Goûter l'avenir, l'ouvrage - Le Boulon et la Générale d'Imaginaire

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Goûter l’Avenir Le Boulon et La Générale d’Imaginaire présentent

à Vieux -Condé


Sommaire - Le Boulon.............................................................4 - La Générale d’Imaginaire.................................6 - La recette Goûter l’Avenir.................................9 - L’entrée................................................................10 - Le plat...................................................................16 - Portrait des Magiciens-Maires....................22 - Le dessert..........................................................24 - Les coulisses du banquet..............................30 - Le banquet.........................................................32 - Dans l’oeil d’Edwige........................................34 - Les recettes........................................................38 3


Le Boulon - centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public

Ouverture du Festival « Les Turbulentes » au Boulon

Implanté à Vieux-Condé dans le bassin minier valenciennois, le Boulon est un espace de vie et de création artistique dédié au champ des arts vivants en espace public. Avec la création du festival « Les Turbulentes » en 1999 puis la mise en œuvre d’un projet au sein d’une ancienne boulonnerie, là-même où furent en partie fabriqués les rivets de la Tour Eiffel, l’association cultive depuis plus de vingt ans une relation complice et sensible entre les artistes, les habitants et la cité. Labellisé « Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public » par le Ministère de la Culture en 2013, le Boulon fait partie du cercle des quatorze CNAREP, constituant un équipement de référence nationale pour la région Hauts-de-France. Il a la particularité à la fois de proposer des spectacles en toute saison, d’accompagner les artistes dans leurs démarches de création et de porter un projet de développement artistique et culturel sur le territoire, axé notamment sur les questions urbaines et sociales. Pourquoi mettre le territoire à table ? Pourquoi « Goûter l’avenir » ? Depuis plusieurs années, le Boulon cherche dans le cadre de projets inscrits au travers de la politique de la ville à mettre en place un processus de médiation pour renforcer les liens, le faire et le vivre-ensemble, cherche à « faire territoire ». Imaginé par un artiste accompagné par la Générale d’Imaginaire rencontré sur le zinc - Camille Faucherre -, le désir de cheminer ensemble et de passer de la balade sonore à la cuisine, s’est vite

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invité à la table de nos discussions et ainsi est né ce « Goûter l’avenir » à Vieux-Condé. « Goûter l’avenir » fait partie de ces aventures qui contribuent à nous inventer de nouvelles histoires communes aux côtés d’artistes curieux d’habiter le monde avec les autres. Avec Camille, les habitants et les acteurs locaux ont avec enthousiasme partagé leurs recettes de vies et remèdes anti-crabe, ont pris goût aux palabres et aux balades, ont osé se mettre aux fourneaux et au plateau ... ! « Goûter l’avenir », ce sont des expériences individuelles et collectives ineffaçables, des rencontres humaines nourrissantes avec des habitants qui ont exploré avec joie leurs souvenirs, leurs identités, la citoyenneté, leurs visions de la vie et de la ville. Les habitants du Centre ville, de la Cité Taffin, du Jard, de la Solitude et de l’Hermitage se sont ainsi transformés en cuisiniers et magiciens du quotidien avec leurs talents et leurs savoir-faire. Et comme dans toute bonne cuisine, l’alchimie a fonctionné ! Et le banquet fut aussi gourmand que les paroles des habitants prodigues et les mets à déguster renversants ! Dès lors, plus qu’un mot d’ordre : Déclarons la Frangique d’utilité publique et militons ensemble pour plus de citoyenneté et de convivialité ! Et maintenant Tous à Table ! Et bon appétit !

