Le Réveil des combattants - novembre 2015

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TERRORISME NOVEMBRE NOIR À PARIS

LE POINT PMI REVALORISÉ

Novembre 2015 - N° 819 - 5 € www.le-reveil-des-combattants.fr

Unis pour la défense des valeurs de notre République, les libertés individuelles et collectives, la souveraineté de notre Nation.

RÉVOLUTION DE LA GUERRE D'ESPAGNE


Etat d’urgence

Inquiétudes pour nos libertés « L’état d’urgence ne peut tout justifier ! », c’est l’avertissent lancé par les syndicats et associations, avant que l’Assemblée nationale n’adopte à la quasi-unanimité un texte présenté par le gouvernement visant la prolongation de l’Etat d’urgence accompagné d’un arsenal de mesures répressives “C’est une fuite en avant”, a estimé, Françoise Dumont, la présidente de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), dont l’organisation avait mis en garde contre l’instauration d’un “état d’urgence en permanence”. “Réformer la Constitution dans un contexte à chaud risque d’ouvrir la porte à un certain nombre de dérives, comme l’augmentation du pouvoir de l’exécutif ou des forces de police. Comme avec la loi sur le renseignement, le judiciaire risque de passer un peu à l’as”, a-t-elle affirmé à l’AFP. La révision annoncée de la Constitution focalise en effet l’attention. Pour le défenseur des Droits, Jacques Toubon, il faut certes “résister et combattre, en employant tous les dispositifs que la loi républicaine comporte”. Mais “les exigences évidentes de la sécurité doivent être combinées avec le respect nécessaire des libertés individuelles et publiques”. C’est là que le bât blesse, pour les associations. “L’état d’urgence ne permet pas de s’affranchir de tout”, martèle Jeanne Sulzer, responsable juridique d’Amnesty International France, en rappelant l’existence de droits intangibles. “On touche là au cœur des libertés fondamentales”, ajoute-t-elle. Plus spécifiquement, la juriste s’étonne de l’extension de la dissolution administrative des groupes, une disposition déjà prévue “en cas d’urgence” par la législation actuelle : “Qu’est-ce que cela apporte de plus ? Il est toujours préoccupant de prévoir des champs plus larges alors que le droit actuel est suffisant” interroge-t-elle. “Hollande a sorti la kalachnikov juridique pour échapper au procès de faiblesse”, estime Serge Slama, maître de conférences en droit public à Nanterre. “Heureusement qu’on a une séparation des pouvoirs solides en France, avec des garde-fous comme le Conseil d’Etat, mais il y a une prise de risque”, ajoute-t-il. Du côté des médias, si le SNJ se félicite que le décret exclue tout contrôle de la presse, il s’inquiète du “zèle de certains représentants des autorités” qui “laisse déjà entrevoir la multiplication de dérapages et d’initiatives malencontreuses, conduisant à restreindre la liberté d’informer au prétexte de l’état d’urgence”. Inquiétudes proches du côté des syndicats, notamment à la CGT, qui juge l’état d’urgence “peu utile” et “dangereux pour les libertés et les nombreuses luttes sociales en cours”. “D’une certaine façon, cela fait le jeu des terroristes. Une société où il n’y a plus de liberté fondamentale, c’est la société dont les terroristes rêvent” () “Qui va prendre la responsabilité de lever le plan ? C’est un peu comme Vigipirate”, ajoute Mme Dumont de la LDH “la question de Daesh ne sera pas réglée début février”. En filigrane, tous pointent la contradiction que représente une restriction des droits au nom de la démocratie. J.-P. D. avec AFP

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ÉDITO LE RÉVEIL

UNIS POUR DEFENDRE LES VALEURS DE NOTRE REPUBLIQUE

SOMMAIRE Actualités Etat d’urgence : Inquiétudes pour nos libertés........................................ 2 Terrorisme : Novembre noir à Paris ........................................................ 4 L’état réel de l’Europe ............................................................................. 5 Des retraités laissés sans ressource ......................................................... 5 Tsipras : après Hollande un conseiller nommé Borloo .......................... 6 Les obsessions de Bruxelles et le suivisme du gouvernement vont mettre la France à genoux ....................................................................... 6 Grèce : Grève des marins ........................................................................ 7 La France mise en demeure par Bruxelles de libéraliser ses barrages ... 7

International Washington/Tel Aviv : Obama renforce la puissance israélienne .......... 8 Zoom sur les colonies .............................................................................. 8 Boycott illégal..........................................................................................9 20 ans après l’assassinat de Rabin : Un film pour mémoire.................10 Comment l’UE a gaspillé plus de 6 milliards d’euros l’an dernier ......11 En 2015 les exportations d’armes françaises vont battre un nouveau record .....................................................................................................12 Vers un renforcement de la présence militaire de l’OTAN en Europe de l’Est ...................................................................................................12 Des employés de l’ex-Blackwater serait envoyés au Yémen sous la couverture de militaires colombiens .....................................................12 Renforcement du dispositif militaire américain en Turquie afin de lutter contre les mouvements radicaux au Moyen-Orient ..............................12

Vos droits L’ONAC devra-t-il changer de nom ? Le combattant « nouveau » est arrivé ......................................................................................................21 Le point PMI..........................................................................................23 Relèvement des pensions, retraite du combattant, rente mutualiste .....24 OPEX : Opération BARKHANE .........................................................25 Commission nationale d’attribution de la carte du combattant ......25

Vie de l’ARAC Vie des comités ......................................................................................26 L’ARAC, sa Mutuelle, notre Réveil des Combattants Ensemble.........27 Nos peines..............................................................................................30 Pour l’ARAC : l’unité de la Nation républicaine est la réponse appropriée pour dire non à la barbarie ......................................................................32

P. 13 . D O S S I E R

La révolution et la guerre d'Espagne Ce numéro contient une carte postale

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0718-A 06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr

• Tirage : 60 000 exemplaires • Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Laurence Gorain • Service photos : Jean- Claude Fèvre • Administratrice : Annick Chevalier • Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

es attaques qui ont frappé la capitale sont terribles. Nous pensons aux victimes, à leur famille, à tous ceux qui dans leur chair, dans leur tête ont vécu ces actes de barbarie.

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Toutefois, le recueillement pour nos morts et nos blessés ne doit en aucun cas nous exonérer d’une introspection sur la responsabilité de la France dans ce drame. L’état d’urgence, c’est un recul des libertés individuelles et collectives. Ce dont la France a besoin, c’est de plus de démocratie, de liberté, d’égalité, de fraternité et surtout reconstruire une réelle laïcité. De concessions en concessions, on recule sur les principes républicains, on remet en cause les valeurs fondatrices de notre pays, celles de 1789, de la Commune, du C.N.R. Pourquoi parler de guerre quand les pays occidentaux portent une lourde responsabilité en Irak, en Afghanistan, en Libye…, quand ils sèment le chaos, la misère, l’obscurantisme. Derrière ces agressions il y a un champ de ruines qui nourrit le flot des migrants vers l’Europe privant ce qu’il reste de ces pays, de ses forces vives. Les attentats qui ont frappé la France et d’autres pays d’Europe sont le fruit de ces interventions. Jusqu’à quand les gouvernements de l’OTAN vont-ils laisser financer les assassins, vont-ils continuer à entretenir d’honorables rapports avec les pays qui financent ces fanatiques, qu’ils soient djiadistes ou frères musulmans. Je veux parler du Qatar, de la Turquie, de l’Arabie saoudite. Il est nécessaire aujourd’hui que s’engage une volonté commune d’éliminer daesh. Pour cela il faut discuter avec tous ceux qui sont engagés dans ce combat, à commencer par Bachar El Assad, le gouvernement russe. Tout le monde ne joue pas franc jeu, on le voit avec l’avion russe abattu par l’armée turque. De la clarté, de la fermeté dans les rapports avec les autres pays sont décisives. Il faut redonner toute sa place à l’O.N.U. pour corriger autant que possible la situation qui a été créée dans cette région du monde à des fins souvent économiques (pétrole, gaz…) Souvenons-nous qu’à chaque moment de notre histoire, où l’état d’urgence a été décrété, cela s’est traduit par une restriction des libertés individuelles, collectives et politiques. Des journaux ont été censurés, des dirigeants politiques et syndicaux arrêtés. Des atteintes inacceptables à la liberté d’associations, à l’expression et aux rassemblements ont eu lieu. Ce qui est en cause, c’est l’extension dangereuse de pouvoirs de l’Etat sans aucune garantie judiciaire, ni démocratique. Patrick Staat LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Terrorisme

Novembre noir à Paris Après les insupportables attentats, l’Elysée renforce l’appareil sécuritaire. L’Etat d’urgence est voté pour 3 mois, Paris révise ses alliances et se lance dans la guerre sans, pour le moment, de mandat des Nations-Unies. les hôpitaux pour donner du sang. Immense chaîne humaine. Dès le lendemain, l’heure est au recueillement, les fleurs s’amoncellent sur les lieux de massacres. Le gouvernement décrète un deuil national de 3 jours et l’Etat d’urgence « la France est en guerre » déclare le Président de la République. De fins observateurs médiatiques en déduisent que le chef de l’Etat a endossé les habits de chef de guerre ! Comme si la France, sous la houlette de F Hollande, n’était pas engagée sur de multiples terrains d’opération, tel un gendarme, la plupart du temps sans aucun mandat des Nations-Unies.

Paris, vendredi 13 novembre, l’horreur absolue. En plusieurs endroits de la capitale, notamment dans le quartier de la République et au stade de France en Seine-Saint-Denis, des barbares lourdement armés, ouvrent le feu à l’aveugle sur des innocents et prennent en otages les spectateurs du music-hall « le Bataclan ». Après plusieurs heures les forces de l’ordre donnent l’assaut. Certains des terroristes munis de ceinture d’explosifs se font sauter. Plus tard dans la nuit les attentats seront revendiqués par Daech (Etat islamique). Le bilan est très lourd : 129 morts, des centaines de blessés. L’émotion est immense, les Parisiens organisent la solidarité, accueillent des blessés dans leurs appartements, se précipitent dans 4-

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Lundi 16, la France se réveille groggy mais pas abattue, en témoigne les millions de Français qui, dans toutes les villes, se rassemblent pour observer une minute de silence à la mémoire des victimes mais aussi pour montrer qu’ils sont debout. La Marseillaise retentie dans tout l’Hexagone. La traque des assassins s’organisent avec efficacité. Les parlementaires, députés et sénateurs, sont réunis en Congrès à Versailles pour entendre le chef de l’Etat. Le « Monde » titre : « le virage sécuritaire de Hollande » tandis que le « Parisien » du lendemain qualifiera les mesures présentées à la représentation nationale « d’arsenal antiterroriste très à droite » et le quotidien de poursuivre « Nicolas Sarkozy en a rêvé François Hollande l’a fait. Prenant l’opposition totalement de court, le président a repris certaines propositions que les leadeurs de droite et du FN lui avaient soumises dimanche (la veille) à l’Elysée ». Tout un arsenal répressif est prévu pour lutter contre le terrorisme avec notamment la pro-

longation de l’Etat d’urgence de 3 mois (dans un premier temps ?) et les mesures de restrictions des libertés publiques qui l’accompagne et surtout une modification de la constitution pour permettre à l’Etat de gérer « l’état de crise et de faire face à cette guerre d'“un autre type” que constitue le djihadisme » vaste programme !

Arsenal sécuritaire et volte-face internationale Ses mesures s’ajoutant à l’adoption récente de la très controversée loi « sur le renseignement » qui peut prétendre aujourd’hui, que le Patriot-Act à la française ne serait qu‘une « vue de l’esprit » ? Première victime collatérale la COP 21. Le gouvernement interdit les « marches pour le climat » prévue le 29 novembre et le 12 décembre. De facto, la société civile, les ONG, les associations ne seront pas entendues. Les premières réactions contre les mesures de l’Etat d’urgence se font entendre. Pour le grand sociologue Edgard Morin « Nous ne pouvons faire la guerre pour détruire Daesh en France qu’en nous transformant en Etat policier militarisé ». Au plan international, le revirement est de taille. Après avoir durant des années, posé en préalable au règlement du conflit en Syrie, le départ de l’assassin Bachar el Assad, la lutte contre Daesh est érigée aujourd’hui au rang de priorité absolue. Le président français semble même convaincu de la nécessité d’une coalition sous l’égide de l’ONU avec la participation des USA et de la Russie. Dont’act, mais que de temps perdu. Ces volte-face seront-elles suffisantes ? Il est un point, en tous les cas, que François Hollande,


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

n’a pas abordé. Celui du double jeu des pays du Golfe et de la Turquie. Si la France veut mener efficacement le combat contre le terrorisme international alors il lui faut rompre avec ces Etats, notamment l’Arabie Saoudite et le Qatar, principaux bailleurs de fonds de Daesh et autres groupes radicaux islamistes. Il faut mettre un terme aux échanges commerciaux privés et publics et aux juteux contrats d’armements avec ses pays et aider les combattants kurdes en première ligne contre la barbarie. De même il faut frapper Daesh « au portefeuille ». Tout le monde sait qu’une partie de la fortune des terroristes provient de l’exploitation des champs pétrolifères confisqués par l’EI en Irak et en Syrie. La rente pétrolière, commercialisée avec la complicité de la Turquie, rapporterait entre 1,2 et 1,5 millions de dollars par jour ! On peut s’étonner que jusqu’à ces derniers jours, les frappes

de la coalition aient épargné ces cibles stratégiques. C’est toute une politique qui est à revoir également et notamment par l’accélération de négociations de so-

lutions politiques pour la Région et en déployant des politiques de développement et de coopérations avec les populations. J.-P. Delahaye

L’état réel de l’Europe : Des retraités un niveau intolérable d’inégalités laissés sans et de pauvreté. L’union européenne ressource crée toute la misère du monde L’Europe connaît des niveaux intolérables de pauvreté et d’inégalités. Au lieu de privilégier les citoyens, les décideurs politiques sont sous l’influence croissante d’élites fortunées qui modifient les règles en leur faveur, ce qui aggrave la pauvreté et les inégalités économiques et érode constamment et considérablement les institutions démocratiques. En Europe, les mesures d’austérité et des régimes fiscaux injustes sont biaisés au profit de la toute-puissance des intérêts particuliers. Il est temps d’endiguer la pauvreté et les inégalités en privilégiant l’humain. Au sein des nations prospères de l’Union européenne (UE), 123 millions

de personnes risquent de sombrer dans la pauvreté et l’exclusion sociale (soit près d’un quart de la population), tandis que près de 50 millions de personnes rencontrent des difficultés matérielles majeures, manquant d’argent pour couvrir les frais de chauffage de leur foyer ou faire face à des dépenses imprévues. Pour consulter le rapport : www.oxfam.org

23 700 dossiers de nouveaux retraités sont en retard de traitement à la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav). Des milliers de retraités sont laissés sans ressource. Cela concerne aussi les pensions de réversion, ce qui place bien des veuves dans des situations critiques. Les dirigeants de la Cnav disent que c'est la faute des papy-boomers, trop nombreux à arriver à l'âge de la retraite. Comme si ce n'était pas prévisible. La vérité, c'est qu'il n'y a pas assez de monde dans les services de la Cnav pour traiter les dossiers. Pire, la direction de la Cnav s'est engagée auprès de l'État à réduire encore les effectifs de 960 postes ! LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Tsipras : après Hollande un conseiller nommé Borloo Complètement absorbé par son grand projet d'électrification du continent africain qui a, dit-il, déjà convaincu 43 chefs d'Etat, l'ancien ministre de l'Ecologie le dit et le répète : la page politique est résolument tournée pour lui. Du moins en France. Car l'imprévisible Jean-Louis Borloo a fait une étonnante concession à son ancienne passion. L'ex-président du Parti radical et fondateur de l'UDI

conseille depuis plusieurs mois le Premier ministre grec Alexis Tsipras. Borloo, qui se rend à Athènes régulièrement rédige des notes à l'intention de Tsipras, récemment réélu, sur la revalorisation du pays et son redressement. Il avance des idées sur la valorisation du patrimoine naturel et maritime grec ainsi que sur ses richesses culturelles. Source : Le Parisien

