VOYAGE CARNET DE
is ti q u e d o n n é e a rt n a r te n a d ’u n e tr é p id r le B o u lo n S o u v e n ir s pa o r g a n is é e n ci e n n o is ie r d u V a le in m r o id rr s u r le c o
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VOYAGE CARNET DE
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La Grande Traversée c’est un voyage. Un voyage fabriqué au fil de l’eau, des semaines. Un voyage rêvé par une équipe du Boulon sur le pont. Un voyage tracé par une artiste qui aime arpenter le monde. Un voyage fait de rencontres… rencontres avec des lieux, des quartiers, des paysages, rencontres avec des personnes extraordinaires, rencontres avec une géographie minière, prioritaire. Un voyage... du grand voisinage, des habitants tour à tour hôtes, visiteurs, auteurs. Un voyage de cinq, dix, quinze kilomètres. Un voyage avec arrêt sur images, arrêt sur paysages. Un voyage à pied, à vélo, en tramway... Un voyage en cité. Un pas de côté. Un voyage éphémère. Un voyage dont il serait bon de se souvenir... Alors, pour vous et pour nous, on a concocté un savoureux carnet, à lire, à regarder, à feuilleter, à penser. De moments de bonheur il est parsemé, de l’art de vivre ensemble il est inspiré. Rires et joie à la clef, il sera le souvenir éclairé de tous ces instants partagés. 5
Edito du Boulon 6 Mot de l’auteur 7 Anzin 9 Anzin d’hier et d’aujourd’hui 13 Groupe d’Entraide Mutuelle « La Renouée » 14 Des souvenirs dans les boîtes à lettres 17 Bertrand et moi 18 Parcours buissonnier 20 Beuvrages 25 Dreamtown 27 Les dames de Beuvrages 28 Bruay-sur-l’Escaut 31 Chope et Adolphine, les géants 33 Les boîtes à lettres parlantes 34 On est pas des feignants ! 36 Fresnes-sur-Escaut 39 Les géants du Nord 41 Raconte-moi Fresnes-sur-Escaut 42 Le musée très vivant de la mine 45
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Mémoires d’escarbilles Mines d’ombres QuARTier Posh club TypoArt Condé-sur-l’Escaut Un hectare de 800 ans d’histoire Le cabinet de curiosités des enfants de Ledoux Lili des enfants de la fosse Ledoux Harmonie de Beuvrages Vieux-Condé Tricot en folie Tricoteuses Arrivés ! Mot de l’artiste La carte des rencontres de Sarah Regards croisés Le Bassin Minier Les Complices
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Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public, le Boulon cultive depuis plus de vingt ans une relation complice et sensible entre les artistes, les habitants et la ville sur le territoire du Valenciennois. Outre son travail en faveur de la diffusion et de la création en espace public, il cherche à inventer de nouvelles formes de rencontres entre habitants, artistes, acteurs associatifs et institutionnels... autour de la réalisation d’aventures artistiques et humaines à destination de l’espace public. En 2017/2018, le Boulon a confié à Sarah Harper de Friches Théâtre Urbain l’orchestration d’un projet de création in situ baptisé « La Grande Traversée ». Soutenu au travers du contrat de ville de Valenciennes Métropole, le projet a consisté en un long processus de travail à l’écoute des habitants et à la rencontre d’une terre inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, prestigieuse reconnaissance et hommage à notre histoire minière et à celles et ceux qui l’ont écrite. Sarah Harper est allée durant un an à la rencontre des habitants de sept villes du corridor minier, des conseils citoyens, des comités de quartier, des associations, des travailleurs sociaux, des passants, des voisins dans les cafés, des commerces... pour récolter témoignages, photographies ou encore tranches de vie. À partir de
balades, d’ateliers et de rencontres extraordinaires, sont nées des petites formes artistiques insolites et délicates, qui ont été mises en partage lors d’une randonnée artistique de 19 kilomètres à faire à vélo ou à pied et en tramway. Cette mise en lumière sensible des espaces traversés et des gens qui les habitent, a joué un rôle de révélateur ! Elle a créé de la surprise et de la poésie dans nos villes - là où on ne s’y attend pas de prime abord - et nous a donné envie de nous projeter ici et maintenant. Merci à Sarah Harper, à son équipe et à tous ceux, habitants, partenaires et boulonneurs, qui ont mis une folle intensité dans cette immense « œuvre déambulatoire » et fait de nous des promeneurs aux regards ouverts et de ces lieux, les nôtres. Afin de partager cette belle expérience, le Boulon a confié à Céline Beaufort l’écriture de ce carnet de voyage qui vous fera (re)découvrir les 21 étapes d’un itinéraire imprévisible allant d’Anzin à Vieux-Condé. Cette dernière a baladé ses godillots et sa plume au fil de la randonnée pour mettre des mots et des émotions sur cette aventure artistique. Voyagez à ses côtés et laissez cette randonnée vous enchanter !
Virginie Foucault
Revivez aussi l’aventure sur le web ! https://lagrandetraversee.org 8
Mot de l’auteur Il était une fois... Une carte de randonnée qui n’est pas à l’échelle, un projet un peu fou, et une idée délicieuse proposée par le Boulon qui consiste à tremper ma plume dans l’encre des émotions pour caresser le papier et faire naître les mots de ce carnet. Un savoureux et irrésistible mélange. C’est ainsi que la tête dans les étoiles et les pieds sur terre, j’ai fait mon sac à dos. Je me souviens, c’était un 16 juin, un samedi, c’était presque un matin comme les autres. Le temps d’une journée, j’ai marché aux côtés des randonneurs de La Grande Traversée, un vrai boulonnage de sentiments. Car le Boulon n’est pas seulement un lieu de diffusion et de création reconnu des arts de la rue, il est bien plus que cela. Il a dans son ADN de tisser, nouer des liens entre les gens, entre les territoires, tels ces petits boulons de quelques centimètres, emplis de force, qui contiennent assez d’énergie et de puissance pour faire tenir un édifice debout. L’édifice sur le territoire, c’est l’humain.
Main dans la main avec Sarah Harper de Friches Théâtre Urbain, l’équipe a concocté, avec une dose d’amour de la culture, une poignée d’envie de rencontres, un zeste de connaissance du territoire et une louche de mémoire du Bassin Minier, une randonnée artistique inédite. Ce carnet de voyage est comme une lumière, un souvenir étincelant, un récit vivant, une étoile qui jamais ne s’éteint, où images, émotions et anecdotes s’entremêlent. Comme l’écrit Christian Bobin : « Il faut attendre que la poussière des mots s’éparpille dans le jour. » Il dessine et relie avec poésie le passé et le présent, l’histoire et la géographie, les hommes et les paysages, l’art de vivre ensemble ici et la construction d’un avenir commun. Sur nos terres, celles qui nous abritent, celles qui ont vu grandir nos ancêtres et celles qui protégeront nos filles et nos fils, on est redevenu le temps de cette traversée de grands enfants, libres et rêveurs... Céline Beaufort
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Samedi 16 juin 2018,
8h30, à Anzin,
c’est parti ! Anzin
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Anzin
Anzin
Parc Mathieu
Le soleil vient de se lever. Allez hop ! Sac à dos, chaussures de marche, carte et carnet du randonneur en poche, c’est le départ de la Grande Traversée. Avant de faire le premier pas, une gorgée de café, un échauffement un peu loufoque et quelques précieuses consignes des Guides de randonnée d’Anzin. L’été
pointe le bout de son nez, le ciel est presque bleu... Allons marcher sur les anciennes voies qui se sont dessinées au fil des années, allons tourner ces grandes pages de l’Histoire, entrons dans cette randonnée artistique, faisons un pas de plus sur ces sentiers, sur ces sites remarquables, allons à la recherche des trésors cachés. Deux pieds pour marcher, deux yeux pour regarder, ça y est, c’est parti pour cette belle échappée !
