Le Bonbon - Paris Centre - Octobre 2020

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ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?!

PARIS CENTRE

Octobre 2020 - n° 121 - lebonbon.fr


Photographe : Naïs Bessaih www.naisbessaih.com Modèle : Élodie Chaduc


édito Confiseur

Jacques de la Chaise

Directeur Artistique

Tom Gordon

Office Manager

Coralie Bariot

Rédactrice en Chef

Rachel Thomas

Rédacteur en Chef Nuit

Lucas Javelle

Graphiste

Clément Tremblot

Illustrateur

Antoine Mercier

Secrétaire de Rédaction

Louis Haeffner

Rédacteurs

Lisa Belkebla Mika Do Morgane Espagnet Lucienne de la Paillade Sarah Sirel Zoé Stène

Social Media Manager

Lionel Ponsin

Photographe

Naïs Bessaih

Directeur commercial

Nicolas Delmatto

Head of Sales

Maxime Trosdorf

Directeurs de Clientèle

Aude Gerlat

Chef de Projets

Anouchka Broche Chloé Decombes Pierre de la Chaise

Chefs de Publicité

Élodie Chaduc Élodie Gendron

Ce petit bout de tissu ne représentait pas grand-chose. Aujourd’hui, il est omniprésent et occupe la moindre de nos pensées : cher(e) lecteur(trice) du Bonbon, tu l’as deviné, je veux bien entendu te parler du masque. Alors promis, dans cet édito, il n’en sera pas question. À la place, je vais vous raconter une super soirée. Je me fais donc inviter dans un resto plutôt sympa. Je me prépare, je m’habille bien, avant de partir, je vérifie que j’ai bien mes clefs, ma carte bleue, mon téléphone, un peu de liquide. Tout est OK, je suis content, je dévale mes 3 étages. Et puis dehors, je sens qu’il me manque quelque chose. Ah oui, flûte, évidemment, c’est le... MASQUE. Je suis remonté chez moi, puis redescendu. Je suis maintenant en sueur dans la rue. Autour de moi, que des ninjas. Le responsable de ce look de malade ? Ben je crois bien que c’est le... MASQUE.

Benjamin Haddad Culture et Partenariats

Antoine Kodio

Développeur

Victor Piot

Chefs de Projets Digitaux

Dulien Serriere Florian Yebga

Responsable Vidéo

Tanguy Jacquemier

Journaliste Vidéo

Raphaël Breuil

Motion Designer

Nicolas Grellier

Contact

Benjamin Haddad benjamin.h@lebonbon.fr 06 20 23 54 49 SAS Le Bonbon 10 & 15, rue du Delta - 9e SIRET 51058030100040

Je continue mon chemin. Une nana m’arrête et me demande un truc. « Mmmrout mmmmex mmm mmmmil ? » Ok, je comprends rien. Mademoiselle, pour que je décrypte ton dialecte, ce serait assez pratique que tu enlèves ton... MASQUE. La soirée fut sympathique. J’ai bien mangé, j’ai repris deux fois du cassoulet. Je rentre chez moi. Mais fichtre, qu’est-ce que c’est que cette odeur de fête foraine qui me remonte au nez ? Eurêka, j’ai trouvé : ce phénomène olfactif est directement lié au port du... MASQUE. Trêve de plaisanterie. Il sauve des vies, protège nos ainés et les plus fragiles d’entre-nous. Et finalement, ça met vos yeux en valeur, vous êtes plutôt sexy avec votre... Et un jour, c’est certain, ce truc ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Mika Do

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sommaire

octobre 2020

© Margaux Motin

la bonne cantine

Un bon plan, ce Luisant !

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le bon spot

Le plus sexy des spots healthy

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le bon cocktail

Un bar à cocktail surprenant et iodé

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le bon artisan

Une huile d’olive prodigieuse

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le bon dossier

Spécial BD

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la bonne expo

Largo Winch, aventurier de l’économie à Citéco

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la bonne lecture

Des belles planches pour l’automne

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la bonne étoile

L’humeur et le trait légers

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la bonne enquête

Anti-masques : les raisons de la colère

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bon timing On célèbre le podcast à la Gaîté Le podcast c’est quoi ? Les vraies histoires de gens comme vous et moi, des conversations, des récits, des rencontres et des voix. L’heure est venue de le célébrer à l’occasion du Paris Podcast Festival, organisé à la Gaîté Lyrique. Pendant tout un week-end, petits et grands sont invités à partir à la découverte du plaisir de cette nouvelle culture de l’écoute. Et le programme est chargé ! Paris Podcast Festival Gaîté Lyrique 3 bis, rue Papin – 3e du 15 au 18 octobre 2020 On découvre les Bains Confidentiels Pour leur réouverture, les Bains font les choses en grande pompe, et en tout petit comité avec des expériences totalement inédites. Voilà que dans ce lieu ultra VIP, on se retrouve à dîner entre amis au fond de la mythique piscine (vidée pour l’occasion !), à réserver une suite pour faire la fête toute la nuit, ou à profiter d’un concert ultra intimiste dans le restaurant du Roxo, avec une prog’ signée La Riposte. Le rêve.

Les Bains Confidentiels 7, rue du Bourg-l’Abbé – 3e Réservations à sales@lesbains-paris.com Une visite nocturne du Paris maudit On suit Guillaume pour une balade insolite à la tombée de la nuit à travers le Paris historique. Une visite rythmée par les sombres légendes et les anecdotes étranges ; du Barbier sanglant à l’ancien cimetière des Innocents, la Ville Lumière nous dévoile petit à petit sa face cachée et mystérieuse.