Les obsessions de Bruxelles et le suivisme du gouvernement vont mettre la France à genoux Les collectivités locales sont, à nouveau, victimes des obsessions bruxelloises et gouvernementales de réductions des dépenses publiques, mises en application dans le projet de loi de finances 2016. La baisse des dotations à destination des communes, départements, régions est de 3,5 milliards d’euros pour la seule année 2016, 11 milliards au total entre 2014 et 2017 et 28 milliards cumulés. Les conséquences sont bel et bien désastreuses. Ce désengagement de l’État vis-à-vis des collectivités territoriales impacte le fonctionnement des services, mais aussi très fortement l’investissement public local, qui représente 70 % de l’investissement public en France. Pour la deuxième année consécutive, cet investissement est en baisse : -8,6 % pour 2014 et -7,3 % pour 2015. En 2015, 10 milliards d’euros de moins ont été investis par rapport à 2013. Amputer les dotations de l’État aux collectivités, c’est détruire leur capacité d’autofinancement et donc leur capacité à investir. Or l’investissement, et à plus forte me6-

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sure l’investissement public, est un levier pour la croissance et pour l’emploi. Il assure aussi la solidarité sur le territoire face aux politiques d’austérité et à la hausse de la précarité qui touche de plus en plus la population. Le gouvernement prétend soutenir l’investissement public local en déclin dans le PLF 2016 par l’élargissement du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) aux dépenses d’entretien des bâtiments publics, des « enveloppes » promises en fonction des spécificités territoriales (zones tendues, zones rurales). Des aides sont promises aux collectivités qui investissent, mais comment investir lorsque, à cause de la baisse de dotations et pour respecter l’obligation d’équilibre budgétaire, les dépenses de fonctionnement monopolisent 70 %, en moyenne, des budgets ? Les mesures proposées ne sont que des gouttes d’eau comparées au raz-de-marée provoqué par la baisse des dotations. Une goutte d’eau également face 20 milliards d’euros débloqués pour les entreprises par le biais du CICE. Pourtant, les entreprises ne sont pas non plus

épargnées par la baisse de l’investissement public local. Des PME-TPE ne survivront pas à ce traitement de choc réduisant encore la concurrence avec de grands groupes qui vont ensuite imposer leur prix. Ces petites entreprises implantées localement qui créent de la richesse et de l’emploi non quantifié sur les marchés boursiers sont victimes de cet investissement amoindri. Moins d’investissements signifie moins d’appels d’offres et donc moins de travail. En 2014, 8 000 emplois ont été détruits dans le BTP. Investir pour les collectivités locales, c’est pouvoir lutter contre l’austérité en créant des infrastructures publiques, soutenir les entreprises locales et donc créer de l’emploi.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Grèce

Grève des marins En tout, 54 bateaux se sont immobilisés sur l'axe central reliant le Pirée aux îles de Cyclades, au Dodécanèse et aux îles de l'Égée nord. La grève a été également un succès aux ports de Rafina et de Lavrio. Dans la ligne Patras-Italie, cinq ferries battant pavillon grec ainsi que cinq ferries et trois navires RO-RO (véhicules) battant pavillon italien se sont immobilisés, avec une participation totale de plus de 700 marins. La participation à la grève a été également importante dans les lignes

Rio-Antirrio, Patras-Kefalonia, Killini-Zante, Killini-Kefalonia. Les revendications de lutte des marins portent sur le système des retraites et de la Sécurité Sociale, les lois sur les conditions de travail, et la réduction délibérée de la composition organique (composition de l'équipage) des navires. « Il faut que les marins se rendent compte de la sévérité des mesures », notent les syndicats des marins « et donc, il devient nécessaire de coor-

donner notre lutte avec celle du reste du mouvement ouvrier, contre cette politique antipopulaire-anti ouvrière du gouvernement avec l’Union Européenne et les armateurs qui vise, avec les armateurs, la suppression des conventions collectives, la réduction de la composition organique des bateaux, l'effondrement de la Caisse des Retraites des Marins, la baisse des pensions de retraite, l'augmentation de l'âge de départ à la retraite et la dégradation rapide de la Sécurité Sociale ».

La France mise en demeure par Bruxelles de libéraliser ses barrages En 2010, en contrepartie du maintien des tarifs réglementés de l’électricité pour les particuliers, François Fillon, alors premier ministre, s'engageait auprès de Bruxelles à ouvrir à la concurrence un certain nombre de concessions hydroélectriques - opérées pour l'essentiel par EDF. Depuis, rien n'a été fait et Bruxelles, excédé, a fini par taper du poing sur la table. Selon nos informations, le gouvernement français vient de recevoir une mise en demeure lui enjoignant à accélérer dans ce dossier. Paris dispose désormais de deux mois pour apporter une réponse, qu'il s'agisse de contester cette procédure ou d'apporter des éléments tangibles permettant de trouver une issue. En attendant, l'inquiétude augmente chez les salariés d'EDF. La Fédération CGT Mines-Énergie considère que « l'heure est grave pour l'hydraulique, son modèle et ses emplois associés ». Depuis plusieurs décennies, EDF exploite non seulement les barrages mais contribue aussi fortement à l'animation des vallées. Actuellement, EDF exploite plus de 20 000 mégawatts (MW) de concessions hydroélectriques - soit

85 % du parc total d'installations -, très loin devant Engie (ex-GDF Suez). « Quel que soit l'angle d'attaque, le dossier des barrages est très complexe, souligne un spécialiste du secteur. Il s'agit de modifier un schéma qui est en vigueur depuis très longtemps et dont le fonctionnement donne satisfaction. Par exemple, comment va-t-on calculer le nouveau système de redevances et comment les effectifs vont-ils être gérés, étant entendu que tous les personnels employés actuellement sont sous le statut des industries électriques et gazières ? » La Commission européenne, profitant de l’opportunité de la loi de transition énergique a envoyé une mise en demeure au gouvernement français. Critiquant le modèle intégré, les tarifs régulés et la trop bonne organisation du secteur. Elle tente de casse ce qui fonctionne trop bien en s’attaquant aux barrages hydrauliques qui fournissent une électricité à bas coûts sans émettre de gaz à effet de serre et constituent un élément central de la sécurité du réseau.

L’avenir de l’hydraulique, des centrales thermiques et du nucléaire tel que prévu dans la loi de transition énergétique contribuera rapidement à faire disparaître le service public de l’énergie et conduira à une hausse mécanique des tarifs, alors que 11 millions de nos concitoyens vivent la précarité. L’Etat français doit prendre ses responsabilités en refusant de se soumettre à cette mise en demeure comme l’ont fait les autres pays européens. Pourquoi vendre des biens qui ont été pays par les Français, qui sont amortis (bien souvent) et qui appartiennent au bien commun.

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Washington/Tel Aviv

Obama renforce la puissance israélienne Le locataire de la Maison-Blanche octroie une augmentation des crédits militaires à Tel-Aviv et semble avoir abandonné toute volonté de contribuer à la résolution du conflit. nalistes et observateurs, « ils n’en partagent pas moins le même objectif (…) et les deux dirigeants qui ne se sont pas vus depuis treize mois ont un intérêt commun à montrer que leurs désaccords n’ont pas altéré la relation stratégique entre Israël et les Etats-Unis ». Pour preuve, l’ordre du jour de la réunion portait sur le nouveau programme d’assistance militaire que l’Administration américaine prévoit d’apporter à Israël à compter de 2017. S’asseyant sur ses griefs, d’entrée Obama a affiché sa bonne volonté en déclarant : « Le moment est venu de renforcer Israël. » Le 9 novembre dernier, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu s’est rendu à Washington pour y rencontrer le président des Etats-Unis, Barack Obama. On sait que les deux hommes ne s’aiment guère. De longue date, l’arrogance du chef de la droite israélienne insupporte le locataire de la Maison-Blanche. Son intrusion dans la vie politique américaine et la campagne de lobbying menée ces derniers mois auprès du Congrès américain pour faire capoter l’accord sur le nucléaire iranien restent en travers de la gorge du président américain… Mais, comme l’ont fait remarquer de nombreux jour-

Des armes pour Tsahal Conséquences, les 30 milliards de dollars par an, déjà alloués par Washington, devraient être revus à la hausse. Selon des élus américains interrogés par l’agence Reuters, les stratèges israéliens réclameraient une enveloppe annuelle de 50 milliards de dollars sur dix ans. Ils souhaitent par ailleurs accroître le nombre de chasseurs F-35 qui doivent leur être livrés à compter de l’an prochain. Pour cette probable dernière rencontre entre les deux hommes avant la fin du mandat Obama, il n’aura été que très peu question du conflit israélo-palesti-

nien et surtout de la poursuite des implantations de colonies juives dans les territoires occupés, menées tambour battant par Netanyahou ces dernières années et accélérées, depuis les récentes élections, sous l’influence des extrémistes religieux entrés en force au gouvernement. Pour le correspondant du Figaro à Jérusalem, Barack Obama semble avoir renoncé à faire avancer le dossier israélo-palestinien. « Il y a six ans, lors de son discours du Caire, il avait pourtant créé l’espoir en invitant Israéliens et Palestiniens à en finir avec leur éternel « jeu de blâme » pour marcher ensemble vers la paix. Fin septembre, il n’a pas consacré un seul mot à ce conflit lors de son intervention à l’Assemblée générale des Nations unies. » Ce constat trouve écho dans les propos mêmes de Robert Malley, principal conseiller d’Obama sur le ProcheOrient, qui a déclaré : « Il n’y aura pas d’accord mettant fin au conflit d’ici le terme de son mandat, et il semble même probable qu’il n’y aura pas de négociations significatives entre les deux parties… », précisant « qu’une telle absence de perspective est inédite depuis le premier mandat de Bill Clinton ». Jean-Pierre Delahaye

Zoom sur les colonies Depuis quand existent-elles ? A l’issue de la guerre des « Six-Jours », en juin 1967, Israël triple son emprise territoriale : elle occupe désormais la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. De cette annexion découle la création en septembre d’une première colonie, Kfar Etzion, au sud de Jérusalem. La première d’une longue série, le gouvernement se lançant dans une vaste campagne de "judaïsation." Le mouvement s’amplifie en 1977, quand le Likoud (droite) arrive au pouvoir. Le Premier ministre Menahem 8-

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Begin étend la législation israélienne à la bande de Gaza et à la Cisjordanie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de 50 000 colons en 1987, avant la première Intifada, le nombre passe à 260 000 colons en 1993, avant les Accords d’Oslo. Malgré ces derniers, le rythme des constructions s’accentue, le gouvernement construisant même des routes de contournement, réservées aux colons, pour relier directement les colonies à Israël. Ils sont environ 440 000 en 2003, après la seconde Intifada.

Combien y a-t-il de colons à l’heure actuelle ? Selon le Bureau central des statistiques


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

israélien, on comptait en Cisjordanie hors Jérusalem donc - près de 400 000 colons en 2014. Mais selon l’ONG B’Tselem, qui se présente comme le « centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires occupés », ils seraient nettement plus nombreux : 531 000 en 2014. Pour les seuls quartiers israéliens de Jérusalem-Est, on dénombrait 190 000 colons fin 2011.

Sont-elles légales ? Selon la Convention de Genève, les colonies de peuplement sont illégales.

En effet, l’article 49 précise que « la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d’une partie de sa population civile dans le territoire occupé par elle ». Pour la communauté internationale, ces colonies qui constituent un fait accompli sont donc illégales.

Quelle est la position du gouvernement israélien ? Réélu en mars après avoir promis durant sa campagne que la construction de logements allait demeurer à Jéru-

salem-Est, Benyamin Netanyahu est passé de la parole aux actes fin juillet. Il a ordonné la construction « immédiate de 300 logements » à Beit El, une colonie située au nord de Ramallah (Cisjordanie). Par ailleurs, le chef de la droite israélienne, soutenu par les extrémistes religieux, s’est toujours posé en farouche défenseur de l’alya : en janvier dernier, après les attentats de Paris, il lançait un appel sans équivoque : « L’Etat d’Israël ce n’est pas seulement le lieu vers lequel vous vous tournez pour prier, l’Etat d’Israël c’est votre foyer. »

Boycott illégal Un arrêt de la Cour de cassation fait de la France l’un des rares pays à interdire les actions du mouvement pro-palestinien BDS.

La nouvelle est passée presque inaperçue. Les médias français, à quelques exceptions, sont restés très discrets… Il faut dire qu’il n’y a pas vraiment de quoi être fier d’un récent arrêt de la Cour de cassation (20 octobre) qui fait de la France l’un des rares pays à interdire les actions du mouvement de soutien à la Palestine BDS. Mais il faut s’y faire et plus aucun doute n’est possible : le simple appel au boycott des produits israéliens est totalement illégal en notre beau pays. Et c’est même sévèrement puni. Concrètement, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de douze militants du mouvement « Boycott, Désinvestissement, Sanctions » (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties ci-

viles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre 2009 pour les uns et le 22 mai 2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach, près de Mulhouse. Précisons que les gérants de la grande surface n’ont pas porté plainte, qu’aucun propos antisémite n’a été relevé, aucune violence constatée. Les militants de BDS se sont contentés d’informer les clients et de distribuer des tracts appelant au boycott des produits en pro-

venance d’Israël… S’en est trop pour la justice française qui s’appuie sur une circulaire envoyée aux procureurs en 2010 (Alliot-Marie). Il est recommandé aux Parquets d’apporter « une réponse ferme » à ces agissements. Ainsi, dans la patrie auto-proclamée des droits de l’homme et des libertés, dans le pays de Zola et de Camus mieux vaut rester « dans les clous » lorsqu’il s’agit d’Israël qui ne se prive pas de fouler aux pieds les droits des Palestiniens. J.-P. D.

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

20 ans après l’assassinat de Rabin

Un film pour mémoire Vingt ans après l’assassinat du signataire des accords d’Oslo et prix Nobel de la paix, le grand cinéaste israélien, Amos Gitaï, « s’alarme » de la propagation d’un extrémisme juif religieux violent et souterrain, qui menace, selon lui, les fondements démocratiques mêmes d’Israël. Présent à la « Mostra » de Venise où il a présenté en première mondiale son dernier film « Rabin the last day » consacré à l’assassinat du dirigeant israélien, le cinéaste a affirmé dans un entretien à l’AFP que les hommes qui ont rendu possible un tel assassinat « sont toujours là » Pour Amos Gitaï, ce 4 novembre 1995 est une « plaie ouverte dans l’histoire contemporaine israélienne ». Ce jour-là à Tel-Aviv, quelques minutes après avoir prononcé un discours devant plusieurs dizaines de milliers de manifestants pour la paix, Yitzhak Rabin est abattu de trois balles dans le dos. Son meurtrier, Yigal Amir, est un militant d’extrême droite farouchement opposé aux accords d’Oslo avec les Palestiniens, pour lesquels, Rabin, Yasser Arafat et Shimon Peres avaient obtenu le Prix Nobel de la paix en 1994. Pour le cinéaste, l’enquête officielle s’en est tenue « aux échecs opérationnels » : « la pagaille à l’israélienne, le garde du corps qui regarde dans la mauvaise direction, le chauffeur qui oublie de mettre la sirène sur le toit de la voiture

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et retarde l’évacuation de précieuses minutes », et a négligé les forces sousjacentes qui s’étaient fixé pour but de tuer Rabin. Le cinéaste enfonce le clou et estime que « cet assassinat est le point final d’une campagne haineuse, menée par des rabbins délirants, des colons opposés à tout retrait des Territoires palestiniens, et la droite parlementaire, au premier rang de laquelle le Likoud, déjà mené par Benyamin Netanyahu (actuel Premier ministre), qui voulait déstabiliser le gouvernement travailliste ». « Mon but n’était pas de créer un culte de la personnalité autour de Rabin, ni de le remplacer par un acteur. J’ai plutôt cherché à enquêter sur la campagne d’incitation à la violence qui a conduit à son assassinat. En un sens, ce film est la commission d’enquête qui n’a pas existé », explique le réalisateur de 64 ans, auteur de nombreux films sur la société israélienne (« Kadosh », « Kippour », « Alila », « Ana Arabia »). Amos Gitaï a obtenu l’ouverture des minutes de la commission d’enquête. Il

a consulté les archives des mois précédant et suivant l’assassinat, utilisé les images télévisées de discours d’hommes politiques, parmi lesquels Benyamin Netanyahu, lors de virulentes manifestations contre les accords d’Oslo. Rabin y avait été caricaturé en uniforme nazi. « Le film est une combinaison d’archives et de scènes filmées, la difficulté ayant consisté à trouver le bon équilibre », dit le cinéaste qui, quand il ne voyage pas autour du monde, partage sa vie entre la France et Israël. Le film se veut aussi une contribution à la postérité de Rabin. « Rabin était un vrai patriote israélien, même si ce terme a depuis été accaparé par la droite. Il voulait stabiliser l’existence d’Israël par un accord de paix avec les Palestiniens et il avait compris que la paix ne se fait pas de façon unilatérale, qu’il faut reconnaître et prendre en compte l’existence de l’autre. Aujourd’hui, l’autre n’existe pas. Tout est unilatéral et fondé sur l’arrogance politique », estime Amos Gitaï. Jean-Pierre Delahaye


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Comment l’UE a gaspillé plus de 6 milliards d’euros l’an dernier Le taux d’erreurs de dépenses de l’UE est stable depuis trois ans, selon la Cour des comptes européenne. Attributions injustifiées de marchés publics, aides agricoles utilisées indûment… La Cour des comptes européenne estime que Bruxelles a mal dépensé 4,4 % des 144,5 milliards d’euros qu’elle a mis sur la table l’année dernière dans une Europe qui martèle le discours de la rigueur, ce gaspillage de plusieurs milliards d’euros est du plus mauvais effet.

“Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer comme cela”. Vítor Manuel da Silva Caldeira, le président de la Cour des comptes européenne, a lancé un message clair. L’auditeur externe indépendant a ainsi estimé qu’en 2014, l’Union européenne aurait gaspillé environ 6,3 milliards d’euros. Un “niveau significatif d’erreur”. Revue de détail des sommes gaspillées par poste de dépense.

L’attribution de nombreux marchés publics pose question Concernant les sommes investies par l’Europe pour mener sa politique régionale et urbaine (financement de projets d’infrastructure, création et préservation d’emplois) ainsi que l’emploi et les affaires sociales, le taux d’erreur des dépenses grimpe à 5,7 %. Cela représente environ 3,2 Md€ de dépenses malvenues pour un budget de 55,7 Md€. La Cour des comptes déplore “les infractions aux règles en matière de marchés publics”, qui sont “encore et toujours” les principales raisons du gaspillage financier dans ces secteurs, soit “environ la moitié du niveau d’erreur”. Elle dénonce notamment “l’attribution injustifiée par entente directe de marchés, de travaux ou de services supplémentaires” et les “conflits d’intérêts”.

Des dépenses de compétitivité… bien peu optimales Les dépenses pour la recherche, l’innovation et destinées à l’amélioration des systèmes éducatifs notamment ont été peu optimales. Elles ont, enregistré une marge d’erreur de 5,6 % en 2014. Ainsi, 728 millions d’euros sur 13 Md€ n’auraient pas été utilisés à bon escient. Notamment “des frais de personnel calculés de manière incorrecte”, “des frais de voyage et d’équipement non justifiés” mais également “des coûts indirects fondés sur des taux erronés ou comprenant des catégories de coûts inéligibles sans rapport avec le projet”.

PAC : trop de parcelles inéligibles La politique agricole commune (PAC), la politique commune de la pêche (PCP) les mesures environnementales ont également été passés au crible. Sur les 57,5 Md€ du budget dédiés, environ 2,07 Md€ n’ont pas été utilisés à bon escient. Le rapport pointe notamment les “surdéclarations de surfaces agricoles ou des parcelles de terre inéligibles” bénéficiant d’aides indues. Notamment des aides distribuées en Espagne pour des terres agricoles… finalement exploitées comme pistes de motocross.

Le développement rural, l’environnement ou encore l’action pour le climat, la Cour se plaint des sommes engagées malgré l’inéligibilité du bénéficiaire, de l’activité, du projet et s’inquiète également de tendances au “non-respect des engagements agroenvironnementaux”.

Les dépenses de politique étrangère Pour soutenir sa politique étrangère, soutenir les pays candidats (et les potentiels), l’aide aux pays en développement, l’UE a mis sur la table 7,4 milliards d’euros en 2014. Et a dépensé peu judicieusement 2,7 % de cette somme. Et ce à cause de “dépenses effectuées en dehors de la période d’éligibilité”, ou encore “des cas de bénéficiaires qui déclaraient des coûts sans fournir de pièces justificatives relatives aux dépenses.” Le Parlement européen devrait notamment “renforcer ses contrôles concernant les coûts remboursés par les partis politiques européens à leurs organisations affiliées”, préconise le rapport jugeant toutefois qu’il n’y a “aucune insuffisance importante” dans les administrations. Extraits de La Tribune – 10/11/2015

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En 2015 les exportations d’armes françaises vont battre un nouveau record… Quoi qu’il arrive la France va battre un nouveau record dans le domaine des exportations d’armements en 2015. L’an dernier déjà, les prises de commandes des groupes français de défense avaient atteint 8,21 milliards d’euros, le meilleur résultat de ces vingt dernières années juste devant ceux réalisés en 2009 et 1998, selon les chiffres publiés dans les rapports au Parlement sur les exportations d’armement de la France. L’année 2015 sera donc historique en termes d’exportations, même si tout cela reste encore conditionné par un certain nombre de négociations en cours avec

différents pays du Moyen-Orient ou d’Asie, a souligné début octobre le délégué général pour l’Armement Laurent Collet-Billon aux députés de la commission de la Défense. Le délégué général pour l’Armement a précisé que le montant des contrats entrés en vigueur fin août atteignait 4,4 milliards et les prévisions de prises de commandes pour l’année 2015 seront probablement dépassées. Pour mémoire, l’objectif en 2015, hors Rafale, est fixé à 5,7 milliards d’euros. En 2015 la France a remporté ses deux premiers contrats export Rafale. Le premier, qui est entré en vigueur, a été signé

avec l’Egypte et porte sur 24 Rafale, avec les armements associés, pour un montant total de 5,2 milliards d’euros, ce montant incluant également la vente d’une frégate multi-missions FREMM estimée à 1 milliard d’euros environ. On peut estimer que, fin août, la France avait déjà vendu 8,5 milliards d’euros d’armements environ, compte tenu que le contrat Rafale signé avec le Qatar pour 24 avions n’était pas encore entré en vigueur. Le montant de ce contrat est évalué à 6,3 milliards, dont un peu plus de 2 milliards d’euros environ pour l’armement. (Renseignor N° 897, le 26-10-2015).

Vers un renforcement de la présence militaire de l’OTAN en Europe de l’Est… L’OTAN vient d’annoncer sa décision de renforcer sa présence militaire dans les pays membres en Europe de l’Est. Citant des sources diplomatiques et militaires, le quotidien Wall Street Journal a rapporté que l’Alliance atlantique veut déployer mille soldats dans les pays d’Europe de l’Est dont la Pologne, l’Estonie,

la Lettonie et la Lituanie. Ce sont les pays de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est membres de l’OTAN qui ont demandé à l’organisation de renforcer sa présence militaire sur leur territoire. Il est prévu que la question soit examinée le 2 novembre 2015 lors d’un sommet des pays de l’Europe de l’Est qui

aura lieu en Roumanie. Seront présents à cette réunion à Bucarest, le secrétaire général adjoint de l’OTAN Alexander Vershbow, le président roumain Klaus Iohannis et le président polonais Andrzej Duda. (Renseignor N° 897, le 29-10-2015)

Des employés de l’ex-Blackwater Renforcement serait envoyés au Yémen sous la du dispositif couverture de militaires colombiens… militaire américain Selon un journaliste yéménite, la société yéménite, a révélé dans un rapport sur en Turquie afin américaine Blackwater envoie ses effec- le site Web de Yemen Press que la sotifs aux Yémen sous couverture de mili- ciété criminelle américaine Blackwater, de lutter contre taires colombiens pour y commettre des dont la licence en Irak avait été révoquée crimes. Abdallah Ben Amer, journaliste par Bagdad pour y avoir commis des les mouvements crimes, a envoyé à la demande de l’Arabie saoudite des militaires au Yémen. Il radicaux au a déclaré que les informations publiées selon lesquelles les militaires dépêchés Moyen-Orient… au Yémen étaient de nationalité colombienne n’étaient pas justes. « Ils ne sont que des mercenaires de la société américaine Blacwater qui sont actifs en Colombie et la plupart des éléments de cette société sont des militaires des pays d’Amérique du Sud » a indiqué ce journaliste yéménite. (Renseignor, le 26-10-2015) 12 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

Les Etats-Unis renforcent leur dispositif militaire en Turquie. Des avions d’attaque au sol et des chasseurs vont être envoyés sur la base d’Incirlik. Ces appareils doivent participer à la lutte contre les mouvements radicaux au MoyenOrient. (Médi-1, le 31-10-2015)


LE CAHIER MÉMOIRE

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N° 819 NOVEMBRE 2015

ÉDITO

Par Paul Markidès

Des soldats de l'Armée Populaire Républicaine à la Puerta del Sol à Madrid en 1936 avant leur départ pour le front.

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

La Révolution et la guerre d’Espagne sont des évènements historiques qu’il convient de rapporter à tous ceux et à toutes celles qui n’ont pas eu l’occasion de les connaître ainsi qu’aux générations nouvelles qui les ignorent évidemment. Leurs déroulements donnent à réfléchir sur les conséquences qu’ont eu l’insuffisance de réflexion politique des responsables gouvernementaux républicains, autant que celles des partis du Fronte popular. La naïveté du président du conseil devant la lettre hypocrite de Franco si ce n’est son absence de courage et le décalage politique des positions du parti communiste espagnol entre autres. Mais il est évident que les interventions constantes des forces militaires étrangères, hitlériennes et mussoliniennes ont assuré les moyens nécessaires aux troupes franquistes pour devenir maitre de la situation malgré l’apport considérable des brigades internationales aux côtés des combattants républicains espagnols. Aujourd’hui l’étude de la Révolution et de la guerre d’Espagne nécessite un approfondissement détaillé de ces évènements comme le souligne l’historien Georges Soria. Et nous ne pouvons pas tous les évoquer dans notre modeste cahier mémoire de ce mois, mais nous tenons à souligner qu’il est de la plus grande importance de réfléchir sur le comportement de Franco et des siens dont certains aujourd’hui ne manquent pas de s’inspirer.


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Comprendre la guerre et la révolution en Espagne de 1936 à 19391 Les révolutions et les guerres, celles que ne résument pas des accès de fièvre, des intrigues de palais ou des appétits territoriaux mais qui bouleversent un ordre établi et font se dresser les hommes jusqu’au sacrifice d’eux-mêmes, cheminent, telles de sourdes fatalités biologiques, dans le tissu profond de l’Histoire. Ainsi en fut-il de la grande Révolution française. De la Commune de Paris. De l’Octobre russe. Tel fut aussi le cas de la guerre et de la révolution qui se déroulèrent en Espagne de 1936 à 1939. Guerre civile dans son essence mais aussi conflit-miroir où se refléta le premier affrontement sévère entre le fascisme international et ses adversaires effectifs et virtuels, la Guerre d’Espagne ne tomba pas du ciel au début de l’été 1936, comme l’écrivit alors le chanoine Loutil dans le journal parisien La Croix : « Les Espagnols avaient tout pour être heureux. Baignés d’azur, sans grands besoins, ils pouvaient rêver sous le soleil et jouer de la mandoline (sic). Un jour, soixante juifs arrivent de Moscou, ils sont chargés de remontrer à ce peuple qu’il est très malheureux. » Et la guerre d’Espagne, selon ce chanoine, ainsi commença. La guerre d’Espagne surgit de la décision brutale des tenants de

l’ancien régime de s’opposer, au lendemain de la victoire électorale du Frente popular, en février 1936, à la moindre remise en cause de l’ordre économique et social dont la IIe République avait hérité à sa naissance en 1931 et qu’elle n’avait guère eu le temps de transformer, la réaction s’étant emparé à nouveau du pouvoir dès la fin de 1933 et ayant préservé des structures archaïques droit venues de la monarchie bourbonienne. Telle fut la cause première du soulèvement militaire de juillet, lequel déboucha, du fait même de son échec dans les deux tiers du territoire espagnol, sur le renversement de l’ordre social ancien. Une guerre fratricide s’ensuivit sur laquelle se greffa très vite un conflit aux dimensions internationales. A ce terrible jeu-là, l’Espagne devint pour toute une génération le lieu des passions du monde. Partisans et adversaires de la République espagnole s’affrontèrent alors comme on ne s’était jamais jusque-là affronté. Sauf peut-être au temps des guerres de Religion. De ce fait, l’histoire de ces événements-là est particulièrement difficile à écrire. Témoin de leur déroulement du premier au dernier jour, je me suis efforcé pour ma part d’en dénouer

La réforme agraire devait mettre fin à la domination des grands propriétaires, elle reste en suspens.

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l’écheveau par les moyens du récit, de l’analyse et de la synthèse. Triade qu’on ne peut dissocier sans courir trois sortes de risques. 1. Rester à la surface des choses. 2. Offrir au lecteur une inextricable forêt de faits lui interdisant d’accéder à une intelligence globale de la période étudiée. 3. Bâtir des exégèses savantes, débarrassées de tout le tissu vivant de l’Histoire et impénétrables aux non-initiés. Face à l’Himalaya de papier auquel la Guerre d’Espagne a donné naissance – il s’est en effet publié plus d’ouvrages sur ce sujet que sur la IIe Guerre mondiale – la tâche que je me suis assignée, alors que nombre de questions concernant certains de ses aspects restent encore sans réponse, paraîtra lourde. Le franc-tireur que je suis ne l’ignore pas. Il s’est acquitté de son audace comme il a pu, convaincu que sa tentative inciterait d’autres esprits téméraires à affronter à leur tour l’aventure où il s’est lui-même lancé… 1. Georges Soria, historien. Extrait de Guerre et révolution en Espagne. Tome 1. Introduction. Editions Club Diderot–Robert Laffont.

