Le Réveil des Combattants 2022 by Le réveil des combattants

OPTIMISATION FISCALE : GENERAL ELECTRIC ASSIGNÉ EN JUSTICE PAR SES SALARIÉS

DOSSIER : ALGÉRIE 1830-1962 DE LA COLONISATION À L’INDÉPENDANCE

AFRIQUE DU SUD DESMOND TUTU VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL A REJOINT MANDELA

Février 2022 - N° 878 - 5 e

« L’intelligence défend la paix.

L’intelligence a horreur de la guerre. » Paul Vaillant-Couturier (1892-1937) Fondateur de l’ARAC

Ensemble, défendons les valeurs de la République

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

ARAC

ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L'AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME ET LA PAIX

19 mars 2022 Un moment unique de commémoration historique C’était le 19 mars 1962. Il y aura 60 ans, le 19 mars 2022, que les représentants du gouvernement français et ceux du gouvernement provisoire de la République algérienne signaient l’accord d’Evian de cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, mettant fin à 132 années de colonialisme, d’occupation, de répression, de tortures, de massacres, de souffrances. Cette date, reconnue officiellement depuis 2012 comme « journée nationale du souvenir et du recueillement à la Mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc » constitue chaque année le moment unique de commémoration historique permettant à l’ensemble des Françaises et Français de toutes origines, adultes comme jeunes, de faire connaissance avec les circonstances dans lesquelles l’Algérie accède à l’indépendance. Aucune autre date ne peut être prise comme telle. L’ARAC tient à rappeler que le peuple français ratifia par référendum le 8 avril 1962 à 91 % des voix les accords d’Evian et le cessez-le-feu, tandis que le contingent contribuait à mettre en échec la tentative de putsch fomentée par 4 généraux félons Salan, Jouhaud, Challe, Zeller. A la mémoire historique doit s’ajouter aujourd’hui le combat nécessaire contre ceux qui par leurs tentatives d’effacement de l’Histoire entretiennent les séquelles qui empoisonnent encore notre présent : racisme, haine, violence, xénophobie, réhabilitation des criminels de l’ex-OAS, etc. Il faut aussi souligner les actions déterminantes menées en France le 17 octobre 1961 avec les travailleurs algériens dont des centaines furent massacrés sur ordre du Préfet Papon et le 8 février 1962 avec le sacrifice de 9 hommes et femmes manifestant pour la négociation et la paix. La condamnation du préfet Papon a été exigée par des millions de citoyennes et citoyens manifestant pendant son procès, Préfet Papon qui servit l’occupant allemand en contribuant à la déportation de centaines d’enfants juifs. L’amitié doit maintenant se développer entre la France et l’Algérie en s’appuyant sur la vérité historique. L’ARAC estime que 60 ans après la fin de la guerre, chaque peuple doit assumer son passé, un traité de paix et d’amitié doit venir régulariser les rapports de coopération entre nos deux pays. Cet acte servirait de socle à une nouvelle politique de solidarité et de développement entre la France et l’Algérie ainsi qu’avec les peuples du Maghreb et de toute la Méditerranée. Villejuif, le 18 janvier 2022

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ÉDITO LE RÉVEIL

LA PAIX, POUR L’AVENIR DE L’HUMANITÉ

SOMMAIRE Actualités 19 mars 2022 : Un moment unique de commémoration historique �� 2 Présidence française de l’UE : au service des grandes entreprises �� 4 Mckinsey sous le feu des questions De la commission d’enquête du sénat �� 4-5 La fortune des milliardaires a plus augmenté depuis le début de la pandémie qu’en une décennie �� 6 SMIC bas, dividendes en hausse : “À part ça, tout va bien, et Macron est fier de son bilan” �� 7 International Green pass nucléaire : en mai, la Bombe sort pour l’Italie �� 8 USA : Biden en difficultés �� 9 Se retirer de l’OTAN ? �� 9-10 Brésil : La crevette antifasciste �� 11 Accord stratégique entre la Chine et l'Iran �� 11 Afrique du Sud : Desmond Tutu a rejoint Mandela �� 12 Vos droits Compte rendu du groupe de travail n° 3 relatif aux droits des ressortissants du CPMIVG du 19 novembre 2021 �� 22 Mémoire Des enfants du Gard aux racines Cévénoles Bâtisseurs de la 3e république �� 32

P. 13.. D O S S I E R

ALGÉRIE 1830-1962 De la colonisation à l’indépendance

Dans ce numéro, 1 supplément (8 pages Assemblée Générale Créteil).

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier. Mensuel de l’Association républicaine des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. Commission paritaire n° 0723-A06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 reveil-des-combattants@wanadoo.fr

• Tirage : 60 000 exemplaires • Directeur-gérant : Raphaël Vahé • Directeur : Patrick Staat • Rédactrice en chef adjointe : Brigitte Canévêt • Comité de Rédaction : Hervé Corzani, JeanPierre Delahaye, Laurence Gorain • Régie Publicitaire : HSP - Tél. 01 55 69 31 00 contact@hsp-publicité.fr • Administratrice : Annick Chevalier • Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24, rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

ous présentons tous nos vœux de paix et de bonheur à chacun d’entre vous, à vos familles, à vos amis. Avec la pandémie du covid-19 et le chaos qu’elle a provoqué, les dirigeants occidentaux, comme au début du 20e siècle, ne voient pas d’autre issue que la guerre pour préserver puissance, profits. Ils ont besoin de redécouper le monde, besoin de s’accaparer de nouvelles richesses. Il a fallu la tragédie de la 2e guerre mondiale pour qu’avec la Charte des Nations Unies apparaisse un véritable droit international. Son préambule fondant ce droit international sur le droit des peuples à disposer d’euxmêmes pour leur développement, et leur obligation de respect mutuel par l’interdiction du recours à la force ou à la menace de la force dans les relations internationales. Aujourd’hui l’escalade du conflit à l’Est de l’Europe, avec le renforcement de la présence militaire américaine et de l’OTAN aux frontières russes est un appel à la guerre. Dans le contexte d’une planète en ébullition, où les intérêts des peuples rentrent en contradiction avec les intérêts économiques des puissances capitalistes, il faut regarder ce qui se passe, voir les responsabilités, réfléchir et agir. A l’ARAC, nous n’avons, depuis 1917, cessé de dénoncer les causes des guerres. C’est pour cela que nous lions l’histoire, la mémoire aux enjeux économiques et politiques qui conduisent à des tensions et déclarations extrêmes. « Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale mais je sais qu’il n’y aura plus beaucoup de monde pour voir la quatrième » Albert Einstein. Il nous faut donc nous attaquer aux faiseurs de guerre qui sont les mêmes que ceux qui, chaque jour, s’enrichissent. Être lucides devant le raz de marée médiatique qui couvre la planète, apportant souvent mensonges et désinformations pour justifier des conflits. Déterminés pour empêcher une nouvelle guerre mondiale, engagés pour faire jouer à la Charte des Nations Unies écrite en 1945 tout son rôle dans les rapports entre les Nations. La France doit sortir de l’OTAN – structure illégale au regard du droit international – et agir pour sa dissolution. Il faut refuser que les Etats-Unis installent dans les pays d’Europe ses nouvelles armes nucléaires. Il faut ratifier le traité du 7 juillet 2017 visant à interdire l’utilisation et la prolifération des armes nucléaires. Il faut que la France retrouve sa souveraineté pour pouvoir, conformément à ses valeurs républicaines, jouer un rôle dans le respect de la souveraineté des peuples et la construction de la paix. C’est une tâche indispensable pour préserver la vie et les générations futures. Patrick STAAT LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

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Présidence française de l’UE : au service des grandes entreprises plutôt que des citoyens leurs grands discours sur la démocratie européenne, la souveraineté et le climat, Emmanuel Macron et le gouvernement français se sont alignés, en pratique, sur les demandes et les intérêts des grandes entreprises. E. Marron devant le parlement européen le 19 janvier 2022.

La présidence française du Conseil de l’UE, qui a commencé le 1er janvier 2022 pour une période de 6 mois, a été préparée en collaboration étroite avec les industriels et leurs lobbys. Derrière

Sur les 40 rendez-vous de lobbying rendus publics depuis le 1er juillet, 31 ont eu lieu avec des entreprises ou des lobbys industriels, et seulement 2 avec la société civile. « Sous prétexte de promouvoir la « souveraineté économique » de l’Europe, Emmanuel Macron et son gou-

vernement poussent surtout pour un soutien politique et financier de plus en plus massif aux grandes entreprises et à leurs technologies problématiques, explique O. Petitjean de l’Observatoire des multinationales. Notre rapport donne un aperçu du travail d’influence et de lobbying qui s’est exercé depuis des mois pour s’assurer que les priorités de la présidence française du Conseil de l’UE resteraient alignées sur les intérêts des grandes entreprises. » le rapport : https://multinationales.org/

Mckinsey sous le feu des questions De la commission d’enquête du sénat Deux directeurs associés du cabinet de conseil, à qui le gouvernement a fait appel pour la logistique de la campagne de vaccination contre le covid-19, ont été auditionnés au Sénat. Les Sénateurs les ont interrogés sur la nature des missions conduites, gratuites ou facturées plusieurs centaines de milliers d’euros, ou encore sur de potentiels liens avec la campagne présidentielle de 2017. « Pouvez-vous nous dire pourquoi vous êtes surnommé la Firme ? ». L’ultime question posée lors d’une audition au sénat le 18 janvier, par la sénatrice communiste Eliane Assassi, n’était peut-être pas anticipée par les 2 directeurs associés de McKinsey France. Durant plus d’une heure et demie, des questions-réponses ont opposé les parlementaires aux deux représentants de McKinsey. Il y a un an, le grand public découvrait le nom de cette société à laquelle l’Etat 4-

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a choisi d’avoir recours. Le gouvernement avait fait appel à McKinsey pour l’épauler dans l’organisation logistique de la campagne vaccinale contre le covid-19. L’appel à des consultants privés dans la sphère publique s’est accélérée ces dernières années, et la commission sénatoriale aimerait y voir clair sur l’étendue du phénomène, et sur les causes de ce recours croissant, qui pose des enjeux déontologiques. L’audition, sous serment, n’a pas commencé sous les meilleurs auspices. Le président de la commission doit rappeler à l’ordre l’entreprise, qui a retourné un questionnaire incomplet, alors que les sénateurs exigeaient un historique sur 10 ans. Karim Tadjeddine, l’un des deux directeurs associés, détaille les missions de ses consultants et dresse la liste de celles qui n’en sont pas. Pas de « délégations durables de missions », pas de

K. Tadjeddine au sénat lors de l’audition.

participation à la rédaction de projets de loi ou textes réglementaires, pas de conseil juridique, pas de lobbying ou d’audit externe. Le sénateur Arnaud Bazin demande des éclaircissements sur des missions opérées par McKinsey à partir de janvier 2021, comme la mise en place d’une « tour de contrôle stratégique » à Santé Publique France, pour un montant de 605 000 euros. Thomas London, responsable pôle santé publique

ACTUALITÉS LE RÉVEIL à McKinsey France, évoque le besoin d’appuyer des « travaux de coordination extraordinairement intenses », dans un contexte de ressources humaines tendues chez l’agence Santé Publique France. Le sénateur s’interroge alors que le rôle exact de « l’agent de liaison » de McKinsey, mis à disposition du Ministère de la Santé comme de Santé Publique France, pour une facturation de 170 000 euros. « Vous ne pensez pas qu’il y a eu sein de notre administration des fonctionnaires qui pourraient assurer cette mission ? » renchérit la rapporteure Eliane Assassi. A deux reprises, Eliane Assassi exhume deux missions, en dehors du champ de la santé, en prenant soin à chaque fois d’insister sur le montant. « Vous avez obtenu un contrat d’un montant de 496 800 euros pour, je cite, évaluer les évolutions du métier d’enseignant. Vous pouvez nous dire à quoi a abouti cette mission ? ». K. Tadjeddine indique que McKinsey

a répondu au Ministère de l’Education, dans le cadre d’un contrat-cadre de la Direction Interministérielle de la Transformation Publique. Il s’agissait d’accompagner cette dernière dans l’organisation d’un séminaire programmé pour février 2021, et de réaliser des études comparatives sur les systèmes éducatifs en Europe. La rapporteure aborde une prestation d’appui à la préparation d’une potentielle réforme des retraites en 2019 auprès de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse. Montant : 920,00 euros. « Quel était le rôle de McKinsey ? » demande-t-elle, alors que la réforme a fait les frais de la crise sanitaire. La question des conflits d’intérêts et des questions relatives à la déontologie forme aussi la trame importante de l’audition. La question de la frontière avec le monde politique et notamment l’actuelle majorité est aussi évoquée.

« Nous ne servons pas des personnalités ou des partis politiques, c’est interdit dans nos statuts » tranche K. Tadjeddine. La sénatrice Nathalie Goulet mentionne les articles de presse selon lesquels une vingtaine de salariés de McKinsey auraient participé à la campagne d’Emmanuel Macron de 2017. A titre personnel, K. Tadjeddine confie qu’en dehors de l’entreprise, il s’est engagé sur le terrain associatif, mais pas seulement. « J’ai pu avoir aussi des activités à titre strictement personnel de nature politique ». Eliane Assassi lui demandera en fin d’audition s’il a bien utilisé son adresse e-mail professionnelle pour communiquer avec l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron durant la campagne de 2017, comme l’ont révélé les MacronLeaks. « C’était une erreur d’usage professionnel. C’était une erreur d’utiliser le mail qui a donné lieu à une suite interne ». Source : Publissénat.fr – extraits – 19/01/22 – G. Jacquot

Optimisation fiscale : General Electric assigné en justice par ses salariés Les représentants de salariés de l’entité turbines à gaz de General Electric à Belfort attaquent en justice le géant américain pour "fraude au droit à la participation des salariés". Le Comité social et économique (CSE) estime à environ un milliard d’euros le montant des profits localisés dans les paradis fiscaux au détriment de l’entité de Belfort ces dernières années. Les salariés de General Electric ont-ils été floués par la stratégie fiscale de leur entreprise ? C’est la question que se posent le syndicat Sud Industrie et le Comité social et économique (CSE) de l’entité turbines à gaz de General Electric à Belfort (sous le nom GE EPF). Pour trouver des éléments de réponse, les représentants des salariés ont as-

signé en justice GE pour "fraude au droit à la participation des salariés". Au cœur de l’investigation, les salariés souhaitent lever le voile sur les pratiques supposées d’optimisation fiscale du géant américain. Ils estiment que l’entité de Belfort a minoré son résultat fiscal par le biais de transfert de richesses vers des filiales en Suisse ou vers l’Etat américain du Delaware, où la fiscalité est plus avantageuse. Ils réclament ainsi un rattrapage de participation sur la période 2015-2020.

Un milliard d’euros d’activité dans les paradis fiscaux ? Cette plainte, déposée le 30 décembre 2021, fait suite à la réception d’un rapport diffusé le 5 novembre dernier et rédigé à la suite du droit d’alerte

économique qu’a fait valoir le comité. Le CSE estime à environ un milliard d’euros le montant des profits localisés dans les paradis fiscaux au détriment de GE EPF ces dernières années. Résultat de ces pratiques, selon les organisations : l’entreprise n’a pas versé de participation aux salariés ces dernières années. Selon Philippe Petitcolin, secrétaire du CSE et membre de la CFE-CGC, les employés touchaient avant 2015 (et le rachat d’Alstom par GE) une participation annuelle correspondant à environ deux mois de salaire. Depuis ils ne touchent plus rien. « Ce que fabrique Belfort ne bénéficie pas » aux salariés de l’entreprise, dénonce l’avocat des salariés, Me Zerah. « Nous partons du principe que la parLE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS ticipation permet aux salariés de bénéficier des fruits de l’expansion de l’entreprise », note Me Zerah. Or « le fruit de l’activité économique de Belfort est dispatché vers d’autres filiales ».

