ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?!
PARIS OUEST
Novembre 2018 - n° 103 - www.lebonbon.fr
Photographe : Naïs Bessaih www.naisbessaih.com Modèle : Thanh Ingle-lai
EDITO
Confiseur
Jacques de la Chaise
Directeur Associé
Antoine Viger
Rédacteurs en Chef
Eva Yoro Coline de Silans Zoé Stène Sabyl Ghoussoub Rachel Thomas
Coordinatrice
Coralie Bariot
Graphistes
Juliette Creiser Morgane Guiomar
Secrétaire de Rédaction
Louis Haeffner
Rédacteurs
Manon Merrien-Joly Sarah Sirel Marie -Carline Chardonnet Juliette Darmon Inès Agblo
Social Media Manager
Gaëtan Gabriele
Photographe
Naïs Bessaih
Directeur Commercial
Benjamin Alazard
Directeurs de Clientèle
Malik Simon Caroline Deshayes Fallon Hassaïni
Planner Stratégique
Natacha Colard Marianne Mosad Alvarez
Chef de Projets
Marie Lloret Marion Mairat Juliette Bise Olivia Bederede
Concepteur Rédacteur
Timothée Malbrunot
Chefs de Publicité
Benjamin Haddad Élodie Gendron Thomas Reka Christopher Holubenny
Chef de Projets Digital
Dulien Serriere Florian Yebga
Développeur
Maxime Laigre
Vidéo
William Baudouin Sidonie Seigneurie
Culture et Partenariats
Fanny Lebizay Antoine Kodio Nathalie Tric
Contact
Elle a toujours existé trop fort. Depuis qu’elle est petite, on lui dit qu’elle rit trop fort, parle trop fort, qu’elle est trop brusque, pas assez douce. Ado, elle dissimule son trop-plein d’existence dans des fringues trop grandes pour elle, s’empêche de prendre la parole en soirée, de peur d’éclater d’un rire tonitruant. Plus tard, on lui explique gentiment que si elle enchaîne les échecs amoureux, c’est parce qu’elle fait peur aux hommes. On voudrait faire d’elle une petite chose délicate, sensible, comme la plupart de ses amies. Mais elle refuse de se laisser enfermer dans cette image qui ne lui correspond pas. Un jour, un ami d’amis l’ajoute sur Facebook et commence à lui parler : il l’a remarquée en soirée il y a quelques temps, mais n’a pas osé l’aborder. De lui, on a toujours dit qu’il était trop sensible, trop gentil, pas assez viril. Qu’il n’impressionnait pas assez les filles. On aurait voulu faire de lui un homme, un vrai. Ils commencent à discuter. De fil en aiguille, ils en viennent à se fréquenter, réalisent que les faiblesses de l’un font écho aux forces de l’autre. Une nuit, ivres tous les deux, les mots sortent et il lui avoue qu’il l’aime. Suspicieuse, et aussi un peu effrayée de tout gâcher, elle lui demande pourquoi elle. Il réfléchit quelques instants, et lui murmure : « parce que tu ris trop fort ».
Coline
SAS Le Bonbon 15, rue du Delta - 9e Christopher Holubenny christopher.h@lebonbon.fr 06 51 54 72 83
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NOVEMBRE 2018
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BON ARTISAN
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BONNE ILLUSTRATION
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BONNE ÉTOILE
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BON FILM
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BONNE ENQUÊTE
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BONNE INITIATIVE
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BON SHOPPING
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BON ASTRO
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BONS SNAPSHOTS
Un après-midi au Quai Branly Par Robabée Le meilleur pâtissier du monde est une femme 5 bonnes raisons d’aller voir Amanda Peut-on vraiment être antisystème ? Le safran pousse aussi à Paris Jour de folie Novembre 2018, par Bill Par Naïs Bessaih
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18 20 E BR ES M AG E V IM O N ES 1 E D –1 M BR 10 RU E LI FO TRÉ EN
BON TIMING On the Wall Le Grand Palais organise une exposition exclusive mettant en lumière l’impact culturel de la personnalité et de l’œuvre de l’immense Michael Jackson sur l’art contemporain. Source d’inspiration pour de nombreux artistes, il fut l’une des personnalités les plus influentes du XXe siècle. Redécouvrez le Roi de la pop à travers les œuvres d’Andy Warhol, Andy Lorraine O’Grady ou Isaac Julien. Du 23 novembre 2018 au 14 février 2019 Le Grand Palais 3, avenue du Général-Eisenhower – 8e Paris Photo Pour la première fois, la plus grande foire internationale dédiée à l’art photographique accueillera Curiosa, un nouveau secteur dont l’objectif est la mise en lumière d’une thématique photographique particulière. Cette année, Curiosa fera la part belle à l’érotisme. Une expo qui repense notre regard sur le corps fantasmé et fétichisé à travers une série de procédés photographiques. Du 8 au 11 novembre 2018 Le Grand Palais 3, avenue du Général-Eisenhower – 8e L’Amour Sans Filtre par Meetic Parce que l’amour Instagram n’est qu’une représentation parmi tant d’autres et que chaque histoire est différente, Meetic met en lumière la beauté qui se cache dans la réalité des vrais couples. Loin des clichés et des images retouchées, l’exposition prendra vie à travers une galerie de portraits authentiques. Une expérience inédite en collaboration avec la street-artiste britannique Lakwena qui créera pour l’occasion une œuvre pop, colorée et captivante. Grand Showroom des Arts & Métiers Entrée libre, du 23 au 25 novembre
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LE BON ARTISAN
Un après-midi dans les coulisses du Quai Branly
Lorsque vous vous baladez dans les allées de votre musée préféré, sachez que chaque œuvre a été testée et retravaillée pour pouvoir être exposée. C’est la mission d’Elsa Debiesse, restauratrice ethnographique d’œuvres organiques au Musée du Quai Branly. Un travail minutieux dont elle nous a fait découvrir les coulisses et les lieux.
