Le Bonbon - Paris Ouest - Février 2020

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ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?!

PARIS OUEST

Février 2020 - n° 117 - www.lebonbon.fr


Photographe : Naïs Bessaih www.naisbessaih.com Modèle : Thierry Ponsin


Édito Confiseur

Jacques de la Chaise

Directeur Associé

Antoine Viger

Directeur de Création

Tom Gordon

Office Manager

Coralie Bariot

Rédactrice en Chef

Rachel Thomas

Rédacteur en Chef Nuit

Lucas Javelle

Graphistes

Antoine Mercier Clément Tremblot

Secrétaire de Rédaction

Louis Haeffner

Rédacteurs

Lisa Belkebla Juliette Darmon Mika Do Morgane Espagnet Lucienne de la Paillade Sarah Sirel Zoé Stène

Social Media Manager

Lionel Ponsin

Photographes

Naïs Bessaih Louise Guthauser

Head of Sales

Nicolas Delmatto

Directeurs de Clientèle

Margot Couperie-Eiffel Léa Guignebert

PETIT MESSAGE À MON VOISIN DU DESSUS... J’allais écrire quelque chose d’assez lyrique sur la Saint-Valentin, sur la beauté de l’amour et son indicible pouvoir sur nos destinées... Et puis BOUM, BOUM, BOUM, les pas de mon voisin du dessus – sur le parquet en bois qui leur sert d’écrin – se sont encore manifestés. Mon voisin du dessus est un vrai mystère, je ne l’ai jamais croisé. À entendre sa symphonie pédestre bruyante, je spécule fiévreusement sur ses activités. S’est-il confectionné des pantoufles en plomb pour passer l’hiver au chaud ? Ou bien joue-t-il à la pétanque pour occuper ses longues journées de solitude ? Ou bien chevauche-t-il un petit poney ? Ou encore est-il un maniaque du rangement qui déplace et replace son mobilier ? Quoi qu’il en soit, BOUM BOUM BOUM, mon plafond craque comme un vieux rafiot qui tangue.

Fallon Hassaïni Chef de Projets

Anouchka Broche Chloé Decombes Corentin Durrieu

Concepteur-Rédacteur

Timothée Malbrunot

Chefs de Publicité

Élodie Chaduc Élodie Gendron Benjamin Haddad

Lead Développeur

Guillaume Woodward

Chefs de Projets Digitaux

Dulien Serriere Florian Yebga

Responsable Vidéo

Tanguy Jacquemier

Vidéo

William Baudouin Raphaël Breuil Fiona Garfagnini Nicolas Grellier

Culture et Partenariats

Valentine Briot Antoine Kodio

Stagiaires

Lætitia Frémaux Marine Lacroix Chirine Merien Carla Thorel

Contact

Élodie Gendron elodie.g@lebonbon.fr 06 34 22 28 34 SAS Le Bonbon 15, rue du Delta - 9e SIRET 51058030100040

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Je ne compte plus les fois où j’aurais voulu monter pour déclarer la guerre. Mais il faut croire que mon voisin du dessus m’a appris la patience et la tolérance. À vrai dire, j’ai une meilleure idée : je vais lui acheter une paire de chaussons triple molletonnés, et la poser bien sagement avec un exemplaire de ce numéro sur son paillasson. Et espérer qu’en plus de connaître les bons plans de son quartier, la lecture de cet édito fasse passer le message le plus pacifiquement du monde... Si vous aussi, votre voisin du dessus élève des hippopotames, faites de même ! Qui a dit que le Bonbon n’était pas un vecteur essentiel du vivre ensemble, hein ? Mika Do


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Sommaire

Février 2020

le bon artisan

Des créations décoiffantes

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le bon quartier

Les merveilles architecturales du 8e

08

le bon boui-boui

Comme dans les rues de Séoul

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le bon portrait

Il redonne vie à notre quartier

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la bonne expo

L’étoffe des rêves

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la bonne lecture

Réapprivoiser la sexualité

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la bonne étoile

Idris Elba & James BKS

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la bonne enquête

L’égalité par l’éducation non genrée ?

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le bon shopping

Blanc comme neige

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théâtre, théâtre... vous avez dit musique?

athénée opéra comique les bains macabres Olivier Bleys, Guillaume Connesson, mise en scène Florent Siaud Arie Van Beek et l’Orchestre des Frivolités Parisiennes 31 janvier › 6 février 2o2o théâtre musical un voyage d’hiver Willhelm Müller, Elfriede Jelinek, Franz Schubert mise en scène Christian Gangneron 28 février › 7 mars 2o2o théâtre musical Mr. Shi and his lover Wong Teng Chi, Njo Kong Kie, mise en scène Tam Chi Chun direction musicale Njo Kong Kie 13 › 21 mars 2o2o

théâtre musical I was looking at the ceiling and then I saw the sky June Jordan, John Adams, mise en scène Marianne Pousseur et Enrico Bagnoli, direction musicale Philippe Gérard 27 mars › 02 avril 2o2o théâtre lyrique vous qui savez ce qu’est l’amour d’après Le Nozze di Figaro de Mozart écriture, chant et jeu Romie Estèves, mise en scène Benjamin Prins, Compagnie La Marginaire 23 avril › 6 mai 2o2o théâtre musical l’offrande musicale de Jean-Sébastien Bach Johannes Pramsohler et l’Ensemble Diderot, mise en scène Damien Caille-Perret 13 › 17 mai 2o2o

concert la tragédie de salomé Julien Masmondet et l’Ensemble Les Apaches, mise en scène Cyril Teste, Collectif MxM 28 mai 2o2o opéra-comique cendrillon Charles Perrault, Nicolas Isouard, mise en scène Marc Paquien Julien Chauvin et l’Ensemble Le Concert de la Loge 02 › 07 juin 2o2o théâtre musical mélisande et pelléas Maurice Maeterlinck, Julien Chavaz, Claude Debussy, Nicolas Stücklin, mise en scène Julien Chavaz 12 › 24 juin 2o2o

