Complots de château by Moraine Guillaume

Complots de ch창teau. De Guillaume Moraine

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Personnages

Le roi. Le conseiller. La reine. La princesse. Le prince. Le chevalier. La servante. Soldat 1. Soldat 2. Soldat 3. Le général. Le fou du roi. L’espion (souvent présent dans les scènes, « visiblement » caché quelque part) Le médecin.

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Scène 1 Le fou du roi. Seul. On voit la salle d’un château, un trône au milieu/fond scène. La lumière est assez sombre, elle montera petit à petit. Le fou est au milieu de la scène. Puis il se déplace en sautant ou dansant. Il dura son texte, s’interrompant parfois pour courir d’un coin à l’autre. Le fou : qui a vu la colombe ? Qui a vu le bel oiseau ? Qui donc lui a planté une flèche dans l’dos, pour l’empêcher de s’envoler ? Moi je suis fou. C’est très pratique ! Je peux dire ce que je veux, personne ne peut m’en vouloir ! Je suis le bouffon du Roi ! Et même la vérité ne m’est pas interdite ! Et pourtant ici, la vérité mettrait par terre le château tout entier ! Il y a des gens tordus, ça il y en a ! J’ai connu un chevalier qui avait accroché des roulettes aux sabots de son cheval ! Pour gagner de la vitesse dans les descentes ! J’ai connu un pêcher qui avait asséché tout un lac, pour pouvoir aller chercher le poisson à pieds, au fond de l’eau ! Mais les habitants de ce château les surpassent, du roi au moindre domestique ! Tous complètement zinzins ! Ils passent leur temps à se tirer dans les pattes, plutôt qu’à vivre peinard ensemble ici, au chaud, en sécurité ! Mais je me cache, v’là du monde ! Il sort en dansant-sautant.

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Scène 2 Conseiller, roi, médecin Le conseiller entre en courant, paniqué. Il traîne le médecin avec lui. Celui-ci a du mal à le suivre. Conseiller : Votre majesté ! Votre majesté ! Où êtes-vous ? C’est affreux ! C’est affreux ! C’est une catastrophe ! La fin du monde ! L’apocalypse ! Qu’allons-nous devenir ? Qu’allonsnous devenir !? Le roi entre par la coulisse du fond, il est emmitouflé dans une belle robe de chambre. Il marche lentement, il a l’air fatigué. Roi : Allons, allons, conseiller… Que se passe-t-il encore ? Qu’est-ce qui mérite de vous entendre crier à la mort comme un loup ? Faut-il que tout le monde sache, au château, que vous avez la voix qui porte ? Le roi s’assied sur son trône, lentement. Roi : Je suis fatigué, très fatigué, et tout ce dont j’ai besoin, c’est de calme et de repos. Pas de souffrir vos hurlements ! Conseiller : Pardonnez-moi, votre majesté, mais c’est qu’il y a une nouvelle terrible, je viens de recevoir le rapport de votre médecin personnel ! Vous n’êtes pas que fatigué, votre majesté ! Vous souffrez d’une terrible maladie ! Roi : Oui, et on appelle ça la vieillesse et les soucis ! Pas besoin d’être médecin pour s’en rendre compte ! Régner sur tout un pays demande un petit peu de travail… Normal de fatiguer plus vite… Conseiller : Malheureusement, votre majesté le rapport du médecin est un peu plus grave que ça… Le conseiller pousse le médecin devant lui, celui-ci est surpris, il s’incline devant le roi, sort un parchemin et le lit. Médecin : « le patient souffre – le patient, c’est vous – le patient souffre d’une maladie extrêmement rare que l’on appelle la canarite aiguë. Son état de fatigue est la conséquence d’une transformation lente mais certaine de son corps. D’ici quelques mois, il est certain que le patient se changera en un canari jaune très mignon, avec une voix mélodieuse. Il est possible que dans ces conditions, le patient ne puisse plus exercer ses responsabilités de Roi, car a-t-on jamais vu un canari gouverner un royaume ? » Voilà ce que dit mon diagnostique, votre majesté, je suis désolé. Roi : Je vais me transformer en canari ? Médecin : J’en ai bien peur. Complots de château gmoraine@gmail.com

Roi : ça doit pas être fréquent, comme maladie. Médecin : C’est plutôt rare. Je dois l’avouer. Mais vous êtes Roi, une bête grippe, ce ne serait pas digne de vous. Roi : On dirait une mauvaise blague. Médecin : Ce n’est pas une blague. Les cui-cuis, les plumes, le bec… vous aurez toute la panoplie. Je vous conseille de vous y préparer, ça peut aller très très vite, ce genre de transformation. Roi : Si j’avais dû me transformer en lion, ou en aigle royal, ça aurait eu un peu plus de classe, quand même… Médecin : Vous serez un canari très mignon… Roi : Mmm… Médecin : Avec une voix mélodieuse… Roi : C’est une catastrophe ! Conseiller : C’est pour cette raison que je criais, tout à l’heure. Roi : Alors, d’ici à quelques mois, le royaume n’aura plus de Roi. Il va falloir régler cette question très vite ! Conseiller : il nous faut trouver un mari à votre fille. La princesse porte l’avenir de notre pays, mais il lui faut un époux pour gouverner ! Roi : C’est exact. Il va falloir marier Fifille. Conseiller : Je me charge de lui trouver un Prince digne d’elle ! Roi : Trouvez-moi aussi une cage, une belle cage dorée, avec une balancelle en bois précieux et un joli réservoir d’eau. Conseiller : Donc, un Prince et une cage… Une cage ? Roi : Pour quand je serai un canari… Je voudrais commencer à m’entraîner à me balancer en sifflant… Conseiller : Bien, votre majesté…

