Faites bonne impression ! Profitez des conseils de nos experts afin de réduire vos coûts d’impression et de conception. Services offerts : conception graphique | infographie | affiches grand format impression couleur et N/B ( numérique et offset ) | reliure de tout genre pliage | laminage | adressage | assemblage ( mécanique ou manuel ) mise sous enveloppe | préparation postale et mise à la poste
sium.umontreal.ca
TABLE DE S M ATI ÈRES
4 4 La musique pour tous les goûts Isabelle Toupin 4 6 pardonne-moi Shima
0 4 Éditorial Léa Sara
4 8 Sceptron: partie 4 Akram Nadir Bakhti
0 7 Mot de la faculté Lyne Lalonde
5 1 Chialage anonyme Maricia Sarkis
0 8 Mot du président Michaël Cardinal
5 2 La bonne nouvelle! Maricia Sarkis
1 0 Quoi de neuf à l’AÉPUM? 1 4 entrevue qep Marie-Lou Deschamps 1 8 La FRaNce: son médicament et sa surveillance Marianne Boulé et Magali Cloutier
5 3 Quel candidat à la présidence américaine êtes-vous? Dania Sakr 5 5 Les lois de Murphy au Pharm.D. Maricia Sarkis
2 1 5@7: Un changement de culture s’impose? Michaël Cardinal
5 8 ordonnance mal foutue
2 1 L’économie de partage Cédric Lalonde
6 0 Binarios Wendy Ngan
2 2 RencontRe MaîtRes chez vous Jean-François Cabot
6 1 recette pharmaceutique Vicky Marcotte
2 3 Boire intelligemment Audrey Bouchard
6 3 à manger et à boire Julien Prévost
2 4 ELLAMD: fait-elle le poids? Sophie Marquis-Germain
6 6 HOROSCOPE PHARMACEUTIQUE
5 9 Mots croisés pharmaceutiques Elicia Sarkis
7 0 ce qu’ils ont dit...
2 6 Entrevue avec benoit morin Équipe du Capsule 2 9 Ne dormez pas au gaz, optimisez vos transports Marc-André Mailhot 3 1 il était une fois en pharmacie 3 3 comité capsule 2015-2016 4 2 L’art en anecdote Phany Chhon
Page couverture par Chloé Vo ©
Révision Phany Chhon Audrey Desjardins Léa Sara Elicia Sarkis Maricia Sarkis Sandra Savignac Valérie St-Louis Karima Zerrouki
Mise en page Qian Li Illustrations Evelyn Chin Leanne Kate Suen Fa Chloé Vo Photos Michelle Chen Chloé Vo
Les textes sont signés et représentent l’opinion de leur(s) auteur(s). Le Capsule, de même que l’Association des étudiants en pharmacie de l’Université de Montréal, n’endossent pas nécessairement les opinions exposées. De plus, la reproduction d’un ou des textes est acceptée sous la seule condition que la provenance soit inscrite sur la copie. Les textes et commentaires peuvent être déposés dans la boîte prévue à cet effet dans le local étudiant ou envoyés à l’adresse du Capsule: journalcapsule@gmail.com. Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Avril 2016
AVRIL 2016 – LE CAPSULE – 3
Le Capsule, volume 39, no. 5
Éditorial
mission accomplie
«D
ans quoi est-ce que je m’embarque encore? »
Voilà les mots qui me venaient en tête en février 2015 alors que je commençais à songer à devenir rédactrice en chef du Capsule cette année. Je me rappelle encore de ma première réunion du comité Capsule en octobre 2014, Qian alors rédactrice en chef à ses débuts, me demandant pourquoi je ne m’étais pas présentée aux dernières élections. « Je ne vois pas pourquoi je m’embêterais avec ça », lui avais-je répondu. Puis, une série de bouleversements dans ma vie m’ont fait reconsidérer ces propos. Ayant besoin de changement, j’ai entamé une série de projets simultanément, mais le plus significatif était sans le moindre doute le Capsule. Ayant déjà un passé d’implications assez étoffé, je n’avais par contre jamais osé la présidence d’un comité. Des vagues d’incertitudes se bousculaient dans ma tête : est-ce que j’aurai assez d’articles, est-ce que j’arriverai à assurer une relève, est-ce que je pourrai trouver de quoi écrire en éditorial, est-ce que je saurai trouver le temps et gérer les problèmes, est-ce que ce poste concorde avec ma personnalité introvertie, et ce, parmi tant d’autres... Maintenant que cette aventure tire à sa fin, je peux dire que je me suis dépassée et que j’ai accompli des choses dont je ne m’étais jamais crue capable auparavant. J’ai aussi pu être témoin du dévouement incroyable de votre CEL, une équipe qui travaille très fort, parfois dans l’ombre, afin d’améliorer la situation des étudiants. Et de façon plus importante, j’ai pu réaliser l’ampleur des efforts nécessaires et l’efficacité du travail d’équipe pour mener à bien des projets de grande envergure, tant du côté du CEL que du comité Capsule.
4 – LE CAPSULE – avril 2016
Par Léa Sara (III)
En effet, comme l’a dit l’écrivain japonais Satoro, « individuellement, nous sommes une goutte d’eau, ensemble, nous sommes un océan. » Qian, Karima, Johnson, Isabelle, James, Elicia, Maricia, Leanne, Michael, Dania, Phany, Vicky, Valérie, Christopher, Michelle, Karyna, Chloé, Audrey et Sandra, je ne saurais vous remercier assez et exprimer toute la reconnaissance que j’ai envers vous. Le Capsule et le Comprimé n’auraient pu être possibles sans vous. Le soulagement d’avoir une équipe qui me soutenait tout au long de l’année et sur laquelle je savais pouvoir compter en tout temps était d’un réconfort inestimé. Vous étiez toujours là pour proposer votre aide, pour me supporter dans mes décisions, pour vous soucier de mon équilibre physique et psychologique, pour accomplir des tâches dans des délais et à des moments absurdes, pour m’accompagner dans mes folies, pour me motiver dans les moments difficiles et pour me pousser à rendre le meilleur de moi-même. Chacun d’entre vous est muni d’un talent incomparable et, tous ensemble, nous avons pu rehausser encore une fois la qualité du Capsule et des Comprimés. La force du Capsule cette année est aussi venue de la participation étudiante accrue et je tiens à vous en remercier. Cette année, nous avons eu des numéros de volume sans précédent, et ce, en ne publiant quasiment que des articles originaux. L’essence du Capsule tient là : un journal par les étudiants pour les étudiants. À voir la vitesse à laquelle les Capsules s’envolent à chaque distribution, force est de constater que, malgré tous les moyens numériques dont nous disposons aujourd’hui, le Capsule a toujours sa raison d’être et le demeurera probablement
encore dans le futur. Pour ce numéro, on vous fait tout d’abord voyager en France et dans les pays d’étudiants du QeP. Puis, on vous réserve une entrevue avec Benoit Morin, des résumés de conférences, les lois de Murphy prise 2 et le concours Il était une fois en pharmacie, remporté par Julien Roger avec son lapsus à l’interphone. Vous remarquerez aussi de nombreux énoncés de sensibilisation à la consommation d’alcool qui font partie du plan d’action pour la réobtention des permis d’alcool. Finalement, ne manquez pas de découvrir la fabuleuse famille Capsule qui se cache derrière la production de votre journal étudiant. En somme, je suis ravie d’avoir pu diriger ce 39e volume et d’avoir, je l’espère, laissé ma marque lors de mon court passage au pavillon Jean-Coutu. En espérant pouvoir continuer ma contribution au Capsule à distance l’an prochain, je sais toutefois que je laisse le sort du journal entre de bonnes mains et que l’équipe saura tout autant vous surprendre. Pour conclure, je vais faire comme dans le tout premier éditorial du Capsule en 1983 et souhaiter « bonne chance Capsule et longue demi-vie »! Et pour la dernière fois, je signe... Léa, Votre rédactrice en chef
UN PROGRAMME FINANCIER POUR VOTRE VIE BIEN REMPLIE
La Banque Nationale a un programme financier1 adapté aux étudiants en santé qui donne accès à des privilèges sur un ensemble de produits et de services.
Pour plus d’information : bnc.ca/prosante 1. Les programmes financiers de la Banque Nationale constituent un avantage offert aux étudiants à temps plein ou résidents (si applicable) en: médecine, médecine dentaire, médecine vétérinaire, médecine podiatrique, optométrie, pharmacie, chiropratique, audiologie, denturologie, ergothérapie, hygiène dentaire, inhalothérapie, technique d’orthèse visuelle, orthophonie, pharmacologie, physiothérapie, psychologie, pratique sage-femme, technologie médicale, technologie de radiodiagnostic, de médecine nucléaire, d’électrophysiologie ou de radiooncologie, sciences infirmières, en soins infirmiers ou qui sont inscrits à un programme de formation Santé pour les infirmières et infirmiers auxiliaires de niveau postsecondaire et qui sont citoyens du Canada ou résidents permanents canadiens. Vous devrez vous présenter une fois par année en succursale pour effectuer la mise à jour de votre dossier. Une preuve de statut d’étudiant à temps plein vous sera demandée.
Le Capsule, volume 39, no. 5
PARTICIPER AU CAPSULE, QU’EST-CE QUE ÇA IMPLIQUE?
Collaborateur
membre
Envoyez-nous vos textes sur le sujet de votre choix, qu’il soit relié ou non à la pharmacie. Aucune restriction par rapport au nombre de mots. Envoyez-nous tout simplement votre texte dans un document Word au journalcapsule@gmail.com et l’équipe du Capsule se charge de la révision et de la mise en page.
Le Capsule est toujours à la recherche de chroniqueurs, d’illustrateurs, de réviseurs et de photographes pour intégrer l’équipe à plus long terme. Vous pourrez assister aux réunions du comité du Capsule et participer aux décisions. Envoyez-nous un courriel à journalcapsule@gmail.com et il nous fera un plaisir de vous accueillir parmi nous!
PAGE FACEBOOK
Chroniqueurs: Écrire à chaque édition dans une section réservée pour vos textes. Illustrateurs: Concevoir la page de couverture, la troisième de couverture et tout autre dessin. Réviseurs: Corriger le français dans les textes reçus. Photographes: Choisir des photos pour garnir les textes et prendre des photos des événements.
Visitez notre page Facebook et aimez notre page pour être à l’affût des actualités! Nous vous invitons à communiquer vos commentaires et suggestions www.facebook.com/LeCapsule
DATE LIMITE POUR SOUMISSION D’ARTICLES: 31 juillet 2016 Envoyez-nous vos articles au journalcapsule@gmail.com!
6 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
Mot de la faculté
Jacques Turgeon: professeur, chercheur et gestionnaire d’exception
J
Par Lyne Lalonde acques Turgeon a quitté notre faculté en décembre dernier. Tout au long de sa carrière universitaire, grâce à
son audace et à sa détermination, le Dr Turgeon a contribué de manière tout à fait exceptionnelle à l’avancement de la pharmacie et de la recherche. Il s’est acquitté de chacune de ses fonctions professorales de manière exemplaire. Il est pour nous tous, professeurs et étudiants à la Faculté de pharmacie, un modèle à suivre. Voici un bref survol de ses réalisations. Enseignement Il est toujours resté un professeur passionné et un communicateur hors pair. Il a d’ailleurs gagné de nombreux prix d’excellence en enseignement, notamment en 2015 à l’occasion de sa dernière collation des grades à l’Université de Montréal. Il a dirigé plus d’une soixantaine d’étudiants à la maîtrise et au doctorat et supervisé plus de soixante-dix étudiants de premier cycle dans le cadre de stages de recherche. Recherche Ses activités de recherche lui ont permis d’acquérir une notoriété certaine dans
le monde scientifique et plus spécifiquement dans le domaine de la pharmacogénomique et de l’étude des interactions médicamenteuses. Il a été l’un des premiers chercheurs à démontrer l’existence d’une multitude de cytochromes P450 impliqués dans le métabolisme des médicaments. Ces avancées ont permis le développement d’un logiciel informatique qui prédit les interactions médicamenteuses et permet ainsi d’éviter des effets secondaires néfastes. L’excellence de ses activités de recherche s’est traduite par un soutien financier significatif des organismes subventionnaires (plus de 50 millions au total), un nombre impressionnant de publications dans des revues avec comité de lecture (125), d’abrégés de recherche (350) et d’articles publiés dans des journaux professionnels (20). Participation au fonctionnement de notre institution Jacques Turgeon a contribué de manière substantielle au fonctionnement de notre institution. Il a été doyen de la Faculté de pharmacie (2000 à 2005) et a occupé les fonctions de vice-recteur à la recherche (2005-2007). En tant que doyen, il a grandement contribué au développement et à la mise en œuvre de deux nouveaux programmes : le doctorat de premier cycle en pharmacie (Pharm.D.) et le baccalauréat en sciences biopharmaceutiques (BSBP). Il a également dirigé d’une main de maître la construction du Pavillon Jean-Coutu. Rayonnement L’excellence des activités d’enseignement, de recherche et de gestion de Jacques Turgeon lui ont valu de très nombreux prix et distinctions. Au sein de la communauté
Jacques Turgeon
pharmaceutique, sa contribution a été reconnue par l’attribution du prix « LouisHébert » de l’Ordre des pharmaciens du Québec (2010) et le prix « Pharmacien de cœur et d’action » de l’Actualité pharmaceutique (2006). En décembre dernier, il a été intronisé à l’Académie de médecine française. La Faculté de pharmacie doit à juste titre être fière de la contribution de Jacques Turgeon. La qualité, l’ampleur et la pertinence de ses réalisations en tant que professeur et doyen sont notables. On ne peut qu’espérer que plusieurs d’entre vous auront, comme lui, l’audace, le courage et la persévérance nécessaires pour entreprendre une carrière académique. Notre collègue travaille maintenant aux États-Unis à la Tabula Rasa HealthCare, une firme spécialisée dans l’offre de produits technologiques et de services en lien avec la gestion et l’usage optimal des médicaments. Nous lui souhaitons tout le succès qu’il mérite dans la poursuite de ses activités professionnelles. Lyne
avril 2016 – LE CAPSULE – 7
Le Capsule, volume 39, no. 5
Mot du président
l’heure est à l’optimisme
D
urant les dernières semaines, un vent de pessimisme s’est fait sentir au sein de la communauté étudiante en pharmacie. Stress des études? Année éprouvante qui achève? Ou bien, projets de loi impactant la pharmacie? Peu importe la raison l’évoquant, on sent que le changement fait son œuvre, il déstabilise et inquiète. Il questionne l’identité même de notre profession. La première étape du changement en pharmacie est donc bel et bien amorcée, nous sommes conscients qu’un tel changement s’opère. Selon la teneur des propos que nous entendons sur le terrain, nous pourrions même aller jusqu’à qualifier le processus enclenché durant les deux dernières années de crise. Ce qui est intéressant du terme « crise », c’est que selon son étymologie chinoise, ce dernier a une double consonance signifiant à la fois « danger » et « opportunité ». Le changement peut donc être à la fois une source de risque et d’opportunisme. Qui le remporte, donc, entre les deux versants de l’étymologie chinoise du mot crise? Risque ou opportunisme? La réponse n’est pas simple. Le YANG La réponse est complexe puisque les étudiants ont raison de s’inquiéter, voire même d’être frustrés. Alors qu’ils complètent une formation surchargée, ils voient s’ériger une grande menace pour leur future profession. Les pharmaciens propriétaires composent avec des coupures de revenus répétées depuis les dernières années. D’abord la baisse du prix des médicaments, ensuite la loi 28. Les ponctions font déjà mal après 5 mois. Seulement 50 des 400 millions prévus sont prélevés et, déjà, on entend que 1000
8 – LE CAPSULE – avril 2016
Par Michaël Cardinal (III) emplois sont en moins dans les pharmacies. La mesure d’atténuation prévue, le déplafonnement des allocations professionnelles, n’est même pas en vigueur et le gouvernement ne semble pas vouloir honorer son entente. Résultat : gel d’embauche, diminution de salaire, diminution d’heures d’ouverture. En plus, le marché est saturé dans les grands centres, les emplois ne courent pas la rue, on doit se rendre en région et on doit accepter un salaire moins important. Aujourd’hui, on parle du projet de loi 81, qui viendra encore amputer les revenus, diminuer l’autonomie du pharmacien, alourdir nos tâches administratives. Les pharmaciens propriétaires deviennent donc de plus en plus dépendants de leurs tiers, affectant leur indépendance professionnelle et menaçant le droit de propriété.
Ce qui est intéressant du terme « crise », c’est que selon son étymologie chinoise, ce dernier a une double consonance signifiant à la fois « danger » et « opportunité ». En résumé, les impacts négatifs sont fortement en lien avec la rémunération des pharmaciens propriétaires. Or, cette dernière dépend à 60 % du gouvernement. Le 40 % restant est présentement menacé également par le gouvernement, qui a souligné à de nombreuses reprises en commission parlementaire l’écart entre les honoraires professionnels chargés aux
assurés du privé et du public. Il est donc possible qu’il tentera de mettre en place des mécanismes pour s’attaquer à ce qui est actuellement défini, et avec raison, comme de l’« interfinancement ». En effet, le régime public n’est pas suffisamment payant. De plus, le positif de notre profession, les actes cliniques, stagne présentement. Comment penser appliquer les actes de la loi 41 de façon optimale avec les ressources que nous avons? En tant que pharmaciens, nous n’aurons ni le temps ni les moyens. Ainsi, à la fois notre rémunération et l’avenir de la pharmacie, soit les nouveaux services, sont dans les mains des législateurs. Nous n’avons donc aucun contrôle sur notre avenir et ne pouvons faire autrement qu’attendre avec impatience les décisions du prochain gouvernement. Espérons-le, ce dernier aura possiblement plus de respect envers notre travail et nous permettra d’en faire plus. Le YIN La réponse est complexe, puisque les étudiants sont nourris par une vague d’opportunités. D’abord, bien que notre formation soit une des plus chargées, elle nous permet actuellement de nous ériger
Le Capsule, volume 39, no. 5
en tant que leaders et experts sur le marché du travail. En tant que futurs cliniciens, nous appréhendons les nouveaux services en pharmacie de façon très satisfaisante. Bien qu’il s’agisse d’encore peu versus ce que nous pouvons réellement faire, nous contribuons déjà à désengorger le système de santé et ceci ouvre la porte à de nombreuses autres opportunités. Prenons pour exemple le forfait d’ajustement de la thérapie, un outil de services aux patients et de rémunération considérable. En obtenant les cibles auprès du médecin, le pharmacien peut maintenant jouer un rôle clé dans la sécurité entourant le médicament et réellement mettre à profit son expertise pour le patient. Le pharmacien, étant le plus accessible de tous les professionnels, peut donc assurer une prise en charge complète des patients pour leurs maladies chroniques. Il agit ainsi avec efficacité sur un élément fortement négligé de notre système de santé : la prévention. Du côté des autres actes en pharmacie, il est vrai que la rémunération n’est pas exceptionnelle, mais comment refuser cette opportunité de montrer au gouvernement notre expertise et toute la satisfaction de notre clientèle? À l’heure actuelle, seulement 40 % de l’enveloppe budgétaire prévue pour la prolongation d’ordonnance a été utilisée. Comment est-ce possible? Les pharmaciens doivent saisir l’opportunité qu’est la loi 41. Pharmaciens salariés et propriétaires doivent s’asseoir afin d’optimiser leurs processus pour concilier pertes de revenus et le désir de notre profession de connaître un essor. Au final, on ne peut écarter les nouveaux services. Ils ont su satisfaire 96 % des patients les ayant utilisés. Au niveau des pertes de revenus, les pharmaciens doivent trouver des mécanismes leur permettant de diversifier leurs revenus afin de dépendre le moins possible du gouvernement. Ce dernier ne semble plus attribuer une aussi grande valeur à nos
services de distribution. D’une part, automatisons-nous, revoyons nos processus, diminuons nos coûts fixes. D’autre part, attribuons une valeur à nos services professionnels. Ayons un bon plan de communication persuasif et convainquons nos patients que nos services méritent rétribution. À chaque patient qui complète une consultation avec le pharmacien dans le bureau de consultation, c’est un patient de plus qui considère le pharmacien comme un professionnel à part entière, soit une personne que nous consultons et rétribuons pour son expertise. En effet, dans la vie, nous contrôlons ce que nous pouvons contrôler. Les baisses de revenus sont là, nous devons les accepter et passer à autre chose. N’attendons pas après le gouvernement pour dicter l’avenir de notre profession. Qui ne risque rien n’a rien. Alors que la connotation « risque » du mot « crise » peut être vue comme synonyme de danger, elle est en fait synonyme d’opportunité. Apprenons à vivre dans l’incertitude. Prenons le risque de nous faire entendre afin de prouver notre valeur et promouvoir le lien de confiance unique que nous avons avec nos patients et auprès du gouvernement. Ce faisant, il deviendra naturel pour le gouvernement de nous accorder la responsabilité d’effectuer la révision de la médication, la vaccination, de nombreuses conditions mineures supplémentaires et même plus. Entre-temps, le comité AQPP-MSSS arrivera dans 2 ans et demi avec une proposition de modèle de rémunération adapté à notre pratique, novateur, et qui propulsera le pharmacien vers de nouveaux sommets en matière de services de première ligne. Une rémunération juste, qui, du même coup, ouvrira des postes en pharmacie pour de jeunes pharmaciens passionnés, ou même de jeunes entrepreneurs désirant développer des modèles spécialisés, soit pour des pathologies spécifiques ou bien en
matière de services cliniques, deux volets représentant l’avenir de notre profession. Une telle compétence clinique prouvera du même coup au gouvernement que le droit de propriété trouve toute son importance dans cette capacité des pharmaciens d’orienter des services envers les intérêts des patients, de par leur formation et leurs compétences uniques. L’avenir de la pharmacie est donc entre nos mains. Et VOUS? Êtes-vous plus YIN ou YANG? Difficile d’être un ou l’autre. Impossible de choisir entre le noir ou le blanc. Cependant, il est clair que la façon de gérer une situation de changement dépend de la perspective que nous prenons. Un équilibre entre réalisme et idéalisme permet d’enrichir la réflexion. Chose certaine, bien que le futur de la pharmacie soit une appréhension anxiogène, l’heure est à l’optimisme. Les prochaines années seront déterminantes. Il devient primordial de demeurer au courant des enjeux afin de vivre dans un minimum d’incertitude et d’être à l’avantgarde. Ensuite, n’oublions pas de célébrer nos réussites. À chaque année que l’on termine en pharmacie, on apprend à notre façon à devenir d’excellents pharmaciens. Il ne faut pas oublier l’essentiel, soit les efforts que nous déployons au quotidien. Ceuxci doivent être soulignés. Félicitations, donc, pour une autre année d’études acharnées qui sera bientôt complétée. En espérant que vos stages (1e-2e année), l’examen PRÉFACE (3e année), l’activité d’intégration (4e année) et le 600 heures (QeP) iront bien, je vous souhaite de très belles vacances. Profitez-en pour travailler cet été en pharmacie. Espérons-le, vous saurez répandre un vent d’optimisme. Michaël
avril 2016 – LE CAPSULE – 9
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
quoi de neuf à l’aépum? Nom Michaël Cardinal, président Quoi de neuf Vous l’aurez vu, nous avons présenté vos commentaires concernant le projet de loi 81, d’une part par une invitation surprise en commission parlementaire, ensuite par la rédaction du mémoire adopté par référendum. Ensuite, mon temps fut occupé par le Forum de la Relève Étudiante pour la Santé au Québec (FRESQue). Nous avons appelé à vos idées, puis avons rédigé un mémoire (oui, un autre!) en collaboration avec l’AGEP (l’association étudiante en pharmacie de l’ULaval). Finalement, un petit projet que je souhaite voir fleurir, soit la soirée pharmacie communautaire. Ce fut donc des moments très occupés de notre côté, complétés par les changements de charte que nous vous avons proposés en assemblée générale, le Mois de Sensibilisation au Travail du Pharmacien, le sondage INSO, etc. Lisez cette section attentivement pour tout savoir! Nom Jeanne Laverdière, vice-présidente aux affaires professionnelles et Patrick Dupéré, vice-président aux affaires corporatives Quoi de neuf La participation aux événements organisés avec nos partenaires a été excellente cette année! Nous vous remercions de votre intérêt et espérons que vous avez apprécié les conférences et les activités qui ont été rendues possibles grâce à nos partenariats. Nom Nicolas St-Onge, vice-président aux affaires académiques Quoi de neuf Plusieurs heures passées à réaliser le sondage du Pharm.D. en 5 ans dans les dernières semaines! Le temps passe vite, on est bientôt rendus à l’écriture du mémoire entourant ce projet. C’est la fin de l’année qui approche, mais plusieurs événements ont eu lieu dernièrement : soirée sur la pharmacie communautaire, élections, cabane à sucre et bien plus! La dernière séance de tutorat pour les premières a eu lieu le 6 avril, merci à tous pour votre participation tout au long de l’année :) !
10 – LE CAPSULE – avril 2016
Nom Mélissa Doutre, secrétaire exécutive Quoi de neuf Salut! Le sondage INSO est maintenant terminé, vous avez été plus de 225 personnes à répondre, merci à tous! Nous vous communiquerons notre analyse et nos solutions le plus tôt possible, et si jamais vous avez des questions entretemps, n’hésitez pas à m’écrire! Si vous êtes intéressés à savoir ce dont nous discutons en conseil local, tous les procèsverbaux sont disponibles sur StudiUM dans la section AÉPUM. De plus, n’hésitez pas à consulter le site Web de l’association étudiante; si vous êtes à la recherche d’un emploi, des offres y seront affichées! P.S. Nous avons eu des problèmes d’« update » avec le iCal. Donc, pour être à jour sur tous les événements, il faut updater son iCal avec l’adresse que je vous ai envoyée par StudiUM (si vous l’avez perdue, écrivez-moi). Nom Guillaume Beaulieu-Pelletier, trésorier Quoi de neuf L’exercice financier 2015-2016 tire déjà à sa fin. Malgré une baisse importante des commandites cette année, nous avons réussi à ne pas tomber en déficit, et même à générer un léger surplus! Nous avons voté en AL comment seront utilisés ces montants. Mais mon travail ne s’arrête pas ici : dès le mois de mai, je vais faire les mises à jour requises au Registre des entreprises pour tenir compte des élections. Je vais aussi faire les changements de signataires pour les comptes de banque pertinents et commencer à préparer notre rapport d’impôts pour cette année. Finalement, je vais continuer à payer les factures qui vont surgir durant l’été et m’assurer que les montants requis soient disponibles dès que les différents comités en auront besoin.