La place publique 1 du Boulon

Virginie Foucault - Directrice du Boulon

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La Générale d'Imaginaire La Générale d’Imaginaire est une structure située entre le collectif d’artistes, la compagnie et le bureau de production, selon une organisation atypique en France mais ayant ses équivalents en Europe. Elle développe des démarches artistiques et culturelles souvent hybrides, principalement en lien avec le spectacle vivant, les arts de la [prise de] parole et la littérature. A travers ces multiples croisements et les formes artistiques qui en surgissent, la Générale d’Imaginaire cherche à partager le pouvoir d’agir, à fabriquer de nouvelles relations, à égayer la vie des personnes rencontrées et à faire entendre leur voix. Elle s’inscrit résolument dans le champ de l’éducation populaire et de l’innovation sociale. Plus de vingt artistes associé.e.s se retrouvent autour de ce projet et reflètent dans le même temps une grande diversité de parcours artistiques et personnels. Depuis 2003, la Générale d’Imaginaire les accompagne dans la production, la diffusion de leurs créations et dans des projets participatifs - ou démarches artistiques partagées - qu’ils mènent dans les territoires. Chaque proposition artistique portée par la Générale d’Imaginaire allie l’écriture et d’autres disciplines ou dispositifs artistiques, en tendant à l’élaboration d’objets artistiques de qualité qui interrogent l’humain dans la société contemporaine.

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Goûter l’Avenir D’abord, l’avenir : le dessiner, l’arpenter, le tracer. Être responsable de notre devenir, de nos destinées, à tous. Il nous faudra être en charge. Mais avec les pleins pouvoirs, les ressources illimitées et la discussion permanente. Donc, on devient Magicien-Maire. Parce qu’on peut tout se permettre. Pour une fois. Alors apparaît le récit d’avenir, écrit par l’expérience, questionnant les habitudes ancrées ou les nouvelles tendances. Ce récit d’avenir est détaillé, suggère une révolution dans la continuité, souvent il propose que « tout change pour que rien ne change ». Car en vrai ce récit d’avenir est déjà en nous, il existe, ce n’est pas un fantasme du monde des bisounours. A nous de le révéler… Donc ce récit d’avenir a la saveur d’un rêve, rêve que l’on s’applique à rendre possible. Car quand on pense en « nous », les rêves sont souvent proches. Ensuite, mêler avenir et cuisine. Il nous faut inventer les correspondances symboliques entre le récit d’avenir et des aliments, des épices, des manières de cuire, des modes de consommation… L’objectif est d’inventer une recette de cuisine : une recette qui raconte une histoire, une histoire qui se raconte dans la recette. Là, il faut tenter, discuter, échanger, trouver des symboles, tisser

les métaphores, jouer au questionnaire de Proust, s’enregistrer, tester, rater, améliorer. Puis goûter. Savourer la petite histoire dans la grande recette, le goût du rêve sur nos papilles, humecter nos lèvres à l’utopie de notre ville. En troisième temps, le récit de la recette. Rendre audible et compréhensible par quiconque les chemins tortueux de notre pensée utopiste de Magicien-Maire, exprimée par des choix hasardeux d’associations gustatives ! Toujours nous insisterons sur l’écriture, qu’elle soit orale ou scripturale, il nous semble important de fixer un récit commun. Ici l’enjeu n’est pas de faire la description de ce qu’on a dans son assiette. Non, l’enjeu est d’ouvrir les sens des goûteurs à la métaphore, de suggérer par le verbe et le goût que les pleins pouvoirs sont en nous. Pas de limites aux formes artistiques que peut prendre cette étape : photo, radio, théâtre, cartographie, chorale beatbox, poésie sonore, vidéo… L’important est de retranscrire l’expérience. Enfin, dresser le Banquet ! Inviter la population à venir découvrir un programme politique utopique bien ancré dans la réalité locale, tout en la nourrissant de mets concoctés pour l’occasion et en s’abreuvant de récits de recettes !

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Nous sommes persuadés que depuis 2011, nous avons tracé le programme politique le plus abouti de la Ve République. Et ce, sur plusieurs territoires dits « prioritaires » : Hénin-Beaumont, Hellemmes-Lille-Fives, Vieux-Condé. Nous tenons à la disposition de toutes et tous un cahier des bonnes idées. Car nous faisons de la Politique Publique Poétique ! En se remplissant la panse et en passant de bons moments. Il reste du rab !

