La familia

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La Familia De guillaume Moraine

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Personnages :

Le vieux Chinois Paulo Steve Stevie Barbaque Billy Fredo Betty Basile Ginger

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Tableau Tableau 1 : la course Paulo se met à courir, il traverse la scène à toute vitesse. Suivi de près par Steve et Stevie, plus maladroits. Ils cherchent par où partir. On s’aperçoit très vite qu’ils sont tous les trois en train de s’enfuir. Au bout d’un moment, ils s’arrêtent au milieu de la scène, essoufflés, ils regardent autour d’eux pour vérifier qu’ils n’ont pas été suivis. Steve : Alors là… ça… c’est de la galopade ! Stevie : Une sacrée galopade, pour sûr ! On va bien dormir ce soir… Paulo : Oui… et… ouf… (Il n’arrive pas à s’exprimer. Il cherche à s’exprimer par gestes, les autres semblent comprendre.) Steve : Ah ouais, bah ouais bien sûr ! Stevie : Carrément, t’as carrément raison, Paulo ! Paulo : Et puis… Alors… Ouf… (Même jeu) Stevie : Oui. Oui, je vois ce que tu veux dire… Steve : Mais alors pas à chaque fois… Hein, sinon ça devient lourd… (Paulo reprend son souffle.)

Paulo : Vous… Vous… Vous n’avez rien compris de ce que j’ai dit ? Steve et Stevie : Rien du tout ! Que dalle ! Paulo : Vous êtes stupides ou quoi ? Steve et Stevie se regardent. Steve et Stevie : Ouaip ! Carrément ! Steve : Mais c’est comme ça qu’on nous aime ! Paulo : Personne vous aime ! Stevie : Mais si quelqu’un nous aimait ! Ce serait pour ça ! Steve : Ca te la coupe, hein ? La Familia, gmoraine@gmail.com

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Paulo : OK, bon, j’insiste pas. Je disais qu’on avait eu chaud, là ! Steve : Tu m’étonnes. On a bien failli se faire prendre ! Stevie : ça a été juste ! À deux doigts d’y rester ! Paulo : Et ça vous pose pas de problème ? Steve et Stevie se regardent. Paulo : Je veux dire… On est trois pour faire le coup, braquer une usine de Haribos, sortir 5 tonnes de fraises Tagada. Et d’abord on rate notre coup. Et en plus on se fait courser par les gardiens ! On aurait pu finir la nuit en prison ! Stevie : On aurait pu ! Steve : Mais on a pas été ! Stevie : c’est la différence ! Grosse grosse différence ! Steve : Donc tout fini bien ! Paulo : Si on avait réussi le coup, les 5 tonnes de bonbons c’était pour qui ? Steve et Stevie : Pour le vieux ! Paulo : Et pour nous y aurait eu quoi ? Steve et Stevie : des remerciements ! Stevie : Chaudement remerciés, qu’on aurait été ! Paulo : Et si on s’était fait prendre, pour nous y aurait eu quoi ? Steve : J’aime mieux pas y penser ! Stevie : C’est sombre et froid, et il y a des barreaux ! Paulo : Et pour le vieux ? Il aurait partagé le sombre et le froid et les barreaux ? Steve : Oh bah non ! Stevie : Il a la santé fragile ! Il serait resté au chaud ! Peinard ! Steve : Avec une tisane et un cookie ! Paulo : Maintenant je vous laisse réfléchir à ça.

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Steve et Stevie se regardent. Paulo : Vous y pensez, quoi ! Steve et Stevie : Ah oui ! Paulo (regardant derrière les crétins) : Les revoilà ! On dégage ! Stevie : Quelle plaie ! Steve : On va pas réussir à s’en débarrasser ! Ils se redressent tous et se remettent à courir !