L’Espagne de 19361 Le soulèvement de l’armée espagnole, en juillet 1936, n’est pas une surprise pour aucun des observateurs de la vie politique du pays. La résistance populaire dans les principales villes industrielles, en conservant à la République la majeure partie du territoire, entraîne l’échec de ce classique « pronunciamiento ». Selon la définition de P. Vilar : « Un groupe de militaires conspirateurs […] fait sortir les troupes de leurs casernes, « se prononce » par un manifeste sur la situation politique, occupe les lieux de décision et de communication et, si le mouvement s’étend assez, somme le gouvernement de se retirer, le remplace, parfois change


DOSSIER LE RÉVEIL le régime » qui dégénère alors en guerre civile. L’intervention des puissances de l’Axe, alors même que l’attention de toute l’Europe se focalise sur la Péninsule, en fait le prologue du deuxième conflit mondial. Pour comprendre comment cela a commencé, mais surtout dans quel pays, à bien des égards singuliers, les volontaires étrangers vont se battre, il nous faut revenir quelques années en arrière. Face au succès de la coalition républicaine aux élections municipales d’avril 1931, le roi Alphonse XIII abandonne le trône ; le 14, la République est proclamée. L’Assemblée constituante, issue des urnes quelques semaines plus tard, porte au pouvoir une coalition de centre gauche anticléricale. La dissolution des Cortes, en 1933, sanctionne l’échec du gouvernement qui ne s’est pas réellement attelé à la réforme des structures du pays, lesquelles relèvent encore essentiellement du XIXe siècle. Le secteur agricole, dans les années 30, reste largement prépondérant dans l’économie. Alors que 50 000 propriétaires se partagent la moitié du sol espagnol, deux millions de paysans n’ont pas de terre. A ces derniers, s’ajoutent un million et demi de petits propriétaires obligés, pour survivre, de travailler sur les domaines des « grands ». L’oligarchie foncière continue à dominer le pays. Ses alliées traditionnelles, l’Eglise et l’armée, demeurent également très puissantes. L’Eglise, un des plus gros propriétaires fonciers du pays, force financière considérable, contrôle l’enseignement dans une Espagne qui compte 50 % d’illettrés. Si les bûchers de l’Inquisition se sont éteints ici plus tard que dans le reste de l’Europe, l’influence spirituelle du clergé n’est plus hégémonique : dans de nombreuses régions, les couches populaires se sont détachées de la religion. « Il n’y a pas d’armée d’opérette, mon vieux Ramos ; il y a seulement des opérettes sur l’armée. Ce qu’on appelle une armée d’opérette, c’est une armée de guerre civile », fait dire Malraux à l’un de ses person-

nages. En effet, les militaires espagnols font de plus en plus figure d’arbitres de la lutte pour le pouvoir : le pays a connu 52 tentatives de pronunciamiento en cent vingt ans. Le dernier ayant été couronné de succès date de 1923 : le général Miguel Primo de Rivera a pris en main les rênes du pays. La dictature – assez molle en réalité – a duré sept ans. D’une inefficacité patente sur le plan extérieur, l’armée s’est cependant dotée pendant la guerre du Rif, de 1921 à 1926, de troupes disciplinées et aguerries : les mercenaires de la Légion étrangère (El Tercio) et les troupes maures (Los Regulares). Si les structures économiques et sociales du pays apparaissent encore largement féodales, le poids de l’Espagne urbaine ne doit pas être sous-estimé. Madrid et Barcelone regroupent chacune près de deux millions d’habitants ; Valence, Séville, Saragosse et Malaga dépassent les cent mille. Le pays n’a connu son véritable essor industriel que grâce à la Première Guerre mondiale ; sa neutralité lui a permis de développer ses exportations agricoles et manufacturières. Cependant la fabrique isolée reste fréquente. Trois régions à forte concentration prolétarienne sortent du lot : les Asturies et leurs mines, dotées d’industries annexes, Bilbao et ses complexes sidérurgiques, et surtout la Catalogne qui abrite une multitude de petites entreprises, essentiellement textiles. L’Espagne est également une terre d’investissement pour capitaux étrangers. Par exemple, les Britanniques contrôlent la métallurgie basque, la construction navale et les mines de cuivre de Rio Tinto. L’archaïsme des structures économiques s’inscrit dans la faiblesse de l’Etat-nation et les nationalismes périphériques. Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, le Pays basque et la Catalogne, de par leur industrialisation, sont parvenus à concentrer les richesses de l’Espagne. De grands entrepreneurs et une classe moyenne, pour qui l’Etat castillan constituait

un obstacle à l’initiative privée, ont émergé. Les particularismes basque et catalan ont réapparu jusqu’à la revendication séparatiste, représentée respectivement par le Parti nationaliste d’Euskadi, fondé sur une base ethnique, politique et religieuse, et l’Esquerra (la Gauche) catalane implantée dans la petite bourgeoisie. Conséquence du sous-développement économique et du phénomène indépendantiste, il n’y a pas de véritable assise de masse pour des partis républicains bourgeois « nationaux » dans le reste du pays. Les politiciens qui, dans la France de l’époque, appartiendraient au Parti radical-socialiste se répartissent pour la plupart entre le Parti radical, qui se jettera très vite dans les bras de la droite par peur de l’agitation sociale, et les députés, ayant Manuel Azaña pour tête de file qui tentent, au contraire, de promouvoir des réformes. L’instauration de la République après les élections n’a pas, loin s’en faut, découragé les monarchistes qui s’organisent politiquement. Ils se partagent entre partisans d’Alphonse XIII et Carlistes, conservateurs catholiques équivalents des légitimistes français. Les premiers soutiennent le Parti de la rénovation espagnole, corporatiste et autoritaire, dirigé par José Calvo Sotelo, admirateur avoué du fascisme, qui sera le leader de l’extrême droite à la Chambre de 1936. Expression politique des seconds, la Communion traditionnaliste bénéficie d’une base populaire chez les paysans de Navarre, solidement encadrés par un clergé fanatique. Elle possède sa milice paramilitaire, les « Requetes ». Entre 1934 et 1936, nombre de ceux-ci suivront des stages de formation militaire en Italie. Bref, une Vendée qui n’aurait pas désarmé. A côté de ces partis qui refusent ouvertement le suffrage universel, l’Eglise soutient la Confédération espagnole des droites autonomes (CEDA), qui accepte de jouer le jeu du parlementarisme mais lutte ouvertement contre la laïcité de l’Etat. Dirigée par José Maria LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 15


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17 avril 1931, trois jours après l'instauration de la République en Espagne, des cheminots des chemins de fer du Nord fêtent le nouveau régime à Madrid.

Gil Robbles, pour qui l’Etat corporatiste du chancelier autrichien Dollfuss constitue un modèle, elle apparaît aux yeux des républicains comme la version espagnole du fascisme. Grande bénéficiaire des suffrages lors des élections législatives de 1933 – qui font basculer les Cortes à droite – la CEDA, bien que ne participant pas au gouvernement en sera, jusqu’en 1935, la principale inspiratrice. A l’opposé sur l’échiquier politique, le mouvement ouvrier revêt également une forme spécifique dans l’Europe des années 30 : ce sont les anarcho-syndicalistes qui le dominent largement. Le conflit entre Marx et Bakounine, au XIXe siècle, s’est en effet soldé, en Espagne, par la victoire des partisans du second. En 1910 a été fondée, à partir des noyaux libertaires catalans, la Confedaracion nacional del Trabajo (CNT). En 1927, les anarchistes se sont regroupés dans la Federacion anarquista ibérica (FAI) qui a dominé rapidement la CNT et l’a tenue à l’écart de toute alliance avec les républicains et les socialistes, la faisant systématiquement appeler au boycottage des élections. Le poids de la FAI au

sein de la CNT est tel que son sigle apparaît toujours accolé au sien, bien que tous les militants syndicalistes ne s’en réclament pas. Fortement influencé par Jules Guesde, intellectuellement dominé par Pablo Iglesias, le mouvement socialiste ne compte qu’un millier d’adhérents lorsqu’il est légalisé en 1881. En 1888, deux de ses dirigeants, Mora et Garcia Quejido, fondent l’Union générale de trabajadores (UGT), syndicat réformiste. La même année, le parti est rebaptisé Partido socialista obrero español (PSOE), nom qu’il porte encore aujourd’hui. Au début de ce siècle, les deux formations, organiquement liées, prennent un caractère de masse, l’UGT demeurant cependant encore loin derrière la CNT. La question de l’adhésion à la IIe Internationale reconstituée. Les deux premières années de la République voient l’essor de la centrale syndicale, dont le secrétaire général, le plâtrier autodidacte Francisco Largo Caballero, est devenu ministre du Travail (maroquin qu’il avait déjà détenu au début de la dictature de Primo de Rivera). Elle atteint alors le cap des 1 250 000 adhérents. Mais la Catalogne industrielle reste le bastion des anarcho-syndicalistes de la CNT. Mora, Garcia Quejido et Daniel Anguiano, emmenant avec eux presque la moitié des adhérents du PSOE, ont fondé en 1921, avec les instituteurs Andrès Nin et Joaquin Maurin – dirigeants cenetistes ralliés au bolchevisme, le Parti communiste espagnol (PCE). 1. Rémy Skoutelsky, L’Espoir guidait leurs pas. Editions Grasset. Extrait de la préface.

L’hypocrisie de Franco1 • La passivité gouvernementale • L’absence de vigueur dans les réactions des partis du Frente popular Les témoignages abondent concernant l’attitude que Casares Quiroga2 avait décidé d’adopter 16 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

dans cette conjoncture dramatique. Quand un visiteur venait lui apporter quelque précision nouvelle sur l’état des préparatifs de renversement du régime par les généraux factieux et les organisations politiques qui les épaulaient,

il touchait familièrement de la main l’épaule de son interlocuteur et l’envoyait « sur les roses »… Même lorsqu’il reçut une incroyable lettre datée du 23 juin, que Francisco Franco lui fit parvenir des Canaries. Le général, tenu au courant – comme on l’a vu – par Mola de son plan d’opérations, repoussait dans un texte de trois pages, sur un ton indigné, les accusations de « complot militaire » publiquement formulées contre de nombreux officiers supérieurs dans les journaux, les réunions publiques. Dans cette épître, modèle d’hypocrisie cauteleuse, Franco affirmait que ceux qui informaient le Premier ministre « s’écartaient de la réalité » ; que ceux « qui faisaient l’éloge des institutions (républicaines) ne leur étaient pas fidèles », qu’ils attendaient la « rétribution de leur collaboration servile » comme ils l’avaient fait dans les « années de la Dictature et de la Monarchie » ; que « ceux qui disaient de l’armée qu’elle était infidèle à la République manquaient à la vérité » et « trompaient » le chef du gouvernement lorsqu’ils interprétaient « l’inquiétude, la dignité et le patriotisme du corps des officiers comme un signe de conspiration et de manque de loyauté à l’égard du régime ». Franco concluait sa lettre par une menace à peine voilée : « Connaissant bien les problèmes de la discipline, à l’étude desquels je me suis consacré durant de longues années, je puis vous assurer que l’esprit de justice qui règne dans les cadres militaires est tel que toute mesure de violence non justifiée produit dans les formations collectives des effets à l’opposé de ceux que l’on recherche lorsque celles-ci ont le sentiment d’être anonymes et de délations calomnieuses. Je considère comme un devoir de porter à votre connaissance ce que je crois être une chose très grave pour la discipline militaire et que votre Excellence peut vérifier en interrogeant personnellement ceux des généraux et chefs de corps qui, en dehors de toute passion politique, vivent au contact de leurs subordonnés et


DOSSIER LE RÉVEIL s’inquiètent de leurs problèmes intimes et de leurs sentiments. Avec le salut très attentif de votre afectisimoi y subordinado. Francisco Franco. » Avec le recul du temps, ces derniers mots : « Votre très affectueux subordonné », bien qu’ils appartinssent au langage épistolaire, nous semblent tirés d’un mauvais mélodrame. Comment Santiago Casares Quiroga, qui était parfaitement au courant des projets du général, interpréta-t-il ce maintient des formes assorties de menaces à peine voilées ? Comme un rite ? Comme une impertinence ? Comme une indignité ? Nous l’ignorons. Ce que nous savons, toutefois, c’est que, à l’instigation du président de la République qu’il consultait plusieurs fois par jour sur toutes les questions, y compris les questions mineures, il résolut de faire comme l’autruche devant le danger : il fourra sa tête dans le sable. La lettre du 23 juin, qui eût mérité des sanctions immédiates, resta sans réponse. Les conjurés, désormais convaincus que ni Azaña ni son terre-neuve Casares Quiroga ne prendraient l’initiative de démanteler leur plan de guerre civile, apportèrent quasiment au grand jour la dernière main à leurs préparatifs en négociant in extremis un pacte d’union avec les « traditionalistes » de Navarre qui voulaient que le drapeau du futur Etat issu de l’insurrection soit bicolore (c’est-à-dire celui du carlisme), exigence que Mola, fin politique, jugea inopportune et rejeta. Ils conclurent également un ultime accord avec la Falange española y de las J.O.N.S. et avec la J.A.P. (Jeunesses d’Accion popular, organisation juvénile contrôlée par Gil Robles, communément appelée « Chemises vertes »). Gil Robles, lui-même mis au courant du projet de soulèvement, refusa de s’engager personnellement mais, comme il l’écrit dans son livre No fué posible la paz, il recommanda « à tous les affiliés de la C.E.D.A. […] de regagner leurs unités dans l’armée à titre stricte-

ment personnel et de ne pas faire partie d’organismes répressifs. » Piteuse précaution de style que celle-là, car dès les premiers jours de la guerre civile les électeurs de la C.E.D.A., ayant « regagné l’armée à titre strictement personnel », participeraient avec tous ceux qui s’insurgèrent contre la République au massacre collectif d’innombrables républicains, dans les régions où le pronunciamiento l’emporta. Quant à ceux qui, étant

donné leur âge ou leur peu d’enthousiasme au sacrifice « de leur personne », ne rejoignirent pas l’armée, ils constitueraient dans les villes et les campagnes que les rebelles contrôlaient, « la base de masse » du soulèvement militaire. 1. Extrait de Guerre et Révolution en Espagne, Georges Soria. Editions Club Diderot et Robert Laffont. 2. Président du Conseil du gouvernement du Frente popular.

Formation et victoire du Frente Popular1 Dans leurs divers ouvrages théoriques, notamment dans la Historia del Partido comunista de España, les communistes espagnols affirment que le Frente popular fut créé au mois de novembre 1933, lors des élections aux Cortes. A cette occasion, écrivent-ils, un « pacte fut conclu entre le PCE, le parti socialiste ouvrier espagnol et les républicains de gauche », qui permit, à Malaga, l’élection du candidat de gauche le mieux placé, le Dr Cayetano Bolivar, communiste d’une certaine notoriété. En fait, si l’on y regarde de plus près, ce pacte n’avait qu’un caractère circonstanciel. Il ne scellait pas, comme ce sera le cas trois ans plus tard, l’alliance des partis de la gauche espagnole autour d’un programme. Il fit tout simplement mordre la poussière à un candidat réactionnaire et fascisant et permit au PCE d’avoir son premier député aux Cortes. Rien de plus, rien de moins, les socialistes et les républicains de gauche n’étant pas prêts à aller plus loin à ce moment-là. De sorte que l’on est fondé à ne voir dans ce pacte qu’un phénomène d’une portée limitée. Une ébauche du Frente popular et non sa « création ». A vrai dire, si dès l’avènement de Hitler au pouvoir en 1933 la formule et la stratégie du Front populaire étaient, virtuellement,

inscrites dans le développement historique de la gauche espagnole et de la gauche française, c’est en France que se réalisa leur élaboration théorique. Et cela, à la suite d’une longue réflexion du Parti communiste français au détour des années 1930, touchant à la manière la plus efficace de conjurer la montée du péril fasciste ; de sortir la classe ouvrière des divisions qui l’avaient affaiblie depuis la scission de Tours (1920) ; de frayer une voie nouvelle pour la transformation de la société. Le cheminement qui y mena présente des analogies et des différences avec les circonstances qui menèrent au Frente popular. Le Frente popular, tout d’abord, s’insérait dans une structure sociale différente, à bien des égards, de celle de la France. Et ensuite, la situation politique propre à la péninsule Ibérique se distinguait, par bien des côtés, de la situation politique française. La premières de ces différences touchait à la question de la terre, aux structures ancestrales de l’agriculture espagnole aux mains de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie. En France, l’existence d’une paysannerie petite et moyenne, vivant sur des terres qu’elle possédait, avait profondément modifié les données politiques et sociales du problème agraire. D’autre part, LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 17