@theatre.athenee


Bon timing On s’esclaffe au théâtre Marigny Jacques Offenbach, roi de l’opérette, nous entraîne en pays alsacien avec Lischen et Fritzchen et leurs accents prononcés, tandis que les rebondissements irrésistibles d’Un mari dans la serrure de Frédéric Wachs s’aventurent dans les contrées de l’absurde. Un diptyque haut en couleur dans une mise en scène rythmée par Romain Gilbert ! Offenbach & Wachs Les Bouffes de Bru Zane Studio Marigny Carré Marigny – 8e Du 28 février au 5 mars 2020 On roucoule à un concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio France Il n’a que 23 ans mais sa réputation en fait déjà l’une des futures stars de la direction d’orchestre. Klaus Mäkelä est invité à diriger l’Orchestre Philharmonique de Radio France le 6 mars prochain pour un concert des plus romantiques avec la Symphonie n°1 de Sibelius. C’est LA soirée à laquelle il faut inviter sa moitié…

© Abramowitz

Sibelius N°1, Klaus Mäkelä Maison de la radio – Auditorium 116, avenue du Président-Kennedy – 16e Vendredi 6 mars à 20h On s’émerveille au Supermarché des images Avec plus de 3 milliards d’images partagées chaque jour sur les réseaux sociaux, notre monde est submergé, saturé. L’exposition s’intéresse à l’icotomie, c’est-à-dire à l’image dans sa dimension économique. Stockage, gestion, transport, poids, fluidité, la sélection d’œuvres pose un regard incisif et vigilant sur tous ces enjeux. Percutant.

Le Supermarché des images Jeu de Paume 1, place de la Concorde – 8e Du 11 février au 7 juin

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le bon artisan

Des créations décoiffantes C’est au détour de la rue de l’Étoile que l’on découvre l’atelier de Murielle Kabile, un lieu intimiste à mi-chemin entre création et rencontre. Murielle y propose des vêtements sur-mesure réalisés à partir de cheveux naturels et synthétiques, des tableaux atypiques, des bijoux audacieux et de sublimes perruques. Nous l’avons rencontrée dans son showroom privé. Passionnée de couture et de coiffure depuis sa plus tendre enfance, Murielle entreprend rapidement des études dans les deux domaines. « J’ai remarqué qu’il y avait un réel manque dans le secteur des cheveux bouclés, frisés et crépus. Puis un jour j’ai rencontré une styliste pour un shooting et ça a été la révélation. J’ai immédiatement su que c’était ce que je voulais faire, mais j’ai été très déçue par le mépris des stylistes, alors j’ai décidé de créer moi-même les vêtements et de coiffer les mannequins. Grâce à mes deux diplômes, j’avais toutes les compétences pour réussir. » Murielle imagine alors son propre concept : des vêtements confectionnés à partir de cheveux.

© Murielle Kabille

La jeune artiste commence à fusionner les cheveux au tissu pour composer des pièces uniques au monde. « J’ai réalisé ma première pièce en cheveux pour le Festival de Cannes et ça a été un énorme coup médiatique ! Les photographes se précipitaient pour prendre

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en photo ma création. Je me suis dit : “c’est la chance de ma vie”. C’est comme ça que tout a démarré. » Les expositions et les défilés s’enchaînent et Murielle développe rapidement sa marque de création capillaire Big Hair World ainsi que sa propre marque de vêtements C’est dans l’hair du temps. « J’étais la seule à proposer des collections de prêt-àporter réalisées à partir de cheveux naturels et synthétiques. » C’est donc dans son nouvel atelier du 8e que l’on peut découvrir ses créations et comprendre toutes les étapes de fabrication. « Je collabore régulièrement avec des designers et des créateurs pour élargir les possibilités et faire des choses incroyables avec les cheveux. Mes créations sont un mélange de différentes cultures et de plusieurs inspirations qui me représentent bien. Mais le fil conducteur restera toujours le cheveu. » • M.E

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“ Mes créations sont un mélange de différentes cultures et de plusieurs inspirations qui me représentent bien. Mais le fil conducteur restera toujours le cheveu ”

Murielle Kabile Design hair couture 18, rue de l’Étoile – 17e


le bon quartier

Les merveilles e architecturales du 8

LA NAUMACHIE La Naumachie est l’une des curiosités du parc Monceau. Avec son bassin ovale, ses grandes colonnes et son nom étrange, cette merveille architecturale a de quoi interloquer. Pour la petite histoire, la Naumachie était dans la Rome Antique un bassin dans lequel les spectacles de batailles navales étaient présentés. Mais comme vous pouvez le constater, celui du parc Monceau est bien trop petit pour accueillir des bateaux. Ces colonnes sont quant à elles le vestige du monument funéraire qu’avait imaginé Catherine de Médicis pour son époux Henri II. Placé à l’extérieur de la basilique de SaintDenis, l’ensemble inachevé sera démonté en 1719 avant d’être récupéré et installé en 1861 par Adolphe Alphand pour décorer le parc Monceau. Parc Monceau – 8e

