles formes colorées auxquelles l’enfant attribuait librevéhiculent. Cette signalétique au « rubalise » invite les ment une fonction. passants et habitants du quartier à entrer sur le chantier tout en ajoutant une tonalité atypique à celui-ci. Télécharger le fanzine Interventions graphiques aux côtés du Collectif ETC dans le cadre du concours «Défrichez-là», organisé par l’Établissement Public d’Aménagement de Saint Etienne (EPASE). « Nous défendons deux axes de travail, que nous avons souhaité mettre en oeuvre dans le projet «Place au changement» : collaborer avec les habitants pour la réalisation de l’espace public, et utiliser le temps du chantier, de quatre semaines, pour échanger et impliquer la population dans la durée.» Collectif ETC. Mon travail avec le collectif a consisté en différentes interventions graphiques à l’intérieur et autour du chantier :
Lien du projet du collectif /// Mise en valeur du patrimoine Ensuite, nous avons décidé de redonner vie à deux édifices autour du chantier : - Un recueil de la parole habitante a tout d’abord donné naissance à un travail typographique sur un bâtiment jouxtant le site, ancien hôtel visible depuis le parvis de la gare. Outre la symbolique de ce paroles, cela donna une lisibilité supplémentaire au projet du collectif, le faisant déborder de sa parcelle par une mise en valeur du patrimoine bâti mais aussi social du quartier. - Des habitants se sont pris au jeu d’acteur en se mettant en scène aux fenêtres de l’hôtel, ce qui donna lieu dans un second temps, à un affichage en trompe-l’œil sur la façade du bâtiment. - Sur la façade du deuxième bâtiment que nous avons investi, une anamorphose visible d’un seul point situé sur la nouvelle place publique, et matérialisé par une chaise blanche, permet d’ouvrir la place à l’environnement proche.
LE LABO-MOBILE Camionnette transformée en laboratoire graphique ambulant : Équipée de mes machines de travail (imprimante-traceur, machine à découpe, presse à t-shirts, table de sérigraphie, vidéo-projecteur...) ce laboratoire mobile me permet de développer ma pratique de graphiste in situ, et en relation directe avec la population. Je crée en fonction du territoire et de ce que me racontent ses habitants. Je puise la matière humaine sur place que je cherche ensuite à mettre en valeur par le biais d’interventions graphiques participatives. Cette estafette fonctionne comme un dispositif de captation mobile. Totalement ouverte, elle offre un panorama à 360° sur la ville. Elle permet donc de réaliser des observations et immersions prolongées sur site (hot spot), des brainstormings mobiles, et facilite la rencontre avec les habitants. En raison de ces propriétés, ce labo-mobile offre aussi l’avantage de pouvoir se positionner au cœur des flux urbains (aux abords d’une avenue, au cœur d’une place, sur un pôle d’échange, au pied d’un quartier populaire…) pour faire laboratoire à l’échelle d’une ville. Équipé d’outils graphiques innovants, ce dispositif de captation est aussi adapté pour réaliser des observations lors d’un événement culturel, artistique,… Il est un formidable moyen de capter l’imaginaire de nos villes et de ses habitants. Enfin, ce labo-mobile est une manière de «mettre en récit les territoires urbains», de «scénariser des parcours urbains», de créer du lien entre des quartiers, d’être un facteur de rencontre… Dit autrement, cette Estafette est le mobile de mes échanges.
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Le site / support
Les outils de captation, de collecte, et d’écriture
Territoire, quartier
CORPS
Déplacement du corps humain à travers le corps urbain
TERRITOIRE
Labo mobile et ses outils
Accentuation du lien entre le territoire physique (paysage géographique) et non physique (mémoire, patrimoine...)
Mise en réseau des corps et des pensées
Des écrivains / protagonistes
Habitants,acteurs sociaux....