« Un peu de folie est nécessaire pour faire un pas de plus. »
Paolo Coelho.
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Anzin
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Anzin d’hier
Anzin
et d’aujourd’hui Parc Mathieu
Des photos accrochées aux accrochées aux arbres. Sarah Harper de Friches Théâtre Urbain branches des arbres pour a concocté avec les habitants un commencer le voyage. savoureux mélange d’archives et de portraits d’aujourd’hui. Sur Ciel : bleu. Température : ceux-ci posent dix adhérents correcte. Ambiance : très de La Renouée de Bruay-Sursympathique. Dans le parc Mathieu, le nez en l’air, on regarde l’Escaut, douze élus du Conseil les photos de l’exposition intitulée Citoyen d’Anzin et la compagnie « Anzin d’hier et d’aujourd’hui » de théâtre Souffleurs d’Art.
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LE REGARD DU
Groupe d’Entraide Mutuelle
Anzin
« La Renouée » Sarah Harper a posé ses valises à la Renouée pour créer avec les adhérents des projets dont, au début, personne ne soupçonnait les effets secondaires. On les voit de loin et on les repère de suite, les adhérents de la Renouée. Déguisés de la tête aux pieds. Ils ont adoré ça ! Du début à la fin, sans en perdre une goutte. Delphine, l’éducatrice spécialisée de la Renouée raconte : « Sarah est venue en février pour nous exposer le projet, des séances photos pour représenter les temps forts du groupe. Tous étaient très enthousiastes, car Sarah a su les valoriser au maximum. C’est incroyable ! Elle a vraiment ce feeling d’artiste proche des gens. » Les photos dans le parc Mathieu et le film réalisé, « On est pas des feignants ! », en parlent. Ils sont fiers, « un vrai bonheur quand ils se sont vus, cette traversée a été un émerveillement pour eux. C’était la première fois qu’ils tournaient dans un film, inimaginable ! C’est une jolie expérience très enrichissante culturellement et socialement ».
CONSEIL CITOYEN D’ANZIN Séance d’enregistrement avec Sarah : les membres du conseil citoyen racontent leur territoire d’hier et d’aujourd’hui…
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Des souvenirs Anzin
dans les boîtes à lettres
Le coron des trente
Sur la trace des petites histoires du temps passé. Quelques pas au coron des trente où les boîtes à lettres parlent. On se serre les uns contre les autres pour mieux entendre ces histoires de la rue, ces voix qui font revivre les souvenirs de la vie dans ces anciennes maisons de mineurs, réservoirs de main-d’œuvre. Ces habitations toutes pareilles, mais toutes différentes, ont été réhabilitées, parfois leur jardinet est parsemé de fleurs et un
drapeau est accroché aux fenêtres. « Le coron des trente, c’est le début des maisons mitoyennes. Coron, ce n’est pas péjoratif, ce n’est pas un monde à part. De ma jeunesse dans les corons, je garde le souvenir de mes plus belles années. En 1979, c’est la première fois qu’on avait une salle de bain, des toilettes à l’intérieur ; il fallait se chauffer au feu à charbon ; le passage à la baignoire du vendredi ou dans la bassine galvanisée ; le garde qui venait ouvrir l’eau tous les samedis pour que l’on nettoie le trottoir. »
Ecoutez les paroles des boîtes à lettres sur le site de la Grande Traversée !
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Bertrand Anzin
et moi
Ecole Bertrand Tavernier
Ici vivent encore les émotions ressenties lors du tournage du film en 1999, « Ça commence aujourd’hui » de Bertrand Tavernier, scénarisé par Tiffany Tavernier et l’écrivain Dominique Sampiero. Sur la grille de l’école maternelle, les journaux de l’époque et un écriteau « 30 % de colère et 70 % d’amour ». Lorsque les caméras s’y sont installées, le quartier a pris des allures magiques. Le quotidien des familles de l’école pétillait. Puis le clap de fin. Bertrand et ses camions sont partis. Qu’à cela ne tienne, elle est rebaptisée « école Bertrand Tavernier » et il revient pour l’inauguration. Corinne Agthe, la locale de l’étape, qui tient un rôle dans le film, se souvient : « Bertrand est là bien sûr, ses yeux sont remplis de larmes, les nôtres aussi. Il s’en va, mais ne nous quitte pas vraiment, pas tout de suite, pas comme ça. Il s’inquiète pour les enfants et veut s’assurer qu’ils vont bien, qu’ils ne manquent de rien. » Alors il écrit, envoie des colis remplis de bonbons, de biscuits et de beaucoup de tendresse pour les familles.
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La magie de la culture. La vie est ainsi faite, une dose de hasard, une pincée de rencontres, une bonne ration de travail saupoudrée de passion, le tout mélangé par le temps. Quand un film donne naissance à une troupe de théâtre. Quand Bertrand Tavernier sème des graines pour faire éclore la compagnie Les Souffleurs d’Art.
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Parcours
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buissonnier La Bleuse Borne
Un parcours buissonnier pour découvrir Anzin autrement. On traverse la cité du Moulin, là où d’anciennes maisons de mineurs entourées de verdure et remplies de vie côtoient des maisons condamnées. La vie, le silence. On prend place sous l’arbre magique aux branches qui parlent et on entre dans l’histoire de ce lieu. Construite en 1947, la Cité du Moulin est située au pied du terril 189a, dit Terril de la Bleuse Borne. C’est un terril conique car, l’espace manquant, les stériles miniers étaient élevés en hauteur, à la différence des plats, où ils étaient stockés en longueur. La Bleuse Borne a gardé son identité, son nom tiré d’une pierre bleue et ses souvenirs d’enfance.
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« Histoire de mômes » Le terril était un vrai terrain de jeu. Les jeunes, à l’époque, le descendaient sur des bassines ou sur des capots de 2 CV. Ils les traînaient avec une ficelle jusqu’en haut et ensuite sautaient dedans. Ils s’en servaient comme luge. Ça glissait fort. Parfois, ils se blessaient. Le terril était plus en pente. Aujourd’hui, il est à la moitié de sa taille, mais reste pour toujours leur petite montagne.
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« Bleue, bleue, notre enfance fut un paradis : on s’en aperçoit bien trop tard aujourd’hui. Quand on faisait l’écol’ buissonnière, on découvrait mille chemins qu’on parcourait la main dans la main. Dans la verte nature, mille choses nous amusaient (…) On revenait les yeux pleins d’lumière et nos parents nous attendaient… Qui n’a pas fait l’écol’ buissonnière, n’a pas connu le meilleur temps, les meilleurs jours du candide printemps. »
Anzin
Chanson L’école Buissonnière par Charles Trenet
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Le coup d’oeil de
Malika.
