Nuit
Avril 2013 - n째 30 - lebonbon.fr
édito Bonne Nuit Darc Day Ne cherchez plus le garçon. Il a disparu dans la nuit noire. Un crève-cœur. Daniel Darc était un poète, un dissident et un écorché. Abonné aux excès, il aura toute sa vie lutté contre ses démons avant de trouver la foi. J’ai interviewé l’ancien chanteur de Taxi Girl en 2008, à l’occasion de la promotion de son disque solo Amours Suprêmes. Il chantait à l’époque : « Quand je mourrai j’irai au paradis, c’est en enfer que j’ai passé ma vie ». Il avait causé d’Elvis Presley, d’alcools, de son délirium tremens, de ses insomnies, de l’écriture, de son amour pour le bar Le Fanfaron et surtout de la bible. « Vers 2 heures du matin, je ne dors toujours pas, alors je lis ma lecture de chevet, la bible traduite par Castellion. Il faut lire la bible, dans cette très très belle édition. C’est un monument de la littérature dont tous les grands écrivains reconnaissent la beauté du texte. Sinon, tu peux aller à l’église, et si tu dis que tu es croyant, ils te donneront une bible ; si je suis croyant ? Bien sûr, je suis protestant d’origine juive. Je doute, c’est pour ça que je crois. Paix à ton âme, en enfer et ne désespère pas. » Le héros de toute une génération de jeunes gens modernes avait peur au moment d’aller se coucher, alors il laissait la lumière de la cuisine allumée et faisait une prière. Aujourd’hui ses chansons en solo ou avec Taxi Girl résonnent d’une modernité désabusée aux airs d’éternité. Une bible lucide pour ceux qui vivent avec la peur de s’endormir. Violaine Schütz Rédactrice en chef
Rédactrice en chef — Violaine Schütz michael@lebonbon.fr
violaine@lebonbon.fr
| Rédacteur en chef adjoint — Michaël Pécot-Kleiner
| Directeur artistique — Tom Gordonovitch
tom@lebonbon.fr
| Président — Jacques de la Chaise
Photo couverture — Miss Kittin par Nicola Delorme | Secrétaire de rédaction — Louis Haeffner Régie publicitaire — regiepub@lebonbon.fr Lionel 06 33 54 65 95 | Contactez-nous — nuit@lebonbon.fr Siret — 510 580 301 00032 | Siège social — 12, rue Lamartine 75009 Paris 1—
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Vendredi 3 Mai au Divan du Monde Sur invitation : party@lebonbon.fr
sommaire Le Bonbon Nuit
musique
tendance
cinéma
paris la nuit
médias
litterature
société
exposition
communiqué
playlist
Miss Kittin
p. 07
Valette & Paulin
p. 13
Dora Moutot
p. 17
Zik & Ciné
p. 21
Y’a quoi au ciné ?
p. 23
Grégoire Chauvière
p. 25
Christiophe Hondelatte
p. 27
Aurélien Bellanger
p. 31
Scotty Bowers
p. 35
Une lumière dans la nuit
p. 39
Chagall
p. 41
Mini Paceman
p.43
Dear Eyes
p. 46
trousse de secours
p. 47
agenda
p. 48
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agenda Les événements à ne pas manquer Les Coquillettes sont cuites Sophie Letourneur revient avec Les Coquillettes. La bande-annonce et le pitch donnent faim : « Trois “nouilles” en mal d’amour partent en virée dans un festival en Suisse : Sophie, midinette, est obsédée par le seul acteur connu du festival, Camille, romantique, rêve d’une histoire d’amour impossible et Carole, pragmatique, a juste “envie de baiser”. » Bon appétit ! Actuellement dans les salles
Objet Sonore Release Party Compil léchée et avant-gardiste élaborée par Le Bon-
Mike Simonetti (Italians Do It Better) Jackson (Warp) Get A Room (Small Time Cuts) Gilb’r (Versatile) Appaloosa (Live)
bon Nuit et Roy Music, - Objet Sonore - fête sa sortie ! Rendez-vous donc samedi 20 avril 2013 à la Machine du Moulin Rouge pour célébrer notre bébé. Quelques uns des artistes présents sur la compil feront vibrer la soirée : Mike Simonetti, Jackson, Get A Room, Gilb’r et Appaloosa Live. 15 € en prévente (digitick.com) le 20 avril à La Machine
Acid Arab Acid-house et musique orientale font plus que bon ménage sous les mains expertes des DJ’s Guido Minisky et Hervé Carvahlo. Après des soirées d’anthologie Chez Moune et un joli nombre de remixes, le duo passe à la vitesse supérieure et investit la Gaité Lyrique. Olive sur le couscous, ils auront en invité spécial l’inénarrable Omar Souleymane. Le 12 avril à la Gaité Lyrique
Expo addictive La drogue conduit à beaucoup de conneries, de sexe et à des overdoses. Mais elle inspire aussi l’art. La Maison Rouge le prouve avec l’exposition Sous DR / DR / DR / DR
influences. Les artistes exposés ont absorbé des vapeurs d’opium, du LSD et des drogues hallucinogènes pour aboutir à un résultat stupéfiant. Jusqu’au 19 mai à La Maison Rouge
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Musique ® Propos recueillis par MPK Ω Phrank
MISS KITTIN CAROLINE CONFIDENTIAL
Ça faisait un sacré moment que nous voulions avoir Miss Kittin dans notre magazine, c’est enfin chose faite. Avec Calling from the stars, son nouveau double album entièrement réalisé en solo, elle nous livre une bipartition très réussie où la griffe kittinienne (CD1) côtoie des univers plus éthérés et contemplatifs (CD2). D’une voix hypnotique et lancinante, Caroline nous parle pêle-mêle de ses inspirations, d’un promoteur tout défoncé qui se fait sucer, de sa condition féminine, de Dolly Parton, d’une petite baraque en Normandie… Un entretien sous forme de confidence. Miaou.
défoncé, il fallait lui parler comme à un gamin de deux ans. Il y a dix ans, je lui aurais sûrement gueulé dessus et j’aurais tapé un scandale, mais là j’étais juste en mode guerrière, je voulais rentrer chez moi. Sur ce coup, ce que la vie m’a appris, c’est 1) Ne jamais aller à une soirée à 10 heures et demi du soir quand tu joues à 3 heures, même si tu as envie de voir les DJ’s avant. 2) Ne pas faire pote avec le promoteur, même s’il est super cool. 3) Ne plus voyager seule… Même si je suis une indécrottable raveuse, à 40 balais, rester 8 heures dans un hangar en brique avec un promoteur qui se fait sucer dans le bureau, c’est un peu limite.
Quand on me demande d’où vient mon inspiration, je réponds qu’elle vient de la vie en général. Il y a
Calling from the stars est un double album, la rai-
d’ailleurs un morceau sur mon album qui s’appelle
son en est assez simple.
Je fais souvent des petits rapports assez marrants et bien incisifs de certaines situations sur mon Facebook privé. Récemment, j’ai joué dans une soirée à Londres, dans un truc en brique bien old school, pas de déco, juste une boule à facettes, un endroit vraiment roots. Le promoteur, un gay mythique avec un look à la Mad Men, est parti complètement en vrille en plein milieu de la nuit. Il avait disparu, fallait que je le retrouve pour qu’il me paye mon taxi, il était 6 heures du mat’, j’étais dedans depuis 22h, j’en pouvais plus. Je me suis invitée dans son bureau, il était là, dans le noir, en train de se faire sucer. J’ai finalement récupéré mes thunes, le mec était tout Life is my teacher.
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J’avais une douzaine de morceaux que j’avais faits chez moi, des petites démos que je pensais amener en Angleterre chez mon pote producteur Pascal Gabriel pour re-bosser dessus. Après les avoir écoutés, il m’a dit : «Je n’ai rien du tout à faire, tes morceaux sont nickel. » J’ai cru qu’il plaisantait, mais en fait non, il était très sérieux, du coup, je me suis retrouvée avec un album prêt. Quelques mois plus tard, j’avais écrit des morceaux ambient en vacances que je pensais sortir sous un autre nom, et je voulais les envoyer à des labels pointus. Et puis un matin, je me suis réveillée, et je me suis dit qu’il serait plus pertinent de coller ces deux parties dans un double album.
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Miss Kittin
“ Même si je suis une indécrottable raveuse, rester 8 heures dans un hangar en brique avec un promoteur qui se fait sucer dans le bureau, c’est un peu limite.”
