Le réveil des combattants janvier 2013

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palestine la punition

faire la guerre à toutes les guerres y compris coloniales

le réveil Décembre 2012 - Janvier 2013 - N°789

le 19 mars journée nationale du souvenir

des combattants

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

Que 2013 réponde aux attentes de liberté, d’égalité, de fraternité, de souveraineté nationale

« Le monde du partage devra remplacer le partage du monde » Claude Lelouch Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre


LE RÉVEIL ACTUALITé

Reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir

50 ans après la fin de la guerre d’Algérie Les choses commencent à bouger… L’adoption de la loi du 6 décembre 2012 relative à la reconnaissance du 19 mars comme Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc constitue une victoire incontestable de l’ARAC et des associations d’anciens combattants qui depuis le cessez-le-feu du 19 mars 1962 agissaient pour obtenir le vote de cette loi par le Parlement. La validation de cette loi par le Conseil constitutionnel puis sa promulgation par le Président de la République quelques jours après son adoption par le Sénat confirment cette victoire républicaine. Le Président de la République reconnaît lors de son voyage en Algérie, le 20 décembre, les souffrances infligées au peuple algérien. C’est un premier pas car il faut aller au bout de la démarche et donc procéder à l’abrogation de la loi du 23 février 2005 qui attribue scandaleusement un rôle positif à la colonisation. De même, l’adoption de la loi du 6 décembre 2012 reconnaissant la date historique du 19 mars ne supporte pas le maintien d’une manifestation officielle ayant le même objet le 5 décembre de chaque année. Nous exigeons l’abrogation du décret pour cette date devenue un point d’appui pour les menées néocolonialistes. La reconnaissance officielle du 19 mars comme les déclarations du Président de la République lors de sa visite en Algérie constituent deux démarches historiques justifiées qui permettent d’ouvrir désormais un nouveau chapitre des relations entre les peuples de France et d’Algérie. L’ARAC se félicite notamment des

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propos présidentiels tenus devant le parlement algérien : « Il y a cinquante ans, l’Algérie accédait à l’indépendance, elle s’arrachait à la France, après une guerre longue de huit ans… Elle devenait la République algérienne libre et souveraine. Elle conquérait ce droit, ce droit inaliénable, ce droit de pouvoir disposer pour un peuple de luimême. » L’ARAC estime, comme le Président de la République, que l’amitié entre les peuples français et algérien « pour vivre, pour se développer, doit s’appuyer sur un socle, ce socle, c’est la vérité. Cette vérité nous la devons à tous ceux qui, par leur histoire, par leur histoire douloureuse, blessés veulent ouvrir une nouvelle page… La vérité elle n’abîme pas, elle répare, la vérité ne divise pas, elle rassemble… L’histoire, même quand elle est tragique, même quand elle est douloureuse pour nos deux pays, elle doit être dite. Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. Parmi les souffrances, il y a eu les massacres de Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où le monde triomphant de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles… La vérité, elle doit être dite aussi sur les circonstances dans lesquelles l’Algérie s’est délivrée

du système colonial, sur cette guerre qui, longtemps n’a pas dit son nom à la France, la guerre d’Algérie… Nous avons le devoir de vérité sur la violence, sur les injustices, sur les massacres, sur la torture… » L’ARAC soutient le projet que : « La Méditerranée est un espace politique économique, diplomatique et nous avons le devoir de développer des projets qui bénéficient directement aux populations des deux rives… » que la France et l’Algérie « travaillent ensemble pour le projet méditerranéen. » L’ARAC, à l’orée de cette nouvelle étape historique de l’histoire entre les deux peuples français et algérien, appuie et apportera, conformément à ses principes fondateurs, tout ce qui permet de résoudre le dernier défi qu’il y a à relever : « il est pour la paix, la sécurité dans le monde. Nous portons les mêmes principes au plan international : l’indépendance, la souveraineté, le respect des peuples … » La reconnaissance et la souveraineté des nations valent pour tous les pays, y compris la France dans le cadre de l’Union européenne.

Déclaration de l’ARAC Villejuif, le 21/12/2012


ÉDITO LE RÉVEIL

LE PROGRAMME DU CNR,

SOMMAIRE

TOUJOURS UNE IDEE NEUVE EN 2013

Actualités p. 4 Budget 2013 des ACVG. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Europe : fin de partie ? .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 International p. 10 Van Canh : je reviens de notre village. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Priorité à l’Asie-Pacifique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Palestine : la punition.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 États-Unis : dans la ligne de mire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Vos droits p. 21 OPEX et carte du combattant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Aide différentielle aux conjoints survivants.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Commission d’attribution de la carte du combattant. . . . . . . . . . . . . . 21 Vie de l’ARAC p. 22 Le 55e Congrès se prépare activement.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Initiatives mémoire.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Commémoration du 11 novembre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Magazine p. 31

P. 13 D o s s ier

Faire la guerre à toutes les guerres, y compris aux guerres coloniales

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 Édité par les Éditions du Réveil des Combattants SARL au capital de 45 734,41 - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien, 94807 Villejuif cedex Téléphone : 01 42 11 11 12 Télécopie : 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr

Tirage : 60 000 exemplaires Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Laurence Gorain• Service photos : JeanClaude Fèvre • Administratrice : Annick Chevalier • Secrétariat de rédaction, conception graphique : Escalier D Communication • Impression : RIVET P.E. - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

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n ce début d’année, il est de tradition à juste titre de souhaiter nos vœux. En 2013, quels pourraient être des vœux apportant joie, bonheur, santé, travail, paix aux millions de familles de notre pays, aux habitants de notre planète ? Ce sont forcément des vœux d’engagement, de courage et de détermination. Du courage pour s’attaquer au pouvoir de l’argent, à la misère qui grandit et touche en France 10 millions de personnes. De la détermination car il s’agit de rogner à ceux qui possèdent de plus en plus et qui imposent à l’immense majorité les difficultés et les privations. A l’ARAC, nous continuerons à exiger que des mesures soient prises pour mettre fin aux privilèges d’une poignée qui se voit encore offrir 20 milliards de cadeaux supplémentaires par le gouvernement actuel au titre du crédit d’impôts des entreprises. Alors que le SMIC n’est relevé que de 0,3 % au 1er janvier (à peine 5 euros mensuels). Oui, je sais, on nous dit : « il y a l’Europe, ses contraintes… » Mais il est temps de remettre en cause les traités car ils s’attaquent à l’indépendance, à la politique nationale, à la souveraineté de la France. Rappelons que lors du référendum sur la constitution européenne, 54,68 % des Français avaient dit non à ceux qui préconisaient plus d’Europe, aujourd’hui, ils seraient 64 %. Les faits sont là. Le vote des Français a été bafoué, et la fuite en avant a conduit à une politique d’austérité de plus en plus dure. Alors s’il y a un vœu à formuler, c’est celui de dire à tous les dirigeants français et européens : « Sortez des chemins de vos prédécesseurs, de ceux qui ont construit une Europe brutale basée sur la concurrence libre et non faussée, une Europe qui entraîne aujourd’hui en Grèce, en Espagne, au Portugal, et demain en France, à plus de misère pour le plus grand nombre et à plus de richesse pour une poignée de privilégiés ». S’il y a un vœu urgent pour notre pays, c’est que nous exigions du gouvernement une autre politique qui respecte ses engagements, les valeurs républicaines si bien résumées dans « Liberté, Egalité, Fraternité ». Si la Résistance a su se rassembler en 1943 autour du CNR et de son programme, souhaitons que 2013 voit également se lever un rassemblement capable d’imposer une politique conforme à la démocratie, à l’intérêt du pays, à l’intérêt des Français. Patrick Staat LE RÉVEIL - N°789 - décembre 2012-janvier 2013

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Budget 2013 des ACVG

Crédits insuffisants et persistance des injustices Lecteurs, vous avez la parole ! Le 5 novembre dernier, la majorité socialiste - Europe-Écologie-Les Verts a adopté le projet de budget 2013 des ACVG, à l’Assemblée nationale, l’opposition votant contre, de même que le groupe communiste et apparentés, lequel a considéré que le contenu de ce projet était d’autant plus insuffisant que la totalité des amendements proposés pour l’améliorer étaient refusés par le gouvernement et rejetés par sa majorité. Le 28 novembre, le Sénat a rejeté la première partie de la loi de finances 2013 relative aux recettes par 165 voix contre et 156 pour, le groupe communiste-républicain-citoyen (CRC) s’étant abstenu, le gouvernement refusant l’examen et rejetant systématiquement les propositions de ce groupe parlementaire. De ce fait, l’ensemble du projet de loi de finances pour 2013 est considéré comme rejeté et l’examen prévu des crédits ACVG le 3 décembre a été annulé, aucune dépense ne pouvant être examinée… faute de recettes. Une « navette » entre l’Assemblée nationale et le Sénat s’est donc mise en place par le canal d’une commission mixte paritaire députés-sénateurs. Au terme de cette navette, la décision définitive revient à l’Assemblée nationale - selon la très nocive constitution de 1958 ! - et la majorité a établi la loi de finances 2013 voulue par le gouvernement.

Un mauvais budget 2013 des ACVG Non seulement il ne contient aucune mesure nouvelle pour résoudre le contentieux, mais les propos du ministre délégué sont alarmants pour certains secteurs du droit à réparation. Outre les baisses de crédits déjà annoncées pour 2014 et 2015, Kader Arif a enterré la Commission Audoin (pas d’indemnisations nouvelles pour les orphelins) et la campagne double (pas de rétroactivité de la loi avant 1999), non sans menacer le principe de la rente mutualiste AC (qualifiée de « niche fiscale » alors que c’est un droit à réparation établi par la loi) et laissé entendre que les AC cotisant au plafond étaient des 4-

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nantis. De plus, le refus de relever les crédits prévus pour l’aide différentielle aux veuves d’AC (ADSCS) contraint l’ONAC (en 2013) à sortir du système toutes celles qui percevaient cette aide en 2012 mais ne bénéficiaient pas de l’ASPA (aide sociale aux personnes âgées). Ainsi, non seulement rien n’est mis en place pour un système d’aide aux anciens combattants les plus démunis, mais des veuves percevant cette aide vont en être privées ! Certes, quelques promesses ont été avancées : beaucoup de « commissions » prévues (dont on sait trop souvent l’inefficacité) et la carte du combattant en 2014 aux anciens combattants en Algérie dont les 120 jours de présence ont débuté avant le 2 juillet 1962… si les crédits le permettent.

Alors, quelles luttes mener ? Face à cette politique dans laquelle « le changement » n’est pas pour maintenant, où les refus s’accumulent tandis que s’intensifient les mesures négatives à l’encontre des salariés et des retraités, quels combats spécifiques va devoir mener l’ARAC au plan du droit à réparation en 2013 ? Certes, celui-ci est tributaire des luttes sociales générales dont nous devons être partie prenante. Mais nul ne mènera à notre place le combat pour nos droits à réparation. Alors, sur quel créneau devons-nous monter ? Généralement, contre la baisse programmée du budget ACVG en 2014 alors que, à budget constant, des revendications pourraient être satisfaites ? Sur le relèvement de la valeur du point PMI qui a 42 % de retard ? Sur les

crédits indispensables à l’ADCS et le relèvement de son plafond de ressources à hauteur du seuil de pauvreté ? Sur la carte du combattant aux ATM ? Sur les OPEX : droit au logement et au travail en fin de contrat, mais aussi droits aux soins, à la réinsertion professionnelle, tant se révèlent de plus en plus à travers les médias (presse, documentaires TV, etc.) l’ampleur des psychotraumatismes, leur nombre et leur gravité (suicides parfois) frappant les OPEX au retour de séjours en Afghanistan et autres.