Le Labo mobile
Une narration
VILLE
MOBILITÉ
Affirmation de son identité propre pour mieux rentrer en dialogue avec celle des autres
IDENTITÉ
Rue Des Cités - Marseille, quatiers nord Parcours pédestre Points d’intérêt / intervention
CITÉ DES ARTS DE LA RUE
Zones de déambulation de l’Estafette
CITÉ DES AYGALADES
PARC DE L’OASIS
CITÉ DU CASTELLAS
La Rue Des Cités est une ligne tracée dans le temps et l’espace mais son appropriation est elle dispersée, tourbillonnaire, évolutive, non rectiligne, imparfaite, humaine... À bord d’une Estafette-laboratoire, j’ai circulé pendant plusieurs mois le long d’un parcours inventé qui traversait trois cités de la ville de Marseille, à la rencontre d’un territoire et de ses habitants, et afin d’y révéler un patrimoine humain. Ce parcours baptisé ‘Rue Des Cités’, représentait une chaîne dont chaque maillon était un territoire habité d’individualités. C’est en faisant participer ces individualités que j‘ai imaginé transformer cette trajectoire en espace de vie commun. Mon laboratoire de graphisme itinérant, fabriqué dans ce contexte, m’a servi à la fois moyen de circulation, de communication et de partage avec les gens du quartier. Il m’a permis de développer ma pratique de graphiste in situ et en relation directe avec la population, mettant mon savoir-faire graphique au service de leurs idées et envies, en vue de développer et mettre en valeur leur quartier. Mais aussi pour ouvrir les cités, mailler les territoires, faire circuler les corps et créer des rencontres...
Actions menées avec le collectif d’architectes ETC, le long de la Rue Des Cités Construction de chaises destinées à être disposées dans l’espace public pour être utilisées par tous.
Par groupe de deux personnes et encadrées par un membre du collectif, les passants étaient invités à se saisir d’une de ces planches et à suivre les différents établis que nous avions mis en place, correspondant à chacune des étapes du processus de fabrication, et formés de palettes et de guides.
L’étape suivante consistait à écrire, dans l’encart prévu sur une des tranche de la chaise, un message destiné aux futurs passants qui verraient ce mobilier disposé dans l’espace public. Une fois le texte signé, les personnes partaient avec leur chaise sous le bras pour aller la placer dans un lieu de leur choix : dans un parc, au pied d’un immeuble, sous un porche…
Enfin on immortalisait ce moment par une photographie du lieu, et on terminait enfin par la localisation sur la carte de la Rue des Cités le premier emplacement de cette «chaise postale » qui était vouée à être déplacée ou même à disparaître...
FENÊTRE SENSIBLE - Marseille, Palais du Pharo
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À l’occasion du Lift Expérience 2011 (cycle de conférence international explorant les implications sociales des nouvelles technologies) organisé au Palais du Pharo, à Marseille, chaque membre de l’auditoire était invité à se positionner sur le cercle placé au sol, dans le hall d’entrée du Palais. Face à une baie vitrée qui offrait une vue panoramique de Marseille, il me parlait de son quartier. Ses paroles étaient directement traitées dans le Laboratoire mobile et découpées au vinyle pour être collées sur la vitre, à l’endroit où le quartier apparaissait par transparence. Un paysage intime s’est ainsi dessiné progressivement pendant trois jours sur cette vitre, pour venir se superposer au paysage physique de Marseille, offrant ainsi une ‘réalité augmentée’ de la ville.
JAC’ADI - Saint-Étienne « Jacques a dit » ou par contraction « Jacadi », est un jeu de société et d’action qui implique des mouvements du corps. C’est ainsi que je me suis mise en mouvement pour aller à la rencontre des habitants du quartier Saint-Roch et orchestrer une démarche créative étroitement liée à l’espace urbain de ce quartier, à ses usages, identités ou perceptions : J’ai arpenté pendant une journée les trottoirs de la rue avec un caddie ‘tuné’ pour l’occasion et destiné à recueillir le témoignage et réveiller les souvenirs, au travers d’un portrait chinois du quartier. J’ai ensuite imprimé et jeté dans le chariot les mots collectés le 1er jour, qui ont servi au 2è jour, à élaborer des phrases avec les habitants : «Jacques a dit : piochez trois billets dans le caddie et laissez libre court à votre imagination.» Toutes les pensées ainsi formées ont été ensuite affichées pour tapisser de paroles la vitrine d’un commerce vacant de la rue. L’objectif de ma démarche répondait à l’invitation qui m’avait été lancée à l’origine par la ville de Saint-Etienne, à investir avec les habitants et commerçants, une vitrine de la rue Antoine Durafour afin de les accompagner dans la transformation du quartier. Mais il s’agissait avant tout pour moi de leur proposer un dispositif de médiation innovant et sensible, propre à ‘re-poétiser’ leur espace urbain.
