ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?!
PARIS RIVE GAUCHE
Octobre 2020 - n° 121 - lebonbon.fr
Photographe : Naïs Bessaih www.naisbessaih.com Modèle : Élodie Chaduc
édito Confiseur
Jacques de la Chaise
Directeur Artistique
Tom Gordon
Office Manager
Coralie Bariot
Rédactrice en Chef
Rachel Thomas
Rédacteur en Chef Nuit
Lucas Javelle
Graphiste
Clément Tremblot
Illustrateur
Antoine Mercier
Secrétaire de Rédaction
Louis Haeffner
Rédacteurs
Lisa Belkebla Mika Do Morgane Espagnet Lucienne de la Paillade Sarah Sirel Zoé Stène
Social Media Manager
Lionel Ponsin
Photographe
Naïs Bessaih
Directeur commercial
Nicolas Delmatto
Head of Sales
Maxime Trosdorf
Directeurs de Clientèle
Aude Gerlat
Chef de Projets
Anouchka Broche Chloé Decombes Pierre de la Chaise
Chefs de Publicité
Élodie Chaduc Élodie Gendron
Ce petit bout de tissu ne représentait pas grand-chose. Aujourd’hui, il est omniprésent et occupe la moindre de nos pensées : cher(e) lecteur(trice) du Bonbon, tu l’as deviné, je veux bien entendu te parler du masque. Alors promis, dans cet édito, il n’en sera pas question. À la place, je vais vous raconter une super soirée. Je me fais donc inviter dans un resto plutôt sympa. Je me prépare, je m’habille bien, avant de partir, je vérifie que j’ai bien mes clefs, ma carte bleue, mon téléphone, un peu de liquide. Tout est OK, je suis content, je dévale mes 3 étages. Et puis dehors, je sens qu’il me manque quelque chose. Ah oui, flûte, évidemment, c’est le... MASQUE. Je suis remonté chez moi, puis redescendu. Je suis maintenant en sueur dans la rue. Autour de moi, que des ninjas. Le responsable de ce look de malade ? Ben je crois bien que c’est le... MASQUE.
Benjamin Haddad Culture et Partenariats
Antoine Kodio
Développeur
Victor Piot
Chefs de Projets Digitaux
Dulien Serriere Florian Yebga
Responsable Vidéo
Tanguy Jacquemier
Journaliste Vidéo
Raphaël Breuil
Motion Designer
Nicolas Grellier
Contact
Benjamin Haddad benjamin.h@lebonbon.fr 06 20 23 54 49 SAS Le Bonbon 10 & 15, rue du Delta - 9e SIRET 51058030100040
Je continue mon chemin. Une nana m’arrête et me demande un truc. « Mmmrout mmmmex mmm mmmmil ? » Ok, je comprends rien. Mademoiselle, pour que je décrypte ton dialecte, ce serait assez pratique que tu enlèves ton... MASQUE. La soirée fut sympathique. J’ai bien mangé, j’ai repris deux fois du cassoulet. Je rentre chez moi. Mais fichtre, qu’est-ce que c’est que cette odeur de fête foraine qui me remonte au nez ? Eurêka, j’ai trouvé : ce phénomène olfactif est directement lié au port du... MASQUE. Trêve de plaisanterie. Il sauve des vies, protège nos ainés et les plus fragiles d’entre-nous. Et finalement, ça met vos yeux en valeur, vous êtes plutôt sexy avec votre... Et un jour, c’est certain, ce truc ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Mika Do
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23/10/2020 - 03/01/2021
EXPOSITION
PALAISDETOKYO.COM
Josefa Ntjam, Mélas de Saturne, 2020. Crédit photo : Josefa Ntjam & Sean Hart
ANTICORPS
sommaire
octobre 2020
© Margaux Motin
la bonne expo
À l’affiche !
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le bon resto
Le bistro du gratin parisien
08
la bonne nature
La nature sur le toit de Paris !