LE RÉVEIL DOSSIER la bourgeoisie espagnole, fascinée par l’aristocratie séculaire (sauf dans les régions périphériques telles que la Catalogne et le Pays basque) ne contrôlait pas, sans partage, l’essentiel des forces productives tant dans la finance que dans l’industrie. En France, à la suite de la Révolution de 1789, l’aristocratie avait peu à peu perdu, au XIXe siècle, tout à la fois le pouvoir politique et économique, et vivait en 1936 de ses revenus et de ses réminiscences, sans jouer dans la vie politique et économique un rôle autre que décoratif. La bourgeoisie, elle, avait en main depuis longtemps les grands moyens de production et d’échange, et le degré de concentration de la richesse en ses mains était tel qu’on avait pu nommer une à une les « 200 familles » qui gouvernaient la France. En Espagne, l’aristocratie terrienne, un instant inquiétée par la réforme agraire, avait retrouvé sous le bienio negro la totalité de ses privilèges et se complaisait à nouveau dans sa condition parasitaire, consistant à prélever ses revenus agricoles sans les réinvestir dans les divers circuits de la production. Quant à la fraction de l’ancienne noblesse qui se consacrait à des activités industrielles, en alliance avec la grande bourgeoisie, elle avait obtenu que les quelques avantages salariaux décrochés depuis le printemps 1931 par la classe ouvrière fussent fortement grignotés. La bourgeoisie avait joint ses efforts à ceux de l’aristocratie pour tenter de réinstaller à Madrid Alphonse XIII, en donnant massivement ses voix aux partis monarchistes et à la Confédération espagnole des droites autonomes (la CEDA) dont le leader, Gil Robles, aspirait à devenir, sous la couverture du trône restauré, une sorte de Mussolini espagnol. Pour ce qui est de l’Eglise et de l’armée, nombreux étaient parmi leurs hauts dignitaires ceux qui ne pardonnaient à la République ni d’avoir séparé l’Eglise de l’Etat, ni d’avoir entrepris la réforme militaire dite d’Azaña. L’Eglise prê18 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

chait en chaire pour le retour de l’ancien régime. L’armée s’était illustrée dans la répression aux Asturies, en faisant massacrer des Espagnols par des troupes coloniales, et complotait déjà pour renverser la République. En France, l’Eglise avait accepté depuis longtemps la IIIe République, même si elle continuait à rompre des lances contre la laïcité. Quant à l’armée, s’il n’est pas exact qu’elle ait été la « Grande Muette » que l’on a décrite, elle était dans son ensemble républicaine, surtout son contingent. Ce rapide survol de la situation française et espagnole à cette époque serait très incomplet si on ne mentionnait pas pour finir que, depuis la Commune de 1871, il n’y avait pas eu en France un phénomène tel que la Commune asturienne de 1934. La toile de fond sur laquelle s’inscrivit l’itinéraire espagnol du Frente popular différait, on le voit, de celle où s’inséra le Front populaire français. La seule analogie fondamentale entre le « Frente » et le « Front » concernait le péril fasciste, aussi redoutable en Espagne qu’en France. Dans l’esprit de ses initiateurs espagnols, le but du Frente popular consistait à reprendre le cours interrompu de la révolution démocratique bourgeoise (que la France, elle, avait réalisée depuis un demi-siècle), tout en barrant la route à une variante espagnole du fascisme italien ou allemand. Au-delà des différences et de l’analogie des situations existant dans les deux pays, on notera encore une donnée spécifique non négligeable du contexte espagnol des premières années de 1930 : le développement particulièrement tardif du parti communiste espagnol, son audience très faible jusqu’en 1933, tant sur le plan politique que syndical. De tous les partis communistes européens, le PC espagnol fut longtemps le plus replié sur lui-même et le moins influent. Pour ne donner ici qu’une double illustration de cet état de choses, il suffira de rappeler qu’au prin-

temps 1931, alors même que des masses imposantes de travailleurs acclamaient dans la rue la fin de la Monarchie bourbonienne et la proclamation de la IIe République, les communistes madrilènes, au nombre de quelques centaines, avaient organisé un cortège aux cris de « A bas la République ! Vivent les Soviets ! » Ce qui en dit long sur leur esprit d’à-propos lors de ce tournant de l’histoire espagnole. (Plusieurs mois durant, le PCE continua de préconiser le remplacement du gouvernement provisoire par un « gouvernement ouvrier et paysan ».) Ces mots d’ordre, tout à fait fantasmagoriques, exprimaient l’état d’isolement dramatique où se trouvait le PCE que dirigeait une petite secte d’illuminés, si orgueilleusement sûrs d’eux, qu’ils avaient quasiment nullifié l’influence de leur organisation dans la classe ouvrière. Le nombre de voix par eux rassemblées aux élections municipales d’avril 1931 (lesquelles entrainèrent l’effondrement de la Monarchie bourbonienne) s’éleva en tout et pour tout à un peu moins de soixante mille. 1. Extrait de Guerre et Révolution en Espagne, tome 1, Georges Soria. Editions Club Diderot–Robert Laffont.

Le soutien humanitaire aux populations civiles espagnoles et aux combattants républicains1 Dans le même temps se mettent en place de formidables réseaux d’assistance sanitaire et humanitaire. De l’été 1936 à l’hiver 1938-1939, les actions sont avant tout destinées à l’accueil et au secours des populations civiles fuyant les zones franquistes. A partir du printemps 1939, elles s’étendent aux combat-


DOSSIER LE RÉVEIL tants français et internationaux, aux dirigeants politiques et militaires républicains espagnols, en premier lieu envers les internés dans des camps de concentration. Quelques exemples suffisent à rendre compte de la multitude des actes organisés ou individuels réalisés à travers tout le pays. La Centrale sanitaire internationale (CSI), la Solidarité internationale antifasciste (SIA), le Secours populaire de France et les colonies et la compagnie France-Navigation s’illustrent particulièrement dans ces actions non gouvernementales d’assistance aux réfugiés. Albert Jamabert, dirigeant des Faucons rouges et élu à Perpignan, anime un comité d’aide et d’accueil aux réfugiés regroupant toutes les formations de base du rassemblement de Front populaire avec l’objectif que chaque famille catalane prenne un enfant réfugié sous son toit. Les 800 ouvriers des usines Hispano-Suiza de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) parrainent 30 enfants réfugiés. Chaque quinzaine, ils versent une heure de salaire à une caisse de solidarité gérée par l’ouvrière Simone Gillot. Marcel Degliam-Fouché, dirigeant de la CGT, mandaté par le bureau confédéral, dirige la colonie de la Cuarde-en-Ré qui accueille 1 000 enfants dans un centre d’hébergement à Valence. Nicolas Faucier, trésorier de la SIA, assure les moyens de fonctionnement d’une colonie dénommée Ascaro-Durruti qui recueille 300 enfants dont un grand nombre d’orphelins. A l’instar de très nombreuses municipalités de Front populaire dans toute la France, Louis Dolly, maire de Villejuif, met à disposition des enfants réfugiés le centre de vacances municipal en Dordogne. Le mouvement des Auberges de jeunesse n’est pas en reste : André Retail transforme l’auberge de Fromentine (Vendée) en centre d’accueil. Impossible de dénombrer les actes individuels d’accueil de familles ou d’adoptions d’enfants comme celles de ces deux fillettes des Asturies dont le père a été fusillé et qu’élève Jean De Boë, ouvrier typo belge

et ancien comparse de la bande à Bonnot. Au printemps 1939, la mobilisation ne faiblit pas alors que les réfugiés affluent et que s’ouvrent pour eux des camps d’internement, le plus souvent improvisés. La solidarité désormais est entièrement destinée à leur porter secours, les pourvoir en vivres, médicaments, vêtements, etc. Se mettent en place aussi des groupes d’assistance juridique, des réseaux d’évasion (planques, faux papiers), des initiatives syndicales d’embauches, etc. Parallèlement aux actions du SERE (Servicio de Emicracion de Refugiados Españoles) et de la JARE (Junta de Auxilio a los Republicanos Españoles) créés par la République espagnole, à la tenue de la conférence internationale d’aide aux réfugiés espagnols les 15 et 16 juillet 1939 à Paris, les initiatives de solidarité à travers toute la France sont innombrables. Jean Boiteau, postier, propose ses services comme interprète auprès de médecins d’un camp d’internement et Philomène Gaubert, infirmière, se dépense sans compter pour réconforter et soigner les exilés à Latour-de-Carol. Edouard Morin, ouvrier aux usines Schneider, président de l’union départementale CFTC de Saône-et-Loire, anime au Creusot un comité d’accueil et d’assistance aux réfugiés basques. Ange Bonini, responsable intersyndicale de la MOI à Lyon, mobilise la solidarité pour le ravitaillement des internés des camps du Vernet, de Saint-Cyprien et de Rivesaltes, Yvonne Robert et Louis Champion (AVER et CSI), à Perpignan, coordonnent l’action d’entraide de groupes agissant auprès des camps

d’Argelès, de Saint-Cyprien, puis de Gurs et du Vernet. Hildebert Chaintreuil, dirigeant national de la fédération CGT du bâtiment, avec l’aide de son organisation, obtient l’accord des pouvoirs publics et des entrepreneurs pour la mise en œuvre d’un plan de sauvetage de la construction du barrage de Génissiat : création de 2 400 emplois, dont un grand nombre est pourvu par d’anciens des Brigades internationales. En retour, de nombreux signes de reconnaissance sont adressés aux acteurs de cette solidarité. Ainsi, le groupe de l’Union des jeunes filles de France de Bondy (SeineSaint-Denis), qui œuvre à la manière de marraines pour les internés du camp de Gurs, reçoit un album illustré de la part de jeunes antinazis allemands combattants des Brigades internationales internés. L’album fait main, dédicacé, célèbre le cent-cinquantième anniversaire de la Révolution française et la fraternité des peuples dans le combat antifasciste. Il est aujourd’hui conservé et exposé au musée. En relation avec la compagnie France-Navigation, Virgile Barel, député communiste de Nice, met sur pied des liaisons d’évacuation de réfugiés vers l’Algérie, et le poète Pablo Neruda, consul général du Chili à Paris, organise l’exil vers Valparaiso de plus de 2 300 républicains espagnols embarqués sur le Winnipeg, le paquebot fleuron de la compagnie. » 1. Extrait de La guerre d’Espagne de Roger Bourderon. Editions Tallandier.

Bientôt 80 ans Octobre 1936 : arrivent d’Allemagne, de France, d’Italie, de Belgique, du Canada… Ils sont plus de 32 000 accourus de 50 pays. Le fusil à la main pour défendre la jeune République espagnole que

Franco a décidé d’abattre. Indignés par la passivité des dirigeants de leurs pays, ils se sont portés volontaires pour combattre le fascisme d’hier. Un quart d’entre eux y sacrifieront leur vie. LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 19


LE RÉVEIL DOSSIER Les Brigades internationales constituent une épopée historique sans précédent. Leur histoire héroïque s’inscrit dans le contexte de la crise profonde du capitalisme des années 1930. La montée du péril fasciste suscite un grand mouvement de solidarité antifasciste. En France, comme dans d’autres pays au monde, les coups portés contre les républicains sont perçus par les militants comme autant de blessures propres. L’Espagne devient rapidement un enjeu majeur de l’affrontement démocratie-fascisme. La proclamation, de « la non-intervention », début août 1936 est vécue comme une trahison par des millions d’hommes. L’intervention massive d’Hitler et de Mussolini, aux côtés de Franco, donne au conflit une dimension internationale. Fin août 1936, Staline opte pour une aide militaire importante à Madrid. Elle arrive fin octobre, lors de la bataille de Madrid. Dès le « golpe » (coup d’Etat) franquiste du 17 juillet 1936, des centaines de volontaires de toutes nationalités s’engagent spontanément ; ils rejoignent les milices du Poum (Georges Orwell), du PCE, des anarchistes (colonne Durruti sur le front d’Aragon)… Ce sont surtout des réfugiés politiques yougoslaves, allemands, des antifascistes communistes polonais, des juifs d’Europe centrale, des anarchistes, des socialistes et communistes italiens, des trotskistes, etc. A partir de la décision de l’IC (Internationale communiste), le recrutement devient massif et passe par l’appareil du Komintern et du PCF. De 32 000 à 35 000 volontaires vont écrire l’une des plus belles pages de l’histoire du XXe siècle, malgré les conflits internes aux Brigades. Ce sont bien des « combattants de la liberté ». Parmi eux, de 9 000 à 10 000 Français (et Algériens) dont 50 à 60 % sont communistes. Les Français côtoient plus de 3 000 Polonais et 3 000 Italiens au sein de la brigade Garibaldi, 2 800 Américains, parmi eux 11 000 Cubains, 1 800 Yougoslaves. Les Brigades internationales 20 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

constituent donc une armée majoritairement populaire et prolétaire, très politisée, disciplinée. Il en fallait du courage, et de la conscience politique, pour donner sa vie, sur une terre étrangère, au nom d’un idéal. Rafael Alberti les immortalise : « Vous êtes venus de très loin. Pourtant cette distance, qu’est-elle pour votre sang qui chante sans frontières ? (…) Frères, Madrid, à votre nom, grandit et s’illumine. » Les premiers volontaires arrivent à la base d’Albacete le 14 octobre 1936. Les premiers brigadistes combattants sur le front de Madrid, début novembre, ainsi que l’appui de l’aviation et de l’artillerie soviétiques renforceront le moral et l’efficacité de la mobilisation républicaine. Les Brigades combattront au Jarama, à Guadalajara… Lors de la grande offensive de Brunete, la quasi-totalité des Brigades sont engagées, en juillet 1937. A Teruel et Lopera (Andalousie), la 13e et la 14e Brigade font preuve d’un courage inouï. Les pertes interbrigadistes, considérables (5 000 morts), seront compensées par un recrutement espagnol qui, peu à peu, représentera deux tiers des effectifs. Le 27 mars 1937, sur le front de Cordoue à Pozoblanco, la 13e Brigade bloque l’offensive de Queipo de Llano. A Guadarrama (3 mars-3 juin 1937), avec les troupes républicaines, les « internationaux » tentent de sauver le nord de l’Espagne, passent l’Ebre, leur courage sera donné en exemple. Le 21 septembre 1938, le chef du gouvernement, le socialiste Juan Negrin surprend le monde entier en proposant, à la tribune de la Société des Nations, le « retrait immédiat ». Les accords de Munich du 29 septembre 1938 sonnent le glas de la République espagnole. La Pasionaria Dolores Ibarruri, dirigeante communiste et vice-présidente des Cortes, qui prononcera le célèbre discours, aux échos encore actuels : « De tous les pays, de toutes les races, vous êtes venus à nous comme nos frères, comme les fils de l’Espagne immortelle, et

dans les jours les plus durs de notre guerre (…) Vous pouvez partir avec orgueil ! Vous êtes l’exemple héroïque de la solidarité et de l’universalité de la démocratie. Et cela, face à l’esprit vil et facilement accommodant de ceux qui interprètent les principes démocratiques, les yeux tournés vers le coffre-fort des riches, ou vers la cote boursière de leurs actions, qu’ils veulent sauver de tous les risques. » Le retour de nombreux brigadistes fut un cauchemar : beaucoup ne purent rentrer dans leur pays ou furent enfermés en France, dans des camps de concentration. Ils étaient « suspectés », selon les décrets du radical-socialiste Daladier du 14 avril 1938 et du 12 novembre. Ils seront les pionniers, dans la continuité de la guerre d’Espagne, de la Résistance en France et dans d’autres pays. En Italie, des anciens interbrigadistes occuperont des postes politiques importants : Luigi Longo, Pietro Nenni… En France, on retrouve les « anciens d’Espagne » dans la structuration et les premières actions de la MOI (main-d’œuvre immigrée), dans les rangs de l’organisation spéciale du PCF, des FTP. Leur expérience politique et militaire s’avère inestimable. Parmi eux, Marcel Langer, fusillé le 23 juillet 1943, Pierre Georges (colonel Fabien), le Tchèque Arthur London brigadiste en Espagne, résistant en France, déporté à Mauthausen, Gabriel Fort, officier de la Brigade franco-belge, sera blessé à Brunete, Pierre Rebière, fusillé au mont Valérien, Rol-Tanguy. Parmi les 23 fusillés de l’Affiche rouge, 5 sont des anciens d’Espagne, Ceslesto Alfonso écrit : « Ce serait à recommencer, je serais encore le premier. » L’un des survivants, décédé aujourd’hui, Mazou, nous répétait : « Notre exemple sera fécond si se lèvent les brigadistes d’aujourd’hui. » Jean Ortiz Extraits de l’Humanité Dimanche de septembre 2011.


VOS DROITS LE RÉVEIL

L’ONAC devra-t-il changer de nom ? Le combattant « nouveau » est arrivé... A nouveau ressurgit, avec une certaine insistance, l’idée de modifier, transformer, moderniser le nom de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, jugé « vieillot », voire « ringard » mais à coup sûr « dépassé » et faisant obstacle à l’engagement des OPEX dans les Associations d’ACVG. La démarche n’est pas neuve, mais conduit toujours au même but : remettre en cause – sous une forme ou sous une autre – l’ONAC. Déjà, dans les années 1980-1990, certains avaient manœuvré pour implanter le mot « Vétéran » (US oblige) en place de celui d’Ancien Combattant. La carte du Combattant a même été modifiée, perdant sa couleur de celles de nos pères et grands-pères – la « carte couleur chamois » - pour un blanc portant la « Marseillaise » tricolore. Face au tollé engendré, l’affaire s’était arrêtée là et « l’Office National des Vétérans » n’avait enterré ni les Anciens Combattants ni les Victimes de Guerre. ➢ Aujourd’hui, la démarche est portée par des OPEX qui, à leur âge, ne se sentiraient pas « Anciens Combattants ». Est-elle la revendication de TOUS les OPEX ? On peut en douter, même si elle est exprimée hautement par un certain nombre de généraux… ➢ Faut-il donc rappeler que NOUS, les soldats de la conscription, nous sommes sortis de 2 à 3 ans de guerre en Algérie à l’âge de 22 ans ?

