LA PHILOMÈNE LE PAGE QUI TOURNE
Sommaire : - L’édito …………………………………………………….3 - L’Autre ………………………………………….………...5 - Salut c’est cool ………………………………………….7 - Aprèm bleus 2014 : L’envers du décor …………....9 - Poisson a-mer ………………………………………….20 - Portraits chinois …………………………………...…..23 - La Nuit des Médias ……………………………...…….24 - Journal d’un dimanche gris …………………………..25 - Le Mariage de Lila ou le chaos urbain ……………...27 - Woyzeck ………………………………………………..29 - Biais satirique ………………………………………….31 - Typologie des endroits rares et charmants où copuler avant de mourir ……………………………….33
Erratum La rédaction présente ses excuses à Madame Pervenche, pour l'oubli malencontreux de la signature de son nom à la suite de son article sur la programmation de Dour 2015. Pour sa défense, il faut dire qu'il lui semblait absolument évident à chacun que cet article ne pouvait être signé que par elle. Heureusement, cela n'arrivera plus!
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L'édito Chers amis philosophes, poils, plumes, enz. C'est avec une grande émotion que je m'adresse à vous aujourd'hui. Cet édito, le dernier d'une pas si longue lignée, est le fruit d'une réflexion plus intense qu'à l'ordinaire. En effet, je voulais m'adresser à l'ensemble du cercle avec plus de précautions que par le passé. Récemment, j'ai atteint ma vingt-troisième année d'existence, âge jamais atteint par mes prédécesseurs (me semble-t-il, il ne faut jurer de rien). Cet événement marque de façon très personnelle plusieurs étapes de ma vie. La fin de ma collaboration avec mon cher partenaire Milan, celle beaucoup plus attrayante quoiqu'un tantinet plus hypothétique de mon année universitaire, mais surtout la fin d'une époque. Cette époque, je la nommerais de façon fort classique : « l'apogée de TA GUEULE ». Elle me vit, jeune plume de Philo, guillerette et naïve, toujours motivée par l'idée d'une gigantesque mine. Rien ne pouvait m'effrayer, ni les hordes sauvages de pennés attirés par l'odeur rebutante de notre préfab, ni les mines rébarbatives de mes camarades de classe, me voyant débarquer en fin de (second) quadrimestre, la gueule enfarinée, demandant des notes « salvatrices. Mec j'te jure je te le revaudrai en bières aux Tds délibés ». Je constate cependant que mon âge et ma santé ne me permettent plus de ne pas exercer mes fonctions comme je le voudrais. Ces derniers temps, les plus studieux d'entre vous (heureusement, cette faction de notre cher cercle est à compter sur les doigts de la main d'un ectrodactyle) ont en effet pu me croiser dans de plus sombres endroits… Non des moindres, le PIB, l'espace multimédias, « Infor Emploi » (!!!) ne sont cependant que les premières étapes annonciatrices de l'arrivée de l'étudiant lambda dans une nouvelle phase de sa vie, ô combien destructrice, à savoir l'ère « S'il te plaît, voudrais-tu bien te taire en bibli ? Ok on n'est qu'en février mais j'ai besoin de rester concentrée ». Lorsque vous vous voûtez sous le poids de multiples sacs en tissu « ULB » (chaque année de plus en plus moche, quel talent), lorsque vous êtes heureux de rentrer chez vous à pieds pour « prendre l'air » après une douzaine d'heures enfermé dans un gros cube blanc, lorsque manger dehors devient un luxe et la pause midi un doux souvenir, pas besoin de vous arrêter pour réfléchir ; vous êtes déjà dedans. Lorsque je l'ai réalisé, je me suis spontanément fait la remarque qu'il s'agirait d'un manque flagrant de respect envers vous, mes co-baptisés, de poursuivre la carrière folklorique flamboyante entamée quelques année plus tôt. Après un an de règne, j'estime donc qu'il est temps de passer le flambeau à la génération
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suivante. Détrompez-vous, je ne vais pas me mettre à faire l'éloge de qui que ce soit, n'estimant pas que ce travail de titan puisse être repris par n'importe qui. Qui en effet pourrait égaler l'aplomb avec lequel Fantomate et moi-même avons réalisé notre tâche ? Qui se lèvera parfois d'une sieste crapuleuse, à 4 heures du matin, bien décidé à terminer son paragraphe ? Qui arrivera à créer un rapport si étroit avec le fabuleux Benoît que ce dernier nous verra toujours arriver avec joie ? Qui enfin se laissera perdre dans une assiette de rôti de porc aux carottes à la Mauni kã (recette réunionnaise) dans les pires moments de bourre qu'a jamais connu la rédaction ? La réponse est « nous ». Nous étions capables de réaliser de grandes choses. Encore eut-il fallu qu'il n'y ait pas « L'amour dure trois ans » à la télé. Cependant, j'ai pu constater cette année que nous pouvions toujours compter sur une entité bien plus vaste, ivre et robuste comme un bateau voguant sur les flots déchaînés du folklore actuel. Cette entité, c'est vous, la Philo. Oh bien sûr, pas toute la Philo, et pas tout le temps. Mais quand il fallait, souvent, bon, parfois, certains ont répondu « préjent ». Avec un public si profond, rusé et loquace, il me paraît aisé de dire que je laisse ce bijou entre de bonnes mains. Vous qui aujourd'hui lisez ceci, écoutez. Comme l'a dit un grand homme, « tant qu'il y aura quelqu'un pour lui rester fidèle », la Philomène restera un bastion de notre cercle, si pas son livre sacré. Biffleuse
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L'Autre Comme ultime geste, l'humble Fantomate que je suis, Grand Rédacteur de la Philomène, Antique Pourvoyeur de Révélations, Futur Gardien du Trésor des Traditions, Porteur Solaire du Scar, Maître Échiquier de la Gilde Halewijn, Secret Intime de Belles-Lettres, Ancien Grand-Prêtre de l'Idole Créatrice, je vais vous dévoiler en avant première une esquisse de préface de mon prochain ouvrage. Je vais vous parler, une fois n'est pas coutume, d'une vision du folklore, probablement unique, car aussi singulière que toutes les autres. Celle-ci s'articule autour d'une trinité, de trois principes distincts qui participent d'une même essence. Le premier, fondamental, est l'expression de l'Absurde. La place de l'absurde devrait être centrale dans l'ensemble de nos activités folkloriques et guindaillesques, à commencer par la bleusaille en ellemême. Cercles, Ordres, Comités de Baptême se perdent à partir du moment où ils cessent d'être absurde. Je ne dis pas que l'on ne peut jamais être sérieux, mais simplement qu'il faut faire attention à ne pas basculer de l'absurde à l'aberrant. A partir du moment où l'on ne peut plus rire de n'importe quelle situation, à partir du moment où dans un cercle qui promeut la
solidarité et la fraternité on en arrive à se balancer des noms d'oiseaux pour des broutilles, à partir du moment où le Libre-Examen justifie le fait d'appeler son fils Jayson, c'est que l'on est passé de l'autre côté de la barrière. Et ce côté là, laissons-le au bourgeois. Cela me permet d'aborder le deuxième principe qui anime ma trinité: toujours déranger le bourgeois. Ce thème là revient à utiliser l'absurde pour faire sortir le bourgeois de sa zone de confort, le molester afin qu'il n'oublie pas à quel point la société dans laquelle lui vit est morne. Il faut entendre ici par "bourgeois", celui qui n'est pas ou plus étudiant. Le bourgeois n'a plus l'innocence ni le pouvoir de l'étudiant, il est déjà condamné. Et c'est cela qu'il faut lui rappeler par nos guindailles et notre folklore. Tout en assimilant bien le fait que le bourgeois a peut-être un jour été étudiant, que cette part doit être ravivée, mais surtout que tout étudiant est un futur bourgeois et qu'il l'est déjà un peu même en étant étudiant. Déranger le bourgeois, c'est aussi batailler avec soi-même pour en faire ressortir ce qu'il y a de plus beau et ne pas se laisser aller à une routine morose. Déranger le bourgeois qui est en soi, c'est faire le mouvement le plus magnifique et le plus salvateur que nous autorise
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notre folklore, et qui vient clore ma trinité: rester un enfant. L'enfance est le joyau le plus merveilleux et le plus épatant que la vie nous offre. Un temps béni qu'on recherche sans cesse dans notre manière de guindailler, mais aussi dans notre folklore, qui apparaît comme le jeu le plus abouti qu'on puisse imaginer. Un temps où tout est permis, où l'on peut faire pipi partout, se déguiser avec ses copains, faire des potions en mélangeant toutes sortes de crasses, chanter des trucs rigolos, dire bite. Et le baptême, c'est cette résurgence de l'enfance, une chance de la vivre une seconde fois, certes
différemment, évidemment moins innocemment. La consommation d'alcool en est une divergence. Mais bien que dangereuse, elle montre notre élan à vouloir retrouver, par cette assistance extérieure, nos instincts infantiles. La primauté de l'absurde, déranger le bourgeois et retourner en enfance, voilà trois aspects qui s'incarnent dans notre folklore pour lui donner cette identité unique si savoureuse. Il en est bien d'autres que je n'ai pas abordés, la solidarité, la résistance, la transmission du savoir, la fraternité, etc. Pour une autre fois, peut-être… En attendant, rire. Rire et rien d'autres.