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
quoi de neuf à l’aépum? Nom Camille Benoit et Jean-Félix Côté (JF), représentants à l’Association Canadienne des Étudiants et Internes en Pharmacie (ACEIP/CAPSI) Quoi de neuf Chers lecteurs et chers membres, nous voici vers la fin de l’année 2015-2016. Le Mois de la Sensibilisation au Travail du Pharmacien s’est achevé dernièrement sur une note positive. Nous espérons que les activités organisées vous ont permis de promouvoir le rôle du pharmacien dans votre entourage. Les élections terminées, nous sommes fiers d’accueillir un nouveau Junior dans l’équipe CAPSI qui devrait mener le bateau à bon port l’an prochain! Notre prochain rendez-vous, c’est la conférence annuelle de l’Association des Pharmaciens du Canada qui aura lieu du 23 au 27 juin à Calgary en Alberta. On espère vous y voir en grand nombre. Bonne fin de session! Nom Jean-François Cabot, vice-président aux affaires externes Quoi de neuf Bonjour! Le dernier objectif de mon mandat était le congrès de la FAÉCUM. Celui-ci s’est déroulé du 1er au 3 avril au Pavillon Jean-Brillant. La participation a été difficile compte tenu que toutes les cohortes avaient un examen le mardi suivant cette fin de semaine. Malgré tout, nous avons eu cinq personnes présentes pour voter les postes de coordonnateur aux affaires associatives et coordonnateur aux finances et services. La composition du nouveau bureau exécutif est en ligne sur le site internet de la FAÉCUM (faecum.qc.ca). En résumé, c’est un congrès qui s’est bien déroulé. Mention spéciale à Charles-Édouard Morel qui a été présent du début à la fin. Finalement, je vous souhaite à tous une bonne fin de session. Aux premières années, bonne chance dans votre premier stage. Vous débutez à peine votre parcours et j’espère que cela va confirmer votre choix de carrière. Pour les deuxièmes, je suis certain que le stage en hôpital sera un peu plus rude que le précédent, mais que, pour plusieurs, il vous donnera la piqûre pour le milieu hospitalier. Pour ma cohorte, ne lâchez surtout pas, les cours en classe... ça achève. Pour les quatrièmes... Allo Charlu!
Nom Audrey Bouchard, vice-présidente aux affaires socio-culturelles Quoi de neuf Les démarches pour récupérer nos permis d’alcool vont de bon train, et la rumeur dit qu’on les aurait avant la fin de cette session! D’ailleurs, dans cette optique, on remercie Éduc’alcool pour leur conférence enrichissante :) Vous pouvez aussi lire dans ce Capsule deux articles qui nous amènent à nous questionner sur notre consommation d’alcool. C’est bien pratique si on veut conserver nos permis dans le futur! Pour le reste, les comités cohorte et COCEP commencent à se former pour vous offrir d’excellents événements l’an prochain. Si vous êtes intéressés à vous impliquer dans la vie socio-culturelle, n’hésitez pas à vous joindre à eux! Nom Cédric Lalonde, représentant au Conseil de Faculté Quoi de neuf Voilà déjà la fin de l’année qui se montre le bout du nez et voilà que de nouvelles élections prennent leur envol! Nous avons eu une élection record l’an passé et cette année ne fait pas exception. Nous pouvons être fiers d’avoir eu autant de candidats compétents et une participation record aux élections avec 411 participants. Suite aux élections du 8 avril et aux élections complémentaires du 15 avril, nous pouvons conclure une chose, c’est que l’implication étudiante en pharmacie est encore très populaire!
Noms Mathieu Nobert, Michaël Cardinal et Charles-Édouard Morel – CÉPPUM Quoi de neuf Le mois de mars tire à sa fin, et avec lui, le Mois de la Sensibilisation au Travail du Pharmacien! Ce mois nous tient beaucoup à cœur et correspond parfaitement à la mission du CÉPPUM : il s’agissait donc de l’occasion idéale pour nous de finalement vous dévoiler notre vidéo « Pourquoi la pharmacie? ». Il nous reste encore quelques idées pour des vidéos que nous espérons pouvoir vous faire parvenir au courant de l’été, ne ratez pas ça! avril 2016 – LE CAPSULE – 11
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
quoi de neuf à l’aépum? Nom Laurence Messier, représentante du comité humanitaire Quoi de neuf Beaucoup de nouvelles du côté humanitaire! La vente aux enchères pour Opération Enfant Soleil a été un succès et je tiens à tous vous remercier pour votre grande implication dans ce projet. Nous avons amassé près de 700 $, ce qui dépasse notre objectif de 500 $. Le Photomaton UV à notre faculté ainsi que le défi LEUCAN ont également été des activités importantes du mois d’avril. Quatre filles (Annie-Claude Poirier, Karoline Bondu, Amy Tang, Kristina Bourdeau) se sont fait couper la couette pour effectuer un don de cheveux, une fille (Camille Larose) s’est fait raser la tête pour la cause et ajoutons une participation surprise de Christopher Kelly qui s’est également fait raser! Cela nous a permis de remettre un montant de 5 115 $ à LEUCAN. Merci pour votre générosité! Nom TheHuy Pham, représentant du comité sportif Quoi de neuf Wow, malgré les périodes d’examens, nous avons eu beaucoup de participants aux séances de Pharmasport chaque semaine! En ce qui concerne les interfacs, nous avons participé à presque tous! Nom Laurie Hudon-Germain, représentante de classe de 2e année Quoi de neuf Déjà une deuxième année qui tire à sa fin ou enfin selon les opinions! J’aimerais tous vous remercier d’avoir collaboré à la réalisation des cahiers tout au long de l’année. Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos stages et de profiter de vos vacances! D’ici là, n’oubliez pas de donner vos commentaires sur les cours de cette session dans les Drives publiés en début de session. Des sondages StudiUM seront également disponibles sous peu. Vos opinions me serviront à rendre une rétroaction complète aux enseignants et aux membres de la faculté. À bientôt!
12 – LE CAPSULE – avril 2016
Nom Léa Sara, représentante du comité du journal étudiant Quoi de neuf Et voilà déjà le dernier Capsule de la 39e édition! L’équipe s’est encore une fois agrandie avec l’arrivée d’une nouvelle réviseuse. À ce sujet, vous pourrez enfin découvrir les visages qui se cachent derrière la production du Capsule à la page 33. De plus, allez jeter un coup d’œil sur notre concours de fin d’année Il était une fois en pharmacie, avec des anecdotes réellement vécues en pharmacie par vos collègues. À ce sujet, félicitations à notre gagnant Julien Roger, qui se mérite un prix de 50 $ pour son lapsus à l’interphone! Nom Émilie Mégrourèche, représentante aux instances professionnelles Quoi de neuf Le Programme de Formation Continue pour Étudiants va bon train. Cet hiver seulement, c’est 15 étudiants qui en ont profité en participant notamment à la Rencontre Maîtres chez vous et en assistant à la Journée sur la pharmacothérapie de Sacré-Cœur. Vous pouvez d’ailleurs trouver dans les pages qui suivent des articles rédigés par les participants eux-mêmes, faisant le compterendu de leur expérience. De plus, le Congrès de l’APES 2016 a été très intéressant. Sept étudiants y ont participé. Nom Zina Ali, représentante de classe de 1re année Quoi de neuf Plusieurs choses se passent en première année, notamment avec les cours LADMERs qui ont tiré à leur fin. Nous avons reçu nos assignations de stages et plusieurs semblent enthousiastes de pouvoir mettre en pratique ce qu’ils ont appris durant leurs cours de laboratoire (entre autres). J’aimerais clore en disant que cela était un immense plaisir de vous représenter, mes chers premières années, en espérant pouvoir faire cela (ou même plus) l’année prochaine! :D
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
quoi de neuf à l’aépum? Nom Hugo Langlois, représentant de classe de 3e année Quoi de neuf La session tire à sa fin et la dernière ligne droite avant les stages commence. Je tiens à vous dire que je vous trouve super comme cohorte. Beaucoup de liens ont été forgés et j’espère qu’ils perdureront durant les stages et même après avoir eu votre permis d’exercice. Tenez bon pour le reste de la session et je suis toujours disponible pour écouter vos commentaires et défendre les positions de la cohorte. Merci à tous ceux qui ont participé aux activités de conférences/ formation continue. Bonne chance à tous pour la préparation de PRÉFACE! Ne perdez pas de vue que la session finit dans moins de 3 semaines ;) Nom Marie-Lou Deschamps, représentante de la Fédération internationale des Étudiants en Pharmacie (FIEP/IPSF) Quoi de neuf Un gros merci à tous ceux et celles qui ont participé à la toute première vente de pâtisseries au profit de Plan Canada! Grâce à nos généreux cuisiniers/cuisinières bénévoles et grâce à vous, estomacs gourmands, nous avons pu amasser plus de 230 $. Si vous avez envie de vous impliquer dans IPSF, ou que vous avez envie d’en savoir plus, je suis toujours disponible. Les opportunités à l’internationale sont nombreuses et n’attendent que vous, jeunes futurs pharmaciens/ pharmaciennes passionné(e)s!
Nom Andres Herrera, représentant de classe QeP Quoi de neuf Après avoir fait un très beau travail en équipe avec le représentant de classe QeP 2014-2016, une réunion avec la directrice du programme a eu lieu afin de donner nos idées et suggestions pour l’amélioration du programme et le bien-être des étudiants. Un gros merci à Marie-Claude Vanier, Christophe Augé et Carla Portela pour leur disponibilité. Grâce à cette rencontre, le programme du tutorat sera finalement implanté. Un projet pilote commencera à partir de la session d’été. C’est le moment de remercier également Michaël Cardinal et Nicolas St-Onge pour leurs idées qui ont servi à rédiger le rapport du projet. Noms Shaïna Leblanc, Belynda Amarouche et Annie-Kim Nguyen – café étudiant Quoi de neuf Pour clore cette année en beauté, le Fonds d’amélioration de la vie étudiante de l’UdeM a accepté d’accorder une subvention au Pill Pub, qui permettra d’apporter plusieurs améliorations au cours des prochains mois, notamment la toute nouvelle pancarte du Pill Pub! Nom Karina Savoie, représentante de classe de 4e année Quoi de neuf L’éprouvante année des stages ne sera bientôt que chose du passé! J’espère que vous en sortirez épanouis, inspirés et avec un grand bagage de connaissances. On se revoit bientôt pour un dernier 6 semaines sur les bancs d’école. D’ici là, profitez-en pour remplir votre demande de permis à l’Ordre des pharmaciens du Québec et compléter votre inscription pour le bal et puis... rêvez un peu, quoi... une nouvelle vie s’ouvre à vous dans quelques mois! À bientôt!
avril 2016 – LE CAPSULE – 13
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Entrevue QeP Par Marie-Lou Deschamps (III)
J’ai eu la chance de m’asseoir avec trois étudiants du QeP (le programme de qualification en pharmacie destiné aux pharmaciens étrangers formés hors Canada) afin d’en savoir un peu plus sur leur programme, sur la pharmacie dans leur pays d’origine, ainsi que sur leur vision de la profession. Entrevue avec Andres Herrera, Fadima Dantchiawa et Asma Senouci.
Quel est votre pays d’origine? AH : Je viens de la Colombie, et j’ai fini mes études en pharmacie en 2009. FD : Je viens du Niger, un pays de l’Afrique de l’Ouest. J’ai fait mes études dans un autre pays de cette région, le Sénégal. Je suis venue au Canada 2 semaines après avoir terminé mes études. AS : Je viens d’Algérie. Depuis quand êtes-vous au Canada? AH : Je suis arrivé en avril 2013. On a tout d’abord commencé avec le programme de francisation pour améliorer notre français et notre anglais. Ça a été assez vite, parce que même avant de partir de la Colombie, nous (ma conjointe et moi) savions exactement ce que l’on voulait faire. FD : Je suis arrivée au Canada en 2012. J’ai pris une année de congé pour avoir mon bébé. J’ai ensuite travaillé un peu comme assistante-technique en pharmacie, puis j’ai commencé le programme du QeP. AS : Je suis arrivée il y a 3 ans. Pouvez-vous me décrire brièvement la structure du programme de qualification en pharmacie? AS : C’est un programme d’équivalence ou de reconnaissance pour les pharma-
14 – LE CAPSULE – avril 2016
ciens étrangers installés au Québec, qui comprend 64 crédits répartis sur 16 mois consécutifs et qui est axé sur les soins pharmaceutiques principalement. FD : Si je pouvais résumer le programme du QeP, je dirais que c’est comme les cours de soins du Pharm.D. (que vous faites sur 3 ans), mais condensés en 3 semestres. Ce sont principalement des cours de soins et de législation. AH : Nos cours sont faits à partir de tous les cours du Pharm.D. et beaucoup des professeurs sont les mêmes. Plusieurs présentations sont basées à partir de vos cours, mais des fois ils visent certains sujets qui sont vus plus souvent en pharmacie communautaire, par souci de temps. Après les sessions de cours, on fait 2 stages cliniques et on est évalués de la même façon que les étudiants au Pharm.D. Il y a même des stages où on partage les mêmes maîtres de stage que les étudiants en pharmacie. Si je peux me permettre, c’est un peu dommage que l’évaluation soit pareille, parce que la formation, elle, ne l’est pas. La population n’est pas comparable et on n’a pas la même expérience... La courbe d’apprentissage est très différente, donc c’est ennuyant d’être évalués de la même
façon, avec les mêmes critères. FD : Aussi, le QeP ce n’est pas un titre, pas un diplôme. Ce n’est pas quelque chose de concret. C’est difficile, car il n’y a pas de différence entre un B.Pharm., un Pharm.D. ou le programme d’équivalence avec la France, mais il y en a une avec le QeP. Ce n’est pas juste une mise à niveau, on met beaucoup d’efforts. Pourquoi avez-vous choisi Montréal pour venir terminer vos études/qualifications? AH : Initialement, c’était plus facile à Montréal. C’est plus une question de logistique. On savait que l’on venait au Canada, et plus spécifiquement au Québec. On a fait beaucoup de recherche, et un peu de régionalisation. On a visité Québec, on a visité Sherbrooke et plusieurs autres villes pour essayer de s’établir. C’était plus une question de facilité. Plusieurs personnes du programme du QeP qui habitaient ailleurs ont dû tout laisser, quitter leur ville et venir à Montréal. C’était aussi plus habituel pour nous d’habiter dans une grosse ville. FD : Pour moi, le choix de Montréal s’est fait tout seul, je dirais. Mon mari était ici avant pour faire ses études. Après, il a fait le tour du Canada, et il travaillait en Ontario, à Toronto. Donc, quand j’ai eu
Le Capsule, volume 39, no. 5
ma résidence, je lui ai dit que j’avais vraiment envie de faire ma qualification, et il a tout lâché là-bas pour que je puisse faire mes études ici. C’était pour la proximité principalement. AS : Pour ma part, il n’y a que l’Université de Montréal qui offre le programme de qualification en pharmacie pour pouvoir accéder à la pratique au Québec rapidement. Qu’est-ce que vous aimez le plus de Montréal? FD : Moi, j’aime Montréal parce que c’est multiculturel. J’ai habité dans plusieurs villes, et quand je sors et que je vois qu’il n’y a pas beaucoup de diversité, ça me fait un petit pincement au cœur. J’aime sortir et rencontrer d’autres personnes, d’autres cultures. En apprendre sur les autres surtout! AH : Moi, c’était plutôt l’ouverture d’esprit de Montréal. Les gens sont vraiment ouverts par rapport au pays et à la culture dans laquelle j’ai grandi et les pays que j’ai visités. Montréal, c’est authentique. Je peux parler ici en espagnol, là en français, et ici en anglais. Personne ne va me dire : « Ah non! Il ne parle pas français. » C’est super normal. J’ai grandi dans une culture avec beaucoup de hiérarchie. Disons que s’il y a une personne qui a beaucoup d’expérience ou qui est plus vieille que moi, alors je dois dire : « Oui madame ou monsieur », tandis qu’ici ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de différence, tout le monde est pareil, tous ont les mêmes droits. AS : J’adore l’été : l’explosion brutale de la nature! Qu’est-ce que vous aimez le moins de Montréal (à part la température)? AS : Les nids de poules! AH : Je sais qu’il est difficile de rassembler différentes personnes de différentes cultures, et de tous travailler à la façon québécoise. D’ailleurs, je préfère la façon
de faire québécoise, versus celle d’où j’ai grandi. Ce n’est pas évident de s’implanter, il y a beaucoup de résistance. Nous, on a été chanceux, mais je connais plusieurs personnes qui me disent : « Pourquoi c’est aussi difficile de trouver un emploi? » Vous avez la bonne formation et le bon « tout », mais vous n’avez pas d’expérience. Et surtout pas d’expérience québécoise. C’est difficile de savoir si la personne est capable de s’intégrer sans lui donner une chance. Je pense que ça pourrait être quelque chose à améliorer de Montréal. Moi je dis : « Donne-moi l’opportunité. Si ça ne marche pas, ce n’est pas grave. Peut-être que ça ne va pas marcher pour moi non plus. » Je trouve cela important. Quelles sont les études nécessaires pour devenir pharmacien dans votre pays d’origine? AH : Nous, c’est 5 ans d’université, puis on obtient un BAC. C’est un programme en pharmacie, mais le titre est Chimiste Pharmaceutique. Le programme a changé plusieurs fois de faculté (médecine, pharmacie, et maintenant département des sciences). La pratique de la pharmacie a beaucoup changé dans les 10 dernières années. Ma dernière année d’étude, c’était avec le nouveau programme, surtout axé sur la pratique hospitalière. On y exerce une pratique très variée, car les contextes culturels, sociaux et politiques sont complètement différents. Avant, la pratique était axée sur l’industrie, ils avaient délaissé complètement les pharmacies. La formulation, l’assurance-qualité, la production des médicaments et la biopharmacie étaient des parties très importantes de la formation. FD : Chez moi, c’est comme le système français. Les études pour devenir pharmacien sont de 6 ans. Ensuite, l’étudiant a l’opportunité de faire l’internat pour devenir pharmacien d’hôpital. Au niveau de la pratique, après les 6 ans, c’est pour devenir pharmacien d’officine. L’internat, ce n’est
ACTUALITÉS pas forcément pour aller à l’hôpital : les pharmaciens peuvent soit se spécialiser en microbiologie et travailler à l’hôpital dans l’unité de microbiologie ou ils peuvent ouvrir un laboratoire d’analyse médicale. AS : Dans l’ancien système, il fallait 4 ans pour devenir pharmacien, et après, cela a changé pour 5 ans. Mais comme les étudiants en Algérie ont réclamé le titre de « docteur », le ministère a décidé d’étendre les études 1 an de plus, sous forme de conférences et des stages dans plusieurs milieux de la pratique de pharmacie (l’hôpital, l’officine et l’industrie) et une thèse de fin d’études dans l’un de ces milieux.
C’est difficile de savoir si la personne est capable de s’intégrer sans lui donner une chance. [...] Moi je dis : « Donnemoi l’opportunité. Si ça ne marche pas, ce n’est pas grave. Peut-être que ça ne va pas marcher pour moi non plus. » À quoi ressemble une journée typique dans la vie d’un pharmacien dans votre pays (si vous y avez déjà pratiqué la pharmacie)? AH : En Colombie, on est encore tenu avec : « Oui monsieur le médecin, monsieur le docteur ». Je me suis chicané souvent avec les médecins! FD : C’est différent d’ici, car il y a beaucoup moins d’aspects cliniques. Il y a aussi le fait que les gens chez moi ne prennent pas beaucoup de médicaments. Oui, les pharmacies sont là, mais les gens n’ont pas toujours les moyens d’acheter des médicaments. Même s’ils sont malades, ils vont préférer acheter à manger que d’acheter
avril 2016 – LE CAPSULE – 15
ACTUALITÉS des médicaments. Il n’y a pas non plus de système d’assurance médicale. AS : J’ai pratiqué dans l’officine principalement, mais j’ai côtoyé d’autres milieux durant mes stages d’études. Une journée typique dans la pharmacie d’officine commence par la réception des médicaments. Il n’y a pas toujours un logiciel spécifique qui prévient le nombre de médicaments à commander selon la consommation. Les fournisseurs ne livrent pas tous les jours et le retour des médicaments périmés ne se fait pas dans la plupart des cas, donc il faut prévoir tous ces facteurs. Pour la gestion des ordonnances : comme c’est le médecin qui est responsable sur la dose et le type de traitement procuré, le pharmacien ou le vendeur procède à cette
J’aimerais voir ça chez tous les pharmaciens. Plus d’empathie pour tous et plus de contact avec le patient. Pas de supériorité non plus, du pharmacien versus le patient. vérification de la prescription. Comme le médecin est très accessible, les patients sont souvent au courant des détails de leurs traitements et maladies. Sinon, au cours de la journée, il y a pas mal de demandes de conseils par les patients sur des conditions mineures ou des petits problèmes de santé. À part le Tramadol et la codéine combinée, les narcotiques ne sont disponibles qu’en hôpital (la morphine) et pour tous les psychotropes, il faut un registre spécial et un contrôle strict (la police pourrait vérifier ce registre). Quelles sont les opportunités pour les pharmaciens dans votre pays (hôpital, communautaire, recherche, etc.)?