Lecteurs, participez aux débats sur les droits préparant le congrès national d’avril 2013 ! Dans moins de trois mois se tiendra le congrès national du 95e anniversaire de l’ARAC, et c’est lui qui aura à déterminer les orientations de notre action. Une commission du droit à réparation s’y réunira et il est important de prévoir dès maintenant les éléments considérés comme essentiels pour l’action en faveur des droits à réparation. Les congrès départementaux ou des assemblées générales vont se tenir pour préparer ce congrès. Le droit à réparation (rente mutualiste comprise) doit y tenir sa place et faire connaître à la direction nationale la vision des comités départementaux et locaux, celle des adhérents sur cette question. Et nous voulons avoir aussi l’avis des lecteurs sur ce qu’ils estiment possible ou non, sur ce qu’ils souhaitent voir mis en avant. C’est pourquoi nous vous invitons à nous adresser sans tarder votre opinion personnelle. C’est extrêmement important et c’est même essentiel pour agir efficacement en 2013. Car c’est ensemble qu’il nous faut exiger le changement, qu’il nous faut contraindre le gouvernement et sa majorité à prendre en compte la dette que la nation a envers tous les anciens combattants, toutes les victimes de guerre de toutes les générations du feu. Par avance, merci de votre contribution. André Fillère


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Point de vue

Europe : fin de partie ? Extrait de l’article de Jacques Sapir du 25 novembre 2012

Le processus dit de « construction européenne » vient de subir, avec l’impasse sur la programmation budgétaire pour les années 2014-2020, et accessoirement pour le budget de 2013 de l’UE, un triple échec : économique, politique et symbolique… Il témoigne de l’épuisement définitif de l’Union européenne à incarner « l’idée européenne ». Un échec économique La question du budget de l’UE est économiquement importante… Ainsi pour 2013, ce sont 138 milliards d’euros qui sont prévus. C’est la faiblesse de cette somme qui pose problème. Alors que la zone Euro est en récession, et que ceci durera certainement en 2013 et en 2014, la logique aurait voulu que l’on se mette d’accord pour un budget de relance, soit en favorisant la demande, soit en favorisant des politiques de l’offre et de la compétitivité dans certains pays, et très probablement en faisant les deux. Or, c’est exactement le contraire qui s’est produit. On voit bien que chaque pays tire à hue et à soi, étant soumis aux règles de l’austérité budgétaire, par ailleurs institutionnalisées par le dernier traité de l’UE, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes ! Les égoïsmes se révèlent de toute part… Dans la situation actuelle, on voit bien que la récession ne pourra être combattue efficacement que par la conjonction de politiques de relance de la demande et de l’offre. Ces politiques ont été quantifiées. Elles impliqueraient, rien que pour le rattrapage de compétitivité, que l’on dépense pour les quatre pays d’Europe du Sud (Espagne, Grèce, Italie et Portugal), environ 257 milliards d’euros par an... Si l’on veut être cohérent, il faut en réalité ajouter au moins 100 milliards à cette somme pour financer des grands projets permettant d’harmoniser la compétitivité des autres pays. Cette dépense supplémentaire de 357 milliards, pour un budget d’environ 138 milliards est importante. Elle impliquerait que le budget passe de 1,26 % à 4,5 %. Le problème est bien plus compliqué... Sur les 357 milliards qu’il faudrait dépen-

ser en plus, 257 milliards sont des transferts nets à destination des quatre pays du Sud déjà évoqués. Ils devraient donc être fournis par les autres États, et dans les faits ils ne pourraient l’être que par l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande et les PaysBas. Ceci revient à dire que l’Allemagne devrait à elle seule contribuer à hauteur de 85 %-90 % de cette somme, ce qui représenterait entre 8,5 % et 9 % de son PIB par an en transferts nets… Quand on parle, les sanglots dans la voix et les larmes dans les yeux, du « fédéralisme européen », c’est de cela dont on parle en réalité, car sans transferts importants point de fédéralisme. On mesure l’immensité de la tâche, et son impossibilité dans les circonstances actuelles. À cet égard, l’échec, probablement temporaire car une solution de compromis ne satisfaisant personne et ne réglant rien sera trouvée d’ici fin janvier 2013, prend toute sa signification. Si les 27 pays de l’Union européenne ont tant de mal à s’accorder sur une somme, en réalité modeste, on ne voit pas comment ils pourraient décider d’un commun accord de sommes qui sont 2,5 fois plus importantes. La réalité de l’UE est bien l’absence totale de solidarité en son sein, même y compris quand cette solidarité serait de l’intérêt de tous. Ce que révèle cette situation c’est qu’il n’y a pas de « chose publique» (res publica) dans l’Union européenne. Ceci se manifeste aussi dans la manière dont le cas de la Grèce a été (mal) traité. Il est absolument évident que le fardeau de la dette engendre la dette… Ils vont donc redonner de l’argent pour que les paiements de la dette soient étalés. Ceci ne règlera rien, et la majorité des experts

le savent. Cependant, outre le fait de prendre une mesure qui n’est qu’un palliatif, les mêmes pays n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la somme qu’il faudra prêter à court terme à la Grèce. C’est ce que l’on a vu au début de la semaine du 19 novembre. Ils préfèrent faire porter l’apparence de la responsabilité sur le FMI… Mais il est clair que les statuts du FMI ne lui permettent pas de prêter à un pays qui est clairement insolvable… Ici encore, les solutions rationnelles sont écartées au profit de celles qui servent les intérêts immédiats de tel ou tel. Il n’est donc pas étonnant que les pays européens n’aient pu se mettre d’accord, que ce soit sur la programmation des budgets à l’horizon 2020 ou sur un plan réaliste de sauvetage de la Grèce. Ce double échec est révélateur de l’épuisement de l’idée européenne. On vivra donc d’expédients, et l’on vivra de plus en plus mal jusqu’au moment où il faudra affronter la réalité.

Un échec politique Le problème posé est ensuite politique, et il a été mis en lumière à l’occasion de l’échec du Conseil européen dans la nuit du 22 au 23 novembre… La GrandeBretagne poursuit son vieil objectif de réduire l’UE à un espace de libre-échange et à un cadre réglementaire le plus léger possible. L’Allemagne, pour sa part, et elle est rejointe sur ce point par des pays comme la Finlande, les Pays-Bas et l’Autriche, s’oppose absolument à ce que les transferts prennent plus d’importance. On sait l’opposition absolue des dirigeants allemands, tous partis confondus, à des transferts massifs, en particulier au sein de la zone Euro… Les dirigeants allemands comprennent que cette dernière doit être autre chose qu’une simple zone de libre-échange. Mais leurs intérêts se rejoignent avec les Britanniques pour s’opposer à l’engagement de sommes supplémentaires, dans la mesure où ils comprennent parfaitement qu’ils seraient, par nécessité, les principaux contributeurs. C’est sur cette alliance que s’est cassée la position française. Il faut ici dissiper une illusion très répandue dans les élites politiques françaises. Nos dirigeants pensent que l’on pourra, LE RÉVEIL - N°789 - décembre 2012-janvier 2013

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LE RÉVEIL actualités

moyennant des concessions sur certains dessus tout le statu quo (qui lui permet points, amener les dirigeants allemands de réaliser ses énormes excédents comà accepter une contribution plus impor- merciaux au détriment des autres pays tante, du fait de leur (relatif) assouplisse- de la zone Euro). Pour maintenir ce statu ment sur la question de la crise de la dette quo elle a déjà accepté de contribuer, et dans la zone Euro... En fait, nos dirigeants elle a déjà accepté une mutualisation commettent non pas une mais deux er- des dettes - quoi qu’on en dise - sous la forme du rachat par la Banque centrale reurs quant à la position allemande. La première est de confondre la crise de européenne des dettes des pays en difla dette et la crise de compétitivité… L’atti- ficulté sur le marché secondaire… Mais tude allemande a été de faire des conces- elle n’est pas prête à aller au-delà d’une sions sur la crise de la dette pour éviter contribution annuelle d’environ 2 % de une tempête financière qui emporte avec son PIB. Si l’on met l’Allemagne au défi elle la zone Euro, mais de refuser toute de payer les sommes évoquées plus haut, concession sur la crise de liquidité... Ils soit 8 % à 9 % de son PIB afin de rendre considèrent que la crise de la dette est viable la zone Euro, elle préfèrera la fin de un problème collectif, mais que la crise la zone Euro. Là où nos dirigeants voient de compétitivité n’est que du ressort des le début d’un processus, qui pourrait être étendu, il y a en réalité un engagement États ! La seconde erreur consiste à ne pas com- strictement limité de l’Allemagne. prendre que le choix pour l’Allemagne ne La crise actuelle n’est donc pas uniquese réduit pas au sauvetage à tout prix de ment économique, encore que cette diAnnonce 210x150 3G COPY:Mise en page 1 7/10/11 10:43 Page 1 la zone Euro. L’Allemagne souhaite par- mension soit à elle seule bien suffisante

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pour nous conduire à la catastrophe. Elle est aussi politique… La crise de l’Euro est avant tout une crise issue de l’hétérogénéité des économies... Arrivées à ce point, les positions respectives de la France et de l’Allemagne divergent spontanément, ce dont le nouveau gouvernement a pris acte… En fait, dans le cadre de la zone Euro, l’Allemagne peut toujours se trouver des alliés et une stratégie de secours, du moins à court terme. C’est la France qui se trouve, en fin compte, comme l’on dit chez les pilotes de chasse « out of power, out of altitude and out of idea » (ce que l’on peut librement traduire par « à bout de puissance, à bout d’altitude, à bout d’idées »). François Hollande doit comprendre que, dans la situation actuelle, la seule chance qui reste pour notre pays est de renverser la table, de mettre l’Allemagne devant le choix de procéder soit à une dissolution ordonnée de la zone Euro, dans laquelle elle perdra incontes-

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actualités LE RÉVEIL

tablement certains de ses avantages, et un éclatement désordonné dans lequel elle a bien plus à perdre.

Un échec symbolique Les échecs tant économiques que politiques de la semaine passée sont, bien entendu, révélateurs d’un échec symbolique majeur. Aujourd’hui, qui croit encore en l’Union européenne ? L’analyse des derniers sondages publiés en juin et novembre sur ce point donne un résultat clair. La perte de confiance dans la capacité de l’UE à apporter quoi que ce soit de positif aux populations est massive. Jamais l’euroscepticisme ne s’est aussi bien porté, non seulement en Grande-Bretagne, mais aussi en France et même en Allemagne. Dans l’Eurobaromètre, sondage réalisé de manière régulière dans tous les pays de l’UE, la cote de confiance dans l’Union européenne est tombée à 31 %. En fait, 28 % de sondés ont une opinion « très négative » de l’UE et 39 % ne se prononcent pas. Le plus impressionnant est l’évolution dans le temps des résultats. Les mauvaises opinions sont passées de 15 % à 28 % de l’automne 2009 au printemps 2012, alors que les bonnes opinions sont passées quant à elles de 48 % à 31 % dans la même période. Mais il y a pire : 51 % des personnes interrogées ne se sentent pas plus proches des autres pays avec la crise. Autrement dit, la politique de l’UE a conduit à une montée des méfiances réciproques, ce qu’elle devait normalement combattre. Et l’on voit bien que la perte de confiance dans l’UE et dans ses institutions tend à se généraliser. Quel bilan peut-elle présenter ? C’est donc la crédibilité générale de l’UE qui est en cause, et l’on voit bien ici que les stratégies discursives utilisées par les européistes seront de moins en moins efficaces. Ces stratégies reposent sur une délégitimation des opinions négatives, qui sont associées à des catégories dites « peu éduquées » et par cela incapables de comprendre ce qu’apporte l’UE et sur une explication de ces résultats par les simples difficultés matérielles engendrées par la crise. Sur le premier point, il y aurait beaucoup à dire. On voit immédiatement la parenté entre cet argument

et les arguments du XIXe siècle en faveur du vote censitaire. Les personnes aux revenus modestes, qui en général ne font pas d’études supérieures, sont considérées comme intrinsèquement inaptes à juger d’un projet qui est présenté comme « complexe ». Cet argument n’est en réalité qu’une rationalisation du cours anti démocratique pris par la construction européenne depuis 2005. Le second argument contient une parcelle de vérité. Il est clair que l’impact de la crise a modifié les préférences des individus. Mais cet argument se retourne contre ses auteurs : pourquoi l’UE a-t-elle été incapable de protéger les personnes des effets de la crise ? En fait, cette dernière agit comme un révélateur qui met en évidence les carences et les défauts de l’UE. Il reste un troisième argument, qui est utilisé de temps en temps : l’Union européenne nous aurait évité le retour des conflits intereuropéens des siècles précédents. Mais ceci est faux, techniquement et historiquement. Techniquement, l’UE a été incapable d’empêcher les conflits des Balkans, et leur mode de résolution doit bien plus à l’OTAN qu’à l’UE. Historiquement, les deux événements majeurs que sont la réconciliation franco-allemande et la chute du mur de Berlin ne sont nullement le produit de l’Union européenne. En fait, et on le voit bien aujourd’hui, l’UE par sa politique actuelle nourrit le retour des haines recuites, que ce soit entre pays (Grèce et Allemagne, mais aussi Portugal ou Espagne et Allemagne) ou à l’intérieur de ceux-ci (Espagne, avec le Pays basque et la Catalogne, et Belgique). Cet échec symbolique est certainement le plus grave à court terme, car il touche aux représentations des peuples. Si l’échec économique et politique montre que l’UE est à bout de souffle, l’échec symbolique, illustré dans les derniers sondages, ouvre la voie à des radicalisations des opinions publiques à relativement court terme.

Tirer les leçons de l’épuisement d’un projet européen

que tout projet européen soit condamné à l’échec. Mais encore faut-il sortir de l’identification de l’Europe avec l’Union européenne. On voit bien que certains pays hors du cadre de l’UE ont un intérêt à l’existence d’une Europe forte et prospère. Le cas de la Russie et de la Chine saute aux yeux. La Russie, de plus, est elle aussi un pays européen, même si elle n’est pas uniquement européenne. Il est donc possible de penser un projet européen intégrant toute l’Europe, y compris les pays qui aujourd’hui ne sont pas membres de l’UE et n’aspirent pas à le devenir. Mais à la condition de faire des nations européennes, ces « vieilles nations » qui restent aujourd’hui le cadre privilégié de la démocratie, la base de ce projet. Ce projet devra être construit autour d’initiatives industrielles, scientifiques et culturelles dont le noyau initial pourra être variable, mais qui exigent pour exister que soient remis en cause un certain nombre de normes et de règlements de l’UE. Plus que tout, il faudra procéder à une dissolution de l’euro. Cette dissolution, si elle est concertée par tous les pays membres de la zone Euro, sera en elle-même un acte européen, et pourra donner immédiatement lieu à des mécanismes de concertation et de coordination qui feront en sorte que les parités de change des monnaies nationales retrouvées ne fluctuent pas de manière erratique mais en fonction des paramètres fondamentaux des économies. Cette voie demande du courage, car les dirigeants actuels dans de nombreux pays sont les héritiers directs des « pères fondateurs » de l’Union européenne. Mais tout héritage doit à un moment être soldé. À se refuser à le faire c’est à l’entrée des pays européens dans une nouvelle phase historique de convulsions violentes, tant internes qu’externes, que l’on se prépare. S’il est vrai que l’idée européenne est porteuse de paix, la poursuite dans sa forme actuelle de l’Union européenne ne peutêtre que source de conflits de plus en plus violents.

