Le Bonbon - Paris Est - Février 2022

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ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?!

PARIS EST

Février 2022 - n° 130 - lebonbon.fr


Photographe : Thomas Reka Modèle : Anja Fougea


Edito Confiseur

Jacques de la Chaise

Directrice Générale

Christine Turk

Directeur Artistique

Tom Gordon

Office Manager

Quentin Mercier

Assistante

Manon Duhard

Rédactrice en Chef

Rachel Thomas

Rédactrice en Chef Nuit

Lisa Belkebla

Graphiste

Antoine Mercier

Secrétaire de Rédaction

Lucas Javelle

Rédacteur·rice·s

Carla Thorel Morgane Espagnet Manon Merrien-Joly Sarah Sirel Zoé Stène Lila Delafausse

Stagiaire

Elise Turben Bérénice Hourçourigaray Victoria Blochet

Social Media Manager

Lionel Ponsin

Photographe

Thomas Reka

Directeur Commercial

Nicolas Delmatto

Head of Sales

Maxime Trosdorf

Directrice de Clientèle

Aude Gerlat

Chef.fe.s de Projets

Anouchka Broche Chloé Decombes Quentin Lafosse

Conceptrice-Rédactrice

Gala Fernandez

Chef des Ventes terrain

Benjamin Haddad

Culture et Partenariats

Antoine Kodio Charlotte Ellès

Commercial terrain

Mehdi Jazouly Antoine le Bris

Chefs de Projets Digitaux

Dulien Serriere Florian Yebga Pierre de la Chaise

Journaliste Vidéo

Raphaël Breuil

Réalisateur et monteur

Lucas Javelle

Monteur Vidéo

Tahys Adele

Contact

Benjamin Haddad benjamin.h@lebonbon.fr 06 20 23 54 49 SAS Le Bonbon 15, rue du Delta – 9e SIRET 510 580 301 00040

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Je me rends compte que, dans la vie, il y a pas mal de choses que l'on fait sans vraiment y penser. Ce sont des actes réflexes comme taper son code de carte bleue, dire bonjour à la voisine, faire du vélo, mater les notifications sur son téléphone, mettre ses clefs dans l'espèce de récipient qui vous sert de vide-poches, régler son réveil pour le lendemain… Tous ces actes sont finalement rassurants, ils forment une routine maîtrisée que l'on appelle « l'habitude ». Le problème dans tout ça, c'est quand l'habitude l'emporte sur la faculté de se remettre en question, quand à force d'être bombardé par des mots d'ordre et des slogans, on se met à penser à votre place. Cela, les publicitaires, les médias et les politiques l'ont compris depuis longtemps, et sans tomber dans un complotisme puéril, il est en général admis que « plus une opinion est martelée, plus elle devient une vérité ». En somme, dans notre monde hyper médiatisé, nous vivons dans une société qui, à bien des égards, nous empêche de réfléchir. Et à une époque quelque peu troublée par les incessants débats sur cette !@/$#%!! de pandémie, cela ne facilite pas la soupe pour se faire une idée claire et précise de la situation. Pour que 2022 ne devienne pas 1984, n'oubliez jamais de penser par vous-même, de vous documenter, de poser le pour et le contre, d'affiner vos positions. Penser par soi-même est peut-être un effort désagréable et déstabilisant, mais c'est la voie royale qui mène à la joyeuse liberté d'exister. Ah oui j'oubliais : bonne Saint-Valentin à tous les amoureux ! Mikado


E NOUVEOLRLME PLATEF

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+ DE PROGRAMMES

EXCLUSIFS

NEWS, SOCIÉTÉ, CULTURE, PEOPLE FOOD & DRINK, MODE, LIFESTYLE


Février 2022

© Pascal Ito

Sommaire

la bonne poutine

De la comfort food, et vite !

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le bon burger

Avec Amour - le burger, tout est dans le titre

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le bon atelier

Une bière et un vélo

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la bonne boutique

Du vélo, oui, mais avec style

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le bon bento

Un bento comme à Akita

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la bonne étoile

Le plus cool des Gérard

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la bonne enquête

Enquêter sur son secret de famille

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Yellow Submarine

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le bon shopping 3


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Bon timing

© Pascalito

On va voir Drôle de Genre au Théâtre de la Renaissance Envie de passer une soirée à oublier tous vos soucis ? Direction le Théâtre de la Renaissance pour se régaler devant la pièce Drôle de Genre, dans laquelle Jérémie Lippmann met en scène Victoria Abril, Lionnel Astier, Axel Huet et Jade-Rose Parker. Elle suit un couple dont le mari est un homme politique en pleine campagne électorale… et promet des tranches de rigolade. Drôle de Genre Théâtre de la Renaissance 20, bd Saint-Martin – 10e Du 28 janvier au 30 avril 2022

© Emmaüs Alternatives

On chine des pépites au kilo Emmaüs Alternatives s'installe au Palais de la Femme pour une nouvelle grande vente au kilo les 4 et 5 février. Avec un motto : 1 kilo de vêtements = 10€ + 1 bonne action. L'occasion de chiner parmi plus de 100 portants de vêtements homme, femme, enfant et accessoires, mais aussi de la culture avec des livres, CDs, DVDs, vinyles… Ou comment consommer solidaire, durable et responsable, et aider ceux qui en ont besoin en même temps. Grande vente au kilo Palais de la Femme 94, rue de Charonne – 11e Les 4 et 5 février 2022 de 10h à 19h

© Eva-Katalin

On se protège du froid avec 1001 fenêtres Parce que l'hiver amène avec lui les premières températures négatives, le simple vitrage ne suffit plus. Rassurez-vous, on a la solution : les fenêtres à l'ancienne en bois de 1001 fenêtres. Meilleur matériau pour l'isolation thermique et acoustique, le bois est chaleureux et écologique. Alors, pourquoi ne pas l'adopter immédiatement ? 1001 fenêtres vous propose également des portes, des volets et des stores. Vous avez l'embarras du choix… 1001 fenêtres 71, rue Condorcet – 9e Tél : 01 45 33 03 86 1001fenetresparis.com