Scalpels, brumisateurs, seringues, microscopes et larges tables d’opération, c’est dans ce laboratoire aux allures de cabinet médical qu’Elsa nous raconte ses premiers pas. « Plus jeune, mes parents m’emmenaient régulièrement au musée et à 6 ans, j’ai vu un restaurateur travailler. J’ai su que c’était ce que je voulais faire.
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J’aimais bien le côté manuel et l’idée que ce soit associé à des questions historiques, scientifiques, éthiques et déontologiques. » L’idée ? Restaurer l’œuvre en suivant un protocole scientifique spécifique tout en conservant son authenticité. Pour chaque objet, un dialogue est alors entamé avec les conservateurs du musée afin de différencier les traces d’usage qui doivent être conservées et les altérations liées au vieillissement ou à une mauvaise conservation. Pour Elsa, « la difficulté réside dans le fait qu’au Quai Branly, nous recevons beaucoup d’objets d’usage très particuliers. Ils sont faits de matériaux divers, venant du monde entier. Sur un masque de l’île de Malekula, par exemple, on trouve à la fois de la canine de cochon, des coquillages et des plumes mais aussi de la toile d’araignée d’Océanie et des ossements humains. Même si l’on doit restaurer selon un
“Ça nous force à faire appel à notre imagination !” cadre déontologique, il faut donc s’adapter. Ça complique nos interventions et ça nous force à faire appel à notre imagination ! ». En plus d’une grande précision, de ténacité et de persévérance (certaines œuvres exigent un travail sur plusieurs années), le métier demande une bonne dose de créativité. En trafiquant, par exemple, des objets existants : « Pour refixer une peinture, il m’est arrivé d’utiliser un nébuliseur à médicaments et d’y insérer de la colle. ». Nous en tout cas, on est bluffés ! • Z.S.
Musée du Quai Branly 37 Quai Branly, 7e
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LE BON ITALIEN
À peine franchie l’entrée de cet italien trendy que l’on se sent déjà bien loin de Paris. Il Cottage, c’est à la fois une petite ferme, un potager mais aussi et surtout, un lieu insolite qui rime avec bonne cuisine italienne et convivialité méditerranéenne. On est accueilli par 3 poules en liberté lorsque l’on découvre ce lieu magique, un jour d’hiver ensoleillé. Il faut se faufiler entre les sapins pour apercevoir, à l’entrée, un camion à pizzas. « Elles sont faites maison, de la pâte à la cuisson », nous précise Yohan, le patron. D’ailleurs, ce passionné les a goûtées dans le monde entier ! De l’autre côté de la terrazza, c’est la casa : un chalet boisé aux larges baies vitrées. À l’intérieur, une ambiance chaleureuse et décontractée. Les serveurs en tenue de ski nous installent sur les peaux de bête et nous font déguster un cocktail étonnant
au génépi. Mais c’est en nous servant la fondue assaisonnée d’un zeste de grappa et d’une pointe de basilic, qu’Il Cottage nous a définitivement conquis. L’une des meilleures de Paris nous a-t-on dit ! Eh oui, ici, le chef italien choisit minutieusement tous ses produits. Un fromage affiné dans l’une des meilleures fermes de Savoie, une viande signée Metzger et une charcuterie tout droit venue d’Italie. Pas étonnant que le lieu attire habitués du quartier et hipsters branchés. Un endroit bucolique dont on ressort charmé. C’est sûr, cet hiver, on sait où l’on va hiberner ! • Z.S.
Il Cottage 1, bd Lannes – 16e Tél. : 01 44 05 11 70 Ouvert 7j/7 et jusqu’à 23h le dimanche
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Communiqué
Il Cottage
LA BONNE ILLUSTRATION
Illustration
RobabĂŠe Moinfar / @robabee_illustrations
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LA BONNE ÉTOILE
Zoé Stene Photos David Ken & Naïs Bessaih
Texte
Le meilleur pâtissier du monde est une femme !
