Capsule - Décembre 2015

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TABLE DES M ATI ÈRES 04

Éditorial léa Sara

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Mot de la facultÉ ema ferreira

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Mot du prÉSident Michaël cardinal

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Quoi de neuf à l’aÉpuM?

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affaireS acadÉMiQueS nicolas St-onge

13 19

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colloQueS – congrèS aQpp Michaël cardinal congrèS de la SociÉtÉ QuÉbÉcoiSe de gÉriatrie Kevin tang colloQue Sur l’avenir de la pharMacie valérie St-louis entrevue avec rÉgiS vaillancourt Équipe du capsule

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le dd Marc-andré Mailhot

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la technologie de theranoS Karyna alyeksyeyeva

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Struggle and breaK free Mirza akram hossain

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coMMent Survivre au prÉface? etienne boudrias-dalle

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MacbooK, un «choix» iMpoSÉ elicia Sarkis et Maricia Sarkis

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ceS ÉtudiantS françaiS en Échange

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je ne t’oublierai jaMaiS Shima

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l’art en anecdote phany chhon

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critiQue de Sicario Michael floricel

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Sceptron: partie 2 akram nadir bakhti

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ordonnance Mal foutue

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MotS croiSÉS pharMaceutiQueS Maricia Sarkis et isabelle toupin

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binarioS Wendy ngan

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recette pharMaceutiQue vicky Marcotte

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horoScope pharMaceutiQue

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chialage anonyMe

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il Était une foiS en pharMacie...

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ce Qu’ilS ont dit...

Page couverture par Leanne Kate Suen Fa ©

Révision Phany Chhon Michael Floricel Léa Sara Elicia Sarkis Maricia Sarkis Valérie St-Louis Karima Zerrouki Michelle Chen

Mise en page Qian Li illustRations Akram Nadir Bakhti Leanne Kate Suen Fa photos Michelle Chen Myriam Kassi

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Éditorial

bâtir une cathédrale

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ne session au Pharm.D., c’est un peu comme une longue nage dans un cours d’eau jusqu’à l’autre rive. On part de la plage, où on avait la belle vie. On trempe nos pieds peu à peu dans l’eau, prêts ou pas, à affronter l’inconnu. On avance tranquillement, puis on arrive au moment où on ne touche plus à terre. On se met à nager, affrontant une à une les vagues. Petit à petit, on s’essouffle, mais voilà que les vagues se multiplient de plus belle. Déjà qu’on est fatigués de nager, les vagues nous font vaciller encore plus. Notre souffle est de plus en plus court, alors qu’on essaie de garder la tête hors de l’eau afin d’éviter la noyade. Au moment où vous lisez ces lignes, vous êtes sûrement rendus à cette étape, essayant tant bien que mal de respirer, de ne pas couler, de ne pas s’écrouler. Voici donc une petite fable de Charles Péguy, question de se motiver un peu pour cette dernière ligne droite avant les vacances. «Un pèlerin en route vers Chartres voit un type fatigué, suant, qui casse des cailloux. Il s’approche de lui: – Que faites-vous, monsieur? – Vous voyez bien, je casse des cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai chaud. Je fais un sous-métier, je suis un sous-homme. Continuant, il voit plus loin un autre homme qui casse des cailloux, lui n’a pas l’air mal: – Monsieur, que faites-vous?

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Par Léa Sara (III) – Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n’ai pas trouvé d’autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d’avoir celui-là. Poursuivant son chemin, le pèlerin s’approche d’un 3e casseur de cailloux, souriant, radieux. – Moi, Monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale! Le fait est le même, l’attribution du sens au fait est totalement différente. Et cette attribution du sens vient de notre

Le fait est le même, l’attribution du sens au fait est totalement différente. propre histoire et de notre contexte social. Quand on a une cathédrale dans la tête, on ne casse pas les cailloux de la même façon!» Oui, on est tous fatigués, oui on en a marre d’étudier, mais peut-être bien qu’en se concentrant sur cette cathédrale que nous visons à bâtir, qui est de devenir de bons pharmaciens afin de contribuer pleinement à la santé de milliers de patients, cette période semblera moins pénible. Et ce parce que, souvent, tout n’est question que de perspective.

Parlant de perspective, peut-être bien que le Colloque sur l’avenir de la pharmacie a pu vous motiver et modifier votre façon de percevoir le futur de la pharmacie. Dans ce numéro du Capsule, vous trouverez un résumé de ce colloque ainsi que quelques autres. En plus, vous pourrez lire un retour sur le PRÉFACE écrit par un étudiant de 4e année, une remise en question de l’achat des MacBook au Pharm.D., une introduction à une technologie du futur intitulée Theranos, une réflexion sur le développement durable en pharmacie, une présentation des étudiants français en échange ainsi que vos chroniques habituelles. Et puis, l’équipe du Capsule a pensé vous faire un petit cadeau pour les Fêtes: si vous êtes l’un des trois chanceux à trouver un autocollant de Noël dans sa copie, envoyez-nous un courriel pour réclamer votre surprise chocolatée. Allez, bon courage à tous, les vacances arrivent! Léa, Votre rédactrice en chef


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PARTICIPER AU CAPSULE, QU’EST-CE QUE ÇA IMPLIQUE?

COllABOrAtEur

mEmBrE

envoyez-nous vos textes sur le sujet de votre choix, qu’il soit relié ou non à la pharmacie. aucune restriction par rapport au nombre de mots. envoyez-nous tout simplement votre texte dans un document Word au journalcapsule@gmail.com et l’équipe du capsule se charge de la révision et de la mise en page.

le capsule est toujours à la recherche de chroniqueurs, d’illustrateurs, de réviseurs et de photographes pour intégrer l’équipe à plus long terme. vous pourrez assister aux réunions du comité du capsule et participer aux décisions. envoyez-nous un courriel à journalcapsule@gmail.com et il nous fera un plaisir de vous accueillir parmi nous!

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chroniqueurs: Écrire à chaque édition dans une section réservée pour vos textes. illustrateurs: concevoir la page de couverture, la troisième de couverture et tout autre dessin. réviseurs: corriger le français dans les textes reçus. photographes: choisir des photos pour garnir les textes et prendre des photos des événements.

visitez notre page facebook et aimez notre page pour être à l’affût des actualités! nous vous invitons à communiquer vos commentaires et suggestions www.facebook.com/lecapsule

COnCOurs

restez à l’affût pour notre concours de Stvalentin. plus de détails prochainement dans vos courriels!

DATE LIMITE POUR SOUMISSION D’ARTICLES: 25 janvier 2016 Envoyez-nous vos articles au journalcapsule@gmail.com!

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Mot de la faculté

des nouveautés à la faculté Chères étudiantes et chers étudiants,

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epuis l’arrivée de nouvelle direction, il y a eu plusieurs changements à plusieurs niveaux à la faculté; en voici quelques-uns: Marie-Claude Vanier a été nommée comme directrice du Programme de qualification en pharmacie (QeP). MarieClaude était déjà membre du comité d’admission et du comité pédagogique du QeP. Elle a également participé à plusieurs reprises aux entrevues d’admission. Il ne fait donc aucun doute que Marie-Claude sera en mesure de relever ce nouveau défi. Marie-France Beauchesne a été nommée directrice du perfectionnement professionnel (PP) qui inclut le Programme Passerelle. Marie-France a travaillé auprès des pharmaciens communautaires et d’établissement de santé et est donc très bien placée pour comprendre leurs besoins et leurs exigences. Avec son équipe, elle pourra revoir notre offre de perfectionnement professionnel et l’adapter aux nouvelles réalités des pratiques cliniques des pharmaciens. Si vous êtes passés au 2e étage, vous avez peut-être remarqué qu’il y a eu certains déménagements de bureaux. Ces déménagements ont pour but de rapprocher les membres des équipes qui travaillent ensemble et de créer un nouveau poste d’accueil. Ce poste d’accueil permettra de mieux accueillir et diriger les étudiants et les visiteurs. Il y a aussi eu la création d’un comité de réévaluation en cas d’exclusion des études dans les programmes de la Faculté de pharmacie. Ce comité com-

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Par Ema Ferreira posé de professeurs, d’étudiants et d’un professeur de la Faculté de médecine a pour but de réévaluer les dossiers d’étudiants qui ont été exclus de la faculté pour diverses raisons et de conseiller la doyenne. Nous continuons à travailler pour vous offrir les meilleurs programmes les mieux adaptés à votre réalité et aux besoins sociétaux. Dans les prochains mois, nous procéderons à des changements au BSBP, au Pharm.D. et au PP.

Ces déménagements ont pour but de rapprocher les membres des équipes qui travaillent ensemble et de créer un nouveau poste d’accueil. Pour le BSBP, une demande de modification est en cours pour regrouper les notions de pharmacocinétique dans un cours et les notions de formulation dans un 2e cours au lieu de les avoir réparties dans les cours SBP2030 et SBP2040. Cette modification permettra aux étudiants, entre autres, d’avoir des évaluations séparées, soit une pour la pharmacocinétique et une autre pour la formulation. Pour le Pharm.D., à la suggestion des professeurs et des étudiants lors de différents focus groups, une demande de modification a été faite pour que le cours de Services à la communauté (cours vert) ne soit donné qu’en première année avec

une attribution de crédits plus grande. Ce changement reflétera plus justement la charge de travail qui est nécessaire pour faire un projet de grande envergure. Le reste des crédits sera réparti en 2e et 3e années. Pour le PP, des modifications dans l’offre de cours et dans la structure sont à l’étude. Toutes les demandes ci-haut sont en cours et nous vous tiendrons au courant des développements. D’ici là, n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires; nous sommes à l’écoute. Ema Ferreira Vice-doyenne aux études de premier cycle.


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Mot du président faire le point

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omment vous sentez-vous à l’aube de cette fin de session et après avoir vécu ce mois de novembre enlevant (et haletant!)? Prenezvous le temps, parfois, de faire le point? Il est toujours incroyable de regarder derrière soi et de réaliser qu’en si peu de temps, nous acquérons en tant qu’étudiants à l’université un bagage d’expériences et de connaissances impressionnant. «L’université passe si rapidement», nous diront les plus vieux. Avec ce que j’aime appeler la «grosse vie d’étudiant», ils n’ont pas tort du tout, après tout. Le mois de novembre nous a également permis de faire le point quant au futur de notre profession. En débutant par une édition du Colloque sur l’avenir de la pharmacie haute en couleur, ayant pour sous-thèmes les défis actuels, les prochaines activités, les influenceurs entourant le milieu de la pharmacie & la oh! importante indépendance professionnelle! Je vous invite d’ailleurs à lire l’article de Valérie St-Louis, étudiante en première année, à la page 20, afin de vivre ou de revivre quelques parcelles de cette soirée enivrante.

Par Michaël Cardinal (III) Le mois s’est ensuite poursuivi avec un congrès de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires porté vers l’avenir et dont le thème fut «Des valeurs qui nous rassemblent». Cette édition du congrès de l’AQPP en fut une extrêmement participative avec plus de 450 personnes du milieu de la pharmacie et, à ma grande joie, la participation d’une dizaine d’étudiants. Afin de vous faire vivre cette édition toute spéciale gorgée d’espoir, j’ai retranscrit l’essentiel des quelques conférences clés présentées lors de cette fin de semaine. Les messages transmis étaient extrêmement intéressants et pertinents. Divisés en trois blocs soient: 1. Générer le changement, 2. L’indépendance professionnelle ainsi que 3. Le pharmacien propriétaire comme moteur économique & ses enjeux, j’espère que ces trois topos sauront générer plusieurs réflexions et vous permettront d’en apprendre plus sur les enjeux entourant la pharmacie pour les années à venir. Comme j’ai occupé la majeure partie de mon temps consacré au Capsule à rédiger ces «comprimés» de conférences, ce mot du président en sera un très court!

J’en profite néanmoins pour terminer sur des félicitations à l’ensemble des étudiants en pharmacie. Nous avons une très belle année jusqu’à présent et malgré le stress et les efforts consacrés aux études, je remarque un dynamisme formidable de votre part. La famille demeure la priorité numéro 1 et la nôtre, celle des étudiants en pharmacie, se porte bien. Continuez à y mettre votre grain de sel! Michaël

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ACTUALITÉS

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QUoI DE nEUf à L’AÉPUM? Michaël Cardinal, président Étiez-vous au Colloque sur l’avenir de la pharmacie? Si vous l’avez manqué, l’enregistrement sera bientôt disponible en ligne. Je vous invite à en faire une écoute attentive! Les cycles supérieurs ont voté les 12 et 13 novembre en faveur d’une scission. Les documents sont envoyés au ministère et nous sommes donc en attente d’approbation. Tout indique que, sous peu, l’AÉPUM (qui reste intacte) représentera les étudiants du Pharm.D., du QeP et du BSBP exclusivement. De notre côté, nous avons fait la revue des postes de notre exécutif et une mini-réforme des activités de cohorte. Nous vous proposerons de nouveaux mécanismes en Assemblée Locale et un tout nouveau Conseil d’Administration en Assemblée Générale (avec BSBP); Les associations en santé se sont réunies! Le samedi 13 février aura lieu un colloque haut en couleur sur la santé numérique organisé en collaboration avec les membres du CÉPPUM. Restez à l’affût. Vous voulez connaître le parcours de pharmaciens inspirants? Faites une recherche Google «prix profession santé 2015». Ah et lisez la section congrès de l’AQPP! J’ai voulu partager avec vous le contenu de ces conférences extrêmement enrichissantes qui ont traité de nombreux enjeux entourant la pharmacie. Que l’on désire être propriétaire ou non, être informé demeure la clé! Jeanne Laverdière, vice-présidente aux affaires professionnelles Plusieurs conférences ont eu lieu dans les dernières semaines, on espère que vous avez apprécié! On est vraiment contents que vous participiez autant. Même si personne n’a envie d’entendre parler de la session d’hiver en ce moment, on est déjà en planification pour en organiser d’autres. La Journée Carrière commence à prendre forme aussi! Nicolas St-Onge, vice-président aux affaires académiques Beaucoup de mouvement d’ici la fin de la session d’automne! Allez lire ma chronique pour suivre tout ça :) !

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Mélissa Doutre, secrétaire exécutive Tout se passe bien au CEL PharmDQeP. Si tu es intéressé(e) à savoir ce dont on parle, je t’invite à consulter les procès-verbaux dans la section AÉPUM sur StudiUM. Jean-François Cabot, vice-président aux affaires externes Un petit mot rapide pour vous faire part des nouvelles de la FAÉCUM. Évidemment, le sujet de l’heure est l’UEQ. Lors de l’AG extraordinaire d’affiliation du 17 novembre, il n’y eut pas foule. En effet, nous étions au maximum trente personnes (le quorum étant aux alentours de 70). Donc, il fut évidemment impossible de prendre position. Le congrès d’affiliation de la FAÉCUM est le 25 novembre. Au moment de lire ces lignes, le résultat sera probablement connu. Nous vous tiendrons au courant des développements. De plus, la FAÉCUM a reçu le mandat de faire une nouvelle recherche sur l’implication des femmes à l’Université de Montréal. La recherche était fortement critiquée et la solution la plus envisageable pour le conseil central était de mandater l’exécutif à créer un processus d’appels d’offres pour une chercheuse spécialisée dans le domaine. Cela fait le tour. Lâchez pas, il n’en reste pas beaucoup avant nowel. Guillaume Beaulieu-Pelletier, trésorier Les états financiers et les impôts pour l’année 2014-2015 sont presque complétés. Les commandites et les cotisations étudiantes continuent à rentrer; les chèques ne rebondissent pas. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.


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QUoI DE nEUf à L’AÉPUM? Audrey Bouchard, vice-présidente aux affaires socio-culturelles Noël arrive, et au Pharm.D., ça ne veut pas dire aller acheter des cadeaux, mais bien terminer son examen à 16h00 le 23. Mais bon, soyons tout de même festifs et allons au Party de fin de session! Astuce: faites un échange de cadeaux avec un bon souper (plus ou moins arrosé) avant de venir au party, vous ne le regretterez pas :) Sur ce, sachez que votre délégation UdeM du COCEP 2016 sera tout en puissance pour vous représenter dans la capitale. #KeepCalmandWintheCOCEP Camille Benoit et Jean-Félix Côté (JF), représentants à l’Association Canadienne des Étudiants et Internes en Pharmacie (ACEIP/CAPSI) Salut à tous! Nous voulons vous remercier pour votre présence à la deuxième édition de M. Pharmacie. Ce fut une soirée riche en divertissement et en plaisir! Que dire de la prestation de Raphaël Dubeau qui nous a éblouis avec ses multiples talents, incluant un numéro de claquette et une séance de rigodon? Et quelle interprétation éloquente du monologue de Cyrano de Bergerac réalisée par Charles-Édouard! Nous avons ri aux éclats durant le «one-man show» de Nicolas et avons été surpris par le «rap» de Mirza. Le cœur des juges a finalement penché pour Christopher qui nous a émus avec ses pas de danse. La compétition fut féroce et il a été difficile pour nos juges de départager le gagnant de la soirée; il convient donc de féliciter nos cinq candidats puisqu’ils furent tous exceptionnels! En outre, l’évènement, qui a fait salle comble, a permis de récolter 637,80$ grâce aux généreux dons de la part des spectateurs. Ce montant ira à l’organisme choisi par Christopher Kelly, soit Action CommuniTerre. Bravo Chris! On te souhaite bonne chance à la compétition nationale de M. Pharmacie à Niagara Falls en janvier! Patrick Dupéré, vice-président aux affaires corporatives De mon côté, tout va très bien: je suis toujours en rédaction de nouveaux contrats et vous verrez bientôt de nouveaux partenaires apparaître dans nos évènements!