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Communiqué

la bonne poutine

De la comfort food, et vite ! 6


Difficile, ce début d’année, n’est-ce pas ? Pas d’inquiétude, on a déniché le plat qui sauve nos dures journées hivernales : largement sous-estimée, la poutine ultra réconfortante de la Maison de la Poutine est un must have ! On ne va pas passer par quatre chemins : après des années d’existence, la poutine continue de nous voler notre cœur. On n’y peut rien, de ces frites bien gourmandes à la sauce gravy absolument folle qui les enrobe, jusqu’au fromage en grain qui fait couic couic sous la dent, on ne se remet pas de ce plat particulièrement réconfortant en ce début d’année. Voici 4 ans que la première Maison de la Poutine s’est installée dans le centre de Paris, et 3 ans qu’on s’attable à l’adresse

de Parmentier qui permet de déjeuner sur place. Imaginée par les deux frères Erwan et Guillaume, cette poutine n’est pas n’importe laquelle. Quiconque aura traversé l’Atlantique et aura dégusté une vraie poutine québécoise reconnaîtra ses saveurs entre mille, et pour cause : la Trappeur, recette composée d’effiloché de porc au sirop d’érable, popcorn au paprika fumé et sauce gravy secrète, a été élue meilleur poutine du monde (hors Québec, évidemment). Et si les recettes sont aussi régressives, c’est parce que le chef Erwan cherche à raconter une histoire. La Bûcheronne, par exemple, première poutine inventée, fait le lien entre la France et le Québec avec des garnitures bien françaises : lardons, oignons caramélisés, moutarde en grain, oignons frits croustillants et de gravy. Résultat ? C’est hyper gourmand et absolument décadent. Les produits, ultra sourcés, sont sélectionnés avec soin et au maximum locaux. Du reste, la créativité est la seule limite, à l’image de la poutine Boréale 100% végétale et carrément gourmande, imaginée en partenariat avec Sebastien Kardinal, avec une sauce gravy maison, des protéines de soja texturées, du verjus inspiré du bourguignon et des pickles d’oignons rouges qui équilibrent parfaitement le tout. Régulièrement, des recettes temporaires "évènement" sont proposées le temps de quelques jours, et ne manquez pas les nouveaux cromesquis de fromage à poutine qui cartonnent ! On souhaiterait presque que l’hiver ne se termine jamais… • S.S La Maison de la Poutine 85, rue Parmentier – 11e 11, rue Mandar – 2e

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le bon burger

Communiqué

Avec Amour le burger, tout est dans le titre

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Un nom qui correspond bien au concept, chez Avec Amour - le burger, une bouchée suffit pour nous faire tomber in love. Au numéro 78 de la rue de Belleville s’érige Avec Amour - le burger, minuscule échoppe de burgers maison à savourer rien qu’à emporter et en livraison. Avec Amour, c’est l’histoire de trois amis d’enfance : Antonin, David et Geoffrey, qui décident un jour de 2019 de s’associer à Amin, propriétaire du petit spot de burgers bellevillois. Avec une petite salle, ils font le pari de développer le take-out et la livraison. Les ventes explosent. Pain et frites maison, fromages AOP, cheddar anglais fondu, viandes sélectionnées par un boucher… Fin 2020, Deliveroo place même l’adresse dans son Top 30 des plats les plus tendances de l’appli. Deux ans plus tard, les "burgerologues" continuent de proposer des recettes de burgers ultra rodées désormais au sein de leur nouvelle

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adresse : 167 boulevard Chanzy à Montreuil – et bien sûr au hot-spot bellevillois. De passage, on opte pour le best-seller de l’enseigne "l’Amour". Avec au programme des réjouissances : un bun moelleux home made, steak de bœuf, double cheddar, mozza panée, salade, oignons confits… Réconfort culinaire à son apogée. Et si vous voulez pousser l’expérience du street food en solo, allez déguster votre burger au sommet du parc de Belleville pour surplomber la capitale de l’amour… • C.T Avec Amour - le burger 78, rue de Belleville – 20e 167, bd Chanzy – Montreuil (93) Lundi de 19h à 22h Du mardi au vendredi de 12h à 15h et de 19h à 22h Le week-end de 12h à 22h


la bonne pizza

Communiqué

Maria Luisa, una pizza molto buona !

Installée depuis 2006 près du Canal Saint-Martin, Maria Luisa est une des références en matière de bonne pizza. Les précurseurs de la pizza gourmande, ce sont eux, si bien que la plupart des grands noms de la hype italo-parisienne s'est inspirée de cette adresse. On vous raconte. 10


L'abus d'alcool est dangeureux pour la santé, à consommer avec modération

Avec ses tables en bois, sa déco brute et sa vue sur la rue Bichat, Maria Luisa, quand elle s’installe ici en 2006, est l’une des premières à proposer des pizze de qualité, avec des bons produits, et dans une ambiance branchée. Car Sebastien, qui se cache derrière l’adresse, a une volonté : dépoussiérer le cliché des restos italiens de la capitale avec leurs nappes à carreaux… et leurs pizzas pas si incroyables. L’équipe mise alors sur les abords du Canal Saint-Martin, persuadée du potentiel du quartier. Bingo. Une quinzaine d’années plus tard, la belle vitrine de Maria Luisa est toujours en place et les habitants du quartier continuent de se presser entre amis ou en famille pour déguster des pizze autour d’une grande tablée. Ici, la pâte est maturée pendant 3 jours pour permettre au levain de se développer, donnant

