ARAC
ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L’AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L’ANTIFASCISME ET LA PAIX
Déclaration de l’ARAC
A l’occasion du 104e anniversaire de l’armistice Mettant fin à la guerre 1914-1918
Il y aura 104 ans, le 11 novembre 2022 que la guerre de 1914-1918 cessait par la signature d’un armistice entre les puissances coloniales, guerre qu’elles avaient elles-mêmes déclenchées.
Cette guerre a coûté à la France :
- 1 400 000 morts
- 740 000 invalides
- 3 000 000 de blessés
Des centaines de milliers de veuves et d’orphelins
Tout au long de ces combats les soldats des deux camps montreront leurs désespoirs, leurs refus de cette guerre.
Les commandements français, devant cette colère, pour masquer leurs responsabilités ont convoqué des conseils de guerre qui provoquèrent 2 500 condamnations de soldats à être fusillés pour l’exemple dont 639 furent fusillés et les autres déportés.
Dès le lendemain de la guerre, l’ARAC qui venait d’être créée, avec d’autres associations, exigeait la réhabilitation collective de tous ces fusillés pour l’exemple. L’objectif, permettre de les honorer sur les monuments aux morts de cette guerre 1914-1918. Plusieurs premiers ministres et même un Président de la République ont reconnu le courage et l’honorabilité de ces soldats injustement condamnés. Mais rien n’a été fait dans le sens d’une reconnaissance à leur égard par le gouvernement de la France jusqu’ici.
Fondée le 2 novembre 1917, avant même la fin du conflit, l’ARAC créée par Henri Barbusse, Paul Vaillant-Couturier, Raymond Lefebvre et Georges Bruyère a exprimé son opposition à la guerre, la défense des valeurs républicaines, sa volonté de mener un combat conséquent contre le fascisme pour instaurer une paix durable, une vie sociale plus juste, une vie démocratique pour le pays tout entier.
Barbusse – 1er Président de l’ARAC – conscient du risque d’une nouvelle guerre, impulse au niveau international les luttes pour la Paix et contre le fascisme. En 1932, avec Romain Rolland il organise le Congrès d’Amsterdam, puis en 1933 à la demande des syndicats ouvriers, le congrès de la salle Pleyel à Paris qui se réunira en un seul mouvement mondial Amsterdam-Pleyel contre la guerre impérialiste.
Commémorer le 11 novembre 1918, c’est d’abord agir pour la paix, agir pour faire cesser les conflits, agir pour que chaque homme, chaque femme, chaque enfant, chaque famille dispose des moyens de vivre dans une paix durable.
En ce 11 novembre, A toutes et à tous, rejoignez le combat pour garantir la paix.
Jean Jaurès disait en janvier 1914 : « Aujourd’hui, l’affirmation de la Paix est le plus grand des combats », c’est toujours vrai aujourd’hui.
160 milliards d’aides publiques par an : un « pognon de dingue » pour les entreprises
160 milliards par an un pognon de dingue.
C’est un secret bien gardé à Bercy : le montant des aides publiques dont bénéficient les entreprises. En mai 2018, Gérald Darmanin, alors ministre de l’action et des comptes publics du gouvernement d’Édouard Philippe, avait évoqué le chiffre de 140 milliards d’euros par an. Un montant impressionnant qui ferait des aides aux entreprises le premier poste du budget de l’État. Mais depuis, silence radio. Le ministère de l’économie et des finances ne veut rien communiquer dans le détail à ce sujet, au motif que « les chiffres sont trop difficiles à articuler », nous a-t-on fait savoir lors de la présentation du projet de loi de finances 2023, le 26 septembre.
Dans le but de dissiper ces zones d’ombre, et à la demande de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) et de la CGT, des chercheurs du Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé) se sont attelés à cet exercice de transparence. Leur méthodologie : « décomposer, articuler et consolider différentes données émanant de différentes sources administratives et statistiques »
Un travail de fourmis qui a duré deux ans et dont ils ont publié les conclusions le 7 octobre.
Les résultats de leur recherche : les aides publiques aux entreprises s’élè-
veraient au minimum à 157 milliards d’euros en 2019, soit près d’un tiers du budget de l’État (31 %) et plus de deux fois le budget de l’Éducation nationale ! Ce montant est du même ordre que celui annoncé par Gérald Darmanin en 2018, et aussi que celui publié par France Stratégie dans un rapport datant de 2020 qui estimait à 139 milliards d’euros par an minimum les aides à la production des entreprises en France. Fort de ces différentes évaluations, on commence donc à y voir un peu plus clair.
Les chercheurs du Clersé décomposent pour leur part les aides publiques aux entreprises en trois parties : d’abord, 61 milliards d’euros de dépenses fiscales, qui comprennent toutes les niches à destination des entreprises et les baisses d’impôts récentes dont elles ont pu bénéficier – principalement l’impôt sur les sociétés et la TVA. Ensuite, 64 milliards d’euros de dépenses « socio-fiscales », qui sont notamment constituées des niches sociales et des baisses de cotisations patronales. Et enfin, 32 milliards d’euros de subventions directes de l’État et des collectivités locales.
Mais ce qui interpelle le plus dans l’étude, c’est la montée en puissance de ces soutiens depuis 20 ans, qui montre à quel point le capitalisme français est de plus en plus sous perfusion de l’État : en 1999, l’État donnait en euros constants trois fois moins d’aides aux entreprises qu’en 2019. C’est le résultat des politiques de l’offre menées par les gouvernements successifs visant à réduire le « coût du travail » en baissant les impôts et les prélèvements sociaux payés par les entreprises.
En somme, ce rapport révèle la montée en puissance d’« un État-providence caché en faveur des entreprises », suggèrent les chercheurs
du Clersé. Et encore, leur évaluation s’arrête au budget 2019, c’est-à-dire avant les crises sanitaire et énergétique qui ont vu les pouvoirs publics multiplier les dispositifs de baisses d’impôts et de subventions aux entreprises afin de maintenir leurs marges. On est donc certainement aujourd’hui à des niveaux d’aides publiques encore plus élevés.
De tels montants débloqués chaque année amènent de fait à questionner le discours dominant de l’exécutif et du monde des affaires, qui assure que l’État français matraque fiscalement les entreprises. Ce, sans évoquer dans quelle mesure il les subventionne. Pour preuve, l’offensive récente du Medef pour faire baisser les « impôts de production », ces taxes qui pèsent sur l’activité des entreprises et non sur les bénéfices, et qui seraient responsables, selon le patronat, de la perte de compétitivité de l’économie française.
Le message a été reçu cinq sur cinq par le gouvernement : dans le projet de loi de finances actuellement débattu à l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire promet la suppression de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) d’ici 2024, soit 8 milliards d’euros d’« impôts de production » en moins, après 10 milliards déjà supprimés dans le cadre du budget 2021.
Le problème, c’est que pour financer ces nouvelles dépenses en faveur du capital, c’est aux ménages, aux collectivités locales et aux services publics de se serrer la ceinture. Car l’exécutif compte bien en parallèle réduire le déficit public en dessous de 3 % du PIB en 2027, contre 5 % actuellement.
Les entreprises françaises ne sont donc pas si mal loties par la puissance publique qu’on voudrait nous le faire croire.
Au contraire, on pourrait même avancer qu’elles bénéficient des largesses de l’État.
Car les dépenses liées aux crédits d’impôts évoqués par le Clersé n’ont pas eu les effets économiques escomptés. On parle du crédit d’impôt recherche (CIR) et du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE).
Un « pognon de dingue » dépensé pour pas grand-chose, donc. Hasard
ou non, les dividendes de ces grandes entreprises shootées à l’argent public ont battu dans le même temps des records en France, peut-on lire dans « Les Echos » De quoi inciter les pouvoirs publics à imposer des contreparties à l’octroi de ces milliards d’aides. Et, surtout, à remettre à plat leur politique de soutien au capital.
Source : Médiapart – M. Thépot – extraits –11/10/22
Lafarge plaide coupable d’avoir soutenu Daech et paiera 780 millions de dollars
Peace, procureur fédéral, cité par le « Financial Times ».
“Il ne l’a pas fait seulement pour obtenir la permission de faire fonctionner son usine de ciment - ce qui aurait déjà été grave - mais aussi pour tirer un bénéfice économique de sa relation avec Daech, dont il attendait qu’il nuise à ses concurrents en échange d’une part du gâteau.”
Le géant du ciment était la première entreprise poursuivie par les autorités fédérales aux États-Unis pour avoir soutenu matériellement des organisations terroristes. L’affaire s’est déroulée en Syrie dans les années 2013-2014.
“L’entreprise française de ciment Lafarge plaide coupable d’avoir conspiré pour soutenir l’État islamique” le 18 octobre. “Lafarge va verser 778 millions de dollars dans une affaire qui marque, selon le ministère de la Justice, la première fois que ses procureurs ont poursuivi une entreprise pour avoir soutenu une organisation terroriste” ajoute le quotidien des affaires en sous-titre.
La société a reconnu auprès d’un tri-
bunal fédéral de New York s’être rendue coupable, ainsi que son ancienne filiale syrienne, d’“avoir payé l’État islamique ainsi qu’un groupe affilié à Al-Qaida pour protéger son usine de ciment en Syrie”, précise le journal new-yorkais. Ces versements ont eu lieu d’août 2013 à octobre 2014.
L’affaire a dévoilé “une criminalité d’entreprise d’une noirceur inédite” a déclaré la ministre de la Justice adjointe des États-Unis, Lisa Monaco.
“En pleine guerre civile, Lafarge a fait le choix impensable de mettre de l’argent entre les mains de Daech […] ”, a également accusé Breon
Selon les autorités fédérales, Lafarge avait passé un “accord de partage des revenus” avec Daech qui, en bloquant des importations de ciment turc dans les zones sous son contrôle et en taxant l’offre concurrente, aurait permis au français d’augmenter ses prix, explique le journal économique britannique.
“Alors que d’autres multinationales quittaient le pays, Lafarge a pris la décision calculée de rester” rappelle « The New York Times » qui avait montré en 2018 comment l’entreprise, qui fait partie depuis 2015 du groupe suisse Holcim, avait “repoussé les limites”, à partir de documents judiciaires français.
En France, Lafarge a été mis en examen pour complicité de crimes contre l’humanité. Une charge que l’entreprise rejette, rappelle le Financial Times
Couple franco-allemand : énergie ou armement, Berlin fait souvent chambre à part
conditions, le tandem franco-allemand a assuré une coopération minimum en ce qui concerne l’aide militaire et financière à l’Ukraine. Mais sur d’autres dossiers, la coordination a fait gravement défaut et les désaccords se sont creusés surtout dans l’énergie et l’armement.
qui permettrait d’envoyer du gaz de l’Espagne vers l’Allemagne en passant par la France. Mais Paris n’est pas intéressé et refuse la discussion.
Le Conseil des ministres franco-allemand prévu le 26 octobre à Fontainebleau a donc été reporté sine die. Du côté de l'Élysée et de la Chancellerie fédérale, des incompatibilités de calendrier entre les différents ministres ont été évoquées.