Il convient aujourd’hui de se livrer à un bilan sans concession du projet que l’UE porta et qui a aujourd’hui manifestement échoué. Cela ne signifie pas LE RÉVEIL - N°789 - décembre 2012-janvier 2013

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LE RÉVEIL international

Van Canh Je reviens de notre village Le Comité international pour le village de l’amitié de Van Canh se réunit pour faire le bilan tous les deux ans et établir le projet de budget pour les deux années à venir. C’était, en octobre 2012, la quatorzième réunion depuis la construction du village. Je dois avouer que je suis allé à Van Canh heureux de pouvoir voir de mes yeux à quel niveau de construction et de vie nous étions arrivés. Vous, chers amis qui avez, par vos actions et vos dons, participé à sortir de terre ce village, à lui assurer son développement et à sa vie au quotidien, vous pouvez être heureux et fiers du résultat. Les enfants, les jeunes et les vétérans qui y sont accueillis, malgré leur handicap, sont heureux à Van Canh. Avec les comités allemands, américains, japonais et vietnamiens (les Canadiens n’ont pas pu venir), nous avons vécu une semaine émouvante avec ces victimes de l’Agent orange. Hébergés

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dans le village, au dehors des réunions de travail, nous avions un contact permanent avec les « pensionnaires ». Ces quatre-vingts jeunes et enfants, cette soixantaine d’anciens combattants et victimes eux aussi, forment une vraie famille, assistés d’un personnel en permanence auprès d’eux comme des pères et des mères, des frères ou des sœurs. Les incapacités physiques ou cérébrales sont complètement submergées par cette « osmose familiale ». Nous sommes si loin de l’atmosphère des hôpitaux que nous pouvons avoir connu les uns et les autres ! Ils chantent, ils jouent et ils dansent, ils éclatent de rire, ils ont des regards de tendresse qui font de ce village un havre de paix, une oasis de chaleur humaine. Je n’étais pas retourné au village depuis quatre ans. Beaucoup de visages d’enfants m’étaient inconnus, mais j’ai eu la joie d’en reconnaître quelques-uns. Je

les avais connus marqués par leur malchance avec de rares sourires. Et je les ai retrouvés plus grands, mais surtout épanouis, me montrant bien qu’ils me reconnaissaient, avec des gestes d’enfants retrouvant un grand-père. Le village est beau ; les pavillons sinistrés par la grande inondation de 2008 ont été reconstruits plus grands, plus fonctionnels. Le bassin des poissons est plus élégant. Les arbres ont grandi eux aussi. Les allées ont été refaites. Alors, tout va bien ? Pas de problèmes ? Le comité international a dû se pencher sérieusement sur les dépenses de fonctionnement et sur la réalité des sommes collectées par les comités nationaux. Il faut, hélas, constater qu’il y a une baisse sérieuse des sommes envoyées au village. Le comité français, lui-même, n’a pas pu envoyer en 2012 une somme équivalente à 2011. Le coût de la vie a augmenté au Vietnam. Certes, la crise économique dont sont victimes les citoyens de France, des États-Unis, d’Allemagne, du Japon peuvent en partie expliquer cette baisse. Mais quand même ! Est-ce que nous ne pouvons pas faire un peu plus, dans nos localités et nos départements ? Et surtout, est-ce qu’il n’y a pas d’autres comités à créer à l’initiative de nos sections et de nos comités départementaux de l’ARAC ? N’est-ce pas aussi un sujet à aborder à notre prochain Congrès national ? Au-delà des frais de fonctionnement, il reste à construire dans notre village une piscine médicalisée, indispensable dans le processus de soins pour soigner tous les maux dont souffrent les « pensionnaires » du village. Nous nous sommes engagés à son existence avant la prochaine réunion internationale. Il serait souhaitable que le comité français arrive à doubler en 2013 les sommes envoyées au village. Chers camarades et amis, nous avons raison d’exiger des entreprises criminelles US, qui ont fabriqué l’Agent orange déversé sur les populations vietnamiennes, le versement des dommages de guerre, pour rendre moins inhumain ce crime contre l’humanité.


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Mais cette action ne nous dispense pas de notre solidarité pour le village de Van Canh, ce monument international bien vivant, message permanent des anciens combattants qui l’ont voulu comme un phare éclairant le monde de paix et de fraternité dont nous rêvons tous. Après nous, les victimes de l’Agent orange soignées au village de l’amitié, bénéficiaires de notre solidarité seront toujours la meilleure réponse pacifiste aux coupables des guerres et des crimes contre l’humanité. En leur nom, merci pour vos gestes solidaires. Georges Doussin

Appel du Comité international pour le village de l’amitié de Van Cahn Devant les guerres et la politique des puissances financières qui aujourd’hui tuent et jettent dans la misère des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, le Comité international appelle tous les hommes et les femmes de bonne volonté à s’unir pour remplacer l’exploitation inhumaine des plus faibles par la solidarité, le mépris et la haine par la fraternité. « Luttons contre la guerre » A Van Cahn, nous avons réalisé pour les victimes vietnamiennes de la guerre, le « Village de l’Amitié ». C’était le rêve des vétérans combattant pour la paix. Aujourd’hui, pour la survie de l’humanité, nous rêvons d’un monde de paix et de solidarité. Aujourd’hui, la terre est un village. Pour l’avenir de tous les enfants du monde, ensemble, nous devons sauver ce village. Hanoï, le 26 octobre 2012

Du 30 avril au 13 mai 2013 15 jours de découverte, de détente et de rencontres

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Voyage

à

Cuba

Sur les traces du Che et de la Révolution

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Partage du monde

Priorité à l’Asie-Pacifique Le président américain confirme sa stratégie de redéploiement de la puissance américaine sur fond de crise territoriale et de montée des nationalismes. A peine réélu à la Maison-Blanche, Barack Obama s’est envolé à bord de l’avion présidentiel « Air Force One » pour une tournée dans plusieurs pays de l’Asie du Sud-Est. Manière de confirmer aux yeux du monde sa nouvelle priorité en matière de politique internationale : affirmer la puissance américaine en Asie-Pacifique et résister au développement économique et militaire de la Chine. Il a commencé son périple par la Thaïlande, allié traditionnel des États-Unis. Puis s’est rendu au Cambodge pour un sommet de l'Asie de l'Est (EAS) et de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) ou il n’a pas manqué de donner des leçons de droits de l’homme au gouvernement Kmer. Point d'orgue de ce voyage, un passage éclair en Birmanie, première visite d’un président américain. Le locataire de la Maison-Blanche a rencontré le président Thein Sein, considéré par Washington comme réformateur et l’opposante Aung San Suu Kyi. A noter que certains adversaires du régime ont estimé cette visite prématurée. À l'occasion de sa rencontre avec le président américain, la « dame de Rangoon » a d’ailleurs appelé à « faire très attention de ne pas être trompés par le mirage du succès ». La Maison-Blanche estime néanmoins que cette visite est la meilleure manière « d’encourager la poursuite des réformes ». En fait, l'administration américaine suit de très près l'évolution du régime birman. Washington a parié, il y a trois ans, sur son évolution. Or, depuis son arrivée au pouvoir, le président birman Thein Sein multiplie les signes d’une très légère ouverture qui semble satisfaire les Américains. 10 -

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«Dès 2009, Obama avait demandé que la stratégie américaine à l’égard du pouvoir change et se transforme en une ouverture capable de faciliter la transition du pays que les États-Unis espéraient », analyse Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse à l’Asia Centre, à Paris. « Et ça a été un pari gagnant, puisque, au fond, rendu confiant dans le soutien implicite de Washington, le Premier Ministre de l’époque, aujourd’hui Président, a engagé une « transition » avec une première phase d’élections en 2010 puis en 2012. »

Face à face sino-américain Mais un deuxième élément essentiel explique cette visite du président américain en Birmanie. Elle s'inscrit dans la vaste partie d'échecs qui se joue entre Washington et Pékin en Asie. Depuis le premier mandat de Barack Obama à la Maison-Blanche, l'administration américaine a fait de cette partie du monde la priorité de sa diplomatie, face à la montée en puissance de la Chine dans la région. « L’essentiel des relations internationales, vu de Washington et de Pékin, est centré sur la relation sino-américaine. Les USA veulent maintenir leur position en Asie orientale et contestent l’idée chinoise que la Chine devrait être le cœur de cette région et y reprendre sa place historique », explique Philip Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris. « Alors que la Chine conteste l’idée que les États-Unis resteraient indéfiniment la puissance dominante extérieure dans la région. Donc il y a là une rivalité qui est tempérée, bien sûr, par les très forts liens d’interdépendance économique entre ces deux très grands pays. » Or, la Chine est très présente en Birmanie depuis plusieurs décennies. « C’est pour Pékin un partenaire très important sur lequel elle a énormément misé, notamment avec l’objectif d’avoir un accès à l’Océan indien. La Chine a profité de la période des sanctions internationales pour s’implanter. Au point d’étouffer un peu

les militaires birmans qui ont cherché des contrepouvoirs. Et c’est toute l’intelligence de l’administration Obama d’avoir, dès 2009, compris ce besoin d’appel d’air et donc de l’exploiter », relève Sophie Boisseau du Rocher. « Un autre point qui est important, poursuit la chercheuse, c’est qu’on reproche souvent aux États-Unis de faire un grand coup et puis de disparaître ensuite. Là, il semble que le président Obama veut marquer sa volonté de ne pas laisser la Chine penser que son intérêt pour la Birmanie est simplement temporaire. » C’est pour la même raison qu’Obama a choisi de se rendre au sommet de l'Asean et de l'EAS au Cambodge. Les États-Unis n'entendent rater aucune occasion de marquer leur présence en Asie. Hillary Clinton, la secrétaire d'État, qui accompagnait le président américain Barack, y avait déjà effectué deux tournées cette année. Même chose pour le secrétaire d'État à la Défense, Leon Panetta, qui était aussi du dernier voyage.

Les États-Unis avancent leurs pions La présence d’Obama à Phnom Penh a donc été une occasion supplémentaire pour les États-Unis de renforcer les alliances existantes et de consolider leur position. « Les États-Unis ont toujours été implantés dans la région. Au Japon, depuis 1945 et en Asie du Sud-Est depuis la guerre froide. Les alliés historiques des États-Unis dans la zone - la Thaïlande, Singapour, l’Indonésie, les Philippines restent aujourd’hui les alliés des Américains. Les États-Unis tentent de capitaliser sur ces pays et aussi sur d’anciens ennemis comme le Vietnam qui se sont beaucoup rapprochés des USA au cours des dernières années, estimant l’ombre de Pékin trop prégnante à un moment où les tensions politiques et territoriales se cristallisent. Pour Washington il y a là une convergence d’intérêts sécuritaires entre les États-Unis et les pays d’Asie du Sud-Est ainsi que du Japon » . Sur fond de crise politique et de dangers militaires, inexorablement Obama pousse ses pions. Jean-Pierre Delahaye


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Vote des Nations unies en faveur de la Palestine

La punition Israël accélère la colonisation en représailles du vote de l'ONU sur la Palestine. La communauté internationale reste passive. La société israélienne est divisée. Netanyahou a décidé d’infliger la punition ! A peine le vote majoritaire des Nations unies, conférant à la Palestine le statut de membre observateur, adopté, le Premier Ministre israélien a donné son feu vert à la mise en chantier de 3 000 logements en Cisjordanie et dans la partie arabe de Jérusalem. Le lobby des colons l'avait recommandé avec insistance, il l’a fait ! Ce programme d'habitations a été annoncé sur le site du journal Yediot Aharonot. Il précise que la décision a été prise lors d’une réunion des neuf principaux ministres du gouvernement, information confirmée par un porte-parole du gouvernement au quotidien Le Monde. Quelques jours avant, Dani Dayan, le président du Conseil des communautés juives de Cisjordanie, avait adressé une lettre au Premier Ministre pour l'exhorter à annoncer l'annexion de la « zone C », soit 62 % de la Cisjordanie. A Washington, après avoir choisi la solidarité avec Tel-Aviv lors du vote à l'ONU, les États-Unis se devaient de réagir à cette relance de la colonisation israélienne, en forme de défi. En effet, pour certains observateurs et journalistes la reprise de la colonisation en Cisjordanie serait un véritable camouflet pour Obama. Selon eux, la MaisonBlanche aurait toujours attaché une grande importance à cette question et, grâce à la pression américaine, Israël aurait jusqu’alors suspendue sa décision. Les soubresauts de cette colère résonnent encore, tant elle a été puissante ! Qu’on en juge, le porte-parole de la Maison-Blanche a qualifié de « contre-

productif » ce nouveau programme de logements. Même son de cloche dans la plupart des chancelleries occidentales et chez les ministres des Affaires étrangères. On a beaucoup crié au scandale mais, comme à l’habitude, personne n’a envisagé de sanctions contre l’État d’Israël. Pourtant, comme l’a rappelé Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, « il n’existe pas moins de quinze résolutions de l'ONU qui considèrent la colonisation comme illégale et comme obstacle à la paix, qu'il faut éliminer ». Du côté de la société israélienne, sur cette question de reconnaissance par l’ONU, les avis sont plus clivés qu’on ne pourrait le penser et Netanyahou est loin de rassembler tout le monde derrière lui.