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La cheffe Christelle Brua est la première femme à recevoir le prix Valrhona du meilleur pâtissier de restaurant du monde, un coq en or décerné par Les Grandes Tables du Monde. L’occasion était belle de rencontrer cette autodidacte de génie dans son labo niché dans les cuisines du Pré Catelan, le resto parisien aux 3 étoiles Michelin. Extrait d’une conversation canapé avec une Parisienne inspirante et passionnée. Bonjour Christelle. Tout d’abord, félicitations ! Alors, ça fait quoi d’être sacrée meilleur pâtissier du monde ? C’est une très belle récompense et une belle reconnaissance pour l’équipe, pour le travail qu’on fait avec le chef Frédéric Anton au quotidien. Et puis, mes parents et mon fils sont très fiers. Vous avez un parcours assez atypique, puisqu’à la base vous n’aviez pas étudié la pâtisserie. Quand on fait des études de cuisine, on nous apprend toujours les bases de la pâtisserie ; la pâte à chou, la pâte feuilletée et les crèmes pâtissières, mais je ne pouvais plus faire un CAP pâtisserie parce que j’avais plus de 25 ans, du coup j’ai appris autrement. Étant donné que je n’ai pas de diplôme en pâtisserie, pour les cuisiniers je suis une pâtissière et pour les pâtissiers, une cuisinière. La rumeur dit que vous avez appris en espionnant la brigade pâtissière de l’Arnsbourg, votre première maison ? (Rire) Quand je suis arrivée à l’Arnsbourg, entreprise familiale et étoilée, c’était la maman du chef qui était responsable de la pâtisserie. Moi je me levais toujours un peu plus tôt le matin pour observer ce qu’elle
faisait. Il y avait encore les anciennes turbines à glace, ça me fascinait. Et comme j’étais toujours fourrée en pâtisserie, on m’a dit d’y rester et c’était génial. Sa maman m’a transmis son savoir-faire pendant plusieurs mois. Comment se fait-on une place en tant que femme dans le monde masculin de la gastronomie ? Je n’ai pas cherché à faire ma place, je l’ai faite, c’est tout. Je n’ai pas fait attention à ce qu’il y avait autour. Je suis partie du principe que je travaillais pour un chef et qu’il fallait que je m’investisse pour lui et la maison. C’est tout. Si tu commences à t’inquiéter de ce qui peut se dire, tu n’avances pas. Même encore maintenant, les critiques sont le dernier de mes soucis. La fameuse pomme soufflée est votre plat signature, comment l’avez-vous imaginée et créée ? On souhaitait développer un dessert rond donc on est parti sur la pomme qu’il y avait sur les fêtes foraines et on a décidé de la revisiter en créant ce dessert en sucre soufflé. On obtient cette forme ronde en utilisant une pompe à sucre. On a construit quelque chose pour percer la bulle, puis on a travaillé l’intérieur sur le thème de l’enfance. Une mousse au cidre, des brisures de pâte, du riz soufflé caramélisé saupoudré de sucre pétillant, une glace au carambar et une petite mousse à la vanille avec une brunoise de pomme. Rien que ça ! Et qu’est-ce qui inspire tant de créativité ? Ce que j’aimerais manger, ce qui me plaît et parfois même, ce que mange mon fils.
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CHRISTELLE BRUA D’ailleurs, la cuisine est un métier très prenant, surtout à votre niveau. Comment on deale avec son rôle de mère ? On m’avait dit : dès que tu feras un enfant tu n’auras plus le temps pour ce métier. Je leur ai montré que ça n’est qu’une question d’organisation ! J’ai adapté mon mode de vie à mon équipe. Plus personne ne travaille toute la journée, il y a brigade du matin et brigade du soir. Tout le monde est content. Et puis j’ai un bon entourage, mes amis, mes parents et une excellente baby-sitter.
