Cie AKTÉ – Bilan 2016

Page 1

6 1 0 2 N S A E L I B ECTIV 2018 7 P 1 S 0 R 2 E P fr . e t ak


Sommaire

Co-direction artistique Anne-Sophie Pauchet Arnaud Troalic Chargée de production et de diffusion Yael Mechaly Chargée de l’action culturelle et de la communication Marine Malandain

CRÉATION 2016 POLIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Bilan de la création . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 DIFFUSION 2016 Bilan .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Administration générale Groupement d’employeurs Pandora Compatabilité et social Groupement d’employeurs BCBG

CRÉATION 2017 L’île des esclaves de Marivaux PROJET 2017 Quartiers libres

Association loi 1901 Président : Stanislas Nadolski Trésorière : Sylviane Moutier Sécrétaire : Marina Berquin

9

................

12

................................

PERSPECTIVES 2018 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 AUTRES ACTIONS DE LA COMPAGNIE La lecture publique La ronde des auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Correspondance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C’était bien .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Action culturelle Ateliers internes de la compagnie . . . . . . . . . . . . En milieu scolaire ou en lien avec l’éducation nationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Auprès d’établissements spécialisés .. . . . . . . . Dans le cadre de la diffusion des spectacles

2

14 14 14

15 15 .

15 15


BILAN 2016 — PERSPECTIVES 2017-2018

Depuis octobre 2015, la compagnie est installée au Fort de Tourneville, friche culturelle en cours de structuration et qui comprend à la fois des salles de diffusion de musiques actuelles, une activité pédagogique principalement centrée autour de la musique et des présences plus individuelles d’artistes plasticiens ainsi que le groupement d’employeurs BCBG auquel Akté est adhérente. Cette arrivée est pour nous l’opportunité de s’inscrire dans une dynamique collective qui correspond à notre activité (création pédagogie, mutualisation), et nous y avons consacré avec le déménagement et la participation à la vie collective un temps important sur l’année 2016. Pour mettre en œuvre l’ensemble de son projet artistique, la compagnie emploie deux salariées à temps plein (production diffusion et médiation culturelle communication), trois salariés à temps partiel responsables de formation pour l’école de théâtre et plus de trente-cinq intermittents différents artistes et techniciens soit en tout près de sept équivalents temps plein sur l’année 2016 pour un budget global de plus de 410 000 €. Akté est adhérente au micro-groupement d’employeurs Pandora ainsi qu’au groupement d’employeurs BCBG pour la comptabilité et le social. L’ensemble de l’activité artistique de la compagnie se déploie autour des axes suivants : création- diffusion, lecture publique et action culturelle.

3


AKTÉ

CRÉATION 2016

POLIS

Mise en scène Arnaud Troalic Collaboration artistique Anne-Sophie Pauchet Avec Laure Mathis, Maxime Lévêque, Julien Flament et David Charcot

POLIS est une performance interactive destinée à l’espace public. Quatre comédiens dans un container vitré installé dans la rue, le public vient les écouter et dialoguer avec eux en prenant place à des bornes munies de casques audio disposées autour du container. Les spectateurs sont invités à s’inscrire par le biais de leur smartphone à un tirage au sort qui désignera parmi eux un « spectateur privilégié ». Tout au long de la performance les spectateurs inscrits pourront également interagir et communiquer entre eux et avec les comédiens par le biais d’un « chat ». Le dialogue entre les spectateurs privilégiés successifs et les comédiens prend plusieurs formes : questionnaires, manifestes, question la plus longue… Autant de matériaux textuels écrits spécialement pour la performance par des auteurs à qui la compagnie a soumis le thème du Bonheur.

Auteurs/autrices David Geselson, Elisabeth Hölzle, Sylvain Levey, Nathalie Papin, Stéphane Castang, Aline Reviriaud Coproduction Le Volcan scène nationale Le Havre – Arts 276, Atelier 231 CNAR Normandie. Accueil en Résidence Atelier 231, avec le soutien du CENTQUATRE-PARIS. POLIS a bénéficié du prix SACD : « Auteurs d’Espace » Spectacle créé en avril 2016 au Havre et à Évreux dans le cadre du Festival « Terre de Paroles ». Participation au Festival « La rue est à Amiens » en juin 2016.

