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GRAND PARIS STIMULÉ
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DE LA MÉTROPOLE HÉRITÉE AUX SITUATIONS PARISIENNES CONTEMPORAINES
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© l’AUC, 2009 Imprimé en Belgique par SNEL Dépôt légal : Mai 2009 PAPIERS
Munken Print White 1.5 - 100g/m 2 chez Arctic Paper Bioset - 300g/m 2 TYPOGRAPHIES
Gravur Condensed Dessinée par Cornel Windlin & Gilles Gavillet (1996-2001), publiée par Lineto Mrs Eaves Dessinée par Zuzana Licko (1996), publiée par Emigre DESIGN
Quentin Brachet @ H5
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Consultation internationale de recherche et dÊveloppement sur l’avenir du Paris mÊtropolitain 2008/2009
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Deux chantiers, en miroir : la ‘Métropole du 21e siècle de l’après Kyoto’ (M21AK) et le ‘Diagnostic prospectif de l’ agglomération parisienne’ (DPAP). Telles étaient les questions posées par le ‘Grand pari de l’agglomération parisienne, consultation internationale de recherche et développement sur l’avenir du Paris métropolitain’, entre juin 2008 et mars 2009. Il fallait saisir cette occasion unique pour poser autrement la question de la métropole contemporaine et celle particulière de l’avenir de l’agglomération parisienne. L’histoire récente des grandes villes et métropoles, européennes et du monde entier, montre la limite de la volonté planificatrice. Toutes les velléités récentes de planification ont été mises à défaut par les réalités de plus en plus enchevêtrées des modes de gouvernances dans les territoires métropolitains. Tout cela nous impose d’ouvrir des brèches dans le système de représentation de la métropole, de proposer un nouveau regard sur ce qu’elle est, sa réalité, et ce qu’elle peut être, sa potentialité. Le projet sur la métropole doit réussir là ou la planification a échoué, il doit être en capacité d’articuler dans un même temps et dans une même dynamique la petite échelle, celle des situations où s’exprime et surgit la métropole, et la grande échelle, l’échelle stratégique, celle qui donne à comprendre et à voir le fait métropolitain dans son ensemble. Le fait métropolitain contemporain est irréductible à un champ d’analyse et de projection unique. Le travail présenté dans ce livre est celui d’une équipe pluri-discplinaire et internationale (France, Japon, Suisse, Belgique) menée par l’auc et associant architectes, urbanistes, paysagistes, graphistes, chercheurs, historiens, géographes, experts des mobilités et de la planification. De cette transversalité a progressivement émergé la notion des climats métropolitains qui saisit le continuum de la métropole, son caractère commun, son étendue, et concomitament, en révèle la multitude des micro-climats, des situations, du quotidien de l’être métropolitain.
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sommaire
M21AK
DPAP
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Matrice Thèmes Situations
Matrice Thèmes Situations
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Introduction : Des plans aux situations
18 61 71
Matrice pour une métropole polyphonique et polymorphe Quatorze thèmes pour envisager M21AK Du commun aux pluriels, situations métropolitaines
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Provoquer pour faire réagir
151 191 203
La matrice, carte d’identités du Grand Paris Sept modes de faire Grand Paris Situations du Grand Paris
263 266
Bibliographie / Filmographie Crédits photographiques
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DES PLANS AUX SITUATIONS Nous ne proposons ni modèle, ni plan, ni image d’une métropole idéale de l’après Kyoto ou d’un Grand Paris du futur. Nous partons du constat que la métropole de demain est très largement déjà là, que le fait métropolitain est avant tout un enjeu culturel, mondialisé, et que son intérêt tiendra à l’affirmation de son caractère multiforme. Nous avons axé nos recherches sur deux questions que l’on pourrait résumer ainsi : 1. Qu’est-ce qu’une métropole au 21e siècle, dans ce contexte que l’on appelle ‘l’après Kyoto’ ou, plutôt, qu’est-ce qui fait le climat métropolitain contemporain1, comment peut-on se le représenter, et rendre compte de sa diversité, de sa complexité et de ses multiples possibilités ? Comment en rendre compte, à la fois, comme fait culturel et comme manifestation construite de ce fait ? Comme un état des choses perpétuellement en devenir. Comme matière vivante travaillée en permanence par des forces souvent contradictoires mais la plupart du temps légitimes, l’équité et la compétition, l’hyper-productivité et la gestion raisonnée des ressources, l’immédiat et le prospectif... 2. Comment faire en sorte que notre action sur la métropole soit en permanence capable de penser, en même temps et non plus séparément, le détail localisé qui fait la qualité ou la non qualité de notre environnement quotidien, et la totalité de la métropole à laquelle il se rattache, elle même inscrite dans une dimension devenue planétaire ? L’un n’existe pas sans l’autre et cela questionne les méthodes, les outils et les modes de faire avec lesquels nous produisons la métropole, partout et tous les jours, sans toujours en être suffisamment conscients.