“Si on me demande ce que je fais comme métier je réponds simplement que je fais des gâteaux” Votre philosophie de vie ? Rester positive en toute circonstance. Et je ne m’occupe pas de ce que pensent les autres. Quels sont les défauts qui font vos qualités ? On dit de moi que je suis trop humble. C’est vrai que je n’aime pas beaucoup parler de moi. Mes amis sont obligés de me poser beaucoup de questions pour que j’y réponde. Je parle très peu de mon travail. D’ailleurs, si on me demande ce que je fais comme métier je réponds simplement que je fais des gâteaux. Il y a aussi que je mets des chaussettes dépareillées. Je peux arriver avec une chaussette à moi et une chaussette de
mon fils. Ça fait beaucoup rire mon équipe. Je ne me prends pas au sérieux. Jamais. Qu’elle est votre gourmandise préférée ? Le café liégeois ! C’est la vie. C’est la première chose que je regarde quand je vais dans un restaurant, je pose même la question au serveur pour savoir si c’est possible d’en avoir un. Il faut une bonne chantilly, une glace aux pépites de café et un bon sirop de café ! Un dessert qui vous procure une émotion particulière ? Je suis fan du baba au rhum de Cyril Lignac. Mais fan de chez fan ! Vos trois cantines parisiennes préférées ? L’Avant Comptoir du Marché chez Yves Camdeborde, L’Ami Jean chez Stéphane Jégot et La Cantine du Troquet chez Christian Etchebest. De la cuisine simple, bonne, avec de bons produits et puis tous les trois, je les adore ! Ouvrir une pâtisserie à votre nom est dans vos projets ? J’aimerais bien. J’ai toujours connu mes parents avec une affaire donc je ne mets pas cette idée de côté. Mais ça ne serait pas une pâtisserie comme on peut déjà en voir, je souhaiterais créer un concept original. Réservée mais fonceuse, Christelle Brua se définit comme créatrice d’émotions. Et elle a bien raison ! On a goûté sa fameuse pomme soufflée et on a totalement craqué ; un voyage au pays de l’enfance, auquel il nous arrive encore de rêver…
Le Pré Catelan, Route de Suresnes, 16e
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LE BON FILM
5 bonnes raisons d’aller voir Amanda La vie est douce en ce début d’été à Paris. David, 24 ans, partage son temps entre différents petits boulots et sa nièce Amanda, 7 ans, qu’il va souvent chercher à l’école. Un jour, il rencontre Léna. Leur histoire d’amour débute à peine quand Sandrine, la mère d’Amanda, décède subitement. David va devoir surmonter son chagrin pour s’occuper d’Amanda. La lumière Comme dans son film précédent, le déjà très réussi Ce sentiment de l’été, Mikhaël Hers berce ses personnages et ses décors d’une lumière douce et révélatrice. Que ce soit au petit matin ou à la tombée du jour, c’est toujours une lumière naturelle qui éclaire les êtres et les choses, les plaçant ainsi face à une réalité immuable, celle du temps qui passe sans retour en arrière possible. Le Paris du quotidien Ici, Paris est plus qu’un cadre, c’est un personnage à part entière. Comme les autres protagonistes du film, la ville s’inscrit dans une sorte de poésie ordinaire : ce n’est pas le Paris de carte postale auquel on est habitué au cinéma, mais celui qu’on observe un vague sourire aux lèvres en rentrant chez soi après quelques verres, toujours étonné de le trouver si beau et pourtant si… normal.
Vincent Lacoste On le voit de plus en plus au cinéma avec son sourire malin et son allure un peu dégingandée, et c’est une excellente chose. Dans Amanda, Vincent Lacoste promène son inimitable flegme à travers les rues de Paris, amoureux de Léna, contraint de grandir trop vite pour Amanda, le tout avec une sensibilité si naturelle qu’elle en devient talent. Un premier rôle d’adulte qui nous fait dire vivement la suite ! Isaure Multrier Amanda, c’est elle. Pour sa première expérience d’actrice, Isaure Multrier, 7 ans, crève l’écran. C’est d’ailleurs dans ses grands yeux bleus que la dernière scène du film se passe ; on a l’impression très nette d’y lire tout le chemin parcouru par le duo de personnages, du désespoir à la plus pure joie enfantine. Magnifique. Des thèmes forts Si le film traite globalement du deuil, il aborde aussi des sujets plus légers, mais tout aussi constitutifs de notre humanité : le passage à l’âge adulte, la séparation, le sentiment amoureux, et même, par le truchement de la fiction, les attentats de 2015 et les traces qu’ils ont laissées dans la société française. • L.H.
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“Que ce soit au petit matin ou à la tombée du jour, c’est toujours une lumière naturelle qui éclaire les êtres et les choses.”
Amanda, de Mikhaël Hers Avec Vincent Lacoste, Isaure Multrier et Stacy Martin En salles le 21 novembre
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LA BONNE ENQUÊTE
Sabyl Ghoussoub Photos DR
Texte
Peut-on vraiment être antisystème ?