6, place du Parvis de Notre-Dame – 4e Le mercredi 14 octobre 2020 De 19h30 à 21h45

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communiquĂŠ

la bonne cantine

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Dans la très ancienne rue piétonne de la Verrerie se niche une petite terrasse illuminée attenante à une délicieuse cantine aux allures de bouchon lyonnais. Ici, produits quali et petits prix sont les maîtres-mots de la maison, générosité et simplicité résument parfaitement l’esprit des patrons. Un petit spot qui fait plaisir à voir émerger dans le quartier !

Un bon plan, ce Luisant ! C’est avec une certaine curiosité que nous poussons la porte de ce nouveau venu, situé dans le Bas Marais. Un gros matou, prénommé Mojito, y a pris ses quartiers et nous accueille dans une atmosphère conviviale et familiale. À l’heure de l’happy hour, les tablées de trentenaires se retrouvent autour d’un cocktail ou d’une bonne bière (5,50 €), qu’ils épongent à coups de généreuses planches de charcut’ et de frometon, de fricandeau – un pâté cuit au four – ou encore, de délicieuses rillettes de saumon faites maison, qu’ils accompagnent d’un pain grillé tout droit sorti du four de la boulangerie Marnay.

“ Ça me tenait à cœur de choisir ces produits avec soin, ils viennent tous de producteurs auvergnats que je connais bien ”

« Ça me tenait à cœur de choisir ces bons produits avec soin, ils viennent tous de producteurs auvergnats que je connais bien », nous confie Julien, le jeune patron. Mais la surprise se trouve résolument dans les plats, cuisinés avec amour par Siva, qui oscillent entre classicisme et exotisme. On pense notamment à la soupe à l’oignon (notre passion) et une plâtrée de lumaconi au pesto et ricotta, qui nous ont régalé les papilles. On retiendra également l’offre végétarienne, comme la patate douce farcie au quinoa et béchamel ainsi que

Des assiettes qui évoluent tous les jours en fonction de l’arrivage et des saisons, des produits haut de gamme et ultra frais, des mets goûtus à prix intéressants, n’est-ce pas là la clé d’un endroit charmant ? Promis, on reviendra pour déguster le couscous du jeudi midi ! • Z.S.

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le délicieux mijoté de légumes au lait de coco et curry, sublimé grâce au chef et à ses petits secrets de famille. Pour arroser tout ça, Julien propose des cocktails bien maîtrisés ainsi qu’une courte carte de vins triés sur le volet.

Le Verre Luisant 64, rue de la Verrerie – 4e Tél. : 01 43 48 34 43 Tous les jours, de 9h à 1h


le bon spot

Le plus sexy des spots healthy Murs en briques rouges, fresques de street art, musique urbaine, gros sofas où chiller toute la journée et accueil ultra friendly donnent une ambiance new-yorkaise à ce nouveau lieu du centre de Paris. Ici, on croise les sportifs du quartier, des duos de nanas au moment du déjeuner, ou encore de jeunes startuppers à l’heure du café. « Maxime et moi, on souhaitait démocratiser le bien-manger en créant un endroit où initier les curieux à une culture food qui n’est pas la leur et, dans le même temps, régaler les amateurs », nous explique Maher, bras tatoués et yeux clairs. Pari réussi pour les deux amis qui voulaient avant tout créer un lieu qui leur ressemblait. Au menu, une série de bowls goûteux et savoureux, du plus classique tel que le Power bowl au poulet pané et préparé façon “césar” au plus original et exotique comme le Poke au thon rouge et sa mayo au wasabi (une tuerie) ou encore, des alternatives végé telles que le Sultan au quinoa bio, falafel et sa sauce tahini. Des créations qui se distinguent par leurs produits frais et les préparations maisons : « tout est coupé et cuisiné ici, même les sauces et les marinades. On essaye, au maximum, de travailler en bio et en circuit court », insistent les jeunes patrons.

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communiqué

Exit les bars à salade aseptisés aux airs d’hôpitaux et à la musique d’ascenseur ; CHIEF bouscule les codes du healthy et propose un spot décontracté plein de chaleur et de saveurs. Enfin un endroit healthy et sexy, où le bienmanger rime avec convivialité et accessibilité !


Le must ? Accompagner son bol gourmand d’un jus revigorant. En plus, ils sont faits minute à la manière d’un petit show pour les clients. Divertissant ! À la carte, on retrouve une ribambelle de fruits frais pour les plus tradi’ mais également une sélection de mélanges signature pour les plus avertis. On craque notamment pour le Juice is the new black au charbon actif, sirop d’agave, citron, gingembre et eau de coco ainsi que pour le Chief’s Tonic à l’aloe vera, citron vert, basilic, poivre rose et concombre. Rafraîchissant.