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LA PAGODA Voilà une bien drôle de bâtisse. Nichée en plein cœur de Paris, au milieu des immeubles haussmanniens, la Pagoda détonne avec ses couleurs flamboyantes. Créé en 1926, ce pavillon chinois était en réalité un ancien hôtel particulier tout à fait ordinaire. Son propriétaire, Ching Tsai Loo, engage alors l’architecte Fernand Bloch pour métamorphoser le bâtiment. La Ville de Paris n’exigeant à l’époque aucun permis de construire, Ching Tsai Loo réalise son rêve et apporte une jolie touche d’exubérance au quartier ! Le voisine s’offusque immédiatement et milite pour sa démolition. Heureusement, la Maison Loo tient bon et devient par la suite un magnifique écrin pour des collections d’art. 48, rue de Courcelles – 8e


Et si vous passiez tous les jours devant une porte qui cache une magnifique maison ou une bâtisse au charme fou, sans y faire attention ? Des merveilles architecturales, il y en a beaucoup disséminées dans Paris. Encore faut-il détenir le secret de ces lieux !

LA CHAPELLE NOTRE-DAME DE LA CONSOLATION Vous ne l’avez peut-être jamais remarquée, cette petite chapelle nichée rue Jean-Goujon dans le quartier des Champs-Élysées, et pourtant, cette merveille architecturale existe depuis plus de 120 ans. Construite sur l’emplacement du bazar de la charité, cette chapelle expiatoire est dédiée aux victimes de l’incendie du hangar en bois qui abritait une vente de bienfaisance le 4 mai 1897. La première pierre de l’édifice sera posée un an jour pour jour après la tragédie. Elle sera par la suite classée aux monuments historiques en 1982. 23, rue Jean Goujon – 8e

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LE JARDIN DU PETIT PALAIS Passée la grille en fer forgé dorée du Petit Palais, on découvre un grand vestibule recouvert de mosaïques et éclairé par de magnifiques vitraux de verre blanc avec une fenêtre qui ouvre sur les jardins intérieurs. Un cadre chaleureux qui tranche avec le caractère officiel du bâtiment. Et ce n’est rien comparé aux jardins à la végétation luxuriante, entourés de colonnes circulaires et de trois bassins décorés. Une merveille architecturale que l’on apprécie particulièrement l’été, à l’ombre des palmiers, loin du tumulte des Champs-Élysées. Avenue Winston-Churchill – 8e


le bon boui-boui

Comme dans les rues de Séoul Avis aux gourmands, gloutons et amoureux de bons produits, c’est le moment de vous laisser tenter par quelques délices coréens. Que vous soyez connaisseur ou amateur, prenez vos baguettes, vous allez vous régaler !

“ On ne propose que des deopbaps, une spécialité de la street food coréenne ”

Nichée en plein cœur du 8e se trouve Kini, une nouvelle cantine de quartier où l’envie de tout dévorer s’empare de nous à peine la porte passée. « Ici, on ne propose que des deopbaps, une spécialité de la street food coréenne. On dispose une généreuse portion de riz dans un bol, on ajoute de la viande marinée et des petits légumes. C’est simple, sain et c’est une véritable explosion de saveurs ! »

À la carte ? Quatre deopbaps parfaitement cuisinés et mitonnés. Porc épicé, tofu, poulet épicé ou encore bœuf mariné (définitivement notre préféré), le tout accompagné de riz, de champignons, d’oignons, de carottes, d’ail, de courgettes, de poireaux et d’huile de sésame. On arrose l’ensemble avec du sujeonggwa, une boisson coréenne à la cannelle, du sikhye au riz, un jus d’Aloe vera ou encore une tisane, et on termine avec une tartelette au yuzu ou un délicieux gâteau coréen. Et comble de bonheur, Kini propose même aux plus gourmands de partager leur deopbap en deux préparations comme le bœuf mariné et le porc épicé. Un conseil, venez tôt pour déguster ces délicieuses spécialités colorées ! • M.E

Après une carrière riche en expériences culinaires, Teayoung et Jihee ont tout plaqué pour ouvrir leur propre restaurant. Et c’est chaque jour avec le bonheur de ceux qui vivent de leur vocation que les deux passionnés ouvrent la porte de leur petit restaurant. « Pour mon mari, c’est un rêve de cuisiner une spécialité coréenne à partir de produits français. Alors on se lève chaque jour à 5h du matin pour laisser nos plats mijoter. Tout est concocté à partir de produits frais, sans micro-ondes ni congélateur. » Le ton est donné.

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Kini 22, rue Cambacérès – 8e Tél. : 09 81 42 52 58 Du lundi au vendredi de 12h à 14h30


la bonne initiative

Créativité rime avec objets recyclés

Baptisée “Jouer pour Vivre”, l’association propose d’installer des cabanes en bois remplies d’objets et matériaux détournés dans des écoles de quartiers populaires. Après des années d’expérimentation, la première Boîte à Jouer écolo a été inaugurée cette été dans l’école polyvalente du boulevard de Reims dans le 17e. « Elle est remplie d’objets recyclés et tous les enfants de l’école peuvent jouer librement en même temps », précise Deborah, présidente de l’association. Tubes, pneus, tissus, cordes, bâches… Tous les matériaux et éléments sont issus du recyclage et du réemploi, en gros de l’économie circulaire. « Les objets sont collectés dans les ressourceries et magasins spécialisés. Ils sont ensuite contrôlés et lavés puis mis à la disposition des enfants qui, grâce à leur imagination débordante et leur créativité, les détournent et les transforment dans leurs jeux. » Une fois installée, la curiosité laisse rapidement place aux jeux de construction. « On apporte la Boîte à Jouer dans l’école et on forme les animateurs afin d’intégrer au mieux le dispositif. Elle est ensuite disponible tous les jours surtout durant la pause méridienne. » Régulièrement

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©association Jouer pour Vivre

« On n’arrête pas de jouer parce que l’on devient vieux. On devient vieux parce que l’on arrête de jouer. » George Bernard Shaw avait déjà tout compris. Alors que les cours de récréation sont jugées ennuyeuses et tristes, Emma Perrot et Jean-Marc Brunet ont décidé de tout changer. Inspirés par l’association anglaise Children’s Scrapstore, les deux passionnés ont eu l’idée d’exporter le dispositif directement dans les cours de récré.