Camille, Pour la Générale d’Imaginaire


entrée : bouillon et tapas du Vieux Nord Libre Centre socioculturel de Vieux-Condé. Autour d’une table trop large sont regroupés des usagers du Centre et des membres du comité de quartier Taffin. Le café dans le thermos, les sourires sur les lèvres. Tous semblent curieux de comment je vais m’y prendre pour qu’on rêve tous. Vanessa dit que je suis un bisounours. Sylviane ricane aux fantasmes. Régis dit qu’il faut (s’)occuper des jeunes. Edwige dit qu’elle fait de la photo. Jérôme dit qu’il faut s’occuper de tout le monde, qu’on doit arrêter de catégoriser par genre ou générations. Mariette dit qu’elle ne connaît pas bien. Germain dit que la cité manque de liant. De liens. Arrive par la grande porte notre refuge du « c’était mieux avant ». Avant quoi, avant qui ? Alors qu’est-ce qui était mieux ? La convivialité. « On s’invitait, on se saluait ». Avant. « Moi je ne voudrais pas avoir 20 ans aujourd’hui », « Ce qui est ennuyant, c’est qu’ils ont oublié les trottoirs », « Y’en a marre des vieux avec les vieux et des jeunes avec les jeunes ». Les frustrations et les manques me sautent au visage. Comment nous, modestes Magiciens-Maires, pourrions-nous transformer la solitude, l’isolement,

le sentiment d’abandon, le délaissement, l’échec scolaire, l’accompagnement télévisuel, la confusion des espaces verts avec des décharges à ciel ouvert ? Ce qui frustre, c’est l’inconscience de ce qui nous relie, l’irrespect pour ce qui nous appartient à tous : l’abandon des communs. Mais c’est quoi le commun ? « Quelqu’un de banal, de normal, qui manque de saveur, comme des pâtes sans beurre », « Ce qu’on fait tous les jours, indispensables habitudes, nos routines de cuisine, de ménage ou de vaisselle », « Nos racines communes, ce qui fait communauté », « Ce qui est à nous tous, ce qu’on met ou qu’on a en commun ». « Pour que ce soit commun, il faut qu’il y ait des règles, sinon rien n’empêche de se l’approprier pour son usage privé », « On a en commun la rue, tout ce qui est public, la nature, l’eau, la terre, des goûts, la santé », « La galère, on l’a en commun », « On met en commun, ça veut dire qu’on fait une action de partage de tout ce qu’on a créé, qui est conséquence de ce qu’on a fait. Par exemple, on met en commun la lutte, tout ce qu’on fait ensemble, tous nos moyens »… Le commun serait donc impalpable

mais bien présent, indéfinissable... Pourtant son manque est si précis, tellement large qu’on ne sait à quoi le restreindre. Le commun est ce qui nous relie, ce qui nous soude, au delà de se connaître ou non, en communauté. Mais le commun est aussi tout ce qui nous appartient à tous et qui est indispensable à la vie. Donc nous Magiciens-Maires de Vieux-Condé, délégués généraux du Centre Culturel et Social, nous inventons le travail d’Artisan du Collectif, Animateur du Liant, Fonctionnaire du Curieux, Ouvrier des Communs. Nous créons donc une fiche de poste et une offre d’emploi que nous placardons joyeusement dans Vieux-Condé. Nous écrivons un texte tissant la métaphore entre la recette de bouillon et la ville de Vieux-Condé. Enfin, nous répétons et créons une scène de taverne du Vieux-Nord Libre, dans laquelle les tournées générales de bouillon s’enchaîneront en levant des toasts à l’avenir optimiste de la ville.