“ On souhaitait démocratiser le bien-manger en créant un endroit où initier les curieux et dans le même temps, régaler les amateurs. ” Décidément, on a du mal à quitter ce nouveau QG. Heureusement, il fait coffee shop et on va pouvoir y chiller une partie de la journée, affalés sur les canapés avec une petite douceur et un bon latte. On peut même revenir dimanche pour bruncher ! « L’objectif, c’est de créer une vraie communauté pour fédérer autour du bien-être et du bienmanger. On va d’ailleurs bientôt proposer des sessions yoga, de workout et de running en individuel ou en collectif. » Can’t wait ! • Z.S. CHIEF - Healthy Lifestyle 104, rue Réaumur – 2e Du lundi au vendredi de 8h à 22h30 et le samedi et dimanche de 10h à 22h30 Tél. : 01 40 28 12 81

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communiqué / L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, les boissons alcoolisées sont à consommer avec modération.

le bon cocktail

Un bar à cocktail surprenant et iodé

ouvre ses portes e dans le 2

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Entrer chez Mabel, c’est sortir du commun parisien pour découvrir un monde de saveurs exceptionnelles. À la fois comptoir iodé, temple du saké et résidence de mixologues passionnés, ce nouveau lieu risque bien de retourner le quartier !

Niché depuis début juillet dans le Sentier, ce bar à cocktail est certainement le plus original de la capitale, pas étonnant que l’endroit ne désemplisse pas. « On avait envie de faire découvrir aux fines gueules parisiennes et autres curieux d’expériences gustatives inhabituelles des associations gourmandes et surprenantes », nous confie Marc – tour à tour maître d’hôtel puis directeur de la restauration à Eden Rock St Barths – qui a décidé il y a quelques mois à peine de voler de ses propres ailes. Eh oui, ici on combine les produits les plus haut de gamme du marché afin de nous offrir un QG où il fait bon s’attarder pour boire et manger toute la soirée.

“ On avait envie de faire découvrir aux fines gueules parisiennes des associations gourmandes et surprenantes ” À l’intérieur, la musique jazzy nous transporte instantanément loin du tumulte parisien. L’ambiance est cool et sans chichi, des bandes de potes sont installées autour de tables en bois et des amoureux sont affalés dans les gros sofas. Pour profiter du spectacle de l’Happy Oyster (18h-20h), on décide de s’accouder au comptoir, perchés sur les hauts tabourets de bar. Durant près d’une heure, on fait défiler les huîtres creuses Utah Beach de chez Jean-Paul Guernier ; à 1 € l’huître, pourquoi s’en priver ? ! Sur les recommandations du patron, on arrose notre régalade iodée d’une belle bouteille de saké. La combinaison est aussi délicieuse

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que détonante. « Les gens ont souvent des préjugés avec le saké, alors qu’en vérité c’est une boisson alcoolisée à peine plus forte que le vin. Totalement naturel, le saké japonais est simplement fermenté, sans conservateurs ni sulfites ajoutés », nous précise Marc. Et parce que les cocktails ont, eux aussi, une excellente réputation, il était hors de question de s’arrêter en si bon chemin. Ni une, ni deux, on continue la soirée avec une mémorable création assemblée et vieillie durant 12 mois en fût de chêne, que l’on accompagne d’un savoureux croque truffé et d’un sandwich grillé au cheddar épicé. En dessert, on craque évidemment pour le cocktail aux saveurs de tiramisu revisité. En bref, un endroit que vous aurez bien du mal à quitter… • Z.S. Mabel 58, rue d’Aboukir – 2e Du lundi au jeudi de 12h à 15h puis de 18h à 1h Le vendredi de 12h à 15h et de 18h à 2h Le samedi, uniquement de 18h à 2h Pour les groupes, possibilité de privatiser Tél. : 06 70 94 06 21


le bon artisan

Huile d’olive préférée de l’un des plus grands chefs italiens à Paris – Giovanni Passerini  –, Slo Anteata est née dans les oliveraies du mont Amiata, en Italie. Un condiment fabuleux créé au pied d’un volcan par Daniele Lepori, un alchimiste de talent. À la fois légère et savoureuse, elle fait partie de ces produits rares, capables de sublimer n’importe quel plat.

Pour comprendre sa place dans le classement des meilleures huiles d’olive du monde, il faut se rendre du côté de Sienne, sous le soleil toscan. Là-bas, dans la vallée, se cache un petit paradis ; la ferme Azienda Agricola Anteata, un terroir ancestral cultivé par un passionné. Daniele Lepori nous accueille au milieu de ses oliviers : « On récolte des fruits très jeunes, verts et non mûrs. Pressée à froid quelques heures à peine après la récolte, l’huile est ensuite malaxée avec les noyaux d’olive. Cela se traduit par de faibles rendements d’huile d’olive extra vierge au goût vif et par des propriétés anti-oxydantes très élevées. Ce savoir-faire-là est unique et c’est ce qui rend notre huile d’olive si magique ». La bonne nouvelle ? Elle est enfin distribuée à Paris et en France par Nicolas Maureau, dont l’amitié avec Daniele et sa passion pour l’huile d’olive l’ont poussé à la faire découvrir aux Parisiens.

“ Ce savoir-faire-là est unique et c’est ce qui rend notre huile d’olive si magique. ” Il suffit d’y goûter pour être charmé ; à la fois minérale et volcanique, il se dégage de cette huile d’olive aux qualités olfactives surprenantes un goût intense marqué par des arômes d’artichaut, de pomme verte et d’amande. Pas étonnant qu’on y soit totalement accro, que ce soit pour pimper notre salade tomate-mozza, transcender une jolie sole grillée ou y tremper notre pain à l’heure de l’apéro. En plus, elle est excellente pour la santé ; à consommer sans culpabilité ! • Z.S. Huile d’Olive Vierge Extra Pressée à Froid Slo Anteata 10 cl – 8 € / 50 cl – 28 € www.slo-anteata.fr

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communiqué

Une huile d’olive prodigieuse


le bon instantané

HEEEY !

