Magazine reveil des combattants juillet aout 2013

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Projet de loi logement : des insuffisances

Sortir de l’euro, oui mais comment ?

le réveil JUILLET - AOÛT 2013 - N°795 - 5 e www.le-reveil-des-combattants.fr

70e anniversaire de la libération de la Corse

des combattants

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

Pour une France porteuse e u iq m o n o c é t e le ia c o s d’ambition Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre


LE RÉVEIL actualités

Il y a 50 ans,

Julian Grimau était assassiné Le 20 avril 1963, Julien Grimau est exécuté par un peloton franquiste au terme d’une parodie de justice. Sa réhabilitation reste d’actualité dans une Espagne qui ne veut pas se prononcer sur les crimes de la dictature.

Ce samedi 20 avril 1963, un peloton d’exécution franquiste perfore de trente balles Julian Grimau dans la cour de la prison de Carabanchel à Madrid. Grimau est un symbole de la répression de la dictature que la générosité d’une mobilisation mondiale ne parviendra pas à sauver. Ce 20 avril 1963, il est allé à la mort avec l’état d’esprit qui fut toujours le sien, « sans attendre d’autre récompense que la conscience tranquille de celui qui a fait son devoir devant sa classe, son peuple, son parti ». En 1931, il rejoint le Parti républicain démocratique fédéral. Le 18 juillet 1936, Franco déclare la guerre à la République. À l’automne, Julian Grimau adhère au Parti communiste d’Espagne (PCE) dont il deviendra, en 1937, secrétaire d’une brigade de police à Barcelone. À la fin de la guerre, il est contraint à l’exil. Il se réfugie alors à Cuba. De retour en Europe, il participe à Prague, en 1954, au 5e Congrès du PCE, où il est élu membre du comité central que dirige Dolores Ibarruri, la Pasionaria. En 1962, il est élu secrétaire du Parti. Dans la clandestinité, Grimau assume cette lourde et dangereuse responsabilité à Madrid. Le pays, garrotté par le despote, est le théâtre de luttes sociales et ouvrières grandissantes. Le 7 novembre 1962, il est arrêté dans un bus par deux membres de la police politique. Julian Grimau est alors transféré au siège de la Direction générale de la sécurité (DGS). Le 18 avril 1963, Julian Grimau est traduit devant un conseil de guerre. Outre son « activité 2-

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subversive et sa propagande illégale », on l’accuse de « crimes commis pendant la guerre civile » lorsqu’il dirigeait la tcheka (centre de détention politique) de la rue Barenguer à Barcelone. Une campagne médiatique alimentée par le régime vise à discréditer Grimau, à le faire passer pour « un délinquant de première grandeur au service d’une cause criminelle » : le communisme. Le dossier est vide, et les supposés crimes, proscrits. Les manifestations de soutien elles, gonflent en Europe et en Amérique latine. Digne et courageuse, son épouse, Angela, résiste pour leurs deux fillettes, en se battant pour sa libération. Plus de 800 000 télégrammes arrivent à Madrid pour que cesse la parodie de justice d’une cour martiale dont le « conseiller légal » n’est en possession d’aucun titre juridique ! La dictature veut bâillonner cet homme, image de la lutte antifasciste, dépositaire de l’Espagne, légale, républicaine et égalitaire. Julian Grimau est un héros qu’il faut tuer. « Ne vous y trompez pas. Ils me fusilleront sans aucune hésitation : ma mort est décidée depuis longtemps. À tous, je vous demande une chose : maintenez votre unité, continuez la lutte pour la liquidation définitive du franquisme », dit-il à ses compagnons de détention avant de tomber sous les balles. Paris et d’autres capitales grondent de colère contre ce crime d’État. Le poète espagnol Marcos Ana, qui a passé vingt-trois ans dans les geôles franquistes, déclare : « Avec Ju-

lian Grimau, on a voulu assassiner l’esprit même de liberté, de la dignité humaine ». En 1964, Léo Ferré lui rend hommage : « L’heure n’est plus au flamenco - Déshonoré, Mister Franco - Nous vivons l’heure des couteaux - Nous sommes à l’heure de Grimau ». Un an plus tard, il reçoit à titre posthume la médaille d’or du Conseil mondial de la paix. Cinquante ans plus tard, la réhabilitation de Julian Grimau est toujours d’actualité. En 2006, une brèche s’est ouverte vers la réhabilitation. Sur proposition du groupe mixte et particulièrement de la Gauche unie, le Sénat espagnol a approuvé une motion dans laquelle elle enjoignait le gouvernement socialiste de « procéder à la réhabilitation citoyenne et démocratique de la figure de Julian Grimau ». Car, officiellement, Julian Grimau est toujours considéré comme un criminel. À l’époque, tous les groupes avaient voté la motion, à l’exception du Parti populaire. L’initiative est tombée aux oubliettes de l’histoire. L’exécution de Julian Grimau fut pourtant un crime d’État. Un parmi des milliers d’autres perpétrés par la dictature de Franco. L’anniversaire de son assassinat est l’occasion pour les organisations mémorielles d’exiger des autorités l’annulation de tous les procès et sentences prononcés par les conseils de guerre et les tribunaux spéciaux du franquisme. C’est à leurs yeux une dette non soldée à l’égard des victimes. C’est aussi une question politique, éthique et de justice.


ÉDITO LE RÉVEIL

NON AU RECUL DE SOCIETE !

SOMMAIRE Actualités p. 4 Électricité : + 10 % en un an !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Dépenses d’alimentation, une préoccupation pour les ménages pauvres.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Épargne populaire : le hold-up de l’été. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Henri Alleg, notre cher camarade… .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Projet de loi logement : des insuffisances criantes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 International p. 8 Grandes fortunes : le classement annuel de Challenges.. . . . . . . . . . . . . 8 Royaume-Uni : Royal baby et pauvreté infantile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Sortir de l’euro, oui mais comment ? .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Vie de l’ARAC p. 29 Les Petits Artistes de la Mémoire .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Membres d’honneur du Conseil national de l’ARAC. . . . . . . . . . . . . . 30 Collégiens de Noisy-le-Grand : voyage à Berlin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Vos droits p. 34 5 décembre, 11 novembre : où en est le gouvernement ? .. . . . . . . . 34 L’ARAC et sa mutuelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Les mentions symboliques délivrées par l’État.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 QPC, que devient-elle ?.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Les pensions complémentaires versées mensuellement .. . . . . . 37 Guerre d’Algérie : pour une mémoire partagée .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Magazine p. 31

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70e anniversaire de la Liberation de la Corse www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 Édité par les Éditions du Réveil des Combattants SARL au capital de 45 734,41 - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien, 94807 Villejuif cedex Téléphone : 01 42 11 11 12 Télécopie : 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr

Tirage : 60 000 exemplaires Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Laurence Gorain• Service photos : JeanClaude Fèvre • Administratrice : Annick Chevalier • Secrétariat de rédaction, conception graphique : Escalier D Communication • Impression : RIVET P.E. - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