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Tableau Tableau 2 : Le vieux chinois. chinois. Le vieux entre, c’est un vieux chinois qui a l’air sage Il avance jusqu’au milieu de la scène. Le vieux : Je suis comme un père pour eux ! Sans moi qu’est ce qu’ils feraient ? Ils traineraient dans les rues ? Ils passeraient leur temps devant la télévision ? Ils joueraient aux Pokémons ? Au moins, tant qu’ils sont avec moi, ils ont un but ! Une occupation saine et sportive ! Ils n’ont jamais autant couru ! Leurs activités à mes côtés sont palpitantes ! Et en plus ça leur fait un peu argent de poche ! Barbaque entre. Accompagné de Billy. Barbaque : Salut patron. Billy : Bonjour patron. Le vieux : Bonjour mes petits ! Hein que je rends service à tout le monde ? Barbaque : Carrément patron ! On devrait vous décerner une médaille. Plusieurs même ! Billy : Vous voulez que je m’en occupe, patron ? Le vieux : Non, non, c’est gentil mon petit. Billy : Parce que moi je veux bien, il suffit qu’on me dise qui a la médaille, et après moi je vais la prendre ! Et s’il est pas d’accord le gars c’est pareil ! Le vieux : Tu es mignon, Billy. Mais ça ne sera pas nécessaire… Barbaque : Vous avez l’air bien joyeux aujourd’hui, patron ! C’est l’anniversaire de quelqu’un ? Le vieux : Oh non ! Mais aujourd’hui je suis chanceux quoi qu’il arrive ! Ou bien Je me retrouve avec une réserve de bonbons pour 10 ans, ou bien je me débarrasse d’un cassepied ! Barbaque : Des bonbons ? C’était pas le coup de Paulo et des crétins, ça ? C’est pas un peu gros pour ces idiots ? Billy : L’usine Haribo ? Les fraises tagada ? Le vieux : Ouiiiiii ! Exactement ! J’ai envoyé le trio braquer une usine de bonbons ! Et elle est remplie de gardiens cette usine ! À mon avis on va plus les revoir ! Billy (inquiet) : Et les fraises tagada ? Le vieux : Hélas, hélas, on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs… La Familia, gmoraine@gmail.com

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Barbaque : Vous voulez vous débarrasser de Paulo et des deux crétins ? Ils ont fait quelque chose de mal ? Ils ont été malpolis ? Ils ont dit que vous étiez vieux ? Moche ? Ils se sont moqués de vos fringues ? Le vieux : Non rien. Juste je les aime pas. Il faut forcément une raison ? Billy et Barbaque se regardent. Billy et Barbaque : Non non, c’est bon. Moi ça me va. Barbaque : En plus, avec eux en moins, ça nous fera moins de travail. Vous êtes tellement gentil qu’il faut drôlement vous protéger… Billy : La police vous trouve particulièrement gentil… ils veulent toujours vous voir… Barbaque : Et même la bande, sont pas très malin… ils pourraient retourner leurs vestes pour un paquet de carambar. Je le sais, moi je le ferais… Billy : Sérieux ? Barbaque : Carrément. Mais le format familial au moins !

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Tableau Tableau 3 Les rapports. rapports. Fredo, Betty, Basile et Ginger, les gangsters entrent. Ils s’installent. Le vieux : Bonjour les enfants. Merci d’être venus ! Tous : Bonjour patron ! Ça va ? Pas de rhume ? Et le dos ça va bien ? Un petit massage ? Vous avez bien dormi ? Le vieux : Merci merci de vous inquiéter comme ça… Je vais très bien, mes enfants ! Alors dites-moi est-ce que vous avez passé une bonne journée ? Qu’est-ce que vous avez apporté aujourd’hui ? Fredo : Ben moi patron, j’ai fait une razzia sur la boutique de chaussures, et je vous ai trouvé une superbe paire de talons hauts ! Je sais que ça va vous plaire ! (Fredo apporte les chaussures au vieux, qui cherche à les enfiler) Le vieux : Oh merci, Fredo, merci mon petit ! Je suis enchanté ! Betty : Moi patron, je vous ai trouvé un chapeau comme vous les aimez ! Il a fallu que je casse trois magasins pour le dégotter ! Mais je voulais vous faire plaisir ! (Betty lui donne le chapeau) Le vieux : oh mon enfant, merci à toi, c’est très mignon ! Billy ! Billy : patron ? Le vieux : Sers-moi un verre, veux-tu ? De ma bouteille personnelle… Billy : Oui patron. (Billy se rend à une petite table et prend un verre, la bouteille… il sert et apporte le verre au vieux) Basile : Ginger et moi, patron, on s’est dit que vous aimeriez un peu de lecture… Alors on est entré dans des cabinets de dentistes… Ginger : Chez des coiffeurs… Basile : Et chez un poissonnier !

