La loi de l'audimat

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La loi de l’audimat De Guillaume Moraine

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Personnages :

Alfred M Dumont Eric Brigitte Norbert Boris Bernie M boulanger Mme Boulanger Phyllis Mireille Bruce

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1-échauffement Alfred est au milieu de la scène, il réfléchit et se concentre. Eric est assis un peu plus loin, par terre. Alfred : Alors, voilà, chers téléspectateurs, vous êtes tous là, bien assis dans vos fauteuils moelleux. Et alors que vos enfants dorment, au chaud, en sécurité, alors que votre repas est en train de se digérer ; ce soir, devant vous, vous allez voir des gens qui souffrent ! Des gens qui ont des problèmes ! Des gens à qui la vie n’a pas fait de cadeau ! Il attend un peu. Puis, à Eric. Alfred : Alors ? J’étais comment ? Eric : Ma-gni-fique ! Tu as été magnifique ! Poignant ! Beau et sombre à la fois ! Alfred faussement gêné : Merci, merci… Eric : Non vraiment, tu m’as ému ! Ton envolée sur la vie difficile : un grand moment ! Alfred faussement gêné : Merci, merci… Eric : Non, vraiment, c’était parfait ! Il y a juste une chose qui… Alfred : Quoi ? Eric : Rien de grave, hein ! Mais bon, si je peux me permettre… Alfred vexé : Mais vas-y, permets-toi ! Eric : Ok, laisse tomber… Alfred : Tu me dis tout de suite, c’est un ordre ! Eric : ok, ok ! Bon bah, peut-être que c’était un tout petit peu trop… dramatique. Voilà. Un grand silence, Alfred enregistre. Alfred : Dramatique ? Dramatique ? Mais évidemment que c’est dramatique ! Tu les as vus ? il montre la coulisse on ne va pas faire les clowns ce soir, y aura pas de pouet pouet ! C’est pas le plus grand cabaret ! C’est une émission avec de vrais gens, avec de vrais problèmes ! Y a rien de drôle ! Eric : OK, ok, j’ai rien dit, c’était parfait. Grand silence. Alfred réfléchit. Puis il se lance de nouveau, tout sourire. Alfred : la même chose, en très enthousiaste Alors, voilà ! chers téléspectateurs ! Vous êtes tous là ! bien assis dans vos fauteuils moelleux ! Et alors que vos enfants dorment, au chaud, en sécurité, alors que votre repas est en train de se digérer ! Ce soir, devant vous, vous allez voir des gens qui souffrent ! Des gens qui ont des problèmes, des gens à qui la vie n’a pas fait de cadeau ! Un temps. 3


Alfred : Alors ? Eric : Comme tu faisais avant, c’était mieux. Alfred : Ah bah tu vois ! Alors la prochaine fois que tu penseras avoir une idée, je te conseille de la garder pour toi ! Ah, les assistants ! ce serait plus simple si on pouvait s’en passer ! Eric à part : Faudrait déjà que tu saches faire ton café tout seul. Alfred : Quoi Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ? Eric : Rien j’ai rien dit. Alfred : Je préfère ça. Eric à part : Grosse tête !

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2-Ouverture Entre Brigitte, trousse de maquillage et chaise pliante, elle se dirige vers Alfred pour le préparer. Eric : Tiens, salut Brigitte ! Brigitte : lâches-moi, petit ! Eric : Oh, bah, je te dis juste bonjour, rien de mal ! Brigitte : Ecoute, gamin, je connais le milieu du show-biz, je f’sais des maquillages alors que tu jouais encore à la balançoire ! Donc n’essaies même pas de t’intéresser à moi, je suis hors de ta portée ! Eric : ça fait si longtemps que ça que tu travailles ici ? J’aim’rais bien que tu me racontes un jour, autour d’un petit verre par exemple… Brigitte : Tu me tournes autour depuis des mois, tu me laisses des petits mots minables moqueuse « t’es trop jolie quand tu souris » « ta mère a volé des étoiles pour les mettre dans tes yeux ». Alors je te le dis une dernière fois, lâches-moi les baskets ! Eric : Mais Brigitte, moi j’y peux rien si tu me retournes le cerveau ! Dès que j’te vois, j’ai l’cœur qui bat à cent à l’heure… tu sais, tous les deux, on pourrait vivre une belle aventure ! Brigitte : Qu’est-ce que tu n’as pas compris, dans « lâches-moi les baskets » ? Alfred : Oh, les tourtereaux ! On bosse là ! Brigitte excédée : J’arrive, Alfred ! Elle l’installe, et commence à le maquiller, fond de teint, poudre, coiffure et laque. Eric : Je sais ! Un de ces jours, j‘vais t’installer un diner aux chandelles dans la salle de pause ! et tous les deux, à la fin de la journée, on pourra rester manger ici, après le travail, à la lueur des bougies ! ce sera romantique ! Brigitte : Alfred, tu peux dire à ton assistant que s’il n’arrête pas son cinéma, je vais lui arracher la langue et la lui agrafer sur le front. Alfred : oh bah moi, vos histoires… Eric : Alfred, dis à ta maquilleuse que si elle me touche, même pour me faire mal : ce s’ra forcément un grand moment de bonheur ! Alfred : T’es bien atteint, toi ! Brigitte : Alfred, tu veux bien prévenir ton idiot d’assistant qu’il ne faut surtout pas qu’il me tente, parce que je sais très bien me servir de mes ciseaux ! Alfred : je vous rappelle qu’on a une émission, tout à l’heure…

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Eric : Alfred, mon petit patron chéri, arranges-moi le coup avec ta délicieuse maquilleuse, et tu n’auras plus jamais de sel dans ton café ! Alfred : pour lui J’ai l’impression de voir mes parents… à Eric attends, tu mets du sel dans mon café !? Eric : Juste quand tu m’as mis hors de moi… des fois je mets d’autres trucs, aussi… Brigitte à part : oh le vicieux ! Il commence à m’plaire ! Alfred paniqué : mais tu mets quoi d’autre dedans ?