“ Les enfants peuvent pour la première fois faire des cabanes dans la cour de récré ” réapprovisionnée avec des objets flexibles et malléables, la Boîte à Jouer permet aussi de donner une seconde vie aux déchets et offre un éventail infini de possibilités ludiques. « Les enfants peuvent pour la première fois faire des cabanes dans la cour de récré, courir, crier, sauter. C’est sur, la Boîte à Jouer a tout changé ! » • M.E.

Boîte à Jouer écolo Jouer pour Vivre École Polyvalente de Reims 38, boulevard de Reims – 17e


le bon portrait

Il est un de ces Parisiens d’adoption dont on dirait qu’il est là depuis toujours. Cela fait dix ans que Benoît Jossier considère le 8e comme sa maison d’adoption, arpentant chacune de ses rues, rencontrant ses commerçants, découvrant ses recoins cachés... Et apportant, à son niveau, convivialité et proximité. Bienveillant et altruiste, ce grand passionné a fait beaucoup pour son quartier. Après un parcours atypique à la croisée entre l’économique et le social, Benoît Jossier quitte la sphère des grandes entreprises pour créer sa propre société de conseil et de développement. De son aide aux sans-abris à ses multiples sociétés, de ses levées de fonds à son soutien à Emmaüs Défi, cette figure éminente du 8e a pourtant gardé une modestie à toute épreuve. « Je suis heureux de donner un sens à mon activité professionnelle et d’accompagner les entreprises et les associations dans leur projet. J’ai fait des rencontres déterminantes au cours de ma vie professionnelle. Grâce à Isabelle Weill et Jean-Louis Beffa, j’ai été incité à créer et à agir. Je leur dois beaucoup car ils m’ont toujours soutenu et poussé à prendre des risques. » Guidé par son envie d’entrepreunariat, Benoît Jossier commence par développer des idées pour la fondation Orange, avant de l’accompagner pour construire des villages en Afrique. Résolument engagé, il lève ensuite des fonds pour le Samu Social de Paris afin de créer une

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structure d’hébergement pour les personnes sans-abris vieillissantes. Bilan : plus de 800 000 euros récoltés ! Il pourrait s’arrêter là, mais Benoît Jossier aime les défis. Le premier d’entre eux ? redonner aux Parisiens l’envie de vivre dans le 8e. Pas une mince affaire, d’après nombre d’entre eux, et pourtant le touche-àtout a plus d’un tour dans son sac. « C’est un quartier avec tellement de potentiel ! J’aimerais pouvoir apporter plus de convivialité et de proximité avec la création d’un grand marché où les gens pourraient se retrouver pour faire leurs courses et discuter. Bref, je rêve d’un Paris plus proche et réenchanté. »

“ J’aimerais pouvoir apporter plus de convivialité et de proximité avec la création d’un grand marché ”

communiqué

Il redonne vie à notre quartier


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la bonne expo

L’étoffe des rêves En 2018, le Musée national des Arts asiatiques - Guimet reçoit 1300 pièces issues du fonds textile de la créatrice LEE Young-Hee, devenant depuis le lieu d’accueil de la plus grande collection de textiles coréens au monde en dehors de la Corée. Avec L’étoffe des rêves, le musée rend hommage à cette créatrice révolutionnaire et à l’héritage qu’elle laisse derrière elle.

Considérée comme la plus grande figure de la mode coréenne, Lee Young-Hee, disparue en 2018, est une créatrice de mode qui a largement contribué à renouveler la mode de son pays, notamment en donnant une image moderne et décomplexée au hanbok, cet habit traditionnel coréen. En 2019, sa fille fait don des 1300 pièces issues du fonds textile de sa mère, ainsi que de nombreux accessoires, au musée des Arts asiatiques - Guimet. Le musée devient alors un lieu incontournable en matière de textiles et de mode coréenne. Devenue couturière-styliste presque par hasard, Lee Young-Hee se prend de passion pour le vêtement coréen, et mène des recherches en collaboration avec certains spécialistes de l’histoire du costume. Alliant ainsi les formes traditionnelles et une modernité sans cesse renouvelée, elle n’a eu de cesse d’explorer les matériaux, comme la soie ou les fibres de bananier, les mélangeant parfois pour jouer sur les textures et les différents effets, notamment ceux de transparence et de légèreté.