16 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
AS : Il suffit d’être pharmacien généraliste pour travailler à l’hôpital dans la pharmacie centrale. Cette dernière approvisionne les médicaments et les dispositifs médicaux aux diverses unités de soins. La tâche principale est la gestion du stock (il dispose d’un logiciel et des registres) qui est très importante pour assurer la disponibilité des médicaments selon le budget alloué par le ministère de la Santé. Le pharmacien inspecte parfois les unités de soins pour voir si l’usage des médicaments et du matériel est approprié. Il s’assure également de la bonne conservation des médicaments. Les pharmaciens qui ont fait la spécialité vont aller travailler dans l’unité correspondante. Par exemple, un biochimiste travaillera dans un laboratoire des analyses (à l’unité qui dispose d’un laboratoire), sinon il pourra bien travailler à son compte en ayant son propre laboratoire, mais il n’a pas le droit d’avoir une officine, c’est l’un des deux choix. Le milieu d’officine, c’est celui le plus populaire pour travailler comme propriétaire ou comme assistant. L’industrie est un milieu peu connu puisque cela se trouve dans des zones industrielles, un peu loin de la ville, mais qui est en pleine expansion grâce à la stimulation du ministère pour favoriser « les génériques » de fabrication locale. Un pharmacien généraliste peut y travailler comme « pharmacien responsable des affaires règlementaires » ou peut occuper un autre poste. Par contre, pour exercer des tâches de contrôle de qualité et de bonnes pratiques de fabrication, cela nécessite une spécialité plus avancée comme « la pharmacie galénique ». Récemment, une nouvelle loi est entrée en vigueur pour la prolongation des prescriptions, l’ajustement d’une thérapie... etc., destinée aux pharmaciens d’officine œuvrant dans des zones enclavées afin qu’ils puissent aider leurs patients qui n’ont aucun médecin sur place. AH : Les pharmaciens ont de plus en plus la chance d’approfondir leur formation,
surtout en industrie, en pharmacognosie, en microbiologie (technologie) et en établissement de santé. L’hôpital et le communautaire sont les domaines qui sont de plus en plus importants. Il y a 3 niveaux qui dépendent de la complexité des tâches à effectuer : pharmaciens, technologues en pharmacie et assistant-technique. Pour ma part, je n’ai pas eu besoin de maîtrise. J’ai fait de la recherche en utilisation des médicaments à l’hôpital, j’ai travaillé pour l’Ordre (projets, règlementation, loi, etc.). J’ai été président de l’association nationale des étudiants en pharmacie en Colombie, j’ai travaillé dans la logistique chez Pfizer, Abbott et Sanofi. J’ai aussi travaillé sur l’unité de nutrition parentérale pour les nouveaux-nés. Pourquoi avez-vous choisi de devenir pharmacien? FD : Moi, en fait, je voulais initialement faire de la médecine. Je voulais aller en France. J’ai fait mes demandes, mais le programme y est très contingenté. Je suis allée vers la pharmacie au lycée. Finalement, je suis allée au Sénégal pour faire mes études, donc la pharmacie est juste « arrivée ». AS : Parce que j’aime aider les autres de ma façon « médicale » en procurant des soins pharmaceutiques. AH : Moi j’étais curieux, mais ce n’est pas moi qui ai dit : « Ah oui, c’est la pharmacie, je connais ce qu’est un pharmacien ». Au secondaire, j’étais le meilleur en chimie, en physique et en mathématiques. À ma dernière année, j’ai visité les universités, j’ai regardé le programme de médecine et celui de génie chimique. C’est mon
Le Capsule, volume 39, no. 5
professeur de chimie qui m’a parlé de la pharmacie. Je me suis renseigné et je me suis dit, pourquoi pas. Je suis rentré dans le programme, puis j’ai fait 1 an de service militaire obligatoire. Et j’allais rester et faire une carrière d’officier dans l’armée, mais c’est ma mère qui ne m’a pas laissé, et qui m’a dit : « Non, non, non : je vais te payer l’université ». Je suis rentré à l’université et je suis tombé amoureux de la pharmacie. J’avais beaucoup d’intérêt pour l’accès aux médicaments, la bonne utilisation des médicaments et les erreurs médicamenteuses, plus que pour les soins pharmaceutiques. J’aime beaucoup la rencontre des pharmaciens ailleurs dans le monde et la recherche. Où voyez-vous la pharmacie aller dans le futur? FD : Au Québec, je dirais que j’ai beaucoup aimé comment les pharmaciens travaillent, versus ce que j’ai vu dans mon pays. J’ai travaillé avec de très bons pharmaciens, qui prennent le temps avec leurs patients. AS : J’aimerais voir des pharmaciens dans le ministère de la Santé, car ils sont les plus accessibles et sont au courant du quotidien des patients. AH : Je pense qu’il y a quelque chose de
plus à faire. Surtout en pharmacovigilance, en pharmacoéconomie, pour l’accès au médicament et les ruptures de stock. J’ai réalisé, quand je travaillais à l’hôpital en pédiatrie en Colombie, que, quand les parents sont inquiets, il n’y a rien de mieux que de dire : « Ça va aller, on va prendre soin de vous et de votre enfant ». J’aimerais voir ça chez tous les pharmaciens. Plus d’empathie pour tous et plus de contact avec le patient. Pas de supériorité non plus, du pharmacien versus le patient. D’un point de vue sociétal, qu’est-ce que je peux apporter? On devrait se rassembler tous, peu importe d’où on vient ou notre diplôme. Je pensais que c’était juste en Colombie, mais c’est un problème des pharmaciens au niveau mondial. On a de la difficulté à se mettre d’accord, on n’a pas assez de représentativité. Et il peut arriver n’importe qui, qui ne connait rien de la pharmacie, et qui dit : « c’est comme ça que ça va fonctionner ». On n’a pas la force politique et monétaire de dire non. Oui, il y a l’AQPP, mais ce sont juste les propriétaires. Oui, il y a l’APES, mais ce sont des pharmaciens d’hôpital. On n’est pas capable de se mettre d’accord. On devrait tous se rassembler et dire : « En pharmacie, c’est moi qui décide, et personne
ACTUALITÉS d’autre. » Notre niveau de responsabilité et de stress devrait être reflété. On a besoin d’une pharmacie forte et rassemblée, qui prend soin des patients, mais qui prend soin d’elle-même aussi. C’est très important. Si ce n’est pas la pharmacie qui va le faire, ce ne sera personne d’autre. Avez-vous d’autres questions ou des commentaires? FD : Quand je dis que je viens du Niger, plusieurs personnes disent : « Ah du Nigéria! » Mais non, je viens du Niger, je voulais régler cette petite confusion. AH : J’ai travaillé dans beaucoup d’associations étudiantes, et c’est impressionnant la qualité et la quantité d’activités organisées ici à Montréal. Toutes les choses que vous faites, je n’ai pas assez de paroles pour dire ça. C’est extraordinaire, par rapport aux moyens et aux opportunités que vous avez. C’est dommage que l’on ne puisse pas en profiter davantage au QeP, parce qu’on est très occupés. J’ai beaucoup d’admiration pour vous. Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions! Merci à toi et à l’association d’avoir pris le temps et une section dans le Capsule pour parler du QeP. 1
avril 2016 – LE CAPSULE – 17
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
LA FRANCE
son médicament et sa surveillance Rédigé par: Marianne Boulé, étudiante en 4e année Magali Cloutier, étudiante en 4e année Révisé par: Milon Waththuhewa, interne en pharmacie, Université de Rouen principalement quatre étapes, soit la prescription, la dispensation, l’administration et le suivi. En premier lieu, la prescription est l’étape initiale qui englobe l’évaluation physique du patient et l’anamnèse réalisées par le médecin. Par la suite, le médecin rédige la prescription en y indiquant la dénomination commune du médicament (bien que cela soit encore peu appliqué en pratique) dans le dossier médical. Cela est très similaire à ce que l’on peut observer dans les hôpitaux du Québec.
R
ouen, une ville connue pour la mise au bûcher de l’emblématique Jeanne d’Arc, est l’endroit où nous avons eu la chance de passer le mois de mars. L’hôpital Saint-Julien et son unité de médecine interne gériatrique thérapeutique font partie du Centre Hospitalier Universitaire de Rouen. Nous avons eu l’occasion d’observer les méthodes de travail de l’hôpital et, plus particulièrement, celles liées aux médicaments et au pharmacien. Nous voulons donc mettre en valeur dans cet article les différences et les similitudes en France que nous avons relevées concernant le circuit du médicament dans l’hôpital et la prise en charge de la pharmacovigilance. Circuit du médicament Le circuit du médicament en France suit
18 – LE CAPSULE – avril 2016
En deuxième lieu, il y a la dispensation du médicament. C’est à cette étape que les discordances majeures entre nos deux pays sont particulièrement frappantes et plusieurs concepts doivent donc être expliqués. Tout d’abord, la dispensation des médicaments peut se faire selon deux processus distincts, soit la dispensation globale ou la dispensation nominative. La dispensation globale correspond à la commande en lot de médicaments à l’aide d’un programme informatique de commande par les infirmières ou autres membres du personnel soignant lorsque les quantités disponibles dans l’unité commencent à diminuer. En effet, les médicaments sont commandés en grande quantité auprès de la pharmacie centrale de l’hôpital et ils sont envoyés à l’unité de soins sans prescription envoyée à la pharmacie. Ces médicaments sont donc disponibles « au commun » sur l’étage et les infirmières peuvent se servir directement lorsque la prescription est ré-
digée. Une analyse pharmaceutique n’est donc pas faite pour toutes les prescriptions rédigées dans l’hôpital. Le peu de pharmaciens présents dans les unités cliniques réalisent des analyses pharmacologiques de certains dossiers plus problématiques, et cela survient après que le médicament ait été dispensé et administré au patient dans la plupart des cas. Quelques médicaments représentent par contre des exceptions et ils ne seront pas remis au commun, ce qui est le cas entre autres des antibiotiques à large spectre, des dérivés sanguins et des médicaments coûteux. Le second mode de dispensation correspond à la dispensation nominative, où une prescription est rédigée contenant toutes les informations en lien avec le patient et le médicament puis envoyée à la pharmacie. Cette méthode est requise pour tous les médicaments qui ne sont pas disponibles au commun. Les médicaments demandés sont alors préparés à la pharmacie puis envoyés à l’unité de soins. Cependant, bien que ce processus semble plus près du nôtre, l’analyse pharmaceutique est encore peu encadrée et il arrive souvent qu’un pharmacien ne soit pas inclus avant la dispensation du médicament. En effet, les préparateurs peuvent renvoyer directement le médicament demandé sans intervention du pharmacien. Par contre, les préparateurs doivent valider les prescriptions en confirmant que la dose et la posologie des médicaments sont adéquates avant de les remettre. Une analyse de base est faite considérant que
Le Capsule, volume 39, no. 5 ces préparateurs n’ont pas accès au dossier médical des patients hospitalisés et qu’ils regardent uniquement les informations disponibles sur la prescription. Le processus tend à changer tranquillement en instaurant une informatisation du processus pour favoriser la dispensation nominative pour la remise de tous les médicaments. Selon la loi, l’analyse pharmaceutique doit faire partie intégrante du processus de dispensation, bien que cela soit encore un peu difficile au moment actuel. L’étape suivante consiste à administrer les médicaments tel qu’indiqué sur l’ordonnance. Ce processus est fait par les infirmières de l’unité (et plus rarement les médecins) qui doivent par la suite ajouter une note dans le dossier lorsque les médicaments ont été remis. En général, ce déroulement est très similaire à ce que l’on peut constater dans nos hôpitaux au Québec. Au CHU de Rouen, l’équipe traitante semble cependant avoir remarqué des lacunes dans l’encadrement des processus d’écrasement des comprimés. En effet, ils ont réalisé que les infirmières écrasaient souvent des comprimés en raison de difficultés lors de l’administration aux patients, car ces derniers présentent des troubles cognitifs ou de déglutition.
ACTUALITÉS
Par contre, plusieurs comprimés qui sont écrasés ne devraient pas l’être en raison de leur formulation galénique particulière. Le centre hospitalier entreprit donc deux études prospectives (en 2009 et en 2013) encadrées par une équipe multidisciplinaire pour tenter de cerner ce problème et de pallier aux principales lacunes. (1,2) La première étude a relevé que 42 % des médicaments qui étaient écrasés ne devraient pas l’être en raison de leur forme galénique particulière qui représente une contre-indication à ce procédé. Cette étude a aussi montré que dans le trois quarts des manipulations, tous les médicaments du patient étaient écrasés simultanément et que l’outil utilisé demeurait le même pour 59,4 % des patients sans être nettoyé correctement. Ils ont aussi observé des délais parfois importants entre l’écrasement des comprimés et l’administration au patient par la suite. La seconde étude, quant à elle réalisée en 2013, avait pour objectif de déterminer si les lacunes identifiées préalablement avaient été modifiées avec les nouvelles mesures et normes mises en place. Ils ont alors noté une diminution du nombre de médicaments écrasés en général ainsi qu’une diminution à 24,9 % des médicaments qui ne devraient pas être écrasés. Les outils utilisés étaient plus fréquemment lavés entre les différents patients et les véhicules utilisés par la suite pour l’administration étaient plus
adéquats (emploi d’un véhicule neutre plutôt que de la nourriture chaude, par exemple). Cette seconde étude démontre donc une amélioration des pratiques suite à l’application des nouvelles recommandations. Cela soulève aussi des questions quant au mode d’administration des médicaments au Québec. En effet, dans les hôpitaux possédant des unités de soins pédiatriques et gériatriques, les médicaments sont souvent écrasés. Il serait donc très intéressant de faire un recensement similaire dans nos hôpitaux pour identifier s’il s’agit d’une pratique mal encadrée et faite de façon plutôt aléatoire.
Cette étape est donc faite après que les médicaments aient été remis et ce ne sont pas tous les patients qui bénéficient d’une analyse médicamenteuse par un pharmacien en raison du nombre restreint des effectifs.
Pharmacovigilance Le Mediator (benfluorex) est une molécule qui a été commercialisée en 1976 en France et qui fut retirée du marché en 2009. L’indication officielle de ce médicament au moment du retrait était l’aide à la perte de poids chez les patients diabétiques. Par contre, plusieurs médecins prescrivaient le benfluorex chez tout type de patient en surpoids à titre de coupefaim, ce qui correspondait alors à un mésusage du médicament. À partir de 1999, la pharmacovigilance a permis d’illustrer différents problèmes au niveau de l’inno-
Finalement, le suivi du traitement est fait par tous les intervenants dans l’optique d’évaluer si le traitement présente des bénéfices chez le patient et s’il y a développement d’effets secondaires. En somme, le circuit du médicament au CHU de Rouen en France diffère quelque peu de celui présent dans la plupart des centres hospitaliers au Québec. La nuance majeure réside dans le fait que l’analyse pharmaceutique n’est pas directement reliée à la dispensation des médicaments. Cette étape est donc faite après que les médicaments aient été remis et ce ne sont pas tous les patients qui bénéficient d’une analyse médicamenteuse par un pharmacien en raison du nombre restreint des effectifs.
avril 2016 – LE CAPSULE – 19
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
cuité de ce médicament : valvulopathie et hypertension artérielle pulmonaire. Considérant l’impact sur le pronostic vital et l’association statistiquement significative, les autorités françaises ont choisi de retirer le médicament du marché. (3) Ce retrait provoqua une médiatisation importante en France qui eut un impact sur tout le domaine de la santé. La pharmacovigilance est un enjeu important au niveau mondial. Elle est définie par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) comme étant « la surveillance des médicaments et la prévention du risque d’effet indésirable résultant de leur utilisation, que ce risque soit potentiel ou avéré. » (4) Le professionnel de la santé français a l’obligation légale et déontologique de déclarer tous les effets indésirables observés chez un patient. L’ANSM est en partie l’équivalent français de Santé Canada. Elle s’occupe entre autres des autorisations de mise sur le marché, des retraits, des indications d’utilisation, des autorisations d’essais cliniques, etc. Au niveau local, les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) jouent un rôle important dans la surveillance de l’innocuité médicamenteuse. Pour le professionnel de la santé, les CRPV sont d’une aide précieuse. En effet, ce sont des centres d’information spécialisés en effets indésirables qui feront les recherches nécessaires lors de suspicion de réactions. Ils sont également responsables de recueillir toutes les informations nécessaires pour la déclaration d’effets indésirables. À l’échelle nationale, l’ANSM est responsable de la pharmacovigilance. Elle compile toutes les déclarations provenant des centres régionaux de pharmacovigilance dans une base de données. En France, chaque médicament sera revu par la Haute Autorité de santé (HAS), qui re-
20 – LE CAPSULE – avril 2016
Pour accéder à une visualisation du médicament en France versus le Québec veillez consulter le lien suivant : https:// www.dropbox.com/sh/qe6sw1k185jpmk2/ AAC0QCw8cv0Q9Y0p6gz_4qV-a?dl=0 Références 1. L’écrasement des médicaments en gériatrie : une pratique « artisanale » avec de fréquentes erreurs qui nécessitait des recommandations. M Caussin, W Mourier, S Phlippe, C Capet, M Adam, N Reynero et al. [En ligne]. © Société nationale française de médecine interne. Elsevier Masson SAS. 2012. voit la littérature de façon périodique afin de réévaluer l’échelle risques/bénéfices des divers médicaments. Cette réévaluation pourrait éventuellement entraîner plusieurs conséquences différentes, allant du simple ajout d’information dans les bases de données pharmaceutiques jusqu’au retrait du marché d’une molécule considérée néfaste suite au processus. Le délai de révision dépendra de plusieurs facteurs, dont la classe médicamenteuse et les déclarations d’effets indésirables. Pareillement au Canada, les professionnels de la santé, les patients et l’industrie ont un rôle important pour la phase IV du développement du médicament. Nous sommes tous responsables de la sécurité du médicament! Tous ces acteurs peuvent donc rapporter directement un effet indésirable. La déclaration d’un tel effet est fondamentale pour un usage optimal des molécules disponibles sur le marché. Les évènements tels que les malformations congénitales avec la thalidomide, les valvulopathies sous benfluorex ou même les thromboembolies associées aux contraceptifs oraux ne sont que des exemples rappelant l’enjeu international qu’est la pharmacovigilance. 1
2. Impact of recommendations on crushing medications in geriatrics : from prescription to administration. G Bourdenet, S Giraud, M Artur, S Dutertre, M Dufour, M LefèbvreCaussin. [En ligne]. © Société française de Pharmacologie et de Thérapeutique. 2015. 3. Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Dossier Médiator, 2012, [Consulté le 14 mars 2016] [En ligne]. http://ansm.sante.fr/ Dossiers/Mediator-R/Mediator-R-etaccompagnement-des-personnes/(offset)/0 4. Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) Pharmacovigilance, 2016 [Consulté 14 mars 2016] [En ligne] http://ansm. sante.fr/Declarer-uneffet-indesirable/ Pharmacovigilance/Organisation-de-lapharmacovigilancenationale/(offset)/0
Le Capsule, volume 39, no. 5
opinion
5@7 Un changement de culture s’impose?
durant mes soirées aux 5@7 sur le campus, les conséquences de l’excès tels le harcèlement, la violence, la perte d’amitiés, etc.
Par Michaël Cardinal (III)
Par contre, il n’est pas certain que la culture de nos 5@7 ne favorise pas l’excès : l’alcool est souvent le point tournant autour de l’événement, plutôt que l’événement lui-même. Permettant l’atteinte de l’euphorie, j’ai parfois l’impression que l’alcool remplace la quasiabsence d’euphorie ressentie durant une semaine d’étude. Quel est notre réflexe en marge d’un 5@7 suivant un examen? Nous avons un réflexe bien naturel et commun qu’est celui de se dire qu’il s’agit de l’occasion « d’en profiter au maximum ». Cette ambiance générale est propice à l’excès.
Partons d’un questionnement légitime : « comment des étudiants en pharmacie peuvent devenir, lors d’une soirée, aussi cons alors qu’ils sont si intelligents? » Réponse légitime : « Veux-tu me foutre la paix? C’est stressant étudier, j’ai droit à ma brosse aux deux semaines. » On voit bien ici un rapport avec l’alcool particulier. Ce n’est pas d’hier que des gens s’intéressent à cette dimension idéologique que nous avons avec l’alcool. D’ailleurs, quel a été le premier miracle de Jésus? Changer l’eau en vin. Pas surprenant qu’aujourd’hui, l’alcool fasse autant partie de nos vies. À l’instar d’autres psychotropes, l’alcool a une dimension idéologique forte. On tolère que des produits soient consommés, commercialisés et même publicisés. Ceci est une question de culture et non d’ADN. On consomme en raison de sa dimension sociale, pas puisque notre corps en demande. C’est donc dans notre rapport avec l’alcool que nous pouvons trouver des pistes de modération. Appliquons ce raisonnement aux 5@7. D’emblée, outre les événements de l’an dernier qui étaient en fait liés à un « party » plus qu’un 5@7, ces derniers ne mènent généralement pas à un excès monumental. D’ailleurs, je ne crois pas avoir remarqué,
L’économie de partage partage pour tous ou pour les riches? Par Cédric Lalonde (III) «Désigne généralement les nouveaux modes de consommation permettant de partager entre consommateurs l’usage ou la consommation de produits, équipements ou services. » UberX, est-ce de l’économie de partage? Il faut considérer ce qui est partagé. Si l’on pense au trajet, alors ce n’est pas de l’économie de partage, car UberX n’est pas du covoiturage. En effet, c’est le client qui décide de son trajet et ne partage pas un itinéraire déjà établi par le conducteur. De plus, dans le partage, il y a une rentabilisation du trajet et non un profit comme avec UberX. Quel est le problème avec UberX? Le problème provient de la lenteur de l’ajustement du cadre législatif/gouvernemental en comparaison avec la réalité sociale. Le gouvernement est pris entre l’arbre et l’écorce. D’un côté, la population est assez en faveur de l’économie de partage et du nouveau système d’UberX. D’un autre côté, le gouvernement ne peut laisser tomber autant d’emplois et d’impôts provenant de l’industrie du taxi.
À mon avis, il serait donc pertinent dorénavant de se coller à l’ADN des 5@7 plutôt qu’à sa culture actuelle. Quel est le génome des 5@7? AT : Une activité sociale permettant de favoriser les rencontres et renforcer les liens d’amitié entre les étudiants en pharmacie. GC : Échanges permettant l’épanouissement social des étudiants. La culture actuelle, quant à elle? Je vous laisse en juger par vous-mêmes. Certainement, cela dépend étroitement de votre rapport avec ces événements. En marge du premier 5@7 au pavillon Jean-Coutu de l’année, je vous encourage à y réfléchir. Et si, lors du prochain 5@7, on ne comparait pas entre nous le nombre de consommations bues, mais plutôt le nombre de personnes avec qui nous avons entretenu une discussion enrichissante et épanouissante?
Une révolution? L’économie de partage est inévitablement une révolution en soi. Une revanche des citoyens. Des citoyens consommateurs qui ne tiennent plus à se définir par des objets, qui tiennent à moins consommer et qui tiennent à leur environnement. Un consommateur cynique envers le modèle d’affaires archaïque de compagnies fortunées qui semble décalé par rapport à leur réalité. L’enjeu? Ce modèle économique est louable, mais il vient avec un grand enjeu : l’emprise de cette révolution aux bénéfices des mêmes compagnies que le consommateur voulait au début fuir. En effet, certaines compagnies ont fait place à une seule grosse compagnie encore plus riche (mentionnons la milliardaire UberX). Certains modèles d’économie de partage nous donnent une illusion de nous entraider, alors que leur utilisation entraine une perte d’argent significative (par l’impôt et les taxes) au profit de multinationales (mentionnons la Californienne UberX). Si ces modèles d’affaires se cachent derrière la vertu du partage, il demeure sans doute qu’elle en fait profiter une petite majorité et non pas notre société. Et l’économie de partage en pharmacie? Pensez-y, car cela viendra assez tôt!
avril 2016 – LE CAPSULE – 21
opinion
Le Capsule, volume 39, no. 5
Rencontre Maîtres chez vous l’inspiration et l’union
C
omme Cédric, Michaël et notre collègue Yacine Benchekor du QeP, j’ai assisté aux conférences inspirantes de Maîtres chez vous 2016. D’entrée de jeu, je dois féliciter l’organisation d’avoir réussi à réunir des conférenciers et des conférencières d’une si grande envergure. Tout d’abord, il faut que je sois honnête, je n’avais aucune idée qui était Christiane Taubira avant le 12 mars dernier. Je ne suis pas tellement la politique française en toute vérité. Je ne prendrai pas la peine de vous expliquer le personnage. Honnêtement, vous devriez faire vos propres recherches sur cette femme forte d’opinion et de caractère. Sinon, vous pouvez regarder l’enregistrement de son passage à Tout le monde en parle le 13 mars. Bref, si un jour on me pose la question : « Y a-t-il une personne ou une conférence qui vous a particulièrement impressionné? » Je n’aurais pas d’autres choix que de parler de Mme Taubira. Son histoire en est une d’indépendance, d’opinion, mais surtout de justice. Garde des Sceaux (ministre de la Justice) de 2012 à 2016, elle a su tenir tête aux opposants du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe et respecter ses convictions en quittant la tête haute suivant le débat sur l’extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux convaincus de terrorisme. Finalement, ma citation préférée de sa présentation concerne l’éducation et vient de Condorcet : « Il faut que l’école publique forme des citoyens, une jeunesse, difficiles à gouverner. » En
22 – LE CAPSULE – avril 2016
conclusion, si vous n’avez qu’une chose à retenir de ce paragraphe, c’est ceci : nous sommes ici, à l’Université de Montréal, pour devenir pharmaciens et pharmaciennes, mais avant notre métier, nous sommes des citoyens. Allez-y! Soyez une jeunesse citoyenne difficile à gouverner! Ça commence maintenant!
Notamment, au Québec et en Amérique du Nord, on voit souvent les syndicats comme une opposition, alors qu’en Europe, le syndicat est vu plutôt comme un partenaire pour atteindre les objectifs de l’entreprise. Pourquoi se syndiquer en 2016? C’était la question centrale du panel auquel j’ai assisté. D’emblée, cela semble une question pertinente quand on prend connaissance des statistiques. Notamment celles de l’OCDE qui semblent pointer vers une meilleure performance économique et sociale des pays plus syndiqués. Cependant, au Québec en 2016, on peut, sans se tromper, dire que les syndicats ont mauvaise presse. C’est sur cette prémisse que s’ouvrait le panel. Il y avait clairement deux positions diamétralement opposées
Par Jean-François Cabot (III)
lors des débats : celle des patrons et celle des syndicats. Vous me direz que c’est justement l’essence même de la confrontation quand on parle de syndicalisme. Le côté qu’on pourrait qualifier de patronal parlait beaucoup de régime de retraite, d’âge de la retraite, d’attitude de négociation des syndicats. À l’opposé, le professeur Aktouf du HEC, en grand défenseur du syndicalisme, apporta plusieurs excellents points. Notamment, au Québec et en Amérique du Nord, on voit souvent les syndicats comme une opposition, alors qu’en Europe, le syndicat est vu plutôt comme un partenaire pour atteindre les objectifs de l’entreprise. Finalement, il conclut que les patrons québécois ont souvent les syndicats qu’ils méritent. Une partie patronale hargneuse qui refuse une négociation de bonne foi aura un syndicat plus militant. Par contre, le contraire est aussi vrai. Par la suite, on peut dire que le panel a un peu dérapé sur une critique du néolibéralisme, de la main invisible et de la croissance infinie. D’autres sujets intéressants, mais ne touchant pas tellement directement le syndicalisme. Est-ce que nous avons répondu à la question initiale? Pas vraiment, mais le panel était tout de même pertinent. Pour conclure, je vous laisse sur une réflexion bien simple. Pourquoi pas un syndicat des pharmaciens et pharmaciennes salarié(e)s? Est-ce parce que le mot « syndicat » nous fait peur? Préférons-nous réellement une union avec une signification un peu moins forte comme une association? 1
opinion
Le Capsule, volume 39, no. 5
Boire intelligemment Par Audrey Bouchard (II)
O
n a parfois l’impression qu’on ne peut pas parler de consommation raisonnable sans être moralisateur. Pourtant, la conférence d’Éduc’Alcool nous a prouvé qu’il y a une manière d’aborder la saine consommation sans tomber dans les stéréotypes de « casseux de party ». T’es tu déjà demandé quelle était ta relation avec l’alcool? Tu surconsommes plusieurs fois par semaine, tu consommes occasionnellement avec des amis, tu consommes quand ça va mal ou bien pour fêter? Ce sont des questions simples, rapides et efficaces pour déterminer si tu as une relation saine avec la consommation d’alcool. En effet, il y a des façons de « bien boire ». C’est le moment de commencer à mieux boire! C’est quoi ça?!? ✒ Boire pour les bonnes raisons. L’alcool n’est pas la solution aux problèmes personnels. Il est donc bien important de ne pas se « traiter » avec l’alcool, mais plutôt se tourner vers d’autres ressources (amis, familles, autres) pour avoir une bonne gestion de nos émotions! ✒ Boire dans un bon contexte. Ce soir, on boit! Combien de fois avons-nous entendu ça? Pourtant, mettre la consommation d’alcool comme étant l’activité principale de la soirée, c’est s’amener vers une intoxication certaine. ✒ Boire des produits de meilleure qualité. Il faut prioriser la culture du goût par rapport à celle de l’ivresse. En se procurant des produits de meilleure qualité,
on met l’accent sur le produit plus que son effet. En plus, ça coûte plus cher, donc on ne veut pas le gaspiller! ✒ Boire moins par occasion. Celui-là, on l’a entendu souvent à la télé! On se limite à 2 verres par jour pour les femmes et jusqu’à 10 par semaine, tandis que pour les hommes c’est 3 verres par jour et jusqu’à 15 par semaine. Et on ne boit pas tous les jours! Simple à retenir! Ceci se base sur les études qui déterminent le niveau sécuritaire d’alcool. Selon celles-ci, c’est plus dangereux de boire beaucoup en une soirée que de boire une quantité supérieure en plusieurs soirées. ✒ Parfois, c’est mieux de ne pas boire du tout! Plusieurs situations ne portent pas à la consommation. Lorsqu’on doit conduire ou même lorsqu’on doit prendre des décisions éclairées, par exemple avant d’aller travailler à la pharmacie! ✒ Surtout : respecter ceux qui ne boivent pas. Cet aspect n’inclut pas seulement de ne pas pousser à la consommation non désirée, mais aussi offrir des choix intéressants aux invités qui ne souhaitent pas boire. On a souvent beaucoup de
sortes d’alcool à proposer, mais seulement de l’eau pour ceux qui ne boivent pas d’alcool! De l’eau, ce n’est pas goûteux, pas coloré, ni amusant! Ne mets pas tes invités à jeun en « pénitence » sur l’eau, offre-leur des cocktails non alcoolisés ou même du mousseux sans alcool! Pourquoi mieux boire particulièrement à notre âge? On croirait que c’est justement maintenant que c’est le temps de nous lâcher lousse et de vivre pleinement notre jeunesse! En fait, on se cause plus de tort que ce que l’on pourrait penser. Le cerveau termine sa formation vers 25 ans, et ce, dans les sections qui régulent nos capacités de planification, d’appréhension et de jugement. La consommation excessive d’alcool avant 25 ans peut donc mener à des préjudices permanents dans la formation de ces sections. Il est donc faux de croire qu’on peut plus consommer puisqu’on est jeunes! Ce qu’il y a à retenir de la conférence d’Éduc’alcool, ainsi que de cet article, c’est qu’on ne peut et ne veut pas nier que l’alcool fait partie intégrante de notre société. Par contre, il est possible de se questionner quant à la relation que l’on a face à la consommation d’alcool et tenter de déterminer les améliorations possibles qui nous permettraient d’avoir une meilleure santé physique et psychologique aujourd’hui, mais aussi dans le futur. On peut conclure que « La modération a bien meilleur goût »! Changeons la culture de la consommation d’alcool excessive pour l’appréciation du goût. De toute façon, on sait tous que l’abus ne nous fait pas sentir bien... surtout le lendemain! 1
avril 2016 – LE CAPSULE – 23
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
ELLAMD Fait-elle le poids?