10
le bon dossier
Spécial BD
12
la bonne expo
Largo Winch, aventurier de l’économie à Citéco
14
la bonne lecture
Des belles planches pour l’automne
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la bonne étoile
L’humeur et le trait légers
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la bonne enquête
Anti-masques : les raisons de la colère
22
le bon shopping
Autant en emporte les feuilles
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bon timing On se fait un festival de lecture à la BnF « Les écrivains, toujours, ont su voir en ces témoignages du passé matière à transmission, à rêveries, à fantasmagorie. » Le week-end du 10 et 11 octobre, cap sur le site de la BnF et son festival de lecture à voix haute, répondant au nom de La Petite Bibliothèque parlante. Au rendez-vous ? un programme fort bien léché, animé par des invités de marque, parmi lesquels de nombreux écrivains et artistes de renom. Le tout dans un parcours voguant entre les différents espaces de la bibliothèque. La Petite Bibliothèque parlante Bibliothèque nationale de France – 13e Les 10 et 11 octobre 2020 On prend un bain de culture à la Propriété Caillebotte Oui, Caillebotte, comme le peintre impressionniste, Gustave de son prénom. À une vingtaine de kilomètres au sud-est de Paris, on découvre l’ancien domaine de l’artiste, ses différents bâtiments, ses jardins et son parc d’agrément, qui nous plongent dans un tableau du maître. Le lieu accueille de nombreux artistes contemporains ainsi que la jeune Christelle Téa jusqu’au 8 novembre, qui présentera ses dessins du parc, du potager et des intérieurs de la propriété. Du 100 % raffinement ! Propriété Caillebotte 8, rue de Concy – 91330, Yerres Ouvert toute l’année On chine des fringues, ou alors on en fabrique Amoureux du vintage en tout genre, voici qui devrait vous plaire ; Emmaüs Défi et son atelier des ReCréateurs exporte son activité aux Galeries Lafayette Beaugrenelle pour un week-end shopping à mini-prix. Et si acheter seconde main c’est bien, fabriquer ses propres vêtements, c’est mieux ! Sur toute la durée du week-end, nous aurons la chance d’apprendre et comprendre les rouages de la couture avec Sophie, couturière des ReCréateurs. Emmaüs Défi s’exporte aux Galeries Lafayette Beaugrenelle ! 7, rue Linois – 15e Les 10 et 11 octobre 2020
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Le Salaire de la peur, Henri-Georges Clouzot, 1953, affiche de René Ferracci. BnF, Estampes et Photographie. Photo BnF. Ferracci ©Adagp, Paris 2020
la bonne expo
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Vous vous rappelez de Dawson ? La série ? Je m’en rappelle moi, et surtout d’un truc vraiment particulier, l’affiche des Dents de la mer que ce pleurnichard de Dawson avait dans sa chambre. Il voulait être réalisateur, et son modèle ultime, c’était Spielberg. Du coup, il avait cette affiche incroyable, culte, où l’on voit un énorme requin, gueule ouverte, foncer vers la surface où quelqu’un nage innocemment le crawl, avec écrit “JAWS” en lettres capitales rouges au-dessus. Vous la voyez ?
À l’affiche ! L’affiche de film est un objet fascinant. D’abord création artistique à visée commerciale, puisque qu’elle a pour but de faire la promotion d’un film, elle a vite évolué dans le cœur des amateurs vers l’objet de collection, reconnu pour sa valeur artistique pure, jusqu’à obtenir un statut de véritable matière patrimoniale. Il était donc normal que la BnF, forte d’un fonds unique de 40 000 affiches, lui consacre une exposition. Les visiteurs auront ainsi l’occasion de découvrir une centaine d’affiches très diverses, du chef-d’œuvre du septième art emblématique comme le Metropolis de Fritz Lang (dont l’affiche est devenue en 2012 “l’affiche le plus chère du monde” après sa vente aux enchères pour 1,2 millions de dollars) aux films de série Z les plus confidentiels. Le cinéma, en tant que média à portée internationale, voit également ses objets détournés selon les pays dans lesquels ils sont présentés. Ainsi, il sera possible dans cette exposition de découvrir par exemple l’affiche polonaise du chef-d’œuvre d’Akira Kurosawa, Les sept samouraïs.
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Mais l’affiche de film, c’est aussi souvent un portrait. Portraits de stars, d’actrices et d’acteurs dont le visage ou le corps s’est gravé dans l’imaginaire collectif, et dont les représentations en “tête d’affiche” sont mobilisées pour attirer l’attention d’un public qui a, souvent, l’idolâtrie facile. Grace Kelly, James Dean, Robert de Niro ou plus près de nous Brigitte Bardot ou Jean-Paul Belmondo, chaque époque, chaque genre les collectionne comme de véritables joyaux dont le film serait l’écrin. Avec À l’affiche !, la BnF nous propose un voyage dans le monde du cinéma, dans le temps et dans ses superbes espaces qu’il serait dommage de manquer, surtout qu’il est gratuit !
À l’affiche Bibliothèque nationale de France Du 22 septembre au 21 février 2021 Entrée libre
Le bistro du gratin parisien Niché dans le vieux Paname since 1925, ce petit repère de bons vivants a l’habitude de se faire surnommer “le bistro de l’amour ”, pour la simple et bonne raison qu’il a fait naître de bien belles histoires. « J’en ai un tas à raconter… des histoires de rencontre, d’amitié, d’amour ; c’est fou, mais ce bistro a vraiment quelque chose d’unificateur », lance Cathy, à la tête de l’enseigne depuis plus d’une quinzaine d’années. Un autre surnom que l’on donne au Bistro des Augustins ? “Le meilleur gratin de Paris”, la spécialité qui fait fondre toutes les bouches du quartier, et bien au-delà ! 8
communiqué
le bon resto
“ Tous les produits sont frais, cuisinés au jour le jour et à la demande ”
Les Parisiens l’aiment particulièrement pour son charme authentique et son âme titi. Les touristes, pour son emplacement central et sa vue à couper le souffle. Mais tous y vont pour la même raison : la carte de gratins, déclinés en plusieurs recettes toutes aussi délicieuses que généreuses, qui lui aura fait mériter son titre de “meilleur gratin de la capitale”. Depuis plusieurs années, Cathy a fait de ce plat typique sa marque de fabrique ; en une bouchée, on se remémore les bons petits plats de notre grand-mère qui, à eux seuls, suffisent à nous réconforter. Sauf qu’ici, Cathy réinvente le gratin en accompagnant ses pommes de terre de ratatouille, de magret de canard, de saumon fumé ou encore de poulet. « Tous les produits sont frais, cuisinés au jour le jour et à la demande », précise la cheffe du bistro pour qui chaque recette est une ode à l’inéluctable petit plat de notre pays. Et puisqu’un bon petit plat s’accompagne d’un bon petit verre, Cathy propose une sélection variée de vins gourmands. La mention spéciale ira au vin bio Château La Coste qui semble mettre d’accord tout ce petit monde, installé confortablement en terrasse.
