Larsen #42

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Média

Jam, la radio qu’on shazame

TEXTE : DIDIER STIERS

ainsi dire humanisée et il s’est même installé sur les réseaux sociaux. Le premier pari est réussi, nous explique Bernard Dobbeleer, le chef de projet : toucher un public curieux et passionné de musique.

©RT BF

Un an et demi ou presque après avoir été porté sur les fonts baptismaux, le nouveau média de la RTBF a plutôt bien grandi. Et on y croit à son développement. Le contenu s’est étoffé, la grille s’est pour

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i Jam a vu le jour, c’est parce qu’à l’époque où on œuvrait à l’intronisation du DAB+ à la RTBF, il restait une opportunité de radio à saisir. Et Bernard Dobbeleer ne s’est pas fait prier. « Malgré l’offre déjà très complète. Mais, pour moi, et depuis des années, je trouvais qu’il manquait vraiment un média dédié aux musiques alternatives et aux artistes émergents. J’ai sauté sur l’occasion. » Le projet est alors adopté. La naissance, elle, s’avère plutôt discrète : « Nous avons lancé Jam le 27 septembre 2019. Le problème dans une grosse entreprise comme la RTBF, c’est qu’on n’arrive pas n’importe quand avec un nouveau projet alors que les budgets ont été votés l’année précédente. Nous avons donc commencé avec très, très peu de moyens. Nous étions deux pour faire la programmation… » Essentiellement tournée vers la nouveauté et les découvertes, cette radio est donc constamment en mouvement. « Les titres tournent quelques mois en général et puis nous renouvelons. Nous diffusons encore quelques titres que nous passions il y a un an et demi, mais nous avons déjà complètement renouvelé toute notre programmation. » Dix-huit mois plus tard, l’évolution est indéniable. Le plus notoire, pour Bernard Dobbeleer, c’est d’abord l’arrivée de Maya Cham à l’antenne pour animer en semaine la tranche 16h/20h. « L’idée de départ était de faire une vraie radio. Mais sans animation, on nous a souvent dit que Jam n’était en fait qu’une playlist.

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Mars, avril 2021

Même si nos playlists était conçues par des êtres humains et pas par des machines ou des algorithmes, il est vrai que ça manquait de présence humaine. » Ce qu’on ne pourra plus dire aujourd’hui : à sa suite, et ce fut la nouveauté la plus conséquente de la dernière rentrée, sont nées des émissions de curation proposées en soirée. « Le vendredi à 20h, DC Salas parle de musique électronique et reçoit des invités. Le samedi, dans Aside animée par Marie Frankinet qui est passionnée par le hip-hop et le nu r’n’b, on a entre 30 et 50% d’artistes locaux. Les gens de Goûte Mes Disques proposent désormais un rendez-vous thématique mensuel. Et puis, je suis très heureux d’être parvenu à convaincre Melanie De Biasio de faire une émission, ce qui est une première pour elle. » À cette évolution, fondamentale pour notre interlocuteur, ajoutons aussi un nombre de publications en hausse considérable : « Nous avons maintenant trois, quatre journalistes qui publient des articles. Nous faisons des interviews, des portraits des artistes et des DJ’s que nous diffusons… Nous voulons vraiment être efficaces. Et de plus en plus présents dans le milieu de la musique alternative, mais évidemment avec un fort ancrage belge. »

Artistes du cru avant tout Les mauvaises langues diront que Jam tombe à pic dans la mesure où, puisqu’il est question de faire de la découverte d’artistes belges, la radio va sérieusement contribuer au respect des quotas

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