Par Sophie Marquis-Germain (III)
Arrivée sur le marché à l’automne 2015, ELLA, la nouvelle « pilule du lendemain » a fait jaser d’elle! En tant que futur.e.s pharmacien.ne.s, la connaissez-vous suffisamment pour la recommander? Quelques questions importantes se posent... Quand l’utiliser? Quelle est son efficacité? Y a-t-il des contre-indications? Qu’en est-il de sa couverture par la RAMQ et de ses effets secondaires? Dans l’article qui suit, je répondrai brièvement à chacune de ces questions en quelques points clés! ELLA sera comparée avec la méthode de contraception hormonale d’urgence classique, soit Next Choice ou Plan B (Lévonergestrel 1,5 mg x 1 dose).
1— ELLA, c’est quoi? Non, ce n’est pas une chanson reprise par Kate Ryan! C’est plutôt un comprimé de 30 mg en dose unique d’ulipristal, maintenant officiellement indiqué comme contraceptif oral d’urgence. Étant un dérivé de la 19-norprogestérone, ELLA inhibe ou retarde l’ovulation de 5 à 10 jours via un effet antagoniste sur le récepteur de la progestérone. 2— ELLA, quand l’utiliser? Tout comme les autres méthodes, il faut l’utiliser le plus tôt possible après la relation sexuelle à risque. Selon Glasier AF et coll., ELLA serait plus efficace que lévonorgestrel, particulièrement entre 72h et 120h après la relation, l’efficacité du lévonorgestrel étant grandement diminuée après 72h (1,8 % grossesse avec ulipristal vs. 2,6 % avec lévonorgestrel). ELLA pourrait être recommandée à tout moment, bien qu’elle se démarque du lévonorgestrel après 24h et davantage après 72h. Rappel : 72h post-relation, le meilleur choix demeure la pose d’un stérilet de cuivre. 3— Y a-t-il des contre-indications ou précautions particulières? Contreindiquée seulement en présence d’une hypersensibilité connue. Précaution en allaitement (absence de données). Attention
24 – LE CAPSULE – avril 2016
aux interactions avec les inducteurs enzymatiques (ELLA étant métabolisée par CYP3A4) ainsi qu’aux progestatifs (interaction dans les deux sens : perte d’efficacité du progestatif et possiblement de ELLA.)
la COU est toujours remboursée par la RAMQ, ainsi que Plan B/Next Choice. Cependant, n’étant pas encore couvert par la RAMQ, les patientes désirant ELLA devront débourser un montant d’environ 40 $.
4— Qu’en est-il de l’IMC? L’efficacité d’ELLA serait moins affectée par l’IMC que le lévonorgestrel, donc elle s’avère un meilleur choix chez les femmes en surplus de poids (>25 kg/m2).
6— Et les effets secondaires dans tout ça? Tout comme le lévonorgestrel, ELLA peut causer des céphalées, dysménorrhées, douleurs abdominales et nausées/vomissements. Notons que, lors de vomissements dans les 3 heures suivant la prise, une seconde dose d’ELLA devrait être administrée (contrairement à 2 heures avec Next Choice/Plan B!)
Selon Glasier A et coll. : IMC <25 : Différence non significative. IMC 25-30 : 1,1 % grossesse avec ELLA vs. 2,5 % avec lévonorgestrel. IMC >30 : 2,6 % grossesse avec ELLA vs. 5,8 %* avec lévonorgestrel. IMC >35 : Manque de données actuellement pour prendre position. Rappel : ACOG et ASOGC recommandent encore la pose d’un DIU-Cu chez les femmes obèses (>30 kg/m2). *5,8 % correspond au taux de grossesse sans COU! (4-6 %) 5— Quel est son régime de couverture? La consultation avec le pharmacien pour
7— Que faire après avoir pris ELLA? Il faut attendre 5 jours avant la reprise de la contraception hormonale. En effet, l’interaction avec progestatif pourrait diminuer l’efficacité de ELLA et du contraceptif. De plus, il faut utiliser une contraception barrière (condom ou abstinence) durant 14 jours après la reprise du contraceptif hormonal. Comme avec lévonorgestrel, il est recommandé de faire un test de grossesse si absence de saignement après 21 jours (avec contraceptif hormonal ou DepoProvera). Les menstruations pourraient être décalées de +/- 7 jours.
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5 ✔✔ Dans le cas où une grossesse surviendrait, par son mécanisme d’action, ELLA ne causerait pas de complications/dommages à l’enfant ou à la mère. ✔✔ Après avoir pris ELLA, il faut attendre 5 jours pour reprendre la contraception hormonale, et utiliser une méthode barrière 14 jours après la reprise.
À RETENIR ✔✔ ELLA est plus efficace que lévonorgestrel, avec une différence marquée entre 72h-120h après la relation. ✔✔ La pose de DIU-Cu demeure la méthode la plus efficace. ✔✔ Peu importe le poids, le pharmacien ne devrait PAS refuser de servir la COU si une patiente en fait la demande. IMC>25 : recommander ELLA. IMC>30 : recommander DIUCu si possible ($, accessibilité...), sinon ELLA. ✔✔ Informer tout d’abord la patiente des frais à payer (40 $). ✔✔ Ne jamais combiner ELLA avec Next Choice/Plan B.
Je termine avec un petit bémol qui, je l’espère, sera clarifié lors de prochaines études. On connait actuellement l’interaction d’ulipristal avec les progestatifs via son effet d’antagonisme à la progestérone. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle SOGC recommande d’attendre 5 jours après avoir pris ELLA pour recommencer la contraception hormonale. Par le fait même, en théorie, une patiente prenant un progestatif AVANT la prise d’ELLA risquerait de voir l’efficacité de celle-ci diminuer! SOGC ne semble pas avoir pris position sur le sujet pour l’instant. D’ici là, il sera de notre devoir, en tant que pharmacien de considérer la perte d’efficacité possible d’ELLA chez une patiente prenant un progestatif comme méthode de contraception usuelle. 1
En espérant que ce petit article ait pu répondre à vos interrogations! Pour plus de détails, je vous invite à consulter les études suivantes : 1. Creinin et coll. Progesterone receptor modulator for emergency contraception (2006) 2. Fine et coll. Ulipristal taken 48120 h after intercourse for emergency contraception (2010) 3. Glasier AF et coll. Ulipristal versus levonorgestrel for emergency contraception: a randomised non-inferiority trial and meta-analysis. 4. Glasier A. Can we identify women at risk of pregnancy despite using emergency contraception? Data from randomized trials of ulipristal acetate and levonorgestrel. (2010) 5. Thomin A et coll. Consequences of emergency contraceptives: the adverse effects. (2014) [Article basé sur la présentation de Mme Caroline Morin (Pharmacienne, CHU Sainte-Justine) lors de la 31e Journée annuelle de pharmacothérapie du 11 mars 2016]
avril 2016 – LE CAPSULE – 25
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Entrevue avec Benoit Morin Par Dania Sakr (III), Léa Sara (III), Elicia Sarkis (III), Maricia Sarkis (III), Valérie St-Louis (I) et Karima Zerrouki (III) Benoit Morin est un pharmacien aux multiples chapeaux. Propriétaire d’une pharmacie familiale avec ses frères Jean-François et Stéphane, il est aussi chroniqueur sur la chaîne de radio 98,5 FM et est administrateur régional à l’AQPP. Nous le remercions de nous avoir accueillis à sa pharmacie le temps de l’entrevue et d’une petite visite guidée des lieux!
Quel est votre parcours? J’avais de la facilité à l’école. Au primaire, j’ai sauté la 5e année parce que j’étais dans un programme spécial. J’ai aimé ça, car j’ai accéléré mon primaire, mais ça a créé d’autres problèmes avec mes amis. Ce n’était pas une expérience très amusante, mais j’ai été content de le faire. J’ai fait mon secondaire au Collège Mont Saint-Louis. Ensuite, je suis allé au Cégep Saint-Laurent, où j’ai joué au football. J’ai travaillé en pharmacie à temps partiel au travers de mes études avec mon père et mes frères. J’ai donc toujours évolué dans le milieu de la pharmacie. Avant mon père, mon oncle avait une pharmacie. Mon père a travaillé pour lui, puis a acheté sa pharmacie par la suite. C’était un milieu que je connaissais bien. J’ai fait une demande à la Faculté de pharmacie, où j’ai été accepté. Durant mon parcours, j’ai été président de classe en première année, délégué à la FAÉCUM en 2e, puis président du CEP (équivalent du CEL aujourd’hui) en 3e. Même si j’ai beaucoup aimé mon bacc en pharmacie, après mon bacc, j’ai appliqué en médecine, un peu sur un coup de tête. J’ai complété un an en médecine, mais j’ai beaucoup moins aimé ça que la pharmacie. J’ai pris deux années sabbatiques en
26 – LE CAPSULE – avril 2016
médecine. Au bout de 2 ans, j’ai décidé que je n’y retournerai pas et ils ne comprenaient pas pourquoi. J’ai dit que j’avais une profession beaucoup plus intéressante en bout de ligne, la pharmacie. L’aspect qui m’intéressait et qu’il n’y avait pas en médecine, c’était la liberté, être son propre patron, gérer ses choses et prendre ses propres décisions. Pour moi, c’est quelque chose qui était important; je ne le sentais pas en médecine. Il y avait le côté scientifique où les 2 professions m’intéressaient, mais le côté affaires et liberté ou entrepreneur de la pharmacie m’animait aussi. Mon frère et moi avons acheté la pharmacie de mon père, avons été associés pendant 10 ans, puis notre plus jeune frère s’est aussi associé à nous. J’ai travaillé avec mon oncle, mon père, mes frères, une entreprise familiale qui a été là pendant 50 ans. On a eu des ramifications, notamment dans le service à domicile. On a développé les dosettes, devenus plus tard des Dispills, des services aux centres d’accueil privés et une spécialité dans les services au CHSLD. On a des hottes à produits stériles, on a une salle de préparations non stériles, donc on s’est diversifiés, surtout qu’on avait plus d’intérêts dans la partie clinique que dans la partie commerciale.
Comment vous est venue l’idée de faire des chroniques à la radio? L’idée n’est pas venue de moi! Durant une semaine de la pharmacie, des représentants de l’AQPP m’ont demandé de participer à un tour de table, mais qui était plutôt une audition pour savoir qui allait parler à la radio à qui. Ils m’ont ainsi demandé d’aller parler à Paul Arcand pour la semaine de la pharmacie. Finalement, avec Paul Arcand, ça a bien été et il y avait déjà un médecin régulier à une de ses émissions. Annick Mongeau qui travaillait pour l’AQPP à l’époque a eu l’idée de transposer le même concept dans la même émission de radio, mais l’aprèsmidi avec un pharmacien. Ils l’ont testé, c’était plutôt à l’essai au début sans contrat à long terme. Finalement ça fait 8 ans que je fais ça et avec un contrat! Je trouve que c’est un privilège de s’adresser à autant de personnes : donner un conseil, c’est le fun, mais en donner à 15 000 personnes en même temps, c’est un privilège! Je fais attention à ce que je dis, j’essaie de toujours apprendre quelque chose à quelqu’un et en même temps d’être intéressant. Comment préparez-vous vos chroniques? J’ai de l’aide! Je travaille encore avec Annick, qui me fait de la recherche. Elle
Le Capsule, volume 39, no. 5
s’occupe de mes contrats, elle me donne des conseils et me réenligne beaucoup. Tous les matins, j’ai un tableau de l’actualité, je choisis là-dedans. Au cours de la journée, si elle voit des choses, elle me les envoie. J’ai beaucoup de liberté de choix dans les sujets jusqu’à maintenant. Il faut qu’il y ait un lien avec l’actualité. Avant, ça me prenait une semaine préparer une chronique de 5 minutes, mais maintenant, c’est beaucoup plus rapide, 5 minutes pour une semaine (avec un petit peu d’exagération). Quelle est la réponse des auditeurs? J’ai beaucoup de feedback à la pharmacie, c’est une partie des auditeurs. Je fais aussi un quiz le vendredi. Les gens aiment beaucoup ça, beaucoup plus que je l’aurais pensé. Au début, je faisais ça pour essayer quelque chose, mais là, ça a pris de l’ampleur. Le quiz, je ne peux pas ne pas le faire, sinon je reçois des courriels. Pour moi, il y a plusieurs avantages à faire ça, ça me tient à jour dans l’actualité, je lis beaucoup. Maintenant, je lis un article une fois, puis les points importants, je les retiens. Les clients sont fiers de leur pharmacien, et les confrères aussi aiment bien la visibilité que ça donne à la profession. Il y a beaucoup d’avantages, même s’il y a parfois des inconvénients. Je perds un peu de liberté, il faut que je le fasse tout le temps. Par exemple, je vais en voyage vendredi et je vais probablement devoir faire la chronique de l’aéroport. Comment l’OPQ accueille-t-il vos chroniques? Très bien, c’est sûr qu’il peut y avoir des chroniques ou des moments où on est plus sur une ligne fine. En général, je vais les consulter dans le doute. Je vais aussi consulter d’autres organismes comme l’APES pour être sûr que je ne parle pas à travers de mon chapeau, pour avoir leurs points de vue. Souvent, je vais relayer des messages importants. Ces organismes comme l’OPQ donnent des messages im-
portants à la population, donc parfois je le fais sans me faire leur porte-parole. Je n’en suis pas un, je ne parle pas en leur nom, mais je relaie l’information que je juge pertinente. Même si la priorité est l’actualité, je ne fais jamais de sensationnalisme, mais plutôt de l’éducation. C’était ma ligne de départ, je me suis dit si ça ne passe pas, ça ne passe pas, mais je n’irai pas là. C’est une chronique santé : je ne parle pas de politique dans ma chronique, à moins qu’il y ait quelques éclaircissements que je pourrais faire, et je ne prends pas position. Je suis vraiment là pour l’auditeur, le patient et non pour représenter des intérêts, même ceux des pharmaciens.
Un engagement que mon père avait avec ses clients était de ne jamais les laisser tomber, et ça m’a été transmis. Ce n’est sûrement pas unique, mais c’est précieux. Vous avez déjà été président de l’AÉPUM. Comment votre implication vous a-t-elle aidée? Ça m’a aidé pour le travail, sûrement pour les chroniques. C’est pour ça que j’ai choisi la pharmacie : être entrepreneur, ça fait partie du rôle de leader que j’aime exercer. Même au secondaire, j’étais dans le conseil étudiant. Ça a toujours été attirant pour moi, j’aime les gens et j’ai une facilité de communication. Ça m’a préparé à ça. Ça m’a aussi préparé à mon travail de pharmacie de gestion. Quand tu es président du conseil étudiant, tout ne va pas bien pour tout le monde. Il faut donc que tu apprennes à gérer ça et à dealer avec ça. J’ai pris de l’expérience. Je suis devenu un meilleur pharmacien parce que j’ai été
ACTUALITÉS président du conseil étudiant. La difficulté était de gérer les exceptions : des étudiants qui vivaient des drames et qui me demandaient mon aide alors que j’étais limité dans ce que je pouvais faire. J’avais de la difficulté à dire non. Je me souviens qu’il y avait des grèves aussi. En santé, on était désalignés avec le reste de l’université, mais on avait quand même un mandat avec la FAÉCUM, donc ça demandait du doigté. Aussi, on était dans le contexte où il s’agissait de la première fois que les étudiants siégeaient au conseil de la faculté. Il y a eu donc un grand apprentissage entre les professeurs et les étudiants. Vous êtes propriétaire d’une pharmacie avec vos 2 frères, une longue histoire de famille depuis 1947. En quoi cela vous différencie des autres pharmacies? On est différents sur la vision. On a toujours une vision clinique, mais entrepreneuriale aussi pour développer de nouveaux marchés. On a la chance d’être trois, on peut compter les uns sur les autres. Avec la famille, tu ne peux pas te chicaner longtemps, il faut te réconcilier. Il y a un lien unique, c’est tes frères. Le contexte familial aide aussi, on est nés dans ça. On a aussi vécu chacune des étapes de la pharmacie. J’ai travaillé à la caisse, comme livreur et j’ai à peu près tout fait. Ça donne une meilleure vision du client et de ses besoins. Aussi, j’essaie toujours de trouver une solution pour mon client parce que si je ne le fais pas, il n’y a personne qui va le faire à ma place. Un engagement que mon père avait avec ses clients était de ne jamais les laisser tomber, et ça m’a été transmis. Ce n’est sûrement pas unique, mais c’est précieux. Ça paraît dans la relation avec la clientèle. Dans le temps de mon père, ils étaient 10 employés; maintenant, on est rendus 150. Le défi est de garder l’esprit familial, tout en se développant et en grossissant.
avril 2016 – LE CAPSULE – 27
ACTUALITÉS Votre équipe à la pharmacie compte plus de 140 employés et vous offrez plusieurs services spécialisés, dont en produits pour stomie et en préparations stériles. Comment faites-vous pour gérer tant d’employés et de services dans votre pharmacie? On a mis en place une structure au fil des années. Il y a un directeur général avec une directrice des ressources humaines, une directrice financière et des directeurs de département. Le tout est chapeauté par le directeur général avec qui on se réunit une fois par semaine. Cette réunion nous permet de discuter des grandes lignes de la direction et de la vision de la pharmacie. Chacun des propriétaires a aussi des responsabilités au sein de l’entreprise. Je m’occupe des pharmaciens. J’ai un frère qui s’occupe du laboratoire et un autre qui s’occupe des centres d’accueil. On s’est réparti des tâches dans l’organigramme et on s’applique à le respecter. Mais on a délégué cette gestion. Je ne m’occupe d’absolument rien au niveau financier. Je le révise, je regarde les chiffres lors de nos réunions, mais ce n’est pas moi qui comptabilise, ce n’est pas moi qui achète. On travaille aussi beaucoup d’heures comme pharmaciens. Malgré mes autres implications, je fais au moins 30h par semaine comme pharmacien, où je suis sur le terrain avec les clients. Je travaille dans tous les départements. C’est un gros avantage que je vois dans une pharmacie comme la nôtre, je ne fais pas la même chose tout le temps. Je suis le spécialiste de la nonspécialité, je travaille partout et suis capable de travailler partout. Ça me permet aussi d’avoir une bonne idée des forces et faiblesses et des correctifs à apporter. C’est la même chose pour mes frères et sans une équipe de direction, on ne pourrait pas être présents à temps plein. On est des meilleurs cliniciens que des gestionnaires du micro. On est des bons visionnaires
28 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
macro, c’est-à-dire de savoir où on s’en va. J’ai moins d’intérêts pour la gestion micro et la comptabilité. Ce qui m’intéresse plus, c’est d’avoir une vision d’où on s’en va, où on devrait aller et comment y aller. Vous êtes aussi administrateur régional à l’AQPP. En quoi cela consiste exactement? Je suis un des membres du conseil d’administration de l’AQPP, qui va mener les négociations avec le comité de négociation. Évidemment, il y a de la permanence à l’AQPP, mais tout ça est chapeauté par un conseil d’administration constitué de membres de différentes régions. Moi, je représente la région de Montréal. On a des conseils d’administration et des comités auxquels on fait partie. Il y a différents comités au sein de l’AQPP. Je fais partie, par exemple, du comité de veille stratégique : on est à l’affût de ce qui s’en vient, des nouveautés et d’où on devrait aller comme organisme. L’AQPP est au service des pharmaciens propriétaires, mais a aussi un gros mandat de négociations ces temps-ci avec l’entente qu’on a avec le ministère. Vous portez donc plusieurs chapeaux. Comment faites-vous pour tout conjuguer? C’est vrai que c’est plusieurs chapeaux qui peuvent avoir l’air conflictuels, mais je porte toujours le chapeau dédié à l’entreprise pour laquelle je suis dans le moment. Par exemple, quand je suis à l’AQPP, je suis au service de l’AQPP et non pas de la pharmacie Morin. Évidemment, parfois, il y a du partage d’information confidentielle qui ne doit pas se faire, mais quand je suis à l’AQPP, membre du conseil d’administration, mon rôle est de servir l’AQPP et non pas de servir la pharmacie Morin à l’AQPP. Mon rôle est plutôt de servir les membres de l’AQPP, qui sont des pharmaciens propriétaires dans leur ensemble.
C’est ma façon de voir les choses. Si je suis à la pharmacie Morin, je joue mon rôle de pharmacien au service du client et aussi au service de l’entreprise pour sa viabilité. Si je suis dans mes chroniques, j’essaie de faire le maximum pour l’auditeur et pour mon employeur. Il faut faire une ligne à un moment donné. Je participe à une chronique santé et non une chronique politique. Je ne me servirais pas de ma chronique pour passer des points des pharmaciens propriétaires et je ne me servirais pas de l’AQPP pour faire passer des points de la pharmacie Morin. C’est une règle de gouvernance qu’on apprend en faisant partie des conseils d’administration et qu’on doit s’imposer. Cependant, ce qui est parfois difficile à gérer, c’est l’apparence de conflits, plus que le conflit lui-même. Parfois, quand tu as plusieurs chapeaux, les gens perçoivent ça négativement. Il faut s’assurer d’être intègre et de porter le bon chapeau. Le mot de la fin pour les étudiants? Ma philosophie, c’est d’être positif même si ce n’est pas toujours facile. Il faut l’être tant dans la relation avec le patient qu’avec les confrères et les autres professionnels de la santé. Il faut être un moteur de changement. Il y a beaucoup d’obstacles à ces attitudes et l’avenir peut paraître moins rose par moments, mais il faut rester positif. Ça finit toujours par bien aller. C’est une philosophie de vie, mais aussi au niveau professionnel. Il faut toujours garder l’objectif d’être positif et d’être là au service du patient. C’est le meilleur conseil que je peux donner. Il faut aussi le faire pour les bonnes raisons et faire la différence pour lui. Cette différence, les patients la sentent. C’est extrêmement valorisant d’aider quelqu’un. Souvent, on est au bout de la ligne, les plus accessibles. On peut faire la différence dans beaucoup de cas, pas tout le temps, mais souvent. 1
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Ne dormez pas au gaz, optimisez vos transports
Approvisionnements, livraisons à domicile, allers-retours des employés et achalandage des clients, la pharmacie est le point central de beaucoup de déplacements. Non seulement pouvons-nous inciter les autres à mieux se déplacer, mais une pharmacie peut également économiser gros en optimisant ses propres transports...
U
n pharmacien propriétaire me disait récemment qu’il songe à ce que son livreur enfile le vélo pour certaines livraisons, et à installer une douche pour motiver ses employés à voyager au boulot activement, que ce soit à la course ou en pédalant. Chapeau, car ce sont ces idées innovatrices et ambitieuses qui m’ont motivé à mon tour à écrire cette chronique. Rouler ses 3 bosses Les transports représentent un enjeu qui concerne les 3 piliers du développement durable (DD) : l’environnement, la société et l’économie. Si l’on associe beaucoup les transports durables à la diminution de problèmes environnementaux, il faut se rappeler qu’ils ont aussi une incidence importante sur la santé humaine. En 2020, on estime que les blessures causées par les accidents de la circulation seront la troisième cause d’années de vie perdues (décès et handicaps compris), après les maladies cardiaques et la dépression1.