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Scène 3 Roi, médecin, reine et fou. Le conseiller sort. Le Roi redescend de son trône et s’entraîne à voler en sifflant. Il marche lentement. Le médecin est toujours là, il se fait discret. La Reine entre, elle marche vite et parle fort. Reine : Qu’est-ce que j’entends ? Qu’est-ce que j’apprends ? Le royaume court à sa perte et on ne me dit rien ? Je suis la reine ! Je dois savoir tout cela ! Et vous, vous ne me dites rien ? C’est honteux, c’est un scandale ! Roi : Je ne vous l’ai pas encore dit, mon épouse, parce que je viens tout juste de l’apprendre. Mais comment l’avez-vous appris, vous-même ? Reine : Je vous espionnais, de l’autre pièce. J’y suis bien obligée puisque vous ne me dites rien ! Roi : Evidemment… Reine : Alors ? Que comptez-vous faire ? Il va bien falloir un Roi, comme vous vous serez mis à voler dans tous les coins ! Roi : Nous allons trouver un Prince à la Princesse, et c’est lui qui gouvernera à ma place. Reine : Vous voulez marier fifille ? Mais c’est qu’elle risque de ne pas être d’accord… Roi : Elle n’aura pas le choix. Reine : Elle pourrait gouverner seule… Roi : Chez nous, ce sont les hommes qui gouvernent. Sinon, vous pourriez diriger le royaume vous-même, lorsque j’aurai disparu… Reine : Ce serait une excellente idée ! Roi : Mais ça ne se fera pas. Parce que chez nous, ce sont les hommes qui gouvernent. Reine : Ca aurait été une bonne idée, pourtant… Roi : Le conseiller doit me trouver le Prince parfait, qui sera digne de Fifille. Entre le fou, en dansant-sautant. Le fou : Ah les joies de la vie de couple ! On s’aime on se parle on se dit tout ! Mes majestés vous êtes un exemple pour nous tous, pauvre peuple ! Il n’y a qu’à voir le nombre des divorces qui monte en flèche ! Complots de château gmoraine@gmail.com

Roi : Ce n’est pas le moment pour des pitreries, Bouffon. Le fou : Pas le choix, mon vieux roi ! Si je ne dis pas la vérité, elle reste coincée derrière mes dents et pourrit, et elle me fait une haleine de chèvre (il bêle) ! Alors il faut que ça sorte ! Reine : Ah c’était ça l’odeur ! Le fou : Eh oui ma reine ! Il y a trop de choses cachées… j’arrive pas à toutes les dire ! Certaines restent coincées dans mes gencives ! Tenez regardez, juste là ! (Il montre sa bouche à la reine, celle-ci s’écarte) Roi : Bon, cette conversation m’a fatigué, je vais voir si ma nouvelle cage est arrivée… je vous laisse le soin d’annoncer la nouvelle à la princesse. Reine : Très bien. Le roi sort. Le fou : Salut mon vieux Roi ! (Il se tourne vers le médecin, suppliant) Docteur ! J’ai un gros bobo ! Vous pouvez me le guérir ? Dites vous pouvez ? Médecin : Bien sûr, mon ami, de quoi s’agit-il ? Le fou : ça me tord à l’intérieur ! J’ai mon cœur qui se serre dans tous les sens, qui fait des nœuds et des nœuds, et puis se resserre comme un ressort et puis tttchouing ! Il se détend d’un coup comme ça ! Ça me fait un mal de chien ! C’est grave docteur ? Médecin : Cela ne me dit rien… et ça dure depuis longtemps ? Le fou : Je crois que c’est depuis le jour où je suis tombé amoureux de la mauvaise personne… Médecin : Comment ça, la mauvaise personne ? Le fou : Elle n’est pas faite pour moi ! Elle est plus riche que moi ! Plus noble que moi ! Plus belle aussi ! Et en plus elle est mariée ! Et son mari, c’est le genre à avoir le bras long ! Medécin (très gêné) : Ah… eh bien… Reine (vivement) : Bon ça suffit, bouffon, débarrasse-moi le plancher ! Je t’ai assez entendu ! Le fou : je m’envole, ma reine ! Je m’envole ! Tel un joli canari jaune ! Cui-cui ! Cui-cui ! Il sort.

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Scène 4 Reine, médecin, espion Médecin (regardant le fou partir): Quel étrange personnage… (À la reine) Ma reine, je suis désolé d’avoir apporté de si tristes nouvelles. Reine : Mmm… Médecin : Votre époux, sa majesté, ne mérite pas un tel sort car c’est un homme juste et bon. Un monarque de sa qualité aurait du avoir une fin de vie heureuse et tranquille, entouré de son épouse et de sa fille. De pouvoir jouer avec ses petits-enfants… Reine : Continuez… Médecin : Mais c’est le royaume lui-même qui risque de souffrir cette perte encore plus durement ! Votre époux était un roi d’une grande noblesse, dur quand c’était nécessaire, doux face à la détresse de son peuple… il nous a protégés pendant de nombreuses années… Reine : Tu es vraiment très fort ! Très convaincant ! Médecin : Merci, ma reine. Puis-je vous demander une faveur ? Reine : Vas-y, je t’en prie. Médecin : Est-ce que je peux arrêter de jouer cette comédie ? Reine (elle regarde autour d’elle) : Vas-y, je t’en prie ! L’espion entre, discrètement, il trouve une place et prend une pose « discrète » Médecin (il se jette aux pieds de la reine) : Oh ma chérie ! Comme je suis pressé de voir ce vieux croûton se transformer en piaf jaune ! Qu’on puisse enfin vivre notre amour au grand jour, sans n’avoir rien à craindre de personne ! Reine : Je sais, mon aimé… c’est dur pour moi aussi… toutes ces années à nous cacher de tous… ne se voir quelques instants entre deux portes… toujours dérangés par un domestique ou par ce maudit conseiller qui fourre son nez partout… Médecin : Mais très vite… Reine : Oui très vite… Médecin : On pourra se marier… Reine : Dommage d’avoir du empoisonner mon mari pour y parvenir… Médecin : Oh bah ça c’est pas grave… et il sera sûrement très heureux en oiseau… Complots de château gmoraine@gmail.com

Reine : Et toi en roi, après m’avoir épousée… Médecin : ça ne m’intéresse pas ! Quitte le pouvoir sur le champ et nous fuirons où tu voudras ! La couronne, j’en veux pas ! Même ça m’encombre de devoir la porter ! Reine : Je n’abandonnerai pas le pouvoir, je suis désolée… tu vas devoir t’y faire… Médecin : Si c’est ce que tu souhaites… je te laisse, il faut que tu parles à la princesse, essaie de la dégoûter du mariage… si elle se marie c’est fini pour toi, la couronne. Reine : je m’en occupe. Le médecin s’éloigne, sur le trajet il a un sursaut « je vais être roi » mais il se reprend vite quand la reine se tourne vers lui. Il lui fait un dernier sourire et sort. Reine : Bon, comment lui annoncer qu’elle va devoir se marier très vite ? Comment lui annoncer que son père va se transformer en canari ? Ça ne va vraiment pas être facile, je vais devoir être très prudente, et très douce. Ces nouvelles sont terribles et elles vont lui faire beaucoup de peine…

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Scène 5 Reine, princesse, servante, espion Princesse (de la coulisse) : Maman ! Maman ! Servante (de la coulisse) : Allons, princesse, attendez-moi ! Princesse (en courant sur scène) : maman ! J’ai une grande nouvelle ! Servante (elle suit la princesse) : Ne courez pas, princesse ! Vous allez vous casser la figure ! Reine : Ma fille, calme-toi, j’ai une chose importante à te dire : ton père va se transformer en canari, et on va te marier très vite avec un homme que tu ne choisiras pas. Il est fort possible que tu sois malheureuse toute ta vie. La Princesse s’arrête net. Servante : Ca c’est délicat… Reine : De quoi je me mêle ? Servante : Pardonnez-moi, ma reine. Princesse : Mais, maman… Reine : Ah, écoutez, le devoir d’une Princesse est d’accepter son sort pour le bien du pays ! Princesse : Pourtant… Reine : Il vous faut vous marier, vous n’avez pas le choix ! Princesse : c’est à dire… Reine : Je sais que c’est difficile à accepter, vous êtes encore jeune, vous avez sans doute plus envie de faire la fête que de vous occuper d’un mari… Princesse : Mais… Reine : Mais c’est comme ça, et nous n’y reviendrons pas. Bien. La reine sort brusquement, et laisse la Princesse en plan.