Pas de consensus dans la société israélienne On peut constater cette absence de consensus dans certaines déclarations d’hommes politiques et notamment dans la presse. Dans un billet publié sur le blog Open Zion du Daily Beast, l'ancien Premier Ministre, Ehoud Olmert, estime que « la demande palestinienne est conforme au concept d'une solution à deux États. De ce fait, je ne vois aucune raison de s'y opposer ». C’est plutôt une nécessité, selon lui, pour favoriser les forces modérées au sein du camp palestinien. A la suite de cette reconnaissance, « nous, en Israël, devrons nous engager sérieusement dans un processus de négociations, afin de nous entendre sur des frontières spécifiques sur la base des frontières de 1967 et résoudre

les autres questions », affirme-t-il. Ehoud Olmert ne prêche pas seul dans le désert à en juger par les éditoriaux et tribunes publiés dans une partie de la presse israélienne. « Reconnaître un horizon diplomatique », a titré le quotidien Haaretz dans son éditorial. « Un État palestinien reconnu donnera à Israël un partenaire responsable, ayant un soutien international, qui va représenter l'ensemble du peuple palestinien et pourra prendre des décisions en son nom. Il n'y a aucun fondement à la peur d'Israël de la reconnaissance internationale de la Palestine », met en avant le quotidien de centre-gauche, avant de conclure : « la reconnaissance d'un État palestinien n'est pas un obstacle à la paix ». Cette position est également soutenue par certains commentateurs à titre individuel qui voient dans l’attitude d’Israël à l’ONU une nouvelle erreur tactique. « Israël semble plus isolé que jamais dans une région qu'il s'est mise à dos et aliénée avec son occupation implacable et écrasante », écrit ainsi la journaliste Rachel Shabi dans une tribune au quotidien Haaretz. « Ce qui est palpable, c'est le sens de l'impasse, des tactiques aveugles d'Israël qui active toujours les mêmes manettes, tout en espérant des résultats différents », poursuit-elle. « Si Israël était un pays sage et raisonnable, il aurait rejoint la famille des nations ce soir (jour du vote à l’ONU, NDLR), pas celle qui comprend la Micronésie, et aurait voté fièrement pour l'achèvement du précédent vote un 29 novembre [en 1947 quand l'Assemblée générale de l'ONU a adopté le plan de partage de la Palestine qui pré-

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voyait l'établissement d'un État juif et d'un État arabe] : deux États pour deux peuples », prêche également le journaliste Gideon Levy dans Haaretz. Quelques jours plus tard, son confrère Zvi Barel ne voit, lui, que des avantages à la reconnaissance d'un État palestinien pour Israël : « Après qu'Israël aurait ravalé sa colère, il réalisera qu'un État palestinien officiel, même un État que le Hamas aide à gouverner, pourra être un partenaire plus responsable pour gérer le quotidien que deux autorités se combattant l'une l'autre. La paix peut ne pas en résulter, mais la qualité de vie de 5,5 millions de Palestiniens vaut aussi beaucoup. Ils méritent un État. » Même analyse chez l'éditorialiste du Yedihot Aharonot, Sever Plocker, la veille du scrutin aux Nations unies : « Le gouvernement israélien peut et doit faire un grand pas [...] en annonçant qu'il retire son objection à la demande de l'Autorité palestinienne [...] », écrivait-il. « Israël doit même voter pour la résolution. Ce choix ne pose aucun risque à Israël, mais a beaucoup d'avantages : le gouvernement Netanyahou cesserait immédiatement d'apparaître comme un « objecteur de paix », nos relations avec le monde arabe modéré et les chefs du printemps arabe pchangeraient et le peuple palestinien réaliserait que l'Autorité palestinienne est son avenir et le Hamas son passé ». Michel Warschawski, intellectuel progressiste israélien, de passage à Paris le 10 décembre pour y recevoir le Prix des droits de l’homme décerné par le gouvernement français a déclaré, concernant l’extension des colonies : « Les vrais amis d’Israël ne sont pas ceux qui ferment les yeux sur la colonisation mais ceux qui comme de Gaulle, ont le courage de lui dire « ça suffit ! ». A méditer… Jean-Pierre Delahaye

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Dans la ligne de mire Après un nouveau massacre dans une école aux États-Unis des mesures drastiques s’imposent. Obama aura-t-il le courage de s’attaquer au lobby des armes ? De 1999 à 2012, en 13 ans seulement, plus de 149 personnes ont perdu la vie par armes à feu dans des établissements scolaires américains. La fusillade survenue le vendredi 14 décembre (27 morts) est la dernière en date. Rappel : en avril 2012 à l’université d’Oikos (7 morts). Le tireur a abattu méthodiquement ses victimes après les avoir alignées contre un mur. En février 2008, une fusillade dans la Northern Illinois University fait cinq morts et seize blessés, avant que le meurtrier ne retourne l’arme contre lui. L’année précédente, à l’université de Virginia Tech, un étudiant massacre trente-deux personnes et en blesse vingt-cinq autres. Mars 2005, un lycéen de 16 ans tue neuf personnes, dont son grand-père et cinq élèves dans un lycée de Red Lake, dans le Minnesota. Le 20 avril 1999 à Littleton, une ville du Colorado, deux lycéens ouvrent le feu sur les élèves. Ils tuent douze de leurs camarades et un professeur, blessent vingt-quatre personnes. Début décembre la presse américaine s’est félicitée d’un événement historique : pour la première fois depuis des années, aucun meurtre recensé dans la nuit à New York ! En fait, au-delà de massacres spectaculaires, près de 32 000 personnes sont tuées par arme à feu chaque année aux États-Unis, soit plus de 87 morts chaque jour, parmi lesquels 8 enfants ou adolescents. Plus de 270 millions d’armes à feu sont détenues par les citoyens américains, un record mondial absolu de près de 9 armes pour 10 habitants ! Comme le rappelait l’éditorialiste du New York Times Nicholas Kristof, au lendemain de la tuerie dans le Connecticut, « le maniement des armes est moins régulé aux États-Unis que celui des voitures ou l’adoption d’animaux de compagnie ». Et aujourd’hui se ne sont pas les larmes d’Obama égrenant, lors d’une cérémonie, les noms des petites

victimes âgées de 5 à 10 ans qui vont changer la donne. On le dit, « à titre personnel », partisan de régulations plus strictes, et notamment d’un retour à l’interdiction des armes d’assaut, qui a été en vigueur de 1994 à 2004. Mais, depuis son élection en 2008, le prix Nobel de la Paix n’a pas fait preuve d’un grand courage. Son administration n’a rien fait pour mieux contrôler les ventes d’armes et elle a autorisé le port d’armes dans les trains ou les parcs nationaux. Aucune mesure réellement efficace n’a été mise en œuvre. Suite à la tuerie de Tucson, en janvier 2011, le ministère de la Justice a bien établi une liste de mesures que pourrait prendre le gouvernement fédéral, avec ou sans l’aval du Congrès, pour mieux contrôler les acheteurs d’armes. Peine perdue, 40 % des ventes se font dans des foires ou sur le Net sans aucun contrôle… Pas question évidemment de s’attaquer à la NRA (National Rifle Association) le tout puissant lobby des armes qui compte des millions d’adhérents et surtout finance les campagnes électorales de nombreux membres du Congrès, qu’ils soient Républicains ou Démocrates. D’ailleurs, durant la campagne électorale, aucun des deux candidats n’a abordé la question du surarmement des Américains protégés par une interprétation douteuse et erronée du second amendement. Enfin, reconnaissons que pour un président qui, une fois par semaine, enfermé avec quelques conseillers dans la « situation room » au sous-sol de la Maison-Blanche, décide, tel un empereur romain aux jeux du cirque, de la vie ou de la mort par drones interposés d’ennemis de l’Amérique, la tâche s’avère difficile ! J-P. D.


LE CAHIER MÉMOIRE

le réveil

N° 789 Déc 2012 - Jan 2013

des combattants

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix Faire triompher la coopération, l’amitié et la paix

LE RÉVEIL - N°789 - décembre 2012-janvier 2013

Par André Fillère

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807  Villejuif - Tél. 01 42 11 11 12

ÉDITO

Faire la guerre à toutes les guerres, y compris aux guerres coloniales

La guerre d’Algérie et les combats en Tunisie et au Maroc sont terminés depuis 50 ans. Mais il a fallu 12 ans d’actions incessantes des intéressés (dont l’ARAC) et des élus les plus lucides avant que ne soit reconnue la réalité des combattants et que la carte leur soit attribuée par la loi du 9 décembre 1974. Mais il a fallu 37 ans d’actions incessantes des intéressés (dont l’ARAC) et des élus les plus lucides avant que ne soit reconnue officiellement la réalité de l’état de guerre d’Algérie par la loi du 18 octobre 1999. Mais il aura fallu 50 ans d’actions incessantes d’une majorité d’anciens combattants (dont l’ARAC) et des élus les plus lucides pour que le 19 mars 1962, pourtant date officielle du cessez-le-feu sur le terrain, soit officialisé en tant que journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc par la loi n° 2012-1361 du 6 décembre 2012. Aujourd’hui, la journée nationale du 19 mars doit devenir la propriété nationale de l’ensemble du peuple français, car c’est à lui qu’elle appartient, elle fait partie de son patrimoine et n’est plus la propriété de celui-ci ou de celui-là, contre untel ou untel. Cette journée, repère officiel pour assumer le passé, transmettre la mémoire, servir l’histoire, doit aider à poser avec force la nécessité de conclure officiellement cette guerre par un traité de paix et d’amitié avec le peuple algérien, permettant une coopération mutuellement avantageuse sur les deux bords de la Méditerranée et même bien au-delà…

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LE RÉVEIL dossier

De 1917 à la guerre d’Algérie En menant ce combat contre la guerre, l’ARAC se veut fidèle à sa tradition, fidèle à ses créateurs. Son idée est née dans la boue des tranchées de 14-18, par la rencontre de quatre hommes écœurés par les massacres inutiles, Henri Barbusse, écrivain, auteur du Feu, journal d’une escouade, prix Goncourt 1916, Paul VaillantCouturier, journaliste, Georges Bruyère, ouvrier, Raymond Lefebvre, écrivain. Dès sa naissance, l’ARAC en 1917, en pleine guerre de 19141918, lance un cri : « Guerre à la guerre ! » Et l’applique immédiatement en s’élevant contre les opérations coloniales au Maroc, en Syrie, à peine huit années après la fin de la Guerre mondiale. Mais la situation internationale évolue dangereusement. Hitler et le parti nazi ont accédé au pouvoir en Allemagne et ouvrent immédiatement les premiers camps de concentration dès 1933. En Italie, Mussolini et les « Chemises noires » gouvernent le pays et s’emparent de l’Éthiopie par la force des armes. En France, les factieux et les ligues se manifestent avec violence et, en 1934, les anciens combattants de l’ARAC sont dans la rue pour barrer la route au fascisme. En 1936, l’association de Barbusse participera et soutiendra le Front populaire… Front populaire qui triomphe également en Espagne républicaine. Ce que ne supporte pas la réaction qui, à travers le général Franco et ses forces coloniales, déclenchent la guerre civile. Des troupes et de l’aviation hitlériennes et fascistes italiennes interviennent directement en Espagne aux côtés de Franco… tandis que les « démocraties » occidentales, France et Angleterre en tête, abandonnent la République espagnole et décrètent… « la nonintervention ».

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Les forces populaires se mobilisent en France et dans le monde. Les Brigades internationales se constituent pour lutter aux côtés des forces républicaines espagnoles. Parmi ces volontaires, des anciens combattants de 14-18, membres de l’ARAC, s’engagent au premier rang. Dès septembre 1936, l’ARAC parraine un bataillon de miliciens républicains espagnols. Tandis que l’un des bataillons français des Brigades internationales en Espagne prenait le nom de Henri Barbusse, Paul Vaillant-Couturier (qui lui avait succédé à la présidence de l’ARAC) se rendait en Espagne (mai-juin 1937) où il apportait le soutien de l’association. Abandonnée, l’Espagne succombe. De cette époque tragique naîtront les premiers résistants à l’occupation nazie en France (guérilleros espagnols du SudOuest, FTP-MOI, etc.), avec des organisations clandestines animées par des anciens des Brigades internationales, tels Fabien et le colonel Rol-Tanguy (chef militaire des FFI lors de l’insurrection libératrice de Paris), président de l’AVER et membre de l’ARAC, René Sahors (organisateur de la lutte clandestine de l’ARAC contre l’occupant nazi, fusillé au Mont-Valérien le 31 mars 1942), et tant d’autres.

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dossier LE RÉVEIL

L’ARAC et les guerres coloniales Pacifistes, les militants de l’ARAC seront parmi les premiers combattants contre l’hitlérisme. Mais dès la guerre finie, ils reprendront leur combat contre une nouvelle guerre coloniale, celle d’Indochine.