Évidemment, la raison est plus sérieuse. « On a jugé ensemble que nous avions besoin d'un tout petit peu plus de temps pour atterrir sur des choses ambitieuses, qui soient à la hauteur des enjeux du moment », a depuis expliqué la présidence française à l’AFP. La vérité est qu’en moins d’un an, la guerre en Ukraine a secoué plusieurs fondements sur lesquels repose l’Union européenne. La France et l’Allemagne ont dû en très peu de temps réviser leur approvisionnement et leur politique énergétiques, tenter d’amortir les conséquences de l’inflation mais aussi revoir leurs politiques de défense et de sécurité.
Dans une atmosphère de « sauve-quipeut » les deux pays et leurs partenaires luttent pour garantir à leur population une couverture énergétique suffisante pour l’hiver. Les Français sont confrontés à des problèmes de centrales vétustes et d’alimentation électrique. Les Allemands se retrouvent soudainement coupés d’un gaz russe dont ils ont plus qu’abusé. Dans ces
Sur l’énergie, Berlin et Paris ont certes réussi à signer en septembre dernier un accord d’entraide énergétique, les Allemands se tenant prêts à livrer du courant à la France pendant que les Français modifiaient le pipeline qui relie les deux pays pour pouvoir envoyer, si besoin, du gaz en Allemagne. En revanche, la décision unilatérale de l'Allemagne, le 29 septembre, de créer un « bouclier énergétique » de 200 milliards d’euros a fortement déplu à la France comme à de nombreux pays européens. Ce plan, que seule l’Allemagne peut s’offrir, risque en effet de créer un déséquilibre entre les entreprises et citoyens européens.
Par ailleurs, les deux capitales ne sont pas du tout d’accord sur la manière de réduire la facture énergétique des Européens et de contrôler les prix du gaz. Ils se divisent notamment sur la question d'un plafonnement du prix du gaz utilisé pour produire de l'électricité. Un dispositif de ce type est déjà appliqué en Espagne et au Portugal, où il a permis de faire chuter les prix. Plusieurs pays dont la France demandent l'extension de ce mécanisme, dit « ibérique », à l'échelle de l'UE. Mais l'Allemagne s'y oppose, ainsi que plusieurs pays nordiques, dont le Danemark et les Pays-Bas. Berlin estime que faire baisser artificiellement le prix du gaz nuirait à l'objectif de sobriété énergétique, en incitant à consommer plus. Enfin, Berlin négocie avec l’Espagne les conditions de la relance du projet de gazoduc Midcat,
Pourtant, les désaccords franco-allemands dans le domaine de l’énergie, ne sont rien en comparaison du feu qui couve dans le domaine de l’armement. La guerre en Ukraine et l’agression russe ont renforcé l’évidence que les pays de l’UE devaient être militairement mieux équipés et plus actifs. Ce qui passe par une coopération renforcée, mais aussi une réunion des capacités et des armes. Or, les ambitieux projets d’armement franco-allemands que sont le Système de combat aérien du futur (SCAF) ou le Système principal de combat terrestre (MGCS) n’avancent guère. Les entreprises et les gouvernements se disputent sur le leadership technologique et industriel des projets ou encore sur les conditions d’exportation.
Par ailleurs, pris de court par l’agression russe, les Allemands ont pris conscience du sous-équipement de leur armée. Ils veulent désormais mettre les bouchées doubles. Ils ont créé un fonds de 100 milliards d’euros pour l’armement et ne veulent plus attendre pour s’équiper.
Ceci ne joue pas du tout en faveur de la coopération franco-allemande dans le domaine. L’Allemagne a ainsi choisi il y a peu d’acheter des avions américains F-35 pour remplacer ses vieux Tornado dans le dispositif de dissuasion nucléaire de l’Otan. Berlin vient aussi d’opter, avec 4 autres pays, pour le système de défense antiaérienne israélien Dôme de fer, alors que la France développe un système similaire avec les Italiens. Soit une série de signaux qui augurent mal de la suite.
Source : Marianne – T. Schnee – 20/10/22
Après les superprofits du CAC 40, voici venu les super-rallonges des patrons
Eurêka ! Une solution existe bel et bien pour maintenir son pouvoir d’achat, voire le doper en dépit de l’inflation : devenir patron d’une entreprise du CAC 40. Avec un conseil d’administration un peu compréhensif et des consultants en rémunération dotés d’un certain sens des réalités patronales, un PDG de multinationale peut faire un vrai pied de nez à la hausse générale des prix. Pour s’en convaincre, il suffit – comme Marianne vient de le faire – de calculer la variation des rémunérations des patrons (salaire fixe et bonus) sur un an (2021 comparé à 2020).
À tout seigneur du pétrole, tout honneur : Patrick Pouyanné. Le boss de TotalEnergies se voit gratifier d’une rallonge de 24 %, avec 4 millions d’euros en 2021 contre « à peine » 3,2 millions un an plus tôt. Et encore, sans les actions gratuites, évaluées à 1,972 million d’euros. Alors, évidemment, le coup de pouce accordé aux employés français de TotalEnergies paraît bien chiche à côté de cette « inflation managériale ». D’un côté, 7 % de hausses salariales (ancienneté et augmentations individuelles comprises). De l’autre, 500 000 € de bonus en plus. Pas besoin de militer à la CGT, d’adorer chanter « tous ensemble, tous ensemble ! » pour voir le problème. D’ailleurs, selon un sondage réalisé par Odoxa et Backbone Consulting pour le Figaro, 54 % des Français estiment légitimes les revendications des grévistes de TotalEnergies.
Pourquoi une telle « tolérance » de la part d’une population confrontée aux pires difficultés pour faire le plein ? Ce conflit réveille une opposition vieille comme l’économie de marché : le
capital contre le travail. Et, pour les Français, la balance pèse depuis trop longtemps du côté des actionnaires et de leurs auxiliaires, les grands patrons. Rien de bien révolutionnaire ou de marxiste, juste une question d’équilibre : TotalEnergies vient de signer un chèque de 7,1 milliards d’euros aux actionnaires à travers de généreux dividendes et de 9,2 milliards aux salariés pour leur travail. Les premiers, certes bailleurs de fonds essentiels, se contentent de regarder monter les cours de Bourse et du pétrole ; les seconds se lèvent tous les matins. « Les barricades n’ont que deux côtés », disait la romancière Elsa Triolet, et les Français préfèrent le versant du travail.
Mais les différences de traitement entre le boss et les salariés ne concernent pas seulement le géant pétrolier. Chez Vinci, le fixe et le bonus du PDG, Xavier Huillard, propulsent sa rémunération de 44,3 % entre 2020 et 2021. Les frais de personnel par salarié pour l’ensemble du groupe augmentent, eux, de 7,7 %. Soit presque 6 fois moins vite. Alors, dans un geste de solidarité en pleine crise du Covid, Xavier Huillard avait renoncé en 2020 à 50 000 € de son salaire fixe au bénéfice de la Fondation Vinci et à une partie de son bonus de l’année antérieure pour une somme de 74 000 €. Un sacrifice de 124 000 €, vite compensé par les 734 500 € de bonus supplémentaires en 2021.
Les renoncements d’Alexandre Bompard, le patron de Carrefour, apparaissent aussi bien indolores en regard
des rallonges obtenues en 2021. « Il [a décidé] de renoncer à 25 % de sa rémunération fixe pour une période de deux mois dans le contexte exceptionnel de la pandémie de Covid-19. Ces sommes ont été affectées au financement d’actions de solidarité pour des salariés du groupe » mentionne le document de référence du distributeur. Un geste beau comme l’antique mais équivalant à 62 500 €, une somme six fois inférieure à la hausse de son bonus perçu l’année suivante. Et la masse salariale, pendant ce temps ? Par personne, elle progressait entre 2020 et 2021 de… 1,1 %.
De belles rallonges au sommet de la pyramide, de petits coups de pouce à la base. Donc des inégalités en forte hausse. Cas d’école au sein du constructeur automobile Stellantis, dernier géant né de la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler : nanti d’une rémunération XXL (17,9 millions d’euros en 2021), le boss, Carlos Tavares, empoche 298 fois la paie moyenne d’un salarié du groupe. L’année antérieure, ce multiple d’inégalité atteignait « seulement » 218.
Alors, faut-il voir dans ces chèques à multiples zéros une déconnexion
complète des patrons ? Comme le suggérait avec prescience en 1995 Christopher Lasch dans la Révolte des élites, la crème du CAC 40 comme celle du Dow Jones affectent une attention abstraite et conceptuelle aux grands défis planétaires mais se libèrent, au fil de leurs voyages d’affaires, de liens concrets et tangibles avec leurs concitoyens. À l’instar de leur business, ils se dénationalisent
plus qu’ils ne se déshumanisent.
Carlos Ghosn, l’ancien patron de Renault, amateur de bonus et sous la menace des justices française et japonaise, ne se disait-il pas « citoyen du monde » dans son livre homonyme sorti en 2003 ?
Source : MARIANNE – F. Dedieu – 19/10/22« Les lobbys de l’industrie chimique ont gagné » : la Commission européenne enterre le plan d’interdiction des substances toxiques pour la santé et l’environnement
En octobre 2020, la Commission européenne s’était engagée à « montrer l’exemple » et à « veiller à ce que les produits chimiques dangereux interdits dans l’Union européenne ne soient pas produits pour l’exportation ». Cet engagement concernait en particulier les pesticides dont l’usage est interdit dans l’UE parce qu’ils sont nocifs pour la santé et l’environnement. Cet engagement ne figure pourtant pas dans le programme de travail
de la Commission européenne pour 2023 adopté mardi 18 octobre. En 2018, l’UE avait ainsi autorisé les firmes Synenta ou Bayer à exporter de plus de 80 000 tonnes de pesticides contenant des substances bannies depuis parfois plus de dix ans sur son sol. La première destination de ces pesticides très dangereux est le Brésil. L’ONG Corporate Europe Observatory dénonce « une défaite morale de l’Europe », accusée de « contribuer à des violations mas-
La paix Viiiiiiit ! dessin d'emanuele Del Rosso, italie.
sives des droits de l’homme, en particulier au Brésil ».
Garantir la Paix, un seul chemin : la négociation
L’heure de négocier est peut-être arrivée
Selon le quotidien italien (Domani), en Occident la volonté de négocier avec Moscou est en train de discrètement gagner du terrain. Pour une raison simple : face au danger que représente une puissance nucléaire, cela semble la seule option viable.
On en parle trop et, mine de rien, on s’est habitués à une telle éventualité. Mais ce que l’on ne comprend pas, c’est que le recours à l’arme atomique nous ferait entrer dans un autre monde. Cet événement ouvrirait la porte qui n’avait pas été ouverte depuis Hiroshima. Washington le sait, c’est pourquoi les
Etats-Unis infléchissent progressivement leur position. Joe Biden parle d’ « Armageddon », et son secrétaire d’Etat, Antony Blinken, un des faucons du gouvernement, appelle de ses vœux pour la première fois des négociations [il a annoncé vouloir donner du poids à l’Ukraine à une éventuelle table des
négociations, en renforçant l’aide militaire].