« La reprise est là » affirme le Président. Les Françaises et les Français peuvent faire les comptes. Pour la majorité, c’est le chômage, la précarité, le pouvoir d’achat qui stagne ou baisse, les hausses successives sur des produits de consommation courante, gaz, électricité, transports… Élu en 2012 pour mettre en œuvre une politique tournant le dos aux choix de la droite et de la finance, le gouvernement reste sur les mêmes rails, accentuant les reculs de société au profit des grandes fortunes, des banques, de la finance… Casse du Code du travail, menaces sur nos retraites, attaques contre la Sécurité sociale, laminage des services publics… Il y a une volonté de continuer la démolition des acquis du programme du CNR. « Les jours heureux » : Un beau nom pour le programme du CNR… Son contenu l’est plus encore : création de la Sécurité sociale, édification d’un véritable service public, nationalisation de l’énergie et des transports, de la Banque de France, planification de l’économie, reconnaissance du droit au travail, des droits des salariés, à l’instruction et à la retraite, …. En quoi le choix de relever la nation, à prendre des actes politiques forts à la sortie de la guerre est-il différent d’aujourd’hui ? Monsieur Hollande, prenez des mesures radicales, arrêtez de subir le diktat de la Commission européenne pour le plus grand profit de l’économie allemande. Ayez le courage de prendre des décisions qui créent les conditions du développement de notre pays. Respectez la nation, les valeurs de la République car c’est la condition nécessaire à l’existence de la démocratie. 350.000 emplois ont été supprimés en 2012, nous avons 8 millions de pauvres. Une grande partie de notre population est marginalisée, ne peut plus se loger, se soigner, rogne sur les dépenses alimentaires, les vacances, les loisirs… Comment imaginer que les valeurs de solidarité et de justice sociale, inscrites dans le CNR, soient bradées aujourd’hui au nom de la rentabilité financière ? L’ARAC, forte de son histoire, de son engagement républicain au service de la Nation, sera de toutes les actions pour la défense de l’emploi, des services publics, de la santé… Nous appelons tous nos amis et adhérents à prendre part dans les actions pour la défense des retraites. Veillons à ce que ce titre « Les jours heureux » reste inscrit au fronton de l’histoire de notre nation. Patrick Staat LE RÉVEIL - N°795 - juiLLET-AOÛT 2013

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Dépenses d’alimentation Une préoccupation pour les ménages pauvres

Électricité + 10 % en un an ! Le ministère de l’Écologie et de l’Énergie a annoncé une hausse des tarifs réglementés de l’électricité de 5 % en août 2013 et de 5 % en août 2014. La sentence est tombée : + 5 % en août 2013 et + 5 % en août 2014 d’augmentation pour les tarifs réglementés de l’électricité. En moyenne, la facture annuelle des ménages devrait augmenter d’environ 35 euros et de 50 euros pour ceux qui se chauffent à l’électricité. Pour sa première décision en tant que ministre de l’Écologie et de l’Énergie, Philippe Martin n’a pas hésité à prendre une mesure néfaste au pouvoir d’achat des familles. Les hausses envisagées sont inacceptables et constituent les plus fortes augmentations de ces dix dernières années. Le coût de l’énergie tient une part croissante dans le budget des ménages et une nouvelle fois, malgré des millions de familles en situation de précarité énergétique, on impose aux usagers les conséquences de la déréglementation du secteur. Les consommateurs ne peuvent plus supporter de telles hausses !

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S’alimenter de façon aussi variée que possible est-il devenu un luxe ? Une étude publiée par l’INSEE (17 juillet) nous apprend que les ménages les plus modestes ont parfois du mal à faire face aux dépenses alimentaires. Alors qu’il ne l’était pas avant 2007, ce poste de dépense est même parfois devenu prioritaire pour 16 % des ménages disposant des plus faibles revenus. Pour rappel, le poids budgétaire de l’alimentation est censé décroître au fur et à mesure que l’on monte dans l’échelle des niveaux de vie : « Quand celui-ci augmente, les ménages choisissent habituellement de consacrer ce supplément de ressources aux autres postes de consommation », mentionnent les auteurs de l’étude. Durant plusieurs décennies, le poids de l’alimentation a bel et bien reculé : « Entre 1979 et 2005, le poids de l’alimentation a baissé de 9 points chez les 20 % de ménages les plus modestes, alors qu’il n’a pas changé chez les 20 % de ménages au niveau de vie le plus élevé », informe l’Insee. « En 2011, 16 % des ménages du premier quintile de niveau de vie ont déclaré qu’ils consacreraient un éventuel surcroît de revenu en priorité à ces dépenses d’alimentation, contre 11 % six ans auparavant » : l’institut explique ce changement par un moindre gain de pouvoir d’achat des ménages les plus modestes. En effet, depuis 2008, le niveau de vie de la moitié la moins aisée de la population a reculé. Ce recul est d’autant plus marqué que l’on se situe plus bas sur l’échelle des niveaux de vie. « Les plus modestes n’ont non seulement plus de gains de pouvoir d’achat à dépenser sur les postes

qu’ils jugent les moins nécessaires, mais une partie d’entre eux semble également se contraindre sur les dépenses d’alimentation », conclut l’Insee. De façon plus générale, alors qu’il avait tendance à progresser dans le temps, le niveau de la consommation par ménage n’a quasiment pas crû ( + 0,1 % en moyenne par an, en euros constants), entre 2005 et 2011. Il a même fortement chuté en 2012 (- 1,7 %). Et les écarts de consommation entre ménages n’ont pas vraiment varié. Les 20 % de ménages les plus aisés consomment 2,5 fois plus que les 20 % de ménages les plus modestes. Entre 2005 à 2011, les écarts de consommation se sont simplement réduits légèrement pour certains postes dont les transports, le logement, les loisirs et la culture.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Épargne populaire : le hold-up de l’été Le hold-up de l’été : les banques font main basse sur l’épargne populaire ! Ce n’aurait pas été écrit, nous ne l’aurions pas cru ! Mais voilà, en pleine canicule, un coup de froid est venu abaisser le taux de rémunération du livret A de 1,75 à 1,25 % et, dans la foulée, le gouvernement, après avoir rencontré les dirigeants de la Fédération des Banques, a décidé de laisser à disposition de celles-ci rien

moins que 30 milliards d’euros de l’épargne centralisée à la Caisse des dépôts. 30 milliards d’euros, tout de suite, en attendant peut-être d’aller jusqu’à 50, pour que les banques daignent, enfin, financer les PME. C’est étrange, mais nous nous rappelons avoir, pour cela,

créé une Banque Publique d’Investissement pour qui ces 30 milliards n’auraient sans doute pas été de trop... Aujourd’hui, ce qui est sûr, c’est que les banques vont pouvoir faire ce qu’elles veulent des 30 milliards d’euros d’encours du livret A et du Livret de développement durable (un livret dont le rapport Queyranne recommande de fiscaliser les intérêts !), au motif qu’elles ne disposaient pas de marges de manœuvre pour « financer le développement des petites et moyennes entreprises », et ce, du fait de « contraintes prudentielles ». Les règles de Bâle ont bon dos pour une BNP dont l’actif bancaire est de 1 900 milliards d’euros (presque le PIB de la France !), tandis que Société Générale est à 1 250 milliards, BPCE à 1 150 milliards et Crédit Agricole à 1 840 milliards, signe que nos banques ont largement de quoi faire pour financer les PME. Ces quatre grands établissements gèrent donc un total de bilan représentant trois fois la richesse du pays et ils n’ont pas trente milliards d’euros pour les PME ?

Henri Alleg, notre cher camarade... Nous apprenons avec grande tristesse le décès d’Henri Alleg, notre cher camarade. Il fut, toute sa vie durant, un combattant exemplaire contre le colonialisme, dans la lutte pour l’indépendance et l’émancipation des peuples, dans le combat pour la paix. Révélant les atrocités de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, il fut l’un de ceux et celles qui ont permis au peuple français de mieux regarder en face la réalité sans fard du pouvoir colo-

nial. Henri, qui fut un grand journaliste, a fait, par sa vie militante, honneur au peuple français et aux valeurs républicaines. L’ARAC apportera sa contribution dans la poursuite de son combat. Nous exprimons à sa famille, à ses proches, notre profonde sympathie, nos condoléances et toute notre affection. Pour le Bureau national de l’ARAC Raphael Vahé, président national

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Projet de loi logement

Des «insuffisances criantes» dénoncent associations et syndicats Lors d’un point presse près de l’Assemblée nationale, la Plateforme Logement des mouvements sociaux, qui regroupe notamment l’association Droit au logement (DAL), la Confédération nationale du logement (CNL), la Confédération syndicale des familles (CSF), la CGT ou encore le Syndicat de la magistrature, a « fait part de ses inquiétudes » concernant « l’encadrement des loyers » prévu dans le texte. Pour Jean-Baptiste Ayraud, porte-parole du DAL, il faudrait une baisse de 20 % des loyers, mais le projet de loi va « au contraire encadrer à la hausse » les loyers. Le projet de loi prévoit un loyer maximum de 20 % au-dessus du loyer médian. Instaurer un loyer médian majoré, « c’est un encadrement à la hausse, c’est un seuil de plafond de loyer excessif, au-delà des limites du raisonnable », a confirmé Benoit Fillippi, de l’Association des comités de défense des locataires (ACDL), 6-