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Ginger : pour vous trouver tous ces numéros de Voici ! Il y a de quoi faire pour vos longues soirées de solitude ! Le vieux (sincèrement ému) : Oh mes amis ! Là c’est… je ne trouve pas de mots ! Il y a même le numéro sur la liaison entre Arthur et Laurie ! C’est trop beau ! Allez aujourd’hui vous êtes mes chouchous ! Basile et Ginger : Oh merci patron ! On est les chouchous ! On est les chouchous ! Le vieux : allons allons ! Ne vous en vantez pas trop, pensez à vos camarades ! Basile et Ginger (honteux) : Oui patron… Fredo : Hey, mais où ils sont, Steve et Stevie ? Betty : Ah bah oui ! Et il manque Paulo aussi ! D’habitude c’est le premier arrivé ! Barbaque : Ils devaient piller les fraises Tagada… Billy : Dans l’usine à bonbons ! Ça aurait été un chef d’œuvre ! Le vieux : Mes amis, mes pauvres petits amis… j’ai bien peur que nos camarades ne soient plus parmi nous aujourd’hui… leur retard ne me dit rien qui vaille… Je crains qu’il ne leur soit arrivé malheur ! Les bandits : OOoooohhhh… Barbaque : Quels idiots ! C’est pas croyable… Billy : allez ! On s’en va ! Tout le monde au dodo, le patron veut se reposer ! Et n’oubliez pas de revenir tout à l’heure pour connaître votre emploi du temps de demain ! Vous allez avoir du boulot ! Barbaque : hop ! Hop ! Hop ! Le vieux, Barbaque et billy sortent. Ginger : il est vraiment très gentil… Basile : T’as raison ! Et tellement généreux… Sans lui je sais pas ce qu’on ferait… Betty : La même chose sûrement, on volerait ! Fredo : Ouaip, mais on volerait mal ! Avec le vieux, au moins, on a l’impression qu’on vole pour de bonnes raisons : lui faire plaisir ! Ginger et Basile : Lui faire plaisir ! ET ON-EST-LES-CHOUCHOUS ! Fredo : Ouaip bon, ça va. C’est pas la peine de le crier sur les toits ! La Familia, gmoraine@gmail.com

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Betty : Tout ça pour des magazines, en plus ! Mon chapeau était cent fois mieux ! Ginger : C’est pas ce que le patron a dit… Il devait être un peu pourri ton chapeau, finalement… Betty : Pourri mon chapeau ? Ginger et Betty se regardent méchamment. Basile : OK bon ! On va pas en faire une histoire ! Demain ce sera peut-être vous les chouchous ! On sait jamais ! Fredo : Ya intérêt je vais lui dégotter le plus beau cadeau ! Une voiture ! Une Twingo ! Il adore les Twingos ! Basile : Si tu te fais prendre pour vol de voiture, tu vas rester un bout de temps en prison ! Fredo : Il les vaut, le vieux ! Basile : Le vieux vaut le vol ? Fredo : Je… Quoi ? Basile : Rien, c’est ta phrase qu’était marrante… Ginger : Avec lui, on se sent en famille… On ferait pareil, tout seuls... mais juste pour notre pomme… Betty : On serait malheureux… la famille, ya que ça de vrai. Tous acquiescent sentencieusement, c’est une vérité très importante pour eux. Basile sort en coulisse chercher des couvertures. Il revient peu après. Fredo : Au fait, vous avez compris quelque chose, pour Paulo et les crétins ? Betty : ils se sont fait prendre, non ? C’est pas ça ? Ginger : C’est ce que j’ai compris en tout cas… Basile : allez ! Tout le monde au dodo ! On a quelques heures pour reprendre des forces ! Faut être d’attaque si le vieux a des projets pour nous ! Il lance des couvertures à chacun d’entre eux Fredo : C’est au tour de qui aujourd’hui ? C’est pas à toi, Betty ? Betty : Si Si. Je m’y colle. La Familia, gmoraine@gmail.com

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Tout le monde s’allonge. Betty se met à chanter. Betty : Une chanson douce, que me chantait ma maman, en suçant mon pouce j’écoutais en m’endormant… cette chanson douce je la chanterai pour toi, qui a la peau douce, comme la mousse des bois… etc… Tout le monde s’endort. Betty s’allonge aussi sous une couverture et s’allonge à son tour.