Cédric Lalonde, représentant au Conseil de Faculté Nous sommes présentement en plein recrutement pour le comité du Pharm.D. supplémenté. Nous aimerions que ce comité se rencontre une première fois avant Noël afin de pouvoir établir les grandes lignes de cette consultation et ainsi pouvoir y travailler le plus tôt possible après le retour de Noël. Nous aimerions faire ressortir autant les arguments pour et contre afin d’avoir une vue la plus exhaustive possible de ce projet. N’hésitez pas à nous contacter pour pouvoir y participer! Marie-Lou Deschamps, représentante de la Fédération internationale des Étudiants en Pharmacie (FIEP/IPSF) Je vous rappelle que la date d’inscription pour le congrès mondial d’IPSF au Zimbabwe en août prochain est le 11 janvier prochain à 5h00 AM! Si jamais vous n’avez pas pu assister à la conférence, mais que vous êtes intéressés à y participer, n’hésitez pas à venir me voir pour me poser des questions.

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QUoI DE nEUf à L’AÉPUM? Laurence Messier, représentante du comité humanitaire Tout se passe bien du côté du comité humanitaire! Je vous invite à consulter vos courriels afin de vous informer au sujet de la vente aux enchères qui aura lieu à la session d’hiver. La collecte de sang se déroulera officiellement le 26 JANVIER 2016. N’hésitez pas à visiter le site web d’Héma-Québec pour vérifier si vous remplissez tous les critères pour pouvoir donner du sang. Je termine en vous faisant un petit rappel au sujet du Défi têtes rasées (avril 2016). Les filles aux cheveux longs, soyez prêtes car cette année nous ajoutons une nouveauté: les dons de cheveux!

Léa Sara, représentante du comité du journal étudiant L’équipe du Capsule a pu se remettre un peu du très gros numéro d’octobre, mais n’a tout de même pas chômé pour décembre. Pour ce numéro, si vous êtes un des trois chanceux à avoir un autocollant de Noël sur sa copie papier du Capsule, envoyez-nous un courriel pour réclamer votre cadeau. De plus, pour notre nouveau concours d’avril, faites-nous part de vos bons coups, de situations que vous avez trouvé drôles ou étranges ou même de situations difficiles ou stressantes dans vos stages ou milieux de travail en pharmacie. La meilleure anecdote remportera un prix en avril!

TheHuy Pham, représentant du comité sportif Tout se passe bien du côté sportif de la pharmacie! Nous avons participé à presque toutes les interfacs possibles pour cette session! Par contre, avec les examens au cours des dernières semaines, nous avons eu une chute de participants lors des pharmasports! Je suis pas mal certain qu’on peut avoir plus de personnes que ça! Venez en grand nombre, ce n’est qu’une heure!

Émilie Mégrourèche, représentante aux instances professionnelles Je travaille activement à la représentation étudiante dans les divers évènements en santé au Québec. Restez à l’affût pour les prochains évènements. Tirages, concours et plus encore à venir! N’hésitez surtout pas à m’écrire pour vos questions de tout ordre. Bonne fin de session à tous!

Laurie Hudon-Germain, représentante de classe de 2e année La session tire à sa fin, on lâche pas! Je vous remercie de votre collaboration pour les GAs tout au long de la session. On se revoit en janvier et d’ici là, n’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions :) Joyeuses fêtes!

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Zina Ali, représentante de classe de 1re année Il ne reste plus de GA à remplir; merci à tous les bénévoles, je n’aurais pas pu y arriver sans vous! Il y a eu un petit bogue informatique où les membres de la cohorte en première année n’ont reçu aucun de mes messages sur StudiUM, j’espère que le tout est réglé maintenant. Je suis toujours ouverte aux questions, aux commentaires ou aux suggestions. Il ne nous reste qu’un petit bout jusqu’à la fin de la session! Joyeuses fêtes à tous et à toutes! :D


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QUoI DE nEUf à L’AÉPUM? Karina Savoie, représentante de classe de 4e année Lâchez pas mes collègues de 4e année, la moitié de l’année de stage est passée! Certains d’entre vous auront même terminé les stages en communautaire! Êtes-vous prêts à être pharmaciens? ;) N’oubliez pas de me faire signe et de remplir le Google Drive de vos commentaires et expériences! Profitez du plus long congé des fêtes que vous aurez eu depuis le début du Pharm.D. pour vous relaxer et vous revigorer, vous le méritez! Hugo Langlois, représentant de classe de 3e année Olalà! que vous êtes donc tous beaux/belles et bons/bonnes de réussir cette session avec autant de courage (clin d’œil à mon côté têteux). Eh oui! Eh oui, moins de 5 semaines de cours et d’examens au moment d’écrire ces lignes. Cette session n’aura pas été facile pour tous, mais il n’en reste plus beaucoup, et ce n’est pas le temps de lâcher. Vos opinions se font entendre auprès de la direction du programme. Je fais de mon mieux pour que les demandes de tout un chacun soient entendues. Je n’ai pas vraiment d’autres nouvelles pour vous. Je vous tiens au courant au fur et à mesure des nouvelles par Facebook et StudiUM. Bonne chance à tous et à toutes pour les examens finaux. Si vous êtes découragés, regardez vous dans le miroir et dites vous que vous êtes des merveilles de la nature! ;) (citation de mon prof de biochimie).

Andres Herrera, représentant de classe QeP 12 étudiants du QeP ont assisté au Colloque étudiant sur l’avenir de la pharmacie. Je suis très satisfait de cette participation et vous en remercie. D’ailleurs, nous avons bien profité du programme et de la qualité et pertinence des présentations. Le projet d’amélioration du programme réalisé par les étudiants de deuxième année du QeP avance et, grâce à votre participation, le programme pourra évoluer au profit de nos futurs collègues. Également, on a établi un important contact avec le représentant précédent, ce qui va nous permettre de continuer certaines activités. Shaïna Leblanc, Belynda Amarouche et Annie-Kim Nguyen – café étudiant Un gros merci à nos bénévoles dévoués du Pill Pub, le café étudiant a été ouvert un nombre d’heures record cette année! Aux étudiants, venez nous voir, notre délicieux café est encore à 50 sous :) Présentement nous travaillons sur l’offre de produits plus variés au café (végé/végans) et sur des moyens de rendre le café le plus vert possible. Joyeuses fêtes à tous et toutes! Mathieu Nobert, Michaël Cardinal et Charles-Édouard Morel – CÉPPUM Un grand merci à tous ceux qui ont aidé avec le kiosque à la rencontre annuelle sur l’arthrite et avec le Colloque sur l’avenir de la pharmacie. Les deux événements ont été un grand succès. Prochains défis pour le CÉPPUM: colloque interdisciplinaire sur la santé numérique, production de la vidéo «Pourquoi la pharmacie?» et autres! Notre comité est jeune et nous regardons comment mieux intégrer des bénévoles dans les projets. Si vous avez le goût de participer ou d’aider, contactez-nous.

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AFFAIRES ACADÉMIQUES Par Nicolas St-Onge (II)

C

omme promis précédemment dans le Capsule, je voulais prendre un moment pour vous informer de ce qui se déroule présentement au niveau académique au Pharm.D. Plusieurs projets sont en cours pour 2015-2016, et je voulais profiter de cette tribune pour vous lancer l’invitation à participer avec d’autres étudiants et moi à la réalisation de ceux-ci. Tout d’abord, vous êtes plusieurs à poser la question à savoir si le cours vert sera bel et bien retiré du programme pour les étudiants de deuxième année. En effet, je travaille activement avec les autres représentants de l’AÉPUM ainsi que la faculté afin d’avoir le cours vert, dans la formule actuelle, en première année seulement. Il est clair que rien n’est officiel pour l’instant, mais plusieurs membres de la faculté semblent ouverts à l’idée ainsi qu’à collaborer à ce projet. Ce qui est envisagé présentement est une redistribution des crédits du cours vert de 2e année en première, donc le cours vert aurait plus de crédits, ainsi qu’un demi-crédit supplémentaire en 2e année et en 3e. Cela veut dire que ce serait plus une redistribution des crédits des cours plutôt qu’un ajout de cours, sauf pour le cours vert de première qui serait bien évidemment restructuré. Vous serez bien entendu informés de la suite des choses. De plus, deux projets pour la session d’hiver me tiennent particulièrement à cœur. Premièrement, je voudrais recruter des étudiants qui voudraient aider

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à la rédaction d’un Guide de survie au Pharm.D., qui servirait à mieux orienter les nouveaux étudiants fraîchement admis dans le programme. Il servira à expliquer comment fonctionne le Pharm.D.: les examens sur SofTest, le Pill Pub, quels manuels sont vraiment essentiels, etc. Si vous êtes intéressés à faire partie de l’équipe, faites-moi signe! Deuxièmement, cela fait quelque temps déjà qu’on parle de mettre le Pharm.D. sur 5 ans. Est-ce que c’est optimal? C’est la question à laquelle nous répondrons dans un comité qui se rencontrera quelques fois à la session d’hiver 2016. L’AÉPUM a décidé de créer un comité, que Cédric Lalonde et moi-même chapeautons, qui aura comme mandat la rédaction d’un mémoire ainsi que d’une conclusion sur ledit projet, qui sera ensuite déposé devant la faculté. Peu importe votre opinion sur le sujet, nous aimerions vraiment avoir le plus de participants possible, étant donné qu’il s’agit d’un enjeu important et de grande envergure et que cela demande une restructuration du programme et des cours. Le comité se penchera là-dessus lors de la rédaction du mémoire afin de se questionner sur le matériel et la matière des cours que nous recevons dans l’optique de former les meilleurs pharmaciens possible! En terminant, je tenais à rappeler aux étudiants de première année que les séances de tutorat seront de retour en force à l’hiver. •


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COLLOQUES

CONGRÈS AQPP

1. Générer le changement

Par Michaël Cardinal (III)

Résumé et impressions personnelles de la conférence d’ouverture de Danièle Henkel, entrepreneure, intitulée

Q

ue vous l’ayez vue à l’émission Dans l’œil du dragon, ou la connaissiez de par son service

«Danièle Henkel à emporter» disponible en pharmacie communautaire, vous aurez certainement reconnu en Danièle Henkel une femme d’affaires accomplie. Son parcours tout spécial fait d’elle la candidate idéale à titre de conférencière d’ouverture ayant pour thème «Tirer profit d’une crise». Parce que dès le début de sa conférence, nous comprenons que Mme Henkel a vécu son lot de crises! Née d’une mère juive et d’un père allemand dans un pays majoritairement musulman où elle a grandi dans la religion catholique, elle a d’abord connu le luxe de la bourgeoisie. Après un triste incident, madame Henkel s’est retrouvée dans un 4 et demi avec sa mère, monoparentale. Immigrée au Canada par la suite pour fuir la montée de l’intégrisme avec ses quatre enfants, Danièle Henkel ne se gêne pas pour dire «qu’elle avait toutes les raisons pour s’apitoyer sur son sort» en faisant référence à son parcours difficile. Pourtant, à chaque occasion, elle se relevait, retroussait ses manches et fixait son objectif de vie principal: celui de vivre plutôt que de survivre. C’est alors qu’elle enchaîna avec quelques citations qui, selon moi, valent la peine d’être retenues:

1. «Si vous avez décidé de suivre une voie, vous avez fait un choix. Il ne faut jamais oublier les raisons qui vous ont tournés vers ce choix.» Laissez-moi vous faire un clin d’œil à la vidéo CÉPPUM qui sera produite prochainement. Pourquoi avez-vous décidé d’entrer en pharmacie? «Accessibilité», «contact privilégié avec le patient», «faire la différence». Un objectif de vie peut vite être oublié au fil de la routine. Par contre, Mme Henkel affirme que c’est en connaissant bien notre objectif de départ que nous pouvons mieux y retourner. Dans un contexte de crise, il est facile de se replier sur soi-même. C’est alors qu’il faut se demander: sommes-nous toujours fiers de nous-mêmes? Avons-nous accompli ce que nous voulions? Si la réponse est non, ce sera à nous de trouver les façons de redevenir fiers. 2. «Devons-nous faire face à un proDéjà, dans la deuxième option, c’est le mode solution qui embarque, plutôt que le mode «survie». Parce qu’une crise, c’est aussi l’ouverture vers un monde d’opportunités. Et ce message a été répété maintes et maintes fois lors du Colloque sur l’avenir de la pharmacie. Le modèle de rémunération des pharmaciens est à revoir. C’est dans la gestion du changement que les pharmaciens trouveront un avenir, une nouvelle direction. Bien que la profes-

sion se trouve déstabilisée par les coupes imposées par le ministre de la Santé, voilà une occasion de se poser des questions, de regarder autour de soi, d’être plus curieux. Une occasion de démontrer une volonté de changer. D’ailleurs, Mme Henkel poursuivit en posant la question suivante au public:

[...] lorsqu’on se déresponsabilise, on s’affaiblit. «On passe le pouvoir dans les mains de quelqu’un d’autre». «Qui aime voir le monde changer? Contempler ses innovations?» Bien entendu, une majorité de personnes leva la main. Puis, elle demanda: «Qui veut changer?» Les mains furent plus hésitantes. Le message ici devient particulièrement important lorsqu’elle renchérit sur deux attitudes importantes à ne pas adopter en période de crise: la déresponsabilisation et la peur de l’échec. «Maudit gouvernement, c’est de leur faute». Mme Henkel prétend que lorsqu’on se déresponsabilise, on s’affaiblit. «On passe le pouvoir dans les mains de quelqu’un d’autre». Plutôt, elle encourage les pharmaciens à adopter le discours

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suivant: «Le pouvoir est le mien, il me suffit d’y croire». Vient ensuite la peur. Celle de ne pas plaire aux autres, celle de ne pas réussir. «C’est cette peur de l’échec qui, dans une société où ses règlements l’entretiennent, nous force à ne pas suivre notre intuition». De très belles paroles, mais dans le concret? Pas facile, mais ce sera à nous de répondre à ces questions. Comment pouvons-nous arriver à convaincre les parties prenantes d’accorder la pleine valeur à nos services? Que pouvons-nous faire de différent pour moins dépendre de tiers (gouvernement, industrie, etc.)? Je vous lance ces questions, puisqu’en tant que prochaine génération de pharmaciens, nous aurons à participer à ce débat, et je termine sur une dernière citation, que j’ai trouvée particulièrement inspirante pour

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les étudiants dans la salle:

Facebook ne produit aucun contenu.

«Le changement, c’est multi-générationnel. Le leadership: c’est savoir bien s’entourer et savoir écouter les idées des gens qui nous entourent. Cela peut être l’idée d’un de vos assistants techniques, ou bien d’un nouveau stagiaire en pharmacie qui vient de débuter».

Alibaba: plus grand détaillant au monde. Pourtant, Alibaba n’a aucun inventaire.

Lors de vos prochains stages, n’hésitez pas à concrétiser ces belles paroles. Faites part de vos idées! Autre passage intéressant de la conférence de Danièle Henkel: Mme Henkel demande: «Qu’ont en commun Alibaba et Airbnb?»