4


BILAN 2016 — PERSPECTIVES 2017-2018

« Les passants sont très proches les uns des autres, rassemblés autour de plusieurs barrières Vauban mais restent isolés du fait des casques filaires, constituant ainsi différentes zones d’écoute à la périphérie du container. »

Une langue théâtrale pour éviter la sociologie Le principal registre de parole de POLIS est le questionnaire. Un Top 10 des meilleures questions ne produit aucune dramaturgie et ne permet pas de sortir des lieux communs. Il faut inventer une langue ou une méthode pour pousser à s’interroger et empêcher toutes les réponses attendues. Pour contrecarrer les évidences et les consensus nous utilisons le principe rhétorique de la contradiction. Chaque questionnaire intégrera ce paramètre, soit de manière frontale, soit dans sa continuité. La rencontre avec le public est très variée, ainsi il nous parut important d’avoir plusieurs langues, plusieurs contradictions, plusieurs matériaux sous la main dans lesquels nous pourrions piocher en fonction des participants. Nous avons donc fait appel à six auteurs-autrices d’inspiration et de parcours différents : David Geselson, Elisabeth Hölzle, Sylvain Levey, Nathalie Papin, Stéphane Castang, Aline Reviriaud. Il nous faut une dimension théâtrale dans ces questionnaires, le comédien doit demeurer dans le jeu afin de ne pas devenir sociologue, éviter la joute qui peut pointer chaque fois que la contradiction cherchée arrive. Consigne pour les auteurs : il s’agit pour le public d’avoir l’illusion que les comédiens s’interrogent et souhaitent en découdre avec eux sur ces contradictions.

Pourquoi l’espace public ? Au-delà de l’utilisation de l’objet container vitré et de sa force d’attraction plastique, il s’agit pour la compagnie de poser la question de la rencontre et de la parole publique. Aller à la rencontre du passant, qui n’est justement pas un spectateur a priori. Ou plutôt se trouver sur son chemin, susciter son interrogation, sa curiosité, le « dérouter » au sens propre du terme, le faire dévier de sa route en y posant un objet inhabituel dans lequel se trouvent des êtres humains, qui souhaitent engager un dialogue, démarrer une réflexion collective. Prendre le temps de s’interroger ensemble au cœur de la cité (« POLIS »). Avec comme biais d’attraction un panneau lumineux qui guidera le badaud devenu spectateur et en utilisant nos objets habituels de communication (smartphones) pour constituer une communauté éphémère et sensible. Pourquoi le bonheur ? À la fois banale et philosophique, la question du bonheur convoque rapidement celle de l’individu et de son rapport à la société, problématique qui constitue le cœur du travail de la compagnie. Bonheur individuel / Bonheur collectif, pression sociale et injonctions à consommer son bien-être, peurs réelles ou fantasmées, autant de sujets sensibles qui méritent d’être débattus en place publique ici et maintenant. Ne pas avoir peur, peut-être, des lieux communs pour démarrer une réflexion commune : « Comment ça va ? ».

5


AKTÉ

CRÉATION 2016

POLIS

Le dispositif : comme un écrasement de la carte sur le territoire Le dispositif de POLIS s’apparente à un réseau social écrasé sur la place publique. Il s’agit de créer du lien en provoquant la parole au moyen d’outils toujours plus individualisants que nous utilisons au quotidien. C’est un dispositif de complicités urbaines sans convocation préalable. Il est constitué d’un container entièrement vitré et sonorisé, qui renferme quatre acteurs, d’un panneau lumineux d’information et de barrières Vauban équipées de casques filaires. Au premier abord, le dispositif s’apparente à une attraction. Son esthétique a été pensée pour interpeller, se démarquer du site, provoquer une curiosité, voire une sidération. Pour comprendre, il faut s’approcher et saisir un casque à l’une des barrières Vauban. Les passants sont très proches les uns des autres, rassemblés autour de plusieurs barrières Vauban mais restent isolés du fait des casques filaires, consti-