Dans un certain sens, les deux parties de l’album reflètent deux facette de ma personnalité. La première, c’est mon côté pop, j’écris des chansons, et c’est mon cheval de bataille de montrer qu’un DJ peut écrire des chansons, qu’on ne fait pas tous de la dance pourrave. À côté de ça, j’ai toujours été une grande fan d’electronica du début des 90’s comme Autechre, Board of Canada, les premiers Warp. Chez moi, j’ai une collection hallucinante d’ambient, de trucs obscurs, j’adore ça parce que c’est tout simple, épuré, émotionnel, super léché, tous les sons sont très bien choisis, on peut se laisser rêver sur ce style-là. Cette partie de l’album, c’est un peu le deuxième effet Kiss Kool. J’ai longtemps eu un blocage pour faire un album de A à Z toute seule. Quand
tu collabores avec des tas de gens qui ont des studios énormes, tu traînes avec des gars, leur kiff c’est de lire des manuels, ça met une pression, tu te dis : « Ouais bon moi, j’arriverai jamais à ça ». C’est pour ça que j’ai jamais cru que je pourrais être derrière les manettes. Je croyais qu’il fallait être un rat de studio pour arriver à quelque chose.
Et puis, Pascal Gabriel m’a dit : « La plupart des gens qui sont très techniques ne savent pas écrire une chanson. Il y a des ingés son pour faire la partie du travail scientifique, mais écrire des morceaux, il n’y a personne d’autre que toi qui peut le faire. » Entendre ça de la part d’un mec qui a produit Kylie Minogue et S Express, ça m’a fait du bien, je lui dois vraiment beaucoup. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune fierté à être l’une des seules nanas dans ce milieu depuis
Ça veut dire que rien n’a changé. Je me suis posée la question de savoir pourquoi on était pas plus nombreuses. Pourquoi dans tous les métiers, la plupart des gens qui réussissent sont des hommes. La réponse, elle est bête et méchante : quand tu es une femme, si à un moment tu veux avoir des gosses, aucun mec ne te soutiendra dans
longtemps.
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Miss Kittin tes projets ou ne viendra t’aider. Ça, c’est révoltant. Pourquoi on ne pourrait pas tout avoir, les hommes ont tout. Ils ont une femme, un boulot, une belle bagnole, une maîtresse… Et nous, on ne peut pas, parce qu’on est confinée à ce rôle de pondeuses. Attention, je ne me vois pas forcément comme une amazone, j’ai juste envie d’être une femme qui a une carrière, des gosses et un mec. Je n’en fais pas un fromage, mais c’est une vie super dure. Même
les gens qui viennent t’insulter parce que t’es une petite nana, quand tu les jettes, ils te traitent de pute ou de diva. J’ai des envies de maternité, mais c’est difficile de trouver quelqu’un qui va mettre son égo de côté et qui ne sera pas frustré de rester à la maison pour garder mon gosse 24h/24. Faut ouvrir les yeux, la réalité d’une femme artiste, c’est ça. Ou alors, tu te chopes un petit jeune qui va vivre dans ton ombre, ça va être ton petit gigolo… Tu ne seras pas épanouie pour autant. Les musiciens, ce n’est pas exotique, il y a toujours de la compèt’ et des problèmes d’égo. J’ai essayé aussi des mecs qui n’avaient rien à voir avec mon milieu, les types font semblant d’en avoir rien à foutre de ce que tu fais, mais en fait ce n’est pas vrai, tu es juste un faire-valoir. Pour être heureux en amour, il vaut mieux ne pas réussir.
Quand je vois le ridicule des Djettes topless, je me dis que le milieu de la nuit est encore bien sexiste. Je n’aimerais pas être à leur place, même si je pourrais le faire sans problème. Je rigole à moitié, mes copines adorent mes seins et elles croient toujours que j’en ai des faux. J’ai même eu des petits copains qui croyaient que ma poitrine était refaite. Je repense à une scène à Ibiza : j’étais chez une copine et je sors de la douche. Là, elle bloque sur mes seins et les prend en photo. Le soir, au dîner -on était toute une tablée avec Sven Väth-, elle se met à montrer la photo de mes seins à tout le monde pour montrer qu’ils étaient bien foutus. Ça m’a super gênée, je suis devenue toute rouge, j’ai 11 —
cru que j’allais l’exploser. Ceci dit, je lui ai fait la gueule pendant 6 mois. Il y a un petit bouquin de Dolly Parton que j’ai acheté dans un aéroport aux Etats-Unis et qui s’appelle Dream More. Je ne sais pas s’il a été traduit en fran-
çais, c’est un tout petit bouquin où elle raconte ce qu’elle a appris de sa vie de musicienne, ce qu’elle a appris de ses collaborateurs, des questions qu’on lui a posées dans les interviews. C’est une autobiographie hyper drôle et juste. J’adore cette blonde, elle est intelligente et pleine d’autodérision, elle passe son temps à dire qu’elle a des goûts de chiotte. Quand on lui demande quelle est sa couleur préférée, elle répond Clairol 264, qui est en fait sa couleur de cheveux. Elle dit aussi : « mes pieds et mes hanches sont les seuls endroits qui ne seront jamais bronzés, parce que c’est les seules parties qui restent toujours dans l’ombre. » Le livre est bourré de pépites comme ça. D’ailleurs je donne souvent les bouquins que j’aime à mes amis, mais celui-là je le garde. C’est mon remède anti-blues. Ça fait un bout de temps que j’aimerais écrire un
Je dois avoir une vingtaine de journaux intimes qui vont me servir de vivier où puiser des idées. On ne peut cependant pas écrire quand on bouge tous les week-ends et qu’on se couche à 8 heures du mat’. C’est impossible. Je pense qu’Amélie Nothomb, si elle mixait le week-end, ne pourrait pas écrire tous les jours. Il faudra sans doute que j’attende ma retraite, que j’habite à la campagne, avec des poules et des canards, 3 chiens, un cheval, et que le matin je me pose à un petit bureau chiné chez un brocanteur, avec vue sur des pommiers en Normandie…
livre composé d’expériences vécues.
Miss Kittin — Calling from the stars Nobody’s Bizness Disponible le 24 avril
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musique ® MPK Ω DR & Romain Le Cam
VALETTE & PAULIN rencontre de nuit
2 styles, 2 personnalités différentes… Le Bonbon Nuit les a pourtant réunis parmi d’autres artistes (Koudlam, Christophe, David Lynch…) sur sa compilation Objet Sonore, enfin disponible. On a voulu en savoir un peu plus sur la manière dont Sydney Valette et Benjamin Paulin occupaient leur temps
B : La dernière fois que je suis rentré (presque) à quatre pattes j’étais aux Caves Populaires avec Simon Autain et John Banzaï… Il paraît que j’ai fait pleurer une fille, j’ai du mal à le croire mais mes potes me l’assurent. Je crois que j’ai oublié tous mes plus beaux souvenirs.
une fois le soleil couché. Extraits. L’instant pub : vos 3 adresses préférées pour sortir à Comme film, on vous laisse le choix entre Paris la
Paris la nuit.
nuit, un vieux film en noir et blanc (1930) d’Henri
Sydney Valette : Je vais choisir le premier. J’aime bien le noir et blanc en fait. Hier soir, par exemple, j’ai regardé La Belle et la Bête de Cocteau. J’adore toutes les nuances de cette bichromie, ça m’inspire. Benjamin Paulin : Le premier aussi, pour pouvoir faire un peu de name dropping… Et je me dis qu’il faudrait que Woody Allen fasse une sex tape.
S : L’Udo bar, parce qu’on y sert des Moscow Mule (à base de vodka et de concombre). Le Mauri7, c’est le bar des copains et c’est juste en dessous de chez moi. Et puis Chez Moune, avec son ambiance à l’arrache. B : J’aime bien le Silencio, on peut y voir des concerts intéressants… Pour le reste, depuis quelques temps j’ai tendance à me coucher vers 23h et me réveiller à 4h du mat’, c’est une autre partie de la nuit que je trouve finalement très constructive artistiquement parlant, bien que moins riche en rencontres.
On aimerait que vous nous racontiez en détail la der-
En cas d’insomnie, vous écoutez les Nuits de France
nière fois que vous êtes rentrés à 4 pattes chez vous.
Culture ou vous matez Chasse, Pêche et Tradition ?
C’était où, quand, comment ?
Sinon, vous avez un remède particulier pour contrer
S : Je ne rentre jamais à 4 pattes, je rentre plutôt avec des trous de mémoire. Ce week-end, par exemple, j’ai eu une petite absence entre Parmentier et Strasbourg Saint-Denis, je ne me rappelle plus de rien.
