Le Réveil des combattants - Mai 2023

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VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 1 FINANCEMENT DE LA SANTÉ : LA FINANCIARISATION PROGRESSE LA FIN TRAGIQUE DU MAQUIS DU VERCORS Mai 2023 - N° 891 - 5 € Ensemble, défendons les valeurs de la République
FERMETURE DE FESSENHEIM : 30 ANS D’ERREURS ENFIN RÉVÉLÉES !
La Démocratie c'est écouter pour construire le bien commun

ASSOCIATION RÉPUBLICAINE, DES COMBATTANTS POUR L’AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME ET LA PAIX

8 MAI 2023

Comme chaque année, l’ARAC, célébrera le jour de la victoire sur le nazisme marqué concrètement par la réédition sans conditions de l’armée nazie devant les représentants des nations alliées : la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l’Union Soviétique et la France, le 8 mai 1945.

Si ces armées des pays alliés ont apporté, chacun pour leurs parts, un concours essentiel à ce combat victorieux, nous ne pouvons laisser de côté les parts déterminantes prises par les résistances populaires des Nations européennes qui ont su s’unir, en dépassant leurs différences et en orientant leurs actions en vue d’apporter un concours efficace pour contribuer à la victoire de toutes forces libératrices.

La barbarie fasciste était vaincue. Les peuples d’Europe opprimés depuis plus de quatre ans retrouvaient leur liberté et leur souveraineté.

Rendons hommage à ces hommes, à ces femmes qui entrés en résistance dans la clandestinité ont engagé le combat pour la libération de la France, ainsi qu’aux combattants de la France libre.

Aujourd’hui dans le contexte de guerre qui est aux portes de l’Europe, il faut œuvrer pour préserver la paix mondiale, s’engager pour trouver une solution en Ukraine répondant à l’intérêt des peuples. Mais également faire sien le respect de la charte des Nations Unies, qui garantit la souveraineté pour chaque Nation.

Il n’y a rien de plus important en cette date de la fin de la 2e guerre mondiale que d’œuvrer pour la paix afin d’éviter une 3e guerre mondiale.

Il faut également souligner le rôle déterminant de Jean Moulin qui sut regrouper toutes les forces nationales sociales et politiques dans le Conseil National de la Résistance et coordonna les taches et les actions des différents réseaux de résistance jusqu’à la libération et contribua à déterminer les mesures sociales et politiques assurant le rétablissement de la démocratie dans le cadre de la République le respect de ses valeurs, au-delà même de sa vie puisqu’il fut arrêté et exécuté par l’armée nazie.

L’ARAC tient à lui rendre hommage ainsi qu’à tous ces combattants, militaires, résistants, hommes, femmes et enfants à qui nous devons cette victoire.

Il faut s’inspirer aujourd’hui de l’esprit de résistance de nos aînés pour la remise en fonctionnement démocratique de la France avec la mise en œuvre du programme du Conseil National de la Résistance.

L’ARAC constate les mises en cause répétées des dispositions sociales et politiques inspirées du programme du CNR et appelle à l’action pour défendre les « conquis » du CNR aux côtés des forces engagées pour ce combat d’aujourd’hui.

20 avril 2023

2 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 LE RÉVEIL ACTUALITÉS
ARAC

P� 13 . DOSSIER

La fin tragique du maquis du Vercors

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS

Mensuel de l’Association républicaine des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. Commission paritaire n° 0723-A06545

ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 reveil-des-combattants@wanadoo.fr

ECOUTER POUR REPONDRE AUX BESOINS DES FRANÇAIS

Le mépris du Président de la République ne fait qu’exacerber les tensions. Il reste sourd à la colère du peuple, indifférent à la majorité des Français qui disent NON à la réforme des retraites.

Ecouter le peuple, c’est augmenter le pouvoir d’achat devant la hausse des prix et de l’inflation.

C’est s’attaquer aux inégalités et donc mettre fin au scandale des ultra-riches qui continuent de s’enrichir.

C’est prendre les mesures sociales pour assurer la préservation de la santé de tous plutôt que de détruire l’hôpital public.

C’est mettre les moyens dans l’école publique pour que les jeunes puissent s’éduquer, prendre leurs places dans la société.

Quand on est Président de la République, on fait le choix du peuple et donc du plus grand nombre.

Notre histoire est marquée par cette confrontation démocratique, idéologique où s’opposent deux conceptions de la République.

Depuis 1789, cette lutte marque le développement de notre Nation et l’évolution des consciences pour plus de Liberté, d’Egalité, de Fraternité.

Cela a marqué les luttes de 1848, celles de la Commune de 1871, celles qui ont précédé la 1re guerre mondiale et conduit à la constitution des syndicats en France, celles de 1936 avec le Front Populaire, celles de la constitution du CNR et son programme qui depuis des décennies est détruit par les gouvernements successifs.

Celles de 1968 qui virent la 4e semaine de congés payés, la hausse du SMIG, les droits des salariés et des syndicats élargis, etc.

Toutes les avancées sociales en France sont le fruit de l’action, de l’engagement du plus grand nombre, avec au bout la détermination d’avancer, de conquérir. Il est indispensable, pour les valeurs républicaines, pour ces valeurs construites pierre à pierre par nos aînés, de poursuivre l’action, l’engagement, pour mettre en échec les objectifs du Président de la République, les objectifs du grand patronat. Il y va de l’avenir des générations futures.

Voilà pourquoi l’ARAC vous invite, vous appelle, à participer sous toutes les formes, aux différents rassemblements, manifestations, à travers la France, le 1er mai, comme après.

• Tirage : 40 000 exemplaires

• Directeur-gérant : Raphaël Vahé

• Directeur : Patrick Staat

• Rédactrice en chef adjointe : Brigitte Canévêt

• Comité de Rédaction : Hervé Corzani, Laurence Gorain

• Régie Publicitaire : ARAC (Laurence) Tél. 01 42 11 11 27

• Administratrice : Annick Chevalier

• Conception graphique - Impression : RIVET

PRESSE EDITION - 24, rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

Nous ne pouvons accepter le mépris et l’arrogance du Président de la République à l’égard de ceux qui luttent pour préserver les principes de la République sociale en construction permanente depuis la Révolution Française. Ce combat aujourd’hui est le nôtre, c’est le combat contre la casse de la démocratie en France, celui qui refuse les diktats européens, celui qui refuse de suivre l’extrême-droite, celui qui porte l’intérêt du plus grand nombre.

Alors, faisons entendre raison au Président de la République. Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

ÉDITO LE RÉVEIL
LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 3 www.le-reveil-des-combattants.fr Actualités 8 mai 2023 2 Allocution de Macron : désengorger les urgences avant fin 2024 ? Les soignants n’y croient pas 4 Droits des étrangers, petite enfance, services publics : les mises en garde de la Défenseure des droits dans son rapport annuel 4 Emmanuel Macron n'a toujours pas compris la colère qui s'exprime dans le pays������������������������������������������������������������������������������� 5 Financement de la santé : la financiarisation progresse ������������������������� 7 1er mai : avec l’Arac, on est là ! ���������������������������������������������������������������� 21 International Fermeture de Fessenheim : 30 ans d’erreurs enfin révélées ! 8 Nucléaire : le suicide allemand 9 Trois questions à Zoé Lamara, chargée des relations internationales à la confédération générale des travailleurs grecs (GSEE) ������������������������ 10 Ursula Von Der Leyen lorgne le commandement de l’Otan pour 2024 ����11 Aux Philippines, quatre nouvelles bases militaires pourront être utilisées par l’armée américaine ������������������������������������������������������ 12 L’augmentation de la production de munitions sud-coréennes saluée par le secrétaire général de l’OTAN 12 Les Etats-Unis envisageraient d’entreposer des munitions sur l’ile de Taïwan ������������������������������������������������������������������������������������������������ 12 57e Congrès National 57e Congrès National - Malakoff - 24-25-26 mars 2023 24 à 27 Vie de l’ARAC Vie de l’Arac ������������������������������������������������������������������������������������ 28 à 31
SOMMAIRE
Fondé en 1931 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier.

Allocution de Macron :

désengorger les urgences avant fin 2024 ?

Les soignants n’y croient pas

de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf).  Il nous ressert les mêmes discours qu’il y a plusieurs mois, mais la réalité ne colle pas à ses paroles incantatoires, ça ne fait que renforcer la colère. Aujourd’hui, on n’a plus les moyens d’assurer la sécurité des patients. »

pour être hospitalisés », détaille Christophe Prudhomme.

Soupirs exaspérés ou rires jaunes, les soignants ne sont toujours pas convaincus par les annonces d’Emmanuel Macron. Dans son allocution de lundi soir, le président de la République a une fois encore cité la santé comme l’une des priorités des prochains mois.

« D’ici la fin de l’année prochaine, nous devrons avoir désengorgé tous nos services d’urgence », a-t-il lancé. Comme une énième promesse de « sauver l’hôpital public » par le biais des services les plus emblématiques de la crise du système de santé.

Comment s’y prendre pour résoudre la crise des urgences, d’ici à la fin 2024 ?

Qu’entend-il concrètement par « désengorger » ? Le Président n’ira pas plus loin. Et ne convainc pas. « C’est un nouveau mensonge de sa part, fulmine Christophe Prudhomme, porte-parole

« 20 à 25 % des patients n’ont pas de lit pour être hospitalisés » Services saturés, manque de personnel, épuisement des soignants, malades qui patientent des heures sur des brancards, parfois même jusqu’à en mourir… Les urgences craquent depuis de nombreux mois. Entre décembre et janvier, le syndicat Samu-Urgences de France a décompté 43 « décès inattendus » dans les services d’urgences de 9 régions et 22 départements français. La triple épidémie de Covid, grippe et bronchiolite de l’hiver dernier et l’afflux de patients qu’elle a engendré avait particulièrement mis en lumière le niveau de tension et d’épuisement des services d’urgence. Mais la crise n’est pas passée.  « On est complètement saturés. Pas à cause d’un afflux de patients en amont, aujourd’hui c’est l’aval notre problème : 20 à 25 % des patients n’ont pas de lits

« Vider les urgences, c’est avoir des effectifs suffisants pour que ça tourne et trouver des solutions d’aval pour hospitaliser tous les patients. Parmi les mesures récentes, je ne vois rien qui le permettrait » , tranche de son côté Louis Soulat, vice-président du syndicat Samu-Urgences de France. Lui se dit « perplexe » face aux propos d’Emmanuel Macron, et échappe même un rire las.  « Il va en falloir beaucoup pour nous faire croire à ce mirage. » L’urgentiste insiste : le problème de fond, connu, allie manque d’attractivité, dégradation des conditions de travail et pénibilité. Et forme un cercle vicieux qui aggrave toujours plus la pénurie des soignants.  « Il faut agir sur le manque d’attractivité et la fuite des soignants des hôpitaux publics », insiste l’urgentiste du centre hospitalier de Rennes.

Et pour ce faire, il attend des orientations et des mesures concrètes plutôt que de vagues effets d’annonce.  « S’il faut tenir jusqu’à l’année prochaine, ça ne suffira pas pour mobiliser les troupes. Pour l’heure, on ne sait déjà pas comment on va passer l’été. »

Source : Libération – A. Le Romanser – 18/04/23

Droits des étrangers, petite enfance, services publics : les mises en garde de la Défenseure des droits dans son rapport annuel

Les chiffres ne font que confirmer une tendance profonde, sur laquelle alerte depuis plusieurs mois la Défenseure des droits. Les atteintes aux droits et les « entailles » aux principes qui fondent

la société française se multiplient, notamment en matière d’accès aux services publics, droits des étrangers ou de protection de l’enfance, s’inquiète-t-elle dans son rapport annuel 2022.

« Depuis presque trois ans que je suis en poste, je constate des atteintes aux droits qui portent atteinte à la cohésion et à la démocratie. On a une augmentation dans tous les domaines », a expliqué

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Aux urgences de Dijon l’engorgement n'est pas une légende urbaine.

Claire Hédon dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse.

L’autorité indépendante, qui est chargée notamment de défendre les droits des citoyens, a reçu en 2022 plus de 125 000 réclamations, soit 9 % de plus que l’année précédente.

Ces réclamations concernent majoritairement les relations avec les services publics, de l’ordre de plus de 82 000 d’entre elles, ce qui représente une hausse de leur part de 14 % sur un an. « Ce que nous constatons de manière persistante, c’est la déshumanisation du service public (…) qui se traduit par le silence », a commenté Mme Hédon.

Dans son rapport annuel, Mme Hédon s’alarme en premier lieu des atteintes aux droits fondamentaux des étrangers, premier motif de saisine de l’institution : elles représentent près d’un quart des 125 456 réclamations enregistrées en 2022, « un niveau jamais connu dans l’institution », selon le rapport. De 6 540 en 2019, leur nombre est passé à 21 666 en 2022, soit trois fois plus trois ans plus tard. Cette augmentation est encore plus forte en Ile-deFrance, où elle atteint 450 %.

En cause, dans de très nombreux cas, l’impossibilité pour les ressortissants étrangers de prendre un rendez-vous en préfecture pour demander ou renouveler un titre de séjour, obtenir une réponse des services de l’Etat ou des délais d’instruction extrêmement longs

pour les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

Claire Hédon déplore, à ce titre, les suppressions d’effectifs dans les services publics, qui ont un impact sur l’accueil des personnes, en rappelant que l’institution n’a pas « vocation à devenir le “Doctolib” de la prise de rendez-vous en préfecture ».

La Défenseure des droits déplore, par ailleurs, « l’état dramatique » de la protection de l’enfance, dont les réclamations sont en hausse de 20 % sur un an pour atteindre 3 586. « Comme ce qu’il se passe dans les Ehpad, cela concerne aussi la petite enfance. On manque de moyens pour les personnes vulnérables ».

Comme les années précédentes, l’année 2022 a été marquée par les questions de relations entre police et population : la Défenseure des droits a enregistré une légère hausse (+ 2 %) des dossiers liés à la « déontologie de la sécurité », avec 2 455 réclamations, dont la majorité concerne l’action des forces de l’ordre. Statistiquement, les manquements à la déontologie de la sécurité représentent 3 % des réclamations reçues par l’institution l’an dernier.

La mobilisation contre la réforme des retraites a donné lieu à « 115 saisines depuis le début des manifestations sur les retraites, et dans l’immense majorité sur les trois dernières semaines ou le dernier mois », a détaillé Mme Hédon, qui a suivi pour la première fois le cortège

intersyndical parisien du 6 avril depuis la salle de commandement de la préfecture de police, à l’invitation du préfet de police, Laurent Nuñez. La Défenseure des droits a appelé, à de multiples reprises au cours de la séquence, à une désescalade de la violence. Dans son rapport, la Défenseure des droits note, en outre, une légère hausse (+ 2 %) des réclamations en matière de lutte contre les discriminations, qui se sont élevées à 6 545 l’an dernier, dont 20 % concernaient des discriminations en raison du handicap.

