La défense des avancées sociales et le combat pour la paix sont un même engagement, qui nécessite :
COURAGE, LUCIDITÉ ET DÉTERMINATION
LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 1 TROU DE LA DETTE CONTRE TROU DES RETRAITES LA LONGUE LUTTE POUR L’INDÉPENDANCE DE 1945 AUX ACCORDS DE PARIS EN 1973LA RÉUNIFICATION DU VIETNAM LE 2 JUILLET 1976 DES RAPPORTEURS DE L’ONU ACCUSENT ISRAËL DE « DOMICIDE »
Ensemble, défendons les valeurs de la République
Mars 2023 N° 889 - 5 €
ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L’AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L’ANTIFASCISME ET LA PAIX
19 MARS 2023
POUR L’AMITIÉ, LA COOPÉRATION, LA PAIX ENTRE L’ALGÉRIE ET LA FRANCE
Le 19 mars 1962, dans la ville d’Evian, les représentants du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et les représentants du gouvernement français signaient un accord de cessez-le-feu à midi.
Les 8 années meurtrières de la guerre d’Algérie prenaient fin. C’était l’arrêt de la colonisation française qui avait durée 132 ans. La proclamation officielle de l’indépendance de l’Algérie aura lieu le 5 juillet 1962, entre-temps malheureusement se déroula une période trouble au cours de laquelle des français et algériens, payeront cette situation de leurs vies.
Il aura fallu au peuple algérien des trésors de patience, de courage, puis une accumulation de sacrifices, ponctués par une guerre atroce, pour aboutir finalement à satisfaire sa juste aspiration à l’indépendance.
Cette colonisation et sa guerre ont fait des victimes dans tout le pays, sauf chez les gros colons et les spéculateurs, mais d’abord sur le peuple algérien lui-même et pas seulement les combattants.
Victimes aussi, les jeunes Français du contingent, envoyés sur le terrain qui y perdirent leur temps, souvent leur âme et pour près de 30 000 d’entre eux la vie. Autres victimes aussi, les européens d’Algérie qui ne comprirent pas à temps que les « algériens » aspiraient à l’indépendance étaient devenus les maitres du pays.
Les accords d’Evian n’effacèrent pas toutes les traces de la colonisation, mais ils permirent à l’Algérie et la France de se retrouver sur des bases d’égalité.
L’amitié entre les peuples de France et d’Algérie « pour vivre, pour se développer », doit s’appuyer sur le socle de la vérité. Cette vérité, nous la devons à tous ceux qui par leur histoire douloureuse, blessés, veulent ouvrir une nouvelle page… La vérité n’abîme pas, elle répare, la vérité ne divise pas, elle rassemble. Le devoir d’histoire, même quand c’est tragique, même quand il est douloureux pour nos deux pays, doit être accompli. C’est œuvrer pour l’avenir ».
L’ARAC estime que 60 ans après la fin de la guerre, chaque peuple doit assumer son passé, un traité de paix et d’amitié doit venir régulariser les rapports de coopération entre nos deux pays. Cet acte servirait de socle à une nouvelle politique de solidarité et de développement entre la France et l’Algérie ainsi qu’avec les peuples du Maghreb et de toute la Méditerranée.
Villejuif, le 17 février 2023
2 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 LE RÉVEIL ACTUALITÉS
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www.le-reveil-des-combattants.fr
LE RÉVEIL DES COMBATTANTS
Fondé en 1931 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier.
Mensuel de l’Association républicaine des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. Commission paritaire n° 0723-A06545
ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39
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QUAND LE RISQUE DE GUERRE EST UTILISÉ CONTRE LES MOUVEMENTS SOCIAUX
En France et dans plusieurs pays européens, des mouvements de grève ont éclaté entrainant des millions de personnes dans les rues. Dans notre pays, la mobilisation contre la réforme des retraites, pour l’augmentation du pouvoir d’achat et des salaires, est massive, déterminée notamment en province.
Le gouvernement est parti du principe que le recul de l’âge légal du départ à la retraite serait la seule possibilité pour financer les retraites. Mais cela organise un nouveau recul des droits sociaux. Il existe des pistes pour financer les retraites. Rappelons que les bénéfices nets annuels cumulés des entreprises du CAC 40 ont dépassé les 100 milliards d’euros.
Dans le même temps, Emmanuel Macron a annoncé une augmentation de 30 % des crédits pour les armées.
La loi de programmation militaire passe de 295 milliards à 413 milliards d’euros.
Pour une petite minorité de multinationales et d’actionnaires, la guerre n’est pas un problème mais une affaire juteuse avec son flot de profits engrangés par les grands groupes industriels, notamment ceux de l’armement (particulièrement aux Etats-Unis). Pour eux, la guerre permet aussi de faire taire la colère sociale. L’histoire nous l’a prouvé.
Que ce soit en 1914-1918, en 1939-1945, chaque fois les causes du déclenchement des guerres sont les mêmes, la volonté d’écraser les mouvements sociaux pour sauver le système capitaliste et relancer l’économie de guerre. L’engagement pour défendre nos valeurs, celles construites par les luttes, par l’histoire du peuple français, doivent aller de pair avec notre combat pour la paix, contre la guerre, pour le respect de la souveraineté des peuples. Ce n’est pas l’un ou l’autre. C’est le même combat.
L’escalade militaire, la course à l’armement, l’alignement de l’Europe derrière les Etats-Unis et l’OTAN, ne font que nous entrainer chaque jour plus en avant dans ce conflit, aux conséquences imprévisibles pour la France, notre continent, le monde.
Ne pas voir la responsabilité de chacun dans ce conflit, c’est prendre le risque que l’histoire se répète.
• Tirage : 60 000 exemplaires
• Directeur-gérant : Raphaël Vahé
• Directeur : Patrick Staat
• Rédactrice en chef adjointe : Brigitte Canévêt
• Comité de Rédaction : Hervé Corzani, Laurence Gorain
• Régie Publicitaire : ARAC (Laurence)
Tél. 01 42 11 11 27
• Administratrice : Annick Chevalier
• Conception graphique - Impression : RIVET
PRESSE EDITION - 24, rue
L’ARAC demande à ce que cesse immédiatement l’envoi de matériel militaire sous peine de considérer la France comme cobelligérante, mettant en danger la souveraineté de la France de plus en plus sous tutelle européenne. La solution à ce conflit ne doit pas être militaire mais diplomatique. Il y a urgence à arrêter les combats et ouvrir des négociations sous l’égide de l’ONU.*
Construire la paix, c’est construire un autre monde. C’est la satisfaction des besoins sociaux, la lutte contre les inégalités et les injustices, le respect de la souveraineté des nations et des peuples.
Patrick STAAT
• Signez et faites signer la carte-pétition jointe dans ce numéro.
ÉDITO LE RÉVEIL
LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 3
SOMMAIRE
Claude-Henri-Gorceix,
Actualités 19
- déclaration de l'ARAC 2 Réforme des retraites : sous le projet, la peur des marchés 4 Trou de la dette contre trou des retraites 4 Un document de travail gouvernemental inquiète le secteur du logement social 5 Nul n’a le monopole de l’horreur, pas même la Russie 6 A la conférence de munich, scholz, macron, stotenberg, zelensky appellent a la guerre 6 Repousser l’âge de départ à la retraite, c’est mettre en péril la solidarité entre les générations 7 Hommage Robert Hébras, dernier rescapé d’Oradour-sur-Glane, s’en est allé 8 International Des rapporteurs de l’onu accusent Israël de « domicide » 11 L’otan se préparait au conflit en ukraine depuis 2014 12 Vie de l’ARAC Tombola de Noël du Réveil des Combattants 21 Soyons prudents 23 Procès engagé par Tran To Nga 24 Souscription spéciale congrès 27 Pierre Balestrieri (13) n'est plus..... 30 Tintin Perrigault (35) nous a quittés 30 4 février 2023 – Place de Stalingrad – Paris . 31 Levez le blocus contre cuba ! . 32
87022 Limoges cedex 9
mars 2023
13 DOSSIER
La longue lutte pour l’indépendance du Vietnam de 1945 aux accords de Paris en 1973
Ce numéro contient un encart jeté
Réforme des retraites : sous le projet, la peur des marchés
Voilà l'accord passé entre la France et les marchés financiers, et évoqué par Alain Minc sur LCI : des taux d’intérêt à 3 % contre deux ans de plus au boulot. Pour s’attirer les bonnes grâces des marchés financiers, le gouvernement perclus de dettes consent à durcir les régimes des retraites.
L’homme de la « mondialisation heureuse » toujours placé au centre du « cercle de la raison » voit juste quand, interviewé sur LCI, il donne le principal mobile d’Elisabeth Borne : sa réforme de la retraite vise à satisfaire les marchés. Les calculs d’apothicaires sur les déficits de l’assurance-vieillesse, les milliers d’amendements retoqués, les coups de menton et de com adressés à l’opinion publique remontée comme un coucou contre le report de l’âge légal… Toutes ces considérations de haute ou de basse politique tiennent en fait à un petit chiffre, à un vulgaire pourcentage, à un taux d’intérêt plus exactement. Celui payé par le Trésor Français à ses créanciers, souvent fonds de pen-
sion américains et banques d’affaires anglo-saxonnes. Avec une ardoise publique de 3 000 milliards d’euros, l’État doit aujourd’hui rémunérer à 2,80 % l’argent prêté à dix ans par ce beau monde. « On ne paye que 0,5 % de plus que l’Allemagne (…) Ce qui est une espèce de bénédiction peut être imméritée », estime Alain Minc. Une faveur faite par la City et Wall Street à la France du passif que le trio Macron-Borne-Le Maire entend sauvegarder à tout prix. Comme le lait sur le feu, l’Élysée, Matignon et Bercy surveillent ce fameux taux d’intérêt des emprunts français, plus précisément l’écart, le « spread » dans le sabir des marchés, par rapport au voisin allemand, réputé le plus vertueux. Et pour obtenir des prix corrects sur les marchés, il faut donner des gages austéritaires aux investisseurs, leur dire combien la France, cette grosse cigale, peut se changer en petite fourmi. Sous peine de rejoindre la cohorte des débiteurs de malheur peuplée d’Espagnols, d’Italiens ou de Grecs forcés de s’endetter entre 3,3 % et 4,2 %.
L’accord entre la France et les marchés tient donc en une poignée de mots : moins de 3 % d’intérêt sur les marchés contre plus de deux ans à travailler. Mon royaume pour un taux. La souveraineté française se mime au Parlement, se chante dans les manifestations mais se joue sur les marchés.
Alors évidemment, Alain Minc et ses épigones néolibéraux semblent s’accommoder fort bien de cette mise sous surveillance. Pardi, sans la corde de rappel des fonds de pension, la France –sous l’effet de sa fibre révolutionnaire –se laisserait aller à la facilité, au mépris de sa dette et de ses traites. Une vieille rengaine déjà chantée sous la Restauration. Pour sauvegarder l’épargne des possédants, la charte de 1815 stipulait même dans son article 70 : « La dette publique est garantie. Toute espèce d’engagement pris par l’État avec ses créanciers est inviolable ». Aujourd’hui, pas besoin d’une Constitution : une loi suffit.
Trou de la dette contre trou des retraites
7 milliards d’euros. C’est à peu près ce que le gouvernement compte récolter grâce à la réforme des retraites actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale. Mais c’est aussi l’augmentation, en un an, des intérêts payés par la France sur se dette publique en 2022.
Ladite dette, boucliers divers et variés aidant, à gonflé l’année dernière d’environ 180 milliards, pour dépasser les 3.000 milliards (le chiffre définitif n’est pas connu). Dans le même temps, la
France, qui empruntait en 2021 à un taux moyen de – 0,05 %, à vu ce taux bondir à + 1,2 % en 2022. Pour tout arranger, une partie de cette dette est indexée sur l’inflation, dont le rythme a plus que triplé en 2022, ce qui explique la moitié de la facture supplémentaire.
Trouver l’argent pour réformer les retraites ? C’est très simple : il suffit de casser les taux d’intérêt, de juguler l’inflation et d’arrêter d’emprunter.
Source : Le Canard enchaîné – H.M – 15/02/23
4 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 LE RÉVEIL ACTUALITÉS
Source : Marianne – F. Dedieu – 09/02/23
Le regard de la finance.
Un document de travail gouvernemental inquiète le secteur du logement social
Tout commence en septembre dernier, quand le gouvernement signe un « pacte de confiance » avec le secteur du monde HLM censé définir les besoins en investissement pour le secteur. A cette occasion, le ministre du logement Olivier Klein assure qu’il prendra « son bâton de pèlerin » pour convaincre certains élus locaux à respecter le pourcentage de logements sociaux obligatoire, prévu par la loi SRU. Quelques mois plus tard, les recommandations qui circulent entre le cabinet d’Olivier Klein et les différents acteurs du logement social, révélées par le site France Info, suscitent interrogations et inquiétudes. Sur un papier simple, on peut notamment lire : « Une orientation pourrait être l’attention que les logements sociaux aillent aux bonnes personnes aux bons endroits ». Un tri sous-entendu qui ne passe pas après les conclusions rendues par la Fondation Abbé Pierre le 28 janvier dernier dans son dernier rapport : « à l’heure où des milliers de personnes, notamment des enfants, sont refusées chaque soir par le 115 faute de places d’hébergement, il est devenu urgent de relancer la politique du logement et de cesser les coupes budgétaires sur le monde du HLM ». Cette suggestion inquiète car elle sous-entend obliger les bailleurs à faire le tri en fonction des revenus des bénéficiaires. Pour rappel, plus de deux millions de personnes attendent un logement social en France. Il n’y a que 400 000 attributions chaque année. Plus bas sur le document, une autre suggestion aux contours flous dérange : « La politique du logement social pourrait être pensée pour s’aligner avec la politique de plein-emploi poursuivie par le gouvernement ». Notons que le projet de loi sur le fonctionnement du marché du travail en vue du plein-emploi avait été critiqué, notamment par la gauche, accusé d’ouvrir la possibi-
lité pour le gouvernement, de moduler par décret les règles du régime en fonction de la conjoncture économique. Appliquée à la question du logement, se dessine ici la crainte que le gouvernement veuille reprendre la main sur les attributions de logements sociaux.
Ces révélations interviennent après que la Fondation Abbé Pierre a étrillé dans son dernier rapport le bilan logement d’Emmanuel Macron, dont le premier quinquennat a été marqué par la baisse des APL et des dotations, (15 milliards d’économies en tout sur le secteur depuis 2017), mais aussi d’une production de logements insuffisante (95 000 en 2021 contre un objectif de 125 000). Avec, en toile de fond, quatre millions de Français mal-logés. « Son premier gouvernement n’avait pas de ministre du Logement, avant que cet élément ne soit corrigé », a voulu rappeler Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, lors de la conférence de présentation du rapport, le 26 janvier.
La fondation estime qu’entre 2017 et 2022 la réduction des moyens alloués aux organismes HLM s’élève à 1,3 milliard. « En l’absence de volonté politique claire, Bercy garde la main sur le pilotage de la politique de logement, tendant à privilégier les mesures d’économie », déplore le rapport. En 2010, la part de l’effort public dans le domaine du logement était estimée à 2,2 % du PIB, en 2021 elle n’est plus que de 1,5 %. Il s’agit du chiffre le plus bas jamais enregistré par la Fondation depuis que cette donnée existe (1984).