Facebook,

Facebook: plus grand média social et plateforme de communication. Pourtant,

Airbnb: plus grand service d’hôtellerie au monde. Pourtant, Airbnb n’a aucun hôtel. Tous ont révolutionné le monde et tous sont les plus grands de leurs domaines respectifs (communication, marchandisage, hôtellerie). Pourtant, tous n’ont aucun inventaire, aucun point de service. Le message clé qu’elle désire transmettre: le monde évolue drôlement rapidement. Les gens sont affamés par le changement, la nouveauté, l’innovation. Et puis, en pharmacie? Quelles sont les innovations que nous aurons à proposer à nos patients? •

2. Les enjeux entourant l’indépendance professionnelle Résumé et impressions personnelles de l’atelier donné par Manon Lambert, directrice générale et secrétaire de l’Ordre des pharmaciens, intitulé

V

ous connaissez les critères afin qu’il soit nécessaire qu’une profession soit régie par un Ordre? Non? Et bien, les voici: Il faut qu’un champ de pratique ait: 1. Un degré d’autonomie dans ses tâches; 2. Un niveau de connaissances important qui fait en sorte qu’il serait difficile pour un non professionnel de porter un jugement sur une situation; 3. Une relation personnelle avec un tiers (patient, dans notre cas); 4. Une vulnérabilité du tiers envers un professionnel;

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5. La possibilité qu’il y ait préjudice pour le tiers (patient); 6. Le caractère confidentiel des données détenues par le professionnel. Facile, ainsi, de comprendre pourquoi l’Ordre des pharmaciens du Québec joue un rôle clé dans la protection du public. Plus particulièrement, dans cette conférence, Manon Lambert relate l’importance de l’indépendance professionnelle. D’abord, commençons par le commencement. Mais, pourquoi sommesnous, au Québec, la seule province en Amérique du Nord accordant le droit de propriété exclusif des pharmacies? Pourquoi ce monopole et cette confiance?

Mme Lambert nous présente la position de l’Ordre des pharmaciens du Québec, qui juge que ce droit est positif pour le patient et se base essentiellement sur des conclusions établies sur un jugement de la Cour de justice de l’Union européenne rendu sur la question du droit de propriété en Europe: «la Cour souligne le caractère très particulier des médicaments, les effets thérapeutiques de ceux-ci les distinguant substantiellement des autres marchandises». Selon ce même jugement, «une surconsommation ou une utilisation incorrecte de médicaments entraîne, en outre, un gaspillage de ressources financières. [...] À la différence des pharmaciens, les non-pharmaciens


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n’ont pas, par définition, une formation, une expérience et une responsabilité équivalentes à celles des pharmaciens. Dans ces conditions, il convient de constater qu’ils ne présentent pas les mêmes garanties que celles fournies par les pharmaciens.» Le jugement continue en spécifiant, «Il ne saurait être nié qu’un pharmacien poursuit, à l’instar d’autres personnes, l’objectif de la recherche de bénéfices. Cependant, en tant que pharmacien de profession, il est censé exploiter la pharmacie non pas dans un objectif purement économique, mais également dans une optique professionnelle.» Facile maintenant de comprendre pourquoi l’indépendance professionnelle reliée au droit de propriété est de mise, non seulement pour le respect et le bien de nos patients, mais également pour le futur de notre profession. Si, aux yeux de la population et du gouvernement, les pharmaciens font le choix de servir leurs propres intérêts avant ceux du patient, de quelle façon pourrons-nous justifier ce monopole qui nous est accordé? Ainsi, le grand message que je retiens de cette conférence et que je désire vous transmettre en est un qui, selon moi, devrait habiter chacun d’entre nous lorsque nous exercerons notre pratique, que l’on désire être propriétaire ou non: Il ne faut pas tomber dans le piège de prioriser l’acquisition de valeur à court terme au détriment de conserver ses acquis à long terme. De quossé? Déplafonnement d’allocations professionnelles, programme de conformité,

avantages versés aux médecins, avantages versés aux résidences privées... ... Toutes de merveilleuses façons d’acquérir du capital à court terme... et... toutes d’excellentes façons de perdre la confiance du public, des décideurs et ultimement du droit de propriété. Et qu’en est-il du lien entre franchiseursfranchisés? Les obligations face à leurs tiers sont-elles rendues trop importantes dans le contexte compétitif de la pharmacie actuelle? Où est la limite dans le financement des actifs de la pharmacie menant à des «balises» entourant l’exploitation de sa pharmacie à titre de propriétaire? Est-ce qu’on parle maintenant plutôt de contraintes?

Il ne faut pas tomber dans le piège de prioriser l’acquisition de valeur à court terme au détriment de conserver ses acquis à long terme. J’imagine que la réponse à ces questions se trouve en chacun d’entre nous et fait fi de la tolérance que nous avons en lien avec cet enjeu. Mais, une chose est certaine, une réflexion s’impose. Encore une fois, je vous laisse sur ce questionnement, afin de vous laisser y trouver votre propre réponse, puisque ce sera à nous, en tant que future génération de pharmaciens, de se tenir les coudes ensemble et

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d’y répondre. Je termine par une petite citation de la table ronde du Colloque étudiant sur l’avenir de la pharmacie du 4 novembre dernier: «Conseil: avant de signer quoi que ce soit, prenez une grande respiration, prenez le document, lisez-le, faites-le analyser par une ressource externe au groupement [avec lequel] vous allez signer. [...] Posez des questions, [ne] prenez pas tout pour du “cash”.» – Jean Thiffault, président de l’AQPP Autre passage intéressant de la conférence de Manon Lambert Vous vous questionnez à savoir si votre action est éthique, dans les normes? Mme Lambert nous propose de faire passer à notre choix les tests suivants: 1. Test de la transparence: si mon choix était communiqué publiquement, seraisje à l’aise de le défendre? 2. Test de l’exemplarité: mon choix peut-il servir d’exemple pour d’autres domaines? 3. Test de la réciprocité: si c’était moi qui subissais les conséquences de mon choix, est-ce que je trouverais ça correct? Un outil qui aide certainement lors de réflexions. •

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3. Être pharmacien propriétaire en 2015 et les enjeux de la pharmacie Résumé et impressions personnelles de l’atelier donné par Jean Bourcier, vice-président et directeur général de l’AQPP intitulé

L’

environnement économique de la pharmacie en 2015, le pharmacien-entrepreneur et créateur d’emploi, les défis entourant la pharmacie, ça vous dit quelque chose? Avant de répondre à ces questions plus spécifiquement, Jean Bourcier, directeur général de l’AQPP, nous présente un peu plus qu’est-ce que l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires. Fondée en 1970, l’AQPP est un syndicat professionnel constitué en vertu de la Loi sur les syndicats. Sa mission? La défense et le développement des intérêts économiques, sociaux et professionnels de ses membres. C’est entre autres elle qui négocie les ententes entre les pharmaciens propriétaires et le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Elle a donc également un rôle de représentation de la profession (plus particulièrement des pharmaciens propriétaires) auprès des paliers du gouvernement et du grand public. Et, Michaël, combien y a-t-il de pharmaciens propriétaires? L’AQPP représente 2033 pharmaciens et pharmaciennes dans 1868 pharmacies au Québec. La proportion féminine: 48,5% comparativement à 38% en 2004! L’âge médian est à 44 ans et la moyenne

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d’âge a nettement diminué durant les dernières années. C’est donc un signe que la profession se rajeunit et s’équilibre entre les hommes et les femmes! Autre fait à noter: il y a aujourd’hui en moyenne 1,8 pharmacien propriétaire par pharmacie, comparativement à 0,9/pharmacie (fouillez-moi comment c’est 0,9 et non 1) à l’an 2000. Vous êtes intéressés à devenir propriétaire? Sachez que vous allez travailler en moyenne 51 heures par semaine. Une quarantaine d’heures seront destinées à servir et conseiller les patients au laboratoire alors que vous occuperez une dizaine d’heures à faire la gestion de l’officine. Et la pharmacie communautaire au Québec, un moteur économique important? Avec en moyenne 22 employés par pharmacie, c’est plus de 41 000 employés qui y travaillent au Québec (c’est plus qu’Hydro-Québec, la SAQ et LotoQuébec combinés!!!). La masse salariale d’une pharmacie est de plus ou moins 700 000$ pour un total de 1,3 milliard par année pour l’ensemble. Ces employés versent donc plus de 500 millions d’impôts annuellement au gouvernement. Et allez-vous prendre un grand risque financier? Selon les données présentées, «13% des officines ne sont pas profitables et 12% sont à faibles profits» avant les coupures dans les honoraires. Ceci représentait un argument

important lors des négociations avec le ministre de la Santé, qui ont d’ailleurs mené à une mesure d’atténuation, tel le déplafonnement des allocations professionnelles. Nous y reviendrons. La partie commerciale en pharmacie, est-ce payant? Apparemment, plus maintenant. Avec l’arrivée de grands compétiteurs et la vente de produits de santé-beauté par plus de 80 commerçants différents, la proportion des revenus reliés au commerce a chuté de 42% en 2003 à 18% en 2015. C’est donc l’officine qui génère actuellement 82% des revenus d’une pharmacie. Le projet de Loi 28 dans tout ça? Projet de loi omnibus déposé fin novembre 2014 concernant plusieurs domaines (même les tenanciers de bar) et dictant des objectifs pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire. Concernant les pharmacies se trouvaient sur la table au début des négociations: Coupures d’honoraires de 177 millions $ par année sur 5 ans; t Majoritairement sur les honoraires des piluliers; t Également sur les médicaments à faible suivi thérapeutique; t Diminution d’honoraires pour la dispensation de médicaments pour une durée inférieure à 7 jours; Rémunération de 3 des 7 actes de la Loi 41 et couverture des autres services à 0$ (impossibilité de charger aux assureurs privés ou aux patients directement puisque service couvert, mais à 0$);


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Donne les pouvoirs au ministre de signer des ententes secrètes avec l’industrie pharmaceutique quant à l’inscription de médicaments au formulaire de la RAMQ; Donne les pouvoirs au ministre de fixer la rémunération des pharmaciens en cas de mésentente.

L’âge médian est à 44 ans et la moyenne d’âge a nettement diminué durant les dernières années. C’est donc un signe que la profession se rajeunit et s’équilibre entre les hommes et les femmes [...] Les groupes ciblés par ces mesures ont évidemment vivement réagi. Pour un argumentaire complet entourant la négociation, simplement m’envoyer un courriel et je vous fournirai la présentation complète de l’AQPP. Suite aux négociations, voici les détails de l’entente signée: 133 millions $ par année sur 3 ans (399 millions $);

maceutiques en pharmacie; t sont sujettes à vérification de la RAMQ; Et, fait intéressant, la mise en place de cinq comités: 1. Comité de révision du modèle de rémunération des pharmaciens (qui date de 1972!!!); 2. Comité de protocole relatif au service de pilulier et suivi de ce service (sa place, ses règlements, qui et quand les patients sont admissibles, etc.); 3. Comité de surveillance et de gestion des mécanismes implantés afin de générer les économies visées (s’assurer que les ponctions égalisent 133 millions à la fin de l’année, suivi de l’enveloppe fermée, etc.); 4. Comité concernant le service d’évaluation aux fins de prolonger une ordonnance et sa prolongation (comité d’évaluation de l’effectiveness); 5. Comité de révision et mise à jour de la politique du médicament (gros point!). Et maintenant, quels sont les enjeux?

En diminuant la capacité économique du pharmacien, sera-t-il toujours en mesure de respecter son droit d’utiliser, de jouir, de disposer et de transformer son bien de la manière la plus absolue? Ou serat-il dorénavant de plus en plus influencé par des tiers? Comment arriver à assurer l’usus, le fructus, et l’abusus, concepts à la base du droit de propriété? Médicaments de spécialité: Savez-vous qu’un petit 1,5% des ordonnances est responsable de 25% des dépenses en médicaments? Principalement par l’arrivée des biologiques ou des traitements dispendieux à volume restreint (pathologies mineures). Il est moralement souhaitable que le gouvernement donne accès à ces thérapies. Le contrôle des coûts sera ensuite certainement un enjeu important. Nouveaux actes à envisager: Vaccination, revue de la médication, initiation et prescription des thérapies, ajout de conditions mineures, de conditions ne nécessitant pas un diagnostic. L’an dernier, la colonne du Québec sur l’image suivante se comparait au Nunavut:

Droit de propriété et indépendance professionnelle:

4 des 7 actes de la Loi 41 couverts aux tarifs connus (voir entente pour plus de détails, exemple: quels services, montants, acte de la prolongation = enveloppe fermée [montant maximal pour l’ensemble des pharmacies]); Mesure d’atténuation intégrée: déplafonnement des allocations professionnelles sur la durée de l’entente, qui demeurent réglementées comme auparavant: t transparence du processus par le maintien de registres; t doivent être investies dans le maintien ou l’amélioration des services phar-

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Un peu plus rassurant de se comparer aujourd’hui aux autres provinces, mais il reste du rattrapage à faire! Révision du modèle de rémunération: Dois-je vraiment en parler? Je vous laisse sur ces questions encore une fois, ayant pour but de susciter votre intérêt et d’instiguer une réflexion pour l’avenir puisque ce sera encore une fois à nous, futurs pharmaciens, de répondre à ces enjeux. •

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Congrès de la Société québécoise de gériatrie

U

Par Kevin Tang (II)

n étudiant en deuxième année de pharmacie à un colloque sur la gériatrie, qu’est-ce que ça donne? Voilà ce qu’on m’a demandé de décrire lorsque j’ai été tiré pour participer au 28e Congrès scientifique annuel de la Société québécoise de gériatrie qui avait lieu le 12 et 13 novembre à l’hôtel Delta Montréal. N’ayant pas un si grand bagage de connaissances, c’était une bonne occasion pour s’initier, par exemple, à des sujets comme l’ostéoporose et la maladie d’Alzheimer. Je pense notamment au débat relatif au Coumadin et aux nouveaux anticoagulants oraux (Xarelto, Pradaxa, Eliquis) qui permettait de voir les avantages et inconvénients de chaque côté. De plus, il était intéressant de voir les avis partagés au sein des médecins. Soulignons la présence de pharmaciens et pharmaciennes dans l’audience qui ont apporté une perspective différente aux divers sujets. Je mentionne

la présence de Mme Louise Mallet, professeure titulaire de clinique à la faculté, qui a parlé de cascades médicamenteuses et de l’importance du pharmacien dans la prodigation des soins. Coup de cœur de l’évènement: discuter avec des médecins de différents milieux à propos de sujets comme la nouvelle loi sur l’aide médicale à mourir qui entre en vigueur bientôt et la place importante du pharmacien dans l’équipe de soins. Bref, une expérience enrichissante qui permet à la fois de découvrir ou d’approfondir des connaissances et d’avoir un regard différent en nous sortant de notre bassin habituel. Je remercie spécialement Émilie Mégrourèche, représentante aux instances professionnelles, et l’AÉPUM, qui donnent la chance à des étudiants de participer gratuitement à des congrès similaires. •

(«Wow! Moi aussi, je suis Dr!» Hahaha)

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Colloque sur de la pharmacie

L

e 4 novembre dernier avait lieu le Colloque sur l’avenir de la pharmacie réunissant pour la première fois lors d’un évènement étudiant toutes les associations importantes en pharmacie, soit l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ), l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), l’Association des pharmaciens d’établissement de santé (APES) et l’Association professionnelle des pharmaciens salariés du Québec (APPSQ), ainsi que des conférenciers de différents milieux. Pour ceux et celles qui n’ont pu y assister, voici un résumé de la soirée et des visions des conférenciers sur le présent et le futur de la loi 41. Peut-être que certains d’entre vous se sont posé la question comme moi au départ (surtout les 1res) et qu’elle est restée sans réponse puisque vous n’êtes pas venus. Pour vous démystifier le tout, la soirée du colloque s’est déroulée dans notre pavillon au S1-151 où Bertrand Bolduc a ouvert le bal avec un discours sur les enjeux actuels et futurs en pharmacie, pour ensuite faire place aux différents conférenciers que les organisateurs avaient classés en volet communautaire et hospitalier. Le souper était fourni, donnant ainsi une petite pause avant les autres conférences et la table ronde, un moment d’échange très intéressant où les dirigeants des différentes associations avaient parfois 30 secondes à une minute pour se prononcer sur des sujets de l’heure. La fin de la soirée s’est voulue «réseautage», soit une bonne occasion de se faire des contacts dans le milieu, de pousser les discussions plus loin avec les invités, le tout dans une ambiance décon-

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tractée. Bref, un colloque, c’est un bon moment pour échanger non seulement entre nous, mais aussi avec les personnes influentes de notre milieu pour savoir où s’en va notre profession, mais surtout, où est-ce que nous voulons la mener tous ensemble! Impact de la loi 41 au niveau communautaire Bien qu’attendue depuis longtemps, la loi 41, qui est entrée en vigueur le 20 juin dernier, n’est pas arrivée sans défis et conséquences sur le travail des pharmaciens. Depuis son instauration, qu’en est-il réellement de la situation en milieu communautaire? Deux pharmaciens invités sont venus parler de leur expérience et de leur vision de la loi 41. Pour Pierre-Marc Gervais, propriétaire d’une pharmacie Centre Santé et Judith Choquette, propriétaire d’un Proxim, la loi 41 a représenté plusieurs barrières à surmonter: les patients, le financement, le temps... Comme l’a dit madame Choquette, «pour qu’une pharmacie soit en bonne santé professionnelle, elle doit d’abord être en bonne santé financière». Alors, comment offrir les nouveaux services dans le contexte où le mode de rémunération ne semble plus approprié et les pharmacies coupent des heures pour survivre? «Misez sur les forces, sur la proximité avec la clientèle, l’avenir est au service en pharmacie!» selon M. Gervais. En effet, le patient doit être au centre des priorités pour que ça marche et que de la valeur soit accordée au pharmacien. Pour Mme Choquette, cette priorité a passé par une révision du mode de travail de son équipe: il faut fonctionner sur rendez-vous pour certains actes, garantir

Par Valérie St-Louis (I)

du temps au patient. De plus, tous deux s’entendaient pour dire qu’il faut savoir gérer les attentes des patients envers les nouveaux actes en prenant le temps de leur expliquer les critères, les frais reliés, mais surtout en leur démontrant la valeur de ces actes. Au final, l’engagement et la formation de toute l’équipe sont d’autant plus nécessaires dans ce contexte, car «faut y croire pour que les gens embarquent et acceptent de payer pour les services!», comme a dit M. Gervais.