Les réclamations concernant l’orientation et la protection des lanceurs d’alerte ont, de leur côté, bondi de 51 % en un an, passant de 89 à 134, après la promulgation de la loi du 21 mars 2022 renforçant leur protection.

Source : Le Monde avec AFP – extraits – 17/04/23

Allocution présidentielle : « Emmanuel Macron

L’allocution d’Emmanuel Macron dans laquelle il indique vouloir « bâtir un nouveau pacte de la vie au travail » pour tourner la page de la réforme des retraites n’a pas convaincu les syndicats qui appellent à une mobilisation massive le 1er mai.

Quelques minutes après l’allocution

d’Emmanuel Macron, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé qu’il n’y avait « rien de concret » dans les perspectives ouvertes lundi par le président de la République, qui a notamment proposé un « nouveau pacte de la vie au travail ».

« C’est un peu un discours de la mé-

LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 5 ACTUALITÉS LE RÉVEIL
Claire Hedon défenseure des droits.
n’a toujours pas compris la colère qui s’exprime dans le pays », pour les syndicats
Allocution d'Emmanuel Macron le 17 avril 2023.

thode pour une dixième fois mais rien de concret »

S’agissant des perspectives « qui sont données, c’est un peu un discours de la méthode pour une dixième fois mais rien de concret », a critiqué Laurent Berger. « L’apaisement, il fallait le faire sur le sujet qui a créé l’embrasement social, la réforme des retraites », a-t-il ajouté sur BFMTV.

Laurent Berger n’a pas apprécié que le chef de l’Etat ait indiqué ne pas avoir été « sourd » à « la colère » des Français, estimant que cette opposition ne portait pas uniquement sur la réforme

des retraites. « On n’avait pas besoin d’entendre qu’il avait entendu la colère et qu’elle était soi-disant sur d’autres leviers", s’est agacé le patron de la CGT qui a réaffirmé son refus de se rendre à l’Elysée mardi.

« La CFDT, un jour ou l’autre, ira discuter. On ira discuter des conditions de travail, des salaires, mais on veut un minimum de décence dans cette relation-là. On ne répond pas quand on nous siffle […] D’ici le 1er mai il n’y aura pas de rencontre », a poursuivi le leader du premier syndicat français.

« Cette allocution aurait pu être faite par ChatGPT »

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a de son côté affirmé sur LCI avoir le sentiment que le président de la République « n’a pas entendu ce que lui ont dit et répété les millions de manifestants » et de grévistes. « Cette allocution aurait pu être faite par ChatGPT. Il y avait un côté très désincarné », a-t-elle ironisé.

« Pour tourner la page, il faut nous proposer des choses concrètes » et « dans les chantiers qu’il nous liste je vois soit

Le fret en pleine déroute

Remplacer les trains de marchandises par des semi-remorques, ce n’est pas vraiment un progrès pour la planète…

Un quart des voies « capillaires » qui relient les trains de marchandises au réseau ont été abandonnées aux mauvaises herbes en 5 ans, soit 822 km. Après 40 ans de décrépitude, le ferroviaire a tout de même péniblement regagné 1 point sur le routier, entre 2020 et 2022, avec 10,7 % des marchandises transportées par rail. Mais sur 5 ans, la part de marché stagne. Et reste inférieure de 7 points à la moyenne européenne.

L’opérateur national n’est pas près de sortir du marasme. Entre 2006, date de l’ouverture du fret à la concurrence, et aujourd’hui, Fret SNCF a réduit ses effectifs de 15 000 agents à 5 400.

La filiale de l’entreprise publique risque désormais une sanction de la commission européenne pour des aides « illégales » d’Etat (5,3 milliards d’euros de reprise de sa dette en 2019). Pour la peine ? Fret SNCF pourrait bien être obligé de céder gracieusement de nouvelles parts de marché à ses concurrents. Le privé a déjà grignoté 37 % du transport sur rail.

Le 24 février, Elisabeth Borne a lancé un plan à 100 milliards d’euros pour le train d’ici à 2040. Fantastique ! Sauf que, dans cette enveloppe, rien n’est pour l’heure fléché sur le fret. Même Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF, ne s’est pas aventuré à évoquer les investissements nécessaires pour remettre le réseau à niveau.

des choses très concrètes qui divisent profondément », comme la réforme des lycées professionnels ou le RSA, ou des points « totalement obscurs et très généraux » comme sur les salaires. Donc, le miroir aux alouettes, c’est bon on en a déjà soupé. Là, le compte n’y est clairement pas », a-t-elle ajouté.

« Stop à l’enfumage, nous n’irons pas négocier quoi que ce soit avec Emmanuel Macron à part le retrait de la loi retraite », a réagi sur Twitter le co-délégué général de Solidaires, Simon Duteil.

« C’est l’attelage habituel de la course en sac du discours fumeux », a fustigé sur le même réseau social le patron de la CFE-CGC, François Hommeril.

Dans un communiqué commun lundi soir, l’intersyndicale a estimé que les propos du président de la République « démontrent qu’il n’a toujours pas compris la colère qui s’exprime dans le pays ». Elle a de nouveau appelé à faire du « 1er mai une journée de mobilisation massive, unitaire et populaire » contre la réforme des retraites.

Source : Public Sénat avec AFP – 17/04/23

Dans un rapport publié en mars 2022, le Sénat estimait qu’il faudrait débloquer 2 milliards par an entre 2025 et 2030. Mais l’Alliance 4F, qui réunit les professionnels du secteur, évalue les besoins à 3,5 milliards annuels ! Il est vrai qu’il convient de financer des travaux titanesques : ponts, tunnels, viaducs, mise à niveau de la signalisation.

Un sacré chantier, pour tous ceux que la loco motive.

6 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 LE RÉVEIL ACTUALITÉS
Manifestation spontanée après l'allocution du président. Source : Le Canard Enchaîné – J.C. – extraits –12/04/23 Sauver le fret ferroviaire.

Financement de la santé : la financiarisation progresse

Extraits :

Des économistes mais aussi des professionnels de santé et des syndicalistes dénoncent un phénomène en progression dans tous les secteurs : la financiarisation du financement de notre système de santé. Après les Ehpad, les laboratoires de biologie médicale, les centres dentaires associatifs et la médecine libérale sont touchés.

Récemment, les Académies de médecine et de pharmacie, qui ne peuvent pas passer pour des entités extrémistes, se sont alarmées, dans un document publié de façon conjointe, d’une « financiarisation » de la biologie médicale et de la radiologie de plus en plus aux mains de groupes financiers. Ainsi, de 5 000 en 2008, le nombre de sociétés exploitant des laboratoires de biologie médicale (LABM) est passé à environ 400 en 2021. D’importants groupes ont émergé et les laboratoires indépendants ne représentent plus qu’un tiers du marché. La faute en serait notamment, pour le Dr Christophe Prudhomme (urgentiste et syndicaliste), « à l’Union européenne, qui a imposé un changement de la législation sur ces laboratoires, qui n’ont plus l’obligation d’être à 51 % propriété de professionnels de santé (médecins ou pharmaciens), d’où leur passage aux mains de la finance, et la concentration en oligopoles, sources d’énormes profits, ce qui pose problème à l’Assurance maladie ».

L’économiste Frédéric Bizard (ESCP, Institut Santé) dénonce quant à lui « le poison de la financiarisation » qui touche les centres dentaires associatifs. Il note que la financiarisation « conduit progressivement toujours à une logique exclusivement financière au détriment de la santé publique, et souvent à des escroqueries financières ». Il identifie (dans une interview aux Echos) le schéma à l’œuvre : « devant l’effondrement de notre

offre de soins dans tous les secteurs et l’impuissance politique qui l’accompagne à ce jour, le risque de voir se généraliser une offre issue de cette financiarisation n’a jamais été aussi grand en France ».

Sous couleur de lutter contre la pénurie, les groupes financiers prendront le pouvoir sur le système de soins.

L’économiste analyse le processus de la financiarisation de la santé : des acteurs économiques privés puissants se constituent grâce à des mécanismes de fusions-acquisitions dont le but est de maximiser les profits en accroissant sa part de marché. Une stratégie financière favorisé par le caractère atomisé du secteur visé, le fait que la demande croissante – « et solvable » - et la pression tarifaire constante.

De leur côté, des syndicats de médecins spécialistes pointent la mainmise croissante de groupes financiers sur le secteur libéral de la santé, avec des conséquences sur l’exercice. Après les LABM, le phénomène gagne d’autres spécialités comme l’anatomo-cytopathologie, qui connaît un vieillissement et une baisse du nombre de médecins. Selon le Syndicat des médecins pathologistes français (SMPF), ce mouvement concerne 15 à 20 % des cabinets. Selon le Dr Christophe Prudhomme, « on va à grands pas vers un système à l’américaine, coûteux, qui rend de mauvais services mais rentable pour le capital. Exemple, les universités privées, les cliniques et Ehpad privés… »

Il pointe également la montée en puissance des assurances privées : « Même pour les « mutuelles », les prestations sont fonction de ce qu’on paie. Et des regroupements de mutuelles ont lieu. Ceci sous la pression de l’Union européenne. Aux mutuelles ou retraites complémentaires, l’Union européenne impose un ratio de réserve qui alimentent la Bourse ! Le

monde mutualiste a dû augmenter ses réserves. » Il dénonce la dérive « vers une financiarisation de secteurs financés par des fonds publics (Etat ou cotisations sociales). On paie beaucoup pour des services rendus moindres ». Et si on a actuellement la chance que les prélèvements obligatoires aillent dans les caisses publiques, méfiance : « On veut mettre sur le marché deux secteurs anciennement dans le secteur public : l’éducation et la santé ! »

Il souligne que « l’introduction d’investisseurs dans la santé a généré un business lucratif pour les actionnaires, au détriment de l’Assurance maladie. On entend des voix qui jugent qu’on dépense trop pour la santé ! Aux Etats-Unis, c’est plus de 17 % pour la santé, et ce n’est pas la racine du pays. En France, 12 % seulement du PIB. Mais le système américain est beaucoup moins performant que le nôtre. En 2021, l’espérance de vie du citoyen américain est plus faible que celle d’un Chinois ! »

La résistance des professionnels, action de l’Etat

Face au mouvement de financiarisation, le monde des professionnels de santé réagit, Avenir Spé, syndicat majoritaire des médecins spécialistes libéraux, appelle ses confrères à bloquer la financiarisation à l’œuvre dans la biologie, l’anatomopathologie, la radiologie.

LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 7 ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Et l’intersyndicale Libéraux de Santé déplore l’importance de « l’actionnariat de groupes financiers » dans nombre de structures « cliniques, centres de santé, Ehpad, laboratoires d’analyses), et le mouvement de concertation qui se produit à l’impulsion de grands groupes et de fonds de pension. Les professionnels aussi se mobilisent. Souvent à partir de centrales d’achat mutualisées, des réseaux indépendants sont nés, tels Vidi, en imagerie médi-

cale, fort d’un millier de radiologues (26 % de la profession). Côté laboratoires de biologie médicale, un réseau indépendant s’est constitué pour défendre les valeurs d’exercice libéral de la biologie médicale ; avec 72 structures, il fédère près de 1 000 biologistes.

Fermeture de Fessenheim : 30 ans d’erreurs enfin révélées !

ARENH

ET LOI NOME

Alain Noël

Le Mutualiste – avril 2023

Les députés ont présenté le 6 avril dernier les conclusions de la Commission d’enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France.

rupture importante que la FNMECGT salue !

Au cours de l'hiver 2022, nous avons vu resurgir un risque concret de pénurie d'électricité et des hausses incontrôlées du prix de l'énergie dont les dommages ont entraîné la fermeture de milliers de PME/TPE. Le marché européen de l'énergie a largement démontré sa nocivité en ouvrant la porte de la spéculation. Une réforme profonde doit être menée de sorte que le prix de l'électricité soit disjoint du prix du gaz.

L'absence de planification des gouvernements successifs qui est la cause principale de la perte de souveraineté énergétique de la France et les défis climatiques, industriels et énergétiques nécessitent la mise en œuvre d’une politique de long terme incompatible avec des critères de rentabilité financière ou électoralistes.

En ce sens, le document de plus de 400 pages, présenté par la Commission d’enquête constitue un premier bilan de ce qu’a généré l’ouverture des marchés du gaz et de l’électricité. C’est une

Pour une part, le rapport conforte l’analyse de la FNME-CGT et ses propositions contenues dans son Programme Progressiste de l’Énergie avec un focus particulier sur la suppression de l’ARENH qui doit constituer la première mesure immédiate à mettre en œuvre.

Ensuite, le constat de la Commission d’enquête est accablant sur la responsabilité des décideurs politiques qui se sont inscrits dans un temps court et dénué de réalités scientifiques préférant privilégier les opportunités électoralistes. Fermeture de Super phé-

nix, abandon des filières industrielles françaises de fabrication de panneaux photovoltaïques et d'éoliennes, vente d'Alstom au groupe américain Général Electric, mise en concurrence des concessions hydroélectriques, démembrement du groupe EDF, abandon du projet ASTRID. Le président de la République n'a pas cessé de se contredire, d'abord en fermant la Centrale Nucléaire de Fessenheim en 2020 avant d’annoncer la construction de nouveaux réacteurs EPR en 2022, tout en tentant de supprimer l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) en 2023, ce dernier n’a jamais failli et a fait preuve de son efficacité. Les prérogatives d’une part de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en tant que responsable du contrôle de la sûreté et d’autre part de l’IRSN en tant qu’appui technique, doivent être confortées en les dotant de moyens adaptés au développement du nucléaire civil.

Depuis des années, la FNME-CGT a souligné la sous-évaluation des besoins énergétiques du pays sans réflexion à

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long terme sur nos capacités et ambitions industrielles. Le défi de l’électrification des usages est immense en particulier pour la décarbonation des secteurs du transport et de l’industrie. Nous constatons également une filière gaz sous-estimée par le rapportsauf sous l’angle biomasse - alors que l’usage des stockages, abandonné au profit d’une rentabilité maximum, a montré son importance lors de la crise énergétique et la guerre en Ukraine. Trop souvent, les énergies renouvelables (ENR) et les filières de production d’électricité traditionnelles ont été mises en opposition faisant croire, en creux, que la demande serait moindre et que le sacrifice de la première au profit de la seconde serait possible. Les énergies renouvelables n’ont pas construit de filière industrielle et le parc nucléaire a été fragilisé par le manque de volonté et capacités à relancer un programme d’envergure et par le manque de Recherche et de Développement (R&D) sur les réacteurs nucléaires de 4e génération. Ce rapport, très marqué nucléaire, montre aussi une filière fragilisée politiquement à des fins électorales, affaiblie industriellement par les règles en matière de passation de

marchés publics dans l’Union européenne étouffant ainsi les coopérations durables avec les équipementiers historiques, et une filière victime d’obligations de résultats annuels que le statut juridique de l’entreprise EDF impose, coupant court à une continuité d’investissements indispensables.