Anzin
Souvenirs, souvenirs... « C'était un noir, mais pas un noir charbon, c'était un noir qui brillait. » Elle repense à ses promenades sur le terril de la Bleuse Borne quand elle était enfant, aujourd'hui encore, elle en sourit : « C'est mon endroit préféré, tout en haut, on voit les choses que l'on ne voit pas en bas, on voit les choses différemment. » Elle trouvait, sur le terril, « des petits objets, des petits cailloux, que nous amassions. Mais des petits cailloux comme de l'or, ils brillaient, des petits bijoux, des petites pierres précieuses,... Toutes scintillaient, comme des montagnes de trésors ».
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Beuvrages
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Beuvrages
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Dreamtown
Bienvenue à Dreamtown, une maquette sensible de Beuvrages. Posée sur la pelouse du Parc Fénelon, elle a été fabriquée au fil des mois par des habitantes au cours d’ateliers avec Sarah à la Médiathèque. Ce sont elles qui nous accueillent aujourd’hui. Mille couleurs rayonnent et les épices parfument l’air du parc. Des odeurs de cuisine, de gâteaux, des senteurs de soleil, des tissus colorés, des fleurs, des sourires. On se balade sur des airs de musique. On cause immigration, histoire, passé,
Beuvrages
Parc Fenelon
avenir de ce « territoire conquis et acquis par les habitants ». Mais alors les maisons colorées, que représentent-elles donc ? « Des maisons accueillantes, la médiathèque, le château, les Chardonnerets, les jardins partagés... » Et ce monticule couvert d’un patchwork de tissus ? « Le terril de Sabatier. » Toutes les couleurs ? « Tous nos bons souvenirs, des petits trésors... la mixité. » « On ne connaît pas là où on habite, on est sur le tracé de l’Histoire. Cette traversée retisse le lien entre nos villes. Quand on connaît son histoire, on sait d’où on vient. » Parole de randonneur
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Dans les coulisses de Dreamtown avec
Les dames de
Beuvrages
Beuvrages
Pendant plusieurs mois, Sarah est venue à la rencontre d’un groupe d’habitantes de Beuvrages qui ont pour habitude de se retrouver chaque semaine à la Médiathèque. Au fil des discussions, elles ont partagé avec Sarah le regard qu’elles portent sur leur commune et raconté leurs souvenirs d’enfance, leur quotidien et leurs rêves d’adulte. De fil en aiguille, d’anecdotes en confidences, germe l’idée de fabriquer une maquette de la ville à l’image de leurs ressentis : colorée, musicale, gourmande et conviviale ! Elle sera exposée dans le parc Fénelon où nos dames, hôtesses d’un jour, accueilleront les randonneurs, gâteaux maison et épices à l’appui !
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Découvrez Dreamtown en vidéo sur le site de la Grande Traversée !
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Sur la route avec....
Françoise.
Quelques pas avec Françoise et son fidèle compagnon Manelle. Françoise voyait le terril de sa fenêtre quand elle était enfant mais ne l’avait jamais approché de si près. « Il est bien vert maintenant. Avec le temps, les choses s’améliorent. La nature reprend ses droits. Les arbres repoussent... » Ses impressions sur la Grande Traversée : « Grâce à cette randonnée artistique, on passe dans des endroits insoupçonnés. C’est une très belle découverte du territoire. »
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« C’est la première fois que je prends le tramway... En fait la ville n’est pas si éloignée que je le pensais. » Parole d’un randonneur
Bruay-sur-l’Escaut
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Chope et Adolphine,
les géants
Cité du Rivage
Chope et Adolphine ont de grands yeux bleus des mers du sud ou du ciel du Nord vu du fond de la mine. Pommettes rosées, moustache et une pinte, Chope est le géant des brasseries de Bruay, il mesure 4 m et pèse 74 kg. Il a été créé en 1996 en souvenir des nombreuses brasseries, maintenant disparues.
Près de lui, Adolphine la cafus, 3,90 m et 67 kg, avec un tour de poitrine à ne plus voir ses roulettes. La trieuse de charbon, née en 1950 et restaurée en 1994, représente le passé minier de la cité. Mariés le 15 juin 2003, ils ont donné naissance à Ch’tiot Gust, le 19 juin 2005. Le grand bambin mesure 2,56 m et pèse 30 kg, il est le souvenir de Gustave Buiron, instigateur de la commune libre de Thiers en 1945.
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La cité du Rivage est une cité jardin construite dans les années 1920 et composée de maisons jumelles aux clefs de voûte en briques vernissées turquoise.
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Les boîtes à lettres
parlantes
Cité du Rivage
Bruay-sur-l’Escaut
Dans la cité du Rivage, on écoute des histoires et des secrets du quartier.
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Ecoutez les paroles des boîtes à lettres sur le site de la Grande Traversée !
« On a vraiment vécu des moments inoubliables dans notre jeunesse de fils de mineurs. Mon père, arrivé en France, a travaillé à Lens, ensuite à Lamoitier à Raismes, il a été fondeur pendant trente ans. Le dimanche, on allait en famille ramasser des « gaillettes », on était heureux de faire ça, juste chercher du charbon dehors, il n’y avait pas de high-tech en ces temps-là... Il faut toujours retracer un événement dans son époque, si les gens ne l’ont pas vu de l’intérieur, ils ne peuvent pas comprendre. La vie était différente. Aujourd’hui, les jeunes de 10 à 15 ans, ils n’ont pas la vie que nous avons eue. Nous étions libres toute la journée, nous pouvions sortir. Un jeune de 10 ans, maintenant, nous ne le laisserions pas faire. On allait à la pêche ou en balade, on partait du matin au soir, nos parents ne s’en inquiétaient pas ! » La petite histoire des oies.
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« C’était une obligation pour les gens d’élever des animaux, car les salaires n’étaient pas suffisants. De ces oies, on tirait des plumes et on faisait des édredons. C’est venu de l’Est, cette idée, de Pologne. Et puis, les oies partaient tôt le matin et elles rentraient chacune dans leur maison le soir, sans se tromper... »
Ils nous parlent d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... « Le gaz n’existait pas, nous avions le charbon. C’était convivial. Avec le feu, nos parents faisaient des pommes de terre dans de l’aluminium pour tous au repas, on chauffait aussi des bassines d’eau pour se laver. » « Ce n’est pas forcément toujours de bons souvenirs, mais cela fait partie de l’histoire. Cette histoire, il faut la faire connaître, il ne faut pas qu’elle soit oubliée. Il faut une trace, un souvenir. »
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« À Bruay, c’est beau, il y a différentes cultures ici et on vit les uns avec les autres. » Parole d’un randonneur
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Maison pour tous
« On écrit sur les murs à l’encre de nos veines,
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des messages pour les jours à venir, on dessine tout ce que l’on voudrait dire. » Le travail, la colère, la révolte et l’espoir. « Les jeunes ont la rage », nous prévient-on à l’entrée. Sur les murs, des installations vidéos, partout, grève des mines, Germinal... Et leur film « On est pas des feignants » dans lequel les jeunes prennent la parole. Les 16-25 ans causent des freins qu’ils rencontrent dans leur recherche d’emploi. Jolie dernière image du film, tous les jeunes tiennent un arbre, le redressent, le tiennent droit, debout dans un geste de solidarité. L’oxygène. L’air frais. Ici, il y a des signes d’espoir dans les regards.