«Misez sur les forces, sur la proximité avec la clientèle, l’avenir est au service en pharmacie!» selon M. Gervais. Impact de la loi 41 au niveau des établissements de santé Madame Nathalie Marceau, pharmacienne à la Cité-de-la-Santé à Laval et conseillère professionnelle à l’APES, ainsi que monsieur Martin Franco, adjoint au chef du département de pharmacie à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, étaient les pharmaciens invités pour le volet établissement de l’application de la nouvelle loi. En effet, bien que ses retombées soient majoritairement applicables au niveau communautaire, les pharmaciens d’établissements de santé ont aussi vu leur rôle se redéfinir avec ces changements. Pour Mme Marceau, le grand changement s’est surtout effectué au niveau de l’autonomie professionnelle: «la loi 41 permet d’ajuster et d’initier par soi-même, elle permet de


Le Capsule, volume 39, no. 3 ne pas avoir à gérer des ordonnances collectives pour encadrer sa pratique». Ainsi, la loi 41 invite les pharmaciens d’établissements à surmonter leurs barrières, prendre leurs responsabilités, documenter les actes et ne pas avoir peur de le faire selon M. Franco. L’avenir pour ces derniers réside aussi dans la collaboration entre les pharmaciens: «Il faut arrêter de penser que le DSQ et le BCM sont le lien entre un pharmacien d’établissement et un pharmacien d’officine». Quant au sujet de la réforme du système de santé, M. Franco a été clair: «Il faut la voir comme une opportunité d’aller chercher plus de pouvoir; un non est une invitation à l’innovation, une invitation à redéfinir le modèle de pratique.» La table ronde en bref Voici quelques-uns des thèmes proposés et des réponses entendues. Les participants: Lyne Lalonde, doyenne de la faculté Jean Thifault, président de l’AQPP Bertrand Bolduc, président de l’OPQ Christophe Augé, président de l’APPSQ Linda Vaillant, directrice générale de l’APES L’avenir de la pharmacie selon... La doyenne: Il va falloir attendre encore quelques années avant que les actes soient implantés dans toutes les pharmacies. L’AQPP: Il faut maximiser les activités qu’on a présentement! La vaccination s’en vient en priorité, la revue de médicaments aussi.

L’OPQ: Tout le monde devrait avoir un pharmacien responsable, comme un pharmacien de famille. Les gens iraient toujours à la même place. L’APPSQ: La vaccination, c’est de l’avenir proche! Il faudrait aussi arrêter de vérifier contenant-contenu pour se concentrer sur les soins pharmaceutiques. L’APES: Travailler entre pharmaciens, ensemble! Avoir un système bien organisé, bien hiérarchisé. La priorité pour les patients, c’est qu’on se parle! Comment évaluer l’efficience des services et soins rendus selon... L’OPQ et AQPP: Il faut prouver au gouvernement que les nouvelles activités sont appliquées et qu’elles aident le système. Il faut faire de l’éducation au niveau des décideurs, des politiciens, aller chercher le feedback de la population et des professionnels pour montrer que les nouveaux actes ont un impact! Il faut vendre nos services aux décideurs. La recherche en milieu hospitalier selon... L’APES: Le gros défi, c’est le problème de documentation en établissement! Quand les gestionnaires évaluent les dossiers et ne voient pas les noms des gens qui ont participé ou ne voient pas de notes, ils coupent des postes parce qu’ils ne voient pas l’impact! Et d’un établissement à l’autre, la documentation n’est pas faite de la même façon! Le modèle de rémunération selon... L’AQPP: Le modèle actuel est inadapté pour la pratique actuelle. Il y a présentement un exercice sur 3 ans à l’interne et au MSSS qui regarde les nouvelles pratiques,

COLLOQUES ici et ailleurs dans le monde, qui compare avec les besoins d’ici et qui regarde où va le système de santé. On va ensuite consulter les étudiants, les pharmaciens d’hôpitaux, les pharmaciens salariés pour que ce soit l’opinion de tous. L’APPSQ: Il faut changer le modèle, c’est certain. Il faut arrêter de penser qu’on va récupérer l’argent sur la distribution de médicaments. Est-ce qu’un pourcentage sur les actes serait une bonne chose? Il faut voir, si je suis salarié, je suis payé à l’heure, pas pour faire plus d’actes au détriment d’autres pour avoir un meilleur salaire. L’enjeu du déplafonnement des allocations selon... L’AQPP: C’est une entente de transition pour redéfinir le modèle de rémunération. C’est pour apporter de la transparence que tout le monde sait comment fonctionne l’économie de la pharmacie. L’APPSQ: C’est pour être transparent au niveau du gouvernement, pour qu’il reconnaisse la valeur des actes et les paie à leur juste valeur au lieu de récompenser par d’autres façons. L’OPQ: C’est une entente de transition! C’est un conflit d’intérêts institutionnalisé. Comment expliquer aux patients qu’on change de marque générique parce qu’il y a un déplafonnement? Ils vont perdre confiance en nous parce qu’ils vont nous dire qu’on est gérés par les compagnies pharmaceutiques. Félicitations à tous les organisateurs de l’AÉPUM pour cette belle soirée! •

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ACTUALITÉS

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Entrevue avec Régis Vaillancourt Par Dania Sakr, Léa Sara, Elicia Sarkis, Maricia Sarkis et Karima Zerrouki (III)

Régis Vaillancourt est présentement le Directeur de la pharmacie au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario et président de Pharmaciens sans frontières Canada. Il a, entre autres, déjà travaillé à l’Ordre des pharmaciens du Québec et à celui de l’Ontario, occupé la viceprésidence de la Fédération internationale pharmaceutique, contribué à de nombreuses publications et été pharmacien militaire. Son engagement envers la profession a été souligné par plusieurs distinctions, dont tout dernièrement le Distinguished Service Award de la Fédération internationale pharmaceutique. Pharmacien au parcours impressionnant, nous le remercions de nous avoir accordé quelques minutes de son temps pour une première entrevue par Skype pour l’équipe actuelle du Capsule!

J’ai complété mon baccalauréat en pharmacie à l’Université Laval en 1983. J’avais joint l’armée en 1980 comme étudiant et j’y ai travaillé comme pharmacien militaire jusqu’en 2005. Entretemps, j’ai fait ma résidence en pharmacie hospitalière au centre médical de défense nationale et mon doctorat en pharmacie à l’Université de Toronto, duquel j’ai gradué en 1994. Puis, en 2005, j’ai quitté le militaire pour devenir directeur en pharmacie au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario. Côté professionnel, j’ai travaillé 3 ans comme pharmacien dans une base militaire à Valcartier, pas loin de Québec. Par la suite, j’ai fait ma résidence d’un an à Ottawa, où j’ai ensuite été pharmacien clinicien à l’hôpital militaire pendant quelques années. Puis, j’ai eu une promotion de major en Colombie-Britannique. J’ai été, pendant 2 ans, responsable d’un dépôt médical sur la Côte Ouest du Canada, à Chilliwack. Ensuite, je suis revenu à Toronto pour faire mon doctorat en pharmacie. J’ai été, à ce moment-là, muté à Ottawa comme pharmacien senior

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durant les 2 dernières années de ma carrière militaire.

Pharmacien militaire À quoi ressemble une équipe de soins Tu as ta pharmacie communautaire dans une clinique médicale où tout le monde prend une pause en même temps et où tu dînes avec les autres, des médecins et des infirmières de la même clinique médicale. Comme tu restes dans la même position pendant environ 3 ou 4 ans, l’équipe est tissée serrée. Tout le monde se supporte; le pharmacien a un rôle important à jouer et est très respecté. Les infirmières, les physiothérapeutes, les dentistes sont toujours présents aussi. Le médecin, tu ne l’appelles pas au téléphone, tu lui dis ce que tu as fait au café. C’est très enrichissant comme milieu de travail et très plaisant. Il y a beaucoup de collaboration. Quand j’étais pharmacien chef, nous avions un programme où les pharmaciens pouvaient gérer la pharmacothérapie de la DLP dans une clinique, c’était très innovateur.

Qu’est-ce qui distingue la pratique En quelques mots, une pharmacie militaire au quotidien gère des gens en santé. En déploiement, il faut être prêt à gérer des patients en soins intensifs. Donc, du jour au lendemain nous pouvons passer d’une petite vie tranquille à des moments intenses. Il faut être prêt à s’adapter, à jouer notre rôle au sein de l’équipe et à gérer les émotions qui viennent avec ça. Quelle est la formation nécessaire Si vous êtes étudiant en pharmacie, vous allez au centre de recrutement pour devenir pharmacien militaire. Ils vont vous faire passer un examen médical qui est nécessaire pour entrer comme pharmacien. Vous allez rentrer parce qu’il y a toujours un manque de pharmaciens militaires! Une fois que vous êtes rendu pharmacien militaire, ils vont subventionner vos études jusqu’à votre graduation. Pour chaque mois d’études subventionné, vous leur devez deux mois de temps obligatoire, jusqu’à concurrence de quatre ans. À la fin de votre baccalauréat, vous devez réussir un cours de pharmacie militaire à


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deux composantes. La première est une composante très militaire avec du tir au fusil, de la marche de nuit, du creusage de tranchées, toutes des affaires amusantes comme ça. Après, vous devez compléter une mini-résidence en pharmacie militaire de quatre à six mois pour être capable de répondre aux urgences médicales. Ils vous envoient faire des stages aux soins intensifs, dans les urgences de gros hôpitaux, puis en maladies infectieuses. Lorsque nous sommes déployés, c’est ça le plus important. Enfin, ils vous assignent à une base militaire, où vous allez travailler en tant que pharmacien de base, pharmacien communautaire et à l’occasion devoir aller en mission. Quand j’étais pharmacien senior des forces, trouver des pharmaciens pour aller en mission n’était pas un problème. C’était moi qui étais impliqué pour donner des suggestions au système, pour déterminer quel pharmacien était prêt à quitter. Dans le temps où j’ai été formé, il n’y avait plus de déploiements pour les pharmaciens. J’ai été lieutenant, capitaine, major, j’étais rendu lieutenant-colonel et il n’y avait toujours pas de déploiements. Les déploiements, c’est pour les jeunes pharmaciens, pas pour les vieux pharmaciens comme moi dans ce temps-là. Durant la guerre du Golfe, nous avons déployé les pharmaciens en tant que response team. Dans ma dernière année de pharmacien militaire, je me suis porté volontaire pour aller passer un mois à Kaboul comme lieutenant-colonel pharmacien. Au déplaisir de mon épouse, je suis allé un mois en Afghanistan. Ça a été ma plus belle expérience militaire. Comment avez-vous commencé à travailler comme pharmacien miliJ’avais fait de la réserve comme officier d’infanterie. Mon père était bûcheron et ma mère avait 7 enfants à la maison. Ils n’avaient aucune façon de subventionner

mes études de pharmacie. Moi, j’aimais le militaire, surtout le contexte du travail d’équipe et de la collaboration. Je me suis dit que j’allais m’enrôler en tant que militaire. Dans ce temps-là, les militaires étaient des casques bleus en mission de maintien de la paix. Donc, c’était premièrement pour subventionner mes études et parce que j’aimais le contexte. C’est pour ça qu’après que mon temps obligatoire soit fini, je me suis ré-enrôlé, j’ai resigné un contrat. J’ai fait 25 ans au total. Je ne regrette absolument rien, j’ai voyagé dans pratiquement tous les pays d’Europe, j’ai fait des choses que je n’aurais jamais été capable de faire comme pharmacien communautaire. Dans le temps où je faisais ma résidence, j’étais payé comme pharmacien. Quand j’ai fait mon doctorat en pharmacie, ils ont payé mes frais de scolarité, mes livres et mon salaire au complet. Ils ont même payé mon déménagement à Toronto, mon aller et mon retour. Quand j’étais pharmacien senior des forces, ils m’ont envoyé à travers le monde faire des conférences pour discuter des affaires militaires, en Australie, à Singapour, en Nouvelle-Zélande, c’est à l’autre bout du monde ça! Je suis allé un peu partout avec eux. Quelles étaient vos tâches comme En temps de paix, au Canada, il y a deux grands secteurs de travail: l’équivalent d’une pharmacie communautaire et gérer l’équipement médical. Il y a une petite pharmacie sur la base militaire, elle est ouverte de 8h à 16h. Les patients viennent et tu remplis des prescriptions. Tu es responsable de l’achat de tous les produits médicaux dans l’hôpital et du maintien des kits à jour pour les déploiements. Habituellement, tu as un caporal avec toi pour effectuer cette tâche plutôt administrative. Il fallait aussi maintenir nos compétences militaires. On avait d’ailleurs une marche de 13 kilomètres à faire une fois par année avec nos sacs, notre casque

ACTUALITÉS d’acier et notre arme. Ce n’est pas aussi difficile qu’il n’y paraît, il y avait des petites madames de 5 pieds à côté de nous qui réussissaient. Tu dois passer un test physique à tous les 2 ans. Quand tu es promu, tu fais plus de l’administration, comme un pharmacien chef. Quand tu es major, il y a une branche plus clinique avec la gestion des formulaires d’utilisation des médicaments ou une tâche plus administrative avec l’achat d’équipements à travers les forces armées canadiennes. Il y a un dépôt militaire à Petawawa, par lequel tout équipement militaire passe en vue du déploiement. Au rang de lieutenant-colonel, il y a un pharmacien qui est en charge de toutes questions professionnelles un peu comme un président de l’ordre. En effet, au niveau de la gestion de pharmacie, la loi militaire est sa propre loi, elle n’est pas assujettie à la loi provinciale. Le pharmacien chef des forces armées est l’équivalent du président de l’ordre, il siège à NAPRA, l’association nationale des organismes de régulation de la pharmacie.

Pharmacien humanitaire À quoi ressemble le travail d’un pharPharmaciens sans frontières est un petit organisme qui a besoin de beaucoup de support financier et de ressources humaines. En ce moment, nous ne sommes pas assez gros pour faire de l’aide humanitaire d’urgence. Par exemple, lors du tremblement de terre d’Haïti, nous ne pouvions pas envoyer des intervenants parce que nous n’avions pas la structure pour les protéger et les supporter. Ainsi, nous faisons plus du transfert de connaissances pour supporter les soins pharmaceutiques. En effet, dans les soins pharmaceutiques, la première chose dont nous avons besoin est l’accès aux médicaments. Ainsi, nous allons dans les milieux et nous nous assurons que la gestion des stocks est adéquate.

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ACTUALITÉS C’est très simple et très technique, mais nous faisons de la formation sur place. Il y a aussi un volet formation clinique où nous établissons des guides de traitements et des formulaires, comme en Ouganda où nous avons établi un guide de traitement lors de l’utilisation d’antibiotiques et des formulaires pour la gestion des stocks. Notre but, à Pharmaciens sans frontières (PSF), est le transfert d’informations pour assurer la continuité des mesures mises en place et faire en sorte que lorsque nous quittons, les gens soient capables de travailler sans nous. Ce n’est pas de l’aide humanitaire touristique! Nous avons un très beau succès à long terme jusqu’à maintenant avec l’Ouganda. Aussi, en Haïti, nous avons formé les ATP et notre groupe y est retourné plus tard pour voir si les acquis étaient toujours là, ce qui était le cas. Bref, lorsque nous sommes sur place, nous faisons de l’enseignement. Parfois, les médecins nous demandent de faire de la formation sur quelques maladies et de la validation avec l’équipe médicale. Qu’est-ce qui vous amené vers la Il faut comprendre que lorsque j’ai joint les Forces armées canadiennes, les Canadiens étaient des casques bleus. Nous faisions de l’humanitaire. J’étais impliqué dans la création des dossiers, des structures pour supporter les troupes avec l’humanitaire. Depuis ce temps-là, c’est sûr que nous avons été dans des missions en Afghanistan qui étaient plus des missions de combat. Le but des missions de combat était vraiment de supporter la population locale pour leur donner la liberté d’expression. Ainsi, l’humanitaire m’a toujours intéressé. En 2009, j’ai été recruté par Diane Lamarre pour faire évaluer une mission. Avant ça, à partir de 1997, j’avais commencé à assister aux conférences de la Fédération internationale pharmaceutique et, petit à petit, j’ai gravi les éche-

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lons jusqu’à devenir le vice-président de la section militaire, puis le président de la section militaire et finalement le viceprésident de la Fédération internationale pharmaceutique. Donc, point de vue santé globale, point de vue international, j’ai déjà été impliqué. En 2009, j’ai commencé à être impliqué plus étroitement avec Pharmaciens sans frontières pour la mission de l’Ouganda, où j’étais le chef des missions. Je suis allé sur place à deux reprises pour établir les objectifs de la mission et pour évaluer où nous étions rendus. Ainsi, depuis le début de ma carrière, je suis impliqué dans l’humanitaire à but non lucratif et, depuis 2009, dans un organisme non gouvernemental.