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Car avec sa terrasse, le Bistro des Augustins est en effet bien garni. Au bord de l’île de la Cité – antique berceau parisien –, on profite d’une vue imparable sur le Louvre, le Palais de Justice et plus loin, la majestueuse NotreDame. À l’heure de l’apéro, on accompagne ce panorama purement pittoresque d’une planche mixte ou de tartines chaudes. Le tout en sirotant un cocktail frais concocté par le barman, qui mène une double carrière de DJ : musique funk, électro et house sont au rendez-vous. Eh oui… ne vous laissez pas duper par l’allure folklo du bistro ! Ici, on boulotte, on glougloute, on s’ambiance sans complexe jusqu’à 2h du matin, et ce depuis près d’un siècle ! • L.B. Le Bistro des Augustins 39, quai des Grands-Augustins – 6e Ouvert tous les jours, de 11h à 2h Tél. : 01 43 54 04 41
la bonne nature
La nature sur le toit de Paris ! Ça y est. Cet été, Paris accueillait la plus grande ferme urbaine d’Europe. Perché sur le toit du Parc des expositions, ce potager géant de 14 000 m2 ravit déjà les papilles de tout le quartier, et plus si affinités... L’équivalent de deux terrains de football Cette ferme urbaine, pilotée par les sociétés Agripolis, Nature Urbaine et Culture en ville, alimente les restaurants du site ainsi que les habitants du quartier. C’est au sommet du pavillon 6 du Parc des expositions de la Porte de Versailles, que la plus grande ferme urbaine en toiture du monde s’est installée. Ses 14 000 m2, soit l’équivalent de deux terrains de football, accueilleront également deux hôtels, un Mama Shelter et un Novotel.
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Des fruits et légumes pour nourrir les Parisiens Avec plus d’une trentaine d’espèces cultivées et d’un millier de fruits et légumes chouchoutés au quotidien par de nombreux maraîchers, cette ferme urbaine est déjà « un modèle à l’échelle mondiale en matière de production responsable », comme le mentionnaient plusieurs spécialistes de l’agriculture urbaine. La production de cette grande exploitation maraîchère d’agriculture biologique alimente les restaurants du Parc des expositions, notamment Le Perchoir qui a pointé le bout de son nez sur la terrasse panoramique du nouveau hall, mais aussi les habitants du sud de Paris, qu’il s’agisse de particuliers, de restaurations collectives ou d’hôtels. Petit plus ? 137 carrés potagers sont à disposition pour permettre aux citadins de cultiver leurs fruits et légumes dans leur propre parcelle !
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Un nouveau Perchoir de 700 m2 Niché au plus haut du 15e, on y boit un verre au grand air en savourant mets et air doux. Le groupe a eu la bonne idée de s’associer aux maraîchers de NU-Paris pour nous faire profiter d’un spot unique. Depuis juillet, c’est toute la capitale qui prend plaisir à chiller sur l’incroyable terrasse avec vue panoramique sur tout Paris ! Côté régalade, la carte propose en grande partie les produits cultivés dans la ferme urbaine afin de mettre en valeur les produits du terroir parisien tout en respectant ses valeurs éthiques et écologiques. Tous ces délicieux produits préparés et cuisinés avec amour se font apprécier autant sur la terrasse que dans le restaurant végétalisé de 250 m2. • L.B. Toit du Pavillon 6 Paris Expo Porte de Versailles 4, avenue de la Porte-de-la-Plaine – 15e Plus d’infos et réservation sur nu-paris.com
Spécial BD 12
intro Avec tous ces évènements, il serait fort dommage d’oublier que 2020, c’est aussi et surtout l’année de la bande dessinée. En période difficile, il est toujours bon de développer son monde imaginaire. Alors voici un petit exercice de style à reproduire chez vous : comment les icônes du 9e art réagiraient face à ce @/$#% !! de Covid ? Sans doute que ce sacré capitaine Haddock, après avoir vociféré une flopée de « mille millions de mille sabords », vous inviterait à vous laver les mains avec du whisky Loch Lomond. Plus placides, Panoramix et le professeur Tournesol iraient quant à eux s’enfermer dans une hutte pour préparer des tonnes de potion magique et sauver la nation. « Passion musique ? » Non, Tryphon, de la potion magique ! D’ailleurs Gaston Lagaffe ne manquerait pas de renverser l’immense chaudron, heureusement rattrapé in extremis par un Superman en collants moulants. Corto Maltese contemplerait la scène d’un œil stoïque et désabusé pendant que ce bon vieux Balthazar Picsou chercherait à commercialiser le précieux remède afin d’en tirer un max de bénef’. «La gratuité, la gratuité », lui rétorquerait Lucky Luke, mâchouillant son brin d’herbe façon poor lonesome cowboy. Pour distribuer cette soupe salvatrice, des super-héros masqués : Batman, Spiderman, Catwoman, et bien sûr Jean-Jacques Goldman. Et puis après de nombreuses péripéties, tout rentrerait dans l’ordre et se finirait par un immense festin où nous serions tous conviés (oui, même toi Assurancetourix). Le ciel constellé de Kamé Hamé Ha, il serait alors temps de passer à un autre tome de l’aventure. En attendant, célébrez la bande dessinée et dévorez BD franco-belges, romans graphiques, mangas et comics... Car ça fait aussi du bien d’être dans sa bulle.