Credo Quia Absurdum Fantomate
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Salut c’est cool Vous êtes excités, quoi de plus normal. Aujourd'hui se tiennent les élections du Comité de Cercle 2015-2016. Rires et larmes abonderont durant toute cette journée. Pour ma part, j'ai déjà eu mon lot : Tottenham a perdu face à City, et me voilà arrivant à l'échéance de mon mandat. Je raccroche, non sans émoi, la casquette de Délégué de Cercle au porte-manteaux folklorique de mes vertes années, à jamais passées. Je lâche en hoquetant le balai sacré, et le seau qui ne l'est pas moins, pour m'en remettre totalement à mes activités de coiffeur. Nombreux sont ceux qui, septembre venu, verront leur capital capillaire décliner dangereusement. Mais là n'est pas le propos. Je tiens à encourager les futurs élus dans leur tâche à venir, qui, comme nous le savons tous, sera des plus ardue. Fin de la faculté, fin des haricots ? Je ne pense pas. Pas avec une bande de vainqueurs telle que celle que nous vous proposons chaque année. Cependant, bien des enjeux subsistent. Réussira-t-on contre vents et marées à organiser notre cher et défunt pastis/pétanque, éternel espace de pratique sportive pour les philolettreux ? Pourra-t-on réhabiliter le cabaret philo, cette année fauché en plein élan par la mécanique bien rôdée du manque d'initiatives ? Clément Fourrey va-t-il enfin remettre son zizi dans le pantalon usé de la guindaille? Autant d'affaires que le futur Comité se devra de prendre en main. Mais tout n'est pas si noir. La Philo, en permanente transformation, voit son folklore évoluer. Plus de rallye-caf, un parrainage transfiguré, des comitards de baptême toujours plus compétents, des juges toujours plus intransigeants (coucou Hertmans, tu veux voir notre masque vénitien?), un véritable scénario Top-Chef. Dans cet environnement de rêve, venez-vous aussi battre la tambouille. Non pas battre le tambour, hein, même si bon carnaval, ramassage, folklore et Vermouth. Mais pas le rosso, c'est pô bon. Je m'égare. Que fais-je là au fait... Ah oui, mon voeu initial était d'encourager les futurs délégués. Quel pied dites donc. Vous verrez, c'est chouette. On boit, on fait son boulot, on se fait encourager par le baptême, sans jamais un mot plus haut que l'autre. C'est un peu ça la vie de comitard de cercle. Ah oui au fait, bifurquons, prenons le ring de Charleroi et changeons de sujet. L'autre soir, après quelques mauvaises lampées de Primus dans un établissement dont je tairai le nom, il vint une idée. Elle entra avec ses gros sabots (oui cette idée porte des sabots, car elle est gille à Haine-Saint-Pierre, dans la société des Anciens Gilles du Fond) et s'assit à notre table. Sa proposition était la suivante : organiser, à l'instar des Montois, un tournoi de football folklorique (en attributs,
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etc.) au stade d'Ixelles, qui dispose également d'un espace pétanque. Voilà de quoi donner des idées au prochain comité. Sur ce tortueux et insaisissable palabre, je vous laisse à vos bulletins de vote. Faites ça bien. A tantôt. Marcassou, Honorable honoré, incommensurable incommensuré, vénérable vénéré, Président de Baptême du très beau et bien membré Cercle de Philosophie, Sciences Sociales, Anthropologie, Traduction, Interprétariat, Rectorat, et Lettres.
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Aprèm bleus 2014 : L'envers du décor « Bon, les bleus, va falloir organiser une aprèm. Vous avez deux mois ». 27 février : QG des bleus (AKA, le local du CJC) – 16h00 Tout a commencé au QG, à 16h00, heure franchement matinale, pour des bleus philo. C’est là que la bande de mecs sympas presque au complet, confortablement installée dans les fauteuils des collègues journalistes, se triturait gaiement les méninges. Le premier obstacle a été de trouver un thème à cette fameuse aprèm. Après moult réflexions mûries au soleil, quelques propositions ont été données, notamment une aprèm « #JeSuisCara » plébiscitée à l'unanimité par Quentin Aubert (idée très rapidement oubliée, vous vous en doutez bien). Inès Lopez (Lopez Lopez Lopez Lopez Lopez...) a proposé le thème « Touristes », voté à la majorité. On était donc partis pour une grande aventure ! PV d'une première réunion au sommet : 1.
Le thème
Touriste : Inès nous proposait de tous nous déguiser en clichés de touristes (des "cassos"), et de pousser le décor à fond afin de ne pas "faire comme les autres". Par exemple, prévoir une fausse plage (ombrelle, transat, piscine gonflable (sangria), tonnelles). Muna approuve, soulignant le fait que le but est de ne pas se prendre au sérieux, qu'il s'agit d'un thème facile à créer, et pas trop cher (philo = flemme). Julien n'est pas d'accord avec le thème Louis XIV, car c'est plutôt une "private joke" et que ce thème ne concerne en général que nous, entre co-bleus. Dans l'ensemble, tous ceux présents à la réunion sont d'accord de dire que le thème Louis XIV aurait été chouette, mais qu'il est trop cher à réaliser et que les gens ne comprendraient pas le délire et ne viendraient même pas déguisés (= flop).
En ce qui concerne le thème "Aprèm matinée" proposé par Julien, Manon attaque : pour elle, il s'agit d'un thème trop fade. L'assemblée est choquée de la
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violence de ces propos. Lily ajoute que pour se différencier, il faut plus axer le thème sur le côté voyage que sur le côté baraki (qui est un thème vu et revu).
Tout le monde a alors donné ses idées de décors et d'activités à mettre en place pour le thème "Touristes", et nous en avons conclu qu'il s'agissait d'un thème facile à exploiter, avec lequel on pouvait faire des choses qui plairont à tous. Le thème choisi est donc le thème "Touristes", voté à l'unanimité.
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Le budget
Il est proposé de partir sur un budget de 20 euros par personne pour être sûr, tout le monde ne participant pas à l'événement. On voit assez grand, avec un budget large, tout en ayant conscience que certains auront peut-être des difficultés à donner 20 euros. Ce budget est voté à l'unanimité. 1.
Activités
Propositions d'activités (liste non-exhaustive, chacun a juste dit ce qui lui passait par la tête) : ⁃ un limbo ⁃ des jeux de plage ⁃ éventuellement un volley ? Mais attention à ne pas pomper le beach volley de Solvay car Solvay est riche et quand on est riche on écrase les petits cercles pauvres (émoticône triste). ⁃ Lily propose une course de caddie revisitée : des valises à la place des caddies. Nora précise qu'elle peut fournir des valises, au cas où (personne n'a vraiment compris pourquoi, peut-être qu'elle les collectionne ou fait du trafic de valises?). ⁃ Inès propose un stand photo où les gens pourront poser derrière un panneau en carton avec un trou pour passer leur tête (comment c’est coooool). ⁃ Lily pèse dans le business des activités car elle est animatrice dans un camp de vacances : elle propose donc une « carte aux trésors » qui consiste pour nous à cacher des cartes à jouer dans le préfab et aux alentours, et ainsi permettre aux gens de gagner des cadeaux s'ils trouvent une carte. ⁃ On propose le traditionnel beerpong, à condition de le revisiter.
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Il n'est pas nécessaire de prévoir trop de jeux à boire : Simon propose 7 ou 8 activités, mais c'est jugé trop car on peut considérer que les gens veuillent juste se poser avec un truc à boire sans avoir à faire une ribambelle d'activités. On souligne aussi le fait qu'avec beaucoup d'activités, notre aprèm serait trop longue à gérer, et on ne pourrait même pas en profiter. Ce point sera toujours discutable plus tard. 1.