13
glissements vers la condition métropolitaine La métropole n’est pas un lieu que l’on peut dessiner. C’est une condition, que l’on peut décrire. Comment appréhender, analyser et agir sur cet archipel métropolitain qui n’est pas une forme identifiable par sa limite mais un ensemble de situations ? La métropole est devenue multipolaire et hybride. Elle est très difficile à appréhender dans sa globalité : une structure aréolaire, un fonctionnement en réseau, en saillances et en creux, des pôles de compétitivité jouxtant des zones reléguées, des quartiers d’habitat jouxtant des nœuds d’infrastructures rapides, un village et un aéroport international... jusqu’à la schizophrénie et l’autisme, à force d’accumuler une chose et son contraire, chacune aveugle à l’autre et cherchant à s’en protéger, à s’en écarter. L’urbaniste sait qu’il est toujours utile mais il se rend compte qu’il ne peut plus fonder son action sur les « illusions jumelles de l’ordre et de l’omnipotence »2. La métropole contemporaine, collage de fragments inachevés, de bribes d’utopies irréalisées, d’idéologies sédimentées, ouvre la voie à des pratiques plus intuitives, plus sensibles, plus ouvertes, plus ancrées dans le réel, plus hybrides, plus approximatives et finalement beaucoup plus riches et tellement plus stimulantes.
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JAKARTA
CURITIBA
PORTLAND
CURITIBA
Symbole
matrice
First world city in a third world country : image d’une ville exemplaire, symbole d’un système de planification d’excellence économique, écologique et sociale (les trois piliers du développement durable). Primauté du Symbole : pour le maintenir intact, faut-il fermer les yeux sur les problèmes ?
la métropole du xxie siècle de l’après-kyoto
Ville exemple, connue d’abord pour son système de transport qui a été étudié et repris un peu partout dans le monde. Première ville écologique, elle maintient un statut d’excellence. La ville est le fruit d’une vision, d’un leader ( Jamie Lerner), de la liberté et du support que lui ont concédés la dictature militaire. Celle-ci s’est ainsi avérée un système politique adéquat pour la mise en œuvre dans des délais brefs des idées novatrices du plan directeur de 1966, plan sur lequel repose encore, mais de manière de plus en plus fragile, la ville de Curitiba.
thèmes situations 25
AMAR George, Mobilités urbaines : Eloge de la diversité et devoir d'invention, éditions de l'Aube, 2004 ; ; ; ; IR AZABAL Clara, City Making And Urban Governance In The Americas: Curitiba And Portland, Ashgate Publishing, 2005 6 URBAN Teresa, dans l’article The road to Curitiba, LUBOW Arthur, New York Times, 20 mai 2007 1
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W ILHEM Jorge, architecte du masterplan de 1965 Citation anonyme
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Planification pas chère Le plus grand ‘exploit’ du plan de 1966 est sans aucun doute le système de transport. Curitiba a opéré une véritable “transmutation modale” 1: en s’inspirant du métro, pour son efficacité d’accès et sa rapidité, mais en utilisant des bus, elle a développé un réseau de transport, sorte de métro de surface, dont le ‘rapport qualité prix’ fait envie aux villes des quatre coins du monde. Les accès aux bus se font sur une plateforme similaire à un quai de métro, accessibles avec un ticket. Les bus, extra-longs et bi-articulés pour transporter plus d’usagers, circulent sur des couloirs séparés. Des corridors de haute densité urbaine se développent autour de ces grands axes de circulation, encouragés par une règlementation et une taxation particulières qui attirent les constructions résidentielles et commerciales.