agenda Versailles et la BD Pour la première fois, le château de Versailles consacre une exposition sur la représentation de Versailles dans la bande dessinée. Un Versailles réaliste, insolite ou fantastique, dessiné à travers une centaine de planches originales, d’esquisses, d’éditions originales d’albums et de revues… passionnant. Jusqu’au 31 décembre 2020 Salle du Jeu de Paume 1, rue du Jeu de Paume – 78000, Versailles BDnF À l’occasion de l’année de la BD, la Bibliothèque nationale de France lance BDnF, une application qui permet à tous de découvrir l’univers de la bande dessinée et de créer la sienne. L’idée ? Faire découvrir les grands principes de la construction d’un récit, à travers les codes de la bande dessinée. BDnF - La fabrique à BD de la BnF www.bdnf.bnf.fr Picasso et la BD Le saviez-vous ? Picasso vouait une véritable passion à la BD. Jusqu’au 3 janvier 2021, le Musée national Picasso revient sur ses nombreux essais dans le neuvième art avec une exposition qui regroupe dessins, planches, estampes et de nombreuses autres œuvres. Picasso et la bande dessinée Musée national Picasso 5, rue de Thorigny – 3e Jusqu’au 3 janvier 2021 Le rire de Cabu L’Hôtel de Ville ouvre ses portes pour une expo hommage au dessinateur Cabu, victime des attentats du 7 janvier 2015. 350 dessins, dessins de presse et caricatures sont installés, résultat de plus de 60 ans de travail, d’observation, de critique et de vision de notre société. Le rire de Cabu Hôtel de Ville – rue de Lobau – 4e Jusqu’au 9 janvier 2021
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Van Hamme - Francq - Giacometti © Dupuis, 2019
la bonne expo
Largo Winch, aventurier de l’économie à Citéco 14
Van Hamme - Francq - Giacometti © Dupuis, 2019
À priori, établir un lien artistique entre économie et bande dessinée n’est pas chose évidente. Pourtant si on vous dit “Largo Winch”, tout devient plus clair, non ? Pour Citéco en tout cas, le rapprochement coule de source, au point d’en faire un expo passionnante entre ses murs, à venir découvrir du 17 octobre au 12 février.
À l’occasion des 30 ans de la création du héros de Jean Van Hamme, et aussi parce que 2020 est l’année de la BD, Citéco nous offre une exposition temporaire exceptionnelle spécialement conçue et produite par le musée. Pour faire simple, il s’agit d’y explorer les liens entre le multimilliardaire humaniste et les grands thèmes de l’économie. Si on rentre un peu dans le détail, l’exposition donne l’occasion de se pencher sur 30 ans de pratiques économiques, depuis la publication du premier tome en 1990, et d’analyser les changements et les évolutions du marché à travers le prisme du neuvième art et les aventures de l’héritier du groupe W. Plus concrètement, l’exposition se déroule en quatre temps, qui plongent le visiteur au cœur de l’univers de Largo Winch et plus spécifiquement dans celui de l’économie grâce à des fiches rédigées par Olivier Bossard, professeur de Finances et directeur exécutif du MSc Finance à HEC. Dans la première salle, on s’intéresse aux auteurs, Jean Van Hamme évidemment mais aussi les différents dessinateurs et collaborateurs
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qui ont contribué au succès de la saga. Dans la seconde, on découvre qui est Largo Winch et quels sont les personnages qui l’entourent, amis comme ennemis. La troisième salle se penche sur les nombreuses villes que le héros traverse et enfin, la quatrième salle nous permet d’aborder la BD sous un angle purement économique, et de voir comment en 30 ans le monde et son économie a été impactés par les révolutions sociales, les guerres, les changements sociétaux. Il est alors fascinant de voir à quel point une œuvre de fiction peut se faire le miroir plus ou moins déformant du monde dans lequel on vit. Pimentées par d’innombrables références à l’actualité, les aventures de Largo Winch donnent ainsi les clefs pour aborder aisément les rudiments de l’économie mondiale tout en se passionnant pour des histoires pleines d’humour, aux dialogues percutants et dont le fond finement satirique plaira à tous. • L.H.