© Maison de Lee Young-Hee

Exceptionnelle exposition, cette rétrospective conçue autour de textiles anciens, de réalisations contemporaines, d’étoffes légères et colorées, d’accessoires ainsi que de 75 pièces de haute couture, permet au musée de constituer un magnifique parcours sur la carrière de la créatrice. Une sublime collection à admirer sans attendre jusqu’au 9 mars prochain ! • L.F L’étoffe des rêves de Lee Young-hee Séoul-Paris Musée national des Arts asiatiques - Guimet 6, place d’Iéna – 16e Du 4 décembre 2019 au 9 mars 2020

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le bon en arrière

Place Saint-Augustin

1902

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la bonne lecture

Réapprivoiser

AU-DELÀ DE LA PÉNÉTRATION de Martin Page

JOUISSANCE CLUB, UNE CARTOGRAPHIE DU PLAISIR de Jüne Plä

« Si la sexualité était une question de plaisir, les femmes seraient moins pénétrées et les hommes le seraient davantage. », peut-on lire dans Au-delà de la pénétration, mi-essai critique, mi-recueil de témoignages. Derrière la plume, Martin Page, auteur de romans, d’essais et d’une belle déconstruction de clichés.

Si le nom vous dit quelque chose, c’est parce que Jouissance Club, c’est à l’origine un compte Instagram dédié au plaisir sexuel et aux multiples façons de s’en procurer. Sa créatrice, Jüne, publie Jouissance Club, une cartographie du plaisir, un manuel d’éducation sexuelle promouvant le plaisir accessible à tous, femmes, hommes, non-binaires, hétéros, homos, bi…

Éditions Nouvel Attila – 10 €

Éditions Marabout – 16,90 €

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la sexualité

LE SEXE SELON MAÏA – AU-DELÀ DES IDÉES REÇUES de Maïa Mazaurette

L’INTEMPORALITÉ PERDUE ET AUTRES NOUVELLES d’Anaïs Nin

Chaque dimanche, la journaliste Maïa Mazaurette livre dans Le Monde une chronique dédiée au sexe : slow sex, masturbation, frigidité, éducation et infidélité passent au crible de l’analyse et se dévêtissent peu à peu de leurs tabous. La sexperte livre Le sexe selon Maïa – au-delà des idées reçues, une compilation de tous ses articles sur le sujet à lire sous la couette… ou ailleurs.

La rêverie érotique a de beaux jours devant elle, et c’est (encore une fois) Anaïs Nin qui nous le prouve. L’écrivaine connue pour ses journaux intimes invite au voyage et à l’introspection dans ces seize nouvelles inédites, écrites pour la plupart entre 1929 et 1931, et qui suggèrent le désir. Désir profond, désir sexuel, désir de voyage, désir pour l’art mais aussi de s’extirper de l’ennui d’une femme mariée. À lire d’une traite.

Éditions La Martinière – 22,90 €

Éditions Nil – 18 €. Sortie le 6 février

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la bonne étoile

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Texte : Lucas Javelle

Photos : Naïs Bessaih


À l’heure où l’afrobeat séduit de plus en plus les fans de musique aux quatre coins du globe, un artiste décide de façonner une musique africaine à sa manière.

Idris Elba & James BKS, nouvelle génération sans frontières « Créer un mélange de tout ce que la musique africaine pourrait être », voilà l’objectif de James BKS, Français d’origine camerounaise qui a grandi aux États-Unis. Entre trap et sons traditionnels de ses racines, le morceau “New Breed” témoigne d’une nouvelle génération sans frontières, entre Afrique, Angleterre et USA. Et qui de mieux pour nous raconter l’histoire de ce morceau que son créateur, mais aussi son plus grand fan et collaborateur Idris Elba. Nous sommes allés à la rencontre des deux compères qui n’ont pas hésité à se jeter mutuellement des fleurs… en toute modestie.

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Vous avez tous les deux une enfance bercée par la musique, mais comment s’est faite votre rencontre avec cet art ? Idris Elba : Pour moi, c’est un amour qui dure depuis que je suis bébé. Mon père a toujours passé de la musique. Je suis fils unique, donc à la maison, c’était ma mère, mon père et ma musique. Comme un membre de la famille. Aussi longtemps que je m’en souvienne, elle a toujours été présente dans ma vie. J’en ai joué, écouté… Et maintenant j’en fais !


la bonne étoile James BKS : C’est à peu près la même chose pour moi. Mes parents variaient entre musiques françaises du style Starmania, Michel Berger… et musiques africaines. Donc j’ai grandi au milieu d’une pluralité de genres et c’est comme ça que j’ai façonné mon goût pour la musique. Quelles ont été vos premières influences, les artistes que vous écoutiez le plus et qui vous ont conforté dans cet amour ? Idris : Le premier style que j’ai vraiment écouté moi-même, c’était le reggae, et la musique congolaise plus tard. Et curieusement la musique country dans les westerns… L’adolescence m’a ensuite dirigé vers des dérives du reggae comme le ragga, le dancehall, puis le hip-hop, la house, la drum’n’bass… Un peu de tout ce qui passait à l’époque. J’étais à fond dans Bob Marley, Michael Jackson, Prince, Marvin Gaye ou Al Green. Peu à peu, je me suis tourné vers le hip-hop britannique puis américain. Un peu de r’n’b aussi, qui était un phénomène dans les années 90. James : Le premier album que mes parents m’ont acheté, c’était Thriller de Michael Jackson ! Je suis bien évidemment tombé amoureux de l’artiste, de son univers et tout ce qui gravitait autour de lui. J’ai toujours été un passionné de musique, notamment dans sa composition, ce qui m’a aussi amené vers les bandes originales de films et des virtuoses comme Danny Elfman, Hans Zimmer, Steve Jablonsky… J’ai grandi entre ces deux mondes. Sur “New Breed”, vous avez invité une artiste anglaise et un rappeur du Queens, mélangé les genres et cassé les frontières… Comment vous en êtes arrivés à une telle collaboration ? Idris : Ce morceau s’est fait de façon un peu magique. Je ne me souviens plus vraiment… On était ici quand tu me l’as fait écouter ?