Les parlementaires déplorent égale-
ment le bilan logement d’Emmanuel Macron. En décembre, des sénateurs de plusieurs groupes, de droite comme de gauche, ont rejeté les crédits de la mission « cohésion des territoires », qui comprend des mesures relatives au logement. « Le logement est de première nécessité et pas une variable d’ajustement » avait regretté Valérie Létard. Quant à la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre déléguée au Logement, elle assure qu’« aucun réel progrès n’est inscrit pour résorber la crise du logement ». Elle parle même de « terreau d’une bombe sociale ».
Par ailleurs, si le cabinet du ministre du Logement précise qu’il s’agit d’un document de travail qui a vocation à évoluer, ce Pacte entre le ministre du logement et les bailleurs sociaux apporterait peu d’éclairages sur l’aspect rénovation énergétique des logements sociaux. Les conclusions du pacte devraient être rendues fin mars, début avril.
LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 5 ACTUALITÉS LE RÉVEIL
Source : Public Sénat – extraits - V. Radenne –08/02/23
Manifestation bailleurs sociaux Paris oph.
Nul n’a le monopole de l’horreur, pas même la Russie
Non, la chair à canon n’est pas « une spécialité culinaire russe », comme le sous-entendent nombre d’éditorialistes à longueur de journée sur les plateaux télévisés, explique notre chroniqueur Jack Dion. La Russie n’est pas le mal absolu, et l’Ukraine, pas le monde civilisé. Si l’on en croit les récits des experts qui commentent la guerre russo-ukrainienne depuis leur arrière-cuisine parisienne, parmi les spécialités culinaires russes, outre le bortsch, le bœuf Stroganov et les blinis, il faut désormais compter avec la chair à canon, proposée sur le marché du Donbass à des tarifs défiant toute concurrence. Dès qu’il est question de l’armée russe, cette dernière spécialité est citée comme l’illustration des mœurs barbares inhérentes à ce pays. A contrario, l’Ukraine symboliserait le monde civilisé, alors que nombre de ses chefs militaires ont été formés à la même école que leurs homologues russes, du temps où leurs pays respectifs étaient réunis dans l’URSS.
Il est vrai que l’OTAN a supplanté sur place l’ex-Armée rouge. Elle y a donc distillé les préceptes universels de la « guerre propre », comme cela a pu se constater partout où le bras armé de l’Alliance atlantique a balancé les
bombes de l’émancipation par la terreur. Désormais, seuls les Russes sont unilatéralement décrits telle une bande de tueurs avinés, envoyés au front comme des vaches contaminées à l’abattoir. Sans doute en est-il ainsi des mercenaires du groupe Wagner, même s’ils n’ont rien à apprendre des membres du régiment Azov célébré à Kiev, militairement et idéologiquement parlant. Mais pourquoi généraliser au point de voir derrière chaque Russe l’ombre d’un monstre sanguinaire ?
Selon l’Express « la chair à canon est une vieille tradition russe ». Il faut croire que la guerre de 14-18 a été une promenade de santé n’ayant fait aucune victime, grâce au dévouement d’officiers formés autant au maniement des âmes qu’à celui des armes. Les nazis (les vrais, pas ceux que Poutine croit percevoir à Kiev) expliquaient déjà leur déroute à Stalingrad et ailleurs par le flot incessant des « vagues humaines » de l’Armée rouge, ces moujiks incultes qu’ils assimilaient à des sous-hommes sacrifiés par des chefs enivrés.
Quand on se croit habité par un sentiment de supériorité, on est toujours tenté de mépriser ceux que l’on combat afin de justifier leur éradication. La reprise
de ces clichés éculés sous la plume de commentateurs se réclamant des valeurs occidentales et de la démocratie laisse pantois. Telle est la logique inévitable du raisonnement qui consiste à considérer la Russie comme le mal absolu, à croire qu’elle n’a pas changé depuis l’époque de l’Union soviétique.
Certes, le crime impardonnable commis par Poutine contre son voisin n’incite pas à la lucidité et à la clairvoyance. Mais est-ce aider l’Ukraine que de colporter des caricatures dignes de celles que l’on voit fleurir à Moscou et, à un degré moindre, à Kiev, où l’on ne fait pas plus dans le détail et la finesse ? Nul n’a le monopole de l’horreur. Personne ne naît avec un fusil-mitrailleur entre les dents. Autant donc éviter les raccourcis médiatiques qui sont des bombes à sous-munitions traumatisantes pour les esprits.
Source : Marianne – J. Dion – 12/02/23
À la conférence de Munich, Scholz, Macron, Stotenberg, Zelensky appellent à la guerre
rement, l’heure n’est pas au dialogue. » ; « La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre et l’agression russe doit échouer ».
Selon Emmanuel Macron « Cette guerre n’est pas simplement la guerre des Européens et des Européennes. Elle touche la planète entière » ; « très clai-
Olaf Scholz a également appelé les pays pouvant livrer des chars à « le faire vraiment » alors que les envois évoqués par les alliés sont plus lents qu’espéré. Il a promis de mener « une campagne intensive » pour que les alliés bougent sur cette question.
« Il s’agit maintenant de coordonner les efforts », déclare Jens Stotenberg, le patron de l’OTAN. « J’en appelle aux
alliés pour qu’ils livrent des armes modernes. Je me félicite de cette décision de livrer des chars de bataille. » « Mon message aux Ukrainiens ? L’OTAN et ses partenaires seront à vos côtés aussi longtemps que nécessaire. Nous ne permettrons pas à la Russie de l’emporter, ce serait un danger pour l’Ukraine mais aussi pour nous tous. Nous suivons aussi le renforcement du lien entre la Chine et la Russie, qui entraînent leurs armées ensembles » « Si la Russie l’emporte en Ukraine, cela aura une importance sur les décisions prises par Pékin ».
6 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 LE RÉVEIL ACTUALITÉS
Les canons tonnent en Europe.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stotenberg.
Repousser l’âge de départ à la retraite, c’est
les générations
Retraite ne signifie pas forcément inactivité. Retarder l’âge du départ à la retraite, c’est de priver du rôle essentiel des aidants, des bénévoles, des élus locaux, etc. qui contribuent à la cohésion sociale.
Fraternité. Ce mot, inscrit au fronton de toutes les mairies de France, peine à trouver une réalité dans le champ politique et sociétal. Nos bénévoles, femmes et hommes, contribuent au quotidien, chacun à son échelle, à apporter à notre société de la bienveillance et du soutien à l’autre, tout particulièrement envers les plus fragiles d’entre nous : les personnes âgées isolées qui sont 2 millions en France à être privées de contacts et à vivre l’isolement social.
Alors que la réforme des retraites nous invite à réfléchir profondément sur le modèle de société que nous voulons pour nous ainsi que pour les générations suivantes, nous faisons le choix de poser comme centrale la question du lien social dans ce grand débat qui parcours actuellement le pays. Cette réforme est-elle de nature à renforcer le modèle de base qui fut le choix du Conseil National de la Résistance, celui de la solidarité entre les générations - finalement « l’intergénérationnel » tellement en vogue n’est peut-être pas si novateur que cela ! – ou bien risque-t-elle, par ses effets parfois même indirects, de fragiliser cette cohésion sociale qui nous est chère et qui ciment nos vies ?
Nous rappellerons que, malgré le choix sémantique opéré il y a désormais bien
trop longtemps pour qu’il soit raisonnable de le remettre en cause, « retraite » ne signifie pas « inactivité ». Les retraités apportent à la société française dans son ensemble une indéniable richesse. Rappelons qu’ils sont d’abord des éléments indispensables à la solidarité familiale aussi bien envers leurs parents – 49 % des 3,9 millions de proches aidants sont eux-mêmes retraités – qu’envers leurs enfants – 7 enfants sur 10 sont gardés par leurs grands-parents. Quand votre baby-sitter vous lâche ou que l’aide à domicile n’est pas en mesure de passer aujourd’hui s’occuper d’un ancien, ils sont ceux vers qui nous nous tournons en priorité.
Les retraités forment également, bénévolement, une part prépondérante de 2 catégories qui sont au service, voire au chevet, de la société française. Ce sont d’abord nos élus et plus particulièrement nos élus « des champs » : plus de la moitié des communes de moins de 1 000 habitants sont dirigées par des maires âgés de plus de 60 ans. Et nous le savons : le poids des responsabilités pour ces édiles des petites communes est de plus incompatible avec une activité professionnelle. En 2020, 30 % d’entre eux n’ont d’ailleurs pas souhaité se représenter. Ce sont ensuite nos bénévoles : 1 retraité sur 3 est bénévole dans une association 37 % d’entre elles sont présidées par une personne à la retraite. Les femmes représentent près de 60 % des bénévoles dans des domaines du social, du caritatif et de l’humanitaire, et 68 %
dans l’éducation et la formation. Ne nous leurrons pas : repousser l’âge de la retraite, c’est aussi repousser dans le temps ces différents rôles que nos retraités jouent aujourd’hui dans la société et mettre en péril la solidarité entre les générations, si essentielle aujourd’hui. Il est ainsi légitime de s’interroger sur la valeur ajoutée sociale d’une telle perspective. Les retraités qui s’impliquent le font aussi parce qu’ils le peuvent sur le plan de leur capacité physique. Alors que l’espérance de vie et l’espérance de vie en bonne santé semblent atteindre un palier, retarder le départ à la retraite ne devrait pas être de nature à inverser la tendance. Plusieurs d’entre nous ne seront pas en mesure de contribuer au bien-être de la société dans son ensemble si notre propre bien-être sort affecté des années de travail ainsi ajoutées.
Yann Lasnier, délégué général de l’association des Petits Frères de pauvres
Alain Villez, président de l’association des Petits Frères de pauvres
Source : Le Monde – extraits – 16/02/23
Autoroutes : des superprofits à fond la caisse
Avec 4,26 milliards d’euros de bénéfice net en 2022, Vinci, géant mondial du BTP, voit son résultat dépasser de 64 % celui de 2021. Plus de la moitié de ses profits (2,2 milliards) proviennent des autoroutes : Vinci, en effet, est le
1er concessionnaire français, exploitant près de 50 % du réseau concédé. Une telle rente sur les péages « ne relancet-elle pas un peu la polémique (sur leurs tarifs) ? »
Source : Le canard enchaîné – C. Bamberger – 15/02/23
LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 7 ACTUALITÉS LE RÉVEIL
Solidarité intergénérations au Secours Populaire Romilly-sur-Seine.
mettre en péril la solidarité entre
Méthanisation et agriculteurs :
Après les éoliennes qui ne font pas l’unanimité tant sur leur utilité que sur leur rentabilité ou bien sûr leur "beauté". Les lobbies ont trouvé un nouveau caprice pour soi-disant créer de l’énergie : la méthanisation, c’est-àdire l’utilisation des déchets animaux et végétaux ! Cette dernière ne pourra jamais, même en partie, satisfaire les besoins énergétiques de la France de l’énergie.
Pour installer un projet, en moyenne il faut 23 ha de surface agricole mobilisés. Il faut être très vigilant aux installations industrielles qui accaparent de plus en plus de foncier. Les ateliers de méthanisation consomment de plus en plus d’espaces agricoles.
Au lieu d’être utilisées pour nourrir humains et animaux, des denrées et cultures sont englouties en masse dans les méthaniseurs. Contourner la loi pour laisser le champ libre au « maïs énergétique » est un jeu d’enfant, bien compris par les agriculteurs. Car les dés sont pipés : produire de l’énergie rapporte plus qu’élever des vaches. Mais pourquoi gâcher de la nourriture pour produire de l’énergie, alors que la méthanisation se vante de recycler les effluents d’élevage (lisier, fumier…) ?
Eh bien parce que certaines cultures et certains produits alimentaires (micro-organismes) sont bien plus producteurs du méthane que ces effluents. La fermentation du fumier est bien moins efficace que celle du maïs et moins rentable.
Mais, le développement croissant de ces usines n’est pas sans susciter des critiques voire des résistances. Les odeurs, le trafic routier plus dense, l’impact visuel sur le paysage, les risques de pollution, les accidents industriels, la sécurité alimentaire, sont autant de
problématiques qui sont actuellement portées dans le débat public.
Du côté environnemental, l’épandage des résidus du digestat pose certains problèmes en retrouvant des résidus nocifs dans les sols et les nappes phréatiques. Le coût d’installation est estimé entre 300 000 à 800 000 €, le retour sur investissement est de 15 ans pour ceux qui arrivent à rembourser. Certains agriculteurs qui se sont lancés dans les projets de méthanisation se sont retrouvés en faillite. Les gros agriculteurs s’accaparent ainsi les terres délaissées pour effectuer d’importants profits financiers. Le risque de dérive est connu. Le Code de l’environnement interdit de jeter dans les méthaniseurs trop de végétaux issus des « cultures principales » : pas plus de 15 % des intrants qu’on jette dans le méthaniseur par an. Cependant, la production de méthane nécessite un approvisionnement 24 heures sur 24. Il faut donc alimenter son installation en continu. Et pour tenir la cadence, les exploitants introduisent dans leur méthaniseur des cultures et lisiers issus de leurs terres ou d’autres fermes, ainsi que des coproduits de l’industrie agroalimentaire. La tentation d’utiliser des cultures en principe destinées à l’alimentation humaine ou animale, bien plus intéressantes pour produire du méthane, incite certains agriculteurs à des tours de passe-passe.
La culture intermédiaire à vocation énergétique (CIVE) implantée et récoltée entre deux cultures principales dans une rotation culturale, elle est utilisée comme intrant dans une unité de méthanisation agricole, après avoir joué un rôle de couvert végétal pour protéger les sols de l’érosion ou les cours d’eau du ruissellement des polluants. Aucune limite n’est fixée dans
l’introduction des CIVE dans les méthaniseurs, contrairement aux cultures principales (maïs, chou, orge…), qui ne peuvent dépasser 15 % des intrants par an.
Pour « stopper la spéculation sur la paille et le foin », le Modef, « exige […] une interdiction des cultures agricoles dédiées à la méthanisation ». Le syndicat demande également l’« interdiction du broyage de paille et maïs pour la prochaine campagne de récolte ». En effet, « la paille est utilisée à d’autres fins que l’élevage, notamment (en) méthanisation », regrette le syndicat qui se dit scandalisé que « le ministre de la Transition écologique autorise, depuis le mois de mars 2018, que les résidus de paille ou de maïs servent à alimenter les méthaniseurs ». Conséquence directe des sécheresses de 2018 et 2022, « les éleveurs ne vont plus avoir assez de fourrages pour nourrir leurs bétails. Ils doivent se rabattre sur la paille et l’achat de foin », déplore le Modef, qui dénonce des prix pratiqués « exorbitants ». Il y a un risque de décapitalisation du cheptel, avertit le syndicat. Ces projets doivent être collectifs (à la ferme + autres déchets comme les collectivités territoriales) et portés par les élus, les citoyens et les acteurs des territoires dans lequel ils s’inscrivent, seul gage de durabilité.
Gérard Del Maschio
8 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 LE RÉVEIL ACTUALITÉS
« On gagne plus d’argent à produire de l’énergie que de l’alimentation »
Une banderole faite par des manifestants pour prévenir du danger de pollution de l’eau à Chateaulin (29)
Robert Hébras, dernier rescapé
d’Oradour-sur-Glane,
Âgé de 97 ans, il était le dernier des sept survivants du massacre commis par les Nazis le 10 juin 1944, dans ce village du Limousin. 643 habitants y avaient été tués, dont 450 femmes et enfants. Il s’est éteint samedi 11 février, à Saint-Junien (Haute-Vienne).