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Symbolique Un bouillon pour la convivialité des anciens, le bol de plus pour l’invité de dernière minute. Un bouillon c’est aussi fait avec tout ce qui reste, notre récup’ du quotidien. C’est chaud, ça tient au corps. Donc pour que les jeunes en boivent et soient intégrés, il a été decidé de consommer le bouillon à leur façon : en shooters. Nous ferons des cul-secs de bouillon dans des petits verres, en portant des toasts aux Ouvriers du Liant. Le commun est là : il s’adapte avec son époque pour relier tout le monde. L’eau : du Jard, l’eau de l’Escaut, de l’étang d’Amaury. Et surtout l’eau de la pluie. La bruine, le crachin, la drache. La petite pluie douce de l’été, ou la glaçante s’engouffrant dans le vent sous le préau Caby. Plat de côte : pays de cyclistes, le plat et les côtes.

Le poireau, son blanc de la maison de retraite, son vert de l’espoir. Ca donne de l’espoir aux anciens, de la motivation aux plus jeunes. Les navets, ceux qu’on mate à la télé, mais surtout c’est parce que Vieux-Condé c’est un peu rebutant alors qu’en vrai l’accueil des gens fait qu’on y reste et qu’on s’y plaît. Le céleri, c’est aphrodisiaque à ce qu’on dit. Pareil pour la ville : faut qu’on repasse au-dessus de 10 000 habitants… Panais : légume oublié, mais, comme ici, ça revient à la mode ! Oignon : toutes ces couches, comme les quartiers, la Solitude, Ermitage, Taffin qui protègent le centre. Ca te fait braire, pour que ça relève le goût. Topinambour : une sale tronche mais un cœur d’artichaut : ne jamais se fier aux apparences.

Le sel c’est ce qui relève, qui révèle. Le chou, c’est l’ensemble des couches sociales de la ville. Réunies, elle forment un tout délicieux.

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Et pour ne rien gâcher, on dresse les legumes du bouillon en tapas, agrémentés d’une béchamel faite avec le jus en trop. Puis on les déguste entre deux shooters.

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Plat : l’assiette frangiquienne Quartier de la Solitude, fin septembre 2017. Je suis accueilli par Monique, Marie-Paule, Christiane, Suzanne, Edith, Virginie, Corinne… Des expatriés du centre social se joignent aussi à nous, puis retourneront vers chez eux un peu plus tard. Je me retrouve face à ces dames à convaincre. Comment allons-nous devenir Magiciens-Maires ? Je fais l’idiot et demande ce qui ne va pas aujourd’hui ? « Les rues sont sales », « Tout est trop négligé aujourd’hui, les pelouses, les ruisseaux, alors qu’avant il y avait un garde qui mettait des amendes », « Les trottoirs sont troués, comme les jeans des ados », « La télévision, les téléphones, les jeux… ont tué l’ambiance de la ville », « Avant on tricotait devant sa porte, maintenant on tapote dans son canapé », « On caresse son écran carré », « En Belgique, les cafés restent ouverts tant qu’il y a du monde », « A l’école, les élèves ont de la soupe à 10h »,

« Il y a encore des petits commerces de tout genre ». Trois grandes thématiques se détachent : la saleté et les déchets, notre rapport aux écrans et l’herbe belge plus verte que la nôtre. Des listes et des arpentages s’imposent. Liste des déchets par catégorie. Liste des situations où l’écran s’impose trop. Liste des avantages et défauts de la France et de la Belgique. Puis arpentages et mise en situation de l’écran dans nos vies. Idées de ré-usage des déchets et prise de décision de faire sécession. Les Magiciens-Maires ont encore frappé et ont donc décidé de faire de Vieux-Condé, la Capitale Mondiale du Recyclage Design. Puis de créer l’Union VieuxCondéenne Pour le Rattachement à la Belgique. Enfin de mettre l’écran dans nos assiettes : nous dînerons de nos communications, puisque le repas est le temps sans écran. On bouffe de l’écran toute la journée, on peut bien en dîner.