Dans cette optique, le fait que les services de renseignements américains pointent la responsabilité de l’Ukraine dans l’attentat perpétré par Alexandre Douguine (qui a causé la mort de sa fille Daria) est un autre signal à ne pas
négliger. C’est comme si les Etats-Unis étaient en train de dire à Volodymyr Zelensky et à son entourage qu’il y aura des limites à ne pas dépasser, comme des coups de main sur le sol russe. Il n’est qu’à voir les réactions à l’attaque du pont dans le détroit de Kertch. A Prague, à l’occasion de la première réunion de la Communauté politique européenne, le président Zelensky a demandé aux chefs de gouvernement européens de « punir la Russie ». Ailleurs, il avait appelé de ses vœux une attaque préventive afin de stopper les visées nucléaires de Moscou. Ça va trop loin et l’Europe se divise sur le sujet. Si tous les pays membres soutiennent la résistance ukrainienne, une bonne partie d’entre eux estime qu’il est préférable d’éviter toute rhétorique de la victoire. Seuls les Polonais, les Britanniques et les pays baltes et nordiques semblent souscrire à l’idée d’une guerre à outrance. Les autres redoutent le chaos qu’engendrerait une déconfiture de la Russie. Mais, surtout, ils ne veulent pas courir le risque d’une guerre nucléaire. Les positions de principe s’effritent donc, et l’option d’une négociation gagne peu à peu du terrain.
Personne – les Américains non plus –ne souhaite être pris au piège d’une logique de guerre sans issue, ni devenir l’otage d’une situation qui ne laisserait aucune marge de manœuvre. Dire qu’on ne négociera pas ou qu’on ne le fera que lorsque les Russes auront quitté les territoires occupés (y compris ceux qui ont été pris en 2014 ? Y compris la Crimée ?), ou seulement après l’avènement d’un nouveau leadership russe, ou quelque chose de cet ordre, revient à s’enfermer tout seul dans une ornière.
Certains réclament une série de conditions de principe pour la paix, qui sont parfaitement justes, mais aujourd’hui déplacées. Devant me risque d’une guerre nucléaire, tout ce qui compte est d’éviter que la boite de Pandore ne soit ouverte.
Il y a de quoi enrager en voyant pré-
valoir des despotes. Ce n’est pas nouveau dans l’histoire, mais il n’y a pas d’autre issue. Au début de cette crise, d’aucuns, anticipant l’impasse actuelle, rappelaient que croiser le fer avec une puissance nucléaire n’était pas la même chose que de livrer une guerre conventionnelle.
Aujourd’hui, ça y est, nous y sommes, et les Russes ont tenu à nous faire part de leur « doctrine » : l’arme atomique n’est pas qu’un moyen de dissuasion, mais également une arme de dernier recours. Anton Tchekhov disait que si un pistoler est accroché au mur au premier acte d’une pièce, dans le deuxième ou le troisième, il y a de fortes chances qu’il serve.
Terra incognita. Personne ne peut nous garantir que la Russie de Vladimir Poutine n’en fera pas usage : personne ne peut savoir où passe pour Moscou la ligne qui sépare la victoire de la défaite. Plus on l’accule pour le punir, plus le risque grandit. Il n’y a pas de victoire dans ce type de guerre : l’unique possibilité est une paix négociée d’arrache-pied.
Ceux qui soutiennent que des négociations vaudraient reddition ne savent pas ce qu’est négocier. Une négociation digne de ce nom est en premier lieu un compromis dans lequel tout le monde concède à l’évidence quelque chose. On peut arriver à la table avec l’intention de ne rien céder mais finir tout de même par le faire.
Cela dit, il convient avant tout de rappeler que les négociations constituent un monde en soi, une terra incognita, même pour les acteurs qui y prennent part, et qu’elles peuvent réserver bien des surprises.
Si pendant une guerre les pays montrent leur pire visage, une fois à la table, tout change, et les possibilités peuvent s’inverser. Il ne faut pas se défier des négociations ni y voir une forme de reddition ou de rabaissement : il s’agirait plutôt, pour les nations, d’une terre promise qui ranime en elle un désir d’avenir. D’un point de vue politique, la Russie
d’aujourd’hui veut négocier directement avec les Etats-Unis afin d’être considérée sur un pied d’égalité avec eux et de retrouver le statut qu’elle avait à l’époque de l’URSS. Il ne faut pas penser qu’il s’agirait là d’un cadeau : plus d’importance, c’est aussi plus de responsabilité et donc – dans le cas présent – plus de concessions éventuelles. Reste à savoir comment arriver jusqu’à la table. En premier lieu, les Etats-Unis et la Russie doivent reprendre langue : ce ne sera pas chose facile, après tant de méfiance et d’intox, mais c’est la seule voie possible, et c’est une question de volonté politique.
Les sujets posés sur la table devront être la guerre, la stratégie de sécurité en Europe et la reprise du désarmement nucléaire. En second lieu, ceux qui ont soutenu l’Ukraine en lui fournissant notamment des armes devront tout mettre en œuvre pour ramener les autorités ukrainiennes à la table. On dit que les négociations ne doivent pas se faire au-dessus d’elles, c’est pourquoi Kiev devra également y prendre part.
Des concessions (y compris territoriales) seront-elles nécessaires ? Peutêtre, mais la diplomatie internationale sait être créative dans ce cas de figure, afin que personne n’ait l’impression d’être uniquement perdant. Ce processus n’est pas invraisemblable : mais il faut sortir de l’idée d’une punition, dont l’effet boomerang pourrait être dévastateur.
GiroPublié 11 octobre Courrier International
Israël Les ultranationalistes aux portes du pouvoir ?
Selon l’agence Reuters, si Benjamin Netanyahu redevient Premier ministre d'Israël après les élections législatives du mois prochain, il pourrait le devoir à un dirigeant ultranationaliste qui semble parvenir à remobiliser des électeurs lassés par des années de blocage politique.
d’“abomination”, il assure aujourd’hui qu’il accepterait que l’un de ses six enfants soit homosexuel. Il tient néanmoins à ce que le mariage en Israël respecte les restrictions imposées par la religion juive. « Je suis pour l’égalité des droits. Mais celui qui lève la main contre un soldat, qui se dresse contre l’Etat d’Israël, qui veut en faire la Palestine, celui-là n’a rien à faire ici », a déclaré Itamar Ben-Gvir à Reuters.
israélien Israel Hayom. « Ça n’est pas quelqu’un que nous voulons voir faire partie du gouvernement. » Toutefois interrogé, le département d’Etat américain n’a pas répondu aux questions de Reuters sur le sujet.
Les sondages prédisent pour l’instant à la liste menée par le Parti juif d’Itamar Ben-Gvir jusqu’à 13 des 120 sièges de député de la Knesset, ce qui ferait de cet homme de 46 ans un interlocuteur clé dans les tractations visant à former une coalition viable. Une telle issue constituerait une revanche éclatante pour un homme condamné en 2007 pour incitation au racisme et soutien à un groupe inscrit sur des listes noires en Israël comme aux Etats-Unis dans le cadre de la lutte antiterroriste. Elle attesterait aussi de la réussite de sa stratégie de dédiabolisation de la droite extrême. Itamar Ben-Gvir a lui-même adouci au fil des ans à la fois son image comme le ton et le contenu de ces discours. Il ne plaide plus pour l’expulsion systématique des Palestiniens mais seulement de ceux qu’il considère comme des traîtres ou des terroristes, auxquels il souhaite ajoute les Juifs jugés déloyaux. Il défend par ailleurs la peine de mort et un assouplissement des règles autorisant les forces armées à utiliser leurs armes.
Il a aussi lissé son image sur des sujets de société : longtemps contempteur du défilé de la Gay Pride, qu’il qualifiait
Les élections législatives du 1er novembre seront les cinquièmes en quatre ans. Lors des précédentes, Benjamin Netanyahu avait exclu que BenGvir intègre un gouvernement qu’il dirigerait mais il est aujourd’hui plus conciliant.
Les colons au gouvernement
« Je ferais n’importe quoi pour qu’il fasse partie du gouvernement », a déclaré le mois dernier Miki Zohar, un proche de Netanyahu au sein du Likoud, tout en soulignant qu’Itamar Ben-Gvir devrait « s’adapter aux positions du Likoud et à la politique du gouvernement » Une entrée au gouvernement d’un colon de Cisjordanie ne ferait toutefois qu’envenimer encore les relations avec les Palestiniens et elle risquerait de nourrir la tension entre Juifs et Arabes israéliens. Elle pourrait “fragiliser” les relations avec les Etats-Unis, meilleur ami d’Israël.
« Regardez l’histoire de Ben-Gvir, ce qu’il a fait, ses actes, ses déclarations », a déclaré un responsable de l’administration Biden cité récemment par le quotidien conservateur
Reuters a adressé au dirigeant politique plusieurs questions sur ses liens passés avec le groupe israélien interdit Kach et ses condamnations au pénal. Dans une réponse publiée sur Twitter, son porte-parole a accusé Reuters d’être “biaisée” dans la formulation de ses questions, mais ce tweet a ensuite été effacé et le porte-parole a adressé à Reuters des liens vers de précédentes déclarations à une chaîne de télévision, dans lesquelles Itamar BenGvir assurait avoir changé.
Pour Amotz As-El, analyste politique de l’institut Shalom Hartman, la prudence nouvelle du discours d’Itamar Ben-Gvir relève d’une « stratégie de sa part pour apparaître plus lisse que l’image qu’il donnait initialement » Si, comme le prédisent les sondages, le Likoud arrive en tête au soir du 1er novembre, Benjamin Netanyahu pourrait brandir la menace d’une alliance avec Itamar Ben-Gvir pour tenter de convaincre des dirigeants plus centristes de le soutenir.
L’un d’eux, le ministre de la Défense, Benny Gantz, assure qu’il refusera de s’allier à Benjamin Netanyahu en raison de sa comparution devant la justice pour des faits de corruption. Mais il avait assoupli sa position sur ce point en 2020, en entrant dans une coalition conduite par le Likoud au prétexte de la nécessité de lutter contre la pandémie de COVID-19. Avec Reuters
Montée du fascisme en Europe
C’est un fait : l’extrême droite atteint des sommets en Europe « les fascistes sont aux portes du pouvoir en Italie » Cent ans après la marche sur Rome, l’Italie s’apprête à mettre en place une première ministre inspirée « du néo fascisme » observe l’éditorialiste de l’Humanité, aux élections législatives du 25 septembre.
Dans certains pays, les partis dits : « de gouvernement » empruntent la rhétorique, mais surtout le programme des formations d’extrême droite. Les cas, notamment, de la Hongrie et de la Pologne illustrent cette réalité.
En France, le Front National reconverti en Rassemblement national réalise des scores à deux chiffres depuis 1988, confirmés par les récentes élections présidentielles et législatives.
Pourquoi une telle situation ? Quelles sont les raisons expliquant la progression de l’extrême droite ? La crise ? Certainement. Le chômage ? Bien entendu. La précarité, l’absence réelle de perspectives et d’avancées ? Sûrement.