Dans les six erreurs de notre politique énergétique, on retrouve ce que dénonce la FNME-CGT en mettant en évidence les conséquences des logiques de tout marché au niveau européen. Ces logiques ont fragilisé notre modèle énergétique français au travers de la loi NOME, du statut des concessions hydroélectriques et des règles d’échanges de l’électricité.

Ce rapport doit permettre d’enrichir les débats sur la proposition de loi de nationalisation d’EDF avec en finalité le nécessaire retour à deux Etablissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), un pour le gaz et un autre pour l’électricité, et avec des salariés au Statut des Industries électriques et gazières.

L’électricité, le gaz et indirectement l’eau, le vent et le soleil ne peuvent servir à constituer des profits pour cer-

tains, à coups de subventions publiques pour maintenir des logiques de marché, qui ne profitent qu’à une poignée sans atteindre nos objectifs communs.

Les premiers enseignements portent sur la nécessité de mettre l’accent sur la Recherche & Développement car sans recherche, nous sommes condamnés à avoir du retard, et que l’énergie n’est pas une marchandise comme les autres ; Le 8 avril dernier c’était le 77e anniversaire de la Nationalisation d’EDF-GDF et comme le dit Marcel Paul le gaz et l’électricité sont des biens communs de première nécessité.

Gérard DEL MASCHIO Agent RTE/EDF

Nucléaire : le suicide allemand

L’Allemagne s’apprête à sortir du nucléaire, avec la fermeture le 15 avril de ses trois derniers réacteurs (Isar, Emsland et Neckarwestheim). Ces fermetures représentent l’aboutissement de la Energiewende, la politique amorcée en 2011, après l’accident de Fukushima, par Angela Merkell, faisant de l’abandon de l’énergie nucléaire la priorité allemande en matière énergétique. Pourtant, en 2023, ce choix parait tristement anachronique, eu égard eux enjeux posés par le réchauffement climatique et la crise énergétique. En 2022, les trois derniers réacteurs allemands ont fonctionné avec un fac-

teur de charge de 94 % (production moyenne sur l’année). L’électricité que ces réacteurs ne produiront plus une fois arrêtés sera nécessairement fournie par les dernières centrales appelées sur le réseau, qui sont la plupart du temps des centrales à gaz. Le surcroit d’émission de CO2 par rapport au cas où ces réacteurs auraient été maintenus sera donc a minima de 14 millions de tonnes par an. Cela équivaut aux émissions annuelles de près de 2 millions d’Allemands.

Cette valeur sera en pratique plus élevée car la dernière centrale appelée n’est pas toujours une centrale à gaz :

lorsque la demande est faible, ce peut être une centrale à fioul. Or la combustion du charbon et du fioul est encore plus émettrice de CO2, que celle du gaz.

L’arrêt des trois derniers réacteurs allemands est également délétère sur le plan de l’approvisionnement énergétique. Il entrainera une surconsommation de gaz que l’on peut estimer à près d’une dizaine de milliards de mètres cubes par an, alors que la Russie – qui fournissait un peu plus de 150 milliards de mètres cubes à l’Union européenne – a quasi cessé ses livraisons.

Le manque de gaz russe et son rem-

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Les élus déplient une banderole.

placement par du gaz liquéfié (GNL) importé par navire de pays éloignés coutent cher, dans un contexte de forte concurrence mondiale pour ces cargaisons. Le prix du gaz a ainsi été multiplié par 10 au plus fort de la crise.

Cela a eu pour conséquences d’entrainer la faillite de nombreuses industries en Europe, de faire progresser la précarité énergétique et exploser les dettes européennes. Aujourd’hui, la situation est légèrement moins mauvaise qu’au printemps 2022 car l’hiver a été doux, ce qui a permis à l’Europe d’économiser du gaz. Les stocks sont remplis à près de 60 %, contre environ 30 % en 2022 à la même époque. Ce n’est cependant pas une raison pour le gaspiller. L’hiver prochain peut être bien plus froid que celui qui s’achève, et de nombreuses industries ne supporteront pas durablement un prix du gaz élevé.

Pour le climat et pour la sécurité d’approvisionnement en énergie, l’Europe doit réduire profondément et durablement sa dépendance au gaz fossile. L’obstination du gouvernement allemand à sortir du nucléaire dessert ces deux objectifs en renforçant encore un peu plus notre dépendance aux combustibles fossiles.

Maxime Cordiez (ingénieur, auteur de Énergies, chez Tana Editions)

Marianne – 13 au 19 avril 2023

Trois questions à Zoé Lamara, chargée des relations internationales à la confédération générale des travailleurs grecs (GSEE)

Comment ce drame a-t-il pu se produire ?

Nous sommes des millions à nous poser cette question. Pour paraphraser Gabriel Garcia Marquez, c’est la « chronique d’une mort annoncée ». Pourtant, les syndicats des chemins de fer avaient alerté et tous les signaux étaient là. La Grèce n’a pas adopté le système ETCS (Système européen de contrôle des trains, NDLR). On était sur le point de le faire en 2007 avec un cofinancement européen. Les travaux ont commencé en 2004 et devaient se terminer en 2020. Mais presque rien n’a été fait : quatre milliards d’euros et un accident tragique plus tard, on n’a toujours pas d’ETCS digne de ce nom. Ce système automatisé est manquant dans certains endroits et non opérationnel dans d’autres.

Ce problème d’investissement dans les infrastructures est-il récurrent ?

Oui, malheureusement. Tous les jours, on apprend de nouvelles négligences

ou déficiences tragiques. Dernier exemple : un rapport des brigades incendie grecques alerte sur l’état des tunnels dont la moitié n’est pas opérationnelle. Certains sont bloqués et aucun ne dispose d’un système de sécurité efficace. Ils n’ont ni accès à l’eau ni plan de sauvetage pour une intervention de secours. On a appris qu’un accident de transport de marchandises avait eu lieu récemment, heureusement sans faire de victimes.

Quelles sont les conséquences des politiques d’austérité ?

La crise financière nous a percutés de plein fouet et les ajustements budgétaires, imposés par la troïka, ont entrainé un démantèlement général des services publics. Nos revenus ont été sabrés, les droits syndicaux réduits. Il y a eu aussi des reculs au sein des structures institutionnelles, au sein des négociations collectives, etc.

Dans le même temps, on a renforcé le programme des privatisations. La Grèce a été, en quelque sorte, vendue en pièces détachées au plus offrant.

A commencer par la mine d’or et de cuivre à ciel ouvert de Skouries, au nord du pays, dont la concession appartient à l’entreprise canadienne Eldorado Gold. Ou encore des sites naturels et historiques dédiés à des fins de projets hôteliers en Crète, à Cravo Sidero. Les repreneurs ne se bousculaient pas dans le cas des chemins de fer, car ceux-ci supposaient des investissements coûteux et ne généraient pas de rentes suffisamment importantes à court terme. Priorité a été donnée aux autoroutes.

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« La Grèce est vendue en pièces détachées »
Dominique Martinez La Vie Ouvrière – avril 2023 Mai 2021 les travailleurs ripostent au démantèlement du pays.

Ursula Von Der Leyen lorgne le poste de Secrétaire

Générale de l'OTAN pour 2024

À la fin de l’année prochaine, le mandat de la femme politique allemande à la tête de la Commission européenne se terminera, et bien que Von der Leyen souhaiterait rempiler pour cinq ans, un “plan B” tout aussi alléchant pourrait s’offrir à elle. Remplacer Jens Stoltenberg à la tête de l’Otan.

Ce sont deux des lieux de pouvoir les plus importants du monde, et ils ne sont situés qu’à une vingtaine de minutes l’un de l’autre.

Un scénario évoqué par « La Repubblica » qui, dans ses colonnes, décrit ainsi le jeu de chaises musicales qui pourrait avoir lieu l’année prochaine à Bruxelles.

“Ursula Von der Leyen est en train de tout tenter pour réaliser un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne, mais en même temps, elle étudie un plan B qui devient de plus en plus réaliste : prendre la tête de l’Otan.”

À ce jour, Jens Stoltenberg est encore le secrétaire général de l’Organisation du

traité de l’Atlantique Nord, poste qu’il devait déjà quitter l’année dernière, mais qui a été renouvelé d’un an à cause de la guerre en Ukraine. Le mandat du norvégien expire donc en septembre 2023, mais, selon le quotidien romain, “la Maison-Blanche veut convaincre Stoltenberg d’accepter une prolongation d’un an”.

Objectif : arriver à la fin de l’année 2024, lorsque Von der Leyen aura terminé son mandat à la tête de la Commission européenne et serait donc libre de prendre la tête de l’Otan. Une candidate idéale pour les États-Unis, croit savoir le journal : “Joe Biden a fait savoir depuis longtemps qu’il considère que le moment est venu d’avoir une femme comme secrétaire générale de l’alliance, et Von der Leyen aurait le CV adapté, puisqu’elle a été par le passé ministre de la Défense en Allemagne.”

Des caractéristiques qui font de la présidente de la Commission une véritable option pour l’après-Stoltenberg, confirme

Espagne : Que des bonnes nouvelles

Le 31 janvier, le gouvernement de gauche a annoncé une nouvelle hausse du salaire minimum de 8 %. Malgré l’opposition du patronat, il atteindra, d’ici fin 2023, 1 260 euros brut mensuels sur douze mois. Les syndicats qui réclamaient 1 283 euros, ont néanmoins exprimé leur satisfaction. Cette hausse « va bénéficier à 2,5 millions de personnes et toucher particulièrement les femmes, les jeunes, les personnes en contrat à durée déterminée ou celles travaillant dans le secteur agricole ou dans les services » a twitté Unai Sordo, secrétaire général des Commissions ouvrières (CCOO). Le 16 février, le Parlement a par ailleurs adopté une loi créant un « congé menstruel » pour les femmes souffrant de règles douloureuses. Et, début mars, c’était au tour du gouvernement d’annoncer un accord sur le mode de calcul des pensions de retraite mettant davantage à contribution les revenus les plus élevés. Trois bonnes nouvelles pour faire face à un taux d’inflation de 5,8 % en janvier, après le pénible record de près de 11 % en juillet 2022. D.M. - Vie Ouvrière – avril 2023

Tunisie : Liberté syndicale attaquée

« Politico », selon qui “Von der Leyen pourrait obtenir le soutien des pays de l’ouest de l’Europe, préoccupés par la possibilité que la fonction revienne à un politique de l’est du continent”.

Source : Courrier International – extraits –07/03/23

Pourquoi Von Der Leyen accompagne Macron à Pékin

Pourquoi Von Der Leyen accompagne Macron à Pékin ... son nom circule même pour succéder au secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, … Le Point – 03/04/23

L’Otan fait-elle rêver

Ursula Von Der Leyen ?

Dans les couloirs de Bruxelles, certains soupçonnent la présidente de la Commission européenne de lorgner sur la succession de Jens Stoltenberg à la tête de l’Alliance atlantique. Le Parisien – 17/04/23

Arrestations, harcèlements, surveillance étroite. Depuis plusieurs mois, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), principal syndicat du pays, est la cible du gouvernement.

En pleine dérive autoritaire, le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, n’hésite plus à réprimer syndicalistes et opposants au régime. Anis Kaabi, secrétaire général du syndicat de la société publique Tunise Autoroutes, a ainsi été arrêté, le 31 janvier, pour avoir provoqué une grève sur les péages. Selon Nourredine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT, une vingtaine d’arrestations arbitraires ont déjà eu lieu. « Nous résistons pour défendre notre droit syndical et nous sommes unis comme les cinq doigts de la main », martèle-t-il. A l’appel du syndicat, 3 000 personnes ont manifesté à Tunis, début mars, afin que le président Kaïs Saïed accepte de dialoguer.

F. B. - Vie Ouvrière – avril 2023

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Juin 2022. Jens Stollenberg et Ursula Von Der Leyen s'entretenant sur la coopération entre l’OTAN et l’UE.

La guerre d’influence entre les EtatsUnis et la Chine se joue en partie dans l’archipel des Philippines. Manille annonce la localisation de quatre nouvelles bases militaires pouvant être utilisées par les Etats-Unis : l’une très proche de la disputée mer de Chine méridionale et une autre non loin de Taïwan. Les quatre sites ont été sélectionnés avec précision et pourront servir au déploiement de troupes américaines dans la région. Début février les deux pays

avaient dévoilé un accord pour permettre aux soldats américains d’accéder aux soldats américains d’accéder à des bases supplémentaires situées dans l’archipel. Washington et Manille sont alliés depuis plusieurs décennies en matière de sécurité, notamment liées par un traité de défense et un accord de coopération renforcée signés en 2014 qui permet aux soldats américains d’accéder à des bases philippines, mais aussi d’y stocker des équipements et du matériel militaire.

Au total, les Etats-Unis pourraient occuper dis bases aux Philippines, dont la base navale de Santa Ana qui est située à 400 kilomètres seulement de Taïwan. Le nouveau gouvernement philippin de Ferdinand Marcos Junior souhaite renforcer son partenariat avec Washington poussé par les revendications de Pékin à l’égard de Taïwan et la construction de bases chinoises en mer de Chine méridionale.

(Radio Vatican, le 04-04-2023)

Le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a accueilli chaleureusement l’augmentation de la production de munitions par la Corée du Sud. Il a d’ailleurs salué cette fourniture militaire indirecte sud-coréenne à l’Ukraine. C’est ce qu’a fait savoir Jens Stoltenberg lors d’une conférence donnée à l’issue de la réunion ministérielle de l’Alliance atlantique tenue à Bruxelles avec quatre pays partenaires de l’Asie-Pacifique, à savoir la Corée du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande

et le Japon. A la question de savoir si l’éventuelle fourniture d’armes par Séoul à Kiev a été évoquée lors du rassemblement, le secrétaire général a répondu que le Pays du stocks des nations membres de l’OTAN. Cependant, Stoltenberg a annoncé ne pas pouvoir détailler la manière d’approvisionnement et le destinataire des munitions sud-coréennes, avant de souligner que l’Ukraine sera le pays le plus aidé et de manière régulière via l’arsenal que dispose l’organisation internationale. De son côté, un membre de la

délégation sud-coréenne a confirmé lui aussi qu’aucun soutien militaire direct du Pays du matin clair n’avait été évoqué lors de la réunion. Suite aux propos favorables de l’OTAN, après ceux des EtatsUnis, sur l’accroissement de la production des munitions sud-coréennes, les observateurs misent sur la possible demande explosive de ces produits made in Korea.