En ce samedi de début d’été, Robert Hébras, bientôt 19 ans, profite de la chaleur de l’après-midi pour bricoler chez une voisine, lui installer une prise de courant. Lui, l’apprenti mécanicien, aurait dû être au travail dans le garage qui l’emploie à Limoges. Mais son chef d’atelier lui a accordé son week-end la veille au soir. Il est donc rentré en tramway chez ses parents et deux de ses sœurs. La journée paraît calme et paisible… jusqu’à ces premiers bruits de chenilles se faisant entendre au loin, à partir de 14 h.
Deux véhicules, transportant chacun une dizaine d’hommes, assis, une arme entre les jambes, entrent dans le haut de la commune. D’autres camions, au même moment, se positionnent dans le bas d’Oradour. Tout le village est bouclé. Une opération minutieusement préparée. Robert Hébras n’est pas inquiet. Il quitte sa voisine et rentre chez lui. Sa mère, elle, a peur pour lui. Elle craint que les Allemands ne l’emmènent outre-Rhin, au titre du Service du travail obligatoire. Il a l’âge pour l’effectuer.
Forcés par les troupes occupantes à rejoindre la place du champ de Foire, les habitants d’Oradour-sur-Glane sortent de chez eux. Des Allemands les encadrent. Robert Hébras, sa mère et ses sœurs sont dans le cortège. Par chance, sa sœur aînée, mariée, vit ailleurs. Son père, lui, travaille à l’extérieur du village. Au centre de la commune, les femmes et leurs enfants sont séparés des hommes. Ces derniers sont
s’en
est allé
divisés en quatre groupes. Robert Hébras se retrouve dans une grange en compagnie de cinquante ou soixante autres villageois…
« Les premières détonations se font entendre après dix minutes. Les Allemands ouvrent le feu. Je suis légèrement blessé. Je me retrouve sous des corps. Mon copain est décédé à mes côtés. Pourquoi lui et pas moi ? Les soldats donnent le coup de grâce aux mourants, puis nous recouvrent de paille. Je ne bouge pas, ne dis rien. Du sang coule sur moi. Les Allemands s’en vont, puis reviennent. Ils mettent le feu à la grange… » raconte Robert Hébras dans un long témoignage vidéo recueilli par Ouest France en septembre 2020.
Sentant les flammes atteindre ses cheveux et l’un de ses bras, le jeune homme parvient à s’extirper du brasier et à fuir. Par chance, aucun Allemand dans les parages. Avec quatre autres survivants, ils se cachent, ici dans une étable, là dans des clapiers… « Je pensais pouvoir retrouver ma mère et mes sœurs. C’est le lendemain que j’ai appris de mon père que toutes les femmes et tous les enfants avaient été enfermés, puis brûlés dans l’église. C’est inimagi-
nable, mais cela s’est malheureusement bien produit. Le drame d’Oradour, ce sont ces 450 femmes et enfants tués. »
C’est à force de volonté et de travail que Robert Hébras parvient, au fil du temps, à surmonter l’atrocité du massacre qu’il a vécu. « Je voulais réussir. C’est mon métier de garagiste qui m’a aidé à m’en sortir, qui m’a sauvé. J’étais tous les jours dans mon atelier » Soulagé aussi de n’avoir jamais tué un Allemand. « Que ce soit une famille française ou une famille allemande qui perd quelqu’un, c’est toujours le même chagrin… »
Durant toute sa vie, Robert Hébras a été un artisan de paix et de réconciliation, un ardent défenseur de la construction européenne. Déjà décoré de la Légion d’honneur et de l’ordre du mérite allemand, il a également été fait commandeur de l’ordre national du mérite, l’année dernière, sur décision d’Emmanuel Macron. « C’est, désormais, sa petite-fille Agathe qui va poursuivre le travail de mémoire. Robert Hébras a pu partir paisiblement, sachant qu’Agathe allait prolonger son œuvre. »
Source : Ouest France – extraits – Y. M. Robin – 11/02/23
LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 9 HOMMAGE LE RÉVEIL
ARAC
ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L’AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L’ANTIFASCISME ET LA PAIX
Villejuif, le 3 février 2023
L’ARAC EXIGE UN CESSEZ-LE-FEU IMMEDIAT
ET L’OUVERTURE DES NEGOCIATIONS
La guerre qui se poursuit en Ukraine est un évènement majeur qui nous concerne et doit mobiliser. Les ambitions de Washington dans cette guerre OTAN contre Russie vont bien au-delà de l’Ukraine.
L’escalade militaire, la course à l’armement, les menaces nucléaires, l’alignement de l’Europe derrière les États-Unis et de l’OTAN, le refus de chercher une situation politique sont très inquiétants et menacent gravement la paix.
L’envoi d’armes ne peut pas changer l’issue du conflit, mais seulement le prolonger, augmentant ainsi les pertes humaines et les souffrances des populations ukrainienne et russe.
La France est déjà allée beaucoup trop loin dans son soutien à l’Ukraine. Notre pays ne doit pas devenir cobelligérant. Notre pays doit jouer un rôle de médiateur et gagner un cessez-le-feu.
Pour l’ARAC, la solution à cette guerre ne doit pas être militaire mais diplomatique. Il y a urgence à arrêter les combats et ouvrir des négociations sous l’égide de l’ONU.
Nous devons exiger un cessez-le-feu immédiat sans conditions et l’ouverture de négociations sans préalables. C’est la seule façon de sortir aujourd’hui du conflit.
Il faut plus que jamais faire respecter la Charte des Nations Unies qui garantit la paix et la sécurité dans le monde, la souveraineté de chaque peuple.
L’ARAC exige :
• Le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies
• La signature et la ratification du Traité du 7 juillet 2017 visant à interdire l’utilisation et la prolifération des armes nucléaires
• Un désarmement universel
• Le retrait de la France de l’OTAN et qu’elle agisse pour sa dissolution (OTAN structure illégale au regard du droit international)
Pour l’ARAC, la seule voix est celle de la paix, et nous devons nous rassembler pour faire entendre la voix de toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice, du respect des peuples, d’égalité, de justice sociale.
La paix, c’est le seul chemin pour garantir l’avenir de l’humanité et de la planète.
LE RÉVEIL INTERNATIONAL 10 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
Ukraine
ARAC
ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L’AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L’ANTIFASCISME ET LA PAIX
L’ARAC SOLIDAIRE AVEC LES PEUPLES TURCS, SYRIENS, KURDES
TOUCHES PAR LES TERRIBLES TREMBLEMENTS DE TERRE
Le bilan des séismes en Turquie et en Syrie ne cesse de s’alourdir, il dépasse les 20 000 morts. Cette catastrophe appelle à la solidarité internationale.
Alors qu’une aide internationale s’organise vers la Turquie, l’assistance vers la Syrie, les Kurdes se fait attendre.
Le séisme a frappé une Syrie dévastée par douze ans de guerre. Des millions de personnes attendent d’être sauvées, ils ont faim, ils ont froid. Cela ne semble pas faire frémir « le monde ».
Devant l’immensité de ce drame humain, nous ne pouvons accepter le maintien de l’embargo contre la Syrie. Les Nations Unies, avec un esprit de responsabilité, ont appelé à « mettre la politique de côté » et à faciliter l’accès aux régions sinistrées dans le nord-ouest de la Syrie, frontalier de la Turquie.
Aujourd’hui se pose la question de la levée des sanctions économiques contre la Syrie et son peuple (sanctions prises par l’Union Européenne, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Suisse…)
L’ARAC demande la levée immédiate des sanctions économiques contre le gouvernement et le peuple syrien et réclame une aide d’urgence pour les peuples turcs, kurdes, syriens pour faire face à la catastrophe humanitaire en cours.
Le Secrétariat National Villejuif, le 9 février 2023
Des rapporteurs de l’onu accusent Israël de « domicide »
Trois rapporteurs spéciaux de l’ONU ont demandé à ce qu’Israël soit tenu responsable pour la démolition des logements de Palestiniens en Cisjordanie occupée, des actes qu’ils qualifient de « domicide(1)».
Dans un communiqué, ces trois experts indépendants, mandatés par le Conseil des droits de l’Homme, mais ne s’expriment pas au nom des Nations Unies, ont appelé la communauté internationale à prendre des mesures pour mettre fin « aux démolitions ou fermetures systématiques et délibérées de logements (…) aux déplacements arbitraires et aux expulsons forcées
de Palestiniens en Cisjordanie occupée ».
Selon les experts de l’ONU, les autorités israéliennes ont démoli en janvier 132 structures palestiniennes parmi 38 communautés de Cisjordanie, dont 34 structures résidentielles et 15 structures financées par des donateurs. Ce total représente une augmentation de 135 %, par rapport à la même période en 2022, et comprend cinq démolitions punitives. « La démolition systématique de maisons palestiniennes, l’érection de colonies israéliennes illégales et le refus systématique de permis de construire pour les Palestiniens en Cisjordanie occupée s’ap-
à
,
INTERNATIONAL LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 11
parentent
un domicide »
ont affirmé les trois experts, parmi lesquels figure
Une palestinienne et un enfant assistent à la destrution d’une maison à Hebron.
Balakrishnan Rajagopal, Rapporteur spécial sur le logement convenable.
Fin 2022, Balakrishnan Rajagopal avait demandé que le « domicide » - la destruction à grande échelle ou systématique de logements civils durant les conflits - soit reconnu comme un crime distinct en droit pénal international.
« Les attaques directes contre les maisons, les écoles, les moyens de subsistance et les sources d’eau du peuple palestinien ne sont rien d’autre que des tentatives d’Israël de restreindre le droit à l’autodétermination des Palestiniens et de menacer leur existence même », ont affirmé les experts dans le communiqué. Ils ont réitéré leur préoccupation concernant la situation à Masafer Yatta, dans le sud de la Cisjordanie, « où plus de 1 100 résidents palestiniens restent exposés à un risque imminent d’expulsion forcée, de déplacement arbi-
traire et de démolition de leurs maisons, de leurs moyens de subsistance et de leurs structures d’approvisionnement en eau et d’assainissement ».
« Les tactiques israéliennes de déplacement forcé et d’expulsion de la population palestinienne semblent n’avoir aucune limite. A Jérusalem-Est occupée, des dizaines de familles palestiniennes sont également confrontées au risque imminent d’expulsions et de déplacements forcés, en raison (...) de planifications discriminatoires qui favorisent l’expansion des colonies israéliennes », déplorent les experts de l’ONU.
La colonisation de territoires occupés constitue un « acte illégal au regard du droit international et assimilable à un crime de guerre », rappellent-ils. Plus de 475 000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie, où vivent 2,8 millions de Palestiniens.
Le 12 février, le cabinet de sécurité israélien a annoncé qu’il allait autoriser neuf colonies en Cisjordanie occupée, après une série d’attaques commises par des Palestiniens à Jérusalem-Est.
Source : Le Figaro/AFP – 13/02/23
(1) DOMICIDE :
Le droit international humanitaire et le droit international pénal permettent de poursuivre la destruction de logements et les expulsions forcées en tant que crime de guerre, crime contre l’humanité ou génocide. Pourtant, l’impunité reste la norme plutôt que l’exception, soulignant que le domicide est bien plus qu’une simple atteinte aux droits au domicile ou à la propriété « car il déclenche un effet domino sur d’autres droits humains »
L’otan se préparait au conflit en ukraine depuis 2014
« En fait, depuis 2014, l’Otan a mis en place les plus grands renforts de défense collective depuis une génération, car la guerre n’a pas commencé en février de l’année dernière. Cela a commencé en 2014 », a affirmé Jens Stoltenberg lors de sa d’une conférence de presse de l’Otan de lundi 13 février.
« Et cela a déclenché une grande adapta-
tion de notre Alliance avec une meilleure préparation des forces, avec plus de présence dans la partie orientale de l’Alliance, avec plus d’exercices », a-t-il rajouté. Jens Stoltenberg a martelé que la présence de l’Otan avait déjà été accrue en Ukraine au cours des dernières années avant février 2022 : « Lorsque nous avons décidé le matin de l’invasion d’augmenter notre présence, nous avons pu nous appuyer sur la présence accrue que nous avons déjà mise en place au cours des dernières années. Nous avons décidé de mettre en place des groupements tactiques de l’Otan [dans les États baltes et en Pologne] en 2016, nous avons également renforcé notre présence militaire dans les mois qui ont précédé le conflit, car ce n’était pas une surprise pour nous. Nous savions que le conflit se produirait et nous nous y sommes préparés », a déclaré le se-
crétaire général de l’Otan. Il s’est déclaré satisfait que « pour la première fois depuis de très nombreuses années, tous les Alliés ont commencé à augmenter les dépenses de défense » « La guerre n’a pas commencé en février de l’année dernière. Cela a commencé en 2014. Et cela a déclenché une grande adaptation de notre Alliance avec une meilleure préparation des forces, avec plus de présence dans la partie orientale de l’Alliance, avec plus d’exercices », a précisé Jens Stoltenberg, confirmant l’envoi en masse de soldats de l’Otan vers l’est dès 2014.
Il a fait savoir au début de sa conférence de presse que « nous avons déjà beaucoup fait », en plaçant « 40.000 soldats sous le commandement de l’Otan dans la partie orientale de l’Alliance ».
Source : Observateur Continental – 14/02/23
LE RÉVEIL INTERNATIONAL 12 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
Poutine-Volodymyr Zelensky.
N° 889
MARS 2023
La
1976
longue lutte pour l’indépendancede 1945 aux accords de Paris en 1973la réunification du Vietnam le 2 juillet
2 septembre 1945. Proclamation de l’indépendance du Vietnam par Hô Chi Minh. Naissance de la République Démocratique du Vietnam.
7 mai 1954. Victoire vietnamienne de Diên Biên Phu.
20 juillet 1954. Signature des accords de Genève. Le Vietnam est divisé « provisoirement » à hauteur du 17e parallèle. En fait, installation de deux régimes au Nord (socialiste) et au Sud (proaméricain).
Septembre 1954. Mendès France accepte le leadership américain en Asie du Sud-Est.
1956-1959. Forte répression contre les partisans de la réunification. Accélération de conseillers militaires américains.
20 décembre 1960. Création du front national de libération du Sud Vietnam (FNL)
1er novembre 1963. Coup d’Etat inspiré par la CIA à Saigon.
Mai 1964. Embargo commercial américain sur le Nord-Vietnam.
Août 1964. Premiers bombardements américains sur le Nord.
1965-1972. Présence massive de « boys » sur le terrain (jusqu’à un demi-million). Bombardements intensifs sur tout le territoire du Vietnam. Largage de défoliants (agent orange). Le Laos, le Cambodge sont entraînés dans la guerre.
31 janvier 1968. Le FNL et les troupes du Nord mettent partout les soldats américains en échec.
Mai 1968. Début de la conférence américano-vietnamienne de Paris
10 juin 1969. Fondation du gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP) du Sud-Vietnam.
20 février 1970. Début des négociations secrètes entre H. Kissinger et le Duc THO à Paris
Octobre 1972. Le Duc Tho et Kissinger parviennent à un premier accord à Paris.
27 janvier 1973. Signature des Accords de Paris : Etats-Unis, République du Vietnam (Saigon), République Démocratique du Vietnam (Hanoï) et GRP
Printemps 1974. Nguyen Van Thieu, président du Sud Vietnam, déclare la guerre continue.
30 avril 1975. Libération de Saigon. Le drapeau du GRP flotte sur tout le Sud
2 juillet 1976. Réunification. Adoption officielle de l’appellation République Socialiste du Vietnam Nous étions très sensibles aux évènements du Vietnam.
LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 13 Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél 01 42 11 11 11 LE CAHIER MÉMOIRE
Courte chronologie d’une (trop) longue guerre
1968 – 1973 : Choisy-le-roi au cœur des négociations
5 années d’efforts pour la paix au Vietnam, racontées par ceux qui les ont vécues
Choisy -15 juin-1973.
De 1968 à 1973, la commune de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), sous l’égide de sa municipalité a accueilli, dans la plus grande discrétion, une délégation vietnamienne (comprenant notamment des représentants du nord Vietnam et du Gouvernement Révolutionnaire Provisoire) qui a préparé les futurs accords de paix permettant de mettre fin aux combats.
A l’époque, le lieu comme l’initiative était tenu dans le plus grand secret. Les négociations officielles de paix entre les Etats-Unis et le Vietnam s’étaient
tenues pendant de longues semaines à Paris, au centre de conférences Kléber. Elles se soldèrent par un échec. Mais les belligérants décidèrent qu’ils pouvaient continuer à discuter, discrètement, secrètement même, pour échapper à la pression médiatique et la pression de l’opinion publique mondiale.
Les délégations américaines et vietnamiennes furent alors installées en banlieue, dans des endroits discrets tenus secrets à l’époque. L’endroit où fût installée la salle des négociations était un petit pavillon de banlieue. Ainsi, la paix au Vietnam s’est-elle négociée en banlieue parisienne dans le plus grand secret.
Les négociations, qui doivent durer quelques mois, n’aboutissent qu’au bout de quatre ans. Un temps hébergés à l’hôtel Lutetia à Paris, les membres de
un genou à terre
Nous étions très sensibles aux évènements du Vietnam. En tant que Français, mais aussi en tant que militants communistes, nous avons toujours eu des affinités toutes particulières avec le Vietnam pour beaucoup de raisons. Il ne faut pas oublier que des leaders vietnamiens ont largement contribué à la création du Parti Communiste Français. Ho Chi Minh était présent au Congrès de Tours, en 1920, et il a voté pour la création du Parti (Au cours de ce Congrès, la Section Française de l’Internationale Ouvrière – SFIO – se scinda en deux avec la création de la Section Française de l’Internationale Communiste – SFIC – qui devint, à la dissolution de l’Internationale Communiste, le Parti Communiste Français).
Ensuite, pendant l’Occupation nazie, la force de “ l’Empire français” a été mobilisée. Or l’Empire français, c’était les colonies... Beaucoup d’immigrés sont alors entrés en résistance aux côtés
des Français, beaucoup sont venus ici défendre la France et, parmi eux, de nombreux Vietnamiens. En parallèle, dans leur territoire, toujours pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont aussi lutté contre l’occupation japonaise, très dure (Le Japon étant allié de l’Allemagne). Il était normal, qu’au sortir de la guerre, ce peuple, qui avait lutté pour l’indépendance de la France, demande à être reconnu et à prendre sa liberté. Le Général Leclerc l’avait, par exemple, bien compris.
Mais le gouvernement français à cette époque s’est dit : « Si l’Indochine devient indépendante, toutes les colonies vont réclamer la même chose... » C’était en effet totalement légitime et nous avons soutenu du mieux que nous avons pu cette volonté de liberté. Le Parti Communiste Français a toujours été, dans sa volonté internationaliste, solidaire des peuples dans leur lutte pour l’indépendance. Et avec les Vietnamiens, c’était
la délégation prennent finalement le chemin de Choisy-le-Roi, où ils sont logés à l’école centrale du Parti communiste, avenue du Général-Leclerc. Une terre « accueillante », et moins onéreuse. C’est à 20 heures, le 27 janvier 1973, qu’une dépêche de l’AFP annonce « que l’accord sur le cessez-le-feu au Vietnam a été paraphé aujourd’hui en fin de matinée par M. Henry Kissinger et M. Le Duc Tho ». Selon les mêmes sources, « la cérémonie aura lieu samedi prochain au Centre des conférences internationales de l’avenue Kléber ». À Choisyle-Roi, dans le Val-de-Marne et ailleurs, tous les amis du Vietnam vivent un moment d’intense émotion. C’est que des liens particuliers ont été noués avec les représentants de la délégation vietnamienne, installée à Choisy-le-Roi depuis cinq ans.
d’autant plus fort que nous étions liés à eux et à leur lutte par notre histoire commune.
Nous avions donc déjà été très mobilisés pendant la Guerre d’Indochine. Alors, lorsque les Américains sont intervenus, nous sommes repartis en lutte aux côtés du peuple vietnamien. Les Américains ont été amenés à négocier car ils ont largement sous-estimé la résistance qu’il y avait en face. La force de ces gens, leur détermination m’ont réellement rendu admiratif.
À la Fédération du Val-de-Marne, nous avons été informés par la Direction centrale du Parti de la volonté d’installer la délégation vietnamienne à l’École Mau-
LE RÉVEIL DOSSIER 14 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
Les Vietnamiens ont forcé les États-Unis à mettre
Choisy-le-Roi.
rice Thorez. La mission d’accueil revenait principalement aux camarades de Choisy, mais nous avons tout de même participé à la mise en place du système de sécurité en recrutant des camarades de confiance au sein du Parti. Nous étions vraiment fiers de savoir ce qui se jouait ici. Nous avions une grande admiration pour ceux qui osaient affronter la première puissance mondiale militaire de l’époque. L’enjeu était énorme ! Notre rôle était surtout l’animation de la lutte politique et des campagnes de protestations contre les actes des Américains, car, sur le terrain, c’était la guerre et le peuple vietnamien subissait de plein fouet une violence sans pareille. Il fallait maintenir une pression permanente sur les États-Unis par des actions militantes, des manifestations, mais aussi organiser des campagnes de dons alimentaires et matériels... Bref, un ensemble d’actions de solidarité. Nous étions vraiment conscients de l’importance des rencontres diplomatiques secrètes qui se tenaient à Choisy-le-Roi,
mais on ne le criait pas sur les toits : il fallait tout de même un minimum de discrétion pour que ces discussions se passent dans les meilleures conditions. Il faut aussi se souvenir que le contexte était celui de la “guerre froide”. Deux blocs s’affrontaient en sourdine depuis des années et, là, les États-Unis étaient directement engagés. C’est dire l’enjeu de ce conflit ! Les Vietnamiens, eux, étaient matériellement aidés par les Chinois. Ils avaient cependant refusé une implication humaine de leur part. Ils voulaient vraiment que la lutte pour leur indépendance soit la leur. Et ils ont eu raison.
Lorsque les Accords de Paris ont été signés, nous avons explosé de joie. Les Américains ont cru jusqu’au bout qu’ils pourraient retourner la situation, mais les Vietnamiens sont restés à Paris jusqu’au départ des derniers soldats. Ils ont gagné grâce à leur ténacité et à leur persévérance. Ils ont forcé les États-Unis à mettre un genou à terre. C’était, pour nous et pour le monde entier, un for-
midable espoir de se dire que l’impérialisme américain pouvait donc subir des défaites. L’enseignement de cette histoire dépasse largement les frontières du Vietnam : oui, la lutte est utile, oui, ça marche ! Qui pouvait imaginer, au début du conflit, que ce peuple battrait la première puissance mondiale et la mettrait dans une telle déroute ? Je me souviens de cette photo, qui a fait le tour du monde, de ces soldats qui détalaient de l’Ambassade américaine, complètement paniqués, obligés de s’enfuir dans l’urgence. C’était une défaite magistrale et l’ensemble des militants a levé son verre à la victoire des Vietnamiens !
Guy Poussy était Secrétaire de la Fédération du Parti Communiste Français du Val-de-Marne de 1970 à 1982
Pendant la Seconde Guerre mondiale, je suis entré dans la Résistance à l’âge de 17 ans, puis j’ai été arrêté et déporté au camp de Buchenwald. J’étais donc déjà engagé au temps de la guerre du Vietnam et la résistance, dans un pays en guerre, était pour nous une vieille affaire. Dans les années 60, je me sentais proche de la résistance vietnamienne, c’est naturel. Je savais ce que c’était que de vivre dans des conditions épouvantables. Avec l’Indochine, puis le Vietnam, il s’agissait de continuer le combat pour la liberté des peuples. Il y avait déjà une grande mobilisation contre la guerre d’Indochine. Il y avait une grande répression, c’était terrible. A Marseille, par exemple, les dockers refusaient de charger les armes dans les bateaux parce qu’ils savaient que ça partait pour l’Indochine. On avait aussi créé un Comité de Soutien pour libérer Henri Martin (jeune marin parti combattre les Japonais en 1945 et qui s’était opposé à la guerre
française en Indochine, condamné à cinq ans de prison pour propagande et tentative de démoralisation de l’armée). Je me souviens qu’avec les camarades, on lisait beaucoup la presse et les comptes rendus des journalistes sur place. On se renseignait énormément.
Lorsque la délégation vietnamienne a demandé à la direction du PCF de lui trouver un point de chute, afin de vivre dans des conditions de sécurité optimale, l’École centrale, à Choisy-le-Roi, a très rapidement été sélectionnée. À ce moment, je venais d’être élu le premier Président du Conseil Général du Valde-Marne. Fernand Dupuy, qui était alors maire de Choisy-le-Roi, m’a appelé pour qu’on travaille ensemble sur les conditions d’accueil de cette délégation au sein de l’ancienne maison de Maurice Thorez.
C’était une maison bourgeoise et nous devions aménager les locaux de telle manière qu’elle puisse accueillir les
responsables de la délégation. La ville d’Orly a donc naturellement pris sa place aux côtés de Choisy-le-Roi. Nous avons démarché des entreprises pour réaménager la cour et les bâtiments. Ensuite, il a fallu trouver des bénévoles, des personnes de qualité pour aider à la vie quotidienne. Il fallait des gens discrets, sérieux et vigilants. C’était une grande responsabilité. Le jour de la Signature des Accords, c’était une grande joie et un vrai soulagement. C’était un évènement majeur et on l’a fêté. Lorsque la délégation vietnamienne est partie, nous avons continué de prendre des nouvelles par le biais de la Ville de Choisy-le-Roi.
Gaston Viens, déporté, ancien Résistant, a été Maire d’Orly de 1965 à 2009. Au moment de la signature des Accords de Paris, il était également Président du Conseil général du Valde-Marne.
DOSSIER LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 15
Dans ce pavillon, rue Darthé, se sont secrètement préparés les Accords de Paris.
Il s’agissait de continuer le combat pour la liberté des peuples
Viens Gaston.
C’était tout nouveau, pour moi, de servir des personnalités
gation. C’était tout nouveau, pour moi, de servir des personnalités. On n’avait pas vraiment d’échange avec eux, c’était assez secret, et surtout, je ne parlais pas l’anglais. Je peux aussi tout à fait comprendre qu’il ne s’agissait pas de discuter avec tout le monde de choses aussi importantes. Nous, on restait juste le temps de leur servir à manger. Tous les jours de la semaine, on arrivait à 18 h, on mettait nos petits tabliers blancs, on s’habillait, on se faisait belle, et puis on servait l’apéritif, le repas, qui était alors assez simple : il s’agissait souvent de nourriture asiatique.
J’avais des enfants en bas âge, l’un né en 1965, l’autre en 1967. Il fallait que ma mère les garde pour que je puisse aller, le soir, servir les repas de la délé-
On n’avait pas beaucoup de contacts avec eux, je ne savais pas qui faisait quoi, qui négociait… Notre rôle à nous, c’était de bien les accueillir. On rentrait ensuite, vers 22 h - 22 h 30. On devait nous raccompagner, je suppose, parce que j’habitais Orly et que je ne me souviens pas d’avoir pris le bus… Je
pense qu’ils ont gardé un bon souvenir parce qu’ils ont été bien accueillis. Leur souhait était de rentrer le plus vite possible chez eux. Lorsqu’ils sont partis, nous avons perdu le contact avec eux. Je ne sais même pas lesquels d’entre eux sont encore en vie. Ce que je peux dire, c’est que d’avoir été à leur service, de les avoir aidés du mieux que j’ai pu, ça m’a vraiment plu. J’ai beaucoup aimé. Aujourd’hui encore, je suis toujours prête à donner un coup de main, je trouve ça valorisant. Je fais beaucoup de bénévolat, à l’Office du tourisme, mais aussi au Comité pour le Vietnam, où je suis spécialiste de la vente d’objets pour récolter des fonds pour des bourses d’étudiants. J’ai toujours trouvé valorisant d’aider les autres.
Janine RUBIN, membre de l’ARAC de Choisy-le-Roi, était bénévole au service de la délégation vietnamienne -
Les souffrances du peuple vietnamien ont été immenses. On a peine maintenant à se souvenir de ce qu’ils ont enduré. Alors qu’il n’était l’ennemi de personne, ce pays a été tout entier soumis à une destruction programmée.
McNamara, Secrétaire à la Défense du gouvernement américain, n’avait-il pas déclaré : « Je réduirai le Vietnam à l’âge de pierre… » ? Eh bien, les Vietnamiens, ne cédant pas à cette entreprise de terreur absolument sans précédent, ont décidé de négocier.
Il a été dit et écrit — je ne dirai évidemment pas le contraire — que c’est à cause des journalistes que les Américains ont perdu la guerre. En tous les cas, c’est la dernière guerre — et je suis fière d’y avoir participé — où on n’a pas pu censurer, où on n’a pas pu
empêcher des journalistes sur place d’envoyer leurs images directement à la télévision, pendant que les familles dînaient. Et que voyaient les gens ? Le sang de leurs garçons ! Ils ne voulaient plus de cette guerre, aux États-Unis ! Quand, devant une caméra, un général sud-vietnamien tire une balle à bout portant dans la tête d’un responsable Viêt-Cong, cela n’a pas du tout plu aux Américains. Ce peuple est comme tous les autres peuples… Alors, il a commencé à manifester. Des rassemblements immenses, où l’on voyait des GI’s de retour du combat, certains en fauteuil roulant, arracher leurs décorations et les jeter sur les marches de la Maison-Blanche. Ils n’en voulaient plus de cette guerre ! Et ces manifestations ont beaucoup pesé sur la déci-
sion des autorités américaines d’ouvrir les négociations. Quant aux Vietnamiens, ils ont accepté ces négociations aux conditions qu’ils avaient avancées : « On ne négocie pas sous le feu de l’ennemi. Arrêtez d’abord vos bombardements ! » J’ai eu l’occasion de ren-
LE RÉVEIL DOSSIER 16 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
Janine Rubin.
Ils ne voulaient plus de cette guerre, aux Etats-Unis
Madeleine Riffaut.
contrer maintes fois à Paris mes amis vietnamiens. Si j’étais “invitée”, en tant que journaliste, à Choisy-le-Roi, je les recevais aussi chez moi, dans une petite maison que je possédais à cette époque, à Villers-sur-Mer, en Normandie. Ils en avaient les clés et ils pouvaient s’y rendre, le week-end, s’ils le désiraient. Un Vietnamien qui aime la nature et les plantes ne peut pas rester enfermé comme un buffle pendant des années, sans voir la mer ! Alors, quand ils voulaient aller chez moi, ils allaient chez moi. C’était très simple, pas riche du tout, mais ils étaient heureux.
À Choisy-le-Roi, ils sont devenus un peu comme de la famille. Ils sont restés sept ans, avec quelques brefs voyages diplomatiques dans leur pays pour se ressourcer un peu, les uns ou les autres. Ils étaient là et, quand on vit longtemps ensemble, on finit par s’apprécier. Des Choisyens, hommes et femmes, se relayaient pour faire la cuisine, conduire les voitures, d’autres se chargeaient de l’entretien de la maison. Tous des gens de la base, qui se sont mis à adorer les Vietnamiens ! Ils se seraient fait couper en morceaux pour eux ! Et inversement d’ailleurs, parce que les Vietnamiens
répondent bien aux sentiments d’amitié qu’on peut leur porter.