Qu’est-ce qu’être antisystème ? On pourrait croire à une mode tant le mot est galvaudé de nos jours. Même le président de la République Emmanuel Macron a gagné sa dernière élection en se qualifiant de candidat antisystème (ni de droite, ni de gauche), tout en avouant quelques mois plus tard qu’il ne l’était pas vraiment, antisystème. Le dictionnaire Larousse nous assure que l’adjectif signifie : « qui s’oppose au système en place ». Nous viennent en tête les images du blocus de la faculté de Tolbiac. Antoine, jeune étudiant en sociologie à l’université Paris I, aux cheveux bouclés et en Docs, nous accueille dans le bureau des syndicats. Il se revendique marxiste et nous dit que « Macron est la définition du système. Un pourri, un hypocrite, un dépassé ! ». Ses camarades autour de lui acquiescent. Serait-ce donc
eux, les antisystèmes ? Non plus. Pour eux, « la notion d’antisystème est totalement reliée à l’extrême droite et à des personnages politiques comme Alain Soral, Dieudonné etc. ». Faisons l’impasse sur ces derniers protagonistes pour approfondir la définition d’antisystème, et aller plus loin. Un système peut être pris au sens large du terme. Nous voici rue de Chantilly, avec un homme qui taira son nom. Pendant quatre ans il a refusé de payer toutes ses factures. De gaz, d’eau et d’électricité. Il ne déversait pas un euro à l’État français. Mais à la fin de l’été, son parcours du combattant s’est arrêté. Après avoir été coupé de toutes ses ressources, il a repoussé deux huissiers avant de céder en présence du troisième qui était accompagné par les forces de l’ordre. À la question « pourquoi ne payait-il pas ? », il ne nous répond pas vraiment, il bafouille.
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LA BONNE ENQUÊTE
Aujourd’hui, il vit à la campagne, comme Frédérick, ancien photographe de mode, qui a quitté Paris et son job pour cultiver un jardin et faire pousser ses légumes. Pour lui, cela lui a permis de renouer avec de vraies valeurs et trouver « une sérénité au quotidien », avec comme objectif de devenir indépendant sur le long terme. Fini les hypermarchés et les shootings, le stress de la vie citadine, celle qui semble être imposée à nous dès notre plus jeune âge. Vivre hors du système et non être “anti”, vivre à la marge pour se retrouver. On pense aux salles d’arcades où de jeunes gens vivent dans leur bulle, face à des mondes virtuels. Clément, jeune adolescent, passionné de jeux, nous raconte l’histoire du personnage principal de Mirror’s Edge, dans lequel un homme s’oppose au système et lutte pour la liberté d’expression. Il parcourt les toits afin d’éviter les radars et la police, son objectif étant de faire passer des informations qui doivent rester secrètes aux yeux de l’État. Aurait-il des amis qui se prendraient pour ce personnage dans la vraie vie ? Sa réponse est négative.
Il nous reste les marchés parallèles de produits illicites où peut-être se forme un magma d’hommes et de femmes qui vivent contre le système mais encore, la monnaie d’échange reste l’euro. Cet euro qui connaît un concurrent à Paris. Nommée la Pêche, cette monnaie s’est développée dans la ville et veut maintenir un lien direct entre le commerçant et le consommateur. Elle permet également de financer les associations locales de quartier.
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L’idée étant de s’opposer au système de finance mondial. Un nouveau système se crée face à l’autre, la boucle serait donc bouclée. Être antisystème, c’est être contre le système en place et vivre d’une autre manière. Cette nouvelle façon de vivre créerait elle-même un système dont certains chercheront à s’échapper pour en créer encore un autre, et ainsi de suite.
“Être antisystème, c’est être contre le système et vivre d’une autre manière.” 19
1904 2018
Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky de Paris 12 Rue Daru - 8e
Eh oui ! Paris est polluée par tous ces panneaux de signalisation, c’est là qu’on dit : “C’était mieux avant !”
LA BONNE INITIATIVE
Le Safran pousse aussi à Paris !
La première safranière de Paris a vu le jour au cœur de l’Institut du Monde Arabe. La plantation y prend la forme d’une installation géométrique inspirée des motifs en moucharabieh du bâtiment. Quatre sœurs parisiennes (Amela, Louise, Philippine, Bérangère) aux racines campagnardes sont à l’origine de cette initiative. Regroupées sous le nom de Bien Élevées, elles ont été lauréates de l’appel à projets “Parisculteurs” lancé par la Mairie de Paris et qui visait à végétaliser la ville. Elles ont ensuite planté plus de 35 000 bulbes sur une deuxième terrasse de près de 700 m2.
© Marine Brusson
Pour obtenir du safran, on cultive le crocus sativus, sa plante mère. Il fleurit quand il commence à faire froid, au milieu de l’automne. La période de floraison dure une vingtaine de jours, les fleurs se fanant cinq jours après éclosion. Si vous êtes avides de retrouver le contact avec la terre, Bien Élevées vous propose des ateliers sur les toits. Émonder, faire sécher ou simplement visiter, vous pourrez ensuite savourer le safran en sablés, bonbons ou nougats. Des baumes et des savons seront également confectionnés à partir du miel et de la cire de leurs ruches, qu’elles mettront en place bientôt avec Audric de Campeau, un apiculteur parisien.
Il se dit que Cléopâtre en versait un quart de tasse dans ses bains chauds et que Michel-Ange l’utilisa pour peindre la chapelle Sixtine : le safran est et reste une source inépuisable de fantasmes et d’histoires. Appelé parfois “or rouge”, la Perse antique est considérée comme son berceau.