Et optimiser ses transports selon les principes du DD influencera un ensemble de facteurs propres au bon fonctionnement d’une pharmacie, y compris la rentabilité financière. Diminution de la consommation d’essence, optimisation des routes de livraison, cartographie des jours de tombée, synchronisation des
déplacements des clients, etc. : appliquer une stratégie en DD à ses transports réduira certes ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et la pollution atmosphérique, mais également ses coûts d’opération. Disons qu’un pharmacien propriétaire décide d’instaurer un système de covoiturage pour ses employés dans un emplacement mal desservi par le transport collectif. Dans une évaluation en DD, le pharmacien cumulerait plusieurs points! Économies (ponctualité), réductions indirectes de GES, santé au travail et implication dans la communauté. Bien communiquée, l’initiative de covoiturage contribuerait en plus à sensibiliser la communauté au DD, et du coup, à améliorer son image. Des initiatives qui font du chemin L’enjeu du transport durable est un bon exemple de campagne d’information qui s’arrimerait parfaitement avec la mission du pharmacien. En effet, transport durable ne signifie pas uniquement moteurs électriques et voitures hybrides! Quand on parle de transport durable, on parle aussi de transport collectif – l’autobus et le covoiturage – et de transport « actif » – essentiellement la marche et le vélo. Les études démontrent que nous aurons un plus faible risque d’obésité et de maladies cardiovasculaires si l’on utilise l’autobus et si l’on marche un peu plus que les usagers réguliers de l’automobile. Un aller-retour
Par Marc-André Mailhot, B. Pharm. Pharmacien et président fondateur de Maillon Vert
à la pharmacie en transport en commun permet d’effectuer en moyenne 2500 pas par jour. C’est le quart de l’activité physique quotidienne que conseille Santé Canada (on suggère 30 minutes d’activité physique chaque jour), et ce, seulement en se rendant à l’arrêt d’autobus. Imaginons la différence en nombre de pas pour un aller-retour à la marche! Établir son plan d’action Avec Maillon Vert, nous avons eu l’opportunité d’accompagner plusieurs pharmacies dans l’optimisation complète de leurs transports : analyse du type de véhicule de livraison, revue des moments de tombée, stratégies afin de diminuer le nombre de livraisons, etc. Nous avons même piloté l’achat de voitures électriques et l’installation de bornes à deux pharmacies! Nous prévoyons prochainement former des employés à l’écoconduite et implanter un système de covoiturage. Voici un échantillon de questions à se poser afin d’établir un plan d’action performant : ✒✒ Savez-vous quel est le kilométrage annuel de votre voiture de livraison? ✒✒ Savez-vous quelles sont vos dépenses liées à l’achat du véhicule, à ses frais d’entretien, à la consommation d’essence et au salaire de votre livreur?
avril 2016 – LE CAPSULE – 29
ACTUALITÉS ✒✒ Quelle est la « cartographie » de vos livraisons, les pertes d’efficacité, le taux de livraisons redondantes (erreurs, oublis, etc.)? ✒✒ Quels sont les besoins de vos employés en termes de transports, leurs habitudes de déplacements? Et ceux des clients? Lorsque vous aurez en main ces informations, vous serez en mesure de mieux gérer vos transports, tant directement qu’indirectement. Définir son plan d’action afin d’optimiser ses transports peut sembler complexe, mais c’est réalisable avec de la volonté et de la rigueur. Et sinon, n’hésitez pas à communiquer avec moi ;) Votre pharmacie peut rouler mieux!
30 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
Quelques exemples d’initiatives ✒✒ Participer à la « Semaine des transports collectifs » et à la journée « En ville sans ma voiture ». ✒✒ Demander aux fournisseurs d’éteindre leurs moteurs lorsqu’ils livrent les produits en magasin et privilégiez ceux qui ont des parcours de livraison locaux. ✒✒ Opter pour des véhicules de livraison écoénergétiques, en fonction de vos besoins. ✒✒ Former les livreurs à l’écoconduite. On évitera par exemple les accélérations rapides et l’on ne laissera pas tourner un moteur au ralenti.
✒✒ Installer des douches pour les employés. Ils seront plus enclins à venir travailler activement. ✒✒ Sensibiliser les clients à l’importance du transport actif. 1 Références 1. AGENCE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DE MONTRÉAL. Le transport urbain, une question de sante. Rapport annuel 2006 sur la sante de la population, 2006, 132 p., [En ligne]. http://publications.santemontreal.qc.ca/uploads/tx_asssmpublications/2-89494-491-8.pdf (Consulté le 11 septembre 2013)
Le Capsule, volume 39, no. 5
Concours Il était une fois en pharmacie... Nous savons tous qu’il arrive un tas d’histoires marquantes lors de nos stages ou de notre travail en pharmacie. L’équipe du Capsule vous a demandé de nous raconter vos meilleures anecdotes. Félicitations à Julien Roger, gagnant de notre concours, qui se mérite un prix de 50$ pour son lapsus à l’interphone!
Anecdote gagnante Par un après-midi chaud et humide typique du mois de juillet, je m’affairais à aider une patiente à trouver l’emplacement des suppositoires dans les allées de la pharmacie où je travaillais. Après 10 minutes de recherches intenses, j’ai finalement réussi à trouver le produit tant convoité. Comme il s’agissait de la fin de mon quart de travail, on m’avait ordonné de compter ma caisse et de contacter un superviseur via l’interphone de la pharmacie afin de vérifier si le tout balançait. La phrase que je devais dire était la suivante : « Un superviseur demandé au laboratoire, code 24 ». Par contre, voici ce qui sortit véritablement de ma bouche : « Un suppositoire demandé au laboratoire, code 24 ». Catastrophe!!!! Tout le monde, autant le personnel que les patients présents cette journée-là, me pointaient du doigt en s’esclaffant. Ne sachant que faire, je courus dans l’allée sombre des médicaments cytotoxiques pour pleurer, pleurer de honte... *** Tout ceci prit place l’été passé, lors de ma première semaine de travail en tant qu’ATP. Il était environ 20h30 et seuls un pharmacien et moi étions en service au moment où cette situation est survenue. Une jeune femme (Mme X) se précipite alors au comptoir d’accueil du laboratoire. Moi : « Bonjour, qu’est-ce que je peux faire pour vous aider? » Mme X : « Bonjour jeune homme, j’ai une question à vous poser concernant ce produit. » La patiente me pointe alors du doigt la boîte de Canesten qu’elle avait dans les mains. Moi : « Allez-y, je vous écoute. » Mme X : « Il est écrit derrière la boîte : le comprimé doit être inséré profondément dans le vagin au moyen d’un applicateur. » Moi : « Oui, c’est exact. » Mme X : « D’accord, mais le problème, c’est que je ne trouve pas le vagin dans la boîte... » Moi : «Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeh, attendez-moi une minute, je vais vous référer au pharmacien en service. » Je n’ai malheureusement pas entendu l’explication du pharmacien concernant la question de la patiente, mais je suis sûr d’une chose : Mme X est rentrée dans la pharmacie cette journée-là indécise et est ressortie en tant que « Femme », en tant que vraie « Femme ».
– Julien Roger (II)
avril 2016 – LE CAPSULE – 31
Le Capsule, volume 39, no. 5
Concours Il était une fois en pharmacie... (suite) Ah les personnes du 3e âge! Mes prefs! Un jour, une dame dans sa fin de 8e décennie est venue avec son copain (qui était dans ses débuts 50 ans (aucun jugement (juste pour mettre dans le contexte))). Je devais alors lui enseigner l’utilisation du Spiriva. En demandant une rétroaction, elle a répliqué : « Ah c’est simple! C’est comme sniffer d’la coke!». « Oui... mais c’est par la bouche dans ce cas-ci. », lui ai-je répondu en riant avec mon maître de stage... qui m’évaluait! *** Une autre fois, alors que la pharmacie était achalandée, une dame qui devait avoir autour de 70 ans est arrivée au comptoir des caisses du laboratoire en criant parmi les patients de la salle d’attente : « M. Pharmacien! J’ai mal au vagin! Donnez-moi des antibiotiques!». Pour que vous ayez une idée de la puissance dans sa voix, les pharmaciens en service étaient à l’autre extrémité de la pharmacie! Voilà, c’était des exemples de patients qui agrémentent mes journées de travail!
Il était une fois en pharmacie, une fille vient chercher sa pilule « Alesse » et je remarque qu’elle est toujours en avance de 2 semaines, et ce pour les 3-4 dernières fois. Ainsi, je lui demande : –– Je me demandais pourquoi vous veniez chercher votre pilule en avance, la prenez-vous en continu? Elle me répond : « Jpa en avance, moi et mon chum avons pris notre dernière pilule. » –– Votre chum? –– Ouais, moi je prends la moitié dla boîte pis lui y prend l’autre moitié, c’est comme ça qu’on est tous les deux protégés pis qu’on n’aura pas de bébé!!! *** Il était une fois en pharmacie, je reçois un appel vers 17h00. –– Bonjour, comment puis-je vous aider? –– Oui bonjour, j’aimerais commander mes médicaments. –– Ok (j’accède à son dossier)... Quels médicaments monsieur? –– Hmm les 3 pour la pression et les 2 pour le diabète. –– Ok, c’est tout ce que vous avez besoin? –– Ah, j’aimerais aussi commander UNE seule pilule de Cialis. –– Ok, donc juste un comprimé?
– Hien Vu (II)
Hors concours
–– Oui, c’est pour mon dessert!
– Chadi Hassan (II)
Voici une autre anecdote qui se déroule pendant mon premier stage. Un homme rentre dans la pharmacie et me demande de renouveler ses médicaments. Dans la pharmacie où j’étais, les assistants-techniques m’avaient expliqué que je pouvais demander la carte d’assurance maladie d’un patient pour la scanner et accéder directement à son dossier. Ce n’était donc pas rare de trouver des cartes d’assurance maladie dans les paniers et je croyais que les patients étaient bien au courant de l’utilité des cartes. Trouvant cette méthode rapide, je demande alors à cet homme s’il avait sa carte d’assurance maladie en sa possession (j’ai utilisé cette méthode avec d’autres patients avant celui-là). Il me la tend sans rien dire. Quelques secondes plus tard, il se fâche et il me dit « J’PEUX TU RAVOIR MA CARTE MAINTENANT? TU VOIS BEIN QUE C’EST MOÉ! » Il m’arrache sa carte des mains et s’en va dans la salle d’attente sans me donner le temps de lui expliquer. J’étais bouche bée alors que je venais de comprendre que le patient croyait que je vérifiais son identité avec la photo sur la carte. Après cet événement, j’ai toujours expliqué aux patients pourquoi je demandais leur carte avant de la leur prendre. – Elicia Sarkis (III)
32 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
Le comité Capsule 2015-2016
La conception du Capsule nécessite énormément d’efforts et de talents diversifiés de la part du comité Capsule, une équipe unie qui travaille souvent dans l’ombre. Dans ce numéro, vous pourrez enfin découvrir les visages qui se cachent derrière votre journal étudiant préféré.
Arrière, de gauche à droite: Dania, Elicia, James, Maricia, Isabelle, Qian, Léa, Leanne, Phany, Michelle Avant, de gauche à droite: Audrey, Chloé, Valérie, Sandra, Michael Absents: Karima, Vicky, Karyna
avril 2016 – LE CAPSULE – 33
Le Capsule, volume 39, no. 5
Nom Audrey Desjardins Description du poste Je révise les articles, et j’en écrirai fort probablement l’an prochain (j’ai rejoint l’équipe du Capsule au cours de la présente session). J’ai toujours aimé écrire, alors il semble que je sois à la bonne place ici ;) Ce que j’aime dans la vie Le sport et le plein air en général, et plus particulièrement la course à pied et les randos en montagne. J’aime bien la musique aussi, en écouter comme en jouer. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai couru des demi-marathons et mon rêve serait de courir un marathon un jour :) On me connaît pour Mon grand enthousiasme quotidien pour tout et n’importe quoi :P
Nom Elicia Sarkis Description du poste Je corrige les articles du Capsule, je participe aux entrevues et j’écris des articles si j’ai de l’inspiration. J’ai toujours voulu écrire pour un journal étudiant grâce à un personnage préféré de jeunesse (Chloe dans Smallville) mais, maintenant que j’en fais partie, j’ai le syndrome de la page blanche. Ce que j’aime dans la vie Le chocolat, la musique, chanter, lire, écrire, dessiner, les séries télévisées, les jeux vidéos, l’art graphique et patiner. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai déjà chanté en spectacle quelques fois et je le referais n’importe quand... si j’avais le temps! On me connaît pour Mes cheveux indomptables et je suis la fille qui a une jumelle... même si parfois les gens ne savent pas quelle jumelle est devant eux! ;)
Nom Leanne Kate Suen Fa Description du poste Illustration et mise en page de la couverture. Mes illustrations ont souvent l’air de n’avoir aucun rapport avec le thème. Je fais de mon mieux. C’est dur d’exprimer des concepts sans mots. Mais interprétez-les comme vous voulez ;) Ce que j’aime dans la vie Apprendre. J’ai une longue liste de choses que je veux découvrir : le dessin (j’ai été autodidacte jusqu’à maintenant, donc il me reste beaucoup à voir), l’animation 2D (été 2016 : à faire) et 3D, la sculpture 3D, plus de taekwondo, d’autres arts martiaux : muay thai, capoeira, wushu, systema etc., des tricks, la couture, la pâtisserie, plus de langues étrangères, la programmation, l’aquaculture, le tir à l’arc, l’ébénisterie, le brassage d’alcools etc. Comment est-ce qu’on crée un jeu vidéo? Comment est-ce qu’on fait du tofu? Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je suis quelqu’un de plutôt frugal. Ne jamais essayer de me convaincre que j’ai besoin de quelque chose qui ne m’intéresse pas. On me connaît pour Parler de nourriture tout le temps. Rentrer chez moi dès que j’ai faim. Aimer le rouge. Toujours avoir un point de vue sur le côté esthétique des PowerPoint des profs (well... je suis passionnée de design). Me plaindre que j’en ai marre de rester assise. 34 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
Nom Isabelle Toupin Description du poste J’écris principalement les articles sur la musique parce que j’aime bien faire découvrir ou redécouvrir des artistes qui me tiennent à cœur. J’y vais pas mal à ma tête dans mes choix puisque c’est difficile de trouver quelque chose qui plaira à tout le monde tout en essayant de couvrir le plus de styles possible. Ce que j’aime dans la vie Le calme, le plein air, les sports, les mathématiques, l’art... en fait, tout ce qui peut avoir une certaine beauté : l’harmonie d’une chanson, l’élégance d’une forêt, la précision d’une peinture, la structure dans le chaos, etc. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Ma plus grande phobie est de devoir utiliser un escalier, surtout le type qui n’a pas de contre-marche ou bien les escaliers roulants. On me connaît pour Ma procrastination qui fait en sorte que je finis par commencer à étudier l’avant-veille d’un examen et mon incapacité à me réveiller à la première alarme, ce qui fait que je suis toujours en retard de minimum 5 minutes à chaque cours de 8h30.
Nom Phany Chhon Description du poste Je suis réviseuse. Ça me permet de réviser un peu le français, car malgré la quantité phénoménale de lectures (majoritairement en anglais...) qu’on doit faire pour nos cours, j’ai l’impression que mes méninges grammaticales se sont atrophiées depuis 2013... J’écris aussi des articles sur l’art, car j’aime ça tout simplement ;) Ce que j’aime dans la vie La peinture, la lecture (moi, quand je plonge dans un livre, j’en sors pas), l’écriture, les dramas coréens (pour ceux qui connaissent pas... ce sont des séries coréennes souvent avec plein de clichés, mais je m’assume ha!), rêver, apprendre, manger. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’étais une enfant extrêmement détestable et capricieuse. Je pleurais beaucoup pour avoir ce que je voulais au point que les voisins ont cru à un moment donné que mes parents me maltraitaient... Ne vous inquiétez pas, je suis plus raisonnable maintenant. :P On me connaît pour Ma nature hypocondriaque, ma tendance à tout dramatiser bien que j’aie l’air calme en apparence.
Nom Karima Zerrouki Description du poste Révision, mais mon principal rôle cette année était la section entrevue. J’ai participé aux entrevues et à la rédaction du texte final. Mon rôle était plus précisément de structurer le contenu pour qu’il soit fidèle à la personne interviewée tout en étant pertinent pour les lecteurs. Ce que j’aime dans la vie Beaucoup trop de choses, la vie en général, les superhéros, mes nombreuses émissions de télévision, voyager, les pâtisseries, les sushis, dessiner, la musique de tous les genres, l’humour, jouer au volley, la course, regarder le hockey/soccer, le billard. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Les lois de la nature dont le sommeil ne semblent pas s’appliquer pour moi. On me connaît pour Ma dépendance à la caféine, mon sarcasme, mon mépris pour les chats (pour les chats, mais j’adore les amoureux de chats) et ma capacité à faire plusieurs choses en même temps. avril 2016 – LE CAPSULE – 35
Le Capsule, volume 39, no. 5
Nom Léa Sara Description du poste Comme rédactrice en chef, je m’occupe des communications, supporte les membres du comité et les collaborateurs, représente le comité au CEL, prépare les réunions, m’assure du respect du budget et des échéanciers, repasse sur les Capsules avant leur impression et passe les commandes. Bref, c’est moi qui gère le tout et qui m’assure du bon déroulement du comité! Ce que j’aime dans la vie Voyager, lire sur tout et n’importe quoi, découvrir, rire ou encore tout ce qui contient du chocolat noir ou des pommes. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je viens assez souvent à l’université en vélo... Et non, je n’habite pas juste à côté. On me connaît pour Mon calme, mon sourire, mes cheveux bouclés, mon alimentation santé et la gestion rigoureuse de mon horaire trop chargé. Nom Sandra Savignac Description du poste J’écris des textes narratifs pour le journal, une passion qui m’habite depuis le secondaire! Je suis aussi réviseuse depuis peu et je compte éventuellement participer à la mise en page du journal. Ce que j’aime dans la vie J’adore les animaux, le sport, la musique, le théâtre, les jeux vidéos,... J’aime dessiner et écrire dans mes temps libres, qui se font rares. J’aime aussi beaucoup les tatouages : mon porte-feuille m’en veut un peu d’ailleurs... Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai 30 dents! On me connaît pour Mon style vestimentaire, mon perroquet, Mango, ainsi que mon côté terre-à-terre.
Nom Maricia Sarkis Description du poste Je suis réviseuse du Capsule parce que je ne suis pas capable de voir une faute d’orthographe sans avoir la compulsion de la corriger immédiatement. J’écris aussi les mots croisés avec Isabelle (sauf pour ce numéro, merci à Elicia de nous sauver de notre manque perpétuel d’inspiration). Parfois, quand ça me tente et que j’ai de l’inspiration, j’écris des articles un peu random. Je tiens aussi la chronique du chialage. Enfin, je participe aux entrevues. Ce que j’aime dans la vie Si je me fie à toutes les occasions de chialer, rien ;). Sinon, j’aime beaucoup de choses dans la vie... ma sœur, ma famille, mes amis... mais de façon plus superficielle, j’adore le Nutella <3, la pluie, l’espace, le violet, les jeux vidéo, lire des livres quand je ne suis pas trop prise dans les cahiers de fiches, regarder des séries télé, patiner, jouer au hockey ou au basketball, les longues balades en voiture, faire des montages Photoshop, abuser du sarcasme et, bien sûr, faire du karaoké avec ma sœur jumelle, Elicia :). Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai besoin d’un mute button. Quand je commence à chanter, ça ne finit plus ^-^ On me connaît pour Le fait que j’aie une sœur jumelle fait souvent en sorte qu’on me reconnaisse la face ;) 36 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
Nom Qian Li Description du poste La mise en page : un poste qui inclut des heures à s’arracher les cheveux pour être sûre que les distances soient équivalentes entre les textes, et que l’image soit bien alignée avec le titre... et, à la fin, un beau Capsule et une expertise du logiciel InDesign. ;) Ce que j’aime dans la vie Apprendre sur tout : la musique, le théâtre, l’histoire, la philosophie, le cinéma. Mes amis et ma famille. Me perdre dans un livre. Écrire. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je joue du violon classique depuis l’âge de 7 ans et je fais partie de plusieurs orchestres à Montréal. S’il y a des musiciens parmi vous, accrochez-moi dans les corridors, je serai heureuse de geek out sur Brahms, Beethoven et Prokofiev pendant des heures d’affilée. On me connaît pour Arriver 5 minutes en retard pour presque tous les cours, les Humains de la pharmacie avec Michelle, mon amour du sarcasme et de la guerre psychologique (Avalon ♥) et mon penchant hypocondriaque. Nom Vicky Marcotte Description du poste J’écris la section recette du Capsule! À chaque numéro, je vous partage une recette dénichée quelque part sur le net en y ajoutant ma petite touche maison : les quantités à ajuster, le temps de cuisson à modifier, les ustensiles parfaits à se procurer! Ce que j’aime dans la vie Cuisiner (oui oui, pour vrai!), recevoir des gens chez moi (il faut que mon copain m’empêche d’inviter la terre entière, sinon j’aurais des gens chez moi en permanence et BEAUCOUP de vaisselle à laver!), Grey’s Anatomy (non, mais y’es-tu beau Jackson Avery!) et lire, beaucoup beaucoup et souvent! Oh, et DORMIR, j’aime vraiment beaucoup dormir! :) Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je mange parfois du bacon cru et j’ajoute une demi-tasse de beurre dans mon popcorn! MIAM! On me connaît pour Mon sourire, ma voix qui porte et mes talons hauts qui clac clac quand je marche! Nom James Lam Description du poste Chroniqueur qui écrit exclusivement des horoscopes, au grand déplaisir de tous ceux qui ne découvrent pas les messages cachés là-dedans. Ce que j’aime dans la vie La joie de vivre... je pense. Et les poissons. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai des jumelles de 2 ans ;) et j’ai adopté des cactus récemment. On me connaît pour Ma chevelure éparse... Je suis aussi random dans la vraie vie que lorsque j’écris. Je fais aussi pas mal de fautes lorsque j’écris (merci aux réviseuses qui me corrigent!) et je réussis toujours à sortir des expressions du fin fond des bois.
avril 2016 – LE CAPSULE – 37
Le Capsule, volume 39, no. 5
Nom Michelle Chen Description du poste Photographe je-ne-sais-pas-trop-peut-être officielle (on m’a recrutée contre mon gré). Je relaie aussi Qian pour la mise en page (on m’a mis de la pression), un poste qui vient avec les cheveux arrachés mais malheureusement pas l’expertise d’InDesign. Ce que j’aime dans la vie L’ironie, les chats, parcourir Archambault à la recherche de nouvelle musique, le snowboard/longboard, Roger Federer ♥, l’acrylique et l’aquarelle, le graphite F, l’expression inédite « beau comme un poète », Frédéric Chopin, la ville de Berlin, tout ce qui est sucré, les bras d’une certaine personne... côté auteurs, l’humour de Wilde, l’introspection de Kundera, l’acrimonie de Beigbeder, la douce cruauté de Murakami et le narcissisme de Voltaire. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi La totalité de mes « œuvres » (j’insiste sur les guillemets et je rajoute des sourcils levés) écrites revient à plus de 560 000 mots. En comparaison, la trilogie du Seigneur des anneaux fait 481 000 mots. (Malheureusement, sur le demi-million que j’ai vomi sur plusieurs années, il n’y a qu’un maigre 3-4 mille de présentable.) On me connaît pour Mes toiles, les Humains de la pharmacie avec Qian, le petit robot photographe que je porte en collier parfois et le fait que je dois être réservée trois semaines à l’avance pour quoi que ce soit :(
Nom Michael Floricel Description du poste Quoique mon implication dans le Capsule ait été interrompue durant ce semestre, j’ai écrit des articles sur des films et des jeux de société durant la session passée. Je me suis même présenté au concours d’histoires d’horreur. Et bien sûr, j’ai rejoint l’équipe des correcteurs, les gens les plus vaillants qui soient. Bien que j’aie présentement le statut de traître pour avoir lâché le Capsule, un petit oiseau me dit que je vais peut-être faire un retour l’an prochain... Ce que j’aime dans la vie Découvrir de nouvelles choses, de nouveaux concepts, de nouvelles personnes, de nouvelles façons d’être. Lire, écrire, regarder des films, jouer à des jeux de toutes sortes, aller au resto, prendre un verre (ou treize) avec des amis, faire des origamis (ce sont les limites de mes capacités manuelles, malheureusement). L’histoire est une de mes passions depuis mon très jeune âge. Quiconque me suit même de loin sur Facebook sait que j’adore tous les animaux. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Venez en grand nombre au Talent Show et vous verrez bien! On me connaît pour Mes deux mètres de hauteur. Mon attitude pessimiste, négative, antisociale, et mon manque flagrant de professionnalisme (selon les standards du Pharm.D.).
Nom Dania Sakr Description du poste J’écris différents styles d’articles sur des sujets divers. Ce que j’aime dans la vie Penser aux chats. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je mange très lentement. On me connaît pour Mon amour du rose, mes albums de chats et mon stress postexamen. 38 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
Nom Chloé Vo Description du poste Je dessine pour le Capsule, vous retrouvez probablement mes dessins dans les horoscopes, à la fin du journal et même en couverture! Ce que j’aime dans la vie La planche à neige, les sucreries, les animaux, Pokémon, dormir, voyager, regarder le hockey, lire des livres quand j’ai le temps (jamais), m’informer sur les sujets les plus random et obscurs grâce à Wikipédia, procrastiner, et évidemment dessiner. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je n’aime pas le chocolat (oui, blasphème!) et j’ai un hérisson nommé Loki :) On me connaît pour Le fait que je joue à Candy Crush pendant les cours (niveau 1600... j’ai besoin d’aide), que je regarde des vidéos d’animaux en classe et que j’étudie souvent une journée avant un exam.