Xûan Thuy, cet homme si gentil et au regard si doux, était poète et il me donnait ses poèmes à traduire. Il a écrit des poèmes sur Paris qui ont d’ailleurs été publiés pendant son séjour à Choisyle-Roi : « Sur les berges de la Seine ». Quelque part, il était très romantique. Il y avait des gens dans la délégation qu’on ne voyait jamais et d’autres, comme Mme Bine, qui participaient à nos meetings pour la paix et y prenaient la parole. Elle venait de temps en temps, à Villers-sur-mer. Elle se levait tôt le matin, vers 5 heures, et allait cueillir des coques et des moules. À cette époque, la mer était propre… Ces moments-là n’appartenaient qu’à elle : personne en bord de mer, et surtout pas de photographes ! Elle faisait un peu la cuisine et elle était contente. Mais celui qui faisait le mieux la cuisine était Pham Van Ba. Un merveilleux copain, qui, quand il était chez moi à Villers, se mettait aux fourneaux. Un jour, je leur ai demandé la permission de les accompagner. Là-bas, les uns et les autres étaient connus par tous et il n’était pas rare de s’arrêter chez le père Michel
pour boire un coup de Calvados. Ce n’était pas de l’alcool de riz, mais Pham Van Ba buvait son calva comme tout le monde ! Et quand on achetait des canards de Barbarie, il annonçait : « Je vais te faire un canard comme jamais personne n’en a fait ! » Il nous faisait un canard laqué, et la fermière avait eu la précaution de nous le donner tout prêt, avec à l’intérieur une farce normande : c’était un canard laqué à la farce normande, c’était un canard laqué à la farce normande, qu’on allait ensuite enfourner chez le boulanger… Nous faisions alors un repas dont même un prince n’aurait pas rêvé !
J’ai reçu de la part des Vietnamiens, comme tous ceux qui les ont aidés, un petit diplôme, avec cet encadré : «
Nous a aidés pendant la bataille diplomatique. » Il y avait eu la bataille politique, la bataille militaire et… la bataille diplomatique, à la table de négociations… !
Madeleine RIFFAUT, ancienne résistante, journaliste, a été correspondante de guerre d’abord en Indochine, puis pendant sept années dans les maquis du Viêt-Cong
lutte de notre jeunesse
L’anticolonialismte, c’était
MARCEL ZAIDNER : Nous sortions de la Seconde Guerre mondiale. Nous nous étions battus pour être libres et nous voulions libérer aussi les autres peuples du colonialisme français. Notre engagement était profondément anticolonialiste. Nous nous sommes donc engagés contre la “sale guerre” d’Indochine et, lorsque les États-Unis se sont fait le relais de ce colonialisme, nous avons décidé de poursuivre la bataille.
C’était la grande lutte de notre jeunesse. Nous partions taguer des inscriptions anti-guerre dans des endroits invraisemblables. On avait peint sur des viaducs et des ponts : « Paix au
Vietnam ». Nos héros étaient Henri Martin, ou encore Raymonde Dien (jeune militante pacifiste qui s’était couchée sur des rails, à Saint-Pierredes-Corps, en 1950, pour empêcher la livraison d’armes à l’armée française et qui fut condamnée, puis emprisonnée pour “complicité de détérioration de matériel susceptible d’être employé pour la Défense nationale”). Nous étions profondément anticolonialiste, à l’époque de l’Indochine, Ho Chi Minh (fondateur de la République Démocratique du Vietnam) nous est apparu comme une figure de l’émancipation des peuples.
JANINE ZAIDNER : À l’époque où
Ho chi Min.
la délégation vietnamienne séjournait en France, j’étais militante à l’Union de Jeunes Filles de France. Je m’occupais de l’action des femmes pour la paix, des
DOSSIER LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 17
la grande
actions de solidarité, des collectes, etc. Nous avions besoin de la paix. Nous la réclamions.
À l’Union des Jeunes Filles de France, l’engagement était moins physique que chez les hommes. Nous avions adapté notre militantisme à la condition féminine de l’époque. Mais nous ne faisions pas toujours les choses de manière adéquate. Je me souviens que nous tricotions des pulls pour les envoyer à nos camarades vietnamiennes. Un jour, elles ont fini par nous dire que dès qu’elles recevaient les colis, elles détricotaient les pulls pour retricoter des couvertures pour les enfants. En effet, on n’y avait pas pensé, mais il faisait trop chaud là-bas, elles n’avaient pas besoin de pull !
MARCEL : Lorsque les Vietnamiens ont réussi à imposer Paris comme lieu de négociation aux États-Unis, j’étais Secrétaire de la Fédération Communiste de Seine-Sud, puis du Val-deMarne. Cette tenue des négociations en France était un honneur pour nous. Il faut aussi se souvenir que tout ça se passait en parallèle avec les évènements de Mai 68. La délégation vietnamienne a demandé au PCF de trouver un lieu pour s’y installer. Presque “naturellement”, la direction nationale du Parti a proposé la propriété de Choisy, l’ancienne résidence de Maurice Thorez devenue l’École centrale du Parti Communiste Français. Étant donné mon poste de l’époque, au Parti, j’ai participé à tout organiser sur place pour accueillir cette délégation. Lorsque nous avons compris qu’ils resteraient plus longtemps que prévu, il a fallu réorganiser l’accueil des élèves dans d’autres lieux. Il fallait bien trouver des solutions. Cette mobilisation, c’était vraiment quelque chose de très fort, de très important.
Je ne suis resté en lien avec les membres de la délégation qu’une seule année. Mais je me souviens qu’ils étaient très discrets, très secrets. En même temps, on sentait que c’était des gens très humains. Il y avait un rapport simple. On leur a apporté une assistance technique, du mieux qu’on a pu. Ils ont vécu des choses très dures, le rapport de force était vraiment violent. Nous avons fait des campagnes de mobilisation, des affiches. On avait affrété un bateau et chaque ville donnait ce qu’elle pouvait. On allait faire des collectes à la sortie des usines, auprès des ouvriers. Choisy avait fait de belles affiches, d’ailleurs, il me semble qu’elles sont dans un musée au Vietnam.
JANINE : Du côté des femmes, on était en lien permanent avec l’Union des Femmes Vietnamiennes, celle du Nord et celle du Sud. Les femmes du Nord venaient à Paris pour lier des solidarités au nom des femmes vietnamiennes en général. Avec elles, nous organisions de nombreuses collectes, notamment d’argent, mais aussi du matériel médical d’obstétrique. Au Vietnam, pendant la guerre, les femmes accouchaient dans des conditions atroces. Le Dr. Arlette Carpentier nous avait fourni une liste de matériel adapté aux femmes vietnamiennes. Je me souviens qu’il y avait dans cette liste un objet du nom de craniotome, qui servait à écraser la tête du bébé pour sauver la mère… Ça m’avait beaucoup marqué. Les femmes du Sud, issues du Front de Libération Nationale, menées par Nguyen Thi Bình cherchaient des liens susceptibles d’élargir la lutte pour la paix sur d’autres horizons. Il y avait une véritable solidarité avec les femmes populaires, les artistes ou encore les militantes féministes. On a organisé une rencontre entre l’Union des Femmes Vietnamiennes du Sud et l’Union des Femmes Américaines. Aux États-Unis, il y avait de plus en plus de femmes qui s’engageaient pour la paix : elles étaient inquiètes, guerre. Cette grande rencontre a eu lieu au château de Saint-Ouen. Les différentes délégations féminines
cherchaient des solidarités et des lieux d’hébergement. Je me souviens que quelques-unes des femmes du Sud Vietnam sont venues à la maison, pour les Fêtes de Noël de 1968. Ma fille avait la scarlatine, mais nous les avons quand même reçues. J’avais pensé à leur faire du riz à manger. Mais elles n’ont pas apprécié la manière dont on le cuisine ici… ! Il y avait même la Première Secrétaire Générale : Nguyen Thi Binh, une femme remarquable. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de prendre des photos : je n’avais pas d’appareil et pas de sous pour en acheter.
MARCEL : Nguyen Thi Binh était en France en tant que dirigeante. Elle était issue du vrai Front de Libération, celui de la résistance à l’occupation américaine. Nous avons été marqués par cette femme et par la considération que son gouvernement lui vouait. C’était une véritable femme d’État, une dirigeante. C’était impressionnant à l’époque. Elle élargissait vraiment le spectre de la lutte du Vietnam. Lorsque la paix a été signée, cela a été une immense victoire. Nous étions tellement heureux pour eux ! En même temps, nous savions que la reconstruction allait être difficile : bâtir la paix avec plusieurs générations qui n’ont vécu que la guerre, ce n’est pas simple… Mais nous avons vraiment ressenti une immense joie. Même pour nous, c’était une grande étape dans notre vie. C’était aussi fort que la fin de la guerre de 1945. Il faut bien comprendre qu’à l’époque, cette guerre était notre combat de tous les jours contre la puissance impérialiste la plus forte du monde.
LE RÉVEIL DOSSIER 18 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
H. Kissinger et le Général Craig sortant de négociations - rue Darthé à Choisy-le-Roi.
Jeanine et Marcel Zaidner.
C’était d’ailleurs un coup terrible porté au colonialisme. On avait cette sensation que rien n’arrêterait plus jamais la volonté des peuples de se libérer.
JANINE : Lorsque nous avons appris la signature de la paix, j’étais au Congrès de l’Union des Femmes Françaises, à Nîmes. Il y a eu une explosion de joie générale. C’était la fête ! Nous
avions le sentiment que c’était la première victoire de notre vie, nous qui étions la génération suivant celle de la Résistance. Cette lutte héroïque et cette sensation de gagner une lutte après tant d’efforts et tant d’années, c’est extraordinaire… !
Jeanine et Marcel ZAIDNER À l’époque de la guerre du Vietnam,
Marcel Zaidner était membre de l’Union de la Jeunesse Républicaine de France. Il occupa ensuite plusieurs postes locaux avant d’intégrer le Bureau Central du Parti Communiste Français. Janine Zaidner était militante à l’Union des Jeunes Filles de France.
Six mois avant leur arrivée, le gouvernement vietnamien a demandé à ma mère de s’occuper de la logistique des deux délégations : celle de Choisy-leRoi qui accueillait la délégation du Nord, et celle de Verrières-le-Buisson, qui concernait le Sud. Ma mère était une résistante durant la Guerre d’Indochine. Au Nord, elle avait organisé un réseau de renseignement féminin très efficace. Le Général Giap l’avait convaincue de rejoindre le Viet Minh. Il a fini par l’affecter au Sud pour réorganiser un réseau similaire, car sa tête avait été mise à prix à Hanoï par le mouvement anti-communiste.
En 1952, ma mère fut envoyée à Paris pour réorganiser le mouvement vietminh en France. C’était donc une femme politiquement très engagée et très impliquée dans les réseaux. En 1967, lorsque le Vietnam a décidé d’envoyer deux délégations pour négocier avec les Américains, on lui a demandé de gérer l’ensemble de la logistique. Six mois, ça ne laissait pas beaucoup de temps pour s’organiser… ! Pour nous, ça a été un chamboulement radical. Nos familles, nos vies entières se sont organisées autour de cet évènement.
Lorsque les membres de la délégation sont arrivés, il a fallu s’occuper de les habiller. Pour les costumes, ma mère se fournissait dans le Marais. Elle achetait les plus petites tailles, puis un groupe de couturières retouchait les vêtements
sur mesure pour les membres de la délégation qui participaient aux négociations. Il fallait qu’ils soient beaux pour faire face aux Américains ! Chacun des membres de la délégation avait trois costumes, plus un manteau d’hiver. Quand il faisait froid ils avaient tous des bérets. C’était comme ça, au nord du pays : ils avaient gardé l’habitude de porter le béret.
Ma mère s’occupait aussi de la cuisine. Les membres de la délégation mangeaient vietnamien : il fallait donc recruter des cuisiniers et s’occuper de l’acheminement des denrées alimentaires. Elle avait pour cela un contact à l’Association des Commerçants Vietnamiens. Elle avait également sollicité des restaurateurs vietnamiens qui allaient à Rungis et nous ramenaient différents produits.
Les cuisiniers, eux, allaient dans un restaurant à Paris, qui s’appelait “Thanh Vinh”, pour se fournir en aliments spéciaux provenant du pays. Ma mère s’occupait aussi du recrutement. Dans les cuisines, c’est stratégique : la peur de l’empoisonnement était très présente. Et puis, il fallait des gens sept jours sur sept. Ils devaient donc quitter leur emploi. Elle sélectionnait avec minutie les gens qu’elle recrutait. Elle a souvent fait appel à ses copines, des femmes de travailleurs, originaires du Nord, comme elle. Celles-ci étaient souvent femmes au foyer. Ma mère avait donc organisé un système de garde : l’une d’entre elles
récupérait les enfants des autres. Ce qui a été formidable, c’est que nous, en tant qu’enfants, on s’est vraiment sentis les enfants de tout le monde… J’avais dix ou onze ans, à cette époque, et j’ai vécu avec les gens de l’ombre, mais qui avaient beaucoup de relations. Un jour, par exemple, on a manqué de viande : c’est un boucher du Vieux Choisy qui a fait des compléments de commandes pour livrer la délégation. Ma mère m’y avait emmené en me disant : « On n’a plus de viande, on va essayer de voir s’il veut bien nous aider… » Quand il a su que c’était pour la délégation, il a tout de suite accepté. Je me souviens aussi d’un boulanger choisy en qui nous amenait des croissants et des baguettes, le dimanche matin…
Nous, on allait à Choisy-le-Roi tous les jeudis, les dimanches et pendant les va-
Jane
DOSSIER LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 19
« Choisy-le-Roi, c’était un bout de pays, une terre du vietnam »
Pascal Le Phat Tan.
Fonda à Choisy.
cances scolaires. On vivait dans l’École centrale, à la Maison Maurice Thorez. Les jeudis, on allait aussi parfois au Plessis-Robinson, dans un centre aéré, grâce à la Mairie de Choisy. Au quotidien, dans l’École centrale, il régnait une ambiance de travail. Mais on ne se rendait pas compte de l’importance de ce qui se passait. Pour nous, enfants de travailleurs, tous, qu’ils soient Français ou Vietnamiens, étaient des “Tontons” ou des “Tatas”. La plupart du temps, nous étions entre enfants vietnamiens, sauf les jeudis. Ce jour-là, les enfants des chauffeurs et des gars de la sécurité venaient et on faisait des matchs de foot dans la cour.
Je me souviens que lorsque des personnalités arrivaient du pays, les copains chauffeurs nous amenaient à l’aéroport du Bourget pour les accueillir. On côtoyait Le Duc Tho, parfois. C’était un grand Monsieur, un camarade d’Ho Chi Minh… Il arrivait directement du pays et, donc, il nous paraissait beaucoup plus officiel que les autres. Il avait aussi un côté très strict. Xûan Thuy
était tout aussi important, mais on le considérait comme un “Tonton”. Il venait nous raconter des blagues, quand il avait besoin d’une pause, et on rigolait avec lui, dans la cour. Je me souviens aussi qu’il nous contait des poèmes vietnamiens et nous parlait du pays. Il nous avait cité un poème émouvant, disant que le plus beau pays du monde était le Vietnam. On l’écoutait, mais nous, on n’avait jamais mis les pieds au Vietnam.