cette saveur incroyable à chacune des pizze qui sortent de la cuisine. Oubliez les recettes au poulet, au bœuf ou à la merguez : la junk food n’a pas sa place ici et les recettes sont diaboliquement gourmandes. Goûtez donc la Diavola (tomate, mozza, saucisson pimenté de Naples, grana padano, basilic frais), la Caprese (tomate, mozza, basilic) ou encore la Capricciosa (tomate, mozza, jambon, champignons, artichauts, olives noires). À accompagner d’un délicieux dessert maison comme le tiramisù, best-seller immanquable, et à arroser d’une bonne bouteille de vin soigneusement sélectionnée – et à prix tout doux. Dans ce petit restaurant de quartier, pas de chichi : si c’est bon, c’est que c’est réussi, et on n’en demande pas plus. Preuve en est, il n’est pas rare de voir Sebastien continuer à mettre la main à la pâte et à enfourner les commandes en l’absence du chef, même après 15 ans aux manettes de Maria Luisa. Si ça, ce n’est pas un gage d’authenticité… Maria Luisa 2, rue Marie-et-Louise – 10e Ouvert tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à 23h Et le samedi en continu

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le bon atelier

Communiqué

Une bière et un vélo

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Il faut le voir pour le croire : en pleine bourdonnante rue du Faubourg Saint-Martin, planquée entre la gare de l’Est et la porte Saint-Martin, une étonnante boutique a ouvert ses portes il y a un peu plus d’un an. Son nom ? Bobbi. Mi-cave à bières, mi-atelier de réparation de vélo. classique, et qui ont le vent en poupe. Et pour prolonger le plaisir, une sélection de vins et de produits d’épicerie fine nous permettent de compléter notre panier pour l’apéro.

Plus besoin de faire un choix entre acheter de la bière et réparer son vélo. A-t-on déjà vraiment eu à choisir, pas sûr, mais Bobbi est le genre d’adresse qui nous fait regretter de ne pas avoir eu l’idée plus tôt. C’est dans cette boutique, tenue par Sylvain et Nafti, que le couple chouchoute notre vélo adoré, répare sa chambre à air et change son frein, pendant que l’on met la main sur de délicieuses bières hors du commun et à peu près tout ce qu’il faut pour l’apéro. Ou comment lier l’utile à l’agréable. Si le mariage peut surprendre, il fonctionne, à l’image des cyclistes qui se retrouvent autour d’une bière le dimanche après la course. Et pour Sylvain, c’est aussi le moyen de lier ses deux passions. Il n’hésite d’ailleurs pas à discuter avec tous les curieux qui passent le pas de la porte et conseille aisément ses références de bières favorites comme Popihn, Piggy ou un breuvage de la brasserie Toussaint, de la brasserie du Grand Paris ou de la brasserie Fauve, des bières pour la plupart françaises, de la plus originale à la plus

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Côté vélo, on retrouve évidemment tous les accessoires nécessaires à un bon cycliste parisien : casques ultra stylés, ponchos ou sacs, jusqu’aux stickers réfléchissants de Rainette, et aux lumières pour casque signées Cosmo ou Overade. Et parce que cette boutique-bièrebicyclette a vraiment tout ce qu’il nous faut, on peut s’installer dans un canapé et boire un café en attendant la réparation de notre vélo, avec une vue sur les œuvres de l’artiste peintre Sebastien Leblanc. Allez, en route !

Bobbi - Boutique Bière Bicyclette 73, rue du Faubourg Saint-Martin – 10e Du mardi au samedi de 11h à 20h


le bon bento

Communiqué

Un bento comme à Akita

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À Akita, on ne jure que par le bento de Hanazen, bien installé dans cette région du nord du Japon depuis 1899. Autant vous dire que c’est une véritable institution qui a lancé les Ekiben, ces petits shops présents dans les gares à travers tout le pays et qui régalent les Japonais au quotidien. Bonne nouvelle : le premier a débarqué en France, et c’est dans la gare de Lyon qu’on déguste le meilleur des bentos. C’est une première en France : en pleine Gare de Lyon, un Ekiben vient tout juste d’ouvrir ses portes pour une durée de 6 mois. Ultra répandus au Japon, ils font entièrement partie de la culture et représentent une valeur sûre pour quiconque veut attraper de quoi déjeuner avant de grimper dans son train. Tout est pareil ici, à commencer par les spécialités à découvrir et qui vont révolutionner nos déjeuners ! Oubliez tous les fast foods et les sandwichstriangles… désormais, ce sont des spécialités culinaires japonaises qui vont vous régaler dans la gare. À commencer par le bento ToriMéshi, véritable best-seller de la maison, qui a gagné le prix du meilleur bento du Japon. Créé en 1947, il est composé de poulet mariné à la sauce soja, de riz mariné et de tout un tas d’accompagnements jolis et appétissants à l’œil : shiitake, carottes, fèves de soja, boulettes de poisson et edamame. On craque également pour le bento Province d’Akita avec du riz mariné au soja, des nouilles de la province d’Akita, du tonburi parfois appelé "caviar des champs" et une crevette frite sauce tartare.

Enfin, les végés trouvent leur compte grâce au délicieux Végé Sushi Bento et ses makis carotte, champignons et concombre japonais, sans oublier ses délicieux inarisushis à base de tofu frit farci au riz vinaigré, edamame et gingembre ! Pas d’inquiétude sur la qualité, de nombreux produits sont directement importés du Japon comme le riz, grande spécialité d’Akita. Si vous connaissez le Japon, vous ne serez pas déçu·e puisque vous risquez bien d’y retrouver les goûts d’origine ! Les bentos, qui peuvent se manger chaud comme à température ambiante (comme au Japon), permettent d’être toujours aussi bons, même plusieurs heures après l’achat. Côté boissons, on retrouve les classiques de la région d’Akita, thé oolong, saké et même la Ramune, fameuse limonade japonaise. Et comme on est gourmand·e·s, on accompagne son déjeuner d’un délicieux onigiri à l’algue ou d’un mochi, daifuku ou dorayaki à la pâte de haricots rouges. Ekiben – ToriMéshi Bento Hall 2 de Paris-Gare de Lyon – 12e Du lundi au dimanche de 8h à 19h30

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la bonne boutique

Du vélo, oui, mais avec style C’est en septembre dernier que To Kyma a ouvert ses portes. Cette petite boutique, nichée rue Traversière (12e), contient tout, tout, tout pour être le cycliste le plus stylé de la capitale.