Mais cela n’était pas suffisant, alors nous décidons de créer un nouveau pays : la Frangique, qui regroupera les meilleurs qualités et avantages des deux rives du Quiévrain. Il devient là nécessaire de rendre visible au monde entier nos idées révolutionnaires : nous créons une vidéo de déclaration d’indépendance et de création de la Frangique, sur le modèle du FLN Corse. Il nous faut donc écrire le texte, en reliant les symboles français et belges (Marian’ken’pis) et trouver une fête nationale (le 17 juillet à midi, pile entre le 14 et le 21). Puis répéter la scène, et la tourner. Enfin, nous décidons de rendre visible au monde entier notre nouveau pays et tapissons sur les murs notre déclaration d’indépendance. Pour cela nous créons le drapeau en format Jeux Olympiques.

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Symbolique Des chips d’épluchures parce que tout peut être réutilisé, tant dans la ville que dans la vie. Un pain noir en forme de pneu, symbole du ré-usage des pneus en balançoire, en bacs à fleurs ou en bancs publics. Des légumes locaux car on transforme l’existant. Du picadilly à la moutarde, donc un moutardilly. Relier les spécialités de condiments de France et de Belgique. Inventer une synthèse délicieuse pour les papilles. Fricadelle de Toulouse : mélange de la classique saucisse de Toulouse et de l’intemporelle Fricadelle. C’est bon, mais personne ne sait ce qu’il y a dedans. Saisir le meilleur des gastronomies et les mélanger. Écran total : l’écran à la fois nous relie et à la fois nous déconnecte de nos instants. Il est une sorte de pain, troué. La mie crée notre liant, les trous sont les bulles de nos absences. On en bouffe au quotidien, alors pour le banquet, on va en souper !

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dessert : Le ralendissert Retour au centre social pour inventer le dessert avec le groupe de Magiciens-Maires motivés et curieux. Après l’invention du commun, nous devons nous attaquer à un autre sujet, tout aussi sensible : la vitesse. « Cité Taffin, il n’y a pas de trottoirs, c’est dangereux de marcher à pied dans les rues ». L’idée des urbanistes était de faire de la rue un véritable espace partagé pour tous les usagers. Mais c’est devenu le circuit du grand prix de Monaco à Vieux-Condé. Les autos roulent vivement, trop. « Si les gens roulent vite c’est par peur d’être en retard », « Maintenant on peut perdre son travail pour si peu, faut les comprendre ». Ni une, ni deux, avec les Magiciens-Maires équipés de craies, d’écharpes tricolores et de notre bonne humeur, nous partons tracer sur le macadam d’immenses limitations de vitesse à 20 km/h. Puis nous décidons de devenir des ralentisseurs humains en nous allongeant à même la route. Les autos sont surprises et ralentissent, les discussions s’ouvrent, les sourires pointent. Mission réussie. Nous cherchons donc l’ensemble des possibilités pour ralentir un véhicule motorisé. « Brider les voitures »,

« Des spots qui t’éblouissent quand tu dépasses la limitation », « Que ta voiture se gare automatiquement dés que tu es en excès », « Enterrer les routes », « Mettre des clous par terre »… Nous discutons aussi des dos d’ânes, dont nous créons une liste de synonymes, à saisir au sens propre et figuré : ralentisseur, chien, casse-vitesse, chapeau de gendarme, gendarme couché, ventre dodu, bourrelet fantastique. Et pour finir nous évoquons les feux de circulation qui ont la qualité de forcer l’arrêt mais le défaut de contraindre à traverser au devant de ces feux. L’idée d’enterrer les routes est de renouveler l’urbanisme sur dalle, mais au lieu de laisser le rez-de-chaussée aux routes, nous les contraindrons au sous-sol, ainsi le plancher des vaches sera dédié à nos pas chaloupés de piétons. Dans le silence d’une ville soignée des voitures. Nous décidons donc de réaliser un dessert dos d’âne planté d’un feu tricolore : les deux seuls dispositifs jugés efficaces pour casser la vitesse excessive. Les Magiciens-Maires ont tranché : fini le pied au plancher !