S : Ni l’un, ni l’autre, je dors plutôt bien. Par contre, quand j’en ai une, c’est la merde, je ne sais pas quoi faire, j’essaie de lire un truc. B : Je suis plutôt du genre à regarder des saisons
Diamant Berger, Minuit à Paris de Woody Allen, et One Night in Paris, la sex tape de Paris Hilton. Vous choisissez lequel et pourquoi ?
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ce mal du siècle ?
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Rencontre autour d’Objet Sonore — Valette & Paulin entières de séries en streaming en sautant les passages chiants… Mais je suis sûr que Paris la nuit d’Henri Diamant Berger ferait l’affaire pour s’endormir. C’est triste à dire mais j’ai remarqué que les vieux films marchaient à peu près aussi bien que les bouquins pour me faire plonger…
La nuit, vous avez pas un plan pour trouver de la bonne drogue ?
S : Ben non, parce que j’en prends pas ! B : Mon épicier a de très bonnes bouteilles de rouge et des M&M’s… Parmi les métiers de nuit, quel est celui qui vous
La rue la plus coupe-gorge à Paris pour vous, c’est
intrigue le plus ? Pourquoi ?
laquelle ?
S : Veilleur de nuit. Il y a quelque chose de très solitaire et de très chiant dans ce métier, tu as intérêt à avoir de l’imagination pour te distraire. B : Bosser dans un péage sur une aire d’autoroute. Je me dis que ça doit être le super plan pour écrire un bouquin.
S : Y’a bien des endroits à la Goutte d’or, vers Barbara Fleury, où ça craint un peu, même s’il ne m’est jamais rien arrivé. Strasbourg Saint-Denis aussi, c’est chaud la nuit. B : Les rues coupe-gorge de ma jeunesse sont presque toutes devenues branchées aujourd’hui… Depuis je ne connais plus trop. Je me suis embourgeoisé. Combien d’heures en moyenne passez-vous dans votre lit ? Vous sert-il de bureau ?
S : Entre 6 et 8 heures. Je ne pourrais pas bosser dans mon pieu, c’est impossible, j’ai besoin d’être bien assis à un bureau pour être productif. B : Je passe plus de temps réveillé qu’endormi dans mon lit… Ma copine part travailler et moi et le chat on vit la vie d’artiste. Je fais semblant de travailler en actualisant ma page fb toutes les 2mn.
Il y a une salle, un club ou un bar où vous ne foutrez plus jamais les pieds ?
S : Le Glazart. J’y ai fait un concert et je ne me suis pas fait payer. Le mec s’appelait Romain, il a carotté plein de mecs, et je crois qu’il s’est d’ailleurs barré à l’étranger. B : J’ai été il y a quelques temps à la ré-ouverture de Chez Castel, c’était tellement moche et aseptisé que je suis ressorti au bout de 2 minutes. Votre technique contre la gueule de bois ?
S : Du citron dans de l’eau chaude. B : Ne jamais dessaouler.
Si une nuit, il y avait une baston entre ceux qui sortent le jeudi, et ceux qui sortent le dimanche, vous
Votre actu proche ? Album, EP, concert ?
prendriez parti pour qui ?
S : En concert le 9 avril au Réservoir, pour la soirée de la compile Objet Sonore. Le Tour Asie, du 22 avril au 20 mai, avec l’Alliance française, où j’ai une quinzaine de dates entre la Chine et la Corée. Et enfin mon EP, prévu pour septembre. B : Je suis en train de faire la pré-prod de mon prochain disque avec Matthew Hardwidge de DayOne. Je suis très très content de la direction que ça prend.
S : Avant j’aurais dit dimanche soir, mais maintenant ça me décalerait vraiment trop la semaine. J’opte pour le jeudi soir. B : Mais s’ils se rencontraient ce serait quelle nuit ? La nuit dans l’ouest parisien est-elle pour vous un voyage en terre inconnue ?
S : Complètement. Même si à une époque je traînais pas mal mes guêtres au Baron. J’ai des souvenirs du Montana aussi, il y avait Adrien Brody. B : J’y suis né, j’y ai passé mon enfance, depuis je n’y retourne que pour aller chez le dentiste. 14 —
Objet Sonore Roy Music ≥ Chez Colette, à la Fnac et sur iTunes Music Store
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tendance ® Louis Haeffner Ω Pinar & Viola - Synchrodogs - Kim Laughton
DORA MOUTOT la gazelle du mauvais goût
On a rencontré la délicieuse Dora Moutot, créatrice du célèbre site La Gazette du mauvais goût, dans un café, vers Strasbourg Saint-Denis. Elle nous a parlé, avec cette étincelle de folie avant-gardiste dans le
un peu mon fond de commerce, je reste dans ce délire. Cela dit je me suis rendu compte qu’à cette époque naissait un véritable élan, sur le web, pour tous ces trucs un peu kitchs.
regard, de mode, de journalisme et de trucs vraiment bizarres.
Est-ce que tu penses que le kitch est un concept évolutif ?
Peux-tu présenter ton parcours, en quelques mots ?
J’ai suivi un cursus de 3 ans à l’atelier ChardonSavard à Paris, mais je me suis vite rendu compte que j’étais nulle en couture (rires). Cependant j’étais très intéressée par le fait de raconter des histoires autour de la mode, j’ai donc déménagé à Londres pour faire des études de journalisme et communication de la mode à la Central SaintMartins. C’est pendant cette période que j’ai commencé à écrire pour différents magazines, et que j’ai créé La Gazette du mauvais goût. Au départ j’ai fait ça comme une espèce de blague à moimême, en réponse à mes profs de stylisme qui me disaient toujours que j’avais mauvais goût. En même temps c’est vrai, j’ai vraiment mauvais goût. J’allais te demander si tu avais choisi ce thème par goût ou juste comme un délire.
Non, le mauvais goût, c’est mon goût. Petite, j’adorais le rose fluo, les licornes, tous ces trucs kitchs qu’on retrouve sur mon site. Maintenant que je suis adulte, même si j’ai pris un peu de recul, que j’ironise un peu là-dessus car c’est désormais 17 —
Oui, complètement, je pense par exemple aux t-shirts « loups », ringards au possible il y a encore dix ans, et ultra-tendances il y a quelques années. Existe-t-il une « esthétique internet » ?
Il existe certainement une esthétique globale, mais tout cela change selon les réseaux. Par exemple il existe une véritable esthétique tumblr, quelque chose de très girly, que je qualifierais de « geek fille ». À la différence, myspace possédait des influences beaucoup plus émo, plus rock, et instagram se base sur un aspect très vintage. La mode s’inspire-t-elle de ces tendances ?
Certains créateurs, comme Jeremy Scott ou Meadham Kirchhoff, oui, mais dans l’ensemble le monde de la mode est très en retard sur l’univers geek et tout ce qui est « tech ». Internet mène-t-il à une généralisation des styles, ou au contraire permet-il une plus grande variété dans les tendances ?
Je pense que ça permet à beaucoup de personnes Nuit
Dora Moutot
“ la mode est très en retard sur l’univers geek.” de trouver leur style, en piquant des idées à droite à gauche. L’époque où un magazine féminin définissait clairement une ligne, suivie par le plus grand nombre, est clairement révolue. Mais les leaders d’opinions existent toujours, et les suiveurs, qui sont beaucoup plus nombreux, également, donc les modes ne sont pas près de disparaître. Tu as un blog sur Le Monde, et tu travailles également pour Canal+ et Glamour, est-ce que le fait de bosser pour ces gens-là te fait rentrer dans un système, t’enlève une certaine forme de liberté ?
Oui complètement, mais pas tant qu’on pourrait l’imaginer. Dans le cas de mon blog pour Le Monde, ça m’apprend surtout à aborder mon domaine par l’écriture plus que par l’image. Cela dit, cette écriture est forcément normalisée, et quelque part bridée. Je ne peux pas caler le mot « bite » à la troisième phrase (rires). C’est frustrant. Penses-tu toucher plus de monde grâce à ce blog ?
Non, je pense que je touche beaucoup plus de monde par l’intermédiaire de mon site, même si Le Monde me permet sûrement de toucher une catégorie de la population peut-être plus âgée, plus inscrite dans une tendance mainstream. Par exemple pour Glamour, j’ai vraiment du mal à trouver des sujets adaptés à leur lectorat. Chaque rédaction a ses propres exigences, auxquelles j’essaie de m’adapter, mais les sujets qui me 18 —
passionnent réellement, il n’y a que sur mon site que je peux les traiter. Tu dis que « le journalisme, c’est trouver l’imaginaire dans la réalité, le partager et l’expliquer ». Peux-tu nous expliquer, justement ?