“Le problème majeur à Curitiba aujourd’hui est probablement le grand schisme entre la ville et sa région métropolitaine, ou, pour l’exprimer en termes géopolitiques, entre la municipalité de Curitiba et le reste des 25 municipalités qui font partie de la région métropolitaine de Curitiba” 2 La polarisation sur la ville centre est très forte : le système de transports dessert très peu la région. Le système de parcs publics qui entoure Curitiba renforce cette mise à distance. Gated communities et Edge cities sont de plus en plus nombreuses à s’installer sur les franges de la ville, générant autant d’enclaves. La plupart des bidonvilles sont localisés hors de Curitiba. Certains spécialistes affirment même que la ville aurait délibérément omis de s’intéresser à sa région. Elle aurait utilisé, voire abusé des autres municipalités pour atteindre la qualité urbaine et la qualité de vie qui l’ont hissées au statut de symbole.3
Imaginaire urbain hégemonique 4 Curitiba a toujours cherché à promouvoir une certaine image. L’exploitation massive des medias a permis de construire et de propager une image particulière de la ville pour asseoir un imaginaire urbain hégémonique5. Conséquence de cet imaginaire d’une ville qui a déjà résolu tous ses problèmes, la fierté citadine est très affirmée et savamment entretenue : “Le maire a vendu l’idée que c’est une ville merveilleuse. Et les gens pensent : c’est merveilleux, je n’ai besoin de rien faire.” 6 Mais cette vision est construite : “Quand nous avons fait le plan, il y avait 350 000 habitants. Nous pensions que la population atteindrait 500 000 en quelques années. Mais la ville a explosé. Je sais que le plan de Curitiba est très connu, et je suis le premier à l’apprécier, mais c’était en 65. La région métropolitaine a besoin d’une nouvelle vision.” 7
moutons
“Un berger municipal et ses 30 moutons tondaient l’herbe dans un des grands parcs.” 8 Symbole de planification économique et écologique, nul besoin de tondre le gazon. Symbole de planification pédagogique, l’image fait plaisir aux enfants. Symbole du symbole, le pittoresque absolu.
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Polarisation
‘Collecte contre cadeau’ Le programme ‘les déchets qui ne sont pas des déchets’ créé en 1989 organise la collecte d’ordures dans la ville. Toute personne qui apporte des ordures triées reçoit un cadeau. Contre 4 kg d’ordures 1 kg de légumes frais, un ticket de bus, un ticket d’opéra, des friandises... Chaque semaine, des camions collectent des paquets de papier, de verre ou de plastique préparés par les habitants. Ce système permet à Curitiba de recycler 22% de ses déchets, taux de recyclage le plus élevé au monde, même si il ne cesse de décroître depuis quelques années.
360° Suite Vollard est le premier bâtiment résidentiel à rotation (360°) au monde. “Curieusement, bien que Vollard adopte les façades en verre, la transparence du modernisme et sa révélation de la vie privée, l’intention n’est pas de manifester une quelconque équité sociale, mais plutôt d’exposer une différence sociale.” 9 Suite Vollard fait partie d’Ecoville, une gated community située dans le Nord-ouest de Curitiba le long d’un des cinq grands axes de circulation.
le symbole en danger ? Le système de transport arrive à un niveau de saturation extrême et les voitures se multiplient. Le bus répond surtout aux besoins de la classe populaire. L’entretien du système n’est donc pas un argument en faveur du maintien des classes moyennes en ville. Mais les voitures nuisent au symbole (modèle écologique, efficacité du transport public). Il faudra donc implanter des systèmes alternatifs de transports, plus “haut de gamme” pour concurrencer la voiture. Ce qui risque à son tour de nuire au symbole (planification pas chère). Équation insoluble ? Symbole du paradoxe curitibien.
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UNICH
CHONGQING
BUENOS AIRES
CAIRO
RANDSTAD
DUBAI
SINGAPORE
CHONGQING
Ville-État
matrice thèmes
Face à l’urbanisation massive et rapide de la côte Est de la Chine le gouvernement a pris la décision de créer une mégalopole dans les terres. Un homme, Wang Hongju, maire de Chongqing, est aujourd’hui le maire de quelques 20 millions de paysans labourant leurs terres à l’ouest du barrage des 3 Gorges et qui n’ont encore jamais vu la ville de leurs propres yeux.
la métropole du xxie siècle de l’après-kyoto
Chongqing est potentiellement la plus grande métropole au monde. La ville-même ne compte que quelques 7 millions d’habitants mais c’est une Municipalité-Province (ou encore Ville-État) avec un seul maire, ce qui change radicalement son statut. Administrativement parlant, elle est bien la plus grande et la plus peuplée des métropoles mondiales avec plus de 34 millions d’habitants sur une superficie de 82 000 km2.
situations 23
Barrage des 3 Gorges
Chongqing
Wang Hongju
Yangtse
Chongqing Municipalité autonome 40 subdivisions administratives superfiçie : 82.300 km² population : 31 500 000 382 hab/km² population zone urbaine : 9 000 000
500 km
; ZHANGKE Jia, Still Life, 2006
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la métropole du xxie siècle de l’après-kyoto
Conditionnement total
Exode rural
matrice
Plus de 500 000 paysans du centre de la Chine rejoignent chaque année Chongqing ville. Cette ‘population flottante’, venue des terres montagneuses et de villages inondés de la région, se met au service d’une économie industrielle basée surtout sur la production automobile et chimique, avec un taux de croissance de 15% par an. Détachée depuis peu de la province du Sichuan (la plus peuplée de Chine, avec 110 million d’habitants), le phénomène économique de Chongqing fonctionne comme un aimant sur un territoire de 200 millions d’habitants. Le paysage désolant d’un exode rural massif y atteint des proportions particulièrement gigantesques et tragiques.