Leur objectif est d’installer dix nouvelles terrasses pour la saison prochaine, à Paris puis dans les grandes villes de province, et de distribuer les filaments de safran et leurs produits dérivés dans toutes les bonnes épiceries du coin. Notre riz couleur soleil n’attendait plus qu’elles. • S.G.
Bien Élevées – Maison d’Agriculture Urbaine www.bienelevees.com facebook/bienelevees
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LA BONNE IDÉE
Une appli pour créér du lien
avec ses voisins sans abri 22
Dans notre train-train parisien, il existe un monde parallèle et voisin. Ce petit monde c’est Éric, que l’on croise tous les jours sur le chemin du bureau, ou encore Anne, qui vit dans la rue, à quelques mètres de notre studio. Un petit monde si proche de nous mais qui nous semble si lointain. Une appli révolutionnaire est venue réhabiliter le lien social entre SDF et riverains. La bonne idée ? Partir à la rencontre de l’autre en laissant de côté nos préjugés.
“La bonne idée ? Partir à la rencontre de l’autre en laissant de côté nos préjugés.”
Tous les matins, Jean-Marc Potdevin se rend au travail. Un jour, il remarque Darius. Sa petite pièce s’accompagne petit à petit d’un bonjour, d’un sourire puis d’une poignée de main. S’ensuit alors un échange simple mais non anodin. Car, ce jour là, Jean-Marc prend conscience que la demi-heure qu’il vient de passer avec Darius a une valeur infiniment plus importante que la petite pièce qu’il avait l’habitude de donner. Lui vient alors l’idée de mettre à profit les réseaux sociaux pour en faire un outil qui nous rapprocherait des plus démunis. Naît alors l’association Entourage et son appli gratuite. Sa carte interactive permet de créer ou de participer à une action en bas de chez soi. Comme, par exemple, papoter avec un SDF voisin le temps d’un café. Mais comme avoir le courage d’aller à la rencontre de l’autre n’est pas toujours évident, l’appli nous envoie régulièrement des notifications pour nous donner des clés d’action et l’asso nous aide à dépasser nos appréhensions grâce à “Simple comme bonjour”, ses tutos vidéos.
Pour Claire, bénévole, il est évident que la réhabilitation des personnes à la rue passe par une mobilisation citoyenne : « Quand on demande aux SDF ce qui est le pire dans la rue, ils nous répondent que c’est la solitude et la sensation d’être invisible, une pauvreté relationnelle qui les enferme. Les appeler par leur prénom leur donne la sensation de reprendre leur place dans la société. ». 50 000 personnes ont déjà téléchargé l’appli qui décomplexe et déverrouille les préjugés, et vous ? Quand est-ce que vous vous lancez ? • Z.S.
Envie d’en savoir plus ? Rendez-vous sur www.entourage.social
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LE BON SHOPPING
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Appareil photo - Fujifilm Instax - 105€ Lampe Atlas Brass - AC/AL Studio - 249€ Totebag le Bonbon - coralie@lebonbon.fr - 5€ Canapé Grid - Pool Studio chez Petite Friture - 2 685€ Chaussons - Milajack - 95€ Swatch - Pure Purple - 60€ Baskets - Good Guy - 183€ Vase True color - & Tradition - 177€ Devenir un expert du Rakugaki de Bunpei Yorifuji Éditions B42 - 20 €
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LE BON HOROSCOPE
BÉLIER
GÉMEAUX
Que faire quand tout va mal ? Il y a deux écoles : vous pouvez vous laisser aller à votre très grand malheur, méditer sur le fait que ça ne s’arrangera sûrement jamais et arrêter de vivre, ou vous pouvez vous dire qu’il y a plein de trucs bien plus graves sur cette planète, que la vie n’est pas si longue et qu’il vaut mieux essayer d’en profiter au maximum. Changez vos habitudes !
Vous détestez l’automne, son froid qui s’immisce sous les vêtements, sa pluie qui mouille la chaussée, ses feuilles mortes jonchant les trottoirs et cachant parfois à la vue des bons citoyens le fruit d’un repas canin ; vous adorez l’automne, la nature qui se meurt dans un éclatement de couleurs, le cognac au coin du feu, l’odeur du chien mouillé… Vite, quittez la ville !
LION Vous pouvez vous estimer heureux de vivre dans la savane, sans même parler de votre statut de roi des animaux. Les cerfs et autres animaux de nos forêts, eux, commencent déjà à galérer pour trouver à manger, et c’est pas prêt de s’arrêter croyez-moi. Bientôt on les verra fouiller la neige, tandis que vous, tranquille, vous faites la sieste sous un baobab. Égoïste !
TAUREAU
CANCER
VIERGE
Ça commence à faire un petit moment que vous vous encroûtez dans votre petit appartement parisien, certes très bien décoré. Il est temps pour vous de prendre l’air, de changer d’environnement. On vous conseille vivement les forêts vosgiennes, dont les couleurs chatoyantes de l’automne vous raviront. Et puis vous pourrez « aller aux champignons » comme on dit là-bas.
