UNE POLITIQUE FISCALE QUI FAVORISE LES TRÈS RICHES
DOSSIER MÉMOIRE : LUCIE ET RAYMOND AUBRAC : GRANDES FIGURES DE LA RÉSISTANCE
MOSCOU/ANKARA FRAGILE ÉQUILIBRE
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Décembre 2019 - Janvier 2020 - N° 860 - 5 €
Retraite :
Quand la France gronde
Ensemble, défendons les valeurs de la République
LE RÉVEIL ACTUALITÉS
LA PAIX EST ENTRE NOS MAINS, FAISONS RESPECTER LE DROIT INTERNATIONAL L’ARAC n’accepte pas l’attaque et l’assassinat par Trump et l’armée américaine d’un dirigeant iranien sur son territoire. L’ARAC n’accepte pas l’intervention de la Turquie et l’envoi de soldats en Libye. L’ARAC n’accepte pas l’envoi de soldats allemands, américains, français, dans cette partie du monde pour peser sur la souveraineté de ces pays, et ainsi laisser place aux intégristes de tout poil, pour le plus grand malheur des populations. Nous ne pouvons laisser l’armée israélienne continuer à étouffer le peuple palestinien. Un affrontement militaire entre les Etats-Unis et l’Iran pourrait rapidement dégénérer en une guerre mondiale entraînant les puissances nucléaires. Il est de l’honneur de la France de faire sienne le préambule de la charte des Nations unies «résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui, par deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances ». Cette charte de 1945, ratifiée par la France, met la guerre hors la loi, interdisant l’usage et la menace de la force dans les relations internationales. Elle s’appuie pour cela sur la reconnaissance de la souveraineté des peuples et des nations pour solutionner les problèmes et garantir la paix. Il serait de l’honneur de la France de quitter l’OTAN et de demander sa dissolution. Il est donc urgent, indispensable, responsable de condamner les états qui utilisent la force pour imposer leurs visions du monde aux dépens de la souveraineté des nations. La planète est assise sur une poudrière, nous devons nous rassembler et faire entendre la voix de tous ceux qui sont épris de justice, de respect des peuples, d’égalité, de paix. Voilà pourquoi, l’ARAC appelle à condamner tout acte de guerre, car c’est de l’avenir de la planète qu’il s’agit, de l’avenir de nos enfants et des générations futures. La paix est entre nos mains, à nous de faire respecter le droit. Villejuif, le 7 janvier 2020
A NOTER : LES ÉTATS GÉNÉRAUX ACTE 3 AURONT LIEU LE 13 JUIN 2020 A PARIS 2-
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ÉDITO LE RÉVEIL EN 2020, LES MOTS LIBERTÉ, EGALITÉ, FRATERNITÉ DOIVENT RETROUVER SENS
SOMMAIRE Actualités La paix est entre nos mains, faisons respecter le droit international ..................... 2 CAC 40 : les actionnaires n’ont jamais touché autant d’argent qu’en 2019 ...... 4 Réforme des retraites : les chiffres à avoir en tête sur les disparités d’espérance de vie en France ......................................................................................................... 5 Une politique fiscale qui favorise les très riches ...................................................... 6 Rapport OXFAM – la France n’est pas épargnée : lorsque les inégalités prennent le pas sur le modèle social français ........................................................................... 6 Ces professions qui sont aussi en grève .................................................................... 7 Face aux médecins démissionnaires, Agnès Buzyn sourde à l’urgence….......... 8
International Escale ukrainienne pour le destroyer américain USS Ross ..............................9 Manœuvres navales conjointes dans le golfe d’Oman pour les marines iranienne, chinoise et russe…..............................................................................9 Moscou/Ankara : Fragile équilibre ....................................................................10 Libye : Pétrole, gaz et géopolitique ..................................................................11 Brésil : Fachos sans complexe ............................................................................12
Expressions Violences illégitimes d’un pouvoir délégitimé ..................................................21
Vos droits Vos droits .................................................................................................... 22 à 24
Vie de l’ARAC Vie de l’ARAC .............................................................................................. 25 à 30
Dernière minute Le personnel d’EDF opposé au projet “HERCULE” (Privatisation EDF) ............... 32
P. 13 . D O S S I E R
Lucie et Raymond AUBRAC :
Grandes figures de la Résistance ◗ Dans ce numéro : Un encart + enveloppe T
www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier. Mensuel de l'Association républicaine des combattants pour l'amitié, la solidarité, la mémoire, l'antifascisme et la paix. Commission paritaire n° 0723-A06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 reveil-des-combattants@wanadoo.fr
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ous vous présentons nos vœux les meilleurs pour cette année 2020 et bien sûr pleine réussite dans tous vos projets, qu’ils soient professionnels ou personnels. L’année qui commence a de quoi inquiéter chacun d’entre nous et particulièrement l’avenir réservé à nos enfants et petits-enfants. « Il n’y a ni justice, ni liberté possible lorsque l’argent est toujours roi » disait Albert Camus. Comment envisager l’avenir quand, dans notre pays, la pauvreté gagne du terrain que ce soit chez les salariés, les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les séniors ou les étudiants. A la veille du Forum de Davos où se rencontrent chefs d’Etat, patrons, banquiers… Oxfam a publié son rapport annuel sur les inégalités mondiales où l’on voit que la richesse des milliardaires a augmenté de 25 % en un an. Ils ont de quoi se réjouir eux. Casser le code du travail, les retraites, le logement social, les droits des salariés, bloquer les salaires et les retraites, s’attaquer à la sécurité sociale, aux budgets des collectivités locales et territoriales, réduire les services publics, privatiser etc. Cette politique met la France sous tutelle du MEDEF et de l’Europe, celle de la concurrence libre et non faussée. Notre pays y perd ses valeurs, son âme, sa souveraineté. La France est traversée par la révolte des gilets jaunes, par la plus longue grève de la 5e République contre la casse des retraites. Dans les rues, cheminots, agents RATP, enseignants, infirmières, artistes, avocats… expriment leur colère, leur rejet du projet. Ceux qui démontent pierre à pierre les avancées démocratiques et humaines de la France, n’ont d’autre but que de servir une poignée de privilégiés au détriment de l’immense majorité. Cette violence sociale remet en cause la République sociale construite depuis 250 ans par des générations de femmes et d’hommes. Face au mouvement social puissant, le gouvernement tente d’intimider celles et ceux qui le conteste. L’énorme arsenal répressif déployé ne vise qu’à atteindre les manifestants, faire taire la colère. C’est un signe de faiblesse du gouvernement car de l’argent il y en a. Cela passe par la taxation des dividendes excessifs des actionnaires, des grands patrons, par l’arrêt des exonérations de charges pour les grandes entreprises, par une véritable chasse à la fraude fiscale. Les enquêtes d’opinion successives font la démonstration que les Français.e.s rejettent largement, massivement le projet de réforme du gouvernement, qu’ils soutiennent le mouvement social. Le bon sens et l’esprit de responsabilité voudraient que nous soyons entendus. Il faut redonner du sens à notre devise : liberté, égalité, fraternité. Patrick STAAT, Secrétaire Général LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
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CAC 40 : les actionnaires n’ont jamais touché autant d’argent qu’en 2019 En 2019, le CAC a battu un record vieux de 12 ans. Les actionnaires des entreprises du CAC 40 peuvent se frotter les mains. Selon une étude de la newsletter « vernimmen.net » relayée par Les Échos, les 40 plus grandes entreprises françaises ont redistribué à leurs actionnaires plus de 60 milliards d’euros, dont 49,2 milliards en forme de dividendes en 2019. Si 2018 avait confirmé un net regain
DE IL Y EL’ARGEN NAI T CI
de l’économie, l’année qui vient de s’écouler atteste largement cette tendance. Jamais le montant des liquidités accordées aux actionnaires n’a été aussi élevé qu’en 2019 (+ 12 % par rapport à 2018). Le précédent record, juste avant la crise des subprimes en 2007 (57 milliards d’euros), a vécu. Quid de 2020 ? La moisson devrait être florissante, à en croire les experts de la « lettre Vernimmen » qui imaginent une année encore plus riche pour les
actionnaires. “Il est probable que l'an prochain les chiffres que nous publierons seront encore meilleurs compte tenu de la progression des résultats 2019 que l'on entrevoit”, se projette Pascal Quiry. Source : Yahoo Finance France – 9/01/20 - extraits
Nouveau calcul des APL au 1er avril 2020 Le gouvernement a décalé de trois mois la mise en œuvre de la réforme du calcul des APL, initialement prévue au 1er janvier 2020. La réforme des aides au logement vise à calculer leur niveau en fonction des ressources actuelles des bénéficiaires, en se basant sur les 12 derniers mois et non sur les revenus perçus 2 ans plus tôt. Elles seront actualisées auto-
matiquement tous les trimestres pour s’adapter plus vite à la situation des personnes. Cette réforme des APL entraînerait une diminution de l’aide pour 1,2 million de bénéficiaires et sa suppression pour 600 000 personnes. L’objectif pour l’Etat est de faire des économies de l’ordre de 1,2 milliard d’euros par an.
Pénibilité : une politique régressive pour la fonction publique Le gouvernement a annoncé récemment son intention de supprimer le dispositif appelé « catégorie active » dans la fonction publique, au nom d’une nouvelle prise en compte de la pénibilité, commune à tous. En effet, les fonctionnaires sont classés en deux catégories : les « sédentaires » et les « actifs ». Ces derniers (policiers, pénitentiaires, certains personnels de santé, contrôleurs aériens, sapeurs pompiers par exemple) peuvent bénéficier de conditions de départ à la retraite aménagées en raison de la pénibilité de leurs activités (57 ans en général, jusqu’à 52 ans pour l’âge minimum), sous réserve d’avoir effectué un certain 4-
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nombre d’années de service dans un emploi de la dite catégorie. (…) Mais la ligne gouvernementale, exprimée d’ailleurs par le président de la République, est que la pénibilité ne peut pas relever de catégories mais de critères individuels. En fait il ne s’agit de rien d’autre qu’un nouvel avatar d’une politique de régression à courte vue qui vise notamment la fonction publique. Comme la loi du 6 août dernier, dite de « transformation de la fonction publique », comme le projet de loi sur les retraites, il s’agit de s’en prendre à des garanties collectives et solidaires au profit de mesures individuelles bien moins pro-
tectrices, dont on nous dira peut-être ensuite qu’elles sont trop complexes et qu’il faut les réduire : l’expérience des critères de pénibilité introduits il y a quelques années dans le privé pour être ensuite supprimés l’illustre bien. (…) En effet, s’il existe une fonction publique avec un statut et des règles communes à tous, c’est parce que l’action publique a besoin d’agents qui travaillent ensemble pour prendre en charge l’intérêt général et qu’ils le fassent dans le respect d’un certain nombre de principes fondamentaux : égalité, pérennité, responsabilité, indépendance par rapport aux intérêts particuliers. Et les garanties dont ils
ACTUALITÉS LE RÉVEIL bénéficient sont étroitement liées à ce besoin et à ces principes. (…) Ces dispositions sont tout sauf novatrices : elles nous ramènent à une époque où les agents publics étaient sujets et non citoyens, et où on leur demandait simplement d’exécuter et se taire. Elles ne répondent à aucun des besoins d’une société de plus en plus fracturée en quête de justice et de cohé-
sion ; elles tournent le dos aux besoins et aux défis de l’avenir qui impliquent de mieux penser l’intérêt général et les communs dans un monde globalisé. Ces reculs, ces coups de boutoir obstinés sont nocifs et déstabilisants pour les agents qui doivent continuer ensemble à s’investir comme ils l’ont toujours fait pour faire fonctionner des services publics indispensables à notre société.
Mais au-delà des agents, ils sont une menace pour chacun des citoyens et au final pour notre démocratie. Source : Alternatives Economiques – 21/01/20 – Extraits de la Tribune de : Gérard Aschieri, ancien secrétaire général de la FSU est membre du CESE et de Anicet Le Pors est ancien ministre de la Fonction publique. Ils ont coécrit La Fonction Publique du XXIe siècle (2015, Editions de L’Atelier).
Réforme des retraites : les chiffres à avoir en tête sur les disparités d’espérance de vie en France Écart entre hommes et femmes, riches et pauvres, cadres et ouvriers… À l'occasion des débats autour de la réforme des retraites, focus sur l'espérance de vie, variable, des Français. « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », écrivait Jean de la Fontaine. Et selon que vous soyez cadre ou éboueur, vous vivrez plus ou moins longtemps, pourrait-on ajouter. Les débats autour de la réforme des retraites ont remis en lumière la question de la pénibilité au travail qui, tout comme le genre et la richesse, a une incidence directe sur l’espérance de vie de Français. En France, les femmes vivent en moyenne 6 ans de plus que les hommes. Leur espérance de vie est de 85,6 ans. Les hommes, eux, vivent en moyenne 79,7 ans… En 10 ans, les hommes ont gagné deux ans d’espérance de vie et les femmes un à deux ans", précise le bilan démographique 2019 de l’Insee.
Les femmes les plus pauvres vivent moins longtemps que les hommes les plus riches Au-delà du critère du sexe, la richesse entre aussi dans l'équation. « …Ainsi, seules les femmes dont le niveau de vie se situe parmi les 30 % les plus modestes vivent en moyenne moins longtemps que les hommes
appartenant aux 5 % les plus aisés », explique un rapport de l'Insee publié en 2018.
Les 5 % de Français les plus aisés ont une espérance de vie de 13 ans supérieure aux 5 % les plus pauvres Plus on gagne de l'argent, plus on a de chances de vivre longtemps, avec ou sans diplôme, c'est l'un des autres constats de l'Insee. D'après les analyses de l'Institut de la statistique, il y a 13 ans d'écart d'espérance de vie entre les hommes les plus aisés et les plus modestes.
Les cadres vivent plus longtemps que les ouvriers… D'après les chiffres rapportés par l'Observatoire des inégalités en février 2016, il y a un écart d'espérance de vie de plus de six ans entre les hommes cadres et les ouvriers. Un cadre a une espérance de vie à 35 ans de 49 ans, contre 42,6 ans pour un ouvrier, autrement dit, les cadres peuvent espérer vivre jusqu'à 84 ans, les ouvriers jusqu'à 77,6 ans. Chez les femmes, il y a également un écart d'espérance de vie entre les
cadres et les ouvrières mais il est deux fois moins important que chez les hommes. À 35 ans, l'espérance de vie d'une femme cadre est de 53 ans et de 49,8 ans pour une ouvrière en moyenne. Les cadres peuvent donc espérer vivre jusqu'à 88 ans et les ouvrières jusqu'à 84,8 ans.