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James : Non, je te l’avais envoyé. Idris : C’est vrai ! Comme je l’ai dit juste avant, j’aime beaucoup la musique congolaise. Donc quand j’ai écouté l’instrumentale, ça m’a ramené là-bas, au milieu des guitares, des percussions. Et cette touche trap par-dessus… Je ne pensais pas apparaître sur le titre, on discutait simplement de qui pourrait y figurer. Mais je l’ai tellement aimé que j’ai fini par écrire un couplet et je l’ai envoyé à James. James : Il a sauté dessus et l’a plié en un jour. Tueur. Idris : Merci ! Pour ce qui est de Q-Tip (ancien meneur du groupe de rap A Tribe Called Quest, ndlr), il bossait à ce moment-là sur un remix de “Kwele” (autre morceau de James BKS, ndlr). Il a lui aussi écouté l’instru de James avant d’écrire un couplet, presque par instinct. Une belle plume sur l’Afrique, un petit village et l’épopée de la jeunesse de ce continent.


Idris Elba & James BKS un amoureux de la musique en général, chose que j’ai tenté de justifier toute ma carrière quand je passais d’un projet pour Booba, pour Ja Rule ou pour Diddy, à des arrangements de cordes pour Daniel Levi, des musiques de film des années 70 aux musiques de pub pour des marques de luxe. Je pense que notre génération ne souhaite plus être étiquetée et qu’on fait partie d’une nouvelle ère de créatifs, à l’image d’un Todd Philipps qui peut passer de la réalisation de films comiques à l’un des films les plus dramatiques et réalistes de 2020 : Joker. Je ne décris plus les influences musicales de ma musique, ma musique est new breed. En ce moment, quels sont les artistes et morceaux qui vous procurent le plus de sensations et qui s’apparentent à cette new breed ?

Et Little Simz. Idris : Et Little Simz… La reine Little Simz. Personnellement, je pense qu’elle a retourné le morceau. Elle lui donne du corps. On était en pleine conversation à rêver de qui pourrait compléter le morceau, on lui a envoyé et elle a écrit le couplet alors qu’elle était en pleine tournée. James : Idris et son équipe m’ont sensibilisé à la scène rap UK que je ne connaissais que vaguement. Quand on cherchait quelqu’un, le nom de Little Simz est venu immédiatement sur la table. Je me rappelle avoir été impressionné par son talent et sa performance lors de l’enregistrement. “New Breed”, ou “nouvelle race”, c’est un beau concept que tu as voulu mettre en avant là, James. James : “New Breed” est la représentation en musique de qui je suis. Le hip-hop m’a ouvert ses portes en premier, mais je suis

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James : J’aime beaucoup tout ce que fait Jidenna. L’album 85 to Africa, en particulier le morceau “Worth The Weight” en featuring avec Seun Kuti. J’adore ce disque. J’écoute encore régulièrement 4:44 de Jay-Z. Idris : Un classique, c’est du sérieux. James : Oui, c’est un de mes albums préférés. J’ai aussi pas mal écouté le dernier album de Jaden Smith, Erys, qui est vraiment bien. Idris : Je ne suis pas quelqu’un de bien, parce que je n’écoute pas tant de musique que ça. Le problème, c’est que mon emploi du temps ne me permet pas de juste pouvoir m’asseoir le temps d’un album et de l’écouter… Il faudrait que je sois en voiture et que je voyage quelque part pour avoir cette occasion. Et je suis quand même plus le genre de personne qui écoute un morceau en particulier. Donc je dirais Skip Marley et H.E.R. avec le titre “Slow Down”… Une tuerie. James BKS – New Breed (feat. Idris Elba, Q-Tip & Little Simz) [7Wallace Music]


la bonne enquête

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Texte : Zoé Stene

Photos : Jonathan Borba, iStock


“L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse donner pour changer le monde” Nelson Mandela

L’égalité par l’éducation non genrée ? Et si l’éducation pouvait être à la base d’une société plus égalitaire, dans laquelle les hommes et les femmes se sentiraient libres de sortir des cases, d’être qui ils veulent et de faire ce qu’ils souhaitent ? C’est ce que tente de proposer l’éducation non genrée, une nouvelle façon d’élever nos enfants, qu’ils soient fille ou garçon. Une étude1 publiée le 9 janvier dernier par la revue scientifique Sex Roles a démontré que, dès l’âge de 4 ans, les enfants ont tendance à associer le pouvoir et la domination à la masculinité. Un constat alarmant lorsqu’on connaît l’impact de ces stéréotypes sur leur construction identitaire. En effet, l’enfance est le début de la mise en place de systèmes de référence ancrées sur lesquels on se repose toute sa vie. Les stéréotypes de genre auxquels l’enfant est confronté dès son plus jeune âge ont pour conséquence de réduire son champ des possibles et de perpétuer les inégalités hommes-femmes, aussi bien sur les plans personnels que professionnels. « C’est dommage de cantonner les petites filles à un rôle demandant sagesse, calme et politesse