tuant ainsi différentes zones d’écoute à la périphérie du container. Dans les casques, le passant est invité à participer à une enquête sur le bonheur. Pour cela, il doit s’inscrire au moyen de son téléphone portable. Un tirage au sort est lancé et le gagnant peut prendre la place du « spectateur privilégié » en venant s’asseoir à quelques mètres du container. L’échange entre les comédiens dans le container et ce « spectateur » peut commencer, via un micro. La position de l’échange est centrale et le reste du public qui l’entend peut réagir par messages textes. À tour de rôle, d’autres personnes « tirées au sort » viennent participer et éventuellement réagir à la fiction précédente. La place de la parole au sein du dispositif circule par la plateforme « tchat » à la périphérie, les comédiens et le « spectateur privilégié ».

6


BILAN 2016 — PERSPECTIVES 2017-2018

BILAN DE LA CRÉATION

LA CRÉATION DE POLIS a été et donne l’occasion pour la compagnie de découvrir de nouveaux réseaux de création et de diffusion : les Arts de la Rue, mais aussi les musées, les festivals plus transversaux, entre autres. Nous avons été aidés en cela par les résidences et la coproduction de l’Atelier 231, CNAR de Normandie ainsi que par Elena Da Porto à la DGCA à qui nous avons pu présenter le projet avant sa création. POLIS est un projet ambitieux dans sa conception technique et de nombreux temps de recherche sur la programmation du serveur dédié à la téléphonie – afin de déjouer certains lobbying utilisés par la majorité des fabricants de smartphone, et plus généralement sur l’ensemble du dispositif technique – ont été nécessaires. En parallèle la commande de textes aux auteurs est également un travail au long cours, qui oblige à de fréquents allers/retours entre la recherche « au plateau » (dans le container) et les auteurs sollicités. La création de POLIS a également nécessité différents temps de répétitions publiques, puisque le dispositif n’est opérant qu’en présence du spectateur et que le projet repose sur l’échange avec ce dernier. Dans le cadre de la création nous avons donc ouvert nos répétitions au public en l’invitant à participer à de très nombreuses reprises, tant sur notre site d’implantation au Fort de Tourneville que lors de nos résidences à l’Atelier 231 (ces temps de répétition avec le public ont permis également à des groupes constitués type classes d’option théâtre de participer à notre travail de recherche.) Pour toutes ces raisons, POLIS s’est déployé sur un temps nécessaire à cet objet singulier. Les premières représentations dans le cadre du Festival Terres de Paroles ne nous ont pas permis de tester la proposition dans les conditions d’un festival de rue. En effet, une partie de l’enjeu de POLIS est la « transformation » du badaud en spectateur sans convocation préalable. Néanmoins nous avons pu vérifier la pertinence du dispositif ainsi que le principe de l’échange autour des questionnaires et les glissements impératifs vers un contenu textuel pré-existant. Nous avons retravaillé sur les matériaux dramaturgiques et l’élaboration des « scénarios » en découlant. Il a été également décidé suite aux premières performances de passer le nombre de comédiens présents dans le container de trois à quatre en « ajoutant » la présence d’une comédienne afin de multiplier les possibilités d’échange avec le spectateur ainsi qu’entre les comédiens eux-mêmes à l’intérieur du container. En juin dernier la programmation de POLIS au festival « La rue est à Amiens » (suite à l’obtention du prix SACD « Auteurs d’espaces ») nous a permis de tester ces ajustements et surtout de présenter le projet dans un contexte adéquat. Cette opportunité de visibilité a déclenché des retours professionnels positifs et offre donc à POLIS de solides perspectives de diffusion sur les années 2017-2018 : Festival Tropisme à Montpellier, Festival Play Mobile à Châtillon, Théâtre au Fil de l’eau à Pantin, Festival de rue Châlon-sur-Saône, Le Havre 2017 avec Le Volcan et le LH Forum, Espace Malraux - Scène Nationale de Chambéry et de Savoie (saison hors les murs) en mai 2018, Festival Ring - Nancy 2018. 7


AKTÉ

DIFFUSION 2016

Bilan

Pour l’année 2016 la compagnie compte 68 représentations toutes propositions confondues : Polis, Ouasmok, La ronde des auteurs, lectures publiques etc.. Il est à noter l’ouverture au réseau des arts de la rue, la diffusion importante auprès du jeune public (poursuite de la diffusion de Ouasmok création 2014 au national dans des lieux « stratégiques » type Théâtres en Dracénie scène conventionnée pour l’enfance), ainsi que l’ancrage de la compagnie sur son territoire régional. Toutes les représentations 2016 ont fait l’objet de contrats de cession (27 dans la ville d’implantation, 32 sur le reste du territoire régional et 9 sur le national).