Dès 1954, l’ARAC dénonce la guerre d’Algérie et appelle à la discussion. Le Réveil des Combattants publie en juillet 1955 un reportage en Algérie d’Annette Vidal, qui fut la secrétaire d’Henri Barbusse, où elle décrit la réalité algérienne, dissimulée sous la fiction, de trois départements français semblables aux autres ! En novembre 1955, la conférence nationale de l’ARAC réunie à Bourges considère que « les solutions de force, employées jusqu’à ce jour, ne font qu’aggraver la situation et ne peuvent que créer la haine », et demande « qu’il soit mis fin à l’effusion de sang en Afrique du Nord, conformément à l’esprit de Genève (lieu où vient de se tenir une conférence des chefs d’État en juillet 1955 dans un climat de détente internationale. NDLR), par l’ouverture immédiate de négociations ». En février 1956, Me Paul Prompt, avocat du Secours populaire, témoigne dans Le Réveil des Combattants de l’utilisation de la torture dans les commissariats de police et dans les locaux de la gendarme-

rie, dénonce les condamnations arbitraires militaires et conclut ainsi : « Il est bien évident que de telles méthodes, au demeurant parfaitement illégales et condamnées par les traditions républicaines de notre pays, ne peuvent pas contribuer au règlement du problème algérien. Il faudra bien un jour finir par où on aurait dû commencer : négocier. »

Contre la torture L’ARAC, dès le début de la guerre d’Algérie, dénonça l’emploi de la torture et son institutionnalisation à travers la bataille d’Alger. Avec son journal, elle se joindra à toutes les campagnes contre cette gangrène, notamment lors de la parution du livre La question, écrit par Henri Alleg, directeur du journal interdit Alger Républicain, arrêté et torturé par les parachutistes au printemps 1957. Tout au long de la guerre d’Algérie, l’ARAC mènera campagne, et la poursuit encore aujourd’hui au côté de la veuve du général Paris de Bollardière (qui démissionna plutôt que cautionner la torture)

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négociations dépend avant tout de l’action » des Français eux-mêmes, face aux complots réitérés des ultras d’Alger et de leurs complices en France.

Vérification en est faite avec le putsch du « quarteron de généraux en retraite »

et des signataires de L’Appel des douze, réclamant la reconnaissance du crime d’État que constitue la torture durant la guerre d’Algérie. En 1957, le journal de l’ARAC, sous le titre « Assez de sang, assez de larmes », publie la liste de 32 soldats de Saône-et-Loire tombés en Algérie. En juin, un congrès national de l’association souligne que « sous le vocable de pacification se poursuit en fait une véritable guerre » et dénonce les méthodes de répression employées en Algérie. Un appel est lancé dans le journal pour la libération d’Alban Liechti, jeune soldat du contingent qui, ayant refusé de prendre les armes contre le peuple algérien, a été condamné par un tribunal miliaire à deux ans de prison. Février 1958, c’est le bombardement par l’aviation française de la ville tunisienne de Sakiet-Sidi-Youssef, causant 69 morts et 130 blessés. La guerre, qui n’ose pas dire son nom, se poursuit. La prise du siège du gouvernement général à Alger par les extrémistes pieds-noirs et une partie de l’armée entraîne la chute de la IVe République et ramène de Gaulle au pouvoir. En 1960, alors que des pourparlers sont engagés à Melun, Casimir Lucibello, secrétaire général de l’ARAC, écrit : « Le succès des 16 -

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Dans son numéro de mai 1961, Le Réveil des Combattants exige « le châtiment exemplaire des coupables (et) la paix en Algérie ». Il appelle à « soutenir les soldats du contingent qui refuseront de se ranger aux côtés de la rébellion ». Un soutien lucide et clairvoyant qui s’exprime également envers les officiers et sousofficiers républicains de carrière ayant refusé de s’associer aux généraux factieux félons. En mai, une délégation conduite par le président national, Félix Brun, se rendra à Évian, porteuse d’une résolution de l’ARAC remise à chaque délégation, française et algérienne, demandant la réalisation rapide d’un accord pour l’application du droit à l’autodétermination, de prendre des mesures pour qu’aussitôt intervienne le cessez-le-feu, pour jeter les bases des liens d’amitié. Le 17 octobre 1961, c’est à Paris le massacre des Algériens manifestant pacifiquement contre le couvre-feu qui leur est imposé. Frey, Papon et leur police assassinent en toute impunité. Le 8 février 1962, c’est la tuerie du métro Charonne par les mêmes. L’ARAC rend hommage aux victimes des répressions policières et proteste contre l’indulgence dont bénéficient les assassins et plastiqueurs de l’OAS. Parmi les victimes, Édouard Lemarchand, ancien résistant, membre de la 9e section de l’ARAC de Paris. Enfin, le cessez-le-feu intervient et le 26 mars 1962, l’ARAC, dans une déclaration solennelle, notait l’importance de l’évènement en saluant : « avec d’autant plus de

joie, la signature du cessez-le-feu en Algérie qu’elle n’a cessé, contre cette guerre cruelle et ruineuse, de proclamer que le drame algérien ne serait pas résolu par la force des armes mais par la négociation avec ceux contre qui on se bat, sur la base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’ARAC, approuvant sans réserve les accords d’Évian, appelle à répondre OUI au référendum du 8 avril prochain », et s’engage à défendre les droits et aspirations des anciens combattants et victimes de guerre.

Lutter pour la paix et défendre les droits Même pendant les années de guerre, la défense des droits des anciens combattants aura été une constante de l’action de l’ARAC. Dès le début de la guerre d’Algérie, l’ARAC ouvre les portes de ses permanences locales aux familles de rappelés et d’appelés. Elle s’emploie à leur faire obtenir de l’aide sociale en cas de besoin et, hélas, quand survient le drame du fils tué ou blessé, à épauler les familles dans les démarches officielles. Dès 1956, l’ARAC organise à Paris, notamment dans le 13 e arrondissement, des réunions destinées aux rappelés, avant leur départ ou après leur retour, pour les aider à revendiquer des droits à réparation identiques à ceux de leurs aînés des conflits précédents. A plus forte raison la paix revenue, il faut pallier aux séquelles du conflit : blessures, mutilations, traumatismes psychiques de guerre de dizaines de milliers de victimes laissées sans soins, et que l’égalité du droit à réparation est officiellement contestée. Il faudra alors des décennies de luttes et d’initiatives les plus diverses pour faire évoluer au service des anciens combattants en Afrique du Nord une législation et un Code des pensions


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militaires d’invalidité puisant ses racines dans la guerre de 1418. Les batailles seront rudes et longues pour faire évoluer des gouvernements qui, refusant de reconnaître la réalité de la guerre en Algérie, niaient tout droit à l’attribution d’une carte du combattant, à des pensions militaires au titre « guerre ». Après le Titre de reconnaissance de la nation (dont les pouvoirs publics espéraient bien que se contenteraient les anciens d’Algérie), il fallut combattre la notion d’une carte du combattant spécifique pour d’Algérie, et imposer en février 1975, l’attribution de la carte du combattant, la même pour toutes les générations, mais sous certains critères très restrictifs. Et il faudra plus de 30 ans encore pour aboutir à la législation actuelle tenant compte du caractère spécifique de la guerre d’Algérie pour l’attribution de la carte du combattant. Il faudra également 37 années de lutte pour imposer au gouvernement et au Parlement le vote unanime d’une loi reconnaissant officiellement le caractère de guerre en Algérie et celui des combats au Maroc et en Tunisie. C’était en 1999. Et toujours cette nécessité d’agir, sans relâche, opiniâtrement contre les refus permanents officiels des revendications dont certaines demeurent en suspens (campagne double, psychotraumatismes, etc.), inachevées ou à peine évoquées (veuves, ascendants, orphelins, etc.). En bref, encore bien des pages à écrire auxquelles l’ARAC s’emploie dans l’intérêt des anciens comme des nouveaux, les combattants des opérations extérieures (OPEX) et ceux des missions humanitaires.

Cessez-le-feu en Algérie Depuis 1964, chaque 19 mars a été commémoré par les anciens combattants en Algérie, Tunisie et Maroc comme la date marquante du cessez-le-feu qui ouvrit la voie à la fin d’une guerre qui coûta la vie à 30 000 soldats, fit 300 000 blessés et malades, meurtris dans leur chair et dans leur esprit, psychotraumatisés pour certains, tandis que le peuple algérien pleurait plus d’un million de tués ou disparus. Une guerre qui allait entraîner le douloureux déracinement des Français de « là-bas » et la cruelle tragédie du sort des harkis en Algérie, mais aussi le drame en France pour ceux qui purent la rejoindre. Certains voudraient effacer cette date, mais elle est symbolique. Ainsi, en 1978, seize ans après cette fin officielle de la guerre, le journal pose la question des relations entre les peuples français et algériens en s’interrogeant : « N’est-il pas temps d’envisager l’avenir des deux peuples d’une manière plus sereine, moins pas-

sionnelle mais plus réaliste ? » Il annonce la décision de la direction de l’ARAC de « prendre les premiers contacts avec les anciens combattants algériens ». C’est ainsi qu’André Fillère, accompagné de Jean Sirodeau, rédacteur en chef du Réveil, débarquent à l’improviste à l’aéroport d’Alger, puis à la villa Boumaraf, siège de l’Organisation nationale des moudjahiddines, les anciens combattants de l’Armée de libération nationale algérienne, entament un dialogue qui conduira à des échanges de délégations, des rencontres d’étude,

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des voyages d’anciens combattants en Algérie reçus à bras ouverts par le peuple algérien. Parallèlement se développe, durant deux ans, un débat de fond dans l’ARAC, dans chaque comité départemental, notamment dans le sud de la France où les Français rapatriés et les anciens harkis sont largement présents dans l’association, sur le thème : « Faut-il nouer des relations avec les anciens moudjahiddines ? Et si oui, ne faut-il pas les inviter aux congrès nationaux de l’ARAC, au même titre que les autres délégations internationales ? » De la quasi-majorité des membres de l’ARAC monte l’affirmation de la nécessité de faire ce pas en avant, de tendre la main par-dessus la Méditerranée, de rouvrir une passerelle, fragile sans doute, mais que le temps et les efforts de tous conforteraient. Et c’est ainsi qu’au 40e Congrès national de l’ARAC, tenu du 22 au 25 novembre 1979 à Montpellier dans l’Hérault, fut reçue pour la première fois une délégation de l’ONM conduite par Nourredine Khelladi, secrétaire national chargé des relations internationales, qui prit la parole 18 -

et salua le Congrès au nom des anciens combattants algériens et du peuple algérien. En 1982, pour le 20e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, l’ARAC décide de lancer une série d’initiatives publiques rassemblant anciens combattants et victimes de guerre, familles, ami(e)s et population pour générer un mouvement le plus large possible, à la fois pour la satisfaction des droits à réparation et pour imposer la date du 19 mars (1962) comme commémoration officielle de la fin de la guerre d’Algérie. Le coup d’envoi est donné à Paris, dans la grande salle des fêtes de la mairie du Xe arrondissement, où André Fillère, secrétaire général, appelle, au nom de la direction nationale de l’ARAC, à intensifier la campagne pour la 19 mars et magnifier les commémorations en les élargissant à tous les républicains, à tous ceux qui, épris de paix et d’amitié entre les peuples, ont agi hier pour la paix en Algérie et continuent aujourd’hui, avec ceux qui n’ont pas connu cette guerre, à lutter pour un monde sans arme et solidaire.

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Une série de fêtes, nommées « Fêtes d’hiver des anciens combattants d’Algérie, Tunisie et Maroc, et des familles », vont alors se mettre en place et perdureront pendant près de 15 ans. La première eut lieu à Paris, boulevard Blanqui, le 26 novembre 1977. Elle fut animée par Claude Vinci, chanteur et écrivain membre de l’ARAC, jeune mêlé à la Résistance anti-nazie dont les chansons et les livres conserveront les traces des blessures et des drames qu’occasionnent les guerres. Suite à son tour de chant fut projeté le film de René Vautier Avoir 20 ans dans les Aurès, suivi d’un buffet campagnard et d’une soirée dansante. Ces fêtes d’hiver, avec leur style propre - un chanteur tel Francis Lemarque en après-midi, la choucroute garnie, puis le bal en soirée - s’avéreront des moyens extraordinaires qui formeront des milliers de militants et de responsables anciens combattants en Afrique du Nord, assureront une cohésion fraternelle et souvent familiale entre les anciens combattants des diverses générations du feu (14-18, 39-45, Indochine, Algérie) et ancreront à jamais la revendication de la commémoration officielle du 19 mars 1962 comme fondamentale pour tous. Pour le trentième anniversaire de la fin de la guerre, en 1992, le président national, Georges Doussin, appelle à faire de cette commémoration une nouvelle étape dans la prise de conscience collective que « le temps des guerres doit être définitivement révolu ». Le 19 mars 1995 sera marqué de façon originale et exceptionnelle par l’ARAC. En effet, pendant que, dans toute la France, l’association se rassemble pour participer avec la FNACA, l’ANCAC et les associations d’anciens combattants participant aux commémorations locales et départemen-