C’est une extension du travail de pharmacien de tous les jours: nous sommes des scientifiques de rue et nous prenons la science pour l’appliquer à chaque individu personnellement; la pharmacie humanitaire, c’est la même chose. Qu’avez-vous accompli lors des misJ’ai surtout été axé sur l’Ouganda, je ne suis pas allé aux autres endroits où PSF était impliqué historiquement, soit Haïti et le Mali. En Ouganda, nous avons fait une évaluation des besoins par rapport à la pharmacie hospitalière et créé un plan de redressement que nous avons mis en place. Je suis allé sur place pour l’évaluation durant deux semaines. Après, nous

avons créé un plan de mise à niveau et j’ai supporté les pharmaciens qui étaient envoyés. Depuis 2009, il y a eu huit pharmaciens et quelques étudiants en pharmacie qui sont allés en Ouganda pour supporter l’hôpital sous les principes des recommandations que j’avais faites. Mon rôle était vraiment plus global, c’est-à-dire de superviser: tandis que les pharmaciens sur place avaient un travail journalier, je m’occupais du suivi pour être sûr que nous rencontrions les objectifs de notre mission. Présentement, nous avons comme mission en Haïti de faire de la formation aux ATP et nous avons un projet de pictogrammes pour illustrer les conseils aux patients. Ce projet est très intéressant puisque nous avons demandé à des personnes locales de nous dessiner quel genre de pictogrammes ou d’images nous devrions utiliser pour communiquer aux patients le fait de ne pas prendre de médicament en même temps que de l’alcool, de ne pas conduire ou de ne pas utiliser si on est enceinte. Par la suite, nous avons analysé les images obtenues et nous avons demandé à des artistes locaux de faire les dessins. Maintenant, nous faisons une validation chez les personnes avec un niveau de scolarité très bas et chez les femmes, vu que ce sont souvent elles qui sont responsables des soins de santé dans les familles. Pour les ATP, nous faisons de l’enseignement afin qu’ils gèrent mieux les stocks et nous leur montrons comment utiliser les magistrales pour les traitements topiques. Généralement, ce sont des missions de deux à quatre semaines. En Ouganda, nous avons été là depuis 2009, sur des périodes de quatre à six mois à la fois. Le but était d’améliorer le système de la pharmacie d’hôpital. La mission vient tout juste de prendre fin, mais nous planifions y retourner. Nous cherchons actuellement des fonds pour une mission au Bénin. C’est


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une mission où nous irions supporter les services médicaux offerts aux patients qui ont un problème de santé mentale. Au Bénin, il y a beaucoup de préjudices contre les personnes atteintes de problèmes mentaux. Par exemple, il y a un hôpital qui pré-traite les patients atteints de troubles mentaux parce qu’ils ne sont pas bienvenus dans les autres hôpitaux. La fondation Ste-Camille s’y rend régulièrement avec des psychiatres français et québécois. Quant à nous, nous avons un plan d’action pour structurer la pharmacie et donner des conseils au niveau de la gestion de la pharmacothérapie de ces patients. Qu’aimez-vous le plus dans la pharEn tant que pharmacien, notre rôle est d’aider le monde, utiliser nos connaissances pour aider les gens, que ce soit une personne à la fois ou une population entière. La pharmacie humanitaire, c’est d’être capable d’utiliser nos ressources et notre richesse pour supporter des pays qui ont moins accès à ces ressources-là. C’est un geste très altruiste puisque personne sur le conseil d’administration de PSF ne reçoit un sou. Lors des réunions où il y avait des repas, c’était nous-même qui payions. C’est une extension du travail de pharmacien de tous les jours: nous sommes des scientifiques de rue et nous prenons la science pour l’appliquer à chaque individu personnellement; la pharmacie humanitaire, c’est la même chose. Nous prenons la science pharmaceutique et nous l’appliquons dans différents milieux, dans leurs milieux, pour les aider à mieux aider d’autres patients. Les défis majeurs se situent sur deux niveaux. D’abord, il y a le financement: ça coûte cher envoyer du monde sur place, et lorsque nous en envoyons, il faut être sûr d’avoir un bon plan d’action pour que

nous puissions mesurer nos objectifs. Les mentalités sont différentes d’un pays à l’autre et il faut s’adapter. Nous les NordAméricains, nous voulons que ça se fasse rapidement, mais il faut prendre le temps pour que les systèmes soient en place. Il faut vraiment être patient pour que ça fonctionne. L’autre défi de l’aide humanitaire, c’est la sécurité des individus que nous envoyons là-bas. Nous ne voulons pas aller dans un endroit où nous mettons nos personnes à risque, par exemple, d’être kidnappé. Lorsque nous parlons des pays pauvres, des pays qui n’ont pas beaucoup de ressources, ça devient un défi sur place. Jusqu’à maintenant, nous avons été chanceux, il y a eu une étudiante en pharmacie en Ouganda qui a eu sa sacoche volée et un pharmacien qui a eu un empoisonnement alimentaire et a été évacué. Quand nous parlons sécurité, nous parlons sécurité physique, mais aussi médicale. Si la personne tombe malade, il faut que nous soyons capable de l’évacuer. En Haïti, le pharmacien a été évacué à Miami et s’en est bien sorti. Je pense qu’il avait mangé des choses qu’il n’était pas supposé manger sur le bord de la rue, il n’avait pas suivi les consignes. C’est ça notre défi, nous voulons aider, mais il faut aussi être capable de se sentir en sécurité. Comment voyez-vous le futur de la Il y a de l’avenir, il y a de l’intérêt, la preuve est que vous faites une entrevue sur le sujet: il y a de l’intérêt des jeunes pharmaciens. Je pense que ce qu’il nous manque, c’est un peu d’argent. C’est triste à dire, des fois ça prend un peu d’argent pour en faire plus. Nous faisons l’effort autant que possible lorsque nous envoyons des pharmaciens d’envoyer aussi des étudiants pour permettre de continuer la tradition. Donc,

ACTUALITÉS ce ne sont pas juste les vieux pharmaciens avec des cheveux blancs qui quittent, mais aussi les jeunes. Ainsi, si vous voulez vous impliquer à l’Université de Montréal, prenez le cours de pharmacie humanitaire, donnez-moi votre nom et nous vous demandons de payer vos frais, je pense que c’est 100$ ou 200$. Honnêtement, c’est parce que nous n’avons pas assez d’argent pour envoyer tout le monde, c’est une réalité qui est un peu plate. De plus en plus, comme dans la mission au Bénin, nous allons envoyer des maîtres de stages, donc des pharmaciens avec des étudiants pour faire des choses que veulent faire les étudiants. Impliquez-vous, venez à nos réunions par téléconférence une fois par mois environ, nous sommes très ouverts. Je ne tolère pas bien la chaleur. Quand je suis allé en Ouganda, ils faisaient les inventaires et moi, je m’étais porté volontaire pour faire l’inventaire des pilules à réfrigérer, pour pouvoir me rafraîchir un peu. C’était un genre de walk-in fridge, à l’intérieur duquel nous pouvions entrer C’est moi qui ai compté tous les produits dans le réfrigérateur, j’étais tellement content! Impliquez-vous, quand quelqu’un vous donne une opportunité, saisissez-la. J’ai tendance à tout le temps dire oui et ça m’a permis de vivre toutes ces belles expériences. Si vous voulez sortir de la pharmacie ordinaire, dites oui quand quelqu’un vous offre quelque chose de spécial. Sortez de votre zone de confort, ça va seulement être plus enrichissant pour votre profession. Nous avons besoin de gens qui vont se porter volontaires pour beaucoup de choses, et si vous dites oui à quoi que ce soit, vous allez en sortir gagnant. Même si vous ne faites pas autant d’argent, vous aurez gagné au point de vue de l’apprentissage et des valeurs. •

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ACTUALITÉS

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Le DD

écologique, social et rentable

Puisque j’aurai le privilège de vous donner une conférence sur le sujet à la Journée Carrière au début 2016 (le mardi 2 février – ne manquez pas ça!), je pense que briser la glace avec ce petit article mettra la table.

C’

est quoi le DD? C’est le petit nom que je donne au développement durable. C’est la même chose, mais une abrév., c’est plus tendance. On le côtoie très souvent, mais on ne le connait pas vraiment. J’utilise le terme «DD» justement pour que nous puissions nous le réapproprier, le simplifier, et comprendre sa pertinence dans notre contexte: la pharmacie. Bon, c’est aussi moins long à prononcer... Dans les références concernant le DD en entreprises – des articles de Harvard Business Review en passant par de nombreux colloques – un constat est récurrent: tant les multinationales que les petites organisations tirent bénéfice d’une démarche en DD. Cela dit... si elle est bien pensée, planifiée, gérée et communiquée. Alors pourquoi la pharmacie n’a-t-elle pas encore réellement pris le virage DD? Baisse du prix des génériques, augmentation des salaires, pénurie de maind’œuvre, plafonnement des profits, nouvelles normes, Loi 41... le contexte actuel de la pharmacie a son lot de défis. À la différence d’autres PME, le pharmacien propriétaire se retrouve généralement sur le champ de bataille et il doit éteindre les feux. Alors difficile d’appréhender des projets supplémentaires, aussi louables soient-ils... Et pourtant, le DD en pharmacie

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peut être une solution, partielle ou complète, à chacun de ces enjeux. Et en tant qu’étudiants, vous avez à la fois le potentiel de sensibiliser au DD, mais également l’opportunité de l’intégrer dans vos futures pratiques et ainsi améliorer votre impact en tant que professionnel. Dans les médias, le DD a malheureusement été servi à toutes les sauces, ce qui l’a rendu intellectuellement indigeste et émotionnellement amer. Pourtant, sa définition la plus reconnue est simple, logique et presque irréprochable: «Le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs». Difficile d’être contre la vertu, mais comment accomplir un tel développement en pharmacie? En très bref, on voudra être performant dans trois domaines indissociables: la responsabilité sociale, le respect environnemental et l’efficience économique. Surprise: l’aspect économique fait partie intégrante du DD, même si on l’oublie souvent. D’ailleurs, si 81 % des Fortune 500 (soit les plus grosses corporations aux États-Unis) considèrent le DD dans leurs activités, ce n’est clairement pas qu’une question morale... Chez Maillon Vert, nous parlons parfois des «4 P»: Personnes, Planète, Progrès – bref, les trois enjeux de performance

Par Marc-André Mailhot Pharmacien et président fondateur de Maillon Vert

du DD. Puis nous les avons appliqués au quatrième P, la Pharmacie, avec l’objectif de créer une démarche à sa mesure et adaptée à votre contexte. Une meilleure pratique d’affaires... En pharmacie, une démarche en DD est devenue un incontournable, non seulement car elle s’ancre dans notre mission, mais aussi car elle représente un atout stratégique rare. Elle élimine le gaspillage à l’interne, rehausse l’image et la réputation de la pharmacie et améliore la gestion des ressources humaines. Tout cela se traduit en réduction des dépenses, attraction de relève, augmentation de la productivité, différenciation compétitive, potentiel de nouveaux marchés, etc. Les bénéfices liés au DD en pharmacie sont larges et variés, et y investir mènera à une pharmacie nettement plus performante pour ses employés, sa communauté, l’environnement et sa profitabilité. Clairement pas besoin d’être un pharmacien grano pour se mettre au DD, il faut simplement avoir un bon flair. ... parfaite pour la pharmacie La cote de confiance des pharmaciens est excellente. Les médias scrutent les bons et mauvais coups du secteur de la santé. La


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Loi 41 donne une emphase supplémentaire aux services professionnels. La différenciation compétitive des pharmacies est faible. Les clients sont de plus en plus conscientisés, et sceptiques. La génération

Y recherche la responsabilité sociale, le défi et... un milieu de travail qui partage ses valeurs! Tant d’éléments – et j’en passe – qui offrent à la pharmacie un contexte parti-

culièrement opportun pour s’investir en DD. Lors de mes échanges avec d’autres experts en développement durable, tous confirment la pertinence du DD en pharmacie et notre «retard» dans ce domaine.

93 % des chefs de direction considèrent que le développement durable est important pour la réussite future de leur entreprise. Cependant, la plupart d’entre eux ne savent pas comment l’ancrer au sein de leur organisation. – Source REDD, 2010 Ce n’est qu’un début Évidemment, vous voulez des exemples concrets. Bien, vous avez entièrement raison, donc je vous en donnerai à la conférence (et lors d’éventuels autres articles). En attendant, voici un aperçu pour faire durer le suspense: efficacité énergétique, optimisation des transports,

gestion des déchets, consommation de fournitures, engagement communautaire, gestion des ressources humaines, sensibilisation de la population, services professionnels, construction et rénovation écologiques, aménagement paysager, produits durables, marketing…

D’ici là, n’hésitez pas à communiquer avec moi, que ce soit pour un éventuel stage STOP (oui, oui!), pour convaincre votre pharmacien propriétaire de devenir une Pharmacie éco+responsable ou simplement échanger sur le sujet de manière informelle! •

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La technologie de

ce que nous en savons

«T

out ce dont nous avons besoin pour réaliser nos plus grands rêves est déjà en nous», dit Elizabeth Holmes aux diplômés de l’Université Pepperdine lors de leur cérémonie de graduation. «Nous sommes faits pour briller.» Nouvelle étoile de la Silicon Valley, elle a abandonné ses études en génie chimique à Stanford à 19 ans pour se dédier entièrement à son rêve: développer une nouvelle technologie d’analyse de sang simple, rapide, précise et moins coûteuse. Une ambition assez audacieuse! En 2003, elle fonde la compagnie Theranos avec l’argent que ses parents ont prévu pour ses études. Après 10 ans d’efforts en cachette et une centaine de brevets, la compagnie est sortie de l’ombre. En attirant de grands investisseurs, elle a été évaluée à 9 milliards de dollars, tout à coup faisant de sa fondatrice la plus jeune milliardaire non héritière au monde. Mais l’argent ne semble pas intéresser Elizabeth. Quelques entrevues ont révélé que sa passion l’a amenée au mode de vie extrême de 16-18 heures de travail quotidien, et elle ne compte surtout pas abandonner. Pour elle, l’argent n’est qu’un outil pour changer le monde. Mais comment? Et pourquoi se pencher sur les analyses de laboratoire? Mlle Holmes se base sur les faits suivants: près de 70% des décisions médicales sont déterminées par les résultats des analyses de laboratoire tandis que 40 % à 60 % des Américains qui reçoivent une ordonnance pour une prise de sang ne la font pas pour des raisons financières, par manque de temps ou parce qu’ils ont... peur des aiguilles! Néanmoins, plus de 7 milliards de tests sanguins sont effectués chaque année aux États-Unis. Le secteur est dominé par

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quelques géants dont les méthodes n’ont pas vraiment évolué depuis les années 60. La prise de sang traditionnelle est souvent désagréable, voire douloureuse, et épuisante pour certains patients, comme les patients gériatriques présentant des collapsus veineux. Les analyses traditionnelles peuvent prendre plusieurs semaines et sont sujettes à l’erreur humaine. En fait, près de 65% des erreurs de laboratoire sont de type pré-analyse. Theranos a été créé dans le but de régler ces problèmes. Les détails sur la nouvelle technologie sont gardés secrets, mais on connait son fonctionnement général. Quelques gouttes de sang sont récupérées dans un «nanotainer», contenant de la taille d’un fusible. Le prélèvement, relativement indolore, se fait au doigt. Un échantillon peut servir de support à une trentaine de tests grâce aux technologies de microfluidique. L’automatisation de l’analyse et la transmission plus simple de données permet d’obtenir les résultats en seulement 4 heures en moyenne et de réduire les risques d’erreurs pré-analyse. La rapidité des tests améliore la précision des résultats, car les analytes sont plus stables au moment de la mesure. D’autres techniques permettent d’accélérer certaines analyses. Par exemple, dans le cas d’une bactérie, on évaluerait l’ADN plutôt que d’utiliser les tests nécessitant

Par Karyna Alyeksyeyeva (II)

la croissance des colonies. Un autre avantage de Theranos est qu’il n’est pas nécessaire de refaire une prise de sang pour les analyses complémentaires, car les données informatisées peuvent être réutilisées au besoin. Le médecin peut également spécifier les tests qui seront faits automatiquement, si les résultats des tests initiaux sont en dehors d’un intervalle donné. Ceci sauve du temps et de l’argent au patient comme au système de santé. La compagnie a également opté pour la transparence au niveau des prix, contrairement aux laboratoires classiques. Présentement Theranos offre 200 tests, dont 150 coûtent moins de 10$! Les tarifs sont publiés en ligne.