... les égoutiers et les éboueurs meurent prématurément Pour certaines professions, la pénibilité au travail a un impact significatif sur la durée de vie. C'est le cas des égoutiers et des éboueurs, qui vivent 17 ans de moins que la moyenne, relate Le Monde diplomatique, en s'appuyant sur les chiffres de L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Source : France Inter – 18/01/20 – V. Smiarowski
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Une politique fiscale qui favorise les très riches L’instauration de la flat tax et la suppression de l’ISF au début du quinquennat ont accentué cette tendance en diminuant de nouveau la participation des plus riches à notre système de redistribution. Oxfam avait sonné l’alerte dès 2017 dans son rapport « Réforme fiscale : les pauvres paient l’impôt cassé » - en s’appuyant sur les calculs de l’Office Français des Conjonctures Economiques (OFCE). Depuis études et rapports se multiplient pour montrer comment les choix sociaux et fiscaux du Président de la République aggravent les inégalités. Un rapport du Sénat a ainsi calculé que les cadeaux fiscaux générés par la suppression de l’ISF et l’introduction
DE L’
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d’une flat tax ont IL Y EN RGENT A ICI été captés de manière disproportionnée par les plus riches : le top 100 des contribuables qui payaient l’ISF a gagné en moyenne 1,7 millions d’euros chacun (1,2 millions pour l’ISF et toujours 500 000 pour la flat tax) sans impact visible sur l’investissement, qui était pourtant la justification de la réforme. Rappelons que ces cadeaux fiscaux coûtent cher la collectivité puisque le manque à gagner s’élève au moins à 4 milliards d’euros par an rien que les mesures sur l’ISF et la flat tax Les plus pauvres quant à eux restent les grands perdants des mesures budgétaires depuis le début du quin-
quennat : ce sont les seuls à ne pas avoir vu, depuis 3 ans, leur pouvoir d’achat augmenter significativement. A l’autre bout de l’échelle, les 1 % les plus riches continuent à creuser leur écart en voyant leur pouvoir d’achat augmenter de 4 462 euros par an, sans parler des 0,1 % qui font carrément sécession en bénéficiant d’un cadeau fiscal qui se chiffre à 23 072 euros par an. Source : Rapport OXFAM – janvier 2020
Rapport OXFAM – la France n’est pas épargnée : lorsque les inégalités prennent le pas sur le modèle social français Le système social français, basé sur le principe de redistribution, avait jusque-là permis de lutter contre les inégalités et la pauvreté. Mais il est
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en danger à cause de choix politiques qui réduisent la participation des plus riches à l’effort de solidarité par l’impôt et fragilisent le financement des services publics. La situation s’est aggravée depuis la réforme fiscale de 2017 qui privilégie clairement les intérêts des très riches au détriment des plus précaires. Résultat : depuis 2018, les inégalités sont reparties à la hausse, et la pauvreté aussi. – En France, 7 milliardaires possèdent plus que les 30 % les plus pauvres, ils étaient 8 l’année dernière. – Les 10 % les plus riches possèdent 50 % des richesses du pays. – La France compte 41 milliardaires en 2019. C’est 4 fois plus qu’après la crise financière de 2008 ! Sur ces 41 personnes, plus de la moitié ont hérité de leur fortune, et seules 5 sont des femmes. – Les milliardaires français sont ceux qui ont vu leur richesse le plus aug-
menter l’année dernière, devant les américains ou les chinois. – Le PDG du groupe Sanofi, grand groupe pharmaceutique français, gagnait en 2018 plus de 343 fois le salaire moyen d’un-e aide-soignant-e. – Depuis 2018, la France compte 400 000 pauvres supplémentaires. – Parmi les mères de famille monoparentale qui travaille, plus d’une sur quatre est pauvre. Un exemple illustre parfaitement l’écart titanesque entre les plus fortunés et le reste de la population française. Imaginez : vous vivez depuis la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 (oui, nous vous dotons d’une très longue vie !). Depuis cette date, vous avez pu économiser 8 000 euros par jour (imaginez !). Aujourd’hui, plus de 84 200 jours plus tard, votre fortune s’élève à plus de 673 millions d’euros. Et bien, malgré tout cela, cette fortune n’équivaudrait qu’à 1 % de
ACTUALITÉS LE RÉVEIL celle de Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France. Sa richesse estimée ? 67 milliards d’euros ! Et ce n’est pas près de s’arrêter. En 2019, Bernard Arnault a été l’homme d’affaire qui a engrangé le plus de richesse dans le monde.
respectant pas l’égalité professionnelle. – En augmentant significativement la durée du congé paternité. – En renforçant la transparence sur les écarts de salaires (par quartiles, par pays, par genre).
En France, Oxfam demande à Emmanuel Macron de réorienter de toute urgence sa politique en faveur d’une réduction des inégalités, en prenant des mesures qui enrayent la précarité des femmes et en demandant aux ultra riches et aux entreprises de contribuer davantage à l’effort de solidarité :
S’assurer que le système de retraites corrige les inégalités. Notamment : – En supprimant les systèmes de décote pour les carrières incomplètes et en revenant à un calcul de la pension basé sur les meilleures années pour prendre en compte la réalité de l’emploi des femmes, notamment les carrières hachées. – En renforçant la cotisation de solidarité prélevée sur les hauts revenus afin de tenir compte de leur espérance de vie plus longue.
S’attaquer aux inégalités femmeshommes dans le monde du travail. Notamment : – En améliorant les conditions de travail et en valorisant les rémunérations dans les métiers à prédominance féminine notamment dans les métiers du soin. – En sanctionnant les entreprises ne
Rétablir une fiscalité plus équitable sur les contribuables les plus aisés. Notamment : – En rétablissant un Impôt sur les
grandes fortunes en tenant compte des failles du précédent dispositif et en supprimant le Prélèvement forfaitaire unique (PFU). – En supprimant les niches fiscales qui bénéficient disproportionnément aux grandes entreprises ; – En luttant efficacement contre l’évasion fiscale. Source : RAPPORT OXFAM – 20/01/20
Ces professions qui sont aussi en grève Vendredi 17 janvier, c’est le musée du Louvre, le plus fréquenté au monde, qui n’a pas pu ouvrir ses portes, bloquées par des grévistes opposés au projet de réforme des retraites. Une première pour le musée qui n’avait jamais fermé depuis le 5 décembre dernier. L’intersyndicale en tête de l’action dénonçait « les conditions des agents du musée qui se dégradent de jour en jour » ainsi que les « pertes d’effectifs » et un « désengagement de l’État ». C’est une grève historique pour l’Opéra de Paris, qui depuis début décembre a annulé 67 spectacles. Un blocage dont les pertes représentent 14 millions d’euros. Si aucun compromis n’est trouvé, la grève risque de se poursuivre, car les artistes et les machinistes
de l’Opéra de Paris sont attachés à leur régime spécial de retraite, d’abord mis en place par Louis XIV, puis officialisé comme caisse autonome en 1945. Un régime spécial que l’État est déterminé à supprimer. De son côté, la Comédie Française, avec ses quelque 300 salariés, a également annulé plusieurs représentations depuis le 5 décembre pour contester la disparition de son régime spécial. Samedi 18 janvier, de nombreux salariés de l’Opéra de Paris et de la Comédie Française ont organisé un concert devant le Palais Garnier pour contester la réforme des retraites. En décembre, une interprétation du Lac des cygnes devant le Palais Garnier avait déjà fait le tour du monde. Les professions libérales sont aussi fortement menacées par le projet de réforme des retraites proposé par le gouvernement. Parmi les professions concernées : masseurs-kinésithérapeutes, infirmiers, orthophonistes, chirurgiens, experts-comptables, pilotes ou encore avocats.
Les avocats se disent prêts à bloquer le système judiciaire coûte que coûte et ils ont même tourné le dos à l’État, dans une action très symbolique lors de la rentrée judiciaire de la Cour d’appel de Bordeaux. Avec cette réforme des retraites, ce sont environ 30 % des cabinets d’avocats qui auront vocation à disparaître, estime le Conseil national des barreaux. Autres professions fortement mobilisées contre la réforme des retraites : les dockers et les travailleurs portuaires. Une opération de « ports morts », c’est-à-dire de blocage des ports maritimes français, avait eu lieu du 14 au 17 janvier dans le tout pays. Cette fois-ci, l’opération va être reconduite les 22, 23 et 24 janvier, c’est ce qu’a annoncé la fédération CGT des ports et docks qui appelle également à maintenir les piquets de grève dans les grands ports maritimes du pays (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille). LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
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LE RÉVEIL ACTUALITÉS
L’ARAC sur les réseaux sociaux la page Facebook : ARAC National le site internet : http://www.arac-nationale.fr/ qui regroupe tous nos réseaux sociaux (blog du Réveil, site internet du Réveil, page Facebook, …)
Face aux médecins démissionnaires, Agnès Buzyn sourde à l’urgence appel. » C’est au contraire à la patience que Buzyn a appelé ses interlocuteurs. Le temps, a argué la ministre, que les primes annoncées fin novembre dans le cadre du dernier plan d’urgence pour l’hôpital produisent leurs premiers effets. « Personne n’a contesté que les mesures déjà dans les tuyaux allaient dans le bon sens », insiste son entourage. «La ministre n’a pas de mandat pour aller plus loin sur la revalorisation des salaires des agents hospitaliers, même si elle ne nie pas le besoin. C’est pourquoi elle a donné rendez-vous aux représentants du collectif interhôpital dans deux mois une fois que la hausse des fiches de paie de quelque 200 000 agents hospitaliers se sera concrétisée. On pourra à ce moment-là commencer à travailler sur un nouveau paquet de mesures. » Un calendrier inacceptable pour les médecins hospitaliers en détresse. D’au-
Face aux médecins démissionnaires, Agnès Buzyn sourde à l'urgence. Deux heures trente de dialogue de sourd. C’est “très déçus” que les six médecins hospitaliers, représentants du collectif interhôpital, sont sortis du bureau de la ministre de la santé Agnès Buzyn. En dépit de la menace de démission collective brandie par 1 200 de leurs collègues, l’exécutif a de fait opposé une fin de non-recevoir à leur demande d’« ouverture de négociations immédiate ». « On a redit à la ministre à quel point il y a urgence à nous donner plus de moyens, résume le professeur Agnès Hartemann, chef du service diabétologie à la Pitié Salpêtrière. L’hémorragie des personnels paramédicaux nous contraint à fermer des lits d’hospitalisation tous les jours. Il est impératif de revaloriser très vite les salaires pour rendre de l’attractivité à l’hôpital public. Elle n’entend pas cet
tant que tous les autres dossiers qui leur tiennent à cœur sont aussi repoussés à plus tard. Agnès Hartemann énumère : « Nous avons réclamé une modification rapide du système de la tarification à l’activité : la ministre nous promet de futurs groupes de travail. On a fait valoir que la progression prévue de 2,4 % du budget de l’Hôpital ne suffisait pas : elle prétend le contraire. On a demandé des précisions sur l’ampleur et les conditions de reprise de la dette hospitalière annoncée fin novembre : elle nous annonce un projet de loi pour la fin de l’année… » Autant d’atermoiements insupportables pour les hospitaliers. « Le mouvement va continuer » promet le collectif qui a programmé ipso facto une journée «Hôpital mort » (seuls les soins urgents seront prodigués) le 14 février. Entre l’hôpital public et sa tutelle, le bras de fer se poursuit. Source : Libération – 18/01/20 – N. Raulin
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INTERNATIONAL LE RÉVEIL
Livraison d’un second drone Global Hawk destiné à l’OTAN Les autorités de l’Alliance atlantique ont annoncé que l’OTAN recevrait son deuxième drone Global Hawk de fabrication américaine et a prévenu que les cinq avions sans pilote de son système de surveillance d’une valeur de 1,5 milliard de dollars seraient opérationnels en 2022. Après des années de retard, le système de drones, qui, selon l’OTAN, sera le plus avancé au monde, assurera à l’Alliance une surveillance 24 heures sur 24 en temps quasi réel des terres et des mers au-delà de ses frontières et offrira une meilleure visibilité que les satellites. Après avoir résolu des différends contractuels
concernant les coûts avec le fabricant Northrup Grumman, le premier drone a été livré le mois dernier à la base aérienne de Sigonella, en Italie. Après la livraison d’un deuxième drone, trois autres arriveront l’été prochain, a déclaré Samanns. Quinze alliés de l’OTAN ont financé l’acquisition de l’avion, dont l’Allemagne, la Pologne, les Etats-Unis et l’Italie. Les 29 alliés auront accès aux renseignements qu’ils enregistrent. Les drones seront pilotés à distance depuis Sigonella et voleront dans l’espace aérien de l’OTAN, mais pourraient être utilisés plus largement dans un conflit. L’avan-
cée technologique du drone américain Global Hawk est largement soulignée alors que les systèmes de défense aérienne iraniens ont abattu en juin dernier l’un de ces drones d’espionnage américain de classe Global Hawk. (Press TV, le 19-12-2019)
Escale ukrainienne pour le destroyer américain USS Ross
Manœuvres navales conjointes dans le golfe d’Oman
L’USS Ross, destroyer lance-missiles américain de la classe Arleigh Burke, est entré dans le port d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, a rapporté mardi le service de presse du commandement de la marine ukrainienne. « Le navire est arrivé dans le cadre de l’élargissement de la coopération internationale et du renforcement des partenariats entre l’Ukraine et les pays membres de l’OTAN » a indiqué me service de presse. Le destroyer USS Ross était entré dans la mer noire le 13 décembre, devenant ainsi le huitième navire de la marine américaine à visiter la région cette année. Avant de rejoindre le port ukrainien, le navire s’est arrêté à Constanza, en Roumanie, et à Varna, en Bulgarie, où il a effectué des opérations de sécurité. Le destroyer USS Ross était déjà venu en visite à Odessa avant de participer aux exercices maritimes internationaux de Sea Breeze en 2016.
Les exercices navals tripartites Ceinture de sécurité maritime ont commencé vendredi 27 décembre, comme prévu depuis le port iranien de Chabahar et ils s’étendront bientôt dans le nord de l’océan indien. Cette manœuvre, qui réunit les forces maritimes de la République islamique d’Iran, de la Russie et de la Chine, comprendra des exercices tactiques dont le sauvetage d’un navire en flammes, la libération d’un navire arraisonné et des tirs sur cibles. Le porte-parole des exercices Ceinture de sécurité maritime, le contre-amiral Gholamreza Tahani, a déclaré que la marine du Corps des gardiens de la révolution islamique ainsi que celle de l’armée iranienne, avaient pris part à la manœuvre. « Les exercices mettront en évidence la puissance maritime de l’Iran, de la Chine et de la Russie » a-t-il souligné. Gholamreza Tahani a précisé que les exercices se teindraient dans une superficie de 17 000 km2 et qu’ils auraient pour objectif de renforcer la sécurité des échanges maritimes internationaux, de lutter contre le piratage et le terrorisme maritimes et de permettre un échange de données en matière de secours et de sauvetage en mer. « Cette manœuvre a pour message la paix, l’amitié et la sécurité durable, grâce à une coopération collective. Elle prouve également que la République islamique d’Iran n’est pas un pays isolé » a-t-il expliqué. Gholamreza Tahani a déclaré que les exercices montraient que les relations entre l’Iran, la Russie et la Chine avaient atteint un niveau significatif et qu’elles pourraient être développées davantage.
(Radio Chine internationale, le 25-12-2019)
(Press TV, le 27-12-2019)
pour les marines iranienne, chinoise et russe
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LE RÉVEIL INTERNATIONAL
Moscou/Ankara Fragile équilibre Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont inauguré le 8 janvier 2020 le gazoduc TurkStream qui relie les deux pays. Moscou et Ankara, qui s'opposent sur les terrains syrien et libyen, entretiennent des relations complexes. lerais plutôt d’une sorte de valse, qui converge lentement vers un certain équilibre. Depuis 2015, les deux pays savaient qu’ils allaient trouver une forme d’entente sur le théâtre syrien.
Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan lors de l'inauguration le 8-1-2020.
Pour France info Afrique, Jalel Harchaoui, chercheur au Clingendael Institute de La Haye et spécialiste de la Libye, apporte son éclairage sur la situation dans ce pays où Russes et Turcs se retrouvent face-à-face en soutenant les deux camps opposés.
L’inauguration le 8 janvier 2020 du gazoduc TurkishStream montre-t-elle que, malgré leurs divergences sur les terrains syrien et libyen, les deux pays gardent de bonnes relations ? Jalel Harchaoui : Ce sont deux Etats qui pratiquent une défense pragmatique de leurs intérêts respectifs. En Syrie, il ne s’agit pas d’affrontements directs, ils sont dans deux camps opposés, mais quand il le faut, Ankara et Moscou cherchent un arrangement et avancent par tâtonnements. L’un défend le régime de Damas, l’autre cherche à contenir les Kurdes et, dans une certaine mesure, les opposants syriens sunnites, mais ils évitent les affrontements directs. Pour la population locale, tous ces va-et-vient et ajustements provoquent beaucoup de souffrance, mais Ankara et Moscou se préoccupent peu des droits humains ou des exactions sur la population civile. Entre la Russie et la Turquie, je par-
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Et en Libye, ils se retrouvent aussi face-à-face ? La Russie a, pour l'instant, une petite préférence pour le maréchal Haftar, mais son soutien est conjoncturel. Elle ne soutient guère Haftar comme elle a soutenu le président Assad, c’est-à-dire depuis toujours. La Russie a su se rendre utile en Libye, elle sait que le camp Haftar a un talon d’Achille : sa faiblesse au sol. Mais le véritable soutien du maréchal Haftar, ce sont les Emirats arabes unis, qui fournissent des drones, et assurent les frappes aériennes. Mais pour la Russie, il n’y a rien de stratégique, elle n’est pas mariée avec le maréchal Haftar et sa faction. Elle a gardé des liens actifs avec le camp adverse. On peut tout à fait concevoir que Moscou soutienne Haftar dans l’est du pays et s'accommode d'une présence turque dans l'ouest libyen en soutien au gouvernement internationalement reconnu à Tripoli. Au Moyen-Orient d'une manière générale, la Russie s’est fixé pour règle de ne jamais s’enfermer dans des amitiés exclusives. Elle tient à garder l'option de jouer plusieurs cartes en même temps, si elle le souhaite.
Wagner, dont environ 300 sont actifs au front, au sud de Tripoli. En envoyant les groupes privés, comme le groupe Wagner, d'ailleurs illégaux en Russie et dont celle-ci nie l’existence, elle ne prend pas beaucoup de risques. Elle ramasse les bénéfices si le groupe Wagner réussit, sinon elle le lâche et nie tout en bloc. Le groupe Wagner n’est pas payé directement par la Russie, mais par les promesses de partage des richesses locales. Il est très possible également que les Emirats arabes unis se chargent de la facture en Libye, car ils sont les vrais soutiens du maréchal Haftar. Ils ont dépensé beaucoup d'argent dans la guerre civile libyenne ces dernières années.
Et que vient faire la Turquie en Libye ? La Turquie est déjà présente de manière clandestine en Libye du côté du gouvernement internationalement reconnu de Tripoli depuis un moment. Ce qui est nouveau, c’est qu’elle dit faire son
Y a-t-il une envie de la Russie de revenir en Afrique ? La Libye est le ventre mou qui permet à la Russie de pousser ses pions en Afrique. On parle de 1 400 mercenaires russes en Libye, appartenant au groupe
Carte du tracé du TurkStream.
INTERNATIONAL LE RÉVEIL entrée officielle, espérant récupérer un morceau plus ou moins gros du territoire libyen et de ses richesses.
s’affronter à la Turquie dans l'ouest libyen.
Et l’Egypte, est-elle prête à entrer dans le conflit au côté du maréchal Haftar ?
Est-ce que les Américains vont laisser la Russie et la Turquie pousser leurs pions en Libye sans réagir ?
L’Egypte ne souhaite pas intervenir en Libye. Le Caire a très peur d’être happé par le conflit libyen. Sa dernière intervention au Yémen ne lui a pas réussi. Elle y a perdu plus de 30 000 hommes dans les années 1960. Aujourd'hui, elle a trop de problèmes en interne pour
La Maison Blanche ne va pas réagir de manière ferme. Sur une période longue (15 ou 20 ans), les Etats-Unis sont dans un processus de retrait du Proche-Orient. L’administration Trump va poursuivre une sortie lente et ambivalente qui a déjà commencé sous
Obama. Même si entre-temps il y a une guerre avec l’Iran, c’est une tendance historique commencée sous Obama. Aux yeux de Donald Trump et de son entourage immédiat, Vladimir Poutine n’est pas un problème. Cela ne les gêne pas de voir la Russie étendre son influence dans cette région difficile. Pour l'instant, la Maison-Blanche de Donald Trump n'est pas du tout alarmée, ni révoltée, à l'idée que la Turquie se lance dans une nouvelle aventure en Libye occidentale.
Libye Pétrole, gaz et géopolitique Les principaux acteurs du conflit en Libye se sont réunis à la mi-janvier à Berlin pour soi-disant consolider la trêve. Un vague embargo sur les armes a été acté. Les appétits pour la région n’en sont pas moindres. Pétrole, gaz et géopolitique tous les ingrédients d’une crise majeure sont réunis. Plusieurs pays dont les principaux acteurs en Libye se retrouver durant un week-end pour tenter de mettre fin aux ingérences étrangères qui enveniment le conflit dans ce riche pays pétrolier d'Afrique du Nord. Les Européens redouteraient en particulier que « la Libye ne devienne une seconde Syrie », avec l'internationalisation accrue du conflit, et veulent réduire la pression migratoire à ses frontières et les risques de menaces djihadistes. Deux autorités rivales se disputent le pouvoir depuis 2015 dans le pays plongé dans le chaos depuis l’assassinat du chef de l’Etat Mouammar Kadhafi en 2011 après qu’une coalition internationale avec la France comme fer de lance ait conduit le pays au chaos à la désolation et à une division fratricide. Le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, établi en vertu d'un accord parrainé par l'ONU et basé dans la capitale Tripoli, est contesté par une autorité rivale installée dans l'Est tenu par le maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier tient sa légi-
timité du Parlement élu en 2014 et qui s'est installé dans l'Est après la prise de la capitale par une coalition de milices de l'Ouest. En 2014, il a lancé une offensive pour chasser de Benghazi et Derna les groupe islamistes, qualifiés de « terroristes ». Après des années de combats sanglants, les deux villes sont sous son contrôle depuis 2018. En janvier 2019, il s’est lancé à la conquête du Sud désertique, prenant rapidement et sans combat le contrôle de quelques villes grâce au ralliement de tribus, avant de révéler son objectif ultime, devenir maître de Tripoli. Aujourd’hui le maréchal contrôle la grande partie du territoire libyen, dont le croissant pétrolier, poumon de l'économie et situé dans l'Est. Selon des analystes, il ne digère pas que tous les revenus pétroliers aillent au NIA. Le pétrole est pratiquement la seule source de revenus du pays ?
Expansionnisme turc ? Le maréchal Haftar est soutenu par l'Égypte, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite et également la
Fayez Sarraj - Angela Merkel - Khalifa Haftar.
France. Paris lui a ainsi fourni une aide militaire et logistique au nom de la lutte antiterroriste. La Russie l'appuie au moins politiquement. Malgré ses démentis, elle est soupçonnée d'avoir envoyé des mercenaires aux côtés des pro-Haftar. Les États-Unis ont affiché leur soutien au maréchal en révélant un contact direct entre lui et Donald Trump, après l'offensive contre Tripoli. De son côté, le GNA est soutenu par la Turquie et le Qatar. Ankara a annoncé l'envoi de troupes en Libye pour aider son allié. Des experts de l'ONU ont LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 - 11
LE RÉVEIL INTERNATIONAL
indiqué que les Émirats et la Jordanie avaient « fourni des armes de manière régulière et parfois flagrante » aux forces de Haftar. La Turquie a fait de même pour le GNA. L'implication turque est dictée par des facteurs géopolitiques et idéologiques, selon des analystes. La Turquie veut contrecarrer l'influence des Émirats
et de l'Égypte, hostiles aux courants islamistes proches d'Ankara. Ankara a aussi des motivations d'ordre économique. Des gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale aiguisent son appétit mais aussi celui d'autres riverains - Grèce, Égypte, Chypre et Israël. Menacée de sanctions européennes
pour ses forages jugés illégaux au large de Chypre, dont elle occupe la partie nord, la Turquie entend s'appuyer sur un accord controversé avec le GNA sur la délimitation maritime pour faire valoir des droits sur l'exploitation des hydrocarbures. JP Delahaye
Brésil Fachos sans complexe Le ministre de la Culture brésilien Roberto Alvim, lors d'un discours annonçant le nouveau « Prix national des Arts » s’inspire d'un discours du ministre de la propagande nazie, Joseph Goebbels, provoquant l'indignation de la communauté artistique. Les références sont flagrantes et inquiétantes. Les brésiliens ont découvert sur Twitter le discours de Roberto Alvim, ministre de la Culture du gouvernement Bolsonaro, annonçant la création d'un « Prix national des Arts ». La vidéo montre le ministre à son bureau, sous le portrait du président d'extrême-droite et à côté d'une étrange croix en bois, avec comme musique de fond l'opéra Lohengrin de Richard Wagner. « Nous voulons une culture dynamique, mais aussi enracinée dans la noblesse de nos mythes fondateurs » déclare le ministre. « La famille, le courage du peuple et son lien profond avec Dieu guident notre action dans la création de nouvelles politiques publiques. Les vertus de la foi, de la loyauté, du sacrifice de soi et de la lutte contre le mal seront directement liées à la création des œuvres d'art ». Un texte qui pose déjà de nombreuses questions, mais sans commune mesure avec ce qui suit. « L'Art brésilien de la prochaine décennie sera héroïque et national. Il sera doté de grandes capacités d'implication émotionnelle et sera impératif, puisque profondément lié aux aspirations urgentes de notre peuple, ou ne sera pas ». La diatribe fasciste du ministre a pro12 - LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
voqué un tollé sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont fait le lien avec une déclaration du nazi Joseph Goebbels : « l'art allemand de la prochaine décennie sera héroïque, fondamentalement romantique, objectif et libre de sentimentalisme, il sera national avec beaucoup de pathos et également impératif et rassembleur, ou ne sera pas ». On s’y croirait !! Le choix de Lohengrin, de R Wagner, opéra et compositeur favori d’Hitler, comme musique de fond a renforcé la véracité des soupçons des internautes… Les réactions de la sphère artistique brésilienne ne se sont pas fait attendre. L'écrivain Antonio Prata a Twitté :
Roberto Alvim et le Président Brésilien Bolsonaro.
« triste époque où les personnages politiques actuels sont plus caricaturaux que les plus pathétiques des caricatures ». Le célèbre rappeur Marcelo D2 s'est aussi indigné : « ils ne se cachent même plus… ». Le réalisateur Kleber Mendonça, qui avait gagné le Prix du Jury à Cannes pour Bacurau a déclaré « il semblerait qu'une armée de clown tristes aient pris le contrôle du navire ». Le ministre s'est défendu en déclarant sur Facebook que ces références étaient de pures « coïncidences rhétoriques ». Il a quand même été démis de ses fonctions. JPD
LE CAHIER MÉMOIRE N° 860 DÉCEMBRE 2019 JANVIER 2020
Lucie et Raymond AUBRAC : Grandes figures de la Résistance
Lucie Aubrac.
Raymond Aubrac.
Le 14 mars 2007, Lucie AUBRAC, figure majeure de la résistance disparaissait à l’âge de 94 ans. Raymond AUBRAC, son époux va lui survivre 5 années, il s’éteindra à son tour le 10 avril 2012. Lucie et Raymond AUBRAC un couple de légende, pourtant Raymond AUBRAC s’en défendait lorsqu’il affirmait : « on n’a pas été un couple mythique, on a été un couple réel, qui a eu la chance d’être heureux dans des péripéties diverses, quelquefois très difficiles, on a eu des vies intéressantes. » Mais quel roman fut leur vie : résistants de la 1re heure, défenseurs opiniâtres des droits de l’homme, militant toute leur vie pour des causes justes, ils formaient un couple héroïque que personne ne peut et ne pourra jamais contester…
En ces temps de trouble et de confusion, où les thèses extrémistes ressurgissent, où l’antisémitisme se manifeste, où les acquis du programme du C.N.R. sont attaqués progressivement, il est légitime de retracer l’itinéraire hors du commun de ce couple de l’ombre, qui avec d’autres a sauvé l’honneur de la France, il est indispensable de maintenir le souvenir vivant au cœur de notre mémoire collective.
LEUR RENCONTRE Lucie AUBRAC est née en 1912, c’est la fille de petits vignerons mâconnais d’un milieu modeste. Jeune, elle avait réussi le concours de l’Ecole normale d’instituteurs, passionnée par l’histoire, elle décide de venir à Paris, où tout en gagnant sa vie, elle mène des études d’histoire qui vont déboucher sur une réussite à l’agrégation qu’elle obtient en 1938. Lucie était une jeune femme énergique, audacieuse, déterminée avec une force de caractère bien trempée. Durant ce long parcours culturel, elle militait et était membre de l’union des jeunesses communistes où ses camarades Jean-Pierre VERNANT et Victor LEDUC (qu’elle retrouvera ensuite dans la clandestinité) louent son courage physique, elle distribuait
Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11
« l’Avant-Garde » dans un quartier latin où les étudiants d’extrême droite étaient nombreux. Voilà le personnage. Raymond AUBRAC est né le 31 juillet 1914, le jour de l’assassinat de Jean JAURÈS et la veille de la déclaration de guerre. De son vrai nom Raymond Samuel, né dans une famille juive laïque de Dijon, de parents commerçants aisés, propriétaires de magasins de confection. Raymond est militant actif antifasciste, élève de l’école des Ponts et Chaussées, doté de son diplôme, il part en 1938 pour les Etats-Unis où il passe une année au Massachusetts Institute Technologie (M.I.T.). En 1939, de retour en France, comme tous les hommes de son âge, il est mobilisé et affecté au 1er régiment du génie en garnison à Strasbourg. C’est dans cette ville qu’il va faire la rencontre de sa vie, il retrouve Lucie dont il avait fait la connaissance dans des réunions d’étudiants au quartier latin à Paris. Lors d’une permission réglementaire, Raymond se marie avec Lucie le 14/12/1939 à Dijon. En juin 1940, il est fait prisonnier par l’armée allemande et très vite l’idée d’évasion va germer dans son esprit. Les prisonniers sont acheminés à Sarrebourg et Raymond parvient à se faire transférer
LE RÉVEIL DOSSIER à l’hôpital (Lucie qui a rejoint Sarrebourg avait réussi à lui faire passer des pilules qui devaient lui donner de la fièvre). Puis avec la complicité de Lucie, il s’évade de l’hôpital. Pour Raymond, prisonnier évadé, il est urgent de passer en zone Sud pour rejoindre Lyon où il fut démobilisé (sur ses papiers aucune trace de son évasion). Quant à Lucie, elle va demander un poste d’enseignante à Lyon. En octobre 1940, pour pouvoir enseigner, elle doit se rendre à Clermont-Ferrand
(Lucie dépendait toujours de l’Université de Strasbourg repliée dans la ville auvergnate) pour obtenir son affectation dans cette ville. Elle retrouve Jean CAVAILLÈS, un collègue, professeur de philosophie, qu’elle avait connu en 1936. Ce dernier va lui faire connaître Emmanuel d’ASTIER de la VIGERIE, ancien officier de marine puis journaliste et Georges ZERAPHA. Ces 3 personnages sont à l’origine de la
création du réseau « Libération Sud », un des 3 mouvements de la zone Sud. Lucie AUBRAC adhère avec enthousiasme à ce groupe qui préconise une action de résistance, c’est le début de son engagement militant. Elle rentre à Lyon, en parle à Raymond qui rejoint le groupe. Désormais une nouvelle vie commence pour le couple, une double vie, lui a retrouvé un poste d’ingénieur, elle, enseigne. C’est une excellente couverture pour leurs activités résistantes futures.