Postes :
C'est après un vote à mains levées (= corruptions, trucages, etc.) que les personnes suivantes ont été élues : Trésorerie : 3 personnes (dignes de confiance) sont finalement choisies: Quentin, Nicolas (Krusta), Xavier Administration (pour tout ce qui est demande d'autorisations, organisation administrative, etc) : 4 personnes : Inès, Clara, Julien, Nana Intermédiaire avec les autres cercles : Gilles, en considérant que louer un préfab supplémentaire ne sera nécessaire qu'en cas de mauvais temps. Mise en pratique des activités (il s'agit finalement d'un petit comité en parallèle qui s'occupera de gérer les activités et le décor, ainsi que constituer une équipe avec un maximum de bleus motivés) : 5 personnes : Marie Merci, Audrey G, Manon, Lily, Muna Pub-info (gérer la promotion de l'événement, faire une affiche, coller/distribuer des affiches, créer un événement Facebook officiel en temps voulu) : 4 personnes : Brevi, Maxime H, Rachel Réalisation vidéo (équipe de réalisation de la vidéo promotionnelle à laquelle tout le monde participera, même Rebecca, qui nous enverra une vidéo de pure touriste depuis les States) : Maxime, Roxanne, Inès Courses (comprend : les alcools (sans les fûts), bouffe, etc.) : 4 personnes : Sébastien le Pichon, Julie Pondant, Charlotte, Nana Barmen : 5 personnes (chargées de gérer le bar, à qui il faut se référer en cas de soucis, une personne responsable sera présente à chaque tournante) : Marie Milde, Audrey V, Katiana, Mazarine, Tanguy Photos : 4 personnes (qui prendront des photos aussi bien pendant l'événement, en se relayant, que pendant les préparatifs, selon les disponibilités de chacun. Ces personnes possèdent chacune leur appareil et le ramèneront à chaque événement lié à l'aprèm bleus) : Chloé, Nora, Louise, Puebla Secrétaire : Nana Julien fait remarquer qu'être responsable d'un poste ne veut pas dire pour
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autant ne faire que ça. Chacun doit s'investir un peu partout et aider autant que l'on peut, sachant que l'on a tous une vie en dehors (j'espère pour vous). Les personnes ayant des postes ont été désignées selon les votes Facebook et une concertation pendant la réunion. Ne pas avoir de poste ne veut ABSOLUMENT PAS dire être exclu de l'organisation. Chacun a son mot a dire et est le bienvenu en réunion ainsi qu'à toutes les étapes des préparatifs. Le comité des activités se chargera de répartir certaines tâches relatives aux décors, aux préparations d'activité, etc. Préparez-vous donc tous à avoir quelque chose à faire, pas d'inquiétude. Note : Concernant les affiches : la maman d'Inès peut nous permettre d'imprimer des affiches gratuitement, et en grande quantité. C'est donc une très bonne nouvelle, merci la maman d'Inès. 1.
La date :
La date du 23 mars est envisagée, mais elle tombera trop tôt pour avoir les autorisations à temps. Le 22 avril est proposé, après les vacances car ça nous laisse assez de temps pour les autorisations, et c'est ce qui avait été fait l'an dernier. Le soir du 22 avril, il y a un TD Semeur, qui amène pas mal de gens. Mais la date est refusée car ni Clara ni Audrey ne peuvent y être. La dernière date retenue est alors le 20 avril : TD CDS au soir, et premier jour après les « vacances » de Pâques. ----------------Vous l'avez donc compris, nous étions motivés, optimistes, et inventifs. Une grande team plutôt bien organisée. Et pourtant... Cette réunion a bien vite été suivie d’envois de mails, de grandes concertations concernant les décors et les activités, de grands calculs accompagnés de fiches Excel... Autant dire que tout le monde avait de quoi faire. Et au bout de quelques longs jours, il est déjà temps de faire une deuxième réunion. ---------------10 mars : Pelouse du Janson – 12h00
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Julien a envoyé un mail aux autorités pour leur demander l'autorisation d'occuper la pelouse du Janson, et ceux-ci demandent un mail descriptif. Le but de la réunion est donc de déterminer clairement quelles sont les activités à organiser (le plus précisément possible).
La liste des personnes présentes à cette réunion s'est alors considérablement raccourcie, comme par magie. Voici le compte-rendu de cette réunion fort intéressante : Marie Merci (membre du comité décor et activité) lit le PV de leur première réunion : Elles veulent partir décor typique de plage, en mode tiki bar :
Il nous faut donc les incontournables de plage : noix de coco, truc colorés, etc (« etc » parce je vois pas ce qu'il nous faudra de plus, « etc » est également mon meilleur ami quand je ne sais rien citer de plus dans mes réponses d'examens). Décorer les murs du préfab avec des drapeaux de pays. Demander une tonnelle au CJC (car oui, le CJC possède une tonnelle, Nana ne le savait pas => déléguée en carton). Il nous faudra plus d'une tonnelle, et aussi trouver des transats et des parasols. Julien ajoute qu'avec les tonnelles, on réussira bien à attirer les étudiants qui se promènent dans l'unif sans savoir qu'il y a notre aprem. Julien tente d'imiter les gens qui se promènent au hasard et sont TROP CONTENTS DE VOIR DES TRANSATS (l'imitation très approximative provoque une gêne au sein du comité). Lucille et Laure s'occupent de trouver des sponsors (en demandant à des bars du coin, par exemple) : le but est de réussir à gratter des transats ou au moins des goodies. Gilles a une tonnelle qu'il peut ramener (genre le mec a une tonnelle posey dans son jardinet). Marie Merci est alors interrompue dans sa lecture du PV et, suite à un manque cruel d'autorité, ne parvient pas à récupérer la parole. Ines propose de se limiter à des activités spéciales pour le baptême avec des alcools forts, et laisser la bière aux autres jeux à boire. Julien lance l'idée d'un beer pong spécial triangle des Bermudes (en forme de bermuda?). NOTE : La pelouse du Janson sera louée de 12h à 21h pour avoir le temps de nettoyer après.
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Julien revient avec l'idée que les passants ne sauront résister à l'envie de venir se poser sur un transat et jouer à un de nos jeux. Il appelle ça un « guet apinte » (le comité est horrifié par cette blague, Julien est viré). Il est décidé de se procurer au mois trois tonnelles : une pour le bar, une pour le barbecue et une parce que ça fait zizir. En parlant de barbecue, Nora n'est pas d'accord avec les « zot dog », elle exige des vraies saucisses de campagne. L'administration décide donc de lui accorder des saucisses de campagne, afin d'éviter un caca nerveux.
Le but de l'aprem ? On s'bute ! Mazarine tente une blague en espérant que les gens rient : les gens ont ri (applaudissements). En revanche, les blagues de Julien ne font toujours rire personne. Précision : sur la pelouse du Janson : pas d'alcools forts, pas de déglingue totale, il faut faire attention à pouvoir gérer sans tuer les gens en leur bourrant la gueule et éviter de foutre le dawa en plein milieu du campus. Nora, très heureuse d'avoir eu droit à ses saucisses car elle aime les saucisses (de campagne), a un éclair de génie : prévoir des panneaux avec flèches indicatives (comme sur les lieux de vacances) pour indiquer les jeux, et une flèche pour les activités pour les comitards de baptême (Gilles dit : "ouaaaaaais" très virilement). Brevi se demande : va-t-on oser la tartiflette en avril ? En vrai, tout le monde s'en fout. Nora parle, personne comprend, et Gilles n'est pas d'accord. Proposition pour faire payer les jeux à boire aux gens : vendre une carte « activités » qui fonctionnera sur le principe d'un forfait, et on cochera ou tamponnera à chaque activité faite. Il faut donc réfléchir à un prix qui ne nous mette pas en perte ; c'est une tâche pour les trois trésoriers : Xavier, Nicolas et Quentin. Ce système de forfait nous permettra de simplifier la gestion des caisses.