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Scène 6 Princesse, servante, fou, espion Princesse (alors que la reine est sortie) : Mais je veux bien me marier, moi… Servante : il n’est pas facile de parler avec votre mère… Princesse : C’est justement ce que je venais lui annoncer ! Je vais me marier ! Le chevalier vient de rentrer de ses aventures ! Nous nous étions promis de nous aimer jusqu’à la mort, et de nous marier à son retour de voyage. Et il vient d’arriver ! Tu entends ? Le chevalier vient d’arriver ! Servante : il n’y a donc pas de problème, Princesse ! Princesse : Aucun problème ! C’est presque trop facile ! Mon père veut me marier, mon amant revient de ses voyages le même jour, quel bonheur d’être une princesse ! Servante : Il faut encore que vos parents acceptent votre choix d’époux. Princesse : Pourquoi le chevalier ne leur conviendrait-il pas ? Il est courageux, intelligent, riche, loyal à la couronne… Il revient d’aventures où il a sans doute plus d’une fois sauvé le royaume… C’est le gendre parfait ! Servante : À votre place, je ferais attention… On ne sait jamais comment les choses vont se passer, l’amour et le devoir font rarement bon ménage. Vous devriez vous préparer à vous battre pour votre amour, au cas où… Princesse : Quelle pessimiste tu fais ! Je t’interdis d’avoir de telles pensées ! Servante : Bien Princesse… Le fou entre, en sautant-dansant Le fou : Ah la jeunesse et ses rêves ! Les papillons bleus et les fleurs roses ! Bonjour mes chéries ! Princesse : Bonjour, fou. Encore à entrer sans être invité ? Le fou : c’est ce qui fait mon charme, belle princesse ! Toujours là où on ne m’attend pas ! Comme un domestique super prévenant ! (À la servante) Sauf que moi je le fais gratuitement, pour le plaisir et la vérité ! Sans arrière pensée ! Hein ma grande ? Servante : ne m’approche pas, bouffon, je suis pas aussi sympa que les patrons. Le fou : Ouh ! Une jolie jeune fille aux dents de loup ! Votre cœur est entre de bonnes mains, princesse ! Écoutez ses conseils ! Elle sait de quoi elle parle ! Complots de château gmoraine@gmail.com

Servante : qu’est-ce que tu crois savoir, bouffon ? Le fou : Je sais quand on cache, ma grande. Je sais quand on se cache. Je suis le roi du double-jeu ! Même toi tu ne m’arrives pas à la cheville ! Princesse : Je ne comprends rien à ce que tu racontes, fou… Servante : ah ! Parce que vous cherchez à comprendre ce qu’il raconte, princesse ? Vous devez être la seule dans palais à faire cet effort ! Princesse : Le chevalier va bientôt arriver, je vais me préparer à l’accueillir. Toi, tu restes ici et tu viens me prévenir dès qu’il est au château. Servante : Bien, Princesse… La Princesse sort. La servante reste avec le fou. Servante (au fou) : Toi, le petit clown. Les autres t’aiment bien, alors ils te laissent tranquille. Je n’ai pas cette patience, et je t’aime pas. Cherche moi encore des poux et tu finiras dans les douves. Le fou : Compris, mademoiselle, compris… je m’éclipse… Le fou sort, discrètement.

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Scène 7 Servante, espion Servante : Et elle, quelle naïveté ! (À l’adresse de l’espion) Et toi ! Tu te crois vraiment discret ? Sérieusement ? Espion : ah ? Tu m’avais repéré ? Servante : T’es aussi discret qu’un dromadaire dans une salle de bal ! T’es vraiment un espion ? Espion : Stagiaire, en fait, espion stagiaire… tu sais bien qu’au début on est pas forcément très adroit… tu m’avais repéré, alors ? Ah zut… Servante : moi ! Et sûrement tout le monde aussi ! Ils ont du te prendre pour le petit frère du bouffon, pour te laisser tranquille ! Alors tu veux quoi ? Pourquoi tu ta caches dans le palais ? Espion : mission d’information ! Les autres veulent savoir ce qui se boutique ici ! Le roi est vieux ! Le général veut la guerre à tout prix ! La reine aimerait bien rester seule sur le trône ! Le conseiller aimerait bien continuer à contrôler le roi ! C’est un peu le bazar chez vous… alors nous on se renseigne… Servante : et moi alors ? Ça vous suffit pas ? Je suis bien placée pour vous renseigner ! Je suis la confidente de la princesse, sa meilleure amie ! Espion : Ben justement, ils trouvent que t’es un peu trop copine avec elle… ils se demandent si tu penses pas plus à son bonheur qu’au notre… le prends pas mal ! C’est juste une précaution ! Servante : Alors vous venez espionner votre espionne ? Vous êtes tordus, quand même… et ils veulent quoi, finalement ? La guerre ? La paix ? Un barbecue ? Espion : Rroohhh mais non ! Ils ont confiance en toi ! Ils sont juste prudents ! On en est où alors ? Servante : ils veulent marier la princesse à tout prix. Espion : super ça ! On peut en profiter ? Servante : Elle est amoureuse d’un chevalier. Mais je serais surprise que le roi soit d’accord. Espion : Tiens ! Et pourquoi ça ? Servante : parce qu’ils aiment bien que ces choses-là se fassent entre princes et princesses, comme dans les livres… ils sont un peu vieux jeu… Complots de château gmoraine@gmail.com

Espion : y a pas tant de princes que ça… Servante : Le conseiller va sûrement en dégotter un. Un qui sera à sa botte, sa petite marionnette… Espion : Alors il faut pousser le chevalier, et le gagner à notre cause… Servante : Il est très loyal… très honnête… il se laissera pas convaincre facilement… Espion : Tout le monde a une faiblesse. Il suffit de la trouver. Et de l’exploiter. Servante : si tu es aussi doué pour trouver les faiblesses que pour te cacher, ça va être quelque chose ! Espion : Ne sois pas comme ça ! On entend des voix en coulisse, le chevalier et le général en train de parler. Servante : je me sauve ! Fais de ton mieux ! Espion : je me cache ! Il se jette en boule sur le sol. La servante le regarde, soupire fort et sort en courant.