Les débuts de la Résistance LA RESISTANCE EXTERIEURE
11 novembre 1940 manifestation à l’Arc de Triomphe.
Une situation nouvelle est créée avec l’invasion du pays par les troupes allemandes. Dès juillet 1940, des actes de refus de l’occupant et du régime de Vichy se manifestent : affiches allemandes lacérées, dans les cinémas actualités sifflées, gestes d’opposition souvent individuels, mais aussi des manifestations collectives comme celle du 11 novembre 1940 à Paris devant l’Arc de Triomphe (manifestation de lycéens et d’étudiants organisée par les jeunesses communistes), initiatives spontanées ou influencées par les appels à la résistance. Tous ces actes témoignent d’une volonté de résister. Puis apparaissent des groupes organisés, formés par affinité comme le groupe du « Musée de l’Homme » à Paris (été 1940). Au début, cette résistance est fragile, dispersée, très minoritaire, elle manque de moyens, il faut fédérer les groupes épars, mais peu à peu réseaux et mouvements s’organisent et apprennent les règles de l’action clandestine. 14 - LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
Après l’appel du 18 juin 1940 lancé sur la B.B.C., l’écho rencontré est d’abord modeste, mais la radio de Londres, écoutée clandestinement en France popularise progressivement le personnage et son message. De GAULLE a le soutien de CHURCHILL et avec les premiers volontaires qui le rejoignent (au début peu nombreux : 7 000 hommes), il va fonder les F.F.L. qui s’engagent aux côtés des Britanniques. En septembre 1941, De GAULLE jette les bases d’un état en créant un Comité français de libération nationale, c’est l’ébauche d’un gouvernement. Ces initiatives reçoivent le soutien de CHURCHILL mais suscitent la méfiance de ROOSEVELT qui voit en De GAULLE un ambitieux « va-t-enguerre ». La France libre mouvement militaire au départ, va se transformer en mouvement politique, le rôle de la radio est essentiel, la France libre contrôle une partie des émissions en langue française de la BBC.
LA RESISTANCE INTERIEURE A la différence des réseaux, les mouvements sont nés sur le sol français. Au début, leur existence était précaire, ils tentent de sensibiliser et d’organiser la population par la presse clandestine, entreprennent des sabotages et fournissent des renseignements. Ces mouvements
17 septembre 1940.
existent dans les deux zones mais ils ont des caractères différents. En zone non occupée, 3 mouvements émergent : - Combat : H. FRENAY, B. ALBRECHT, C. BOURDET le plus important - Libération Sud : E. D’ASTIER de la VIGERIE, Les AUBRAC - Franc-Tireur : J.-P. LEVY, M. BLOCH: création de corps francs En zone occupée, les conditions d’existence des mouvements de résistance s’avèrent dangereuses. Les mouvements se constituèrent dès 1940, ils se multiplièrent mais 5 devinrent prédominants. - Libération Nord : C. PINEAU - OCM : Organisation civile et militaire - Ceux de la Résistance : il prolonge l’organisation de « Combat » en zone occupée - Défense de la France : fut créé par de jeunes étudiants
DOSSIER LE RÉVEIL
- Le Front National : dominé par le P.C.F. Le PCF se lance à fond dans la résistance. Le Front National est le seul mouvement à la fois militaire et politique. Son groupe armé les FTPF dirigé par C. TILLON multiplie attentats et sabotages. Les résistants de la 1re heure sont peu nombreux mais au fil des mois « l’armée des ombres » s’étoffe : en juin 1941, l’implication des militants communistes est massive ; en 1942, une fraction de la classe politique rompt avec l’attentisme, saute le pas et rejoint la Résistance. Enfin en 1943, les réfractaires du S.T.O. grossissent les maquis renforçant le potentiel de la Résistance, tout en élargissant son recrutement sociologique.
R. AUBRAC DANS LE MOUVEMENT “LIBÉRATION” Dans le mouvement « Libération », Raymond AUBRAC va prendre la tête des groupes paramilitaires. Plutôt antimilitariste, officier du génie, s’il est peu porté à se battre, par contre c’est un excellent stratège qui sait diriger, structurer et encadrer les groupes, cela est primordial dans la lutte clandestine. Dès le début de 1941, Raymond AUBRAC et ses camarades comprennent très vite qu’il faut mettre l’accent sur la propagande et l’information, l’idée de sortir un journal va émerger. Le 1er numéro de « Libération » proposé en mai sortira en juillet. Au tout début de l’année 42, Londres envoie un émissaire du nom de Rex (J. Moulin), E. d’ASTIER de la VIGERIE devait l’accueillir mais il est absent de Lyon et c’est R. AUBRAC qui le remplace. La mission de J. MOULIN en zone sud, c’est de coordonner les mouvements de résistance et la création
d’une armée secrète par la fusion des organisations paramilitaires de chaque mouvement. Les chefs de la résistance de la zone sud se réunissent autour de J. MOULIN qui préconisait pour « libération » un secteur plutôt orienté sur l’action militaire. C’est R. AUBRAC qui est chargé de mettre sur pied cette structure. Cette organisation paramilitaire vise à contribuer à la défaite allemande et à l’élimination des « collabos ». 2 doctrines s’affrontent : les uns veulent plutôt aider l’offensive alliée, les autres sont partisans d’une action immédiate contre les Allemands. La question épineuse qui va se poser concerne le commandement de l’armée secrète (A.S.), R. AUBRAC peut en être le responsable mais J. MOULIN préfère une personnalité extérieure aux mouvements, ce fut le général DELESTRAINT qui fut choisi, il va travailler étroitement avec les responsables paramilitaires des 3 mouvements dont R. AUBRAC évidemment. Le premier travail de cet état-major, c’était de pratiquer la fusion des organisations paramilitaires en désignant un chef dans chaque département, cela contribue à renforcer la cohésion de la Résistance mais la principale difficulté, ce fut la pénurie d’armes. R. AUBRAC s’active par tous les moyens, non sans risque, pour obtenir des armes auprès de certains généraux mais « la pêche » fut bien mince ! L’année 1943 revêt une grande importance dans l’histoire de la Résistance avec des épisodes qui vont être déterminants pour la suite des événements. Sans rentrer dans les détails, on peut évoquer la création des M.U.R. en janvier 1943 (unification des mouvements de la Résistance), la création du C.N.R. (27 mai 1943), l’arrestation du général DELESTRAINT (juin 43), CALUIRE avec l’arrestation de J. MOULIN et d’autres résistants dont R. AUBRAC (21 juin 43) ; cela a été rappelé, à l’été 43, l’arrivée massive des réfractaires au S.T.O. alimente les maquis. A l’automne 43, la création du Conseil Français de Libération Nationale CFLN dirigé par de Gaulle qui associe France Libre et résistants de l’intérieur. Mais
cette année 43 est aussi celle où s’illustre le couple AUBRAC avec deux évasions spectaculaires de Raymond, organisées par Lucie.
LA PREMIERE EVASION DE R. AUBRAC Le 14 mars 43, l’arrestation de CURTIL agent de liaison du mouvement « Libération Sud » permet la saisie de documents sur l’A.S. et l’arrestation de responsables S. RAVANEL, M. KRIEGEL-VALRIMONT et R. AUBRAC. Les 3 résistants devaient se retrouver dans un appartement rue de l’Hôtel de Ville à Lyon, R. AUBRAC est « accueilli » par un inspecteur de police, M. KRIEGEL-VALRIMONT était déjà prisonnier, S. RAVANEL est « cueilli » lui aussi, quelques instants après, il tente en vain de s’échapper. Conduits au commissariat de police, ils sont interrogés, R. AUBRAC invente un trafic de sucre. Les 3 résistants sont incarcérés à la prison Saint-Paul. La police française les présente aux responsables de la Gestapo. L’interrogatoire est bref, les « 3 compères » arrivent à se faire transférer au quartier des détenus de l’hôpital. R. AUBRAC rédige une demande de liberté rejetée car il fallait l’accord du procureur DUCASSE, hostile à la résistance. C’est L. AUBRAC qui va faire preuve d’audace, elle arrive à se faire introduire au domicile du procureur, elle se fait passer pour une envoyée de de Gaulle, lui parle d’un message qui passera le soir sur la BBC et qui lui est destiné. Ce coup de « bluff va marcher, R. AUBRAC sera ensuite libéré. Il fallait faire libérer les 2 autres, c’est encore L. AUBRAC qui va réussir à organiser la fuite avec une équipe de faux policiers allemands, les détenus devaient être évacués de l’hôpital. Premier épisode rocambolesque, organisé par Lucie, femme d’action s’il en est !
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LE RÉVEIL DOSSIER
L’arrestation du général Delestraint à Paris (9 juin 43) et ses conséquences
Général Delestraint.
Le 9 juin fut une journée sombre pour la Résistance avec l’arrestation du chef de l’A.S. Il avait rendez-vous au métro La Muette avec un certain DIDOT (alias R. HARDY), ce dernier s’était fait remplacer par un inconnu qui devait conduire le général auprès de lui. Episode bien obscur mais le plus important c’est que cette arrestation va avoir des conséquences dramatiques. Il fallait trouver un remplaçant. MOULIN va rencontrer R. AUBRAC le 20 juin à LYON dans le parc de la Tête d’Or. De Gaulle devait
désigner ce remplaçant et en attendant cette désignation, il fallait prendre des mesures immédiates et provisoires ; J. MOULIN propose de nommer dans chaque zone un inspecteur général, la zone Nord échoit à R. AUBRAC car il est « grillé » en zone sud. Rendez-vous est pris pour le lendemain où R. AUBRAC doit confirmer son accord et se rendra avec J. MOULIN à une réunion importante de principaux responsables de la Résistance. C’est dans ce contexte que va se dérouler le 21 juin le drame de Caluire. Episode connu, maintes fois détaillé, disséqué, aussi on passera sur les circonstances de cette arrestation. Dans la villa du docteur DUGOUJON, la Gestapo avec K. BARBIE font irruption, 8 résistants sont arrêtés. Seul R. HARDY imposé par le mouvement « Combat » arrive à s’enfuir dans des conditions douteuses. Les 7 autres résistants sont transférés à la prison de Montluc à Lyon. Les conditions de détention sont éprouvantes, R. AUBRAC est interrogé au 4e jour de son incarcération, interrogatoire musclé avec coups répétés, face
à K. BARBIE il a la hantise de parler mais il ne cède pas. C’est durant cette période, que BARBIE parvient à percer l’identité de Max, alias J. MOULIN qui est transféré à Paris à la fin du mois de juin et meurt vraisemblablement le 8 juillet en gare de Francfort, lors de son transfert à Berlin. Quant à R. AUBRAC il va croupir dans sa cellule. Vers la fin du mois de juillet, il est transféré à l’école de santé où les autorités allemandes l’informent qu’un tribunal le condamne à mort. Dans l’attente d’une sentence qui ne vient pas, R. AUBRAC se plaît à espérer qu’il ne sera pas exécuté.
Stèle du général Delestraint à Biache-SaintVaast dans le 62.
La deuxième évasion de R. Aubrac
Raymond Aubrac la vie et la voix de la résistance se sont-éteintes.
Le 21 septembre 43, au bout de 2 mois, il est transféré une nouvelle fois vers 16 - LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
l’école militaire de santé, pour un interrogatoire pense-t-il. Admis dans un bureau qui n’était pas celui de K. BARBIE, il eut la surprise de revoir Lucie. Il ne sait pas quoi penser. C’est là que va s’élaborer le projet d’évasion de Raymond, une stratégie imaginée par Lucie qui va s’avérer périlleuse et risquée où Lucie va agir au culot, elle joue la comédie auprès des autorités allemandes, elle prétexte se nommer Mademoiselle de Barbentane et attendre un enfant de R. AUBRAC et donc il faut se marier au plus vite. Raymond a compris qu’il
se trame quelque chose, il donne son accord pour un mariage « in extremis » avant l’exécution, principe accepté par les autorités allemandes. Le 21 octobre, Raymond retrouve Lucie dans les bureaux de l’officier allemand, elle parle d’un contrat à établir pour séparer les 2 patrimoines et elle parvient à communiquer avec Raymond qui a compris. Pour cette évasion tout a été organisé méticuleusement : repérages des allées et venues des camions qui transportent les prisonniers de Montluc à l’école de santé, mise au point du matériel néces-
DOSSIER LE RÉVEIL
Hommage solennel à Lucie Aubrac par Jacques Chirac President de la République en mars 2007.
saire à l’opération, minutage du « coup de main ». Tout va se dérouler comme prévu, les soldats allemands sont neutralisés, cette évasion spectaculaire a été menée de main de maître, dans la confusion Raymond a été légèrement blessé. Raymond est aussitôt « exfiltré » chez un couple ami des AUBRAC, les NICOLAS, il sera rejoint par Lucie. Evidemment, ils sont recherchés activement, leur tête est mise à prix, le couple doit changer constamment de « planques » (7) en attendant le moment propice pour être évacués vers Londres. Après 2 tentatives avortées, dans la nuit du 8 au 9 février 44, leur avion peut décoller et rejoindre la capitale londonienne. Pour les AUBRAC, c’était la fin de leur participation à la Résistance intérieure. Le couple venait de traverser une période bien éprouvante d’autant plus que Lucie était enceinte et les parents de Raymond avaient été arrêtés par la Milice.