« On était aux premiers jours de janvier, par des brumes froides qui engourdissaient l’immense plaine. Et la misère avait empiré encore, les corons agonisaient d’heure en heure, sous la disette croissante. Quatre mille francs, envoyés de Londres, par l’Internationale, n’avaient pas donné trois jours de pain. Puis, rien n’était venu. Cette grande espérance morte abattait les courages. »
Extraits de Germinal de Zola.
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Revisionnez le film sur le site de la Grande Traversée !
Le permis de conduire ?
« Ça coûte cher, pas de travail pas de permis, pas de permis pas de travail. » Le parcours scolaire ?
« On était en échec à l’école et ça continue. »
Le manque d’expérience, la vision négative que porte la société sur les jeunes...
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« On est vu comme des fainéants. »
Les entretiens d’embauche et les tests...
« On n’est pas préparé et on nous donne pas une deuxième chance. »
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Les géants Fresnes-sur-Escaut
du Nord
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Elles appellent les randonneurs fous sur la voie verte des Gueules Noires. Faites de papier mâché, de gaines flexibles et d’argile, les marionnettes géantes déambulent un peu désarticulées. Leur papa Marc-Antoine Halliez a créé l’association des Géants du Nord, avec pour objectif de montrer qu’avec des yeux d’enfant, le
temps de quelques minutes, on peut oublier les soucis et les tracas de la vie. Alors on se niche dans leurs bras, on leur serre la main, on prend la pause photo. Quelques instants suffisent pour se laisser transporter dans la magie de l’enfance, avant de faire un pas de plus sur la voie verte des Gueules Noires. Sous nos pas, des siècles d’histoire, sur l’une des premières voies vertes transfrontalières.
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Raconte-moi
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Des marionnettes racontent l’histoire de Fresnes-sur-Escaut. « Bonjour, chers voyageurs », clament Georges et Janine, en dodelinant de la tête à travers les fenêtres d’une maison fleurie aux volets bleus. Les petites et les grandes histoires de Fresnes défilent sous nos yeux. Car oui, c’est ici qu’a été découvert le charbon. À l’époque, plusieurs verreries couvraient le territoire. Pour les
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faire fonctionner, beaucoup de charbon était nécessaire, c’est ainsi que des recherches furent lancées. Ils ont cherché, cherché et cherché encore... Et c’est à la fin du XVIIIe siècle que Jacques et Pierre Desandrouin ainsi que Pierre Taffin ont découvert le premier charbon de terre. Un peu plus de quarante puits furent creusés. En ce temps-là, la ville était si attractive, qu’une église aujourd’hui surdimensionnée a dû être érigée afin d’accueillir tous les pèlerins.
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Le musée très vivant de la mine
Voie verte
Une pause à l’entrée de la voie verte des Gueules Noires. Sur ce chemin, la nature a repris ses droits. Feuillages, arbres, le vert est lumineux en ce mois de juin. Les riverains du centre social du Phare intercommunal d’Onnaing-VicqQuarouble distillent petites histoires, outillages, souvenirs de Cuvinot, dangers de la mine, racontés et chantés par des enfants grimés de noir charbon. Une famille de mineurs nous accueille à sa table pour « Eun’ goutt’ ed’ jus » et le papotage commence.
« La voie verte des Gueules Noires. Kesako ? » Cette voie verte des Gueules Noires a été aménagée sur l'ancien cavalier Somain-Péruwelz. Le terme « cavalier » désigne l'ancienne voie ferrée utilisée par les mines pour le transport des marchandises et des personnes. Sous cette terre, des siècles d'histoire sommeillent. Les marcheurs, cyclistes et cavaliers ont remplacé les mineurs. Le parcours, en sable de Marquise, où les arbres poussent et les oiseaux chantent, compte 38 kilomètres et traverse ou approche les communes de Péruwelz, Vieux-Condé, Condé-sur-l’Escaut, Escautpont, Bruay-sur-l’Escaut et Anzin.
« La tenue du mineur. » En 1945, les compagnies des mines standardisent les équipements. Un pantalon et une veste de coton bleu habillent l'ensemble des mineurs de la Région. Ils sont également équipés d'un casque en cuir bouilli, de chaussures de sécurité et d'une lampe de sûreté. Chaque mineur recevait un numéro de matricule qui était inscrit sur un jeton qu'il donnait à la lampisterie pour recevoir sa lampe. Ce système servait à lister les mineurs remontés ou restés au fond.
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Mémoires
Fresnes-sur-Escaut
d’escarbilles
Gare *Une escarbille est un fragment de combustible complètement brûlé qui se mêle aux cendres ou s’échappe d’un foyer, principalement des locomotives à vapeur. Mot dialectal du Nord et plus précisément de la région de Valenciennes.
Un saut dans le passé, un train et des escarbilles* Un arrêt quelques instants sur le quai de l’ancienne gare de Fresnessur-Escaut. La pancarte est tachetée par le temps et la rouille. À l’étage les fenêtres sont condamnées par des panneaux en bois, les carreaux sont cassés et on imagine le vent s’y engouffrer. Assis sur le quai, on
patiente. Soudain, ils arrivent de l’autre côté du quai, en costume d’époque, vêtus de noir et de gris, ils portent leurs vieilles malles, abrités sous leur parapluie, regardent leur montre à gousset, scrutent l’horizon. Le bruit du train résonne, ils nous emmènent en voyage. Le vent et la pluie les empêchent d’avancer. Ils courent, ils luttent contre le souffle d’Éole. Les chapeaux s’envolent... Notre imagination aussi.
Classée Monument Historique. La compagnie des mines d'Anzin fut la première à installer son propre réseau ferroviaire pour le transport du charbon, le cavalier Somain-Péruwelz. Construit entre 1838 et 1874, il relie les fosses de la compagnie et s'étend sur 38 km. Située sur le dernier tronçon, ouvert en 1874, la gare de Fresnes-sur-Escaut est parmi les gares les plus importantes du cavalier. Un simple embarcadère est érigé en 1874 puis au début du XXe siècle, une nouvelle gare voit le jour avec un précieux décor architectural. À l'arrière de la gare, le tracé des rails ainsi que les quais, avec la galerie couverte, ont été conservés. Les façades et les guichets sont classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
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« Le bassin minier est un beau pays que l’on méconnaît. C’est aussi un pays de lutte et de résistance. N’estce pas Eusebio Ferrari ? » Parole d’un randonneur
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Mines
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d’ombres Musée Vivant des Enfants
« Mines d’ombres », l’histoire de la mine à travers les yeux des mômes. Sur le mur, des petits bouts de papier déchirés de L’ange de Marc Mounier-Kuhn ondulent. Ça le rend vivant, c’est magnifique. Dans l’herbe, des masques de carton brillent à côté des fleurs de laine. Des petites voix s’échappent de l’ombre, des dessins et du film mis en scène par les enfants du Musée Vivant des Enfants et fabriqués avec Sarah et son équipe. L’ histoire :
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« Mon grand-père travaillait dans la mine, il m’a proposé de faire une journée de travail avec lui et j’ai accepté. Je suis monté dans la cage. Mon cœur bat. Les hommes descendaient, cela allait très vite jusqu’au fond où il y avait des chevaux qui ne sortaient jamais à l’extérieur. Et puis, un jour, cela a explosé ! Des fois, il y avait des explosions à cause des gaz contenus dans le charbon, cela s’appelait un coup de grisou. Après, tout s’est arrêté. Il n’y avait plus rien. Mais nous, on s’en souvient ! » Foi de mômes !