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tales, toute la direction nationale de l’ARAC se déplace à Marseille où elle organise, avec le concours efficace de l’ARAC des Bouchesdu-Rhône, un symposium international consacré aux problèmes des psychotraumatismes de guerre. Deux jours durant, scientifiques et anciens combattants français, américains, anglais, italiens, hollandais, allemands, norvégiens, etc., échangent et débattent de cette question, des soins à prodiguer, des moyens de le faire, du droit à réparation, de la réinsertion sociale des victimes de psychotraumatismes... Une grande première internationale, ignorée volontairement par le gouvernement français de l’époque, et qui trouvera son prolongement à travers le colloque de la Fédération mondiale des associations de combattants (FMAC) à Cracovie. Une manière spécifique pour l’ARAC, de lier la guerre, ses effets et les soins à prodiguer, autant d’éléments à ne pas séparer du souvenir, de la mémoire et du 19 mars. Pour le 19 mars 1999, le journal manifeste son approbation « de la décision prise par le gouvernement d’utiliser enfin officiellement le terme de « guerre d’Algérie » (votes unanimes du 10 juin 1999 à l’Assemblée nationale et du 5 octobre au Sénat). C’est là un acte de lucidité et d’honnêteté intellectuelle qui met fin à trop d’années passées dans la négation de l’évidence, négation insultante pour toutes les victimes et leurs familles, et justifiant toutes les injustices dont elles sont encore victimes aujourd’hui par le non-respect de leur droit à réparation ». Le 40e anniversaire de la fin de la guerre est marqué par la tenue d’un colloque international organisé par l’ARAC à l’hôtel de ville de Paris, les 4 et 5 mars 2002. Colloque d’autant plus novateur qu’il réunit des acteurs du conflit

et des historiens, des philosophes et des écrivains des deux rives de la Méditerranée, des Algériens et des Français. Concluant les travaux de ce colloque, Georges Doussin soulignait l’importance du 19 mars, déclarant que pour l’ARAC, « il est évident qu’aucune autre date que celle du 19 mars ne peut être la date officielle de commémoration de la fin de la guerre d’Algérie ». Il recherchait dans l’attitude négative de certains députés « l’expression du refus du jugement de l’Histoire et des hommes sur le caractère colonialiste de la guerre d’Algérie, sur ses causes, ses pratiques, ses séquelles et ses conséquences, l’expression de leur volonté d’empêcher la mémoire nationale, la conscience nationale de se cristalliser autour de cette date, l’expression de leur volonté de taire l’action menée pendant la guerre d’Algérie par des Françaises et des Français de plus en plus nombreux de 1954 à 1962, dans toutes les couches de la population pour la paix en Algérie ». Utilisant cette question de la date comme « pomme de discorde » entre les associations d’anciens combattants, les gouvernements successifs refusent le 19 mars. Puis sont contraints de mettre sur pied une commission « équilibrée » dans laquelle l’ARAC et la FNACA sont confrontées à une majorité d’associations pour la plupart non représentatives mais dotées du droit de vote. Nous y défendrons l’authenticité de la seule date commémorative ayant un rapport direct avec la guerre d’Algérie, celle du 19 mars 1962, celle de la proclamation officielle sur le terrain du cessez-le-feu par les états-majors de l’Armée française et de l’Armée de libération nationale algérienne. Le gouvernement et ses « alliés » imposèrent pourtant, par le nombre des associations invitées arbitrairement et non par leur réelle représentativité, la date du 5 décembre 2002 qui

vit le Président de la République inaugurer le mémorial d’AFN, quai Branly à Paris. Enfin officialisé en 2012, le 19 mars 1962 est aujourd’hui une date inscrite sur les plaques de nombreuses rues et places de France, inaugurées par des conseils municipaux à la demande de l’ARAC ou de la FNACA. Ce sont les murs de nos villes qui témoignent de la fin de cette guerre. Tout cela explique pourquoi l’ARAC considère qu’il ne peut y avoir d’autre date commémorative de la fin de la guerre que celle du 19 mars.

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Comment oublier ? Comment oublier le soleil d’Afrique et la soif en crapahutant dans le djebel ? Comment oublier les ratissages, les villages dévastés ? Comment oublier les cris des torturés ? Sinon en luttant contre ce qui provoqua ces temps maudits, en faisant en sorte que le 19 mars soit la date de la victoire « de guerre à la guerre » ! Et que cessent les drames notamment en Irak, en Israël/Palestine, en Afghanistan, en Afrique. d’Algériens tués ou blessés ou disparus, torturés, chaque famille des deux peuples a eu à souffrir de cette guerre. Ce sont deux peuples qui ont été traumatisés, assassinés, abandonnés pour certains, déracinés pour d’autres, meurtris pour tous.

L’Algérie, c’était… en 1954, dix millions d’habitants dont un million d’Européens et neuf millions d’indigènes, auxquels s’ajoutaient les 20 000 Algériens résidant en France. La guerre d’Algérie a duré huit années, de 1954 à 1962. Deux millions de militaires français et musulmans profrançais ont affronté 90 000 militaires de l’Armée de libération nationale algérienne appuyée sur un peuple dont 2 millions ont vu leurs villages rasés devenus zone interdite, euxmêmes étant déplacés en camps dits de « regroupement ». Avec les 30 000 militaires français tués (10 par jour), les plusieurs centaines de milliers d’appelés revenus blessés, malades, psychotraumatisés, le million 20 -

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Il a fallu 8 années de luttes du peuple français auxquelles l’ARAC participa dès le premier jour, - pour que s’impose la négociation avec ceux qui se battaient pour l’indépendance du peuple algérien, - pour que soient signés les Accords d’Évian le 18 mars 1962, - pour que soit proclamé officiellement le cessez-le-feu sur le terrain, le 19 mars 1962, par les deux états-majors des armées au combat, française et algérienne de libération nationale. - pour que s’ouvre enfin la voie de la paix. 8 années au cours desquelles la France fut menacée dans ses fondements, dans ses valeurs républicaines par des gouvernements aussi bien de droite que socialiste dont les pratiques permirent l’existence d’un terrorisme d’État (tortures, DOP, bataille d’Alger, « crevettes Bigeard », zones interdites, populations mises dans des camps, disparitions et assassinats tel Maurice Audin, détournement aérien, exportation dans les dictatures d’Amérique latine des

escadrons de la mort qui allaient ensanglanter les peuples de ce continent, répressions féroces en Algérie comme en France : 17 octobre 1961, 8 février 1962 à Charonne). 8 années qui virent des putschs militaires mettre fin à une République et menacer l’existence de la suivante, qui virent se mettre en place un pouvoir personnel et une Constitution - celle de 1958 - dont les effets nocifs sévissent encore aujourd’hui. 8 années où fascisme et racisme se mêlaient dans les crimes de l’OAS, ses multiples attentats sanglants, sa politique de terre brûlée, ses règlements de compte affolant les populations françaises d’Algérie et précipitant leur fuite vers la métropole, tandis que le gouvernement prenait la responsabilité d’interdire la venue en France des harkis, des supplétifs et de leurs familles, les livrant ainsi sans état d’âme aux représailles hélas tellement prévisibles… tandis qu’il parquait dans des conditions inhumaines ceux qui avaient réussi à franchir la Méditerranée. Et, aujourd’hui, les séquelles de la guerre perdurent : racisme, glorification des crimes de l’OAS, refus de reconnaître l’histoire, la vérité, d’assumer officiellement, d’aller vers la réconciliation. Alors… Cinquante ans plus tard, n’est-il pas temps de leur claquer la porte de l’Histoire sur le nez, à ces fauteurs de guerre, ces fauteurs de haines, ces aveugleurs de la conscience humaine ? Car la lutte contre le racisme est inséparable de celle pour la paix. Tel est le défi de ce XXIe siècle. Et pour nous, citoyens français, le rejet de l’esprit colonial, le refus du racisme et le combat pour la paix, l’amitié et la solidarité sont le socle républicain à sceller plus fortement chaque jour autour des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.


Vos droits LE RÉVEIL

OPEX et carte du combattant Différents arrêtés prolongeant les périodes reconnues combattantes en opérations extérieures (OPEX) ou définissant les unités combattantes sont parus récemment. Ainsi, pour l’Afghanistan, la date de fin de période prévue est annoncée au 2 octobre 2013, pour le Libéria, c’est le 30 avril 2013, la République démocratique du Congo (opération Mamba et Monuc) le 1er juin 2013. Par ailleurs, un arrêté vient de préciser les périodes reconnues combattantes (de 2002 à 2008) pour les formations et détachements de l’Armée de Terre et de la gendarmerie nationale ayant participé en Afghanistan aux opérations Enduring Freedom, Heraclès, Pamir, Epidote et Arès. Ces dispositions concernent également les éléments de la force de

sécurité internationale stationnée en Afghanistan, ainsi que les « opérational mertoring and liaison teams » au sein des corps, bataillons ou compagnies de l’armée afghane. Cet arrêté précise également les actions de feu et combat réalisées au total (2 681 entre 2002 et 2008) soit 71 en 2002, puis 222 en 2013, 704 en 2004, 531 en 2005, 338 en 2006, 674 en 2007 et 141 en 2008, ainsi que les bonifications accordées à certaines opérations de combats très dures, soit 780 jours au total pour la même période de 2002 à 2008.

Aide différentielle aux conjoints survivants

Des critères plus restrictifs Comme il fallait s’y attendre, le gouvernement et sa majorité PS-Écologie à l’Assemblée nationale, ayant refusé d’accorder 1,4 million d’euros pour boucler le budget de l’ADCS en 2013, ont contraint l’ONAC à modifier les critères d’attribution de cette aide différentielle afin de rester dans l’enveloppe (insuffisante) prévue dans le budget. Ainsi, des veuves d’AC ayant perçue cette ADCS en 2012 en seront exclus en 2013 si, âgées de 60 à 65 ans, elles ne perçoivent pas au minimum les 417 euros mensuels alloués par le RSA (Revenu de solidarité active). Il en sera de même pour celles âgées de plus de 65 ans qui devront justifier au minimum des 777 euros de l’ASPA (Allocation spécifique de solidarité aux personnes âgées). Dans les deux cas, l’aide différentielle mensuelle sera de 483 euros au plus (moins de 65 ans) et de 123 euros au plus (plus de 65 ans). De fait, les intéressées doivent donc impérativement et dans tous les cas faire valoir leurs droits aux dispositifs sociaux

de droit commun (RSA ou ASPA) préalablement à leur demande. Manifestement, ces dispositions visent à écarter le plus possible de candidatures nouvelles de l’ADCS et à faire sortir le plus possible du système 2013 des conjointes aidées en 2012. Comme si la vie était meilleure pour elles ! Pour du changement, elles sont servies.

Rose-Marie Antoine Nouvelle directrice de l’ONACVG Rémi Enfrun, directeur général de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre étant atteint par la limite d’âge, le Conseil des ministres, réuni le 19 décembre 2012, a nommé, sur proposition du ministre de la Défense, Rose-Marie Antoine (administratrice civile hors-classe, travaillant déjà au sein de la Défense), pour le remplacer à compter du 14 janvier 2013.

Carte du combattant

Commission nationale d’attribution La Commission nationale de la carte du combattant s’est réunie le 29 novembre 2012, aux Invalides à Paris. André Fillère y participait. Elle a examiné 5 256 dossiers auxquels elle a attribué la carte du combattant selon la répartition suivante : • 26 AC 1939-1945, • 113 AC en Indochine, • 1 500 AC en Afrique du Nord, dont 1 356 en Algérie - 92 au Maroc et - 52 en Tunisie, • 3 167 AC en OPEX, dont notamment - Afghanistan, 1 174 - Ex-Yougoslavie, 1 583 - Côte d’Ivoire, 251 - Tchad, 227 - République du Liban et Israël, 102 - Région du Golfe Persique et d’Oman, 64 - République Centrafricaine, 62 - Cameroun, 33 - Gabon, 27. Et les 40 autres réparties entre 13 théâtres d’opérations différents (liste consultable auprès du Service juridique national de l’ARAC). La Commission a constaté une très nette amélioration du travail des différents services permettant d’attribuer 24 192 cartes en 2012 contre 13 591 en 2011 et… 2 252 en 2010 ! Les prochaines réunions de la Commission auront lieu le 15 janvier 2013 puis les 12 et 13 mars.

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LE RÉVEIL Vie de l’arac

Le 55 Congrès se prépare e

L’Essonne en congrès Le Congrès départemental de l’ARAC Essonne s’est tenu les 24 et 25 novembre 2013 à Savigny-sur-Orge, dans une salle dominée par un immense portrait dessiné de Jean Moulin, tandis que les trois autres murs présentaient quatre expositions consacrées à l’ARAC (merci les camarades des Bouches-duRhône !), la Résistance antinazie et le Conseil national de la Résistance, la guerre d’Algérie et la solidarité avec le village de l’amitié de Van Canh au Viêtnam. Thèmes qui se retrouvaient dans les stands de littérature, des fusillés essonniens au Mont Valérien, de la guerre d’Espagne, de solidarité Vietnam, du Bleuet de France et d’une table de littérature. En présence de Patrick Staat, délégué national, la séance du samedi, sous la direction du président de la section de Savigny, Jean Estivill, puis d’Isabelle 22 -

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Capela, secrétaire générale départementale, fut ouverte par Mme le Maire Laurence Spicher-Bernier. Au cours d’un large débat ayant abordé tous les secteurs de la vie de l’ARAC, une résolution de soutien à l’entrée de la Palestine comme État observateur à l’ONU fut adoptée et immédiatement

envoyée au Président de la République. Puis la médaille d’or de l’ORMCM fut remise au trésorier départemental, Daniel Tanneveau. Le dimanche, la séance de clôture (plus de 120 personnes) accueillit une forte délégation municipale de Savigny, le directeur de l’ONAC, le représentant du président du Conseil général, le sénateur Berson et le délégué militaire départemental, le sous-préfet de Palaiseau, divers élus nationaux, départementaux et locaux de tous bords. Les différentes interventions, toutes remarquables - notamment Mme le Maire qui offrit à l’ARAC de tenir à Savigny le Congrès national du centenaire soulignèrent combien les orientations de l’ARAC en matière de paix, de mémoire, de lutte antiraciste, de défense des droits, mais aussi de citoyenneté, de laïcité, de souveraineté et d’indépendance national étaient partagées bien au-delà des rangs de notre association, parmi les associations d’ACVG, les élus et la population elle-même. Le reflet s’en manifesta avec l’ampleur officielle de la cérémonie patriotique au monument aux morts, avec le concours de l’harmonie municipale et son aubade très appréciée, notamment Le chant du départ… La République nous appelle… qui a bien besoin de notre combat citoyen.