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Scène Scène 8 Chevalier, général, espion, conseiller, prince, les soldats Le chevalier et le général entrent en discutant. Ils sont très amis. L’espion est au sol, « caché » Chevalier : Je te jure, mon ami ! Ça fait du bien d’être de retour chez soi ! Toutes ces aventures, c’était extraordinaire, mais je dois t’avouer que le château me manquait… Général : Le château te manquait ? Dis plutôt qu’une certaine princesse te manquait ! Chevalier : Notre relation était secrète ! Général : Allons, chevalier ! Tu crois que le général des armées du roi ne sait pas tout ce qui se passe au château ? Chevalier : Pardonne-moi, grand Général ! Mais c’est vrai qu’entretenir une relation avec la fille du roi peut être mal vu, parfois même dangereux. Et je ne voudrais pas tout gâcher par une indiscrétion… Général : Ne t’inquiète pas, chevalier. Je suis ton ami, et en ce qui me concerne, tu ferais un excellent roi si ce mariage devait se faire ! Chevalier : Ce mariage se fera ! Général : Je ne te le fais pas dire ! Chevalier : Comment ça ? Général : J’ai appris que le roi était très malade, et qu’il cherche à marier sa fille le plus vite possible pour donner un nouveau souverain au royaume. Ton retour ne pouvait pas mieux tomber ! Le conseiller entre, et écoute discrètement la conversation. Chevalier : C’est extraordinaire ! Génial ! Super ! C’est un miracle ! La vie est belle ! Wouhouuu ! Je vais épouser la princesse ! Général : Calme-toi, chevalier ! Tu n’es pas encore roi, raconte-moi plutôt tes aventures. Chevalier : D’accord. Tu sais que je suis parti depuis plusieurs mois sur les routes du royaume, pour offrir mes services à la population au nom du roi. En tant que chevalier, c’est mon devoir d’aider les sujets de mon roi. Général : Oui, c’est un peu ton boulot…

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Chevalier : Eh bien, j’ai été assez efficace. En quelques mois, voici ce que j’ai accompli : après avoir commencé mon voyage à travers le royaume, avec juste mon cheval et mon épée, j’ai rencontré des villageois. Ils étaient souvent attaqués par une bande de bandits qui leur prenaient tout. Ils avaient peur, ils étaient désespérés… Alors j’ai foncé au repaire des bandits, et en dix minutes je les ai fait fuir loin du royaume, à grands coups de pied aux fesses ! Ils détalaient comme des lapins. C’était très drôle à voir. Général : Joli ! Chevalier : j’ai ensuite sauvé deux enfants qui étaient retenus en captivité par une sorcière, elle était dangereuse, celle-ci… j’ai failli finir transformé en crapaud… Général : tu aurais eu l’air malin… Chevalier : Puis j’ai tué trois dragons, empêché quatre invasions de barbares, sauvé cinq fermiers de la faillite, abattu six gros arbres qui menaçaient de s’écrouler sur un orphelinat… Général : Quels exploits ! Chevalier : Enfin, j’ai reconstruit une ville qui avait été victime d’un tremblement de terre. Général : Tu ne t’es vraiment pas ennuyé, dis-moi. Chevalier : C’est vrai que le temps est passé assez vite… Le conseiller se montre et avance sur la scène. Conseiller : Eh bien, que vois-je ? Chevalier ! Vous voilà enfin revenu ! Vous nous avez manqué au château ! Bonjour Général ! Chevalier et Général : Bonjour, Conseiller. Conseiller : il s’en est passé, des choses, en votre absence ! Savez-vous que le Roi est très malade ? Chevalier : Je l’ai appris, c’est très triste… Conseiller : Très triste, en effet… Le roi m’a chargé de trouver quelqu’un qui puisse prendre sa suite sur le trône, et épouser la Princesse. C’est une mission très importante ! Général (montrant le chevalier): Nous comprenons… Mais ne vous inquiétez pas ! Il se trouve qu’il existe une personne idéale pour ce mariage, un homme courageux, loyal, et qui saura gouverner avec justice. Conseiller : C’est exact, cet homme existe. Et je pense que ce sera un très beau mariage. Chevalier : Je vous remercie de votre soutien, Conseiller.

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Conseiller : J’ai en effet trouvé un Prince qui saura remplir cette fonction avec honneur. Chevalier : Pardon ? Conseiller : Ca n’a pas été simple, mais j’ai la perle rare. Général, Chevalier, permettez-moi de vous présenter le futur Roi. Prince ! Le Prince entre sur scène, il est très maladroit. Il n’a pas l’air d’un futur roi. Prince : Bonjour, bonjour ! Vous allez bien ? Le Prince vient serrer la main du Général et du Chevalier. Prince : Vous n’imaginez pas à quel point je suis content d’être ici ! Ce château est splendide ! Tellement grand ! Tellement bien décoré ! Whouh ! Je suis pressé d’y habiter ! J’espère que nous serons bons amis ! C’est si triste de ne pas s’entendre avec ses colocataires ! Le Prince court partout et visite la scène, très étonné de tout ce qu’il voit. Général (au conseiller) : Qu’est-ce que c’est que ça ? Conseiller : Ca, messieurs, c’est le roi parfait. Chevalier : vous plaisantez ! Conseiller : C’est vrai qu’il n’est pas très malin, mais c’est tout l’intérêt : il a une confiance absolue en moi. Il sera sans doute assis sur le trône, mais c’est moi qui déciderai de tout. Général : C’est scandaleux ! Je vais en parler immédiatement au roi ! Ça ne va pas se passer comme ça ! Le Chevalier et la princesse s’aiment, et le chevalier est tout à fait capable d’être roi ! Vous n’êtes qu’une crapule ! Conseiller : Ah, l’amour ! L’amour ! Ce n’est pas l’amour qui fait grandir les royaumes ! J’ai de grandes ambitions pour ce pays, et ce prince va m’aider à les réaliser ! Chevalier : Quand le roi saura ce que vous manigancez, vous allez finir vos jours au fond d’une cellule ! Et ce truc vous y tiendra compagnie ! Prince : Oh ! Ce n’est pas très gentil de parler comme ça aux gens ! Ça me fait du chagrin, ce que vous dites. Moi je vous aime bien. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas qu’on soit copains ? Allez ! On se fait un câlin ! Général (au chevalier) : Allons voir le Roi ! Conseiller : Gardes ! Les soldats entrent, armés, et se mettent au garde à vous. Complots de château gmoraine@gmail.com