En fait ce qui m’intéresse, c’est l’imaginaire des gens, et voir comment ils arrivent à transposer leurs fantasmes et leurs délires dans la réalité. Ce qui m’énerve, c’est qu’on parle toujours de l’imaginaire des artistes, comme si il fallait être artiste pour que l’imaginaire soit validé par les médias. Tout le monde se fait des films dans sa tête, et moi ce sont ces films, ceux de M. Tout-le-monde, qui me passionnent. Je m’intéresse par exemple en ce moment à un groupe de fétichistes qui s’appellent les « sissies », obsédés par l’esthétique des princesses de contes de fée. Ils publient des vidéos où on les voit se rouler dans le satin, c’est obscène et presque dégueulasse, et en même temps beau et très esthétique. Le malsain pour le malsain ne m’intéresse pas si il n’y a pas cet aspect « beauté un peu étrange ». Je pense que ce genre de travail mériterait d’être exposé à Beaubourg, mais comme ils ne sont pas considérés comme artistes, leur art restera méconnu, et je trouve ça dommage. Pourquoi cette esthétique de la bizarrerie, du laid, du malsain, ne parvient-elle pas à franchir les barrières d’internet ?
Parce que les gens sont frileux. Tout le monde est intéressé par la bizarrerie, mais les directeurs de publication restent engoncés dans le politiquement correct, dans l’idée qu’ils se font du lecteur. Ils croient les gens plus cons qu’ils ne le sont. Du coup on reste très superficiels, alors qu’ils se passe des trucs de fou dans le monde, quand on cherche bien. Dora Moutot sur la toile www.lagazettedumauvaisgout.com doramoutot.blog.lemonde.fr
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cinéma ® Mirah Houdon Ω Sympathy For The Devil © Carlotta Films
zik & ciné : Le bon mix La musique a toujours été télégénique. Le Forum des Images le démontre avec brio avec son cycle En avant la musique ! qui réconciliera définitivement mélomanes et cinéphiles.
Imaginez une scène de pleurs sans violons, une autre d’angoisse sans sonorités dissonantes… elles n’auraient sans doute pas la même portée émotionnelle. Le Forum des Images l’a bien compris. La salle parisienne consacre en effet ce mois-ci un cycle de cent longs métrages, ayant pour point commun la musique. Et il y en aura pour tous les goûts. On y aborde l’émergence du rock avec Graine de violence (1954), Peggy Sue s’est mariée (1986) et American Graffiti (1973). Le jazz se taillera sa part de gâteau avec Le Chanteur de jazz (1927), le mouvement hippie via If You’re Going to San Francisco, et le glam rock avec Velvet Goldmine qui part sur les traces de l’icône Bowie. John Travolta aura droit a sa propre collection, Travolta, serial danseur, du 24 au 30 avril. Mais pourquoi le septième art accorde-t-il tant de place à un autre art ? On connaît le pouvoir expressif de la musique de film, qui n’est pas un simple « papier peint ». Le son rend l’image plus riche, ou dit autre chose qu’on ne voit pas et les grands réalisateurs y accordent une place de choix. Des collaborations au long cours sont ainsi devenues mythiques, contribuant à l’univers du cinéaste : Alfred Hitchcock et Bernard Herrmann, Sergio Leone et Ennio Morricone, Steven Spielberg et John Williams, David Cronenberg et Howard Shore, David Lynch et Angelo Badalamenti, Tim Burton et Danny Elfman, Georges Delerue 21 —
et François Truffaut, Claude Sautet et Philippe Sarde. Quentin Tarantino et Sofia Coppola ont aussi beaucoup misé sur les chansons avec un choix de morceaux existants aussi importants que la perruque d’Uma Thurman dans Pulp Fiction ou le slip rose de Scarlett Johansson dans Lost In Translation. Mais au Forum des Images, c’est la musique comme sujet qui est plus précisément abordée. D’abord à cause du côté charismatique des chanteurs et des musiciens, de leurs looks fous et de leurs vies souvent dissolues, qui en font des héros forts à l’écran. Elvis Presley a ainsi joué son propre rôle dans une trentaine de long métrages. Nick Cave, Mick Jagger, Blondie, Grace Jones, David Bowie et Peter Murphy (de Bauhaus) ont fait des apparitions remarquées à l’écran. Edith Piaf, Ray Charles, Johnny Cash, Jim Morrisson ou encore Ian Curtis ont inspiré des biopics à succès, sans parler des comédies musicales, un genre à part qui a ses fans. La musique est aussi un moyen de raconter une époque ou une révolution. Accompagnant un changement ou une envie de changement, les courants sonores retranscrivent une contestation mieux que n’importe quel autre art. La révolution iranienne est ainsi illustrée par Les Chats persans, un film tourné clandestinement. Certains courants (comme le punk, le blues ou le hip hop) portent en eux-mêmes cet aspect politique fort. Mais il y a aussi la prise de liberté personnelle, quand la musique devient la seule échappatoire individuelle. C’est pour cela qu’elle restera un sujet de choix. Jusqu’au 21 avril au Forum des Images Nuit
Cinéma ® Pierig Leray Ω DR
Y’a quoi au ciné ? 1 mois, 4 films, 4 avis.
Amour & Turbulences de Alexandre Castagnetti
Le problème ? On ne les a pas
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vus. Critiques abusives et tota-
Le nom de Nicolas Bedos devrait suffire à la critique. Le titre ridicule à nous mettre à terre, l’histoire sucrée-salée à nous achever. Une horreur de comédie qui tente un copy cat à la sauce Appat-ique (comprendre un Appatow pathétique).
lement infondées des meilleurs / pires films du mois à venir.
≥ Sortie le 3 avril Oblivion de Joseph Kosinki — 2 bonbons
Le blockbuster du mois, un SF bien clinquant, un Tom Cruise dans des cascades inversement proportionnelles à sa taille, un message cul-cul bien foireux qui sent bon le « mais il y a du bon dans l’Homme » : oui, la bombe H et les sushis. ≥ Sortie le 10 avril Promised Land de Gus van Sant — 3 bonbons
Dans le van de Gus, l’écologie, forcément choisie comme thème générationnel, et Matt Damon, 15 après Will Hunting, parfait dans le rôle de l’enculé. C’est du Gus van Sant, toujours un brin chiant, larmoyant et surexposé. ≥ Sortie le 17 avril L’écume des jours de Michel Gondry — 1 bonbon
Cocktail Molotov du mauvais goût, Tautou + Duris dans le clip-art pompeux de Gondry, c’est l’explosion du médiocre dans des nuages de carton-pâte. Pauvre Vian, ta verve aurait mérité de rester bien « encrée » dans tes pages. Un résumé du XXIème siècle ou l’infantilisation de l’Art. ≥ Sortie le 24 avril
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Paris La Nuit Grégoire Chauvière gc-graphic.net
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Médias ® Nicolas George Ω France 2
Christophe Hondelatte Faites entrer l’anti-héros
Cybernight, qui cause de cuir et latex.
bon… Cette chanson, c’est un instantané de notre époque. C’est une chanson qui s’applique à tout le monde. Maintenant les mecs draguent alors qu’avant ils donnaient leur carte de visite. « Passer la nuit à fond la toile, si loin, si près des étoiles / Perdu mon temps finalement / Et la chanson des années toiles qui se finit toujours à poil donc rien de neuf finalement / Passer la nuit à fond la toile, si loin, si près des étoiles / Perdu mon temps finalement, salut ! »
Tu as fait un énorme buzz avec ta chanson Cyber-
Ton nouveau morceau s’appelle Puceau, peux-tu
Depuis qu’il posait nonchalamment son blouson de cuir sur ses épaules au moment de nous dire au revoir dans l’émission culte Faites Entrer l’accusé, Christophe Hondelatte est un peu notre héros. Personnage iconoclaste, grande gueule et touchant, il refuse de choisir entre homme de télé, de radio et musicien. On l’a rencontré, alors qu’il se lance à fond dans la musique avec notamment un morceau,
night, premier extrait de ton album à venir, et ses
nous en dire un peu plus sur ce titre ?
paroles « T’es OK pour un plan ce soir ? / Moi je ne
Pourquoi ce titre, Puceau ? C’est encore une fois… énigmatique ! Après Cybernight et l’agitation qu’il y a eu autour, je voulais rester dans le rugueux. Ça m’amuse d’aller sur le registre des paroles qui grattent ! Même si le titre est plus calme, j’ai toujours envie de faire le show et parfois même d’aller sur un terrain un peu chaud ! (rires)
peux pas recevoir /J’aime le cuir et le latex / Et les toilettes du Grand Rex / Si c’est possible par SMS / Envoie-moi une pic de tes fesses / Promis, je t’envoie en retour un cliché de mon inférieur. » Comment l’as-tu pris ?