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qui a également réclamé « l’interdiction des congés locatifs pour ceux qui achètent un logement occupé pour spéculer ensuite sur le départ du locataire ». Eddie Jacquemart, président de la CNL, a réclamé « un gel des loyers pendant trois ans », le temps de « préparer un encadrement efficace des loyers à la baisse ». Il souhaite aussi l’annulation du complément de loyer que prévoit le projet de loi pour « certains logements aux caractéristiques exceptionnelles ». « Tous les propriétaires

privés vont s’y engouffrer », affirme-t-il. S’il n’est pas défavorable à la Garantie universelle des loyers (GUL), prévue par le texte pour protéger les propriétaires contre les impayés de loyers et par conséquent réduire le nombre d’expulsions, il n’est « pas d’accord pour qu’elle soit financée par les locataires », et souhaite « que le financement vienne plutôt du placement groupé des dépôts de garantie sur un compte rémunéré » comme le livret A. Plus largement, la Plateforme est opposée à la GUL, car « si les loyers étaient moins chers, il n’y aurait pas besoin de garantie », a insisté M. Eyraud. Le texte « ne pose pas la question du financement et de la lutte contre la cherté du logement, provoqué par l’insuffisance du nombre de logements sociaux et de logements accessibles », a insisté Jean-Philippe Gasparotto, de la CGT Caisse des dépôts.



LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Grandes fortunes

Le classement annuel de Challenges Le classement annuel de Challenges des 500 personnes les plus riches atteint une fortune cumulée record de 330 milliards d’euros, soit 16% du PIB de la France. Les 500 premières fortunes de France ne connaissent pas la crise et ont même vu leur richesse globale augmenter de près d’un quart en un an, rapporte l’hebdomadaire Challenges. Son montant s’établit à 330 milliards d’euros et n’a jamais été aussi élevé depuis 1996, année où Challenges a lancé le classement des « 500 ». Il a quadruplé en une décennie et représente 16 % du produit intérieur brut du pays. Il compte aussi pour 10 % du patrimoine financier des Français, « soit un dixième de la richesse entre les mains d’un

100 millième de la population », affirme Challenges. Ce groupe de 500 compte 55 milliardaires, 10 de plus que l’année dernière, précise l’hebdomadaire. Les dix premiers du classement ont vu leur fortune croître de 30 milliards en douze mois, à 135 milliards (40 % du total). En tête de liste : Bernard Arnault, PDG de LVMH, affiche une fortune de 24,3 milliards d’euros, en hausse de 3,1 milliards. Il est suivi de l’héritière de l’Oréal, Liliane Bettencourt, avec une fortune de 23,2 milliards, qui a fait un bond de 7,9 milliards. Gérard Mulliez, du groupe de distribution Auchan, arrive non loin derrière avec 19 milliards (+ 1 milliard), suivi de Bertrand Puech (Hermès) dont la ri-

chesse s’est maintenue à 17,4 milliards. Les suivants sont Serge Dassault, du groupe industriel Marcel Dassault (12,8 milliards d’euros), François Pinault (Kering, 11 milliards), Vincent Bolloré (Bolloré, 8 milliards), le « roi de la bière et du vin» Pierre Castel (7 milliards), qui fait cette année son entrée dans le Top10. Alain Wertheimer de Chanel (7 milliards), est lui aussi nouveau membre du club des 10. Enfin le dernier du Top10 est le fondateur de l’opérateur Free, Xavier Niel, entré dans le classement des 500 plus grandes fortunes de France en 2003 avec 80 millions d’euros et qui pèse actuellement plus de 70 fois plus (5,9 milliards).

Royaume-Uni

Royal baby et pauvreté infantile 1,6 million d’enfants britanniques sont sous-alimentés et vivent dans des appartements insalubres. Mais on préfère parler du Royal baby qui n’aura pas ces problèmes-là. C’est fait. Après des jours et des jours d’attente, le petit est arrivé. Pardon, le Prince, le fils de Kate Middleton, l’épouse du prince William. Et figurezvous que le rejeton, selon le communiqué officiel, est arrivé « en bonne santé », lundi 22 juillet, à 17h24. Il pèse 3,8 kg et Elizabeth II, celle qui ne pouvait pas souffrir Diana, la grand-mère du Royal baby, est « ravie d’apprendre la nouvelle ». Le spectacle va continuer de plus belle : sortie de la maternité de luxe, dont une nuit en chambre avec petit salon coûte près de 6 000 euros, frais d’accouchement inclus, mais pas les honoraires des médecins. Puis photos, puis, plus tard, annonce du prénom (George, Alexander, Louis). Tous les envoyés spéciaux de la presse mondiale sont restés sur place encore un moment. 8-

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Cuillère dans la bouche Le Prince, qui va vivre sur le dos des Britanniques, est né une cuillère en argent dans la bouche. Ce n’est pas le cas des nombreux enfants vivant dans la pauvreté en Grande-Bretagne. Selon l’association Save the Children, un enfant sur trois grandit dans une famille gagnant moins de 60 % du salaire britannique moyen. L’association précise qu’un million six cent mille enfants sont sous-alimentés et vivent dans des appartements insalubres et surpeuplés. Il y a fort à parier que le Royal baby ne vivra pas dans le quartier londonien de Bethnal Green and Bow, où 42 % des enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Il devrait plutôt fréquenter les quartiers huppés de Richmond (7 %) ou de Kingston (11 %).

Parmi les autres chiffres concernant la pauvreté des enfants britanniques, signalons ceux-ci : - 61% des parents pauvres britanniques avouent avoir diminué leurs dépenses alimentaires, - 26 % expliquent même sauter des repas, - 19 % affirment ne pas avoir les moyens de racheter une paire de chaussures à leur enfant lorsque celui-ci en a besoin, ne pas pouvoir l’envoyer en voyage scolaire ni lui acheter un manteau chaud pour l’hiver. Seuls 20 % des parents pauvres n’ont pas eu recours à un crédit pour leurs dépenses alimentaires ou vestimentaires. José Fort


international LE RÉVEIL

Sortir de l'euro,

mais comment ? Extraits d’un article paru dans Le Monde Diplomatique - Août 2013 Nous portons à votre connaissance un article de réflexion, d’échange, de débat sur l’enjeu de l’euro, publié dans Le Monde diplomatique d’août 2013. Au-delà des extraits que nous publions aujourd’hui, cet article mérite l’attention et la lecture par tous ceux qui ont des questions sur le devenir de L’Europe telle qu’elle est construite aujourd’hui, la place de l’euro, de la Commission européenne, etc. De même, au cœur de ce débat se pose la question de la démocratie, du respect des décisions des peuples, de la souveraineté des peuples. Enfin, une série de questions où l’auteur F. London, économiste et auteur de La crise de trop reconstruction d’un monde, Fayard 2009 - fouille, réfléchit, suscite là le débat et la réflexion de chacun. En clair, un article qui pose les enjeux économiques, démocratiques et de souveraineté des nations, dans l’Europe d’aujourd’hui et de demain.