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Si to kyma signifie "la vague" en grec, ne vous attendez pas à trouver le parfait équipement du surfeur dans cette petite boutique de Ledru-Rollin. Au contraire, c’est bien le paradis de tout aficionado d’évasion urbaine qui se trouve ici. Si, comme de nombreux Parisiens, tu prends ton vélo pour aller au boulot, voici un tour d’horizon d’une nouvelle adresse qui risque bien de t’intéresser. Au programme d’abord, des accessoires vélo et tout ce dont on a besoin pour se déplacer dans la capitale et ailleurs : des petites marques sélectionnées avec soin, tendances et vertueuses, à celles déjà bien installées comme Kask et les vêtements de pluie Rains, les casques et lumières Overade, les sacoches (Ortlieb, Brooks etc.), capes et ponchos… L’idée ? Encourager la mobilité douce dans la capitale, certes, mais également la microaventure et le bike-packing. Car après tout, pourquoi ne pas partir en expédition à vélo ? Pour cela, on peut compter sur un bel étal de guides sélectionnés par Guillaume pour nous encourager dans notre soif d’aventure, comme Chilowé et ses plans nature à deux pas de Paris. Mais pour Guillaume, proposer des accessoires de vélo ne suffisait pas : il fallait lier ça à une mode casual et confortable, mais surtout éthique et durable, en proposant des t-shirts, pulls ou chaussures pour la ville. Parmi les pépites, on se ravit de tomber sur les mythiques marinières Saint James, un must have ! Quant au nom, la vague, elle signifie bien sûr le changement de vie de Guillaume, anciennement graphiste et web designer, qui s’est enfin lancé dans son rêve de toujours avec To Kyma… rendant, au passage, hommage aux origines grecques de sa compagne. Le tout dans une ambiance décontractée, toute douce, et avec le sourire, bien sûr. To Kyma 69, rue Traversière – 12e Du mardi au samedi de 11h à 19h

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la bonne étoile

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Texte : Sarah Sirel

Images : Pascal Ito


Il est le papy cool dont on a tous rêvé, tantôt dansant la carioca dans la Cité de la Peur, tantôt jouant à chien et loup avec Jamel Debbouze dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Vadrouilleur, aventurier et passionné, Gérard Darmon choisit ses projets artistiques avec le cœur. Films, séries, pièces de théâtre, musique… chacune de ses apparitions s’accompagne de ce côté réconfortant qui caractérise tous les plus grands. Le septuagénaire, dont les proches disent qu’il n’a pas d’âge, n’a d’ailleurs pas fini de nous étonner, puisqu’il est à l’affiche d’Une situation délicate au théâtre des Nouveautés, de L’amour c’est mieux que la vie de Claude Lelouch, et sera au prochain casting de la deuxième saison de La Flamme. Rencontre avec un acteur intemporel qui nous a vu grandir.

Le plus cool des Gérard

Qu’est-ce qui vous a séduit dans Une situation délicate ? Pourquoi avoir accepté ce projet ? Je trouve que c’est une pièce d’une grande qualité, extrêmement bien adaptée, bien écrite, très drôle, d’ailleurs la drôlerie de la pièce m’avait un peu échappé la première fois, je l’avais lue un peu en oblique et je l’ai prise au premier degré. Mais ce qui m’a décidé, c’est Ladislas Chollat, j’avais envie de travailler avec ce metteur en scène que j’estime d’un grand talent – c’est probablement l’un des meilleurs français. Et le moment était venu ! Mais Alan Ayckbourn est un auteur que je connaissais depuis pas mal de temps, puisqu’après Shakespeare, c’est l’auteur le plus joué au monde. C’est une pièce de jeunesse qu’il a

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écrit quand il avait moins de 30 ans, il en a 82 maintenant. Les situations peuvent faire penser à Feydeau ; ce qui est amusant, c’est que chacun pense parler à quelqu’un d’autre, il n’y a que le public qui a tous les éléments d’avance. Et puis il y a aussi une profondeur, des problèmes de couple, la jalousie… C’est une pièce très riche. Vous remontez sur les planches après 3 ans et pour la première fois depuis la pandémie. Choisir le spectacle vivant, c’est une manière de renouer le lien avec le public ? Peut-être… Je ne me pose pas la question de cette manière puisque je suis aussi en pleine promo du prochain film de Claude Lelouch, L’amour c’est mieux que


la bonne étoile la vie. On sillonne la France, et j’y vais à la rencontre du public. Je les vois, je les entends, je les écoute, on se parle, ils me posent des questions, je leur réponds, par email, radio, bouche interposée… Il s’en est passé des choses en 3 ans. Ça a été, le confinement ? Oui car j’essaie toujours de tourner en positif – sans jeu de mots – une situation délicate – sans jeu de mots encore ! Je suis resté à la maison, j’en ai profité pour faire d’autres choses, réfléchir sur moi… C’était pas mal cette révision générale de la machine, les rapports entre les gens et leurs valeurs, un retour sur soi plutôt salutaire. On en tire certaines leçons : que la vie est précieuse, que les êtres chers qui nous entourent doivent être préservés, que l’humanité est friable et fragile, et qu’audelà de toutes les envies de pouvoir et de notoriété, il y a une espèce de moustique totalement invisible qui nous met à genoux. Mais j’ai aussi beaucoup travaillé, j’ai fait beaucoup de choses et maintenant tout sort pratiquement en même temps : le Claude Lelouch, le David Moreau (King), j’ai aussi fait un petit coucou dans le film de Jérome Commandeur, j’ai fait un courtmétrage pour une copine, là je viens de finir La Flamme 2… J’ai aussi fait de la musique avec mon fils musicien, mais c’est à titre personnel, pour préparer mon 4e album. Vous avez l’air hyperactif. Ça vous angoisse de ne rien faire ? Je sais très bien ne rien faire quand je sais que, quelque temps après, je vais travailler. Si c’est le désert comme on l’a tous déjà traversé, et qu’on se demande quand ça va s’arrêter, c’est plus angoissant. Pour moi, c’était avant Astérix, mais ça arrive à tout le monde, c’est anecdotique. Ça pourrait encore m’arriver, mais ce n’est pas le problème. Les problèmes sont les mêmes, ce sont les solutions qu’on apporte qui changent.