Nom Valérie St-Louis Description du poste Je suis réviseuse du Capsule parce que j’aime le français et la grammaire depuis mes premiers cours au primaire. Je participe aussi aux entrevues. Ce que j’aime dans la vie Mon chat. Si je ne vous ai jamais parlé de mon chat ou montré un selfie avec lui, c’est que vous ne me connaissez pas! Sinon, j’aime aussi lire des romans dans le style « chick lit » (oui oui, des histoires d’amour quétaines pour filles, mais j’assume!) J’adore aussi le yoga et je me suis aussi trouvé une passion pour le yoga-SUP (du yoga sur un « stand-up paddle board ») que je pratique l’été. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je fais de la couture, surtout des robes de bal ou d’été. On me connaît pour Mon amour pour l’organisation et la planification avec mon agenda rempli de couleurs et de photos!
Nom Karyna Alyeksyeyeva Description du poste J’écris des articles sur les nouvelles technologies qui ont un rapport avec la médecine. Je m’imagine souvent de quoi pourrait avoir l’air l’avenir proche ou lointain. Peut-être que la tâche d’un étudiant serait beaucoup plus simple : à la place de faire des efforts et d’essayer de comprendre la matière ardue, on pourrait simplement se mettre un casque sur la tête, partir un programme « Infectiologie 1 » ou « Japonais avancé », s’endormir pour 1 heure et le dispositif aurait formé toutes les connexions nécessaires dans notre cerveau pendant ce temps-là. On se réveille et on est prêt à parler une nouvelle langue. Ce que j’aime dans la vie La musique, surtout jazz, soul, classique et d’autres styles assez méconnus. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je suis synesthète. On me connaît pour Mon nom de famille imprononçable. avril 2016 – LE CAPSULE – 39
Le Capsule, volume 39, no. 5
COCEP 2016
40 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
Défi têtes rasées
Leucan 2016
© Jean-Michel Provencher
avril 2016 – LE CAPSULE – 41
ARTS
Le Capsule, volume 39, no. 5
L’art en anecdote Par Phany Chhon (III) Aujourd’hui, il est souvent difficile de tracer la limite entre ce qui est art et ce qui ne l’est pas. On associe généralement la notion d’œuvre d’art à la beauté, au savoir-faire de l’artiste. Cependant, une création doit-elle se voir refuser le titre d’œuvre d’art sous prétexte qu’elle ne correspond pas à certains critères? En fait, la question est plutôt, qu’est-ce qui définit une œuvre d’art? L’esthétisme? La démarche artistique? La signature de l’artiste? Quoi qu’il en soit, face à cette définition quasiment abstraite de l’art, les artistes n’hésitent pas à repousser les limites et à en faire un moyen d’expression souvent controversé.
Le grand ennemi de l’art, c’est le bon goût. – Marcel Duchamp
Fontaine de Marcel Duchamp
En 1917, un artiste souleva moult controverses en envoyant un urinoir industriel renversé et signé sous le pseudonyme de « R. Mutt » à la société des artistes indépendants de New York qui préparait son premier salon d’exposition. Le principe de la société était clair, tout artiste pouvait être membre et toute œuvre d’art pouvait être exposée, sans critique ni sélection. Étonnamment ou pas, l’urinoir se vit refuser l’accès au salon, jugé comme étant trop vulgaire et déplacé. Or, un article anonyme publié peu de temps après le refus dévoila une signification beaucoup plus philosophique à cette œuvre ludique et ironique en apparence. Selon l’article, l’artiste avait créé, non pas une œuvre physique, mais une œuvre intellectuelle en attribuant à l’urinoir un nouveau titre. Il avait en quelque sorte refaçonné la perspective de vue d’un simple objet sanitaire. Et l’artiste derrière cette controverse? Ce n’était nul autre que Marcel Duchamp, l’un des artistes les plus influents du XXe siècle qui développa le concept de ready-made caractérisant un objet manufacturé qu’un artiste s’approprie. Signé, privé de son utilité première, l’objet, éventuellement exposé, deviendrait une œuvre d’art par procuration. Cette notion souleva de nombreuses questions concernant la définition de l’art et le rôle de l’artiste et marqua un tournant dans l’histoire de l’art qui avait toujours mis au premier plan l’esthétisme et l’habileté artistique comme critères d’une œuvre réussie. Œuvre d’art ou non, l’urinoir de Duchamp est aujourd’hui considéré comme un iconoclaste de l’art moderne.
42 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
ARTS
Merde d’Artiste de Piero Manzoni
Exemple flagrant du nihilisme vers lequel tend l’art contemporain est la série de selles en cannes créée par Piero Manzoni au début des années 60. Consistant en 90 boîtes de conserve dans lesquelles l’artiste aurait mis ses propres excréments, chacune d’elle fut étiquetée et vendue au gramme suivant les marchés de l’or. Transformant la marque la plus triviale de l’être humain en chef-d’œuvre, ces boîtes de conserve étaient comme une exclamation ironique contre la société de consommation et la production humaine. Et aussi, nul doute que cela remettait en question de façon moqueuse le statut d’artiste roi et le monde de l’art. Pouvait-on aller jusqu’à considérer la merde d’un artiste comme un chefd’œuvre pourvu qu’elle soit ce qu’elle est, soit la merde d’un artiste?
https://respublicalitteraria.wordpress. com/2011/11/09/jean-clair-pulverise-lart-cotemporain/
Attention, toutefois. Jamais totalement disséquées, on ne connaît pas le contenu réel de ces cannes. Non seulement le monde artistique s’arrache ces petites boîtes à des prix exorbitants, il se pourrait même que l’artiste se soit joué de tout le monde en faisant de l’auto contrefaçon. L’ironie, ha!
L.O.V.E de Maurizio Cattelan
Ou l’art qui ne plaît pas à tout le monde. Main en position de salut, mais aux doigts coupés où seul le majeur subsiste, cette sculpture ressemble étrangement au doigt d’honneur. Placée en 2010 devant l’édifice qui abrite la bourse de Milan, certains voient en cette sculpture une critique contre une économie handicapée qui a mené à une crise financière en 2008. Il ne va pas sans dire que les autorités boursières n’aimèrent nullement cette sculpture et demandèrent expressément qu’on l’enlève. Malheureusement, ou heureusement, à leur grand dam, l’œuvre fut tellement appréciée par la population qu’on décida de la garder... au même emplacement, à la demande de l’artiste. Elle est aujourd’hui considérée comme une œuvre faisant rayonner la culture et l’art de Milan. Maurizio Cattelan est un artiste connu pour ses œuvres aux saveurs de scandale. D’autres œuvres qui valent la peine d’être vues : La Nona Ora, sculpture du pape Jean-Paul II écrasé sous une météorite ou encore Him, montrant Hitler agenouillé en position de prière. Artiste subversif, son art fait partie de ces arts qui peuvent plaire ou non, mais qui susciteront toujours le questionnement et la réflexion. 1
avril 2016 – LE CAPSULE – 43
ARTS
Le Capsule, volume 39, no. 5
La musique pour tous les goûts
Par Isabelle Toupin (III)
Mot de l'auteur Dernier numéro de l’année! Je dois l’avouer, pour cette édition, je manquais d’inspiration. J’ai donc dû demander l’aide de mon petit cousin pour choisir sur quels groupes allait porter cet article. Une partie du crédit lui revient donc puisque choisir les groupes est toujours l’étape la plus difficile pour moi. J’espère que vous allez profiter de l’été pour élargir encore votre horizon artistique.
Folly & the Hunter
Groupe montréalais qui compte aujourd’hui quatre membres, il a produit trois albums dont le dernier est sorti l’an dernier. Les deux premiers disques ont un son folk à la Bon Iver : nostalgique et campagnard, démontrant la beauté dans le naturel qui est bien souvent imparfait. Leurs textes sont basés sur l’absurdité de chercher toujours la perfection sans savoir que nous avons déjà une bonne partie du bonheur que nous nous acharnons à chercher droit devant nous. Le dernier, quant à lui, va dans une direction différente. Il a quelque chose de plus vivant, un son plus populaire, plus énergétique, qui semble influencé par le groupe dont ils ont fait la première partie, Half Moon Run. Comme la plupart des artistes, ils se sont basés sur leur expérience grandissante afin de composer ces nouvelles chansons qui parlent d’espoirs quotidiens. C’est un groupe avec une douceur mélancolique, une chaleur et un chagrin qui lui sont caractéristiques. À écouter: Ghost, Awake et Moth In The Porch Light ♪
Kendrick Lamar
Autrefois performant sous le nom de K. Dot, Kendrick Lamar est un rappeur californien. Avec ses textes politiques, furieux, activistes, utilisant l’ambiance de la peur, de la furie, amplifiée par l’utilisation d’un narrateur dans ses chansons, il vise à éveiller la population aux enjeux juste à côté de chez eux. Ses anciens albums portent un son des rappeurs des années 90, alors que son dernier, To Pimp a Butterfly, y ajoute d’autres styles tels que le jazz, ce qui lui donne un autre type d’énergie et une touche plus sensuelle. C’est un artiste qui a pu débuter sous un nouveau nom et collaborer avec des artistes très populaires. Il a aussi à cœur l’héritage de ses aînés, ceux qui sont passés avant lui et qui n’ont pas eu la chance de se rendre aussi loin que lui. Il est maintenant bien connu à la suite de sa prestation remarquable, foudroyante, aux derniers Grammys, où il a remporté cinq prix. À écouter: Rigamortis, Alright et principalement pour la sincérité du texte : m.A.A.d city ♪ 44 – LE CAPSULE – avril 2016
ARTS
Le Capsule, volume 39, no. 5
2Frères
Groupe québécois originaire de la ville de Chapais, située entre Waswanipi et Chibougamau, composé des deux frères Erik et Sonny Caouette. L’un complète l’autre : un chanteur charmant et un musicien talentueux. Éric a été connu lors de l’émission Phénomia9, alors que Sonny est plutôt un virtuose de la guitare qui s’est mis à fond dans la musique dès un très jeune âge. Ils forment une équipe « tissée serrée » et ils ont eu la chance de performer auprès de plusieurs artistes québécois bien connus tels que Marie-Mai, les Trois Accords et les Respectables. C’est avec Mario Pelchat que la plus grande opportunité leur est apparue : après avoir partagé sa scène avec eux, celui-ci a décidé de les prendre sous son aile afin de faire connaître leur Images courtoisie des sites officiels/pages Facebook des artistes album au meilleur moment possible. Leur musique est principalement du folk rock et leurs textes parlent de la vie quotidienne de notre époque, de l’amour et de la route, tout cela sous de chaudes harmonies. À écouter: Qu’est-ce que tu dirais et M’aimerais-tu pareil? ♪
Heymoonshaker
Combinaison de deux artistes anglais aux styles qui ne sembleraient pas pouvoir bien s’assembler, Heymoonshaker a été formé en Nouvelle-Zélande lors de la rencontre des deux hommes. L’un a la voix grisante, rauque et puissante et dompte sa guitare pour créer un son on ne peut plus blues rock, alors que l’autre peut faire ce qu’il veut comme son avec son corps, créant un beatbox parfaitement contrôlé. Leurs premières chansons sont très agressives et puissantes. Sur scène, on semble être spectateur d’un combat entre la basse électronique de l’un et la force du blues de l’autre, cette combinaison d’énergies étant définitivement captivante. Leur premier disque complet est sorti en octobre dernier et il est accessible musicalement à une plus vaste clientèle que les premiers EPs, puisqu’il contient plusieurs pistes un peu plus douces. 1 À écouter: Feel Love et Colly Drop ♪
avril 2016 – LE CAPSULE – 45
ARTS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Pardonne-moi
J
e retire mes vêtements. J’ouvre le robinet. La baignoire se remplit peu à peu d’eau glacée. Je m’observe dans
le miroir. Je passe mes mains sur mon visage, puis dans mes cheveux. J’affronte de nouveau mon regard dans la glace. Ma décision est prise. C’est aujourd’hui que tout se termine. Je ferme le robinet, puis pénètre tranquillement dans l’eau glaciale. Une fois étendu, je lève mon regard vers le plafond. J’inspire profondément. Je me sens bien. Je me sens vivre. J’inspire de nouveau, puis je ferme les yeux. Quelques souvenirs me traversent l’esprit : solitude, abandon, dépression, amour, mort... J’efface rapidement ces mots de ma mémoire, puis pose mon regard sur la lame au bord de la baignoire. Je la saisis délicatement et l’observe avec attention. Au bout d’un court instant, je commence à tracer de fines lignes le long de mes avant-bras avec l’objet tranchant. Le sang s’écoule des blessures, faisant rougir l’eau dans laquelle mon corps meurtri baigne. Après plusieurs lacérations, je laisse tomber la lame au fond de la baignoire. Avant de fermer les yeux, je m’assure que le mot que j’ai apposé plus tôt près de mon lit de mort est toujours en place. On peut lire sur le bout de papier : « Pardonne-moi ». Je dépose tranquillement mes bras ensanglantés dans l’eau froide, puis je ferme de nouveau les yeux. Je laisse la fraîcheur envahir ma peau, pénétrer dans mes veines, parcourir mon corps, puis camoufler la douleur. Après tant d’années, après tant de souffrance et de tristesse, c’est aujourd’hui que tout se termine. Pourtant, je ne me suis jamais senti aussi vivant, aussi libre. Je laisse ce sentiment s’emparer de mon âme alors que mon esprit s’égare dans mes plus lointains souvenirs.
46 – LE CAPSULE – avril 2016
Je repense à ma vie, à tout ce que j’ai traversé, au rejet que j’ai ressenti tout au long de mon existence, à la solitude qui a été ma meilleure compagne. Très tôt, j’ai appris que je ne pourrais jamais mieux compter sur personne d’autre que moimême. Alors que je n’avais que huit ans, mes parents se sont séparés. Rapidement, mon père nous a abandonnés, moi et ma petite sœur, pour vivre sa vie comme il l’entendait. Nous nous sommes retrouvés seuls avec notre mère. Ma mère, aussi fragile qu’elle était, a eu de la difficulté à surmonter cette épreuve. Après la rupture, elle a eu de graves problèmes d’alcool et de drogues. Son passé lourd ainsi que ses nouvelles rencontres douteuses n’ont pas aidé à sa cause. J’avais 16 ans lorsque j’ai quitté la maison familiale, abandonnant ainsi ma sœur. Je ne me le suis jamais pardonné. J’ai vécu ma vie, j’ai fait mes expériences. J’ai fait des bêtises, beaucoup de bêtises. Malgré tout, je me suis toujours débrouillé, je m’en suis toujours sorti. Dès que j’ai pu, j’ai tenté de recontacter ma sœur. J’ai voulu l’aider, mais il était trop tard. Sous l’influence de ma mère, elle avait facilement sombré dans le même monde qu’elle : elle avait laissé ses peurs, ses craintes et ses pires cauchemars l’envahir. Elle avait seulement 19 ans lorsqu’on l’a retrouvée morte dans un parc. Homicide? Viol? Meurtre? Suicide? On n’a jamais vraiment su ce qui s’était produit. Il faut dire qu’à cette époque elle était prête à tout pour avoir de l’argent afin de subvenir à ses dépendances. Je m’en suis toujours voulu de ne pas avoir été là pour elle, de l’avoir abandonnée. Nous étions si proches lorsque nous étions jeunes, avant que tout ne déraille. Elle était ma deuxième âme, la personne sur qui j’avais toujours pu compter. Je ne me
Par Shima serais jamais imaginé vivre sans elle à mes côtés pour me soutenir et m’encourager et, pourtant, le contraire est arrivé. Après la mort de ma petite sœur, ma mère est demeurée seule. Elle ne parlait plus à personne. Elle restait chez elle. Elle ne travaillait plus. J’ai essayé de l’aider, mais, comme on dit, il est impossible d’aider une personne qui ne veut point s’aider elle-même. Quand je la voyais, j’avais l’impression d’assister à sa détérioration. Elle était prisonnière de ses pensées morbides et de ses douloureux souvenirs. Je n’arrivais pas à la regarder dans les yeux sans verser moi-même quelques larmes. J’aurais aimé tout faire pour elle, puisqu’elle avait toujours tout fait pour nous ou, du moins, tout ce qu’elle avait toujours pu, sauf qu’elle ne me le permettait pas. Ça me tuait de la voir se détruire, de la voir souffrir. Je voulais l’aider, mais j’en étais à un point où j’arrivais à peine à m’aider moi-même. Ainsi, une fois de plus, j’ai abandonné une personne qui m’était chère sans penser aux conséquences que cela pourrait engendrer. Par la suite, est venu le jour où j’ai rencontré une fille formidable. Je m’en rappelle : il n’a fallu qu’un regard pour bouleverser le cours de mon existence. Cette fille, je l’aimais, profondément. Elle me faisait oublier tous mes soucis, tous mes lourds souvenirs et mon passé sombre. Je ne vivais plus que le moment présent. J’aurais voulu passer le reste de ma vie avec elle. Finalement, le jour fatidique est arrivé. Elle a choisi de poursuivre son chemin sans ma présence à ses côtés. En y repensant, je la comprends, et je lui pardonne. Sauf que, désormais, je ne vois plus de raison de poursuivre ma route. J’ai perdu mon père, j’ai perdu ma sœur, j’ai perdu ma mère, puis je l’ai perdue, elle. Je me
ARTS
Le Capsule, volume 39, no. 5
suis perdu moi-même à travers tout ça. La vie continue son chemin, mais le mien ne mène nulle part. Je me sens prisonnier de mon corps, de mes pensées et de mes souvenirs. J’ai envie de me sentir libre, de me sentir vivant. Alors, me voici, aujourd’hui, face à mon destin. Et j’ai choisi d’y mettre fin. –– Je suis désolé ma petite sœur. Je t’aime maman. Je suis vraiment désolé mon amour, pardonne-moi. À la vie, je préfère la mort. Je suis certain que tu comprendras. À la suite de ces quelques paroles, j’entends cogner à la porte. Le bruit m’extirpe de mes pensées profondes. Je reconnais le bruit de la poignée qui s’ouvre. Je sors
du bain et me revêts d’une serviette pour l’accueillir. La porte s’ouvre enfin et je la vois apparaître derrière celle-ci. Son regard se plonge dans le mien ou, plutôt, traverse le mien. Elle ne semble pas me voir. Elle détourne rapidement les yeux vers la baignoire. Un cri s’échappe de sa gorge. Elle se précipite vers la baignoire où mon corps inanimé gît. Des larmes s’écoulent sur ses joues. Elle me caresse le visage en hurlant mon nom. Je m’approche tranquillement d’elle, puis m’accroupis à ses côtés. Elle aperçoit soudainement le bout de papier que j’avais laissé près de la baignoire un peu plus tôt. Après qu’elle ait lu le bref message, je l’entends chuchoter « Non! » à de nombreuses reprises, d’un ton paniqué. Ses pleurs s’intensifient. Je passe dou-
cement ma main dans ses cheveux, puis lui chuchote à l’oreille : –– Sache que je t’aime... Je perçois quelques larmes glisser sur ses joues et tomber dans l’eau de la baignoire rougie par mon sang. Je lui caresse le visage. Au passage, j’attrape une larme qui allait tomber du bout des doigts. Je l’embrasse délicatement sur la joue avant de m’éloigner. Je lui jette un dernier regard. –– Et que je t’aimerai toujours... Seul le son étouffé de ses sanglots parvient à mes oreilles avant que je ne traverse la porte et disparaisse. 1
avril 2016 – LE CAPSULE – 47
ARTS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Sceptron Partie 4 : la naissance d’un héros Par Akram Nadir Bakhti (III) 19 mai 2135, 23h13. 280, rue Hancock_
E
dward descendit de sa voiture, puis ouvrit violemment la porte de la maison d’un revers de la main. Il cria le nom de son ancien collègue à plusieurs reprises, sans aucune réponse. Il fouilla les étages, puis descendit au sous-sol. La maison était déserte. C’est alors qu’il remarqua un fil de fumée rose se dégageant d’une des armoires du salon. Edward détruisit l’armoire, révélant derrière elle une porte secrète protégée à l’aide d’un cadenas électronique. Il savait qu’il avait le pouvoir de l’ouvrir sans aucun problème, mais cela l’épuiserait beaucoup trop et il avait besoin de toute son énergie pour combattre son cousin. Dix-sept secondes suffirent à déchiffrer le code et à ouvrir la porte. Edward suivit la fumée le long d’un tunnel étroit et sombre jusqu’à ce que la fumée devienne à la fois rouge et intensément dense. Il entendit la voix de Sylvain résonner au loin : « Mes chers acolytes, l’heure est à la révolution. En isolant le sérum du sang de mon abruti de cousin, j’ai réussi à produire plusieurs fioles de sérum de base. J’ai alors repris la formule initiale et ajouté un catalyseur afin de modifier légèrement l’action du sérum. À présent, en plus d’augmenter les capacités mentales, le sérum rend immortel. Je réserve cette version du sérum à mes serviteurs les plus fidèles. –– Et pour le reste du sérum, qu’allez-
48 – LE CAPSULE – avril 2016
vous en faire? s’écria une autre voix masculine.
vous qu’il accompagnait Edward à son appartement.
–– Je créerai un groupe d’individus aux pouvoirs télékinétiques et nous irons prendre d’assaut le laboratoire, Spectral engin. J’obligerai par la suite les scientifiques à produire le sérum en quantité industrielle et à le vendre aux gouvernements les plus offrants en échange de l’immunité politique et... du poste de gouverneur suprême de la planète Terre.
–– Pourquoi ne les avez-vous pas tués!!!
–– Et s’ils refusent? demanda une autre voix, cette fois-ci féminine. –– S’ils refusent, je les exploserai un à un, j’effacerai toute résistance par la puissance de mes vibrations. La réunion est désormais terminée, vous pouvez retourner à vos QG respectifs. Je vous informerai de la suite des opérations par téléphone. » Edward se demandait s’il ne devait pas tout de suite neutraliser les alliés de Sylvain Heim avant qu’ils ne repartent à leur quartier général. Cela dit, l’effet de foule permettrait à leur chef de s’échapper. Il décida alors d’attendre que son cousin soit seul dans la salle de réunion avant de lancer l’assaut. Soudain, une voix familière vint interrompre sa réflexion : « Maître, c’est grave! Edward... Edward est vivant. –– Vivant? Mais, comment est-ce possible? Personne ne peut survivre à une telle dose de sérum, c’est impossible! –– Justement, vous m’aviez dit de surveiller son frère qui avait, selon vos soupçons, un comportement assez étrange depuis quelque temps. Figurez-
–– C’est ce que je m’apprêtais à faire, mais... –– Mais quoi, ne me dites pas qu’un simple humain sans pouvoir psychique a pu vous vaincre? –– Justement, Maître, des pouvoirs, il en a, et des immenses, mon maître. Il... il m’a fait perdre mes pouvoirs... –– Maintenant que vous me le dites, je n’aperçois plus la tuméfaction qui était présente dans votre tête. Je vais remédier à ce problème. –– Merci, Maître, votre gentillesse et votre bonhomie ne cesseront de m’impressionner, vous... qu’est-ce que vous faites? » s’écria Cicéron avant de voir le blanc des yeux de son maître virer au noir. Ce dernier pointa son index sur le front de son acolyte puis le fit exploser en centaines de morceaux, laissant jaillir une pluie de sang durant une dizaine de secondes. Edward ne pouvait plus se cacher et fracassa la porte d’entrée de la salle de réunion avant d’y pénétrer. Il y vit son cousin portant une combinaison noire, avec des symboles robotiques brodés en filaments mauves. Pas une goutte de sang n’avait taché sa combinaison et son visage, devenu aussi apeurant que le crâne d’un mort. « Pourquoi dois-je toujours me salir les mains. Ah, mon cher cousin, comme on se retrouve. Tu devrais apprendre à cacher ton aura, je te voyais arriver d’assez loin. J’espérais que cette... explosion
ARTS
Le Capsule, volume 39, no. 5
t’aurait servi d’avertissement et que tu fuirais loin de mes plans. Je vois que le sérum n’a pas dissous complètement ta bête naïveté, rétorqua Sylvain d’un air moqueur avant de lancer un rire des plus machiavéliques.
contrer ton créateur, enflure! lança le Docteur Heim avant de soulever quatre voitures. Il les fit tournoyer de plus en plus vite jusqu’à générer une foudre en boule, puis commença par les lancer en direction d’Edward.
–– Laisse-moi deviner, t’as oublié de t’injecter un antidote pour arrêter le processus de tuméfaction... c’est pour ça qu’il ne faut pas voler les inventions d’autrui. Ta spécialité est la biologie animale, pas l’oncologie.
–– Je suis venu te botter les fesses une bonne fois pour toutes, cousin!
–– Hahahahahaha! J’ai enfin pu me débarrasser de toi. Cette fois-ci, je vais faire en sorte de me débarrasser de ton corps définitivement. Mange ma foudre en boule! s’écria Sylvain avant d’esquiver une des voitures qu’il avait précédemment lancée et qui venait d’être renvoyée en sa direction.
–– Ne te moque pas de moi, je connais les risques de ce sérum... mais je ne savais pas qu’il y avait aussi un antidote.