«En fait, nous sommes déjà sortis de la zone euro », a admis M. Nicos Anastasiades, président de Chypre, un pays où les billets n'ont plus la même valeur qu'en Grèce ou en Allemagne. L'explosion de la monnaie unique aurait-elle commencé ? Contre le scénario du chaos, l'idée d'une sortie de l'euro concertée et organisée fait son chemin. « Beaucoup continuent de croire qu'on va changer l'euro. Qu'on va passer de l'euro austéritaire présent à un euro enfin rénové, progressiste et social. Cela n'arrivera pas. Il suffirait d'évoquer l'absence de tout levier politique. » « … Mais cette impossibilité tient surtout à un argument beaucoup plus fort. »

« … L’euro actuel procède d'une construction qui a eu pour effet, et même pour intention, de donner toute satisfaction aux marchés de capitaux et d'organiser leur emprise sur les politiques économiques européennes. Tout projet de transformation significative de l'euro est ipso facto un projet de démantèlement du pouvoir des marchés financiers et d'expulsion des investisseurs internationaux du champ de la construction des politiques publiques. » « … L’on ne rattrape pas en un instant une aussi longue période de sommeil intellectuel bienheureux. Aussi le concours aux planches de salut s'est-il ouvert avec la douceur d'un réveil en pleine nuit, dans un mélange de légère panique et de totale impréparation. » « … Les pauvres idées auxquelles l'européisme raccroche ses derniers espoirs ne sont plus que des mots creux : euro-obligations « gouvernement économique » ou, encore mieux, « saut démocratique », faLE RÉVEIL - N°795 - juiLLET-AOÛT 2013

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LE RÉVEIL international

çon François Hollande-Angela Merkel. » « … Peut-être, d'ailleurs, s'agit-il moins de comprendre que d'admettre. Admettre enfin la singularité de la construction européenne comme gigantesque opération de soustraction politique. Mais que s'agissait-il de soustraire ? Ni plus ni moins que la souveraineté populaire. La gauche de droite, comme par hasard européiste forcenée, se reconnaît entre autres à ceci qu'elle a les oreilles qui saignent quand elle entend le mot de souveraineté, immédiatement disqualifié en «isme» : souverainisme. … Qui n'est que l'autre nom de la démocratie même. » « … Le refus de la souveraineté est bel et bien le déni de la démocratie en Europe. « Repli national » est alors le motépouvantail destiné à faire oublier cette légère absence. On fait grand bruit d'un Front national à 25 %, mais sans jamais

vouloir se demander si ce niveau - en effet alarmant ! - n'aurait pas quelque chose à voir, et même d'assez près, avec la destruction de la souveraineté, non comme exaltation mystique de la nation, mais comme capacité des peuples à maîtriser leur destin. » « … Que reste-t-il en effet de cette capacité dans une construction qui a fait le choix délibéré de neutraliser par voie constitutionnelle les politiques économiques - budgétaires et monétaires - en les soumettant à des règles de conduite automatique inscrites dans des traités ? » « … Il n'y a plus rien à remettre en jeu, ni même à discuter, lorsqu'on a fait le choix de tout écrire une fois pour toutes dans des traités inamovibles. Politique monétaire, maniement de l'instrument budgétaire, niveau d'endettement public, formes du financement des déficits : tous ces leviers fondamentaux ont été figés dans le marbre… »

« …On se demande quel sens pourrait avoir l'idée de « gouvernement économique » de la zone euro quand, précisément, il n'y a plus rien à gouverner, toute la matière gouvernable ayant été dérobée à une délibération gouvernante pour être enfermée dans les traités. » « … Les euro-obligations, pour leur part, n'ont aucune des propriétés qu'imaginent leurs concepteurs. L'Allemagne, qui jouit des taux d'intérêt les plus bas lorsqu'elle emprunte sur les marchés, voit très bien ce qu'il lui en coûterait de faire signature commune avec les pouilleux du Sud. »

La passion des œillères « … Loin d'alléger si peu que ce soit les tares politiques de la construction présente, les euro-obligations leur feraient connaître au contraire un degré d'aggravation inédit. Qui peut imaginer un seul instant que l'Allemagne consentirait à

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INTERNATIONAL LE RÉVEIL

entrer dans le mécanisme de solidarité financière d'une dette mutualisée ? » « … C'est l'Allemagne qui est au principe de la dépossession généralisée de souveraineté, seule solution admissible à ses yeux quand il s'agit de partager un destin économique et surtout monétaire avec d'autres, dont elle juge qu'ils ne peuvent exercer leur souveraineté que pour le pire. » « … A égale distance des pôles opposés de la philie et de la phobie, où l'on est bien certain qu'aucune intelligence ne peut prospérer, il y a place pour l'analyse objective des complexions structurelles, des héritages historiques, et des rapports de compatibilité ou d'incompatibilité qui en résultent quand il s'agit de faire vivre ensemble des pays différents à un degré un peu poussé d'intégration. En l'occurrence, il faut vraiment avoir la passion des œillères pour ne pas voir que l'Allemagne s'est fabriqué une croyance autour de la monnaie, qui l'érige en enjeu si élevé que la moindre concession en cette matière lui est simplement impossible. Si l’Allemagne a accepté d'entrer dans l'euro, ce n'était qu'à la condition sine qua non de pou-

voir dicter à la monnaie européenne son architecture institutionnelle, décalquée sur la sienne propre. » « … Et s'il est parfaitement légitime de laisser l'Allemagne poursuivre ses obsessions monétaires, il est tout aussi légitime de ne pas désirer les poursuivre avec elle. Particulièrement quand ces principes monétaires ne conviennent pas aux structures économiques et sociales des autres pays, et, en l'occurrence, en conduisent quelques-uns au désastre. » « … La réactivation d'un projet fédéraliste demeure de toute façon un horizon des plus flous tant qu'on n'a pas dit en quoi il consisterait, et qu'on ne s'est pas donné la peine d'en examiner les conditions de possibilité. » « … Imagine-t-on l’Allemagne se plier à la loi de la majorité européenne si d’aventure le Parlement souverain venait à décider la reprise en main de la BCE, la possibilité du financement monétaire des États ou bien le déplafonnement des déficits budgétaires ? Pour la généralité de l’argument, on ajoutera que la réponse – évidemment négative – serait la même (en l’occur-

rence on l’espère !) si cette même loi de la majorité européenne venait imposer à la France la privatisation intégrale de la Sécurité sociale. » « … La fin des fins, la démocratie, c’est ça : la délibération plus la loi de la majorité. » « … Une monnaie commune, en revanche, cela s’étudie ! D’autant plus que les bons arguments d’une forme d’européanisation demeurent, sous réserve bien sûr que les inconvénients ne l’emportent pas sur les avantages... Or cette balance redevient enfin favorable si, en lieu et place d’une monnaie unique, on pense à une monnaie commune, c’est-à-dire à un euro doté de représentants nationaux. » « … Toutes les convertibilités, externes et internes, passent par une nouvelle BCE, qui fait office en quelque sorte de bureau de change, mais est privée de tout pouvoir de politique monétaire. Celui-ci est rendu à des banques centrales nationales dont il appartiendra aux gouvernements de juger s’ils entendent en reprendre les rênes ou non. »

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL international

Récupération de la souveraineté monétaire « … Le calme interne d’une zone monétaire européenne débarrassée du fléau de ses marchés de change rend alors les dévaluations à des processus entièrement politiques, où il revient à la négociation inter-étatique de s’accorder sur une nouvelle grille de parités. » « … Comme l’a montré Jacques Sapir, 85 % de la dette française ont été émis sous contrat de droit français et seraient relibellés en euro-francs, par conséquent sans aucun effet à la suite d’une dévaluation. L’enjeu d’une monnaie commune, en tout cas, va bien au-delà de la simple restauration des possibilités de la dévaluation, dont on peut à la fois dire qu’elle est, spécialement dans la période actuelle, un degré de liberté vital, mais certainement pas la solution universelle. Sortir de l’euro présent est bien moins une affaire de macroéconomie - c’en est une, assurément ! - que de conformation à l’impératif catégorique de la démocratie qui s’appelle “souveraineté populaire”. Si les conditions de possibilité passionnelles de cette souveraineté populaire à l’échelle supranationale sont encore lointaines, alors le réalisme commande d’en rabattre sur “l’ambition européenne”; ce qui ne signifie pas l’abandonner en tout. » 12 -