Largo Winch, aventurier de l’économie Citéco : 1, place du Général Catroux – 17e Du 17 octobre au 12 février 2021
la bonne lecture
Des belles planches
UNE ÉPOPÉE BURLESQUE
UN DOUBLE-PERSONNAGE PRINCIPAL
Americana, c’est l’histoire risible de Luke Healy, jeune Irlandais issu de la “génération immigration” qui rejoint l’Amérique pour tenter d’y fonder un avenir. Sauf que le rêve américain tourne au cauchemar pour Luke, qui décide dans un baroud d’honneur sur le territoire de faire le Pacific Crest Trail, un trek qui va du Mexique au Canada. Un voyage auto-dérisoire plein d’histoires et d’émotion.
Anaïs Nin raconte l’histoire de l’auteure éponyme du XXe siècle, célèbre pour ses œuvres érotiques, avec un coup de crayon aussi fin que sublime. Léonie Bischoff retrace l’histoire de Nin entre son idylle avec l’écrivain Henry Miller, l’écriture de son journal avec qui elle lie presque une schizophrénie déconcertante et sa volonté de s’affirmer en tant qu’écrivain femme et fière. À savourer autant pour l’histoire que le dessin.
Luke Healy, Americana (ou comment j’ai renoncé à mon rêve américain) Éditions Casterman – 23 €
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Léonie Bischoff, Anaïs Nin Éditions Casterman – 23 €
pour l’automne !
UN CLASSIQUE REVISITÉ
UNE AVENTURE POUR SAUVER LA TERRE
Capturé en pleine Palombie, un marsupilami est ramené par des trafiquants et finit à Anvers dans la maison d’un petit garçon à la vie difficile. Loin de l’animal déjanté découvert dans Spirou & Fantasio, les auteurs Frank Pé et Zidrou rendent hommage à ce classique de Franquin dans une œuvre plus sombre mais porteuse d’espoir, dénonçant la maltraitance et le trafic d’animaux exotiques à travers une belle amitié.
En 2084, tous les pires scénarios que les scientifiques ont imaginés se sont produits. Des intelligences mammifères venues d’ailleurs se portent volontaires pour venir aider notre monde en déclin. Swänn, l’un d’entre eux, atterit au Texas et fait la rencontre de Liz. Un choc entre deux mondes dans un univers graphique à couper le souffle. Déjà trois tomes de sortis pour découvrir cette série d’une traite.
Frank Pé et Zidrou, La Bête Éditions Dupuis – 25 €
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Fred Duval, EMEM & Frédéric Blanchard, Renaissance Éditions Dargaud – 15 €
la bonne étoile
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Texte : Sarah Sirel
Illustrations : Margaux Motin
Symbole d’une génération parisienne fun et décomplexée, l’illustratrice star des réseaux Margaux Motin publie Le Printemps suivant, sa dernière bande dessinée. Changement de déco ; la talentueuse troque sa vie de mère célibataire habitant un appartement trop petit contre une vie de famille recomposée, une jolie maison en province et un potager. Mais ne vous inquiétez pas, Margaux est toujours aussi sympa, elle a grandi, mûri et nous livre un album drôle, frais, attachant et inspirant.
L’humeur et le trait légers Te revoilà 7 ans après ton dernier album, que s’est-il passé entre temps ? Margaux Motin : J’étais occupée à vivre. On s’est installé dans notre nouvelle maison et on a recomposé la famille, j’ai voulu me dédier à ça. J’ai aussi beaucoup dessiné pour Insta, et puis il y avait l’appel de la campagne, j’avais envie d’être dehors et de bricoler toute la journée donc ça a été difficile de s’y remettre. J’avais un projet que j’ai commencé puis interrompu, c’est Pacco qui m’a remise en selle. Ensuite, j’ai mis 2-3 ans pour faire l’album. Pacco est à la fois ton compagnon et le co-auteur du bouquin. À deux, on va plus loin ? MM : Tellement, mon Dieu ! Mon métier d’artiste se vit beaucoup seule, on est souvent confrontés à nos émotions et nos limites. Quand tu doutes de ton travail, tu doutes de toi et c’est parfois super difficile, j’ai cette chance énorme d’avoir un amoureux qui fait le même travail et qui a à cœur de travailler avec moi. Avec son regard, il débloque
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les situations, il me pousse plus loin, il me partage aussi ses outils et ses techniques. On a écrit l’album ensemble, on a un mode de fonctionnement où on a chacun nos points forts qu’on met ensemble au service du duo. Il m’a notamment appris à réduire les dialogues et choisir le bon mot pour être plus impactante. Ton nouvel album aborde encore une fois tes thèmes de prédilection comme l’amour et la famille. C’est ce qui t’inspire le plus ? MM : Ma source d’inspiration, c’est la réalité du quotidien, parce que c’est génial d’avoir à portée de main autant de choses à raconter. Je prends plaisir à raconter des situations vraies et authentiques parce que j’aime que mes lecteurs se retrouvent dans cette réalité, qu’ils se disent « ça me parle », « moi aussi je l’ai vécu ». Il y a plein de choses de ma vie que je ne raconte pas parce que dans ce que je vis, je vais uniquement chercher le truc qui va raisonner avec les autres.
la bonne étoile
Tu représentes la “femme moderne”, à l’antipode de la femme parfaite, celle qui assume ses défauts et qui se lance dans une famille recomposée. C’est ça qui plaît ? MM : Oui, je sens bien qu’il y a un vrai kiff pour mes lectrices à se reconnaître et à se sentir mises en scène, c’est comme si elles avaient une image d’elles. C’est agréable de voir des choses qui nous ressemblent, tu te sens compris, rejoint, c’est plaisant. Souvent, ça permet aussi de se regarder et de se poser des questions sur soi-même.