(KBS World Radio, le 06-04-2023)

Le ministre taïwanais de la Défense Chiu Kuo-cheng a confirmé pour la première fois au Yuan législatif que les deux pays discutaient actuellement du transfert de l’entreposage de munitions de l’armée américaine dédié à l’Asie de l’Est à Taïwan. Le Premier ministre Chen Chien-Jen a quant à lui déclaré aujourd’hui : « Les Etats-Unis et Taïwan partagent la même vision d’une région Indo-Pacifique libre et ouverte, et nous continuerons à coopérer. Surtout, nous

ne tolérerons aucune remise en question de la paix dans le détroit, ni aucun empiétement sur la souveraineté de Taïwan. Si nous nous efforçons de nous préparer à la guerre, c’est afin de pouvoir l’éviter, car c’est en étant capable de se battre que l’on peut stopper la guerre ». Le ministre taïwanais faisait partie de la préparation au combat de l’armée taïwanaise en temps normal. Répondant à une autre question des députés, le ministre a réitéré son affirmation d’hier selon laquelle

l’armée taïwanaise ouvrirait le feu sur des navires, avions ou drones de l’Armée populaire de libération (APL) si celle-ci s’introduisait dans les eaux territoriales ou dans la zone contiguë, soit dans les 24 miles nautiques, des côtes taïwanaises. Il a précisé que sa déclaration ne constituait pas une provocation, mais était une simple réaffirmation du rôle de l’armée taïwanaise et du fait que celle-ci était prête en cas d’agression chinoise.

(Radio Taïwan international, le 07-03-2023)

Escale vietnamienne pour un bâtiment des garde-côtes japonais

Un navire de patrouille des garde-côtes japonais fait actuellement escale au Vietnam, dans le cadre d’initiatives visant à renforcer la coopération en matière de sécurité maritime dans la région Indopacifique. Le Settsu est arrivé lundi à Da Nang, une ville du centre du pays. Il s’agit de la première escale en quatre ans d’un

navire des garde-côtes japonais dans ce pays d’Asie du Sud-Est. Le Vietnam et d’autres pays d’Asie du Sud-Est sont impliqués dans des conflits territoriaux avec Pékin en mer de Chine méridionale. Les garde-côtes japonais ont déployé des navires de patrouille dans les eaux d’Asie du Sud-Est et ont effectué des manœuvres

conjointes avec les pays de la région. Un exercice conjoint du Settsu doit avoir lieu samedi avec la police maritime vietnamienne. Le capitaine du navire, Niwa Satoshi, espère que l’amitié entre Hanoï et Tokyo s’approfondira et que la coopération bilatérale se développera.

(Radio Japon international, le 13-02-2023)

LE RÉVEIL INTERNATIONAL 12 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023
Aux Philippines, quatre nouvelles bases militaires pourront être utilisées par l’armée américaine
L’augmentation de la production de munitions sud-coréennes saluée par le secrétaire général de l’OTAN
Les Etats-Unis envisageraient d’entreposer des munitions sur l’ile de Taïwan

N° 891

MAI 2023

La fin tragique du maquis du Vercors

• L’ORIGINE DES MAQUIS

Avant même que ne soient connues les clauses de l’armistice, des hommes et des femmes refusent la défaite et l’humiliation et appellent à la poursuite du combat. Avec les appels de juin et juillet 1940, le général de GAULLE, Charles TILLON, le PCF essaient de rallier tous ceux qui veulent combattre l’ennemi.

Dès 1940, dans le pays occupé, des patriotes, des combattants, des républicains qui envisagent la reprise de la lutte, cherchent refuge dans les campagnes et camouflent des armes et des munitions abandonnées.

En 1941, avec les mesures prises par Vichy, la Résistance commence à s’organiser, des chefs clandestins se cachent dans des fermes isolées, munis de faux papiers. Ils s’organisent mais encore trop faibles pour engager combats et coups de main. Mais c’est surtout à la fin 42, avec les premières réquisitions allemandes de main-d’œuvre française sous la forme du S.T.O. pour équiper les usines allemandes, que les maquis prennent de l’ampleur. Les nombreux réfractaires fournissent aux maquis un recrutement massif. Par ailleurs, avec l’invasion de la zone sud en novembre 42 et la dissolution de l’armée d’armis-

tice, des officiers et sous-officiers de carrière, désormais libres vont rallier les maquis, ils vont former et encadrer les nouvelles recrues.

Au fur et à mesure de l’importance du recrutement, de la formation des jeunes maquisards mieux équipés, les maquis vont pouvoir engager des com bats contre l’ennemi grâce à un meil leur armement (parachutages), ils di versifient et intensifient leur action en pratiquant la technique de la guérilla.

Les maquis sont d’une aide efficace et déterminante pour les troupes françaises et leurs alliés. Leur existence avait sur l’occupant, un effet psycholo gique certain en entretenant un état d’esprit d’inquiétude.

Les combats étaient très durs et meurtriers face aux allemands et aux forces du régime de Vichy, c’était le cas pour les maquis ayant les plus gros effectifs comme ceux de Saint-Marcel, du Mont Mouchet, des Glières, du Vercors.

LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 13 Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél 01 42 11 11 11 LE CAHIER MÉMOIRE
Dans cette recherche, on va évoquer le tragique destin du maquis du Vercors Massif du Vercors.

Le plateau du Vercors

l’Isère. Dans son ensemble, il se présente comme un haut plateau calcaire constitué de chainons parallèles entaillés par des vallées profondes qui communiquent entre elles par des trouées facilement défendables. Entre les vallées, s’étendent de vastes forêts (sapins).

Le massif du Vercors se situe entre deux villes, Grenoble au Nord-Est et Valence au Sud-Ouest à la limite de deux départements, la Drôme et

Le Vercors a une vague forme de quadrilatère de 50 kilomètres du Nord au Sud et de 20 à 30 kilomètres de l’Est à l’Ouest. Véritable citadelle formant un donjon naturel entouré par une « muraille de Chine » où les entrées sont assez rares car taillées en plein roc. De par son relief particulier, cette forteresse constituait un lieu alpin, prédestiné à des combats de maquisards. Par

L’Origine du « plan montagnard »

Même si les vertus de forteresse du Vercors apparaissent évidentes pour la Résistance locale, il faudra attendre 43 pour voir émerger ce « plan montagnard ». Mais déjà en août 41, c’est un petit groupe d’hommes venus d’horizons politiques et sociaux différents qui sont persuadés que le Vercors constituait un bastion impénétrable. Qui sont ces hommes déterminés ? Il y a 2 grenoblois cafetiers, Eugène CHAVANT maire révoqué de Saint-Martin-d’Hères et Aimé PUPIN qui tient le café « de la Rotonde » à Grenoble. Ils appartiennent à la mouvance socialiste. Ils se réunissent dans l’arrière-salle du café avec 4 autres : un garagiste Eugène FERAFIAT, un employé des chemins de fer Paul DESMIERES, un médecin Louis MARTIN ancien maire de Grenoble révoqué par Vichy, un pharmacien Eugène SAMUEL israélite va les rejoindre. Ce sont ces hommes qui fondent à Grenoble, une organisation clandestine, un mouvement de résistance, ce sont les premiers qui eurent l’idée d’utiliser le Vercors pour y cacher

des résistants qui se sentent menacés. La naissance du maquis du Vercors est le fruit d’une double initiative. Il y eut les précurseurs (que l’on vient de citer) et, d’autre part, 2 amis Pierre DALLOZ célèbre alpiniste et l’écrivain Jean PREVOST (un spécialiste de STENDHAL). Ce sont des amoureux de la montagne, ils ont l’habitude de se rencontrer à Sasserage au pied du massif. C’est P. DALLOZ qui eut l’idée d’utiliser le plateau à des fins militaires. Tout au début de l’année 43, les 2 hommes avec deux officiers le commandant POURCHIER et le lieutenant Alain LE RAY vont élaborer un plan militaire concernant le plateau, ce sont les prémices du plan « Montagnard ». En préambule du plan, DALLOZ écrit « il n’est en France de citadelle naturelle comparable à celle du Vercors ».

Plan audacieux, dans un premier temps, il s’agissait de repérer les lieux, détruire les routes pour isoler le plateau et freiner la progression des blindés allemands. Puis préparer des terrains

son intérêt stratégique, ce massif aux accès facilement contrôlables et son habitat dispersé, devait indéniablement entrer dans les plans et la stratégie de la Résistance locale.

d’atterrissage clandestins en vue de parachutages (hommes et armes) puis récupération et stockage en lieu sûr des armes parachutées.

Avec le débarquement en Provence que l’on attend, bouclage du plateau par les maquisards et profitant de l’arrivée des troupes alliées aéroportées, attaque sur les lignes arrières allemandes à Grenoble et dans la vallée du Rhône pour établir un contact avec les divisions débarquées en Provence, le but étant de prendre les Allemands en tenaille. Ce plan est présenté par P. DALLOZ au général DELESTRAINT commandant de l’Armée secrète (A.S.) et à Jean MOULIN, le délégué du général de GAULLE. Il reçoit le feu vert de l’Etat-Major de de GAULLE à Londres.

A la fin février 43, P. DALLOZ entend sur les ondes de la BBC un étrange message « les montagnards doivent continuer à gravir les cimes ». Pour lui, c’est la preuve que le général DELESTRAINT a remis le plan à de GAULLE et il sera remis aux al-

LE RÉVEIL DOSSIER 14 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023
Maquisards de la compagnie Daniel dans le Vercors isérois le 1er juillet 1944. Corvée de bois.

liés car les initiateurs du « plan montagnard » s’inscrivent dans la logique d’une coordination entre maquisards, parachutistes et troupes débarquées en Provence.

Mais les deux personnalités qui avaient approuvé le plan vont être arrêtées le 9 juin 43, le général DELESTRAINT arrêté à Paris par la Gestapo et J. MOULIN le 21 juin 43 à Caluire. Ce sera un coup dur pour le devenir du « plan Montagnard ».

CHAVANT va prendre la direction du Vercors, secondé par Alain LERAY chef militaire jusqu’en février 44. Quant à P. DALLOZ, il aimerait savoir ce qu’était devenu ce fameux plan. Le 24 novembre 43, il est à Alger où de GAULLE est installé et le 31 janvier 44 il rejoint Londres, durant ces longues semaines où il enrage, il est persuadé que le plan est resté dans un carton dans les archives d’un des ser-

vices secrets de la France libre, qu’il n’a pas été examiné par les stratèges militaires et qu’il n’a pas été transmis aux alliés. L’Etat-Major avait d’autres priorités avec la possibilité d’un débarquement.

Le Vercors, ce fut un tragique quiproquo, comme tous les maquis il va se mobiliser en lançant des opérations de sabotage, il est persuadé que le « plan Montagnard » est connu de l’Etat-Major français et les alliés et il compte sur des renforts aéroportés sur cette piste de Vassieux aménagée, mais l’aide promise ne viendra pas et les maquisards seront submergés par des troupes allemandes surarmées. Ils auront eu le sentiment d’avoir été abandonnés à leur sort. Cela va alimenter de vives polémiques et controverses. Elles seront abordées, avec plus de détails, au terme de ce récit.

Des combats meutriers

Depuis que les Allemands ont envahi la zone Sud en novembre 42 et que Vichy a institué le S.T.O. en février 43, beaucoup de jeunes réfractaires rejoignent les maquis, en novembre 43, il y a déjà une dizaine de camps et de groupes comme celui d’un certain Henri GROUES, le futur abbé Pierre. Au début de l’année 44, se produisent de nombreux accrochages, les Allemands lancent des incursions sur le plateau. Par ailleurs, c’est en mars 44 qu’ils attaquent le maquis des Glières, qui tombe en quelques heures (ça devait être une citadelle imprenable !). Cette défaite constitue un bien mauvais présage pour ceux de Vercors.

L’année 44 est émaillée de multiples escarmouches qu’il serait fastidieux de relater mais certains faits militaires peuvent être évoqués comme ce 29 janvier où un bataillon allemand encercle le maquis du lieutenant G. ESSERIC cantonné à Malleval, 30 maquisards et

civils abattus. Lors de deux engagements meurtriers, les 9 et 18 mars 44 à Pont-en-Royans et au lieu-dit La Matrassière, les maquisards sont obligés de se replier, les pertes sont importantes.

Courant avril, c’est la Milice et les G.M.R. (groupes mobiles de réserve) qui s’installent à Vassieux et la Chapelle-en-Vercors. Les exécutions se font sur place. Les résistants et maquisards du Vercors sont persuadés que le « plan Montagnard » sera appliqué, surtout après le voyage de CHAVANT à Alger en mai 44. Il explique aux officiers les zones où doivent atterrir les forces aéroportées. CHAVANT demande 2500 parachutistes, on lui en propose 4000. Il est confiant d’autant plus qu’un ordre de mission signé J. SOUSTELLE, le secrétaire général du Comité d’action en France, confirme que le plan sera appliqué.

Au plan militaire un changement s’opère, le commandant François

HUET va remplacer Alain LERAY. Entre CHAVANT et HUET l’entente est parfaite. Le 6 juin, c’est le débarquement allié en Normandie et sur la B.B.C. De GAULLE appelle au soulèvement dans un message rendu célèbre mais les résistants captent un autre message « le chamois des Alpes bondit », le message ne peut pas être plus clair, Londres a dévoilé son intention, les renforts venus du ciel ne font aucun doute. Dès le débarquement, la mobilisation est totale chez les résis-

DOSSIER LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 15
1944, au centre le major Desmond Longe, le colonel Zeller et le forestier Boissière sur le terrain du Vercors. Vercors. Embuscade des résistants.

tants mais elle est désordonnée, hâtive, des militaires (beaucoup de jeunes) enthousiastes mais inexpérimentés affluent sur le plateau, les nouveaux arrivés attendent leur armement.

Par ailleurs, les alliés voulaient piéger les Allemands en leur faisant croire que le débarquement en Normandie était une diversion et qu’une opération d’une grande ampleur allait être dirigée ailleurs, ce stratagème va déstabiliser la résistance dans le Vercors. Le général KOENIG chef des F.F.I. conseille de freiner le mouvement et il alerte les maquis que l’aide logistique en armes et en munitions sera problématique. Mais il est trop tard, les maquisards gonflés à bloc ont envahi le plateau, c’est l’euphorie, le drapeau français flotte à Saint-Nizier au-dessus de Grenoble, un beau point de mire pour les Allemands. Le 3 juillet CHAVANT proclame la République du Vercors (affiches placardées) :

- « Habitants du Vercors, c’est chez vous que la grande République vient de naitre. Vous pouvez en être fiers ». Le 14 juillet une parade est organisée à Saint-Martin où les maquisards défilent drapeau en tête. Un parachutage allié est effectué au-dessus de la cuvette de Vassieux mais l’armement pour les maquisards reste insuffisant (peu de mitrailleuses et de mortiers).

Toutes ces actions ne passent pas inaperçues du côté allemand, c’est une provocation qui va amener une réaction.

Depuis plusieurs jours, le général allemand Karl PFLAUM qui commandait la 157e division, avait ordonné à ses troupes de renforcer le dispositif autour du Vercors pour encercler le massif. La mobilisation est impressionnante : plusieurs bataillons alpins et d’infanterie de montagne, renforcés par l’artillerie et les « paras », sans oublier une force aérienne. Les effectifs qui doivent attaquer le Vercors dépassent les 13.000 hommes.