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et les petits garçons, motricité, ambition et force », nous explique Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet, auteures du livre Fille - Garçon, même éducation.2 Que ce soit clair, l’éducation égalitaire, dite “sensible au genre” ou plus fréquemment appelée en français “non genrée”, n’a pas pour ambition de créer des clones en éradiquant les différences entre les filles et les garçons, l’idée est simplement de prendre conscience que les rôles attribués distinctement aux filles et aux garçons sont des constructions sociales, de traquer ces stéréotypes nocifs et d’apprendre à son enfant qu’il peut tout explorer et tout expérimenter en fonction de son âge et non de son sexe. En Suède – pionnière de la pédagogie neutre –, l’éducation non genrée s’invite à l’école, dès la maternelle, et parfois même à la crèche. Résultat : le pays est régulièrement classé parmi les plus égalitaires du monde.3 LE CERVEAU A-T-IL UN SEXE ? Certaines études se sont évertuées à prouver que les enfants naissaient avec des cerveaux différents selon qu’ils soient une fille ou un garçon et que ces différences biologiques


la bonne enquête justifiaient les rôles assignés à chacun dans la collectivité. Or, comme nous l’explique Astrid Leray, spécialiste des questions d’égalité femmes-hommes et conférencière, « Seuls 10 % des connexions neuronales sont faites à la naissance, les 90 % restantes se créent par la suite en fonction de notre histoire personnelle, de nos expériences et de nos apprentissages. ». Le cerveau est donc un muscle à l’intérieur duquel on va travailler certaines zones et en délaisser d’autres. Et l’impact des hormones alors ? « S’il est vrai que les femmes possèdent plus d’œstrogènes et les hommes de testostérone, leur production ne s’active qu’à la puberté. Pourtant, dès l’âge de 2/3 ans, on observe que l’enfant se comporte différemment selon qu’il est une fille ou un garçon, ça montre que socialement, il y a déjà une construction. », ajoute l’experte. À la question de savoir s’il n’y a quand même pas certaines caractéristiques liées au genre de manière innée, Pihla et Elisa nous répondent qu’« il y a surtout certaines caractéristiques que l’on pense innées tellement elles sont ancrées. ». LES CONSÉQUENCES D’UNE ÉDUCATION GENRÉE À COURT ET À LONG TERME Dans nos mécanismes éducatifs, nous aurions donc tendance, selon Astrid Leray, à mettre les filles sur un chemin et les garçons sur un autre. « En effet, on tourne les petites filles vers le privé et la coopération, les garçons vers l’extérieur et la compétition. On est d’ailleurs généralement plus patient avec l’agressivité des garçons, on lie leur colère à une force de caractère. On considère, a contrario, que les filles font des caprices, du cinéma voire qu’elles manipulent. On leur demande d’être douces et aidantes et leurs colères ne sont pas reconnues comme légitimes. Cela aura des conséquences sur leur développement : très vite, les petites filles intègrent qu’elles doivent être sages, jolies et prendre soin des autres alors que les garçons développent leurs compétences techniques, leur motricité, leur compétitivité. » De l’autre côté, « Dès le plus jeune âge, il est par exemple plus accepté pour les filles d’avoir

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des attributs dits “masculins” alors que lorsque les garçons ont des attributs dits “féminins”, on a l’impression qu’ils ont perdu quelque chose, que c’est dévalorisant. Il n’est pas rare qu’un petit garçon qui pleure, peu importe la raison, se fasse traiter de “chochotte”, il ne faut pas s’étonner que plus tard, les hommes aient plus de difficultés à exprimer leurs émotions. », ajoutent Pihla et Elisa. Pire, selon une étude publiée dans le Journal of Adolescent Health4, ces stéréotypes affecteraient même la santé des adolescents.5 QUELQUES CLÉS POUR UNE ÉDUCATION SENSIBLE AU GENRE Dans leur livre, Pihla et Elisa nous livrent quelques conseils ; « Le langage est important, on évitera les phrases types comme “fais pas ta princesse” ou “fais pas ta chochotte”. On peut aussi veiller à démasculiniser notre vocabulaire, notamment lorsqu’on parle des noms de métier, d’un chauffeur ou d’une caissière par exemple


et jamais l’inverse. L’autre enjeu est d’éviter de genrer les vêtements, les activités et les jouets proposés. On se rend alors compte que tous les enfants aiment ce qui brille, les voitures, les peluches, les poupées, jouer à la dînette ou passer le balai, parce qu’ils aiment reproduire ce que l’on fait. L’idée n’est pas de forcer un garçon à jouer à la poupée pour développer son empathie, mais d’ouvrir les possibilités. On privilégiera les livres et les dessins animés mettant en valeur une large diversité de héros. héroïnes, et qui abordent la question du genre6 sans toutefois censurer les autres, à travers lesquels il est intéressant d’entamer une discussion avec l’enfant sur ce qu’il voit et ce qu’il comprend. On peut enfin s’interroger sur le modèle que l’on incarne au quotidien en tant que père ou mère – au niveau des tâches ménagères par exemple – et donc, sur l’image que l’on renvoie à l’enfant du rôle de la femme ou de celui de l’homme. Mais l’important, concluent les deux autrices, c’est d’être à

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l’écoute de l’enfant et de le guider vers une autonomie qui lui permettra de créer sa propre identité et de trouver qui il est. » 1 Étude menée par des scientifiques de l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod et des universités d’Oslo, de Lausanne et de Neuchâtel sur plus de 900 enfants âgés de 3 à 6 ans. 2 Fille - Garçon, même éducation, de Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet 3 Selon le rapport Global Gender Gap 2016 du Forum économique mondial 4 A Global Perspective on Gender Roles and Identity, oct. 2017 5 Kristin Mmari, à l’origine de cette étude intitulée Global Early Adolescent Study et réalisée en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’université américaine Johns Hopkins. 6 Trucs de fille ou de garçon ? de Clémentine du Pontavice


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Gémeaux Bélier Qu’on se le dise, je n’ai jamais considéré février comme un mois complet. Le fait qu’il soit amputé de quelques jours a son importance, donc votre prédiction le sera également ! Alors pour vous au menu ça sera une santé on va dire standard (le mec se mouille pas), tenez le coup au bureau parce que le début d’année c’est la promesse de beaux projets et surtout, SURTOUT sachez que vous allez vivre ce que je qualifierais de vraim

Taureau Je sais que parfois certains de mes textes sont vides de sens ou ne vous apportent pas grand-chose, pas cette fois. À l’ère de l’information, on lit souvent beaucoup de choses dont très peu sont vraies, alors laissez-moi vous transmettre ce secret millénaire qui va vous servir toute votre vie : vous plaindre du froid en continu ne va rien changer à la météo.