8


BILAN 2016 — PERSPECTIVES 2017-2018

CRÉATION 2017

R IV

AU X

Échoués sur une île après un naufrage, deux binômes maîtres/esclaves se trouvent contraints d’inverser leurs fonctions. Cette coutume de l’île (tenue par d’anciens esclaves révoltés contre leurs maîtres) a pour but de rendre meilleurs les maîtres, de les adoucir, en leur faisant éprouver la condition de ceux qui étaient à leurs ordres. Mais tandis que les esclaves goûtent cette liberté nouvelle et surtout le pouvoir qu’elle leur octroie soudainement, les maîtres eux bien sûr ne sauraient se résoudre à ce changement de condition si brutal, dégradant et injuste à leurs yeux. Et lorsqu’à la fin de la journée Arlequin, manipulé par le langage et le chantage affectif de son maître se laisse convaincre de reprendre sa place et sa condition, Cléanthis, elle, semble bien moins décidée à s’y résoudre

Photographie BBFlirt — réalisation : L’ATELIER de communication — — Licence n°2-138319

MA

T CHE NE S C È PA U E E N P H IE M ISN E - S O AN

Visuel BBFlirt — réalisation : L’ATELIER de communication

L’île des esclaves de Marivaux

Mise en scène Anne-Sophie Pauchet Scénographie Arnaud Troalic Avec David Charcot, Valérie Diome, Olive Malleville, Nadir Louatib, Manon Thorel, Arnaud Troalic Musiciens Juliette Richards,

16 REPRÉSENTATIONS POUR LA PREMIÈRE SÉRIE D’EXPLOITATION 9 et 10 février 2017 Dieppe Scène Nationale — 3 représentations 16 février Théâtre Gallia de Saintes — 2 représentations 7 au 11 mars CDN de Normandie Rouen — 6 représentations 16 et 17 mars Volcan Le Havre — 2 représentations 23 mars Rayon Vert – Saint-Valery-en-Caux — 1 représentation 27 mars L’Éclat – Pont-Audemer — 2 représentations

Maxime Liberge Coproduction Le Volcan scène nationale – Le Havre, Dieppe Scène Nationale, Le Rayon Vert – Saint-Valery-en-Caux. Accueil en résidence CDN Normandie – Rouen, Le Siroco – Saint-Romain-de-Colbosc Budget prévisionnel de la création 233 540 €

Le projet a été présenté à une quarantaine de professionnels lors du festival Avis de grand frais à Caen en octobre 2016.

9


AKTÉ

CRÉATION 2017

L’île des esclaves de Marivaux Pour Akté L’Île des esclaves est un retour au théâtre de répertoire depuis George Dandin de Molière en 2004, qui constituait la première partie d’un diptyque intitulé États Civils dont la seconde partie était Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès. Ce choix n’est pas anodin, l’Île des esclaves pouvant être considérée comme une pièce à part dans l’œuvre de Marivaux, tout comme George Dandin l’est dans celle de Molière. De ces pièces qui soudain résonnent aujourd’hui avec force et immédiateté dans leurs enjeux, en interrogeant le rapport de l’individu à la société et les différentes formes d’asservissement.