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Dans Une situation délicate, vous jouez un homme marié qui tombe amoureux de sa jeune maîtresse. En quoi êtes-vous proche de votre personnage ? Il a mon âge, je connais un peu la vie en couple et les tenants et aboutissants de la jalousie, ou des petites choses comme ça qui font que le couple périclite ou se cherche des noises. Il peut être drôle et je le trouve lunaire parfois, comme ça peut m’arriver apparemment même si je n’en ai pas toujours l’impression. Comment un théâtre d’autrefois peut s’adapter aux enjeux d’aujourd’hui ? Je ne pense pas que ce soit un théâtre d’autrefois, parce qu’il parle de sentiments humains et de classiques comme le rire, le mensonge, la jalousie, l’absurdité de situation… des choses qui existaient il y a 5 000 ans et existeront dans 5 000 ans. Ce n’est pas un théâtre daté, un théâtre de boulevard avec les portes qui claquent et l’amant caché dans le placard, ce n’est pas un théâtre dit bourgeois repu de blanquette d’agneau, et c’est pour ça qu’on a envie de le jouer ! La pièce a été écrite il y a longtemps, mais elle n’a pas pris une ride : le mari, la femme, l’amant, la maîtresse… pourraient toujours exister, c’est ça qui est drôle, et dans n’importe quelle époque, ce sera drôle. Je trouve même que certaines pièces de Brecht sont plus datées que ça. Récemment, la différence d'âge des acteurs du film Eiffel a fait polémique. C’est quelque chose auquel vous faites attention, l’invisibilisation des actrices passé un certain âge ? S’ils l’ont fait par jeunisme, c’est totalement idiot. Le jeunisme est fait par des gens qui ne connaissent pas la vie, qui ne savent pas lire un visage. Un visage d’homme ou de femme avec une ride signifiante, c’est beaucoup plus beau qu’une chose porcelainée sans rien. C’est beau, un visage marqué, avec de belles rides que l’on mérite. De manière générale, je n’aime


« Il n'y a rien de plus beau qu'un visage marqué, avec de belles rides que l’on mérite. » pas la démarche d’embaucher des actrices plus jeunes que les acteurs, je trouve qu’il y a des femmes absolument magnifiques de 40, 50, 60, 70 ans… absolument sublimes. Demandez à Meryl Streep ou Jane Fonda ! Le mythe de la petite poupée qui, à partir de 35 ans, est jetable comme un Kleenex, ça commence à dépérir. Ça existera toujours, mais ce qui est important, c’est que parallèlement à ça, le travail se fasse pour celles qui n’ont plus 30 ans et continuent leur vie. Si vous enlevez les femmes de plus de 40 ans dans le cinéma français, vous n’avez plus rien. De Sandrine Kiberlain à Virginie Efira, en passant par Nathalie Baye, Huppert, Adjani… Ressentez-vous l’agisme ou avez-vous déjà eu l’impression de le subir ? Vous savez, je suis très sensible au temps qui passe et à la transformation, comme une photo qui a 4 ou 5 ans sur laquelle on tombe et qui nous fait nous rendre compte qu’on a pris un petit coup de vieux. C’est comme ça, on n’y peut rien, et encore on est très privilégiés par rapport aux femmes. Je n’ai jamais eu l’impression d’être discriminé pour mon âge, et puis d’après ceux qui m’entourent, je n’ai pas vraiment d’âge ! Parmi les gens qui m’aiment, il y a de toutes les générations, je suis entouré par des gens de tous les âges, c’est un

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joli mélange. Même dans mes relations amicales, j’ai un très bon ami qui va avoir 38 ans et qui pourrait être mon fils, j’ai des amis plus âgés que moi, d’autres de mon âge, d’autres beaucoup plus jeunes. Dans la pièce s’enchaîne une série de quiproquos, avez-vous déjà vécu un comique de situation pareil ? Je vis des choses tellement incroyables tous les jours, tout est tellement surréaliste… Il n’y a pas que ma passion dans ma vie, mais elle en fait partie intégrante, mon métier d’acteur est constamment là, il évolue avec moi, puisque ce sont mes seuls outils, ce que je vis et mon vécu. Vous avez d’autres passions ? La musique, les gens, le rire, la vie. Ça aussi, ça fait partie intégrante du métier, je me nourris et j’ai besoin de ça : je suis passionné, j’aime tout ! J’en parlais avec Claude Lelouch qui a 84 ans et qui est aussi lucide que vous et moi réunis. Il m’a dit « j’aime tout », je lui ai répondu « moi aussi, et ça m’énerve, je n’ai même pas de discernement tellement j’aime tout » ! Il m’a dit tant mieux, ça donne une fraicheur et un regard d’enfant sur la vie et le monde, et c’est formidable, parce que ça se voit dans le regard et sur le visage. À part ça, je commence à m’ouvrir au jardinage, parce que j’ai depuis quelques années une maison dans le sud, près de Nice, avec un très beau terrain, et je m’y attèle, j’y fais attention, j’ai un jardinier avec qui j’apprends beaucoup. Je regarde, je déplace, je demande et je fais pousser un peu de tout : beaucoup de fruitiers, un oranger, un mandarinier, un prunier, et un citronnier qui est l’amour de ma vie et qui le sait, il me le rend bien en me donnant des kilos et des kilos de citrons qui ressemblent à des petites balles de handball qui sont absolument sublimes. Une chose que vous savez que les autres ne savent pas ? Je sais ce que c’est que d’avoir 70 ans.