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3-Ce cher patron... Entre Norbert, le responsable sécurité, treillis et matraque, ou lampe de poche. Il fonce à l’avantscène pour s’adresser au public. Norbert : Silence dans les gradins ! On est pas ici pour rigoler, on fait de la télé ! Alors on éteint son téléphone, et on se réveille ! Je veux des spectateurs attentifs ! Vous jetez les chewing-gums ! Il faudra rigoler quand on vous le dira, et il faudra pleurer quand on vous le dira ! C’est bien clair ? Entre Dumont, producteur de l’émission, costard cravate. Il s’approche de Norbert et lui met la main sur l’épaule. Dumont : Allons, Norbert, allons. Ne brutalisez pas nos chers spectateurs ! Ce sont nos amis, ils sont venus passer une bonne soirée en notre compagnie, il ne faut pas leur faire peur trop vite ! Norbert : Pardon, M Dumont. Mais c’est eux aussi, ils ont des têtes de délinquants ! Dumont : Norbert ! Norbert : Pardon M Dumont… Dumont Vers Alfred et les deux autres : Alors, mes petits ! Tout se présente bien, ce soir ? J’espère que vous nous préparez une belle émission, hein ! Parce que vous savez comme le milieu de la télévision est cruel ! Alfred : Pas de souci, Dumont. Dumont : Nous sommes tous en sursis, ici ! Sur l’autre chaîne, ils ont programmé un documentaire sur les langoustines ! Brigitte : Sur les langoustines ?? Eric : Oula, ça va être chaud… Dumont : Eh oui… vous savez bien à quel point les téléspectateurs adorent les crustacés ! Et la téléréalité, à côté des crabes et des calamars… ben c’est presque pareil… alors les téléspectateurs risquent de ne pas faire le bon choix ! Nous devons battre les langoustines ! Norbert : Maudites crevettes ! Dumont : allons, Norbert, allons… Norbert : Pardon, M Dumont. Dumont : Mais Norbert a raison, ces sales bestioles pourraient tous nous mettre hors-jeu ! Alfred : Pas d’inquiétude, Dumont, je gère. Tout va bien se passer. Dumont : mais je l’espère, mon petit, je l’espère… Parce que moi, je ne sauterai pas, quelqu’un paiera à ma place si on se plante.

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Alfred : oh… Dumont : Eh oui. Eric : C’est jamais que de la télé, ça devrait pas être difficile de capter l’attention de ces spectateurs, quand même. Dumont Montrant Eric : C’est quoi, ça ? Alfred : C’est rien, c’est Eric, mon assistant. Dumont : Oh… Apportez-moi donc un café, mon petit. Eric : Pardon ? Norbert hurlant : Un café! Et que ça saute ! Ou je t’en colle une ! Eric sursaute : Mais il est pas bien, lui ?! Dumont : Allons, Norbert, allons… Norbert : Pardon, M Dumont. Alfred : Allez, Eric, un café pour M Dumont, s’il te plaît ! Eric : Ouais, mais il faut le retenir, votre doberman, là ! Norbert aboit : Ouah ! Ouah ! Eric sort en courant. Dumont : Alors, Alfred, on est d’accord ? Tu nous fais une belle émission, ou tu retourneras faire la météo ! Alfred : J’ai compris… Dumont saluant : Mademoiselle ! Brigitte : M’sieur le producteur ! Dumont commence à sortir. Alfred montrant Norbert : Dites, vous oubliez votre chien de garde, là ! Dumont : Il va rester avec vous, je trouve que vous travaillez mieux sous pression ! À tout à l’heure ! Il sort. Alfred : Super, j’avais bien besoin de ça… Norbert le menace : Un peu de pression ? Alfred : Non, c’est bon, ça ira, merci.

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4-le calme avant la tempête Brigitte : ça ira pour l’instant, le maquillage, Alfred, on reprendra à la pause tout ce qui aura coulé ! Eric entre, un café à la main. Eric : Eh bien, il est parti, le producteur ? Qu’est-ce que je fais de son café ? Norbert : Tu veux que je te dise ce que tu peux en faire ? Eric : T’as vraiment des problèmes de relationnel, toi ! Alfred : Eric, va chercher les invités, on va bientôt commencer ! Eric : J’y vais ! Il ressort en buvant le café. Alfred : Merci, Brigitte. Brigitte : à tout à l’heure ! Elle sort. Alfred attend un peu, il regarde Norbert, la grosse brute. Alfred : ça va ? Norbert : Super, la grosse patate, on va tout déchirer ce soir. Alfred angoissé : Génial…