Cependant cette vérité ici n’est pas celle des sentiments, et c’est bel et bien d’une question politique qu’il s’agit. D’une révolution à la fois intime pour les personnages, et sociale pour ce qu’ils représentent dans leurs fonctions. Comment passe-t-on du jour au lendemain du statut d’esclave à celui de maître ? Comment l’opprimé hier peut-il être libéré de ses chaînes sans devenir à son tour oppresseur, par un réflexe de vengeance ? Ou reproduit-il simplement les schémas dont il fût la victime ? Comment peut se faire l’apprentissage de la justice, voire de la démocratie dans des conditions d’affranchissement brutales et soudaines ? C’est le rapport de pouvoir par le langage qui opère avant tout ici, et qui pose aussi la question du déterminisme social. Arlequin a beau s’être vu attribuer le statut de maître, il n’en a pas les mots, et c’est grâce à ces mêmes mots que les maîtres originels usant chacun leur tour de leur pouvoir de conviction et de leur capacité de manipulation pourront rapidement reprendre leur rôle rendant ainsi impossible tout renversement durable. La résolution de la pièce est particulièrement intéressante de ce point de vue, car son ambiguïté offre de multiples lectures. Chacun reprend sa place, les maîtres ayant été rendus censément meilleurs après leur expérience et promettant à leurs esclaves la fin de leurs maux tandis que les esclaves font preuve d’une intelligence peut-être supérieure car ils arrivent à pardonner. Happy end ? Fable noire ? Ébauche d’une révolution ? La question du lieu, donc de la scénographie est celle de l’utopie, étymologiquement « le lieu de nulle

Comme un bref essai politique au plateau, la pièce pose plusieurs questions : Celles du pouvoir du langage et de la manipulation, mais aussi, à travers le procédé d’inversion des statuts sociaux, celle de la révolution et de son « après ». La pièce est comme souvent chez Marivaux d’abord construite sur un jeu de rôle au service de l’éclosion souhaitée de la vérité et de la prise de conscience.

10


BILAN 2016 — PERSPECTIVES 2017-2018

part ». Nous travaillerons à faire exister cette micro-société insulaire, qui évoluera dans l’espace entier de la représentation scène salle, sans travailler à l’illusion du réel (pas d’île au sens géographique). L’espace sera à la fois celui du dedans et du dehors, celui de la république et donc de la place publique, à travers un ensemble d’éléments symboliques détournés. La place de l’image sera prépondérante, nous utiliserons plusieurs supports écrans et moniteurs (pas de vidéo-projection) à la fois comme objets lumineux et en traitement vidéo (vidéo surveillance, image filmée en direct, etc.). ​Un autre axe de travail sera la question de la dualité : la pièce repose en grande partie sur cet enjeu, tant d’un point de vue de sa construction que de son

propos. À la fois la dualité représentée par les couples de personnages mais aussi celle que chacun des protagonistes porte en lui et qui est mise à l’épreuve par l’intrigue. Pour renforcer cet aspect la distribution entièrement basée sur la notion de « couple », ou de duo : en plus des binômes maîtres/esclaves, le rôle de Trivelin sera tenu par deux comédiens, un homme et une femme, tous deux responsables de l’île, anciens esclaves, et maîtres du « jeu ». La musique originale jouée en live sera assurée également par un duo homme-femme de musiciens (chant, instruments). La présence musicale accompagnera le travail sur le rythme, l’objectif étant de laisser la pièce se déployer malgré sa rapidité, pour en faire entendre tous les enjeux. 11


AKTÉ

PROJET 2017

Quartiers libres

Ce projet est né à la fois du fait de l’arrivée de la compagnie au Fort de Tourneville et de notre volonté de participer aux événements liés à l’anniversaire des 500 ans de la Ville du Havre. Nous avons souhaité présenter un projet de collectage de parole qui irait à la rencontre des habitants et nous permettrait d’ancrer notre présence en tant qu’acteur culturel au fort.

À partir de janvier 2017, la compagnie interviendra dans les quartiers de Sanvic et Tourneville pour collecter la parole des habitants. En partenariat avec les acteurs associatifs et sociaux, ce projet intergénérationnel et créateur de lien voudrait dessiner l’histoire commune d’une ville : en témoignant de l’attachement des habitants au Havre, en considérant le rapport intime de chacun à son territoire. Les comédiens de la compagnie animeront des rencontres entre les différentes générations qui vivent dans le quartier pour leur permettre de parler de leur histoire, de leur ville et finalement de leur vie, dans l’échange et la confrontation des points de vue. Ces ateliers donneront lieu à des lectures de textes évocateurs ou de chansons