APRES LA RESISTANCE ACTIVE Après leur installation à Londres, le couple ne va pas rester inactif, surtout Raymond. Lucie s’impliquera moins que Raymond mais il faut souligner qu’elle sera nommée en 1944 à l’Assemblée consultative provisoire, ébauche d’un Parlement et cela alors que les femmes n’avaient pas encore le droit de vote, elle aurait dû partir pour Alger et siéger dans cette Assemblée mais avec 2 enfants encore petits, cela s’avérait difficile. Le siège sera attribué à Raymond. C’est après
la libération que l’Assemblée s’installera à Paris et Lucie pourra y siéger. Mais elle ne va pas entamer une carrière politique, proche du PCF, elle va militer pour la paix, la décolonisation et le droit des femmes. Devenue enseignante, puis à la retraite, elle deviendra « une passeuse de mémoire » pour les jeunes générations, on reviendra sur cet aspect dans la conclusion de cette recherche. Pour Raymond, ses engagements seront multiples, brièvement on peut en rappeler les épisodes les plus marquants. Député à l’Assemblée consultative, il va démissionner très vite à la suite du conflit entre E. d’ASTIER de la VIGERIE Commissaire à l’intérieur et le BCRA, divergences dans les affaires relatives à la Résistance. Raymond va s’engager dans les paras avec le grade de sous-lieutenant. Rappelé par DE GAULLE, il refusera les postes proposés par le général mais il sera nommé Commissaire de la République dont la fonction était de décentraliser les pouvoirs de décision durant cette période de transition. Nommé dans la région marseillaise où les taches demandées sont énormes : ravitaillement des populations, maintien de l’ordre (création des FRS ancêtres des C.R.S.), les réquisitions d’entreprises, l’augmentation des salaires, les rapports avec les autorités alliées. Mais sa politique audacieuse de réquisition des entreprises est mal accueillie par les milieux d’affaires et les propriétaires (on parle de « soviétisation » de l’économie). Raymond, véritable électron libre est amené à quitter Marseille fin janvier 1945, de Gaulle va le rappeler, il rentre dans le ministère de R. DAUTRY ministre de la Reconstruction avec le poste de Commissaire aux travaux pour la Bretagne. Mais se pose aussi la question compliquée du déminage du territoire, nouvelle tâche que les militaires ne peuvent assurer, occupés à se battre. Parmi les officiers du génie, Raymond est le plus jeune, c’est lui qui va se charger de cette nouvelle fonction ô combien délicate !
Il va utiliser du personnel français et des prisonniers allemands, il s’acquitte de cette tâche avec succès. A la fin de 1947, les travaux de déminage sont achevés. Raymond quitte alors l’administration pour fonder et codiriger un bureau d’études le BERIM (Bureau d’étude et de recherche pour l’industrie moderne) qui a pour clients des municipalités communistes de la région parisienne et les démocraties populaires. Mais un de ses engagements dont Raymond est le plus fier, c’est son action en faveur de la décolonisation de l’Indochine après avoir accueilli chez lui HO CHI MINH en 1946 pendant les négociations franco-vietnamiennes de Fontainebleau. Son engagement pro-vietnamien se poursuivra de 1967 à 1975 quand, dans l’ombre, il joua un rôle majeur en établissant des contacts secrets entre Hanoi et Washington. Il va servir d’émissaire à H. KISSINGER pour transmettre des messages à HO CHI MINH. Ces contacts secrets vont poser les bases des accords de paix en 1975. Haut fonctionnaire à l’ONU, Raymond aura alors la charge de l’aide à la reconstruction du Vietnam. Cet engagement tiers-mondiste va se poursuivre, dans les années 80, il va fonder et présider une association dont le but est d’envoyer des livres français aux établissements scolaires et aux biblio-
Cérémonie officielle à Raymond Aubrac en avril 2012.
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LE RÉVEIL DOSSIER s’investir avec Lucie, puis tout seul, dans les lycées et collèges pour porter la « bonne parole ». Quelle singulière trajectoire que celle des AUBRAC, son engagement perpétuel, une volonté déterminée de justice, d’égalité, de solidarité qui va se prolonger tout au long de leur existence. Quel roman que fut leur vie dont le message se déclinait par : « il faut résister, résister ».
LA CONTROVERSE : LE LIVRE DE G. CHAUVY (1997) ET LA RENCONCONTRE AVEC LES HISTORIENS 1946 Ho Chi Minh et la famille Aubrac.
thèques indochinoises. Au crépuscule de cette existence si bien remplie, il va
En avril 1997, à propos du couple AUBRAC, un hebdomadaire titrait : « ces héros qu’on assassine ». L’article faisait allusion à ces héros de la Résis-
tance que certains historiens et journalistes essayent de « salir » semant le doute et le soupçon pour leur action dans la Résistance. C’est J. MOULIN qui en fut la première victime quand certains l’accusaient d’être un agent de Moscou. Puis ce fut le tour d’Arthur LONDON qui aurait été chargé par Moscou de la traque aux trotskistes et anarchistes. Pierre COT lui aussi accusé d’espionnage, d’être un compagnon de route du PCF (il sera lavé de l’accusation d’espionnage par une commission d’historiens). Puis c’est le couple AUBRAC qui est sur la sellette à la suite de la parution du livre de G. CHAUVY (1997) qui sème le doute et alimente le soupçon sur le rôle du couple dans la Résistance et particulièrement dans l’affaire de Caluire. La calomnie avait pris une telle ampleur à la sortie de ce livre, que les époux AUBRAC se sentant mis en cause ont souhaité s’expliquer en demandant au journal « Libération » d’organiser une table ronde autour de 8 historiens, tous spécialistes de la Résistance et de la 2e guerre mondiale. Il est souhaitable de relater brièvement les conclusions de ces entretiens en faisant preuve de la plus grande prudence et objectivité car le dossier est « brûlant » et sujet à polémique et controverse.
Les filles de Lucie et Raymond Aubrac.
Quand le bourreau de Lyon veut salir avec quelques complicités celui qui lui a échappé, à deux reprises et l’a reconnu, permettant ainsi le procès de Barbie De quoi s’agit-il ? Que reproche-t-on aux époux AUBRAC ? Tout commence avec l’extradition de K. BARBIE de Bolivie en 1983 puis le procès en 1987 du chef de la Gestapo lyonnaise. En 1990, ce sont les accusations de son avocat J. 18 - LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
VERGES qui reprenait les allégations de son client dans un document de 63 pages qu’on désigne sous le nom de « testament de Barbie », document plus que suspect rédigé avec l’aide de son avocat. Ces accusations laissaient pla-
ner un doute : R. AUBRAC arrêté par les allemands en même temps que tous les membres de l’Armée secrète lors de la réunion de Caluire aurait « donné » J. MOULIN. Puis ce fut la publication en 1997 du livre de G. CHAUVY
DOSSIER LE RÉVEIL tées contre L. et R. AUBRAC m’apparaissent infâmes. Mais en tant qu’historien, j’ai d’abord à dire que c’est faux, parce que ces accusations sont sans preuve et sans fondement valable ». Dominique VEILLON : « dans le livre « AUBRAC LYON 43 » le style est celui d’un inquisiteur, les insinuations malveillantes, en particulier les doutes que l’auteur Raymond et Lucie Aubrac en 1987 lors du procès de Klaus laisse planer sur une évenBarbie à Lyon. tuelle trahison des époux AUBRAC, à propos de la tragédie « AUBRAC-LYON 1943 » où l’auteur de Caluire sont dignes de méreprenait point par point les conclu- pris, tout ceci est détestable ». sions du « testament de Barbie ». Sans Laurent DOUZOU : « quant à la accuser directement les AUBRAC de question de savoir s’il y a trahison, trahison, il laisse planer le doute, usant ma réponse est franchement et catédu soupçon par insinuation. CHAUVY goriquement non. Cette accusation traque les contradictions de R. AUcalomnieuse fait partie de règlements BRAC sans jamais disséquer celles de comptes de la part d’anciens nostalde BARBIE. Ce livre fut beaucoup giques de Vichy ». commenté, analysé, critiqué, ce fut un grand succès de librairie mais il n’au- Daniel CORDIER : « le testament de rait jamais eu un tel écho s’il ne venait Barbie » est un montage habile fabripas après le film de Claude BERRI qué par VERGES, dont la seule valeur « Lucie AUBRAC », film à succès à est la signature qu’il a fait apposer par grand renfort de publicité. CHAUVY son client. C’est-à-dire que les accuavoue ne détenir aucune preuve tan- sations qu’il contient contre R. AUgible. La parution de cet ouvrage a BRAC d’avoir trahi la Résistance sont été l’occasion d’une véritable levée sans valeur ». de bouclier chez un grand nombre de Jean-Pierre AZEMA : « Je dis tout net résistants et de spécialistes, le couple que la thèse explicite de K. BARBIE AUBRAC en a été profondément af- et J. VERGES et dont G. CHAUVY à mon sens ne se démarque pas suffifecté. samment, faisant de R. AUBRAC un Dans cette modeste recherche, il n’est agent « retourné » et un traitre ayant pas question de rentrer dans un débat livré la réunion de Caluire est une rude controverse mais in fine, la seule inmeur infâme ». terrogation qui doit être formulée est : Comment interpréter cette mise en « les AUBRAC ont-ils trahi ? » cause et les accusations de K. BARA ce propos, les réactions des histo- BIE après son enlèvement en Bolivie riens réunis autour de cette table ronde et le retour à Lyon pour être jugé, le ont été unanimes et parfois violentes document appelé « le testament de K. pour rejeter catégoriquement tout Barbie » remis en juillet 90 au juge soupçon de trahison, les AUBRAC HAMY peut être considéré comme une sont innocents sans réserve et sans vengeance, un règlement de comptes, nuance. On pourrait citer quelques le but visé est de nuire au maximum bribes des réactions de ces historiens : au couple AUBRAC et cela se comFrançois BEDARIDA : « je dis tout net prend aisément. Pendant 40 ans, autant que les accusations de trahison por- devant les policiers français, qui en
48, l’ont interrogé en Allemagne que durant son séjour en Amérique Latine où il donne des interviews, Barbie n’a jamais cité R. AUBRAC, pour lui le traitre c’était R. HARDY. Sa rencontre avec J. VERGES a été une aubaine pour lui. C’est à son retour en France que la mémoire lui revient subitement (J. VERGES sera condamné pour diffamation envers le couple AUBRAC). Barbie a de fortes raisons d’en vouloir à R. AUBRAC, ce dernier lui a échappé à deux reprises à Lyon et c’est lui qui l’a reconnu à l’occasion d’une retransmission d’un entretien en direct en 1972 où Barbie répond aux questions du journaliste Ladislas de HOYOS, le citoyen bolivien ALTMANN était bien le BARBIE des années sombres. On a reproché au couple AUBRAC des zones d’ombre, des contradictions dans certaines dates. R. AUBRAC a reconnu qu’il ait pu varier sur les dates de sa mise en liberté.
Klaus Barbie à son procès de Lyon.
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LE RÉVEIL DOSSIER n’a jamais dit, c’est pas juste. Eh bien, c’est ça la Résistance, c’est refuser ce qui est injuste » ou bien « le mot résister doit toujours se conjuguer au présent ». Après sa disparition en 2007, c’est R. AUBRAC qui va perpétuer ces visites dans les établissements scolaires. De manière rituelle, Raymond AUBRAC termine ces visites en incitant les jeunes interlocuteurs à l’optimisme, « il faut être optimiste, c’est cela l’esprit de la Résistance ».
EN GUISE DE CONCLUSION
Lucie - Raymond Aubrac.
Mais après tant d’années passées, la mémoire est forcément faillible, les égarements de la mémoire sont bien compréhensifs, on mélange des dates surtout pour ceux qui ont traversé tant d’événements comme le couple AUBRAC, et que l’on ruse avec les faits, leur vécu est d’une intensité peu ordinaire. Un autre reproche formulé contre le couple AUBRAC, c’est leur exposition médiatique mais ils ne se sont jamais présentés comme des héros de la Résistance mais plutôt comme des « passeurs de mémoire » car ils ont beaucoup témoigné auprès des jeunes générations. Dans un entretien Lucie AUBRAC reconnaît avoir été un peu piégée par le film de Claude BERRI vu comme « une embellie romanesque » et contesté par certains. Après toutes ces polémiques et cette campagne de dénigrement, le couple AUBRAC en est ressorti profondément meurtri car ils ont dû constamment se justifier pour prouver leur innocence.
LES DERNIERES ANNEES DU COUPLE AUBRAC Elles ont été celles des témoignages, des interventions dans les établisse20 - LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
ments scolaires pour faire passer le message auprès des jeunes, leur expliquant leur engagement dans la Résistance et leur aversion du nazisme, de l’injustice. Lucie AUBRAC infatigable, se déplaçant sans cesse dans l’hexagone pour faire des conférences, rencontrer des jeunes. Si j’ai entrepris ce modeste travail, c’est aussi pour rendre hommage à cette grande dame. C’était en 1996, j’enseignais l’histoire à mes élèves de 3e au collège de Mondétour aux Ulis. Chaque année nous participions au concours national de la Résistance et de la Déportation et nous travaillions avec l’ARAC locale. Cette année-là, nous avons réussi à faire venir Mme AUBRAC, nous sommes allés la chercher à son domicile parisien, elle commençait à être handicapée par une vue défaillante. Quel souvenir inoubliable ! Une grande dame aussi pâle que ses cheveux blancs, mais une personnalité rayonnante qui avait su captiver nos élèves de 3e en parlant avec conviction de cette lutte contre le nazisme à laquelle elle a consacré sa jeunesse. Elle insistait aussi sur la fragilité de la démocratie, une vraie leçon de vie et d’optimisme. Son message martelé avec insistance en s’adressant aux jeunes c’était « lequel d’entre vous
Le couple AUBRAC a porté très haut les valeurs et l’idéal de la Résistance. A un moment crucial de leur vie, ils sont allés jusqu’au bout de leurs convictions en démontrant que le combat pour les valeurs de la République n’est jamais acquis. Ce couple symbole de liberté et d’insoumission a eu le courage d’être à contre-courant. Témoigner, raconter, transmettre tels étaient les AUBRAC toujours combatifs, fustigeant toute injustice et intolérance, ils incarnaient une vraie leçon de vie et d’optimisme. Cela nous inspire le plus grand respect, reconnaissance et gratitude pour toutes ces valeurs qu’ils ont su si bien défendre. Pierre PRUNETA Professeur certifié d’histoire-géographie à la retraite Vice-Président du Comité des sages des Molière (91470)
Raymond Aubrac au procès Klaus Barbie à Lyon en 1987 (bibliothèque municipale de Lyon).