LE RÉVEIL VIE DE L'ARAC

activement... Malakoff (92)

Bouches-du-Rhône (13) Les Bouches-du-Rhône ont tenu leur 55e congrès départemental, les 24 et 25 novembre 2012 à Port-de-Bouc, dans le magnifique hôtel résidence les Aiguades, mis à disposition par la municipalité. L’accueil fut fait par le président de la section de Fos-sur-Mer, Guy Marini, natif de Port-de-Bouc, qui retraça notamment les luttes et les combats ouvriers de cette cité et particulièrement ceux des chantiers navals. A l’ordre du jour du samedi, ce furent les différents rapports, moral, d’activité et financier, puis les interventions sur le devoir de mémoire, la défense des droits des ACVG, la mutuelle et la situation internationale. Le dimanche fut consacré aux élections de la nouvelle direction, ainsi qu’aux diverses commissions. Parmi les intervenants invités, citons notamment Mme Claverie de l’ANACR et le représentant de la FNACA. Mme Rosalba Cerboni, conseillère municipale, représentant Madame le Maire, fit une intervention unanimement appréciée en convergence totale avec nos valeurs. Elle

donna d’ailleurs son adhésion à notre association. Les présidents d’honneurs des Bouches-du-Rhône, le colonel Jean-Paul Marcadet, ancien résistant, commandeur de la Légion d’honneur, et Michel Caciotti, ancien résistant, officier de la Légion d’honneur prirent tour à tour la parole. Georges Doussin, président honoraire national et Raphaël Vahé, président national également. Le docteur Jacques Delaubier, réélu président départemental, conclut ce congrès et remit le livre Le Feu et également celui sur la vie de l’ARAC, Combattants pour la vie, des voix pour l’espoir, à Madame le Maire et à son adjointe. Un dépôt de gerbe fut fait au monument aux morts. Un repas fraternel termina ces deux jours de travaux, avec un entremet géant fêtant le 95e anniversaire de la création de l’ARAC et du 50e de la fin de la guerre d’Algérie. Rendez-vous est pris pour notre 55e Congrès national en avril 2013 à Créteil. Eve Schmit

Notre assemblée générale de l’ARAC, qui s’est tenue le 15 décembre 2012, a bien lancé notre 55e Congrès. Nous étions une trentaine à débattre, malgré l’absence de connaissance de l’intégralité du texte qui doit paraître dans le numéro de décembre-janvier du Réveil « sur le devenir de l’ARAC, de son action et de son développement ». Il est donc prévu de nous retrouver pour échanger nos avis et nos suggestions à l’assemblée général des Hautsde-Seine.

Seine-Saint-Denis (93) Le 30 novembre et le 1er décembre, s’est déroulé le Congrès départemental de la Seine-Saint-Denis à Bobigny. L’ARAC nationale était représentée par Raphaël Vahé. Après deux jours de discussion, il a été décidé de se revoir début mars pour poursuivre la discussion sur le projet d’orientation du 55e Congrès et préparer la délégation pour le congrès. Le dimanche, Catherine Peyge, maire de la ville, était présente. Deux médailles de bronze ont été remises à Huguette Chaban, secrétaire adjointe du comité départemental 93 et aussi la médaille d’or à Roger Dandeville, président départemental, réélu.

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LE RÉVEIL Vie de l’arac

Initiatives Mémoire...

Val-de-Marne (94)

Exposition Guerre d’Algérie L’initiative conjointe de Conseil général et de l’ARAC du Val-de-Marne autour de l’exposition sur la guerre d’Algérie « Mémoire assumée, mémoire partagée », le 4 décembre 2012, a clôturé l’année du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie. Evelyne Rabardel, vice-présidente du Conseil général, à réaffirmé le soutien du Conseil général à cette initiative de l’ARAC visant à organiser une rencontre-débat autour de cette exposition : « En regardant de nouveau ce soir votre exposition je ne peux m’empêcher de penser combien son caractère pédagogique peut se nourrir de cette exceptionnelle confrontation avec ceux qui ont vécu cette période douloureuse de notre histoire… que le travail de mémoire nécessite au-delà des commémorations un combat pérenne. Pour preuve, ces 50 années de combat pour que soit enfin reconnue par la République la répression sanglante par la police française de la manifestation pacifique d’Algériens du 17 octobre 1961, et la loi relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale ». En remerciant Evelyne Rabardel de son accueil et de son intervention chaleureuse à cette action de 24 -

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Gond-Pontouvre (16)

50e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie

400 personnes et 75 porte-drapeaux ont assisté à la cérémonie organisée par l’UDAC Charente à Gond-Pontouvre près d’Angoulême, le 1er décembre 2012 pour le 50e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie au mémorial des 154 Charentais morts en Afrique du Nord. Le comité ARAC avec son président et Jean-Pierre Colas ont déposé une gerbe.

mémoire, Jacques Goutorbe, président de l’ARAC du 94, a souligné l’importance de la présence et du rôle unitaire des élus du Val-de-Marne. S’en est suivie la remise officielle du nouveau drapeau de l’ARAC 94, offert par le Conseil général et une participation de l’ONAC Val-de-Marne, en présence de Mme Rabardel, M. Guérin, M. Lamoine, directeur de l’ODAC. En remettant le drapeau à Guy Sabis, portedrapeau du Val-de-Marne, Jacques Goutorbe rappelle le rôle et les valeurs républicaines, le dévouement de ces bénévoles dans toutes nos cérémonies et tout temps, au service de l’ARAC . Merci à Paul Markidès pour avoir animé le débat autour de l’exposition de l’ARAC.


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Une action de l’ARAC 88 : Le devoir de mémoire ! En février 2011, lors de l’habituelle réunion organisée par la municipalité de Gérardmer avec les associations patriotiques afin de déterminer les différentes manifestations de l’année 2011, l’ARAC 88 s’est étonnée que le monument aux morts de la guerre de 1870-71 n’ait jamais fait l’objet d’une commémoration. Nous avons proposé que, pour les 140 ans de la fin de cette guerre, une manifestation puisse se dérouler devant ce monument, situé devant l’église et où 49 noms de Gérômois sont gravés dans la pierre. La municipalité a donc accepté (les autres associations patriotiques se sont retrouvées sur notre proposition) et il a été décidé que cette manifestation se déroulerait à la sortie de l’office du dimanche suivant le 19 novembre, date anniversaire de la libération de Gérardmer en 1944. Cette cérémonie s’est déroulée en 2011 malgré la réticence du maire mais sans sonorisation, sans musique, sans prise de parole, devant quelques dizaines de personnes. Lors de la réunion de février 2012, nous avons protesté contre la

pauvreté de la manifestation de 2011. L’unanimité des présents a exprimé la volonté d’une manifestation digne de ce nom en 2012. Cette cérémonie s’est déroulée le dimanche 25 novembre 2012, avec musique, discours, devant plus d’une centaine de personnes, en présence notamment du drapeau de l’ARAC. De nombreuses personnes nous ont remerciés d’avoir proposé cette manifestation. Il faut dire que sur les 49 noms inscrits

sur ce monument, beaucoup sont ceux de vieilles familles gérômoises, dont les descendants vivent encore ici. Les excuses prétextant l’oubli étaient : que c’était loin… que la guerre de 1870 avait été une défaite pour la France ! Nous, nous pensons que tous ceux qui sont morts pour la France méritent tous le respect de notre mémoire.

faveur de la satisfaction des besoins des hommes (santé, éducation, lutte pour l’accès de tous à l’eau potable…). « La lutte pour la Paix, c’est le plus bel investissement que l’on puisse engager pour nos enfants, pour l’avenir de l’humanité » at-il déclaré. Il a invité à « substituer à la tentation du racisme, de l’antisémitisme, de la xénophobie, le respect de l’autre, la

tolérance et la lutte résolue et persévérante contre toutes les formes d’exclusion, pour vivre ensemble, enrichis de nos différences, dans un monde de paix ». Il a terminé son allocution en invitant « les jeunes à réfléchir eux aussi sur les événements passés et présents, afin de construire un avenir meilleur pour tous, débarrassé des conflits et des guerres ».

Le Comité ARAC 88

Chilly-Mazarin (91)

Un arbre de la paix A l’initiative de l’ARAC, un arbre de la paix a été planté dans le parc de l’Hôtel de ville, samedi 20 octobre 2012, par Mme la Maire, Rafika Rezgui et Lucien Duverger-Chatelet, président de la section et vice président départemental de l’ARAC. Beaucoup de monde pour cette manifestation originale et solennelle qui a exprimé la volonté commune de la Ville et de notre association d’agir en faveur de la non-violence et de la paix. Lucien Duverger-Chatellet a rappelé les drames des guerres du XXe siècle, de celles en cours ou les menaces graves qui pèsent sur le Moyen-Orient. Il a évoqué les coûts considérables des dépenses d’armement et invité à travailler à une réorientation de ces crédits en

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LE RÉVEIL Vie de l’arac

Initiatives Mémoire... Villejuif (94)

Mémoire debout et bien vivante ! Cérémonie réussie, samedi 15 décembre à Villejuif, en hommage aux quatre résistants communistes villejuifois fusillés par l’occupant nazi : Charles Dehan, Léon Hérosson-Garin, Robert Moussu, Léon Thibert le 15 décembre 1941, au Mont Valérien et en province. Claudine Cordillot, maire de Villejuif, François Bretagne, président de l’ULAC de Villejuif, les associations de familles des fusillés (ANFFMRFA, Caen, MontValérien, Châteaubriant, UJRE) étaient à l’initiative de cette émouvante cérémonie, suivie par un public nombreux et en présence de nombreux drapeaux ACVG, notamment de l’ARAC, venus de toute l’Ile-de-France… Extraits du discours de Claudine Cordillot, maire de Villejuif : « Au nom des Villejuifois, au nom de la municipalité, je suis fière de l’hommage que nous rendons ce matin aux 95 fusillés du 15 décembre 1941 par l’occupant nazi, dont 4 Villejui-

fois… En cet hiver gris de 1941, les forces fascistes italo-allemandes dominaient l’Europe et la France était à terre. Mais dans le même temps, quelques Français courageux organisent la résistance… Suite à de nombreux actes de résistances au cours des mois d’octobre et de novembre,

le chef des troupes d’occupation en France décide de faire exécuter 95 juifs, communistes et anarchistes. Ces exécutions ont eu lieu au Mont Valérien, à Châteaubriant, à Fontevraud et à Caen. Les treize fusillés de Caen sont des militants communistes, tous originaires de la région parisienne dont quatre de Villejuif… Dans l’épreuve, ces hommes sont liés les uns aux autres. Ces hommes vont mourir et pourtant ils sont vivants jusqu’à la dernière seconde. Ces révolutionnaires meurent debout car ils savent ce que vivre veut dire. La Marseillaise de ce 15

NOS PEINES décembre 2012 Le Réveil des Combattants adresse aux familles et aux amis de nos camarades décédés ses sincères condoléances. ARDÈCHE (07) Villeneuve-de-Berg : Roger PAYEN, 99 ans, Résistant. CÔTES-D’ARMOR (22) Ploufragan : Jacques COIGNARD, AC ATM. Roger GAUBERT. Mme Modeste MOREAU. DRÔME (26) Serves : Julien MOREL, AC ATM. EURE-ET-LOIR (28) Chartres : Michel LECOMTE, 72 ans, AC ATM, ancien président départemental.

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ISÈRE (38) Bourgoin-Jallieu : Lucien DREVET, 102 ans, AC 39-45. LOIRE (42) Saint -Étienne : Victor BRANSIECQ, AC 3945, Résistant. Charles CHAPOUTIER, AC ATM. Roger COSTE, AC ATM. Jacques FERRER, AC ATM. René GIRARD, AC ATM, René ONAVE, pupille de la Nation. Pierre THOMAS, AC 39-45. LOIRE-ATLANTIQUE (44) Rezé : Lucien BOLOUX, 86 ans, AC 39-45. Mme Jeanne BRUNEAU, 86

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ans, veuve. Mme Geneviève JOUAUD, AC 39-45, Résistante. LOT-ET-GARONNE (47) Marmande : Jean MITTEAU, AC 39-45. Mme Yvette MITTEAU, son épouse. NORD (59) Feignies : Olivier DEHOZE, AC ATM. Solre-le-Château : René GODART, 74 ans, AC ATM. PUY-DE-DÔME (63) Issoire : Henri BAPT, 75 ans, AC ATM. Albert BERNARD, 103 ans, AC 39-45, Croix de guerre, Médaille

des Blessés, porte-drapeau pendant 35 ans. Paul BERNARD, 96 ans, AC 39-45. Albert MONATTE, 87 ans, AC 39/45 et Indochine, Résistant. HAUTES-PYRÉNÉES (65) Soues : Jacques MAYSTROU, AC 39-45, Evadé RHÔNE (69) Lyon 7e : Jean FOURNIER, 86 ans, AC 39-45. SEINE-MARITIME (76) Le Havre : Claude FLEUTRY, AC ATM. André GOSSET, AC ATM. Pierre TOUTAIN, AC ATM.