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LA ZUP - Écouflant (Agglomération d’Angers)
LA TABLE Résidence artistique à Écouflant (agglomération d’Anger), autour d’un projet dont la démarche artistique intègrait la participation des habitants de la commune, dans le cadre de la 10ème édition du festival Aux Arts Etc, présenté en Juin 2012 : Un paysage offre une diversité de points de vue et d’intérêts autant géographiques qu’humains. Chaque habitant porte en lui une géographie personnelle de sa propre ville. Ou comment la communauté qui la constitue fait-elle cette ville ? Il s’agissait de réaliser pendant 6 mois, une observation sensible du territoire en prenant le paysage et de ses habitants à la fois comme sujet et support. L’idée de créer un observatoire, semblable à une table d’orientation émotionnelle, visait à inviter les festivaliers, pendant et au-delà des deux jours de festival, à lire son paysage géographique et intime. L’esthétique et le contenu graphique de cette table ont été réfléchis et définis avec les acteurs du territoires d’Écouflant en amont du festival, au cours d’ateliers graphiques mis en place en collaboration avec les partenaires locaux (écoles, associations, centres sociaux), et d’action spontanées dans la rue qui les interrogeaient sur leur rapport à leur environnement quotidien.
LA ZUP (Zone Utopique de Proximité) L’ÉCUFLANT Un soir, un commando de nuit parsème la ville d’Écouflant de slogans : on y apprend la prochaine construction d’une ZUP : Zone Utopique de Proximité. Des points rouges qui se répandent petit à petit à travers la ville interpellent passants, voisins et commerçants. Ils sont le prétexte pour aborder le quartier et ses habitants et forment le territoire d’un débat sur la ville. Ils serviront de première étape dans la rencontre avec le quartier ; une intervention sur son épiderme qui amènera ensuite à creuser la surface pour sonder le territoire physique et intime de ses habitants. C’est ainsi que le ‘signe du point de vue’ surgit petit à petit à différents endroits du paysage pour y ouvrir des brèches et inaugurer de nouveaux espaces de liberté et d’expression. En plantant des panneaux d’expression libre, en diffusant une monnaie alternative et des outils de communication participatifs, et en organisant des actions collaboratives à travers la ville, il s’agissait de créer des opportunités de rencontre sur le paysage géographique d’Écouflant et d’offrir à l’habitant la possibilité d’agir, de s’exprimer et donc de confronter son paysage intime à ce paysage physique. C’est ainsi qu’il prit petit à petit conscience de son environnement et du rôle qu’il y jouait.
Non transactionnelle et dédiée à l’échange, cette monnaie de proximité visait à favoriser la participation des habitants dans les différentes actions et à développer l’entraide, l’échange et le lien social. Les habitants la capitalisaient jusqu’au moment du festival pendant lequel ils pourvaient l’échanger contre des spectacles et des actes symboliques. Le premier Écuflant fut troqué un dimanche, lors d’une grande chaîne d’échange organisée sous forme de porte-à-porte à travers la ville, avec l’aide de Sarah Boris, graphiste en résidence à mes côtés : tout est parti d’un Écu qui fut d’abord échangé contre un briquet au café du coin, lui-même troqué par un voisin contre un jeu de cartes qui se retrouva ensuite entre les mains d’un autre habitant en échange d’un presse-papier, etc… à la manière d’un cadavre exquis.