Le Musée Vivant des Enfants est situé dans une ancienne brasserie réaménagée. Au rez-de-chaussée, un lieu d’expressions plastiques et au sous-sol, une salle d’exposition.
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Revisionnez le film réalisé par les enfants !
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Un pas devant l’autre et entre les corons, à Fresnes-sur-Escaut, se dresse le quARTier. Sur le chantier des Arts, une bâtisse contemporaine en briques rouges avec de larges baies vitrées. Le quARTier, aujourd’hui, est un espace de création et de culture artistiques, il accueille des résidences d’artistes, des expositions, des ateliers et est la base du festival des Agités
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QuARTier du Mélange, mais auparavant ? Saviez-vous qu’il est situé sur le carré de la fosse Soult, appartenant à la Compagnie des Mines de Thivencelle, devenue ensuite Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais ? Elle cessa ses activités en 1949. Ce n’est pas fini, y furent stockés les « ateliers forains », puis les bureaux de la Soginorpa, office de gestion des HLM. Inauguré en décembre 2013, il a changé de vie. Juste un lopin de terre, mais un lieu chargé d’histoire.
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Posh club Parc Joliot-Curie
C’est l’heure du thé au château. Eh bien, voilà la chose la plus curieuse que je n’aie jamais vue... Comme le chapelier d’Alice au pays des merveilles, on se dit aisément : « Le temps ne veut plus rien faire de ce que je lui demande. » Ce château a l’air tout droit sorti d’une histoire d’antan. Ces demoiselles en robe d’époque sont en plein « teatime », elles papotent et font, « Les dames en blanc, les mineurs au visage noir, les gens magnifiques, les lauriers en fleurs, les amoureux, la vie. » Parole de randonneur
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entre petits biscuits et bonbons colorés, quelques promenades dans le parc, abritées sous leurs ombrelles. Près du Temple de l’amour, édifié en 1762 sur envie du Marquis Desandrouin en hommage à sa première épouse Caroline Joséphine de Walkiers, les randonneurs aux grands yeux étonnés ont l’impression de voir des fantômes du passé. On se faufile parmi eux sur la pointe des pieds pour ne pas déranger et on nous souffle à l’oreille : « Vous reprendrez bien un peu de thé ? »
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TypoArt Parc Joliot-Curie
l’imprimerie d’antan. On repart avec une certification reproduite dans de vraies anciennes presses. Un poinçon par ici, un autre par Des petits papiers sèchent au vent là, un fil rouge ici et une étoile et au soleil tenus par des pinces à par-là, à la fin de la randonnée, linge. L’encre, la presse, le tampon, le certificat sera confirmé. On se prend vite au jeu, les bambins un temps de séchage, tout y est aussi. Sûr ! Certains l’ont gardé comme dans l’ancien temps. en souvenir, accroché dans leur Cela fait la joie des petits et des chambre, ou glissé dans un livre grands. TypoArt a redonné vie à comme marque-page. Juste au pied du château, une imprimerie du temps jadis.
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Un hectare de 800 ans d’histoire
Chantier archéologique
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Un pas dans 800 ans d’his- de retrouver le donjon, le grand logis seigneurial avec sa chapelle toire. gothique ainsi qu’un port fluvial à l’intérieur de l’enceinte. Par Une visite sur le « chantier de l’Arsenal », un site archéologique la magie de l’eau, le bois du pilotis construit vers 1300 a été situé au cœur de la ville. D’un conservé. Un zeste d’imagination château à l’arsenal de Louis et on visualise ces lieux d’autrefois XIV, en passant par la forteresse situés à la confluence de l’Escaut du XIVe siècle, ce sont 800 ans d’histoire. Les fouilles ont permis et de la Haine.
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enfants de Ledoux
Anciennes écuries
« Nous sommes des enfants de mineurs. » Condé-sur-l’Escaut
Aux anciennes écuries de Condé-sur-l’Escaut, petites merveilles et grands trésors retraçant le quotidien des mineurs sont exposés dans le cabinet de curiosités des enfants de Ledoux. Uniformes, casques, lampes, outils, des témoignages de la vie dans cette fosse. C’était hier... Les enfants s’amusent à porter le casque ou à tenir la lampe, les parents se plongent dans les photos d’époque. Quelques pas, et on tombe nez à nez avec une jolie petite troupe : Liliane, Daniel et Christian, des mineurs passés par la fosse. En l’espace de trois petites secondes et d’un tour de phrase, ils nous font entrer dans l’Histoire...
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Le chevalement est le seul vestige de la fosse Ledoux, mise en service par la Compagnie des Mines d’Anzin en 1905. Il est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. En véritable totem, il domine le site de Chabaud-Latour. La fosse, baptisée en l’honneur de Charles Ledoux, administrateur de la compagnie d’Anzin, fut active jusqu’en 1988.
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Tendre coup d’œil dans le rétroviseur avec
Lili des enfants de la fosse Ledoux « C'est l'amour de ma vie. »
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Liliane, dite Lili, est une charmante dame. Elle est fière d’être là. Ses cheveux sont aussi blancs que le charbon est noir. Elle a dans le regard une étincelle un peu particulière, qui lui réchauffe le cœur les longs soirs d’hiver. Liliane a commencé à travailler ici en 1957. Elle ramassait et triait le charbon, « et l’hiver croyez-moi il faisait très froid ». Gaston lui, était machiniste d’extraction. Il était au fond, il faisait remonter et descendre les cages de charbon et Liliane était en surface prête à récupérer le chargement. « Nous nous sommes rencontrés ici, à la fosse. Gaston était en bas et moi en haut. » À la cité, ils se croisaient, se donnaient des « petits coups d’œil ». Jusqu’au jour où un terrible accident s’est produit. Un garçon de 11 ans a perdu la vie. « Papa était infirmier à la fosse. Il est allé tout de suite sur place. Il a eu besoin d’aide, il a fait appel à Gaston, car il avait son brevet de secourisme. » Le lendemain, Liliane décide d’aller discuter avec lui pour le remercier et c’est là que tout a commencé... « On s’est marié en 1959. » La vie suit son cours, Lili et Gaston sont inséparables. Ils fondent une famille et « aujourd’hui, j’ai trois beaux enfants et trois magnifiques petits- enfants ». En 2000, Gaston s’en est allé... Plongée dans ses souvenirs, sa voix s’adoucit, Lili confie « c’est dans mon cœur, vous savez, Gaston, c’est l’Amour de ma vie ». Et un amour comme celui-là, ça ne s’explique pas, alors on s’en va sur la pointe des pieds...
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Harmonie de Beuvrages dans les douves de Condé-sur-l’Escaut
Les douves
dans des costumes d’époque bleus Louis XV, panachés de leur chapeau rouge, sont installés dans l’herbe, les partitions posées. Ils Des musiques improbables jouent leur répertoire habituel s’échappent du fond des douves. Les notes s’égrènent et se faufilent agrémenté de pièces classiques ou encore de bandes originales de entre les arbres, entre les pierres. films. Une pause mélodieuse. Un Sublime ! Trente-cinq musiciens autre temps. de l’Harmonie de Beuvrages
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Mais d’où vient cette musique ?