WOUAF!!

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MIAM

BLA BLA BLA


Spécial BD 14

intro Avec tous ces évènements, il serait fort dommage d’oublier que 2020, c’est aussi et surtout l’année de la bande dessinée. En période difficile, il est toujours bon de développer son monde imaginaire. Alors voici un petit exercice de style à reproduire chez vous : comment les icônes du 9e art réagiraient face à ce @/$#% !! de Covid ? Sans doute que ce sacré capitaine Haddock, après avoir vociféré une flopée de « mille millions de mille sabords », vous inviterait à vous laver les mains avec du whisky Loch Lomond. Plus placides, Panoramix et le professeur Tournesol iraient quant à eux s’enfermer dans une hutte pour préparer des tonnes de potion magique et sauver la nation. « Passion musique ? » Non, Tryphon, de la potion magique ! D’ailleurs Gaston Lagaffe ne manquerait pas de renverser l’immense chaudron, heureusement rattrapé in extremis par un Superman en collants moulants. Corto Maltese contemplerait la scène d’un œil stoïque et désabusé pendant que ce bon vieux Balthazar Picsou chercherait à commercialiser le précieux remède afin d’en tirer un max de bénef’. «La gratuité, la gratuité », lui rétorquerait Lucky Luke, mâchouillant son brin d’herbe façon poor lonesome cowboy. Pour distribuer cette soupe salvatrice, des super-héros masqués : Batman, Spiderman, Catwoman, et bien sûr Jean-Jacques Goldman. Et puis après de nombreuses péripéties, tout rentrerait dans l’ordre et se finirait par un immense festin où nous serions tous conviés (oui, même toi Assurancetourix). Le ciel constellé de Kamé Hamé Ha, il serait alors temps de passer à un autre tome de l’aventure. En attendant, célébrez la bande dessinée et dévorez BD franco-belges, romans graphiques, mangas et comics... Car ça fait aussi du bien d’être dans sa bulle.


agenda Versailles et la BD Pour la première fois, le château de Versailles consacre une exposition sur la représentation de Versailles dans la bande dessinée. Un Versailles réaliste, insolite ou fantastique, dessiné à travers une centaine de planches originales, d’esquisses, d’éditions originales d’albums et de revues… passionnant. Jusqu’au 31 décembre 2020 Salle du Jeu de Paume 1, rue du Jeu de Paume – 78000, Versailles BDnF À l’occasion de l’année de la BD, la Bibliothèque nationale de France lance BDnF, une application qui permet à tous de découvrir l’univers de la bande dessinée et de créer la sienne. L’idée ? Faire découvrir les grands principes de la construction d’un récit, à travers les codes de la bande dessinée. BDnF - La fabrique à BD de la BnF www.bdnf.bnf.fr Picasso et la BD Le saviez-vous ? Picasso vouait une véritable passion à la BD. Jusqu’au 3 janvier 2021, le Musée national Picasso revient sur ses nombreux essais dans le neuvième art avec une exposition qui regroupe dessins, planches, estampes et de nombreuses autres œuvres. Picasso et la bande dessinée Musée national Picasso 5, rue de Thorigny – 3e Jusqu’au 3 janvier 2021 Le rire de Cabu L’Hôtel de Ville ouvre ses portes pour une expo hommage au dessinateur Cabu, victime des attentats du 7 janvier 2015. 350 dessins, dessins de presse et caricatures sont installés, résultat de plus de 60 ans de travail, d’observation, de critique et de vision de notre société. Le rire de Cabu Hôtel de Ville – rue de Lobau – 4e Jusqu’au 9 janvier 2021

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Van Hamme - Francq - Giacometti © Dupuis, 2019

la bonne expo

Largo Winch, aventurier de l’économie à Citéco 16


Van Hamme - Francq - Giacometti © Dupuis, 2019

À priori, établir un lien artistique entre économie et bande dessinée n’est pas chose évidente. Pourtant si on vous dit “Largo Winch”, tout devient plus clair, non ? Pour Citéco en tout cas, le rapprochement coule de source, au point d’en faire un expo passionnante entre ses murs, à venir découvrir du 17 octobre au 12 février.

À l’occasion des 30 ans de la création du héros de Jean Van Hamme, et aussi parce que 2020 est l’année de la BD, Citéco nous offre une exposition temporaire exceptionnelle spécialement conçue et produite par le musée. Pour faire simple, il s’agit d’y explorer les liens entre le multimilliardaire humaniste et les grands thèmes de l’économie. Si on rentre un peu dans le détail, l’exposition donne l’occasion de se pencher sur 30 ans de pratiques économiques, depuis la publication du premier tome en 1990, et d’analyser les changements et les évolutions du marché à travers le prisme du neuvième art et les aventures de l’héritier du groupe W. Plus concrètement, l’exposition se déroule en quatre temps, qui plongent le visiteur au cœur de l’univers de Largo Winch et plus spécifiquement dans celui de l’économie grâce à des fiches rédigées par Olivier Bossard, professeur de Finances et directeur exécutif du MSc Finance à HEC. Dans la première salle, on s’intéresse aux auteurs, Jean Van Hamme évidemment mais aussi les différents dessinateurs et collaborateurs

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qui ont contribué au succès de la saga. Dans la seconde, on découvre qui est Largo Winch et quels sont les personnages qui l’entourent, amis comme ennemis. La troisième salle se penche sur les nombreuses villes que le héros traverse et enfin, la quatrième salle nous permet d’aborder la BD sous un angle purement économique, et de voir comment en 30 ans le monde et son économie a été impactés par les révolutions sociales, les guerres, les changements sociétaux. Il est alors fascinant de voir à quel point une œuvre de fiction peut se faire le miroir plus ou moins déformant du monde dans lequel on vit. Pimentées par d’innombrables références à l’actualité, les aventures de Largo Winch donnent ainsi les clefs pour aborder aisément les rudiments de l’économie mondiale tout en se passionnant pour des histoires pleines d’humour, aux dialogues percutants et dont le fond finement satirique plaira à tous. • L.H.