Rien dans la condition géo-topographique de Chongqing ne pouvait laisser croire en la naissance d’une telle mégalopole. Avec ses collines escarpées, Chongqing est la seule grande ville chinoise où le vélo est absent. Afin de permettre cette croissance effrénée, la topographie naturelle est très largement et assez régulièrement remodelée. La politique du “cercle économique d’une heure” (l’installation de 4 millions de nouveaux habitants ruraux à une heure de voiture) a conduit à l’installation d’un système d’infrastructures routières d’une échelle démesurée. Les immenses échangeurs et auto-ponts ne produisent pas des espace résiduels et des non-lieux comme en Europe mais ils redéfinissent des quartiers entiers.
thèmes situations 22
l’Eau comme tabula rasa Situé à 500 km à l’ouest du barrage des 3 gorges, au confluent du Yangzi Jiang et de son affluent le Jialing, le centre de la ville est bâti sur la presqu’île formée par ces deux cours d’eau. Malgré l’énorme distance qui sépare le barrage de la ville, celle-ci fait en réalité partie du bassin réservoir, qui court sur 500 km linéaires. Selon des ONG écologiques, 75 millions de personnes sont concernées par l’emprise future de ce réservoir gigantesque. Plus précisément, 1.2 millions d’habitants seront déplacés sans aucune aide de l’Etat, alors que leurs anciennes habitations disparaissent sous l’eau. Le niveau montant du réservoir définit un nouveau référentiel topographique, reléguant une partie de l’histoire à un statut d’épave, et définissant les nouveaux territoires de l’urbanisation.
Still Life _ Fengjie 1 Dans ce film, tourné en 2006, Han Sanming, un mineur, retourne à Fengjie (province de Chongqing) pour retrouver sa femme qu’il n’a pas vu depuis 16 ans. Il arrive avec une adresse en poche mais ne reconnaît plus la ville qui est complètement engloutie sous le niveau de l’eau.
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Still Life _ Barrage 2 Shen Hong et son ex-mari dansent devant le barrage des 3 Gorges. Mégastructure et émancipation.
Echangeur Rive Sud Les infrastructures Chongqingiennes enlacent des nouveaux territoires qui ont souvent les dimensions d’un quartier. Leur échelle gigantesque et leur surélévation quasi-systématique permettent, assez paradoxalement, un décalage entre leur monofonctionnalité et les usages qui s’installent autour et en dessous de ces immenses ponts.
Point de Confluence Avec l’avancement des travaux du barrage des 3 Gorges, le niveau de l’eau du Yangzi Jiang remonte lentement mais sûrement. Plusieurs zones le long du fleuve sont aujourd’hui encore accessibles. La pointe de la péninsule va bientôt être engloutie par les eaux. Entre-temps, ce lieu magnifique est devenu un lieu d’émancipation pour la population.
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HOUSTON
DUBAI
MUNICH
TOKYO
CURITIBA
VILLE SOUTERRAINE UNDERGROUND CITY
AGITATION La confrontation permanente entre ville planifée et urbanisation improvisée crée une situation d’agitaion et d’instabilité reccurantes, renforcée par la fragilité géographique de ce territoire. The permanent confrontation between planned city and improvised urbanisation creates a recurrent situation of agitation and instability, strengthened by the fragile geography of the site.
Hybrid City
Seared by triple-digit heat and drenched by tropical storms, midday downtown Houston appears eerily deserted, the nation’s fourth-largest city passing for a ghost town. On the street, that is. But below, there are tunnels at the end of the light — nearly seven color-coded miles of them connecting 77 buildings — aswarm with Houstonians lunching, shopping and power-walking in dry, air-chilled comfort.
LAGOS
HYPERVILLE SUISSE
PORTLAND
VILLE LINEAIRE LINEAR CITY
RANDSTAD
MEXICO
LE CAIRE
SINGAPOUR
CLASSE CREATIVE CREATIVE CLASS
5 grands axes de circulation réservés exclusivement aux autobus, d’une longueur totale de 80 kilomètres. Chacun des axes comporte un terminal d’où partent des lignes transversales, qui relient les quartiers de la ville. A cette configuration générale sont greffées des lignes qui relient les quartiers centraux à la périphérie.