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Tricot en folie
Bienvenue dans le monde des joyeuses tricoteuses. Nous voilà presque arrivés. Soudain apparaît devant nous une oasis de couleurs. Sommesnous le long de la Cordillère des Andes ? On s’en frotte les yeux. Ces dames vivent dans un patchwork immense de couleurs, vêtues de leurs chandails, panachées de leur parapluie, chapeau, cape, on les entend rire de loin. Elles sont superbes. Elles papotent, elles chantent, elles rient, elles tricotent bien sûr, et elles câlinent aussi. Des bavardages volubiles me direz-
vous ? Oh que oui ! Sur fond d’opéra s’il-vous-plaît. Des délires de copines, des confidences de « jeunes filles », des histoires de vie et de bouts de ficelle. Ces divas du centre socioculturel de Vieux-Condé ont tricoté de la tête aux pieds leurs costumes et toute la scénographie de leur petit monde dans lequel elles nous accueillent les bras ouverts. Voulez-vous essayer ? Venez donc vous asseoir sur les genoux de l’une d’entre elles, une maille à l’endroit et une à l’envers. Ces fées ont un don, elles tricotent les sourires aussi facilement que le lien social !
« Cette infinité de bleus, de lumières, et ces arrivées de nuit ouvrent mon cœur en deux. Les paysages, les endroits, les villes traversées ne figurent pas pour autant dans mon herbier car je ne garde rien de matériel de mes passages. Mais il est aussi important de dire que je retrouve cet absolu dans le rire des gens que je rencontre. » Olivier de Kersauson
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Centre Socioculturel
Le regard des
Tricoteuses
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Sylviane, Evelyne, Marie-France, Sabrina, Vanessa, Carmela, Nadège, Michèle, Sylviane et Monique. Ces joyeuses tricoteuses ont, durant trois mois, travaillé avec Sarah sur la Grande Traversée pour construire leur village. Les scénographies, elles connaissent bien, ce sont elles qui mettent la main… au pompon pour Les Turbulentes. Au rythme de deux réunions par semaine, elles tricotent, elles papotent et créent entre café et bonne humeur, « Sarah a apporté les chapeaux, les parapluies... ils étaient nus forcément, on a eu carte blanche », explique Sylviane. La troupe a décidé d’embellir tout ça, « chacune a fabriqué son costume, ses foulards avec des franges, le tout avec des bouts de tissus colorés... » Sarah et Friches Théâtre Urbain ont filmé certaines séquences qui ont été diffusées sur l’étape, d’autres cultes, resteront à jamais secrètes. Elles sont coquines ces tricoteuses. « Sarah a même appris à tricoter avec nous. » Les meilleurs souvenirs ? Elles en ont plein. « On a rigolé du début à la fin, et encore aujourd’hui quand on y repense. La séance d’habillement le jour J, que du plaisir ! Nous sommes parties du centre socioculturel à pied, avons traversé la ville comme ça. Et saviez-vous ce qu’il fallait faire pour apprendre à tricoter ce jour-là ? Non ? Approchez-vous, je vais vous expliquer... Un peu plus près. » Quelques mois après, elles en rient encore, « et ça nous fait du bien lorsque l’on rentre seule chez nous. On avait mal au cœur de quitter le Boulon, de quitter Sarah, elle nous a fait monter les larmes aux yeux lorsqu’elle est partie. On voit des gens comme ça, longtemps, on tisse des liens, elle peut revenir quand elle veut ». Alors mesdames, si c’était à refaire ? « Oui, tout de suite ! Mais attendez un peu, Arprinds in’ne goute ed’jus ! Et vint t’assire su l’cayelle ! »
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Arrivés ! « T’as vu l’état de tes godasses ? C’est à c’te heure-ci que t’arrives. Erreur c’était dans l’autre sens ! » Voilà, c’est fini... On franchit la grande grille en fer forgé, les bras levés. On y est, oui je l’ai fait ! On se sourit, on se félicite, les jambes sont un peu fatiguées mais l’esprit est enjoué. 19 km de marche, ce n’est pas rien, petits et grands sont là, les P’tites mains et l’équipe du Boulon, Sarah Harper et Friches Théâtre Urbain aussi. Des enrouleurs de câbles en guise de tables, des transats, des tipis, des sièges en pompons colorés... On suit les rondins de bois aux mille couleurs et on arrive au Boulon. S’ouvre alors ce lieu magique et inattendu, certains randonneurs sont des habitués, d’autres le découvrent. Au milieu, dans la caravane lumineuse se concoctent crêpes et petits gâteaux. Sur les cotés, une salle de spectacles, des ateliers de répétition et de création et même un chapiteau de cirque, sur le mur, une exposition photo permanente retrace l’épopée des Turbulentes, le Festival des arts de la rue.
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Dans l’air, flotte un nuage de douceur, comme un instant hors du temps, on se pose tous ensemble sur ces palettes transformées en salon d’un soir, comme à la maison. L’esprit vagabonde, ces moments partagés, ces sourires, ces bavardages, ces gourmandises. Le temps passe et la team du Boulon reste jusque tard dans la nuit à refaire le monde. Le soleil s’est couché, les couleurs du soir envahissent le ciel et les flammes du Boulon éclairent la nuit. Tiens, la nostalgie nous prend par la main, la découverte du territoire, les belles rencontres humaines et artistiques, l’intérêt historique, tout doucement, elle nous murmure: « Et si on recommençait ? »
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Mot de l’artiste J’aime bien marcher, mais, je préfère m’arrêter pour parler avec des gens, ou juste écouter.
C’est vrai que l’accueil des gens du Nord-Pas-de-Calais est extraordinairement chaleureux. C’est tout simplement vrai. Je viens de Londres, je travaille aussi dans d’autres villes, ce n’est pas aussi tendre là-bas.
Je suis metteuse en scène mais je ne fais pas toujours du théâtre. Il y a des endroits où ce n’est pas nécessaire, car le théâtre, les histoires et les personnages sont déjà là, il suffit d’y poser le regard pour les révéler. La région a perdu beaucoup d’industrie, certes, mais ici on sait encore prendre son temps. Le temps pour l’autre. Le temps d’être avec les autres. De faire des trucs avec les autres. De vivre. Et créer. Et rire ! Qu’est-ce qu’on rit ici ! Le paysage est beau aussi, ces pyramides noires qui repoussent en vert, ces rangées de maisons en briques qui me ramènent chez moi. Et les bisons, évidemment. Il ne faut pas oublier les bisons. J’aime bien insérer une certaine domestication dans les espaces publics et communs. J’aime poser un fauteuil en pleine campagne ou une table et des chaises au coin de la rue. Et j’aime bien voir ce que font les gens ; artistes du quotidien qui œuvrent assidûment à leurs créations avec le plaisir d’être ensemble : le tricot, la couture, le bois, les collections d’objets …
Il faut dire que des projets tels que celui-ci sont des engagements politiques de proximité, de grands gestes affectifs pour défendre et célébrer un pays autrement. On n’a pas traversé ces endroits historiques pour dire que tout est beau, même si beaucoup d’endroits le sont, ni que nous vivons ensemble dans la joie et le bonheur, car parfois ce n’est pas le cas. On n’a pas fait cette traversée avec la nostalgie du passé ou dans une vision romantique du futur. Le passé minier a été très dur, on me l’a souvent dit, la vie d’aujourd’hui souffre sérieusement de sa disparition, et le futur est loin d’être très certain, mais ici, dans le Nord-Pas-de-Calais, les personnes ou les groupes qui ne répondent pas à l’invitation de sortir de chez eux pour faire quelque chose, pour partager une histoire ou raconter un souvenir, sont bien rares. Ici la réponse immédiate est «Oui», et on verra comment après avoir bu le café ensemble. Dans ces conditions, ce fut un plaisir et une révélation de participer à construire collectivement cette marche.