“ Mes impulsions ne m’emmènent pas au bureau mais dans le jardin ou en forêt. Heureusement pour moi, je suis quelqu’un de très discipliné, sinon je serais en slip et en sabots dans la gadoue toute la journée ” 20
Justement, la Parisienne c’était ton essence, ton identité, ce qui t’a fait connaître. Tu n’as pas eu peur de perdre ça en changeant de vie ? MM : J’ai adoré la période parisienne mais on ne reste pas la même toute sa vie. Je pense que ce n’est pas tant le décor qui fait que ça fonctionne, c’est qui on est. Alors oui c’est vrai que je parle moins de chaussures mais doit-on parler de chaussures toute sa vie ? Qu’est-ce qui te donne l’impulsion de dessiner ? MM : Mes impulsions ne m’emmènent pas au bureau mais dans le jardin ou en forêt. J’ai des horaires de bureau et un planning, sinon je serais en slip et en sabots dans la gadoue toute la journée. Heureusement 133 pour moi, je suis quelqu’un de très discipliné ! Comment passe-t-on d’illustratrice à auteure de BD ? MM : Dans mon cas précis, j’ai toujours eu un feeling pour la BD, d’ailleurs quand je suis rentrée à Olivier de Serre (L’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art ), j’ai choisi un cours de communication visuelle enseigné par Jean-Christophe Chauzy, un auteur de BD. A posteriori, je me rends compte que j’avais un appétit pour ça même si à l’époque je ne l’avais pas encore formulé dans ma tête.
Margaux Motin
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Est-ce que savoir dessiner, c’est forcément savoir raconter des histoires ? MM : Ce n’est pas une évidence, non. Pour ma part, c’est mon blog qui a servi de passerelle. Au départ, je me suis mise à y poster des dessins qui étaient juste de l’illustration, mais petit à petit le format me donnait la possibilité de raconter de courtes histoires. Quand Marabout m’a proposé de faire mon premier livre, les dessins étaient tirés du blog, et c’est à ce moment-là que le virage s’est fait. Lorsqu’on a près de 300 000 abonnés sur Instagram, est-ce qu’on devient une femme puissante ? Est-ce que ça ne donne pas envie de faire passer des messages plus engagés ? MM : Je ne vois pas ça en termes de puissance, je ne réfléchis pas comme ça. Certaines personnes utiliseront leur notoriété pour faire passer des messages engagés, d’ailleurs il y a beaucoup d’artistes qui font ça très bien mais ça n’est pas mon cas. Ce sont des sujets complexes et sensibles qui font partie de l’intime pour moi et sur lesquels je n’ai pas envie de m’exprimer. Ce n’est pas là que ça se joue pour moi, l’univers que j’aime partager c’est l’émerveillement, le rire, la nature et la positivité. Et puis Instagram, c’est l’espace où je m’amuse le plus artistiquement.
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Tu dis souvent que tes dessins sont liés aux moments heureux parce que c’est ce que tu aimes raconter. Tu te verrais aborder les choses de manière plus sérieuse, voire plus sombre, à l’avenir ? MM : Peut-être. Je n’ai pas l’impression mais je sais qu’on peut changer. Parfois j’aime aborder les choses de manière poétique et sensible, mais ce qui me fait vibrer c’est d’aller raconter les jolies choses et celles qui me font sourire. Mais qui sait, on verra ! Peut-être qu’avec l’âge je vais me mettre à parler de la mort… Mais toujours avec humour. J’aime que ce soit léger et drôle.
Le printemps suivant / Volume 1, Vent lointain Sortie le 7 octobre 2020 aux éditions Casterman
la bonne enquête
Anti-masques : les raisons de la colère 20 000 personnes à Berlin, 1 000 à Genève, quelques centaines en France : les manifestations anti-masques ont particulièrement fait réagir aux États-Unis cet été, mais se sont ensuite répandues dans le monde entier. Tentative de décryptage du mouvement contestataire. 22
Texte : Manon Merrien-Joly
Photos : Unsplash
“ Ce n’est jamais tout blanc ou tout noir, mais je suis contre l’idée qu’il faille appliquer quelque chose alors que le gouvernement n’a pas l’air de trop savoir de quoi il parle ”
Dans une étude publiée le 7 septembre dernier, la fondation Jean Jaurès brossait un portrait des anti-masques en s’immergeant dans ces groupes Facebook s’étant créés sur le sujet. Parmi le millier de militants à répondre au questionnaire, un profil type se dessine : l’antimasque “type” est une femme (représentées à 63 %), âgée d’en moyenne 50 ans avec un haut niveau d’éducation (bac +2 en moyenne). Les raisons invoquées à l’opposition du port du masque sont multiples et s’opposent à l’ensemble des faits scientifiques : le masque serait inutile, voire pas en mesure de protéger contre le virus. Plus qu’inutile, ce dernier ne permettrait pas une oxygénation suffisante et constituerait un nid à bactéries qui pourrait entraîner des « complications médicales dramatiques ». Parmi les anti-masques, certains pensent également que l’épidémie de Covid-19 est terminée, voire n’a jamais existé. Enfin,
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d’autres estiment que le but du port du masque est d’asservir la population : ils le comparent alors à une « muselière », « destinée à tester la servilité de la population et serait annonciateur de la mise en place d’un nouvel ordre mondial sans liberté aucune pour le citoyen », détaille l’étude. Ces arguments, qui vont à l’encontre des préconisations de l’État, de l’OMS et des conseils scientifiques, trouvent leurs racines sur les réseaux sociaux, source principale d’information des individus interrogés : l’enquête de la fondation Jean Jaurès révèle que 78 % des individus interrogés s’informent prioritairement sur Internet alors que ce n’est le cas que pour 28 % des Français et que seuls 8 % des anti-masques s’informent prioritairement à la télévision contre 47 % de la population. Un comportement radicalement opposé, donc, aux usages des Français.