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5-les victimes Eric revient, suivi des invités qui se tiennent en groupe serré, intimidés. Alfred : Bonsoir, messieurs dames, et bienvenue ! Ce soir vous êtes les invités de notre émission « On vous dit tout, ça vaut des sous ! ». Vous en connaissez le principe ? Les invités ensemble, chacun sa réplique : Oh bah oui, j’adore ! J’en rate pas une ! Tous les soirs je regarde ! Et en famille, en plus ! Je vous adooore ! J’ai envie de faire pipi ! Mon émission préférée ! Alfred : Mais pour être sûr, mon assistant va vous expliquer les règles ! Asseyez-vous ! Eric : Alors voilà : donc ce soir vous allez jouer pour de l’argent. Ce sont les spectateurs qui vont désigner le gagnant. Le principe est simple. Alfred va vous poser des questions sur vous, sur vos problèmes, et vous allez répondre. Les téléspectateurs votent par téléphone pour celui ou celle qu’ils trouvent le plus triste, le plus émouvant. A la fin de la soirée on compte les votes, et celui qui en a recueilli le plus gagne 100 000 €. C’est clair ? Norbert : C’est clair ? Il vous a posé une question ! Vous avez compris ? Eric : allons, Norbert, allons ! Vous avez bien compris ? Les invités : Oui, oui… Eric : l’émission va bientôt commencer, n’oubliez pas de regarder les caméras ! Norbert : Et vous avez intérêt à vous amuser ! Sinon c’est à moi que vous aurez affaire ! Eric : Allons, Norbert, allons. Norbert : Pardon Eric… Alfred stupéfait : Mais comment il fait ça, lui ? Eric : Générique ! Direct dans 5, 4, 3, 2, 1 …

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6-Présentations Alfred se jette au milieu de la scène, l’émission est lancée. Alfred : Chers téléspectateurs, bonsoir ! Et bienvenue pour une nouvelle édition de « on vous dit tout… » Les invités : ça vaut des sous !! Alfred : Ce soir, nous allons tout vous dire, nos invités vont tout avouer, et ce sera à vous, chers téléspectateurs, de décider qui est le plus émouvant, et qui mérite de repartir avec … ! Les invités : 100 000 € !! Alfred : Nous allons commencer par vous les présenter ! Tout d’abord, voici Boris ! Approchez Boris et présentez-vous ! Boris se lève, un jeune punk. Boris : Ben, bah j’m’appelle Boris, et pi… ben j’ai 20 ans, et personne ne m’aime, ma vie est nulle et mes parents m’énervent ! Alfred : Oui, oui… Boris : j’veux pas travailler, j’vais plus à l’école depuis le CM2, je fais rien de mes journées, et on m’évitent dans la rue. En plus j’ai pas d’copains passque les gens me trouvent bizarre. Bruce : Vous m’en direz tant ! Boris : ben quoi ? Ch’fais pas d’mal ! Ch’uis pas méchant ! Et quand j’rentre le soir chez moi, ma mère pleure et mon père râle, à cause de ma tenue, qu’y disent… J’vous jure ! Bruce : Si je devais m’habiller comme ça, moi aussi je pleurerais… Boris : Ch’uis pas sûr de beaucoup vous aimer, vous… Bruce faussement désespéré : ah ! Mon pauvre cœur ! Alfred calmant les choses : Très bien ! Merci Boris ! L’invité suivant, bonsoir présentez-vous ! M et Mme Boulanger se lèvent et s’avancent. M Boulanger : Bonsoir, moi c’est M’sieur Boulanger, et ça c’est ma femme, Mme Boulanger. Mme Boulanger : ‘soir ! M Boulanger : Alors on vient ici, passque ça fait 30 ans qu’on est marié ensemble, et on se supporte plus… Alfred : Racontez-nous ça ? M Boulanger : Ben c’est pas dur, on passe not’temps à nous disputer… 11


Mme Boulanger : ça arriverait pas si tu faisais plus attention à moi ! Tu me regardes pas ! J’existe plus, j’ai l’impression ! M Boulanger : bah ouais j’te r’garde pas, t’as vu comment tu t’habilles ? Tu trouves que ça donne envie de te voir ? Mme Boulanger : J’fais pas d’effort passque de toute façon t’as les yeux rivés sur la télé ! En plus tu m’demandes de faire des efforts, mais t’as vu ton haleine ? Tout ça parce que Môssieur peut pas s’empêcher de manger du pâté au petit déjeuner ! M Boulanger : C’est médical ! C’est le docteur qui m’oblige ! Le pâté c’est bon pour c’que j’ai ! Mme Boulanger : Voyez, M’sieur ! Avec qui faut que j’vive tous les jours de ma vie ? Alfred : Oui oui… C’est passionnant… Invitée suivante, vous êtes ? Phyllis : Moi c’est Phyllis, bonsoir à tous, je vous aime ! Bernie soudain : moi aussi j’t’aime ! Grand silence, tout le monde le regarde J’ai dit ça tout haut ? Oh c’est pas vrai… Phyllis : Et… euh… donc moi mon problème, c’est que je suis trop belle… Bruce : Mais quelle bande de nazes ! Alfred : Trop belle ? Et vous appelez ça un problème ? Phyllis : eh bien oui, parce que les gens ne voient que ça ! Personne ne m’écoute quand je parle, tout le monde me prend pour une idiote juste parce que je suis jolie, et à force j’ai l’impression de le devenir, c’est pas drôle j’vous jure ! Boris : Mais qu’est-ce qu’il faut pas entendre ! Phyllis : Oh je sais que c’est dur à comprendre ! Mais moi je vais sûrement devenir actrice, ou mannequin, alors que j’aurais voulu faire des études ! Mais les profs eux-mêmes ne me prennent pas au sérieux ! Boris : Tu vas être obligée d’être connue, et riche, sans doute ! Phyllis : Mais oui, voilà ! o-bli-gée ! Boris se lève et la rejoint Boris : et tu as des amis ? Phyllis : Plein ! Trop ! Tout le monde veut être mon ami ! Boris : Et tes parents t’aiment ? Phyllis : Ils sont fiers de moi, alors que je ne fais rien ! Ils m’a-do-rent ! Boris : Et tu sors beaucoup ? 12