“METROPOLE SUISSE”
LA VILLE PARTOUT
Ville planifiée Planned city
Singapore is managed by a regime that as excluded accidents and randomness: even its nature
Successful places are multidimensional and diverse - they don’t just cater to a single industry or a single demographic group; they are full of stimulation and creativity interplay [Richard Florida]
is entirely remade. It is pure intention. If there is chaos it is authored chaos;if it is ugly, it is designed ugly; if it is absurd, it is willed absurdity. Singapore represents a unique ecology of the contemporary (Rem Koolhaas)
thèmes
Palmris
1917
1919
1942
Canadians are inclined to described themselves in negative terms : We are not Americans, we are not British, we are not French.
Agitation
Houstonisation
Transculturalisme Le multiculturalisme comme attractivité
1986 1991
289 579 (6,0%) 10 % 8% 8% 7% 7% 6% 4% 4% 3% 3%
More recently Canada has been described as the premier postmodern nation because of its inability to define itself in economic, political, geographical, and, least of all, racial terms. Canada has been called « a nation-less state » and « the world’s largest country that doesn’t exist ». Lucien Bouchard, the leader of separatist Parti Québécois, has echoed those views : Canada , he says, is not « a real country ».
Climatisation
Croissance raisonnée
Hybride
Symbole
And yet the United Nations has repeatedly graded Canada as the most agreable country in which to live. The country that is not a country is the best. Therein resides the postmodern dilemma. Ah, how the ghosts chortle.
1996 2001
415 510 (8,9 %) 13 % 12 % 7% 6% 5% 4% 4% 3% 3% 2%
Front de mer
DubaiFlux
800km
opérateur
2 boursier mondial
Tourisme
People Climate
Smog
Compétitivité
Déconcentration
Empreinte écologique
Ajustements
50km
16 ha 12 ha 12 ha
ETAT
7.2 ha
METRO
7.2 ha
touristes
VILLE
2.2 ha
touristes
Mondial
Hyperville
7M 10 M
3
Immigration
90%
Macrocosme La ville commeun seul environnement physique et psychique
situations
1905
matrice
DEVELOPPEMENT IDEOLOGIQUE IDEOLOGICAL DEVELOPEMENT In contrast to European cities, the defining urban character of the city has not been given by the linear trajectory of architectural styles, but fundamentally shaped by successive political situations [Xavier de Geyter]
TORONTO
la métropole du xxie siècle de l’après-kyoto
ST PETERSBOURG
Taxes
9 zones franches
Palmiers
15 M
touristes
0 taxes
de la population est étrangère
50 0 0
0:40
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0:54
stim et dross
Sédimentation idéologique
Mégaforme
Ville générique
Authenticité
Croissance dopée
Microclimat
Transport-lieu
Reconstruction
Recyclage
Amibe
Polarisation
Colonisation
‘go-slow’ market la congestion permanente comme générateur économique
0:38 21
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0:
6
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0:
0:57
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0:4
Mobilité comme définition du territoire
0:50
Planification pas chère
15
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Plan perforé
0:17
La ville comme abstraction
‘get centered’
Périmètres multiples
Enfouissement
Entassement
Ville sans qualités
dp* + L** = classe créative
Conurbation concurentielle
Conscience écologique
Double-mouvement
Maquette
Ville diffuse
Eau comme condition urbaine
Érosion
Aménagement comme horizon idéologique
Retour à la ville
06
1:
33
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ruralité-urbanité
dp=démocratie participative ** L=Libéralisme
*
FRIBOURG
Vallée du Rhin
Climat
Microcosme
Juxtaposition La proximité comme condition d’urbanité
Géographie comme aménité
Ville informe
Imaginaire urbain hégémonique
Recyclage comme condition de survie
Métropolisation transfrontalière
MULHOUSE
BALE ZÜRICH
Aire Métropolitaine Zurich - 1,68 Mio.
« L’ancienne capitale aztèque, Tenochtitlan , a été fondé en 1325 dans une zone de marécages qui faisait partie d’un vaste ensemble lacustre couvrant plusieurs centaines de kilomètres carrés. Ces lacs recouvraient le fond d’un grand bassin endoréique situé à plus de 2000m d’altitude et entouré par une série de montagnes et de volcans dont certains sommets, comme le Popocatepeti, dépassent les 5000m. (...)
BERN
Disurbanisme
Smallness
Shopping Mall
Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien des lacs qui entouraient l’ancienne Tenochtitlan.» Alain Musset
Aire Métropolitaine Bern - 0,7 Mio.
Planification flexible
Obsolescence accélérée
Yamanot e etc.. .
LAUSANNE
isolation/ reseau clos peau
BELLINZONA LOCARNO
Shinjuku
isolation/ reseau clos peau
Prime Minister Rally
KYOTO
GENEVE 0
25
50 km
LUGANO
OCDE
UREC
Regio Insubrica 0,53 Mio.