En face des forces françaises moindres et mal armées ; les appels à l’aide se multiplient, en vain ! Les troupes allemandes progressent et le 20 juillet 44 elles atteignent Crest, le Vercors se trouve complètement encerclé.

Le 21 juillet sera un jour sinistre pour le maquis. Depuis quelque temps, des hommes travaillent dans les champs près de la cuvette de Vassieux, ils ont hâte de terminer cette piste d’atterrissage d’un kilomètre de long sur 140 mètres de large, elle permettra d’accueillir les avions alliés, tout le monde

est persuadé que les renforts promis vont tomber du ciel.

Vers 9 heures, dans le ciel un vrombissement se fait entendre, les maquisards pensent que ce sont les avions alliés, 20 avions, chacun d’entre eux remorque un planeur. Grande désillusion, les maquisards ont très vite repéré les croix noires. Les planeurs se posent avec un minimum de « casse » (1 seul s’est écrasé à l’atterrissage).

400 S.S. l’arme au poing surgissent des carlingues. Dans les rangs des maquisards l’effet de surprise est total, ils tentent de se disperser en courant. Alger est aussitôt alerté : « Sommes attaqués par parachutistes. Nous défendons. Adieu. ». Très vite une centaine de corps jonchent la cuvette de Vassieux, de nombreux civils sont massacrés.

Pendant 3 jours, du 21 au 24 juillet les maquisards vont se battre courageusement, mais le combat est inégal face à un ennemi qui dispose de nombreux mortiers et canons, d’une supériorité numérique (4 contre 1). La situation devient très vite intenable, la Luftwaffe attaque à plusieurs reprises, les

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Un planeur et une ferme détruite à Vassieux-en-Vercors.

dernières défenses du Vercors sont percées. Colère, désespoir dans les rangs des maquisards. HUET, la rage au cœur, envoie aux différentes unités l’ordre de dispersion, principe adopté dans la nuit du 21. Il adresse par radio à Alger un message où il justifie l’ordre de dispersion par petits groupes, il exprime sa tristesse pour ces valeureux combattants abandonnés, seuls au moment du combat

Dans la nuit du 21 au 22 juillet, CHAUVANT dans un message, véritable S.O.S. adressé à Alger, laisse éclater son indignation :

« Demandons ravitaillement en hommes, vivres et matériel. Moral de la population excellent mais se retournera rapidement contre vous si vous

ne prenez de dispositions immédiates et nous serons d’accord avec eux pour dire que ceux qui sont à Londres et à Alger n’ont rien compris à la situation dans laquelle nous nous trouvons et sont considérés comme des criminels

et des lâches. Nous disons bien : criminels et lâches. »

Après cet épisode tragique, le sort du Vercors était scellé mais des combats vont se poursuivre jusqu’en août.

Les représailles et les massacres Allemands

Le Vercors, ce fut une aventure courageuse de 4000 hommes déterminés mais engagés en un combat inégal face une armée allemande impitoyable surarmée qui n’aura reculé devant aucune exaction contre la population.

D’abord les Allemands appliquent les instructions données par le général PFLAUM avant l’attaque, arrêter les hommes de 17 à 30 ans qui n’ont pas appartenu à la Résistance, brûler les maisons qui ont servi d’abri aux maquisards (écoles, mairies, hangars, etc…). Mais les allemands n’en restent pas là, la répression et les massacres vont s’étendre sur l’ensemble du plateau.

A Vassieux, la population civile est

massacrée par les S.S., on recourt à la pendaison. Les Waffen SS pillent et détruisent le village de la Chapelle-en-Vercors, 16 otages sont fusillés. Les maquisards qui essayent de fuir sont tirés comme des lapins par les sentinelles postées au débouché des routes et des sentiers, l’écrivain Jean PREVOST est tué dans ces conditions. Le summum de l’horreur a lieu dans la grotte de la Luire. Les blessés sont regroupés dans cette infirmerie de fortune en espérant qu’ils seront protégés. Les Allemands découvrent cet abri et ils massacrent sur place les blessés intransportables Les médecins, infirmiers et l’Aumonier sont emmenés à Grenoble. Les uns seront déportés en Allemagne à Ravensbrück, les autres fusillés dans de nombreux villages, les civils sont livrés à la troupe, certains seront retrouvés pendus comme à la Mure. Quel fut le bilan de cette répression

sauvage ? 1200 maisons détruites dont 164 à Vassieux et 160 à la Chapelle-en-Vercors. La bataille du Vercors fut meurtrière sur le plan humain. 200 civils tués. Dans les rangs de la Résistance on dénombre 640 tués pour un peu moins de 4000 combattants (environ 16 % des effectifs).

Ce qui caractérise cet épisode si douloureux de la répression, c’est le degré d’atrocités et de sauvagerie perpétré par l’ennemi.

DOSSIER LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 17
La chapelle en Vercors. Le village de Vassieux en Vercors après les bonbardements de juillet 1944.

Polémiques et controverses

taine subordination française au commandement allié.

Par ailleurs les rapports entre les maquis et le reste de la Résistance à l’extérieur n’étaient pas au beau fixe, méfiance, suspicion, les divergences sont bien connues.

Depuis plusieurs décennies, les descendants des maquisards du Vercors, les historiens de la Résistance, les spécialistes militaires continuent de s’interroger sur ce drame du Vercors, cela a généré une certaine polémique au sujet des responsabilités des uns et des autres.

Dans cette forteresse assiégée, la tragédie du Vercors peut s’expliquer en grande partie dans ce dialogue de sourds, ces divergences à 3 : le front intérieur, Alger et les alliés anglo-saxons. Le Vercors victime de toute une série de malentendus, de quiproquos, de décisions cachées mais aussi d’un mauvais calendrier car le « plan Montagnard » devait être complémentaire d’un débarquement des alliés en Provence… qui s’est fait attendre. Le « plan Montagnard » ayant été approuvé, les maquisards étaient persuadés qu’ils allaient recevoir l’aide logistique demandée. L’appel de de GAULLE à l’insurrection les avait encouragés à se mobiliser. Mais le projet d’intervention dans le Vercors ne fait pas partie des programmes alliés et il n’a jamais été transmis à aux états-majors américain et anglais, ce n’était pas la priorité pour les alliés, Alger n’était pas au courant des intentions du commandement allié, il n’était pas question d’aviser Alger de la date et du lieu du débarquement. De GAULLE a bien dû accepter une cer-

Autre polémique entre partisans d’une orthodoxie militaire classique et les partisans de la guérilla. Les divergences et désaccords sur le fond de l’organisation de la Résistance dans ce massif, sur les capacités réelles du plateau, sur le besoin en armes et en hommes. Quelle forme de lutte à mener et comment conduire les opérations ? Fallait-il mobiliser sur le plateau, une lutte frontale était-elle privilégiée ?

Face à ces interrogations, des troupes allemandes en grand nombre, bien entraînées, bien équipées en armement lourd. Pendant 2 semaines, 4 000 maquisards mal armés ont tenu tête à près de 16 000 allemands soutenus par des blindés et l’aviation. La lutte inégale devait se terminer par un échec. On peut évoquer la responsabilité des services secrets (du moins un des bureaux), au courant du plan, ils n’en ont pas avisé les alliés. Avec l’appel de de GAULLE, on encourage la guérilla, ordre et contre ordre de KOENIG obligé d’intervenir pour freiner le mouvement de mobilisation. Une certaine confusion règne !

Autre dissension, le désaccord entre Fernand GRENIER et de GAULLE. F. GRENIER, communiste, commissaire à l’Air (ministre) dans le gouvernement provisoire décide d’intervenir pour apporter un appui aérien au Vercors. Il démarche auprès des alliés pour un envoi d’armes et aussi pour mettre sur pied une unité spéciale de bombardiers venus de Syrie et d’avions de chasse. Il demande au Comité de défense nationale d’intercéder auprès des alliés pour parachuter 1 800 « paras » cantonnés en Sicile. F. GRENIER est

assez peu informé de ce qui se passe dans le Vercors, seuls les services secrets d’Alger et J. SOUSTELLE reçoivent les informations. A ce sujet, il rédige deux décrets qui ne seront jamais paraphés par de GAULLE. Dans une lettre à de GAULLE, il désavoue cette politique d’attentisme. Lors d’une réunion du Conseil, de GAULLE le somme de se désavouer, GRENIER s’exécute, non sans un certain ressentiment, privilégiant la raison d’Etat. Il est intéressant d’examiner le témoignage de Alain LERAY qui fut le fondateur avec Yves FARGE et Pierre DALLOZ du 1er comité du combat du Vercors. Il fut le chef militaire du Vercors jusqu’en février 44, date à laquelle il fut remplacé par François HUET. Il donne une version relativement apaisée de la situation. Il considère que l’analyse objective des événements devrait tempérer la polémique.

Qu’en est-il de la situation ? D’abord la Résistance où aucun plan préalable n’a été élaboré, ne permet pas de maîtriser les événements qui évoluent rapidement. Face aux Allemands qui

LE RÉVEIL DOSSIER 18 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023
Vercors.

emploient des moyens colossaux, exploitent les renseignements, appliquent une technique de répression redoutable avec un désir de combattre, la Résistance est en cours d’organisation. Le Vercors exerce un attrait indéniable pour les jeunes recrues inexpérimentées, un afflux de volontaires qu’il fallait encadrer, former, de multiples tâches à accomplir pour l’encadrement. L’essentiel de l’activité c’était l’organisation, la sécurisation, la mobilisation, cela a pris beaucoup de temps et a occasionné beaucoup de retard.

Les Allemands ont bien pris conscience de la situation et ils ne peuvent tolérer longtemps ce danger de la République libre proclamée.

Pour les alliés, le Vercors, c’était une carte à jouer parmi tant d’autres, une carte à abattre suivant l’opportunité, le

Vercors pouvait s’avérer précieux dans l’hypothèse du débarquement en Provence, ce dernier retardé a modifié le dispositif.

Bien sûr, le RAY n’occulte pas le traumatisme provoqué par la terrible répression et des pertes très lourdes mais il ne parle pas de désastre. Le Vercors a constitué une menace permanente pour les Allemands, des communications coupées sur deux axes essentiels, la crainte d’être attaqués, ce qui peur saper le moral et la confiance de l’ennemi. Les Allemands ont dû concentrer des forces importantes dans le Vercors qui devaient manquer ailleurs. Le Vercors représentait pour les populations de la région un encouragement et un réel espoir pour résister.

Après cette tragédie, plusieurs centaines de maquisards se regroupent, se

En guise de conclusion

La tragédie du Vercors, ce ne fut qu’une série de malentendus, de contretemps, de quiproquos et d’incompréhension.

Tout d’abord un manque flagrant de coordination entre les protagonistes, l’efficacité de l’offensive dépendait de cette entente. Malentendu au départ sur l’objet de l’opération, ce décalage entre les maquis et les plans du débarquement, les maquisards ne se sont pas soulevés au bon moment.

Malentendu entre Alger et les Alliés

car Alger ne pouvait pas honorer sa promesse d’aide logistique alors que tout dépendait de Naples d’où se tenait le commandement allié.

Malentendu aussi quand certains ont vu dans le Vercors, une plate-forme uniquement défensive.

Une des raisons de l’échec, c’est aussi la mobilisation prématurée de résistants jeunes qui rejoignent en masse le maquis, avec l’encouragement d’Alger, cela ne passa pas inaperçu aux yeux des Allemands.

Alger n’a pas pris conscience de la situation exacte du maquis, d’où une certaine irresponsabilité de la part de J. SOUSTELLE de ne pas avoir informé les maquis du peu de moyens dont il disposait.

Reste cette répression sauvage et ce bilan effroyable. Comment expliquer cet acharnement allemand à liquider les maquis. Peut-être par le danger permanent représenté par les maquisards qui n’ont de cesse d’harceler constamment l’ennemi, cela pouvait jouer sur

mobilisent pour harceler les troupes ennemies, ils vont rejoindre les forces engagées dans la vallée de l’Isère, en Chartreuse, à Grenoble jusqu’à Lyon et par leur engagement, ils vont contribuer à la victoire finale.

le moral des troupes peu habituées à combattre la guérilla. Le Vercors, ce fut une résistance de légende, un symbole de la Résistance, une aventure courageuse de 4 000 hommes, engagés dans un combat impitoyable face à une ennemi surarmé et en grand nombre.

On pourrait méditer sur cette réflexion d’Henri MICHEL un des spécialistes de la Résistance et de la Seconde guerre mondiale.

« Mieux préparée, mieux comprise, mieux armée, la Résistance française aurait fait plus et mieux. »

DOSSIER LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 19
Parachutages. Monument.

* En annexe, cette modeste évocation, destinée à mes élèves à l’occasion du cours sur la Résistance.

L’héroïque résistance du maquis du Vercors

Gloire à vous, valeureux combattants, pleins d’espoir. Votre tragique sacrifice résonne encore dans nos mémoires. Sur le sommet du massif, vous aviez hissé le drapeau tricolore. Pour en proclamer la grande République du Vercors.

Mobilisés à aplanir cet aérodrome de fortune, où seraient acheminés des renforts, au clair de lune.

Soudain au-dessus de la cuvette de Vassieux, le ciel s’obscurcit, Quand surgissent avions et planeurs, tel un ballet maudit.

Les maquisards ont très vite repéré les croix noires, Et ils comprennent que leur défense sera bien dérisoire.

Le pathétique S.O.S. envoyé à Alger sera sans réponse. Pour l’aide logistique, l’état-major coupable renonce.

Vous avez résisté jusqu’au-delà du possible.

Mais pour les S.S. vous étiez des proies trop accessibles. Isolés, abandonnés à votre triste sort.

Le massacre des innocents pouvait prendre son essor.

Pendaisons, hommes, femmes, enfants massacrés

Otages livrés, fusillés, blessés achevés

Maquisards, civils immolés, suppliciés

Vous saignez en nous comme une plaie mal cicatrisée

Vous, justes du Vercors, votre sacrifice et votre abnégation Ont valeur de symbole et d’exemple pour bien des générations.

LE RÉVEIL DOSSIER 20 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023
Pierre Pruneta Professeur certifié d’histoire-géographie à la retraite Nécropole de Saint-Nizier de Noucherotte.

ASSOCIATION RÉPUBLICAINE, DES COMBATTANTS POUR L’AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME ET LA PAIX

1ER MAI : AVEC L’ARAC, ON EST LÀ !

L’ARAC appelle tous ses adhérents, ses comités, ses amis, ses sympathisants pour la défense des valeurs républicaines d’émancipation, avec les badges et les drapeaux de l’Association, à se mobiliser pour rejoindre, participer, partout, où c’est possible, aux initiatives rassembleuses d’un 1er mai UNITAIRE ET POPULAIRE, pour l’abrogation de cette réforme injustifiée, brutale et injuste, face au rejet très majoritaire de la population ou le référendum d’initiative partagée.

Durant les 12 journées de manifestations puissantes, de grèves, d’actions et d’initiatives locales dans les services publics, sur les lieux d’études, où l’ARAC a participé, les syndicats rassemblés ont mobilisé des millions de travailleurs, de jeunes, de retraités.