Phyllis : Tout le temps ! Je mange jamais chez moi ! C’est l’enfer, je vous dis ! Boris : Donc c’est clair, elle est belle et stupide ! Phyllis : Non mais oh, le vampire, je te permets pas ! C’est pas de ma faute si t’es tout seul ! Si tu t’habillais autrement, déjà, peut-être que les enfants arrêteraient de te jeter des cailloux ! Boris : Comment tu m’as appelé ? Alfred : Ok, ok, merci ! Allez vous asseoir, allons, allons ! Invité suivant, vous êtes Mireille, c’est bien ça ? Mireille qui s’est levée, en tremblant : oui, c’est ça, Mireille… Je viens ici ce soir parce que je suis terriblement angoissée, j’ai peur de tout, et ça me rend la vie infernale ! Chez moi j’ai peur, dehors j’ai peur, au travail, j’ai peur… tout m’angoisse, et rien que d’être ici, en direct, j’ai le cœur qui bat à toute vitesse, et des sueurs froides, j’ai peur de m’évanouir… Bruce : Attention, une araignée ! Mireille hurlant : AAAAAAAAAhh où ça ? Où ça ? Où elle est ? Bruce : Ah Ah Ah c’est trop drôle ! Alfred : Du calme, Mireille, c’était une plaisanterie ! Mireille : Une blague ? Mais il est fou ! J’aurais pu avoir une crise cardiaque, ça te plairait, que j’meurs en direct à la télévision ? Norbert : au moins il se passerait quelque chose… Alfred : allons, Norbert, allons… Mireille : De quoi ? C’est pas passionnant, ma vie ? Je prends des gants pour faire mes lacets ! Je bois mon café froid pour pas me brûler ! Je traverse la rue en fermant les yeux, tellement j’ai peur ! Bruce se lève à son tour : Non, il a raison le GI Joe, là, vous êtes ennuyeuse à mourir ! Avec vos petites histoires ! Moi j’ai un vrai destin tragique ! J’ai atteint des sommets, je suis devenu un grand financier, un homme d’affaire hors pairs ! Et alors que j’étais en pleine gloire tout s’est effondré ! Ma femme m’a trompé, on a divorcé, elle a pris des avocats pourris qui m’ont mis sur la paille, et aujourd’hui je vis dans ma voiture et je travaille comme trieur de bananes ! Et toute la journée je mesure des bananes pour ne garder que celles qui font au moins 10 cm ! Si c’est pas de la tristesse, ça ! Désolé les gars, mais les 100 000 €, ils sont pour moi ! Mireille : Si t’as été un grand financier, finalement, t’as que ce que tu mérites ! Et c’est ça qu’ils vont penser les téléspectateurs ! Bruce : Bouge pas, t’as une guêpe sur la tête ! Mireille : AAAAAAAhhh une guêpe une guêpe, enlevez-moi ça ! Enlevez-moi ça ! Elle sort en courant en coulisse. 13


Bruce : et hop, et une de moins ! Vers la coulisse Attention ! La guêpe te poursuit ! Aux spectateurs Votez pour moi ! Alfred : D’accord, très bien, merci, Bruce… euh, on va attendre le retour de Mireille… enfin, Eric ? Eric : Oui, Alfred ? Alfred : Tu peux aller voir où elle est passée ? Essaie de la convaincre qu’il n’y a pas de guêpe ! Eric : Ok ! Il sort. Alfred : Eh bien, je crois que nous avons fait le tour de nos invités… Mme Boulanger : Ah non, je crois qu’il reste le jeune homme, là au bout… Alfred : oh ! Ah oui… Euh, Bernie, c’est ça ? Bernie relevant la tête : Oui ? C’qu’y a ? Alfred : Eh bien, présentez-vous ! Bernie : oh ! Euh, ben j’m’appelle Bernie, et… Alfred : levez-vous, levez-vous ! Bernie : Oh il se lève Alors j’m’appelle Bernie, et pi, ben mon souci c’est que ch’uis un peu bête… Alfred : Mais encore ? Bernie : Ben j’ai pris un mauvais coup sur la tête quand j’étais p’tit… Bruce : ça nous en fait un paquet de crétins dans cette émission ! M Boulanger : jeune homme, si vous voulez sortir de ce studio en bonne santé, je vous conseille de la mettre un peu en veilleuse, d’accord ? Bruce : c’est une menace ? Tous les autres : OUI. Alfred : Continuez, Bernie… Bernie : Alors, c’est que quand j’étais p’tit, euh… ben j’étais monté sur une armoire et… Norbert : et tu es tombé de l’armoire ! Bernie : Non, euh… et d’en haut ben, je pouvais pas descendre, alors je me suis jeté sur le lustre, et… Mme Boulanger : et tu l’as raté, et tu t’es cassé la figure ? Bernie : Non ! Euh… j’l’ai eu le lustre, mais j’étais trop lourd, alors il a cassé…