Nous sentions-nous « Anciens Combattants » ? Notre problème n’était pas le nom de l’ONAC, mais bien la reconnaissance de nos droits, y compris à la « carte du combattant ». Et la qualité des services de l’ONAC en était partie intégrante. L’ONACVG s’est poursuivi en intégrant ce que nous lui avons apporté en valeurs républicaines de solidarité et de reconnaissance. ➢ Car mesure-t-on assez ce que dessinerait la transformation – à laquelle ne dit pas non la direction générale de l’ONAC – du titre actuel « Office national des Combattants » ?… Du même coup de « dépoussiérage », on ferait le ménage des « Anciens » ET des « Victimes de guerres » ! Et, pardelà, des droits à réparation qui sont attachés à ces ressortissants par la loi. Nous mettons en garde nos camarades OPEX face à des démarches qui – au bout du compte – aboutiraient à vider l’ONACVG de ses valeurs, de son rôle

et amèneraient à son déclin et voire à la remise en cause de son existence comme certains – la Cour des Comptes, par exemple – mettent déjà en cause. ➢ Certes, la « Carte du Combattant » ne comporte pas le mot « Ancien ». C’est qu’elle est d’abord et pleinement la reconnaissance que son détenteur a « combattu » et qu’il a droit à la reconnaissance de ses droits à réparation. Droits à reconnaissance dont l’exercice est confié à l’Office National des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre lequel rassemble tous ceux envers qui la Nation a une dette qu’elle doit rembourser. « Ils entreront dans la carrière quand leurs aînés n’y seront plus. » Aux OPEX d’assurer la continuité pleine et entière de l’ONACVG, en toute responsabilité et de faire prospérer l’héritage des « Anciens » sans pour autant faire table rase des valeurs et de leur expression, sous prétexte de « modernité ».

Abonnez vous au Reveil des Combattants Si vous souhaitez vous abonner au journal Le Réveil des Combattants et recevoir n nos dix numéros par an, écrivez-nous à l’adresse suivante :

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La souscription pour acheter le siège de l’ARAC est lancée L’ARAC a de l’avenir, de nombreux camarades partagent l’idée que son combat pour la paix, le respect des valeurs républicaines, la souveraineté de la Nation sont des actions d’une criante actualité. Nombreux sont également ceux qui approuvent l’idée que notre siège peut devenir une maison commune ouverte aux associations partageant notre idéal. Créée en 1917, l’ARAC fêtera bientôt son centenaire. Tout au long de ce siècle nous avons pris nos responsabilités pour défendre les familles, ceux qui souffrent, ceux qui subissent la dure loi de la finance. Aucun combat de l’émancipation humaine ne nous est étranger. Contribuons à faire aujourd’hui encore de l’ARAC un acteur de notre temps, un acteur porteur d’espoir pour les générations d’aujourd’hui et de demain. Pour nous aider à acheter notre siège, n’hésitez pas à utiliser le prélèvement automatique* pour une, deux année ou plus. Beaucoup de camarades ont fait ce choix. Nous les en remercions car l’effort financier est moins lourd pour eux en échelonnant leur versement. Au final, la contribution est plus importante pour la maison commune. Merci à tous. Donnons à l’ARAC les moyens de continuer ses combats, de peser sur l’avenir, poursuivons la campagne de souscription. *n’hésitez pas à nous contacter pour tout renseignement ou envoi de formulaire de prélèvement automatique – Téléphone : 01.42.11.11.11

Alpes-Maritimes (06)

La Fare-les-Oliviers (13)

Un CA élargi du comité départemental des Alpes Maritimes s’est réuni le 23 octobre à la Maison du Combattant de Nice. A cette occasion le CA a été renouvelé en partie et complété, une liste de 11 membres est finalement adoptée. En clôture de la réunion la médaille d’argent de l’ORMCM est remise à Charles Rossi de Villefranche-sur-Mer, militant à l’ARAC depuis 50 années, il fut longtemps président de sa section. Jean-Pierre Mambrini rappelle les origines, la destination et l’esprit de l’ordre. Marcel Innocenti, détenteur de l’étoile d’Or a procédé à la remise de la décoration en suivant la procédure statutaire de l’ordre.

Le 23-10-2015, le département des bouches du Rhône et la section ARAC de la Fare-les-Oliviers ont été particulièrement honorés de la promotion de leur camarade Pierre Tourrenc dans l’Ordre de la Légion d’Honneur au titre de chevalier. Le lieutenant Pierre Tourrenc commandant un peloton d’engins blindés à la frontière Tunisienne, fut grièvement blessé par l’explosion d’une mine en novembre 1959, et fut le seul survivant. Hospitalisé au Val de Grâce à Paris, il termina sa carrière comme capitaine. De retour à la vie civile il travailla 25 ans à Shell Chimie à Berre, puis repris l’exploitation agricole de sa famille jusqu’à sa retraite. Membre de l’ARAC depuis 1971, il fut le président de la section de La Fare pendant 20 ans. La légion d’honneur lui fut remise par Georges Doussin Président d’Honneur de l’Arac Nationale, en présence de sa famille, du maire de La Fare Olivier Guirou, du député maire de Velaux JeanPierre Maggi et de ses nombreux camarades de l’ARAC. P. Saintenoy

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VOS DROITS LE RÉVEIL

Le point PMI revalorisé à 14 euros à compter du 1er janvier 2015 L’arrêté du 14 octobre 2015 a fixé à 14 euros la valeur du point servant au calcul du montant des pensions militaires d’invalidité, de la retraite du combattant et du plafond majorable des rentes mutualistes Anciens Combattants. La prochaine échéance comprendra donc obligatoirement un rappel compensant le retard du 1er janvier 2015. Nos lecteurs trouveront ici le nouveau tableau des pensions qui découle de cette mesure. Pourcentage

indices

Montant mensuel

INVALIDITE de 10 à 80 % 10 % 48 56,00 15 % 72 84,00 20 % 96 112,00 25 % 120 140,00 30 % 144 168,00 35 % 168 196,00 40 % 192 224,00 45 % 216 252,00 50 % 240 280,00 55 % 264 308,00 60 % 288 336,00 65 % 312 364,00 70 % 336 392,00 75 % 360 420,00 80 % 384 448,00 INVALIDITE de 85 à 100 % avec ou sans Allocation G.M. avec allocations aux grands invalides 1, 2, 3 et 4 selon le taux 85 % ss all GM 489 570,50 av all GM 625 729,17 90 % ss all GM 522 609,00 av all GM 745 869,17 95 % ss all GM 574 669,67 av all GM 872 1 017,33 100 % ss all GM 628 732,67 av all GM 1 000 1 166,67 INVALIDITE à 100 % avec degrés de surpension (art L .16) avec ou sans allocation G.M et avec allocations aux grands invalides n° 5 100 % + 1° sans all GM avec all GM 2° sans all GM avec all GM 3° sans all GM avec all GM 4° sans all GM avec all GM 5° sans all GM avec all GM 6° sans all GM avec all GM 7° sans all GM avec all GM 8° sans all GM avec all GM 9° sans all GM avec all GM 10° sans all GM avec all GM par degré en plus sans all GM avec all GM

928 1 139 947 1 180 966 1 221 985 1 262 1 004 1 303 1 023 1 344 1 042 1 385 1 061 1 426 1 080 1 467 1 099 1 508

1 082,67 1 328,83 1 104,83 1 376,67 1 127,00 1 424,50 1 149,17 1 472,33 1 171,33 1 520,17 1 193,50 1 568,00 1 215,67 1 615,83 1 237,83 1 663,67 1 260,00 1 711,50 1 282,17 1 759,33

19 41

22,17 47,83

INVALIDITE à 100 % avec article L. 18 + all. G.I 5 bis (a) avec ou sans GM(1) 100 % + L.18 sans 1 838 2 144,33 all GM 100 % + L.18 avec 2 189 2 553,83 all GM INVALIDITE à 100 % avec article L. 18 + art. L. 16 + all.G.I 5 bis (a) + G.I. 6 avec ou sans GM (1)

6° sans all G.M. avec all G.M. 7° sans all G.M. avec all G.M. 8° sans all G.M. avec all G.M. 9° sans all G.M. avec all G.M. 10° sans all G.M. avec all G.M. par degré en plus sans all G.M. avec all G.M.

2 349 2 780 2 419 2 860 2 489 2 940 2 559 3 020 2 629 3 100

2 740,50 3 243,33 2 822,17 3 336,67 2 903,83 3 430,00 2 985,50 3 523,33 3 067,17 3 616,67

70 80

81,67 93,33

100% + 1° sans all G.M. 1 908 2 226,00 avec all G.M. 2 289 2 670,50 2° sans all G.M. 1 978 2 307,67 avec all G.M. 2 369 2 763,83 3° sans all G.M. 2 048 2 389,33 avec all G.M. 2 449 2 857,17 4° sans all G.M. 2 118 2 471,00 avec all G.M. 2 529 2 950,50 5° sans all G.M. 2 188 2 552,67 avec all G.M. 2 609 3 043,83 6° sans all G.M. 2 258 2 634,33 avec all G.M. 2 689 3 137,17 7° sans all G.M. 2 328 2 716,00 avec all G.M. 2 769 3 230,50 8° sans all G.M. 2 398 2 797,67 avec all G.M. 2 849 3 323,83 9° sans all G.M. 2 468 2 879,33 avec all G.M. 2 929 3 417,17 10° sans all G.M. 2538 2 961,00 avec all G.M. 3 009 3 510,50 par degré en plus sans all G.M. 70 81,67 avec all G.M. 80 93,33 INVALIDITE à 100 % avec article L. 18 + all G.I. 5 bis (b) attribuée aux aveugles, bi-amputés, paraplégiques sans ou avec allocation G.M.(1)

INDEMNITÉ DE SOINS AUX TUBERCULEUX de soins 916 1 068,67 de ménagement 458 534,33 de reclassement et de ménagement au taux plein 687 801,50 au taux réduit 275 320,83 RETRAITE DU COMBATTANT Annuelle 48 672,00 Semestrielle 336,00 LES PENSIONS D’ASCENDANTS ascendants âgés de moins de 65 ans Taux plein 213 248,50 demi-taux 106,5 124,25 ascendants âgés de plus de 65 ans Taux plein 243 283,50 demi-taux 121,5 141,75 majoration pour chaque enfant décédé en sus du premier 45 52,50 PENSIONS DE CONJOINT SURVIVANT AU TAUX DE SOLDAT (art.121 de la loi de finances pour 2004)

100% + L.18 sans 1 929 2 250,50 all G.M. 2 280 2 542,20 100% + L.18 avec all G.M. INVALIDITE à 100 % avec article L. 18 + art. L. 16 + all G.I. 5 bis (b) + G.I 6 attribuée aux aveugles, bi-amputés, paraplégiques sans ou avec allocation G.M.(1)

Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le conjoint était pensionné à 85 % sans allocation G.M.

100% + 1° sans all G.M. avec all G.M. 2° sans all G.M. avec all G.M. 3° sans all G.M. avec all G.M. 4° sans all G.M. avec all G.M.

1 999 2 380 2 069 2 460 2 139 2 540 2 209 2 620

2 332,17 2 776,67 2 413,83 2 870,00 2 495,50 2 963,33 2 577,17 3 056,67

5° sans all G.M. avec all G.M.

2 279 2 700

2 658,83 3 150,00

AU TAUX NORMAL Conjoints survivants de victimes militaires (de guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le droit à pension découle de l'imputabilité ou dont le conjoint était pensionné à 85 % avec all. aux Grands Mutilés (G.M.)

515

504

600,83

588,00

AU TAUX DE REVERSION Conjoints survivants de victimes militaire (guerre ou hors guerre) de moins de 40 ans, bénéficiant du taux de reversion,

333

371,30

Conjoints survivants de victimes militaire (guerre ou hors guerre) de plus de 40 ans, bénéficiant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionné 336 374,64 au taux de 70 % au taux de 75 % 360 401,40 au taux de 80 % 384 428,16 Conjoints survivants de victimes militaire (guerre ou hors guerre) quel que soit leur âge, bénéficiant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionné 312 364,00 au taux de 65% au taux de 60% 288 336,00

LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 23


LE RÉVEIL VOS DROITS

Le point PMI revalorisé à 14 euros à compter du 1er janvier 2015 (suite) PENSIONS DE CONJOINT SURVIVANT AU TAUX DE SOLDAT (suite) AVEC SUPPLEMENT EXCEPTIONNEL Veuves de déportés mort en déportation, et de prisonniers du Viet-Minh mort en captivité, sans condition d'âge et de ressources

667

778,17

Conjoints survivants âgés d'au moins 50 ans ou infirme remplissant la condition de ressources

667

773,72

MAJORATION POUR LES CONJOINTS SURVIVANTS TITULAIRES DE L'ARTICLE L.18 (tierce personne) Conjoints survivants pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l'article L18 (tierce personne) avec l'allocation n° 5 bis (b) et était donc : aveugle, ou amputé de deux membres, ou paraplégique

350

408,33

Conjoints survivants (autres que ceux ci-dessus) pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l'article L 18 (tierce personne) avec l'all. n° 5 bis (a)

260

303,33

LES IMPLACABLES Allocation aux grands invalides n°9, dite allocation aux implaçables, n'est pas d'un montant fixe. En effet, elle représente pour le bénéficiaire la différence entre ses revenus (pension et autres) et le montant produit par la multiplication de la valeur du point et de l'indice 1500 s'il est âgé de 65 ans ou de l'indice 1200 s'il a plus de 65 ans Ainsi par exemple, un pensionné à 90 % sans allocation G.M. bénéficie d'une pension d'invalidité calculée sur l'indice 522, S'il n'a pas d'autres ressources que sa pension, et s'il est âgé de moins de 65 ans, le montant mensuel de son allocation n° 9 sera calculée comme suit : 522X13,92/12 = 605,52€

les ressources globales autorisées sont fixées sur la base de l'indice 1500 multipliées par la valeur du point de pension en vigueur

annuelle mensuelle

1 500 1 500

20 880,00 € 1 740,00 €

en retranchant de cette somme le montant mensuel de la pension (1 740 € - 605,52 €), on obtient la valeur mensuel de l'allocation n° 9 1 134,48 € montant mensuel des ressources autorisées, indice 1500 indice 1200

1 500 1 200

1 740,00 € 1 392,00 €

(1) A ces totaux s’ajoute éventuellement l’une des all. G.I. N° 8 (de 368 à 800 points selon le taux ou la nature de l’infirmité). L’all.G.M servie est soit l’all. prévue selon le taux, soit certaines all. spécifiques (ex : 982 points pour aveugles) si cette all. est plus avantageuse.