Largo Winch, aventurier de l’économie Citéco : 1, place du Général Catroux – 17e Du 17 octobre au 12 février 2021


la bonne lecture

Des belles planches

UNE ÉPOPÉE BURLESQUE

UN DOUBLE-PERSONNAGE PRINCIPAL

Americana, c’est l’histoire risible de Luke Healy, jeune Irlandais issu de la “génération immigration” qui rejoint l’Amérique pour tenter d’y fonder un avenir. Sauf que le rêve américain tourne au cauchemar pour Luke, qui décide dans un baroud d’honneur sur le territoire de faire le Pacific Crest Trail, un trek qui va du Mexique au Canada. Un voyage auto-dérisoire plein d’histoires et d’émotion.

Anaïs Nin raconte l’histoire de l’auteure éponyme du XXe siècle, célèbre pour ses œuvres érotiques, avec un coup de crayon aussi fin que sublime. Léonie Bischoff retrace l’histoire de Nin entre son idylle avec l’écrivain Henry Miller, l’écriture de son journal avec qui elle lie presque une schizophrénie déconcertante et sa volonté de s’affirmer en tant qu’écrivain femme et fière. À savourer autant pour l’histoire que le dessin.

Luke Healy, Americana (ou comment j’ai renoncé à mon rêve américain) Éditions Casterman – 23 €

Léonie Bischoff, Anaïs Nin Éditions Casterman – 23 €


pour l’automne !

UN CLASSIQUE REVISITÉ

UNE AVENTURE POUR SAUVER LA TERRE

Capturé en pleine Palombie, un marsupilami est ramené par des trafiquants et finit à Anvers dans la maison d’un petit garçon à la vie difficile. Loin de l’animal déjanté découvert dans Spirou & Fantasio, les auteurs Frank Pé et Zidrou rendent hommage à ce classique de Franquin dans une œuvre plus sombre mais porteuse d’espoir, dénonçant la maltraitance et le trafic d’animaux exotiques à travers une belle amitié.

En 2084, tous les pires scénarios que les scientifiques ont imaginés se sont produits. Des intelligences mammifères venues d’ailleurs se portent volontaires pour venir aider notre monde en déclin. Swänn, l’un d’entre eux, atterit au Texas et fait la rencontre de Liz. Un choc entre deux mondes dans un univers graphique à couper le souffle. Déjà trois tomes de sortis pour découvrir cette série d’une traite.

Frank Pé et Zidrou, La Bête Éditions Dupuis – 25 €

Fred Duval, EMEM & Frédéric Blanchard, Renaissance Éditions Dargaud – 15 €


la bonne étoile

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Texte : Sarah Sirel

Illustrations : Margaux Motin


Symbole d’une génération parisienne fun et décomplexée, l’illustratrice star des réseaux Margaux Motin publie Le Printemps suivant, sa dernière bande dessinée. Changement de déco ; la talentueuse troque sa vie de mère célibataire habitant un appartement trop petit contre une vie de famille recomposée, une jolie maison en province et un potager. Mais ne vous inquiétez pas, Margaux est toujours aussi sympa, elle a grandi, mûri et nous livre un album drôle, frais, attachant et inspirant.

L’humeur et le trait légers Te revoilà 7 ans après ton dernier album, que s’est-il passé entre temps ? Margaux Motin : J’étais occupée à vivre. On s’est installé dans notre nouvelle maison et on a recomposé la famille, j’ai voulu me dédier à ça. J’ai aussi beaucoup dessiné pour Insta, et puis il y avait l’appel de la campagne, j’avais envie d’être dehors et de bricoler toute la journée donc ça a été difficile de s’y remettre. J’avais un projet que j’ai commencé puis interrompu, c’est Pacco qui m’a remise en selle. Ensuite, j’ai mis 2-3 ans pour faire l’album. Pacco est à la fois ton compagnon et le co-auteur du bouquin. À deux, on va plus loin ? MM : Tellement, mon Dieu ! Mon métier d’artiste se vit beaucoup seule, on est souvent confrontés à nos émotions et nos limites. Quand tu doutes de ton travail, tu doutes de toi et c’est parfois super difficile, j’ai cette chance énorme d’avoir un amoureux qui fait le même travail et qui a à cœur de travailler avec moi. Avec son regard, il débloque