L’ARAC réitère son indignation devant le comportement autoritaire du Président de la République qui s’est empressé de promulguer la loi dès le vendredi, en ayant confirmé ainsi son mépris intolérable à la fois envers les organisations syndicales et envers les jeunes comme de l’ensemble de la population.

L’ARAC alerte sur le fait qu’à cette étape du combat pour la défense des valeurs républicaines, l’exécutif a choisi la pente dangereuse parce que glissante d’une “dérive autoritaire, par cécité”, la première fois depuis la période de la guerre d’Algérie, comme le souligne opportunément un historien de renom.

L’exécutif a montré sa faiblesse à convaincre et à gagner le débat politique. Pire, il n’a fait que tendre la situation politique.

Son autorité politique, issue il y a un an, sur fond d’abstention grandissante, d’une volonté populaire certes majoritaire, mais fondée exclusivement sur le fait de ne pas céder aux sirènes brunes du fascisme et d’extrême-droite, ne se rétablit pas, à coups d’arguments règlementaires ou autoritaires, qui contribuent à piétiner notre modèle social issu du programme du CNR, en évacuant toute démocratie sociale.

L’ARAC, après son 57e Congrès de Malakoff, est toujours aussi déterminée à s’attaquer aux injustices, aux inégalités ne peut qu’apporter son soutien renouvelé aux mouvements populaires porteurs de plus de justice sociale.

LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 21 ACTUALITÉS LE RÉVEIL
ARAC
L’ARAC appelle à participer à tous les rassemblements, aux manifestations du 1er mai 2023.

Saint-Quentin (02)

Hommage à Michel NOWAK

Remise de la plaque de l’ARAC Nationale en hommage à Michel NOWAK, et de la plaque des porte-drapeaux de Saint-Quentin ce samedi 8 avril 2023, en présence de la famille, des proches, des membres de l’ARAC et de la Ligue des Droits de l’Homme.

Brillant, mais surtout émouvant discours du Président de l’ARAC de Saint-Quentin Patrice NOWAK, remerciant toutes les personnes présentes, et retraçant le parcours exemplaire de toute une vie, celle de Michel NOWAK, évoquant un homme d’honneur, un homme de rigueur, un homme de convictions, un homme de terrain.

Il effectue son service militaire en Algérie, comme mécanicien d’avions dans une escadrille de chasse, pour être ensuite rapatrié à Dijon, avant de reprendre son travail à l’aérospatiale, et en 1974 il devient professeur titulaire au lycée technique de Saint-Quentin pendant une trentaine d’années.

En 1975 il adhère à l’ARAC, devenant Président de la section de Saint-Quentin de 1992 à avril 2022, également membre du conseil et du bureau national. En 1977 élu à la municipalité jusqu’en 1995.

Élu membre de l’Office Nationale des Anciens Combattants de 1995 à 2015. Délégué Départemental pour l’Éducation Nationale de 1993 à 2015. Toutes ces activités lui ont valu d’être honorées par la médaille de l’ARAC en 1975, la médaille d’Or de l’Office Républicaine des Mérites Civiques et Militaires en 2000, la Croix du Combattant en 1996, la médaille de bronze du Souvenir français en 2017, la médaille de l’ONAC en 2019, chevalier de l’Ordre National du Mérite en 2000, chevalier des Palmes académiques en 2003, officier de l’Ordre National du Mérite en 2014.

En janvier 2024 Michel et Mireille auraient eu 60 ans de mariage. Michel restera un souvenir vivant dans nos cœurs et dans nos pensées. L’hymne national a clôturé cette cérémonie empreinte d’émotion.

Office National des Combattants et Victimes de Guerre

Depuis le 1er janvier 2023, l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerres (ONACVG) est devenu l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre (ONaCVG).

A la demande des associations de militaires et anciens militaires ayant participé à des OPEX, il a été tenu compte de la possibilité qu’avaient de très jeunes militaires d’obtenir la carte du combattant.

La nouvelle dénomination renoue avec celle retenue en 1926 lors de la création de l’Office du Combattant.

Par ailleurs, l’Office a cessé, depuis le 1er janvier 2023, d’assurer la gestion financière du « BLEUET DE FRANCE » qui relève désormais d’un fonds de dotation ; une convention entre ledit fonds et l’ONaCVG est en cours d’élaboration et devrait être fonctionnelle avant le 8 mai.

Enfants & orphelins atteints d’une maladie incurable

Le décret 2023-177 du 13 mars 2023, publié au JORF du 14 mars porte, à compter du 1er janvier 2023, le montant du salaire prévu au 3e alinéa de l’article L 134-1, au 2e alinéa de l’article L134-2, au 2e alinéa de l’article L141-24 et au 1er alinéa de l’article L141-29 du CPMIVG, en faveur des enfants et orphelins atteints d’une maladie incurable à 12 130 € brut par an.

Les Ulis (91)

Cérémonie ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe

Vendredi avril, c’est accompagné par 8 jeunes du Conseil municipal des Jeunes de la ville, que l’ARAC des ULIS a eu l’honneur de participer à la cérémonie du ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe.

En présence de M. LEVRAY G., adjoint au maire des Ulis, en charge de la jeunesse et de l’éducation, nous avons eu l’honneur de participer à la cérémonie, le drapeau de notre Section ARAC ayant été mis à l’honneur, en présence de Mme SAVOYE LUZ notre fidèle porte-drapeau.

Les jeunes sont revenus avec une grande fierté et le sentiment d’avoir vécu un moment privilégié.

Frédéric Corabœuf Président section ARAC les ULIS

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 22 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023

Méry-sur-Oise (95)

Extrait de l’hommage à Christian Debuire - 19 mars 2023 par le maire et conseiller général de Méry-surOise, M. Pierre-Edouard EON.

Christian Debuire, Président de l’ARAC de Méry-sur-Oise, nous a quittés ce samedi 11 mars.

Né à Cambrai en 1946, il a choisi l’apprentissage dans l’industrie du textile, avant de rejoindre Paris pour intégrer les effectifs de la SNCF. Il fut aussi un militant et un responsable syndical engagé.

En 2009, Christian avait rejoint Claudie, s’installant à Méry-sur-Oise et s’engageant dans la vie municipale. En 2016, il avait accepté la succession de Michel Truand, pour lequel nous avons aussi une affectueuse pensée aujourd’hui.

Christian était profondément attaché au devoir de mémoire, participant à mes côtés aux cérémonies commémoratives et proposant expositions et interventions aux écoliers de Méry.

A l’occasion de la dernière assemblée générale de l’ARAC de Méry, le 8 mars, Christian avait été nommé Président d’honneur.

Ensemble, nous avons préparé les célébrations du centenaire de l’armistice de novembre 2018.

A son invitation, je me suis associé au déplacement de l’ARAC à Meaux, pour la découverte de l’impressionnant et émouvant musée de la Grande Guerre.

Et il y eut, bien sûr, toutes les cérémonies commémoratives célébrées ensemble et les repas de l’ARAC auxquels il n’omettait jamais de me convier.

Christian s’était dévoué à la perpétuation du souvenir. Ensemble nous avons entretenu une relation empreinte de respect mutuel et de complicité.

En ce jour, j’adresse à Claudie et à la famille de Christian Debuire, au nom des élus de Méry-sur-Oise, l’expression de notre affection attristée et vous invite à respecter une minute de silence.

Savoie (73)

Lors de l’hommage aux victimes des hordes nazies à St Georges d’Hurtières, l’association républicaine des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix (ARAC) a diffusé un communiqué « exigeant » un cessez-le-feu « immédiat et l’ouverture de négociations », alors que la guerre sévit toujours en Ukraine. Les signataires évoquent un soutien de la France « allé beaucoup trop loin », et considèrent que « l’envoi d’armes ne peut pas changer l’issue du conflit mais seulement le prolonger ».

L’ARAC conclut en « exigeant » un « désarmement universel ».

Sorgues (84)

Hommage aux déportés du train fantôme - « extraits »

Devant la gare, le 17 mars 2023 à 14 h 30 le bureau de l’ARAC du Vaucluse a participé à cette cérémonie d’hommage.

500 élèves issus des collèges Denis Diderot de Sorgues, Jean Giono d’Orange dont le professeur Thierry ARMANT a mené ce projet avec d’autres collèges des environs. Ensemble ils ont parcouru les 17 km sur les traces des déportés en 1944. Comme eux, ils sont partis 79 ans plus tard de Roquemaure (Gard) le matin à 8 h 45, un arrêt à midi pour leur déjeuner tiré du sac, avant de relier Sorgues à 14 h 30, encadrés par leurs professeurs.

Pourquoi cette date du 17 mars, c’est en hommage à Angel ALVAREZ fils d’émigrés Espagnols qui a été le premier évadé de ce train en cours de route. Sa date anniversaire a été choisie comme symbole de cette marche mémorielle. Leur arrivée au mémorial a été saluée par l’ensemble des autorités et des associations avec leur drapeau, en chantant la Marseillaise reprise par toute l’assistance. Divers chants ont été interprétés par Nathalie NICAUD soprano.

Historique du train fantôme

Le 18 août 1944, en gare de Sorgues, 744 déportés dont 62 femmes, furent enfermés dans des wagons à bestiaux à destination des camps de concentration nazi encadrés par des S.S.

L’avance et l’attaque des alliés et des maquis rendaient les voies inutilisables et leur convoi fut stoppé à Roquemaure (Gard) après 45 jours d’errance. Dirigés en une longue colonne, ils traversèrent Châteauneuf du pape (Vaucluse) rejoignirent la gare de Sorgues (Vaucluse) après une marche épuisante de 17 km sous un soleil écrasant. La population et les cheminots leurs portèrent secours courageusement avant leur départ tragique et permirent à plusieurs de s’évader (une trentaine) malgré la présence de 150 gendarmes allemands. Ils ont été cachés, hébergés par plusieurs familles de la Commune. Ensuite ils ont été conduits dans les maquis voisins ou la plupart ont repris le combat pour la libération.

Bonne leçon de mémoire.

Mireille Berbezier, secrétaire départementale

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 23
Rassemblés devant le monument aux morts.

Message de l’ANACR au Congrès de l’ARAC

Chers Amis et Camarades, Les problèmes de santé auxquels sont confrontés tant la Présidence que le Secrétariat général de l’ANACR réduisent nos possibilités de déplacement, mais ils n’entament en rien notre volonté de témoigner à l’ARAC à l’occasion de son Congrès national notre amitié et

notre solidarité dans le combat qui nous est commun depuis des décennies, et qui s’inspire des dispositions sociales, humanistes et démocratiques du Programme du CNR, ainsi que des principes de la Charte des Nations-Unies, respectueux du droit des peuples et de la sécurité des Nations, que nous ont légués depuis la Libération et la fin de la

Seconde Guerre mondiale les Résistants et les Combattants ayant lutté contre la nazisme et le fascisme. Bon succès à vos Assises et fraternelles amitiés à tous vos délégués.

Pierre MARTIN, Président, Anne-Marie MONTAUDON, Présidente, Jacques VARIN, Secrétaire général.

Message au Congrès de l’ARAC

Qu’il leur permette d’avancer dans leur réflexion sur la construction d’une société et d’une France de Paix, de Liberté, de Mémoire, de Solidarité.

Dans un monde et un pays soumis à de multiples crises sociales, politiques, il est plus que jamais nécessaire de construire des espaces de progrès, de débat et de fraternité comme l’ARAC.

Le Comité Vaudais du Mouvement de la Paix et l’ensemble de ses adhérents souhaitent en ce beau samedi 25 mars un excellent Congrès à nos amis de ARAC National.

Intervention vie de l'association

Jacques VERRIER, Secrétaire National à l'organisation (extraits)

En 2017, nous avons décidé de pérenniser l’ARAC alors que dans le même temps, les associations d’anciens combattants disparaissent ou décident de le faire à plus au moins long terme. Le choix que nous avons décidé c’est de nous adapter à la société d’aujourd’hui, mais pas seulement c’est revenir à la source de la création de notre association, la volonté des fondateurs sur la base des idées qu’ils ont insufflées, qui loin d’être désuètes sont au cœur des enjeux du moment.

La crise économique actuelle nourrie par l’instabilité du monde joue un rôle néfaste sur les prises de conscience. Cela ne nous a pas empêchés de mettre en œuvre nos orientations pour avancer.

Je pense à notre volonté d’avoir une action hors les murs avec nos états généraux sur la paix, nos différentes expositions, nos débats qui rencontrent toujours plus de succès.

Je pense à la place de notre « Réveil » apprécié et reconnu, à la mise en place de la commission organisation/vie de l’association qui irrigue la réflexion du bureau national sur ces questions. Chaque réunion du bureau national est l’occasion d’aborder la vie de l’organisation.

Si nous n’avions pas fait nos initiatives diverses et variées, nos actes de direction, de sortir ici et là de la routine, nous ne serions plus là pour en parler certainement.

Nous n’aurions pas non plus les dirigeants qui sont apparus durant cette période passée des cinq années, qui agissent aux côtés des militants plus aguerris, expérimentés.

Nous le disons souvent, ce n’est pas les uns sans les autres mais c’est tous ensemble dans nos différences, spécificités que nous pourrons vivre, développer les valeurs que notre ARAC portées depuis plus de 105 ans.

Certes, tout le monde n’avance pas au même rythme dans les départements où nous sommes présents.

Une ARAC forte et active

C’est revenir à nos sources dans les di-

24 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023
57E CONGRÈS NATIONAL - MALAKOFF - 24-25-26 MARS 2023
Remise d'un tableau H. Barbusse peint par son neveu à Madame J. Belhomme maire de Malakoff.

versités des objectifs de notre association.

Un fait peut le mieux l’exprimer, notre implication dans le formidable mouvement social d’aujourd’hui. Nous sommes de plus en plus visibles dans les manifestations avec nos militants, nos drapeaux.

Le spectre de nos terrains d’intervention sont multiples et offre partout d’être acteurs même là où nous avons peu de force.

Aujourd’hui il nous faut poursuivre, amplifier, améliorer notre activité. Chacune et chacun doit se demander ce qu’il peut faire pour l’association, son rayonnement.

Comme nous ne croyons pas à la génération spontanée, il convient de casser les routines, les train-train, en s’appuyant sur ce qui fonctionne toujours et y ajouter les nouvelles pratiques.

Passer des paroles aux actes aux services de nos projets

Notre détermination à toutes et tous, c’est de faire connaître notre association, son rôle, ses objectifs, cela veut dire mettre, si je peux dire, les mains dans le pétrin.

Je vais maintenant décliner les actions

d’organisations que nous devons concrètement mettre en œuvre :

- D’abord former nos porteurs de mémoire, tenir des sessions de formation.

- Mener des actions permanentes, régulièrement dans des lieux publics (médiathèque, marché, forum, fête, etc.)

- Renforcer nos relations et actions avec des associations, syndicats.