1
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2
5
8
3
6
9
UREC EC
UR
EC
UR
COMO
URE
C
Métropole Lémanique 1,2 Mio.
VARESE 0.00
0.00
MILANO lieu
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187 projets MDP en Septembre 2008
ban
isolation/ isolation/ reseau reseau closclos peaupeau
Tokoshi - Ginza ue banlie
ag eumag eum m amm dam hae mus hae mus eu d eu nt nt ster musster mus ee den ee den gem gem amdelijkamdelijk ste
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CHONGQING
ORLANDO
HYDERABAD
LONDRES
LOS ANGELES
PROPRIETE PRIVEE
Ville-Etat
Cyberabad
Hyderabad has attracted a tireless technology industry, supported by prestigious universities and research institutions
Polycentrisme Polycentricity
Espace vert Green Space
The capital of suburbia [Ricky Burdett]
38% de la capitale est occupée par de l’espace vert public
Los Angeles homeowners, love their children, but they love their property values more. Community means homogeneity of race, class and, especially, home values [Mike Davis]
SPRAWL Power in southern California is fragmented and dispersed, without a hegemonic center, just like the city itself [Mike Davis
Gouvernement Central PCC (Parti communiste chinois)
Ville-Etat
Wang Hongju
Attraction
Wireless global
Polycentrisme
city
Structure ex-centré
Autopia La mobilité comme language du territoire
Chongqing
Exode rural
Contamination
Contraste
Reseau métropolitain, Ville diffuse
Conditionnement total
Esthétisation
‘Brain gain’
Sol ouvert
A-centralité
Suburbia
Qualité résidentielle
Sprawl Urbanisation agraire
TIC de Gachibowli
Eau comme «tabula rasa»
PARC A THEME
Cluster
HOME SWEET HOME
Plus value locale
Militarisation urbaine
Indian School of Business
Orlando est fractale, elle se répète à l’infini les mêmes modules structurels élémentaires, dont les fonctions principales sont le bien être et les loisirs.
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la métropole du xxie siècle de l’après-kyoto matrice thèmes
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situations
Cette ville, la ‘Métropole du 21e siècle de l’après Kyoto’, elle existe, ici, là, ailleurs, par fragments plus ou moins grands, plus ou moins réussis, parfois effrayants... mais toujours intéressants et stimulants : il suffit de savoir la voir. Le double enjeu de la délocalisation du regard et de la construction collective, nous l’abordons par la constitution d’une matrice ouverte, construite sur la sélection non exhaustive de 19 villes dans le monde. Ces villes ne sont ni comparables entre elles, ni comparables à la situation des métropoles européennes (même si la matrice en intègre quelques unes). Elles ne sont pas non plus forcément exemplaires du point de vue du développement durable. Elles nous intéressent parce que chacune d’entre elles est emblématique, sans forcément en avoir l’exclusivité, d’une question primaire, d’une strophe du récit de la ‘Métropole du 21e siècle de l’après Kyoto’. Chacune de ces villes, à sa manière, dans sa façon de gérer, de digérer, d’innover dans sa condition métropolitaine en devenir, nous interroge et nous renvoie à un segment singulier de ce qu’est la métropole dans l’après Kyoto. Le regard circule dans la matrice ; il peut se concentrer sur un trait particulier de telle ou telle ville ou les embrasser dans des ensembles flous (la matrice a cet avantage de ne pas hiérarchiser). Cette déambulation libre fait naître des associations d’idées, provoque des recompositions en chaîne... En cela, la matrice est un outil vivant pour le renouvellement des catégories et des concepts à partir desquels pourrait se penser, d’une manière contemporaine, la métropole contemporaine. C’est peut être finalement la somme, l’accumulation, le brouhaha de toutes ces situations et de toutes ces expériences, qui est le mieux à même de nous dire ce qu’est cette métropole de l’après Kyoto. Cette métropole qui est déjà là, au destin de laquelle nous sommes plus que jamais collectivement et individuellement liés, qui nous fabrique autant que nous la construisons.