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Boris : Alors t’as atterri sur la tête ? Bernie : Nan, sur le lit… Phyllis : Alors c’est le lustre en tombant : tu t’es mangé le lustre ! Bernie : Nan, j’ai pu l’éviter, le lustre… Bruce : Bah c’est quoi alors ? Bernie : Ben, c’est que le lustre en cassant, il a fissuré le plafond, et pi… ben ya tout le premier étage qui m’est tombé sur la trogne… Tous : Oula… Bernie : Et depuis, ben j’ai un peu de mal… Alfred : Ok… C’est très émouvant tout ça… Merci Bernie… On va faire une petite pause le temps de la coupure publicitaire, et on se retrouve juste après, ne zappez pas ! Générique

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7-Première coupure pub. La musique baisse, Eric entre. Eric : Reprise du direct dans 2 mn ! Brigitte entre à son tour, et va faire le tour des invités pour leur éponger le front, les recoiffe, ajuster le fond de teint. Alfred : Bon. Ça s’est pas trop mal passé ! Norbert : C’était nul !!! Complètement nul ! Alfred : Allons, Norbert, allons… Norbert s’approche d’Alfred, menaçant Alfred : Non ? Pas de « Allons, Norbert » ? Norbert : Pas de « allons, Norbert » Brigitte : Il a raison le pit-bull, j’ai jamais vu une émission aussi soporifique… c’est pour dire, à un moment, j’ai pris un bouquin ! Eric : faut avouer, Alfred, ils ont pas été bons… Alfred : Toi tu t’occupes des cafés, et pour le reste tu me laisses faire mon travail ! Phyllis : comment, ça, nul ? On a fait de notre mieux ! Bruce : Non il a raison, vous avez été minables ! Brigitte : Vous étiez tous très moyen, et vous aussi, le casse-pieds ! Mme Boulanger : on a dit que not’vie ! Si elle vous plaît pas, on y peut rien ! Alfred : Et où elle est l’hystérique ? Eric, tu devais pas la ramener ? Eric : Je l’ai pas retrouvée. Entre Dumont, il tient Mireille par le col. Dumont : C’est à vous, ça ? Elle se cachait sous mon bureau ! Vous pourriez ranger vos jouets ! Mireille : Pitié ! Dites-lui de me lâcher, il me fait peur ! Dumont lâche Mireille, qui file se planquer derrière les chaises. Dumont : Bon, Alfred, c’est catastrophique ! L’audience fond comme neige au soleil ! Bientôt il n’y aura plus personne à nous regarder ! Ah, les langoustines doivent bien se marrer ! Alfred : Mais c’est eux aussi, ils sont d’un ennui !

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Boris : Doucement ! Comme disait madame, c’est nos vies, on est là pour tout dire, on peut pas en dire plus que ça ! Si la vraie vie des vrais gens ça vous plaît pas, fallait pas faire cette émission ! Bernie : Sinon, on peut mettre un DVD ? Non ? Tout le monde le regarde comme un extra-terrestre. Dumont : Mais où vous avez été les pêcher ? On vous a payé pour nous faire couler, c’est ça ? Eric : On a fait un casting, pourtant… Alfred : et c’était les mieux, les plus émouvant… Brigitte : Tu as confondu émouvant et pathétique, Alfred… Alfred : et flute ! Qu’est-ce que je peux y faire ? C’est les plus malheureux ! Norbert : bah alors, ça veut dire qu’il y a de l’espoir, si c’est ça les plus malheureux, alors les gens ont encore le moral ! Brigitte : C’est super profond ce que tu viens de dire ! Norbert : Ben merci… Bruce : C’est surprenant, de la part d’un bulldozer sur pattes. Norbert : J’peux l’écraser, M Dumont ? Dumont : Bien sûr, Norbert ! Norbert se rue sur Bruce, qui s’enfuit en hurlant jusqu’en coulisse, poursuivi par Norbert. Dumont : je plaisantais, Norbert ! Je plaisantais ! Oh bon sang ! Eric, rattrapez le avant qu’il le massacre ! Eric : Euh, non. Dumont : rattrapez-le, et je vous donne la place d’Alfred ! Eric : Ok j’y vais ! Et il court aussi en coulisse. Alfred : Pardon ??? Dumont : Eh oui, mon petit, je vous avais prévenu ! Vous me plantez l’émission, vous passez à la météo ! Maintenant vous allez rattraper le coup pour la fin de la soirée ! Il va falloir relever le niveau, mes enfants ! M Boulanger : Comment on fait ça ? Vous voulez que je raconte mon enfance ? Boris : ma première crête ? Phyllis : ma première robe ?