la bonne enquête Autres faits intéressants pour comprendre le raisonnement des anti-masques, c’est que cette opposition s’inscrit dans un climat de défiance institutionnelle de la part des individus interrogés : ainsi, seulement 6 % des anti-masques déclarent avoir confiance dans l’institution présidentielle contre 34 % des Français. Ils sont par ailleurs seulement 2 % à déclarer faire confiance au président de la République contre 34 % du reste de la population, et 53 % à faire confiance aux hôpitaux contre 87 % des Français. AU-DELÀ DU PROFIL-TYPE
“ Je trouve que c’est utile si effectivement tu es à l’intérieur. ”
Au-delà de ces profils-types établis par l’étude, le port du masque obligatoire ne fait pas que des émules. C’est notamment le cas de Mathilde, 26 ans, qui juge cette mesure “infantilisante” et déplore le manque de pédagogie de l’État : « Ce n’est jamais tout blanc ou tout noir, mais je suis contre l’idée qu’il faille appliquer quelque chose alors que le gouvernement n’a pas l’air de trop savoir de quoi il parle. J’ai besoin d’être éclairée par raisonnement scientifique, j’ai plutôt l’impression qu’on nous a imposé la chose sans être pédagogue. Au début je n’avais pas vraiment d’avis et je considérais que c’était un acte citoyen, je ne voulais pas favoriser la propagation du virus. Aujourd’hui, en apprenant plein de choses sur les effets du masque, je trouve qu’on n’a pas été informés, qu’il n’y a pas eu de pédagogie et je me demande si l’État lui-même maîtrise la décision qu’il a prise, et à mon avis non. » En dehors de l’aspect infantilisant, la pollution engendrée par les masques chirurgicaux est mentionnée par Marie-Jo, 25 ans qui, si elle n’est pas complètement opposée au port du masque, émet quelques incompréhensions sur les lieux où il est obligatoire : « Je trouve que c’est utile si effectivement tu es à l’intérieur, face à des centaines de personnes, je considère qu’il faut le mettre mais si tu es dans un parc en plein air et qu’on te demande de garder ton masque alors qu’il n’y a personne, j’ai du mal à comprendre. Ensuite le masque ça permet
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de pouvoir limiter la propagation du virus mais je pense qu’une grande partie des personnes le remettent plusieurs fois, je trouve ça absurde alors qu’au final le masque traîne on ne sait pas où, les gens le remettent, je trouve que ça n’a pas trop de sens. Enfin, pour moi le masque a un impact hyper alarmant écologiquement du fait de son usage unique, certes c’est pratique contre le covid mais ça pollue énormément. C’est surtout ça, les masques chirurgicaux, je suis incapable de me dire que je vais le porter tous les jours en sachant que ça dégrade la planète. » Pour Antoine, 30 ans, « le point le plus important, qui [lui] fait dire qu’[il a] un problème avec le port du masque c’est plus la déresponsabilisation. On nous impose quelque chose sans nous laisser prendre position par rapport à ça et sans nous donner la possibilité d’appliquer cette mesure tout seuls. J’ai un problème avec le fait qu’il y ait une loi qui s’applique pour tout
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le monde, avec une amende si on ne la respecte pas, pour quelque chose qui est censé relever de la responsabilité individuelle et collective, de la compréhension des enjeux et des risques liés à la transmission du virus et à la maladie en elle-même. » En août dernier, un sondage IFOP réalisé pour le JDD révélait que 70 % des habitants de la région parisienne était favorables à l’obligation du port du masque dans les espaces publics ouverts, un chiffre qui diminue chez les moins de 35 ans qui sont seulement 58 % à se positionner en faveur de cette mesure, et semblent se sentir moins concernés. • M.M.J.