Et soudain (surgit face au veeeeeent), la réunion part en couilles : Gilles, reine du gossip, dénonce : Lionel Cassart, en plus de s'être barré du groupe, aurait brûlé sa penne. Brevi demande 70euros à Julien, Marie Merci approuve, et Julien l'attaque sur sa couleur de peau (personne n'est choqué, car de toute façon personne n'aime les noirs). S'ensuit une discussion inutile sur un thème "C'était mieux demain"
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(Mazarine explique alors le principe de ces soirées de grands fifous). Subitement, Nora rebondit sur l'idée de faire des carnets de « bleusaille » pour les comitards durant l'aprem : selon elle, les comitards risquent de nous faire bouffer leurs carnets (dans ce cas, pourquoi pas un carnet en papier bonbon ? "Oh j'adore les papiers en bonbon", annonce Mazarine. Le comité est captivé par cette annonce). Un incroyable fifou hors-la-loi propose alors une idée de gue-din : vendre des space cakes. Mazarine annonce : "Je peux vous en faire quand vous voulez". Le comité est captivé par cette annonce. Mais quand même des space cakes c'est illégal ; Julien décide qu'il n'y aura pas de space cakes, point. Du coup, pour innover, Gilles propose des rails de coke (yeah). Nicolas propose avec emphase un stand Frankfuuuuurt avec une choucroute dans laquelle chercher des trucs. Nora n'est pas d'accord de gaspiller de la nourriture (surtout s'il s'agit de saucisses de campagne). Marie Merci, après avoir longuement parlé dans le vent, arrive enfin à se faire entendre et lire la suite du PV, brisant enfin ce suspense insoutenable. La première idée de jeux à boire est un limbo à boire. Julien propose le nom « limbois » pour le limbo à boire. Parfois, il a de bonnes idées, quand même. Marie Merci ajoute qu'il faudrait un stand avec des « scarabanes » en bois (sarbacanes est le mot adéquat, mais Marie Merci ne sait absolument pas le prononcer). Ines propose un beer pong avec une carte du monde. Les bières seraient posées sur un pays, et chaque bière correspondrait à un pays (trop cher ? Trop compliqué?). Marie Merci, à ce stade de la réunion, ne sait toujours pas dire le mot "sarbacane". Julien et Nora partent en quête de bières au CPS, mais ils n'en ont pas encore. L'inefficacité de la réunion ne pourra donc même pas être mise sur le compte de la bière. Le comité est triste. Clara arrive en retard : penser à un affond pénitence pour cette thug.
Notes : ⁃ Activité à boire à la CARA ! Sinon, ce sera trop cher.
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⁃ Julien propose qu'il n'y ait qu'UN seul zone où on met les activités (il a vraiment dit « un » zone, j'insiste) ⁃ Piscine de fausse sangria (avec des morceaux de fruits à attraper ?) : prévoir du colorant rouge ? Grenadine ? ⁃ Louer une pompe volante (avec des ailes) au CDS. ⁃ Ne pas oublier de demander des verres réutilisables ACE et les avoir à temps (pas comme le CPS, qui ne les a toujours pas reçus pour leur aprèm). --------------------Après cette longue réunion, le comité s'est retrouvé à l'aprèm CPS ou à la démonstration de sex toys de la semaine Q (quoi qu'il en soit, personne ne racontera rien de la suite de la réunion). Deux semaines plus tard, on a fini par se mettre d'accord sur ce qu'on allait faire exactement sur cette satanée pelouse du Janson... et on s'est heurté à un cuisant refus de la part des autorités. Tristesse. Mais pendant ces deux semaines, on n'a pas chômé. Le comité vidéo nous a pondu un tout bon trailer, qui a commencé par un joli storyboard de Roxanne, qu'on a tous fait semblant d'avoir compris. Et après une journée de tournage et 4 fois plus de journées de montage, nous y voilà ! Le fameux trailer qui a tant fait parler de lui (incluant un Louis XIV-Krusta de toute beauté, des costumes très recherchés et des effets spéciaux de malade). Après tout ça, le reste s'est enchaîné assez vite : les réunions ne ressemblaient plus à rien, Marie-Merci se découvrait des talents (hum) de peintre, et Clara réussissait à prendre du plaisir à faire un horaire. Au final, on a quand même réussi à se mettre d'accord sur la plupart des points, même si, à la veille de l'événement, tout n'était pas bouclé (gros gros spécialistes de l'organisation, en philo). On était parti sur un projet tellement grand, puis on s'est perdu, on s'est retrouvé, pour finir on a fait une aprèm de dingue (sans vouloir nous jeter des fleurs), on en était nous-mêmes surpris. Compte-rendu d'une aprèm de GROS TOURISTES : Merci, Marie-Merci. Vous l’aurez compris entre le fantasme de la première réunion et le résultat final, il y a eu au moins 4 continents. Pour le meilleur ? Pour le rire ? Quid ? Retour sur une journée qui, mon foie, aurait pu être promue dans un guide touristique.
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Le soleil devait être au rendez-vous. Les décors avaient été bouclés la veille. La réunion « mise aux poings » s’avéra être plus ou moins pacifique. Clara, aka le grand manitou, avait posté le nouvel horaire avec les permanences de chacun et confirmait que nous aurions le préfab’ pour 8h tapantes et non pas Milan plus tard… Autant dire que nous avions les saucisses bien en mains ! À 8h, certains d’entre nous allaient en cours de philo (même Gonzo !), les autres s’activaient à la préparation. Nana, elle, allait dormir (« étudier pour le test de journa », précise-t-elle). A 10h, on s’est senti un peu Bênet d’apprendre que le barbecue n’arriverait pas avant midi, que le Okay n’ouvrait qu’à une heure et qu’on n’aurait pas de tonnelle. (Ni de teeeent, d’ailleurs.) Midi donc, le barbecue arrivait enfin et, Defeijt, tout s’arrangea à partir de là. Carnivore ou pas, quand on a de la saucisse, on est toujours content. (Surtout Nora). Notre après-midi, commençait donc à s’épanouir, à l’instar du taux d’alcoolémie et de la vie amoureuse de Lily Thibaut. On pouvait d’ores et déjà pousser un soupir de soulagement : si Maxime Herbiet était un échec averti ET en valait deux, notre aprèm’, elle, n’en serait pas un. (Keur). Comme vous pouvez l’imaginer, la bière coulait à flot & il s’avéra qu’un peu de Kidibul n’aurait pas fait de mal à quelques-uns. Et pour cause… Louis XIV et sa Matriarche dormaient sur le parking. On ne sait pas encore si ça partait de la bonne intention de montrer le chemin aux nouveaux arrivants ou tout simplement d’une vaine tentative de se rendre à Honolulu, 11 804,11 km plus loin. A quelque centième de miles plus loin, Brebis, lui, se prenait des gifles, celles de la monotonie de son alcoolisme chronique.. Bonne fortune, nous apprenions plus tard que notre Brebis-pas-si-égarée retrouva bien assez tôt, le chemin de son lit. Mais pas aussi tôt qu’une certaine Princesse à la gueule de bois dormante. Un peu plus tard, Nana, qui était enfin sortie de son lit, vomissait sur Inès (Lopez Lopez Lopez Lopez Lopez Lopez) et sur les pieds, nus, de Tanguy Goemanne. Elle n’aurait peut-être pas dû sortir de son lit, au final. Krusta s’est sûrement dit la même chose, vu qu’il l'a dare-dare raccompagnée chez elle. Et tant pis pour Tanguy, avec le temps il aurait dû savoir : il faut toujours mettre ses chaussures quand Nana est dans les environs. Demandez donc à Charlotte Coop(t)é. Toujours à côté de tout ceci, une certaine Marie Milde, ce poivrot, arrivait encore à faire le P’tikon ET à être une bitch. P’tikon, parce qu'on ne change pas la nature profonde d’une personne. Bitch, qu’elle s’est, une fois de plus, vendue
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à Solvay. Ce sont les faits, ensuite viennent les légendes préfabiennes. Tout le monde les Niya. On ne peut pas leur en vouloir, on a tous des choses à cacher, Niya la première. Paraît-il que, Audrey Guillaume, n’aurait enroulé personne cette fois-ci. On serait tous tenter de croire que c’est faux. Néanmoins, il paraît qu’elle en fut ellemême assez déçue et secouée. Tellement qu’elle n’a pas pu s’empêcher de donner un gros coup de poing dans notre magnifique stand photo, qui ne bougea pas d’un pouce. Geste inutile et gonflé (tout comme sa main) qui lui permit tout de même de libérer l’énergie qu’elle n’eut pas la chance d’utiliser. (Une fois, n’est pas coutume). Parait-il que Muna, comme Mcgonnagall d’ailleurs, connaîtrait les secrets de la métamorphose. Elle ne put s’empêcher de l’utiliser aux yeux et à la barbe des moldus. Personne ne l’aurait remarqué si elle n’avait pas oublié d’enlever son déguisement à chaque fois. Sinon, naïfs que nous sommes, nous aurions bien pu croire que Gonzo était encore sobre à 18h et Princesse encore éveillé à 19h ! Pour qui est de son imprudence, Poudlard lui enverra une beuglante bien assez tôt. Parait-il que Léandre, dans son appareil d’Adam, aurait fait un petit tour entres les draps de Bastogne. Vu son empressement à nous fermer la porte au nez, on pourrait, en toute légitimité, croire qu’il se tramait à l’intérieur de cette chambre des trucs très christianophobes. En conclusion, cet aprèm’ commença et se termina très bien. Je dirais même plus : Cet aprèm’ commença et se termina très bien. Entre les deux, nous ne ferons plus de commentaires. Par contre, nos trois trésoriers, dont un du troisième âge, nous annoncèrent tout contents le lendemain matin, qu’avec la recette de ce fiasco, nous pourrions Laure et déjà être certains que nous aurions à nouveau l’occasion de vomir joyeusement tous ensemble. Ouf. Nous aurons tous une chance de nous rattraper, et de faire encore pire. Marie-Merci, qui même allongée dans le couloir avec un sac de farine près de la bouche, se sent encore assez bien pour vous écrire.