24 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

Relèvement des pensions, retraite du combattant, rente mutualiste…

Qui ment à qui ? Le gouvernement, pour justifier les refus d’appliquer les droits à réparations imprescriptibles dus par la loi aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, parle « une langue fourchue », comme disaient les Indiens de mon enfance. Aujourd’hui, trop c’est trop, il faut « parler clair » et que chacun – Secrétaire d’Etat aux AC et responsables associatifs du Mouvement ACVG – endossent leurs responsabilités devant les ressortissants de l’Office national des ACVG de toutes les générations du « Feu ». En clair, le gouvernement ne se sent plus tenu de respecter la loi, au nom de la « crise », de l’incontournable « austérité », des sacrifices à consentir par TOUS – ACVG compris – pour sortir la France du bourbier. Sauf que… les ACVG ont déjà beaucoup donné (de leur jeunesse, de leur santé, de leur vie et de leur famille) qu’ils ne sont pas responsables du chômage, des trous financiers des banques et que – EUX – ne reçoivent aucun dividende, aucuns bonus financiers d’actions placées en bourse, au CAC 40 et ailleurs, aucun « parachute doré » et encore moins de retraites pharaoniques comme celles versées aux dirigeants de sociétés… qu’ils ont eux-mêmes mis en faillite ou en coupes réglées. Néanmoins, pour le Secrétaire d’Etat aux AC, « la réparation n’est plus un droit incontournable, il est conditionné par la possibilité financière de l’Etat de l’exercer » (réponse faite en Secrétaire National de l’ARAC en juillet 2014, lors d’une rencontre au Ministère). ➢ Aujourd’hui, il va plus loin La valeur du point de pension PMI (qui sert au calcul du montant des pensions militaires d’Invalidité, de la retraite du combattant et du plafond majorable des rentes mutualistes) est bloquée à 14. Le retard accumulé se situe entre 3,83 et 7,75 euros du point, selon que l’on prend pour référence le traitement minimum de la Fonction publique, le salaire médian de la catégorie C ou l’AST1 (Argent des Services Techniques 1re catégorie en fin

de carrière), « Héritier » de l’Huissier de Ministre en fin de carrière référant de système du « rapport constant »… toujours présent dans le Code des PMI, même réformé. ➢ Et le Secrétaire d’Etat prétend imposer son propre mode de calcul Selon un texte présenté lors de l’Assemblée Générale de l’UFAC des 30 septembre et 1er octobre dernier : « la réponse du Secrétaire d’Etat est uniquement basée sur l’évolution de l’indice INSEE des traitements bruts de la Fonction publique de l’Etat à la date de cette évolution et non plus de manière rétroactive comme dans le dispositif en vigueur auparavant. Ce dispositif, qui est un bon point d’équilibre – dit-il !, a été mis en place en concertation avec les principales associations du monde combattant dont il a obtenu un large consensus. » Outre que l’ancien dispositif (« le rapport constant ») est toujours en place dans le code PMI, la question se pose : quelles sont les principales associations du Monde Combattant qui ont participé à la mise en place de cette concertation ? Où est le large consensus annoncé ? Interpellée, la direction de l’UFAC a affirmé qu’elle n’était pas dans le coup ; et un intervenant à l’Assemblée Générale a avancé que ce serait « le groupe des 12 ou des 15 » qui aurait donné son aval… Alors qu’il n’a aucun pouvoir ni mandat pour ce faire à notre place. Ceci étant, on ne peut que s’étonner que cette argumentation figure dans un projet de résolution de l’UFAC… pour justifier un changement de cap fondamental, celui de l’abandon de la référence au « rapport constant », pour lui substituer la notion de rapport à l’inflation à partir de l’argument suivant : « le retard pris du 1er février 2005 au 1er janvier 2015 est de 7,87 % alors que l’inflation pendant ce même temps est de 14,80 % » Ce n’est pas en allant camper sur les positions de l’adversaire que les ACVG seront mieux défendus, au contraire. Un tel raisonnement (6,93 % de retard


VOS DROITS LE RÉVEIL

sur l’inflation) liquide en fait les bases du droit à réparation des PMI et fait l’impasse sur le retard réel chiffré dans une fourchette allant de 21,48 % à 35,63 % selon la référence de calcul. Même dans l’hypothèse la plus basse, il y a un monde entre les 6,93 % de l’inflation et la réalité. ➢ Mais le Secrétaire d’Etat n’entend pas s’arrêter en chemin. Il écrit, page 77, du document sur le budget 2016 des ACVG. « Par le biais du mécanisme du « rapport constant » les PMI, les retraites du combattant et le plafond majorable des rentes mutualistes AC continuent à bénéficier de revalorisation proportionnelles à celles des rémunérations de la Fonction publique. Outre la contradiction évidente entre cette déclaration et celle sur « le bon point d’équilibre » citée plus haut, il est clair que le Secrétaire d’Etat se fiche de nous avec cynisme ! Quelles revalorisations proportionnelles ? Et proportionnelle à quoi ? A ZERO !!! Puisque la valeur de l’indice des traitements de la Fonction publique est

GELÉ depuis 2010 et va continuer de l’être en 2016. En clair, les traitements n’évoluent pas et nos pensions PMI, retraites du combattant et rentes mutualistes non plus.

TELLE EST LA REALITE : ZERO Il est donc plus que temps de démystifier l’attitude gouvernementale, d’éclairer la réalité de la situation, de dénoncer tous les mensonges d’où qu’ils viennent, officiels certes, mais aussi de ceux qui les acceptent, les colportent, les justifient pour faire « profil bas » et faire avaler aux ACVG les « couleuvres de l’austérité », la « crise de l’action revendicative », « l’acceptation de la passivité. »

IL FAUT PARLER CLAIR On agit ou on se couche, on se mobilise dans l’union ou on se laisse endormir par le « chant des sirènes ». Les seules batailles que l’on perd sont celles qu’on ne livre pas. Le « cap » des « Anciens » qui nous ont formés demeure plus que jamais d’actualité : « Le Mouvement ACVG doit veiller sur les acquis et les protéger dans le même temps où il agit pour les améliorer et les compléter ».

OPEX : Opération BARKHANE Les territoires homologués « combattants » Une nouvelle extension des territoires OPEX pouvant porter attribution de la carte du Combattant vient d’être publiée. Il s’agit de l’opération BARKHANE et concerne les services effectués, dans ce cadre, sur les territoires de la République islamique de Mauritanie, de la République du Sénégal, de la République de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de la République du Niger, de la Libye, de la République fédérale du Nigéria, de la République du Cameroun et de la République Centrafricaine. La période retenue pour ces services va du 1er janvier 2014 au 30 septembre 2016. En fonction de l’article 87 de la loi de finances 2015, les OPEX totalisant au moins 120 jours de présence consé-

Commission nationale d’attribution de la carte du combattant Le groupe spécial de travail élu par la nouvelle Commission nationale d’attribution de la Carte du Combattant s’est réuni le 20 octobre dernier à l’ONAC, à Paris. André Fillère y a participé. Cette séance a permis d’examiner 10 895 dossiers parmi lesquels 10 demandes 39-45 favorables (et 55 rejets), 9 Indochine (et 8 rejets), 8 835 OPEX favorables (et 65 rejets), 1 152 ATM (et 478 rejets) tandis que 888 demandes rejetées comme hors périodes reconnues combattantes. ➢ Au plan des statistiques pour l’année 2015 • 30 566 cartes ont été attribuées et 2 731 rejetées relativement aux conflits suivants : - 42 attribuées pour 39-45 et 140 rejets - 57 pour l’Indochine et 14 rejets - 6 400 ATM et 1 263 rejets - 24 067 OPEX et 778 rejets - 536 rejets hors-périodes ➢ Les cartes du combattant attribuées « à cheval » sur le 2 juillet 1962 dépassent les 10 000. ➢ Les cartes du combattant attribuées à des personnes âgées de plus de 65 ans sont au nombre de 8 028 en 2015, dont 6 500 à des non OPEX et 1 528 à des OPEX.

cutifs ou non dans ce cadre seul – ou les totalisant avec d’autres services sur des territoires homologués – sont donc réputés avoir droit à la carte du combattant.

➢ Prochaines réunions de la Commission de la carte 8 décembre 2015 et 3 février 2016 (en groupe restreint de travail), 4 février 2016 en commission plénière. LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 25


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Remise d’Etoiles ORMCM dans les Bouches du Rhône

C’est dans la salle Louis Aragon de Septèmes-les-Vallons que s’est tenu le jeudi 05 novembre 2015 le bureau départemental des Bouches du Rhône, où à cette occasion nous avons salué le départ de notre camarade Jacques Delaubier après 22 années de présidence départementale des Bouches du Rhône, en présence de Raphaël Vahé, Président National et de Georges Doussin, Président d’honneur de l’ARAC et Vice-Président de la Mutuelle qui représentait la Mutuelle, de nombreux invités dont le Maire de Septèmes M. André Molino, ainsi qu’une vingtaine de sections de l’ARAC représentées avec leurs drapeaux. A cette occasion 4 étoiles de l’ORMCM ont étés remises : Argent pour René Claverie, Or pour Max Cémire, Daniel Madona, et pour Jacques Delaubier par notre Président National. Un diplôme de porte-drapeau a aussi été remis à Madame Eliane Marco de la section de Vitrolles. Un apéritif et buffet fraternel ont conclu cette belle manifestation. Patrick Saintenoy

L’ARAC, toujours plus solidaire du peuple cubain Une délégation de la direction nationale de l’ARAC composée de Raphaël Vahé, Patrick Staat, Annick Chevalier, Brigitte Contant, André Fillère Président de la Mutuelle, a reçu M. Hector Igarza, nouvel ambassadeur de Cuba au siège national à Villejuif, le 22 octobre dernier. Relance de la coopération avec l’Association Cubaine des Combattants, relance de l’activité de solidarité examinée. Nous allons continuer nos échanges avec l’Ambassadeur pour répondre aux mieux à ses demandes. Une deuxième étape a été franchie sur place avec un représentant de la direction nationale du 13 au 23 novembre. 26 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

Loire-Atlantique (44) L’ARAC association Républicaine des anciens combattants et victimes de guerre, association qui depuis 1917 se bat pour l'amitié, la fraternité, la paix, la mémoire et l’égalité entre les peuples, soutient pleinement l’intersyndicale et condamne également avec la plus vive énergie l'acte criminel, matérialisé par le jet de 2 cocktails Molotov, commis, dans la nuit de samedi à dimanche, contre le squatte de migrants qui occupent, depuis novembre 2014, une maison abandonnée dans le Bas Chantenay à Nantes. Ces actes barbares et d’une extrême lâcheté, sont à combattre, car ils sont le fruit de pensées nostalgiques de fascisme que notre pays a pu connaître dans le passé pas si lointain que cela. Ces migrants, ces réfugiés sont des victimes de guerre, c'est la guerre qui les chasse de leur pays Nous devons accueillir tout être humain fuyant la misère, la guerre, la mort. Cela fait partie du socle de notre constitution. Liberté, égalité, fraternité. Nous affirmons qu’aucune guerre n’est humaine et récusons tous les « va-t’en guerre » qui développent les interventions militaires de par le monde, en violant la Charte des Nations Unies et marginalisant l’ONU. Nous voulons œuvrer à constituer un FRONT REPUBLICAIN rassemblant la jeunesse, les associations, sur ces objectifs de paix et de souveraineté du peuple que porte la République française.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Encore 1 mois pour la tombola de Noël du Réveil. Depuis 5 ans le Réveil met en jeu avec la tombola de Noël une voiture. N’oubliez pas de nous renvoyer avec l’enveloppe T, votre chèque et vos talons de tombola que vous avez reçus. Si vous en voulez d’autres, n’hésitez pas à contacter l’ARAC au 01 42 11 11 11. Après le Nord, l’Essonne, le Pas-deCalais, les Bouches-du-Rhône, quel département verra l’heureux gagnant de la voiture 2015.

L’ARAC, sa Mutuelle, notre Réveil des Combattants Ensemble En effet, l’interrogation n’est pas nouvelle, voire quasi-permanente tout au long de notre histoire. L’ARAC est née en 1917, créé son journal Le Réveil des Combattants en janvier 1931 et décide le 24 octobre 1948 à l’unanimité des 77 membres du bureau national la création de sa Mutuelle qui verra le jour par un arrêté ministériel le 2 mars 1949. Dès lors et jusqu’à aujourd’hui, sans faille, l’ensemble des trois identités soudées comme les « cinq doigts de la main » n’ont qu’un seul objectif prioritaire, incontournable : tout mettre en œuvre pour le respect et l’honneur de toutes et tous les citoyen(ne)s, anciens combattants et victimes de guerre, ainsi agir sans faiblesse pour les droits, dont le droit à réparation et pour les valeurs républicaines de 1789, dont l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. Aujourd’hui chacun sait combien le parcours commun de nos anciens de l’ARAC, de la Mutuelle et du Réveil a été jalonné d’embûches, en particulier

de 1933 à 1945. A deux ans du 100e anniversaire de l’ARAC, ensemble nous sommes là, fidèles à nos engagements, face aux attaques portées au monde des anciens combattants et victimes de guerre. Sabotage du droit à réparation, sabotage de l’ONAC, sabotage du budget ACVG, sabotage de la mémoire, sous-tutelle d’une politique réactionnaire, d’abandon social, économique et guerrière. Tout cela nous ramène obligatoirement à notre raison d’être et d’agir : Résister, ne rien lâcher ! Comme nous l’impose ce combat, il nous revient la responsabilité, à tous les niveaux, de tout mettre en œuvre pour nous renforcer, tant à l’ARAC qu’à la Mutuelle et qu’au Réveil. Nous renforcer nécessairement en quantité, quand qualité est une certitude inséparable des indispensables rentrées financières. Sachant que la vie de l’ARAC, de la Mutuelle, du Réveil, face à une politique revancharde et destructive du monde associatif se retrouvent devant de sérieux problèmes de gestion,

que nous avons le devoir de résoudre, ensemble, à commencer par l’information, la communication, la mobilisation, l’action pour nos intérêts réciproques. Mais cette réalité nous ramène à nos engagements et à nos objectifs effectués dans l’année 2015, une année sérieusement accentuée sur l’adhésion (lors de nos actions, auprès de nos ami(e) s, auprès des anciens combattants, des OPEX, etc.). Et dans le même temps, agir à tous les niveaux pour l’action d’une politique financière, pour sa gestion, dans le respect de nos statuts, respecter la répartition. Il va de soit que l’urgence passe par le succès des réponses généreuses à la souscription de nos adhérent(e)s, de nos ami(e)s, et aussi par les encarts publicitaires pour le Réveil. Ensemble nous en avons la responsabilité, agissons ! Vive l’ARAC, sa Mutuelle et le Réveil. Jacques Goutorbe Vice-Président National, Membre du Bureau National LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 27


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Le Havre (76)

Pessac (33)

Association Républicaine des Anciens Combattants Libre Pensée Ligue des Droits de l’Homme Mouvement de la Paix

Dimanche 25 octobre 2015, à 11 heures, par la section ARAC de Pessac, Renée et Gaston Reyraud deux patriotes ont été honorés à la stèle de Saige-Formanoir. A cette cérémonie était présent M. Éric Martin 1er adjoint et des membres du Conseil municipal, les conseillers départementaux Mme Moncocut et M. Saint-Pasteur, le président du Comité d’entente M. Hugues Caillaud, M. André Sourbet de l’association du souvenir des fusillés de Souge, M. Georges Gili de l’association des Martyrs de l’aéronautique. Le député et président de la région Aquitaine Alain Rousset s’était fait représenté. L’après-midi avait lieu, à Martignas, la grande cérémonie des 256 fusillés des fusillés de Souge. REYRAUD (Gaston). Né le 4 juillet. Arrêté le 21 janvier 1940 par la police de Vichy et interné au 24, quai de Bacalan à Bordeaux, puis au camp de Mérignac (Gironde), il est fusillé le 24 octobre 1941 à 54 ans, au camp de Souge. Il fait partie des 256 fusillés de ce triste camp. REYRAUD (Renée, Marie). Née le 29 octobre 1904. Décédée le 2 janvier 1993 à Bègles (Gironde). Député de la Gironde de 1946 à 1951, puis de 1956 à 1958. Renée Reyraud s’est engagée dans la Résistance en 1941, en entrant au Front national (organisation de résistance, fondée par le parti communiste. Arrêtée à son tour le 23 juillet 1943, elle est internée au fort du Hâ, puis à Romainville et déportée politique à Ravensbrück dont elle ne sort qu’au printemps 1945. Extraits de l’allocution de M. ÉLIE, Président de la section ARAC de Pessac. « Soyons de plus en plus vigilants ». « Dans nos sociétés où réapparaissent des actes et propos xénophobes, racistes, antisémites, discriminatoires, nous rappelons toute l’importance des valeurs de solidarité, de fraternité, et de tolérance que nous n’avons de cesse de défendre pour le bien de l’humanité. » « Rappeler les conditions d’arrestations et d’exécution, les derniers instants souvent, de celles et ceux qui ont payé du prix de leur vie leur opposition à l’asservissement, au fascisme et au nazisme. Leurs parcours, d’une extrême diversité, converge le plus souvent vers un seul but : lutter contre la barbarie. » « A l’ARAC, depuis notre 50e congrès, nous sommes les combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. »

COMMUNIQUE Nos quatre associations sont engagées depuis plusieurs années, sur le plan national comme sur le plan local, dans le combat pour la réhabilitation collective des 639 fusillés pour l’exemple de la guerre de 14-18. Ces hommes n’ont eu que le tort de ne pas pouvoir dépasser les limites de la résistance physique et morale, de refuser d’être inutilement de la chair à canon, de remettre en cause la barbarie d’une guerre qui sert les intérêts d’une minorité de profiteurs. Exécutés sans avoir pu se défendre, ou au terme de caricatures de procès dans les tribunaux militaires, leur exemple nous rappelle qu’ils ont été, dans les conditions extrêmes de la guerre, les victimes d’une violence et d’une justice militaire de classe, au service du capital. Aujourd’hui notre Premier Ministre nous dit froidement que nous sommes en guerre. Guerre à l’extérieur de nos frontières, mais aussi, sous une autre forme, à l’intérieur. Les événements survenus à Air France nous le montrent. Devant l’exaspération légitime de salariés confrontés à la violence de classe, menacés de perdre leur emploi, nous ne pouvons que condamner la brutalité avec laquelle, soutenue par l’Etat actionnaire, la direction de la compagnie a mis à pied cinq syndicalistes, et la brutalité avec laquelle la police les a arrêtés comme des terroristes ou des délinquants, à 6 heures du matin, sous les yeux de leur famille. Ne veut-on pas, dans leur cas aussi, faire des exemples ? Dissuader de toute velléité de défendre le droit élémentaire au travail, au salaire, à l’emploi ? Nos quatre associations se préparent à commémorer le 10 novembre, veille de l’anniversaire d’un armistice imposé en 1918 par les peuples, qui voulaient la paix. Elles ne manqueront pas de dénoncer publiquement la violence de la classe dominante et de l’Etat à ses ordres. Défendre la mémoire des fusillés en exigeant leur réhabilitation, c’est aussi défendre aujourd’hui les victimes d’un ordre barbare dont la guerre est l’expression ultime. La résistance des travailleurs et des peuples est le seul garant de la République et la paix.