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la métropole du xxie siècle de l’après-kyoto matrice
MATRICE POUR UNE MÉTROPOLE POLYPHONIQUE ET POLYMORPHE
thèmes situations
«Sometimes, it is important to find out what the city is – instead of what the city was, or what it should be.»1 Rem KOOLHAAS, Atlanta, 1987/1994, in SMLXL
prospective du présent : la métropole héritée 18
Le climat métropolitain, culturel, économique, social... est mondialisé. Il y a eu la grande ville (européenne), la métropole (occidentale), et maintenant il y a la condition métropolitaine (mondialisée). Cette condition métropolitaine, nous en héritons ; nous ne l’avons ni décidée, ni produite ; nous n’en sommes que partiellement et transitoirement responsables ; elle est juste là, sous nos yeux, et les énergies dont elle est chargée nous fascinent. Elle est hybride, informe et, forcément, puisque héritée, elle est imparfaite et contradictoire. Elle est, comme elle a toujours été, avant tout une question culturelle : peut être aujourd’hui celle de la culture de l’individu hypermoderne qui vit à la carte et, plus généralement, la culture de la fusion. On veut la voiture et la nature, la métropole et le village, le travail et le loisir, le banal et l’exceptionnel... simultanément à portée de main et de portefeuille, comme dans un food court. La condition métropolitaine doit maintenant être abordée sous ce climat, où il importe peut être plus de réaffirmer une culture métropolitaine que d’inventer un nouveau modèle métropolitain. Premier enjeu : si le fait métropolitain, mondialisé, ne peut plus s’observer exclusivement à travers le prisme européen, alors, comment sortir de la ville européenne, pour y revenir avec un œil neuf ? Comment ouvrir des microfissures dans une pensée urbaine plombée par le poids de sa propre histoire et épuisée par la profusion de ses propres propositions ? Comment en renouveler les postulats, les points de vue, les méthodes, les outils et les propositions ? Aller voir ailleurs est sans doute le meilleur moyen ; aller voir ailleurs dans une démarche prospective, ouverte et sans a priori ; aller voir ailleurs pour provoquer le modèle européen, y compris en le confrontant à lui même, et pour le faire réagir. Second enjeu : dans la ‘Métropole du 21e siècle de l’après Kyoto’, le développement durable ne doit pas se faire le prétexte d’une nouvelle forme de table rase, d’un nouvel Hygiénisme, d’une nouvelle barrière entre le propre et le sale, d’une nouvelle supériorité, qui ne saurait finalement produire que de nouvelles formes d’exclusion. La voie d’un développement métropolitain durable ne peut être unique ; chaque ville, chaque situation, doit pouvoir inventer les conditions de sa durabilité. Et les mettre en partage. Car si nous considérons l’après Kyoto comme un contexte, pas comme une injonction, nous considérons du même coup le développement durable comme une construction collective.
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Les timelines3 situent l’action dans le temps long et rendent compte de la consubstantialité du territoire métropolitain au politique, au social, au technique, à l’économique, au culturel... C’est à la fois une forme de modestie face à une construction qui nous dépasse en tant qu’individus, un garde-fous contre les fausses bonnes idées qui ont pu pour de bonnes raisons se fracasser contre le réel, et aussi un réservoir dans lequel nous sommes libres de puiser pour renouer, dénouer ou prolonger des pistes lancés par d’autres avant nous. Les matrices permettent de contourner l’impasse du plan pour dresser la carte d’identités ouverte d’une métropole. Pour M21AK, il s’agit de la sélection d’une vingtaine de villes dans le monde, chacune choisie pour les traits saillants du faire métropole qui lui est propre. Ce n’est plus une question de taille, de performance économique ou d’excellence écologique, mais une question de qualités, d’inventivité, de réactivité et de climat métropolitain. De la même manière, pour DPAP, il s’agit de faire émerger la réalité et l’identité composite de la métropole parisienne à travers ce que 18 territoires nous en racontent. Les matrices assemblent toutes sortes de matériaux : données statistiques, micro-récits, observations, études scientifiques, productions théoriques ou culturelles, films, romans, anecdotes... Elles ne visent plus ni objectivité ni exhaustivité, car le récit et l’identité d’une métropole sont subjectifs, inépuisables et jamais complètement stabilisés. Les thèmes émergent des matrices par un exercice de décontextualisation et de conceptualisation. Ils renouvellent les catégories du penser métropole pour le libérer d’a priori simplificateurs et universalisants devenus obsolètes, pour l’ouvrir sur des modes de faire en phase avec la réalité culturelle et opérationnelle du fait métropolitain contemporain, là où et quand il s’exprime, de manière visible ou latente, comme réalité ou comme potentialité. Les situations spatialisent concrètement, sous forme de fiction, des possibilités plus que des projets, sans les enfermer dans une localisation précise. Elles sont finalement un moyen de parler en même temps de la micro-échelle locale, du détail, et de la métropole comme condition, comme climat.