EXPRESSIONS LE RÉVEIL
Violences illégitimes d’un pouvoir délégitimé Légitime. Le mot est en train de prendre une résonance particulière à mesure que monte le débat sur les violences commises par certains policiers, non seulement dans des manifestations, mais dans l'exercice quotidien de leurs fonctions. L'Etat, selon le mot de Max Weber, se définit par le monopole de la violence légitime sur son territoire. Pour protéger les citoyens, il peut avoir besoin d'exercer une répression ou une coercition. Et les citoyens l'acceptent parce que l'Etat, en démocratie, est l'émanation de la volonté du peuple. Cette légitimité lui est donnée par le vote. Pourquoi avons-nous l'impression que quelque chose s'est rompu ? Quand Christophe Castaner reconnaît que l'interpellation et la mort de Cédric Chouviat appellent des "questions légitimes auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence", il reconnaît de facto que, entre les principes et la réalité du rapport entre les citoyens et leur police, il y a ces images tragiques, effarantes, qui attisent la colère et le ressentiment. Non seulement les images de l'interpellation du livreur, qui le montrent se débattant sous le poids des policiers, mais aussi les images de ce policier toulousain faisant un croche-pied purement gratuit à une manifestante, celles de ce tir de LBD à bout portant, ou celle encore de cette grenade lacrymogène envoyée dans un appartement du quatrième étage d'un immeuble lyonnais. Certes, le ministre, lors de ses vœux aux forces de l'ordre, a eu soin de rappeler quelques notions évidentes : "L'usage juste et proportionné de la force est ce qui sépare la démocratie de l'arbitraire, ce qui distingue l'ordre et la brutalité, c'est le fondement, aussi, de notre confiance avec les Français." "On ne fait pas de croche-
pied à l'éthique", a-t-il ajouté dans un jeu de mots douteux. Le discours est essentiel, mais largement insuffisant. Pour preuve, les mots du Premier ministre sur France 2 le 12 janvier, expliquant qu'il "faut parfois utiliser la force pour ramener l'ordre, et [qu'] il ne faut pas en avoir peur", et notant que si "aucun responsable ne peut dire que cette image [du fameux crochepied] est acceptable, [il faut pourtant garder à l'esprit que,] pendant des heures, des policiers se font insulter, cracher dessus, balancer des pavés, et [qu'] ils doivent rester calmes". Ils sont des hommes, et la violence appelle la violence… Il y a là, bien sûr, une part de vérité. Depuis un an, les policiers subissent de la part de certains manifestants des démonstrations de haine glaçantes. L'infiltration du mouvement des "gilets jaunes" par des militants d'extrême gauche pétris de slogans antiflics n'a échappé à personne. Mais aurait-elle été aussi aisée si le pouvoir n'avait utilisé les forces de l'ordre pour réprimer brutalement un mouvement qu'il prétendait d'emblée fasciste et factieux ? Le 18 janvier 2019, le même Christophe Castaner déclarait, après que plusieurs manifestants avaient déjà été éborgnés : "Quand j'entends parler de brutalité inouïe et illégitime, je suis sidéré." Le réflexe qui consiste à se rassurer en se disant que "les honnêtes gens" n'ont pas d'ennuis avec la police ne suffit plus. Car, si irrespectueux, arrogant ou agressif qu'ait pu éventuellement être Cédric Chouviat face aux policiers qui l'interpellaient, nul ne peut prétendre que la mort en soit une conséquence acceptable. Mais que peut-il arriver dans un pays chauffé à blanc, dans lequel nombre de citoyens nourrissent un sentiment d'injustice, un ressentiment face au mépris de classe affiché
contre les premiers "gilets jaunes" ? Comment peuvent être perçues les forces de l'ordre quand le préfet de police de Paris estime qu'il n'est "pas dans le même camp" que des citoyens qui manifestent ? Tout se joue en effet autour de cette idée de légitimité. Non seulement les techniques brutales de maintien de l'ordre ont abîmé l'idée même de "violence légitime", mais l'image s'est imposée d'un pouvoir qui usait de la force pour éviter d'apporter une réponse politique à l'interpellation des citoyens et qui s'est appuyé sur sa police - quitte à lui faire vivre un enfer - pour créer un affrontement au lieu de faire sortir cette contestation de la rue en réintégrant ces citoyens dans le jeu démocratique. Les policiers qui subissent depuis des années la lâcheté du pouvoir politique dans les quartiers où l'on achète la paix sociale sur leur dos se retrouvent désormais jetés dans un face-à-face tragique avec une partie de la population, tentée de rejoindre les extrémistes habitués des slogans antiflics et de la guérilla urbaine. Quiconque s'habitue à penser qu'il vit en dictature finit par considérer les policiers comme des ennemis. Et petit à petit s'installe un climat de guerre civile larvée. Pour l'empêcher, il faut bien sûr faire baisser la tension dans le débat public, s'interdire les caricatures. Mais il faut également que la hiérarchie policière et le pouvoir, qui s'est un peu trop habitué à s'appuyer sur elle, ne considèrent pas les citoyens, quels qu'ils soient, comme un "camp" adverse mais comme ceux dont ils tirent leur légitimité et qu'il leur appartient de servir et de protéger. Encore faut-il que ce pouvoir ne se soit pas convaincu que quelques énarques ont raison contre le peuple. Source : Marianne – 16/01/20- N. Polony LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 - 21
LE RÉVEIL VOS DROITS
Un modèle d’armée “fragilisé” : les militaires eux aussi opposés à la réforme des retraites le montant de la pension sur l’ensemble de la carrière, quand il n’est calculé aujourd’hui que sur les six derniers mois. « Cela engendrera inexorablement une baisse des pensions [pour] certains militaires n’étant pas ou peu primés », déplore le Conseil. Les premiers impactés par ce nouveau calcul seraient des militaires du rang, dont « la rémunération n’évolue qu’en fin de carrière », mais aussi les « jeunes sous-officiers et officiers mariniers ». Dans un document du Conseil supérieur de la fonction militaire transmis au ministère des Armées, les militaires critiquent ouvertement le projet de réforme des retraites du gouvernement. Ils craignent une diminution de leur pension. Nouveau coup dur pour le gouvernement au sujet de son très contesté projet de réforme des retraites. Selon un document de trois pages que s’est procuré le Parisien, daté du 15 janvier et remis au ministère des Armées, les militaires y sont – comme beaucoup de professions – défavorables. Après étude du projet, les membres du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM), une instance de consultation et de concertation du personnel militaire français, estiment que certaines dispositions fragilisent le « modèle d’armée [de la France] et la condition militaire ». Et ce, malgré les promesses de l’exécutif qui affirmait que les militaires auraient la possibilité de prendre leur retraite après une carrière de 17 à 27 années selon les rangs. « On ne veut pas se retrouver avec un régiment de combattants de 63 ans », déclarait Edouard Philippe dans les colonnes du Parisien, le 13 décembre 2019. Selon le CSFM, les militaires seraient 22 - LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
également soumis à un bonus ou à un malus sur leur pension, en fonction de l’âge de départ. Le texte pointe ainsi du doigt « le calcul des décotes qui peut se traduire par des abattements de l’ordre de 20 % […], des décotes dissuasives pouvant aller au-delà de 60 % ». Le Conseil évoque encore « une discordance entre l’objectif poursuivi par le projet législatif et l’impératif de jeunesse imposé par la loi à nos armées ». « Une baisse des pensions » pour « certains militaires » Autre point de discorde pour les militaires à propos de la réforme des retraites : la règle qui prévoit de calculer
Alors que les manifestations se multiplient pour protester contre cette réforme, impossible de voir les militaires défiler aux côtés des autres corps de métier. En effet, d’après l’article L4121-4 du Code de la défense, « l’exercice du droit de grève est incompatible avec l’état militaire ». Les soldats et les gendarmes sont même privés de représentation syndicale. En 2014, la Cour européenne des droits de l’homme avait d’ailleurs condamné la France pour son interdiction absolue des syndicats au sein de l’armée. RT France - 19-01-2020
VOS DROITS LE RÉVEIL
Concours national de la Résistance et de la Déportation 2019/2020 Décembre 2019 Le Concours national de la Résistance et de la Déportation est depuis la réforme de 2016 très encadré par le Ministère de l’Éducation nationale. Chaque année une brochure pédagogique définit la grille de lecture du thème retenu, en conformité avec les programmes de collège et de lycée. Cette année c’est la Fondation de la Résistance, en collaboration avec des représentants des ministères et des rectorats, qui est à l’œuvre sur le thème « 1940. Entrer en Résistance. Comprendre, refuser, résister ». Ce qui frappe dans cette brochure, c’est la place plus que prépondérante prise par le personnage de De Gaulle et par la France libre. Une France libre pourtant à ses tout débuts – T. Lecoq, inspecteur général de l’Education Nationale, a repoussé les bornes chronologiques du thème à mars 1941 afin d’intégrer la prise de Koufra. Le reste ne serait qu’actes isolés, sans véritable sens faute de structuration : « Ceux qui veulent faire “quelque chose” contre l’occupation ne deviennent pas immédiatement des résistants, à moins de rejoindre Londres. » Quelques actions de « refus », sinon de résistance, sont tout de même mentionnées : celles d’Etienne Achavanne, de Joliot-Curie, de Jean Moulin, de Gustave Monod. T. Lecoq reconnaît aussi quelques actes collectifs comme la manifestation du 11 novembre, et même un début de structuration, avec les réseaux du Musée de l’Homme, de Frénay, de Franc-Tireur, de Libé-
ration. Des journaux clandestins, aussi. Mais là, un grand absent, L’Humanité – le seul journal paru tout au long de l’Occupation, dans la clandestinité depuis le 25 août 1939. De façon générale, de communistes, il n’est point question. Leur sort est scellé une fois pour toutes : « Le Parti communiste, lié à l’URSS et à l’Allemagne par le pacte du 23 août » ou « Contrairement à 1914, la signature du pacte germano-soviétique, qui amène le PCF aligné sur Moscou à rompre avec la nation et une partie de ses cadres, à la désertion ou au mieux à la passivité, empêche qu’il y ait une union sacrée. ». Formulations injurieuses qui vont plus loin que l’antienne habituelle d’un Parti communiste n’entrant en résistance qu’à partir de juin 1941. Des appels lancés par plusieurs membres du PCF (le seul parti à s’être reconstitué dans la clandestinité, reconnaît T. Lecoq, sans préciser qu’il y est depuis septembre 1939), le seul évoqué est celui de Guingouin : bien qu’il ne s’agisse pas d’un acte de Résistance, mais d’« un appel aux communistes à rester fidèles au Parti et à Moscou ». Seule mention positive, le rôle des communistes dans les comités populaires mobilisant la population sur les problèmes de la vie quotidienne : pourquoi pas alors, sur cette lancée, élargir encore le champ chronologique et évoquer les grandes grèves des mineurs de mai-juin 1941 ?
En évacuant ainsi la Résistance communiste naissante, en axant plus que prioritairement sur la réaction patriotique mais purement militaire de De Gaulle - dont l’appel eut peu de retentissement en 1940 et ne s’adressait qu’aux officiers et aux spécialistes des industries d’armement - on évacue le caractère profondément antifasciste de la Résistance française. La défaite est qualifiée d’« incroyable, étrange, inéluctable », puisque rien n’est dit du fascisme des années 30 et des compromissions des démocraties, des élites françaises, avec les régimes fascistes. Car de fascisme, il n’est pas question dans cette brochure. Le mot lui-même en est absent. L’arrestation de Langevin est évoquée, mais pas son rôle à la tête du Comité des intellectuels antifascistes. Les occupants sont allemands mais jamais nazis. Le régime de Vichy et la collaboration sont évoqués avec la plus grande discrétion, sans mention de l’entrevue de Montoire ni des mesures antisémites – au profit d’une vision « nuancée et moins manichéenne » des événements, d’une plus grande attention donnée aux « zones grises », aux « ambivalences », au « penser double ». Tout cela est en concordance avec les programmes scolaires. Là aussi, dans l’histoire de la Résistance, c’est le personnage de De Gaulle qui est mis en relief, et si on ne peut faire abstraction des communistes et des FTP dans la Résistance inLE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 - 23
LE RÉVEIL VOS DROITS térieure, on laisse de côté leur motivation antifasciste et leur rôle dans l’élaboration du programme du CNR. La Résistance n’aurait eu pour but, outre la libération de la patrie, qu’une vague « refondation de la République » où figurent les grandes réformes de la Libération, mais pas les ministres communistes qui les ont mises en œuvre. Quant au fascisme, les programmes scolaires ne permettent plus de comprendre ce qu’il a été dans les années 30. Le mot même a disparu du programme d’histoire de 3e (la dernière classe de l’enseignement obligatoire), avec l’Italie
de Mussolini et les autres régimes fascistes de l’Europe. Seul est évoqué le nazisme, réduit à l’antisémitisme et à la terreur, ce qui permet de le fondre dans la notion sans valeur scientifique de totalitarisme et de l’y classer en compagnie de son « jumeau », le stalinisme. Il est navrant que de telles falsifications de l’Histoire s’introduisent dans le Concours qui a si longtemps contribué à garder vivante la mémoire de la Résistance et de la Déportation. Il est navrant, plus généralement, que les jeunes ne puissent plus accéder à une connaissance sérieuse des faits historiques. Qu’ils
ne puissent comprendre l’origine et l’importance des grandes réformes de la Libération dont on veut aujourd’hui nous dépouiller. Qu’ils ignorent tout de la véritable dimension du fascisme, à un moment où celui-ci renaît partout en Europe, appuyé par les résolutions du Parlement de l’Union. Et l’on peut à juste titre s’alarmer des dimensions prises par cette offensive idéologique et des buts réels de cette criminelle falsification de l’Histoire.
Joëlle FONTAINE
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VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Charente (16)
Hommage à André Serres - Vitry-sur-Seine
Cérémonie du 11 novembre avec JeanPierre et Annette Colas devant la stèle lors des dépôts de gerbes.
Extraits : C’est avec émotion et tristesse que nous apprenons de la disparition d’André une figure vitriote et Val de Marnaise marquante. André a consacré toute sa vie sans relâche à porter, transmettre les valeurs de la Résistance pour combattre le joug nazi et son supplétif la collaboration, ce travail indispensable auprès des générations qui n’ont pas connu cette période. Jusqu’à son dernier souffle, il a expliqué, argumenté le combat contre le fascisme encore aujourd’hui, pourquoi à notre époque, la force, la profondeur du programme du Conseil National de la Résistance garde tout son sens dans ces fondements. André savait de quoi il parlait, loin de ceux qui, au sommet de l’état évoque cet acte essentiel pour mieux le dépouiller, enlever son caractère de jours heureux. Il a mené tous les combats au sein de son syndicat, son parti. Il a dirigé l’association des Anciens Combattants de la RATP avec persévérance et dynamisme. J’appréciais la force et la précision du
St-Malo (35) L’art, la culture, la solidarité au cœur d’un camp de réfugiés palestinien Première initiative importante de la nouvelle section ARAC St Malo-Côte d’Emeraude, en partenariat avec France Palestine et le Mouvement de la Paix. Près de 60 participants dans la salle près du port St Servan. Avec Louis, le papa et Président de cette section, Yann Cardin artiste chorégraphique reconnu, a réussi à nous faire partager ses deux semaines de vie au camp de réfugiés de Jénine au nord de la Palestine. Un projet inhabituel : créer des ateliers de danse contemporaine dans une ville marquée par la guerre où se côtoient toujours aujourd’hui la misère, la peur, les rafles et contrôles même la nuit de l’armée israélienne. Sensibles aux vidéos montrant ces jeunes palestiniens de la « Maison chaleureuse » découvrant puis participant à des ateliers de danse contemporaine, ainsi que les compositions en art dramatique des étudiantes et étudiants palestiniens du « Freedom Theatre». L’ARAC 35 a rappelé sous les applaudissements que nul n’a le droit de se soustraire au Droit international conformément à la Charte fondatrice des Nations Unies.
le 2 janvier 2020
Tergnier (02) L’ancien député et maire de Tergnier Jacques Desallangre n’est plus Récemment fait chevalier de la Légion d’honneur, maire de 1983 à 2003, puis tour à tour, président de la communauté de communes Chauny-Tergnier et conseiller générale et régional de l’Aisne et de Picardie est décédé. De longue date à l’ARAC, nous avions, avec lui, organisé plusieurs initiatives dont un rassemblement national.
propos d’André, qui donnait à celle-ci une hauteur de vue et une émotion particulière lors des cérémonies, notamment devant le Château de Vincennes pour commémorer la libération de Paris. Je veux au nom de mes amis de l’ARAC, son président Raphaël Vahé transmettre à la famille, ces proches nos sincères condoléances. Jacques Verrier, Secrétaire National
Vias (34) Le 7 décembre 2019, le bureau de la section de Vias a reçu les adhérents et amis pour sa 4e année d’existence. D’une quinzaine d’adhérents en 2015, la section compte aujourd’hui trente adhérents, cela vaut bien une petite « bouffe entre ami(e)s ». Mais comme le rappelle le Président, il nous faut travailler encore et encore, trouver d’autres adhérents, des combattants pour l’amitié, la solidarité et la paix.