la bonne enquête

Naissances sous X, infanticides, maladies occultées : toutes les familles ont des secrets, qui ressurgissent ou disparaissent avec celles et ceux qui les portent. Sauf quand les descendant·e·s en décident autrement. 22


« Je vais vous raconter comment ça s’est passé avec ma grand-mère. J’étais chez elle, on mangeait des beignets, on parlait de la pluie et du beau temps… Je ne voyais honnêtement pas comment j’allais passer de cette conversation si superficielle à la révélation de toute sa vie, ce qu’elle a toujours tu et toujours rendu secret. » Le 1er décembre dernier, Morgane Ortin tenait une conférence au Centre Pompidou à Paris, dans le cadre de

le moment où le secret est enfoui et celui où il est déterré, les étapes sont fastidieuses. Fabrice Brault est détective privé et généalogiste, « deux métiers différents et complémentaires », selon lui. Contacté par téléphone, il nous explique avoir été pris de passion pour la recherche familiale dès son adolescence, lorsque « sont arrivés trois cousins venus d’Éthiopie, adoptés par ma famille. Ils ont bouleversé ma vie, ça m’a beaucoup touché,

Enquêter sur son secret de famille la sortie de son livre Le Secret (Flammarion). Elle y entremêle des confidences d’inconnu·e·s recueillies via son compte Instagram, et une enquête sur un secret qui pèse sur sa famille depuis trois générations. C’est en moyenne la durée pendant laquelle ils « ricochent » d’une personne à l’autre, selon Serge Tisseron, auteur de Les Secrets de Famille (Que Sais-je ?, 1999). Peut-on définir précisément ce qu’est un secret, alors qu’il peut prendre autant de formes qu’il en existe ? Le psychiatre établit trois conditions pour délimiter le secret. Il concerne, chaque fois, un évènement douloureux, et « se constitue de quelque chose de caché et qu’il est interdit de savoir, voire même de pouvoir penser ». Morgane Ortin utilise l’image « d’une petite créature qui vit en nous, et qui a envie de crier très fort, on ne fait que lui demander de se taire, tout le temps, tout le temps. Et parfois on va craquer, et on va la confier ». Alors, la parole libère le ou la prisonnière du secret. Mais entre

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j’ai toujours voulu les aider à retrouver leur famille biologique ». Depuis 26 ans, il aide des personnes du monde entier à retrouver un parent, voire leurs parents, comme c’est le cas pour beaucoup d’enfants nés sous X. Selon lui, l’arme la plus efficace pour retrouver un proche de sa famille, c’est le test ADN, pourtant interdit en France. « Je dirai que les tests ADN sont un miracle pour les nés sous X, les enfants abandonnés en forêt ou devant les hôpitaux comme ça arrive souvent », relate le détective. Alors certain·e·s contournent la loi et envoient des prélèvements ADN dans des laboratoires, situés aux États-Unis ou en Israël, pour remonter le fil génétique. Si beaucoup de Français·e·s se sont enthousiasmé·e·s ces dernières années pour les tests ADN leur indiquant leurs origines ethniques et géographiques, le détective, lui, analyse dans les tests ADN les « listes de cousins génétiques » qui vont révéler des noms. Mais avant, il doit s’assurer du bien fondé de la demande : « morale, légitime, légale ».


la bonne enquête Ensuite, « si je retrouve une personne, je dois demander son consentement avant de fournir ses coordonnées au demandeur », précise-t-il. Dans la peau d’un chercheur « Genève, mai 1885. Fatiguée de vivre, excédée de l’attitude d’un mari infidèle et violent, Jeanne Lombardi décide de tuer ses quatre enfants pour leur épargner une longue vie de souffrance. Les surprenant dans leur sommeil, elle les égorge l’un après l’autre à l’aide d’un rasoir, avant de tenter de se donner la mort en ingérant de l’atropine mêlée à du curaçao. » Ce sont les premières lignes du roman de l’historien Michel Porret, Le sang des Lilas, mais aussi l’histoire de Marine, descendante de Jeanne

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Lombardi. Descendante, oui, puisque l’un des enfants, Joseph-Émile, a survécu : « Ça a fait énormément de bruit à cette époque-là autant en Suisse qu’en France parce que c’est la premièe fois qu’une femme n’a pas fait de prison mais a été déclarée folle, donc elle a été internée en asile. Puis au bout d’un moment, elle est ressortie et a refait sa vie », retrace la trentenaire, qui s’est à son tour lancée sur les traces de son aïeule. « Ma mère et mon grand-père ne s’étaient pas trop renseignés, ils pensaient qu’elle était restée à Genève et décédée là-bas. En fait non, pas du tout : elle a refait sa vie avec quelqu’un en Algérie et je suis en train de voir si j’arrive à retrouver les descendants de ce couple, des cousins perdus qui ont eu la même histoire que la mienne. »


« Ne t’inquiète pas, tu n’es pas malade, de toute façon ton père, ce n’est pas ton père. » La jeune femme a créé son arbre généalogique sur un site spécialisé, et déjà dégagé plusieurs noms de descendants. Prochaine étape : contacter l’historien auteur du livre pour dénicher d’autres informations. « La grande majorité des secrets a toujours concerné la naissance et la mort », avance Serge Tisseron. C’est le cas de Sandrine, née sous X en 1968, à Lyon, dans une clinique privée du très huppé 6e arrondissement, « dans une ville très bourgeoise, où il y a beaucoup de choses qui pouvaient s’acheter, notamment l’adoption. Visiblement, c’est une famille qui devait avoir de l’argent. Alors on se raconte des histoires, forcément : la bonne mise enceinte par le bon père de famille, la très jeune fille… La clinique a été mise en liquidation judiciaire en 1980, les archives ont disparu, personne ne sait où elles sont », explique cette mère de quatre enfants au téléphone. « Je n’ai pratiquement aucun élément autre qu’un procès-verbal d’abandon fourni par le CNAOP (Conseil national pour l’accès aux origines personnelles, un service du ministère de la Famille). C’est le PV sur lequel la mère signe et donne un nom qui pourrait être un nom d’emprunt. Ici, "Marie-Josée ", je pense qu’elle pourrait ne pas s’appeler comme ça », déplore Sandrine, qui recherche l’identité de sa mère biologique depuis trente ans.