Images courtoisie de Theranos.com


Le Capsule, volume 39, no. 3 services. Elle collabore également avec un hôpital et environ 9000 médecins directement.

Chaque test coûte une fraction des tarifs ordinaires remboursés par les assurances gouvernementales américaines. La différence peut être très marquante pour certains tests comme celui de fertilité, qui coûte 35$ chez Theranos et jusqu’à 2000$ dans les autres laboratoires. Selon les estimations, le recours aux services de Theranos peut apporter des économies de 160 milliards de dollars aux États-Unis sur une période de dix ans. Mlle Holmes croit également en l’accès et en la transparence au niveau des résultats. «La maladie se développe avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Nous voulons voir un monde dans lequel chaque personne a accès à l’information médicale au moment le plus crucial, un monde où personne ne se dit ‘‘si seulement j’avais su avant’’, un monde où personne ne doit dire ‘‘au revoir’’ trop tôt.», dit Elizabeth qui elle-même a perdu son oncle à cause d’un cancer. L’accès aux résultats des tests permettrait aux patients de modifier leurs habitudes de vie plus facilement et de s’intéresser davantage à leur santé. Pour communiquer les tests, Theranos a opté pour une application mobile.

Tout cela est bien beau, même trop beau pour être vrai. En effet, dans les dernières semaines, Theranos a connu des problèmes considérables avec les reproches de la part des médias, du gouvernement, des partenaires et des compétiteurs. En octobre 2015, un article publié dans le Wall Street Journal a rapporté que Theranos n’utilisait pas sa technologie novatrice sur les tests à grande échelle et que quelques anciens employés avaient exposé anonymement certaines failles dans son fonctionnement. De plus, l’article soupçonnait Theranos d’avoir falsifié les tests nécessaires à la certification. Suite à cela, la

L’accès aux résultats des tests permettrait aux patients de modifier leurs habitudes de vie plus facilement et de s’intéresser davantage à leur santé. FDA, qui a préalablement approuvé l’utilisation des «nanotainers» pour un seul test, les autres étant en cours d’évaluation, a demandé à Theranos d’arrêter d’utiliser les «nanotainers» pour ses autres tests. La chaine Walgreens a temporairement suspendu l’expansion de nouveaux points de service de Theranos et certains autres par-

tenaires ont pris leurs distances. Theranos a répondu en fournissant au Wall Street Journal de la documentation réfutant ces accusations. La compagnie affirme aussi avoir déjà réglé les problèmes relevés par la FDA et fourni toutes les preuves en soulignant qu’ils sont le premier laboratoire qui s’est soumis activement et volontairement à l’évaluation par la FDA et qu’ils sont en attente d’approbation des tests. La situation est complexe. Certains experts stipulent que les compétiteurs emploient des stratégies freinant le développement de Theranos jusqu’à l’expiration de ses brevets. D’autres restent sceptiques, car, pour l’instant, les résultats supposément obtenus par la compagnie ne sont pas correctement présentés à la communauté scientifique. Theranos explique que la priorité de protéger la propriété intellectuelle de ses compétiteurs l’amène à garder la technologie relativement secrète. La compagnie a déjà poursuivi plusieurs de ses ex-employés pour avoir divulgué les informations protégées à des tiers partis. Elle essaie donc de trouver des approches non standards pour l’évaluation de sa technologie. En ce moment, la priorité est l’approbation par la FDA, l’arbitre ultime d’efficacité et d’innocuité. Les dernières nouvelles ont révélé que Theranos considère quand même publier les études pour la révision scientifique prochainement. Dans tous les cas, l’avenir de cette compagnie, sinon technologie, s’avère être très intéressant. L’histoire est loin d’être à sa fin. •

Et où est la pharmacie dans tout ça? Theranos collabore avec Walgreens, la plus grande chaîne de pharmacie américaine. Une quarantaine d’espaces de prises de sang de Theranos, appelés wellness centers, y sont déjà implantés. Avec ce modèle, la compagnie assure l’accessibilité de ses

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Gagnant du concours littéraire CAPSI Par Mirza Akram Hossain (I)

Struggle and Break Free The practice of pharmacy what is it really It is all about counting pills or just making money From the beginning we are seen as chemist or druggist Are we finally sending the right gist Today’s practice might seem a lot different But is it all that apparent We seem to not have respect Like all the other medical prospect What powers would we need To make us lead In this world of health professional To become more clinical From the beginning to now All we do is fight and not bow So stand up and fight for the Struggle and break free Since this year in Quebec, we pharmacist have a new legislation That just shows dedication Which allows us to prescribe medications But not without certain regulations All the effort was not in vain Now we can help relieve some pain To the system that’s always struggling Where the doctors are not handling The Quebec medical system is still struggling With nurses and doctors still juggling Patients and the congested health system So why can’t specialized pharmacist be treated like a custom

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From the beginning to now All we do is fight and not bow So stand up and fight for the Struggle and break free But the battle isn’t over As far we know Barrette want us to cover Our ears and our eyes And want us to sit silently as we listen to his lies Barrette represents the government and all its power But we don’t want him in his tower We want to discuss like we’re equal So he needs to come down from his pedestal A discussion is necessary To discuss all of our inquiry To show that we are serious So that one day we may be victorious From the beginning to now All we do is fight and not bow So stand up and fight for the Struggle and break free The government keeps cutting All of its funding To clinical research and healthcare Soon the system will be bare Despite all these pressure tactic Pharmacists are really elastic They adapt to any situation For them treating a patient is a passion What I like about pharmacy is their groups’ tenacity Not wielding to all the governments ferocity Showing their intentions to be more involved So that the patients’ problems can be resolved What can I say more As a future pharmacist I just adore The vision and what they see We need to keep struggling and break free

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ACTUALITÉS

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Comment survivre au

PRÉfACE?

Etienne Boudrias-Dalle (IV)

L’année dernière avait lieu le tout premier examen PRÉFACE de l’histoire du Pharm.D. Je présente ici mes résultats et ceux de la cohorte 2012mais surtout de diminuer le stress associé à cet examen récapitulatif.

L

e PRÉFACE se compose de 3 volets: Volet 1 – questions factuelles à choix multiples (environ 110 QCM), Volet 2 – questions cliniques écrites (environ 16) et Volet 3 – ÉCOS (6 stations orales et 1 station de validation d’ordonnances). La cohorte 2012-2016 a eu 84,7% au Volet 1, 78,3% au Volet 2 et 77,4% au Volet 3. Pour ma part, j’ai eu 81,59% au Volet 1, 87,75% au Volet 2 et 70,3% au Volet 3. Pour mettre mes résultats en contexte, il faut savoir que je travaille à l’hôpital, que j’ai pris le cours à option «Urgence et Soins Critiques» et que j’ai probablement donné environ seulement 50 conseils de médicaments/ MVL/autres dans ma vie, incluant ceux du stage de première année et de laboratoire. Ceci peut expliquer mes bons résultats au Volet 2 et moins bons résultats au Volet 3. Pour ma part, l’examen PRÉFACE s’est très bien déroulé. Je m’attendais à ce que les questions du Volet 1 et 2 soient réellement difficiles, alors que, globalement, on pouvait y répondre relativement facilement et avec peu de réflexion. Ceci était quand même frustrant compte tenu de tout le stress vécu et du temps passé à étudier. Ma cohorte avait 9 jours entre le dernier final de la session d’hiver et les Volets 1 et 2 du PRÉFACE, mais, avec 5-6 jours d’étude, j’aurais probablement pu avoir les mêmes résultats. Alors, quoi faire pour survivre au PRÉFACE?

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1) Applique-toi dans la préparation des séances d’apprentissage par cas: Ces séances sont importantes pour développer le cheminement mental que tu devras faire lorsque tu vas répondre aux questions du Volet 2 et pour les stages aussi. Exemple: patient diabétique admis pour pneumonie acquise en communauté, en insuffisance rénale aiguë, qui prend des hypoglycémiants oraux. Outre le fait d’initier des antibiotiques en ajustant pour l’IRA, il faut que tu penses à cesser les hypoglycémiants oraux et à les remplacer par un protocole d’insuline sous-cutanée. Elles permettent d’intégrer les différents cours et de prendre en charge le patient dans son ensemble. De plus, elles permettent de réviser les pathologies dont les lignes directrices auraient changé depuis que tu les as vues en cours de soins. Tu peux préparer les séances d’apprentissage par cas par toi-même ou en groupe, mais il est évident que tu vas en retirer plus si tu les fais seul. Penses-y, tes amis ne seront plus là quand tu seras stagiaire ou pharmacien. 2) Fais-toi un résumé*: Après 3 ans de Pharm.D., tu as probablement plein de résumés, de feuilles de notes, etc., éparpillés un peu partout dans tes affaires d’école. Malencontreusement, ces résumés ne contiennent probablement pas tous les points ciblés dans le guide

d’étude pour le Volet 1 du PRÉFACE et doivent probablement contenir beaucoup d’informations qui ne seront pas couvertes par le PRÉFACE, d’où la pertinence de faire un nouveau résumé juste pour le PRÉFACE. À moins que tu sois surhumain (Karina S., je pense à toi) ou que ta vie soit uniquement centrée sur le Pharm.D. (#dépression en installation), tu vas probablement avoir besoin d’aide pour ce résumé. Ce que ma gang et moi avions fait, c’était de se partager tous les points d’étude du Volet 1 du PRÉFACE également, selon nos forces, nos intérêts, nos cours à option et ce qu’on voulait réellement réviser, et de mettre tout ça dans un Google Drive. Une fois assemblé, le résumé faisait 497 pages, incluait tous les éléments du guide d’étude pour le Volet 1 ainsi qu’une section pour le Volet 3. À 10 personnes, ça nous a pris un gros 3 mois et demi, à temps très partiel, pour faire le résumé. Une fois le résumé terminé, on l’a fait imprimer et, chacun à notre façon, on l’a utilisé pour faire notre révision. Pour ma part, je suis partisan de la technique de relire ledit résumé ad nauseam, mais, à ce point-là, tu utilises la technique d’étude qui fonctionne le mieux pour toi. Également, ce qui est bien une fois que tu as fait un résumé, c’est que tu peux le vendre à ceux qui n’ont pas fait de résumé et ainsi financer ta consommation d’alcool pour le party post-PRÉFACE, pour ta gang et toi (#Futur propriétaire). *Il y a plein de personnes qui ont survécu


ACTUALITÉS

Le Capsule, volume 39, no. 3

au PRÉFACE sans faire de résumé, l’important est de ne pas changer une méthode d’étude qui fonctionne depuis 3 ans et de ne pas se laisser décourager par la quantité de matière à réviser. 3) Groupe d’étude/entraide: Ma gang et moi, nous nous étions organisés des séances d’études, dans les salles TE, sur divers sujets couverts par le PRÉFACE, les midis entre deux cours. Globalement, ça n’a pas été super productif/efficace pour nous. Mais, c’est quelque chose qui pourrait fonctionner pour certains. L’important est de se rappeler qu’on n’est pas tout seul face au PRÉFACE et que si on ne comprend pas quelque chose, c’est sûr qu’il y a quelqu’un (tuteur/professeur/ami) qui peut aider. 4) Fais les questions préparatoires après un premier round d’étude: Selon mes collègues et moi, le niveau de difficulté des questions préparatoires est le même que les questions que l’on retrouve dans le Volet 1 du PRÉFACE. Les faire permet d’orienter ton étude sur ce qui te reste à réviser et permet de te rassurer sur ce que tu crois connaître.

5) Hygiène de vie: Quand tu vas étudier pour le PRÉFACE, n’oublie pas de prendre soin de toi. N’étudie pas plus de 8-10h par jour. Fais des choses que tu aimes. Fais du sport. Dors comme du monde. Mange convenablement. Tu peux peut-être penser que c’est stupide de faire tout ça, mais non seulement c’est «Evidence-based»; c’est d’autant plus important quand tu as 8 mois d’école dans le corps. Tu ne veux pas rater une question du PRÉFACE parce que tu as dormi 3 heures la veille. 6) Business as usual pour l’ÉCOS: Malgré ce que tu peux te dire, un ÉCOS à 6 stations, c’est tout aussi pénible qu’un ÉCOS à 3 stations. Tu te sens toujours autant emprisonné dans ta salle TE jusqu’à ce que ça soit ton tour. Tu as toujours autant envie de parler et ne peux toujours pas réellement le faire. Tu amènes toujours autant plein de choses pour la révision de dernière minute que tu ne feras finale-

ment pas. L’important pour l’ÉCOS, c’est de continuer de faire ce que tu as fait pour les 2 ÉCOS précédents. Personnellement, j’aime réviser la matière, puis me pratiquer avec un ami en utilisant des cas qu’on a inventés nous-mêmes. C’est plus efficace que resimuler les cas que tu as déjà faits en laboratoire et que tu connais presque par cœur, selon moi. En conclusion, le PRÉFACE, ce n’est pas aussi pénible que ce que ton stress, ton appréhension et ta frustration peuvent te laisser croire. Ce n’est pas non plus une méthode développée par la faculté pour se débarrasser des étudiants moins performants. C’est juste un examen pour te forcer à réviser tout le Pharm.D. avant les stages de 4ième année. Et crois-moi qu’après 3 ans de Pharm.D., tu es plus que prêt à relever ce nouveau défi. • Merde Etienne Boudrias-Dalle

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 33


OPINION

Le Capsule, volume 39, no. 3

MacBook, un «choix» imposé

L

a liberté de choix est un principe très important pour nous. Nous n’apprécions pas être contraintes à des comportements qui ne nous conviennent pas. Pourtant, lors de notre entrée au Pharm.D., nous nous sommes fait imposer l’achat d’un MacBook, à notre grand mécontentement. Chaque rentrée scolaire, les commentaires qui déplorent cet achat inondent les murs Facebook de nos cohortes, démontrant un réel problème. D’ailleurs, le sondage de l’AÉPUM de l’année passée adresse le sujet. Effectivement, on peut y lire l’énoncé suivant: «Je suis d’accord avec l’achat obligatoire d’un ordinateur Mac au Pharm.D.» Les résultats sont les suivants: 20% des répondants étaient totalement en désaccord, 21% étaient partiellement en désaccord, 36% étaient partiellement en accord et 21% étaient totalement en accord. Cela montre que 41% des étudiants n’approuvent pas cette imposition, et que seulement 21% d’entre eux n’y voient pas de problème. En 2013, des résultats tendant vers l’insatisfaction ont aussi été reçus, c’est-à-dire que 29% des répondants jugeaient l’achat du MacBook non nécessaire, 29% le jugeaient peu pertinent, 37% le jugeaient pertinent et un maigre 6% le jugeait indispensable. À travers cet article, nous aborderons les plans éthique, personnel, technique et technoéducatif ainsi que le côté de solutions envisageables afin d’élaborer notre point de vue, sans pour autant en faire un concours MacBook versus PC, qui passerait à côté du sujet et qui irait à l’encontre de la liberté de choix que nous soutenons. Tout d’abord, l’imposition d’un MacBook est déplorable sur le plan