Pour aller plus loin : Lire l’étude sociologique d’Antoine Bristielle, “Bas les masques !” disponible sur le site de la Fondation Jean Jaurès
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Gémeaux Bélier Comment il fait déjà le poème de je sais plus qui sur l’automne là ? Une histoire de sanglots et de violons, par un gars qui a un nom de tisane… Vous voyez pas ? Bon je vous le file, parce que c’est une merveille, mais la première strophe uniquement : « Les sanglots longs / Des violons / De l’automne / Blessent mon cœur / D’une langueur / Monotone. » Ah et l’auteur ? Paul Verlaine, évidemment.
Taureau Qu’il est loin le temps où vous sortiez jusqu’à pas d’heure. Avec l’automne arrive le besoin de se poser, de contempler le temps qui passe, et pourquoi pas de se cultiver un maximum. Cinéma, musées, littérature, les moyens sont nombreux de vous préparer à briller en société, alors profitez-en, et ne venez pas nous enquiquiner avec vos verres en terrasse.
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La rentrée n’étant plus qu’un vilain souvenir, vous voilà prêt(e) à entamer tambour battant cette nouvelle année. Bon, elle ne se présente pas sous les meilleurs auspices, on vous l’accorde, mais dites-vous bien ça : c’est pareil pour tout le monde. Alors vos projets, quels sont-ils ? Immobilier ? Amour ? Travail ? Engagement politique ? On vous… pardon, les astres vous conseillent vivement de vous mettre à écrire, écoutez-les !
Cancer Avez-vous déjà contemplé les couleurs extraordinaires des forêts vosgiennes à l’automne ? Si oui, prenez le temps de vous les remémorer. Si non, il n’est jamais trop tard pour un tour en voiture dans les villages de la route des vins, dégustations à la clé. Le néotourisme, c’est le tourisme local, ne l’oubliez pas, il y a tant de belles choses à voir par-delà les portes de Paris… Allez Racing !
Les feuilles qui tombent des arbres, ça a le don de vous exciter. En même temps vous n’êtes quelque part qu’un gros chat, qui a besoin de jouer un peu de temps à autre, les proies se faisant de plus en plus rares. Maigre consolation donc, mais pleine d’une poésie qui vous fait vous dire que quand même, la vie n’est pas si dégueulasse. Tâchez de vous en souvenir quand il s’agira d’aider vos congénères…
Vierge Votre temps est passé, votre anniversaire terminé, vous avez une année de plus au compteur, et ça vous déprime ? Quelle idée saugrenue ! Plus le temps passe, plus il se charge de souvenirs, de nouveaux visages qui vous sourient, de chansons apprises par cœur et chantées à tue-tête, bras dessus, bras dessous, de cuites mémorables, d’instants d’éternité… vous voyez, c’est pas si mal de vieillir.
Octobre 2020 Balance L’automne est votre saison préférée. Vous êtes-vous déjà demandé si c’était parce que c’est la saison à laquelle vous êtes né(e) ? Peut-être qu’il y a de ça, ou peut-être est-ce parce que c’est la saison où la nature meurt, dans une sorte de chant du cygne flamboyant, éminemment mélancolique et émouvant. Vous seul le savez, mais l’important désormais, c’est de vous poser cette question : qui suis-je ?
Scorpion Enfin, il commence à faire un peu plus frais ! Vous qui n’existez que par votre exquis goût vestimentaire, vous attendiez le mois d’octobre avec une impatience fébrile. Voilà, on y est, vous allez pouvoir ressortir votre pull en mohair préféré, votre trench de marque anglaise, votre parapluie ! « Dieu merci, l’été est fini » aurait dû chanter Sheila, plutôt que de célébrer la fin de l’école. Personne n’est parfait, que voulez-vous.
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Verseau
Sagittaire Personne ne chante les saisons comme Francis Cabrel, on doit pouvoir se mettre d’accord là-dessus. Que dit-il à propos d’octobre déjà ? « Il y aura certainement / Sur les tables en fer blanc / Quelques vases vides qui traînent / Et les nuages pris aux antennes ». C’est beau, et ça représente bien ce qu’est ce mois pour vous : un lendemain de soirée brumeux, une grosse envie de dormir.
Vous qui voyagez beaucoup, tout le temps, comment vous sentez-vous ces derniers temps ? Un peu démuni(e) pas vrai ? Écoutez, prenez votre mal en patience, redécouvrez votre ville, entamez de grandes balades main dans la main, caressés par un vent doux et mordant. Octobre, c’est le mois le plus romantique de l’année, alors profitez-en pour vous déclarer, et consolider cet amour frémissant…
Capricorne
Poisson
Oh put*** c’est Halloween. Vos enfants adorent, mais leur avez-vous expliqué que cette fête est une imposture culturelle majeure, que normalement à cette période on se recueille sur la tombe de nos proches disparus, plutôt que de célébrer les mortsvivants dans une honteuse débauche de sucreries et de déguisements douteux ? Bon ok, y’a des bons films à voir à la télé, mais quand même… merde !
A quoi ressemblerait le monde si vous n’y viviez pas ? Vous êtes-vous déjà posé cette question ? D’ailleurs, si vous n’existiez pas, le monde existerait-il ? N’est-ce pas là une question de perception ? L’existence du monde n’est-elle pas conditionnée par la vôtre propre ? Autant de questions auxquelles vous ne trouverez pas de réponse ici, mais qu’il convient de se poser si on veut avancer dans la vie.
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