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« … S’il s’agit par exemple de constituer un grand marché comme entité sous-jacente à la monnaie commune, on ne saurait y faire entrer que des économies ayant des modèles socioproductifs semblables et, corrélativement, des structures de coûts voisines. » « … L’idée de passer de l’euro actuel à un euro refait et progressiste est un songe creux. Par construction, s’il est progressiste, les marchés financiers, qui ont tout pouvoir actuellement, ne le laisseront pas advenir. L’alternative est donc la suivante : ou bien l’enlisement définitif dans un euro libéral marginalement modifié par des trouvailles de seconde zone comme le “gouvernement économique” ou les euro-obligations, emplâtres qui ne modifient en rien la logique profonde de la “soustraction démocratique” ; ou bien le choc frontal avec la finance, qui l’emportera à coup sûr... et par là même perdra tout, puisque sa “victoire” détruira l’euro et créera précisément les conditions d’une reconstruction d’où les marchés, cette fois, seront exclus ! Il est bien certain cependant que ce retour forcé aux monnaies nationales, sonnant comme un échec, aura des effets politiquement dépressifs qui pèseront un moment sur tout projet de relance européenne. C’est pourquoi,

toutes choses égales par ailleurs, la probabilité d’une telle relance à terme dépend crucialement de la manière dont on sort de l’euro. »

S’en prendre au cœur de la construction « … Ravaudant les effets sans jamais vouloir s’en prendre aux causes, l’Europe, donc, persévère. Incapable de la moindre révision de fond, et inconsciente du fait que la rupture est le seul destin qu’elle se donne. » Frédéric Lordon Économiste français né le 15 janvier 1962. Directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE).


Vie de l’arac LE RÉVEIL

Les Petits Artistes de la Mémoire 7e concours national organisé par l’ONACVG Le jury du 7e concours national des Petits Artistes de la Mémoire (la Grande Guerre vue par les enfants) s’est réuni le 11 juin 2013 aux Invalides sous la présidence d’Anita Roth, directrice des missions de l’ONACVG, assistée de Cécile Fauré, chargée de mission, avec la participation de Jacques Goujat (FNCPG-CATM), du Colonel Hadj (Souvenir Français), André Fillère (ARAC), Marie Gabrielle Thierry (Association Renefer), Charles Jacques Martinetti (directeur de l’enseignement scolaire), Sébastien Bertrand et Inès Parent (Mission du Centenaire), Pierre Lejeune (musée de Meaux). Ce concours a la particularité d’être ouvert aux classes primaires de CM1 ET CM2 et, cette année, 223 classes (contre 140 en 2012), réparties dans 68 départements, ont répondu à cette initiative. Soulignons tout particulièrement le Rhône (avec 42 écoles), la Marne (11), le Pas-de-Calais (9) mais aussi la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, la Nouvelle Calédonie et même une école française en Tunisie ! Soixante-huit travaux avaient été sélectionnés lors d’un premier examen général et, finalement, onze furent soumis au jury pour un délicat travail de classement tant la qualité des dossiers pédagogiques, la créativité des carnets de soldat, l’ingéniosité des trouvailles et l’émotion des textes étaient remarquables et parfois poignants. Signe de la progression des valeurs pour lesquelles l’ARAC agit au service de la vérité de l’histoire, les fusillés pour l’exemple et la dénonciation de la responsabilité de Pétain apparaissent désormais chaque année dans bien des travaux soumis au jury.

La remise des prix a eu lieu le 2 juillet 2013 à Paris et le concours 2013-2014, édition du centenaire de la guerre 1914-1918, sera un cru particulier placé (jusqu’en 2019) dans le cadre officiel des manifestations du centenaire. Lancé dès le 2 septembre 2013, les travaux des écoles seront présélectionnés par les comités académiques du centenaire, des prix départementaux en résulteront et précéderont la remise au jury national dont les prix seront remis en novembre 2014. Toute l’ARAC se doit donc d’être attentive et partie prenante, nous y reviendrons.

Tirage de la tombola Le tirage de la tombola ARAC 2013 a eu lieu fin août. La liste des gagnants paraîtra dans notre numéro du Réveil de septembre.

Palmarès : • 1er prix : école Henri-Wallon A, Vitry-sur-Seine (94) • 2e prix : école Jean-Alloiteau (du nom d’un résistant), Vinça (66) • 3e prix : école Victor-Hugo, La Grand-Combe (30) • Prix d’Outremer : école Alphonse-Dillenseger, Dumbea, Nouvelle-Calédonie • Prix des écoles françaises à l’étranger : école Jean-Giono, Bizerte, Tunisie • Prix de la participation scolaire : le département du Rhône

Les mentions : • mention pédagogique : école Bodin, Aisne • mention artistique : école Troyes-Alesia, Paris • mention franco-allemande : école de Burhaupt-le-Haut, Haut-Rhin • mention encouragement : IME les Barbissous, Aveyron (travaux réalisés par 4 adolescents en situation de handicap)

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LE RÉVEIL Vie de l’arac

Membres d’honneur du Conseil national de l’ARAC BADAUD Jean-Noël BALZER René BARBIEUX Bernard BELET Juliette BERGIS Georges BERTHELOT Daniel BOURSEL Francis BUIGNET Francette CANO Joseph CHAPUT Michel CLEC’H Pierre COLIN Marie-Thérèse COLLET Michel COMBARET Guy DAVID Jean-Pierre DEGRAEVE Chantal DELAUBIER Jacques DEMAGNY Gérard DESGUERRES Roland DOUSSIN Georges

DUVERGER Lucien FAVARD Georges FICHTENBERG Roger FILLERE André FORESTIER Achille GAUCHER Pierre GONTHIER Gérard GUIGON Evelyne HARBELOT Marcel INNOCENTI Marcel JACQUEMIN Jacqueline JOBARD Michel JOUVION Louis LE GOALLEC Marcel LE JOSEPH Etienne LETIELLEUX Gaston LOREAU Alexandre MARCADET Jean-Paul MEUNIER Robert MORENO Maurice

MORIZOT Robert MOURGUES René NGUYEN Phuc-Ky NOWACK Michel PAGES Serge PEIGNE Robert PLAS Jacques QUEMPER Edouard RIEUX Yvette ROLLAND Jean ROUSSEY Jacques SIGG Bernard THABEAULT-ALCANDRE Jacqueline THIBAUD Alain THIBAULT Serge TRONYO Albert VAILLANT Micheline VOBORE Jean-Claude ZAVOLI Gilles ZDROJEWER Andrée.

NOS PEINES juillet - août 2013 Le Réveil des Combattants adresse aux familles et aux amis de nos camarades décédés ses sincères condoléances.

AISNE (02) Gauchy : Mme Madeleine PESANT, 75 ans, trésorière de la section, membre du comité départemental. Montescourt : Jean BONNARD, 74 ans, AC ATM, porte-drapeau de la section. Jean-Jacques TALON, 58 ans, combattant pour la paix. Mme Jeanne VAN GANSBEKE, 71 ans, veuve. ALPES-MARITIMES (06) Nice-centre : Mme Marie LAURENTI. BOUCHES-DU-RHÔNE (13) St-Marcel : Paul ASTUC, AC Indochine. CORREZE (19) St-Jal : Daniel GUILLAUMIE, 85 ans. 30 -

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FINISTERE (29) Brest : Joseph QUERÉ, AC ATM, membre du bureau départemental.

NIEVRE (58) Fourchambault : André JEAMMET, AC ATM.

ISERE (38) Seyssinet-Pariset : René BELGY, AC 3945. Denis LAMARCA, AC A39-45.

PUY-DE-DOME (63) Issoire : Edmond BOUCHY, 99 ans, AC 39-45. Georges DELOUCHE, 77 ans, AC ATM, membre du Bureau. Mme Germaine LOUBINOUX, 99 ans, veuve.