Futurs bleus 2015, ne vous servez pas de ceci pour vous inspirer quand ce sera à votre tour d'organiser une aprèm. Marie-De-Rien & Nana, après une nuit d'écriture et un paquet de chips en guise de repas.
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L’innocente influence de Papi sur les élections
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Poisson a-mer La nouvelle m'était un peu passée sous le nez lorsqu'en trainant sur les sites d'information le premier avril afin d'y dénicher les célèbres canulars en ce début de mois, je suis tombé par hasard sur un article pour le moins surprenant. L'Utah aurait rétabli les exécutions par balles! Un peloton d'exécution, c'est peut-être un peu fort pour faire une blague. D'autant que jusque là, l'humour avait été assez léger : des cartons oranges dans le football, un métro reliant Bruxelles à Anvers. Je pousse un peu mes recherches sur le sujet quand même par acquis de conscience. Echec de ma part, il ne s'agit pas d'un poisson d'avril. L'information est relayée partout, et semble même faire débat. La méthode parait en effet brutale ou dépassée. Pourtant, l'Histoire est peutêtre à marquer d'une pierre blanche puisqu'il s'agit d'une des rares fois où l'Homme "régresse" lorsqu'il s'agit de mettre un terme à la vie de ses congénères. Les siècles nous l'ont prouvé. La décapitation, crucifixion, les bûchers, la lapidation, les ordalies, la pendaison, l'écartèlement, la guillotine, la chambre à gaz, la chaise électrique, les injections létales n'ont été que des moyens toujours plus évolués, cruels et sophistiqués trouvés par l'Humanité pour sceller définitivement le sort de ses condamnés. N'oublions pas non plus que chacune des ces méthodes ont elles aussi connu plusieurs évolutions pour gagner en efficacité. Pourtant, existe-t-il un moyen qui soit moins brutal qu'un autre? Certainement pas, et tous les moyens employés sont à condamner. Les individus favorables à la peine de mort diront que les méthodes actuelles sont plus humaines, moins agressives. L'agressivité et l'inhumanité sont dans le geste, dans la décision de priver autrui de vie et pas dans les moyens mis en place pour arriver à ce résultat. La décision de recourir à nouveau au peloton fait néanmoins grand bruit. Pour certains, ce choix est rétrograde. L'est-il réellement? Ou cette décision est-elle une nécessité? Tout d'abord, l'Utah continuera à privilégier les exécutions par injections létales et n'aura recours aux pelotons d'exécution que si les produits chimiques servant aux exécutions viennent à manquer. L'Utah ne fait en réalité que se prémunir pour le futur puisque aucune exécution n'est programmée dans cet état avant 2017. Certaines raisons le poussent à "préparer le futur" de leurs exécutés. L'entreprise qui produit les poisons utilisés lors des injections aux USA a en effet décidé de stopper sa production. Les produits sont donc dorénavant
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importés depuis l'Europe. Cependant, suite aux pressions sur le vieux continent des « antis peines de mort », les groupes pharmaceutiques sont de plus en plus réticents eux aussi à produire ces produits. Une pénurie pourrait donc survenir tôt au tard. Fin 2011, l'Union Européenne a déjà interdit l'exportation du thiopental et du pentobarbital (produits létaux) en expliquant qu'elle s'opposait à la peine de mort. Avant cela des laboratoires pharmaceutiques avaient invoqué le serment d'Hypocrate comme prétexte afin de refuser des commandes venant de l'administration pénitentiaire américaine. Les stocks s'épuisent, ce qui cause un nouveau problème puisque les exécutions continuent maintenant avec des produits non-homologués. Celles-ci tournent de ce fait souvent au supplice. En Arizona, un détenu a mis plus de deux heures avant de mourir après une injection. En avril 2015, la Cour Suprême des Etats-Unis a d’ailleurs statué à propos de la constitutionnalité de ces injections. En 2008, la Cour avait déjà statué à ce propos estimant que ces injections étaient bien constitutionnelles, mais le débat s'est ravivé ces dernières années suite au fiasco de certaines exécutions. Si la cour décide que les injections létales ne sont pas/plus constitutionnelles, alors elles pourraient tout bonnement être interdites puis remplacées par d’autres moyens. Les exécutions ne cesseront donc pas. Les Etats ressentent néanmoins cette nécessité de mener à terme et à temps le calendrier des exécutions. Dès lors, plutôt que remettre en question la peine de mort, il s'agit de trouver des alternatives efficaces. Le peloton d'exécution fait-il partie de ces moyens? Assurément. À raison de 5 fusils chargés pointés sur le condamné, on présume que la mort n'est pas loin. Et si la méthode choque, c'est bien parce qu'elle rappelle également divers épisodes sombres de notre histoire récente. Seulement, cette méthode reste aussi choquante que toutes les autres. Elle n'est n'y meilleure, ni moins bonne, ni moins humaine. Toute mort est brutale. À plus forte raison si elle est donnée pour d'autres êtres humains. Pour être efficace et juste, toute sanction humaine doit être réversible. L'être humain ne peut prétendre avoir toujours raison. On doit pouvoir revenir en arrière si on se juge trop sévère ou si on s'est trompé. La peine de mort supprime ces possibilités. En cherchant des alternatives légales et possibles pour pratiquer la peine de mort, au lieu de remettre en cause un principe profondément immoral, les USA ratent probablement l'occasion de mettre un terme à la peine de mort. Le rendez-vous avec l'Histoire était pourtant pris pour un pays qui se dit premier défenseur de la liberté, de l'égalité et de la paix dans le monde.
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Revenons à nos poissons, le livre le plus vendu du monde n'a-t-il pas dit qu'il fallait donner son pardon aux pêcheurs? Il ne s'agit bien sûr pas de relâcher systématiquement le poisson pris dans ses filets. D'ailleurs, tous les poissons ne seraient pas aptes à être libérés ensuite, et continueraient ensuite à constituer une menace pour leur race. Mais il convient de penser à des solutions permettant de ne pas punir un crime en commettant un autre crime. Itchy'stoire
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Portraits chinois: Tonnelle
Si j'étais un (une)... … animal : un caméléon … objet : une louche … chanson : ah que nos pères étaient heureux … couleur : gris pur … sport : le relais … plat : une pierrade … odeur : cigarette empruntée … boisson : 10 bières … film : petits arrangements entre amis … endroit : bureau de madame Leroy … bruit : "collecto bonsoir" … climat : tempéré … vêtement : combat shoes
Mercure
La Philomène
Si j'étais un (une)...
Si j'étais un (une)...