Cybernight a été plutôt bien accueilli par le public. J’ai eu des bons retours. Après, beaucoup de gens, et de médias notamment, n’ont retenu que les paroles. C’est de la peoplerie tout ça ! Et puis c’est de la fiction, celle de plusieurs personnages qui écrivent frénétiquement la nuit sur leur clavier à la recherche du grand frisson érotique et notamment celle d’un homme en quête du coup d’un soir un peu SM en boîte de nuit. Mais, franchement, les commentaires des gens, ça m’a bien fait rire… Venir jouer les vierges effarouchées, comme ça. Ça fait semblant de découvrir la lune, alors que 27 —
Tu es aussi chanteur, quelles sont les grandes différences entre tes nouvelles chansons et ton premier album ?
J’avais envie d’un album qui sonne plus rock… et même plus électro. Sur le premier album j’avais une étiquette jazz… Je voulais toucher à autre chose. Et puis, la vraie différence c’est qu’il y a plus de travail que sur les titres d’avant. C’est écrit d’avantage pour le live, aussi, ces nouveaux morceaux sont taillés pour être interprétés sur scène. Nuit
Christophe Hondelatte Il y a une chose que tout le monde ne sait pas, mais
Je t’aurais bien vu membre d’un groupe de rock, par-
tu composes aussi une grande partie des tes mor-
tir sur les routes en tournée à travers l’Europe !
ceaux…
Ah ah ! Vraiment ? C’est drôle que tu penses ça… Mais tu sais je n’ai jamais eu le fantasme d’une vie sur les routes, du « tour bus »… En fait, je n’ai jamais rêvé d’être un rockeur ! Mais j’aime beaucoup la scène par contre. Mon meilleur souvenir ? L’Alhambra ! Après, à chaque fois que tu fais un concert tu grandis un peu plus. Donc les prochains lives seront encore plus magiques. Je rêve de jouer à l’Olympia ! En même temps, je pense que c’est celui de tout le monde…
Absolument ! Je suis co-compositeur. Niveau musique, je travaille aussi les mélodies avec mes musiciens. J’aime trouver des accords originaux, des mélodies… J’ai fait le conservatoire, j’ai été violoncelliste, et donc le processus de composition est quelque chose qui me tient à cœur et dans lequel j’aime m’impliquer. Tu as pourtant beaucoup été critiqué à l’époque de ton titre Dr House… Est-ce que, avec le recul, tu regrettes ce morceau ?
Te reconnais-tu dans la vie nocturne parisienne ?
Ce titre, je ne le renie pas du tout… Dans certains concerts, j’ouvre même avec ! Je pense qu’à l’époque, beaucoup n’ont pas compris ma démarche musicale et artistique. Mon envie de faire autre chose que de la télé et de la radio. C’est là que j’ai appris que c’était difficile d’être à la fois journaliste et chanteur, juge et partie.
J’aime beaucoup Lou Doillon, le dernier album de Françoise Hardy, Benjamin Biolay, Batlik, Mélanie Dahan, Adele, BB Brunes…
Ma « culture sortie », c’est, et ça restera le Sud Ouest ! C’est pour ça que j’aime aller au Bedford Arms, 17, rue Princesse, dans le 6e arrondissement. Mais, honnêtement, à Paris, on a perdu l’esprit festif d’avant. Par exemple, je n’aime pas ce qu’est devenu Saint-Germain-des-Près. J’apprécie les endroits où l’on peut se parler, où l’on échange… C’est pour cela que souvent je préfère les dîners à quatre à la maison… Je fonctionne beaucoup par « cercle », par « famille » ! Sinon j’aime beaucoup « Au Goût Du Jour », rue Beaugrenelle dans le 15e arrondissement. Esprit bistrologie, super bonne cuisine… Le top !
Et si on te donnait carte blanche pour inviter les
Tu n’aimes pas Paris ?
artistes de ton choix, à tes côtés, sur scène, qui choi-
Si j’aime Paris, mais fondamentalement, je suis un provincial, et même un « campagnard ». J’ai donc besoin de bouger souvent. C’est pour ça que, dès que je le peux, je pars me ressourcer dans mon Sud Ouest !
Tes influences semblent multiples, niveau musical… Quels sont tes coups de cœur du moment ?
sirais tu ?
Il y en a tellement ! Je pense qu’il y aurait Bernard Lavilliers, Raphaël, Cali, Philippe Katerine, Françoise Hardy, Michel Jonasz, Mika, Maurane. Et mon plus beau souvenir de concert en tant que spectateur, une des plus belles émotions que j’ai eu, c’était Jane Birkin au Printemps de Bourges… Il y a 25 ans ! Elle m’a fasciné. C’était un de ses premiers concerts, d’ailleurs.
Christophe Hondelatte www.christophehondelatte.com
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littérature ® Arnaud Wyart Ω C. Hélie Gallimard
Aurélien Bellanger Geek littérature
Avec son premier roman, La Théorie de l’Information,
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le Français Aurélien Bellanger, 32 ans, s’est imposé
Mais La Théorie de l’information est avant tout un roman. Avec un héros : Pascal Ertanger, né dans les années 60 en banlieue parisienne. « J’ai grandi en zone péri-urbaine. Je connais bien ces paysages. J’ai voulu leur rendre leur part de sublime. Les lettres géantes du magasin IKEA d’Evry m’impressionnaient beaucoup enfant ». Parallèlement au récit historique, la vie de ce personnage va suivre pas à pas les évolutions techniques. À commencer par le Minitel dont Ertanger va devenir une vedette avec ses messageries roses, les 36 15 CUM, ULLA et autres… Puis Internet, en créant le premier FAI (fournisseur d’accès internet) grand public et abordable. Son ascension vertigineuse est décrite dans un style qui rappelle Balzac, une autre référence de Bellanger. « Il y avait, au tout début, l’idée d’un destin à la Rastignac. Le désir, aussi, d’élever les normes comptables au niveau de la poésie, comme dans le Colonel Chabert. De faire de l’histoire industrielle un argument romanesque, comme dans le monologue sur l’histoire du papier de David Séchard, dans Illusions perdues. Enfin, il y a du Louis Lambert dans Pascal Ertanger : une forme de mysticisme intellectuel. Je n’oublie pas non plus que Balzac a défendu et illustré les thèse de Swedenborg : c’est un peu son Claude Shannon, en plus farfelu. Comme disait Baudelaire, c’est à tort qu’on fait de Balzac un réaliste :
fortement dans le paysage littéraire actuel. Sa prouesse ? Raconter dans le détail une histoire technologique française de 30 ans, du Minitel au Web 2.0, en la rendant passionnante. Rencontre.
Pour expliquer les fondements de son premier roman, Aurélien Bellanger cite plusieurs points d’ancrage. D’abord une passion pour la révolution numérique, « l’événement historique majeur de ces 50 dernières années » dont il a vécu les tournants. Parfaitement en accord avec son époque, Bellanger s’est d’ailleurs largement inspiré du site Wikipédia, aussi bien pour y puiser des informations que pour son style. Avec même une ambition encyclopédique. « Il a failli y avoir écrit “ à Wikipédia ” sur la première page en dédicace. Mais cela aurait trop ressemblé à un gag - déjà que je cite Paul-Loup Sulitzer dès les premières pages… ». Son livre relate 30 ans d’innovation technologique en France. De l’invention du Minitel, fleuron hexagonal, jusqu’au Web 2.0, les événements sont retranscrits avec une extrême précision et à chaque fois replacés dans les différents contextes du moment, qu’ils soient politiques, économiques ou sociaux. Une véritable épopée.