28 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Nantes (44)

Fontenay (94) Ce tableau exceptionnel de 1917 offert à la ville de Fontenay

Le 6 novembre à Nantes, s’est tenu un débat à l’initiative de l’ARAC de la Loire-Atlantique sur le thème : il y a 70 ans la charte des Nations Unies « Dans un monde rempli de conflits, faire respecter ses principes un enjeu vital pour la paix ». Riche débat avec Maître Roland Weyl, 1er vice-Président de l’Association Internationale des juristes démocrates avec la participation de Patrick Staat secrétaire général de l’ARAC. Près de 150 personnes, toutes générations confondues ont débattu pendant 2 heures à l’amphi Kerneis à Nantes (Fac de médecine). L’actualité du thème a été reconnue unanimement par tous les participants. L’originalité, c’est la préparation de ce débat, distribution sur les marchés, sur le campus auprès des étudiants. Ce mélange de générations, cette rencontre, cet échange est un lien, un stimulant dans la volonté de l’ARAC de poursuivre le débat d’idées et l’engagement sur la défense des valeurs qui fondent notre République.

Grace à cet objet incroyable, la liste de tous les Fontenaysiens victimes de la guerre 14-18 a enfin pu être établie. Ce tableau exceptionnel qui a été commencé en 1917 par des soldats blessés de retour du front va être offert aujourd’hui à la ville de Fontenay par l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants). « Son histoire est insolite, je l’ai retrouvé il y a quelques mois dans la cave du siège départemental de l’ARAC alors que j’attendais un technicien pour la chaudière, se souvient Guy Sabis, président de l’ARAC de Fontenay. J’ai passé un peu de temps à le nettoyer prudemment, mais maintenant il sera beaucoup mieux conservé aux archives municipales que chez nous. » Les habitants de la ville vont pouvoir découvrir ce tableau à la mairie à l’occasion de la remise officielle à la ville ce 11 novembre. « C’est un document exceptionnel que nous sommes fiers de conserver et de mettre en valeur, c’est très rare qu’un tel travail de liste de morts ait été commencé dès 1917, avant la fin de la guerre, commente Loïc Damiani (PCF), historien et adjoint au maire chargé du patrimoine historique. Il comporte des renseignements précieux, comme les lieux d’habitation des soldats. Grâce à ce document nous avons pu établir 595 victimes fontenaysiennes, alors que l’on a longtemps cru qu’il y en avait 252 comme le disait la liste paroissiale. » Autant de renseignements qui complètent maintenant le mémorial virtuel créé par la ville l’an passé. Le Parisien 94 11 Novembre 2015

VILLEJUIF (94)

Dans le cadre du centenaire de la guerre 14-18, le Comité de Villejuif a organisé une soirée débat en présence de Bruno Drweski – historien – Patrick Staat – Secrétaire général de l’ARAC – et Jean-Louis Giraudou – président de l’ARAC Villejuif. La soirée a commencé avec la projection du film d’Yves Boisset « Le pantalon ». Ce film est basé sur l’histoire vraie de Lucien Bersot qui fut un soldat français parmi les soldats fusillés pour l’exemple pendant la 1re guerre mondiale pour avoir refusé de porter un pantalon en loques et maculé de sang pris sur un soldat mort. Il sera réhabilité par la cour suprême le 13 juillet 1922 et son nom a été rajouté au monument au mort de son village natal à Saint-Servin. Près de 80 personnes étaient présentes. Le débat a porté

notamment sur les causes de la guerre. Dans un monde en pleine contradiction entre le développement d’une industrie moderne et un monde rural resté archaïque, les grandes puissances se sont bel et bien affrontées pour le partage des richesses, des marchés et des ressources, pour la conquête des colonies, pour la recomposition des sphères d’influence (1er partage du monde entre puissances capitalistes). Il faut se souvenir que la guerre de 14-18 fut une accumulation d’horreurs pour les soldats comme pour les civils. Un débat qui résonne avec l’actualité d’aujourd’hui.

LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 29


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Le Réveil des Combattants adresse aux familles et aux amis de nos camarades décédés ses sincères condoléances.

Nos peines ■ ALPES HAUTE-PROVENCE (04) Les Mées : Jean CHARPENTIER, 80 ans, AC ATM. Raphaël CONSTANTINOFF, 80 ans, AC ATM. Jean FERAUD, 90 ans, AC Indochine. Roger GASTAUD, AC 39-45, Résistant, Rhin et Danube. Jean-Jacques LPORATI, 77 ans, AC ATM.

■ BOUCHES-DU-RHONE (13) Fos sur Mer : Mme Renée GUIZONNIER, veuve.

■ FINISTERE (29) Fouesnant : René GUYOMARCH, 89 ans. Robert JAOUEN, AC ATM. Pierre VAYVA, 78 ans.

Solre-le-Château : Mme Yvette HEUCLIN, 77 ans, combattante pour la Paix.

■ SEINE MARITIME (76) Le Havre : Marcel LE COMTE, AC ATM.

■ VAUCLUSE (84) Avignon-Rochefort : Léon BIANCHI. Bollène : Laïd BELHOUARI, AC ATM. Léon GROSSERIE, AC 39-45. Vedene : Louis BLAIN, 92 ans, AC Indochine. Velleron : Robert BOUVET, 76 ans, AC ATM, Président de la section. Christian CAFACCI, 72 ans, AC ATM. Albert LAUGIER, 91 ans, Résistant.

■ ESSONNE (91)

■ LOT-ET-GARONNE (47) Agen : Rolland BAILLES, AC 39-45

■ MEURTHE-ET-MOSELLE (54) Villerupt : Robert CLEMENTI, AC ATM. Raymond MICARD, AC ATM.

Chilly-Mazarin : François MARTIN, 76 ans, AC ATM. Massy : Flo BARRIER, 96 ans, Résistant, déporté à Buchenwald. Officier de la Légion d’honneur.

■ SEINE-ST-DENIS (93)

■ NORD (59) Fenain : Roger DEHARTE, 90 ans, AC ATM, Officier retraité de la Police Nationale.

Drancy : Mme Lucienne GAGNEUL, 76 ans, combattante pour la Paix. Maurice VAILLANT, 91 ans, AC 39-45, Résistant.

■ Loire Atlantique (44) – Ste Luce Adieu René René BERTHEAU nous a quittés à 81 ans, il a été inhumé le 24 octobre dernier en l’Eglise de Ste-Luce (44) où il résidait. C’est un militant émérite et historique qui nous quitte. Ancien combattant au Maroc et en Algérie, il revient des combats avec la haine de la guerre et rejoint l’ARAC de Barbusse pour la paix et la solidarité entre les peuples. Plus jeune délégué national au congrès, il s’investit avec Dany, son épouse, fonde l’ARAC à Ste-Luce, devient membre du Bureau National de l’ARAC et anime le renforcement de l’ARAC en combattants d’Algérie, Tunisie et Maroc en parcourant la France. Artisan de l’ARAC des « jeunes » de 1980 à 2000, René – employé des chèques postaux – a été pour tous un modèle d’engagement, de camaraderie au service des autres, de la paix et de la solidarité. C’était mon ami et je le salue, que les siens trouvent ici le soutien et les condoléances de la direction nationale de l’ARAC, de sa Mutuelle et du Réveil.

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VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Fenain-Somain (59) Le 3 octobre 2015, la section de FENAIN-SOMAIN a organisé un voyage à NOTRE DAME DE LORETTE et VIMY. Au cimetière militaire nous nous sommes recueillis sur la tombe de Fenainois tombés à Lorette où des adolescents ont déposé un œillet rouge sur chaque tombe. Notre guide, nous a chanté la chanson du Plateau de Lorette dont le texte est de nos pères fondateurs de l’ARAC, Raymond LEFEBVRE et Paul VAILLANT COUTURIER. La visite se poursuit par l’Anneau de la Mémoire, la Tour Lanterne, la Basilique, le Musée. Après le déjeuner à “l’Abri des Visiteurs”, très apprécié par l’ensemble des participants (54 personnes) nous avons poursuivi notre circuit ver Vimy, son monument et cimetière canadien. Cette journée fut riche en émotion et les participants sont demandeurs pour la poursuite de nos actions dans le cadre de la Mémoire.

Tirage de la tombola de l’ARAC 2015

AVIS IMPORTANT Cette année la croisière en méditerranée a été gagnée par la section de CAVIGNAC en Gironde. C’était un billet payé par la section, non nominatif, son Président Jean-Pierre SARRAZIN, a préféré remettre en jeu le voyage, Donc avis à tous ceux qui veulent gagner une croisière de rêve pour 2016, l’enjeu pour gagner le gros lot sera plus fort car le budget sera plus conséquent. Les billets de tombola pour 2016 vont arriver dans les comités précipitez-vous pour en acheter, le billet gagnant se trouve forcément là. UN GRAND MERCI AUX RESPONSABLES DE LA SECTION DE CAVIGNAC.

Saint-Yzan-de-Soudiac (33)

Beaucaire (30) Après Béziers, c’est au tour de Beaucaire de débaptiser la rue du 19 mars 1962. Le FN montre son visage et son fonctionnement avec de telle décision. Rose-Marie Cardona (conseillère municipale opposition de gauche) « Vous affirmez que la date du 19 mars 1962 est considérée comme une insulte et une offense à de nombreux Français. Mais quels Français ? Les nostalgiques du colonialisme ? Les tortionnaires à la retraite ? Les tueurs de l’OAS ? Ce sont d’abord les anciens combattants de cette guerre qui, les premiers, ont ardemment milité pour que, partout en France, le nom d’une rue, d’une avenue, d’une place perpétue le souvenir du 19 mars 1962. Vous effacez un symbole de paix ! » De son côté, l’opposition de gauche a appelé les élus ainsi que tous les Beaucairois, et non seulement ceux qui vont être pénalisés par ce changement d’adresse, « à se mobiliser sans tarder pour faire échouer ce mauvais coup. »

Pierre Blin, 94 ans, citoyen d’honneur de la commune de St Yzan de Soudiac et médaillé de la résistance, s’est vu remettre la Légion d’honneur pour son engagement et ses faits d’armes pour ces actions contre l’occupant nazi entre 1940 et 1945. Dans son allocution, le maire Pierre roques a dit être fier de participer à cette cérémonie : « Heureusement qu’il y a eu des jeunes comme Pierre Blin pour affronter la barbarie nazie et qui, après avoir entendu le discours du général De Gaulle, ont rejoint la Résistance et pris le maquis. Pierre Blin est né en 1921. Dès le début de l’occupation, il a vu ses parents cacher des résistants. « J’ai voulu participer à ces actions avec des camarades dans un groupe nommé « le Coq Rouge » et nous faisions des tracts, des actes de destructions des voies ferrées et autres actions susceptibles d’entraver la progression des Allemands. » Arrêtés, emprisonnés « Nous avons décidé de nous évader. Nous avons rejoint une ferme où une voisine nous a accueillis et cachés dans une caverne pendant dix jours, dans le froid et l’obscurité. » C’est là qu’ils gagnent le maquis. Pierre Roques a terminé son discours par la fable de La Fontaine « Le loup et le chien » où il est écrit : « Mieux vaut vivre affamé mais libre que repus et enchaîné ».

Roland Boissin remet la Légion d’honneur à Pierre Blin.

LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 31


Pour l’ARAC : l’unité de la Nation républicaine est la réponse appropriée pour dire non à la barbarie Plusieurs adhérents de l’ARAC nous ont fait part de leur profonde douleur après la disparition de proches, d’amis, de camarades du mouvement social, durant la tragédie des attentats de Paris et de Saint-Denis.

Toute l’ARAC, le Réveil des Combattants, la Mutuelle de l’ARAC adressent toutes leurs pensées et tout leur soutien solidaire, à toutes les 131 victimes de ce vendredi noir, et plus particulièrement à Franck, au père d’Elsa, Michel, à Fabien leurs fils et petits-fils, dans ces instants cruels.

Mes camarades des sections locales de l’ARAC de Tremblay-en-France, Sevran et Villepinte ont appris avec effroi le décès de leur Patricia San Martin, responsable de la CGT des agents communaux de Sevran et de sa fille Elsa lâchement assassinées au Bataclan, le 13 novembre dernier.

L’unité de la nation est la réponse la plus appropriée pour refuser la barbarie. Les citoyens doivent se retrouver, dans leur diversité, dans le respect de leurs opinions ou de leurs croyances.

Issue d’une famille de résistants chiliens, elle avait eu à faire face à la police du sinistre Pinochet, son père avait connu la prison. Elle avait pu échapper à ce régime fasciste dans les années 1970 pour rejoindre la France, le pays de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. « Il n’y a pas de mots pour ce destin tragique et injuste qui l’a fait, à nouveau, rencontrer, ici en France, l’horreur de fanatiques déshumanisés.

C’est cette unité du peuple, à laquelle notre ARAC appelle, pour la Paix, pour le respect mutuel, pour la liberté. Les valeurs républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité fondent notre unité nationale qui offre à chacune et à chacun, la possibilité de vivre et de s’épanouir comme il l’entend. Ce sont ces valeurs que nous devons aujourd’hui défendre et amplifier. L’ARAC s’y emploie. Raphaël Vahé Président National

N

otre calendrier 2016 est disponible, vous pouvez le commander soit auprès de vos comités locaux et départementaux, soit auprès du journal. 2016, il y a 80 ans les luttes populaires en France imposent le Front Populaire les acquis et avancées sociales qui ont changé la vie aujourd’hui encore du nombre de salariés et des familles. L’ARAC était membre du Comité National pour la constitution d’un Front Populaire dès 1934-1935 avec d’autres organisations. Ce formidable engouement a été stoppé par le gouvernement socialiste de l’époque mené par Léon Blum. 2016, c’est également l’attaque par les fascistes de la jeune République Espagnole. Attaque de l’intérieur par le général Franco avec la complicité des fascistes italiens de Mussolini et des nazis d’Hitler. L’esprit de soumission de « Munich » de Léon Blum a conduit non seulement à l’arrêt de marche du Front populaire en France, mais également à la non intervention de la France en Espagne laissant ainsi les portes ouvertes aux ambitions fascistes en Europe. Seuls les volontaires des Brigades Internationales dont de nombreux membres de l’ARAC avec en tête Paul Vaillant-Couturier, solidaires des républicains espagnols relèveront le drapeau de la résistance devant la montée du fascisme.

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