Des soupçons depuis plusieurs années General Electric répond de son côté que « les transactions inter-sociétés de GE sont conformes à toutes les règles et réglementations internationales et nationales en vigueur ». « Elles sont bien documentées et régulièrement auditées par divers organismes, y compris les commissaires aux comptes et les autorités fiscales, en France et dans le monde entier », ajoute l’entreprise. D’ici trois mois, General Electric va présenter ses réponses à l’assignation, détaille Me Zerah. Les plaignants

Manifestation de soutien aux salariés de GE.

pourront également y répondre. L’avocat envisage la tenue d’un procès dans cette affaire « d’ici 12 à 18 mois ». En 2019, le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, et actuel candidat à l’élection présidentielle française, avait saisi le parquet national financier à l’encontre du géant américain General Electric, accusé d’optimisation et fraude fis-

cales, alors qu’il projetait à l’époque la suppression de mille emplois à Belfort. Fin mai 2019, General Electric avait annoncé un plan social portant sur la suppression de 1 050 emplois dont 800 dans la branche turbines à gaz et 250 au sein des “services supports”, sur des sites du Territoire de Belfort. Source : Latribune.fr (avec AFP) – 11/01/22

La fortune des milliardaires a plus augmenté depuis le début de la pandémie qu’en une décennie L'ONG Oxfam a publié son rapport sur les inégalités mondiales. Il en ressort que la fortune des milliardaires a davantage augmenté en 19 mois de pandémie qu’au cours de la dernière décennie. À titre d'exemple, en France, les cinq premières fortunes ont doublé leur richesse. Oxfam annonce que la fortune des milliardaires dans le monde a davantage augmenté en 19 mois de pandémie qu’au cours de la dernière décennie. L'ONG affirme également que la planète, depuis le début de la crise Covid, « compte un nouveau milliardaire toutes les 26 heures, alors que 160 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté. » 6-

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Autre conclusion, « 252 hommes se partagent aujourd’hui plus de richesses que le milliard de filles et de femmes vivant en Afrique, en Amérique latine et aux Caraïbes réunies ».

Evolution de la fortune des 5 premières fortunes de France entre 2020 et octobre 2021

En France, les milliardaires se sont également largement enrichis et de manière “historique”. D'après Oxfam, « de mars 2020 à octobre 2021, les richesses des grandes fortunes françaises ont bondi de 86 %, soit un gain de 236 milliards d’euros. À titre de comparaison, elles avaient augmenté de 231 milliards d’euros en 10 ans, entre 2009 et 2019. »

doublé leur richesse depuis le début de la pandémie : elles ont gagné 173 milliards d’euros. C’est près de ce que l’Etat a dépensé pour faire face au Covid-19 en un an. » Oxfam annonce que ces cinq milliardaires possèdent désormais autant que les 40 % les plus pauvres en France. Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH, a vu par exemple sa fortune passer de 67 milliards d'euros en mars 2020 à 163 milliards, en octobre dernier.

Si on se concentre sur les cinq premières fortunes du pays, « elles ont

Selon Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam France, « la pandémie a été

ACTUALITÉS LE RÉVEIL une aubaine. S’ils se sont enrichis, ce n’est pas grâce à la main invisible du marché, ni par les choix stratégiques brillants mais principalement en raison de l’argent public versé sans condition par les gouvernements et les banques centrales dont ils ont pu profiter grâce à une montée en flèche des cours des actions. » Quentin Parinello ajoute que « cette concentration extrême des richesses est le résultat de choix politiques. Avec les 236 milliards supplémentaires engrangés en 19 mois par les milliardaires, on pourrait quadrupler le budget de l’hôpital public ou dis-

tribuer un chèque de 3 500 euros à chaque Français ». Aujourd'hui, « sept millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire pour vivre, soit 10 % de la population française, et quatre millions de personnes supplémentaires sont en situation de vulnérabilité à cause de la crise. » Son porte-parole, Quentin Parrinello, pointe du doigt la politique du gouvernement. « Les choix politiques d’Emmanuel Macron depuis cinq ans ont provoqué une sécession des plus riches et accablé les plus fragiles avec

la baisse des APL, la réforme de l’assurance chômage, les coupes dans les budgets de l’hôpital public, dans l’éducation… » Évoquant les analyses indépendantes menées par l’Institut des politiques publiques (IPP), Oxfam explique dans son rapport que le quinquennat a été « un accélérateur des inégalités ». « Les 1 % les plus riches ont vu leur niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de leur pouvoir d’achat. » Source : France inter – extraits – L. Chemla -17/01/22

SMIC bas, dividendes en hausse :

"À part ça, tout va bien, et Macron est fier de son bilan" En 2022, les smicards continueront donc à vivre avec 1 269 € net par mois. Dans le même temps, la France continue à se désindustrialiser, le déficit du commerce extérieur se creuse, et les cadors du CAC 40 engrangent des profits qui font frémir d’envie leurs concurrents. L’année 2021 s’est terminée avec l’engagement claironné d’une hausse des salaires. L’année 2022 commence par le même engagement verbal, ce qui ne mange pas de galette. Dans la vraie vie, la seule chose qui augmente, ce sont les prix des dépenses obligées, à commencer par celles de l’énergie, qui ne seront pas équilibrées par les quelques primes versées aux plus pauvres. Pour la masse des salariés, le virus de la maigreur reste la menace numéro un, comme en témoigne la majoration rachitique du smic au 1er janvier : + 0,9 %. À ce stade, on est plus près de l’aumône que du « coup de pouce ». Les smicards continueront donc à vivre avec 1 269 € net par mois, sans parler de ceux qui n’atteignent même pas ce niveau à cause des accords de branche dérogatoires ou du travail partiel. Les « experts » qui réfléchissent au niveau

du smic trouvent ça très bien, ce qui prouve qu’ils ont la chance de toucher légèrement plus à la fin du mois. Tant mieux pour eux. À en croire ces grands esprits pétris de certitudes et de louables vertus, toute majoration du salaire minimum aurait des effets en chaîne qui conduiraient au chaos social et au tsunami insurrectionnel. On en frissonne d’avance.

actionnaires, permettant à la France d’être le leader européen pour le versement de dividendes. Les multinationales, qui regorgent de liquidités, poussent même la plaisanterie jusqu’à racheter leurs propres actions afin de faire monter artificiellement leur cours de Bourse pour le grand bonheur des rentiers, ces assistés des temps modernes.

MACRON FIER DE SON BILAN Il est dommage que ces mêmes personnages ne s’émeuvent guère quand la Bourse célèbre son boom de l’année écoulée avec flonflons, trompettes et champagne. Côté pile, la France continue à se désindustrialiser, le déficit du commerce extérieur se creuse, les investissements se traînent et les emplois qualifiés font défaut. Côté face, les cadors du CAC 40 engrangent des profits qui font frémir d’envie leurs concurrents. Ils en profitent pour verser à leurs dirigeants des revenus qui leur permettent d’avoir bien plus que l’équivalent du smic comme argent de poche, sans que nul vienne leur faire la morale sur la gestion de leur budget personnel.

À part ça, tout va bien. Le président Macron est fier de son bilan de futur candidat. Il a fait tout ce qu’il pouvait pour permettre aux plus riches de surfer sur la crise sans avoir à craindre pour leur avenir. Il leur a accordé des avantages fiscaux mijotés aux petits oignons, expliquant au bon peuple qu’il en profiterait un jour ou l’autre. Ce jour n’est jamais venu, mais ce n’est pas grave dès lors que l’on poursuit sur la même voie, avec les mêmes règles, et donc de préférence avec le même président, celui qui a érigé en dogme que « les devoirs valent avant les droits ». Disons que certains ont des droits alors que d’autres n’ont que des devoirs, principe qui est à la République ce que le smic est à la justice.

Plus grave : ils arrosent largement leurs

Source : Marianne – J.Dion – 08/01/22 LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Green pass nucléaire : en mai, la Bombe sort pour l’Italie Les États-Unis commenceront en mai la production à la chaîne de leurs nouvelles bombes atomiques B61-12. Ils prévoient de les disperser dans leurs bases européennes. Dans quatre mois, en mai, la production à grande échelle de la nouvelle bombe nucléaire B61-12 commence aux USA : l’annonce est faite par l’Administration pour la sécurité nucléaire nationale, NNSA, faisant partie du Département US de l’Énergie (U.S Department of Energy’s National Nuclear Administration). Au fur et à mesure qu’elles sortiront de fabrique, les nouvelles bombes nucléaires seront remises à l’US Air Force, qui les installera dans ses bases en Italie et dans d’autres pays européens à la place des B61. La B61-12 est une nouvelle arme nucléaire polyvalente qui remplace trois des variantes de l’actuelle B61 (3, 4 et 7). Elle a une tête nucléaire avec quatre options de puissance, à sélectionner en fonction de l’objectif à détruire. Elle n’est pas larguée à la verticale comme la B61, mais à distance de l’objectif sur lequel elle se dirige guidée par un système satellite. Elle peut pénétrer dans le sous-sol, explosant en profondeur pour détruire les bunkers des centres de commandement afin de « décapiter » le pays ennemi lors

Source Le Point

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d’une première frappe (first strike) nucléaire. Pour cette attaque l’US Air Force dispose aussi de la quatrième variante de la B61, la B61-11 pénétrante, modernisée en 2001. La B6112, confirme la NNSA, peut être lancée soit par le bombardier furtif B-2A et par le futur B-21, soit par des chasseurs à double capacité conventionnelle et nucléaire. Parmi eux il y a les F-16C/D états-uniens basés à Aviano et les Tornado italiens PA-200 basés à Ghedi. Plus adaptés encore à l’attaque nucléaire sont les F-35A, déjà opérationnels aussi dans l’armée de l’Air italienne. La NNSA communique que « toute la production nécessaire de B61-12 » sera achevée au cours de l’année fiscale 2026. Le programme prévoit la construction de 500 bombes, avec un coût d’environ 10 milliards de dollars (chacune se trouvant ainsi coûter le double de ce qu’elle coûterait si elle était construite entièrement en or). Leur nombre effectif reste cependant secret, comme reste en grande partie secret leur déploiement géographique. Cela constitue le facteur déterminant de la capacité offensive des bombes nucléaires B61-12. Si elles étaient toutes déployées en territoire étatsunien, prêtes à être transportées avec les bombardiers stratégiques, cela ne constituerait pas une modification substantielle des dispositifs stratégiques actuels. Les B61-12 seront par contre déployées dans d’autres pays au bord surtout de la Russie, prêtes à être transportées et lancées par les F-35 et d’autres chasseurs. Les bases d’Aviano et Ghedi ont été restructurées pour accueillir les chasseurs F-35 armés des nouvelles bombes nucléaires. À Ghedi 30 chasseurs italiens F-35A peuvent être déployés, prêts à l’attaque sous commandement US avec 60 bombes

nucléaires B61-12. Il n’est pas exclu qu’elles soient déployées aussi dans d’autres bases sur le territoire italien. Il n’est pas exclu que, en plus d’être déployées en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, elles soient aussi déployées en Pologne, dont les forces aériennes participent depuis des années aux manœuvres Otan de guerre nucléaire, et dans d’autres pays de l’Est. Les chasseurs Otan déployés dans les républiques baltes, au bord de la Russie, peuvent être eux aussi armés des B61-12. Il n’est pas exclu que les nouvelles bombes nucléaires puissent être déployées aussi en Asie et Moyen-Orient contre Chine et Iran. Bien qu’elles soient classées comme « armes nucléaires non-stratégiques », les B61-12, rapprochées des objectifs, ont des capacités offensives analogues à celles des armes stratégiques (comme les têtes nucléaires des missiles balistiques intercontinentaux). Elles sont ainsi des armes déstabilisantes, qui provoqueront une réaction en chaîne accélérant la course aux armements nucléaires. Les 5 puissances nucléaires membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies - États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni - affirment, dans une déclaration conjointe (3 janvier), qu’« une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée » et : « Nous demeurons déterminés [… à] poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire ». Que les USA s’engagent alors à ne pas déployer dans d’autres pays, et mieux encore à ne pas produire, les nouvelles bombes nucléaires B61-12. Source : Il Manifesto – Manlio Dinucci – 11/01/22

INTERNATIONAL LE RÉVEIL

USA

Biden en difficultés

La commémoration de l'assaut du Capitole, le 6 janvier, par des partisans déchaînés de l'ancien président républicain Donald Trump, a été l’occasion de plusieurs « mises au point » et commentaires politiques. Selon les observateurs politiques, le Joe Biden habituellement débonnaire et terre-à-terre a laissé la place à un chef d’Etat grave, sombre même. Exit les blagues et expressions familières, place à un vocabulaire solennel. « Je n'ai pas cherché ce combat contre la violence politique et les tentations autoritaires, mais je ne me défilerai pas », a dit Joe Biden. Pour la première fois depuis l'investiture, il s'en est pris frontalement à Donald Trump, sans le nommer, mais en accusant « l'ancien président perdant » de « mettre le couteau sous la gorge de la démocratie » avec ses déclarations, infondées, sur un « trucage » de la dernière élection. En réalité le locataire de la Maison-Blanche a besoin de relancer son mandat. Après un début plutôt harmonieux, marqué par un léger redémarrage économique et une accalmie de la pandémie de Covid-19, Joe Biden est embourbé. Le retrait chaotique d'Afghanistan a laissé

des traces, les Américains sont démoralisés par une poussée d'inflation et par la déferlante du variant Omicron. La cote de confiance de Joe Biden oscille autour d'un maigre 43 %, un handicap de taille quand on doit composer, comme lui, avec un camp démocrate divisé et avec une majorité parlementaire très mince. La division et les manœuvres fleurissent dans son propre camp. Il a dû renoncer à un immense projet de réformes sociales à cause d'un seul sénateur démocrate récalcitrant. Alors Joe Biden, qui affronte à l'automne des élections législatives de mi-mandat, traditionnellement périlleuses pour la majorité en place, a décidé de changer de cap. Il lui faut absolument préserver voire élargir sa majorité. Depuis quelque temps déjà, la Maison Blanche assure que l'urgence, ce n'est plus l'économie, mais de protéger les « voting rights ». Il s'agit de sanc-

Jo Biden.

tuariser par deux lois fédérales l'un des grands acquis du mouvement des droits civiques : l'accès des minorités et notamment des Afro-américains, au vote, accès aujourd'hui menacé par des réformes de certains Etats conservateurs. Joe Biden a fait « une grande promesse », juge David Schultz. Les démocrates « ont une très petite fenêtre de tir » pour passer ces textes, avant peut-être, dans quelques mois, de perdre le contrôle du Congrès. « S'il échoue, ce sera un coup majeur porté à sa présidence », estime le politologue. L’heure des grandes manœuvres politiciennes est arrivée ! JPD

Se retirer de l’OTAN ?

Tribune libre/septembre 2021 – « Extraits » Yves Bonnet (Préfet honoraire, ancien directeur de la DST, ancien député, conseiller régional de Normandie, membre du Conseil stratégique du CF2R) « Ne pas se tromper de siècle, ni d’adversaire » : cette simple remarque de bon sens devrait figurer au fronton du Quai d’Orsay, dont les hôtes successifs manifestent une touchante propension à chausser les pantoufles de leurs devanciers. J’en ai connu personnellement plusieurs, dont certains du plus près et je dois en revenir à cette évidence que jamais nos Talleyrand n’ont été aussi grands que lorsqu’ils ont obéi

au Prince, roi, empereur ou président. On se gaussait de Maurice Couve de Murville mais alors la France était respectée, et sa parole écoutée… parce qu’à la vérité c’était celle du général De Gaulle. Le vieux monarque – premier président de la Ve République – faisait notre politique extérieure, à Phom Penh, à Bonn, à Moscou et à Dakar.