Des mois que vous regardez cette jolie dame promener son chien en bas de chez vous, vous demandant quelle est sa vie, est-ce qu’elle a quelqu’un à part Médor, est-ce qu’elle aime le café, quelles fleurs sont ses préférées, vous voudriez pas aller boire un verre ? Allez revenez parmi nous, prenez votre courage à deux mains et allez lui demander tout ça pour de vrai, ça ne coûte rien.
Le grand Charles disait : « Que c’est triste Venise, au temps des amours mortes ». Je ne sais pas pourquoi, mais cette chanson m’a toujours évoqué le mois de novembre. Peut-être à cause de la mention de la mort, ou peutêtre parce que la mélodie semble s’éteindre doucement comme on quitte les bras de son partenaire lors d’un slow à la boom de Stéphanie en novembre 95.
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NOVEMBRE 2018
BALANCE
Illustrations :Cécile Jaillard
Vous accumulez les coups de bol depuis quelques mois, vous avez le cul bordé de nouilles, vous avez une chance de cocu, bref, vous êtes en veine. Méfiez-vous. L’univers est bâti sur le principe cyclique de l’équilibre, donc soyez vigilent, à un moment votre bonne étoile va cesser de vous éclairer, vous laissant tout seul dans le noir. On espère le plus tard possible.
SAGITTAIRE
VERSEAU
Alors cet abonnement à la salle ? Vous le rentabilisez au moins ? Non parce que si c’est pour y aller une fois par mois, c’est pas la peine hein. Mieux vaut vous tourner vers un truc plus ludique, comme la course en caisse à savon, le saut dans les flaques ou encore le 110 mètres tas de feuilles mortes, disciplines super fun et qui ne vous coûteront absolument rien, si ce n’est un peu d’insouciance.
Vous êtes un peu nerveux depuis quelques temps, et ce pour des raisons qui sont les vôtres, et qui sont certainement très bonnes… Mais hé sérieusement, détendez-vous un peu du slip, faut rigoler dans la vie ! Il ne nous reste pas grandchose d’autre d’ailleurs, donc enlevez-moi cet air contrit de votre figure, et dévoilez-moi ces belles dents lavées du matin, ça vous fera du bien.
SCORPION
CAPRICORNE
POISSONS
Comme ce mois-ci c’est votre anniversaire et pas celui de votre mère, on ne vous offrira pas de fleurs, ni d’ustensiles de cuisine (de toute façon on n’est plus dans les années 50, ça se fait plus #mumtoo), ni de pull avec inscription “best mum ever”, ni rien de ce genre. À la place, c’est vous qui allez nous inviter ainsi que tous vos potes à boire des coups pour une fois, tiens, ça vous changera. Ou pas.
Que fait un astrologue quand les astres ne lui parlent plus, ou ne lui disent que des trucs qu’il ne veut pas entendre ? Eh bien comme tout un chacun, il s’enfonce dans le déni, puis dans l’alcool, sa famille le rejette et il finit sur un carton sous un pont, à rabâcher à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas si longtemps il faisait les horoscopes du Bonbon, hé vous auriez pas une pièce svp ?
Captif de l’hiver dans ma chambre / Et las de tant d’espoirs menteurs, / Je vois dans un ciel de novembre, / Partir les derniers migrateurs. Ne faites pas comme François Coppée, auteur de ce très joli quatrain, et quittez votre chambre, car dehors vous attendent terrasses chauffées, grogs et glissades sur les flaques gelées, parmi la foule de joies simples qu’apporte novembre.
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© Naïs Bessaih & Juliette © Naïs Bessaih Creiser
LE TOP DES ACTIVITÉS INDOOR
La + sportive Lolifit studio Un studio lumineux et spacieux, un coin canapé et des cours de sport variés en solo ou en petit comité, voilà ce que propose Lolifit, le nouveau concept de salle de sport qui nous a charmés ! Exit les salles de sport impersonnelles, ici, on donne la part belle à l’échange et à la convivialité. Le must do ? Réserver un cours avec ses amis, se faire une petite séance de sauna infrarouge puis déguster le brunch healthy du dimanche midi. Loli sera là pour vous accueillir avec le sourire. Good vibes garanties !
47, rue de la Condamine – 17e
La + gourmande L’Atelier des chefs de Penthiève Situé au fond de la cour intérieure d’un bel immeuble parisien, une immense verrière éclaire cet atelier de 250 m2. L’idée ? Apprendre à cuisiner dans la convivialité. Du tapas au sushi en passant par une cuisine qui sent bon l’Italie, l’atelier des chefs propose une gamme variée de cours et de formules. “Cordon bleu” ou “débutant”, les cours sont dispensés par des chefs professionnels issus des plus grands restaurants. Une expérience culinaire hors pair de l’entrée au dessert.