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MIGRATIONS ÉCOUFLANTAISES - Écouflant (Agglomération d’Angers) Comment les habitants d’Écouflant (commune d’Angers) vivent-ils leur ville. Comment s’y déplacent-ils ? Quel en sont leurs usages ? Nous avons ensemble rendu compte d’un territoire existant, en tissant visuellement sa trame subjective, en superposition à sa trame objective (son plan administratif). Pour se faire, nous avons mis en commun les lignes de déplacements personnels, les trajets qui caractérisent chacun, et les points d’énergie de la ville, ce qui nous a amenés à révéler la couche invisible de ce territoire, sa circulation énergétique et sous-cutanée.
LE LANCÉ D’IDÉES - Écouflant (Agglomération d’Angers) L’entre-sort imaginé par l’artiste plasticien Vincent Laval que j’avais invité à travailler en résidence à mes côtés à Écouflant, proposait aux habitants d’inscrire dans un premier temps, sur des œufs de bonnes idées pour leur ville, avant de les lancer depuis un point de vue élevé de celle-ci. Par un procédé de tyrolienne, l’œuf venait s’écraser contre un mur. L’idée lancée devenait donc reçue… Recueillis dans un saladier, les œufs servirent ensuite à la confection d’une galette géante qui fut dégustée tous ensemble. Par ce geste, les habitants étaient invités à écouter les propositions de chacun et à modifier leur regard sur l’Autre pour dépasser frontières et idées reçues.
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FESTIVAL Aux Arts Etc. - Écouflant (Agglomération d’Angers) Réalisation de la scénographie finale pour le festival - Une table panoramique sensible support des paroles des habitants (jeu d’anagramme à partir des lettres d’Écouflant). - Un panneau d’affichage libre pour afficher les histoires des habitants en direct pendant les deux jours de festival, grâce au Labo mobile . - Des Palox servant à la fois de supports d’exposition de toute la matière visuelle collectée pendant 6 mois, et d’air de jeu pour les enfants. - Des panneaux de signalétique routière travestis en supports de paroles d’habitants.
DESTINATIONS 2030 - Saint-Nazaire Projet de concertation territoriale sur l’agglomération de Saint -Nazaire, aux côtés de Stéphane Juguet, anthropologue et sociologue. « Destinations 2030, c’est un voyage dans le temps où chacun est le bienvenu. Y participer, c’est apporter sa contribution pour construire l’agglomération de demain. » Pendant huit mois, tous les habitants de Saint-Nazaire Agglomération (la CARENE) étaient invités, sous diverses formes, à imaginer l’avenir du territoire, à exprimer leurs rêves et leurs idées. Jusqu’en juin 2012, un combi habillé aux couleurs de Destinations 2030 sillonnait les routes de l’agglomération, s’arrêtant périodiquement dans les communes et les quartiers pour recueillir leurs témoignages, leurs rêves et leurs idées.
Le site Internet Pour s’informer, contribuer, échanger, une première solution : le site internet. À la fois ludique et didactique, ce site présente la démarche dans le détail et fonctionne comme une tribune citoyenne.
Plaquette à télécharger www.destinations2030.org
www.blog.destinations2030.org
L’application Créa’carte Cette cartographie collaborative a permis aux habitants de localiser leurs idées sur le territoire de l’agglomération pour définir les tendances de demain.
DESTINATIONS 2030 / ID’ ÉCOLE - Saint-Nazaire
Un prototype graphique de piste de break dance, réalisé pendant deux jours dans le ‘cœur’ (foyer) du lycée Aristide Briand de Saint-Nazaire, à partir d’une collecte de paroles d’étudiants, dans le cadre de Destinations 2030, stratégie de concertation territoriale menée pendant un an à Saint-Nazaire, aux côtés de l’anthropologue Stéphane Juguet. Une idée qui a le mérite de faire bouger !
Le cœur donne le tempo ; La cité scolaire s’ouvre sur l’extérieur ; La ville devient un terrain de jeu.
