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Dans les obscures étages supérieurs du ABP et/ou Kruger Maxime Fortin

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Dans les obscures étages supérieurs du ABP et/ou Kruger

Par Myriam Delmaire

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Maxime Fortin, candidat à la maitrise en sciences forestières avec Sylvain Jutras et Heather McGrath Et avant : Baccalauréat en aménagement et environnement forestiers à l’Université Laval

Quel est ton sujet de maitrise ?

Mon sujet de maitrise est l’évaluation de l’incertitude des lits d’écoulement potentiel et des délimitations des bassins versants. Il s’insère à la suite d’un autre projet de maitrise qui a permis de produire les lits d’écoulement potentiel à l’aide de données provenant de la technologie du LiDAR. Je suis dans l’équipe de laboratoire d’hydrologie forestière de Sylvain Jutras, professeur titulaire et j’ai comme codirectrice Heather McGrath de Ressources Naturelles Canada.

Qu’est-ce qui t’a mené au choix d’un tel sujet ?

Au début de mon baccalauréat en aménagement et environnement forestiers, j’avais déjà un intérêt pour l’hydrologie forestière. Avant de faire ce choix, j’ai travaillé deux étés pour le laboratoire d’hydrologie forestière en étant auxiliaire de recherche pour l’étudiant à la maitrise qui a travaillé les lits d’écoulement potentiel. C’est certain que ces deux étés ont influencé le choix de mon sujet, car je connaissais déjà l’équipe et j’avais acquis plusieurs connaissances en lien avec l’hydrologie nécessaire à mon projet de maitrise. Aussi, j’apprécie mon projet, car il m’amène à la création d’un outil qui pourra être utile pour les forestiers.. Il y a un livrable concret à produire d’ici la fin de la maitrise ce que je considère très motivant!

Le début de la maitrise, en temps de pandémie ?

En mars, j’ai commencé à planifier mon terrain durant le tout début de la pandémie. À ce moment-là, il y avait beaucoup d’incertitude concernant la possibilité de faire des travaux terrain et de se déplacer en région.

Mon terrain devait se dérouler en Mauricie et en Abitibi. Donc, j’ai commencé la maitrise en travaillant sur les différents scénarios possibles, si jamais il était impossible de se déplacer en région. Finalement, j’ai pu effectuer mes travaux terrain, sans trop de difficulté, mais avec beaucoup de mesures sanitaires à respecter! J’ai apprécié pouvoir effectuer mon terrain. Me promener en forêt, me promener en pick-up et faire de l’inventaire avec mon coéquipier m’a vraiment fait apprécier mon début de maitrise. Je fais de l’inventaire, mais cette fois-ci c’est pour mon propre projet!

Ensuite, j’ai commencé à travailler dans le laboratoire d’hydrologie forestière en tant qu’étudiant gradué. Ce qui est vraiment le fun dans ce laboratoirelà, c’est qu’il y a beaucoup de ressources et plusieurs professionnels de recherche. Ainsi, j’ai vraiment été bien encadré et j’ai eu l’opportunité d’échanger sur mon sujet de maitrise avec d’autres personnes, que seulement mon directeur de maitrise. C’est toutes des personnes qui sont extrêmement motivées, ce qui me rend encore plus motivé.

Au début de la session d’automne, j’avais un bureau à l’étage obscur du ABP. Avec les différentes consignes gouvernementales, c’est certain qu’on y allait le moins possible. C’est évident que dans les conditions actuelles, avec deux cours de deuxième cycle, exclusivement à distance, ça a été un nouveau défi pour moi. Je suis quelqu’un qui aime être en présence d’autres personnes et parler. Donc, c’est certain que de vivre une session entièrement à distance, dans mon salon, sans la cafétéria du ABP, ça a été plutôt difficile sur le moral et la motivation. Finalement, je me suis adapté, comme pas mal tout le monde, je pense bien! Aussi, les rencontres virtuelles

qu’on a faites avec mon laboratoire, soit environ 1 fois par semaine ont beaucoup aidé au déroulement de ma première session de maitrise.

Peux-tu nous parler en gros de ton dispositif ? Expérience, prise de données … ?

L’expérience que j’ai effectuée sur le terrain a été d’inventorier différents types de cours d’eau et de les positionner selon leurs coordonnées GPS. Les trois grands types de cours d’eau que je regarde sont les permanents, les intermittents et les éphémères. Un cours d’eau permanent est un cours d’eau dont le lit ne s’assèche pas. Un cours d’eau intermittent est un cours d’eau dont le lit s’assèche à certaines périodes de l’année et un cours d’eau éphémère est un écoulement sans lit occasionné principalement par les précipitations ou la fonte des neiges. L’absence de cours d’eau est essentielle aussi à positionner sur le terrain, car c’est une donnée importante pour la vérification de nos modèles. Plusieurs autres informations ont été collectées. Le but étant d’aller caractériser une réalité terrain pour ensuite la comparer avec nos modèles. Ces données terrain pourront donc confirmer ou infirmer les modèles produits dans le laboratoire et bien sûr, par la suite pouvoir les améliorer.

Ce que j’ai particulièrement aimé dans mon expérience sur le terrain, c’est qu’on s’est servi de GPS connectés par Bluetooth qui étaient directement reliés avec nos téléphones cellulaires. Donc, toute la collecte de données se faisait à partir de nos cellulaires, sans formulaire papier. La précision était donc meilleure que lors de l’utilisation de GPS traditionnels. Aussi, les formulaires étaient déjà dans le cellulaire. Donc, mes données étaient déjà compilées.

Où es-tu rendu en ce moment dans ton projet?

Puisque j’ai fait un été d’inventaire et que je vais utiliser des données recueillies par l’équipe d’hydrologie depuis 2017, je suis rendu à déterminer comment je vais analyser mes données. D’ailleurs, j’ai l’avantage d’avoir une grande quantité de données pour valider mes algorithmes, grâce aux données de mon laboratoire. En ce moment, j’essaie de développer une méthode qui va me permettre d’évaluer l’incertitude de plusieurs algorithmes en même temps. De cette façon, j’aurais une méthode bien définie pour l’analyse de mes données.

Moment de stress ou élément inédit de ta maitrise ?

Je dirais que c’est plus un moment cocasse durant mon été terrain! Mon coéquipier et moi devions inventorier 3 sections d’un cours d’eau et on avait décidé de terminer par la section la plus facile. L’inventaire s’effectuait sur un terrain quand même assez accidenté. En arrivant à la dernière branche, on a rencontré une gélinotte huppée. C’est assez étonnant, mais une gélinotte peut être très agressive quand elle protège ses petits. Au début, on ne l’avait pas remarquée, mais en s’approchant d’elle et de ses petits, elle s’est mise à nous attaquer. C’est surprenant de voir comment une gélinotte sait se défendre. Elle nous a suivis sur plus de 30 m. Finalement, on n’a pas inventorié la dernière section du cours d’eau !!!

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