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les situations, il me pousse plus loin, il me partage aussi ses outils et ses techniques. On a écrit l’album ensemble, on a un mode de fonctionnement où on a chacun nos points forts qu’on met ensemble au service du duo. Il m’a notamment appris à réduire les dialogues et choisir le bon mot pour être plus impactante. Ton nouvel album aborde encore une fois tes thèmes de prédilection comme l’amour et la famille. C’est ce qui t’inspire le plus ? MM : Ma source d’inspiration, c’est la réalité du quotidien, parce que c’est génial d’avoir à portée de main autant de choses à raconter. Je prends plaisir à raconter des situations vraies et authentiques parce que j’aime que mes lecteurs se retrouvent dans cette réalité, qu’ils se disent « ça me parle », « moi aussi je l’ai vécu ». Il y a plein de choses de ma vie que je ne raconte pas parce que dans ce que je vis, je vais uniquement chercher le truc qui va raisonner avec les autres.


la bonne étoile

Tu représentes la “femme moderne”, à l’antipode de la femme parfaite, celle qui assume ses défauts et qui se lance dans une famille recomposée. C’est ça qui plaît ? MM : Oui, je sens bien qu’il y a un vrai kiff pour mes lectrices à se reconnaître et à se sentir mises en scène, c’est comme si elles avaient une image d’elles. C’est agréable de voir des choses qui nous ressemblent, tu te sens compris, rejoint, c’est plaisant. Souvent, ça permet aussi de se regarder et de se poser des questions sur soi-même.

“ Mes impulsions ne m’emmènent pas au bureau mais dans le jardin ou en forêt. Heureusement pour moi, je suis quelqu’un de très discipliné, sinon je serais en slip et en sabots dans la gadoue toute la journée ” 22

Justement, la Parisienne c’était ton essence, ton identité, ce qui t’a fait connaître. Tu n’as pas eu peur de perdre ça en changeant de vie ? MM : J’ai adoré la période parisienne mais on ne reste pas la même toute sa vie. Je pense que ce n’est pas tant le décor qui fait que ça fonctionne, c’est qui on est. Alors oui c’est vrai que je parle moins de chaussures mais doit-on parler de chaussures toute sa vie ? Qu’est-ce qui te donne l’impulsion de dessiner ? MM : Mes impulsions ne m’emmènent pas au bureau mais dans le jardin ou en forêt. J’ai des horaires de bureau et un planning, sinon je serais en slip et en sabots dans la gadoue toute la journée. Heureusement 133 pour moi, je suis quelqu’un de très discipliné ! Comment passe-t-on d’illustratrice à auteure de BD ? MM : Dans mon cas précis, j’ai toujours eu un feeling pour la BD, d’ailleurs quand je suis rentrée à Olivier de Serre (L’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art ), j’ai choisi un cours de communication visuelle enseigné par Jean-Christophe Chauzy, un auteur de BD. A posteriori, je me rends compte que j’avais un appétit pour ça même si à l’époque je ne l’avais pas encore formulé dans ma tête.


Margaux Motin

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Est-ce que savoir dessiner, c’est forcément savoir raconter des histoires ? MM : Ce n’est pas une évidence, non. Pour ma part, c’est mon blog qui a servi de passerelle. Au départ, je me suis mise à y poster des dessins qui étaient juste de l’illustration, mais petit à petit le format me donnait la possibilité de raconter de courtes histoires. Quand Marabout m’a proposé de faire mon premier livre, les dessins étaient tirés du blog, et c’est à ce moment-là que le virage s’est fait. Lorsqu’on a près de 300 000 abonnés sur Instagram, est-ce qu’on devient une femme puissante ? Est-ce que ça ne donne pas envie de faire passer des messages plus engagés ? MM : Je ne vois pas ça en termes de puissance, je ne réfléchis pas comme ça. Certaines personnes utiliseront leur notoriété pour faire passer des messages engagés, d’ailleurs il y a beaucoup d’artistes qui font ça très bien mais ça n’est pas mon cas. Ce sont des sujets complexes et sensibles qui font partie de l’intime pour moi et sur lesquels je n’ai pas envie de m’exprimer. Ce n’est pas là que ça se joue pour moi, l’univers que j’aime partager c’est l’émerveillement, le rire, la nature et la positivité. Et puis Instagram, c’est l’espace où je m’amuse le plus artistiquement.

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Tu dis souvent que tes dessins sont liés aux moments heureux parce que c’est ce que tu aimes raconter. Tu te verrais aborder les choses de manière plus sérieuse, voire plus sombre, à l’avenir ? MM : Peut-être. Je n’ai pas l’impression mais je sais qu’on peut changer. Parfois j’aime aborder les choses de manière poétique et sensible, mais ce qui me fait vibrer c’est d’aller raconter les jolies choses et celles qui me font sourire. Mais qui sait, on verra ! Peut-être qu’avec l’âge je vais me mettre à parler de la mort… Mais toujours avec humour. J’aime que ce soit léger et drôle.

Le printemps suivant / Volume 1, Vent lointain Sortie le 7 octobre 2020 aux éditions Casterman


la bonne enquête

Anti-masques : les raisons de la colère 20 000 personnes à Berlin, 1 000 à Genève, quelques centaines en France : les manifestations anti-masques ont particulièrement fait réagir aux États-Unis cet été, mais se sont ensuite répandues dans le monde entier. Tentative de décryptage du mouvement contestataire. 24

Texte : Manon Merrien-Joly

Photos : Unsplash


“ Ce n’est jamais tout blanc ou tout noir, mais je suis contre l’idée qu’il faille appliquer quelque chose alors que le gouvernement n’a pas l’air de trop savoir de quoi il parle ”