LOT-ET-GARONNE (47) Layrac : Mme Yvette SAURINA, combattante pour la paix. MOSELLE (57) Ottange-Villerupt : Marcel FAGEOT, AC ATM. Charles FIGL, AC ATM. René NADAU, AC 3945. Aldo TIRONZELLI, AC ATM

SEINE-ST-DENIS (93) Bagnolet : Jean SERVAIS, 95 ans. VAL-D’OISE (95) Méry-sur-Oise : Georges BREGENT, 87 ans. Vincent CATALA, 88 ans.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

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LE RÉVEIL Vie de l’arac

ARAC Essonne (91)

27 mai 2013 : la Résistance à l’honneur Depuis le début du millénaire, l’ARAC Essonne s’est employée à promouvoir publiquement la création du Conseil national de la Résistance et son programme, tant au plan de la mémoire que de son actualité dans la situation présente. Nous avons lancé en son temps l’idée d’une initiative publique en préfecture, initiative reprise par l’UFAC départementale, permettant année après année d’affirmer le rassemblement public, ses prises de paroles soutenues par des distributions de tracts à la foule entrant et sortant de la préfecture. Dès l’annonce du vote par le Sénat de la loi commémorative du 27 mai 1943, l’ARAC Essonne s’est adressée au chef du gouvernement, au ministre des Anciens Combattants, aux députés de l’Essonne, au préfet et au président du Conseil général en leur demandant de soutenir notre démarche pour un vote rapide de l’Assemblée nationale. Cette intervention, fut reprise par Jérôme Guedj, député, président du Conseil général de l’Essonne, qui

ARAC 33 Intervention de Hugues Dominguez, président de l’ARAC 33, lors de la commémoration de l’Appel à la Résistance contre l’occupant nazi le 17 juin 1940. 32 -

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intervint auprès du gouvernement et s’adressa à son tour à tous les députés, sénateurs et maires de l’Essonne. Et, le 27 mai 2013, grâce à ces efforts réunis, 300 personnes et 60 drapeaux marquaient l’entrée de la préfecture. Le Conseil général suspendait sa séance et se joignait, au complet et en écharpe, avec certains élus nationaux et régionaux au rassemblement de l’UDAC. Présidé par Raymond Gamel, président de l’UDAC, cette initiative voyait Jacques Varin (ANACR) rappeler la création du CNR, puis André Fillère (ARAC) souligner l’actualité du programme du CNR. Pour la première fois,

le préfet était représenté par le secrétaire général de préfecture, M. Espinasse, qui prenait officiellement la parole et déposait des fleurs. Au terme de cette extraordinaire matinée, le Conseil général proposait à la vue une exposition sur le CNR et offrait un vin d’honneur après le discours de son président soutenant notre démarche. En direction de la jeunesse, le Conseil général a en outre acheté 300 exemplaires du programme du CNR édité par notre ARAC et donné son accord pour un travail public en commun sur la Résistance et sur l’actualité du programme Les jours heureux.

Communiqué de l’ARAC

27 mai, Journée nationale de la Résistance Le Parlement a enfin définitivement voté l’instauration du 27 mai comme Journée nationale de la Résistance, date anniversaire de la réunion constitutive du Conseil national de la Résistance (CNR). Ainsi, la date du 27 mai, qui rejoint celle du 18 juin, vient rappeler désormais en permanence ce qui fut le cas en 1943, à savoir que le Général de Gaulle assumait entièrement, devant les Alliés, la représentation de notre pays/peuple en lutte pour sa libération. L’ARAC qui, avec l’UFAC, a mené l’action depuis des années pour obtenir

cette instauration, se félicite de cette décision et entend poursuivre son action notamment en milieu scolaire pour assurer auprès des générations nouvelles la transmission de la mémoire du CNR dont le programme permit de mettre en œuvre un véritable pacte social français, dans le cadre des règles républicaines et démocratiques. L’ARAC continuera son combat contre ceux qui s’acharnent, ouvertement ou non, à torpiller cet héritage. Villejuif, le 17 juillet 2013


LE RÉVEIL Vie de l’arac

ARAC 72

Résister, un devoir d’aujourd’hui

En pleine guerre, le 27 mai 1943, des hommes décident que l’avenir de la France sera social. Une leçon pour aujourd’hui ! Samedi 1er juin, dans une salle de cinéma pleine, l’ARAC 72 organisait, avec la participation de la FNDIRP, l’ANCAC, et Comité Pont-Coëffort-Châteaubriant, une projection-débat autour du film, Les FTP-MOI dans la Résistance, avec la participation des réalisateurs Mourad Lafite et Laurence Karsznia et animée par André Fillere, vice-président honoraire de l’ARAC. Cette commémoration rappelait également l’assassinat de onze FTP dans un endroit proche du Mans. « Résister, un devoir d’aujourd’hui », « Faire primer l’intérêt commun sur l’individualisme », « Résistants d’hier et d’aujourd’hui sur une même cordée » : tels furent, entre autres, les sujets abordés dans un débat riche et dense. Cette rencontre se termina par cette conclusion : « La force des résistants d’aujourd’hui ne réside pas uniquement dans la capacité à rappeler le passé, mais surtout dans la construction du présent ».

Collègiens de Noisy-le-Grand

Voyage à Berlin

Voyage découverte de la ville de Berlin et commémoration de la libération des camps de Sachenhausen par 29 élèves du collège Victor-Hugo de Noisy-le-

Grand et 4 professeurs, accompagnés par des anciens combattants de l’ARAC, de l’ANACR et de la FNACA.

Arac Vosges (88)

Une délégation au camp du Struthof Une délégation de 18 adhérents de l’ARAC des Vosges ont accompagné Michel Gruner, président, Paulette Delon, trésorière et Claude Degois, le dimanche 23 juin 2013 au camp de concentration et d’extermination du Struthof, à l’occasion du 70e anniversaire de l’arrivée des premiers internés. Un dépôt de gerbe au nom de notre association a eu lieu.

Étaient également présents nos camarades Auguste Bechler et Antoine Crestani représentant l’ARAC nationale.

Légion d’honneur Nous avons le plaisir de vous informer que notre camarade Christian Lestrade, de Gonfaron (Var), est décoré de la Légion d’honneur. Toutes nos félicitations à notre adhérent !

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LE RÉVEIL Vos droits

Réforme de la carte judiciaire Conséquences sur les juridictions des pensions militaires d’invalidité La refonte de la carte judiciaire, menée par Nicolas Sarkozy alors Président de la République et son ministre de la Justice Rachida Dati, a supprimé un tiers des juridictions et éloigné la justice du citoyen. Annoncée en 2007 et achevée en 2011, cette réforme visait à mieux répartir le travail dans les tribunaux et à rationaliser les moyens. Mais les sénateurs Nicole Borvo Cohen-Seat et Yves Detraigne, chargés d’un bilan par la Commission des lois, constatent qu’elle a eu « des conséquences négatives pour les justiciables, notamment les plus fragiles » en compliquant l’accès à la justice. « Dire que le contact avec la justice est exceptionnel pour justifier des distances qui peuvent atteindre 100 kilomètres avec le plus proche tribunal n’est pas un bon argument » a souligné et regretté Monsieur Detraigne. En matière de pensions militaires d’invalidité, les tribunaux départementaux ont été supprimés pour n’en laisser qu’un seul au siège de la Cour régionale des pensions (Cour d’appel). La traduction concrète de cet éloignement sur certains territoires est que « la demande de justice diminue », signe, selon les rapporteurs, du découragement des citoyens à saisir les juges. Que les justiciables des tribunaux de pensions militaires d’invalidité ne baissent surtout pas les bras et ne se laissent pas influencer par ces “manœuvres” faites pour diminuer les recours devant lesdits tribunaux et, par là-même, pour faire des économies sur les pensions méritées et dues. 34 -

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5 décembre et 11 novembre

Ce que laisse à penser le gouvernement… Par la question écrite N° 05171, notre ami le sénateur Guy Fischer, constatant que la date du 5 décembre était dénuée de toute valeur historique quant à la guerre d’Algérie, demandait au gouvernement (le 19 mars étant reconnu) ce qu’il entendait faire pour mettre un terme à ce « doublon ». Réponse : RIEN ! Pour le gouvernement, deux « raisons » existent pour ne pas abroger le 5 décembre : - Le décret du 26 septembre 2003 créant cette date a pris force de loi en étant rappelé dans la loi du 23 février 2005. Mais qu’est-ce qui empêche ce gouvernement d’abroger l’article 2 de la loi du 23 février ? Rien, sinon sa volonté de ne rien faire. - L’adoption récente de la loi faisant du 11 novembre une date de commémoration de tous les morts pour la France… tout en maintenant les autres journées spécifiques.