Soldats : Toujours là ! Toujours prêts ! à vos ordres, Conseiller ! Conseiller : Soldats, êtes-vous loyal au roi ? Les soldats font leur danse de présentation. Soldat 1 : Loyaux jusqu’au bout ! Soldat 2 : Pour protéger la couronne ! Soldat 3 : Pour protéger le royaume ! Soldat 1 : Pour protéger les enfants ! Soldat 2 : Pour protéger les chevaux ! Soldats : Les soldats sont toujours là, prêts à se battre ! Soldat 1 : Prêts à sauter partout ! Soldat 2 : A se cacher dans la boue ! Soldat 3 : à danser s’il le faut ! Soldats : Obéissance est notre deuxième prénom ! A vos ordres, conseiller ! Prince : Bravo ! Bravo ! Ah c’était magnifique, quel rythme, quelle maîtrise du geste ! J’en suis tout retourné ! Whoou ! Soldat 1 : Merci, merci beaucoup. Soldat 2 : En fait, c’est une question de travail, surtout. Il faut répéter régulièrement. Soldat 3 : Silence, tous les deux ! Que se passe-t-il, ici ? Conseiller : Ces deux hommes viennent de se rendre coupable de trahison, ils veulent prendre le pouvoir en forçant la princesse à épouser le chevalier ! Soldat 1 : Oh ! Alors ça ! Soldat 2 : C’est pas bien ! Pas bien du tout ! Soldat 1 : Mon général, comment avez-vous pu faire ça ? Soldat 2 : on avait confiance en vous, pourtant !

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Soldat 3 : Général, Chevalier ! Pour cette trahison, nous sommes obligés de vous enfermer dans un cachot. Attrapez-les ! Soldat 1 et Soldat 2 mettent la main sur les épaules du général et du chevalier, en reprenant le chant du début. Soldat 3 les suit. Soldats 1 et 2 : Loyaux jusqu’au bout ! Pour protéger la couronne ! Pour protéger le royaume ! Pour protéger les enfants ! Pour protéger les chevaux ! Les soldats sont toujours là, prêts à se battre ! Prêts à sauter partout ! A se cacher dans la boue ! À danser s’il le faut ! Obéissance est notre deuxième prénom ! A vos ordres, conseiller ! Conseiller : je vous souhaite un bon séjour dans nos cachots ! Venez Prince ! Prince : J’arrive ! J’arrive ! À bientôt mes amis ! Le conseiller et le prince sortent.

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Scène 9 Général, chevalier, soldats Général : Merci, soldats ! Vous pouvez nous lâcher, maintenant ! Les soldats lâchent le chevalier et le général. Soldat 1 : à vos ordres, général ! Soldat 2 : Mais il faudra quand même qu’on vous emmène un peu au cachot, sinon ils vont se poser des questions. Soldat 3 : on choisira la cellule la plus ensoleillée, ne vous en faites pas. Chevalier : Qu’est-ce que ça veut dire ? Ils sont à tes ordres ? Général : Je suis le général des armées du roi. Chevalier : Oui, bah oui. Mais ils doivent d’abord obéir au roi, puis au Conseiller… ça ressemble à une trahison ! Général : Une trahison ! Comme tu y vas ! Nous oeuvrons pour le bien du royaume ! Et ne me dis pas que tu préfères finir en prison et rater ton mariage ! Chevalier : Non mais… Général : Ecoute, je vais avoir besoin de toi. Et je t’arrange le coup avec le mariage. Grâce à moi quoi qu’il arrive, tu auras l’armée à tes côtés. Chevalier : Merci c’est gentil. Soldats : à vos ordres, chevalier ! Chevalier : je me sens plus en sécurité, c’est évident…. Général : Mais en échange, tu vas me nommer Conseiller quand tu seras Roi. Et tu suivras mes conseils ! J’ai beaucoup d’idées. Chevalier : Quelles idées ? Général : On va devenir la plus grande puissance armée de la planète ! Chevalier : Tu veux entrer en guerre ? Mais contre qui ? Général : Contre tout le monde ! On est jamais trop prudent. Chevalier : Mais c’est pas du tout ma façon de voir ! Complots de château gmoraine@gmail.com

Général : Eh bien il va falloir t’y mettre, si tu veux un mariage heureux ! À tout à l’heure mon ami, je te laisse réfléchir, quand tu seras décidé rejoins-moi au cachot ! En avant marche ! Soldats : Loyaux jusqu’au bout ! Pour protéger la couronne ! Pour protéger le royaume ! Pour protéger les enfants ! Pour protéger les chevaux ! Les soldats sont toujours là, prêts à se battre ! Prêts à sauter partout ! A se cacher dans la boue ! À danser s’il le faut ! Obéissance est notre deuxième prénom ! Le général et les soldats sortent. Le chevalier reste seul en scène. L’espion se lève tranquillement.

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Scène 10 Espion, chevalier L’espion se rapproche discrètement du chevalier. Celui-ci est perturbé, il ne sait plus quoi penser. Espion : Il est plutôt du genre agressif, votre ami Chevalier (sursautant): Ah ! Qui êtes-vous ? Que faites-vous là ? Espion : Oh rien de grave ! Je suis juste un espion ! Je suis là pour écouter tout ce qui se dit… je travaille pour le royaume d’à côté. Chevalier : Un espion ? Mais je vais te couper en deux, vaurien ! Espion : Allons, calme-toi chevalier ! Écoute d’abord ce que je viens te dire ! Chevalier : Tu as intérêt à être très convaincant ! Espion : ça doit te faire bizarre de rentrer au pays, dans une ambiance pareille… tout le monde se tire dans les pattes, il n’y a plus d’ami, plus de loyauté… Chevalier : Je dois avouer que c’est un peu troublant… Espion : Et c’est pire que ce que tu crois. J’en ais entendues de belles, depuis que je suis ici ! Chevalier : Et le Roi ne fait rien ? Espion : D’abord il ne sait pas tout, ensuite il vaut mieux garder ses ennemis près de soi, pour les surveiller. C’est la cour des grands ! Tu vas devoir t’y faire ! Chevalier : Et pourquoi ? Espion : Si tu dois être Roi, ce sera à toi de régler tout ce fouillis… tu vas avoir du pain sur la planche… Chevalier : Si je suis roi, ce sera avec l’aide du général… et lui il veut taper sur tout le monde… je ne sais pas si je dois épouser la princesse dans ces conditions. Espion : Tu l’aimes, ta princesse ? Chevalier : Oh oui… Espion : Alors épouse-la. Fais-le avec le général. Quand tu seras roi on se débarrassera de lui. Le royaume d’à côté ne veut pas la guerre. Tu la veux toi ?