Dans une étude publiée le 7 septembre dernier, la fondation Jean Jaurès brossait un portrait des anti-masques en s’immergeant dans ces groupes Facebook s’étant créés sur le sujet. Parmi le millier de militants à répondre au questionnaire, un profil type se dessine : l’antimasque “type” est une femme (représentées à 63 %), âgée d’en moyenne 50 ans avec un haut niveau d’éducation (bac +2 en moyenne). Les raisons invoquées à l’opposition du port du masque sont multiples et s’opposent à l’ensemble des faits scientifiques : le masque serait inutile, voire pas en mesure de protéger contre le virus. Plus qu’inutile, ce dernier ne permettrait pas une oxygénation suffisante et constituerait un nid à bactéries qui pourrait entraîner des « complications médicales dramatiques ». Parmi les anti-masques, certains pensent également que l’épidémie de Covid-19 est terminée, voire n’a jamais existé. Enfin,

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d’autres estiment que le but du port du masque est d’asservir la population : ils le comparent alors à une « muselière », « destinée à tester la servilité de la population et serait annonciateur de la mise en place d’un nouvel ordre mondial sans liberté aucune pour le citoyen », détaille l’étude. Ces arguments, qui vont à l’encontre des préconisations de l’État, de l’OMS et des conseils scientifiques, trouvent leurs racines sur les réseaux sociaux, source principale d’information des individus interrogés : l’enquête de la fondation Jean Jaurès révèle que 78 % des individus interrogés s’informent prioritairement sur Internet alors que ce n’est le cas que pour 28 % des Français et que seuls 8 % des anti-masques s’informent prioritairement à la télévision contre 47 % de la population. Un comportement radicalement opposé, donc, aux usages des Français.


la bonne enquête Autres faits intéressants pour comprendre le raisonnement des anti-masques, c’est que cette opposition s’inscrit dans un climat de défiance institutionnelle de la part des individus interrogés : ainsi, seulement 6 % des anti-masques déclarent avoir confiance dans l’institution présidentielle contre 34 % des Français. Ils sont par ailleurs seulement 2 % à déclarer faire confiance au président de la République contre 34 % du reste de la population, et 53 % à faire confiance aux hôpitaux contre 87 % des Français. AU-DELÀ DU PROFIL-TYPE

“ Je trouve que c’est utile si effectivement tu es à l’intérieur. ”

Au-delà de ces profils-types établis par l’étude, le port du masque obligatoire ne fait pas que des émules. C’est notamment le cas de Mathilde, 26 ans, qui juge cette mesure “infantilisante” et déplore le manque de pédagogie de l’État : « Ce n’est jamais tout blanc ou tout noir, mais je suis contre l’idée qu’il faille appliquer quelque chose alors que le gouvernement n’a pas l’air de trop savoir de quoi il parle. J’ai besoin d’être éclairée par raisonnement scientifique, j’ai plutôt l’impression qu’on nous a imposé la chose sans être pédagogue. Au début je n’avais pas vraiment d’avis et je considérais que c’était un acte citoyen, je ne voulais pas favoriser la propagation du virus. Aujourd’hui, en apprenant plein de choses sur les effets du masque, je trouve qu’on n’a pas été informés, qu’il n’y a pas eu de pédagogie et je me demande si l’État lui-même maîtrise la décision qu’il a prise, et à mon avis non. » En dehors de l’aspect infantilisant, la pollution engendrée par les masques chirurgicaux est mentionnée par Marie-Jo, 25 ans qui, si elle n’est pas complètement opposée au port du masque, émet quelques incompréhensions sur les lieux où il est obligatoire : « Je trouve que c’est utile si effectivement tu es à l’intérieur, face à des centaines de personnes, je considère qu’il faut le mettre mais si tu es dans un parc en plein air et qu’on te demande de garder ton masque alors qu’il n’y a personne, j’ai du mal à comprendre. Ensuite le masque ça permet

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de pouvoir limiter la propagation du virus mais je pense qu’une grande partie des personnes le remettent plusieurs fois, je trouve ça absurde alors qu’au final le masque traîne on ne sait pas où, les gens le remettent, je trouve que ça n’a pas trop de sens. Enfin, pour moi le masque a un impact hyper alarmant écologiquement du fait de son usage unique, certes c’est pratique contre le covid mais ça pollue énormément. C’est surtout ça, les masques chirurgicaux, je suis incapable de me dire que je vais le porter tous les jours en sachant que ça dégrade la planète. » Pour Antoine, 30 ans, « le point le plus important, qui [lui] fait dire qu’[il a] un problème avec le port du masque c’est plus la déresponsabilisation. On nous impose quelque chose sans nous laisser prendre position par rapport à ça et sans nous donner la possibilité d’appliquer cette mesure tout seuls. J’ai un problème avec le fait qu’il y ait une loi qui s’applique pour tout

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le monde, avec une amende si on ne la respecte pas, pour quelque chose qui est censé relever de la responsabilité individuelle et collective, de la compréhension des enjeux et des risques liés à la transmission du virus et à la maladie en elle-même. » En août dernier, un sondage IFOP réalisé pour le JDD révélait que 70 % des habitants de la région parisienne était favorables à l’obligation du port du masque dans les espaces publics ouverts, un chiffre qui diminue chez les moins de 35 ans qui sont seulement 58 % à se positionner en faveur de cette mesure, et semblent se sentir moins concernés. • M.M.J.