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Symbolique De la crème d’amande pour que davantage de contraventions soient mises aux chauffards. Des feux tricolores pour forcer l’arrêt. Sous la pèche, que nous voulions en prune, toujours dans l’idée du procès-verbal, se trouve le brownie : savoureux chocolat des routes enterrées. Et dessus un concassé de noisettes, pour signifier les clous autour des passages piétons. Un ralentisseur que nous installerons partout !

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dans l’oeil d’Edwige Magicienne-Maire reporter

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Les cuisiniers d’avenir de Vieux-Condé : Monique Anniotte, Christiane Dabsence, Germain Dabsence, Edith Dailly, Myriam Descamps, Vanessa Dionet, Jérôme Dionet, Joshua Dionet, Dorian Dionet, Suzanne Floers, Corinne Guerdin, Marie-Paul Haye, Edwige Lacassaigne, Mariette Lebreton, Sylvianne Nourry, Virginie Paquin, Sylvianne Pique, Régis Rosada Gourmand en chef : Camille Faucherre Assisté pour le Banquet d’avenir de Naïm Abdelhakmi, Sophie Descamps, Roland Gerbier et Amandine Vandroth. Au service, guidage, dressage, les équipes de la Générale d’Imaginaire et du Boulon : Mathilde Agthe, Céline Amadis, Pascal Boutib, Delphine Duong, Catherine Durot, Virginie Foucault, Alexis Gaujard, Fanny Landemaine, Cathie Lequeux, Céline Patarca, Séverine Podevin, Gilles Rufi, Elise Vallet. Avec la très précieuse collaboration de Giovanni Manti. Avec la complicité du centre socioculturel de Vieux-Condé, de la Maison Pour Tous, du comité de quartier Hermitage - Solitude et du comité de quartier Cité Taffin.

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Les recettes

L’entrée : bouillon et tapas du Vieux Nord Libre Pour 150 communartistes : 10 petits choux verts 120 poireaux (moins ça ira) 60 navets 20 kg de carottes 10 petits céleris rave 10 celeris branche 40 panais 40 oignons 40 rutabagas 10 têtes d’ail 5 kg de topinambour Clou de girofle 30 os à moelle 6 kg de plat de côte 10 petites poules Ficelle alimentaire Laurier Thym 10 os à moelle 10 compresses 100 litres d’eau 800 gr de beurre 800 gr de farine

- Eplucher, laver les légumes et les mettre de côté. - Pendant ce temps : faire bouillir l’eau dans une marmite. Feu vif. - Quand l’eau bout mettre la viande. Puis quand l’eau bout à nouveau : écumer l’écume avec l’écumette. Tant qu’il y a de l’écume, t’écumes. Pendant 45 minutes. - Saler, poivrer. - Puis jeter dans le bouillon les oignons piqués des clous de girofle. - Puis mettre les légumes et le bouquet garni (thym/laurier enroulé dans une compresse pour ne pas qu’il s’émiette dans le bouillon). Feu vif. - Quand l’eau bout à nouveau, mettre le couvercle et baisser le feu, pour que cela bout doucement. Pendant 1h minimum. - 1/2h avant de servir, mettre les os a moelle dans le bouillon. Les os à moelle ont été préalablement preparés en enfonçant du gros sel des 2 côtés de la moelle. Avant de servir, récupérer les légumes et les dresser à l’emporte-pièce.

Pour la béchamel : - Faire fondre le beurre. Puis ajouter la farine. - Ensuite ajouter du bouillon en mélangeant en permanence. - Épicer à votre goût.