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Chevalier : Non. Mais devenir roi avec l’aide d’un espion de l’ennemi, et trahir un ami. Tout ça pour le bien de tous… ça me donne mal à la tête. Espion (il lui tend un cachet d’aspirine) : Tiens prends ça. Chevalier : Qu’est-ce que c’est ? Espion : De l’aspirine. Tout le monde en prend ici. Sinon on tiendrait pas le coup dans cette histoire. Chevalier : Bon. (Il avale le cachet) Espion : allez, je te ramène au cachot. On entend le conseiller et le prince dans la coulisse « mais arrêtez de tortiller des fesses comme ça ! Ça fait pas sérieux ! » « Mais je fais ce que je peux ! » Espion : Fuyons ! Ils sortent tous les deux.

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Scène 11 Conseiller, Prince, Roi, Reine, Médecin Le conseiller et le Prince reviennent sur scène. Prince : C’est dommage qu’ils finissent au cachot, je commençais à les trouver sympas… Je suis sûr qu’on aurait pu devenir très copains… on se serait promenés tous les trois dans la forêt, en chantant des chansons rigolotes. Et puis le soir, on aurait joué à des jeux de société, en mangeant des pizzas. On se serait beaucoup amusé, j’en suis certain… quel dommage, vraiment… Conseiller : ça ne va vraiment pas être facile de convaincre le roi… Prince ! Vous vous souvenez de ce que le chevalier a fait pendant ses aventures ? Prince : Oui, oui, j’ai entendu tout à l’heure… Il a fait de sacrées choses, quand même… Conseiller : Eh bien, quand le roi, va venir vous parler, vous allez faire comme si c’était vous qui aviez fait tout ça… Prince : Je dois mentir au roi ? Conseiller : On va lui faire une blague ! Mais il faudra garder le secret ! Prince : oh, je comprends ! Chhhuuut ! Bouche cousue ! Le roi et la reine entrent, accompagnés du médecin. Ils vont s’installer sur le trône. Le médecin se place à côté du Roi et fait des œillades à la reine. Reine : Eh bien, conseiller ! Est-ce là le Prince extraordinaire dont vous avez parlé ? Conseiller : C’est lui, votre majesté ! Prince : bonjour, bonjour ! Roi : il n’a pas l’air si impressionnant… Reine : C’est vrai qu’il ne ressemble pas à un héros incroyable et plein de courage… Roi : Enfin… il faut faire confiance au conseiller. CUI-CUI ! Excusez-moi… c’est ma maladie qui avance… Reine : Prince, racontez-nous vos derniers exploits, vos dernières aventures. Qu’est-ce qui vous fait croire que vous êtes digne de Fifille ? Je veux dire, de la Princesse… Prince : eh bien, je crois que nous allons bien nous entendre, car moi aussi j’aime la mode, la bonne cuisine, les promenades en forêt, l’équitation, le thé… j’aime passer des soirées agréables avec des amis… Complots de château gmoraine@gmail.com

Conseiller : Prince, je crois que le roi et la reine préféreraient savoir ce que vous avez fait de courageux… vous vous souvenez ? Ce dont on parlait tout à l’heure ? Le prince réfléchit… Prince : Ah oui ! Le secret ! Roi : Le secret ? Reine : Mais quel secret ? Conseiller : C’est que le prince est très modeste, et qu’il n’aime pas trop que tout le monde connaisse ses exploits… Roi : CUI-CUI ! C’est très gênant… Reine : Très bien, nous promettons donc de ne pas en parler ! Mais il faut quand même qu’il nous raconte ! Prince : Alors, mes aventures ! Après avoir détruit une ville grâce à six gros arbres, j’ai envoyé une sorcière chez des orphelins barbares, puis j’ai envahi un dragon et j’ai aidé des bandits à provoquer un tremblement de terre... Ah, oui ! J’ai aussi transformé des fermiers en crapauds ! Ce sont de sacrés exploits, non ? Roi : Ce sont des exploits… particuliers… Reine : ça vous fait quand même une grosse activité… Prince : N’est-ce pas ? Je suis digne de Fifille, alors ? Conseiller : de la princesse, prince ! Prince : Oui, de la princesse Fifille ! Reine : Je ne suis pas vraiment sûre que ce prince saura gouverner un royaume… Mais il ne sera pas seul, de toute façon… la Princesse sera là, elle aussi, et moi je serais là pour conseiller la princesse. Conseiller : Et je serai là pour conseiller le prince, votre majesté… Prince : Avec tous ces conseils, je ne risque pas de me tromper ! Roi : CUI-CUI ! Désolé…

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Scène 12 Les mêmes, plus princesse et servante La Princesse entre en courant, suivie de la servante, elle est extrêmement fâchée. Elle va faire les cent pas à l’avant-scène, elle n’a pas vu que le roi, la reine, le médecin, le prince et le conseiller sont déjà sur scène. Mais la servante les a vus, et va chercher à le lui dire. Princesse : C’est une honte ! Une véritable honte ! Alors que tout se déroule bien dans le meilleur des mondes, voilà que tout se casse la figure ! Servante : Pardonnez-moi, princesse, mais… Princesse : Non mais c’est vrai, quoi ! On a une princesse et un chevalier, ils sont amoureux l’un de l’autre. On a un mariage à célébrer très vite pour occuper le trône ! Servante : par pitié, Princesse, calmez-vous ! Princesse : C’est parfait ! La vie est belle ! Deux amoureux, et un mariage, fin de l’histoire et une histoire qui fini bien ! Et boum ! Servante : Oh la la, et boum !! Princesse, du calme du calme du calme !!! Princesse : et boum ! Le chevalier, au cachot ! Le futur marié : un prince qui sort de je sais pas où et que je vais devoir épouser ! Sans raison ! Comme si une princesse heureuse, tu vois, ça faisait mauvais genre ! Servante : Je vous en prie, Princesse, pour notre bien à toutes les deux, je vous supplie de vous calmer !! Princesse : Je ne veux plus me marier ! Je ne veux pas être la femme d’un prince stupide que je ne connais pas ! Je ne veux pas faire semblant d’être la reine alors que c’est le conseiller qui décidera de tout ! Je le connais celui là ! Je suis sûr que c’est encore un de ses coups tordus ! Mais comment fait-il pour rester au palais ! Alors qu’il passe son temps à essayer de prendre le pouvoir ! Je crois que je sais ! Je sais pourquoi il ne risque rien ! Tu veux que je te dise ? Servante : Princesse, je vous promets que vous allez regretter ce que vous allez dire… Princesse : C’est parce que le roi est un gros naïf qui ne comprend rien à rien, et parce que la reine est une femme méchante et mesquine qui ne pense qu’à elle ! Voilà ! Roi : CUI-CUI ! La princesse s’arrête, surprise. Elle ne s’attendait pas à ce que tout le monde soit là. Elle se tourne lentement et les regarde.