par les comédiens dans le but de déclencher ou de libérer les paroles et les souvenirs à partir d’une découverte artistique ou d’une évocation commune. En septembre 2017, ce collectage de paroles donnera lieu à plusieurs restitutions publiques par les comédiens de la compagnie et à une exposition photographique de Roger Legrand des portraits des habitants interrogés. Afin de conserver cette mémoire, le collectage se fera en lien avec les Archives Municipales du Havre (également implantées au Fort de Tourneville). En effet, au-delà de la restitution, il s’agit de conserver dans les meilleures conditions les enregistrements audio des interviews, afin que les habitants puissent aller les consulter mais aussi pour qu’ils puissent servir de sources orales pour différentes recherches. Projet soutenu par le GIP Le Havre 2017 Demande d’aide en cours auprès de l’Action Culturelle Conseil Départemental de Seine Maritime et de la Fondation SNCF. Budget prévisionnel de l’action 35 000 €

12


BILAN 2016 — PERSPECTIVES 2017-2018

PERSPECTIVES 2018

La compagnie reprendra son laboratoire de recherches sur des écritures au plateau et des textes contemporains. Nous avons plusieurs pistes de réflexion en cours, notamment sur un texte de William Pellier La vie de marchandise ou sur un texte de l’auteur italien Fausto Paravidino Exit. Ce travail pourrait être l’occasion d’une création forme légère, fin 2018 (peu de comédiens, temps de création resserré dans une dynamique continue) mais les projets ne sont pas encore arrêtés à ce jour. Au printemps 2018, Akté sera associée à la Scène Nationale de Dieppe pour un temps fort autour de la création régionale. Cet événement en cours d’élaboration pourra donner lieu à une proposition spécialement créée pour l’occasion, peut-être en collaboration avec d’autres artistes. Il s’agira d’élaborer en lien avec DSN la programmation de ce temps fort et y impulser l’identité artistique de la compagnie. Sur la saison 2017-2018, poursuite de la diffusion des créations L’île des esclaves, Polis et Ouasmok et de l’ensemble de nos actions de lecture publique et d’action culturelle. 13


AKTÉ

Lecture publique Akté développe depuis de nombreuses d’années un travail sur la lecture publique à travers différentes actions

LA RONDE DES AUTEURS Conçue à destination du public scolaire à partir de 8 ans, La Ronde des Auteurs met en lumière la richesse du répertoire théâtral pour la jeunesse sous forme de cycles de lectures mises en espace suivies d’un temps de discussion. L’échange qui occupe la seconde moitié de la séance est mené par les comédiens suivant un canevas précis qui obéit à des objectifs pédagogiques prédéfinis. Il s’agit à la fois d’une action de découverte de la lecture et du texte dramatique, posant aussi les bases d’une réflexion qui nourrira les enfants lorsqu’ils assisteront à différentes représentations théâtrales. La démarche permet également de rendre familier et accessible le livre et de faciliter et d’encourager le rapport des enfants à la lecture et à la découverte de « l’objet livre » et de tous les possibles qu’il renferme.

CORRESPONDANCE À l’occasion du festival littéraire Le goût des autres 2016 sur la thématique des littératures de l’amitié, la compagnie a travaillé à un montage de la correspondance entre George Sand et Gustave Flaubert pour une lecture musicale accompagnée d’œuvres du XXe siècle au violoncelle. Cette lecture sera reprise dans le cadre du festival Terres de Paroles en avril 2017. C’ÉTAIT BIEN Pendant deux ans, dans le cadre du dispositif Culture à l’hôpital en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé, le département de Seine Maritime et les établissements eux-mêmes, la compagnie s’est rendue dans les Ehpad du Havre pour collecter et restituer ensuite sous forme de lecture la parole des résidents. C’était bien est l’aboutissement public de ce travail de mémoire. Il s’agira pour clore le projet d’en donner une lecture mise en espace qui reprendra les axes forts de ce travail de collectage pour les présenter au public. Deux représentations au Tetris au Havre en décembre 2016 dans le cadre d’un temps fort consacré aux personnes âgées.