Car nous avions une politique extérieure. Maurice Couve de Murville ajoutait la finesse, l’humour, la retenue et la France retrouvait son public et sa place à la table des plus grands. Nous pouvions quitter l’OTAN, montrer aux Américains que nous ne sommes pas leurs obligés ni leurs faire-valoir, que nous ne sommes pas des valets même impertinents, mais des alliés qui savaient construire tout seuls leurs LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL sous-marins nucléaires, capables d’expédier où nous le décidons nos missiles nucléaires. La force de dissuasion française, complétement et jusqu’au dernier boulon, française, ne devait qu’à nos marins, nos ingénieurs et nos ouvriers et rien, rien, aux Américains qui avaient oublié le parti pris par Frédéric Joliot-Curie dans la mise au point de la première bombe atomique. Charles De Gaulle s’était rudement affronté à Roosevelt qui le détestait. Et pour cause. Revenu au pouvoir, il se montrait beau joueur et ami fidèle mais laissait à d’autres – qui l’ont suivi – les oripeaux de laquais qu’ils ont enfilé sans vergogne. Charles de Gaulle s’était retiré du commandement intégré de l’OTAN, une alliance défensive ouvertement anticommuniste. Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy y sont revenus, tête basse, alors que le supposé danger soviétique avait disparu. Nous

voici de nouveau sous commandement américain. Entre-temps, l’OTAN est sortie délibérément de sa sphère revendiquée de compétence en intervenant de plus en plus loin de l’Atlantique Nord pour la seule préservation des intérêts américains. Qu’avons-nous à faire de l’ex-Yougoslavie et surtout de la Serbie qui ne menace personne, pourquoi avoir créé de toutes les pièces des deux états musulmans au cœur de l’Europe, pourquoi voler au secours de l’Ukraine, alliée de l’Allemagne nazie avec une vingtaine de divisions SS, pourquoi intervenir en Afghanistan, j’en passe et des meilleures. Sérieusement, qui peut croire à la fable d’une Russie menaçante ? Au passage, qui a donné au Pakistan les moyens de devenir à son tour puissance nucléaire ? J’ai, en son temps, proposé à François

Mitterrand de faire procéder à l’expulsion de 47 diplomates soviétiques et je ne me suis jamais caché de mes sentiments pro-européens. Je n’en suis que plus à l’aise pour dénoncer la dérive de l’OTAN, de défensive est devenue agressive, et de protectrice, insidieusement envahissante. La seule réponse à donner aux EtatsUnis et à leur président au sujet de leur coup félon quant au marché des sous-marins australiens, c’est de nous retirer de l’OTAN, sans oublier de dénoncer l’admission de l’Australie dans EDAN – le club des Etats de l’arme nucléaire, sans l’accord des autres membres du « club ». Que dirions-nous si la Russie procédait de même avec l’Italie ou l’Algérie ? L’engagement dans l’Europe n’exclut nullement que nous restions maîtres de notre capacité militaire.

Tombola de Noël au profit du Réveil des Combattants Malgré la pandémie, nombreux sont les lecteurs du Réveil à avoir répondu à notre appel avec la tombola de Noël du Réveil. Depuis sa création en 1931, le Réveil des Combattants tient la route et mène les actions de l’ARAC grâce à cet engagement, grâce au soutien financier des lecteurs et des adhérents de l’ARAC. Plus que jamais, nous avons besoin d’un journal qui permette à chacun de se forger une opinion, de comprendre les enjeux du moment et d’agir. C’est l’objectif fixé à l’ARAC par ses créateurs dès 1917, défendre les valeurs républicaines, œuvrer pour la paix, combattre le fascisme, défendre les droits et les acquis des luttes. Assurer la continuité de notre histoire pour permettre aux générations de demain de vivre mieux dans un monde, plus égalitaire, avec plus de justice, de fraternité, de liberté, dans un monde en paix, dans une France souveraine. Cette année encore, nous tirerons début février le gagnant de la voiture de la tombola de Noël et nous publierons son nom dans le numéro de mars. Nous vous invitons sans tarder à envoyer, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, au journal – 2 place du Méridien – 94800 Villejuif, vos talons et votre chèque. En vous remerciant encore de votre attachement et de votre engagement en vous souhaitant la meilleure année possible avec à la clef bonheur et paix. La rédaction du Journal

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INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Brésil

La crevette antifasciste Jair Bolsonaro a été hospitalisé, début janvier, après avoir avalé une crevette « sans être mâchée ». Depuis ce jour, le crustacé est devenu pour de nombreux brésiliens un symbole de résistance antifasciste Depuis qu'ils savent que c'est une crevette avalée qui est à l'origine du dernier séjour du président brésilien à l'hôpital, des Brésiliens opposés à Jair Bolsonaro s'amusent à ériger le crustacé comme nouveau symbole de la gauche. Deux jours après sa sortie de l’hôpital, des images de crevettes accompagnées de slogans antifascistes se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Et pour cause, le crustacé semble être en passe de devenir le symbole de la fronde anti-Bolsonaro dans le pays de-

puis que le chirurgien du président a expliqué au journal O Globo la raison de ses derniers problèmes intestinaux. « Depuis, la crevette a été érigée en héros national et symbole de l'antifascisme, et fleurit un nombre infini de blagues, de logos et divers visuels détournés » a expliqué Barbara Serrano, maître de conférences, associée à l’Université Paris-Saclay, sur Twitter. Des symboles antifascistes et communistes ont ainsi été détournés avec une crevette, à l'image du journal parodique Sensacionalista qui a repris une célèbre affiche datée des années 1970 en remplaçant le slogan « Soit un marginal, sois un héros », par « Sois une crevette, soit un héros », a décrit Barbara Serrano.

Certains Brésiliens parlent même du 5 janvier comme du « Jour national de la Crevette antifasciste ». A neuf mois de la prochaine élection présidentielle, les sondages donnent l'adversaire principal de Jair Bolsonaro, l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, vainqueur. Alors que le nom du candidat de gauche signifie « poulpe » en portugais, Sensacionalista s'est encore amusé du nouveau symbole de la fronde anti-Bolsonaro. « Si une crevette a causé l'hospitalisation de Bolsonaro, imagine un poulpe », a-t-il écrit. JPD

Accord stratégique entre la Chine et l'Iran Pékin et Téhéran ont annoncé le début de la mise en application d'un accord stratégique de 25 ans, signé en 2021, renforçant la coopération économique et politique entre les deux pays. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, ont annoncé le début de sa mise en œuvre lors d'une réunion à Wuxi, dans l'est de la Chine, vendredi. Peu de détails sur cet accord secret ont été publiés, mais selon RFI, il comprend la coopération dans de nombreux domaines, notamment pour l'approvisionnement régulier de pétrole iranien à la Chine ou encore des investissements colossaux de Pékin dans les secteurs pétrolier, gazier ou pétrochimique de l'Iran. La Chine qui dénonce régulièrement les sanctions américaines, est déjà le premier partenaire économique et commercial de l'Iran et le premier

client du pétrole iranien. Le chef de la diplomatie chinoise a assuré que Pékin continuerait à « s'opposer aux sanctions unilatérales illégales contre l'Iran ». Aucun chiffre officiel n'a été fourni sur le montant des exportations pétrolières de l'Iran vers la Chine, mais il y a quelques jours, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a affirmé que les ventes de pétrole de l'Iran avaient augmenté de 40 % ces derniers mois. La mise en application de cet accord de coopération intervient aussi en pleine négociation entre Téhéran et les grandes puissances pour faire revivre l'accord nucléaire de 2015. Un accord conclu entre l'Iran, les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, prévoyant un allègement des sanctions en échange de la limitation du programme nucléaire iranien. Rappelons que Trump a déchiré l'accord en 2018, réimposant des sanctions dures et poussant Téhé-

ran à revenir sur ses engagements...et dans les bras des Chinois. Si les dirigeants iraniens se tournent résolument vers la Chine, ils regardent aussi vers la Russie. En effet, le président Iranien Raïssi doit se rendre d'ici quelques jours à Moscou pour signer un accord de coopération sur 20 ans avec le président Poutine, notamment pour l'achat de matériel militaire, y compris des avions de combat. JPD

Accord de coopération signé en 2021. LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022 - 11

LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Afrique du Sud

Desmond Tutu a rejoint Mandela

Desmond Tutu est mort. Celui qui fut une véritable icône de la lutte contre l’apartheid et Prix Nobel de la paix en 1984, s’est éteint à l’âge de 90 ans, dimanche 26 décembre. C’est le président d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, qui a confirmé la triste nouvelle par voie de communiqué. Le président a exprimé au nom de tous les Sud-Africains, sa profonde tristesse à la suite du décès de cette figure essentielle de l’Histoire sud-africaine. « Le décès de l’archevêque émérite, Desmond Tutu, est un nouveau chapitre de deuil dans l’adieu de notre nation à une génération de Sud-Africains exceptionnels qui nous ont légué une Afrique du Sud libérée », a ajouté le président. « Un homme d’une intelligence extraordinaire, intègre et invincible contre les forces de l’apartheid, il était aussi tendre et vulnérable dans sa compassion pour ceux qui avaient souffert de l’oppression, de l’injustice et de la violence sous l’apartheid, et pour les opprimés et pour les oppresseurs du monde entier », a ajouté Cyril Ramaphosa. The Arch, comme il était surnommé par les Sud-Africains, était affaibli depuis plusieurs mois. S’ils ont inspiré les foules, les engagements de Desmond Tutu ont aussi beaucoup irrité. Son Église anglicane, par exemple, quand il défendait les droits des homosexuels (« Je ne pourrais pas vénérer un Dieu homophobe ») ou, plus récemment, le droit de mourir dignement. La Chine aussi, chaque fois qu’il prenait parti pour le dalaï-lama. Ou encore les gouvernements sud-africains successifs, dont il a dénoncé les turpitudes. Même son ami Nelson Mandela n’a pas échappé à ses foudres. À son arrivée au pouvoir en 1994, Tutu a reproché à son Congrès national africain (ANC) une mentalité de « profiteur ». Ses convictions étaient fermes, mais Desmond Tutu les a toujours défendues avec une joyeuse exubérance. Volontiers blagueur, y compris à ses dépens, il n’hésitait pas à agrémenter ses harangues de quelques pas de danse et d’un 12 - LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

Desmond Tutu et Nelson Mandela.

rire proche du gloussement devenu sa marque de fabrique. Desmond Tutu a acquis sa notoriété aux pires heures du régime raciste de l’apartheid. Alors prêtre, il organise des marches pacifiques contre la ségrégation et plaide pour des sanctions internationales contre le régime blanc de Pretoria. Seule sa robe lui épargnera la prison. Son combat non violent est couronné du Prix Nobel de la paix en 1984. À l’avènement de la démocratie dix ans plus tard, celui qui a donné à l’Afrique du Sud le surnom de « nation arc-enciel » préside la Commission vérité et réconciliation (Truth and Reconciliation Commission, TRC) qui, espère-t-il, doit permettre au pays de tourner la page de la haine raciale. Fidèle à ses engagements, le « curé » du Cap devient alors le pourfendeur de certaines dérives du gouvernement de l’ANC, à commencer par les errements de l’ancien président Thabo Mbeki dans la lutte contre le sida. En 2013, il promet même de ne plus jamais voter pour le parti qui a triomphé de l’apartheid. « Je n’ai pas combattu pour chasser des gens qui se prenaient pour des dieux de pacotille et les remplacer par d’autres qui pensent en être aussi », déplore Tutu. Inlassable militant de l’unité raciale, il

ne craint pas en 2011 de proposer une taxe sur la richesse des seuls Blancs pour corriger les inégalités. À l’étranger, on le voit aussi sur tous les théâtres de conflits, RD Congo, Soudan, Kenya ou Palestine. Il appelle à juger les dirigeants occidentaux pour la guerre en Irak. Desmond Tutu est né le 7 octobre 1931 dans l’anonymat de Klerksdorp, petite cité minière au sud-ouest de Johannesburg. Enfant, il souffre de poliomyélite. Marqué par cette expérience, il veut devenir médecin mais y renonce faute de moyens. Il sera enseignant, avant de démissionner pour protester contre l’éducation de moindre qualité réservée aux Noirs et d’entrer au séminaire. Ordonné prêtre à 30 ans, il étudie et enseigne au Royaume-Uni et au Lesotho, puis s’établit à Johannesburg en 1975. Avant d’être nommé archevêque du Cap et chef de la communauté anglicane de son pays. Il était marié depuis 1955 à Leah, dont il a eu quatre enfants. À la mort de Nelson Mandela, en 2013, Desmond Tutu avait réveillé une cérémonie officielle sous le choc en faisant hurler un puissant « oui » à la foule après lui avoir lancé : « Nous promettons à Dieu que nous allons suivre l’exemple de Nelson Mandela ! ». JP Delahaye

LE CAHIER MÉMOIRE N° 878 FÉVRIER 2022

ALGÉRIE 1830-1962

De la colonisation à l’indépendance

Alain Ruscio historien.

Le 19 mars 1962, l’Algérie et la France connaissaient leur première journée de paix depuis… 132 ans ! Cette affirmation peut surprendre. Et, bien sûr, il n’est pas question d’affirmer ici que l’Algérie a été, en permanence et dans chacun de ses douars, à feu et à sang. Il y eut des moments d’affrontement : la phase que bien des historiens appellent la première guerre d’Algérie, entre la conquête de 1830 et la reddition dans l’honneur de l’émir Abd el Kader (1847), le soulèvement massif de Mokrani en 1871, les affrontements du Constantinois en 1945, enfin la seconde guerre d’Algérie, la plus connue, de 1954 à 1962… Il faut bien être conscient de la violence de ces guerres. Les partisans du colonialisme évoquent, aujourd’hui

encore, celle des colonisés. Mais ils oublient deux choses. D’abord, que ces actions furent une réponse à la violence fondamentale que représenta la conquête, puis l’établissement de la soi-disant Paix française. Ensuite, la supériorité technique des Français fut toujours et partout écrasante, que ce soit grâce aux fusils Chassepot au début de cette histoire ou au napalm durant les années de la guerre de 19541962. Mais, même hors de ces moments de paroxysme, la paix n’a jamais existé dans les cœurs. Il faut dire que le racisme le plus dégradant a trop souvent été la principale « idéologie » de bien des Français d’Algérie. En témoignent mille faits, mille mots blessants (il n’est pas utile ici de reproduire le vocabulaire raciste, mais chacun l’a hélas encore en tête). Trop souvent, le seul contact entre les membres des deux communautés furent ceux de supérieur à subordonné, quand ce ne fut pas de maître à domestique. Que savaient les Français d’Algérie des indigènes, comme ils disaient ? Neuf sur dix ne connaissaient pas la langue arabe, encore moins le kabyle. Au travail ? Si les deux communautés

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

se côtoyaient, certains donnaient les ordres, les autres les recevaient, apparemment soumis. Que pouvaient bien avoir à se dire, dans les champs, le colon et le fellah ? Que pouvaient bien se dire, dans les usines, le contremaître (99 fois sur 100, un Européen) et le manœuvre (toujours des indigènes) ? Ou, dans les bureaux, le cadre européen et l’employé aux écritures musulman ? Dans les quartiers ? Dans certains, les enfants pouvaient jouer ensemble, par exemple au football, jusqu’à un certain âge. À l’école, c’était plus rare, puisque tous les enfants européens étaient scolarisés, contre, en moyenne, un enfant musulman sur dix. Par la suite, insensiblement, les préjugés l’emportaient. Dès l’adolescence et, a fortiori, à l’âge

19 mars 1962 cessez-le-feu - Algérie.

LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022 - 13

LE RÉVEIL DOSSIER qui venaient acheter des produits et vêtements modernes. Mais la plupart venaient pour y travailler : les femmes de ménage ou les ouvriers, déjà cités, se rendant à leur travail, quelques employés des cafés et restaurants, les inévitables cireurs de souliers, au labeur dès 5 ans… adulte, une cloison étanche séparait les deux communautés. À la maison ? Les familles ne se fréquentaient guère : trop de différence de niveaux de vie (les plus pauvres des Européens – n’évoquons pas les gros colons – avaient tout de même l’eau, l’électricité, un minimum de confort… ce que ne pouvaient espérer l’immense majorité des indigènes), trop de différences de coutumes, de mœurs, de religions. Il était par exemple rarissime qu’un enfant d’une communauté épouse un enfant de l’autre. Quels indigènes pénétraient dans les maisons européennes ? Les femmes de ménage (uniformément appelées Fatmas, ce qui était une blessure supplémentaire), parfois des ouvriers d’entretien, plombiers ou peintres. C’était à peu près tout. Quels Européens allaient chez les musulmans ? Pratiquement aucun. Car, déjà, la plupart ces musulmans vivaient dans des maisons très pauvres, certains dans de véritables gourbis, selon un mot très usité à l’époque, d’autres même dans des bidonvilles. Il aurait fallu ensuite, pour le faire, un sacré sens de l’anticonformisme, il aurait fallu braver les regards et les on-dit des autres Européens. Dans la rue ? Là encore, les deux communautés se côtoyaient, sans se parler. Il y avait des quartiers européens et des quartiers musulmans. Les Européens n’allaient pratiquement jamais dans les quartiers musulmans. Un Algérois pouvait passer sa vie dans la capitale sans jamais avoir mis les pieds à la Casbah, par exemple. A contrario, il y avait quelques indigènes pour fréquenter les quartiers européens. Quelques promeneurs. Quelques Arabes évolués (vilain mot de l’époque coloniale !) 14 - LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

Il pouvait bien y avoir, parfois, des contacts. Beaucoup évoquent les traversées de villes en tramways. La cohabitation s’y faisait, cahin-caha, mais n’empêchait pas les heurts : telle femme voilée adulte, ou même âgée, interpellée par un jeune Européen la sommant de céder sa place assise, tel autre Européen faisant à voix haute des remarques désobligeantes sur les odeurs… Le grand écrivain Kateb Yacine raconte une expérience vécue : « Dans un tramway, en 1950, l’Européenne de Bab-el-Oued, avec son lourd couffin. A ses mains, à ses rides, à la façon dont elle tient son bébé, à son effarement encore souriant, on voit que cette jeune femme a déjà eu plusieurs enfants, qu’elle travaille dur, mais n’ignore pas la joie. On lui accorde immédiatement un préjugé de sympathie. Quant à son voisin, c’est l’Arabo-Berbère passé par un heureux hasard sur le banc d’une école. Gravement moustachu, vêtu d’un bleu de chauffe, il dévore son journal. Et tous deux coexistent au soleil des grands jours, un soleil justicier. On dirait d’eux, à première vue, qu’ils sont l’incarnation d’une Algérie paisible et fraternelle, celle de l’avenir. Mais le bébé n’est pas content. Il crie, il se démène, et sa mère le gronde, toujours en souriant : - Tais-toi, ou bien l’Arabe va te manger. - Non, madame, les Arabes ne mangent pas de cochon. Il a suffi de quelques mots. Le vieux tramway de l’Algérie française roule vers la catastrophe »1. Il existe, fort heureusement, des exceptions. De tous temps, il y eut, en Algérie, des Européens respectueux, ouverts à la diversité humaine et cultu-

relle. Certains traduisirent cela par la littérature, d’autre part l’œuvre picturale, d’autre part l’activité professionnelle (bien des médecins de campagne, la majorité des instituteurs, véritables héros des temps modernes, mais disposant de si peu de moyens), d’autres enfin par la charité (quelques religieux et religieuses non liés au système) … Il faut faire ici une place à part aux Européens d’Algérie qui choisirent le combat politique. On pense à certains militants socialistes de l’entredeux-guerres, Jean Mélia ou Victor Spielmann. On pense également aux syndicats. La CGTU dans l’entre-deuxguerres, puis la CGT à partir de 1945, ont mené des combats courageux, internationalistes (par exemple le refus de chargement militaire à destination de l’Indochine), où se mêlaient militants musulmans et européens. Mais c’est surtout dans les rangs du Parti communiste algérien que se construisit une société plus fraternelle. Ces socialistes, ces syndicalistes, ces communistes n’ont pas été entendus. La société fraternelle qu’ils préconisaient n’a jamais vu le jour. À la place s’est imposée cette société à deux, ou même trois, vitesses. Augustin Berque, le père du grand orientaliste, disait, naguère que indigènes et les Européens n’étaient pas associés, mais juxtaposés2. Alain Ruscio Historien

1. « Un bébé provocateur ! », Afrique-Action, 13 février 1961, in Minuit passé de douze heures. Ecrits journalistiques, 1947-1989, Paris, Ed. du Seuil, 1999. 2. « Note de politique indigène », 1933 ; in Ecrits sur l’Algérie, Préface de Jacques Berque, Aix-en-Provence, Ed. Edisud, Coll. Archives maghrébines, 1986.

DOSSIER LE RÉVEIL

La conquête et ses suites : une première Guerre d’Algérie Le 14 juin 1830, l’armée française commence la conquête de l’Algérie, alors partie de l’Empire ottoman. Les fonctionnaires et les soldats de l’administration ottomane sont très vite évincés, la plupart d’ailleurs exilés.

On peut employer l’expression première Guerre d’Algérie. Comme celle de 1954-1962, elle opposa une armée régulière, disciplinée, à des cavaliers hardis, courageux, mais bien moins pourvus en armes et munitions.

Mais les conquérant ont oublié qu’il y avait, sur cette terre, un peuple, attaché à son pays. Un homme, Abd-elKader, va lever l’étendard de la révolte et symboliser très vite la résistance.

Surtout, pour la population civile algérienne, ce fut un cataclysme. Un nom a (tristement) traversé les années : le maréchal Bugeaud. Un de ses biographes écrivit : « Nous n'avions pas

en face de nous une véritable armée, mais la population elle-même ». Selon ce principe, Bugeaud généralisa la méthode des razzias, des incendies de récoltes et de villages, les exécutions sommaires. Lorsqu’Abd el Kader finit par déposer les armes, de l’ordre du quart de la population algérienne avait disparu, victime des opérations militaires, mais aussi des famines, des épidémies…

Colonisation et accaparement des terres

L’Algérie, trois départements français ?

En histoire, le mot Colonisation a deux sens : la conquête d’un pays auparavant indépendant et l’accaparement des terres. En fait, il s’est agi d’un seul phénomène : pour prendre – en fait, voler – la terre aux « indigènes », il fallait d’abord les soumettre par la force. Dès les premières années, la France officielle se livra à une intense campagne afin d’inciter les pauvres, les démunis, de se jeter sur cette Algérie, présentée comme riche en terres sans propriétaires. Aussi les premiers colons furent-ils de pauvres hères, souvent privés d’instruments, parfois de bétail. Puis, progressivement, génération après génération, certains établirent des fortunes. À l’apogée du système, les terres les plus grasses, en particulier celles des vignobles, étaient entre les mains de ces colons immensément riches, qui firent la pluie et le beau temps dans la politique de l’Algérie française. Le pire, dans ces situations, était que le plus souvent les anciens petits propriétaires, ces paysans algériens dépossédés, devinrent ouvriers agricoles sur ces mêmes terres. Plus tard, juste retour des choses, leurs descendants fournirent les premiers cadres au FLN lors de la guerre d’indépendance.

De 1848 à la fin de la guerre d’Algérie, les hommes politiques, les journalistes et les principaux intellectuels inventèrent cette fiction : l’Algérie était constituée de départements français. Ainsi, à Alger, à Oran, à Constantine, il n’y aurait eu que des citoyens, égaux en droits, comme ceux de Lille ou de Saint-Étienne ? Mensonge éhonté, colporté par les manuels scolaires et la « grande presse ». En fait, 90 % des habitants de l’Algérie, ceux que l’on appelait avec mépris les « indigènes », étaient privés des droits élémentaires de l’homme : ils étaient soumis au « Code de l’Indigénat », en proie à tout moment à la (mauvaise) volonté des colons, des policiers et des administrateurs, pourchassés, emprisonnés, sans jugement, pour la moindre infraction, réelle ou imaginaire. Quant à la citoyenneté, elle était totalement inconnue : seuls les Européens et quelques « indigènes » loyaux, considérés par les maîtres comme « évolués », pouvaient voter. Les droits de l’homme et du citoyen, en situation coloniale, n’étaient pas des articles d’exportation…

Les 3 provinces d'Algérie (Oran en vert Alger en rose - Constantine en orange).

LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022 - 15

LE RÉVEIL DOSSIER

Les Expositions coloniales Le Parti colonial, qui imposa ses vues durant des décennies, voulut faire partager ses conceptions à la masse des Français. De la fin du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale, il y eut dans la France entière toute une série d’Expositions coloniales. Pour « faire vrai », on reconstitua des décors des quatre coins de l’Empire. Mais on recruta également des « indigènes », à qui on demanda de reproduire, de façon artificielle, leurs travaux quotidiens. Situation ô combien vexante pour les « exposés », alternance de paternalisme et de rigolade méprisante pour les « Français moyens »… La plus grande Exposition de ce type fut celle du bois de Vincennes, en 1931. Huit millions de Français, soit un sur cinq, participa à cette manifestation d’autosatisfaction. Les protestations furent rares : le PCF, la CGTU (syndicat révolutionnaire) et les surréalistes organisèrent une contre exposition anti-impérialiste, ces derniers distribuant par ailleurs un tract incendiaire « Ne visitez pas l’Exposition coloniale ».

Henri Barbusse, Paul Vaillant-Couturier et le colonialisme L’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) est née de la révolte de toute une génération contre la guerre atroce qu’elle subit de plein fouet. Mais, pour ses fondaRomain Rolland - P. Vaillant teurs, ses militants, la lutte Couturier - H. Barbusse engagés contre la guerre devait s’élarcontre la guerre du Rif. gir aux combats pour les libertés, où que ce soit dans le monde. Et donc pour les droits élémentaires des peuples soumis au joug du colonialisme. Deux grands noms ont marqué d’une empreinte indélébile ces engagements : Henri Barbusse (1873-1935) et Paul Vaillant-Couturier (1892-1937). Moins de dix ans après la fin de la Première Guerre mondiale, la France et l’Espagne, alliée pour l’occasion, menèrent une répression impitoyable contre les Rifains (Marocains du nord du pays) révoltés. Barbusse, le premier, appela à lutter contre cette nouvelle guerre. Par la suite, il fit entendre sa voix contre toutes les exactions coloniales (congrès anti-impérialiste de Bruxelles, 1927).. Celui que ses amis appelaient affectueusement Vaillant fut également au premier rang des dénonciateurs du colonialisme. Il donna de sa personne lors d’un voyage de propagande en Algérie, participa à des manifestations à Alger, en ramena des articles dénonciateurs (1922).

La protestation des Algériens avant la guerre d’indépendance La domination coloniale s’est, partout et toujours, heurtée à la résistance des peuples. C’est particulièrement vrai en Algérie. On sait que l’émir Abd el Kader leva très tôt l’étendard de la résistance face à l’armée française durant une quinzaine d’années. Les révoltes ne cessèrent jamais, petites, locales, ou grandes, comme celle de la Kabylie en 1871. Les prisonniers furent déportés en Nouvelle-Calédonie-Kanaky, comme leurs frères de misère, les Communards. En France, c’est au sein d’une immigration implantée dès avant la Première Guerre mondiale que naquit la revendication de l’indépendance. Le plus prestigieux et le plus écouté leader fut Messali Hadj, infatigable militant, orateur charismatique. Il fut parmi les fondateurs de l’Étoile Nord-Africaine, puis du Parti du peuple algérien (PPA), souvent (mais hélas pas toujours) liés au mouvement démocratique français. Trente années durant, que ce soit en Algérie même ou en France, ces organisations menèrent le combat émancipateur. Malheureusement, des déchirements internes écartèrent au dernier moment Messali Hadj. Mais lui et ses organisations avaient préparé le terrain de la guerre d’indépendance, qui commença en 1954.

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Groupe des 6 fondateurs du FLN en octobre 1953 . Debout en partant de gauche R. Bitat, M. Ben Boulaid, D. Mourad, M. Boudiaf. Assis K. Belkacem, et L. Ben M’hidi.

DOSSIER LE RÉVEIL

La guerre d’Algérie (1954-1962) La guerre d’Algérie – que les patriotes algériens nomment plus justement guerre d’indépendance – n’a pas été un coup de tonnerre dans un ciel auparavant serein. Des signes avaient été lancés dès la fin de la Seconde Guerre mondiale (révolte et massacres du Constantinois, printemps 1945). Tous les observateurs sérieux savaient que le bouillonnement nationaliste, un peu partout dans le monde (dont la victoire historique de Ho Chi Minh en Indochine) aurait des répercussions en Algérie. Le 1er novembre 1954, une organisa-

tion, le Front de libération nationale (FLN) lève l’étendard de la révolte. La réaction du gouvernement est alors immédiate : « L’Algérie, c’est la France… La seule négociation, c’est la guerre… ». Une répression de masse s’abat sur toute la population (les campagnes d’abord, puis les villes à partir de 1956). Progressivement, c’est tout l’appareil d’État qui est mobilisé. On fait appel à la police, certes, mais aussi, mais surtout, à l’armée. La torture, les exécutions sommaires deviennent monnaie courante. Le contingent est envoyé.

Mais rien n’y fait. Si une armée française surpuissante tente de contrôler le terrain, la population se range massivement derrière les insurgés. Le sentiment patriotique algérien emporte tout sur son passage. Après sept années d’aveuglement par les gouvernements des IVe et Ve Républiques, de Gaulle se rend à la raison : des négociations commencent, qui aboutiront aux accords d’Évian (18 mars 1962). Cent-trente-deux années de colonisation prennent fin. L’Algérie prend son rang parmi les nations indépendantes.

L’opinion en France (1954-1962) Au moment du début de l’insurrection, le 1er novembre 1954, les Français ont appris depuis des générations, sur les bancs de l’école, dans la grande presse « populaire » (France-Soir, Paris Match, etc.), ou auprès de presque tous les dirigeants politiques, que « l’Algérie, c’est la France ». Ce n’est d’ailleurs pas une guerre, mais une « manifestation de quelques fanatiques guidés par l’étranger » : durant toute la période, et bien au-delà, le vocabulaire officiel parlera d’ « événements ». Face à de déferlement, les Français qui défendent les

droits des Algériens ne sont pas nombreux, au début. Puis il va y avoir une lente prise de conscience. Le simple fait que l’insécurité continue de régner, puis gagne les villes (Alger, Oran) montre que la population algérienne fait confiance à ces « rebelles ». Les gouvernements ont beau envoyer les « troupes d’élite » (les fameux paras), leur donner carte blanche pour les pires exactions (la torture…), puis mobiliser de force le contingent, le peuple algérien dans son immense majorité veut l’indépendance.