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Aurélien Bellanger
“l’horizon ultime de la culture geek, c’est l’abolition de l’art.” c’est avant tout un visionnaire ». Le personnage de Pacal Ertanger, inspiré par Xavier Niel, patron de Free, s’avère être un choix naturel pour représenter l’explosion de la télématique et d’Internet. « C’est sans doute, dans son domaine, le meilleur de sa génération ». À cela s’ajoute une vie sulfureuse, notamment dans les années 80 et leur argent ostentatoire, les peep show, sans oublier les problèmes judiciaires et amoureux, les conflits professionnels, les magouilles… Pour le lecteur, il est parfois difficile de savoir si les faits décrits ont été réellement vécus par Xavier Niel, tant Bellanger manie parfaitement l’association entre réalité et fiction. Cyberpunk
Au-delà de ce mélange des genres, Aurélien Bellanger apporte à la fin de son roman une part de fantastique, ce qui lui donne une nouvelle ampleur. Après que Google et Facebook ont régné en maîtres, la technologie est rattrapée par ses démons. La cybernétique nourrit les projets les plus fous. La fiction dépasse la réalité mais l’auteur parvient une nouvelle fois à maintenir le flou. « J’avais en tête que pour rendre les rares éléments fantastiques de mon livre tolérables, l’impression générale devait rester réaliste ». L’auteur y dévoile aussi son goût pour la littérature cyberpunk. « C’est sans doute l’un des derniers grands 32 —
courants littéraires. Neuromancien, de William Gibson, n’annonce pas tout à fait l’âge de l’information. C’est plutôt même l’inverse : l’âge de l’information ne s’est pas encore élevé au niveau des intuitions géniales de Neuromancien. La fin de mon livre est une sorte de balade dans un musée cyberpunk, certaines choses sont déjà périmées, d’autres sur le point de naître. Ces mythes post-humains sont, encore aujourd’hui, d’une incroyable efficacité littéraire ». Philosophe de formation
Même si son roman a de quoi ravir les amateurs de nouvelles technologies et qu’il est l’un des premiers du genre, Aurélien Bellanger ne pense pas être geek pour autant. « Mon livre est un faux roman geek, dans la mesure où l’horizon ultime de la culture geek, c’est l’abolition de l’art. ». En d’autres termes, cette culture n’est pas en mesure de créer un roman, malgré des aspects qui s’y prêtent. Sa logique ultime est de détruire tout émanation de culture individualiste, incarnée notamment dans le romantisme. Auteur d’une thèse en philosophie analytique, Bellanger préfère s’orienter vers l’avenir de la science. « La science est en train de changer de nature. Je cite dans mon livre cette réflexion de Norbert Wiener, l’inventeur de la cybernétique : “ Il est désormais admis, et c’est là l’un des changements survenus offrant le plus d’intérêt, que l’on n’a plus affaire à des quantités concernant un univers spécifique, réel et conçu comme un tout, mais que les réponses aux questions que l’on se pose peuvent être trouvées dans un grand nombre d’univers similaires.” » Ça laisse songeur…
Aurélien Bellanger ≥ La théorie de l’information (Gallimard)
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littérature ® Violaine Schütz Ω Scotty, âgé de 20 ans, engagé dans le corps des Marines, en permission à San Diego, 1944. Courtesy of the Neal Peters Collection
Scotty Bowers Hollywood Stories
Mieux que Zahia et le Nouveau Détective réunis. La vie de Scotty Bowers, ex-Marine devenu escort boy, sort en français et dévoile tous les secrets sexuels du Hollywood des années 40-50. Croustillant !
Aujourd’hui, Scotty Bowers a 89 ans, il est marié, vit sur les hauteurs de Los Angeles, et fait sûrement un gentil grand-père. Et on avoue qu’on aimerait bien être parmi ses petits-enfants. Car les histoires qu’il doit leur raconter avant de s’endormir ont tout de contes passionnants. Des contes interdits aux moins de 16 ans. En 1946, cet exMarine de la Seconde Guerre Mondiale affiche une silhouette incandescente et un visage radieux. Beau comme un Dieu, il exhibe ses pectoraux en tant que pompiste dans une sation-service sur le célèbre Hollywood Boulevard. Et à ce moment-là, il ne tarde pas à toucher de gros pourboires. En effet, très vite, la gueule d’ange apprend « à faire autre chose que remplir les réservoirs des berlines »… Bisexuel assumé, très libre, vigoureux et porté sur la chose, Scotty couche avec beaucoup d’hommes et de femmes, et finit par se faire repérer des stars qui passent dans le coin, en provenance des studios de cinéma. Full Service : My Adventures In Hollywood And The Secret Sex Lives Of The Stars, ses mémoires, racontent la véritable essence de sa jeunesse et celle de nombreux people. Devenu en un éclair le gigolo très demandé du gratin hollywoodien des années 40-50, il croise 35 —
dans son lit Edith Piaf, Vivien Leigh, Cary Grant, Edouard VIII, George Cukor, Cole Porter, Tennessee Williams, Rock Hudson, Tyrone Power ou encore Cecil Beaton. Dans une Amérique encore puritaine (la révolution sexuelle n’a pas encore eu lieu pour les autres) le jeune homme couche avec des milliers d’hommes et de femmes, et joue « les pourvoyeurs » en mettant à contribution ses amis (ouvriers, militaires, chauffeurs de taxi…) dans une sorte de réseau confidentiel pour artistes nymphos. Il raconte avoir fourni jusqu’à 150 femmes en tout à la très exigeante Katharine Hepburn, dévoile que le bel Errol Flynn était ivre mort quand il a débarqué avec plusieurs filles et n’a rien pu faire tandis que Spencer Tracy était un excellent amant. Mais à aucun moment, Bowers ne voit ça comme de la prostitution ou du proxénétisme. L’homme, très attachant dans sa manière de décrire les choses, pense juste avoir été là au « bon moment », et avoir profité des opportunités qui se sont offertes à lui. Alors que la plupart de ses clients sont morts, il a enfin accepté de livrer ses mémoires ; « J’avais envie que les gens soient heureux. Le sexe me semblait la meilleure manière ». Ça ferait un bon film. Scotty Bowers – Full Service, mes aventures a Hollywood ou la vie sexuelle cachee des stars (Hugo Doc) en librairie le 4 avril
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http://nobreastsnorequests.tumblr.com
société ® Lesbobitch Ω DR
une lumière dans la nuit Lesbobitch (le pseudo qu’elle a choisi pour nous raconter son métier) travaille la nuit comme éclairagiste (concepteur lumière), ce qui signifie qu’elle est « responsable de la mise en place du matériel et des techniques d’éclairage, et de toutes les ambiances lumineuses ». C’est elle à qui l’on doit l’atmosphère du club puisqu’elle imagine une scénographie, comme un peintre crée un tableau, et accompagne les danseurs. Elle nous parle de son métier nocturne.
Je travaille dans une boîte sur les Champs Elysées. Genre un truc classe mais mainstream. D’ailleurs parfois ça m’énerve parce que personnellement j’aime l’électro. Mais au fond, on s’en fout parce que de toute façon je fais la lumière. Ce qui veut dire que c’est moi qui décide si on fait dans l’ambiance lounge quand Sebastien Tellier passe dans les enceintes ou si j’envoie des stroboscopes bien plus violents sur du Kanye West. Depuis que je bosse en club, ça arrange mes colocs. Non pas que mon rythme de vie soit plus facile à vivre puisque j’avais déjà le même avant - je sortais tous les soirs -, mais parce que maintenant elles peuvent le justifier. Il est clairement plus aisé d’expliquer mon état de défonce tous les jours à 7h du mat quand elles, elles se lèvent pour aller bosser. Elles me disent : « meuf, c’est chaud tu dois être crevée là », mais en fait pas du tout, je ne suis pas fatiguée, je suis juste totalement défoncée 38 —
et blasée parce qu’il n’y avait pas d’after ! Parce que c’est pas la peine de le cacher plus longtemps, ce job de « lighteuse » c’est quand même le bon prétexte pour rencontrer des filles et prendre toutes sortes de trucs, sans parler du Dom Pérignon à tire larigot vu que j’ai accès à l’open bar. Je parle de « pécho de la meuf » parce que je suis lesbienne. Encore une raison pour bosser la nuit, ça, le lesbianisme. Car ce n’est pas si facile de trouver des filles le jour à Paris. À part ça, ce job d’éclairagiste c’est chouette même si tout le monde me prend pour la copine du DJ, étant donné que personne en boîte ne pense à l’existence de mon travail. Mais réveillezvous, il y a bien quelqu’un dans l’ombre pour vous mettre dans les projecteurs et c’est moi. La nuit, je rencontre des gens qui ont beaucoup d’argent. Personnellement ça ne m’avance à rien mais ça me rappelle que j’ai le seul job de la nuit qui ne « tips » pas. Les gens riches me mettent mal à l’aise et en y réfléchissant, les belles filles aussi, ce qui est vraiment stupide compte tenu de ma sexualité. Le reste du temps, je fume des clopes, je danse en poussant des boutons, et du coup j’ai l’air refaite devant les gens du carré VIP. C’est une belle vie. Je fais la fête tout le temps, je n’arrive pas à parler aux gens alors je bois, je me prends pour Boris Vian dans une version 2013 qui allume et éteint des spots. Je kiffe. En fait, la nuit, la lumière c’est moi. Nuit
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exposition ® Camille Salmon Ω Chagall peignant “Entre guerre et paix”
chagall transfiguration de l’indicible
Jusqu’au 21 juillet, le Musée du Luxembourg accueille une centaine d’œuvres de Marc Chagall. Plus qu’une rétrospective, ce sont 98 années d’une vie en images qui nous sautent aux yeux et au cœur.