SHAKESPEARE BUS TOUR - Londres ‘Re-contextualisation’ d’un sélection des sonnets de Shakespeare dans l’univers urbain de la métropole londonienne : ces citations ont été placées sur un espace encore inexploité, le toit des arrêts de bus le long de la ligne 344, dans le secteur du Globe Theater, ancien théâtre de Shakeaspeare. Durant leurs trajets quotidiens, les usagers des bus à double étage peuvent volontairement ou non découvrir ces sonnets anonymes, tels des messages universels. Il s’agit de transporter la poésie hors de son contexte originel et de l’ouvrir aux dimensions de la ville, en se servant de l’espace public comme support d’interaction avec les voyageurs. La poésie se déplace hors de son recueil, tandis que le lecteur se laisse transporter par le bus qui le conduit de vers en vers...
# Installation # Applications # Plan recto # Plan verso # Vidéo
VÉLAB’ - Paris Vous avez quelquechose à crier au monde ? Je vous propose d’utiliser l’espace de liberté qu’est la peau de vos vêtements pour faire circuler de nouvelles surfaces d’expression urbaine. Le vélab’ circule dans les rues pour vous proposer d’échanger votre ‘moche t-shirt’ contre un ‘very special’. Je vous attends dans un des magasins de votre ville pour customiser votre nouveau t-shirt à l’aide de vos propres mots et visuels.
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LA MA(I)RIE DE GALIÉ - Haute-Garonne
C’est l’histoire d’un ‘i’, celui de la ma(i)rie de Galié. Un jour le ‘i’ prit congé. Il avait envie de voir du pays. «Exister c’est bouger». Poussé par le désir de liberté et d’ailleurs, il partit à la rencontre des ‘i’ des autres pays : Russie, Laponie, Mongolie… Aucun des habitants de Galié ne semblait avoir remarqué son absence, jusqu’au jour où son fantôme vint frapper à leur porte pour les interroger sur cette mystérieuse disparition. La ma(i)rie de Galié ne pouvait rester sans ‘i’. Perdant tout espoir de le retrouver, il fallut lui trouver un successeur. Le fantôme se mit alors à la recherche du nouveau ‘i’ parmi ceux qui peuplaient la petite bourgade. Après les avoir tous répertoriés il proposa aux Galiérois de voter pour le ‘i’ qui leur semblait le plus à même d’habiter l’espace vide de la ma(i)rie, pour un mandat d’un an. À cette occasion, le 13 octobre 2010, une grande cérémonie fut organisée par tout le village, en présence du maire et du fantôme du ‘i’, afin de rendre son ‘i’ au frontispice de la maison du peuple.
LES PORTEURS D’EAU - Maroc Ce projet est issu d’un travail d’immersion de trois semaines sur la place Jemmaâ El Fna (Marrakech), classée au patrimoine mondial, oral et immatériel de l’humanité. Avec l’aide de deux autres artistes et à l’occasion du festival Awaln’art, nous avons offert aux habitants de Tahanahoute (ville située à quelques kilomètres de Marrakech), le regard que nous avons pu porter pendant ces 3 semaines, sur cette place, par le biais d’un dispositif simple : des bidons d’eau recyclés en cabinets de curiosités et contenant l’essence poétique et magique de la place. Nous avons fixé sur le bouchon de chaque bouteille un œil de boeuf, tandis qu’à l’intérieur nous y avons placé des images, fixes et animées, du son, et des éléments collectés sur cette place. Nous proposions au public marocain d’observer derrière cette ouverture circulaire qui rappelle la Halka* marocaine, un moment éphémère et intime à l’intérieur d’une foule, à la mémoire des porteurs d’eau, premiers personnages à être apparus sur la place Jemmaâ El Fna où les habitants viennent aujourd’hui chaque jour, « perdre leur temps ». *Halka : Art marocain qui tend à rassembler un grand nombre de gens autour des conteurs, en formant un cercle.