10, rue de Penthièvre – 8e
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La + énergisante Qee Yoga Au cœur des Batignolles se niche une salle de sport pas comme les autres. Le concept à l’origine de Qee est simple, mais diablement efficace : donner des clés aux gens pour aller bien. Joli programme non ? Concrètement, cela passe par différentes pratiques, toutes axées sur la relaxation, la détente, et l’énergie. L’idée ? Choisir le cours et le niveau qui nous convient sur les conseils avisés de l’équipe. Les studios proposent même des événements hors les murs ! On vous prévient, vous risquez bien de devenir accros. Et c’est tout le mal que l’on vous souhaite.
96, rue Nollet – 17e
La + relaxante Le Tigre Chaillot Se contenter d’être plutôt que de s’évertuer à faire, c’est ce que propose l’équipe de ce lieu atypique. L’objectif ? Apprendre à être à l’écoute de notre corps et notre esprit pour réduire notre stress et améliorer notre qualité de vie. Vous souhaitez expérimenter ? Des ateliers permettent de goûter aux vertus des techniques de méditation. Et si on a sacrément besoin de couper avec les tracas du quotidien, on opte pour un weekend entier de retraite, ouvert aux débutants et aux initiés !
17-19, rue de Chaillot – 16e
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Je vais être Papa, je t’aime ma fille, bravo tati Diane ! Baby
Lison, Je suis très fière de toi ! Je t’aim e Ta sista
Julia Comment fais- tu pour être encore plus belle qu’il y a 10 ans ? Merci, tu m’aides à rester jeune. Bon anniversaire Fred
Allez mon Césou ille on va y arriv er ! Tellem ent bo n de t’a voir d ans ma vie ma pe prince tite sse ad orée.
es une Marina, Tu de vie e ir a parten n. u quotidie géniale a , lie p n sup Mais je t’e in p la u d e fais la cag nt. Bises plus souve
on frère, Bravo m e ès fière d je suis tr rage u o c n o toi ! B ;) travaux pour les C.
Cobra 69 appel Faucon 38 Aurevoir Juju <3
Maman merci pour tout et désolé. Ton fils qui t’aime Gaga
Bienvenue les nouveaux Bonbons : Nat, Juliette, Antoine, Christopher… Que le Bonbon soit avec vous !
Vous aussi passez votre annonce, contactez : coralie@lebonbon.fr
ur Félicitations po nnes toutes ces bo joyeux nouvelles, et aussi. anniversaire entôt bi it vo On se à NYC <3
nie s pag u com ol ! Vo r! a l t co que n Salu t bien a em ai c’ét tous m a plein ïs, z ré e c Na l l a os, t la tou ur Will . Sur o e ! 3p gan de < t Mor chaine e o r m p To la z, à Alle
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LAMO U R S AN S F I LT RE
23 25
NOV
L’AMOUR SANS FILTRE #LoveWithNoFilter
Une exposition gratuite et éphémère DU 23 AU 25 NOVEMBRE DE 10H À 19H Une expérience inédite, qui met à l’honneur des couples qui se sont rencontrés sur Meetic. En collaboration avec la street-artiste britannique Lakwena et la photographe française Eva Merlier. Grand Showroom des Arts et Métiers 43, rue Notre-Dame de Nazareth, Paris 75003 Meetic.fr
À l’origine de 6 millions de couples*
*Estimation du nombre de couples formés sur les sites du groupe Meetic en Europe. Chiffre obtenu par l’extrapolation des résultats d’une étude Ipsos, réalisée du 16 décembre 2014 au 28 janvier 2015, sur 14000 personnes résidant en Europe (France, Royaume-Unis, Allemagne, Pays-Bas, Italie, Espagne et Suède) âgées de 18 à 75 ans, à la population totale de cette tranche d’âge (Source Eurostat 2013). Il résulte de cette étude que 6% des personnes interrogées ont déclaré avoir été en couple avec une personne rencontrée sur un des sites du groupe Meetic.
JACK DANIEL’S ET OLD NO. 7 BRAND SONT DES MARQUES DÉPOSÉES. ©2018 JACK DANIEL’S. BROWN-FORMAN FRANCE SAS CAPITAL 5 037 000 EUROS - 47, RUE DE MONCEAU 75008 PARIS - 793 408 113 RCS PARIS
LYNCHBURG, TENNESSEE. THE HOME OF JACK.* *LYNCHBURG, TENNESSEE. L’ORIGINE DE JACK.
JAC K D A N I E L’ S
TENNESSEE WHISKEY
Brandon Maddox, travailleur à la distillerie avec son équipe : Daniel Bateman, Robin Holt et Chris Grizzard Jr (de gauche à droite).
L ’ AB US D’ ALC OOL EST DANGEREUX PO UR L A S ANTÉ , À CO N S O M M ER AV EC M O D ÉRATIO N .