Le bilan des politiques menées ces dernières décennies appliquant à la lettre les directives européennes, sur fond d’abandon de la souveraineté populaire donc de démocratie. Immanquablement. La perte de confiance dans le personnel politique ? Inévitablement.
Alors que l’Europe devait être construite avec l’objectif essentiel du progrès social, de la coopération dans le respect des souverainetés et de la solidarité, l’inverse s’est produit. L’Europe actuelle favorise la finance, l’insécurité, la haine de l’autre. Voilà le terreau retrouvé pour bien nourrir les extrêmes droites, la « menace brune ».
Ceux qui ont dirigé l’Europe portent une terrible responsabilité dans cette dérive dangereuse pour l’avenir des populations de notre continent. Une question fondamentale revient en boomerang : à qui et à quoi doit servir L’Europe ? Au mieux - être ou au pire ? Aux peuples ou aux marchés financiers ?
La gestion des pays qu’on considère parmi « les plus industrialisés » que l’on a regroupé dans le « G8 » - auquel participe l’UE avec sa représentante non élue – provoque restructuration, chômage, développement de la pauvreté, fracture dans les couches et les catégories sociales qui s’en trouvent isolées les unes par rapport aux autres avec pour conséquences le cloisonnement, source de violence. Cette crise des structures sociales traverse tous les aspects de la vie quotidienne. L’insécurité qui en résulte est utilisée pour dresser les victimes et les mater, notamment les jeunes qui
donné une définition précise de ce qu’était exactement le fascisme.
Dans un journal japonais « Kaizo », en 1926, il y a écrit : « … Qu’est ce exactement que le fascisme ? La création et l’évolution du fascisme résultent de l’état de malaise et d’incertitude, des difficultés grandissantes de la vie, des menaces économiques et autres qui surgissent de toutes parts, en un mot de la situation précaire où se débattent actuellement dans presque tous les pays les couches moyennes de la population.
Le vrai moteur du fascisme, ce sont les pouvoirs d’argent, qui ont su et ont pu, grâce aux moyens gigantesques de publicité, de propagande, et d’action dont disposent ceux qui ont les
richesses, attacher à leur politique la petit et moyenne bourgeoisie, en canalisant dans le sens de la conversation et de la réaction sociale son mécontentement, ses appréhensions et ses souffrances…
Or, partout le capitalisme a suscité le fascisme. Il l’a mis sur pied et lui a donné l’élan. Et ce n’est un secret pour personne que le fascisme italien et tous les autres fascismes nationaux sans exception se sont accrus grâce à l’appui financier de la grande bourgeoisie riche, de la grande industrie et des banques. Le fascisme sort du capitalisme. Il en est la résultante logique, le produit organique. C’est l’armée qu’il jette dans la lutte sociale pour maintenir coûte que coûte ce qu’il appelle ses droits et que nous appelons seulement : ses profits. Le fascisme est en somme la réaction suprême et bru-
tale poussée dans ses extrêmes conséquences, de l’ordre ancien contre un nouveau.
En conséquence de ces principes constitutifs, le fascisme a deux buts : l’un politique, qui est l’accaparement de l’Etat, l’autre économique, qui est l’exploitation du travail. »
Si nous savons à l’ARAC que l’histoire ne se renouvelle jamais de la même façon, elle nous instruit cependant à comprendre les réalités et l’hégémonisme brutal des impérialismes les plus forts. L’actualité, avec la guerre à l’est de l’Europe, en est une nouvelle illustration tragique.
En ce début du troisième millénaire c’est une autre logique qui doit s’imposer, respectueuse des hommes et des peuples, de leur souveraineté, des valeurs républicaines d’émancipa-
tion qu’ils se sont conquises, dans un monde plus démocratique construit sur la recherche indispensable et simultanée du désarmement nucléaire multilatéral, universel, de « l’entente », par des coopérations mutuelles, de la solidarité au concret entre les peuples. La recherche de la paix durable par la sécurité collective passe par là ;
L’ARAC est disponible, elle l’a fait et montré dans son histoire, pour travailler à un front devant le fascisme et faire front devant ce qui engendre le fascisme.
Fortes des expériences passées, tournons-nous, hardiment, avec confiance vers les jeunes pour construire ce monde nouveau, solidaire et fraternel où en sera chassé à jamais « la chose immonde » …
Raphaël VahéLe retour électoral de l’extrême droite profond… Comment et pourquoi ?
Un cas : celui du département du Gard : spécificité politique ou « poussée générale » ?
pourrait interroger sur la pertinence même de cette notion.
Faudrait-il employer d’autres termes plus appropriés ? posent utilement, Lukas Tsipsios, dans l’Humanité Magazine n° 809 du 2/6/2022.
Extrême-droite, droite-nationaliste, droite-révolutionnaire, droite contre révolutionnaire, ultra-droite, ou… fasciste ?
toujours dans l’honneur de la République., et cela depuis 105 ans ….
C’est pourquoi nous avons fait le choix de maintenir, dans cette étude, le terme d’extrême-droite et d’essayer d’étudier ses évolutions en tant qu’entité, certes très composite mais en gardant une certaine cohérence.
Malgré les succès électoraux et sa position montante idéologique en France et en Europe, pas un parti ne se revendique de « l’extrême-droite ». Cela
Chacun a ses limites et ne permet pas d’englober la diversité de ces différents mouvements à travers l’Europe et ailleurs… Une réflexion théorique s’impose… Le Réveil des combattants entend dans la durée, y apporter sa contribution, en s’appuyant sur des coups d’œil dans le rétroviseur de son action historique-qui s’est développée
Pour appuyer notre exploration, nous avons choisi, pour référence, la contribution travaillée et fouillée avec compétence et pertinence, de Raymond Huard, historien chercheur, reconnu, dans une étude parue en 20131 au sortir des élections présidentielles de 2012. Il prend l’exemple du département du Gard qu’il connaît bien : le premier en a avoir mis en tête la candidate du Rassemblement National. (Les ré-
sultats des élections présidentielles de 2022 confirme, selon nous, dans la réalité, cette étude).
Quelles sont donc les raisons profondes de ce vote et plus largement du vote pour les extrêmes-droites nationalistes et xénophobes, fait qui concerne la France, mais aussi l’Europe.
L’étude de Raymond Huard montre dans un premier temps « qu’il y a une spécificité, en longue durée, de la politique gardoise. Issu de courants divers et vivaces de la contre-révolution antirépublicaine du XIXe siècle, le vote extrême-droite actuel qu’exprime l’existence renforcée de cette force politique ne conduit pas à en faire une générale originalité »
Cette poussée électorale équivalente-parfois plus forte dans d’autres espaces différents : Est lorrain, Pas de Calais, Nord, diverses périphéries « rurbaines » de grandes agglomérations mais aussi différentiellement dans toute l’Europe.
« Le dimanche 22 avril 2012 les électeurs gardois, en accordant 106 646
voix de leurs suffrages exprimés soient 25,51% de leurs suffrages exprimés et 20,78 % des inscrits à Marine le Pen et ont fait du Gard le seul département français dans ce cas et la présence dans le Sud Est d’une tache brune sur des cartes uniformément roses ou bleues. Le 7 juin ils complétaient par l’élection d’un des seuls députés du Front National présent à l’Assemblée Nationale. »
D’où viennent ces deux événements viennent-ils d’un mouvement plus profond, de quelle nature ? Dans quel ensemble s’insère-t-il ? Pourquoi une telle force dans le Gard ?
Les mouvements d’extrême-droite, s’ils ont certaines caractéristiques communes prospèrent dans chaque pays, dans l’Union Européenne, dans la Grande Europe, en Amérique, sur un terreau particulier, en fonction de l’histoire et des caractéristiques nationales.
A préciser d’abord que chaque fois que les forces d’extrême droite réussissent à percer en France, c’est en amalgament des éléments divers ca-
ractéristiques d’ensemble bien connus à ne jamais oublier.
Le premier est la xénophobie qui peut avoir une existence indépendante sans déboucher forcément sur une option politique.
L’autre vecteur se rapporte au nationalisme. Des circonstances de nature internationale ont pu de façon différentielle peser dans la balance.
La troisième assise, ce sont les forces traditionnelles d’extrême droite, faibles souvent, mais généralement liées au catholicisme intransigeant qui retrouve une certaine vigueur, comme à la suite du Concile de Vatican II.
Enfin, il y a un mécontentement social-ou culturel, affectant les couches moyennes, les paysans, les artisans, les petits commerçants, ou certaines franges de la classe ouvrière de type ancien… »
Vote FN : pourquoi ? Editions VAUVART –Mars 2013. P. 35 à 81 : « une brève histoire de l’extrême-droite en pays gardois. Raymond HUARD, historien, professeur émérite à l’Université de Montpellier.
Quelques exemples pour mieux comprendre
: Raymond Huard démontre
1
-
la xénophobie et l’extrême droite dans le Gard
L’incident grave d’Aigues-Mortes en août 1893 oppose des ouvriers français à des Italiens travaillant aux Salins. Certes ? son caractère exceptionnel : main-d’œuvre temporaire les « trimardeurs » soit français venus de l’extérieur, soit italiens, sont accusés faussement de meurtres… coups de folie furieuse : 8 tués, 40 blessés…
Cet épisode a lieu à un moment où les relations avec l’Italie sont tendues. La presse envenime l’affaire. L’idéologie est en progression en France et se complète d’une dimension colonialiste que certains dirigeants politiques attisent pour tenter de faire oublier la perte de
l’Alsace et la partie de la Lorraine annexée par le Reich.
Ainsi commence-t-on à se déchaîner contre les « étrangers » (peu nombreux : 2,8 % de la population mondiale, 0,7 % dans le Gard, ainsi que contre les Juifs (l’affaire Dreyfus commence en 1894, victimes de campagnes de presse hostiles).
Ce drame est exceptionnel et après cette date, ces mouvements xénophobes n’ont pas de conséquences politiques notables Le département s’affirme comme un département nettement à gauche (5 députés sur 6 sont socialistes en 1914).
(1848-1945)
Pendant la Guerre 14-18, des réfugiés étrangers arrivent en nombre : Belges, Russes, Serbes, Polonais sont « noyés » dans la masse des réfugiés
français… De nouveaux travailleurs étrangers arrivent en nombre : des Espagnols, des Portugais, des Grecs, des travailleurs originaires d’Algérie et d’Indochine. On manque cruellement de main-d’œuvre et les immigrants sont devenus nécessaires à la Défense nationale, sont bien accueillis. Après-guerre, les compagnies minières recourent encore plus au personnel étranger italien, espagnol, polonais ou tchécoslovaque. Le bassin d’Alès compte 1589 originaires d’Afrique du Nord et 1 403 Polonais. Beaucoup de ces travailleurs s’intègrent dans le travail et les luttes syndicales aux côtés de la CGTU, puis de la CGT réunifiée. La crise de 1929 favorise au plan national le déclenchement des campagnes d’extrême droite qui dénoncent l’invasion des « métèques », slaves, et juifs mélangés réfugiés d’Europe Centrale et Orientale. Lors de la Retirada, en 1939 c’est-à-dire de l’arrivée massive de 2500 réfugiés de la guerre civile es-
pagnole, on retrouve dans la presse de droite (« l’Eclair ») tous les poncifs de la propagande d’extrême droite… Ces réfugiés sont répartis dans diverses communes du Gard et non comme dans les Pyrénées orientales dans des camps d’internement. Ils seront plutôt bien accueillis, localement, et suscitent un mouvement de solidarité car la population du Gard a soutenu majoritairement le Front Populaire et les volontaires locaux des Brigades Internationales qui ont participé à la lutte de la République espagnole….