Gennevilliers (92)
Jacques Desallangre décore Christian Crohem en janvier 2015.
L’ARAC de Gennevilliers a tenu du 14 au 27 novembre 2019, une exposition valorisant la place des soldats venus des colonies en 1914-1918. LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 - 25
LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC
Le 22 février 2019 à Paris « 8 heures pour les victimes de l’Agent Orange-dioxine » Cette initiative s’inscrit dans le cadre du soutien à Tran To Nga dont le procès va entrer dans une phase décisive. La date des plaidoiries doit prochainement être fixée pour avril 2020. Il est prévu le 22 février prochain à la salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan 75002 Paris toute une après-midi de soutien aux victimes de l’Agent Orangedioxine avec, en finale un concert exceptionnel de Watermelon Slim. Watermelon Slim est un bluesman internationalement reconnu, venant du Mississipi. C’est un vétéran du Vietnam, une victime de l’Agent Orange ; il milite au sein de l’association des Vétérans américains contre la guerre du Vietnam. Le programme est le suivant : 14 h 30
Les avions américains déversent l'agent orange au vietnam, 50 ans après il detruit encore des vies
Madame Tran to nga au centre de l'image avec sa fille décède quelque temps plus tard
ouverture ; 14 h 45-15 h 15 chorale Hop Ca dirigée par Mme Ha ; 15 h 30-15 h 30 projection d’un film sur l’agent orange ; 17 h 15-18 h 15 questions-réponses en présence de Tran To Nga. 18 h 30-19 h 45 concert de Watermelon Slim. L’ARAC et l’Association pour le Village de l’Amitié soutiennent le combat
mené par Tran To Nga. Nous aurons dans la salle la possibilité de présenter le Village de l’Amitié avec nos documents et une exposition sur l’Agent Orange et des portraits d’enfants accueillis au Village de l’Amitié. Rendez-vous le 22 février à tous les amis du Village de Van Canh !
Solidarité financière aux grèvistes
Villejuif (94)
Lors de l'assemblée générale de l'ARAC Villejuif, il a été décidé de faire un don de 300 euros et l'ARAC Malakoff lors sa galette républicaine reversera la totalité de sa recette.
Assemblée Générale de l’ARAC Villejuif, en présence d’Alain Bonnet, dirigeant départemental, Jean-Louis Giraudou et Jacqueline Deiss de la section de Villejuif.
Merci à nos camarades de l'ARAC toujours fidèles à leurs idéaux de solidarité
Ensemble et solidaire, le combat continue au tour de l'ARAC et de son journal (02) M. CLOSSON D : 10 – (03) SECTION ST GERMAIN DES FOSSES : 50, COMITE DEPARTEMENTAL DE L’ALLIER : 100, SECTION DE ST POURCAIN : 50 – (06) M. BARUCCHI JP : 30 – (07) M. TERRASSE : 50 – (13) M. SENEGAS PATRICE : 100, MME PAOLI ANTOINETTE : 80 – (19) M LECLERCQ : 20, M. PEYRAT J.P. : 20 – (21) SECTION VENAREY LES BAUMES : 100, M. DUROT GUY : 20 – (22) M. MAIGNE : 20 – (24) M CHOUET : 42 – (29) MME MORVAN : 50 – (30) M. SERRE JEAN MARIE : 180 – (31) M ET MME DENIS JEAN LOUIS : 100 – (33) SECTION BASSENS : 150 – (34) SECTION DE LODEVE : 100 – (38) COMITE DEPARTEMENTAL DE L'ISERE : 200 – (45) M. GUILBERT : 50, M. HELIE JEAN CLAUDE : 100 – (51) M. MACHET LUCIEN : 40 – (58) M ET MME JONCOUR J.J. : 30 – (59) M ET MME TONELLY : 20 – (61) MM DEPIERRE PAUL : 50 – (66) M. ALMODOVAR : 50 – (68) M. MOYE GERARD : 100 – (69) MM. DUCARRE MARCELLE : 30 – (71) SECTION DE SAINT VALLIER : 200 – (72) M. CUCY : 50 – (75) MME COTTALORDA : 50, MME THABEAULT-ALCANDRE : 50 – (77) MME BARCHI : 100, M. BEAUBRUN : 50, M. CLAUSS : 30 – (78) M. POUILLOT HENRI : 50 – (82) M. BARDET HENRI : 20 – (84) M. DELAGE : 15, M. ET MME GOUTORBE JACQUES : 100 – (91) M ET MME SIMONIN ROBERT : 30, COMITE DEPARTEMENTAL DE L’ESSONNE : 200 – (93) M. HELIO FRANCIS : 30 – (95) M ET MME BIERON ROGER : 20, M. GUILLY : 20, MM FERET MONIQUE : 30.
26 - LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Bordeaux (33) Quelle belle claque en effet ce 5/12/2019 à tous ceux qui ont tout fait pour que ne s’exerce pas le droit constitutionnel de faire grève… et que s’expriment la colère et les besoins. A Bordeaux, comme partout en France la mobilisation est massive, la manifestation monstre : 50 000 manifestants selon la presse (d’autres observateurs avancent 60/80 000) pour le progrès et l’émancipation, les droits conquis et républicains. Le président de la République, son gouvernement, le Medef et tous leurs
Vertou (44) 4 janvier, assemblée générale de l’ARAC de Vertou « Notre association a été créée en 1917, l’année de la bataille du Chemin des Dames en plein cœur de la première guerre mondiale par trois hommes », Raymond Lefebvre, Paul Vaillant-Couturier et Georges Bruyère, ils sont tous les trois soldats et ont été secondés par Henri Barbusse auteur d’un livre intitulé « Le Feu » déclare Claude Le Cloerec président. « Née sur le champ de bataille suite à la prise de conscience de ces hommes voulant mettre fin à la boucherie », confie Jean-Claude Salomon président départemental. Leur mot d’ordre « guerre à la guerre », confirme leur volonté de paix. « Aujourd’hui comme hier, nous menons la bataille pour la paix et le désarmement », doublé d’un engagement social fort.
L’ARAC a participé au mouvement pour le Front Populaire en 1936 et continuent aujourd’hui d’être présents sur de nombreux fronts sociétaux aux côtés des travailleurs. « Battons-nous pour les générations futures ». L’assemblée générale a été l’occasion pour l’ARAC de décorer de la médaille de la reconnaissance Catherine Trarieux, fervente militante. « Avec Michel, mon mari, nous nous sommes inscrits à l’ARAC il y a dix ans, quand Claude a pris la présidence de la section de Vertou. Moi je ne peux pas supporter de voir tous ces malheurs apportés par les marchands d’armes alors que vivre en paix est le mieux qui puisse nous arriver. D’ailleurs Michel est le porte-drapeau de notre section. » La section participe à toutes les cérémonies commémoratives. Pour propager son amour de la paix doublé de revendications sociales l’association édite « le réveil des combattants ». Au mois d’octobre 2019 ils ont organisé une soirée débat avec la projection d’un film « Menaces en Mer du Nord » qui a pour sujet les 3 millions de tonnes de munitions qui ont été déversées en mer du Nord.
alliés n’ont pu empêcher que s’exprime massivement ce droit démocratique, malgré tous les “bons plans” pour aller au boulot. L’Arac, pour sa part, en première ligne depuis plus d’un siècle pour défendre les valeurs républicaines continue sa lutte contre tous ceux qui complotent contre nos droits constitutionnels, et donc la République : les séditieux ! Ils peuvent s’appeler autrement, c’est toujours le capitalisme. Régis SAPHORES
Rennes (35) Jeune cheminot, résistant communiste, il avait 20 ans lors de son arrestation par la police française, le 4 août 1941, avant d’être déporté en Allemagne au printemps 1944. Jean Courcier est décédé à l’orée de ses 98 ans. Né le 4 février 1921 à Bonnemain, en Ille-et-Vilaine. Après des études au lycée professionnel, il est entré sur concours aux ateliers de la SNCF à Rennes à l’âge de 16 ans. Le 17 juin 1940, il survit au bombardement allemand de la gare de triage de Rennes. Il entre en résistance. Il ira en train à Paris récupérer des valises dont il ignore le contenu. Le 4 août 1941, Jean Courcier est arrêté par la police française, interrogé à la préfecture puis emmené à la prison militaire. Il est jugé et condamné à deux ans de prison. Il ne sera déporté à Mauthausen que le 6 avril 1944, il croisera le chemin du rennais Marcel Callo. Il sera aussi envoyé vers le front russe. Il survit au travail, aux mauvais traitements, aux marches. A la libération, rapatrié en avion, Jean Courcier revient à Dol, il pèse 34 kilos. Jena Courcier a, à de nombreuses reprises, répondu présent pour témoigner de ses engagements auprès des collégiens et lycéens. Il était Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 - 27
LE RÉVEIL 11 NOVEMBRE 2019
Aisne (02)
Louis Jaurès en 1918.
L’ARAC du Soissonnais a organisé le 8 novembre 2019, une cérémonie présidée par le président Jean-Noël Grébert et le vice-président national Paul Markidès pour inaugurer la stèle de Louis Jaurès à Chaudun qui a été refaite par une dizaine de jeunes qui travaillent en chantier d’insertion sous la responsabilité de Jean-Luc Pamart,
président de « l’association 14/18 du soissonnais ». Louis Jaurès était le fils de Jean Jaurès, mort à 19 ans, engagé dans le régiment des Dragons, succombe à Pernant. Son corps n’a jamais été retrouvé et finalement déclaré mort pour la France en 1922 comme l’a rappelé Paul Markidès. Etaient présents, les Porte-drapeaux de l’ARAC, plusieurs élus, notamment M. Montaron, maire de Belleu, M. Moitié, Maire de Crouy, Mme l’adjointe au maire de Chadun, les membres du bureau de l’ARAC, le secrétaire du PC, Sébastien Lange ainsi que les jeunes ayant participé, pour certains à ce beau travail, le Président Pamart, ainsi que la personne qui encadrait ces jeunes gens, dont une jeune fille qui était très
Bouches-du-Rhône (13)
Marseille : le 18.01.2020 Assemblée Générale de la section ARAC St-JustVellutini 13/14 arrondissements. Intervention du Président Départemental de l’ARAC 13 sur les droits, la mémoire, les valeurs Républicaines et la Paix. Election d’une nouvelle direction, Intervention de nombreux élus Député, Sénateur, Maire, Conseillers Départementaux de M. Maurice Rey Vice-président du Conseil Départemental Délégué aux Anciens Combattants. Présence de nombreux adhérents mais aussi de diverses associations du quartier. Décorations de 3 nouveaux adhérents appelés du contingent enfin reconnus anciens combattants. Cela s’est terminé par le pot de l’amitié. Merci à toutes et tous de votre fidélité. Velaux : le 11.01.2020. La première Assemblée Générale de l’année du département des Bouches du Rhône s’est déroulée dans ce magnifique village de 28 - LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020
Velaux, section ARAC de plus de 160 adhérents. Le Président Pierre Balestrieri a remercié toutes les personnes présentes dans une salle presque trop petite, après avoir présenté ses vœux pour la nouvelle année ce fût tour à tour rapport Moral de l’association, d’activité et financier, puis traçant les objectifs pour 2020. Le président Départemental Patrick Saintenoy est quand à lui intervenu sur les droits des Anciens Combattants et Victimes de Guerres, sur la mémoire combattante, la défense des Valeurs Républicaine et notre combat pour la Paix d’une brûlante actualité. Monsieur le Maire président d’honneur de l’ARAC Velaux annonça sa retraite en tant qu’élu après 45 années de mandat de Maire en souhaitant à l’ARAC de belles et longues années. L’assemblée se termina comme toujours par le traditionnel gâteau des rois et le verre de l’amitié.
Chaudun stèle Louis Jaurès.
fière d’avoir refait le buste de Jean Jaurès (père de Louis Jaurès). Une gerbe a été déposée par l’ARAC.
Vedène (84) 13 novembre après-midi, au cimetière de la ville, obsèques de Dominique Exposto, 95 ans, dernier des résistants vedénais. René Berbezier, qui lui a succédé à la tête de l’association républicaine des anciens combattants, a retracé sa vie : né en 1924 au Portugal, Dominique a grandi et effectué un apprentissage d’ouvrier boucher. En 1942, il distribue des tracts et journaux pour la Résistance, il refuse de partir travailler pour l’industrie de guerre de l’Allemagne nazie. Recherchée par la police de Vichy, il opte pour le maquis, dans la clandestinité avec ses amis de la Drôme. Il gagne la Maurienne, puis Termignon où il sera mis hors de combat fin 44, car gravement blessé et amputé du bras gauche à seulement 20 ans. Il revient à Vedène pour être accueilli en héros, il retrouve alors sa famille et sa future femme, Lina Magalon. Attaché à l’association des anciens combattants, il en sera le président de 1988 à 2015.
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Les Mées (04) 2 décembre 2019 - Hommage aux 13 militaires morts au Mali A l’initiative des anciens combattants de la commune (ARAC) des Mées, de nombreuses autorités militaires et civiles, anciens combattants du département, pompiers, ainsi que les 210 enfants de l’école Pasteur accompagnés Les Mees le 2 décembre. de leurs enseignants, se sont rassemblées au pied du monument aux Morts afin d’honorer la mémoire des 13 militaires disparus en mission au Mali. Quatre d’entre eux étaient du 4e régiment de chasseurs de Gap, qui a vu au fil des années, des enfants du département et de la ville en faire partie dont des adhérents de notre association. Les enfants se sont portés volontaires pour déposer une rose blanche pour chaque soldat.
Villelongue-de-la-Salanque (66) La ville de Villelongue la Salangue, M. le Maire et le Conseil municipal, ont rendu hommage à André Tourné, né dans cette ville en 1915, décédé en 2001. Il fut Président national de l’ARAC de 1965 à 1977 et ensuite Président d’honneur. La plaque de la rue André Tourné a été dévoilée par son petit-fils le docteur Gaudérique Tourné accompagné de sa maman, Hommage à André Tourné. belle-fille d’André. L’ARAC était représentée par Yves Legouë porte-drapeau, Joseph Almodovar, Robert Delmas, Joseph Galy et André Estebenet. Notre président, Daniel Baillette souffrant, n’a pu nous accompagner. Monsieur le Maire nous a invités dans une salle de la mairie à un apéritif où un hommage a été rendu à André Tourné. Georges Sentis, président de l’ANACR a longuement rappelé la vie d’André Tourné et de son épouse. Yves Legouë A Tourne en 1947.