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Servante : Ce que je cherchais à vous dire, princesse, c’est que justement, le roi, la reine, le conseiller et le prince se trouvaient dans la pièce… Princesse (très gênée) : Papa ! Maman ! Vous allez bien ? Roi : Fifille… ça me fait beaucoup de chagrin ce que tu as dit… c’est malheureux de ne pas être respecté par sa propre fille… CUI-CUI ! Reine : Ma fille, ce que tu penses nous blesse. Mais ça ne change rien à la situation. Tu dois te marier pour le bien du pays ! On ne peut pas laisser le royaume sans roi ! Et ce Prince n’est peut-être pas le prince charmant, mais c’est le seul qu’on nous a trouvé en si peu de temps ! Conseiller : il est très bien, ce prince ! C’est vous qui ne savez pas reconnaître ses qualités ! Il est beau, fort, intelligent ! Tous : Ah bon ? Conseiller : Mais oui ! Il se bat comme un lion ! Il monte les chevaux comme un dieu ! Il est à la tête d’une armée immense ! Prince : Il est super, ce Prince, il faudra que je le rencontre ! Conseiller : c’est de toi que je parle, idiot ! Prince : Moi, j’ai tout ça ? Princesse : Allons, conseiller, tout le monde sait que ce prince n’est qu’une marionnette sans volonté ! Roi : Mais que devons-nous faire, si Fifille ne veut pas se marier avec lui… vous pourriez peut-être l’épouser vous-même, mon épouse, non ? Reine : Ce serait une idée géniale ! Médecin : Non surtout pas ! Euh… je veux dire médicalement parlant… enfin le prince est jeune et vigoureux… la reine … a une longue expérience de la vie et… enfin… l’âge n’aide pas… pour avoir un nouvel héritier sur le trône voilà… oui… c’est plus trop sûr avec une loooooongue expérience… je suis assez clair ? Tous : Euuhhhhh… Médecin : Eh bien, c'est-à-dire, que quand on veut avoir… eh bien… un héritier… un petit garçon, quoi… ou une petite fille… Il faut pas être trop… enfin… il n faut pas avoir une trop looooongue expérience de la vie… je me fais bien comprendre ? Reine : presque trop… ça ne me plaît guère… Médecin : Navré ma reine… mais c’est pour le bien du royaume… Complots de château gmoraine@gmail.com

Reine : Ouais c’est ça, ouais… Roi : vous mettez le doigt sur un point important ! Il faut qu’ils puissent faire des bébés ! Reine : ça va ! On avait compris ! Roi : alors c’est réglé… T’es trop vieille ma chérie. Reine : Oh on se tait ! Là ! maintenant ! On arrête de parler de mon âge ! La servante s’avance. Servante : Vos Majestés, j’ai quelque chose à vous avouer, je préfère que ce soit moi qui vous l’annonce, plutôt que ma maîtresse : voilà, la princesse est amoureuse de quelqu’un, et ce quelqu’un l’aime aussi, et c’est pour ça qu’elle ne veut plus de ce mariage… c’est pas le mariage qui l’ennuie, c’est le marié… elle en aurait un tout prêt à vous proposer. Roi : Mais si elle a déjà choisi un prince, l’affaire est réglée ! Servante : Ce n’est pas un prince, mon roi… Reine : alors ça ne pourra pas se faire… Servante : Mais il est chevalier, et il vous sert loyalement depuis toujours, il vous est fidèle ! Et lui, il est vraiment beau, fort et intelligent ! Contrairement à celui-là ! Conseiller : C’est impossible, ce chevalier est au cachot, pour trahison ! On ne peut pas trahir la couronne et devenir roi aussitôt ! Ce ne serait pas logique ! Servante : Ce n’était pas une vraie accusation ! Le chevalier et le général sont innocents ! Mon roi, ma reine, laissez le chevalier et le prince montrer qui est le plus valeureux ! Et ce sera à vous de le choisir… Qu’en pensez-vous ? Reine : C’est d’accord. Roi : CUI-CUI ! Reine : Très bien, qu’on fasse venir le chevalier et le général. Nous allons organiser des épreuves qui nous diront lequel des deux est digne de Fifille ! Princesse : Serait-il possible qu’on arrête de m’appeler comme ça ? Tout le monde sort. Sauf la reine, le médecin, la servante et le conseiller. Ils se regardent, en triangle. Tout le monde sait que ce n’est pas clair. Ils se menacent du regard. Le fou entre tout d’un coup.

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Le fou : Ah ! Le bonjour ! Jeunes gens ! C’est l’heure de ma pitrerie ! Les voiles tombent ! On dit ce qu’on pense ! Est-ce que ça ne vous soulage pas un peu ? Est-ce que vous ne vous sentez pas plus légers ? Mmm ? La reine, la servante, le médecin, le conseiller : dégage bouffon. Le fou (sentant que là, c’est tendu) : Ok d’ac’ ! Je m’en vais ! (il sort très vite)

La reine, la servante, le médecin et le conseiller s’écartent lentement les uns des autres et sortent en coulisse. Un vrai duel de western. Ils sortent. L’espion entre et se place

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Scène 13 Soldats, roi, reine, général, conseiller, prince, chevalier, princesse, servante, espion (dans un coin) Les soldats entrent, discrètement. Une fois sur scène, ils se regroupent et font leur danse de présentation. Soldat 1 : Loyaux jusqu’au bout ! Soldat 2 : Pour protéger la couronne ! Soldat 3 : Pour protéger le royaume ! Soldat 1 : Pour protéger les enfants ! Soldat 2 : Pour protéger les chevaux ! Soldats : Les soldats sont toujours là, prêts à se battre ! Soldat 1 : Prêts à sauter partout ! Soldat 2 : A se cacher dans la boue ! Soldat 3 : à danser s’il le faut ! Soldats : Obéissance est notre deuxième prénom ! Soldat 1 : Bon, alors, c’est quoi la dernière nouveauté ? Soldat 2 : On organise un petit tournoi pour savoir lequel, du prince ou du chevalier, est le plus intelligent et le plus fort. La princesse se marie avec le vainqueur. Soldat 3 : C’est marrant, ces histoires de château se ressemblent toutes… Soldat 1 : C’est nous qui organisons le tournoi ? Soldat 2 : Oui. A la demande de sa majesté le canari, nous organisons le tournoi. Soldat 3 : Dans ce cas, au travail ! Les soldats se mettent en place, un à chaque bout de la scène. Le troisième au milieu. Soldat 3 : Gens du peuple ! Boulangers ! Taverniers ! Fermiers ! Aujourd’hui va se décider l’avenir du royaume ! Aujourd’hui, un roi va naître ! Un souverain va être choisi en fonction de ses talents ! Gens du peuple : le roi !