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Brigitte : On a dit relever le niveau, pas l’enfoncer encore plus ! Il suffit de créer du spectacle ! Mme Boulanger : A priori, nos vies ne sont pas assez spectaculaires, mademoiselle ! Brigitte : on va les changer ! Mireille relevant la tête : Changer nos vies ? Mais on peut pas faire ça ! Dumont : si on peut ! C’est de la télé, on fait ce qu’on veut ! Et n’oubliez pas qu’il y a 100 000 € à la clé pour vous ! Bernie : Si on change de vie, je peux être un pompier super fort ? J’ai toujours rêvé d’être un pompier super fort, j’pourrais monter dans des arbres pour sauver des petits chats… Dumont essaye de l’ignorer : il faut de l’événement, des rebondissements, des révélations ! Il faut que le téléspectateur en ait plein les yeux, pour que nous on en ait plein les poches ! Bernie : C’est tellement mignon, les petits chats. Dumont : Il pourrait se taire, celui-là ? Il m’empêche de réfléchir… Bernie : Vous aimez pas les petits chats ? Alfred : Ils se sont présentés, déjà. On peut pas les transformer par magie en trucs intéressants ! Mireille : Des « trucs » ? C’est agréable ! Brigitte : C’est des secrets, qu’il leur faut ! Tenez, voilà ! Alors vous ! Elle montre Phyllis vous êtes tombée folle amoureuse de lui elle montre M Boulanger M Boulanger et Phyllis : Quoi ? Brigitte : Et vous ! Elle montre Boris Vous êtes son fils caché à elle ! Elle montre Mme Boulanger Mme Boulanger et Boris : N’importe quoi… Brigitte : Et pour vous deux… montrant Mireille et Bernie Soudain, entrent Eric, Norbert et Bruce. Bruce est tout dépenaillé, il s’est fait attraper. Norbert le tient par le col et le ramène à sa chaise. Norbert : M Dumont, il faut me le dire, quand c’est une blague, parce que moi sinon j’m’emballe et après ça fait des histoires ! J’l’ai tout abimé vot’gars, c’est ballot ! Dumont : Désolé, Norbert, je croyais que tu comprenais le deuxième degré… Norbert : Le deuxième quoi ? Eric : Vous faites quoi, là ? Alfred : on leur trouve des secrets pour qu’ils soient plus intéressants. Eric : Sympa, le nouveau jeu ! Il reste 30 secondes de pub, là. Faudrait accélérer, alors ! 18


Dumont : Trouvez quelque chose ! N’importe quoi ! Et celle là c’est une grande médium avec des pouvoirs ! Et ces deux là, bah vous faites ce que vous pouvez. C’est d’accord ? Tous les invités : Non. Dumont : 100 000 € !!! Ils réagissent tous, super enthousiastes. Tous : Maman ! Mon fils ! Je vous aime ! Allons mademoiselle ! J’ai de grands pouvoirs ! Rrhahaaaaah ! Bernie : Je veux un petit chat. Eric : Direct dans 5 4 … Dumont : Allez ! Rattrapez le coup ! Brigitte et Dumont sortent. Eric : 3 2 1… Générique !

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8-Deuxième round. Musique du générique de reprise de l’émission. Tout le monde se rassoit. Alfred : Donc, merci d’être toujours avec nous ! Voici la seconde partie de notre émission « on vous dit tout ! » Tous : ça vaut des sous ! Alfred : dans cette seconde partie, nos invités vont devoir répondre à quelques questions ! Vous Phyllis ! Phyllis : Oui ? Alfred : Vous vous trouvez trop belle, mais est-ce que vous ne devriez pas faire un effort ? Phyllis : Comment ça ? Bruce : Ben oui, faites-vous moche ! M Boulanger montrant Boris : Lui, là, il pourrait vous donner des conseils ! Boris : Eh ! Phyllis : Je ne peux pas faire ça, si je deviens moche, je ne pourrais plus séduire l’homme que j’aime ! M Boulanger : Tiens, et c’est qui, l’heureux veinard ? Phyllis : Eh bien, c’est vous, M Boulanger ! Oui c’est vous ! Je vous ais toujours aimé ! M Boulanger : Ah ben ça ! Tous les autres : Quelle surprise ! Mme Boulanger : De quoi ? Qu’est-ce qu’elle dit la bimbo ? C’est mon mari, là ! Phyllis : Je n’y peux rien ! Je ne contrôle pas mon cœur ! Mme Boulanger : Et toi tu dis rien, vieux goujat ? Elle est deux fois plus jeune que toi ! M Boulanger : L’amour est aveugle ! Oh partons, Mademoiselle, allons nous promener sur la plage ! Phyllis : Oh oui, mon amour ! Mme Boulanger : Toute ma vie s’effondre ! Je n’ai plus rien ! Je n’ai plus de famille ! Boris se lève soudain. Boris : Eh bien si, madame Boulanger, vous avez encore une famille ! Vous avez abandonné un enfant, je crois ?