Noir

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Tableau Tableau 4 : Le complot Dans le noir, Paulo, Steve et Stevie entrent sur scène, pas de loup. Ils font le tour de la scène. Au bout d’un moment, la lumière s’allume. Paulo : debout, la bande ! Un nouveau monde vient de naître ! Va falloir y mettre un coup ! Ya du changement, tas de loosers, ça va pas être la fête ! Steve : Tas de loosers ! Stevie : Bons à rien ! Fainéasses ! Les autres se réveillent et se lèvent peu à peu. Fredo : Oh, les gars, vous allez vous calmer là ? Ça va pas de brailler comme ça ? Basile : Ces crétins m’ont réveillé en sursaut ! Paulo ! Petit caniche ! Je vais te faire passer l’envie de me hurler dans les oreilles ! Paulo : Viens donc, Basile, on va nettoyer le parquet ! Ginger : bah les mecs ? Vous êtes là en fait ? Vous deviez pas être en prison ? Stevie : On a couru. Steve : Longtemps super longtemps ! On a traversé la ville dans les deux sens ! Stevie : j’ai été attaqué par des chiens ! Steve : Enragés, les cabots ! Stevie : Et pif ! Paf ! Dans le museau ! Plus de toutous ! Steve : a pu toutous ! Stevie : Et on est entré dans les égouts, on s’est caché ! Steve : Sous l’eau ! Longtemps ! Betty : Dégueulasse… Ginger : Ah c’est pour ça l’odeur ! Fredo : La vache, c’est vrai que vous schlinguez les mecs ! Ginger : et vous êtes restés longtemps dans les égouts ? La Familia, gmoraine@gmail.com

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Paulo : On en sort tout juste ! Tu veux me faire un câlin, Basile ? Basile : Non c’est bon, lâche-moi ! Paulo : alors les gars, vous êtes toujours aux petits soins avec le vieux crouton ? Fredo : Pas très poli, ça. Paulo : Il nous a envoyé au casse-pipe, moi et les deux crétins ! Steve et Stevie : Ouais ! Paulo : Alors non, je suis pas trop content ! Et sans raison en plus ! Ce sera qui le prochain ? Toi ? Ou toi ? Il est vieux ! Il sait plus ce qu’il fait, faut changer de chef maintenant ! Steve : Place à la nouvelle génération ! Stevie : Du sang neuf ! Du sang neuf ! Betty : t’es bien gentil, Paulo, et tu penses à qui quand tu dis ça ? Paulo : à moi, bien sûr ! Je suis pas complètement idiot non plus ! Basile : M’aurait étonné… Paulo : Toi tu commences à me courir… Fredo : Oh mollo les gars ! Paulo, c’est clair, ce qu’il t’a fait c’est pas juste. Mais je suis pas sûr que tu puisses le remplacer, not’ vieux papa ! Paulo : Je vais pas le remplacer, je vais faire mieux que lui ! Je prendrais des risques avec vous, on partagera à égalité ! Chacun aura droit à son Voici ! Talons haut pour tout le monde ! Steve et Sevie : paulo ! Paulo ! Paulo ! Paulo : Alors vous êtes partant ? Ou vous voulez rester à le regarder bêtement avec un sourire niais ? Paulo ! Paulo ! Paulo ! Décidez-vous, tas de moutons ! Paulo ! Paulo ! Paulo ! Les autres sont hésitants, ils réfléchissent, quand Paulo et les crétins continuent de scander « Paulo »