Mobilisé en 1915 en Russie, Chagall n’ira pas au front. Juif, son exil américain dès 1941 le sauvera du pire. Rescapé involontaire d’une tragédie individuelle, il se fera témoin sensible du plus insensé des déraillements collectifs, sur près d’un siècle. Son travail n’adhèrera jamais totalement à aucune école stylistique, passée ou émergente. Chagall était libre, profondément. Au-dessus de tout, jamais. Sous le spectre d’une dichotomie permanente, ses thématiques abordent, souvent dans un même cadre, guerre et paix, espérance et terreur, cirque et foi, amour de trente-cinq années encore et toujours, puis son deuil. Le tout porté par des muses récurrentes, êtres hybrides à têtes d’animaux survolant leur monde : trop colorés, trop souriants, trop lumineux pour être honnêtes. Motifs que d’aucuns perçurent ainsi comme fantasques et naïfs, révélateurs d’une fuite pour un art onirique. Soit l’exact opposé de la démarche de Chagall, qui ancrait chacun de ces étranges invités dans la réalité via un symbolisme puissant, faisant sens et souvent religieux. « Ne m’appelez pas fantasque ! Au contraire, je suis réaliste. J’aime la terre », clamait-il. En 1937, trois de ses toiles atterrissent, aux côtés notamment de celles d’Edvard Munch, Kandinsky et Paul Klee, dans l’exposition nazie présentée à Munich sous l’intitulé : Art dégénéré. L’ironie de l’histoire réside dans le fait que cette notion de dégénérescence - en opposition à un art 41 —
héroïque issu d’une race pure - trouvait son origine dans le travail de Max Nordau, intellectuel juif et profondément sioniste mort en 1923. Chagall, insaisissable, pleura-t-il ou bien sourit-il de ce pathétique pied-de-nez ? Nul doute que cet épisode nourrit sa production de « rêveur conscient ». Outre les toiles incandescentes qui firent sa réputation, on découvre entre autres des dessins à l’encre en noir et blanc, de saisissantes illustrations de la Bible et des lithographies de quatre contes des Mille et une nuits qui, faut-il le rappeler, ne racontent rien d’autre que des histoires d’amour s’achevant invariablement par la séparation ou la mort des amants. Chagall réalisera ces dernières deux ans après la disparition brutale de sa femme Bella : « Tout est devenu ténèbres », écrivit-il alors. Par la suite et malgré sa présence figurative dès les débuts, Bella prendra une place considérable dans ses toiles. Portées absentes, ses illustrations pour Les âmes mortes de Gogol et Les Fables de La Fontaine (qui mieux que lui pour mettre en images ces animaux s’exprimant au nom de l’homme ?) auraient complété idéalement cette merveilleuse exposition. On retiendra également qu’en plus de ses pinceaux, Chagall faisait bien de ne pas garder sa plume dans sa poche : « Plus clairement, plus nettement, avec l’âge, je sens la justesse relative de nos chemins et le ridicule de tout ce qui n’est pas obtenu avec son propre sens, sa propre âme, qui n’est pas imprégné par l’amour. ». Pas mieux. Chagall, entre guerre et paix www.museeduluxembourg.fr
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® Géraldine
Bourlon de Rouvre
Le nouveau MINI Paceman Une soirée de lancement Electric !
Quoi de plus prestigieux que l’Electric pour présenter le nouveau MINI Paceman ? Situé en plein cœur de Paris Expo Porte de Versailles, ce nouveau haut lieu de la nuit parisienne reflète parfaitement les valeurs de la petite voiture : moderne, urbaine et design. En haut du 4e étage du hall 7, cet espace offre
dynamiques qui jouent de leurs shakers et nous amusent de leurs boissons aux couleurs vives, parfois girly, parfois robustes et acidulées. Les invités ne manquent de rien et rient à gorges déployées, boites à pizza de tailles réduites cartonnées à la main. C’est une réussite.
une vue panoramique imprenable sur la Tour Eiffel. Pour sa soirée de lancement, MINI PARIS a vu grand !
MINI PARIS nous épate par une animation électrique. Les plus sportifs disposent d’une table de ping-pong et d’une course de mini voitures télécommandées. Un pilote de formule 1 égaye le tapis de course et nous transporte dans l’univers du sport de luxe façon MINI Paceman. Son drapeau à damier enchante l’espace et brasse l’air d’un climat surexcité. Les invités sont presque dans les gradins d’une course à teneur mondiale. Qui sera le grand champion de l’aventure MINI PARIS ? Les gourmands se régalent les papilles avec des mini pizzas salées et sucrées à emporter et à commander dans un véritable Food truck Italien. Tandis que les assoiffés se contentent de cocktails à base de Schweppes et d’Absolut, et de boissons branchées de type smoothies by Sweet’Shake. MINI n’a rien laissé au hasard. Un service qui ne manque pas d’efficacité, une équipe de barmans 42 —
En prime, DJ Freddyjay aux platines anime le dance floor et l’ambiance bat son plein. On n’oubliera pas son style décalé, grosse montre en or au poignet ni ses appels à un public déchaîné qui n’a pas manqué d’y répondre. Mais le top du top réside dans la présentation de la voiture : des robots futuristes luminescents désarticulés lèvent le voile sur le tant attendu MINI Paceman. Une manière de démontrer la grandeur et l’avant-gardisme de la nouvelle innovation MINI, qui semble tout droit débarquée du futur. À l’image du Bonbon, le nouveau MINI Paceman s’impose comme précurseur de tendances dans le milieu de l’automobile. Un suspens se fait ressentir dans la foule, les yeux des invités pétillent et se rivent sur l’objet tant attendu. C’est alors que nous découvrons une silhouette aux lignes d’un coupé, puissant et dynamique. Cette septième création de la famille MINI Nuit
possède deux portes et un design très racé, en phase avec l’ADN sportif et élégant de la marque. Le Bonbon ne pouvait pas partir sans l’essayer. Conçu comme un quatre places, il est équipé de sièges à l’excellent maintient latéral pour le conducteur et le passager, d’un confort exceptionnel. Comble du luxe, un ordinateur de bord ultra complet permet de piloter l’ensemble des fonctions de la voiture au moyen d’une petite molette. Sièges chauffants, éclairage au xénon, toit ouvrant électrique, ajoutent au caractère haut-de-gamme 43 —
de MINI. Un style qui se veut cette fois beaucoup plus masculin, plus robuste, tout en conservant son identité chic et distinguée. Le Bonbon remercie MINI PARIS pour cette soirée de lancement survoltée, nous sommes désormais conquis par la petite voiture !
Pour plus d’informations, contactez MINI PARIS au : 89, boulevard Raspail 75006 Paris Tél : 01 39 46 64 64 Ou retrouvez-nous sur miniparis.fr
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SoirĂŠe Mini Paceman Electric
la playlist du mois Ω Vanessa Filho
Dear Eyes
Indians - Reality Sublime
Un disque calme de nuit. Quand j’écoute Indians, tout me paraît intense et beau. Ce disque évoque les fantômes du passé et une forme de quête spirituelle. Planant. Moon Duo - Sleepwalker
De l’indie rock psyché qui fait danser les yeux fermés, bouger les bras façon Bollywood et rêver de s’acheter une moto. Sexy comme un bon Primal Scream. Keaton Henson - Sweet Love, What Have You Done To Us ?
La nuit, je me sens parfois proche de cette chanson, que j’ai découvert sur Facebook grâce à Soko qui avait posté le clip. Une voix d’une grâce rare et une simplicité lo-fi qui charrie beaucoup d’émotion. The Raveonettes - Observations Frank Woodbridge a passé quelques années à composer pour les autres, la pub et le
Titre à la mélodie géniale tiré du dernier album en date d’un de mes groupes favoris. Quand le surf, le garage et la new wave rencontrent l’acidité de Jesus & Mary Chain, Suicide et Twin Peaks.
théâtre avant de se lancer en solo sous le nom de Dear Eyes.
Nick Cave & The Bad Seeds - We No Who UR
Son premier EP bien nommé
Ce titre ouvre le nouvel album de Nick Cave, une belle surprise de ce début d’année. Avant sa sortie, je me disais « tiens, un nouveau Nick Cave, je l’écouterai à l’occasion » et maintenant je gonfle tout le monde pour qu’ils l’écoutent.