La Grande Traversée fut une invitation, pour les riverains des sept villes, à accueillir chez eux ou ailleurs, des voisins et voisines qu’ils ne connaissaient pas encore. C’est très concret le voisinage, on prête un tuyau d’arrosage mais aussi l’oreille, on garde une clé mais aussi une confidence. J’ai beaucoup appris de cela en venant ici. Je n’oublierai jamais toutes ces personnes qui m’ont accueillie.
Peut-on pratiquer la gentillesse aujourd’hui ? Non pas sans critique ou sans rage, mais quand même avec une certaine simplicité, une tendresse radicale ? Peuton marcher un bout ensemble en acceptant qu’on est parfois largué, qu’on se sent impuissant, que la joie nous échappe souvent ? Ici on peut. On peut traverser le paysage ensemble le temps d’une journée, on peut participer, on peut créer des choses, on peut se tenir la main. Ici la tendresse est une force. Et ça se respecte. Sarah Harper
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« La région a perdu beaucoup d’industrie, certes, mais ici on sait encore prendre son temps. Le temps pour l’autre. Le temps d’être avec les autres. De faire des trucs avec les autres. De vivre. Et créer. » Sarah Harper
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sur la Grande Traversée Élisabeth Gondy Présidente de l’Office de Tourisme et des Congrès de Valenciennes Métropole.
« La Grande Traversée a été un temps fort pour la mise en valeur de notre patrimoine minier. Au-delà du classement par l’UNESCO au titre de paysage culturel évolutif vivant, il s’agit bien de la vie de notre territoire et de ses habitants, c’est la main de l’homme qui a façonné ce paysage remarquable et c’est l’homme qui a été placé au cœur de ce beau projet. Cette participation des habitants a permis de démontrer leur importance. Ils sont les ambassadeurs de ce passé minier et c’est à travers leur fierté de se voir ainsi mis à l’honneur, que se manifestent les valeurs qui ont permis de renaître après une période difficile. Les vestiges et ruines d’un passé, que certains voulaient effacer, sont devenus les marqueurs et les atouts d’un territoire résilient. La Grande Traversée fut à ce titre une expérience humaine marquante et une mise à l’honneur de tous ces anonymes qui font que notre bassin minier et devenu un site remarquable et remarqué. »
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Viviane Mattana Présidente de l’association Les Enfants de Ledoux à Condé-sur-l’Escaut.
« La Grande Traversée, nous n’en gardons que de bons souvenirs. Sarah est venue rencontrer l’association fondée en 2015, Les enfants de Ledoux, qui perpétue la mémoire des mineurs. Le jour J, habillés comme toujours en tenue de mineurs, dans la bonne humeur, nous avons fait découvrir l’univers de la mine à travers des photos, des objets que nous collectionnons, car notre objectif est de créer un véritable musée du mineur. Les armoires et vitrines sont remplies. Un ancien mineur, Maurice Moyeux, 80 ans, nous a donné la majeure partie de ses archives. La Grande Traversée est une découverte du territoire et du passé minier. Depuis des personnes ont visité des mines et certains enfants ont découvert que leurs ancêtres y avaient travaillé ! Si c’était à refaire, oui ! Nous irions haut la main, et cette fois, une partie d’entre nous marchera... »
Philippe Pasquet Responsable du pôle culture à la ville de Bruay-sur-l’Escaut.
Marie Patou Chargée de mission à la Mission Bassin Minier, Patrimoine et Éducation.
« Être Patrimoine Mondial, ça veut dire que notre patrimoine raconte un bout de l’humanité. Cette histoire n’est pas arrivée uniquement chez nous, il existe des points communs avec d’autres bassins miniers dans le monde, notre histoire commune est universelle. Il y a des ressemblances entre l’inscription à l’UNESCO et la Grande Traversée. En effet, les deux réinterrogent l’image, les représentations, les clichés et révèlent autrement le territoire habité. C’est dire aux gens, « Regardez avec vos vrais yeux, non, ce n’est pas moche, non, ça ne sert pas à rien ! Regardez il y a des choses à voir, nos paysages racontent... ils ont autant de valeur que les cathédrales, que les pyramides, etc. » Le bassin minier a des choses intéressantes à dire, il faut les mettre en lumière. Nous sommes en transition, c’est le temps de la prise de conscience sur l’histoire de notre patrimoine. »
« Plaisir, joie et bonne humeur étaient présents tout au long de cette belle aventure. Les 16/25 ans ont réalisé une vidéo « On n’est pas des feignants » suite à leurs échanges avec Sarah sur les freins qu’ils rencontraient dans le cadre de leur recherche d’emploi, ils ont participé à l’écriture du scénario et des textes. Les 11/16 ans ont élaboré un clip de danse. Ils ont créé un produit pour le montrer à des personnes, qui sont venues le voir dans leur quartier. C’est de la fierté retrouvée. Ils étaient face à des professionnels, un réalisateur, un metteur en scène, des artistes aussi ! Cela donne de l’expérience, ça se rapproche du boulot. Quelques jeunes ont fait une partie de la marche, d’autres ont passé la journée sur le lieu de projection du clip. Et lorsque certains ont vu ces tricoteuses de VieuxCondé, ça leur a fait un choc, elles ont osé ! De plus, ils ont découvert un lieu de culture très vivant qu’est le Boulon. Cette Grande Traversée a beaucoup joué sur leur moral. Dans nos quartiers, on peut être heureux. »
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Françoise Mascotto Présidente du Boulon, Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public.
« Une bien belle aventure !!! Tous les valenciennois connaissent le Corridor minier, ce « couloir » qui mène d’Anzin à VieuxCondé. Mais qui d’autre qu’une artiste telle Sarah HARPER pouvait imaginer cette traversée insolite de nos quartiers où, le temps d’un projet culturel de grande qualité se sont cotoyés le passé et le présent, la tendresse et la hargne, les jeunes et les moins jeunes, ceux qui parlent beaucoup et les taiseux, les artistes et les autres ? C’est la politique de la ville qui permet ces rencontres trop rares et c’est grâce à l’art et à la culture que l’on peut créer du lien durable avec et entre les habitants. Le Boulon a à cœur d’être un trait d’union et de permettre ainsi, l’accès à la culture à celles et ceux qui en sont le plus éloignés. Alors, à très vite pour une prochaine rencontre ! »
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Olivier Dos Santos Directeur du Phare, Centre social d’Onnaing – Vicq Quarouble.