À la délégation du Sud, à Verrières-le-Buisson, il n’y avait pas le même relationnel avec la population qu’à Choisy-le-Roi. J’y allais de temps en temps, et là-bas, on s’ennuyait beaucoup. Tout le monde voulait venir à Choisy. Ici, on avait des copains français avec qui on jouait. Les gens nous ramenaient des “Pif ”, nous donnaient des vêtements, nous invitaient chez eux. On se sentait comme chez nous, c’était vraiment chouette ! On s’amusait beaucoup. Quelque temps avant la signature des Accords, ça a été très tendu, tout le monde était à cran.
“Village de la Solidarité”
Au 45e Congrès, l’ARAC décidait de s’engager pleinement dans la construction du Village de l’Amitié au Viet Nam. Ce projet était le résultat d’une rencontre avec Georges Mizo, l’Ambassadeur du Viet Nam et Georges Doussin, le Président National de l’ARAC.
Vouloir créer le Village de l’Amitié, c’était vouloir construire un monument vivant, véritable message de paix d’anciens combattants, hier engagés dans des œuvres de mort, qui aujourd’hui faisaient œuvre de vie. C’est là l’origine du Comité International pour la construction du Village de l’Amitié.
Les Anciens Combattants vietnamiens y adhèrent à leur tour.
L’ARAC décide de constituer un Comité National ouvert non seulement aux anciens combattants, mais aussi à tous ceux qui étaient prêts à s’engager pour ce Village de l’Amitié.
A Van Canh, proche de Hanoï, le Village existe maintenant depuis une quinzaine d’années. Non seulement il existe mais il est devenu une réalisation magnifique connue au plan international. Pour la construction du Village, l’ARAC a reçu des mains de M. Jospin, alors 1er ministre, le Prix des Droits de l’Homme de la Présidence de la République. La Fédération Mondiale des Anciens Combattants (FMAC) a décerné le Prix International du Handicap au Comité International pour le Village de Van Canh.
Aujourd’hui, près de deux cents enfants
Quand on a appris que les Accords de Paris avaient été signés, on était à Choisy. Une amie de ma mère est arrivée en criant « Ça y est, ça y est, c’est signé ! » et tout le monde a explosé de joie ! Nous avons fait plusieurs fêtes — officielles mais aussi privées — avec tous ces gens qui nous avaient soutenus et aidés.
Et puis, en 1975, après la libération totale du Vietnam, toute cette période s’est soudainement arrêtée. Pour moi, ça a été très dur. C’était comme une déchirure, on a eu un réel sentiment d’abandon. La ville de Choisy était pour nous un bout de pays, une terre du Vietnam... !
Pascal LE PHAT TAN avait une dizaine d’années à l’arrivée de la délégation. Sa mère, Madame TAN était responsable de la logistique pour les deux délégations, du Nord et du Sud
Ce cahier mémoire est composé d’extraits de la brochure « Un cerisier pour la paix » - réalisée par la ville de Choisy-le-Roi (94) en 2013.
victimes de « l’agent orange » y reçoivent des soins et, pour les moins atteints, une instruction et une formation professionnelle pour une profession qu’ils peuvent exercer malgré leurs infirmités.
L’ARAC est fière d’avoir osé ce rêve et d’en faire avec ses amis d’autres nations, une réalité, née de son premier mot d’ordre « Guerre à la Guerre ».
Extraits du livre de Georges DOUSSIN – Président Honoraire de l’ARAC – « Mémoire et message d’une centenaire, l’histoire de l’ARAC » - 2017
LE RÉVEIL DOSSIER 20 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
Van Canh, “Le Village de l’Amitié”,
Choisy délégation vietnamienne.
Tombola de Noël du Réveil des Combattants
Merci à tous les lecteurs qui contre vents et marées, apportent leur soutien au Réveil des Combattants. Merci, car les temps sont difficiles et avec le journal de l’ARAC créé en 1931 par Paul Vaillant-Couturier, nous voulons continuer le travail de mémoire (un dossier de 8 pages dans chaque numéro) et permettre à chacun d’avoir les éléments et les informations pour se construire son opinion.
Avoir une opinion, c’est déjà s’engager dans l’action, c’est tirer les leçons de l’histoire pour construire « des jours heureux, demain » dans la paix et le respect des valeurs républicaines pour les prochaines générations.
Alors merci de contribuer à ce travail.
Le gagnant, cette année est un lecteur, un camarade de l’Ardèche. Un département qui veut se reconstruire et se projeter vers l’avenir.
Le gagnant de la voiture est :
M. GOMEZ DE MERCADO Manuel de Rochecolombe (07)
Rennes (35)
En exposition : l’Histoire de l’Algérie (1830-1962) et les actions locales pour la paix, la solidarité, le combat contre le fascisme
Initiative commune de l’Institut d’Histoire Sociale CGT et de l’ARAC 35 : rappeler cette mémoire de l’Algérie et parallèlement montrer les prises de positions, les rassemblements du mouvement syndical, humanitaire, pacifiste notamment à Rennes, pendant la Guerre d’ Algérie. Nos deux associations travaillent avec les Archives Départementales pour apporter et recevoir témoignages pièces et documents concrets qui éclairent cette période de notre Histoire commune
Inaugurée le 8 Février, les deux thèmes d’exposition, déjà visiblement appréciés, resteront affichés plusieurs semaines en février dans la grande salle de réunion de l’Union départementale CGT I & V.
Sud-Finistère (29)
Assemblée Générale Sud Finistère du 21 janvier 2023
La guerre en UKRAINE et la situation économique et sociale en FRANCE à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale 2023. Hommage aux camarades disparus en 2022. Rappel de la dernière cérémonie commémorative, l’hommage à François Marie LE HENAFF poilu de guerre 1914 -1918 fusillé pour l’exemple. Participation aux rassemblements de soutien au peuple Palestinien et à Salah HAMOURI. Exposition Algérie de l’ARAC à CONCARNEAU, FOUESNANT, LA FORÊT, QUIMPER, LANESTER.
La situation économique et sociale a longuement été évoquée ainsi que la guerre en UKRAINE ou un cessez-le-feu est non seulement souhaitable mais indispensable .
Notre section s’insurge contre l’attribution de plus de 400 milliards d’euros prévue pour l’armée de 2024 à 2030 (annonce du Président de la République en date du 20 janvier 2023)
Le service national universel et le service militaire volontaire tel qu’envisagés par le gouvernement posent de nombreuses questions quant à l’âge de recrutement et l’encadrement par l’armée (de 15 à 17 ans ) la propagande à l’école.
Le congrès National des 24, 25, 26 mars prochain à MALAKOFF a été annoncé .
Le bureau de la section a été reconduit. Un étoffement et un rajeunissement sont indispensables pour voir l’ARAC perdurer.
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Soyons prudents
La guerre fait rage en Europe de l’Est. Par le jeu des alliances et plus particulièrement l’alliance atlantique, le risque est élevé d’une internationalisation comme le recherche l’un des acteurs et cette internationalisation pourrait entraîner l’emploi de l’arme nucléaire. Si l’on juge par l’attitude de nombreux responsables politiques, cette perspective ne paraît pas alarmer. La Diplomatie, la vraie, celle qui sait garder la porte ouverte, est absente. Partout en Europe le discours est redevenu martial et, sans parler des belligérants, les « s’en-va-t-en-guerre » sont légion. C’est clairement la position de la Présidente de la Commission européenne comme celles de nombreux pays de l’OTAN y compris, mais ils ne sont pas Européens, les Etats-Unis.
Soyons prudents et tentons de décrypter les données de cette situation. Il semble que dans cette région de l’Europe, l’histoire se soit arrêtée à la fin de la guerre 39/45 et les acteurs sont encore les mêmes ; d’un côté des nationalistes ukrainiens et les cosaques du don, ayant comme alliée l’Allemagne, de l’autre les bolcheviques, qui seraient toujours au pouvoir à MOSCOU, luttant pour asseoir leur souveraineté et l’unité territoriale de l’Empire.
Remarquons que les deux belligérants,
pour décrire l’ennemi, emploient des termes déjà usités par le passé. C’étaient ceux de la propagande nazie et ceux de la propagande soviétique, lors de la guerre 39/45 comme après celle-ci. Les noms d’oiseaux comme « crapule bolchévique et stalinienne » ou de l’autre côté « Nazis assassins » refleurissent. Oui, dans le Donbass l’histoire s’est figée et les mêmes acteurs tiennent toujours le devant de la scène.
Ne nous leurrons pas, la vérité n’est ni d’un côté, ni de l’autre. Quand l’un dit que l’ennemi est un criminel de guerre et qu’il ture sciemment sur les populations, c’est de la propagande et de la manipulation. Quand son adversaire tient des propos identiques le concernant, c’est tout autant de la propagande et de la manipulation. Il nous appartient et surtout il appartient à nos dirigeants d’être prudents et de savoir faire la part du vrai et du faux dans ce qui est dit ou écrit. C’est d’autant plus nécessaire que l’essentiel des informations ne nous parvient que d’un seul côté, toujours le même. Nos médias occidentaux, avec jubilation, n’ont-ils pas immédiatement souligné que le Président ukrainien avait gagné la bataille médiatique alors qu’en fait il a su confisquer, avec leur aide, l’information occidentale à son profit. Nos dirigeants, malgré la présence de
nombreux boutefeux, doivent prêter garde à ce que leurs propos ou décisions ne viennent attiser ce feu, toujours présent depuis plus d’un siècle dans la région.
Dans tout cet imbroglio, je crois utile d’observer les positions de deux acteurs parmi les plus importants de l’OTAN en Europe, l’Allemagne et la Turquie. Elles sont pour l’instant opposées. Pour une fois, le plus sage n’est pas celui que l’on croit. Cette opposition est peut-être ce qui évite la généralisation de cette guerre à toute l’Europe.
LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 23 LE RÉVEIL Drapeaux rouges avec logo ARAC 50x70 – 10 € Pour défendre les valeurs républicaines l’Amitié, la Solidarité, la Mémoire, l’Antifascisme et la Paix Drapeaux rouges logo et texte 70x100 – 20 € PENSEZ POUR LES RASSEMBLEMENTS ET MANIFESTATIONS A COMMANDER LES DRAPEAUX DE L’ARAC
Dominique Lépine Président de l’UFAC
Ufac Informations – N° 152 – janvier 2023 –Libre expression
Dominique Lépine président de l’UFAC.
Procès engagé par Tran To Nga
née 2024. L’arrêt d’appel ne sera pas rendu avant juin 2024, soit un retard d’un an.
Bonjour à toutes et tous.
Nous avons eu le plaisir de revoir Tran
To Nga de retour du Vietnam avec le Comité de soutien et lors de la soirée au Foyer Vietnam, notre amie Nga a fait le point sur le procès, assistée par Bertrand Repolt du cabinet de William Bourdon.
Nous étions restés sur la prévision suivante: après l’échange des conclusions à date de chacune des parties, la décision de la Cour d’Appel de Paris devait intervenir courant juin 2023. Les échanges de conclusions ont bien eu lieu, la dernière devant intervenir fin mars prochain. Or l’embouteillement
général des juridictions en France lié notamment à l’épidémie du covid-19 (mais pas seulement) fait que les plaidoiries n’auront lieu qu’en début d’an-
Soissons (02)
Il faut se rappeler que l’appel interjeté par Nga et le cabinet de William Bourdon contre la décision du Tribunal judiciaire d’Evry ne porte que sur la question de l’immunité qui a exonéré les compagnies chimiques et rendu irrecevable l’action menée par notre amie. Nous espérons bien entendu une décision de la Cour d’Appel de Paris favorable à Nga. Dans ce cas, l’affaire sera renvoyée devant le Tribunal judiciaire d’Evry et ce sera le début d’un nouveau procès. Les questions de fond y seront débattues, surtout la responsabilité de Monsanto-Bayer, Dow Chemical, Hercules etc. dans la fabrication et la fourniture de l’Agent Orangedioxine et le lien de causalité entre les épandages de l’Agent Orange-dioxine et les préjudices subis par Nga. Il est donc difficile de savoir quand le procès touchera à sa fin. Nga quoique fatiguée reste très motivée. Bertrand Repolt du cabinet Bourdon est confiant. Concentré sur le problème de l’immunité, il a bon espoir de combattre la position prise par la présidente du Tribunal judiciaire d’Evry en
s’appuyant notamment sur plusieurs articles de juristes spécialistes en droit international qui ont critiqué la décision en première instance.
Reste que le procès coûte très cher, frais de traduction, d’actes d’huissier délivrés à chacune des parties. De plus, les avocats de Nga ont l’intention de se rendre aux USA pour obtenir des documents indispensables à leur plaidoirie. La recette des repas au Foyer Vietnam et le crowdfunding ont été d’une grande aide pour Nga. Nous devons néanmoins continuer à lui apporter notre soutien moral et financier, même si aucune décision judiciaire n’est attendue avant un an et demi.
Nga a également mis en route plusieurs projets pour venir en aide aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange. Nous vous en donnerons le détail dans les prochains jours.
Bien amicalement, Alain Bonnet
Secrétaire général du Comité Français pour le Village de l’Amitié à Van-Canh, Vietnam, membre du Bureau National de l'ARAC à la signature d'Alain Bonnet.
Le temps fait partie toujours de notre mémoire :
Jeudi 11 novembre 2022, l’ARAC du Soissonnais a participé aux cérémonies commémoratives du 104e anniversaire de l’armistice dans plusieurs communes de l’Aisne, comme dans la commune de Belleu et de Soissons qui furent représentées par le Président Jean-Noël GREBERT, et à Laon où le Vice-Président Olivier LAZO s’est vu décerner la palme d’Or du Civisme et Dévouement International au Titre de Reconnaissance de la Nation.
Chaque 11 novembre, c’est l’oraison de la nation qui s’élève vers tous ces braves qui, de la 1re à la deuxième guerre mondiale en passant par les conflits régio-
naux et les Opex sont glorieusement tombés au champ d’honneur.
Le Président Jean-Noël GREBERT et l’ensemble des membres de l’ARAC du Soissonnais savent prendre le temps, faire silence, en se souvenant avec gravité de ces soldats.
Aujourd’hui encore, alors que les canons grondent aux portes de l’Union européenne, et que tant de morts sont répertoriés en Ukraine, et que l’on prépare nos soldats à faire face à un éventuel conflit de haute intensité, chacun doit mesurer combien la paix est un bien précieux qui n’est jamais définitivement acquis.
Nous sommes forcés de constater que malheureusement, en cette fin d’année 2022 nous connaissons encore l’absurdité, l’atrocité et les conséquences des guerres à travers le monde, c’est pourquoi nous continuerons à dire non avec force à la guerre.
Le Vice-Président Olivier LAZO
LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 24 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
Justice pour madame Tran to Ngna.
Soissons Cérémonie-11-11-2022
Angoulême (16)
A Angoulême, ce 27 janvier, les ARAC Nouvelle-Aquitaine ont répondu “présent” à l’invitation de préparation de notre CONGRES National de fin mars 2023.
L’Arac 44, au titre du suivi orga de deux départements a participé activement aux débats. Dix-neuf Amis-es et Camarades ont participé et animés les échanges.
Débats animés et passionnés autour du rôle et de la place de l’Arac, ses valeurs, de la Paix, de l’efficacité de l’action de l’Arac et SURTOUT de sa dimension,
Couëron (44)
L’Assemblée générale de la section de Couëron s’est tenue le samedi 21 janvier 2023. Le secrétaire a rappelé l’injustice des subventions aux associations, l’ARAC demande que ce montant corresponde aux actions réalisées : dépôt de gerbe, présentation d’expositions, débats.