La majorité du monde politique, syndical, associatif français défendra jusqu’à l’extrême limite le maintien de l’Algérie dans la sphère de domination française. Heureusement, des voix vont s’élever pour réclamer la paix en Algérie : dans le monde politique, le PCF et le jeune PSU ; dans le monde syndical, la CGT ; dans le monde associatif, l’ARAC peut être fière d’avoir dès le début lutté contre cette guerre. On peut également citer les initiatives courageuses des « porteurs de valises », l’engagement de grands intellectuels comme Jean-Paul Sartre, etc.

Soldats de métier et soldats du contingent en Algérie (1954-1962) Il faut bien distinguer deux catégories de militaires qui ont foulé le sol de l’Algérie : ceux dont c’était le métier – choisi – et les jeunes du contingent. La génération des officiers et sous-officiers qui, de novembre 1954 à 1962, venait tout juste de sortir d’un autre

conflit, mené contre les peuples d’Indochine, de 1945 à juillet 1954. La prise de conscience que le peuple algérien, lui aussi, aspirait à l’indépendance et à la liberté, a été rare chez ces soldats de métier. Ils avaient, d’autre part, une sorte de revanche à prendre, après le cinglant revers de Dien Bien Phu. C’est

dans cette frange de l’armée qu’on a eu le plus recours aux exactions : tortures, exécutions sommaires, etc. Il en alla tout autrement avec les jeunes du contingent. Au nom du trop célèbre « L’Algérie, c’est la France », ils furent envoyés en masse défendre ces « déparLE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022 - 17

LE RÉVEIL DOSSIER tements » contre des « rebelles ». Ceux qui étaient politisés comprirent immédiatement qu’on leur mentait. Ils furent à l’initiative d’actes de résistance, du plus simple (persuasion auprès de leurs

camarades) au plus avancé (refus de porter les armes). Mais la masse des appelés, dont certains n’avaient jamais quitté leur village ou leur région, prit de plein fouet cette guerre. Ils furent,

certes bien moins que les Algériens, également des victimes de la folle aventure colonialiste, souffrirent, peinèrent et, hélas, trop souvent, moururent en Algérie.

Octobre 1961… Charonne 1962… L’État français frappe, l’État français tue La guerre d’indépendance a eu des prolongements terribles et douloureux sur le sol français. D’abord par la situation qui fut faite aux centaines de milliers d’Algériens qui y vivaient alors. Considérés comme des « ennemis de l’intérieur », ils ont été les victimes d’un véritable racisme d’État, avec pratiques policières à la clé, contrôles au faciès, fouilles, descentes de nuit dans les « bidonvilles », parfois interrogatoires violents et tortures. La Fédération de France du FLN les organisa, prépara des ripostes. Des policiers ciblés furent tués. La manifestation pacifique des Algériens, le 17 octobre 1961, fut l’occasion d’un déchaînement

policier. Des milliers d’Algériens, ce jour-là et les jours suivants, furent assassinés, tués par balles ou jetés, assommés, dans la Seine. Si le peuple français, conditionné par le bourrage de crânes, ne manifesta pas en masse dès le début, il y eut de multiples initiatives, distributions de tracts, pétitions, premiers défilés pour la paix en Algérie. La plus importante manifestation, en réplique aux crimes de l’OAS, eut lieu le 8 février 1962, dans divers quartiers de Paris. Au métro Charonne, la police chargea des manifestants avec une haine sans pareil. Huit militants y laissèrent la vie, des dizaines furent gravement blessés.

Des enfants touchent une affiche pour la paix en Algérie tout un symbole.

Derrière ces deux crimes, une sinistre personnalité : le préfet Papon. Mais il ne faut pas oublier qu’il était au service – et sous les ordres – du gouvernement d’alors. Ce sont bel et bien deux crimes d’État qui ont ensanglanté le drapeau de la République.

Évian, 18 mars 1962 : enfin la paix

Algérie 8 avril 1962.

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Le 18 mars 1962, dans la ville d’Évian, lorsque les délégations du Gouvernement français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), signent un accord – le cessez-le-feu aura lieu le lendemain, 19 mars, à midi – ce ne sont pas seulement sept années d’une guerre meurtrière qui prennent fin, c’est la colonisation d’une terre qui dure depuis 132 années. Il y aura pourtant, entre cette date et la proclamation officielle de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet, une période trouble au cours de laquelle de nouvelles victimes, françaises et algériennes, tomberont.

Au final, ce long intermède colonial, puis cette guerre, auront fait des victimes à peu près partout – sauf les gros colons et les spéculateurs. Victimes, bien sûr en tout premier lieu et ô combien, les Algériens, et pas seulement les combattants. Mais aussi victimes les jeunes de France jetés dans ce conflit où ils perdirent leur temps, parfois leur vie, souvent leur âme. Victimes, les Européens d’Algérie, qui ne comprit pas à temps la nécessité de faire des concessions, de considérer les « musulmans » comme les premiers maîtres du pays.

Il aura fallu au peuple algérien des trésors de patience, puis une accumulation de sacrifices, ponctués par une guerre atroce, pour aboutir finalement à satisfaire cette aspiration : l’indépendance.

Du passé, les accords d’Évian ne firent pas table rase. Mais au moins les relations entre l’Algérie et la France pouvaient-elles repartir sur de bonnes bases, celles de l’égalité.

DOSSIER LE RÉVEIL

France et Algérie : 132 années de vie commune Chronologie

1830 : 14 juin. Débarquement des troupes françaises dans la rade de Sidi Ferruch. Alger est prise trois semaines plus tard. 1832 : L’émir Abd el Kader lève l’étendard de la révolte. Début de la « Première guerre d’Algérie ». 1847 : Reddition dans l’honneur d’Abd el Kader. 1848 : L’Algérie est proclamée officiellement « territoire français ». 1850-1871 : Insurrections dans les Aurès et en Kabylie, dont la grande révolte menée par les frères Mokrani 1914-1918 : Les Algériens massivement engagés dans la guerre mondiale. 1926 : Fondation à Paris de l’Étoile nord-africaine, première organisation à mettre le droit à l’indépendance de l’Algérie à son programme. Début de la militance nationaliste de Messali Hadj. 1936 : Échec du projet Blum-Viollette, manifestation de l’impuissance du réformisme colonial 1939-1945 : Les Algériens massive-

ment engagés dans la guerre mondiale. Mai 1945 : Répression de masse contre les populations du Constantinois (Sétif et environs). 1946 : Le mouvement national algérien se structure autour de l’Union démocratique du Manifeste algérien (Ferhat Abbas), le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (Messali Hadj) et le Parti communiste algérien. 1954 : 1er novembre. Un mouvement auparavant inconnu, le Front de libération nationale (FLN), déclenche l’insurrection. Début de la guerre d’indépendance. Réponse du gouvernement français : « La seule négociation, c’est la guerre ». 1955 : Proclamation de l’état d’urgence par le gouvernement Edgar Faure. Début de l’envoi massif du contingent. 1956 : Le gouvernement Guy Mollet obtient des pouvoirs spéciaux. Accentuation de la répression. Le contingent, dont les rappelés, massivement engagé. 1957 : Janvier-octobre : bataille d’Alger, appellation contestable, car en fait l’armée française traque la population civile et généralise l’usage de la torture. 1958 : 13 mai : l’armée prend le pouvoir de fait en Algérie. Un Comité de salut public illégal fait appel au général de Gaulle, qui est finalement investi, sous la menace, le 1er juin. Son programme comporte le maintien d’une Algérie française « modernisée » 1958 : Septembre : proclamation de la Ve République. 1959 : 16 septembre : De Gaulle reconnaît le droit à l’autodétermi-

L'indépendance un long combat.

nation des Algériens. Évolution décisive. 1961 : 8 janvier : large succès du « Oui » au référendum sur la politique d’autodétermination. 1961 : Février : fondation à Madrid d’Organisation armée secrète (OAS). Ce mouvement fasciste portera la terreur en Algérie, puis en France. 1961 : Avril : échec du « putsch des généraux », dernier baroud des partisans de l’Algérie française. 1961 : 1 7 octobre : manifestation de masse des Algériens de Paris, violente répression policière. Très nombreux morts. 1962 : 8 février : manifestation de masse des Parisiens pour la paix en Algérie. À Charonne, violente charge policière. Huit morts. 1962 : 18 mars : signature des accords d’Évian, cessez-le-feu dès le lendemain. 1962 : 5 juillet : proclamation de l’indépendance de l’Algérie.

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LE RÉVEIL DOSSIER

Après la signature du cessez-le-feu en Algérie Le Réveil des Combattants, avril 1962 - Extraits L’Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de guerre salue, avec d’autant plus de joie, la signature du « cessez-le-feu » en Algérie qu’elle n’a cessé de s’élever contre cette guerre cruelle et ruineuse, qu’elle n’a cessé de proclamer que le drame algérien ne serait pas résolu par la force des armes mais par la négociation avec ceux contre qui on se bat, sur la base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elle déclare à nouveau qu’il eut été possible d’éviter aux deux pays sept années de deuils, de souffrances et de sacrifices, si avait prévalu, comme la défense de certains intérêts réels des deux peuples. Les accords conclus à Evian sont le fruit de la lutte inlassable, opiniâtre des forces

de paix. Ils doivent conduire à une paix durable et ouvrir une ère de rapports nouveaux entre la France et l’Algérie indépendante, fondés sur le respect mutuel des deux peuples, sur la coopération fraternelle de nature à combler rapidement le fossé de sang et à renouer les liens d’amitié tant de fois scellés dans les combats menés en commun pour la cause de la liberté et du progrès. C’est dans cette perspective que l’ARAC estime indispensable de poursuivre la lutte pour l’application loyale des accords d’Evian et la mise hors d’état de nuire de l’OAS qui, malgré les déclarations officielles bénéficie toujours d’une complaisance intolérable, trouvant ainsi

un encouragement à son activité criminelle. Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour frapper à la tête et écraser ses commandos qui n’hésitent pas à tuer des soldats et officiers français dans le but avoué de faire échec au rétablissement de la paix et d’instaurer en France une dictature fasciste. L’ARAC, approuvant sans réserve les accords d’Evian appelle à répondre oui au référendum du 8 avril prochain et affirmé sa volonté de développer inlassablement son action pour établir une paix durable, barrer la route au fascisme et défendre les droits et aspiration des anciens combattants et victimes de guerre. Paris, le 26 mars 1962

Contre la torture L’ARAC – dès le début de la Guerre d’Algérie – dénonça l’emploi de la torture et son institutionnalisation à travers la baMaurice et Josette Audin. taille d’Alger. Avec son journal, elle se joindra à toutes les campagnes contre cette gangrène, notamment lors de la parution du livre « La question » écrit par Henri Alleg (directeur du journal interdit « Alger Républicain ») arrêté et torturé par les parachutistes en printemps 1957. Ce livre – écrit clandestinement en prison – décrit les tortures endurées, la dernière rencontre avec le mathématicien Maurice Audin (assassiné après avoir été torturé et dont le corps n’a jamais été retrouvé). Mis en vente par les Editions de Minuit de Jérôme Lindon le 12 février 1958, il est saisi par le gouvernement. Immédiatement, « le Réveil » - dans son édition d’avril 1958 – réagit et proteste, consacrant une demi-page sous le titre. « Ils ne craignent rien tant que la vérité, cette vérité qui leur fait peur… L’ouvrage d’Henri Alleg « LA QUESTION » saisi par ordre du gouvernement. » Tout au long de la Guerre d’Algérie, l’ARAC mènera cette campagne et la poursuit encore aujourd’hui au côté de la 20 - LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

veuve du général Paris de Bollardière (qui démissionna plutôt que cautionner la torture) et des signataires de « L’Appel des douze » réclamant la reconnaissance du crime d’Etat que constitue la torture durant la Guerre d’Algérie. • En 1960, alors que des pourparlers sont engagés à Melun, Casimir Lucibello, secrétaire général de l’ARAC, écrit « que le succès des négociations dépend avant tout de l’action » des Français eux-mêmes, face aux complots réitérés des ultras d’Alger et de leurs complices en France. • Vérification en est faite avec le putsch du « quarteron de généraux en retraite ». Dans son numéro de mai 1961, le Réveil des Combattants exige « le châtiment exemplaire des coupables (et) la paix en Algérie ». Il appelle à « soutenir les soldats du contingent qui refuseront de se ranger aux côtés de la rébellion ». Un soutien lucide et clairvoyant qui s’exprime également envers les officiers et sous-officiers républicains de carrière ayant refusé de s’associer aux généraux factieux félons. • En mai, une délégation conduite par le président national, Félix Brun, se rendra à Evian, porteuse d’une résolution de l’ARAC remise à chaque délégation, française et algérienne, demandant la réalisa-

tion rapide d’un accord pour l’application du droit à l’autodétermination, de prendre des mesures pour qu’aussitôt intervienne le cessez-le-feu, pour jeter les bases des liens d’amitié. • Le 8 février 1962, c’est la tuerie du métro Charonne et l’ARAC rend hommage aux victimes de la répression policière et proteste contre l’indulgence dont bénéficient les assassins de l’OAS(1). • Enfin, le cessez-le-feu intervient et est salué « avec d’autant plus de joie qu’elle (l’ARAC) n’a cessé de s’élever contre cette guerre cruelle et ruineuse, qu’elle n’a cessé de proclamer que le drame algérien ne serait pas résolu par la force des armes mais par la négociation avec ceux contre qui on se bat sur la base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Le texte s’achève par cette déclaration : « L’ARAC approuvant sans réserve les accords d’Evian appelle à répondre OUI au référendum du 8 avril prochain et s’engage à défendre les droits et aspirations des anciens combattants et victimes de guerre. Claude Lecomte Les sourires du 19 mars 1962 1. Parmi les victimes, Edouard Lemarchand, ancien résistant, membre de la 9e section de l’ARAC de Paris.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

ARAC ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L'AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME ET LA PAIX

Madame et Messieurs les Présidents des groupes parlementaires A l’Assemblée Nationale et au Sénat

Objet : Proposition de loi relative à la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple de la guerre 1914 1918. Madame la Présidente, Monsieur le Président, Le Combat pour obtenir enfin la réhabilitation des 639 fusillés pour l’exemple de la grande guerre est mené par l’ARAC depuis plus d’un siècle. Déjà dans son livre « le Feu », Prix Goncourt en décembre 1916, l’écrivain soldat Henri Barbusse évoquait l’existence d’un cas de fusillé pour l’exemple dans le chapitre « Argoval ». Il est suivi par Roland Dorgelès dans son ouvrage « les croix de bois » parlant du même genre d’évènement. Henri Barbusse auréolé de la gloire qu’avait suscité son ouvrage est sollicité en 1917 par deux intellectuels Paul Vaillant-Couturier, Raymond Lefèbvre et un ouvrier Georges Bruyère, pour créer l’ARAC, il devient le premier président de l’association ARAC. Dès la fin du conflit en 1919, l’ARAC avec la Ligue des droits de l’Homme a défendu avec opiniâtreté cet objectif de réhabilitation. En 1922, l’ARAC a financé le 1er monument pacifiste dédié aux fusillés à Riom en région Rhône Alpes Auvergne, et tout au long du siècle de nombreux autres monuments ont été construits sur l’ensemble du territoire, portant la même exigence de réhabilitation et de paix. Aujourd’hui encore, elle participe en coopération avec d’autres associations à des multiples initiatives en faveur de la réhabilitation pleine et entière des fusillés, permettant la réparation d’un déni de justice, il est temps de permettre à l’ensemble des morts de la grande Guerre de réintégrer la mémoire nationale. Devant la non-réponse des autorités à l’initiative de nombreuses associations, d’élus, de particuliers avec la libre-pensée. Nous avons permis l’érection d’un monument dédié en mémoire des 639 soldats fusillés sur le front pour l’exemple de 1914 1918 à Chauny dans l’Aisne. L’ARAC a soutenu depuis des années, les initiatives prises par différents groupes l’Assemblée Nationale et au Sénat. Initiatives pour aboutir à une loi de réhabilitation des fusillés pour l’exemple. Pour l’instant, cette volonté et cet acte de justice sont restés lettre morte auprès des gouvernements concernés malgré des engagements qui avaient été pris. L’ARAC appelle les différents groupes du parlement à prendre leur responsabilité, demande au gouvernement de reconnaître enfin toute la légitimité de cette doléance. Dans l’attente d’une écoute de votre part, nous vous prions de croire, Madame la Président, Monsieur le Président, à notre haute considération. Villejuif, le 7 décembre 2021

LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022 - 21

LE RÉVEIL VOS DROITS

Compte rendu du groupe de travail n° 3 relatif aux droits des ressortissants du CPMIVG du 19 novembre 2021 Ordre du jour : I – Parcours du blessé a) La maison numérique du blessé et des familles Elle vise à simplifier l’accès aux trois principaux droits à réparation : - Pension militaire d’invalidité - Indemnisation complémentaire dite « BRUGNOT » - Allocations ou secours des fonds de prévoyance militaire et de l’aéronautique de l’EPFD. La dématérialisation des demandes d’allocations ou de secours des fonds de prévoyance qui peuvent être désormais effectuées depuis le site « démarches simplifiées » est effective depuis le début de l’année 2021. b) Améliorer l’accessibilité aux droits à PMI Le portail P.M.I. est hébergé sur le réseau intranet du ministère des Armées (intradef) et accessible aux militaires actifs reconnus par ce réseau. Afin d’offrir à l’ensemble du monde combattant une offre de service accessible en ligne, utiliser les espaces ATLAS du SCA et dans les services départementaux de l’ONAC. c) Actualités sur la diversification des offres de soins : ATHOS (EMA) Ce dispositif « ATHOS » doit contribuer au rétablissement et favoriser une meilleure réhabilitation psychosociale des militaires blessés. Il s’agit d’une offre complémentaire pour permettre aux militaires blessés psychiques de se relever dans un environnement non médicalisé combinant accompagnement psychosocial, projet de vie et reprise d’activité. Deux maisons expérimentales sont ouvertes depuis janvier 2021 près de Bordeaux et à Toulon. L’ouverture d’une 3e maison est envisagée pour le 1er trimestre 2022 en région AUVERGNERHONE-ALPES. 22 - LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

Le blessé doit être volontaire pour intégrer et accepter un séjour dans ces maisons. A la date du 15 novembre 2021, 97 blessés psychiques sont devenus membres des maisons ATHOS. II – La modernisation du guide barème a) Regroupement de l’ensemble des guides barèmes applicables au titre des PMI (1887, 1915 et 1919) b) Prise en compte de pathologies nouvelles non inscrites (hématologie, VIH, hépatites B, etc.) c) Evolution des descriptions des infirmités pour tenir compte de l’évolution des pratiques médicales d) Actualisation des taux des infirmités, sur ce problème la représentante de l’ARAC est intervenue craignant que les taux des PMI ne soient alignés sur les taux des invalidités en droit commun, taux beaucoup moins favorables. En réponse, le représentant de l’administration assure que les taux actuels seront maintenus (dont acte). L’étude de ces taux commencera par la psychiatrie et il s’agira d’un travail effectué par des spécialistes de la santé. Les associations seront tenues au courant et des points d’étape et des réunions pourront avoir lieu à ce sujet. III – L’attribution de majoration Tierce personne Rappel sur les différentes allocations et majorations prévues par le Code des PMI. Du vivant du militaire : allocations spéciales aux grands invalides (article L131-1 et 5) et grands mutilés (article L132-1 et 5). - Majoration des pensions pour enfants à charge (article L134-1 et 5) Majoration TIERCE PERSONNE : article L133-1

Après le décès du militaire majoration des pensions des conjoints et partenaires survivants (article L141-18 et 5), majoration spéciale dite pour « soins constants », majoration lorsque l’invalide était détenteur d’une PMI dont l’indice était égal ou supérieur à 6 000 points, majoration uniforme pour tous, majoration pour enfants. Plusieurs mesures ont été prises depuis janvier 2021 pour assouplir les conditions d’octroi en étudiant le droit éventuel sans demande de l’intéressé au moment où il est statué sur le degré d’invalidité. D’autres actions sont envisagées au regard de la jurisprudence en vigueur du Conseil d’Etat. Etudes des pistes d’évolution réglementaire. IV – DEFISCALISATION des PMI à la succession Plusieurs intervenants du GT3 dont la représentante de l’ARAC tiennent à rappeler que les PMI sont incessibles et insaisissables. Le caractère insaisissable subit deux exceptions : pour les dettes alimentaires et les dettes fiscales (sur précision de la représentante de l’ARAC). Dispositions visant à exclure de la fiscalité sur les successions : les ressources issues des mécanismes de droit à réparation, exclure de l’assiette IFI les biens achetés sur les ressources constituées par les PMI. Réponse de l’Administration : l’absence d’exemples concrets de difficultés rencontrées ne permet pas à la direction des affaires financières d’initier un échange avec la direction de la législation fiscale. A la suite de la réunion de ce groupe de travail, un tour de table a été effectué, tour de table qui sera évoqué dans un prochain numéro du Réveil. JTA

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

ARAC ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L'AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME ET LA PAIX Monsieur Jean Castex Premier ministre Hôtel de Matignon 57 rue de Varenne - 75700 PARIS

Villejuif, le 7 décembre 2021 Objet : Demande de modification du code des pensions militaires d’invalidité, et victimes de guerre par un amendement au Projet de Loi de Finances pour 2022. Monsieur le Premier ministre, Nous avons reçu la copie pour information de la lettre qui vous a été envoyée le 25 novembre dernier par le Général (2s) Paul Dodane, Président du CE-GIG, relative à sa demande d’amendement. En effet, dans la loi de Finances pour 2022 est prévu un article concernant les PMI (pensions militaires d’invalidité) et plus spécialement la réactualisation du point PMI et les aréages de retard. Or le dernier paragraphe tel qu’il a été approuvé par la commission, a été omis. Pourtant, les trois partenaires étaient d’accords pour l’inclure : Madame Darrieussecq, ministre chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, les représentants des parlementaires et les représentants des associations d’Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Ce paragraphe concernait un accord sur la réunion d’une nouvelle commission tripartite tous les deux ans. Il est indispensable que cet « oubli » soit réparé et que l’accord sur ce rendez-vous tous les deux ans soit expressément mentionné dans le projet de loi puis voté. L’ARAC appuie aussi les doléances de la Fédération Maginot, l’Union Nationale des Combattants (UNC), le Comité d’Entente des Grands Invalides de Guerre (CEGIG) qui vous demandent d’introduire la concertation biennale dans l’article L125-2 du CPMIVG par un amendement se rapportant à l’article 42 du projet de loi de finances pour 2022 (voir annexes des corrections du Président le Gl Paul Dodane CE-GIG). Dans l’attente d’une réponse qui doit être positive, je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, à ma très haute considération. Raphaël VAHE Président National de l’ARAC

Liliane REHBY Secrétaire Nationale de l’ARAC Membre du groupe de travail GT2-GI2

« Extraits » journal l’Ancien d’Algérie – Novembre 2021 Le projet de budget 2022 – Analyse de J.L. Nageotte L’étude de ce projet de loi pour 2022 qui nous est consacré, permet de constater de nouvelle baisse. Il passe ainsi à 1 923 463 623 € pour 2022 année contre 1 996 209 869 l’année précédente. 2 000 000 de personnes environ peuvent se prévaloir du bénéfice du Code des PMIVG. Une nouveauté apparaît dans ce projet de budget puisque le programme 167 « liens entre la Nation et son Armée » disparaît et est intégré dans le programme 169 « reconnaissance et réparation en faveur du Monde Combattant ». Rappelons que les engagements les plus importants concernent : • Les PMIVG et allocations rattachées : 808 549 719 € • La retraite du combattant : 604 094 870 € Soit un montant total de : 1 412 644 589 €

La valeur du point PMI va passer à 15,05 € au 1er janvier 2022 contre 14,70 € au 1er janvier 2021. Nous sommes loin des espoirs que nous avions placés en cette commission, ce qui va nous amener à poursuivre la lutte afin d’améliorer vraiment le système du calcul du point PMI. L’ONAC voit sa subvention de fonctionnement confirmé de même les crédits affectés à l’action sociale. L’INI se voit octroyer 20 millions d’euros dont 7,5 M€ pour les travaux en cours. 18 M€ sont consacrés à la Mémoire, dont 12,6 M€ sont destinés aux lieux de Mémoire. Les journées « défense et citoyenneté » bénéficieront de la somme de 20 M€, 3 M€ iront au service militaire volontaire. Compte tenu de l’âge moyen de notre génération (84 ans), certains sujets, qui méritent un plan d’urgence, ne sont même pas abordés dans ce budget.

Il en est ainsi des bénéfices de campagne dont l’application qui en est faite actuellement est inégalitaire par rapport aux autres conflits et cela n’est pas d’une grande dignité. Quant aux veuves d’anciens combattants titulaires de la Carte du Combattant décédés avant l’âge de 65 ans, elles sont actuellement exclues du bénéfice de la ½ part d’impôt sur le revenu. L’anomalie constatée depuis le budget 2017 entre la PMI de 10 % au taux de soldat qui servait de référence de rattrapage pour la retraite du combattant et cette même retraite du combattant qui maintenant dépasse la PMI de 10 % n’est pas solutionnée. Il semble nécessaire et évident de mettre ce sujet à l’ordre du jour. Comme chacun peut le constater, il reste encore de nombreux points à solutionner. LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022 - 23

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Eric VIOT milite pour la réhabilitation des fusillés de la première guerre depuis plus de 10 ans. Il est intervenu à plusieurs reprises aux côtés de l’ARAC à propos de cette réhabilitation. Il a été entendu dans le cadre de la commission demandée par François Hollande, alors Président de la République. Il anime régulièrement des conférences sur ce sujet. Le livre « je n’ai rien pu faire » d’Eric Viot, un roman sur la question de la réhabilitation des fusillés pour l’exemple et le poids que cela représente sur les familles. Résumé : septembre 1939, Jean est debout, le dos contre le manteau de la cheminée, dans cet uniforme couleur de terre, trop grand pour lui et duquel s’échappe une odeur de renfermé. Il règne dans la pièce une atmosphère pesante, personne ne parle, juste des regards qui se croisent et des mots qui ne sortent de ces gorges qui déglutissent bruyamment… Le village est partagé, comme la plupart des villages de France entre les résistants qui s’opposent à l’occupant avec plus ou moins de réussite, les « collabos » qui pactisent avec l’ennemi et une grande majorité de personnes qui continuent à vivre comme avant, s’accommodant finalement de cette présence allemande même si au fond d’eux ils ont de la haine pour le peuple germanique, pour ceux qui les ont envahis. Cette nouvelle tombe, à quelques mètres de celle de son camarade, attire l’attention du père, juste un monticule de terre fraîchement remuée et une croix de bois semblable à celles des innombrables sépultures du front. Pourquoi une sépulture si récente pour un homme mort il y a si longtemps ?

Vaucluse (84) Pour la dignité et l’honneur des 639 ! Le 13 novembre dernier, l’ARAC, la Libre Pensée, le PCF, le Temps des Cerises, la CGT, l’ANCAC ont tenu le rassemblement de mémoire et d’actions contre l’oubli des fusillés pour l’exemple. L’ARAC était représentée par Michelle et Daniel Large (Vice-Président), René Berbezier, Irène Doussin, Claude Viau, Fernand Pagnon et la présence du drapeau. « Mesdames et Messieurs les personnalités, Chers Amis, L’ARAC vous salue et vous remercie de votre présence, respectueuse du devoir de mémoire, héritiers que nous sommes du combat sans relâche pour les droits de l’homme. Liberté, Egalité, fraternité. Hélas, loin d’être respecté par le pouvoir macroniste sur le chemin réactionnaire, revanchard, voir populiste dont leur comportement intolérable, inacceptable depuis 103 années d’injustice, de mépris en réponse aux revendications légitimes des familles. Notamment des 639 fusillés pour l’exemple durant la guerre dit 24 - LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

« la boucherie de 14/18, de la débâcle des généraux racistes, fasciste, dont le général Nivelle. Alors que Jean Jaurès rappelait en janvier 1914 « aujourd’hui, l’affirmation de la Paix, doit être notre plus grand combat ». Nous constatons depuis la reconnaissance par Lionel Jospin, Premier Ministre, donnant à l’ensemble des soldats et des victimes de cette guerre la place qui n’aurait jamais dû leur être refusée, que rien n’a évolué. C’est pourquoi avec la commémoration du 11 novembre 1918, l’ARAC confirme son combat avec vous, avec les familles pour qu’enfin soit définitivement reconnue l’injustice et la réhabilitation de tous les fusillés (assassinés) pour l’exemple. Il en va de l’honneur de la France et du respect de nos poilus, de leur histoire, de leur espoir d’un monde nouveau. Sachant qu’aujourd’hui à la veille des élections présidentielles, la situation nous apparaît pour moins inquiétante, voire dangereuse, donnant une voix populiste, fascisante. C’est pourquoi

l’ARAC appelle tous les combattant(e)s à ne pas oublier, à ne pas se laisser abuser par ces agitations politiciennes. Chers amis, pour la dignité et l’honneur des 639. Ensemble, continuons avec fierté et responsabilité, notre combat pour l’humain d’abord. Pour la justice. Merci Le secrétariat de l’ARAC 84 Daniel Large – Jacques Goutorbe

Une première étape vient d’être marquée avec le vote, dans la nuit du 13 janvier, à l’Assemblée Nationale. 39 députés sur 65 exprimés ont voté un texte de loi proposant la reconnaissance des fusillés pour l’exemple sans la mention « mort pour la France ». Ce texte doit passer au sénat avant de revenir à l’Assemblée Nationale. Nous continuons donc l’action comme nous le faisons depuis plus d’un siècle. Nous vous appelons à vous adresser à vos députés et sénateurs avec le texte du 7 décembre 2021 qui se trouve en page 21.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Réhabilitation des fusillés pour l’exemple : une première victoire ! Détermination et pugnacité, c'est ce qui a animé les députés communistes pendant tant d'années de combat en faveur des fusillés pour l'exemple de 14/18. Lors du mandat précédent, en 2016, nous avions inscrit une proposition de loi dans notre niche parlementaire annuelle. Elle avait été rejetée malgré un débat intense au sein de l’hémicycle. Plus récemment, en décembre 2017, nous avons redéposé le texte pour « une réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple de la guerre de 1914-1918 ». Les priorités sociales de la législative ne nous ont pas permis de la mettre à nouveau en débat. Reprise ce début d'année par le groupe LFI, la proposition de loi a été dans un

premier temps, rejetée en commission par la majorité « En Marche » avant d'être finalement adoptée en séance publique, jeudi 13 janvier, à la suite d’un débat qui a bousculé les consignes de rejet données aux députés de cette majorité. Une belle victoire collective après de nombreuses batailles parlementaires perdues, sans oublier le rôle déterminant de l’ARAC qui a défendu avec opiniâtreté cet objectif de réhabilitation depuis 1919. Une victoire que nous devons à une mobilisation citoyenne exemplaire depuis plus d’un siècle, avec de multiples initiatives. Mais ce n’est qu’une première étape.