… animal : une colombe … objet : du maquillage … chanson : banana boat song … couleur : ébène … sport : 110m bar … plat : banane plantain, confite, a split … odeur : pittoresque … boisson : maitrank … film : 12 years a slave … endroit : partout … bruit : mon rire … climat : chaud chaud chaud cacao … vêtement : beau costume (du lundi)
… animal : une taupe et un canard … objet : une douche … chanson : … couleur : orange-bleu … sport : sténographie de compèt’ … plat : (tout mais pas) des oignons … odeur : papier chaud et d'Arménie … boisson : de thé et des nonos … film : L'amour dure (un) trois ans … endroit : chez moi … bruit : le voix de l'ordinateur … climat : sec … vêtement : une couverture
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La Nuit des Médias Cette année, la Nuit des Médias s’invite dans les pages de la Philomène. Et oui, en tant qu’ancienne étudiante à l’ULB et fraîche Ihecsienne, il me semblait naturel de concilier la Philo à cet événement. En gros, c’est quoi la Nuit des Médias ? C’est l’occasion pour tout bon communicant qui aime l’art, la photographie, la musique, le théâtre ou encore les médias en général, de venir s’éclater le temps d’une soirée à l’école complètement transformée pour l’occasion. Sont prévus durant cette nuit : des concerts, des animations, des conférences, des émissions radio et télévisées, des projections, des expositions ou encore des matchs d’improvisation ! En effet, professeurs et élèves s’unissent pour présenter les travaux réalisés durant l’année, mais aussi pour organiser des ateliers auxquels tu pourras assister ou participer. De la découverte du sténopé, aux jeux interactifs en studio radio (oui, des vrais studios), en passant par la grande émission réalisée sur un plateau tv, le programme de cette soirée te permettra de passer d’un média à un autre. Le tout accompagné d’un buffet et d’un bar proposant amuse-bouches, bières, vin et j’en passe. La Nuit des Médias, c’est aussi un gratin de personnalités. L’événement a déjà accueilli (et attention, on ne rigole plus), Jamy connu dans « C’est pas sorcier », des personnalités politiques comme Didier Reynders, Elio Di Rupo et Laurette Onkelinx, en plus d’animateurs de la RTBF tels que David Oxley (le présentateur de Question à la Une), Myriam Leroy (Pure Fm) ou encore quelques présentateurs de l’émission « On n’est pas des pigeons ». Avec un peu de chance, La Nuit des Médias accueillera éventuellement cette année le groupe Ulysse (que je recommande fortement), qui s’est formé à l’Ihecs et qui joue déjà sur de grandes scènes belges comme au Botanique ou à Dour. Pour les mordus de la communication, c’est donc une opportunité en or car cette soirée portes ouvertes te permettra d’expérimenter les différents outils mis à ta disposition, mais aussi de créer des liens avec certains professionnels et employeurs potentiels qui pourront te donner des conseils avisés. Concernant les infos pratiques, l’événement aura lieu le 13 mai 2015, de 13h à minuit à la rue de l’Etuve 58-60, Bruxelles. L’entrée est gratuite et ouverte à tout le monde. Pour plus d’infos, rendez-vous sur la page Facebook de l’événement « Nuit des Médias » ou encore sur leur site internet. En espérant te voir toi, étudiant de l’ULB, te déplacer à l’Ihecs, pour changer d’air mais juste un peu ! Votre dévouée, Muna
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Journal d’un dimanche gris. Dimanche 29 mars 2015, je me « lève » et je consulte tout naturellement mon ordinateur afin d’y trouver les dernières pépites intellectuelles de mon réseau social favori (ne t’en fais pas ami lecteur, je ne parle pas de toi) comme le fait toute personne normalement constituée et saine d’esprit depuis 2012. Je ne nage pas dans cet océan d’informations relevant du plus haut intérêt culturel, c’est-à-dire entre les calambours forcés du Petit Journal et les commentaires subversifs (bonne blague) des Inrock’ concernant l’actualité de la semaine, depuis trois minutes que je remarque un petit post se démarquant tout penaud du reste signé Biffleuse concernant l’envoi des éventuels articles pour le nouveau numéro de la Philomène. Merde, déjà ! « Bon, me dis-je, tu t’es promis d’écrire au moins un article pour le journal cette année, il ne doit pas en rester des tonnes : cette fois tu t’y mets, tu regardes le thème et tu ponds un petit neuf cents neuf mots digne du Times. » (Bonne blague, bis) Je prends alors connaissance de la date butoir et je lis le thème imposé. Merde, les fourbes ! Je passe tout naturellement sur la question du comment ils ont réussi à nous trouver pareil thème (je suppose que l’idée de poisson d’avril est derrière les esprits et j’essaie de d’ores et déjà confectionner quelques blagues grivoises à insérer dans mon article : sans succès, tant pis, je demanderai à Tanguy) … « Poisson-chêne », ils sont sérieux ? Bon, je ne reste pas là amorphe et surtout l’air bien Benêt (facile) : quitte à buter, allons au moins voir si mon moteur de recherche bien-aimé a une idée de ce dont il s’agit. Miracle ! Je trouve une réponse assez facilement, je regarde et … Du parquet. Le poisson-chêne est une forme de disposition de parquet. Sérieusement ? Ils ne veulent quand même pas que je parle de parquet, si ? Tant pis, j’abandonne cette idée de plancher de mauvais goût et je me concentre sur l’essentiel : l’AG stérile de mercredi dernier (bof, tu ne vas pas déprimer alors que tant de réjouissances nous attendent encore), le monde aquatique (d’accord mais à part le film « La vie aquatique » de Wes Anderson, tu n’y connais rien), le monde forestier (limite, tu peux faire un parallèle entre « Les amis du bois de Quat’Sous » et l’ignominie de ce qui se passe sur le Campus de la Plaine) ou le Manneken Pis habillé aux couleurs de la Philo’ (ce serait bien d’en profiter, ça n’arrivera plus très souvent.) La désolation de mon inspiration se faisant grandissante, je décide de profiter de cet événement qui ne peut que nous toucher et qui ne se produira pas deux fois : le 80ème anniversaire de la Philo’. Notre Philo’, pas celle qui d’hier
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ou celle de demain mais bien le CPL d’aujourd’hui dans toute sa grandeur et, aussi, sa petitesse (s’il en est.) Notre Philo’ ô combien imparfaite mais pourtant tant aimée. Cette Philo’, je ne la connais pas depuis longtemps et je ne la comprends pas encore totalement (d’ailleurs qui le voudrait ?) mais qu’importe : elle m’a déjà touché ; et je suis convaincu (mais également persuadé) que c’est en cela qu’elle se distingue du reste des différents comités, cercles et autres joyeusetés folkloriques et culturelles qui baignent notre Alma Mater à savoir sa faculté à s’imposer, à marquer les esprits (en bien ou en moins bien) et à toujours vouloir faire de son mieux dans ce qu’elle entreprend. En effet, que valent les moyens de Solvay quand on a la passion de la crasse qui donne à notre bière ce petit goût si particulier que l’on chérit tant ? Que signifie l’expérience du CDS quand on se rend compte que le seul Président de Baptême à prendre la parole devant tous les bleus et comités de la Commune est notre Papicore? Que sont le CP et sa ludothèque (bonne blague, troisième partie) quand on nous apprend, un jour au détour d’une conversation lambda, que le cercle qui hurle son chant le plus fort et le plus passionnément est le CPL ? Que vaut la redoutable bleusaille de la Psycho’ (bonne blague, toujours un peu plus) quand notre SM parvient à nous trouver une nouvelle salle de bal 24h avant le début de celui-ci ? Le but, ici, n’est pas d’alimenter la petite gué-guerre habituelle qui anime les cercles entre eux mais bien de nous rappeler tous ces petits éléments qui font que la Philo’ n’est qu’un mot qui peut disparaître mais que son esprit sera toujours bien présent dans encore 80 printemps gris (et si en plus on peut tacler les copains oranges, pourquoi s’en priver ?) Plus qu’une identité, comme l’aura sans doute rappelé Fantomate, la Philo’ est avant tout un état d’esprit voire un esprit tout court qui, même schizophrénique, a la capacité de nous faire réfléchir, voyager, s’ouvrir et surtout accepter. N’est-ce, au fond, pas le plus important ? La Philo’ vit à travers ceux qui l’animent donc lui souhaiter un joyeux anniversaire, c’est également souhaiter un joyeux anniversaire à tous les gens qui la font vivre. Joyeux anniversaire tous. Merci à vous, Tinder(ela) P.S : 909 mots comme prévu, trop fort le gars. P.P.S : concernant la blague de Tanguy, il en avait une sur Carrefour mais elle n’a pas supermarché …
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On se cultive non de djeu
Le Mariage de Lila ou le chaos urbain Applaudissements de Kidibul