Pour aller plus loin : Lire l’étude sociologique d’Antoine Bristielle, “Bas les masques !” disponible sur le site de la Fondation Jean Jaurès


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Gémeaux Bélier Comment il fait déjà le poème de je sais plus qui sur l’automne là ? Une histoire de sanglots et de violons, par un gars qui a un nom de tisane… Vous voyez pas ? Bon je vous le file, parce que c’est une merveille, mais la première strophe uniquement : « Les sanglots longs / Des violons / De l’automne / Blessent mon cœur / D’une langueur / Monotone. » Ah et l’auteur ? Paul Verlaine, évidemment.

Taureau Qu’il est loin le temps où vous sortiez jusqu’à pas d’heure. Avec l’automne arrive le besoin de se poser, de contempler le temps qui passe, et pourquoi pas de se cultiver un maximum. Cinéma, musées, littérature, les moyens sont nombreux de vous préparer à briller en société, alors profitez-en, et ne venez pas nous enquiquiner avec vos verres en terrasse.

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La rentrée n’étant plus qu’un vilain souvenir, vous voilà prêt(e) à entamer tambour battant cette nouvelle année. Bon, elle ne se présente pas sous les meilleurs auspices, on vous l’accorde, mais dites-vous bien ça : c’est pareil pour tout le monde. Alors vos projets, quels sont-ils ? Immobilier ? Amour ? Travail ? Engagement politique ? On vous… pardon, les astres vous conseillent vivement de vous mettre à écrire, écoutez-les !

Cancer Avez-vous déjà contemplé les couleurs extraordinaires des forêts vosgiennes à l’automne ? Si oui, prenez le temps de vous les remémorer. Si non, il n’est jamais trop tard pour un tour en voiture dans les villages de la route des vins, dégustations à la clé. Le néotourisme, c’est le tourisme local, ne l’oubliez pas, il y a tant de belles choses à voir par-delà les portes de Paris… Allez Racing !

Les feuilles qui tombent des arbres, ça a le don de vous exciter. En même temps vous n’êtes quelque part qu’un gros chat, qui a besoin de jouer un peu de temps à autre, les proies se faisant de plus en plus rares. Maigre consolation donc, mais pleine d’une poésie qui vous fait vous dire que quand même, la vie n’est pas si dégueulasse. Tâchez de vous en souvenir quand il s’agira d’aider vos congénères…

Vierge Votre temps est passé, votre anniversaire terminé, vous avez une année de plus au compteur, et ça vous déprime ? Quelle idée saugrenue ! Plus le temps passe, plus il se charge de souvenirs, de nouveaux visages qui vous sourient, de chansons apprises par cœur et chantées à tue-tête, bras dessus, bras dessous, de cuites mémorables, d’instants d’éternité… vous voyez, c’est pas si mal de vieillir.


Octobre 2020 Balance L’automne est votre saison préférée. Vous êtes-vous déjà demandé si c’était parce que c’est la saison à laquelle vous êtes né(e) ? Peut-être qu’il y a de ça, ou peut-être est-ce parce que c’est la saison où la nature meurt, dans une sorte de chant du cygne flamboyant, éminemment mélancolique et émouvant. Vous seul le savez, mais l’important désormais, c’est de vous poser cette question : qui suis-je ?

Scorpion Enfin, il commence à faire un peu plus frais ! Vous qui n’existez que par votre exquis goût vestimentaire, vous attendiez le mois d’octobre avec une impatience fébrile. Voilà, on y est, vous allez pouvoir ressortir votre pull en mohair préféré, votre trench de marque anglaise, votre parapluie ! « Dieu merci, l’été est fini » aurait dû chanter Sheila, plutôt que de célébrer la fin de l’école. Personne n’est parfait, que voulez-vous.

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Verseau

Sagittaire Personne ne chante les saisons comme Francis Cabrel, on doit pouvoir se mettre d’accord là-dessus. Que dit-il à propos d’octobre déjà ? « Il y aura certainement / Sur les tables en fer blanc / Quelques vases vides qui traînent / Et les nuages pris aux antennes ». C’est beau, et ça représente bien ce qu’est ce mois pour vous : un lendemain de soirée brumeux, une grosse envie de dormir.

Vous qui voyagez beaucoup, tout le temps, comment vous sentez-vous ces derniers temps ? Un peu démuni(e) pas vrai ? Écoutez, prenez votre mal en patience, redécouvrez votre ville, entamez de grandes balades main dans la main, caressés par un vent doux et mordant. Octobre, c’est le mois le plus romantique de l’année, alors profitez-en pour vous déclarer, et consolider cet amour frémissant…

Capricorne

Poisson

Oh put*** c’est Halloween. Vos enfants adorent, mais leur avez-vous expliqué que cette fête est une imposture culturelle majeure, que normalement à cette période on se recueille sur la tombe de nos proches disparus, plutôt que de célébrer les mortsvivants dans une honteuse débauche de sucreries et de déguisements douteux ? Bon ok, y’a des bons films à voir à la télé, mais quand même… merde !

A quoi ressemblerait le monde si vous n’y viviez pas ? Vous êtes-vous déjà posé cette question ? D’ailleurs, si vous n’existiez pas, le monde existerait-il ? N’est-ce pas là une question de perception ? L’existence du monde n’est-elle pas conditionnée par la vôtre propre ? Autant de questions auxquelles vous ne trouverez pas de réponse ici, mais qu’il convient de se poser si on veut avancer dans la vie.


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23/10/2020 - 03/01/2021

EXPOSITION

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Josefa Ntjam, Mélas de Saturne, 2020. Crédit photo : Josefa Ntjam & Sean Hart

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