- Favoriser toutes celles et ceux qui se retrouvent dans nos choix, pour nous rejoindre et prendre toute leur place avec le statut de plein exercice d’adhérent, prendre des responsabilités.

- Dans ce but, un énorme effort doit être poursuivi, amplifié dans nos territoires, pour réaliser une forte et vivante campagne de recrutement, encore faut-il saisir toutes les opportunités qui se présentent.

- Bannir les habitudes mortifères ou pire introduire l’idée que l’on fermera la boutique faute de combattants.

- Voir ce qu’il faut changer mais aussi veiller à ce qu’il faut garder.

En termes d’organisation :

- Remettre toutes les cartes à fin du mois de juin et les régler à la trésorerie nationale.

- Engager une intense campagne de renforcement, réaliser 500 adhésions est un minimum. Chaque adhérent peut être acteur pour réaliser ou aider à faire des adhésions.

- Vie démocratique, mettre en place des bureaux dans les départements et les sections.

- Décider partout d’une initiative sous les formes les plus variées.

- Réussir et tenir une assemblée générale.

- La future direction nationale devra sans tarder programmer des cycles de formations.

- Dans chacune de nos actions, mettre en avant le « Réveil ».

- Le conseil national : chaque membre de celui-ci doit occuper une responsabilité, particulièrement suivre l’activité de son département ou bien un autre département dans un périmètre proche.

Idem pour le bureau national, ce n’est pas un cénacle.

- Celui-ci doit mieux développer une contribution aux départements en souffrance.

- Poursuivre là où c’est possible les réunions régionales en profitant des expériences de ces dernières années.

Etre plus efficace sur le va-et-vient des informations entre structures, mieux maîtriser le potentiel qui existe dans les territoires.

La connaissance des grandes orientations et les capacités d’actions et d’activité de l’association par le plus grand nombre est primordiale.

Point d’organisation

La préparation du congrès a fait l’objet d’une réelle vie démocratique partout où nous avons tenu des assemblées générales, réuni les adhérents sous diverses formes.

Etat d’organisation au 20 mars : il nous reste des cartes à placer, comparé à 2022. La commission des candidatures en fin d’après-midi qui se penchera sur notre futur conseil national, mais aussi le rôle de nos structures, l’aspect de lien, de solidarité entre nous.

Modification de l’intitulé de l’Arac

L’Arac reste l’Arac, elle retourne aux sources

turier, sont venus me trouver pour me parler d’une association à établir entre les combattants de la guerre, sur une formule nouvelle que Georges Bruyère leur avait suggéré : une formule donnant corps aux

LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 25
Henri Barbusse raconte la création de l’ARAC en ces termes : « c’est dans les premiers mois de l’année 1917 que deux jeunes gens en uniforme de soldats, Raymond Lefebvre et Paul Vaillant-Cou57E CONGRÈS NATIONAL - MALAKOFF - 24-25-26 MARS 2023

A Chevalier et R. Vahé lors de l'hommage à Guy Reversat pour son départ de la présidence de la wcommission de contrôle financier.

sursauts de colère et de dégoût nés sur le champ de bataille et assignant leur vrai devoir aux survivants, leur devoir d’homme, leur devoir de classe. Dès lors, notre mot d’ordre : « guerre à la guerre » voulait dire dans notre bouche, guerre à l’impérialisme, au capitalisme, à la bourgeoisie régnante. Il nous faisait nettement tourner le dos aux pouvoirs officiels, nous sacrait force révolutionnaire et nous mêlait au mouvement et à l’organisation de la classe ouvrière… »

Comment fut adoptée la dénomination de l’ARAC ?

Dans son projet de statuts, Raymond Lefebvre avait écrit : « Association Républicaine des Anciens Combattants ».

Vaillant-Couturier, Gaston Vidal et

quelques autres eussent préférés qu’on supprime le qualificatif « anciens », l’association devant, en fait, défendre les intérêts et exprimer l’opinion de tous les combattants. Paul Painlevé, ministre de la guerre en 1917, fit savoir qu’en pleine guerre une association de combattants risquait d’être dissoute et qu’il valait mieux donner à l’organisation projetée le caractère d’une association civile.

Le 2 novembre 1917 est la date exacte de la naissance statutaire de l’ARAC. Depuis le Congrès de Saint-Quentin, en 2003, elle n’est plus seulement l’Association Républicaine des Anciens Combattants, elle est aussi une Association de Combattants pour l’Amitié, la Solidarité, la Mémoire, l’Antifascisme et la Paix.

Dans son livre « l’histoire de l’ARAC », Georges Doussin écrit : « L’ARAC est depuis un siècle le gardien du trésor d’humanité créé par ses fondateurs. La volonté permanente de l’ARAC est de transmettre ce trésor aux générations à venir… L’ARAC est convaincue que les générations d’aujourd’hui, qui n’ont pas fait la guerre sont capables d’être les por-

teurs actifs de ses valeurs humanistes »

Notre désir est de poursuivre l’ouverture de notre association de manière plus importante aux jeunes, aux femmes et aux hommes qui partagent nos valeurs républicaines, la notion de Nation, la souveraineté nationale, le combat pour l’antifascisme et la paix mais aussi toujours la défense des droits, de tous les droits.

Ces nouveaux adhérents trouveront toute leur place dans notre ARAC. Ils sont ceux qui, avec le travail de mémoire, porteront les combats et l’héritage de l’ARAC si vivante aujourd’hui.

L’engagement de chacun est décisif. Donnons aux générations nouvelles, avec l’ARAC, les moyens de construire la France de demain dans un monde de paix.

Notre 57e Congrès a décidé à l’immense majorité (97 %) que :

L’ARAC devient l’Association RépublicAine des Combattants pour l’Amitié, la Solidarité, la Mémoire, l’Antifascisme et la Paix

Le logo reste inchangé.

Présentation des comptes de l'ARAC et du Réveil

Annick CHEVALIER, Trésorière Nationale (extraits)

Cette année, j’ai pensé qu’il était judicieux de jeter un œil sur les comptes de la décennie qui vient de s’écouler afin de mesurer à la fois les difficultés que nous avons rencontrées et surtout comment nous allons pouvoir poursuivre le chemin

Le principe de base ce sont nos adhérents c’est par eux et pour eux que nous existons, et donc la question fondamentale est comment toujours gagner de nouveaux adhérents pour poursuivre le combat de notre ARAC. Elle a toutes les raisons de vivre et de se développer, certes un peu différemment mais c’est le

propre de tout ce qui est vivant et pour être vivant nous le sommes bien, et nous sommes décidés à l’être encore autant que les 105 ans qui viennent de passer.

En commission financière nous avons évoqué, comme d’habitude la hausse du prix de la carte et après une longue discussion nous n’avons pas jugé nécessaire de faire cette proposition au congrès. La bonne réponse est dans le renforcement, les actions et une meilleure utilisation de tous nos outils : bon de soutien, timbres, campagne de Noël, calendriers, exposition débats, publicité etc., tout ce qui fait lien et qui permet de nous rejoindre dans notre combat.

Heureusement, comme dans beaucoup d’associations nous pouvons compter

sur nos adhérents, nous faisons appel aux dons et subventions ça fonctionne bien. Sans cette solidarité nous serions en difficulté.

Pour conclure sur ce que nous disent tous ces chiffres : nous sommes fragiles au plan national même si nous arrivons à faire face à nos engagements. Aller chercher des subventions partout où c’est possible, et je crois savoir que cette bataille n’est pas menée de façon systématique.

Continuer à prospecter pour des pages de publicité institutionnelle ou privé, pour notre mensuel.

Utiliser les bons de soutien et le placement du timbre comme des outils « militants ».

26 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023
57E CONGRÈS NATIONAL - MALAKOFF - 24-25-26 MARS 2023

Discours de clôture

nisons, toutes ces initiatives que nous prenons, n’ont du sens que si elles permettent de poursuivre l’engagement républicain et démocratique qui est le nôtre.

Voilà pourquoi nous devons renforcer l’ARAC en permanence.

Nous allons rentrer chez nous avec un peu de fatigue… mais surtout beaucoup de fierté et de joie d’être des militantes et militants de l’ARAC.

Notre Congrès a réaffirmé la modernité et l’actualité des idées portées par nos fondateurs. Il a réaffirmé l’urgence, l’impérative nécessité de s’attaquer aux causes des guerres, de s’opposer à la montée du fascisme et de l’extrême droite, à l’autoritarisme qui se met en place dans notre pays, de défendre les valeurs républicaines, de préserver les droits démocratiques, sociaux, construits depuis 1789 grâce aux luttes et aux engagements de femmes et d’hommes épris de paix, de justice, de liberté, d’égalité et de fraternité.

Fiers de notre histoire, fiers du courage et des engagements de nos fondateurs, continuons la bataille pour la paix, la défense des droits et valeurs républicaines, œuvrons en permanence pour préserver la nation et la souveraineté du pays.

C’est en particulier toute la portée de ce travail sur la mémoire que souhaitons continuer à développer en direction des jeunes générations (notamment dans les écoles, les collèges, les lycées) mais aussi du grand public. Pour cela, nous avons à disposition nos expositions, nos cahiers mémoire.

Ce travail de mémoire que nous réalisons, tous ces débats que nous orga-

Avec notre journal « Le réveil des Combattants », allons à la rencontre de centaines, de milliers de femmes et d’hommes qui partagent nos valeurs et nos convictions. Nous pouvons ainsi leur permettre d’adhérer à l’ARAC.

Lors de nos initiatives sur les marchés, dans les lieux publics, lors des débats, des manifestations, partout où nous sommes présents, utilisons notre journal.

Notre association a un rôle original reconnu, parfois enviée. C’est une association dynamique et responsable, vivant avec son temps et les enjeux d’aujourd’hui. Une organisation qui a le courage du débat public. Une association où chacune et chacun trouve toute sa place, à tous les niveaux.

Chacune, chacun d’entre nous doit se demander, chaque jour, ce qu’il peut faire pour valoriser notre association, son histoire, ses idées.

Il n’y a pas de secret si nous voulons faire entendre notre voix, si nous voulons donner de la visibilité à notre association, il nous faire grandir notre force militante et pour cela faire des adhésions, créer du lien social, ouvrir nos portes.

Travaillons à renforcer, à rajeunir, à renouveler nos directions, à tous les niveaux, pour qu’ils jouent pleinement leur rôle dans les prochaines années, notamment s’agissant de l’organisation, du renforcement ou encore de la formation de nos adhérents, de la promotion des cadres.

Nous devons relancer « Les Etats Généraux de la Paix » avec toutes celles

et tous ceux qui veulent nous rejoindre pour cette grande initiative.

Notre bataille pour la paix est impérative dans le contexte international d’aujourd’hui pour s’opposer au risque d’une 3e guerre mondiale.

Le chantier est grand. Nous devons, avec d’autres, reconstruire l’espoir en l’avenir.

Aujourd’hui autant, et peut-être plus qu’hier, dans nos actes quotidiens, dans nos choix citoyens, faisons du travail de mémoire un outil utile, efficace et dans le même temps, agissons contre les reculs sociaux qui font le lit de l’extrême droite.

LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 27
57E CONGRÈS NATIONAL - MALAKOFF - 24-25-26 MARS 2023
Un moment convivial.

Bordeaux (33)

Saint-Germain-des-Fossés (03)

Mardi 7 mars à l’appel du syndicat CGT des Cheminots auquel s’est associé l’ARAC un hommage a été rendu à Pierre Semard devant la plaque apposée sur la façade de la gare de Saint Germain des Fossés.

L’ARAC-33 présente à la commémoration de l’avènement de la 2e République Espagnole le 14 avril 1931.

Cérémonie hautement symbolique, avec les Associations de Républicains Espagnols, de défense de la REPUBLIQUE et ses valeurs, dans cette Europe et notre pays, la France, confrontés à la montée de l’extrême-droite et du fascisme... Comme dans l’Europe des années 30. On connaît l’effroyable qui en ait découlé.

Régis Saphores

Hommage à Pierre Semard dans l’Allier Moulins (03)

En marge de la manifestation contre le projet de la réforme des retraites, le Mardi 7 mars à l’appel du syndicat CGT des Cheminots auquel s’est associé l’ARAC, un hommage a été rendu à Pierre Semard à la stèle érigée devant la gare de Moulins.

Méry-sur-Oise (95)

Dépôt de gerbe, lors de la cérémonie du 19 mars dernier, au cimetière de Méry-sur-Oise, par Cédric CARRARA (41 ans), élu nouveau président de l’A.R.A.C. Section Méry, lors de l’Assemblée générale le 8 mars dernier.

Saint-Quentin (02)

L’Événement : Trois membres de l'ARAC médaillés

L’ARAC de Saint-Quentin présidée par Patrice NOWAK, a accueilli samedi 15 avril 2023 à la maison du combattant une vingtaine de personnes, sans oublier les cinq porte-drapeaux de section ainsi que la presse qui était présente, à l’occasion d’une remise de médailles, mettant à l’honneur trois membres de l’ARAC de l’Aisne, qui ont été retenus pour recevoir cette élogieuse et rare distinction décernée par

n 02 – AISNE

l’Académie du Dévouement National fondée en 1907, avec comme devise : “Faire le Bien parce que c’est Bien”, ayant pour but d’être une Haute école d’étude et de pratique du Bien notamment en ce qui concerne l’application des principes moraux, tels que la protection de la dignité humaine, la lutte contre l’indifférence et la stimulation de la disponibilité.

Il s’agit de Michael THEVENOT médaille de Bronze, Patrice NOWAK médaille d’Argent et Olivier LAZO médaille d’Or.

Tous les trois ont été distingués de par leur parcours exemplaire ainsi que les services rendus particulièrement honorables en choisissant de consacrer du temps et de l’énergie au service des autres avec abnégation et altruisme.

NOS PEINES

Montescourt : Henri BAUDEMONT, 86 ans, AC ATM. Mme Angélique DABIT, 27 ans, Combattante pour la Paix. Mme Isabel NOËL, 84 ans, veuve.

n 04 – ALPES-HAUTE-PROVENCE

Les Mées : Roger GAUBERT, 82 ans, AC ATM

n 07 – ARDECHE

Aubenas : Pierre RENOUX, AC 39-45

n 13 – BOUCHES DU RHONE

Vellutini-St-Just : Gilbert MARIOTTINI, AC ATM

Velaux : Jean NAIDET, 87 ans, AC ATM. Pascal STROZZI, 86 ans, AC ATM.

Isolés : Fernand SAVINO

n 19 – CORREZE

Chamboulive : Mme Jacqueline MARTIN, 93 ans, Secrétaire Départementale.

n 24 – DORDOGNE

Périgueux : Paul THEILLAUD, 87 ans.

n 31 – HAUTE-GARONNE

Launaguet : Pierre FUZIES, 87 ans, AC ATM. Jean MAZET, 81 ans, AC ATM.