Parlons clair L’actuel gouvernement n’est pas si « clair » que cela par rapport à la journée unique du Souvenir, en témoignent les termes de sa réponse : « Le 11 novembre est une date de commémoration de tous les morts pour la France, les autres dates n’étant que des journées d’hommage ». Pour l’ARAC, un tel rabaissement, une telle dérive de la symbolique du 8 mai,

de la déportation, du 19 mars, etc. est inadmissible et inacceptable ! Quant au 5 décembre, là encore, la prose gouvernementale est révélatrice : « Il convient d’observer que si les travaux préparatoires devant le Sénat laissent à penser (souligné par nous, Réveil) que le législateur a entendu que la journée commémorative du 19 mars se substitue à celle du 5 décembre, cette volonté ne trouve pas sa traduction dans la loi du 6 décembre 2012. » En fait, tout « laisse à penser » que le gouvernement… ne veut rien faire et que sa démarche, consciente ou non, rejoint celle des nostalgiques de l’Algérie française « ternissant ainsi l’image très forte que devrait avoir le 19 mars devant nos monuments aux morts comme dans les livres d’histoire », ainsi que le souligne fermement dans son commentaire, notre ami le sénateur Guy Fischer.

Commission d’attribution de la carte du combattant Le groupe de travail s’est réuni le 2 juillet 2013 aux Invalides à Paris. André Fillère y participait. Le groupe de travail a eu à examiner 2 113 demandes de carte du combattant. Ces dossiers portaient sur 19 combattants de la Seconde Guerre mondiale, 21 d’Indochine, 1 113 ATM (dont 979 pour la guerre d’Algérie, 54

pour les combats au Maroc, 80 pour ceux de Tunisie), et 960 OPEX (notamment 457 pour l’Afghanistan, 269 pour l’ex-Yougoslavie, 80 pour le Tchad, 59 pour la Côte d’Ivoire, etc.). Tous se sont vus attribuer la carte du combattant. La prochaine réunion aura lieu le 11 septembre 2013.


Vos droits LE RÉVEIL

L’ARAC et sa Mutuelle L’assemblée générale de la Mutuelle de l’ARAC s’est tenue le 25 mai dernier à Villejuif (94) en présence de Georges Doussin, président délégué, Patrick Staat, secrétaire général de l’ARAC et la participation des membres du conseil d’administration. Le président de la Mutuelle, André Fillère, procéda dans son allocution d’ouverture à l’analyse de la situation politique, économique et sociale… qui hélas, preuve à l’appui, n’a plus rien à voir avec le programme et les promesses du meeting du Bourget de François Hollande. Élu président de la République depuis un an, sa politique ignore les des anciens combattants Annoncerevendications 210x150 3D COPY:Mise en page 1 et victimes de guerre, le respect du droit à réparation.

Face à cette situation, rien d’étonnant si, à partir du rapport d’activité du secrétaire général, Robert Deberghes, et des multiples interventions, s’est dégagée une volonté unanime de refuser l’inacceptable, de ne pas rester l’arme au pied, alors qu’on nous accuse d’être des budgétivores. Aussi, se référant à l’expérience que seule l’action est porteuse de la sauvegarde de nos droits de citoyens, la Mutuelle de l’ARAC entend réagir, agir, en priorité avec l’ARAC, pour une véritable politique de sauvegarde des revendications des anciens combattants et des victimes de guerre, et de leur Mutuelle... En clôture, avecPage les 1salutations de 7/10/11 10:52 l’ARAC, Patrick Staat a rappelé les conséquences de la politique européenne

mettant en cause l’indépendance des peuples et notre souveraineté nationale. Et il a confirmé la responsabilité de l’ARAC et de tous ses adhérent(e)s pour le soutien par l’action des objectifs de sa Mutuelle. Il faut remercier tous les participants à cette assemblée générale pour le sérieux de leur engagement optimiste au service de l’avenir de notre Mutuelle appuyée sur nos valeurs républicaines de solidarité, fraternité, égalité, liberté. C’est donc dans l’amitié qu’ensemble, après le pot de clôture et le repas, chacun et chacune, avec détermination et confiance, prit le chemin de retour vers son département. Le chemin de l’action. Jacques Goutorbe Vice-Président de la Mutuelle Si vous êtes intéressé(e) et si vous souhaitez recevoir une documentation plus complète, adressez le coupon ci-dessous à : Mutuelle de l’Arac - 2, place Méridien 94807 Villejuif cedex - Tél : 01 42 11 11 00 mutuarac@mutuarac.com

Vous êtes Ancien Combattant titulaire de la Carte du Combattant et/ou du Titre de Reconnaissance de la Nation (TRN), veuve, orphelin, ascendant de “Mort pour la France”.

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❏ Veuve, Orphelin, Ascendant, de “Mort pour la France” à titre militaire.

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Campagnes : ❏ Indochine ❏ 1939-1945 ❏ Conflits modernes ❏ ATM (1952-1964)

*Dans le cas d’un capital réservé viagèrement.

Agissant en tant qu’intermédiaire entre la Caisse Nationale de Prévoyance et ses adhérents :

Nom :

RC


LE RÉVEIL Vos droits

Les mentions symboliques délivrées par l’État Aux mentions « Mort pour la France » et « Mort en déportation » s’ajoutent, depuis 2012, celles de « Mort pour le service de la Nation » et de « Victime du terrorisme ». Quelques repères pour y voir clair. Mention « Mort pour la France » Instituée en 1915, elle concerne tout acte de décès d’un militaire ou d’un civil tué à l’ennemi ou dans des circonstances se rapportant à la guerre. Pour l’obtenir en indication marginale sur l’acte de décès de l’état-civil, il faut apporter la preuve que le décès est la conséquence directe d’un fait de guerre. La nationalité française est exigée pour les victimes civiles de guerre (y compris les déportés et internés politiques). Mais elle ne l’est pas pour les membres des forces armées, y compris les déportés et internés résistants.

Mention « Mort en déportation » Elle est attribuée à toute personne de nationalité française ou résidant en France, ou sur un territoire antérieurement placé sous la souveraineté, le protectorat ou la tutelle de la France, décédée durant la Seconde Guerre mondiale lors d’un transfert ou d’un séjour dans un lieu reconnu « lieu de déportation ».

Les mentions « Mort pour le service de la Nation » et « Victime du terrorisme » La loi du 21 décembre 2012 relative à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme autorise la mention « Mort pour le service de la Nation » lorsqu’il s’agit

ERRATUM La valeur du point de pension PMI est de 13,92 e au 1er avril 2012 et non au 1er avril 2013, comme indiquée dans le Réveil du mois de juin 2013.

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d’un militaire tué en service (ou en raison de sa qualité de militaire) ou d’un agent public tué en raison de ses fonctions ou de sa qualité. Cette loi précise également que les personnes touchées par la violence du terrorisme se voient désormais reconnues selon la mention « Victimes du terrorisme ». Cette reconnaissance symbolique s’ajoute aux mesures existant depuis 1990 prévoyant leur assimilation aux droits à réparation des victimes civiles de guerre.

Parmi les droits attachés à ces mentions : - la possibilité de faire inscrire en marge des registres d’état-civil la mention considérée et la vocation des ayants droit enfants à la qualité de « Pupille de la Nation », - pour les « Morts pour la France » et les « Morts au service de la Nation », l’inscription du nom du défunt sur un monument de sa commune de naissance (ou de dernière domiciliation) ainsi que l’attribution de la Légion d’honneur à titre posthume, - sans oublier l’ONAC et ses services départementaux instrumenteurs, au service des victimes reconnues ressortissantes, des diverses mesures sociales bien connues de nos lecteurs.