La guerre de 39-45 va modifier encore plus la donne dans le sens d’une intégration plus poussée des immigrés et des réfugiés.
La défaite de 1940 amène de nouveaux réfugiés, français belges (26 700) fin juin 1940, ainsi que des juifs venus d’Europe Centrale.
Le Gard est une fois de plus une terre d’accueil.
Pétain, dès l’automne 1940, sans avoir eu à subir la pression de l’occupant annule les naturalisations récentes des étrangers notamment espagnols et promulgue un statut très défavorable pour les juifs dits « étrangers ». Sa politique trouve naturellement l’appui des organisations d’extrême droite, dynamisées…
Mais dans la lutte contre le vichysme, les occupants nazis et contre la « collaboration » promise à Montoire, les immigrés antifascistes espagnols, italiens, allemands vont jouer un rôle important.
La lutte contre le nazisme fédère les forces démocratiques sans distinction de nationalité.
A partir de 1942-43, la défaite progressive du nazisme, la fin du vichysme entraînent l’affaiblissement majeur des forces d’extrême-droite qui les ont soutenus et leur propagande.
Les nostalgiques peu nombreux sont réduits peu à peu au silence, près la Libération d’août 44, sur la lancée des idées-forces du programme du CNR (du Conseil National de la Résistance) et de la « Constitution française de 1946, qui proclament les droits sacrés de tout être humain »
La xénophobie a subi un coup d’arrêt à la fois politique et juridique même si elle subsiste de manière plus ou moins occulte dans la mémoire collective de certains milieux traditionalistes et peuvent donner lieu encore à des réactions primaires liées à la concurrence sur le marché du travail pourtant en expansion entre 45 et 70.
Elles seront combattues par le mouvement ouvrier. La xénophobie ne devient dangereuse que lorsqu’elle est exploitée par des forces politiques… Ce sera le cas au terme des « Trente glorieuses » à partir de 1970 ; quand dans le Gard réapparait le chômage de masse, et au moment où s’achève le processus de décolonisation et qu’une nouvelle immigration venue du Maghreb et d’Afrique tropicale se produit dans la région. Les frictions qui surgissent entre communautés différentes serviront d’instruments à l’implantation du Front national. »
Dans le Gard, l’extrême droite a été longtemps représentée par les Royalistes. Ceux -ci ont suscité une opposition parfois violente en 1905 et 1906 la création de l’Action Française au
début du XX siècle les divise car une partie d’entre eux n’approuve pas la radicalité maurrassienne du nouveau mouvement. La guerre 14-18 renforce le nationalisme et permet à l’extrême
2- L’extrême-droite « en politique » de la fin du 19e à l’après-guerre de 40-45
droite d’obtenir un bon résultat aux législatives de 1919… D’autres mouvements, comme celui de la Défense des contribuables avec un journal : « le Pilori » recrute dans les classes moyennes.
Des forces d’extrême droite plus proche encore du fascisme et du nazisme au pouvoir en Italie et en Allemagne, le » franquisme » et le Parti Populaire Français sont présents, minoritairement. Le gouvernement de Pétain, issu de la défaite française est une providence
pour l’extrême droite, condamnée avant-guerre à l’opposition : elle va désormais participer à l’exercice du pouvoir.
Dans le Gard, la Légion française des Combattants crée pour soutenir « la Révolution Nationale » du régime vichyste, donnera en décembre 1941 Le Service d’Ordre Légionnaire, première forme de la Milice, mise peu après sous les ordres du nazi français Joseph Darnand.
Quant aux anciennes formations d’ex-
trême-droite, le Parti social français qui a pris la suite des Croix de Feu, les royalistes de l’Action Française reconvertie en « Amicale de France… » elles ne profitent qu’assez peu du nouveau cours vichyste.
S’étant reconnue dans le vichysme ou la collaboration, malgré des exceptions -l’extrême droite sort très affaiblie à la Libération. Il faudra attendre les années 50 pour qu'elle fasse une nouvelle percée dans le Gard… avec le poujadisme »…
3 - Renaissance
de l’extrême
droite après la Seconde Guerre Mondiale - Le poujadisme (1954-1956)
phobe. Il est contre les fonctionnaires, les intellectuels fatigués et les polytechniciens abrutis par les mathématiques. » (La Quatrième République, Fayard, p. 306, 1959)
On reconnaît là des thèmes classiques de l’extrême droite traditionnelle teintés de thèmes populistes.
Le Gard a été touché très tôt par le mouvement de Saint Céré : le 13 octobre 1954, Poujade rassemble 4 500 personnes aux arènes de Nîmes et met en place une organisation de l’UDCA.
Pierre Poujade est papetier à Saint Céré (LOT) se lance avec l’Union de Défense des Commerçants et artisans (UDCA).
Sa faconde le rend populaire dans les couches de travailleurs indépendants. Il exploite un double malaise celui des commerçants qui dénoncent la tyrannie du fisc et veulent résister à l’envahissement des supermarchés et celui des paysans, surtout les viticulteurs en grandes difficultés. Que veut Poujade ?
Un observateur de l’époque, Jacques Fauvet, du journal Le Monde le décrit ainsi : « il est anticapitaliste et antiparlementaire, nationaliste et xéno-
La grève des commerçants en mars 55 est bien suivie dans le Gard. Un nouveau meeting rassemble les viticulteurs, mais la « soudure » avec les professions libérales les ouvriers, notamment à la Grand-Combe, ne prend pas.
Un autre aspect du programme de Poujade c’est l’effondrement du système colonial français qui se profile après 45. La dénonciation de l’ « abandon » des territoires d’outre-mer. Le président du Conseil de l’époque, Edgar Faure, est qualifié de « fossoyeur de l’Empire » thème repris par un candidat de l’UDCA aux législatives en 1956, Julliard.
Ces élections se déroulent à la pro-
portionnelle, avec possibilité d’apparentement de listes d’inspiration voisine. A ces élections les listes poujadistes et apparentées font une percée surprenante partout en France et notamment dans le Gard en obtenant 22 % 2 des voix, ce qui les place en deuxième position après les communistes : PCF : 34%...
D’où viennent ces voix poujadistes ?
Des républicains sociaux (ex RPF gaulliste) et du Centre (MRP) qui s’effondrent. Mais les socialistes et les radicaux, plus rarement les communistes ont perdu aussi des plumes du fait du poujadisme. Il a percé notamment dans l’est et le sud est viticole. En revanche est remarquablement faible dans le bassin minier et les espaces industrialisés. La division religieuse du département n’a joué qu’un rôle faible bien moindre qu’autrefois dans les votes et certains cantons protestants (Lasalle) ont peu voté pour la liste poujadiste.
Mais le mouvement poujadiste n’a
pas eu d’avenir parce que la crise de la IVe République en 1958 a permis à la droite gaulliste qui, au départ se réclamait de l’Algérie française, en récupérant de ce fait le sentiment de frustration des nostalgiques de l’Empire colonial français, d’accéder au pouvoir.
Les effets de la guerre d’Algérie dans le Gard et dans la Région sont multiples : mobilisation souterraine des Algériens vivant en France tôt ralliés au FLN, comme l’ont montré les travaux de notre ami Bernard Deschamps et de Didier Lavrut, inquiétude des parents de soldats du contingent envoyés en
Algérie, actions pour la Paix du mouvement ouvrier et populaire, arrivée progressive puis massive en 1962- de nombreux rapatriés, trèws affectés qui doivent se faire une nouvelle vie dans les villes ou les campagnes du Gard, puis de harkis, au départ, logés dans des camps comme à l’Ardoise.
Mais la population du Gard est majoritairement très soulagée de voir la Guerre d’Algérie se terminer et le montre au référendum du 8 avril 62. Le pourcentage des Gardois qui refuse les accords d’Evian (9,28 %) est identique au pourcentage national (9,63). »…
4 - Les effets politiques de la guerre d’Algérie. L’élection présidentielle de 1965
La première élection présidentielle en1964 va être un bon test pour mesurer l’état de l’extrême droite gardoise.
Globalement en deçà des résultats poujadistes de 56... l’aspect « social passe au second plan et l’extrême droite se nourrit surtout du thème de l’abandon
de l’Algérie, donc du nationalisme de type colonial.
Au premier tour Tixier obtient à l’échelle nationale (5,1%/1 253 958 voix). Dans le Gard, c’est nettement meilleur : 8,46% : 19 820 voix des exprimés : un pourcentage proche de celui des participants du NON en
1962... que l’extrême droite a réussi à conserver dans sa mouvance…A noter que là où les communistes sont influents, il n’atteint que 5 % ;
Au second tour, les partisans de l’Algérie française feront voter pour Mitterrand par refus de De Gaulle, sans parvenir à le faire échouer. »…
5 - Une phase de difficulté et de recomposition pour l’extrême droite (1965-1981)
d’Action française ou traditionnaliste et la droite nationaliste d’Action directe…
Mais, après la Guerre d’Algérie, l’opinion française évolue plutôt vers la gauche, contre notamment la politique antisociale du pouvoir gaulliste défavorable aux milieux populaires.
provoque aussi un phénomène de peur sociale dans la bourgeoisie, les classes moyennes et la paysannerie propriétaire qui aboutit au renforcement de la majorité gaulliste aux législatives de 68.
La période de difficulté et de recomposition pour l’extrême-droite (19651981) est plutôt difficile.
Elle est divisée en deux tendances la maintenance d’un courant royaliste
Aux municipales de 1965 les communistes et leurs alliés emportent les mairies de Nîmes et d’Alès. En 1967, la gauche échoue de peu à conquérir une majorité législative.
Le grand mouvement social de 1968 bien suivi dans le Gard permet des acquis sociaux considérables, mais
Un programme commun d’action est signé en 1972 entre les directions des partis communistes et socialistes. En 1974, Mitterrand, candidat d’union arrive en tête au premier tour devant Giscard d’Estaing et Chaban Delmas. Il est battu que de peu au second tour. Mais dans le Gard, il l’emporte avec 56 % des voix
L’extrême droite est dans une période de basses eaux.
6 - Résurgence et consolidation de l’extrême droite (1981-2012)
La victoire de Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981 ouvre une longue période de vie politique mouvementée
Toute une configuration politique se met ainsi en place dans le même temps où à l’échelle nationale s’accentue l’intégration de la France dans l’Europe élargie et ses conséquences ; et que se développe une crise sociale à rebondissement, liée structurellement à la recomposition économique du monde marquée « par la libre circulation des marchandises et des capitaux ».