Toulouse Centre : Jacques MENOU, 84 ans, AC ATM. Pierre SIMION, 87 ans, AC ATM.

n 33 – GIRONDE

Pessac : Jean BARRE, 85 ans, AC ATM. Jean-Pierre DARMENDRAIL, 77 ans, Combattant pour la Paix.

Mme Henriette LAPRIE, 96 ans, veuve ACPG.

n 34 – HERAULT

Vias : Marcel CARMONA, 71 ans, combattant pour la Paix. Jean-Claude OLLO, 82 ans, AC ATM.

Mme Sacramento VERCOUTRE, 93 ans.

n 47 – LOT-ET-GARONNE

Villeneuve-sur-Lot : Mme Huguette SINTES, 90 ans, veuve.

n 63 – PUY-DE-DOME

API : Robert SALAVILLE, 82 ans, AC ATM

Mozac : Guy CHEFDEVILLE, AC ATM

Riom : Camille JOANNE, AC ATM

n 72 – SARTHE

Allonnes : Claude DUBOIS, 83 ans, AC ATM

La Suze-sur-Sarthe : Michel CORMIER, 91 ans, AC ATM

n 83 – VAR

St-Raphaël : Lieutenant-Colonel Major Louis REYMONDON, AC Vietnam, AC Algérie.

n 91 – ESSONNE

Chilly-Mazarin : Daniel ANDRIOLLO, 82 ans.

Les Ulis : Mme Yvonne GAUTIER, 92 ans, veuve.

Ste-Geneviève-de-Bois : André PEREZ, 93 ans, AC ATM.

n 93 – SEINE-ST-DENIS

Montreuil : Armand MOISAN, AC 39-45, Front de Lorient.

n 99 – CONSEIL NATIONAL

Strasbourg : Frédéric DALMEIMER, AC ATM.

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 28 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023

Nantes

Bordeaux

Vitry-sur-Seine

L’ARAC dans tous les Rassemblements, à travers la France

Le 1er mai, nous contribuerons aux différents rassemblements pour refuser cette réforme injuste des retraites.

Nous distribuerons notre déclaration et inviterons les manifestants à rejoindre l’ARAC pour défendre les valeurs républicaines.

Chartres

Valenciennes Somain

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 29
Saint-Blimont Finistère
Figeac
Anzin Paris
Loire-Atlantique Hérault
Paris

Ne touchez pas à la Ligue des droits de l’homme !

Devant les sénateurs, mercredi 5 avril, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a gravement mis en cause la vocation et l’indépendance de la Ligue des droits de l’homme (LDH), coupable à ses yeux de défendre les libertés publiques contre les dérives de la politique du maintien de l’ordre, et il l’a menacée de couper l’aide publique qui lui revient. « Je ne connais pas la subvention donnée par l’Etat, a-t-il affirmé, mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées. »

Cette intimidation à peine voilée est d’une gravité extrême concernant une association centenaire, reconnue pour son action exemplaire dans la protection des libertés et le respect de l’Etat de droit.

Fondée en 1898 pour combattre l’injustice antisémite faite au capitaine Dreyfus, la LDH a été de tous les grands combattants de la République : laïcité, lutte antifasciste, défense des droites des étrangers…

Elle s’est depuis toujours mobilisée pour préserver et promouvoir les droits de chaque être humain – sa raison d’être – dans toutes sphères de la vie publique. Depuis plusieurs semaines, elle mène un travail d’observation des pratiques policières avec le souci d’œuvrer à la désescalade des violences, afin de garantir l’ordre républicain et le droit de manifester. C’est cette défense exigeante de notre démocratie qui est visée par le sous-entendu inacceptable de Gérald Darmanin.

Les subventions sont indispensables pour garantir l’indépendance des associations et les préserver de l’arbitraire d’un pouvoir. Les remettre en cause pour des arrière-pensées politiques est une manière de faire taire les contre-pouvoirs et d’éteindre le débat public. Cette pratique habituelle des régimes autoritaires, doit alerter tous les défenseurs de notre système démocratique. Par cet appel, nous réaffirmons notre vigilance et exigeons que cessent ces menaces visant la Ligue des droits de l’homme.

Assemblée Générale

Fusillés

Une proposition de loi adoptée à l’Assemblée nationale visant à réhabiliter les militaires « fusillés pour l’exemple » durant la Première Guerre mondiale était proposée au Sénat le 2 février dernier.

Malgré l’exhortation de Michelle Gréaume, sénatrice du Nord, à voter un texte reposant sur le travail des historiens pour faire en sorte « que les martyrs de 14-18 retrouvent leur honneur et leur dignité », la majorité sénatoriale a rejeté la proposition.

Vaucluse (84)

18 novembre 2022 – cérémonie les fusillés pour l’exemple 14/18

Extraits

Pour rappel, des 639 fusillés pour l’exemple, condamnés et assassinés au cours de la guerre 14/18 par l’Etat-major. Notamment les 7 fusillés pour l’exemple du Vaucluse : En 1914 : Paul Triat, 37 ans, de Monas ; Julien. En 1915 : Prosper Dauvergne, 25 ans et Anselme Chambonnet, 34 ans d’Avignon, Henri Pascal, 34 ans de Robion. En 1916 : Fernand Brun, 20 ans d’Orange, Julien Lançon, 23 ans de la Bastide des Jourdans.

Notre combat à l’ARAC, consiste à transmettre à notre jeunesse, aux futures générations les faits. Notamment à rappeler que depuis 14/18, au monde d’aujourd’hui, toutes les guerres et conflits dans le monde, n’ont cessé de détruire et d’assassiner.

Nous confirmons notre combat pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple, pour la reconnaissance de tous ceux et celles, durant toutes les guerres, qui ont résistés, été torturés, assassinés pour avoir dit « non à la guerre ».

De tout temps, les forces de paix ont imposé les cessez-le-feu face aux armes conventionnelles de l’époque, armes qui ont contribué à 50 millions de morts durant la dernière guerre mondiale 39/45. Sans oublier pour la 1re fois, la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki.

L’ARAC, au nom du respect de mémoire et de l’avenir de nos futures générations, exige dans l’unité, une politique de paix. La paix est le seul chemin pour garantir l’avenir de l’humanité et de la planète.

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 30 - LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023
Velaux (84)

2023 – Plaçons nos cartes et menons une bataille d’adhésions

Après ce Congrès, il s’agit partout dans nos territoires de trouver les formes, les initiatives pour faire rentrer dans les décisions prises par les délégués dans la vie active. Nous avons toutes et tous, que nous soyons secrétaire national, responsable départemental ou de section, à engager tout de suite la mise en œuvre des choix décidés à Malakoff.

Il nous faut réussir le placement des cartes à nos adhérents et réaliser de nouvelles adhésions et renforcer nos moyens humains.

Pas de miracle, tenir dans nos départements, dans nos sections des rencontres régulières avec nos adhérents pour faire connaître les actions de l’ARAC. Il est donc important que dans chaque département, les délégués présents au congrès fassent un compte-rendu aux adhérents.

Les départements peuvent faire appel à des délégués à des responsables nationaux. Il faut se dire « qu’est-ce que moi, je peux apporter ». C’est pierre après pierre que se construit notre association.

Pour les 150 ans de la naissance d’Henri Barbusse. Nous avons à votre disposition la nouvelle exposition sur Henri Barbusse, qui peut vous aider à une prise d’initiative.

Également la carte-pétition sur notre action pour la paix qui formule les propositions de l’ARAC.

Il est nécessaire d’engager vite et fort la campagne de remise des cartes. Tout responsable doit prendre son bâton de militant et placer les cartes 2023 restantes.

Il est possible de couronner notre activité par des adhésions. C’est l’expérience accomplie par nos camarades des Bouches-du-Rhône, de la Somme, de l’Hérault, du Loiret, du Nord, du Var, de la Côte d’Or ou encore du Val de Marne. Soyons offensifs, partout prenons des initiatives. Avec le fort mouvement social des femmes et des hommes se découvrent, ils (elles) ont leur place à l’ARAC à condition de s’adresser à eux.

Vitry-sur-Seine (94)

Il y a 60 ans Julian Grimau était assassiné

Il est important de commémorer les victimes du fascisme. Car malheureusement, l’extrême-droite, le fascisme, retrouvent des forces en Europe, en Italie, en France, en Allemagne, dans différents pays d’Europe.

Le danger du fascisme est toujours présent. Rappelons-nous que devant le mouvement populaire de 1936, le pa-

tronat français disait : « plutôt Hitler que le Front Populaire ».

On le voit, ce combat de Julian Grimau, n’est pas que de l’histoire, c’est un combat d’actualités.

Honorer Julian Grimau, c’est honorer un combattant antifasciste, un républicain. Il est un des symboles de la répression de la dictature franquiste.

Ce combat, son combat était un engagement juste, un engagement visionnaire des risques qui pesaient sur l’Europe et qui ont conduits à la 2e guerre mondiale.

Remercions, Monsieur le Maire, tous ceux qui sont présents aujourd’hui de

Levallois-Perret (92) Rassemblement pacifiste

Nous vous remercions d'avoir manifesté votre accord avec la tenue de ce rassemblement pacifiste.

Etaient présents, la Libre Pensée, l'ARAC, la CGTFORCE OUVRIÈRE

92, des syndicalistes, des militants de forces politiques, des citoyens.

Ont pris la parole : François

TRINQUET : CGT-FO, Véronique

CAPUS-CAPDEVILLE de l'ARAC 92, Odile MOURRE, Dominique GOUSSOT, président de la LP 92, Philippe GRAS, Yann et Jean Claude BUSSIERE.

Une motion a été adoptée à titre individuelle par tous les participants demandant aux sénateurs de Hauts de Seine de voter la proposition de la loi pour la réhabilitation collective des fusillés pour l'exemple.

Notre volonté d'arracher la réhabilitation collective des fusillés pour l'exemple va de pair à l’heure où la guerre fait à nouveau rage en Europe, d’affirmer : “Plus jamais ça ; Guerre à la guerre” (Barbusse).

nous donner les moyens d’honorer à travers cette cérémonie, le combat d’un homme pour la liberté.

Le faire pour les 60 ans de son assassinat, c’est faire un travail de mémoire, décisif pour les jeunes générations d’aujourd’hui.

Nous soutiendrons avec vous toutes initiatives visant à la reconnaissance de Julian Grimau et des républicains espagnols morts dans ce combat.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 891 - MAI 2023 - 31
Pierre Bell-Lloch maire de Vitry. Brigitte Contant Jacques Verrier dirigeants de l'ARAC.

Panthéonisation d’Henri Barbusse

Tout nous invite à poursuivre nos actions pour obtenir la panthéonisation d’Henri Barbusse : la situation internationale, la situation nationale.

Les premiers retours des courriers que tous les maires de France ont reçus, montrent l’intérêt, l’attachement des élus aux combats d’Henri Barbusse, pour la Paix, pour la défense de la République sociale.

Nous invitons nos lecteurs, nos adhérents, à s’adresser aux sénateurs, députés, maires, élus régionaux ou départementaux, personnalités pour obtenir leur soutien et examiner avec eux, quelles initiatives nous pouvons prendre ensemble : expositions, débats, rencontres, etc.

L’intervention de chacun d’entre nous est décisive.

Didier MOUSTIÉ, maire d'Orthevielle (40)

Un conseiller municipal passionné de littérature a fait un petit résumé de la vie de cet écrivain célèbre et engagé qui a marqué l’histoire des français.

Cette vie entière de combat contre la guerre ne doit pas tomber dans l’oubli, le conseil municipal et moi-même soutenons la démarche de panthéonisation d’Henri Barbusse, qui nous semble aussi légitime qu’indispensable.

Nous souhaitons de tout cœur qu’elle aboutisse pour mettre à l’honneur un homme de paix dans un contexte mondial aussi conflictuel.

Jean DIONIS du SÉJOUR, maire d'Agen (47)

C’est bien volontiers que j’apporte mon soutien et celui de la municipalité d’Agen à votre démarche. J’y suis d’autant plus sensible que la ville d’Agen, par délibération du Conseil municipal du 9 octobre 1935, nomma la route de Cahors « avenue Henri Barbusse » du nom de l’auteur de l’ouvrage « Le feu », prix Goncourt en 1916 et qui venait de mourir à Moscou cette même année.

Il est à noter que cette voie redevint route de Cahors par délibération municipale du 9 mai 1940. Rapidement après la Libération, une nouvelle délibération du 21 septembre 1944, replaça cette avenue sous le nom d’Henri Barbusse, prouvant l’attachement de la ville à cet homme qui par son engagement lors de la Grande Guerre a su témoigner des horreurs de toutes les guerres.

Francis MAHIEUX, maire de Mohon (56)

David PLANAS, maire d'Arles-sur-Tech (66)

Le conseil municipal à l’unanimité, soutient la démarche des Amis d’Henri Barbusse, soutient la demande de panthéonisation de cet illustre personnage, autorise le maire à prendre toutes les mesures nécessaires à la mise en œuvre de cette délibération et à signer tous les documents afférents.

Pierre CROS, maire de NissanLez-Enserune (34)

Monsieur le maire, après en avoir délibéré, et à l’unanimité (par 24 voix pour) soutient la demande de panthéonisation d’Henri Barbusse émise par l’association « Les amis d’Henri Barbusse ».

L’association souhaiterait également faire de sa maison dans l’Oise, un lieu de rencontres, d’échanges et de mémoire, d’éducation à la paix en direction des jeunes générations. Cette maison nécessitant des travaux importants, toute aide financière ou matérielle serait la bienvenue. Soutient la démarche de panthéonisation d’Henri Barbusse (10 voix pour et 3 voix abstentions)

Fabienne BONDON, maire de La Nouaye (35)

Délibération : les membres du conseil après avoir discuté, ont voté leur soutien à la panthéonisation de M. Henri Barbusse.

Alain BOCQUET, membre honoraire du Parlement, maire de Saint Amand les Eaux (59)

Par la présente, j’apporte tout mon soutien à la démarche de panthéonisation d’Henri Barbusse. Dans cette période marquée par un retour de la guerre au cœur de l’Europe, cette grande figure littéraire et ardent défenseur de la paix entre les peuples est un repère pour notre société qu’il convient de faire connaître aux jeunes générations. Son combat inlassable pour l’élimination de la guerre fut exemplaire et est plus que jamais à l’ordre du jour. Sa panthéonisation serait à la fois une distinction méritée et un symbole plein de sens dans le monde dans lequel nous vivons.

N’hésitez pas à demander au siège national de l’ARAC, la copie de la lettre au Président Macron et la lettre envoyée aux maires. Par téléphone : 01 42 11 11 11 ou par mail : arac.nationale@orange.fr.

Éric MICLOTTE, maire de Le Saulchoy (60)

Le Conseil Municipal après en avoir délibéré, décide d’adhérer à cette démarche de soutien.

Régis LANGLET, maire de Rotangy (60)

Le Conseil Municipal après en avoir délibéré, soutient la démarche de l’ARAC de demande de panthéonisation d’Henri Barbusse.

Ville de Guise (02) :

Tout à fait favorable à cette démarche.

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