Abonné au théâtre des Martyrs, je me plais dans mes habitudes, revoyant souvent les mêmes comédiens et alternant entre pièces classiques et pièces modernes, mais toujours dans les limites conventionnelles de ce qu’est le théâtre en salle. Il y a peu, un chapiteau s’est installé Place des Martyrs, juste à côté de la salle. Quelle ne fut pas ma surprise, venu pour voir Le Mariage de Lila, lorsque l’on me redirigea vers le chapiteau… Peu préparé à cet événement, vêtu d’une très fine veste, je me dis qu’il me faudra braver le froid pendant deux heures (la pluie et le vent battent leur plein, la température a de quoi piquer aux endroits les moins sensibles) car le chapiteau n’offrira surement pas le confort et la chaleur de la grande salle du bâtiment d’à côté. Chance ! une fois à l’intérieur, je découvre des couvertures disposées un peu partout pour satisfaire les frileux. Là, déjà, c’est une surprise agréable. Pour ce qui est de la place, je ne comprends pas trop. Je vois les gradins d’un côté, bien sûr, mais je ne trouve pas de scène car, en face de ceuxci, il y a des bancs partout, entourés d’un décor de quartier urbain, sur lesquels d’autres spectateurs sont assis. Les comédiens, déjà tous dans leur rôle d’habitant du quartier, nous accueillent et nous dirigent. Je suis bien loin des conventions de représentations théâtrales, mais ça me plait. Le public, aussi, m’interpelle. Habitué aux sexagénaires et plus, aux couples bobos et aux rares passionnés de mon âge, je découvre des familles d’origine étrangère un peu partout, des enfants ébahis devant les décors. Tous ces gens (cela se voit dans leurs yeux) n’ont jamais été au théâtre. Et pourtant ils sont bien là, assis comme moi, surpris comme moi, et émerveillés par ce qu’ils découvrent autour d’eux. Une question demeure : où les comédiens vont-ils jouer ? Je comprends dès les premiers instants de la pièce. Ils jouent tout autour de nous, partout. Agréable surprise que de voir des acteurs à gauche, à droite, derrière, devant. Je n’avais jamais vu cela. Et quelle autre manière plus forte de vivre le théâtre si intensément que de regarder autour de soi, en trois dimensions ? Soit, je décris mon arrivée, mon anxiété et mes découvertes surprenantes mais… qu’en fut-il de la pièce en elle-même ? Jouée par la Compagnie des Nouveaux Disparus, Le Mariage de Lila nous offre une histoire à la fois engagée et engageante. On suit les aventures de tout un quartier urbain où la joie de vivre respire dans la mixité culturelle : un couple italien, une famille marocaine musulmane, un couple de vieux bruxellois ; tous
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s’entendent et cohabitent dans ce quartier qu’ils chérissent. Hélas, une compagnie veut racheter tous les biens immobiliers, les raser et en faire un énorme complexe commercial. S’ensuivra une bataille morale et juridique pour tenter de sauver le quartier. Pendant ce temps, Lila, fille d’un couple arabomusulman, s’est fiancée avec Frédéric, fils d’une famille bourgeoise et bien chrétienne des beaux quartiers. Leur mariage est vu d’un mauvais œil par leurs parents respectifs. Dans cette pièce se joue donc un double combat : la sauvegarde d’un quartier « défavorisé » et un mariage multiculturel. Un point particulier à souligner dans la mise en scène : la participation du public. Par la disposition des bancs à-même la scène, le public devient acteur. Il devient les passants de la rue, il devient citadin sans même s’en rendre compte. Plus d’une fois, on lui demandera de chanter, de prendre part à la manifestation contre le projet de destruction du quartier. À nouveau, c’est de l’inattendu et du nouveau. Somme toute donc, jouée par des acteurs de tous horizons dont les qualités de jeu sont à applaudir, cette pièce offre une perspective théâtrale hors du commun sur des thèmes durs et actuels. Si jamais vous entendez parler du Mariage de Lila de la Compagnie des Nouveaux Disparus, n’hésitez pas un instant et foncez voir ce petit chef-d’œuvre théâtral où l’on confond acteurs et spectateurs. Vous ne seriez pas déçus. Kidibuuul
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Woyzeck En regardant Woyzeck dans les yeux jeudi soir, j’ai cru voir un fantôme. Normal, me direz vous, d’y reconnaître le Hamlet d’il y a deux ans vu qu’il s’agit du même metteur en scène et du même comédien dans le rôle principal. Franz Woyzeck est un soldat, un homme simple qui cherche à vivre. Il doit subvenir aux besoins de la femme qu’il aime, Marie, et du fils de cette dernière. Nous ne savons pas si c’est le sien. Marie l’avoue elle-même, elle est facilement séduite. Woyzeck doute, de la fidélité de Marie, du monde qui l’entoure. Tout est déformé par les pilules qu’il avale pour l’expérience à laquelle il est soumis pour gagner de quoi rendre Marie heureuse. Alors qu’il sombre dans la folie, passant de la paranoïa aux hallucinations, le réel et son imaginaire s’entremêlent, jusqu’à ce que tout s’écrase. Ce deuxième volet d’une recherche théâtrale sur la folie avait décidément quelque chose de familier tout en surpassant (pour moi) son prédécesseur, que j’avais déjà beaucoup apprécié. L’intégration du chant et de la musique notamment était plus réussie, faisant parfaitement partie de l’ensemble là où elles semblaient parfois couper la narration dans Hamlet. On salue à nouveau le jeu d’acteur. Tous les comédiens réussissent à faire passer de l’humour dans ce drame de manière à ce que ça semble tout à fait naturel (et ils ont raison -- ça peut être drôle, un fou, jusqu’au moment où il commence à nous faire peur). Tout comme Woyzeck, impossible pour nous de distinguer où le réel termine et où le cauchemar commence. Si on réalise qu’on est dedans, on ne sait pas depuis quand, et sur la fin de la descente aux enfers, les deux ont bien fusionné. Le doute plane sur toute la pièce comme un brouillard. Woyzeck a-t-il un face à face avec sa bête humaine intérieure? Marie est-elle innocente? Finalement, les seules choses dont on peut être sûr sont les émotions de Woyzeck. Son angoisse, sa rage, son doute, on s’accroche à lui pour nous guider alors qu’on sait qu’il ne nous mènera pas à bon port. Au contraire d’Hamlet, le prince Shakespearien, Woyzeck est un homme comme nous. Emprisonné dans sa tête par les substances qu’il prend (chose d’ailleurs très bien exprimée par le décor), il dégénère et nous présente la vision d’une folie induite médicalement, version noire de nos habitudes à nous modifier l’esprit pour le plaisir ou la survie, à l’aide de drogues et d’antidépresseurs. Magali Bosmans
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Biais satirique On m'a demandé d'écrire un mot pour cette Philomène, d'être drôle ou original, de faire rire la plèbe (la plèbe c'est le cercle, les poils & plumes, les bleus, certains anciens mais pas tous sinon je me ferai casser la gueule et mine de rien, je ne suis pas fan du concept). On m'a demandé d'être satirique, insolent et irrévérencieux. J'aurais pu me moquer des juifs, des arabes, des noirs, des blancs, des rouges, des bleus – mais ça, on l'a déjà fait pendant deux mois et demi, voire un peu plus pour certains (filleul, tu sais bien que c'était pour rire ; Gaspard, plus que deux ans et on arrête) – des minorités, des majorités, des bourgeois, des vilains, des riches, des pauvres, des chinois ou de tous les autres. Parce que dans le fond, ils le méritent tous, ils l'ont bien cherché non ? Ils sont nés différents et donc on peut en rire. Tout comme moi, je suis différent, différent d'eux et donc pour cette raison là, j'accepte d'être l'objet de vannes (sauf de toi filleul!). Parce que rire de tout, c'est tout mettre sur le même pied, c'est refuser les différences. C'est accepter qu'au final, on est tous pareil malgré celles-ci. Et donc je veux rire, rire parce que cela me permet de dédiaboliser certains sujets ; rire parce que ça fait du bien ; rire, et être bête et méchant (comme aurait
dit maître Cavanna) ; rire parce que ça nous rapproche (bordel de merde) ; rire de tous parce qu'on accepte l'autre tel qu'il est et parce que ce rire est le propre de l'homme, de tous les hommes. Oui le rire nous unit, oui il est un lieu commun pour notre humanité. Mais rions de tout. Soyons bêtes, soyons idiots et acceptons que d'autres remettent en cause nos certitudes par un humour mal placé et qui ne nous convient pas. Car c'est en ça que nos bêtises auront un sens. Si je peux rire de tout, les autres aussi. J'aurais aimé dire une belle crasse sur chacun d'entre vous, mais pour moi le bon mot est toujours meilleur en situation. Le bon mot qui fera rire mon public choisi (vous vous êtes sans doute reconnus, ceux à qui je susurre une crasse au creux de l'oreille de temps à autres). J'aurais aimé lâcher une belle et immonde vanne qui n'aurait fait rire que moi (et peut être Jésus), mais je ne l'ai pas trouvée, ma blague grandiose. Encore une fois me diront certains. Je leur dirai merde à ceux-là. Et merde à tout ceux qui n'ont rien compris à l'humour. L'humour, ce sera dessiner une bite sur le résumé de mon voisin en bibli ou peindre Gaspard en bleu quand il s'endormira au prochain pré TD.