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Il existe plusieurs ressources et institutions à destination du grand public. « Les né·e·s sous X peuvent consulter leur dossier de naissance et d’adoption auprès du conseil départemental de leur lieu de naissance, au service de l’aide sociale à l’enfance. Ensuite le conseil départemental va proposer à la personne née sous X de l’aide pour les recherches, puis le CNAOP, et enfin, certains font un test ADN pour préciser leurs recherches », énumère Fabrice Brault. Si ces services prévalent pour les personnes nées sous X, un autre outil puissant reste à disposition de celui ou celle qui recherche : la parole. Parfois s’armer de courage pour interroger un ou plusieurs membres de sa famille. « Si on n’a pas les mêmes expériences de vie, on a toutes et tous les mêmes expériences du silence, de ce que ça fait de se taire », explique Morgane Ortin. Les conséquences du secret « Le plus dur, ça n’a pas été les conversations, poursuit Morgane Ortin au cours de sa conférence. Ce qui a été le plus dur, c’est les quelques semaines qui ont suivi, où tu sens que tu viens de créer un séisme dans ta famille et que là tu te dis : “Est-ce que j’ai vraiment bien fait ?”, “Est-ce que c’était pas égoïste ?”, “Est-ce que j’ai révélé des choses trop douloureuses ?” » Tatiana a aussi souffert du secret pendant des années. Âgée aujourd’hui de 38 ans, elle est née et a grandi au Portugal jusqu’à ses trois ans. À l’âge de neuf ans, elle perd sa maman, mais on ne lui dit pas tout de suite de quoi sa mère meurt. À douze ans, lorsque son père lui annonce qu’il est atteint du SIDA et que ses jours sont comptés, elle craint d’être, elle aussi, contaminée par le virus. « Ma grand-mère me dit brutalement : “Ne t’inquiète pas, tu n’es pas malade, de toute façon ton père, ce n’est pas ton père.” Et là, mon monde s’est effondré. Parce que, même si au fond de moi je sentais qu’il y avait quelque chose, je ne m’attendais pas du tout à ça. » Et les secrets continuent d’entourer Tatiana toute sa vie : « Pendant des années on m’a caché tellement de choses.


la bonne enquête Ma mère était malade depuis 1986, on ne me l’a jamais dit. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne me donnait pas à manger, pourquoi elle restait parfois trois jours au lit, pourquoi elle ne s’occupait pas de nous. Quand je suis devenue maman, j’ai voulu me renseigner sur plein de choses, et notamment les maladies. J’ai eu accès à un dossier de l’hôpital, j’ai su que ma mère était morte du SIDA. Elle était séropositive, mais la maladie n’était pas déclarée. On m’avait dit qu’elle était morte d’une méningite foudroyante. Le docteur n’a pas voulu que j’aie accès directement au dossier médical, parce qu’il estimait que ça allait peutêtre être trop dur, mais il m’a expliqué que ma maman avait décidé d’arrêter les traitements et avait décidé de mourir. Des secrets de famille, j’en ai eu plein. Je pense qu’on sent au fond de nous qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Mais quand ça te tombe dessus, ton monde s’écroule. » Depuis, elle a choisi de "tout dire" à ses enfants pour les protéger du secret. Car pour elle, le fait d’avoir été mise à l’écart a aujourd’hui des conséquences : « Je ne sais pas où mettre des barrières. Mais ça a laissé des séquelles dans ma vie d’adulte, parce que je n’ai pas de filtre. Je n’ai aucun souci à raconter ma vie, mon passé. J’ai eu une enfance compliquée, dans la drogue, j’ai vu des morts, j’ai vu mes parents se droguer, mais ça, j’ai découvert que ça n’était pas normal seulement en entrant dans la police. Ça m'a servi de leçon pour mes enfants, mais est-ce que je fais bien de tout leur dire ? Je ne sais pas. » Tatiana nous explique avoir coupé les ponts avec sa famille par la suite, après la découverte d’autres secrets douloureux. Quand le secret n’en est plus un, il n’est pas pour autant exempté de tout poids. « Ne pas reconstruire d’un côté pour détruire de l’autre, c’est ma philosophie, explique de son côté Fabrice Brault. Quand on est pas accompagné, on ne sait pas ce que l’on fait. Je préconise que les gens qui font des tests ADN par exemple soient accompagné·e·s par des associations, car souvent la prise de contact est très brutale. »

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Car ce qui entoure le secret est éminemment politique : la honte, le plus souvent, mais aussi la peur de l’oppression et du regard des autres. « Tant qu’il y aura des traumatismes, il y aura des secrets, parce que plus la douleur attachée à une situation est grande et plus il est difficile de trouver un interlocuteur qui accepte de l’écouter, et plus le risque est grand qu’elle provoque un clivage durable de la personnalité », résume Serge Tisseron.