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Le plat : l’assiette Pour 150 convives : Chips d’épluchures et purées pour 150 30 pommes de terre vitelotte 15 pommes de terre 20 patates douces 30 panais 30 carottes 10 brocolis 150 grandes tranches de pain de mie sans croûte Huile de friture Beurre, lait Sel, poivre Noix de muscade, cumin, Ail en poudre, ciboulette Poches à douille Emporte-pièce rectangulaire

le dessert : Ralendissert

frangiquienne - Laver soigneusement et peler tous les légumes. - Réserver les épluchures. - Cuire séparément tous les légumes. Les égoutter et les passer au presse purée (attention, pas de mixeur plongeant pour les pommes de terre le mélange devient élastique). Au total, vous devriez avoir cinq purées : patates douces, carottes, panais, vitelottes, brocolis pommes de terre. - Assaisonner les purées : sel poivre, beurre et lait puis cumin en poudre avec les carottes, ciboulette avec les panais, ail en poudre avec les brocolis par exemple. - Remplir les poches à douille avec les purées. - Façonner le pain : retirer 1/3 de la tranche de pain de mie pour ne former qu’un rectangle. Evider avec l’emporte pièce un rectangle en haut de la tranche. Former 5 ronds sur la partie basse de la tranche, ils doivent être répartis sur 2 rangées : rangée du haut 3 ronds, rangée du bas 2 ronds. Réserver une partie des chutes de pain pour les fricadelles. Le reste pourra servir pour un pudding. - Disposer cinq noisettes de purées différentes sur ces ronds grâce aux poches à douille. - Enfourner à 180°/200°C cinq minutes avant de servir. - Frire les épluchures à la friteuse 160°/180°C puis les disposer sur du papier absorbant pour ôter l’excédent d’huile et les saler.

Pour 150 ralentisseurs :

Crème d’amandes :

- Battre et blanchir le beurre et le sucre pendant 2-3 minutes. - Incorporer la poudre d’amandes puis les œufs un par un. - Faire monter au batteur pendant plusieurs minutes puis incorporer progressivement la crème fleurette et la farine. - Donner une accélération avec le batteur. - Réserver au frais.

3 meringues tricolores :

- Avec des œufs à température ambiante, garder que les blancs (les jaunes peuvent servir pour une crème brûlée). - Battre les blancs en neige, le plus ferme possible. - Ajouter le sucre progressivement en continuant de battre. - Séparer en 3 portions égales, et colorer chaque portion avec une couleur différente. - Sur une plaque couverte de papier sulfurisé, faire des petits ronds de meringue, en faisant se toucher chacune des couleurs. - Dans un four à 140°, laisser cuire entre 30 minutes et 1h en surveillant régulièrement. - Puis décoller délicatement les meringues et laisser refroidir.

Brownie :

- Préchauffer le four à 180°. - Faire fondre le beurre et le chocolat. - Hors du feu, ajouter le sucre, la vanille et les œufs battus. - Ajouter la farine et bien mélanger. - Badigeonner un moule de beurre puis y mettre le mélange. 15 minutes de cuisson, 5 minutes de repos, puis 2 h au frais. Démouler.

1,4 kg de beurre en pommade de sucre et d’amandes en poudre 28 œufs 280 gr de farine 560 gr de crème fleurette

56 blancs d’œufs 3,5 kg de sucre semoule Colorant alimentaire rouge, vert, orange (rouge + jaune)

1,250 kg de chocolat noir 250 gr de sucre en poude 750 gr de beurre 300 gr de farine 15 œufs 5 sachets de sucre vanillé

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Avec le soutien de : LE BOULON CENTRE NATIONAL DES ARTS DE LA RUE ET DE L’ESPACE PUBLIC Z.A LE BRASSEUR AVENUE DE LA GARE 59690 VIEUX-CONDE 03 27 20 35 40 info@leboulon.fr WWW.LEBOULON.FR

LA GENERALE D’IMAGINAIRE 58 RUE BRÛLE MAISON 59000 LILLE 09 53 64 69 65 communication@lageneraledimaginaire.com WWW.LAGENERALEDIMAGINAIRE.COM

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MINISTÈRE DE LA COHÉSION DES TERRITOIRES

Texte : Camille Faucherre et Virginie Foucault Photos : Kalimba sauf P.17 : Camille Faucherre P.25 : Kalimba et Edwige Lacassaigne P.35 : Edwige Lacassaigne Illustrations : Olivine Véla Mise en page : Kalimba



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