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Tableau Tableau 5 : La trahison trahison Le vieux entre, accompagné de Billy et Barbaque. Barbaque : Silence ici ! Vous vous croyez où ? Vous avez réveillé le patron ! Tout le monde se tait. Billy : Pas cool, ça ! Pas cool ! Le vieux : Mes enfants ! Mes enfants ! Vous avez fait un cauchemar ? Vous voulez un petit lait chaud ? Ginger : C’est vrai qu’il fait vieux, en fait… Betty : J’avais jamais remarqué… Le vieux voit Paulo et les crétins. Le vieux : Tiens vous êtes là vous ? Vous avez été libérés ? Ou peut-être que vous avez même pas mis un pied dans l’usine ? Encore partis à traîner je sais pas où ! Paulo : On y est entré, dans ton usine, le vieux, et il y avait un pot de retraite de la police dedans ! C’est un coup de bol qu’on soit pas en prison là ! Et pas grâce à toi ! Le vieux : Mais pourquoi ? Je suis pas responsable ! Paulo : C’est toi qui nous as dit qu’il n’y avait personne dedans la nuit. Le vieux : Ouais bon c’est vrai, c’est ma faute. Mais pas d’importance, ça change rien. Barbaque : bah ouais tu vas faire quoi, Paulo ? Tu veux une fessée ? Billy : On te ramène dans les égouts ? Tu veux qu’on construise une cabane dedans pour toi et tes copains ? Le vieux : Vous auriez mieux fait de pas revenir du tout, là ça va mal finir. Steve : ça va carrément mal finir ! Et pour vous ! Stevie : Et ouais les jeunes, va y avoir du sport ! Paulo aux autres : Alors ? Ce sera qui le suivant à se faire piéger ? Ils se regardent tous. Le vieux : Qu’est-ce qu’il se passe, là ?

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Barbaque : Whow ! Whow ça craint ! Paulo : alors ? Tous lui font un signe de tête. Paulo : Attrapez-les. Les autres se jettent sur le vieux, Billy et Barbaque. Paulo : Billy, Barbaque, mes petits potes. Pour ce soir vous me ramenez 5 tonnes de fraises tagada, pour moi et mes amis, c’est la fête ! Et vous avez intérêt à réussir, OK ? Ou bien c’est les égouts ! Billy et Barbaque sortent en courant. Paulo : Et toi le vieux, on va tranquillement attendre que la nature fasse son boulot. Enfermez-le dans la cave ! Fredo et basile emmènent le vieux, suivis par les crétins. Paulo : Et les filles, apportez moi donc un petit jus de fraise, vous serez gentilles ! Ginger et Betty sortent aussi. En laissant Paulo seul.

Paulo : La grande vie ! Je crois que ça va me plaire ! (il se dirige vers la bouteille personnelle du vieux, se sert un verre et le boit) Oh oui, ça va me plaire ! (Il se met à rire comme un sadique)

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Tableau Tableau 6 : le Tyran. La bande avance à la queue leu leu, transportant des sacs, ils les emmènent de l’autre côté des coulisses et ressortent, croisant d’autres qui apportent d’autres sacs, et le ballet continue comme ça. Steve et Stevie passent de temps en temps pour surveiller. C’est une ambiance de bagne. Tout d’un coup Ginger s’effondre en pleurant. Epuisée.

Ginger : J’en peux plus ! J’en peux plus ! J’abandonne ! Fredo : allez courage Ginger ! Reste pas par terre, si les crétins te voient tu vas passer un sale quart d’heure. Ginger : M’en fiche, j’abandonne ! Basile : C’est trop ! Ça fait trois jours qu’elle a pas dormi ! Elle passe son temps à piller des entrepôts ! Betty : Des boutiques ! Des hangars ! Ginger : Toujours ! Toujours ! Je n’en peux plus ! Basile : On ramène tout ici ! Et on repart voler ! On a même pas le temps de regarder ce qu’on a volé ! Je sais même pas ce qu’il y a dans ce sac ! Et c’est moi qui l’ais rempli ! Fredo : Et vous voulez quoi alors ? Au moins on partage ! Betty : On partage peut-être, mais de toute façon on a jamais le temps d’en profiter. Et à chaque fois il met notre part de côté « pour plus tard » ! Fredo : Si vous voulez des week-ends et des jours fériés, faut aller travailler ! Basile : T’es pas obligé d’être grossier ! Steve et Stevie entrent. Steve : En rang tout le monde ! Stevie : Allez les petits, on se dépêche ! Le grand patron va entrer, et il aime pas que ça bavarde ! Steve : Ginger, tu lèves tes fesses et tu vas lui chercher un lait fraise ! Maintenant ! Ginger se lève, toujours épuisée. Steve : Prends le sac, faut pas laisser traîner !