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L'humour, ce sera de pisser sur la clinche de porte de Philo avant la prochaine perm' de Bênet – s'il y en a un jour. L'humour ce sera un peu de tout et à tous les instants pour rendre un peu de pétillant aux situations moroses. L'humour n'aura aucune limite si ce n'est celle de l'esprit de celui à qui l'on fait la blague. Parce que c'est ça l'humour, c'est être reconnu par autrui de sa capacité de faire rire. On pourra essayer de convaincre quelqu'un qu'une chose est drôle s'il ne l'accepte pas comme telle, et bien on aura beau essayer, on n'aura pas fait
mouche. Rions de tout avec tout le monde, mais surtout avec ceux qui veulent et qui comprennent. Parce qu'il sera toujours meilleur de faire rire ceux qui le veulent bien. Et merde encore à la bien-pensance. Et tout ceux qui ne voudront pas rire un peu, et bien tant pis pour eux au final. Les tristes et les cons, on s'en fout a dit le poète (Patrick Sébastien, pour les incultes). Alors joyeux premier avril à tous ! Et prenez garde ! Nos plus belles blagues, nos plus belles heures de gloire sont encore à venir.
Absurdement vôtre Julien Lepers
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Typologie des endroits rares et charmants où copuler avant de mourir Que vous vous sentiez l'âme aventureuse ou bien que vous enchaîniez missionnaire et levrette, il arrive un moment où une envie de pimenter votre vie certes monotone vous prend. Grande connaisseuse de la chose, je vous fais partager mon savoir (parce que oui, je ne suis pas quelqu'un d'égoïste). Ainsi, quoi de mieux pour sortir du train-train ordinaire que de changer d'air? Je vous propose donc une liste des endroits où absolument baiser avant de mourir (ou même avant de quitter l'ULB, soyons fous !). LE LIT DES PARENTS Ou du petit frère, de la petite sœur, de la grand-mère ou même de la cousine (si la personne dort a côté, c'est des points en plus!). Le lit des parents, c'est connu, est toujours plus confortable, plus grand, plus salissable. Il s'avère qu'il vous est également très ouvert et vous accueillera pour une jouissance en toute quiétude. Ceci dit, par expérience personnelle, je ne vous conseille que d'y faire un rapide passage ou en tout cas de ne pas fouiller. Il n'est pas rare de tomber sur une boîte de préservatifs appartenant au père, le petit lapin vibrant de votre sœur, ou encore les boules de Geisha de maman. Il est tout a fait permis de s'en servir mais.. Ça reste assez glauque. LA CABINE D'ESSAYAGE Il existe, dans la rue neuve, dans le H&M dédié aux hommes, de grandes cabines d'essayage, relativement insonorisées mais surtout, fermables à clé ! Que demander de plus ?! Prenez quelques vêtements, faites un clin d'œil au gay qui s'occupe de garder les cabines et envoyez vous en l'air ! Attention toutefois, il faut savoir que ces cabines restent particulièrement étroites et que, si vous ne vous sentez pas assez fort pour porter madame ou que celle ci mesure 1m40 les bras levés, la partie de sexe risque d'être un peu plus périlleuse que prévue. L'ASCENSEUR Grand classique indémodable, l'ascenseur offre un plaisir intense "en apesenteuuuuur" (sur ce, j'arrête les blagues). Attendez la nuit, cela reste le meilleur moyen de ne pas se faire déranger en plein orgasme. À moins que vous soyez avide de voyeurisme, bien entendu. Vous pouvez sinon tenter les
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ascenseurs de la bibliothèque des sciences humaines, en appuyant simplement sur le bouton d'arrêt d'urgence. Je pense cependant que les gars de la sécu risquent de bien se moquer de vous au sortir de la cabine et que les gens du premier vont sans doute vous tuer de les avoir fait attendre aussi longtemps l'ascenseur. Mais bon.. On s'en branle un peu, non ? LA JEFKE La Jefke offre beaucoup d'endroits intimes et pleins de charme où baiser en toute tranquillité. Il existe bien sur le fameux matelas au loin dans le champ derrière le bâtiment (mais couvert de vieilles déjections de la veille), le toit (si vous arrivez à y monter sans vous faire choper par André et sa team), les bois (un peu plus bucolique et sans doute moins à l'abri des regards mais parfait pour un coup rapide) et bien sur, les toilettes. Choisissez par contre bien ces dernières. Il serait bien dommage de glisser sur une marre de vomi en pleine levrette ! CHEZ LUI/ELLE C'est LA règle d'or : toujours aller chez l'autre. Premièrement, pour la découverte de territoires inconnus. Deuxièmement, parce que ça permet de ramener des trophées (ne me dites pas que je suis la seule a faire ça ?!). Troisièmement, parce que ça permet une certaine liberté. En effet, si il y a quelconque pépin, si la fille en question a déjà un copain ou que le mec baise comme un pied, cela vous permet de partir en courant et d'ainsi éviter beaucoup de problèmes. Mais, des lors, évitez de donner votre nom, sait-on jamais, la fille pourrait brûler votre penne pour cet orgasme espéré mais pas atteint. LA TABLE DE LA CUISINE Il n'y a rien de plus jouissif (ou glauque ?) que de voir des gens manger/travailler là ou il y a quelques heures, vous baisiez sauvagement. Il convient tout de même d'éviter les tâches. LE CIMETIÈRE Puisqu'on est parti dans le glauque, pourquoi pas le cimetière ? Pensez-y ! Que vous croyiez ou non a l'existence après la mort, le cimetière est soit un endroit comme un autre, vide de surcroît ; soit un endroit plein de gens qui s'ennuient a mourir et qui auront enfin de quoi s'occuper. Peut être même que vous les ferez
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rire par vos piètres performances ! LA PISCINE Étant une fille, j'ai pour ma part quelques soucis avec la baise dans l'eau. En effet, le vagin étant une cavité, l'eau s'y engouffre et ce n'est pas des plus agréables. Mais, tout de même, ça reste a faire ! Qui n'a jamais rêvé de coucher dans la piscine, le bain a bulle ou le bain tout court ? Chacun offre des sensations plutôt étranges et pas forcément mauvaises. LA FORÊT/LES CHAMPS Un petit coin bucolique est parfait pour un premier rendez-vous avec l'être aimé (ou non-aimé, ça vous regarde). C'est beau, ça sent bon et ça offre une possibilité de choix dans l'espace énorme. Attention tout de fois a ne pas vous faire surprendre par un fermier qui laboure, un enfant qui fait une promenade a vélo ou, pire, une horde de moustiques. Prévoyez également un plaid. Parce que la levrette contre un arbre, c'est rigolo mais parfois lassant et, se coucher dans la boue risque de très facilement vous griller auprès des gens sur la route pour revenir chez soi. L'ULB Enfin, et le meilleur sans doute, l'ULB. L'Université offre une énorme possibilité d'endroits, que ce soit dans des salles de classe, dans les toilettes, dans un cercle ou sur le toit du F. Chaque étudiant de l'ULB devrait pouvoir dire qu'il y a baisé ! Le mieux, a mon sens, est le bâtiment U. Ouvert jusque tard dans la nuit, peu de gens s'y promène (hormis au rez de chaussée). Il se peut même que vous trouviez une classe vide ou forniquer en toute tranquillité ! De plus, il y a peu de caméras (faites y toutefois bien attention, se faire surprendre par André et sa team serait bien malvenu). Sinon, bien sur, il reste la philo. Soyez sympa, faites les yeux doux, Benet vous donnera peut être les clés (Renaud a bien réussi a y dormir !). En espérant vous avoir bien informes et donné quelques idées, passez une agréable semaine culturelle ! Dora
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