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KARCHÉRISER - Marseille Comment ranger, stocker et archiver les corps désobéissants des quartiers dits ‘sensibles’ ? C’est ainsi que l’on pourrait interpréter le slogan publicitaire que l’on découvre au loin, depuis le sous-bassement de cet échangeur autoroutier des quartiers Nord de Marseille, et à laquelle 10 corps désobéissants à la loi, se sont amusés à répondre, en participant à l’affichage sauvage mais strictement chorégraphié, des 10 lettres du mot ‘KARCHÉRISER’. Lisible d’un seul point de vue, le décryptage de ce mot dans l’espace, oblige à un positionnement précis du corps. Ce néologisme s’est introduit dans le vocabulaire de la langue française alors même que son emploi sonnait comme une disparition, un nettoyage radical de ces corps auxquels il devait s’appliquer. Code secret, ou mot que l’on voudrait taire, ces lettres blanches sur fond rouge font d’autant plus raisonner ce non-lieu qu’elle en soulignent l’absence du corps... Le mot lui-même sera karchérisé au bout d’un an, par le service de nettoyage de la ville de Marseille.
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CONTAMINAME - Cuba Séverine Bruneton, artiste plasticienne, et moi-même, sommes parties à la rencontre du centre artistique LASA (Laboratorio Artistico de San Agustin), à Cuba. Une immersion de deux semaines dans ce quartier périphérique de la Havane nous a permis d’y amorcer une réflexion sur le thème du ‘toucher’ autour duquel le LASA se questionnait, en invitant des artistes à y réfléchir. Habitants éphémères de San Agustin, la ville est devenue notre surface de jeu et un épiderme sensible sur lequel notre présence étrange et étrangère est venue s’imprimer tel un parasite. Le gang des ‘contaminatrices’ que nous avons constitué avec l’aide de Danai et Daphné (deux autochtones), s’est ainsi amusé pendant plusieurs jours à envahir San Agustin de ronds colorés, propageant une épidémie joyeuse et féminine à travers le quartier. /// Point de focale La disposition de ces points colorés a été réfléchie en amont, en fonction des lieux que nous souhaitions mettre en valeur et des détails du quotidien que nous voulions souligner, afin d’offrir aux habitants un nouveau point de vue sur leur ville. /// Points d’intervention L’utilisation des couleurs primaires fait écho aux couleurs vives des vêtements des habitants et des voitures qui circulent à travers la ville. Ces tampons nous permettaient de tracer leurs déplacements tout en marquant notre propre passage et interventions.
/// Points de rencontre Ce dispositif est vite devenu notre langage commun et notre monnaie d’échange avec l’habitant, tout autant qu’un prétexte pour les faire parler de leur territoire tant géographique qu’intime. /// Points d’énergie
En parallèle de l’intervention, nous avons interrogé les habitants sur l’endroit à San Agustin qui dégageait selon eux le plus d’énergie, mais aussi sur leur propre corps, et à quelle couleur ils associaient ce point d’énergie. En fonction de leurs réponses, nous imprimions un point de couleur sur la partie du corps qu’ils nous indiquaient.
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CLEA (Contrat Local d’Éducation Artistique) - Communauté d’agglomération de l’Artois Cinq mois de résidence artistique en milieu scolaire
Histoires 2 ville - Seine Saint-Denis Projet réalisé dans le cadre d’une résidence CAC (Culture et Art au Collège), plan départemental d’éducation artistique et culturelle. Deux classes de 4e, issues de deux collèges situés à Aubervilliers (le collège Rosa Luxemburg et le collège Gabriel Péri) ont été invitées à utiliser les supports qu’offrent la ville d’Aubervilliers comme autant de pages pour raconter au présent, le passé d’un territoire en mutation, et rêver d’un futur proche après ses mutations. Pour se faire, chacune des deux classes a ‘taggé’ les murs de leur quartier de sentences issues des histoires qu’ils ont écrites en classe, et qui avaient pour sujet leur territoire de vie, ceci afin de tisser par l’écriture, un lien physique entre les deux collèges, mais aussi entre les habitants du quartier et leur territoire.
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