–– Trêve de blablas, montre-moi ce que tu sais faire. »
–– Ce que je déteste chez les pseudogénies comme vous, c’est que vous pensez qu’avec plus de points de QI, vous pouvez trouver toutes les clés ouvrant la boîte de Pandore. Mais, il vous reste à acquérir de l’expérience. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. C’est alors que débuta un combat acharné entre les deux individus, chacun usant des objets de leur environnement comme de projectiles. L’on n’entendit que le fracas des lames, le bruissement des chocs électriques, le souffle de plus en plus rapide des deux combattants. Lorsqu’il n’y eut plus de projectile assez massif pour être létal, Sylvain décida d’ouvrir une brèche dans le mur et de s’éclipser. Edward ne voulait surtout pas le laisser s’échapper et le suivit aussitôt. Ils arrivèrent dans ce qui paraissait être une aire de stationnement souterrain avec des voitures tellement vieilles qu’elles n’étaient plus que de vulgaires morceaux de rouille. « Tu penses encore pouvoir me battre, Edward? lança Sylvain avant de frapper de plein fouet son assaillant avec un éclair mauve. Edward essaya de se relever, mais, à chacun de ses mouvements, il recevait à nouveau un choc électrique. –– Tu ne t’échapperas pas de cette cage électrique aussi facilement. Tu es à ma merci, maintenant. Prépare-toi à ren-
–– Comment est-ce possible? –– La rouille n’est pas conductrice d’électricité. Elle sert d’isolant. Du coup, merci de m’avoir lancé ces voitures, ça a eu pour effet de briser la barrière électrique.
–– Tatoué à même mon dos, cet antidote arrête le processus de tuméfaction avant que cela ne devienne dangereux pour le corps. Chevalier du cancer, tu es mort! Hahahahaha! J’ai toujours voulu la placer, celle-là. Je peux mourir la conscience tranquille... dit Edward avant d’être interrompu par un cri strident. –– Merde, je ne peux pas perdre face à toi, pas une nouvelle fois! hurla de rage Sylvain avant d’être projeté par Edward vers une voiture. Ce dernier vola en direction de son cousin, le prit par le col de sa combinaison puis lui assena un puissant coup de poing, ce qui eut pour effet de faire disparaître la foudre en boule.
–– Ce n’est que partie remise, un peu de rouille ne suffira pas à encaisser une foudre en boule... mais... qu’est-ce qui m’arrive, j’ai... j’ai mal!!! cria le docteur Heim avant de s’effondrer, laissant la foudre en boule léviter au-dessus de sa tête. –– Réveille-toi, Sylvain, ta soif de puissance t’a aveuglé. Je préférais encore quand tu me lançais des pics au bureau. Écoute, l’important, c’est que tu sois vivant. T’as peut-être fait quelques conneries par le passé, mais tu restes un membre de ma famille. Si je t’injecte l’antidote maintenant, tu perdras ton immortalité et tes pouvoirs, mais tu pourras vivre une vie normale. Je suis même prêt à oublier le fait que t’as failli me tuer. Maintenant, laisse-moi
avril 2016 – LE CAPSULE – 49
ARTS
Le Capsule, volume 39, no. 5
t’opérer pour faire exploser tes tuméfactions... dit Edward avant d’être projeté vers le mur, ce qui eut pour effet de lui casser quatre côtes et son bras droit.
pour la première fois depuis six mois. Des larmes s’écoulèrent le long de la joue d’Edward, ce qui eut pour effet de produire une légère décharge électrique entre les deux tourtereaux.
–– Je vais faire tout exploser, je t’emporterai avec moi en enfer. Meurs, Edward! cria le docteur Heim avant de générer une nouvelle foudre en boule. Elle était rouge vive et d’une taille plus grande que la première. –– Sylvain, arrête! Si t’utilises ton pouvoir à une telle échelle, tu n’y survivras pas... » cria Edward avant de voir son cousin exploser en mille morceaux. Le jeune homme leva la tête vers le plafond, puis lança un cri de désespoir avant de s’effondrer sur le sol humide de l’aire de stationnement. Après s’être un peu reposé, il arracha une des manches de sa chemise et s’en servit pour allumer un feu en générant des étincelles avec ses vibrations. Il arracha de fins morceaux de fer d’une des voitures disposées autour de lui et forgea des agrafes pour ressouder ses côtes. Il se servit du reste du tissu et d’un long morceau de métal pour se faire une attelle pour son bras droit. Soudain, une silhouette féminine s’approcha d’Edward. Ce dernier n’arrivait pas trop à voir son visage, mais les contours de cette personne lui semblaient familiers. C’est alors que la jeune dame sortit de la pénombre, dévoilant son visage. Elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à Lise, à l’exception du fait qu’elle avait un orbe bleu qui dépassait de son front. Cette dernière dit d’un ton robotique : « Qui êtes-vous? –– Ah, ma chère Lise, comme on se retrouve? –– Qui est Lise? –– Une aura verte, vous semblez dire la vérité et ne semblez pas hostile à ma présence. Que faites-vous ici?
50 – LE CAPSULE – avril 2016
« C’est ça, le coup de foudre, Maître? –– Ne m’appelez pas Maître, vous êtes désormais ma femme, et une femme se doit d’appeler son mari par son nom. –– Je crois que, comme vous l’aviez déjà énoncé, je n’ai gardé aucun souvenir de ma vie en tant qu’humaine. Comment vous appelez-vous? –– Votre aura est aussi verte... je ne sais pas vraiment ce que je suis ni ce que je fais dans un tel endroit. Tout ce que je sais, c’est que, depuis trois mois, je recevais des ordres de ce monsieur et qu’il vient tout juste de décéder. Je vous dois maintenant ma liberté. –– Sylvain, cette enflure... il t’a lavé le cerveau et t’a transformé en cyborg... bon, enterrons le passé, vous êtes libre à présent. Il doit bien vous avoir donné un nom.
–– Mon nom est Edward Hunt et je suis le meilleur analyste vivant sur cette planète. Après avoir consacré 3 ans de ma vie à concevoir un médicament capable d’améliorer les capacités cognitives de n’importe quelle espèce vivante, je suis tombé dans le coma durant 6 mois. Pour la plupart du monde, je suis une relique du passé, mais je combats secrètement les personnes ayant volé mes recherches pour éviter que mon invention ne tombe entre de mauvaises mains. Je suis Spectron! » 1
–– Oui, je m’appelle Ève. Je serais très heureuse de vous servir, mon nouveau maître. –– Non, ma chère Ève, à partir de maintenant, vous serez mon épouse. Vous m’accompagnerez dans mes aventures et m’épaulerez dans mes combats. Je vous réparerai et vous panserez mes blessures. Tant que vous serez à mes côtés, je vous protégerai de vos assaillants, je protégerai votre précieuse liberté. –– Qu’il en soit ainsi. Les humains pleurent pour témoigner de leur gratitude, mais je crains de ne plus être en mesure de faire fonctionner mes glandes lacrymales. –– Un simple baiser me suffira. » C’est alors que le couple s’embrassa
Images courtoisie de fanarts d’Elsword (Album de ZeroChan) et du wiki d’Elsword (KOG Games).
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Chialage anonyme
Par Maricia Sarkis (III)
DÉCHARGE DE RESPONSABILITÉ Je fais bien allusion aux vers libres, avec lesquels vous pouvez vous amuser sans limites. Les verres, quant à eux, sont à consommer avec modération, car les inondations de douches aux étages leur donneraient un arrière-goût amer.
Les raisons de chialer ne manquent toujours pas au Pharm.D. Certains nous trouveront trop pessimistes, mais je pense plutôt que c’est un mécanisme de survie inoffensif qui lève un peu le poids de notre session. C’est comme si se plaindre du nombre de pages qu’on doit étudier est la première étape qui rend tout le reste du parcours sans embûche. Bref, on passe la Zamboni avant de patiner. Effet placebo? Probablement...
Mi-session Y’a ce mot qui résonne dans ma tête. Autrement pleine de savoir, vide de sens. Mot qui saute de ma page 56 et me fait sourire aux oreilles de dépit Effet secondaire, attendu non voulu d’un intranasal Butorphanol Mot qui capture un état du conscient à la demi-vie imprédictible «Torpeur» - Kaitlin Bondurant-David (III) Ce poème en vers libres reflète parfaitement la réalité des étudiants de troisième année la veille de l’examen de neurologie. D’ailleurs, je crois que, rendus là, nous avons tous besoin de ce genre de shots. ***La section « Chialage anonyme » – pas si anonyme que ça dans ce numéro – existe pour que vous puissiez vous plaindre librement. Si l’envie vous prend de vous plaindre un bon coup, vous pouvez m’envoyer un courriel à l’adresse suivante : maricia.sarkis@umontreal.ca. Je vous publierai anonymement ou non avec plaisir.
avril 2016 – LE CAPSULE – 51
ACTUALITÉS
Le Capsule, volume 39, no. 5
La bonne nouvelle! Par Maricia Sarkis (III)
Je suis heureuse d’être la première à annoncer qu’à partir de l’année prochaine, les Macbooks ne seront plus obligatoires! Vous pouvez commencer à fêter, mais pas trop quand même, puisque l’alcool, ça tue. Effectivement, après toute la hargne des étudiants à maudire la décision de la faculté, celle-ci a finalement décidé de nous donner raison le lundi 14 mars dernier. Elle décide de nous octroyer ce droit que nous aurions dû avoir depuis longtemps, c’est-à-dire le libre choix de nos ordinateurs portables! L’entrée en vigueur de cette réforme devrait avoir lieu en août 2016. Alors, fans des PC, réjouissez-vous : à partir de l’année prochaine, vous pourrez avoir la satisfaction de vendre vos Macs, de les utiliser comme tapis de souris ou de les détruire, à votre guise! Attention, les ordinateurs devront cependant respecter certains critères, ExamSoft oblige. Nous pouvons supposer que le processeur Intel et une mémoire vive d’au moins 8 Gb seront des exigences de base. La liste des critères sera établie d’ici le mois de mai par la faculté. Malheureusement, cette nouvelle vient un peu tard pour nous, les 3es années, mais nous savourons pleinement cette victoire. Pour avoir tous les détails actuels, visitez cette page : https://issuu.com/lecapsule/docs/mac Plus de détails sont à venir...
52 – LE CAPSULE – avril 2016
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Quel candidat à la présidence américaine êtes-vous? Avec les élections américaines qui approchent à grands pas, c’est le moment idéal pour jeter un coup d’œil à la politique de nos cousins. Répondez à ce court questionnaire pour savoir pour qui vous voteriez si vous viviez de l’autre côté de la frontière. Par Dania Sakr (III) 1. Vous remarquez une dame d’un certain âge s’apprêtant à traverser la rue transportant des sacs d’épicerie lourds. Que faites-vous? a. Vous la questionnez sur son histoire pharmacologique et en profitez pour vanter les mérites du programme ObamaCare. ♦ b. Un pot de salsa mexicaine dépasse de son sac d’épicerie. Vous l’ignorez et continuez votre chemin. • c. Vous l’aidez à traverser et, une fois au bout de la rue, vous partez sur un long discours insistant sur l’importance du féminisme de nos jours et la félicitez d’avoir transporté ses sacs sans l’aide d’un homme. ■ 2. Quelle est votre position sur la consommation d’alcool? a. Quand j’étais jeune, c’était le temps de la prohibition. J’en garde encore un mauvais souvenir : la vue d’un pichet de bière m’enrage. ♦ b. Il n’y a rien là, je consomme régulièrement de l’alcool avant mes discours. • c. Je consomme modérément. La modération est associée à une baisse statistiquement significative de la fréquence des inondations à l’école. ■ 3. Votre gendre vous annonce que
la famille attend un enfant et il vient de perdre son travail à la suite de la décision de son patron de remplacer ses employés par des immigrants qu’il compte faire venir d’Inde. Il vous demande de l’argent le temps qu’il retrouve une certaine stabilité financière. Que faites-vous? a. Vous lui prêtez l’argent qu’il veut sans oublier de lui faire signer un contrat demandant 50 % d’intérêt sur la somme du prêt. • b. Vous lui prêtez volontiers l’argent et vous lui demandez s’il a besoin d’aide pour payer ses dettes d’étudiant. ♦ c. Vous lui donnez l’argent demandé et vous mettez sur pied une fondation pour venir en aide aux familles moins nanties portant le nom de votre futur petit-enfant. ■ 4. Quel est votre voyage de rêve? a. Au Vermont, partir en excursion en plein air, observer les chevreuils et apprécier la nature. ♦ b. À Chappaqua, New York, visiter l’ancien siège social du Reader’s Digest un café à la main, puis finir la journée avec un pique-nique au pied de la statue d’Horace Greeley, un héros du journalisme. ■
5. Vous êtes couché lorsque vous entendez d’étranges bruits provenant du salon. Vous soupçonnez un cambrioleur. Que faites-vous? a. Vous appelez le 911 et sortez votre pistolet à main que vous vous êtes procuré après avoir passé une évaluation psychologique complète et une vérification de vos antécédents criminels. ■ b. Vous armez votre AK-47 acheté au Wal-Mart et vous vous ruez sur le bandit. • c. Vous vous apprêtez à mettre en exécution vos habiletés en arts martiaux développées durant vos années de manifestations pour des causes diverses. ♦ 6. Vous êtes chez le coiffeur, que demandez-vous? a. Vous demandez une coiffure dans le vent et moderne, mais vous n’êtes pas prêt à changer de coupe, de couleur ou de longueur. ■ b. Vous n’avez pas besoin de coiffeur, vous commandez vos perruques sur eBay. • c. Vous lui dites que vous aimez votre chevelure inculte et en bataille, comme votre politique. ♦
c. Je ne prends pas de vacances. Les vacances, c’est pour les paresseux. •
avril 2016 – LE CAPSULE – 53
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Quel candidat à la présidence américaine êtes-vous? (suite)
Majorité ■ Hillary Clinton Vous êtes très impliqué et la cause humaine vous tient à cœur. Vos principes égalitaires ont fait de vous une actrice importante dans le mouvement féministe actuel. Majorité • Donald Trump Vous n’avez peur de rien et n’hésitez pas à ridiculiser toute personne qui se trouve sur votre chemin. Vos opinions ne font peut-être pas l’unanimité, mais vous êtes le meilleur et vous le savez. Majorité ♦ Bernie Sanders Votre sagesse n’a d’égale que votre soif de justice. Toutes les occasions sont bonnes pour défendre l’intérêt des gens.
54 – LE CAPSULE – avril 2016
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Les lois de Murphy au Pharm.D. Par Maricia Sarkis (III) Connaissez-vous la Loi de Murphy? Si vous avez répondu « non » à cette question, n’ayez crainte, il ne s’agit pas d’une loi scientifique très compliquée. En fait, elle s’énonce comme suit : « Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal ». Ce fameux principe décrit très bien la malchance et le pessimisme qui nous assaillent quotidiennement, si bien qu’il a conquis l’Internet. D’ailleurs, au Pharm.D., il est possible d’en créer nos propres variantes, tellement on peut s’y identifier. Effectivement, ce n’est pas l’inspiration qui manque pour rédiger ces lois. En espérant que vous avez apprécié la partie 1, parue dans le numéro d’octobre 2015, voici maintenant la partie 2. Loi de la somnolence La seule fois où vous allez vous endormir en classe surviendra alors que vous êtes assis dans le champ de vision direct du professeur. Dilemme des cohortes La seule journée où les trois cohortes ont toutes un cours au pavillon Jean-Coutu, les pauses et les cours verts se passent en même temps, rendant alors impossible la tâche de se trouver une place. Malédiction des horaires mal foutus Chaque fois qu’un examen se termine tard le soir, le prochain cours est soigneusement placé le lendemain matin. Loi des gens perdus La seule fois où vous ne regarderez pas votre horaire en assumant que votre cours est au Jean-Coutu, il sera finalement dans un coin perdu de Jean-Brillant ou de Roger-Gaudry. Loi de la charge La seule journée où vous oublierez de charger votre Mac sera celle où vous aurez des cours à Roger-Gaudry toute la journée. Loi de la procrastination Plus l’examen PRÉFACE vous stresse, moins vous allez vouloir l’étudier durant la semaine de relâche, malgré toutes vos bonnes intentions.
Loi de l’examen simultané 1 Lors d’un examen simultané, une des cohortes aura toujours un examen significativement plus court que l’autre cohorte, démoralisant ainsi la cohorte abandonnée. Loi de l’examen simultané 2 La plupart des examens ne comportent que des QCM, mais lorsqu’il y aura des questions à développement, ce sera lors d’un examen simultané où une cohorte fera beaucoup de bruit de clavier, déconcentrant ainsi la cohorte silencieuse. Loi de l’anormalité de la matière Plus vous aurez étudié et mieux vous comprendrez la matière, plus les examens seront difficiles. Loi de l’effet psychologique L’étude d’un problème de santé dont vous souffrez vous rendra encore plus souffrant. Loi de la toilette des filles 1 Chaque fois qu’une fille ira à la salle de bain du S1, le lavabo sera complètement inondé, et ce peu importe l’heure de la journée ou l’achalandage du lieu. Loi de la toilette des filles 2 Chaque fois qu’une fille ira à la salle de bain du S1, il n’y aura jamais de savon dans le lavabo du milieu.
avril 2016 – LE CAPSULE – 55
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Les lois de Murphy au Pharm.D. (suite)
Loi de la calculatrice Vous amènerez religieusement votre calculatrice à tous les examens où elle n’est pas permise, et l’oublierez chez vous pour le seul examen où vous en auriez eu besoin. Loi des mots de passe automatiques Les mots de passe de SofTest seront toujours bien trop compliqués à mémoriser, même après trois ans. Loi des cas complexes 1 Chaque fois que vous aurez enfin quelque chose qui soit pertinent à ajouter au discours de l’analyste, quelqu’un vous devancera. Loi des cas complexes 2 Vous serez l’analyste pour le seul cas complexe que vous n’aurez pas eu le temps de préparer méticuleusement. Malédiction des expertises Chaque fois qu’il y aura une expertise en après-midi, vous ferez partie du groupe du matin. Loi des « vacances » Lorsque vous vous sentirez en vacances après avoir complété un examen, c’est parce que vous n’aurez pas encore réalisé la quantité de travail accumulée alors que vous étudiiez pour ledit examen. Loi des courriels Votre boîte de réception sera toujours inondée de courriels.
56 – LE CAPSULE – avril 2016
Loi des lumières tamisées Plus vous serez fatigués, plus les lumières du pavillon Jean-Coutu seront tamisées. Loi des stages en hôpital La seule fois où vous serez envoyés seuls aux étages sera celle où les infirmières viendront vous poser des questions. Loi de la distribution en hôpital Les prescriptions ne sont pas toujours urgentes, mais quand il y en a, elles arrivent toutes en même temps. Malédiction du sarrau blanc Alors que vous serez en stage dans un hôpital que vous ne connaissez pas, tous les patients viendront vous demander leur chemin. Adage du Pharm.D. Tous les jours, vous aurez une nouvelle raison de croire à la philosophie de Murphy : souriez, demain sera pire. ***Loi du party*** Lorsque l’alcool est consommé en trop grandes quantités, des incidents fâcheux se produisent au pavillon Jean-Coutu. Conseil : La modération permet de prévenir ces incidents.
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Mots croisés pharmaceutiques (corrigé février 2016)
avril 2016 – LE CAPSULE – 57
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Ordonnance mal foutue Sauriez-vous déchiffrer ce qui est écrit? Réponse au prochain numéro!
Réponse au numéro de février 2016 : Komboglyze 1000-2.5 mg PO bid x 12 Crestor 5 mg PO qd
58 – LE CAPSULE – avril 2016
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Mots croisés pharmaceutiques Par Elicia Sarkis (III)
Vertical Horizontal 1. Syndrome marqué par un excès de cortisol 6. Type de démence d’apparition soudaine 8. Avec le printemps vient le pollen. Avec le pollen viennent les _____ 10. Thème de la parade de mode : En mode _____ 12. Méthode de calcul apprise en troisième année
2. Cause la plus fréquente d’hyperthyroïdie : maladie de _____ 3. Dernier cours jaune du Pharm.D. 4. Arbre produisant un sirop populaire au printemps 5. Médicament se liant aux récepteurs µ, mais qui n’est pas considéré comme un narcotique ou une drogue contrôlée 7. L’AÉPUM a écrit un _____ sur le projet de loi 81 9. Antihistaminique ayant des propriétés antitussives (nom commercial) 11. Animal vertébré aquatique
avril 2016 – LE CAPSULE – 59
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Binarios Par Wendy Ngan Le binario est un casse-tête binaire, cousin éloigné du sudoku. Le but du jeu est simple: remplacer toutes les cases par 0 ou 1. Attention: ✒✒ Il ne peut y avoir plus de deux 0 ou deux 1 consécutifs. ✒✒ Il y a le même nombre de 0 et de 1 sur chaque rangée et chaque colonne. ✒✒ Les rangées ou colonnes identiques sont interdites. Sauriez-vous remplir toutes les cases? À vous de jouer!
60 – LE CAPSULE – avril 2016
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Recette pharmaceutique Par Vicky Marcotte (II) La semaine, avec l’école et le travail, j’ai rarement le temps de faire la route pour passer une soirée avec mon amoureux. Les rares fois où c’est possible, on se permet habituellement un restaurant en tête-à-tête, sachant que nos fins de semaine sont souvent très chargées. Cette fois-ci, j’ai décidé de cuisiner un bon repas « de semaine » à mon homme. Par repas de semaine, j’entends des ingrédients simples, un temps de préparation plus court et le moins de vaisselle possible en terminant! J’ai trouvé cette recette de poulet avec un quinoa aux champignons et aux épinards et je me suis lancée!
Poulet et quinoa aux champignons et aux épinards Ingrédients
♦♦ 6 cuisses de poulet désossé et sans la peau ♦♦ ¾ cat romarin séché ♦♦ ½ cat paprika fumé ♦♦ ½ cat sel ♦♦ ½ cat poivre moulu ♦♦ 2 cat d’huile d’olive (séparée) ♦♦ ½ oignon jaune, haché ♦♦ 8 oz de champignons blancs, tranchés ♦♦ 1 tasse de quinoa ♦♦ 2 tasses de bouillon de poulet ♦♦ 1 ½ tasse d’épinards, hachés ♦♦ Sel et poivre, au goût
Préparation 1. Placer le poulet dans un bol. Ajouter le romarin, le paprika fumé, le sel et le poivre et bien mélanger. 2. Chauffer 1 cat d’huile d’olive dans une poêle à surface antiadhésive à chaleur moyenne élevée. Ajouter le poulet et cuire 2 minutes de chaque côté. Réserver le poulet dans une assiette. 3. Chauffer l’huile d’olive restante. Ajouter l’oignon et les champignons. Cuire jusqu’à ce que les légumes soient tendres, environ 5 minutes. 4. Ajouter le quinoa et le bouillon aux légumes. Mener à ébullition, réduire le feu, couvrir et laisser mijoter pour une quinzaine de minutes. Ajouter le poulet au quinoa et cuire 15 autres minutes, jusqu’à ce que le poulet soit cuit et le liquide totalement absorbé. 5. Retirer le poulet, ajouter les épinards au quinoa, assaisonner et servir.
avril 2016 – LE CAPSULE – 61
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Recette pharmaceutique (suite)
Il faut décidément que j’apprenne à mieux lire les ingrédients d’une recette avant d’aller à l’épicerie... J’ai acheté des cuisses de poulet avec les os ET la peau... Moi qui trouvais que le temps de cuisson n’était pas approprié, je comprends maintenant pourquoi! Alors, si jamais vous décidez d’acheter la même chose que moi, je vous conseille de cuire le poulet au four une quinzaine de minutes avant de l’ajouter au quinoa. Évidemment, c’est possible de remplacer les cuisses de poulet par des poitrines pour ceux qui en préfèrent le goût. Ma petite erreur m’a quand même permis de découvrir que d’augmenter de quelques minutes le temps de cuisson permet d’obtenir un quinoa plus tendre, presque crémeux, et que c’est un grand avantage au niveau du goût. Pour ceux qui hésitent encore à manger du quinoa (comme mon copain lorsque je lui ai montré la recette), sachez que de le cuire avec du bouillon de poulet, maison qui plus est, change totalement le goût du quinoa et permet d’obtenir un résultat plus riche, plus complet, plus satisfaisant que la version à l’eau. Pour mes lecteurs végétariens, remplacez le bouillon de poulet par du bouillon de légumes, je vous jure, l’accompagnement vaut la peine! Le mélange d’épices accompagne à merveille le goût du poulet, spécialement le paprika fumé. Si vous hésitez à en acheter parce que vous avez du bon vieux paprika dans votre garde-manger, laissez-vous tenter et investissez quelques dollars dans cette épice qui changera votre vie! J’exagère peut-être un peu, mais j’adore le goût du paprika fumé. D’ailleurs, petite parenthèse, j’ai servi hier des bouchées de gouda fumé frit avec une sauce mayonnaise-paprika fumé. La petite sauce est une merveille avec tout ce qui est frit et se sert en toute proportion. C’est à essayer! Même si la recette appelle à couper des champignons blancs, je pense qu’il sera facile d’y ajouter des champignons sauvages pour ajouter une dimension à la recette. L’oignon jaune est une nécessité, il ajoute un goût sucré-caramel à l’ensemble. Lorsque je fais cuire des champignons, j’aime que ma poêle soit très chaude. Le champignon garde mieux sa saveur, celle de l’huile ou du beurre et ne perd pas toute son eau. On évite ainsi les champignons mouillés qui hantent nos souvenirs d’enfance. Sinon, la recette est super simple et offre un super souper « de semaine », un super souper de fin de session! Je vous souhaite à tous une fin de session remplie de succès, des stages enrichissants et BEAUCOUP de repos pendant l’été. Bon appétit! 1
62 – LE CAPSULE – avril 2016
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
À manger et à boire Par Julien Prévost (I) Bien manger et bien boire n’est pas une corvée, ni compliqué. Il faut un peu d’imagination... quantité, qualité et diversité, au diable les conventions, les aires sous la courbe et les concentrations maximales et ayez du plaisir en cuisinant. Invitant, non?