«La Grande Traversée est un projet très intéressant et très fort sur le plan émotionnel. Sarah est venue sur le territoire, elle a discuté avec les riverains et a même participé à une sortie du Phare au Centre historique minier de Lewarde. Les habitants s’en souviennent encore, ils ont rencontré des professionnels et des artistes. L’étape sur le chemin des gueules noires a été construite petit à petit. Il y a eu beaucoup d’échanges entre eux. Ces gens ont un attachement viscéral à la terre, à leurs traditions. Cette expérience a remué pas mal de choses chez les habitants, des témoignages, des histoires du quartier et des photos ont refait surface. Ce projet a beaucoup de sens, il a été très profitable à la structure ainsi qu’aux habitants. C’est une collaboration réussie avec le boulon et sont ainsi nés d’autres projets, l’offre culturelle s’est implantée ici »
Ali Ben Yahia 1er adjoint au maire de Beuvrages, délégué à la politique de la ville, à la culture et au développement économique.
« Cette randonnée a été un moment de décloisonnement des limites de notre territoire municipal. Elle a permis de nous découvrir et de redécouvrir des espaces mal connus. On y a fait des rencontres et aussi réveillé des souvenirs de nos mémoires d’enfants voire d’adultes. Dans le cheminement de ce tracé, c’est toute la richesse d’un patrimoine méconnu et d’un passé moderne qui a rejailli. Cette randonnée a permis d’avoir un autre regard sur nos villes et nos quartiers. Elle a fait entrer là où, les a priori avaient créé l’exclusion. Elle a mobilisé une mine d’énergie humaine au travers de la vie associative et des habitants impliqués à la réussite de cet événement. Tous étaient fiers d’avoir contribué et d’avoir partagé la beauté de leur cadre de vie, mais aussi de leurs histoires. Il y a un avant, un pendant avec cette formidable découverte à chaque pas, à chaque lieu, et il y a un après avec tous ces témoignages du regard positif porté sur leur ville, par les habitants, et la volonté de perpétuer cette action. L’envie de retourner dans les parcs et remparts, d’avoir découvert une autre mobilité par le Tram, d’avoir osé tout simplement accueillir et traverser. »
Alain Manouvrier Président du Conseil Citoyen d’Anzin et de l’Association de Développement de l’Épicerie Solidaire Anzinoise.
« La Grande Traversée, c’est une réussite de A à Z, un grand moment inoubliable pour les participants et nous, co-organisateurs du départ. » «Préparer le départ d’Anzin fût le premier événement du conseil citoyen. Le parc Mathieu étant la résidence du Directeur des mines, il était l’endroit idéal pour démarrer la Grande Traversée et la découverte des endroits historiques de la ville. Tous les participants étaient émerveillés de la richesse du territoire tout le long du parcours, certains ne connaissaient que la Route Nationale pour se rendre à Vieux-Condé. L’arrivée au Boulon a marqué tous les randonneurs car c’était vraiment une arrivée digne d’une grande manifestation sportive. Certains ont déjà refait le parcours avec leurs enfants ou petits-enfants. »
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classé patrimoine mondial de l’UNESCO Il trône là et il peut être fier, juste à côté des Merveilles du monde, comme les Pyramides d’Égypte, La Grande Muraille de Chine ou encore le Taj Mahal en Inde, le Bassin Minier du Nord-Pas de Calais fait partie du millier de biens inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Portée avec passion par les habitants de la région, cette prestigieuse reconnaissance consacre une mémoire, celle de la mine. Distingué au titre de « paysage culturel évolutif », ce trésor de l’humanité raconte au travers de ses paysages trois siècles d’exploitation du charbon, « une œuvre conjuguée de l’homme et de la nature ».
Ses fosses, chevalements, terrils, cavaliers, gares, cités ouvrières, écoles, églises, salles des fêtes... et ses 4 000 hectares de paysages sur un territoire de 120 kilomètres de long, témoignent de l’histoire de l’homme et du travail et de leur place exceptionnelle dans l’histoire du monde. C’est sur ces chemins qu’ont marché les randonneurs de La Grande Traversée. De cette aventure, il reste des souvenirs à transmettre, des projets collectifs à inventer, des liens à tisser et des histoires à raconter... encore et encore.
SCANNEZ-MOI
Plus d’infos sur http://www.bassinminier-patrimoinemondial.org
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de l’aventure
Les fabricants de la Grande Fresnes-sur-Escaut Les Géants du Nord Traversée L’équipe du Boulon L’équipe de Friches Théâtre Urbain : Sarah Harper et ses acolytes, Pascal Laurent, Erwan Quentin, Nadir Bouassria, Claudia Verdejo, Quentin Douriez
Les associations locales et groupes d’habitants impliqués Anzin Le Conseil citoyen GEM La Renouée Souffleurs d’Art
Beuvrages Le collectif Médiathèque Le groupe de femmes du CAPEP L’Harmonie municipale
Bruay-sur-l’Escaut Les jeunes adultes du chantier pédagogique Les ados du LALP Les Géants de Bruay
Musée Vivant des Enfants Typoart La Médiathèque Les Doigts de fée Evasion Détente Culture
Condé-sur-l’Escaut Association SODEV Les Enfants de Ledoux Le groupe informatique de l’Espace intergénérationnel Le groupe couture de l’Espace intergénérationnel Espace Citoyen
Vieux-Condé Les tricoteuses du Centre socioculturel Les Petites Mains d’Or du Boulon Le Conseil citoyen
Onnaing Le groupe d’habitants du Phare
Les artistes associés Récolteuse de paroles : Céline Beaufort
Photographes : Kalimba Mendes Vincent Vanhecke Matthias Crépel
Vidéastes : Naïm Abdelhakmi Nicolas Delfort Nadir Bouassria
Conception du Carnet de voyage Coordination et relecture : Le Boulon Ecriture : Céline Beaufort Création graphique : Damien Nagy Crédits photos : Kalimba Mendes, Vincent Vanhecke, Matthias Crépel, Sarah Harper, Nadir Bouassria
Les Partenaires La Grande Traversée et son carnet de voyage ont été réalisés dans le cadre du Contrat de Ville de Valenciennes Métropole avec la complicité des villes d’Anzin, Beuvrages, Bruay-surl’Escaut, Fresnes-sur-Escaut, Condésur-l’Escaut, Vieux-Condé et le soutien de la Mission Bassin Minier, Transvilles et Valenciennes Tourisme et Congrès.
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Le Boulon ZA le Brasseur Avenue de la Gare 59 690 Vieux-Condé Tél : 03 27 20 35 40 www.leboulon.fr
flickr.com/photos/leboulon-vieuxconde
https://lagrandetraversee.org 90
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Le Boulon, Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public, implanté à Vieux-Condé, la compagnie Friches Théâtre Urbain et les habitants de sept communes se sont associés le temps d’un projet original et unique « La Grande Traversée ». La Grande Traversée, c’est une randonnée de 19 kilomètres d’Anzin à Vieux-Condé, ponctuée d’impromptus artistiques : installations plastiques, audio ou vidéo, interventions théâtrales, musicales ou poétiques. Une aventure artistique et humaine de près de deux ans à redécouvrir au travers de ce carnet et également d’une application : www.lagrandetraversee.org. Bon voyage !
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