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Ginger revient, ramasse le sac et sort. Paulo entre, habillé en chinois. Il s’assoit, et les regarde. Les crétins, Fredo, basile, et betty entonnent le chant de Paulo « Paulo est grand, Paulo est beau ! Paulo gagne toujours au loto ! Paulo court vite, Paulo saute haut ! Paulo est devenu un héro ! Oh oui on l’aime ! Oh oui on l’aime Plus que la tarte à la crème ! » Paulo : elle est pas belle ma chanson ? Steve : oh si magnifique. Les bandits (ils applaudissent mollement) : Ouais super… Paulo : Donc : programme pour aujourd’hui ! J’espère que vous avez bien dormi cette nuit ! Les bandits : trois heures ! Paulo : Oh les gourmands ! Donc, Fredo le hangar de caleçons sur le port. Basile, le camion de bouteilles de ketchup, sur le parking de la mairie. Betty, tu nettoieras la maison, c’est dans un sale état. Et Ginger, quand elle sera de retour, elle va aller repasser mon linge. Bonne journée ! Et faites monter mon lait-fraise dans ma chambre ! Il sort, suivi des crétins. Fredo (aux autres) : Allez les mecs, au boulot ! Me regardez pas comme ça ! Qu’est-ce que vous voulez y faire ! On l’a choisi ! Alors on s’y met et on arrête de pleurnicher ! Il ramasse son sac et sort. Les autres se regardent.

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Tableau Tableau 7 : ReRe-trahison. La bande est là, en ligne. Toujours épuisés, ils ont un regard déterminé. Ils regardent face public. Ils sortent leurs armes, et se mettent en position. Steve et Stevie entrent et se placent aussi, armés. Paulo vient et se met en place devant tout le monde. Paulo : Un grand jour, aujourd’hui, on va faire le plus gros coup de notre carrière ! L’usine de crème anglaise vient d’être livrée en sucre glace ! Vous savez ce que ça veut dire ? Des îles flottantes pour le reste de notre vie ! Vous êtes prêts ? Tous : Ouais ! Paulo : Vous êtes chaud ? Tous : Ouais ! Paulo : Ready to dance ? Tous : Ouais ! Paulo : alors Go ! Go! go! Paulo sort en courant. Seul. Il revient peu après en marchant. Les autres n’ont pas bougé. Paulo : En fait là vous êtes censés me suivre. En criant « yaaaah ». Les autres ne bougent pas. Paulo : Steve ? Stevie ? C’est quoi ce binz ? Steve : Pardon, Paulo. Stevie : Mais on veut pas retourner dans les égouts. Paulo : Quoi que quoi ??? Le groupe s’ouvre. Et le vieux chinois apparaît. Le vieux : SSaaaaaalut ! Paulo : Argh ! Non ! Non ! Ah non ! Alors là non ! Oh les mecs ! Non ! C’est moi le chef là oh !

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Basile : C’est la vie, petit gars. T’avais qu’à pas trop te la péter. Tu t’es mis dedans tout seul ! Ginger : Ton lait fraise, maintenant, tu sais ce que tu peux en faire ? Paulo : Non ? Ginger commence à vouloir expliquer, mais Fredo l’interrompt. Fredo : T’es fini, Paulo, on a rappelé le vieux, c’était pas tout rose, mais au moins on dormait un peu. T’as été trop gourmand et là ça déborde du pantalon. C’est l’heure de ton régime. Paulo : qu’est-ce que je vois là-bas ? Ya Steve et Betty qui s’embrassent ! Tous : Quoi ? Quoi ? Où ça ? Paulo s’enfuit, Betty réagit. Betty elle réagit : mais je suis là moi ! Il se fait la belle ! Fredo et Betty lui courent après. Le vieux : Quand vous l’aurez attrapé… faites-lui donc visiter les évacuations de l’élevage de cochons ! Il se fera des copains. Et vous là, allez donc me chercher mes amis. Barbaque et Billy doivent encore tourner en rond dans les égouts. C’est pas un endroit pour mes fidèles lieutenants ! Ginger et basile bougent aussi. Il ne reste que Steve et Stevie. Le vieux : Et vous là, les demi-cerveaux ? Vous avez quoi à dire ? Steve : Pardon patron. Stevie : On le refera plus. Le vieux : Bon, j’espère que vous retiendrez la leçon. Il les attrape par les oreilles. Le vieux : Mais pour être sûr, vous allez répéter cent fois « je ne dois pas trahir le vieux ! » Et tout de suite en plus. Steve et Stevie restent sur place, et commencent à répéter la phrase.