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Mme Boulanger : De quoi ? oooh, ah oui… bah oui, il y a 20 ans, j’étais beaucoup trop jeune, j’étais pas prête… Boris : Eh bien je vous ais longtemps cherchée, mes parents m’ont avoué qu’ils m’avaient adopté. Vous êtes ma mère, Mme Boulanger ! Je suis votre fils ! Mme Boulanger : Mon fils ?! Oh je revis, c’est extraordinaire ! M Boulanger : Oh, c’est quoi, ça ? Tu as abandonné mon fils ? Il y a 20 ans on était déjà mariés ! Mme Boulanger : je l’ai abandonné parce que ce n’était pas ton fils ! M Boulanger : Quoi ???? Bruce se lève. Bruce : Eh oui. M Boulanger, j’ai moi aussi un aveu à faire ! Il ya 20 ans, je vendais des aspirateurs dans votre village ! Quand j’ai vu votre épouse, j’ai cru qu’un ange s’était révélé à moi, le coup de foudre… avec Mme Boulanger, nous avons vécu une passion … quelques jours… Mme Boulanger : Oh, mon chéri, ça fait plaisir de te revoir ! Bruce : Et j’ai du repartir, car les aspirateurs, c’est exigeant… Boris s’approche de Bruce. Boris : Papa ? Bruce : Oui, mon fils. Ils se jettent dans les bras l’un de l’autre. Mme Boulanger : Voilà ma vraie famille ! Je revis ! Vis ton amourette, Boulanger ! Je ne suis plus en colère ! M Boulanger : Tout fini bien, alors. Phyllis, ma douce, voulez-vous m’épouser ? Tous : ooooooohhhhh Phyllis : Oh M boulanger, c’est si soudain… Oui je le veux ! Tous : oooooohhhh… Mireille se lève soudain extatique, les bras levés. Mireille : Oh mon dieu ! Je vois ! Je vois une grande lumière ! Là, tout s’illumine dans ma tête ! Bernie : Qu’est ce qu’il y a, madame ? Alfred : Que de rebondissements, votez, chers téléspectateurs, votez ! Mireille : Je vois des petits chats partout, et ils me parlent ! Et ils ont un message pour Bernie !

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Bernie : Mais c’est moi, Bernie, et j’aime les petits chats, alors c’est pour moi le message ! Mireille : Oui, Bernie, les petits chats miaulent, et ils disent que ta vie va changer ! Bernie : Ah bah tant mieux ! Mireille : Car tu vas te découvrir un nouveau grand frère ! Bernie : Et c’est qui, c’est qui ? Mireille : Ton grand frère, Bernie, les chats me le disent, c’est Alfred ! C’est Alfred ! Alfred : Euh… non, attendez un moment ! Mireille : Va faire un câlin à ton grand frère, Bernie ! Bernie : Grand frère ! Mon grand frère ! Il prend Alfred dans ses bras. On ne se quittera plus jamais ! Je vais rester collé comme ça toute ma vie ! Alfred : Super, ch’uis trop content. Eric et Norbert éclatent de rire dans leur coin. Alfred : On se retrouve dans quelques instants, après une courte page de publicité ! Restez avec nous, et n’oubliez pas de voter ! Générique de pause.

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9-Seconde coupure pub Eric : C’est la pub ! Ok c’est bon ! Tout le monde se sépare soudain et reprend sa place. Boris : c’est marrant quand même ! Moi je m’éclate ! M Boulanger : Faut avouer, c’est quand même plus rigolo que de dire juste la vérité ! Phyllis : Vous voulez bien me lâcher la main, maintenant ? M Boulanger : Pardon ? Mme Boulanger : Tu lâches la demoiselle tout de suite, Boulanger ! M Boulanger : Oh ! Il lâche Phyllis. Mireille : ça me plaît d’avoir des pouvoirs comme ça ! J’ai complètement arrêté d’avoir peur pendant que je faisais semblant ! Euh… ah non ça y est j’ai de nouveau la trouille elle s’assoit. Alfred : Euh, Bernie, ça y est, c’est la pub, vous pouvez me lâcher, maintenant ! Bernie : Plus jamais je te lâche, grand frère ! Plus jamais ! Toute notre vie on va rester collés ! Alfred : J’en suis très heureux … Entre Brigitte aussitôt, avec le maquillage. Brigitte : Super ! Vous avez été très bon, tous ! Ah je me suis éclatée ! Je n’ai pas décollé le nez de mon écran, et pourtant je savais que c’était bidon ! Alors quelqu’un qui croit que c’est vrai : c’est clair il est captivé ! Bruce : Ben tant mieux, alors… mais alors pour les sous, c’est pas nos vraies vies qui vont compter ?… Brigitte : Ah bah non, ce qui compte c’est les votes, pas la réalité ! Alors n’hésitez pas à en faire plus pour les faire pleurer, les téléspectateurs ! Entre Dumont, il est visiblement ravi. Dumont : mes chers petits, vous avez été grandioses ! Ah ça se présente très bien, tout ça, on a explosé l’audimat, les gens appellent par centaines pour voter ! Ça veut dire que je vais pouvoir m’acheter ma villa, c’est une excellente nouvelle ! Phyllis : Mais ce n’est pas très moral, quand même ! Dumont se prend la tête dans les mains : AAAÏÏÏÏe ! Phyllis : Qu’est-ce qu’il a ?