Happy Sad (Believe) fait dans la pop électro folk mélancolique qui s’écoute les yeux fermés. Sa playlist nocturne lui ressemble.
Motorama - Image
Si on aime The Drums, Beach Fossils ou DIIV, difficile de ne pas adhérer à cet album des Russes signés chez Talitres en France. Comme un Joy Division pop et lumineux, cette chanson aurait pu voir le jour à Manchester il y a un bail. Prinzhorn Dance School - I Want You
Cette pop song parfaite à l’interprétation maladroite et je-m’enfoutiste est une petite pépite de cool. J’adore le mélange des deux voix, un peu à la The XX. I Want You, le message est limpide. Ride - In A Different Place
J’écoutais ce groupe en boucle quand j’étais ado. En pleine période shoegazing à la grande époque de My Bloody Valentine. Et je ne m’en suis jamais lassé.
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trousse de secours Ouvert toute la nuit ! Pharmacies de garde
Épicerie Shell
Chez Tina
84, av. des Champs-Élysées - 8e
6, boulevard Raspail - 7e
1, rue Lepic - 18e
≥ 01 45 62 02 41
≥ 7/7 — 24/24
d≥j jusqu'à 4h30 / v≥s jusqu'à 7h
6, place de Clichy - 9 e
Minimarket fruits et légumes
Boulangerie Salem
≥ 01 48 74 65 18
11, boulevard de Clichy - 9 e
20, boulevard de Clichy - 18e ≥ 7/7 — 24/24
6, place Félix-Éboué - 12
≥ 7/7 — jusqu'à 7h
≥ 01 43 43 19 03
Alimentation 8 à Huit
Livraison médicaments 24/24
151, rue de la Convention - 15e
Fleuristes
≥ 01 42 42 42 50
≥ 7/7 — 24/24
Chez Violette, au Pot de fer fleuri
Supérette 77
78, rue Monge - 5e
Urgences
77, boulevard Barbès - 18e
≥ 01 45 35 17 42
SOS dépression
≥ mardi au dimanche jusqu'à 5h
Relais Fleury
e
≥ 08 92 70 12 38
114, rue Caulaincourt - 18e
Urgences psychiatrie
Resto
Se déplace sur région parisienne
L’Endroit, 67, place du Docteur-
≥ 01 46 06 63 97
≥ 01 40 47 04 47
Félix-Lobligeois 17e 01 42 29 50 00
Carwash
Drogue, alcool, tabac info service
≥ tlj de 11h à 1h, jeudi, vendredi,
Paris Autolavage 7/7 — 24/24
≥ 08 00 23 13 13 / 01 70 23 13 13
samedi de 10h à 5h
Porte de Clichy - 17e
Livraison sextoys
Tabac
Shopping
Commande en ligne
Tabac du Châtelet
Virgin Megastore
www.sweet-delivery.fr
4, rue Saint-Denis - 1er
52, av. des Champs-Élysées - 8e
≥ 7/7 — jusqu'à 6h
≥ 7/7 — jusqu'à 3h
≥ jusqu'à minuit
Tabac Saint-Paul
Librairie Boulinier
Livraison alcool + food
127, rue Saint-Antoine - 4e
20, boulevard Saint-Michel - 6 e
Nemo 01 47 03 33 84
≥ 7/7 — jusqu'à minuit
v≥l jusqu'à 00h, m≥j jusqu'à 23h
≥ 7/7 — jusqu'à 6h
Le Pigalle
Faim de Nuit 01 43 44 04 88
22, boulevard de Clichy - 18e
Kiosques à journaux 24/24
≥ 7/7 — jusqu'à 7h
≥ vendredi et samedi jusqu'à 5h
38, av. des Champs-Élysées - 8e
Allô Hector 01 43 07 70 70
16, boulevard de la Madeleine - 8e
≥ 7/7 — jusqu'à 6h
Poste de nuit
2, boulevard Montmartre - 9 e
Apéritissimo 01 48 74 34 66
52, rue du Louvre - 1er M° Louvre-
Place de Clichy - 18e
≥ 7/7 — jusqu'à 4h
Rivoli / Étienne-Marcel
Allô Glaçons
Boulangeries
53, rue de la Harpe - 5e
01 46 75 05 05 ≥ 7/7 — 24/24
Snac Time
≥ 01 44 07 38 89
97, boulevard Saint-Germain - 6 e
20, rue du Fg-Saint-Antoine - 12e
Épiceries
≥ 7/7 — 24/24
≥ 01 43 40 03 00
L'Épicerie de nuit
Boulangerie-pâtisserie
Internet 24/24
35, rue Claude-Bernard - 5e
99, avenue de Clichy - 17e
Envoyez-nous vos bons plans
≥ vendredi et samedi jusqu'à 3h30
≥ 7/7 — 24/24
ouverts la nuit : nuit@lebonbon.fr
47 —
Nuit
agenda La sélection de ParisLaNuit.fr Lundi 08/04 19h30 Le Trianon 28 €
Jeudi 18/04 19h30 Le Bataclan 30 €
≥Jacky Terrasson + Stéphane Belmondo 5tet
≥ Poni Hoax
Mardi 09/04 23h Le Social Club Gratuit
Vendredi 19/04 23h Le Showcase
≥Union Street Présente Pop Corn Party W/ Hoosky
≥ Wihmini Festival Day 6 : Ellen Allien + Scuba +
+ Glitchy Mc Fly + Mim & Ntek
Dyed Soundorom & Grego G
Mercredi 10/04 19h La Flèche d’Or 28 €
Samedi 20/04 23h La Bellevilloise 14 €
≥Moriarty Meets Mama Rosin
≥Free Your Funk w/ Lapalux + Dream Koala + Hoosky + Mr Bibal + Yoggy One
Jeudi 11/04 19h Le Bataclan 40 € ≥Mos Def Live Band Fet. Robert Glasper Experiment
Lundi 22/04 20h L’Espace B 14 € ≥Wooden Wand + Ryan Kernoa
Vendredi 12/04 23h Le Showcase 15 € ≥Wihmini Festival : Maceo Plex + Huxley + Matt
Mercredi 24/04 19h Le Batofar 14 €
Tolfrey & Tibo’z
≥Solillaquists Of Sound & Guests
23h
Le Wanderlust Gratuit
20h
La Gaité Lyrique 22 €
≥Acid Washed + Rodion + Yan Wagner
≥Goose
Samedi 13/04 23h La Machine Du Moulin Rouge 13 €
Jeudi 25/04 23h La Machine du Moulin Rouge 15 €
≥Embrace w/ Bondax + Cherokee + Karma Kid +
≥Diplo & Friends – Aftershow Major Lazer Avec
Dream Koala + Andrea
Cashmere Cat & Manaré
23h
Le Showcase 15 €
≥ Wihmini Festival Day 5 : Cocoon Heroes Paris Feat
Vendredi 26/04 19h La Flèche d’Or 14 €
Sven Väth & Daniel Stefanik
≥[Pias] Nites : Valerie June + Ghostpoet + David
23h30
Lemaitre
Le Trabendo 18 €
≥Ali Shaheed (ATCQ) vs Maseo (De La Soul) + DJ Fab
23h
Le Social Club 13 €
≥Delicieuse : Tube & Berger - Acid Pauli - Viken Dimanche 14/04 19h Le Café de la Danse 25 €
Arman - Delicieuse Dj’s
≥Festival Clap Your Hands W/ Jay-Jay Johanson Samedi 27/04 19h L’Olympia 53 € Lundi 15/04 19h30 Le Trabendo 19 €
≥Lana Del Rey
≥The Soft Moon + Holy Strays
19h30
Le Nouveau Casino 20 €
≥Haim Mardi 16/04 19h30 Le Café de la Danse 20 € ≥ Clap Your Hands : Sarah Blasko + John McKee 20h
Mardi 30/04 23h La Bellevilloise 17 € ≥Free Your Funk w/ Just Blaze + Para One
Le Point Ephémère 14 €
≥Kid Congo & The Pink Monkey Birds + Magnetix
23h59
Rex Club 15 €
≥Wonderland : J. Bashmore +T Williams & Tim Paris Mercredi 17/04 20h Le Pan Piper 20 € ≥ Old Shool to New School # 2 w/ Raashan Ahmad
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Envoyez votre prog à : jessica@parislanuit.fr
Nuit
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Objet Sonore Release Party Samedi 20 avril à La Machine du moulin rouge
Mike Simonetti (Italians Do It Better) Jackson (Warp) Get A Room (Small Time Cuts) Gilb’r (Versatile) Appaloosa (Live)
digitick.com: 15 € - Sur place: 20 € www.lebonbon.Fr