EN 2016-2017 28 séances, 2 créations de nouvelles lectures, 5 auteurs différents. Environ 2 000 enfants touchés. STRUCTURES PARTENAIRES Théâtre des Bains Douches, Le Havre – Théâtre Le Passage, Fécamp – Centre culturel d’Avranches – Le Rayon Vert, Saint-Valery-en-Caux. AUTEURS AU RÉPERTOIRE Karine Serres, Fabrice Melquiot, Nathalie Papin, Wajdi Mouawad, Dominique Richard, Mohamed Rouahbi, Dominique Paquet, Suzanne Lebeau, Joel Pommerat, Mike Kenny…

14


BILAN 2016 — PERSPECTIVES 2017-2018

Action culturelle

Ateliers internes de la compagnie Le déménagement d’Akté au Fort de Tourneville a permis la continuité de l’activité d’ateliers internes de formation à la compagnie. Avec trois comédiens formateurs professionnels, une centaine de participants sur huit ateliers différents pour enfants, adolescents et adultes, cette offre en termes de formation théâtrale est la plus importante sur l’agglomération havraise. Dans le cadre des ateliers adultes : mise en place depuis fin 2015 de l’« atelier libre » sans objectif de représentation avec différents intervenants professionnels pour sensibiliser à plusieurs techniques et univers artistiques.

et intervention scénographie dans le cadre de la préfiguration du jumelage DSN/lycée technique Pablo Néruda. Répétitions publiques avec l’option Théâtre du lycée Porte océane dans le cadre de la création de Polis. Atelier de Pratique Artistique pour les enseignants avec la Volcan et l’Inspection Académique et à Draguignan. Auprès d’établissements spécialisés Stage de pratique pour éducateurs spécialisés (Ifen), ateliers dans le secteur médico-éducatif (Sessad, SSEFIS). Action de collectage et restitution de paroles dans les Ehpad (voir C’était bien page 14).

En parallèle nous développons des volets d’action culturelle en direction de publics variés, et en partenariat avec plusieurs types d’établissements :

Dans le cadre de la diffusion des spectacles Interventions artistiques en accompagnement de la tournée de Ouasmok auprès de classes d’écoles élémentaires, en collèges et pour la formation d’enseignants à l’écriture contemporaine jeune public. En 2017, à l’occasion de la création de L’Île des esclaves, interventions en collèges et lycées : sensibilisation au spectacle et ateliers de pratique.

En milieu scolaire ou en lien avec l’éducation nationale Interventions artistiques auprès d’écoles élémentaires pour un accompagnement des enseignants dans leur pratique avec les élèves (2 ateliers en 2016). Parcours Cred dans les collèges (11 parcours dans 10 collèges du département en 2016 de la 6e à la 3e) et atelier hebdomadaire collège institution Saint-Joseph au Havre. Atelier spécifique sur la réécriture des contes au collège Delvincourt à Dieppe avec répétition publique de La Ronde des auteurs. Partenaire artistique de l’Option théâtre du lycée Jehan Ango à Dieppe sur les 3 niveaux, atelier théâtre

EN 2016, LES ACTIONS CULTURELLES DE LA COMPAGNIE ONT REPRÉSENTÉ PLUS DE 900 HEURES D’INTERVENTION AUPRÈS DE 1 500 PERSONNES TOUS PUBLICS CONFONDUS.

15


COMPAGNIE AKTÉ  www.akte.fr Fort de Tourneville — 55, rue du 329e RI 76620 Le Havre — Tél. 02 35 44 54 37

Réalisation : L’ATELIER de communication — — Licence n° 2-138319

Du fait de sa co-direction artistique et de son ancrage sur le territoire, la compagnie Akté déploie une activité importante (création mais aussi nombre de spectacles en tournée, sollicitation pour des interventions d’action culturelle…) qui nécessite une structuration solide (salariés permanents, groupements d’employeurs). Cette dernière est rendue possible par le conventionnement et le soutien financier des partenaires institutionnels. Avec plus de 40 % de ressources propres et un budget prévisionnel en hausse de 50 000 € en 2017 (460 000 €) Akté continue son développement tout en travaillant à un projet ambitieux d’équipement au service de la création et de l’accompagnement artistique au sein du Fort de Tourneville au Havre.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.