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Tableau Tableau 8 : l’empoisonnement. La bande (Barbaque et Billy sont là aussi) entre en dansant à la queue leu leu, la danse des canards, avec des petits chapeaux et des cotillons, c’est fête. Ils chantent. Le vieux applaudit pour marquer le rythme. Betty : Bienvenu patron ! Bon retour parmi nous ! Ginger : Vous nous avez manqué ! Oh qu’est-ce que vous nous avez manqué ! Le vieux : merci merci mes enfants ! Ça me fait bien plaisir à moi aussi ! Fredo : Désolés de pas avoir rattrapé Paulo… il a été trop rapide… Betty : Il s’est engouffré dans les égouts. Pas question d’y mettre les pieds ! Barbaque : Il a qu’à y rester ! C’est sa place ! Avec les crocodiles ! Billy : Ouaip, sa nouvelle famille ! Le vieux : Très bien. Nous allons pouvoir trinquer ! Steve, prends des verres et apporte ma bouteille personnelle ! Steve : Tout de suite patron. Steve prend le matériel. Et distribue des verres à chacun. Stevie : Votre bouteille personnelle ? Mais d’habitude personne n’a le droit d’y toucher ! Le vieux : C’est un jour spécial, aujourd’hui alors c’est ma tournée ! Servez-vous ! Servez-vous ! Tous se servent à la bouteille. Ils lèvent leurs verres. Basile : Au vieux chinois ! Tous : Au vieux chinois !

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Tableau Tableau 9 : flashflash-back Une musique démarre. La lumière baisse. Ils refont en musique l’intégralité à l’envers. Jusqu’à sortir de scène. On se retrouve plus tôt, dans la journée, avant que la fête démarre, la scène est vide. Paulo y apparaît tout d’un coup, bidouille du côté de la bouteille personnelle du vieux et revient face public, une fiole à la main.

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Tableau Tableau 10 : empoisonnement 2. Paulo : Je vais récupérer ma place. Ils peuvent choisir qu’entre le vieux crouton et moi ! Alors solution : plus de vieux crouton ! Et une dose dans sa bouteille perso ! Et bon voyage patron ! Il verse et ressort. La musique de la fête redémarre. La bande reprend la scène jusqu’à trinquer. Tous : Santé ! Ils boivent, et tombent empoisonnés. Sauf le vieux. Il regarde tout ça. Paulo entre soudain. Paulo : Aha ! Alors voilà maintenant ya plus le choix ! C’est moi qui … Paulo voit le carnage. Et que le vieux est toujours debout. Paulo : Oh mais non ! nooooon ! Pas vrai ça ! Ya rien qui marche ! On fait des efforts et puis paf ! Le vieux : c’est toi qui as fait ça ? Paulo : Mais oui ! Et toi rien ?! C’est pas juste du tout du tout… Le vieux : T’as gagné, Paulo, je te laisse ma place. Paulo : Quoi ? C’est vrai ? Sérieux ? Le vieux : Sérieux, t’as gagné, t’es le chef. Allez salut. Le vieux sort. Paulo prend un moment pour réaliser. Puis il saute de joie au milieu des corps de la bande. Paulo : Je suis le chef ! Je suis le chef ! Ça y est j’ai réussi ! Allez Ginger un lait fraise ! Fredo va piller une boutique maintenant ! Aha vous dites plus rien ! Muets comme des carpes ! Des petits poissons ! C’est le respect ça ! Ça en impose d’être chef ! Je suis chef et voilà ! C’est tout !

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