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Le roi entre en sautillant. Il est suivi par la reine, la princesse, la servante, le conseiller et le général. Le roi : CUI-CUI CUI-CUI CUI-CUI !! La reine : C’est quand même très gênant, un roi qui se prend pour un canari. Général : Ne vous inquiétez pas, ma reine, d’ici peu, nous aurons le meilleur roi qui soit. Le chevalier sera un souverain extraordinaire ! Il marquera l’histoire ! Conseiller : Et bla et bla et bla ! Mon prince va lui mettre une sacrée pâté, à votre chevalier ! Il aura besoin du docteur ! D’ailleurs il est où le toubib ? Reine (elle est de mauvaise humeur): Je l’ai envoyé soigner une épidémie dans les marais à l’autre bout du pays. Roi : CUI-CUI ? Reine : Oui. Une très grosse épidémie, on en parle tout le temps dans les journaux ! Soldat 3 : Et maintenant, voici les prétendants au trône. A ma gauche ! Le chevalier entre à la droite de la scène, en s’échauffant. Soldat 1 : 90 kg, 1m90 ! Ceinture noire de tous les sports de combat ! un héros national qui a déjà plusieurs fois sauvé le royaume contre les barbares, les gnomes et les extra-terrestres ! Il est capable de porter une vache entière et de la lancer à 20 m sans effort. C’est le chevalier ! Soldat 3 : à ma droite ! Le prince entre à la gauche de la scène, en s’échauffant. Soldat 2 : 45 kg, 1m60 ! Il est capable de tricoter un pull en moins de cinq minutes ! il connaît plus de 50 variétés de fleurs différentes ! Il a déjà gagné des centaines de tournois de belote et il sait cuisiner comme personne ! C’est le Prince ! Roi : CUI-CUI ! Reine : Le roi a dit : que le tournoi commence ! Soldat 3 : Première épreuve ! Le calcul ! Soldat 1 : Prince, Combien font 5 multipliés par 4 ? Prince : Je sais ! Ça fait 20 ! Je suis sûr que ça fait 20 ! Soldat 1 : La réponse est juste ! Un point pour le Prince !

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Soldat 2 : Chevalier, divisez 598 par 16 ! Chevalier : Ouh là ! Euh… un instant… Général : Conseiller, c’est vous qui avez écrit les questions ? Conseiller : Qu’est-ce qui vous fait croire ça ? Chevalier : Je crois que je sais, c’est 37,375 ! La vache, c’était pas facile ! Soldat 2 : La réponse est juste ! Un point pour le chevalier ! Soldat 3 : Deuxième épreuve : culture générale ! Soldat 1 : Prince, quel instrument de musique a un bec et fait presque le même son que le roi ? Roi : CUI-CUI ? Prince : mais c’est la flûte, voyons ! Il est vraiment très facile, ce tournoi… Soldat 1 : Bonne réponse, ça fait deux points pour le prince ! Soldat 2 : Chevalier, qu’est-ce que c’est qu’un lycanthrope ? Chevalier : Oh bon sang… Général : Conseiller ! Conseiller : Mais quoi ! Chevalier : C’est, euh… c’est… c’est un loup-garou !! Voilà ! Un loup-garou ! Soldat 2 : bonne réponse ! Deux points aussi pour le chevalier ! Général : Il est super fort ! Conseiller : Il m’énerve ! Il m’énerve ! Soldat 3 : Dernière épreuve ! Le combat ! Le prince et le chevalier se mettent face à face, en se menaçant. Le soldat 3 s’avance au bord de la scène. Soldat 3 : Mesdames et messieurs, ce que vous allez voir maintenant est d’une violence terrible. Nous conseillons donc aux âmes sensibles de se cacher les yeux et d’éviter de crier. Merci.

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Soldat 3 revient à sa place. Soldat 3 : que le combat commence ! Le prince court sur le chevalier, en gesticulant n’importe comment, comme pour effrayer des oiseaux. Le chevalier fonce aussi, arrivés au milieu, il se bagarre comme des enfants. Le chevalier écrase le pied du prince. Le prince s’effondre au sol. Prince : Aïe ! Mais ça fait super mal ! Ça va pas de faire tomber les gens, comme ça ? Soldat 3 : Le chevalier est vainqueur ! Le chevalier est notre futur roi ! Général : Soldats ! Arrêtez le conseiller et emmenez-le au cachot ! Soldats : A vos ordres ! Conseiller : C’est vraiment pas juste ! Les soldats emmènent le conseiller en coulisse. Général : Prince, vous pouvez rentrer chez vous ! Mais faites vite, ou je vous envoie au cachot vous aussi ! Prince : Ah, bon ? D’accord… au revoir tout le monde ! Chevalier : J’ai gagné ? Je suis Roi ça y est ? On va se marier ? Princesse : On va se marier ! Général : Juste quelques papiers à signer, quelques promesses à tenir et ce sera bon. Chevalier : Ah oui, des promesses. (Il regarde du côté de l’espion) des promesses… Le prince sort en boitant. Reine : Maintenant, nous avons un mariage à préparer, et un roi à mettre en cage, allons-y. Roi : CUI-CUI ? Reine : Oui, oui ! Une très jolie cage, c’est promis ! Ils sortent tous.

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Scène 14 Le fou. Le fou entre, sautant-dansant, il vient au milieu de la scène.

Le fou : Tout fini bien, tagada tsoin-tsoin ! Le royaume est entre de bonnes mains ! Le général va finir sous les verrous, lui aussi, pour trahison ! L’espion va obtenir son diplôme ! Mais ce que vous ne saviez pas, c’est que l’espion est le frère du conseiller et qu’il ne cherchait qu’à se rapprocher du chevalier pour un jour installer son grand frère sur le trône ! Et ce que vous ne saviez pas, c’est que la servante est la fille du médecin ! Et comme il s’est fait jeter par la reine, elle va vouloir tout faire pour se venger ! Et pour ceux qui n’ont vraiment rien compris ! Venez nous voir à la fin de la soirée, on vous expliquera len-te-ment… La suite au prochain épisode !

NOIR. Rideau.

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