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Eric : Bah c’est quand il entend des mots comme « moral » (AIE !!) il supporte pas, il est allergique ! Comme pour « pauvreté » (AIE) ou « gentillesse » (AIE Norbert !) ou « générosité » (AIE fais le taire !) (Tout de suite patron !) Ou « honnêteté » ou… Norbert assomme Eric d’un coup sur la tête. Dumont se relève, la tête encore douloureuse. Dumont : Bon, où est-ce que j’en étais ? Ah oui ! Il va falloir finir en beauté, on tient le bon bout, faut pas lâcher maintenant ! Bruce : Qu’est-ce qu’on peut faire de plus, là ? Dumont montrant Boris : Vous ! Prenez ça ! Il lui donne un pistolet. Boris : Oula ! C’est un vrai ? Dumont : Oui, mais il n’est pas chargé. Un temps enfin je crois… Vous allez les prendre en otage, tous ! Et ça fini là-dessus ! Brigitte : Une prise d’otage en direct ? On va faire la une de tous les journaux demain ! C’est une idée géniale ! Dumont : Je sais ! Annoncez la reprise ! Vous me bouclez l’émission ! Et puis vous me débarrassez le plancher ! Dumont sort. Alfred : Brigitte, prend l’oreillette d’Eric, il va pas pouvoir assurer ! Brigitte court prendre l’oreillette d’Eric, toujours au sol, et écoute. Brigitte : Attention, tout le monde reprend sa place, direct dans 5 4 3 2 1, Générique ! Tout le monde a repris sa place d’avant la publicité.

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1010-Fin de partie. Musique du générique de reprise. Alfred réussit à se débarrasser de Bernie, qui le suit malgré tout, comme un petit chien. Alfred : Que d’émotions, chers téléspectateurs, que de révélations ! N’oubliez pas de voter pour celui ou celle que vous trouvez le plus émouvant ! nous entamons la dernière partie de cette émission incroyable et… Eric commence à se relever, il se masse la tête. Eric : La vache, qui m’a fait ça ? Si jamais j’attrape le sagouin ! Alfred : On est en direct, idiot ! Réagis ! Improvise ! Eric : Oh ! Euh ! Bonsoir à tous ! Je… je suis venu sur le plateau pour faire une grande révélation ! Alfred : Comment ? Oh bah dites-donc ! Mais dites-nous tout ! Eric : Eh bien, voilà, Phyllis ! Je suis ton frère disparu depuis 10 ans ! Nos parents m’avaient vendu à un cirque contre 1 kg de tomates ! Phyllis : Ah oui ! Nous étions si pauvres à la maison ! Mais que je suis heureuse de te retrouver, mon frère ! Ils se jettent dans les bras l’un de l’autre. M Boulanger s’approche. M Boulanger : Ah, nous sommes donc beaux frères ! Je tiens à vous saluer ! Eric : Je suis ravi de connaître celui qui a su gagner le cœur de ma sœur ! M Boulanger : Eh bien, je suis boucher, et désormais le saucisson sera toujours gratuit pour vous ! Eric : Oh merci ! Mireille remonte sur sa chaise. Mireille : Ecoutez, vous tous, je sens un grand danger ! Nous allons vivre un moment dramatique ! La mort plane sur nous ! Bruce : Mais que voulez-vous dire, Mireille ? Qui nous menace ? Mireille : C’est un homme ! Il est triste, il est en colère ! C’est un drôle de corbeau, je vois des ailes sur sa tête ! C’est, c’est ! Boris soudain, sortant l’arme : C’est moi ! Que plus personne ne bouge ! Ou je fais un massacre ! Vous êtes tous mes otages ! Bruce : Mais que fais-tu, fiston ?! Mireille : Oh mon dieu ! Oh mon dieu ! On va tous mourir ! 25


Boris : Je suis ici pour réclamer la libération de tous les participants à des jeux débiles, pour toutes les victimes de la téléréalité ! Kho-lanta ! L’île de la tentation ! Secret story ! Vous avez une heure pour les libérer, ou je tue les otages un par un ! À Mme Boulanger Maman ! Tu es avec moi !? Mme Boulanger : Je ne te quitte plus, mon fils ! Nous sommes prêts à tout, regardez ! Elle se jette sur Alfred et l’assomme à coup de sac à main. Bernie se jette sur le corps de son frère. Bernie : Grand frère, non ! Que vais-je devenir ? Toi qui aimais tellement les petits chats ! Qui va prendre soin de tes chatons maintenant !? Mme Boulanger : On ne plaisante pas, vous voyez ? Bruce : Fiston, ne fais pas ça ! Tu vas finir en prison, et nous venons tout juste de nous retrouver ! Boris : N’approche pas, papa, ou je te tire dessus ! Il a l’arme pointée au plafond, il tire.

« PAN ! » Tout le monde crie Boris surpris : Oh la vache il est chargé ! Que personne ne bouge ! Brigitte : ça va très mal tourner ! Norbert ! Vite ! Arrête-le ! Norbert : tout de suite ! Norbert fonce sur Boris et l’assomme, il récupère l’arme aussitôt. Mme Boulanger : Mon fils ! Norbert : Ne Bougez pas madame ! Et levez les mains ! Brigitte : Oh, quelle émotion ! Mais tout fini bien, finalement ! Eric : Oui ! Personne n’est blessé ? Mireille : Ben si, Il y a Alfred. Eric : Je veux dire, personne d’important ?! Mireille : alors, non, tout le monde va bien ! Dumont entre en courant, il vient à l’avant-scène. Dumont : Quelle soirée, mes amis, quelle soirée ! Nous nous retrouvons demain soir pour une nouvelle édition de « on vous dit tout » Tous : ça vaut des sous ! 26


Dumont : Et n’oubliez pas ! Tout le monde : VOTEZ !

Noir Rideau.

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