Que devient la QPC

(question prioritaire de constitutionnalité) trois ans après sa naissance ? Née d’une réforme constitutionnelle, cette procédure permet, depuis 2010, aux justiciables de contester une loi s’ils estiment qu’elle viole leurs droits garantis par la Constitution. Dans le cadre d’un procès, ils soumettent leur question au tribunal. Si ce dernier la juge « sérieuse », il la transmet au Conseil d’État ou à la Cour de cassation, lesquels l’envoient le cas échéant au Conseil constitutionnel. Et, en six mois maximum, la QPC a sa réponse. La réforme a provoqué un appel d’où une « rafale » de questions emblématiques portant parfois sur des dispositions très anciennes (exemples : les droits de la défense en garde à vue, ceux des anciens combattants des excolonies françaises, l’hospitalisation d’office, la définition pénale du harcèlement sexuel, etc.) La Cour de cassation et le Conseil d’État réunis ont reçu jusqu’au 31 décembre 2012 plus de 1 450 QPC dont 298 ont été soumises au Conseil constitutionnel

(20 %). Sur 248 décisions rendues, le quart environ étaient des décisions de « non-conformité totale ou partielle ». En 2012, l’envolée des QPC reçues au Conseil constitutionnel a diminué de façon importante : 48 au premier semestre, 26 au second. En constatant le manque d’outils statistiques, la commission des lois de l’Assemblée nationale a souhaité que la chancellerie consulte les juridictions sur la manière dont elles vivent la QPC. Le débat a été d’autre part relancé sur la composition du Conseil constitutionnel, devenu avec la QPC, une sorte de juridiction suprême. Une réforme, annoncée par François Hollande, prévoit que les anciens présidents de la République n’en soient plus membres de droit et à vie. De nombreux juristes estiment à juste titre, que les « sages » désignés gagneraient en légitimité si leur nomination était soumise au Parlement et nécessitaient majorité qualifiée. Affaire à suivre !


VOS DROITS LE RÉVEIL

Guerre d’Algérie Pour une mémoire partagée Cher(e)s camarades délégué(e)s,

2014 Les pensions complémentaires versées mensuellement

Les complémentaires AGIRC-ARRCO seront payées mensuellement (au lieu de trimestriellement) en 2014. L’accord signé le 18 mars 2011 par les partenaires sociaux a institué, pour la plupart des titulaires de retraites complémentaires, leur paiement au début de chaque mois. Ce passage sera automatique (donc pas de démarches à effectuer), mais, selon la situation de chacun, la mise en place ne se fera pas au même moment. • Les retraités touchant actuellement leur complémentaire au début de chaque trimestre civil commenceront à la recevoir mensuellement à compter de janvier 2014. • Ceux qui la perçoivent en février, mai, août et novembre la toucheront mensuellement à compter de novembre 2013. • Ceux qui la perçoivent en mars, juin, septembre et décembre la toucheront mensuellement à compter de décembre 2013. Ce nouveau régime concerne seulement les retraités de l’Union européenne, car les retraites versées à l’étranger continueront d’être trimestrielles.

Un camarade retraité, ancien dirigeant de la CGT, né en Algérie de famille algérienne, a commencé un travail de mémoire sur cette guerre qui, pour la jeunesse algérienne elle-même, demeure lointaine et confuse avec bien des zones d’ombres douloureuses, telles les disparitions de corps de victimes empêchant, encore aujourd’hui, des familles de faire leur deuil. Par ailleurs, là-bas comme ici, certains entretiennent un voile ou magnifient tels ou tels aspects masquant la réalité, l’authenticité du combat du peuple algérien. Notre camarade souhaite, en croisant les témoignages des uns et des autres de part et d’autre de la Méditerranée,

contribuer à sa modeste mesure, à aider à lever des coins du voile sur une histoire demeurée douloureuse. Il recherche donc des témoignages d’anciens combattants en Algérie se trouvant, durant la période 1956-1962, sur le territoire de l’ex-Willaya IV (Orleansville-Molière-Boghari-Berroughra-Tablat-PalestroAlger-Cherchel-Dupleix-Tenies) et plus particulièrement sur les combats du 5 mai 1959 à Ouled Bou Achra, à l’ouest de Médéa. Si vous êtes concernés et souhaitez apporter votre témoignage à cette démarche de mémoire croisée, merci de nous le faire savoir en remplissant le formulaire ci-dessous à renvoyer au Réveil des Combattants.

Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......................................................................................................................................

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Tél . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Présent en Algérie de. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dans la région de la Willaya IV, je souhaite témoigner notamment sur les événements ci-dessous :

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128 rue de Beauvais - 60280 Margny-Lès-Compiègne Tél. : 03 57 63 21 21 - www.brezillon.fr


dossier LE RÉVEIL magazine

Les FTP-MOI dans la Résistance « Ces étrangers et nos frères pourtant » Un DVD de Mourard Laffitte et Laurence Karsznia 15 euros - Commande à Images Contemporaines - 4 rue du Château 80250 Chaussoy-Épagny.

Sachez-le tout net : les participants au ciné-débat organisé au Mans par l’ARAC de la Sarthe, le 1er juin dernier, ont pris ce DVD en pleine figure et sont repartis bouleversés. « On ne ressort pas indemne de cette projection », affirmèrent plusieurs d’entre eux, hommes et femmes, au cours du débat qui suivit. Voila deux jeunes cinéastes qui, en toute sincérité, s’emparent de notre histoire passée, font souffler dessus un vent de

Missak

D.Daeninckx, Édition Pocket - n° 14299

Et ne manquez pas non plus de lire, en ce 70e anniversaire de 1943, Missak, de Didier Daeninckx. A Missak Manouchian, poète et chef de la Résistance, Didier Daeninckx dédie son dernier roman. En janvier 1955, Louis Dragère, journaliste à l’Humanité, reçoit mission de retracer le parcours de ce héros de la Résistance à Paris. De rencontres en découvertes d’archives, se croisent Jacques Duclos, André Vieuguet, Louis Aragon, Charles Tillon l’ancien chef des FTPF, le peintre Krika Bedikian, Henri Krasucki, le photographe Willy Ronis… Autant de personnages fascinants qui nous offrent le profil étonnant d’un homme et de ses passions, de sa lutte et de celle des 23 de L’affiche rouge. On comprend aussi le minutieux travail d’une police française sans laquelle la répression des résistants n’aurait pas eu une telle efficacité, filant les uns et les autres, re-

coupant les renseignements, arrêtant et « retournant » par la torture ou la peur jusqu’à la trahison et à la tragédie du Mont Valérien.

fraîcheur et de vérité pour nous le renvoyer au présent de notre actualité, véritable balise de repères nous interpellant au présent de notre devenir. Un superbe travail de mémoire réalisé par Mourad Laffitte (jeune journaliste amienois) et Laurence Karsznia et présenté à travers l’histoire des résistances du groupe Manouchian (Ile-de-France), des bataillons Carmagnole-Liberté (Lyon et Grenoble), Marat (Marseille) et de la 35 e brigade Marcel-Langer (Toulouse). L’histoire de ces jeunes étrangers ayant quitté leurs pays où ils avaient déjà lutté contre la misère, le fascisme, la guerre civile en Espagne, le génocide arménien, pour choisir la France de la Révolution, de la Commune, le pays des droits de l’homme. Portés par leur soif de liberté, d’égalité, de fraternité, ils entrèrent en résistance, sacrifièrent leur vie et criaient « La France ! » en s’abattant. Pour parler d’eux, Arsène Tchakarian, Léon Landini, Stéphane Hessel, Dora Wajsbrot, André Schmer, Salomon Mossovic, Henry Karayan, Katia Guiragossian (petite nièce de Missak et Mélina Manouchian), Georges Duffau-Epstein (fils du colonel Gil - Joseph Epstein), Benoît Rayski, Guy Krivopisko, Alya Aglan, des survivants, des historiens. Un film superbe qui nous questionne : face au démantèlement systématique des acquis du programme du Conseil national de la Résistance, face à la dénonciation de « l’étranger » présenté systématiquement comme responsable de tous les maux de notre société sur laquelle la droite, extrême ou non, entend faire régner l’éternelle stratégie de la peur… Que faisons-nous ? Qu’allonsnous faire ? Un DVD superbe à ne pas manquer.

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