1 S’appuyant sur Roland BARTHES qui résume la question du contemporain en ces termes, «Le contemporain est l’inactuel», Giorgio AGEMBEN en propose sa propre définition : «Celui qui correspond à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui ni n’adhère à ses prétentions, et se définit en ce sens, comme inactuel ; mais précisément par cet écart et cet anachronisme, il est plus apte que les autres à percevoir et à saisir son temps.» Giorgio AGEMBEN, Qu’est-ce que le contemporain ?, traduit de l’Italien par Maxime ROVERE, Rivages, 2008. 2 Rem KOOLHA AS, What Ever Happened to Urbanism, 1994, in SMLXL, 010 Publishers, 1994. 3 Dans le cadre de la consultation, l’équipe a produit deux timelines :le timeline du développement durable et le timeline de l’histoire du Grand Paris qui ne sont pas publiés dans cet ouvrage.
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des plans aux matrices, des modèles aux situations Ce virage de la normalisation vers la stimulation, nous le négocions par la mise en place d’un processus symétrique liant les deux chantiers de la consultation pour l’avenir du Paris métropolitain, ‘la Métropole du 21e siècle de l’après Kyoto’ (M21AK) et ‘le Diagnostic prospectif de l’agglomération parisienne’ (DPAP). Ce processus remplace la chaîne ‘analyse statistique macro-échelle / schéma directeur / règlement d’urbanisme local / opérations d’aménagement’ par la chaîne ‘timeline / matrice / thèmes / situations’ mieux capable de penser concomitamment la micro-échelle locale, les détails sensibles du quotidien de l’être métropolitain, et la métropole comme système, comme condition généralisée.
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l’après kyoto comme contexte ‘Kyoto’, la prise de conscience globalisée du caractère épuisable des ressources et des enjeux d’un développement soutenable, marque sans doute un nouveau glissement dans la condition métropolitaine et ouvre de nouvelles questions. S’il est certainement très utile de travailler à de nouveaux modèles de villes écologiquement, économiquement et socialement plus soutenables, cela peut paraître un peu illusoire quand on met en balance la quantité de ‘Métropole du 21e siècle de l’après Kyoto’ qui existe déjà ou qui se produit hors de tout contrôle et celle que nous allons produire et éventuellement contrôler dans le futur. Les principes, les techniques et les normes du développement durable sont certainement opérants à l’échelle d’un écoquartier ou même d’une écoville. Mais en est-il de même à l’échelle d’une métropole prise dans son ensemble, et de son développement à la fois dévoreur et producteur de ressources ? La métropole n’est-elle pas, plus qu’un écosystème, un métabolisme ?
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Il n’est pas pensable de hiérarchiser et de prioriser les enjeux de l’écologie, de l’économie et du social. D’une part, ces questions ne se posent pas partout dans les mêmes termes (Paris, Lagos, Mexico, Shanghai, La Nouvelle Orléans...), d’autre part, il paraît évident que ces trois catégories d’enjeux sont d’égale importance dans l’ensemble mais qu’elles sont presque forcément contradictoires localement. Mieux vaut prendre la montagne de biais. Plutôt qu’une approche en système fermé, qui nous semble vouée à l’échec, nous préférons adopter une posture sensible, peut être un peu pointilliste, une attitude ouverte, réorientable, ajustable en permanence et, surtout, plus capable de se construire collectivement, dans ce bâtiment de la négociation qui est devenu le seul lieu possible d’une prise de décision efficace.
de la norme à la stimulation Une approche moins normative et plus empirique a plus de chances de succès, car il semble évident aujourd’hui, pour le moment, qu’il est plus facile et très probablement plus réaliste d’expérimenter par fragments, de manière partielle, que de viser la totalité. C’est aussi pour nous, architectes, urbanistes, urban designers, planners du monde entier... et sans doute pour le politique au niveau local, et sans doute aussi pour les habitants, une façon d’agir plus appropriée, dont les résultats sont susceptibles de s’inscrire dans des horizons temporels plus lisibles et plus partagés. Cette façon d’agir s’accompagne de l’idée, qui succède à une pensée Moderne prise au piège de l’exigence d’infaillibilité et d’universalité qu’elle s’était imposée à elle même, que ce que nous faisons sera toujours perfectible, jamais une réponse définitive, que nous avons le droit à l’erreur à partir du moment où notre action garde une part de réversibilité, une capacité de réorientation, de bifurcation. La confiance que nous avons eu dans le Progrès, il faut la réinvestir dans de nouvelles attitudes. Porter un regard, poser une question, c’est déjà agir et proposer un projet : une vision. Et à partir de là, ce qui est le plus important n’est pas d’enfermer la ville dans des normes, mais bien de la libérer et d’en stimuler toutes les substances, toutes les possibilités. Libérer et stimuler pour donner sa place à chacun dans cette condition métropolitaine. Une place active, contributive, fondée sur la reconnaissance de la valeur renouvelée de la construction collective sans laquelle l’après Kyoto ne serait finalement pas très différent de l’avant Kyoto.
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