Le fait principal au regard de cette rétrospective c’est qu’à partir des élections régionales de 1984, le Front National s’implante de façon durable dans le Gard – comme dans une grande partie de la France, même s’il connaît des hauts et des bas.
Cette permanence constitue un facteur nouveau qui interroge. Pourquoi le succès de 1984 et comment l’audience du Front national évolue-t-elle par la suite ? Evidemment les raisons n’en sont pas locales mais nationales et aussi internationales. Ainsi : qu’est ce qui, dans le Gard précisément, lui permet d’obtenir cette audience plus favorable très variable selon les différents territoires du département.
En juin 1984, à la surprise générale le F.N. obtient à l’échelle nationale 11 % des voix, vingt-trois départements lui donnent 12 % ; (modestes, toutefois, par rapport aux Bouches du Rhône : 19,49%, aux Alpes Maritimes 21,39 % ou au Var 19,96 %). L’élection n’a pas de conséquences directes sur le sort du gouvernement et s’opère, en outre à la proportionnelle, favorisant l’expression d’opinions spontanées. Elle a été aussi marquée par une forte
abstention (43,30 %) frappant plus à gauche
Le tournant de la « rigueur » de 1983 du PS qui a déçu, mais le PCF aussi, qui a soutenu au début l’expérience de gauche avant de prendre ses distances, en font les frais. Le Gard a donc voté Front national à 12,71 mais c’est surtout à l’est du département le plus marqué par l’arrivée des rapatriés français d’Algérie et où commence à s’implanter durablement une population d’origine maghrébine qui est le terrain le plus favorable. De cette première étape des progrès du FN, on passe à un nouveau pas en avant à partir de 88 ; Jean Marie Le Pen atteint 20,58 % des voix dans le Gard :14,41% au plan national. Il commence à pénétrer dans l’est du département : à Alès : une 18,06, 22,27 % à La Grand CombeAux Européennes de 1999 les voix d’extrême-droite bien que divisées, atteignent au total 28,18 %... Les concurrences liquidées Jean Marie Le Pen retrouve des scores élevés, comme à la Présidentielle de 2002 où il est en tête dans le Gard avec 24,85 % (17,94 contre 15,07 % à Chirac et 13,84 % à Jospin au plan national. Les votes Le Pen dans le Gard (près de 40 %) ont dépassé les pourcentages de ceux des Bouches du Rhône, du Var, ou ont égalé » ceux des Alpes Maritimes et du Vaucluse ce qui focalisent l’attention. Le Pen arrive aussi en tête dans l’Hérault et les Pyrénées Orientales ce qui relativise l’originalité du Gard. Il y a lieu de remarquer que ce vote d’extrême droite s’implante aussi fortement en Alsace, dans l’Est et dans le Pas de Calais.
Cependant, l’électorat d’ex trême-droite n’est pas nettement fixé.
Il est susceptible de se porter sur d’autres candidats de même tendance, voire d’être en partie capté par la droite tentée de se colorée de « populisme ». Comme ce sera le cas en 2007 avec la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. La tentative de ce dernier en 2012 en validant plus ouvertement encore les thèmes de l’extrême droite se soldera par un échec relatif.
Le vote d’extrême droite a aussi ses limites. Au deuxième tour du second tour de 2002, s’il est remarquable que, dans le Gard, Le Pen face à Chirac n’atteigne que 26,6 % des voix, gagnant moins de deux points sur son résultat du premier tour.
Cela veut dire qu’il se heurte apparemment à une forte résistance de l’esprit démocratique et républicain, soucieux de défendre les valeurs fondamentales de la République.
par des alternances politiques répétées
7- Quelques repères pour l'analyse de ces succès électoraux du Front national
une forte population de chômeurs, une perte de vitalité industrielle et entretenant un lourd passif de pauvreté péri-urbaine.
Accuser les étrangers, parmi les exclus, de vivre « aux crochets du reste de la nation, sa partie « active », est une facilité qui n’a aucune réalité scientifique démontrée.
quer les communautés est difficile et des incidents aggravent les clivages… (exemple tragique en mars 1999 à Vauvert).
Ils s’insèrent assurément dans un mouvement plus profond qui affecte toute l’Europe.
La mondialisation capitaliste et l’intégration européenne élargie, avec leurs effets ravageurs, inquiètent nombre de milieux et en particulier les milieux populaires qui se sentent plus démunis devant ces menaces.
De là, selon nous, un raidissement conservateur qui se traduit par la mise en avant d’une série de thèmes nationalistes : hostilité aux étrangers, de préférence ceux venus d’Afrique et du Moyen-Orient qui menaceraient le mode de vie des Européens par leur comportement quotidien, leur religion ou leur culture, « pilleraient les richesses » de la Nation (via l’indemnisation du chômage, les soins médicaux gratuits, sécurité sociale)… aspiration à la fermeture du marché national et à la protection de ses emplois qui devraient être réservée aux « nationaux »…
Certains remettent en cause aussi ouvertement les acquis historiques démocratiques du C.N.R., la délocalisation exaltant le mythe de l’Algérie française pour capter les nostalgies ou les ressentiments personnels…
Enfin, si la crise financière récente (2008) a aggravé les effets d’une mondialisation incontrôlée, il ne faut pas oublier que depuis 1970, la France traverse une crise rampante qui a abouti à maintenir son économie à un faible taux de croissance, générant
La désindustrialisation a affecté les bassins miniers et sidérurgiques. Le Gard qui était le département le plus industriel du Languedoc a été fortement touché par les fermetures d’entreprises (textile nîmois, confection, mines (cf. La lutte de Ladrecht autour de 1981, aciéries, pianos Rameau, métallurgie de Richard Ducros, imprimerie de labeur), réductions de personnels (Salins du Midi, Perrier, collants Well) ont fortement affecté le monde ouvrier, généré un taux de chômage élevé, affaibli les organisations syndicales et politiques qui structuraient la vie démocratique.
Le malaise médical, les disparitions d’exploitations de nombreuses caves coopératives par fermeture ou concentrations en sont le témoignage.
Le Gard, frappé par la crise a aussi changé : les zones littorales grossissent tandis que les Cévennes se vident. C’est là que se créent de petites et moyennes entreprises (technologies nouvelles, au personnel peu syndiqué qui ne se considère pas comme solidaire de la classe ouvrière, mais plus proche des classes moyennes.
Le Gard, on l’a vu est une région de passages intenses et de migrations.
Les villages de la plaine autour de Nîmes ont démesurément grossi, habités par des « classes moyennes » marqué par un individualisme « protecteur » obsédées par une insécurité qui résulte de l’affaiblissement notoire des services publics, parfois pauvres en équipements culturels. Créer du lien social, faire communi-
C’est à partir de tous les facteurs cumulés de la crise sociale et des craintes qu’elle engendre, des réactions spontanées qu’en découlent, des aspirations qui s’expriment et se heurtent à l’irréalisme de son programme politique que le Front National, rebaptisé « Rassemblement National » prospère, ici et ailleurs.
C’est pourquoi il faut combattre cette « débâcle » de la pensée. Ce combat n’est pas globalement un combat pour la démocratie. Car le triomphe des idées du RN, marquées par une xénophobie sans avenir, serait un facteur de graves conflits.
C’est aussi un combat pour avancer sur la question sociale, le mieux-vivre authentique, un combat aussi pour la culture, contre la « paresse d’esprit, considérable terrain d’inculture » que dénonçait Jean Vilar, paresse qui substitue à l’analyse calme et raisonnée des faits et des situations, des réactions étroites, vindicatives, potentiellement brutales et donc à tous égards néfastes. »
9 juin 2021.
Loi de Finances 2022 et session plénière du conseil d’administration de l’ONACVG
en date du 21 juin 2022
Rappel des faits marquants de la loi de finances année 2022
1- La subvention pour charge de service public est portée à 56 360 069 € soit une augmentation de 0,44 M€, mais avec mise en réserve de – 774 916 € ramenant le montant versé à 55 585 143 €.
2 - La subvention d’action sociale de l’ONAC est fixée à 25 M€ soit au même niveau qu’en 2021, cependant outre la subvention d’action sociale versée par l’Etat pour reconduire son action sociale, l’ONACVG dispose de ressources issues des fonds collectés au titre de l’œuvre nationale du Bleuet de France, de dons et legs au profit de l’établissement et de subventions de collectivités territoriales.
3 - La dotation pour le fonds de solidarité à destination des enfants de harkis s’élèvera en 2022 à 6,5 M€ et pourra
éventuellement être complétée par la trésorerie de l’ONACVG à hauteur de 1 M€.
Elle fait l’objet d’une mise en réserve de 0,26 M€ ramenant le montant à 6,24 M€.
4 - Les crédits relatifs au projet de la loi portant reconnaissance de la nation et réparation des préjudices subis par les harkis sont fixés à 45 ; 94 M€ avec mise en réserve de – 2,49 M€ ramenant le montant intégré à l’office à 43,45 M€.
5 - La subvention pour la rénovation des sépultures de guerre et de hauts lieux de la mémoire nationale est de 8,1 M€. Elle était de 7,8 M€ en 2021 complétés de 2,91 M€ en cours d’exercice.
6 - Les subventions pour les actions mémorielles, la valorisation des nécropoles nationales et hauts lieux de la mémoire nationale, les subventions aux
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communes pour l’entretien des carrés militaires et des monuments aux morts, d’élèvent au total à 0,65 M€.
Faits manquants du BR2
Détachement à la Croix Rouge des effectifs de l’ONACVG en poste à l’établissement médico-social de Carignan sous tutelle de la Croix Rouge. Réduction des dépenses et des recettes de manière corrélée à – 0,31 M€
Délibération fixant à titre dérogatoire et temporaire la mission de frais de représentation pour des personnels de direction de l’ONACVG. Ces règles dérogatoires en aucun cas conduisent à : Rembourser une somme inférieure à celle effectivement engagée par l’agent A fixer des taux forfaitaires de remboursement des frais d’hébergement inférieurs à ceux prévus par l’arrêté 7-1 du décret n° 2006 -781 du 3 juillet 2006
Pour connaître, pour comprendre, pour vous forger une opinion, nous vous invitons à abonner vos amis, vos enfants au Réveil des Combattants.
Créé en janvier 1931 par Paul Vaillant-Couturier, notre mensuel de l’ARAC est toujours de toutes les actions pour la paix, dans la lutte antifasciste, dans l’action pour les droits, tous les droits et acquis forgés par les luttes, du combat de la résistance à la constitution du programme du CNR. Il s’est engagé dans la lutte anticoloniale en Indochine, en Algérie pour l’indépendance du peuple algérien au côté du Vietnam contre l’occupation américaine. Enfin, notre journal, attaché aux valeurs républicaines, a été de tous les mouvements sociaux depuis sa création.
Il a la volonté, chaque mois, de produire un cahier mémoire pour que chacun s’approprie l’histoire de notre pays, en comprenne la complexité et les combats pour la souveraineté de la France.
Avoir les éléments de réflexion pour que chacun se construise son opinion, voilà notre ambition.