NOS PEINES DECEMBRE 2019 - JANVIER 2020 ■ 04 - ALPES-HAUTES-PROVENCE
■ 31 - HAUTE-GARONNE
■ 66 - PYRENEES-ORIENTALES
Les Mées : Jean GELLY, 80 ans, AC ATM, Président départemental. Bernard WALGENWITZ, 81 ans, AC ATM.
Launaguet : Jean CARRIERE, 87 ans, AC ATM. Jean SUMANN, 79 ans, AC ATM.
Cabestany : André BERTRAND Perpignan : Mme Roberte LOUZON, 79 ans.
■ 06 - ALPES-MARITIMES St-Jeannet : René SARTORI. St-Martin-du-Var : Francis BOCCHIO, 83 ans, AC ATM. Antoine CALENDRI, 83 ans, AC ATM. Villefranche-sur-Mer : Antoine TORRENTI, AC ATM.
■ 44 - LOIRE-ATLANTIQUE Ste-Luce-sur-Loire : Hubert COLAS, 81 ans, AC ATM, ancient trésorier du comité et trésorier de la section. Roger MACÉ, 81 ans, AC ATM.
■ 57 - MOSELLE Ottange-Villerupt : Robert WELCHER.
■ 69 - RHONE Villeurbanne : Pierre GRANNEC
■ 72 - SARTHE Allonnes : André HERAULT, 83 ans AC ATM. Mme Paulette ROBINAUX, 81 ans veuve d’ancien combattant.
■ 73 - SAVOIE Cevins : Marcel ROCHAIX, 95 ans.
■ 07 - ARDECHE
■ 58 - NIEVRE
■ 76 - SEINE-MARITIME
Vallon Pont d’Arc : André PESCHIER, AC ATM.
La Machine : Mme Madeleine TCHANG
■ 16 - CHARENTE
Parigny-les-Vaux : Jean-Pierre KECK, 80 ans, AC ATM. Daniel THIBAULT
Le Havre : Tahar BOUCHIKI, 83 ans, AC ATM. Jean CERBON, 86 ans, AC ATM.
■ 77 - SEINE-ET-MARNE
Varennes-Vauzelles : Georges CHAMPALLE, 87 ans, AC ATM
■ 86 - VIENNE
La Rochefoucauld : Robert ARNAULT, 89 ans, AC ATM. Ruelle : Albéric VALLADE, 92 ans, AC ATM.
■ 18 - CHER
■ 63 - PUY-DE-DOME
Vierzon : Maurice HUCHET.
A.P.I. : Daniel BESSE, 79 ans, AC ATM. Antoine CHARROIN, 82 ans, AC ATM. Mme Paule POYER, 98 ans, veuve de Résistant déporté. Léon RAYNAUD, 86 ans, AC ATM. Paul RETAT, 85 ans, AC ATM. André THOURIN, 87 ans, AC ATM.
■ 22 - COTES-D’ARMOR Etables-sur-Mer : Daniel HECQUET, AC 39-45. Isolés : Mme Gisèle BERTHIER, 101 ans.
Noisiel : Mme Georgette BARETGE Poitiers : Mme Georgette RIVAUD, veuve d’ancien combattant.
■ 91 - ESSONNE Chilly-Mazarin : Richard MARTINEZ, 95 ans, AC Indochine ■ 93 - SEINE-ST-DENIS Noisy-le-Sec : Bernard TRICOCHE, AC ATM.
LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 - 29
LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC
Jean Sirodeau Les obsèques de Jean Sirodeau, 85 ans, ancien rédacteur en chef du Réveil, se sont déroulées le 12 novembre 2019 à Montreuil-Juigné (49). Il avait rejoint l’équipe du Réveil en janvier 1977, fils d’un grand invalide 39-45 et petit-fils d’un prisonnier de guerre 14-18, résistant déporté à Buchenwald et Flossenburg. Avant son arrivée au Réveil, Jean s’était affirmé en tant que rédacteur en chef de « l’étudiant géomètre-topographe », puis comme critique de cinéma dans la revue « Positif » et animateur de ciné-club. Le chemin pour devenir assistant metteur en scène de Wojceich Has (réalisateur, scénariste, producteur) en Pologne, où il rencontra l’actrice Catherine Lévy qu’il épousa en 1970. Leur fils, Christophe, pianiste compositeur de renom international, se produira d’ailleurs à plusieurs reprises lors de concerts donnés au bénéfice du Village de l’amitié de Van Cahn au Vietnam. Jean formera avec Ovide Legrand (ancien mineur résistant) et Paul Claveau, photographe de talent, un trio remarquable. Jean s’investira totalement dans sa nouvelle fonction, accompagnant André Fillère lors de sa première démarche à Alger auprès de l’Association nationale des Moudjahidines Algériens, puis comme secrétaire général de l’Association des « Amis d’Henri Barbusse » auprès de Pierre Paraf.
Pyrénées-Orientales (66) Réorganisation aux amis du maquis Henri Barbusse Suite au décès du Président Etienne Mas, l’association après deux assemblées a mis en place un nouveau bureau décidé à développer son activité : « Devoir de mémoire et valeurs de la Résistance », prétendant que cette orientation devient encore plus nécessaire devant la société que nous vivons, qui bafoue tous les acquis du Conseil National de la Résistance, (C.N. R.) de 1945, et dont les résistants font partie de cette construction. Telles sont les orientations de l’association. Millas 66 faisant parti du « berceau » du Maquis Henri Barbusse l’association y maintient son siège social. Composition du nouveau bureau: Président Joseph Almodovar, Secrétaire Sandrine Badell Mas, Secrétaire adjointe Chantal Richard, Trésorier André Gazé, porte-drapeau Didier Richard. Commission membres actifs : Gilbert Gendre, Daniel Baillette, Yves Legoué, Raymond Perez, Max Anrich
Vaucluse (84) Commémoration du 11 novembre 2019 à Velleron Organisée par Monsieur le Maire et le conseil municipal en souvenir des poilus de 14/18 blessés ou tombés au combat. L’ARAC participe à la cérémonie, en présence de notre président départemental Jacques Goutorbe au monument aux morts à 11 h 15. Pour les adhérents de l’ARAC, le président Fernand Pagnon, organise un repas
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qui a lieu à la salle des fêtes de Velleron, Monsieur le Maire est invité ainsi que la section de Vedène Vaucluse. En début, des décorations ont été remises. A savoir : médaille de porte-drapeau par Monsieur le Maire, le diplôme par Monsieur René Berbezier trésorier départemental à Madame Eliane Bérard Croix du combattant à Monsieur Clareton André par notre président départemental qui prend la parole et explique l’importance de faire partie de l’ARAC qui défend les intérêts des combattants de toutes les guerres, leurs droits, la retraite etc.. Et bien sûr pour la défense de la paix dans le monde. Les convives félicitent les récipiendaires et lèvent le verre de l’amitié avant de passer à table.
Les Ulis (91) Suite à la mort de 13 militaires français en opération au Mali, la section Arac a souhaité rendre hommage à ces militaires tombés en opération. Nous étions nombreux le lundi 2 décembre 2019 en présence du conseil municipal, des sections UNC des environs et des Ulissiens pour rendre hommage à ces héros.
MAGAZINE LE RÉVEIL
Chamboulive (19) C'était Georges GUINGOUIN. Ce samedi11 janvier, dans le cadre de ses activités culturelles, le club « Amitié d'Automne » recevait Michel AGNOUX de l'ARAC qui évoquait le contexte historique vécu par les paysans du rayon communiste d'Eymoutiers qui avait abouti à leur lutte victorieuse autour du prestigieux libérateur de Limoges. C'est Roger LISSAC, qui, pour l'ANACR dirigeait le débat qui s'est avéré, ample, ouvert et particulièrement enrichissant, tant pour le public venu en nombre que pour les organisateurs. Initiative à renouveler pour tous ceux qui ne souhaitent pas que des pans entiers de notre histoire soient systématiquement occultés. Merci au club et à Jean-Paul LAGNIEN son Président pour l'accueil matériel et la convivialité de la collation qu'il nous a offerte. Merci à Pierre LABROT qui a filmé l'intégralité des débats – et qui y a participé avec son parallèle entre les Gilets Jaunes dont il se revendique et les paysans de GUINGOUIN, les uns et les autres, gens de peu.
Pour aider l’ARAC à pérenniser son action pour la paix, pour le respect de la souveraineté des peuples et du droit international Pour contribuer à défendre les valeurs de la République, aujourd’hui menacées et les droits acquis par l’action des hommes et des femmes de notre pays tout au long de l’histoire de notre pays Pour donner les moyens à l’ARAC de poursuivre son combat antifasciste avec détermination.
Pensez aux dons ou aux legs à l'ARAC Pour tous renseignements, toutes documentations. Prendre contact avec Annick par téléphone le lundi, mercredi ou jeudi au 01 42 11 11 18 ou par mail arac.nationale@orange.fr ou encore par courrier à l’adresse de l’ARAC – 2 Place du Méridien – 94800 VILLEJUIF.
Malakoff (92)
Chevilly-Larue (94)
Jean-Pierre Renaudat lors de l’initiative de l’ARAC du samedi 18 janvier à la salle des fêtes de Malakoff autour du thème « la chanson sous l’occupation ». Une belle réussite en présence de madame le maire Jacqueline Belhomme, qui en profité pour souhaiter longue vie à l’ARAC.
A Chevilly-Larue l'assemblée générale s'est tenue en présence d'un représentant de la municipalité, des responsables des autres associations. La discussion à porter sur la mémoire son contenu, la paix où l'accent a été mis sur les états généraux à venir. A l'issue de celle-ci une adhésion fut réalisée. Jacques verrier
Commentry (03) La section ARAC de Commentry a tenu son assemblée générale en présence d'une vingtaine d'adhérents. Dans son rapport moral le président Pierre Combémorelle a signalé le décès d’un camarade en 2019. Grâce à deux adhésions les effectifs sont tenus pour 2020 Une jeune secrétaire, Nathalie Barreto a fait son entrée au bureau. Christian Bertrand, secrétaire départemental a donné des informations sur l'augmentation du PMI et la situation des finances nationales. Cette assemblée fut l'occasion d’honorer plusieurs camarades de la médaille de l'ARAC.
Val de Marne (94) Stand de l’ARAC de Villejuif à la journée des solidarités organisée par le conseil départemental du Val de Marne dans ville du 94.
Pour les manifestations et initiatives. Pensez aux drapeaux de l’ARAC Pour vos conférences, expositions, débats. A votre disposition, 10 expositions à acheter ou à louer, notamment celle du 75ème anniversaire de la victoire sur la barbarie nazie, celle sur la Révolution française, le Front des poètes, 14/18, Paul Vaillant-Couturier, centenaire de l’ARAC, etc… Pour tout renseignement, ARAC, 2 Place du Méridien – 94800 VILLEJUIF – 01.42.11.11.11. (Térésa).
LE RÉVEIL - N° 860 - DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 - 31
Le personnel d’EDF opposé au projet “HERCULE” (Privatisation EDF) La grève s'est traduite par des baisses de production ou des actions ciblées organisées sur le réseau de distribution. Dans un communiqué, l'intersyndicale « salue très solennellement l'engagement massif des personnels » d'Edf, mais aussi d'autres entreprises du secteur. Demandé par le président de la République, le projet de réorganisation des activités d'Edf, baptisé Hercule, a été présenté aux organisations syndicales le 20 juin. Il prévoit en particulier le découpage d'Edf en deux entités distinctes. L'une, nommée “Edf bleu”, rassemblerait les activités d'électricité dites “pilotables” (nucléaire, hydraulique…) ainsi que le groupe Réseau de transport d'électricité (Rte) détenu à 50,1 % par l'État ; l'autre, “Edf vert” regrouperait la branche commerce (fourniture de l'électricité aux clients), les énergies renouvelables, les services et Enedis, le réseau de distribution de l'électricité, c'est-à-dire les activités les plus rentables. Dans cette nouvelle architecture, présentée par la direction comme une réponse au défi du financement du parc nucléaire français dans l'avenir, la maison mère détiendrait 100 % du capital de la filiale « bleue » alors que le capital de la filiale « verte » serait ouvert au privé. Dès qu'elle a eu connaissance d'Hercule, l'intersyndicale a dénoncé un projet qui réduit l'avenir d'Edf à un “Meccano capitalistique” et perd de vue « le projet industriel, l'ambition sociale et l'intérêt général ». S'il devait être mis en œuvre, « il n'y aurait plus de mutualisation des risques à Edf. Un nouveau pas serait franchi vers davantage de libéralisation et de privatisation de l'entreprise intégrée », explique l'Ufict Mines-Énergie dans un document analysant le projet Hercule et diffusé auprès des managers du groupe.
Un Meccano capitalistique Comment croire que les questions de réchauffement climatique, de précarité énergétique et de service public seraient la priorité de la direction de la filiale “Edf vert”, ainsi livrée aux appétits du privé et aux intérêts à court terme ? À cela s'ajoute une forte inquiétude sur le statut des personnels, dans un contexte où la multiplication des filiales pose déjà problème, « avec des activités qui s'entremêlent et des salariés aux statuts parfois différents sur des activités totalement identiques ». Si Edf est confronté à de nombreux défis, ce n'est pourtant pas son organisation qui est en cause, explique en substance l'intersyndicale qui pointe la responsabilité de l'État dans la fragilisation du groupe au travers de deux éléments: l'exigence de dividendes de plus en plus élevés et la mise en place d'un système “mortifère” du prix de vente de l'électricité nucléaire historique lui « imposant de subventionner ses concurrents ». Mis en place par la loi Nome (« nouvelle organisation du marché de l'électricité ») du 7 décembre 2010, ce mécanisme, dit de l'Arenh (« accès régulé à l'énergie nucléaire historique »), oblige Edf à vendre à ses concurrents le mégawattheure à 42 euros, dans la limite de 25 % de sa production. L'Ufict-Cgt explique : « Quand les prix sont bas, ces derniers se “sourcent” au marché ; quand ils sont hauts, ils le font à l'Arenh. Edf est systématiquement perdant. Conséquence, elle manque de ressources pour financer ses gros investissements de production. » Or, « Edf doit avoir les moyens de faire face aux besoins d'investissements auxquels le système électrique français est confronté. Aucun démantèlement d'Edf n'est nécessaire pour y parvenir », soulignent les syndicats qui, tous, réaffirment leur attachement à l'entreprise intégrée Edf.
Nouvelle action Au lendemain de la grève du 19 septembre, l'intersyndicale mettait en demeure le gouvernement et la direction d'Edf de « retirer définitivement le projet Hercule d'ici le 10 octobre » et demandait à rencontrer la ministre de l'Énergie. Pour l'heure, Hercule est simplement reporté à 2020 «afin de permettre au gouvernement et au président d'Edf de trouver, avec Bruxelles, une solution technique et pérenne en faveur d'une nouvelle régulation du nucléaire, alors que celle-ci est nécessaire à l'avenir d'Edf et possible sans Hercule ». Dans une pétition, l'intersyndicale appelait, à partir du 10 octobre, à des réunions d'information et à des assemblées générales pour débattre de la situation, demandant le retrait pur et simple du projet de scission. Si tel n'est pas le cas, un nouvel appel à l'action était lancé pour le 17 octobre. Christine LABBE OPTIONS N° 6501 OCTOBRE 2019
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