Abonnement au Réveil des Combattants Pour connaître, pour comprendre, pour vous forger une opinion, nous vous invitons à abonner vos amis, vos enfants au Réveil des Combattants. Créé en janvier 1931 par Paul Vaillant-Couturier, notre mensuel de l’ARAC est toujours de toutes les actions pour la paix, dans la lutte antifasciste, dans l’action pour les droits, tous les droits et acquis forgés par les luttes, du combat de la résistance à la constitution du programme du CNR. Il s’est engagé dans la lutte anticoloniale en Indochine, en Algérie pour l’indépendance du peuple algérien au côté du Vietnam contre l’occupation américaine. Enfin, notre journal, attaché aux valeurs républicaines, a été de tous les mouvements sociaux depuis sa création. Il a la volonté, chaque mois, de produire un cahier mémoire pour que chacun s’approprie l’histoire de notre pays, en comprenne la complexité et les combats pour la souveraineté de la France. Avoir les éléments de réflexion pour que chacun se construise son opinion, voilà notre ambition. Nom : �� Prénom : �� Adresse : �� Mail : �� Tél : �� Je souhaite un abonnement au Réveil des Combattants, journal de l’ARAC, pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. ❏ Je fais un chèque de 28 euros ❏ Je fais le choix d’un prélèvement automatique, 7 euros par trimestre. Veuillez me faire parvenir une autorisation de prélèvement à l’adresse à l'adresse du réveil des Combattants - 2 Place du Méridien - 94800 VILLEJUIF - reveil-des-combattants@orange.fr

André Chassaigne.

Soyons conscients que le combat continue. Il faut un vote conforme du Sénat pour que cette réhabilitation tant attendue soit inscrite dans le marbre de la loi. La mobilisation doit rester entière ! André CHASSAIGNE Député du Puy-de-Dôme Président du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine

Montargis (45) Remise de la médaille de l'ORCM et de l'insigne de porte- drapeau à Jean-Claude Hélie par Liliane Rehby, secrétaire nationale de l'ARAC. C’est en présence de nombreux élus dont le maire de Chalette-sur-Loing et entouré de nombreux amis que Jean-Claude Hélié a été décoré de la médaille de porte-drapeau remise par Micheline Orinel, présidente de Montargis qui a présenté tout le parcours de Jean pendant la guerre d’Algérie et toute son activité de bénévolat associatif notamment au sein de l’ARAC. Une ambiance conviviale a marqué la cérémonie. La journée s’est terminée par l’arrosage de son anniversaire et s’est poursuivie dans la bonne humeur accompagné par ses amis qui ont été particulièrement heureux de partager ce moment très émouvant. Liliane REHBY Secrétaire National de l’ARAC LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022 - 25

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Arpajon (91)

Essonne (91)

15 décembre 2021 - commémoration du 80e anniversaire de l'exécution de Louis BABIN.

Le comité départemental de l’ARAC Essonne s’est tenu ce 20 décembre 2021 à Viry Chatillon Discutions sur : situation politique, pouvoir d’achat, origine et actions de l’ARAC présentation des budgets 2021 et prévision 2022 élection au prochain comité, renforcement du bureau, organisation de notre prochaine assemblée générale, si le virus le permet.

Lanester-Lorient (56) Le combat contre la barbarie nazie et l’action de l’ARAC, au cœur d’une grande Fête populaire en Bretagne A l’intérieur du Parc des Expositions de Lorient-Agglomération, un grand emplacement avait été réservé à l’ARAC dans l’espace culturel et associatif de la Fête de l’Huma Bretagne. Les 27 et 28 novembre, pendant deux journées et une soirée, les débats, expositions, stands, prises de paroles, spectacles musicaux … ont rassemblé au total, selon la presse, 4000 participants. « Il y a 75 ans, ils ont vaincu la barbarie nazie » A cette exposition de 14 panneaux imagés réalisés par l’ARAC nationale et mis en place avec les sympathisants locaux, s’ajoutaient deux grands affichages sur « Rennes 1940. La guerre arrivait en Bretagne » et « Les premiers actes de résistances locales ». Plusieurs petites équipes ARAC venues

du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine, de la Loire-Atlantique se sont relayées afin de présenter, d’échanger avec les visiteurs autour de cette exposition très remarquée. Présentés pour la première fois dans le Morbihan, les panneaux évoquant les femmes, les étrangers, ceux des colonies dans la Résistance, le Front russe, les batailles oubliées… ou encore la mémoire locale ont attiré tout spécialement l’attention. Cet intérêt pour la mémoire, l’histoire, l’actualité, et... l’avenir ont été confirmés par une diffusion du Réveil de novembre et de deux Cahiers mémoires traitant de la Résistance. Parmi les participantes et participants découvrant l’ARAC, seize personnes du Morbihan et autre départements de Bretagne ou des Pays de la Loire ont donné leurs adresses pour mieux s’informer et être invités à d’autres initiatives.

Les Ulis (91) Sortie visite Assemblée nationale Sortie ce jeudi 16 décembre 2021 du président de son vice-président et de la secrétaire de l'ARAC des Ulis en compagnie de la classe de CE2 des Avelines pour visiter l'assemblée nationale, visite commentée par notre député Cédric Villani.

St-Raphaël (83)

Exposition : en 1945 ils ont vaincu la barbarie nazie est appréciée actuellement au collège AL KARR de St Raphael par les professeurs et élèves, l'ARAC est sollicitée pour ses présentations mémorielles et par la qualité du matériel présenté. Gérard Vallée Président du Var

Rocles (03) Hommage aux Fusillés pour l’Exemple A l’appel des Amis de Pierre Brizon et de la Libre Pensée, une cérémonie en hommage « Fusillés pour l’Exemple » s’est déroulée le Samedi 13 Novembre devant le monument aux morts pacifique de Rocles en présence d’une soixantaine de personnes et de 26 - LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

plusieurs élus dont Yannick Monnet, Conseiller Régional PCF, Jean Marc Dumont Conseiller Départemental PCF, Sylvain Bourdier Maire Commentry. L’ARAC était représentée par le secrétaire départemental Christian Bertrand. Les différents intervenants

Quatre porte-drapeaux trois de l’ARAC et un de l’ANACR.

ont rappelé que les gouvernements se succèdent et que, malgré les promesses, aucune reconnaissance n’est apportée aux « Fusillés pour l’Exemple ».

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Malakoff (92)

Chevilly-Larue (94)

Des pavés contre l’oubli. Faire baisser le regard des passants pour les inviter à prendre conscience du passé. Chaque cube de laiton rend hommage à une personne déportée dans un camp de concentration ou d’extermination. Il est scellé dans le sol devant le dernier lieu d’habitation du déporté.

La section de l’ARAC de Chevilly-Larue a tenu sa première réunion autour de la galette. L’occasion de dresser les actions, les projets de l’année 2022 et remettre les premières cartes. Il a été décidé de tenir une Assemblée Générale à la mi-février, si les conditions sanitaires le permettent. Le principe d’une initiative dans le cadre du 60e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie est retenue.

Malakoff a accueilli ses deux « Stolpersteine » au 14 rue Hoche. Ils commémorent le souvenir de deux ouvriers communistes morts en raison de

leurs idées politiques, Louis Girard, à Auschhwitz en 1942, et Eugène Avaulée, à Buchenwald en 1944. L’ARAC a participé à la cérémonie de dévoilement, organisée par la ville.

Chartres (28) L’ARAC d’Eure-et-Loir a tenu son assemblée générale, à Chartres, juste avant le début des vacances de fin d’année en présence de Raphaël Vahé, président national de l’Arac, et d’Anne Rothenbuhler, directrice du service départemental de l’Office national des anciens combattants. « Notre association n’a pas envie de disparaître », a solennellement déclaré Pierre Ferrand, le président du comité d’Eure-et-Loir, dès l’ouverture de la réunion. Le ton, destiné à montrer la volonté de pérennité et de sauvegarde de la mémoire par l’ARAC est donné. « Beaucoup des nôtres s’en vont mais on ne veut pas imaginer que notre association puisse disparaître et on cherche des transmetteurs, transmettrices plus jeunes », a confirmé Raphaël Vahé. La « vieille dame », forte de 104 ans d’existence, forte de son expérience, est prête à passer à la nouvelle étape de son existence. Aujourd’hui, les héritiers d’Henri Barbusse et de Paul Vaillant-Couturier dans le département se comptent sur les doigts. Mais leur volonté de travailler sur la mémoire et sur l’histoire est intacte. Pour assurer sa pérennité, l’Arac 28 lance plusieurs pistes de réflexion. Comment et avec qui continuer à transmettre la mémoire ? Comment conserver la mémoire de ces femmes et de ces hommes qui ont écrit une partie de l’histoire de France ? Des questions,

comme l’a précisé Anne Rothenbuhler, qui sont aussi « des revendications en termes mémoriels mais également en termes de droit ». A l’occasion de cette Assemblée Générale, l’idée d’un projet commun d’une initiative sur le camp de Voves a été retenue pour octobre 2022. En fin de réunion, Pierre Ferrand – Président de l’ARAC 28, membre du Conseil National de l’ARAC– a reçu la médaille de l’Office Républicain des Mérites Civiques des mains du Président National de l’ARAC et de l’ORMC, Raphaël Vahé.

Saint-Blimont (80) Notre porte drapeau de la section de Saint Blimont avec son nouveau k-way.

Vitry-sur-Seine (94) La Commune de Paris a pris l’Hôtel de Ville. La soirée a débuté avec le vernissage de l’exposition de l’ARAC « Il y a 150 ans, la Commune de Paris » et s’est poursuivie par le concert « cabaret commune » par la compagnie Jolie Môme.

Pierre Bell Lloch, Maire - Laurence Jeanne, Adjointe au Maire - Patrick Staat, Secrétaire Général de l’ARAC.

Fresque réalisée par les jeunes Vitriots.

LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022 - 27

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Ille-et-Vilaine (35) 30/11/2021 : 100 ans Célestin Perrigault

Pour ses 100 ans, un hommage à Célestin Perrigault, dit « Tintin » (au centre de la photo) a été organisé mardi 30 novembre 2021, à la Maison du combattant. © Ouest-France

Eh oui, Tintin notre président d’honneur est toujours à nos côtés. Nous l’avions ainsi élu après le départ de notre ami Jean Rolland. 100 ans ! et toujours actif, toujours avec la même forme intellectuelle même souvent meilleure que votre serviteur. « Lorsque l’on s’engage dans la lutte, il faut toute une vie » disait Angela DAVIS, chantée avec Lily par Pierre

Perret. « En s’unissant on a moins peur des loups qui guettent le trappeur » Tintin Perrigault a lutté - Lutté contre la haine, la sauvagerie du nazisme qui voulait asservir le monde pour 1 000 ans, détruire toute liberté. - Lutté comme enseignant pour transmettre le savoir, pour inviter la citoyenneté. - Lutté, comme militant syndical, politique, pour rechercher un monde plus solidaire, plus humain. - Lutté avec l’ANACR pour la mémoire de la Résistance, avec l’ARAC pour une mémoire et pour une action pour la paix, la solidarité, l’amitié entre les peuples, entre les citoyens. - Lutté aussi pour garder sa jeunesse, son violon d’Ingres : peindre. A Tinténiac, le Général Président de l’ordre de la Légion d’Honneur de St Malo l’a décrit avec un terme que je me permets de reprendre : une Homme de

Moulins (03) Important travail de mémoire de la section ARAC La section ARAC a entrepris un important travail de mémoire sur le rôle de la Résistance dans la région moulinoise pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le camarade Marcel Chabanne épaulé par le président Claude Guillemin a effectué des recherches considérables sur des combats qui se sont déroulés sur les communes de Chapeau (lieudit Mayences) et Montbeugny (lieudit Montedoux) le 5 septembre 1944. Lors de l’attaque allemande, de nombreux résistants furent abattus de même que des civils. Les différents courriers adressés à la Secrétaire 28 - LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

d’Etat ont permis d’honorer ceux qui ne l’avaient pas été notamment avec l’inscription au monument aux morts des communes concernées mais aussi l’attribution de la médaille de Combattant Volontaire de la Résistance à titre posthume à un FFI, René Roy massacré à Montedoux à l’âge de 20 ans. A l’issue de la cérémonie du 11 Novembre, le maire de Neuilly le Réal (commune où résidait la famille Roy en 1944) a remis cette médaille à Anne Marie Charret 93 ans, sœur de René Roy. Marcel Chabanne de la section ARAC de Moulins en présence de Christian Bertrand secrétaire départemental, a retracé cette tragédie du 5 Septembre 1944 en citant les 5 FFI et 2 civils tombés sous les balles allemandes.

fidélité, fidélité à ses engagements. Mais ces engagements ne sont pas le regret d’un passé. La mémoire que l’on nous transmet et que nous essayons de retransmettre nous aide à mieux comprendre les situations d’aujourd’hui, le monde parfois bizarre dans lequel nous vivons. Et, il reste beaucoup de choses à faire pour que ce monde tourne un peu plus rond ! Pour cela, oui il faut toute une vie ! C’est pourquoi l’ami Tintin Perrigault repart chaque jour pour une nouvelle vie et qu’il va rester encore parmi nous tous, pour continuer à vivre, à lutter pour la Liberté, l’Egalité, la Fraternité. Bravo, merci Cher Président d’honneur ! Georges Ploteau

Malakoff (92)

L’ARAC Malakoff et l’ACCA avec la municipalité ont organisé le 2 décembre la projection du film : La Question tiré du livre de Henri Alleg suivi d’un débat avec Nils Andersson, vice-président de l’ACCA et éditeur du livre en Suisse après son interdiction en France, et Laurent Heynemann, son réalisateur. Le film et le débat animé par Jean Pierre Renaudat, secrétaire Général ARAC 92, ont réuni une cinquantaine de personnes. Cet événement placé dans le cadre du 60ème anniversaire du cessez le feu en Algérie, initiative municipale de qualité, a donné lieu à des échanges et témoignages appréciés par les participants. Encore merci à la municipalité de Malakoff qui contribue ainsi à rompre le quasi silence médiatique.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Alfortville (94) Hommage à Michel Derbois Mérite dont Michel souhaitait tant être décoré, a été remise à titre posthume à son épouse Christiane. De nombreux amis et amies ont assisté à ce bel hommage rendu à Michel et voulu par Luc Carvounas, Maire d’Alfortville qui a annoncé qu’une rue de la ville portera le nom de Michel Derbois. Ce jeudi 11 novembre à Alfortville, un nouvel hommage est rendu à notre Ami Michel Derbois, Président de l’ARAC locale, malheureusement décédé au mois de juillet dernier. A l’issue de la cérémonie commémorant l’armistice de 1918, la médaille de chevalier dans l’ordre national du

Le 20 novembre suivant s’est tenue l’assemblée générale de l’ARAC d’Alfortville. Christiane Derbois a souhaité succéder à Michel et a posé sa candidature à la présidence de l’association. Elle a bien sûr été désignée par le bureau. Tous les participants à l’assemblée générale ont félicité Christiane pour son courage et sa volonté de continuer l’action de son mari.