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Hommage d’Olivier Sarrabeyrouse, maire de Noisy le sec à Gabriel Guiche
(extraits)
Mon hommage à Gaby, s’attachera davantage à la façon dont j’ai vécu les moments passés avec lui et ce qu’il renvoyait.
Il est arrivé à Noisy avec Léa dans les années 90 et s’est immédiatement rapproché de la section du parti communiste. Il n’aspirait qu’à contribuer à l’enrichissement des débats et à valoriser la place du PCF dans la commune. J’ai côtoyé Gaby, en tant que militant, en tant que citoyen, en tant que co-secrétaire de section, en tant qu’enseignant, en tant qu’élu.
Gaby était à mes yeux un héros. Bien sûr, eu égard à son passé de résistant qui est rappelé aujourd’hui, mais également par son humilité et son engagement extrême. Sa vie au service de l’Autre, du changement de société, de la lutte contre les inégalités et les injustices, au service de son parti comme outil de combat contre le capitalisme et ses classes dominantes.
Il était parmi celles et ceux qui savent écouter, qui s’alimente autant à travers des lectures quotidiennes qu’à travers les interventions de femmes et d’hommes qui l’entourent. Il introduisait souvent ses propos par ce joli nom, “camarade”. Ce mot chez lui, au-delà de son timbre de voix, de son intonation, de son accent mélodieux, de sa verve, marquait son respect pour l’assemblée. Son propos était toujours étayé d’arguments et toujours source d’analyse ou d’action à venir.
Au sein de l’UFAC, là aussi il s’est engagé sans réserve
Ivry-sur-Seine (94)
Samedi 8 octobre au cimetière d’Ivry 1939 – 2e guerre mondiale – 1945
828 résistants ont été ensevelis dans le carré des fusillés d’Ivry, victimes des occupants nazis et de leurs collaborateurs français. Patriotes, antifascistes, soldats sans uniforme, de tous âges, de pays divers, de convictions religieuses, philosophiques et politiques différentes.
Tous combattirent pour l’indépendance de la France, pour la démocratie, pour la liberté, pour la paix… N’oublions jamais !
L’ARAC était présente avec ses drapeaux et de nombreux adhérents de la région parisienne. Patrick Staat Secrétaire général et Jacques Verrier, secrétaire national et président de l’ARAC 94 ont déposé une gerbe.
et a eu à cœur de témoigner, de rencontrer les jeunes générations pour qu’elles n’oublient jamais que des femmes et des hommes se sont élevées, ont combattu et sont morts pour la liberté des générations futures. Oui Gaby m’a inspiré, m’a enrichi, a marqué mon existence comme d’autres. Il a traversé des épreuves de la vie qu’on ne souhaite à personne. Peut-être est-ce cela, qui lui a donné cette humilité, ce regard sur le monde, cet amour et tendresse pour sa femme Léa, cette propension à la solidarité et cette soif de justice sociale.
A Noisy, il a laissé, non pas une trace, mais une empreinte fossilisée de valeurs humanistes et progressistes, dans les esprits et les consciences de celles et ceux qui l’ont croisé.
Sache enfin que tu nous as, nous, tes camarades, toutes celles et ceux que tu as sauvés, toutes et celles et ceux avec qui tu as combattu, milité, partagé, tous ces jeunes à qui tu as transmis tes valeurs de paix. Tu as Léa, tes enfants et tes petits enfants.
Je conclurai par un extrait du Crève-cœur d’Aragon, qui dit : « Quand il faudra fermer le livre ce sera sans regretter rien ».
Villejuif (94)
Le 17 octobre 1961, à Villejuif commémoration du massacre des manifestants Algériens par la police de Maurice Papon qui manifestaient pacifiquement pour la paix en Algérie malgré le couvre-feu qui leur était imposé.
Au nom de l'Arac Villejuif, Jean-Louis Giraudou Président a pris la parole pour dénoncer ce crime. La gerbe de l'Arac de Villejuif a été déposée par Henry Kochman membre du bureau et ancien combattant en Algérie accompagnés de jeunes Villejuifois.
17 octobre - Jean Louis GIRAUDOU, président de l’ARAC Villejuif.
Pierre Garzon, maire de Villejuif Commémoration du 17 octobre 1961 - (extraits)
Le 17 octobre 1961, en réponse à la prise d’un décret inique du préfet de police de Paris, Maurice PAPON qui interdisait aux seuls Algériens de sortir de chez eux après 20 h.
Ce soir-là, des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants guidés par une exigence de dignité, d’égalité et de justice ont bravé le couvre-feu.
A cette manifestation pacifique, le préfet PAPON répondra par une terreur difficilement imaginable.
La répression menée par la Police française fut brutale, sanglante, se poursuivant jusqu’au 20 octobre : 12 000 arrestations, des dizaines de corps jetés dans la Seine, des exactions et des actes de torture qui frappent aveuglément les Algériens de Paris et de sa banlieue. Bilan : au moins 200 morts et 400 disparus.
De nombreuses familles ne retrouveront jamais la dépouille de leurs proches, disparus cette nuit-là.
Plus de 60 ans plus tard, Villejuif se souvient et rend hommage à ces Algériens afin que ces actes restent à jamais gravés dans notre mémoire collective. Ce travail de mémoire est essentiel. Il ne vise en rien à attiser les haines, mais au contraire à assumer le passé qui est le nôtre afin de préparer un avenir de paix.
Amiens (80)
Cérémonie en hommage à Jean Catelas, député d'Amiens exécuté le 24 septembre 1941. Sous une pluie battante nous étions une soixantaine au cimetière ancien de Saint-Acheul. Ca-
Après une première reconnaissance des faits en 2012, le Président de la République, a reconnu, à l’occasion de ce qui fut la première commémoration officielle d’un chef d’Etat, des « crimes inexcusables pour la République ».
Pour autant, du chemin reste encore à parcourir pour que le Président de la République, confirme, par un geste fort, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’Etat.
Nous continuerons à porter ce combat dans l’espoir que les futures générations puissent enfin regarder leur histoire en face et se construire en dehors des ressentiments et des rancœurs qu’induisent le déni de ces crimes dans le but de donner le sentiment que nous sommes tous des enfants de la République, à égalité de droits, quelles que soient nos origines.
C’est une condition essentielle dans la construction de la Paix, de l’amitié entre les peuples et de la solidarité internationale.
Assumer et regarder en face cette histoire en l’inscrivant dans les programmes scolaires, c’est aussi s’assurer que cette histoire ne sera jamais détournée, falsifiée, utilisée par les tenants de la haine qui feront tout pour occulter les crimes que leurs idéologies mortifères ont commis par le passé.
Ma conviction est que chacune des commémorations et des initiatives de promotion de la paix dans notre ville endigue le fascisme et construit un sens, une histoire, un vécu qui participe d’un monde débarrassé des guerres.
Moulins (03)
Le comité départemental de l’ARAC de l’Allier s’est inscrit dans la Journée de la Paix en participant au rassemblement organisé "Place de la liberté" à Moulins. Le président Claude Guillemin a pris la parole en rappelant les actions nécessaires menées par l’ARAC pour rétablir la paix dans le monde et exiger le cessez-le-feu en Ukraine.
marades, amis et familles des résistants pour commémorer la mémoire de Jean Catelas, Raymond Gourdin, Jean Petit, les martyrs de la stèle Noyon Saint Acheul et les 4 Lemaire.
Val-de-Marne (94)
Cérémonie du 17 octobre au cimetière parisien de Thiais, là où plusieurs algériens tués par la police de Papon le 17 octobre 1961 avaient été enterrés dans une fosse commune à l'époque.
Ce moment a été initié par l'association “pour la mémoire, contre l'oubli”.
On peut noter la présence de la députée Rachel Kéké, des élus des villes environnantes, Jacques Verrier, Secrétaire National de l’ARAC.
Hommage à Jean Catelas.
ARAC 94
Le comité départemental de l’ARAC 94 s’est réuni dans ses locaux à Fontenay. S’en est suivi l’annuel hommage à Henri Barbusse en présence notam-
Comité départemental du Val-de-Marne.
ment des élus de la mairie de Fontenay, des conseillers départementaux.
Ces deux initiatives se sont terminées par un repas champêtre.
Puy-de-Dôme (63) Congrès de l’ARAC du Puy-de-Dôme
Le 21 septembre dernier s’est tenu dans un lieu bien agréable et adapté, le congrès de l’ARAC du Puy-de-Dôme. Malgré l’absence – pour maladie – de quelques camarades la réunion a été vivante. Le président, Robert Catalot, a énoncé le rapport moral et d’activité du comité départemental, qui a continué à fonctionner malgré la pandémie du covid.
Le trésorier, Christian Fagault a quant à lui présenté la situation financière de l’association.
Un débat s’en est suivi sur les moyens dont doit disposer notre association (cotisations, subventions, rôle des sections, réalisation d’adhésions).
Parmi les objectifs d’action à court terme il y aura début novembre la préparation du centenaire du Monument des fusillés pour l’exemple construit
Saint-Blimont (80)
Dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation en France de lutte contre le cancer du sein pour informer les femmes et l’opinion publique de l’importance du dépistage précoce et du suivi médical « Octobre Rose », l’ARAC de Saint Blimont a organisé un thé dansant qui a rencontré un franc succès.
à l’initiative de l’ARAC. Cet événement sera amplement mis en avant par l’ARAC avec l’aide des élus.
L’assemblée a réélu son président, Robert Catalot ; son trésorier, Christian Fagault ainsi que plusieurs vice-présidents afin de développer un travail collectif.
La matinée s’est achevée par un apéritif et un succulent repas apprécié des convives.
Alpes-Maritimes (06)
Comme chaque année les élus du département des Alpes Maritimes ont réuni les associations des anciens combattants au fort de la Drête (possession du département) sur les hauteurs de La Trinité le 30 septembre. De nouvelles animations ont été proposées : orchestre jouant des musiques militaires, personnages costumés, véhicules, canons de 75…
Une vingtaine d’adhérents de l’ARAC 06 étaient présents et se sont retrouvés avec plaisir en partageant un succulent repas.
Velaux (13)
Dimanche 02.10.2022. Commémoration du souvenir Henri Barbusse sur la stèle et la place qui porte son nom. Rétrospective de son parcours lu par le président de l'arac de Velaux, Pierre Balestrieri et également par le premier adjoint au maire Gabriel Germain.
Dépôts de gerbes, marseillaise et pot de l'amitié ont conclu cette cérémonie, en présence de porte-drapeaux de l'arac et de son président départemental Patrick Saintenoy, ainsi que des sections avoisinantes. Merci et bravo à toutes y tous.
Bordeaux (33 )
Belle manif à Bordeaux, jeunes et jeunes retraités 9 000 cris pour le pouvoir d'achat, libertés et Paix. Du tonus et de l'espoir et l’Arac avec.