Internet et les réseaux sociaux ont permis à beaucoup d’enquêtrices et d’enquêteurs amateurs de retrouver les traces de leurs (plus ou moins) proches. Et l’ADN permettra, selon Fabrice Brault, « de retrouver tout le monde », lorsque la pratique sera autorisée en France. « Ça fait seulement 6 ans que je travaille sur l’analyse d’ADN. On a travaillé sur 600 analyses et on a abouti dans 480 dossiers grâce à ça. Avant, c’était seulement 30 à 40% de réussite », se réjouit le détective. • M.M

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Pour aller plus loin : Le Secret, le bruit du silence, Morgane Ortin, ed. Albin Michel


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Bélier C'est le mois de toutes les folies : vous allez rencontrer tellement de belles personnes que vous n'aurez même plus de place dans votre répertoire de contacts. Les rencontres coquines s'enfileront comme des perles… mais attention quand même au surmenage, vous pourriez au fond du trou

Taureau Ça donne quoi pour vous la nouvelle année ? 2022 vous souritelle ? Est-ce que vos engagements et vos résolutions se portent bien ? Sans déconner, dites-moi, j’aimerais bien savoir si l’horoscope, c’est vraiment un truc qui marche.

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Vous êtes beau, tout le monde vous aime et j’aimerais avoir un truc moins sympa à vous dire mais je n’en trouve pas. Ah si, arrêtez de vous regarder dans le miroir et regardez un peu mieux les gens qui vous entourent… et déclarezleur votre amour, bordel. Et arrêtez d’être aussi parfaits svp.

Cancer Le fait de vivre à Paris met beaucoup de pression d’un point de vue culturel : toujours une expo à voir, un petit film d’auteur indépendant, un concert de jazz incontournable… Mais n’ayez pas peur, revendiquez votre amour des films de Jean-Paul Rouve et restez cette personne entière et touchante.

Lion Si l’intelligence n’est pas votre force – malgré ce que vous essayez de faire croire (personne n’est dupe) votre charme et votre persévérance vous mèneront au bout de vos rêves. Embrassez votre véritable but : trouver l’amour et croquer la vie à pleine dent. Un changement au boulot risque de tout chambouler pour le mieux. Faites confiance à vos supérieurs et faites attention aux réapparitions néfastes du passé.

Vierge La planète va mal, la vie est de plus en plus chère, le covid est toujours là et Manchester United peine à gagner malgré l’arrivée de Cristiano Ronaldo. Où est votre place dans ce microcosme d’anxiété ? Toujours en terrasse visiblement. Vous êtes à la vie ce que la Bretagne est à Paris : un grand bol d’air frais.


Février 2022 Balance Lorsque vous regardez fébrilement votre téléphone, dans l’attente d’un message providentiel, il est possible que votre interlocuteur soit déconnecté ou ait déconnecté, vous m’aurez compris. Vous devriez faire de même de temps en temps, ça fait du bien dans ce monde moderne cerné par les écrans !

Scorpion Vous démarrez l'année tambour battant, vos petits soucis de santé vont s'arranger progressivement… et vous allez retrouver toute la flamboyance qui vous caractérise. N'abusez pas trop des bonbons – à part les nôtres, qui eux ne font pas mal aux dents et nourrissent votre imaginaire. Je crois en vous, et en vos capacités à vous régénérer comme jamais.

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Verseau

Sagittaire Très bien, c’est l’hiver, mais il s’agirait de grandir un peu, de sortir de cet état léthargique et d’enfin accepter de sortir un peu plus ! Parce que franchement, l’excuse du « je reste chez moi, il fait trop froid » ça va 5 minutes. Je sais, je sais, je suis dur avec vous, mais c’est pour votre bien.

Capricorne Vous attaquez 2022 à toute allure ! Pas le temps d’hésiter, on fonce tête la première ! C’est vraiment une belle initiative, c’est juste dommage que comme tout le monde vous n’ayez pas encore pris l’habitude, et continuez d’écrire 2021 sur n’importe quel papier important. Pensez à respirer un bon coup, et patience, car de bonnes nouvelles financières sont à prévoir !

Vous glissez sur les problèmes comme un kayak sur l’eau, vous grimpez dans l’estime de votre supérieur tel le saumon qui remonte la cascade, il pleut sur vous une multitude de bonnes nouvelles et votre hydratation n’a d’égale que votre humeur positive. À bientôt pour d’autres jeux de mots mouillés.

Poissons Si Mercure en rétrograde a pu chambouler une partie de votre vie à la mi-janvier, vous retrouvez peu à peu une certaine sérénité et confiance en vous en février. À vous les rencontres, les soirées jusqu’à l’aube, les aventures d’un soir ou à plusieurs… ce mois-ci, votre libido est décuplée. Grande affinité avec les Vierges… peut-être la femme ou l’homme de votre vie ?


Petites annonces Je sais pas qui a écrit l'horoscope ce mois-ci, mais je tiens à rassurer ma communauté : c'était pas moi. J'étais au cinéma. Bill

Welcome on board Christine Que le Bonbon soit avec toi

- Cacahuètes - Sacs poubelle - Sucre - Lait - Café - PQ Flute c'est pas ce que je voulais dire.

Jeune homme de 28 ans cherche un moyen de bloquer quelqu'un dans la vraie vie (j'ai déjà cherché sur Google). Non sérieux s'abstenir.

Une question ? La communauté étudiante No Problemo te répond sur sa page Instagram ! @noproblemoapp

Kova ton expo était tip top !

Le Bonbon FC est deuxième, keep going pour aller chercher le titre

Merci pour tout DUDU, tu vas nous manquer et tu resteras pour toujours dans la famille du Bonbon Latoucheespacedemon clavierestpétée,maisje tenaisquandmêmeàvous direquejevousaime.

Vous méritez de tout faire, tout être et tout avoir, en adaptant votre état d’esprit à la direction qui vous tient vraiment à cœur. Faites-le pour vous !

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Fier de toi ma princesse adorée ! Tu tiens le bon bout pour de belles vacances !

Poupou + Doudou = Bisous

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