Ouverture – Linguine au crabe, fenouil et asperges Ingrédients
♦♦ Linguine (environ 100 g par personne) ♦♦ Fenouil (1/4 à 1/2 bulbe par personne) ♦♦ Asperges (3-4 par personne) ♦♦ Citron, zeste et jus (1/2 par personne) ♦♦ Ail (1 gousse par personne, au goût) ♦♦ Flocons de piment (au goût) ♦♦ Graines de fenouil (1 pincée par personne) ♦♦ Huile d’olive (50-75 mL par personne) ♦♦ Crabe (frais ou surgelé; quantité au goût) ♦♦ Sel et poivre ♦♦ Parmesan (si vous aimez)
Préparation 1. Faire dégeler le crabe s’il est surgelé dans un grand bol d’eau tiède. Le crabe est assez dispendieux, j’en conviens, alors cette recette est pour les occasions spéciales, comme un deuxième rendez-vous après celui de la Saint-Valentin? Lorsqu’il est dégelé, l’éponger avec un papier absorbant pour l’assécher et le déposer dans un grand bol sec. 2. Préparer le fenouil. Seuls le bulbe et le feuillage sont d’intérêt. Les « tubes intermédiaires » sont trop fibreux et peuvent être jetés. Mettre de côté les feuilles, placer le bulbe debout et couper en deux. Sur chaque moitié, couper la base et enlever le cœur qui est la partie centrale, un peu en forme de triangle, et le jeter. Passer la chair sous l’eau pour nettoyer. 3. Maintenant, si vous avez des skills avec un couteau, vous pouvez trancher le fenouil aussi mince que possible, sinon, vous pouvez toujours le râper avec une râpe à gros trous. Hacher aussi la moitié des feuilles du fenouil, l’autre moitié sera pour la garniture. Mettre avec le crabe. 4. Préparer les asperges. Couper environ 5 cm de la base et jeter les bouts. Couper en deux sur le long et couper chaque moitié en 2 ou 3 rubans de façon à mimer la forme d’un linguine. Mettre avec le crabe et fenouil.
avril 2016 – LE CAPSULE – 63
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
À manger et à boire (suite)
5. Ajouter au bol les flocons de piment, les graines de fenouil (qui viennent amplifier le goût subtil d’anis), le zeste et le jus de citron et poivrer généreusement. Couper la gousse d’ail en tranches très fines ou la râper avec le zesteur. Verser l’huile d’olive et bien mélanger. Le tout devrait ressembler à une salade. Vu que le crabe est déjà cuit et que les légumes sont coupés très finement, ce mélange sera seulement réchauffé à très basse température. Ce qui veut dire que vous pouvez utiliser votre bonne huile d’olive extra-vierge, elle ne sera pas dénaturée par la chaleur. Laisser le mélange mariner à température pièce en attendant que votre eau bouille. 6. Lorsque l’eau des pâtes est à ébullition, saler généreusement (la théorie dit 10 g de sel par litre d’eau, alors n’ayez pas peur). Cuire vos pâtes 1 à 2 minutes de moins que les indications. 7. Pendant que les pâtes cuisent, faire chauffer le mélange de crabe à feu bas dans un grand poêlon. 8. Lorsque les pâtes sont al dente (toujours tenter d’introduire cette expression lorsqu’on cuisine italien), réserver 1/2 tasse d’eau de cuisson et drainer les pâtes. 9. Les remettre dans la marmite et y ajouter le mélange de crabe. Réduisez le feu au plus bas et bien mélanger. Ajouter un peu d’eau de cuisson. Cette eau est très salée, c’est pour cette raison que nous n’avons pas ajouté de sel dans le mélange de crabe. L’amidon présent dans l’eau aidera la sauce à épaissir et à adhérer aux pâtes. 10. Les linguine ne devraient pas coller entre eux. Si c’est le cas, rajouter de l’huile. Il faut que le mélange soit lousse. 11. Servir dans une assiette, garnir du restant des feuilles de fenouil, de poivre et d’un trait d’huile d’olive. Un débat existe en Italie à savoir si on met du parmesan avec des produits de la mer : personnellement, j’aime bien.
64 – LE CAPSULE – avril 2016
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
À manger et à boire (suite)
La conclusion d’une entrevue doit être bien préparée, comme la conclusion d’une bonne soirée, et quoi de mieux que de marier bon goût et élégance. C’est aussi un petit clin d’œil à notre note de musique la...
Fermeture – Martini aux poires Ingrédients (pour un cocktail)
♦♦ Purée de poires ♦♦ Romarin ♦♦ Gin Bombay ♦♦ St-Germain (liqueur de sureau) ♦♦ Jus de citron ou de lime ♦♦ Glace
Préparation 1. Peler les poires et les réduire en purée avec un robot culinaire ou, si elles sont assez molles, les écraser à la fourchette. Prenez soin d’enlever la queue et le cœur. 2. Dans un shaker, mettre 15 mL de jus d’agrumes, 20-25 mL de purée de poires, 20 mL de liqueur de sureau et 35 mL de gin. Ajouter les feuilles d’une demi-branche de romarin (la garder pour la garniture). Remplir de glace. Pour ceux qui ne connaissent pas la liqueur de sureau, c’est un alcool très parfumé et au goût floral... quoi de mieux que des fleurs et du parfum pour votre rendez-vous. 3. Shaker vigoureusement afin de refroidir le cocktail et le diluer. C’est le moment d’impressionner vos invités avec vos moves, si vous en avez. Soyez certains de refroidir vos verres, soit en les remplissant de glace ou en les mettant au congélateur quelques minutes. 4. Pour servir, vous avez le choix : soit vous filtrez votre cocktail avec le filtre intégré à votre shaker, qui est assez grossier et qui laissera passer les cristaux de glace et les gros morceaux de poires, soit vous double filtrez avec un filtre à thé pour obtenir une texture parfaitement lisse. 5. Pour la garniture, ce qui fait le chic et le wow factor de votre cocktail, peler un morceau de zeste de citron ou de lime et le plier en deux. Percer avec la branche de romarin à moitié dégarnie. Voilà! Plus élégant qu’un Sex on the Beach, non? Quoique... Sur ce, bonne fin de soirée et n’oubliez pas que l’alcool, c’est fait pour être partagé.
avril 2016 – LE CAPSULE – 65
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Horoscope pharmaceutique Générateur d’horoscope d’une base de données pharmaceutiques
Image courtoisie de NASA et ESA
L’horoscope qui suit tente de prédire les événements déroulant de avril 2016 à mai 2016. Comment ça marche? Un médicament vous a été prescrit selon le mois de votre date de naissance. Par exemple, si vous êtes nés en janvier, le Gravol vous a été prescrit. Écoutez-bien James «clairvoyant» Lam, sa sagesse est infinie.
66 – LE CAPSULE – avril 2016
MOIS DE NAISSANCE Janvier
Rx Gravol (dimenhydrinate)
Février
Risperdal (rispéridone)
Mars Avril
Aricept (donépézil) Nitro-Dur (nitroglycérine)
Mai
Differin (adapalène)
Juin Juillet Août Septembre
Estrogel (estradiol) Femara (létrozole) Imitrex (sumatriptan) Nevanac (népafénac)
Octobre Novembre Décembre
Aranesp (darbépoétine alfa) Lovenox (énoxaparine) Eliquis (apixaban)
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Gravol (dimenhydrinate)
Ça n’a pas fonctionné la dernière fois? Ce n’est pas grave, de toute manière, vous avez tout l’été pour batifoler dans la rue avec vos personnes favorites. Ah! Vivement que viennent les vacances... la plage, la mer et la limonade bien froide... Je rêve déjà au temps que je devrai consacrer à mes plans de soins pendant les stages; ça me donne envie de caler une caisse ou deux. (Caisse d’eau de source naturelle déminéralisée et gazéifiée bien sûr, parce que l’alcool, ça tue!) En tout cas, le bon temps vous attend après les nausées.
Risperdal (rispéridone)
Je tremble de terreur à l’idée que la fin de session arrive à grands pas. Ce ne sera pas facile, mais vous êtes capables! Dites-vous qu’avec la fin des cours arrivent le soleil et la plage. Que c’est beau d’être étudiants! Ce n’est pas tous les jours qu’on peut s’asseoir au bureau, et dire qu’on est occupé et qu’on ne veut pas sortir avec ces gens qu’on n’aime pas... Ce sera bientôt le temps de renverser cette tendance infructueuse. (N.B. La prochaine fois que vous sortirez en gang, pensez à vous trouver un conducteur désigné!)
Aricept (donépézil)
Vous en manquez des bouts parfois? Laissez reposer vos CYP2E1 un peu, ça pourrait vous aider grandement dans le transfert de savoirs entre vos neurones. Je ne suis pas en train de dire qu’il faut que vous deveniez carnivores aux goûts questionnables, mais il faudrait changer d’air de temps à autre. La nature vous appelle et peut-être devriez-vous passer du temps intime avec vos amis qui prennent le Nitro-Dur. Je vous garantis des trouvailles intéressantes.
Nitro-Dur (nitroglycérine)
Aimez-vous le poisson? Investir dans l’industrie de la pêche n’aura jamais été aussi profitable! Prenez-vous en main, partez un week-end dans la forêt boréale et vous allez revenir TRANSFORMÉS! Un combat contre un ours noir et des loups affamés se termine généralement par un état de conscience transcendant. En tout cas, couper un peu ça et là vous permettra de joindre les deux bouts. Coupez dans l’alcool aussi, ce n’est pas bon pour le cœur qui bat la chamade.
avril 2016 – LE CAPSULE – 67
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Differin (adapalène)
L’amour est une chose volatile, qui ne dure pas longtemps, et qui nous déchire au plus profond de notre âme. Non... trop dramatique. Au moins, ce n’est pas aussi explosif que de la nitroglycérine, on s’entend. Il ressemble plutôt à un petit désagrément comme des boutons sur le visage... Bref! Lorsqu’on ne fait pas attention à ce qu’on mange, il est facile de dépasser sa limite. Alors, il est bien important de trouver ce quelqu’un qui te tiendra responsable de ta consommation.
Estrogel (estradiol)
Attendez avant de commencer tout nouveau projet! Parfois, l’attente peut paraître longue, mais croyez-moi, ça en vaut la peine. C’est comme attendre à la dernière seconde pour acheter le billet de la parade de mode juste pour constater que l’événement est sold-out. On peut toujours se consoler en se disant que les photos seront postées dans 2 éternités. En attendant, buvez une tisane pour calmer votre soif. Ce n’est pas en se gavant de C2H6O que vous allez remédier à votre impatience.
Femara (létrozole)
T’as eu chaud, hein? Ce n’est pas la fin du monde. Ça va passer, tu vas voir. Il semblerait que l’amour n’était finalement pas la réponse à toutes les questions sur Terre, mais loin de là. Alors, je t’annonce que l’alcool, lui, règlera tous tes problèmes! Poisson d’avril (il était le 1er avril à 1h17 lorsque j’ai écrit cette ligne). Sérieusement, tu devrais considérer des alternatives pour curer ton cynisme abasourdissant. Un joli bain moussant avec tes plantes préférées pourrait aider ta cause.
Imitrex (sumatriptan)
Un brin déprimé parce que votre animal préféré vous manque? N’ayez crainte, car la vie n’est qu’une grosse crise de migraine et ce sentiment de vide n’est que le début de l’aura. Waouh, ça a escaladé rapidement... J’ai besoin de mon Femara STAT. Il est temps de tourner la page à une habitude de vie malsaine. En fait, chaque jour est un bon jour pour assainir votre environnement. Faites le ménage de votre frigo et débarrassez-vous de toutes ces calories liquides superflues.
68 – LE CAPSULE – avril 2016
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Nevanac (népafénac)
L’amour se pointe à l’horizon. Comme une étoile naissante dans de la nuit estivale qui suit son cours sera cet amour. Parfois, j’ai du mal à saisir le sens de ce que j’écris... peut-être écrire sous influence est aussi dangereux que de conduire sous influence. Tu veux savoir un secret? Je savais que t’allais dire oui. Le Nevanac a besoin de compagnie... pourquoi pas le Differin, qui fera un partenaire de danse idéal.
Aranesp (darbépoétine alfa)
Ouh la la! Du pelletage de nuages encore! Vous n’êtes pas chanceux, ce vieux problème vous hante comme un troupeau de moutons. Là, il vous faut être ferme et persévérant si vous voulez vraiment vous débarrasser de ces termites qui rongent votre sous-sol (de façon figurée). Ne te laisse surtout pas intimider. Assez, c’est assez! Tout est bon en modération... mais si excès est, tout peut s’avérer mortel. Soyez sages, ne vous intoxiquez pas à l’eau ni au fromage. Le pire est passé.
Lovenox (énoxaparine)
La fin approche. Je la sens sur ma nuque, elle me chuchote des mots incompréhensibles dans l’oreille. Elle a probablement oublié que j’ai les oreilles bouchées et que je ne pourrais pas vous transmettre un message que je n’entends pas. Bon, il va donc falloir improviser... Rien de trop difficile alors que, chaque jour, on doit lutter contre les éléments pour survivre, n’est-ce pas? L’impromptu sera quelque chose de bienvenu pour toi. Essaie de ne pas être trop surpris quand tes amis t’annoncent qu’ils se sont vu prescrire de l’acamprosate.
Eliquis (apixaban)
Il semblerait que j’aie perdu de mon pouvoir de prédire le futur; il m’en reste tout juste un peu pour satisfaire ta curiosité. Là, il te faut faire attention à tout ce qui bouge dans ta chambre parce que t’es à risque d’accident disgracieux. Si tu n’as pas encore pris ton break, c’est un bon temps de le faire... et de partir loin! Sinon, ce sera trop tard dans quelques jours. Moi, je vais prendre mon break là, avec mes jolies plantes succulentes. C’est la fin. Pas de champagne pour moi, s’il te plaît, non merci!
avril 2016 – LE CAPSULE – 69
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Ce qu'ils ont dit... HO Durant un cours en après-midi. Des questions? Silence. J’espère que vous êtes pas trop sous l’effet post-prandial? Le 12 février, au sujet d’un patient débutant un programme d’exercice physique. Il s’est regardé dans le miroir et il a pas trop aimé ce qu’il voyait. Peut-être qu’il s’est trouvé une blonde. Peutêtre que c’est parce que c’est proche de la StValentin. En lisant un cas-patient. Marie -- hum, la belle Marie -- est récemment diagnostiquée avec une hypertension. Eille, ça va bien ça. Vers 9:35 d’un cours débutant à 8:30, les élèves commençant à être agités. Qu’est-ce qui se passe? C’est le temps de la pause ou quoi? Gestes et bruits d’approbation dans la salle. Continue comme si de rien n’était. Après la diffusion de la vidéo promotionnelle pour En Mode Croisière. En passant, juste pour clarifier... en Europe, il n’y a pas de plage avec du sable aussi blanc. Au sujet de la période de « lune de miel » dans le traitement du diabète. Je ne sais pas qui a nommé ça, mais si les lunes de miel sont vraiment comme ça, c’est pas étonnant que le taux de divorce est aussi haut. Rires dans la classe. Alors comme ça, les divorces, ça vous intéresse? Il a arrêté son traitement. Peut-être qu’il a trouvé une blonde et qu’il a trouvé que ça convenait pas. HOMA-IR Simpson! Hahahahaha ♥ ♥
70 – LE CAPSULE – avril 2016
À moins d’être masochistes, les gens n’aiment pas se faire injecter. FPT On n’a pas besoin des chiffres, ce qu’on a besoin de savoir, c’est qu’Android et iOS dominent le marché, et qu’un de mes pharmaciens s’est acheté un Blackberry pour une raison obscure. Au sujet d’une application qui permet aux patients de communiquer directement avec le pharmacien. C’est sorti un an plus tôt pour iOS que pour Android, mais je ne suis malheureusement pas un Mac boy. ♥ ♥ On veut savoir ce que le médicament prend. Eee... ce que le patient prend. ♥ ♥ J’ai eu un texte d’un étudiant qui m’a vraiment fait rire. Ça disait : « La patiente est venue renouveler du naproxène, un anti-inflammatoire. » Je ne sais pas ce que cet élève pense que je fais dans la vie, mais il doit certainement pas se douter que je suis pharmacien. ♥ ♥ ♥ Personnellement si j’avais accès à de la pyrotechnie, j’en utiliserais, mais semblerait que j’ai pas le droit. Je suis souvent à la pharmacie, je confonds pharmacie et maison. Je sais pas qui prend du méthotrexate sans indication, mais si vous le trouvez, vous le cessez! Pourquoi les ATP viennent me parler? Ils viennent me dire comment l’émission d’Un Souper Presque Parfait était bonne cette semaine. J’ai une grosse fan dans mon équipe.
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
C’est pas difficile ce que je vous explique là. Généralement, juste être une bonne personne, ça couvre ces aspects-là. ♥ ♥ J’haïs ça rentrer des annexes 2 au dossier, c’est une perte de temps. Ben, c’est pas une perte de temps, c’est important. C’est une perte de MON temps. Juste en changeant inhibiteur de l’HMG-CoA réductase par statine, on sauve une ligne. Statine c’est une abréviation reconnue, que les médecins vont comprendre, probablement plus en fait que inhibiteur de l’HMG-CoA réductase. AM En changeant de slide. Ah, ça c’est ma slide préférée, c’est moi qui l’ai faite. Plus tard. Ah ça aussi c’est une belle slide! Ça, c’est un pin mill, ça ressemble à un instrument de torture. Au sujet de la vitesse de libération des pompes osmotiques. Ouais, élargir le trou, c’est toujours une bonne réponse. ♥ Ça, c’est comme quand on fait de la viande hachée l’extrudeur. Ça, c’est après avoir fait les spaghettis. EF Mercredi, est-ce que c’est correct de dire bon week-end? DP Ce phénomène s’applique également à une molécule que vous allez sûrement prendre après l’examen... l’alcool. ♥
Quand vous demandez à vos patients ce qu’ils boivent le matin avec leurs médicaments, vous pourriez être surpris... du café, un coke, une bière. ♥ « Oglibatoirement », c’est ça avoir des enfants pis se coucher tard. Je deviens dyslexique. ... « Obligatoirement ». Je l’ai eu. Citation spéciale d’un élève, RD En parlant de rejet de greffons. Mais le rein, il sort où, on l’urine? ♥ CD Chez les personnes obèses, la courbe est écrapoutie. Faut qu’il soit capable de se lever le matin sans se péter la fiole. Anticorps dans le corps... ok ça fait bizarre. PB À propos de la diarrhée induite par l’entacapone. Il y a des patients qui vont aimer ça, c’était pas explosif. ♥ CM Les dysfonctions du ventricule droit sont une bitch. En expliquant qu’elles sont difficiles à traiter en comparaison à celles du ventricule gauche. ♥♥ DB Comme le sachet n’est pas un moyen de contraception... pardon de conservation, mais pas de contraception non plus. ♥ LG Le metformin, c’est comme le Ritalin du foie : il l’empêche de trop produire de sucre.
avril 2016 – LE CAPSULE – 71
DIVERS
Faque moi je suis en état de mort imminente. Je vais vous tousser ça tout le long. Mais je suis ici parce que je vous aime et que je veux que vous soyez bon en diabète. ♥ Généralement, nos pieds, on s’en fout un peu dans la vie. Viser en bas de 6,5, ça peut se faire, si votre patient est jeune, qu’il commence sa carrière de diabétique. Le répaglinide, c’est un peu plus brillant que le glyburide, si on donne des propriétés intellectuelles aux molécules. Le sucre dans un milieu fermé, ça fermente. Les gens sur l’acarbose, ils finissent seuls à cause des flatulences. ♥ Pourquoi y est allé chercher dans la salive d’un des seuls lézards venimeux qui existe? Je sais pas, il aimait le danger, mais il a trouvé l’exendin-4 (exénatide). Un carnet (de glycémies), faut que ça soit un peu magané. AJF On a réalisé que la patiente était super désagréable quand elle était en crise convulsive. On l’a traitée et elle a voulu nous faire du sucre à la crème. ♥ Les patients vont sentir que leurs paupières ferment, comme certaines personnes ici. On pourrait diagnostiquer quelques myasthénies graves dans la classe. ♥ FA Je sais pas si vous avez remarqué, mais la vitamine D, ça fait tout dans la vie.
72 – LE CAPSULE – avril 2016
Le Capsule, volume 39, no. 5
Est-ce qu’on fait des enfants? Ou on en fait pas? Bien sûr qu’on en fait. En intramusculaire, faut un conjoint qui a envie un peu de te faire mal. GL En disant que l’insuline était découverte par un professeur et son étudiant d’été. Moi aussi, j’aimerais ça avoir un étudiant d’été qui découvre quelque chose à l’échelle de l’insuline, donc si jamais vous vous sentez prêts à relever des défis... ♥ À propos de l’insuline. En 1928, cinq ans après sa mise en marché, on a finalement découvert ce que c’est -- une protéine. JC Ça vous convient comme perspective? Ben si ça vous convient pas, c’est plate. C’est ce qu’on va voir durant toute la journée... en fait tout le cours, je veux pas passer toute la journée dessus, inquiétez-vous pas. Si j’ai une inondation dans ma pharmacie à Longueuil, je pleure parce qu’il y a beaucoup de stock au sous-sol. Mais ça risque d’être bien absorbé, vu qu’il y a beaucoup de serviettes sanitaires. ♥ ♥ La compétition pour le prix des couches pour bébés est extrêmement féroce. Un vétéran pour lequel ses pastilles n’étaient pas remboursées a répondu : « La prochaine guerre, ben j’y vais pas. » ♥ Qu’est-ce qu’on achète quand on va au McDo? La paix si on a des enfants.
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
CF JR En parlant de la MDMA. Le kit du parfait raver : c’est des bouteilles d’eau autour de la taille et une suce autour du cou. ♥ JLC Le micro qui griche. Ah! On voit que ça sert à quelque chose la petite mousse. ♥ Ces gens-là... ces couples-là d’acide/base n’ont pas de pKa.
Ce courant vraiment cute là... okay peut-être que vous le trouvez pas cute, mais moi, je le trouve très beau. J’ai dû enlever les diapos en voulant couper les répétitions. Alors c’est lesquelles que vous avez? Juste celle-là? C’est ordinaire. Quand une élève lui demande de mettre une douzaine de diapos manquantes dans le PowerPoint élève. Bon, j’avais essayé d’enlever des diapos parce que les élèves sont un peu traumatisés quand ils voient la longueur de mes PowerPoint. ♥
Lors du laboratoire des magistrales, à un étudiant qui triturait trop énergétiquement. Si tu pètes le mortier, je te pète la gueule. ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Durant le 4h de cours sur les arythmies directement après le final d’endocrinologie en matinée. Bon, je vais finir ça et je vais vous laisser aller à la pause, puis après je vais me plaindre à la direction qui organise les cours que vous êtes fatigués parce que vous avez des examens. Applaudissements immédiats. ♥
Long soupir (elle cherche un mot). Vous rigolez là, mais vous verrez quand vous aurez mon âge.
Alors ça commence par la phase 0. Pourquoi pas la phase 1? Ben c’est comme ça.
150 mg de quexapide, quetapine, quétiapine, je vais y arriver.
On m’a demandé de finir plus tôt jeudi parce que vous partez (pour le COCEP). Ça arrive toujours à mon cours, d’après moi il y a une conspiration.
Le pKa, c’est vachement intéressant. GR
XB C’est comme un party, tu percutes tout le monde autour de toi.
Pour les effets secondaires, j’ai mis en gras le diabète, euh, pas le diabète, la diarrhée! Seigneur!
DW
TZ
Si votre maître de stage vous demande, « nomme-moi un médicament qui... » peu importe, répondez phénytoïne. ♥
À propos des ÉCOS. Vous aurez pas 0 même si vous tuez le patient, malgré qu’on devrait...
Il faut pas de prophylaxie pour les méningites si vous faites Montréal-Paris. Mais MontréalIstanbul, oubliez ça, il y en faut une.
NL Me semble qu’il y a pas beaucoup de monde dans la classe? Vous avez un examen demain? [...] Calcul!?! Me semble qu’on apprenait ça au secondaire faire des règles de 3.
avril 2016 – LE CAPSULE – 73
DIVERS
Le Capsule, volume 39, no. 5
Qu’est-ce que vous voulez dans mon cours, à part survivre? ♥ ♥ Qui fait ça, 30 minutes d’activité physique par jour? Et ça, c’est pas juste monter la rampe. ♥ ♥ JFB Qui qui est pour les grossesses? Il est probablement dangereux de vivre. Une séance d’affichage, c’est un peu comme certains cours ici, personne écoute. ML Il a rapporté qu’à chaque fois qu’il y a goûté, ça lui a donné de violents maux de tête, et yet il l’a fait plusieurs fois. CR Si je dois choisir entre la théophylline et la cocaïne, c’est la cocaïne que je vais prendre. SA Les enfants, ils font ce qu’ils veulent, ils ne respectent pas les guidelines. ♥ SB Mon grand-père aimait le Kentucky et voulait en manger, alors je lui ai apporté du Kentucky à l’hôpital; c’est drôle à dire, mais il avait 96 ans, c’est pas des glycémies à 11 qui allaient le tuer. Il est mort quelques mois plus tard.
74 – LE CAPSULE – avril 2016
Mon stage était dans un centre de diabète à Laval. Ma patiente, l’après-midi, elle allait au Carrefour Laval. Je sais pas si vous êtes déjà allés, mais le Carrefour Laval, c’est grand. On marche. Ça comptait comme de l’exercice! NS Moi, à moins de complications rénales, je mettrais tout le monde sur le ténofovir. Ils (les baby-boomers) ont peut-être expérimenté à Woodstock ou ailleurs, alors aux États-Unis, les lignes directrices disent de dépister tous les baby-boomers pour l’hépatite C. Un patient naïf, c’est pas un patient innocent. JS Après un cours chargé. C’est la première fois qu’on m’applaudit après ce cours-là. ♥ MPD Par rapport à un arbre familial où seulement le père est représenté. C’est pas la Sainte Vierge version masculine! Je suis pas une TV. Je suis une vraie personne.