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Par Elicia Sarkis et Maricia Sarkis (III) éthique. Premièrement, il fait partie des exigences à l’admission au Pharm.D., au même titre que la politique de vaccination et que la formation RCR. D’ailleurs, on nous fait rapidement savoir qu’il faut absolument acheter un MacBook afin de rentrer au Pharm.D. La première fois que nous avons entendu cela, nous croyions à une blague. Pouvait-on vraiment se faire exclure d’un programme contingenté après y avoir été accepté pour le simple refus d’une marque d’ordinateur portable? Nous avons été sidérées d’apprendre qu’apparemment, c’était possible. Après tout, une marque d’ordinateur particulière n’est importante ni pour un étudiant ni pour un pharmacien. Notons bien que nous ne sommes pas contre l’achat d’un ordinateur, mais bien d’une marque particulière. Deuxièmement, le fait d’imposer un choix d’ordinateurs relevant tous d’une même compagnie contrevient totalement au libre choix. Des étudiants ne voulant pas soutenir la compagnie Apple ne devraient pas s’y voir contraints. Rappelons ici que nous ne sommes pas nécessairement contre Apple, mais que nous défendons le droit de nos collègues de choisir les compagnies qu’ils veulent soutenir. Troisièmement, je trouve que la faculté elle-même ne devrait pas être associée à une compagnie en particulier puisque cela ternit son image. Que ce soit son intention ou non, elle se retrouve associée à l’image d’Apple, par tous les modèles présents dans les locaux de la faculté et par le fait que tous les étudiants se promènent avec ces ordinateurs. Il y a même des rumeurs que la faculté présenterait un manque de transparence en ayant des ententes afin de payer les nombreux iMac, et

qu’elles soient vraies ou non, elles altèrent l’image de la faculté. Par ailleurs, et encore nous doutons que cela soit l’intention de la faculté, mais par l’imposition des ordinateurs portables MacBook, elle encourage les étudiants à s’habituer à un système d’exploitation exclusif à une certaine compagnie qu’ils voudront peut-être racheter par habitude, et alors on rentre dans un processus de marketing douteux. Ainsi, pour toutes ces raisons d’éthique, rendre le MacBook obligatoire peut être remis en question. Ensuite, l’imposition d’un MacBook est inacceptable sur le plan personnel. Effectivement, les MacBook ne conviennent pas aux besoins personnels de tout le monde. Nous tenons à préciser que nous ne les discriminons pas. Nous comprenons que des étudiants trouvent que le MacBook répond très bien à leurs besoins et à leurs attentes et cela est tant mieux pour eux. Cependant, d’autres, comme nous, trouvent que le système d’exploitation ou les machines ne sont pas assez performantes selon leurs propres besoins. Sans vouloir comparer les systèmes d’exploitation et les différentes machines existant sur le marché actuellement, ce qui prendrait probablement un numéro du Capsule en entier, nous pouvons donner un exemple flagrant. En effet, la majorité des logiciels que j’utilisais aisément sur un PC n’existent pas pour MacBook, n’ont aucun équivalent sur le MacBook, ou présentent davantage de problèmes et de bogues. Mentionnons les jeux vidéos, les logiciels de montage vidéo et les logiciels de graphisme pour ne donner que trois exemples plus précis. Toutefois, le prix exorbitant des modèles MacBook, ainsi


OPINION

Le Capsule, volume 39, no. 3 que le fait qu’il est très inconfortable de travailler et de trimbaler plusieurs ordinateurs portables font en sorte que, pour la plupart d’entre nous, cet ordinateur acheté pour des fins académiques devient aussi notre ordinateur personnel. Il est indispensable qu’un ordinateur personnel réponde bien aux besoins de son utilisateur, sinon, ce n’est qu’un fardeau supplémentaire sur notre porte-monnaie. Ainsi, comme les MacBook ne garantissent pas la satisfaction personnelle de tous les étudiants, le fait de les exiger est désolant. Puis, rendre le MacBook obligatoire est discutable sur le plan technique. Effectivement, les modèles MacBook ne surpassent pas et sont même inférieurs à d’autres modèles. Premièrement, après discussion avec un technicien de la faculté, un argument en faveur du Mac ressorti est que le disque dur des Macs est puissant. Cela était assez révoltant, car il s’agissait d’un des arguments principaux sur lesquels le choix du Mac se base. Bien que le disque dur soit puissant, il existe des disques durs tout aussi puissants et plus abordables à travers les autres marques. D’ailleurs, nous répondons à cet argument qu’il ne sert pas à grandchose d’avoir un disque dur puissant si le reste se brise, ce qui nous amène au point suivant. Deuxièmement, un autre argument avancé était que les MacBook sont durables. Cependant, selon nous, les bris arrivent trop souvent. Chacune de nous est rendue à son troisième chargeur après deux ans et demi d’utilisation (notons que les chargeurs Apple sont très reconnus comme étant cheap), nos batteries sont en train de mourir – prions pour qu’elles tiennent encore le coup un an et demi, nos antidérapants sont tous décollés et le son de surchauffe de nos Macs est rendu un bruit de fond. Pourtant, nous sommes très méticuleuses envers nos Macs. Nous en prenons autant soin, sinon plus, que nos vieux ordinateurs portables, pour lesquels le seul problème était qu’ils sur-

chauffaient parfois. La solution était très simple et n’impliquait aucun technicien: ouvrir l’ordinateur et nettoyer la poussière accumulée à côté du ventilateur, ce qui serait impossible de faire avec mon Mac. L’état des MacBook de certains collègues est pire! Ils ont des charges complètement démolies, presque dangereuses, des problèmes de port USB, des problèmes de trackpad, des problèmes de claviers, etc. Encore une fois, il est difficile de régler un bris avec nos Mac puisqu’il faut souvent remplacer plusieurs pièces pour une seule qui est défectueuse, ce qui revient à payer une fortune ou à vivre avec le problème. Juste pour remplacer les antidérapants noirs qui ont l’air d’avoir été collés à la colle chaude, il faut remplacer la totalité du métal puisque le Genius Bar ne possède pas ces pièces. Citons le technicien du Genius Bar: «Croyez-le ou non!» Pour

[...] une décision impliquant les étudiants de si près devrait les inclure dans le processus. un port USB droit défectueux, il faut remplacer la totalité des ports du même côté. Pour une touche de clavier défectueuse, il faut remplacer l’entièreté du clavier ainsi que d’autres pièces associées. Il existe des modèles ayant d’excellents disques durs qui sont moins fragiles, qui ne demandent pas des sommes incroyables pour être réparés et qui sont plus flexibles dans leur réparation. Ainsi, les MacBook ne font pas leurs preuves quant au plan technique, ce qui permet de contester la décision de la faculté de nous enlever le choix d’un modèle plus résistant. Puis, l’imposition d’un MacBook est gênante sur le plan techno-éducatif. Premièrement, la décision de rendre les modèles Apple obligatoires s’est faite il y

a 6 ans. Nous pensons que, dans le milieu de la technologie, un intervalle de temps de 6 ans est trop long. Étant donné qu’il y a des innovations chaque année, il serait pertinent de s’attendre à une réévaluation transparente des modèles chaque année. Deuxièmement, une décision impliquant les étudiants de si près devrait les inclure dans le processus. Il semble clair que présentement, les étudiants ne sont pas entendus dans la décision et que la faculté semble fermée à l’idée d’apporter un changement. Aussi, nous souhaitons remercier notre association étudiante de toujours amener le sujet en discussion. Troisièmement, il a été mentionné que le choix du MacBook se basait en partie sur l’uniformité des modèles et la plus grande facilité qu’ont les techniciens de travailler sur des modèles semblables. Or, avec ce point, on néglige totalement l’opinion étudiante afin de se conformer aux besoins des techniciens. Ceux-ci sont pourtant employés pour répondre à nos besoins et à nos problèmes, et non pas le contraire. Quatrièmement, l’aide que peuvent nous apporter les techniciens de la faculté est minime. Certes, les MacBook sont reconnus pour occasionner moins de problèmes sur certains aspects, tels que les virus informatiques. Certains iront même jusqu’à affirmer qu’ils causent moins de problèmes de software, ce dont nous n’avons pas fait l’expérience (pensons aux Kernel panics), mais encore là, n’entrons pas dans un débat à ce sujet. Pourtant, lorsqu’un problème survient avec notre MacBook, trouver une solution rapidement est un fardeau. Effectivement, lorsqu’un étudiant a un problème avec son Mac, la réponse finale des techniciens est plus souvent qu’autrement de se référer aux techniciens du Genius Bar d’un magasin Apple ou de SofTest. Par exemple, pour un bogue avec SofTest, nous avons été référées par un technicien de la faculté à l’équipe technique de SofTest. Ceuxci nous ont référées à l’équipe d’Apple, alors que le problème venait très certai-

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 35


OPINION nement de leur logiciel en prétextant qu’ils n’avaient jamais entendu parler de ce bogue et qu’il était dû au langage du système OS X. Ainsi, nous avons contacté l’équipe Apple, qui a patiné un peu puis a fini par... nous renvoyer vers SofTest en affirmant qu’il s’agissait d’un logiciel tiers parti... et, des mois plus tard, le problème n’est toujours pas réglé! Nous ne remettons certainement pas en question la compétence de nos techniciens et des techniciens SofTest, mais nous avons l’impression que seuls les techniciens du Genius Bar sont capables de trouver des solutions à la majorité des problèmes qui sont moins prévalents, seulement à cause de leur système d’exploitation et la structure de leurs modèles très différents. Aussi, nous pensons que les techniciens, du moins ceux de SofTest, seraient beaucoup plus compétents à régler nos problèmes avec le langage Windows. D’ailleurs, il y aurait très probablement moins de bogues et de restrictions d’utilisation (langue d’utilisation, attente de mise à jour de l’OS X avec reproches envers les étudiants n’ayant pas respecté la consigne) avec SofTest si le système d’exploitation utilisé était celui de Windows. Par ailleurs, nous faire envoyer au magasin d’Apple ne répond pas à nos attentes envers le support technique de la faculté. Après tout, avec les centaines de dollars investis dans le support technique de la faculté, les étudiants s’attendent à pouvoir résoudre certains problèmes sur place. Nous nous sommes déjà fait dire que le technicien ne possédait pas un outil pour examiner le modèle Retina. Celui-ci faisant partie des choix de modèle obligatoire, c’est quasiment insultant de se faire dire que, pour ce modèle spécifiquement, rien n’est possible à part se rendre à l’Apple Store. Cela ne répond pas à nos besoins. Cinquièmement, les prérequis minimaux de la faculté en ce qui concerne les MacBook ne répondent pas à leur utilisation. Les applications que nous utilisons pour nos études sont les suivantes: navigateur internet, suite Office, Adobe

36 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Le Capsule, volume 39, no. 3 Reader ou Preview, lecture audio/vidéo et évidemment SofTest. Notons qu’en tout, moins de 10 GB (et nous sommes très généreuses) sur notre ordinateur sont destinés à ces applications ainsi qu’aux documents de l’école. SofTest est probablement l’application parmi celles énumérées qui demande les plus grands prérequis et ceux-ci s’énumèrent comme suit pour un MacBook: processeur Intel, 2 GB de mémoire vive et au moins 1 GB d’espace sur le disque dur. Pour un PC, SofTest décrit les caractéristiques suivantes: au minimum le processeur 1.86GHz Intel Core 2 Duo, 2 GB de mémoire vive et au moins 1 GB d’espace sur le disque dur. Ceux qui s’y connaissent en ordinateurs ont probablement déjà remarqué que les caractéristiques des MacBook dépassent largement les prérequis des applications utilisées pour notre cheminement universitaire, ce qui signifie que des modèles moins chers, durables et répondant à ces caractéristiques sont disponibles sur le marché. À titre informatif, les prérequis de la faculté sont décrits comme un processeur Intel, 4 GB de mémoire vive et 10 GB d’espace sur le disque dur. Alors, pour toutes les raisons techno-éducatives énumérées ci-dessus, le MacBook ne semble pas le choix optimal coût-efficace [hint cours bleu ;) pour les courageux qui sont encore en train de lire] et ne devrait donc pas être imposé. Enfin, terminons avec quelques pistes de solutions envisageables selon nous, qui remédieraient à l’obligation d’acheter une marque particulière. Premier scénario: les étudiants ont le libre choix de l’outil qu’ils utilisent. Tout problème encouru est de notre responsabilité. La faculté possèderait quelques modèles pour les cas urgents et les étudiants ayant prévu un problème avec leur ordinateur pourront le régler eux-mêmes en consultant le support technique de leur choix ou en empruntant un portable à un proche pour la durée de l’examen, ce qui, selon mon expérience

personnelle, fonctionnerait très bien. Deuxième scénario: les étudiants ont le libre choix total de l’outil qu’ils utilisent en classe (ordinateur, tablette, crayon-papier, etc.) et personnellement. Tout problème encouru est de notre responsabilité, comme dans toutes les autres étapes de nos vies (secondaire, CÉGEP). Les ordinateurs d’examen avec caractéristiques de base seraient fournis par la faculté ellemême lors des examens, quitte à dépenser un certain montant de location au début de l’année. Le personnel technique s’occuperait ainsi de faire tout ajustement et mise à jour, et de régler tout problème survenant. Dernier scénario: ne pas nous laisser le libre choix totalement du modèle, mais nous laisser un certain choix de compagnie et de système d’exploitation, en incluant des choix de 13 pouces et de 15 pouces abordables pour qu’on puisse se permettre un ordinateur personnel convenant à nos besoins sans avoir envie de pleurer pour notre porte-feuille. Le choix des modèles inclurait l’association étudiante ou un étudiant s’y connaissant particulièrement en matière d’ordinateurs et désigné spécifiquement pour cette raison. Ainsi, plusieurs voies de solution peuvent être envisageables afin de permettre un libre choix aux étudiants. En conclusion, nous pensons que l’achat obligatoire d’un Mac entrave la liberté de choix des étudiants et que ces modèles ne sont primordiaux ni aux besoins académiques ni aux besoins personnels des étudiants. Force est de constater qu’une réévaluation des modèles obligatoires est de mise. Comme nous ne prétendons pas que tous les étudiants, tous les membres de l’AÉPUM ou tous les décideurs de la faculté soient des spécialistes en ordinateurs, il serait pertinent que cette réévaluation soit faite par des experts en collaboration avec des représentants étudiants en tenant compte de la liberté de choix des étudiants et des prérequis des logiciels utilisés. •


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Le Capsule, volume 39, no. 3

Ces étudiants français en échange À quoi ressemble le parcours scolaire Après le lycée (obtention du baccalauréat), il faut passer un concours commun avec médecine, sage-femme, dentaire et kiné. Une personne sur 10 est reçue au concours, et tu n’as le droit qu’à deux tentatives. Une fois que tu es reçu, il reste minimum 5 ans pour devenir pharmacien en officine (pharmacien communautaire) ou en industrie. Pour devenir pharmacien en laboratoire ou hospitalier, il faut repasser un concours national en 5e année, puis une fois reçu, il reste 4 ans d’internat. On a tous choisi de travailler en industrie pharmaceutique (internat pour Julien). En France, notre formation nous le permet. Notre choix de filière se fait en 4e année. Quelles sont les démarches pour

On a tous préparé une lettre de motivation et passé un entretien pour être sélectionnés. Nos cours sont crédités: si on valide notre session ici, on valide en France. Mathilde & Julien: Par contre, on a plusieurs matières (UA) à rattraper en rentrant en France! Combien de temps dure votre séjour Notre séjour dure le temps du semestre d’automne. On est arrivés en août et on repart début janvier. Pourquoi avoir choisi de venir au Parce qu’il existe un partenariat avec l’UdeM. De plus, le Québec est reconnu

38 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

internationalement pour la pharmacie clinique. Avez-vous visité une pharmacie quéOui, Jean Coutu et Pharmaprix. C’était surprenant et unique. On ne comprend pas le principe du supermarché au sein de la pharmacie. Quand on rentre, on ne se doute pas qu’il y a une pharmacie. Mathilde & Julien: On a été un peu choqués par tous les MVL (rayons entiers de Tylenol, vitamines...)! Quelle est la différence la plus marquante en pharmacie par rapport à En France, on vend exclusivement des médicaments et des cosmétiques de marque pharmaceutique. Il y a des préparatrices en pharmacie (2 ans d’études) qui peuvent également délivrer certains médicaments sous contrôle du pharmacien. Il n’y a pas de salle d’attente et pas de consultations (sauf pour les pathologies compliquées); la délivrance se fait au comptoir. En France, les pharmaciens n’ont pas le droit de prescrire des médicaments ou des analyses: on attend toujours «notre Loi 41». Comment se comparent les méthodes d’enseignement (PowerPoint, laboratoires, travail autonome, caOn ne fait pas de laboratoire, notre formation n’est pas centrée sur la clinique. Notre enseignement est beaucoup plus généraliste pour que chacun puisse se diri-

ger vers la filière qui l’intéresse. On fait de la chimie thérapeutique, chimie analytique, de la biologie, mycologie, botanique, galénique... On n’a pas de travail autonome, tous les cours qu’on doit étudier, on les a vus avec des professeurs. On n’a pas de fiches pathologiques ou classes médicamenteuses, on prend des notes de ce que disent les professeurs et on bénéficie de leur PowerPoint. Tous nos examens se passent à la fin du semestre après avoir étudié tous les cours. Les gens sont très accueillants et très respectueux. Chez nous, on ne fait pas la queue pour prendre le bus (rire), et on ne nous demande pas «Ça va bien?» quand on rentre dans un magasin. On apprécie les magasins ouverts tous les jours. Mathilde & Julien: On aime beaucoup Montréal, car c’est un bon mix entre la grande ville américaine et la ville européenne. Les bons pains, vins et fromages sont bin trop chers dans le fond. Les rues sont trop longues ^^ Léa & Audrey: La quantité d’alcool dans les cocktails est infime, et les bars, boîtes ferment trop tôt! Léa & Audrey: On est arrivées pendant les vacances d’été, donc on a eu le temps de s’installer et d’apprendre à se repérer dans Montréal. On s’était déjà faites à l’accent québécois avant de commencer les cours!