Rennes (35) Mémoire du 17 octobre 1961 sur le pont des Jumelages

Rassemblement unitaire devenu annuel à Rennes, ville jumelée avec Sétif, pour ne pas oublier la répression dont les algériens furent victimes à Paris. Après la prise de parole unitaire présentée par le Mouvement de la Paix, Jean Le Duff vice-président ARAC 35 a lu un extrait du Réveil des Combattants de 1961. Ce document rappelait la position claire de l’ARAC à cette période rendait compte de la situation entre la France et le peuple algérien notamment : « Le fascisme se nourrit de la

guerre. La répression contre le peuple algérien, les mesures discriminatoires contre les travailleurs nord-africains en France (couvre-feu, contrôles abusifs, expulsions, détentions illégales, etc.), les restrictions à la démocratie, les interdictions de réunion et de manifestation, la saisie de journaux démocratiques, les limogeages injustifiés d’officiers républicains, font le jeu du fascisme et encouragent les plastiqueurs. ». En conclusion l’ARAC invitait alors « … à redoubler d’énergie et d’initiatives dans l’union de toutes les forces de paix, pour que la négociation avec le GPRA s’ouvre au plus tôt afin d’aboutir à une coopération fraternelle et conforme aux intérêts réciproques des deux peuples. » Après le jet symbolique de fleurs dans la Vilaine en hommage aux victimes, une conférence suivi d’un débat en salle a été présentée par Tramor Quemeneur : « Le 17 octobre 1961, répression et résistance »

L’ARAC n’oublie pas

Georges Doussin lors d'une initiative de l'ARAC.

En effet, le temps fait partie de notre mémoire. Il y a cinq ans, novembre 2016, notre camarade Georges Doussin, Président d’honneur de l’ARAC National et départemental du Vaucluse, nous quittait, à l’âge de 85 ans. Personnalité de tous les combats, militant responsable, hors norme, nous laissait un héritage exemplaire de bénévolat, de dévouement. Réaliste de toute situation, voire visionnaire, Georges plus que jamais, restera un inoubliable guide. Parmi ses écrits, Georges a laissé un outil littéraire de référence et plus que jamais à l’ordre du jour, politique, qu’il nous faut lire et relire sans modération, tant nous avons besoin de repères, face au retour du populisme, du fascisme. « La vie de l’ARAC » reste un livre de mémoire, d’histoire, mais surtout d’actions pour notre combat, pour la souveraineté des peuples, pour la Paix. Continuons ce combat, avec, il faut le dire « un grand monsieur ». Jacques Goutorbe Membre du Bureau National Président de l’ARAC 84

Var (83) Nos camarades P. MARTIN Président A. BACHER A FRAZONI D. BEUVRY se sont partagés pour représenter l'ARAC aux cérémonies du 11 novembre à TOULON et à GONFARON, gerbes ont été déposées aux monuments aux morts.

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Saint Germain des Fosses (03)

Ce matin s’est tenue l’assemblée générale annuelle de notre ARAC Saint-Germain. Le bureau a été réélu et j’ai eu l’honneur d’être renouvelé au poste de Vice-président de section (Alexis Mayet), aux côtés du Président Marcel Pommier, de Jeanne Rousseau à la trésorerie, André Bardet Trésorier adjoint,

Martine De Souza notre nouvelle secrétaire et Maurice Burtet porte-drapeau. Merci à ma collègue conseillère municipale Colette Couperier d’être venue assister à l’AG. Alors que nous célébrerons bientôt le 60e anniversaire du Cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, les échanges ont montré que la blessure était encore profonde dans le souvenir de nos anciens, qui pour beaucoup n’osent toujours pas parler du traumatisme de ce qu’ils ont vu, ou ont dû faire dans cette guerre coloniale injuste dont pour beaucoup ils ne voulaient pas. À bas le colonialisme, et guerre à la guerre !

Velaux (13) Samedi 8 janvier, Assemblée Générale de l'Arac de Velaux toujours autant de monde, fidèles à notre association. Merci à son président Pierre Balestrieri, à son redoutable trésorier Jean Claude Carlo et à toute l'équipe. Superbe réunion en présence de Monsieur Gabriel Germain premier adjoint au maire et de Patrick Saintenoy président départemental de l’Arac 13.

Soissons (02) L'ARAC du Soissonnais pour clôturer l'année 2021 et pour démarrer l'année 2022, se devait de rendre : Hommage à nos quatre fidèles porte-drapeaux, Clarisse, Gwenaëlle, Clément et Yves. La fonction de porte-drapeau existe depuis des temps immémoriaux, et le porte-drapeau appartient pleinement à l'histoire de France, étant systématiquement présent au cours des guerres et des événements officiels. Hautement symbolique, cette mission est de rendre hommage au nom de la Nation française aux combattants et aux disparus, donnant à chaque cérémonie toute la solennité, et ils auront pourtant pour seul remerciement la poignée de main des officiels. C'est pourquoi, l'ARAC du Soissonnais tient particulièrement à leur rendre hommage et à les féliciter chaleureusement pour leur engagement, et, issus ou pas du monde combattant, ils sont les chevilles ouvrières de notre association, tout en étant la mémoire des causes douloureuses, faisant subsister les valeurs de la République. Avec l'évolution de la société, la présence féminine est devenue indispensable au sein de l'ARAC, ce qui est le cas avec nos deux jeunes filles, Clarisse et Gwenaëlle, accompagnées de Clément 30 - LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

Paris (75)

De gauche à droite Yves, Clarisse, Gwenaëlle, Clément et le Président Jean-Noël Grébert

et de Yves, avec leur dignité et leur courage, ce qui nous prouve leur dévouement dans ce bel exemple de défense des Droits de l'Homme et du Citoyen, en étant des artisans de la paix, et c'est à ce titre que tous les quatre méritent la gratitude et le profond respect de tous. Ils ont le sens du devoir de mémoire. Réunis autour d'un sentiment d'appartenance commune, la mémoire permet de réaliser que la compréhension du passé est un héritage et une transmission. Nos quatre porte-drapeaux peuvent être fiers, toujours au premier rang de symboliser aussi ceux qui ont versé leur sang pour la liberté. Merci à Clarisse, Gwenaëlle, Clément et Yves. Le Vice-Président Olivier LAZO.

Le mardi 23 novembre Raphaël Vahé président national et Jacques Verrier secrétaire national ont participé au dévoilement de la plaque posée par la mairie de paris en l'honneur de Maître Amokrane Ould Aoudia, victime d'un crime d'état perpétré le 23 mai 1959. Le pouvoir de l'époque a délibérément supprimé un homme, un juriste parce qu’il dénonçait la torture que subissaient les Algériens du FLN engagés dans la lutte pour l'indépendance. C'est avec émotion que le public s'est rassemblé pour écouter son parcours de militant prononcé par un membre de sa famille et la maire adjointe chargée de la mémoire Madame Laurence Patrice.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Robert Créange : un homme engagé dans la transmission de la mémoire vient de nous quitter… Notre ami et camarade Robert Créange est décédé à l’âge de 90 ans. Fils de déportés, il a ancré très tôt son enL’ARAC présente à l’Hommage gagement soà Robert Créange. cial et politique dans l’indispensable travail de mémoire notamment en refusant l’effacement de l’abomination des crimes et du régime nazis de pair avec son combat permanent et son refus viscéral du fascisme. L’ARAC s’incline devant un de ses adhérents, passeur de mémoire, un de ses mili-

tants fidèles au combat pour la Paix, l’amitié et la coopération entre les peuples. L’ARAC a souvent œuvré tout au long de sa vie de militant, avec lui, jusqu’à ses derniers jours, pour le travail indispensable de mémoire en lien avec le Comité National du Souvenir des 35 martyrs de la Cascade du Bois de Boulogne, avec l’Association Nationale des Fusillés et Massacrés de la Résistance Française et de leurs Amis, et de l’UFAC, où il exerça de hautes responsabilités. L’ARAC présente à sa famille et aux associations amies, dont il fut membre, ses plus sincères condoléances. Le Secrétariat National de l’ARAC Villejuif, le 21/12/2021

Allier (03) Guy Combaret, membre du Conseil National d’Honneur de l’ARAC, du Bureau du Village de l'Amitié, honoré par les Vietnamiens, nous a quittés le 30/11/2021. Ancien vice-président départemental de l’Allier et ancien président de Moulins, il a jusqu’au bout soutenu et défendu les combats de l’ARAC.

Ancien travailleur hospitalier, il a toujours été actif pour une politique publique de santé. Nous le remercions pour l’ensemble de ses engagements et pour avoir défendu les valeurs et les combats de l’ARAC. Nos condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu’à ses camarades de l’ARAC de l’Allier.

NOS PEINES FÉVRIER 2022 n 02 – AISNE Montescourt : Mme Francine ARNOLD, veuve. Christian CROHEM. Soissons : Jean-Claude MONTIGNY, 75 ans. n 03 – ALLIER Commentry : Henri Jacques LEMOINE, 86 ans, AC ATM. Robert Henri MARTIN, AC ATM. Moulins : Daniel PETIT, 79 ans, porte-drapeau St Pourçain s/Sioule : Yves DUPUYS, 88 ans, AC ATM. Michel RUFER, 82 ans, AC ATM n 06 – ALPES MARITIMES La Trinité : Gilbert ISNARD, AC ATM. n 16 – CHARENTE Saint-Cybard-Sillac : Mimosa Claude LAGIER, AC ATM. n 18 – CHER Vierzon : Roger MARTIN, AC 39-45 n 29 – FINISTERE Fouesnant : Joseph PRIMA, 85 ans, AC ATM. n 33 – GIRONDE 3B/PdM : Gérard RULLIER.

n 44 – LOIRE ATLANTIQUE Ste Luce : Dominique BALDINI, 87 ans, AC ATM. n 57 – MOSELLE Ottange-Villerupt : Michel GAULTIER, 80 ans, AC ATM. Raymond SCHWENKE, 77 ans, AC ATM. Yutz : Mme Yolande BOCK n 58 – NIEVRE Garchizy : Bernard BAS. n 65 – HAUTES-PYRENEES Tarbes : Laurent LAMON, 95 ans, AC 3945. n 69 – RHONE Lyon 7e : Jean BOURGEY, AC ATM. n 76 – SEINE-MARITIME Le Havre : Jean LE JEUNE, 88 ans, AC ATM n 79 – DEUX-SEVRES Limalonges : René AUVIN, 98 ans. n 93 – SEINE-ST-DENIS Drancy : Yvan CERNY, 81 ans. n 95 – VAL-D’OISE Isolés : Guy CHARMAISON n 99 – CONSEIL NATIONAL Chauny : Michel DUPUIS

Extraits - UFAC Robert Créange nous a quittés Robert Créange, vice-président de l’UFAC, vient de nous quitter. Il fut un élu 1983 à 1995 en charge de la jeunesse et du logement. A 11 ans, enfant d’une famille israélite, il échappe à la déportation avec sa sœur Françoise, 19 ans, en juillet 1942. Ses parents sont arrêtés et déportés à Auschwitz-Birkenau. Marqué par les années d’occupation, il s’investit au sein de la FNDIRP dont il deviendra le secrétaire général et de même au comité national du souvenir des fusillés du Mont-Valérien et au comité du souvenir des 35 martyrs de la Cascade du bois de Boulogne. Il fait preuve d’un souci constant des nécessités de la diffusion de la mémoire historique de la guerre 1939-1945. Les membres du bureau national de l’UFAC, lui rendons hommage. Paul MARKIDES Vice-Président de l’UFAC

Cabestany (66) Yves Legoué, adhérent et président de l’ARAC de Cabestany (66) est décédé dans la nuit du 2 novembre 2021. Assumant les fonctions du Président du département, il a vécu une longue histoire de militant engagé et de responsabilités dans notre association. Toutes nos condoléances à sa famille, qu’il avait décidé de rejoindre. Toute notre amitié et notre respect à ses camarades de l’ARAC.

Nièvre (58) Notre camarade Daniel Berthelot, ancien secrétaire général de la Nièvre et Secrétaire de la section de Nevers est décédé. Membre du Conseil National d’Honneur de notre association, il a contribué à l’action, au développement de notre travail de mémoire, de paix, au combat antifasciste et à la défense des droits. Daniel Berthelot Toutes nos condoléances à sa famille et à lors de sa remise ses camarades de l’ARAC de la Nièvre. de médaille. LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022 - 31

Mémoire DES ENFANTS DU GARD AUX RACINES CÉVÉNOLES BÂTISSEURS DE LA 3E RÉPUBLIQUE Leurs familles furent nourries aux textes de la langue française et de la religion proche des humbles. La Réforme valut à leurs ancêtres humiliations, injustices et pour certain la condamnation aux galères, d’autres s’exilèrent même. Mais ces familles protestantes auront inculqué, principes et culture qui participeront à la construction des valeurs républicaines.

Louis Nathaniel ROSSEL, (1844-1871) Fils d’un officier supérieur, est né dans une famille Nîmoise, protestante. Après de brillantes études, qui le mènent à Polytechnique, il intègre l’armée en 1866. Après la défaite de la France face à la Prusse, puis l’armistice de janvier 1871, le 19 mars il démissionne de l’armée, et rallie l’insurrection parisienne. Il est nommé : Commandant supérieur des forces armées. Les valeurs républicaines (Valmy), l’amène à organiser et diriger les fédérés, et à critiquer très sévèrement les militaires pour leur manque de courage. Après l’échec de l’attaque des Communards en direction de Versailles ne supportant pas l’indiscipline, il démissionne. Après la semaine sanglante, il sera arrêté, puis jugé deux fois, refusant l’exil, il sera condamné à mort. Son exécution le 28 novembre, puis son transfert à Nîmes déclenchèrent des manifestations, reconnu pour ses qualités militaires. Sa position face à la défaite de 1870 a été citée en exemple par de nombreux auteurs. En 6 semaines il a marqué de son empreinte La Commune de Paris.

Gaston DARBOUX (1842-1917) Son nom même évoque ses origines cévenoles, l’Arboux étant un « cadereau » affluent d’un des « gardons » qui alimentent le Rhône. Sa mère en « En bonne protestante » tenait beaucoup à ce que ses 2 fils fassent de bonnes études. Gaston partira à Montpellier, après le bac préparer les concours aux grandes écoles parisiennes. Il sera reçu major à toutes. Il optera pour l’en-

seignement des mathématiques et géométrie entre Sorbonne et Collège de France. Il fut nommé Doyen de 1889 à 1903 de la Faculté des Sciences. En 1900, il fut élu Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Sciences et secondât aussi le Ministre de l’Instruction Publique. Il restera passionné jusqu’à ses derniers jours pour les formations qu’il dispensait

Henri BARBUSSE (1873-1935) Poète, écrivain, journaliste, militant et philosophe. Né à Asnières d’une famille protestante de Tornac (près d’Anduze). Digne descendant d’une famille de « Réprouvés » et de « Résistants ». Et comme Rossel, né d’une mère anglaise. Son père journaliste devint athée. Dès sa jeunesse, H. Barbusse était à la fois poète élégiaque et pamphlétaire audacieux. Bien que réformé (de santé délicate), il s’engage en 1915 à l’âge de 41 ans, « au front » et y déplore la quasi-absence d’intellectuels, d’artistes, de riches qui auront risqué leur vie. « La guerre est une affaire de classe ».elle oppose embusqués et poilus. Il écrit « LE FEU » comme témoin. Reçoit le prix Goncourt en 1916. Son mot d’ordre « GUERRE A LA GUERRE ». Rencontre Paul Vaillant Couturier, Raymond Lefebvre et Georges Bruyère, création dès 1917 de l’Associations républicaine des anciens combattants. Soldat de la Guerre et soldat de la Pensée. Lui le militant pacifiste, dès sa jeunesse va consacrer désormais toute son énergie à lutter pour la PAIX dans le Monde. La guerre n’assassine pas que les hommes, elle tue la nature.

Pierre CLEC’H Président de l’ARAC du Gard

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