Saint-Pourcain-sur-Sioule (03)
Sarthe (72) Rassemblement pour la Paix
Le 29 août 1944, alors qu’il était en faction au bord de la RN 9, commune de Bayet, le jeune FTPF Georges Billy dit Radis (19 ans) en position d'attaque dans un fossé au bord de la RN9 fit feu sur le conducteur d’une auto mitrailleuse en tête d’une colonne allemande en repli. Repéré par le mitrailleur du véhicule, il reçut une rafale de mitrailleuse qui l'a tué sur le coup. Les camarades camouflés à distance n'ont pas été découverts.
Le lendemain, 30 août 1944, au cours de l’après-midi, la même colonne stationnée à Saint Pourçain, bien renseignée par la collaboration, se dirige sur Lafeline. Arrivés au carrefour de Mont Journal, les allemands aperçoivent un groupe de résistants du camp Henri Barbusse. Aussitôt, l’auto mitrailleuse procède à un tir nourri. Trois FTPF sont abattus et achevés au sol. Le plus jeune avait 22 ans, Marcel ARROUES, ses deux camarades Jean ROBBE et Pierre PINET, 23 ans et 38 ans. Les
autres résistants réussirent à fuir en se cachant dans les fossés.
Aux dates respectives, le comité ANACR et la section ARAC de Saint Pourçain sous l’égide des municipalités de Bayet, Cesset, Lafeline ont rendu hommage à ces martyrs victimes de la barbarie nazie en présence de nombreux porte-drapeaux, des élus, des représentants du monde combattant et d’une assistance bien fournie. A noter que le sous-préfet de Moulins a tenu à honorer de sa présence l’hommage aux fusillés de Mont Journal.
NOS PEINES NOVEMBRE 2022
n 03 – ALLIER
St Germain des Fossés : Guy POIDEVAIN, 83 ans, AC ATM, ancien président de la section de St Yorre.
St-Pourçain-sur-Sioule : André FRAULAUD. n 06 – ALPES-MARITIMES
La Trinité : René AUDIGAND, AC ATM, Médaille Militaire.
n 08 – ARDENNES
Rimogne : Jean-Marie BAUDOIN. Marc STRINGER
n 13 – BOUCHES-DU-RHONE
Septèmes-les-Vallons : Edmond BONNET, 78 ans.
St-Marcel : Michel CIVALLERO, AC ATM
Velaux : Mme Bernadette BOURDON, 79 ans n 24 – DORDOGNE
Périgueux : Jean DUSARD, 95 ans, AC 39-45 n 31 – HAUTE-GARONNE
Launaguet : Mme Lucette PINCHON, 89 ans, veuve.
Minimes : Mme Huguette PAGES, veuve. Toulouse centre : Jean MAURY. Raymond VILFEUX, 88 ans, AC ATM.
n 34 – HERAULT
Montpellier : Georges CHENE n 35 – ILLE-ET-VILAINE
Rennes : Daniel GAMBU, 88 ans. n 44 – LOIRE-ATLANTIQUE
Coueron : Bernard COULOU, 83 ans. Orvault : Serge RAITIERE, 84 ans, porte-drapeau de la section, porte-drapeau départemental, président de la section.
n 45 – LOIRET
Fleury-les-Aubrais : Jean-Jacques MANAU n 47 – LOT-ET-GARONNE
Agen : Yves CIBIEN, 86 ans, AC ATM, membre du comité départemental, ancien président de la section.
n 57 – MOSELLE
Yutz : Roger HERBER, 83 ans, AC ATM n 65 – HAUTES-PYRENEES
Soues : Jean-Marie DAUREU, 94 ans. Résistant communiste, Médaille Militaire, Médaille de la Résistance, AC d’Indochine et d’Algérie. Yvan FORGUES, 86 ans, AC ATM
n 72 – SARTHE
Allonnes : Claude ROUILLARD, AC ATM n 76 – SEINE-MARITIME
Le Havre : André CATELAIN, 83 ans, AC ATM n 80 – SOMME
St-Blimont : Fatima MARTEL n 91 – ESSONNE
Les Ulis : Gérard BRUNET, 84 ans, AC ATM n 93 – SEINE-ST-DENIS
La Courneuve : Samuel BANDZOUZI
Montreuil : Roland RAPINEAU, 96 ans, président de la section.
Sevran : Mme Andrée BLESY, 103 ans, Chevalier de la Légion d’honneur n 95 – VAL-D’OISE
Isolés : Guy CHARMAISON, 90 ans.
n 30 – ALÈS
Josette ROUCAUTE « matricule 42191 », 99 ans. Résistante communiste déportée à Ravensbrück avec Lise London, Marie-Claude Vaillant- Couturier. Médaillée Militaire, Croix de guerre, Officier de la Légion d’Honneur.
Les FTPF tombés sous les balles allemandes ont été honorésL’ARAC 72 au rassemblement de la paix. Hommage aux 3 fusillés de Mont Journal. Hommage Billy à Bayet.
Chenôve (21)
L’Assemblée générale de la section de Chenôve s’est tenue le 23 juin 202 2
Après les différents rapports et discussion, un nouveau bureau de section a été élu : Séverine COPPIN (46 ans), présidente, Marie-Claude DORCY, trésorière et Sabrina JACQUEL, adjointe, Claude GORREVOD, secrétaire. Séverine COPPIN succède à son beau-père, Raymond COPPIN. Le 26 septembre, le Comité a organisé un parcours de mémoire. C’est Jean
Belin, membre de l’ARAC de Chenôve qui a fait le guide. Merci à lui.
Rennes commémore la répression meurtrière du 17 octobre 1961
Rassemblées devant une plaque que venait d’apposer la Ville de Rennes en hommage aux victimes du 17 octobre 1961.
Lecture a été faite d’un message de Mme Flavie Boukhenoufa, Adjointe à la Maire de Rennes, qui terminait pas ces mots : « Comme de multiples autres élus français, j’appelle à la continuité des travaux d’analyse des archives sur cette nuit tragique et plus largement sur l’histoire de la France et de l’Algérie, j’appelle à ce que la date du 17 octobre 1961 soit intégrée à la liste des commémorations officielles dans les toutes les villes de France. Nous devons commémorer, nous devons transmettre le récit de ce qui s’est passé, nous devons éclairer l’Histoire pour la donner à voir, nous devons raconter pour ne pas reproduire, nous voulons pouvoir regarder l’avenir avec l’Algérie. »
Prenant la parole au nom du collectif rennais, Georges Ploteau représentant l’ARAC 35 rappelait les faits et le contexte de ce sanglant épisode de la Guerre d’Algérie. « Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire imposé par le gouvernement français. Pacifiquement oui, car nul ne put trouver chez ces manifestants d’arme visible ou cachée. »
« La France menait ce que les gouvernements appelaient pudiquement des Opérations de sécurité et de maintien de l’ordre, mais qui était une véritable guerre en Algérie, la guerre d’Indépendance pour les Algériens.
Malheureusement, ce n’est souvent qu’au retour du fils, du fiancé, du voisin : blessé, traumatisé ou revenant parfois dans un cercueil plombé que des Français comprenaient. Ce fut le cas de 339 décédés en Ille-et-Vilaine, très souvent des jeunes appelés.
L’indépendance de l’Algérie était devenue inéluctable Une extrême droite venue du pétainisme était toujours vivante en Algérie comme en France. Papon par exemple qui avait organisé entre 1942 et 1944 la déportation de juifs dans la région bordelaise vers le camp de Drancy, ils seront dirigés vers… le camp d’extermination d’Auschwitz. Continuant tranquillement sa carrière de haut fonctionnaire Il devint préfet de police de Paris de 1958 à 1966. C’est lui qui conduisit la répression du 17/10/1961 comme celle de Charonne le 8 février 1962 où parmi les matraqués, les blessés, 10 militants, communistes, cégétistes et un membre de l’ARAC perdront la vie.
La répression de masse du 17 octobre 1961 ne fut pas seulement une bavure policière, mais un processus préparé pour casser le cadre des négociations. Des milliers d’algériens seront matraqués, blessés, emprisonnés, ce jour-là et les jours suivants, des centaines perdront la vie, seront jetés dans la Seine
Il faudra attendre plusieurs mois de guerre, subir les attentats des fascistes de l’O.A.S. sur la population algérienne et sur la population française pour que les accords de cessez-le-feu Evian le 18 mars soient enfin conclus. Par référendum, la quasi-totalité des électeurs français et algériens approuveront ces accords.
Permettez-moi d’ajouter que les droits de l’homme, la paix sont encore aujourd’hui des biens très fragiles. S’attaquer aux causes profondes des guerres et conflits, agir pour la liberté, l’égalité, la fraternité, ceci concerne chacune, chacun de nous. »
Comme chaque premier samedi d’octobre, cette année, une foule nombreuse (plus de 300 personnes) est venue commémorer le souvenir de ce camp d’internement de la seconde Guerre mondiale. Il y a 82 ans, le 30 septembre 1940, le chef de la Gestapo de Paris adresse un télégramme à Berlin qui stipule « tous les chefs communistes, dont on peut s’attendre directement ou indirectement qu’ils puissent rédiger, distribuer des tracts ou être actifs de façon ou d’une autre, doivent être arrêtés et internés ».
Et, quelques jours plus tard, le 5 octobre
1940, dans les locaux désaffectés du sanatorium d’Aincourt, arrive le premier convoi composé de militants communistes ou supposés l’être, de syndicalistes et d’élus de la région parisienne.
C’est ainsi que le 6 juillet 1942, le premier convoi de Résistants à destination d’Auschwitz-Birkenau quitte le camp d’internement de Compiègne avec 1 175 hommes dont 90 % de communistes ou sympathisants, des gaullistes et 50 juifs dont certains sont des résistants. Dans ce convoi, 150 hommes avaient été internés à Aincourt.
Le Théâtre des Oiseaux, comme chaque année interpréta un remarquable spectacle inspiré de ce drame.
Ce sont 36 gerbes qui furent déposées par des élus et associations, dont celle de l’ARAC par Henri Pouillot, membre du Bureau National de l’ARAC, Président du Comité départemental des Yvelines.
Val-de-Marne Musée de la résistance nationale de Champigny-sur-Marne
Le nouveau Musée de la Résistance Nationale de Champigny-sur-Marne inauguré au printemps 2020 par Christian Favier et Valérie Pécresse est une belle réalisation particulièrement en direction des scolaires, lieu de connaissance de la résistance et de la déportation.
Au moment où dans le pays des musées sont fermés par choix politique ou dans certains cas pour effacer l’histoire, au moment où les idées nauséabondes d’extrême-droite montent, certains veulent réécrire l’histoire notamment
celles qui furent au cœur du programme du Conseil National de la Résistance.
Ce lieu pensons-nous doit disposer de moyens nécessaires pour faire vivre la mission et les objectifs que les amis de l’association qui gèrent le musée ont défini.
A cet égard l’engagement des collectivités locales, départementales et régionales reste nécessaire, tisser un partenariat avec celles-ci permet de mettre en valeur les figures de la résistance, les actes de résistance qui ont marqué
à jamais l’histoire des villes, faire vivre les valeurs républicaines qui ont été au cœur de libération de notre pays, du nazisme et de la collaborions voilà près de 80 ans.
Jacques Verrier Secrétaire National de l’ARAC Membre du Conseil d’Administration du Musée
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