SEINE-ET-MARNE (77) Compans : Georges RIVETTE, 76 ans. SOMME (80) Cayeux-sur-Mer : Camille HOUDARD, 75 ans, AC ATM. VIENNE (86) Port-de-Piles : Roger CHALON, 97 ans, ACPG 39-45. ESSONNE (91) Savigny-sur-Orge : Gilbert LEROUX, AC 39-45. VAL-D’OISE (95) Arnouville : Claude GONDEL, 71 ans, AC ATM, Président de la section.


LE RÉVEIL VIE de l’arac

décembre résonne encore. Elle s’éleva au nom de la classe ouvrière, elle s’éleva au nom de la France. Elle s’éleva de la part de femmes et d’hommes dont la joie de vivre, dont l’amour, dont la dignité disaient un monde à venir, un monde à naître. Ils étaient comme une lueur dans l’obscurité qui paralysait leurs compatriotes complètement abattus par le climat de peur ambiant… Car oui nous relatons ce matin une page d’horreur de notre histoire, mais nous relatons surtout une si puissante promesse d’humanité. Cette humanité s’est d’ailleurs traduite dans le programme du Conseil national de la Résistance... C’est au nom de cette promesse que nous sommes là depuis toujours, d’autres avant nous, d’autres encore, demain, après nous. C’est notre honneur de poursuivre ce combat... La bête immonde n’a toujours pas quitté notre société. Nous constatons de terribles résurgences fascistes sur fond de crises et de désespoir. Un triste parallèle, à nous glacer le sang, peut être fait avec la crise de 29 et ses conséquences politiques… Aujourd’hui, face au pouvoir de la finance, à la haine de l’autre, ne courbons pas le dos et portons fièrement nos valeurs humanistes et solidaires. Il n’est pas exagéré d’appeler à la résistance. » Jean Darracq pour les Familles de Fusillés a rappelé le sens de l’engagement de ces martyrs et l’actualité du message laissé par leur sacrifice et par le Comité national de la Résistance. Raphaël Vahé, Patrick Staat, pour la direction nationale, Térésa Gorain et Henri Lépée pour la section de Villejuif de l’ARAC ont déposé les gerbes. Parmi les nombreuses personnalités présentes, on notait notamment André Fillère, vice-président honoraire de l’ARAC, président de la Mutuelle, Pierre Bussone, secrétaire national de l’ARAC, Georges Dufau, président de l’Association pour le Souvenir des Fusillés du Mont-Valérien et Ile-de-France, et de nombreux élus locaux, départementaux et régionaux.

ARAC 35

Avec les lycéennes et lycéens, on parle de mémoire En coopération avec les enseignants, l’ARAC d’Ille-et-Vilaine a choisi la fin de l’année 2012 pour s’adresser de nouveau aux jeunes.

Une salle archicomble pour la projection du film et la conférence animée par Paul Markidés

Le 26 novembre, au lycée René-Descartes, les élèves de six classes participaient avec leurs enseignants à la projection du film de A.Moreau et G.Cabouat, Fusillés pour l’exemple. Paul Markidès intervenait par la suite et captait l’auditoire par les récits et les témoignages recueillis sur le sort des « poilus » dans cette tragique première guerre mondiale. Le 6 décembre, au lycée Sainte-Thérèse, nous intervenions avec projections de diapositives sur la Résistance et la Se-

conde Guerre mondiale devant trois classes d’élèves de première. Comme chaque année, les jeunes écoutaient avec un silence rempli d’émotion le témoignage de l’ami Jean Courcier, résistant à la SNCF et sa déportation au camp nazi de Mauthausen. Une nouveauté dans nos interventions avec notre camarade Jean Le Chanu montrant les vues de Rennes sous l’occupation et apportant ses souvenirs d’enfant puis d’adolescent. « En effet, comme le rappelait une enseignante, dans notre programme des classes de première nous avons à étudier les deux grandes guerres mondiales et la montée du fascisme. » Après chacune de ces initiatives, les rédacteurs de la presse locale ont montré le rôle important de notre association comme passeur de mémoire : « Une façon de donner aux élèves un éclairage autre que livresque. » Georges Ploteau

Merci François ! Apres 30 années de dévouement et de fidélité comme porteur de drapeau, mais aussi comme porteur de la mémoire, François Canetti quitte sa section de Villejuif (94) pour se rendre à Azille, dans l’Aude, et retrouver sa famille et nos camarades de l’ARAC. Rassemblés autour d’un verre de l’amitié et entouré de ses amis du bureau de l’ARAC de Villejuif, avec la participation de Raphaël Vahé, nous lui souhaitons une bonne santé et bon vent au soleil. LE RÉVEIL - N°789 - décembre 2012-janvier 2013

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Commémora Primelin (29) 11 novembre 2012 à Primelin (tout près de la pointe du Raz) devant le monument pacifiste « Un enfant repoussant les guerres » : Jean Salaud apporte le soutien de l'ARAC à la manifestation pour la réhabilitation globale des fusillés pour l'exemple de 1914-1918 et donne lecture du message de l'ARAC à l'occasion du 11 novembre 2012.

Couëron (44) La section ARAC de Couëron a commémoré le 11 Novembre avec les élèves du lycée Jean-Jacques-Audubon. Après avoir mené une réflexion commune autour du thème de la citoyenneté, à l’invitation de la section de l’ARAC et de la municipalité, les élèves ont lu à plusieurs voix quelques pages du Feu de Henri Barbusse lors de la cérémonie du 11 novembre 2012.

Souscription nationale 7e liste de souscripteurs (12 décembre 2012) Comités départementaux Cher (18) : 70 e Gironde (33) : 50 e Indre (36) : 600 e Sarthe (72) : 100 e Vosges (88) : 215 e

HAUTE-GARONNE (31)

HAUTES-PYRÉNÉES (65)

VIENNE (86)

Gilbert Convercet - 50 e, Antoinette Paoli - 100 e

J-C Alleman - 50 e

Jacques Argagnon - 50 e

Yvon Royer - 50 e

CORREZE (19)

Gérard Sinier - 50 e

Marcel Larue - 100 e CÔTE-D’OR (21)

Jean Ianelli - 100 e

Sections

CREUSE (23)

Allonnes (72) : 100 e Le Mans (72) : 100 e La Suze (72) : 100 e

DORDOGNE (24)

Abonné Réveil

Raymond Muguay - 30 e Irène Michel - 30 e DROME (26) :

HÉRAULT (34) ILLE-ET-VILAINE (35)

Germain Verron - 100 e LOIRE-ATLANTIQUE (44)

Maurice Bonnet - 75 e LOIRET (45)

Gilles Bourdon - 50 e LOT-ET-GARONNE (47)

Yvonne Sevens - 50 e HAUT-RHIN (68)

Rodolphe Bernhardt - 30 e, Guy Gerbeaux - 100 e, Ernest Risacher - 50 e SARTHE (72)

Gérard Vincelot - 30 e SEINE-MARITIME (76)

André Lebas - 50 e SEINE-ET-MARNE (77)

MARNE (51)

Michel Demond - 30 e

Louis Gleize - 50 e

ALLIER (03)

FINISTÈRE (29)

Bernard Ragouillaux - 50 e

Yves Derrien - 50 e, Edouard Ryckeboer - 50 e

NORD (59)

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PYRÉNÉES-ORIENTALES (66)

Jacques Chantre - 50 e

Alain Nicolas - 50 e Jean Burlaud - 100 e

28 -

BOUCHES-DU-RHÔNE (13)

Marie-Danièle Caty - 25 e

VOSGES (88)

Paulette Delon - 20 e ESSONNE (91)

Bernadette Genest - 20 e, Denise Henry - 150 e, Etienne Samsoen - 100 e, Robert Meunier - 20 e SEINE-SAINT-DENIS (93)

Augustine Kors - 100 e, Henriette Desnoyers - 50 e, Mohand Issad - 60 e VAL-DE-MARNE (94)

TARN (81)

Jacques Delahaie - 50 e

Denis Adam - 50 e, André Farré - 20 e

CONSEIL NATIONAL (99)

Pierrette Godefroy - 150 e


Vie de l’arac LE RÉVEIL

tions du 11 novembre

Dernière minute Congrès de l’ARAC 84 Les militants de l’ARAC du Vaucluse se sont réunis en congrès départemental à Robion, le 16 novembre 2012. Le président Lucien Larguier a animé une riche discussion. Le congrès a approuvé toutes les orientations de l’association. Il s’est prononcé contre la journée unique de mémoire des guerres et a réaffirmé sa volonté de faire la « guerre à la guerre ».

Balaruc-les-Bains (34) Le 11 novembre 2012 à Balaruc-lesBains avec 8 drapeaux : 450 à 500 personnes ont assisté à la commémoration de l’armistice de la fin de la guerre de

Cerny (02) La cérémonie du 11 novembre à Cernyen-Laonnois, avec Antoine Crestani, président départemental de l’ARAC de l’Aisne.

Sainte-Geneviève-des-Bois (91) 1914-1918. Après le message de M. Canovas, maire de Balaruc, l’ARAC déposa une gerbe au monument aux morts.

Un OPEX sur le monument aux morts Pour la 1ère fois dans l’Essonne, le nom d’un militaire tué en OPEX a été inscrit sur le monument aux morts de la ville, avec la mention « Mort pour la France ». Guillaume Richard, adjudant de 27 ans, né à Paris et décédé le 5 juin 2010 au Sud Liban, a reçu le 5 juin 2012 l’hommage de la ville en présence du maire Olivier Léonhardt, des conseillers généraux Frédéric Patitta et Michèle Bouchon (par ailleurs déléguée aux Anciens Combattants) en présence des officiers et militaires du rang du 121e Régiment du Train de Montlhéry. L’ARAC locale et départementale étaient présentes à cet hommage, aux côtés de la famille du défunt. Son nom sera désormais cité le 11 novembre de chaque année, à l’appel des « Morts pour la France ».

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dossier LE RÉVEIL magazine

Ceux de Normandie-Niemen

273 victoires aériennes confirmées, plus 37 probables, 47 avions ennemis endommagés, 869 combats aériens, 5 240 missions de guerre et 4 354 heures de vol de guerre font de ce régiment, qui combattit avec l’Armée rouge soviétique sur le Front de l’Est, où il représenta les Ailes françaises libres, l’unité militaire la plus titrée de tous les temps. Au même titre que la 2e DB, le Normandie-Niemen est passé de l’histoire à la légende, épopée écrite par 9 membres des services généraux (médecins, radio, secrétaires, interprètes, dont notre regretté camarade Igor Eichenbaum, dit Boum Boum, qui fut membre émérite de la direction nationale de l’ARAC), 42 mécaniciens et 99 pilotes dont 44 « Morts pour la France ».

Yves Donjon, spécialiste de l’histoire de l’armée de l’air française durant la 2e guerre mondiale et documentaliste du Mémorial Normandie-Niemen des Andelys depuis 1994, s’emploie depuis 1996 à nous faire partager son enthousiasme et son respect pour les personnels du Normandie-Niemen, en même temps qu’il fait œuvre de passeur de mémoire. Il nous rappelle (ou nous apprend) notamment les dates essentielles, l’itinéraire du Normandie-Niemen, les fondateurs du Normandie, les commandants du Normandie, puis du Normandie-Niemen (dénommé ainsi sur ordre du maréchal Staline du 21 juillet 1944 pour la part prise par l’escadrille dans la bataille pour le franchissement du fleuve Niemen), la liste des pilotes, celle des mécaniciens (dont Georges Marcelin, avec rappel de ses poèmes), des personnels des services généraux (dont notre Boum Boum aux impressionnants états de service), des pilotes du dernier renfort arrivé le 25 avril 1945 à Eylau, sans oublier les compagnons soviétiques des « Normandie-Niemen » à commencer par le général Zakharov (commandant de la 303e division aérienne de chasseurs, forte de 6 régiments de chasse, dont le Normandie-Niemen) et le colonel Agavelian, affecté au Normandie en juillet 1943 comme responsable de l’ensemble du personnel technique. Suit une liste (non-exhaustive) de plus de 150 mécaniciens soviétiques que l’auteur appelle à compléter. Sachant que chaque appareil était entretenu par un mécanicien responsable et 4 adjoints, on imagine

le nombre considérable de ces compagnons soviétiques tellement indispensables et vitaux. Comment mieux qualifier cette épopée que ne le fit l’écrivain-journaliste-correspondant de guerre soviétique, Ilya Ehrenbourg, qui écrivit : « Il s’agit d’amitié, d’élan du cœur qui sont plus chers aux peuples que tous les discours et les déclarations. Il s’agit du sang versé sur la terre russe. Et la Russie n’oubliera jamais que les Français pilotes en Normandie sont venus chez nous avant Stalingrad. » Merci à Yves Donjon pour cet apport historique mémoriel, porteur de tant d’émotions et d’amitié envers les « compagnons soviétiques ». Et nous attendons avec impatience l’exposition à laquelle notre camarade Chantal Degraeve consacre actuellement ses efforts, ce « Normandie-Niemen » dont l’un des chefs, le général Pierre Poujade, fut membre du comité d’honneur de l’ARAC.

Ce livre est diffusé par l’auteur et n’est disponible que sur commande à : Yves Donjon 21 rue Saint Nicolas 22960 Pledran Prix : 23 euros (port compris). Chèque à l’ordre de : Mémorial Normandie-Niemen, auquel Yves Donjon reverse ses droits d’auteur et le bénéfice des ventes de son livre.

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