Après l’élection du nouveau bureau, le président a rappelé que l’ARAC a été créée en 1917, qu’elle l’a été sur des valeurs, celle de la République et depuis cette date elle lutte contre la guerre et ses causes pour offrir un avenir à la jeunesse.
Un débat confirme la feuille de route :
• Présentation de l’expo sur l’Algérie,
• Organisation d’une réunion sur la place et le rôle de l’ARAC face à la situation sociale et au fascisme
• Travail avec l’Amicale Laïque sur la laïcité
• Rencontre avec Madame la Députée et Madame le Maire pour la panthéonisation d’Henri Barbusse et la reconnaissance des fusillés pour l’exemple. Un pot fraternel en présence de madame le maire clos cette réunion.
Le Comité de section
en termes d’outil d’initiatives et d’actions, comme en termes de nécessaires renforcements…
L’espoir et les convictions sont là, bien présents, des coins de “ciels bleus” se font jour. A persévérer et poursuivre.
Régis Saphores et Jean-Pierre Colas.
Vaucluse (84)
Le 29 novembre 2022 au cimetière de Villeneuve les Avignon, l’ARAC a déposé notre plaque sur le tombeau de Claude VIAU, président de la section d’Avignon qui nous a quittés cette année.
La famille était présente, son épouse, ses filles et ses petits-enfants. L’historique du parcours de Claude a été fait lors de ses obsèques et dans le journal “le Réveil”.
A noter que son petit-fils Valentin VIAU 21 ans a émis le désir de porter le drapeau ARAC d’Avignon ce jour et par la suite.
Toutes nos félicitations.
Malakoff (92)
Assemblée générale de la section ARAC de Malakoff le 21 janvier 2023.
Bezons (95)
Décès de Michel Chassagne
Michel Chassagne nous a quittés le 27 octobre 2022 après une longue maladie, il avait 80 ans. Porte-drapeau de la section de l’ARAC de Bezons, il a fourni dans son organisation un travail militant permanent, salarié aux services techniques des PTT, il fut un militant très actif à la mutuelle des PTT.
Secrétaire à l’organisation de l’ANACR, à laquelle il était très attaché et qui lui rappelait son père, un héros de la Résistance responsable FTPR, arrêté le 13 juin 1944 par la Gestapo et la brigade spéciale de Poitiers. Malgré la torture, il ne dit rien sur l’organisation de la Résistance. Il est mort dans sa cellule. Il fut élevé au grade de la Légion d’Honneur et promu au grade de lieutenant-colonel à titre posthume. Quant à Michel, il a reçu la médaille d’argent de l’ORMC pour son action militante.
Etienne Le Joseph Président Section Bezons
Velleron (84)
Notre président Fernand Pagnon a organisé un repas fraternel en présence de M. le Maire et son adjointe, le président de l’ARAC 84, Jacques Goutorbe ainsi que le président et ses adhérents de la section de Vedène. Le président de l’ARAC 84 a remis la croix du combattant à Gérald BEZERT, adhérent de la section de Velleron.
Jacques Goutorbe rappelle le dévouement de Gérald Bezert, de sa vie, vie de citoyen, de son militantisme pour les valeurs et actions de l’ARAC, pour l’amitié, pour la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix face à ce jour à une situation de guerre mondiale.
Mireille Berbezier Secrétaire
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 25
ARAC 84 Remise décoration Gérard Bezert.
Dijon (21)
Rassemblement contre la guerre le 28/01/2023.
Montbeugny (03)
L’ARAC rend hommage à un jeune FFI Salvador TOUS
Le 11 Novembre à l’initiative de la section ARAC de Moulins et sous l’égide de la municipalité de Montbeugny un hommage a été rendu au résistant FFI, Salvador Tous, abattu par les Allemands le 4 septembre 1944 dans le bourg de Montbeugny.
Loiret (45)
Avec un accueil sympathique autour de Madeleine et de café l’assemblée générale a écouté le rapport d’activité du président Gilbert Lemoine qui a indiqué que la section a enregistré deux nouvelles adhésions.
Un appel a été lancé pour aller à la rencontre des jeunes pour renforcer la section. Au cours de l’assemblée Marie-Paule Pivain vice-présidente a annoncé qu’en 2023 une stèle dans un square à Saran en l’honneur de son grand-père déporté sera inauguré durant la journée de la déportation.
Jacques Verrier secrétaire national à quant à lui indiqué que nous allons marquer cette année le 150e anniversaire de la naissance d’Henri Barbusse notamment avec une lettre au président de la république pour intronisé celui-ci au panthéon, une soirée en son honneur à l’ouverture de notre congrès national le 24 mars.
La sépulture du jeune martyr « Mort pour la France » était à l’abandon et c’est grâce à l’intervention de l’ARAC et le concours précieux de la municipalité qu’elle fut réhabilitée. Une plaque y a été déposée par Claude Guillemin président de l’ARAC accompagné du secrétaire départemental Christian Bertrand, du maire Guy Charmetant et son conseil municipal, des enfants de l’école, des porte-drapeaux. Avec à ses côtés, M. Bardot seul témoin survivant, Marcel Chabanne membre de l’ARAC, auteurs des recherches
Rocles (03)
A l’appel des Amis de Pierre Brizon et de nombreuses associations dont l’ARAC, a eu lieu un hommage aux « Fusillés pour l’Exemple » le samedi 12 novembre devant le monument aux morts pacifique. On notait la présence de plusieurs élus dont Yannick Monnet député PCF, Marie Françoise Lacarin et Jean Marc Dumont Conseillers Départementaux PCF, Sylvain Bourdier Maire de Commentry. Parmi les nombreuses interventions, pour la première fois la parole fut donnée à l’ARAC. L’occasion pour Christian Bertrand, secrétaire départemental de rappeler :
« Fondée le 2 Novembre 1917, avant même la fin du conflit, l’ARAC créée par Henri Barbusse, Paul Vaillant Couturier, Raymond Lefebvre, Georges Bruyère, a exprimé son opposition à la guerre, la défense des valeurs républicaines, la volonté
effectuées sur les victimes des combats de Chapeau et Montbeugny, a rappelé les circonstances du destin tragique de ce jeune résistant réfugié espagnol. Il citait notamment « au cours d’un combat dans les bois de Chapeau, Salvador a perdu ses papiers d’identité. Les allemands les ayant récupérés, se sont présentés à la mairie de Montbeugny en sommant au maire d’indiquer le domicile du FFI sinon plusieurs otages seront fusillés. Face à cet ultimatum, Salvador se rend et il est fusillé sur le champ. »
Très ému, M. Bardot a prononcé quelques mots pour apporter son témoignage de cette terrible tragédie alors qu’il avait une dizaine d’années.
de mener un combat conséquent contre le fascisme pour instaurer une paix durable, une vie sociale plus juste, une vie démocratique pour le pays tout entier. Cette commémoration doit nous rappeler qu’il nous faut plus que jamais agir pour la paix, agir pour faire cesser les conflits, agir pour que chaque homme, chaque femme, chaque enfant, chaque famille dispose des moyens de vivre dans une paix durable. L’ARAC s’inscrit tout à fait dans le projet d’appel commun de ce 14e rassemblement de Rocles, et elle s’associe pleinement aux côtés des autres associations pour exiger des sénateurs qu’ils votent, à leur tour, la loi de réhabilitation de tous les Fusillés pour l’exemple de 1914-1918 »
LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 26 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
L’ARAC s’associe à l’hommage des « Fusillés pour l’Exemple »
Souscription spéciale congrès
Le 57e Congrès National de l’ARAC à Malakoff (92), les 24, 25, 26 mars 2023 doit être un moment historique pour affirmer la place et le rôle de l’ARAC
Le 24 mars sera une soirée hommage à Henri Barbusse, ce combattant de la Paix.
Ce congrès est à plus d’un titre historique, nous avons dépassé nos cent ans d’existence, et nous devons à l’occasion de ce congrès faire en sorte d’assurer la pérennité, et la poursuite du développement de l’ARAC, c’est notre responsabilité. Nous devons réaffirmer la place et le rôle de l’ARAC d’aujourd’hui, question au cœur de l’actualité et que se posaient déjà nos fondateurs en 1917.
Notre combat est juste, il est celui de la paix, de l’amitié, de la solidarité, de la mémoire, du combat antifasciste, de la défense des valeurs républicaines, il est donc décisif d’œuvrer à sa poursuite, il touche à l’Humain, il est porteur d’universalisme, et nous avons la responsabilité de le poursuivre dans le contexte d’aujourd’hui.
C’est ensemble que nous le réaliserons, pour cela nous avons besoin de vous, car vos dons, votre aide, votre engagement, nous aident dans nos actions et dans nos combats.
Participez à cette souscription et donnons-nous les moyens de poursuivre nos combats.
Dons de février 2023
(07) ROCHE DANIEL : 100, GOMEZ DE MERCADO MANUEL : 100 – (13) YAGUE YVES : 10 – (18) DURAND JACQUES : 50 – (24) CHAULET RAYMOND : 20 – (26) BAUME GUY : 28 – (33) SECTION LOCALE DE BASSENS : 200 - (34) TALI MICHEL : 200 – (54) TIRLICIEB ROBERT : 50 – (56) VERMEERSCH JACQUES : 38 – (58) BESSE ARRONDON MONIQUE : 20, BAUJARD MICHEL : 50, FRANCHY MARC : 38 – CHATON AUBEY LOUIS : 40 – (69) FRANCOIS
RAYMOND : 38, AMADEO DEL POSTAL CHARLES : 86 – (73) RACT JEAN-MARIE : 20 – (74) LAGNIER GUSTAVE : 80 – (81) FITOUSSI JEAN : 20 – (84) GOUTORBE JACQUES : 150 – (94) SECTION DE VILLEJUIF : 500, ARAC VAL DE MARNE : 2 000
Pessac (33)
L’A.G. de la section de Pessac, vendredi 20 janvier 2023, au lendemain de la colossale manifestation à Bordeaux. Pour LES DROITS et LE PROGRES, contre la régression sociale que veut nous imposer Macron, sur les Retraites.
Dans cet esprit, la préparation du Congrès, les débats ont tourné autour de satisfaction des besoins sociaux, LA PAIX, notre souveraineté de notre peuple et du pays. Large consensus, ET UNE ADHESION. Bien sûr, le ton est à l’activité et à l’initiative.
La galette REPUBLICAINE en fin réunion, avec le verre de la solidarité et de fraternité a permis de réunir le maire adjoint de quartier, le comité d’entente, ainsi que des élus du Conseil municipal. Régis Saphores
Arcueil (94)
20 janvier 2023 - Assemblée Générale de la section autour d’un apéritif convivial.
Saône-et-Loire (71)
Assemblée Générale du 4 février 2023 à Saint-Vallier
Après un hommage pour nos chers adhérents nous ayant quittés, nous avons eu aussi une pensée pour ceux qui n’ont pu être parmi nous aujourd’hui.
Nous avons centré nos travaux sur l’héritage que nous ont confiés nos fondateurs Lors de la création de l’ARAC en 2017. Pour cela nous avons défini le rôle et la place de l’ARAC aujourd’hui et demain pour qu’elle soit lisible et pérenne au sein du monde troublé que nous vivons aujourd’hui, où tous nos acquis sont fragilisés.
Nous devons renforcer notre organisation avec un esprit d’ouverture déjà évoqué au 56e Congrès, vers tous ceux partageant nos valeurs républicaines la notion de nation, de souveraineté nationale, de combat pour l’antifascisme et la paix, et les droits de tout citoyen. Cela leur permettra de nous rejoindre e de s’intégrer dans notre structure à tous les niveaux. Enfin nous avons commencé à parta-
ger notre réflexion pour définir ce qu’« ARAC » veut dire aujourd’hui. La délégation de Saône et Loire sera représentée par trois femmes Christine Laprey, Présidente de la section de Saint Vallier, Michèle Bouton Secrétaire et Porte drapeau de Gueugnon et Liliane Rehby Présidente du département de Saône et Loire.
Au Monument aux morts, nous avons déposé des gerbes, M. le député Louis Marguerite pour le département, Liliane Rehby pour l’ARAC en présence de nombreux élus, maires et représentants de Saint Vallier, du Conseil départemental. Un repas convivial a clôturé cette journée.
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 27
Liliane Rehby
Le député, le maire de St-Vallier et les militants de l’ARAC 71.
Commémoration du 8 février 1962, au métro Charonne dans plusieurs villes de France (Bordeaux, Paris, Rennes…)
Le massacre de 9 Militants-es de la Paix en Algérie par les troupes du sinistre Préfet Papon. Que l’histoire ne s’efface pas !... Dans le contexte actuel, la guerre à notre porte et le F.N. qui parade, affirmons
nos valeurs de PAIX et de VALEURS RÉPUBLICAINES DE PROGRÈS.
Soissons (02)
Dans la vie de l’ARAC de l’Aisne, faire le bilan de l’année précédente, et se projeter dans celle qui débute est important. Alors je dirais que l’année 2022 s’est achevée avec un bilan en matière des droits et libertés plutôt sombre. Le vendredi 23 décembre triste journée avant le réveillon de Noël et les cadeaux, avec l’assassinat en plein Paris au centre culturel Kurdes de trois personnes dont la Présidente des femmes Kurdes de France.
Assemblée générale de l’association des fusillés du Mont Valérien et de l’Ile de France
Elle s’est déroulée le 11 février 2023 au Mont Valérien sous la Présidence de Georges Duffau-Epstein. Elle reprend ses activités après la Covid qui a beaucoup impacté le déroulement des animations. Cette année, la reprise des activités sera importante avec la cérémonie du 3 juin 2023 consacrée à un spectacle d’élèves de deux nouveaux lycées sur le thème de « l’Ecole et la Résistance ». Elle
participera au 27 mai qui se déroulera sur deux jours. En collaboration avec l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge un document présentant « la répression nazie » sera travaillé. La Panthéonisation de « Manouchian » sera reportée en 2024. Les autres animations habituelles seront reconduites.
Le Conseil d’Administration s’est agrandi et Jean Luc Colin de l’ARAC est rentré au bureau.
Liliane Rehby Secrétaire nationale de l’ARAC
A l’échelle internationale l’année 2022 restera marquée par la résurgence de la guerre et de la barbarie sur le continent européen, avec l’agression de l’Ukraine par la Russie, générant un conflit de longue et imprévisible durée.
L’année 2022 s’est donc mal terminée, et le panorama n’est pas non plus réjouissant sur le plan national, avec les élections présidentielles puis législatives en se traduisant par une montée inquiétante de l’extrême droite. Les élections législatives 2022 nous a réappris à subir le 49,3, qui permet de gouverner sans majorité et sans composer avec les oppositions. Après deux années de restriction des libertés pour combattre la crise sanitaire, voilà qui ne réchauffe pas l’ambiance démocratique.
Il est inquiétant de voir que le gouvernement s’entête à faire passer en force une réforme des retraites que l’ensemble des organisations syndicales et l’immense majorité des Français rejettent.
N’hésitez pas à demander au siège de l’ARAC, des Réveils ainsi que les drapeaux avec le logo ARAC.
C’est pourquoi, il importe de ne pas se laisser aller au découragement, et, au contraire, de redoubler de combativité comme nous savons le faire à l’ARAC, en étant viscéralement attachée aux principes fondateurs de la République, liberté égalité, fraternité.
C’est pourquoi, nous nous devons d’attirer de nouveaux adhérents.