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C’est bien de diffuser l’amour autour de nous, des ondes positives, des “good vibes” comme disent les influenceurs sur Linkedin. Souvenez-vous que vos actions importent, que ne rien lâcher, c’est le début du succès et ça c’est… non désolé j’y arrive pas, c’est au-dessus de mes forces les discours motivants. Parce que c’est compliqué, c’est angoissant et mon médecin a dit que je faisais du stress donc ménagez-moi.

Cancer Tu es seul.e chez toi et tu n’a rien à faire ? Personne pour te parler ou pour te dire quoi faire et comment vivre ton mois ? Comme je te plains ! Mais rassure-toi, les horoscopes les plus visionnaires n’attendent que toi ! Pour un avis personnalisé et une belle image du futur, envoie ASTROHLALA au 0671661621 et retrouve-toi en contact avec les meilleurs horoscopes de ta région. Qu’attends-tu ? ASTROHLALA au 0671661621.

Ce mois-ci on innove ; votre destin sera entre vos mains ! Faites un pile ou face et regardez le résultat : Pile ? C’est parti pour un mois de février sous le signe de l’abondance. « Trop bien » me dites-vous ? Vous êtes naïfs, je n’ai jamais dit que c’était l’abondance de bonnes nouvelles, ça peut être l’inverse. Face ? Je ne vous fais pas confiance et je pars du principe que vous avez triché, donc vous aurez le même résultat qu’en pile.

Vierge Les Oscars c’est ce mois-ci, alors à vous de recevoir votre récompense : Meilleur.e acteur/actrice pour avoir tenu le coup avec le sourire en 2019 ? Meilleure photographie pour votre compte Instagram innondé de photos de vous en vacances ? Meilleure musique pour votre façon de tout le temps changer de son en soirée ? Ou meilleur scénario adapté pour avoir essayé d’être cool en copiant toutes les tendances ? À vous de voir.


Février 2020 Balance Mais dites-moi, ça ne serait pas la Saint-Valentin ce mois-ci ? Mais oui ! On va donc parler amour, sentiments et restaurants trop chers. Eh ouais, réservé aux amoureux ici, les autres… désolé ? Donc si vous êtes de ces gens romantiques, de ces amoureux fous… c’est votre moment de briller et de me rendre fier, car après tout ne dit-on pas “ménage à deux, ménage heureux” ? Cet horoscope est sponsorisé par les années 60.

Scorpion Pas trop la forme n’est- ce pas ? Je vous comprends, vous avez dû faire avec la grève des métros. Vous avez bien tenté de marcher mais votre corps a rapidement dit non. Ayant fini par claquer la moitié de votre PEL dans des trottinettes en libre-service, vous comprenez que plus rien n’a de sens. Détendez-vous et pensez plutôt à l’entorse du genou que vous vous ferez au ski parce que vous allez encore en faire trop.

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Verseau

Sagittaire Me baladant sur l’Internet toute la journée au travail pendant mon temps libre, j’ai découvert l’adulting. « Mais qu’est-ce donc que l’adulting, surprenant jeune homme ? » me demandez-vous les yeux remplis d’admiration : c’est faire la paperasse, ranger chez soi, ne pas oublier d’appeler son père le jour de son anniversaire… Un comportement d’adulte qu’il serait bon d’adopter, au lieu de répéter « ok boomer » à tout bout de champ.

La team célib’, tout va bien pour vous ? J’ai glorifié la SaintValentin chez les Balances, mais en toute honnêteté on sait bien qu’on n’a pas besoin de ça nous. Mais ouais ! Affirmons notre côté loup solitaire, restons tous ensemble face à l’adversité ! Le bonheur ? À d’autres ce concept surfait d’un autre temps ! Nous sommes des gens tristes ? Non, des gens LIBRES. Et qu’on ne vienne pas me dire que je suis aigri, parce que je le sais.

Capricorne

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Comment ça se passe 2020 ? C’est pas trop mal, non ? Optimistes comme vous êtes, nul doute que vous voyez cette nouvelle décennie pleine de lendemains qui chantent, et ça fait de vous des gens bien ! Sauf si vous dites à tout le monde que la nouvelle décennie, elle démarre officiellement en 2021, dans ce cas vous m’épuisez un peu, comme ceux qui envoient 40 messages vocaux pour raconter une anecdote nulle.

Vous savez, après de longues et fastidieuses recherches, il s’avère que votre signe est à l’origine représenté par un dauphin chez les Grecs. Au lieu de louer votre intelligence, je vais plutôt partir du principe qu’on peut vous considérer comme des réincarnations de Flipper le dauphin ; au mieux ça vous amuse, au pire vous êtes vexé mais ça ne vous laisse pas indifférent. Méchanceté gratuite, bienvenue en 2020.


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