Comme disait Jacques Brel: « Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir. Et l’envie furieuse d’en réaliser quelquesuns ».
Olivier LAZO Secrétaire-Adjoint Départemental
LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 28 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
Nos camarades présents dans les manifestations avec les drapeaux, avec le Réveil
Place Jean Moulin à Bordeaux.
A Paris.
Les camarades de Dijon (21).
Les camarades de la Sarthe (72).
L’ARAC du FinistèreSud aux manifestations à Quimper contre le projet retraite du gouvernement.
Brest (29)
Samedi 14 janvier, la section de Brest BMO a tenu son assemblée générale à Bellevue sous la présidence de Guy Le Dantec, en présence de, Madame Jacqueline Héré adjointe Brest Bellevue. Monsieur Eric Guellec adjoint aux associations était excusé.
L’enjeu aujourd’hui, devant la situation en Ukraine est le débat, l’échange, la négociation, les conditions d’une sécurité dont l’Europe, l’Ukraine et la Russie ont besoin. Comme le disait Paul Vaillant Couturier, « L’intelligence défend la paix, l’intelligence a horreur de la guerre ».
Après rappel de l’activité de la section, qui a souligné la nécessité, pour être à la hauteur des enjeux, d’un renforcement parmi les OPEX mais aussi, parmi les amis(es) du combat pour l’Amitié, la Solidarité, la Mémoire l’Antifascisme et la Paix. On peut adhérer à l’ARAC même si l’on n’est pas anciens combattants(es). Des initiatives sont envisagées en ce sens pour palier au vieillissement de nos membres et permettre un renouvellement ainsi qu’un rajeu-
Val-de-Marne (94)
Congrès départemental
Dans une ambiance chaleureuse et constructive s’est tenu le congrès départemental de l’ARAC Val de Marne avec la participation d’une trentaine de délégués.
Le document du 57e congrès national a été largement débattu durant cette journée du 11 février. Plusieurs amendements ont été votés à l’unanimité par l’assemblée sur différents points du projet. Ils seront présentés lors du congrès national à Malakoff.
A l’issue de la journée le comité départemental a été élu, puis la délégation Val de Marnaise a été constituée riche de la diversité des sections.
A la fin des travaux les participants ont pu échanger avec madame la directrice de l’ONAC du Val de Marne très intéressé par l’activité de notre associa-
nissement de l’association et du bureau de notre section, c’est une des priorités. Appel est lancé aux volontaireshommes et femmes – pour porter et continuer à faire vivre cet héritage, être dignes de ceux qui ont créé l’ARAC il y a 105 ans. Il est acté de prendre l’attache des associations proches de nous. Un jeune camarade propose de prendre le contact d’une association de jeunesse.
Se servir des expositions existantes, demande l’engagement de chacun. La responsabilité de la section c’est aussi prendre en compte la situation générale et donc de participer aux journées pour la défense du système actuel. Pour rappel : Une permanence se tient tous les mercredis après-midi (14 h 00) 41, rue Général Borgnis Desbordes.
Moulins (03)
La manifestation du 31 janvier contre la réforme des retraites a pris de l’ampleur dans l’Allier avec 18 000 manifestants (5 500 à Moulins, 5 000 à Vichy 7 500 à Montluçon). On en comptait 12 000 le 19 janvier. Le comité départemental de l’ARAC a apporté son profond soutien aux organisations syndicales et le drapeau de l’ARAC était présent dans les défilés comme à Moulins.
Chevilly-Larue (94)
Assemblée Générale
tion, particulièrement sur la paix, la mémoire, le droit à réparation. Appréciant tout particulièrement la lecture de notre journal « Le Réveil ». Cette journée s’est déroulée à Vitrysur-Seine, commune importante du Val de Marne où nous venons de relancer la section ARAC après plusieurs années de sommeil, un nouveau bureau a été constitué.
Nos fructueux contacts avec cette Municipalité n’y sont pas étrangers. Mme Laurence Jeanne, maire adjointe, membre de l’ARAC a suivi nos travaux montrant l’intérêt des élus à notre égard.
Saint-Blimont (80)
Le 11 février s’est tenue l’assemblée générale de la section de Saint Blimont suivie de sa traditionnelle soirée tripes.
Villejuif (94)
Assemblée Générale
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 29
Pierre Balestrieri , Vice-Président de l’ARAC 13, n’est plus...
un temps un concours au travail de la Commission “organisation”.
De nombreux militants de l’ARAC 13, emmenés par Patrick Santenoy, le Président et Jean-Claude CARLO.
Raphaël Vahé, Président National, présenta les condoléances de la direction nationale, du Réveil des combattants. Pierre fut un élu local apprécié et confirmé à plusieurs reprises.
C’est notamment à l’ARAC, en sa qualité de “combattant pour la Paix” et de “transmetteur de mémoire” qu’il choisit de militer, pour se réinventer sans cesse, et se consacrer durant sa retraite à des actions pour la défense des valeurs républicaines.
Elu au Conseil National, il apporta
Rennes, Tinténiac (35)
Forts du choix de nos fondateurs, il entendait mener, plus que jamais l’action pour l’Amitié, la solidarité, la Mémoire, l’Antifascisme, la Paix. C’est tout le sens que nous donnons à notre 57e Congrès National auquel Pierre était en train de se préparer. Convaincu, « que tout en ce moment crucial appelle à la mobilisation et au débat d’idées qui s’appuie sur les enseignements de l’histoire et du travail de mémoire en vue de construire ensemble, une république sociale, démocratique, humaine, laïque, souveraine et coopérante ».
Il n’oubliait pas de rappeler « le programme de progrès humain proposé le CNR », pour la France libérée du joug nazi, programme avec des principes sur lesquels doivent reposer toute démocratie moderne dans notre pays.
Raphaël Vahé a terminé cet hommage à Pierre, en parlant de la guerre en Ukraine. Il rappela que « la solution ne pouvait pas être militaire mais diplomatique… Il y a urgence à ouvrir des négociations sous l’égide de l’ONU, à partir de la Charte des Nations Unies. La France doit impérativement plus jouer son rôle historique de médiation et plus que jamais, garantir en actes, un équilibre pour la sécurité dans le monde et la sauvegarde de la souveraineté de chaque peuple »…
« Pierre, comme militant de l’ARAC, en éducateur à la Paix… avait à cœur et à raison, d’expliquer le cri de nos fondateurs, au sortir de l’horreur des tranchées : “guerre à la guerre !” c’est-àdire donner l’explication des causes des guerres, en tout temps et en tous lieux. Pour lui, “la paix est le seul chemin” pour garantir l’avenir de l’Humanité et de la planète.
Tintin Perrigault (101 ans) Résistant, président d’Honneur de l’ARAC 35 nous a quittés
Extraits de l’intervention de G. Ploteau
L’ARAC rassemble depuis 1917, comme l’indique notre drapeau, tous ceux qui veulent partager la mémoire avec toutes les générations pour la Paix, l’amitié, la solidarité. Donc rien de surprenant que nous ayons élu Tintin Perrigault Président d’honneur de l’ARAC d’Ille-et-Vilaine.
Dans une réunion pour ses 100 ans, il nous disait tout simplement : « Je pense avoir réussi ma vie ».
Réussir sa vie ? C’était pourtant difficile dans les années de son adolescence où le fascisme se développait en Europe et dans le monde. Cette idéologie devint poussée à l’extrême par le nazisme, avec son cortège de destruction totale de toute démocratie.
Comme l’indiquait sur leurs casquettes les insignes franquistes et S.S, leur culte
c’était la mort. Et, Hitler proclamaient la faire régner sur le monde pendant : 1 000 ans.
L’espoir renaissait. L’étau mondial des alliés contre les forces du nazisme se resserrait.
A l’est les armées soviétiques avançaient, au Sud : les victoires en Afrique du Nord, à l’Ouest les armées des EtatsUnis et d’Angleterre préparaient leur offensive.
Il deviendra aspirant au grade d’officie Démobilisé le 11 octobre 1945.
Mais, le combat de Tintin Perrigault pour l’espoir pour la vie ne s’arrêtera pas là.
Le programme politique et social inédit en France du Conseil National de la Résistance ne devait pas rester au fond d’un tiroir. Pour lui, les valeurs républicaines : la liberté, l’égalité, la fraternité
ne devaient pas seulement constituer une belle devise mais s’appliquer dans la réalité quotidienne.
Pour un monde de paix, il faut d’abord s’attaquer aux causes profondes des guerres ses engagements dans ce sens ne cesseront pas.
Quelle chance, d’avoir eu parmi nous cette génération de militants, de résistants d’hier et d’aujourd’hui. Leur combat pour la liberté, appelle à ne jamais baisser les bras.
LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 30 - LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023
Pierre Balestrieri et le maire de Velaux.
C. Perrigault 2018 Mairie.
4 février 2023 – Place de Stalingrad – Paris
Extraits
Intervention au nom de l’ARAC Paris, nous commémorons avec vous la victoire soviétique à Stalingrad, le tournant de la Seconde Guerre mondiale. Ce tournant est le résultat non seulement de l’héroïsme des combattants soviétiques, mais aussi de l’action opiniâtre des réseaux de partisans et résistants antifascistes qui se sont déployés dans toute l’Europe pour affaiblir la capacité d’action de l’armée allemande sur le front Est.
Dans les esprits, l’idée fait son chemin après Stalingrad : l’Allemagne nazie n’est pas invincible et peut donc être vaincue.
On ne peut qu’être scandalisés que la Russie se retrouve écartée des commémorations relatives à la Seconde Guerre mondiale, comme récemment
celles relatives à la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau par... les troupes soviétiques. Le tribut humain payé par les soldats russes pour la libération de l’Europe et de ces camps mérite mieux.
Force est de constater que l’Histoire bégaie parfois dangereusement. Entre bruits de bottes et montée du fascisme partout en Europe, les analogies avec des périodes sombres de notre Histoire ne sauraient être évacuées et demandent un sursaut politique, pacifiste mais aussi antifasciste, sous peine de lendemains difficiles.
Dans un contexte politique où le fascisme est revenu au pouvoir en Italie et où l’extrême-droite française est au plus haut sur le plan électoral et irrigue l’ensemble du spectre politique de ses idées. Un sursaut antifasciste est aujourd’hui une nécessité quasi-existentielle pour
De quoi l’homme vit-il ?
tous ceux qui sont attachés aux valeurs républicaines.
A ce stade, il convient d’organiser la riposte à travers un front antifasciste large. Et c’est ce à quoi l’ARAC compte s’atteler dans les prochains mois, forte de son expérience depuis sa création et de sa légitimité sur ce sujet :
« Quand les blés sont sous la grêle / Fou qui fait le délicat / Fou qui songe à ses querelles / Au cœur du commun combat » (la Rose et le Réséda, Louis Aragon).
Livre avec CD de Mireille Rivat et de Daniel Beaussier
tinctive et organisée contre ce vieux monde des exploiteurs, des moralistes suiffeux, de leur violence égoïste. C’est tout naturellement qu’elle se trouve en harmonie avec ce remarquable poète que fut Berthold Brecht. Elle chante, mais pas seulement pour le plaisir de chanter, par militantisme, dans une âpre recherche de ce qui pourra libérer l’homme.
Le titre de ce recueil vient du deuxième final de l’Opéra de quat’sous de Berthold Brecht, où deux personnages, Mackie et Mme Peachum, lancent un bon conseil aux moralistes de tous poils, surtout religieux, désireux de culpabiliser les travailleurs, les pauvres, les laissés-pour-compte :
« Monsieur, au lieu de prêcher l’abstinence, l’amour du bien, l’horreur du péché, vous feriez mieux de nous remplir la panse ». On ne saurait mieux dire !
Mireille Rivat, qui est à l’origine de ce livre-CD, où elle chante, appartient à une longue tradition de révolte ins-
Il y a d’abord la partie CD de son « Livre avec disque » où sa voix expressive, profonde, parfois fougueuse, parfois tendre, parfois amère, et souvent douloureuse, se met au service d’un contenu profond.
Puis il y a le livret. Après le rappel des paroles – presque toutes de Brecht (il y a aussi du Desnos, du Wesly, du Jacques Deval, du Roger Fernay), Michel Bataillon, dans un raccourci magistral dresse, en une vingtaine de pages un portrait de la vie artistique de Brecht, en essayant de donner l’ex-
plication substantifique de chaque œuvre, les circonstances de sa création. Brecht, comme beaucoup de poètes (il était admirateur de Villon, de Rimbaud), La subtilité et la délicatesse de Mireille Rivat, dans le choix de ses textes, apporte beaucoup au contenu de ce disque, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est authentique et qu’il ne cherche pas à plaire aux canons officieux du show-bizz à succès planétaire. Une mention particulière aussi pour Daniel Beaussier.
Il est donc amicalement suggéré aux lecteurs du Réveil des combattants amoureux de Berthold Brecht de se procurer sans tarder ce précieux « Livre avec disque » pour la modique somme de 20 € ED la Pierre Brute.
Pour le commander :
rivatmireille@gmail.com
Tél. 06 12 94 54 18
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 889 - MARS 2023 - 31
Février 2023 sur la stèle du souvenir place de Stalingrad inaugurée le 29 juin 2018 par la maire de Paris en présence de l’ambasadeur Russe.
Levez le blocus contre cuba !
population. Pourtant des textes existent, des résolutions de l’Union Européenne qui devraient permettre de contrer la portée des mesures extraterritoriales et illégales prises par les Etats-Unis !
C’est pourquoi nous avons lancé une pétition à l’échelle européenne avec trois autres associations : Associazione Nazionale du Amicizia Italia/Cuba, Movimiento Estatal de Solidaridad con Cuba (Espagne) et Svensk-Kubanska Föreningen (Suède).
Le texte officiel a été déposé le 8 janvier 2023, au siège du Parlement européen.
Nous avons créé, en France, un site dédié à cette campagne. Vous pourrez lire le texte et signer la pétition sur : sites. google.com/view/petition-europenne
Vous pouvez également le faire en vous rendant sur le site : cubacoop.org
Il est temps d’en finir avec le blocus et les sanctions économiques contre Cuba. Ne fermons pas les yeux : cette politique injuste, contraire aux droits de l’homme, imposée depuis plus de 60 ans de manière unilatérale par Washington, a de graves conséquences sur l’économie cubaine, et sur la vie quotidienne du peuple de cette petite ile de 11 millions d’habitants. Cette politique illégale est condamnée parla quasi-totalité des pays dans le monde, comme l’illustre le vote, année après année, de l’assemblée générale des Nations Unies qui, à une écrasante majorité, se prononce en faveur de la levée du blocus. De toutes parts, y compris aux EtatsUnis, des voix de plus en plus nombreuses se prononcent contre.
Pourtant, inexorablement, des sanctions sont prises par le Trésor états-unien contre des entreprises qui tentent de commercer avec Cuba. Le monde de l’entreprise partout sur la planète se trouve sous cette épée de Damoclès. Ainsi aucune banque française, aucune banque européenne n’accepte de traiter des affaires commerciales avec Cuba. La volonté clairement exprimée et mise en œuvre consiste à étrangler l’économie, ce qui se traduit cruellement dans la vie de la
Victor Fernandez
Président de l’Association Cuba Coopération
Pour tout renseignement, vous pouvez contacter ARAC CUBA SOLIDARITE – 2, place du Méridien – 94800 Villejuif - par mail : araccubasolidarite@gmail.com ou par téléphone : 01 42 11 11 11
Elio Rodriguez Perdomo, ancien ambassadeur de Cuba en France avec Victor Fernandez et Michel Wenig de Cuba coopération.