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NOM Audrey Bauer VILLE D’ORIGINE Angers COHORTE 3e

NOM Mathilde Berrux VILLE D’ORIGINE Grenoble COHORTE 2e

NOM Julien Menard VILLE D’ORIGINE Rouen COHORTE 3e

NOM Estelle Perrigouard VILLE D’ORIGINE Grenoble COHORTE 2e

NOM Mathilde Piquenot VILLE D’ORIGINE Rouen COHORTE 3e

NOM Léa Sureau VILLE D’ORIGINE Angers COHORTE 3e

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Le Capsule, volume 39, no. 3

OUI on adore ça! Bon, la poutine du Macdo pas terrible, mais la poutine de la Banquise génialissime! Et bien justement: «Pis la poutine, aimezvous tu ça?» «Fé que c’tait comme full intense». «Mon chum m’a jasé de...». «Dans le fond... LÔ». «C’est pas mal ça...» «Avoir du fun!» «C’est sécuritaire!» Une fois où vous n’avez absolument Le franglais? Mathilde & Julien: Une fille a fait un commentaire une fois en expertise, on n’a pas compris un seul mot...

40 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

Léa & Audrey: les premiers cours à l’UdeM, quand tout le monde parlait en posologies latines. On n’avait jamais entendu parler de die, bid, tid... Une anecdote à nous raconter (on aime ça les anecdotes dans le

On peut tout acheter à Jean Coutu et ça c’est magique!!! ;) Quelque chose que nous n’avons pas demandé mais qui intéresserait les Apprentissage des expressions françaises: meuf = fille

Au début de notre séjour, quand quelqu’un nous disait «bienvenue», on répondait «merci» en pensant qu’il nous souhaitait la bienvenue.

mec = garçon en partiel = en examen une teuf = party

On a vite compris que la bise était réservée aux amis très proches, famille... Mathilde & Julien: Au premier 5 à 7 de l’année, on avait faim, on voulait s’acheter des sucreries. On voit sur l’affiche qu’il y avait des croustilles, on en a acheté en pensant que c’était des gâteaux; on a compris quand la vendeuse nous a proposé «barbecue ou ketchup?»...

du coup = fait que, dans le fond Sans Domicile Fixe (SDF) = itinérant ça me fait flic = ça me fait chier (oui restons poli!) •


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42 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015


Le Capsule, volume 39, no. 3

© Michelle Chen et Myriam Kassi

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 43


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L’achat d’une maison… comment faire d’un rêve une réalité? Pour une majorité d’entre nous, le rêve d’être propriétaire de sa propre maison demeure profondément ancré -

1. Un

2. Un 3. Un

4. Un 5. Un

Claudia Létourneau Fillion B.A.A.

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Le Capsule, volume 39, no. 3

Je ne t’oublierai jamais Par Shima – Qui est cette femme sur la photo? me demanda-t-elle avec un air intrigué.

pouvait se permettre de perdurer indéfiniment.

– C’est...

Depuis un moment déjà, elle avait des étourdissements. Elle commençait également à avoir quelques hallucinations. Malgré mes fortes recommandations ainsi que celles de ses proches, elle refusait de consulter un médecin. «Ce n’est rien», répondait-elle. Elle croyait énormément en les capacités du corps à se rétablir de luimême. Toutefois, cette méthode ne s’avérait pas applicable à toutes les situations et encore moins au cancer.

Les souvenirs envahirent mon esprit. Mes paroles furent interrompues. Sur la photo, elle portait une jolie robe rose et de petites ballerines blanches. Ses longs cheveux bruns tombaient jusqu’au bas de son dos. Elle se trouvait dans le jardin chez mes parents. Sa peau lisse reflétait la lumière du soleil. Elle souriait. Elle semblait heureuse. Il s’agissait, en fait, de la dernière photo que j’avais prise d’elle. J’avais pris l’habitude de la photographier à son insu. Elle ne m’en voulait jamais. Au contraire, comme elle disait si bien, «les photos inattendues sont toujours les plus belles!» Petit à petit, je m’étais retrouvé avec une collection de nos plus beaux moments ensemble, allant de nos voyages en Europe à nos soirées tranquilles devant la télévision. J’avais pris soin de préserver ces photos dans un album à part de toutes les autres que je prenais pour mon travail. Nous faisions toujours tout ensemble. Elle avait de grandes ambitions, de grands rêves. J’en avais aussi. Elle voyait la vie comme une entité remplie de mystères à découvrir. Elle plongeait littéralement dans l’inconnu et je me faisais une joie d’y plonger avec elle. Elle me faisait découvrir le monde d’une autre façon, à sa façon. Le «match parfait» disait-on. Malheureusement, ce parfait bonheur ne

L’unique pensée de ce mot me donnait des frissons. Je n’aurais jamais pensé l’entendre de la bouche d’un médecin alors que je me trouvais dans son bureau. Je ne voulais pas y croire. Pourtant, le diagnostic était clair: métastases au cerveau. Plus précisément, le cancer s’était développé dans l’aire optique de son cerveau ce qui semblait être la cause de ses hallucinations. Toute la famille était demeurée sans voix. Deux mois, c’est ce qui lui restait à vivre. Les derniers moments de sa vie avaient été pénibles autant pour elle que pour les êtres qui l’entouraient. Au fil des traitements, elle avait maigri, beaucoup maigri. Sa peau avait blêmi. Ses cheveux étaient disparus. Elle avait l’air malade. En fait, elle était malade. Elle n’allait pas s’en sortir, et elle le savait. Malgré tout, elle avait toujours gardé le sourire et ce, jusqu’à la toute fin. Je me souviens de notre dernier

moment. Nous étions en train de regarder les photos du fameux album, les souvenirs que nous avions bâtis. Juste avant de rendre son dernier souffle, elle avait murmuré: «Merci pour tous ces beaux moments: je ne les oublierai jamais.» Le signal d’arrêt cardiaque se déclencha. Les infirmières se précipitèrent dans la pièce sachant très bien qu’elles ne pourraient rien faire pour la sauver. C’était la fin, la fin de cette belle aventure. Dès mon arrivée à la maison, je pris la dernière photo de l’album et je l’affichai sur le mur aux côtés d’autres. Les larmes coulaient sur mes joues. Je restai un moment sans bouger à observer son sourire, sa joie de vivre. Ce soir-là, je lui promis que je n’oublierai jamais non plus. La photo n’avait pas bougé depuis. Elle faisait désormais partie intégrante de ce mur d’œuvres d’art et de souvenirs immortalisés. – C’est une amie, repris-je en balbutiant. Elle est décédée du cancer il y a quelques années. Elle m’esquissa un sourire en guise de compassion. Elle me prit la main tout en continuant d’admirer les photos qui ornaient le mur. Je demeurai silencieux. Je posai de nouveau mon regard sur la photo de la jeune femme et pensai: «Merci pour tous ces beaux moments: je ne t’oublierai jamais.» •

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L’art en anecdote L’art et la science semblent au premier abord des domaines totalement opposés. Cependant, ces deux mondes entrent en collision plus souvent qu’on ne le croit et peuvent donner lieu à des manifestations particulièrement inusitées. Voici, pour cette édition, des petites anecdotes scienti-

Par Phany Chhon (III)

Toutes les religions, les arts et les sciences sont les branches du même arbre. – Albert Einstein L’ArT AU TrAVErS DE LA CATArACTE

Claude Monet est un peintre qui a marqué l’histoire de l’art en étant un pilier important du mouvement impressionniste. Selon ce mouvement, la peinture est un moyen d’exprimer la sensibilité de l’artiste. Finie la représentation hyperréaliste! On voulait peindre notre propre impression de la réalité, filtrée par nos yeux et par notre esprit. Forcément, toute altération de la vision influencerait la technique. Ce fut le cas de Monet qui développa une cataracte au début des années 1900. Cette maladie jeta un voile flou sur sa vision et modifia sa perception des couleurs. En effet, l’opacification du cristallin empêche la transmission exacte de la lumière. Les ondes courtes telles que le bleu et le violet sont filtrées et seules les couleurs plus chaudes (rouge, jaune, etc.) sont perçues. Le bassin aux nymphéas est un exemple de l’évolution de la vision du peintre. La première toile a été peinte en 1899 et la deuxième en 1922, au pic de sa maladie. En regardant les versions colorées de ces œuvres, vous remarquerez la disparité des couleurs utilisées alors même que le sujet reste pareil. Avec les traitements d’aujourd’hui, Monet n’aurait assurément pas eu de trouble à guérir sa cataracte facilement et rapidement. Mais, on n’aurait pas eu accès à cette vision artistique de l’évolution d’une des maladies causant le plus de cécité. Comme dit-on, c’est un mal pour un bien.

http://www.intermonet.com/colors/

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L’ESTHÉTISME DES BACTÉrIES

Vous connaissez sans doute Alexander Fleming, célèbre pour sa découverte de la pénicilline vers la fin des années 20. Ce que vous ne savez peut-être pas cependant est qu’il était tout un artiste également. Il se servait des bactéries comme pigments afin d’élaborer des petites œuvres sur des pétris. Ses compositions étaient très difficiles à réaliser et très éphémères étant donné la croissance perpétuelle des bactéries. Chaque nouvelle souche de bactéries qu’il découvrait venait rajouter une nouvelle couleur à sa palette. Ce n’est peut-être pas le moyen le plus accessible et le plus facile pour peindre, mais on ne peut nier que c’est assez impressionnant. Sa technique a ouvert la porte à un tout nouveau genre d’art encore pratiqué de nos jours et perfectionné par de nombreux scientifiques. Comme quoi, la science et l’art ne sont pas toujours immiscibles!

DIAGNOSTIC DE GOUTTE à DISTANCE

L’École d’Athènes est une fresque créée par le peintre italien raphaël et exposée au Vatican. Cette œuvre se veut un hommage aux différentes figures majeures de l’Antiquité. On pense que l’artiste s’est servi de certains peintres de l’époque comme modèles. Ainsi, pour peindre Héraclite, raphaël se serait inspiré de Michelangelo, auteur de la fresque ornant la chapelle Sixtine qui a été faite dans la même période de temps. Fait plus intéressant encore, cette œuvre a été analysée à partir d’une perspective clinique par un cardiologue du nom de Carlos Espinel. Selon le docteur, les protubérances au niveau des jambes du personnage (et donc de Michelangelo) seraient des tophi, un des signes cliniques de la goutte. Plusieurs autres indices tendaient également vers la présence de cette maladie chez l’artiste.

http://aparences.net/wp-content/ uploads/raphael_signature.jpg

La peinture de l’époque contenait beaucoup de plomb qui peut induire une intoxication, le saturnisme, se manifestant entre autres par de la goutte. Aussi, tout au long de sa vie, Michelangelo eut des manifestations typiques de la goutte: douleur aiguë à son pied, décrite par lui-même dans une lettre, calculs rénaux et douleur aux doigts qui suggéraient une arthrite goutteuse. L’École d’Athènes n’est pas la seule œuvre que le docteur Espinel a passée sous la loupe. Selon le cardiologue, cette évaluation clinique des œuvres permettrait d’aiguiser le sens observationnel nécessaire à une bonne pratique diagnostique. Cette idée a soulevé de nombreuses controverses. Ainsi, on questionnait la pertinence de tels diagnostics sachant que la peinture n’est pas la représentation la plus exacte de la réalité. Plus encore, cette idée qui peut sembler farfelue au premier abord ouvre la porte à tout un questionnement de l’évolution de la pratique médicale. Peut-on se contenter d’un support visuel, sans examen physique, pour diagnostiquer? à l’ère de la technologie, les soins cliniques à distance sont-ils possibles? Autant de questions du présent et du futur qui prennent racine dans le passé. •

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Critique de

Sicario

Par Michael Floricel (II)

anglaise. Cette critique est aussi «spoiler-free» que j’ai pu me le permettre.

D

enis Villeneuve est un réalisateur québécois dont nous pouvons tous être fiers. L’homme derrière Incendies et Prisoners nous met encore une fois sur la table un film qui frappe dur et ne ménage pas ses coups: Sicario. Du mot espagnol désignant un assassin ou un tueur à gages, Sicario est un thriller mettant en scène Emily Blunt en tant que Kate Macer, agente du FBI aux prises avec les cartels de drogues mexicains. À ses côtés, le mystérieux Alejandro, joué avec brio par Benicio del Toro, et Matt Graver, agent de la CIA joué par Josh Brolin. Ce dernier incarne parfaitement l’archétype de l’agent américain défendant les intérêts de son pays et il le fait avec une telle désinvolture et un tel étalage de son pouvoir de manipulation qu’on ne peut s’empêcher de l’admirer, quoi qu’on pense de ce qu’il fait. Alejandro, quant à lui, est un personnage à la fois intense et réservé et finit par être beaucoup plus intéressant que notre héroïne Kate.

le film au complet qui prend un peu trop de temps à établir son identité pour l’audience. Après un début à haute tension, le film ralentit beaucoup et nous garde dans l’ombre jusqu’au superbe dernier acte, où les motifs de plusieurs personnages sont révélés et où l’on peut enfin percevoir le message du directeur à travers le dénouement. Cependant, à ce stade-ci, le public a probablement déjà forgé sa propre opinion, ayant déjà été inondé par des images de brutalité de la part des cartels et des agents américains.

Ayant pour cadre la guerre de la drogue au Mexique, Sicario ne peut faire autrement qu’être un film politique. En effet, Denis Villeneuve laisse transparaître un message de cautionnement par rapport à l’interventionnisme américain à l’étranger. Cependant, bien qu’Emily Blunt réussisse à nous transmettre le déchirement d’âme que peut ressentir une personne plongée dans le monde semi-légal qui existe à l’abri des caméras de la CNN, elle n’est pas trop convaincante quand il s’agit de transmettre son point de vue. En fait, c’est

Petit détail qui m’a beaucoup plu; avez-vous vu American Sniper? On y suit l’histoire d’un marine qui revient aux États-Unis et souffre de TSPT. Les scènes familiales étaient si pénibles et pleines d’hystérie qu’on espérait presque que notre pauvre homme retourne en Afghanistan pour risquer sa vie de nouveau. Sicario présente aussi une famille aux prises avec l’éternel problème du mari qui risque sa vie chaque fois qu’il quitte le foyer, mais Denis Villeneuve nous raconte cette histoire avec peu de mots et beaucoup d’élé-

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Le regard de la femme lorsqu’elle répond à une question de son fils peut en dire beaucoup plus long qu’une dispute ouverte avec son mari.

Images courtoisie de IMDb.com gance. Le regard de la femme lorsqu’elle répond à une question de son fils peut en dire beaucoup plus long qu’une dispute ouverte avec son mari. Au plan visuel, Villeneuve choisit souvent de mettre ses personnages dans des plans statiques et reculés, laissant la caméra englober une scène plus grande que la conversation ou la confrontation. Il utilise aussi plusieurs plans panoramiques de villes et de paysages, nous montrant la beauté de cette région du monde tout en laissant planer l’impression que le danger peut frapper à tout moment, de toutes les directions. Par contre, il fait un choix plutôt particulier pour le montage d’une scène se déroulant la nuit. Les person-


Le Capsule, volume 39, no. 3 nages ont accès à des lunettes de vision nocturne montrant le monde nocturne sous des teintes de vert, avec un mode de vision thermique additionnel en noir et blanc, ainsi que la perspective d’un drone filmant la scène d’un point de vue aérien. Pour une raison qui m’échappe complètement, le directeur a décidé d’alterner entre ces trois points de vue à répétition et très rapidement, ce qui donne un résultat très peu plaisant et difficile à suivre. Selon moi, la scène aurait dû rester en vision

thermique tout le long, ce qui aurait eu un bel effet de synergie avec la nature très silencieuse de cette scène. En parlant de silence, le film n’a presque pas de bande sonore. Les seules instances de «musique» sont les scènes de suspense avant l’action, où les sons graves du compositeur Jóhann Jóhannsson aident à faire monter la tension jusqu’à son pic. En contraste, les tirs d’armes à feu détonnent vraiment par-dessus tout le reste. La trame sonore minimaliste et le montage des sons se combinent

ARTS pour créer une belle dimension auditive. Verdict : Denis Villeneuve nous épate encore avec son dernier opus. Malgré quelques lenteurs dans le deuxième acte et un protagoniste moins intéressant que son entourage, Sicario est un thriller dirigé d’une main de maître, qui n’essaie pas de trop en faire comme le font tant de films dans son genre et qui présente un commentaire politique intéressant. Je vous le recommande! •

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Sceptron Partie 2: origines Par Akram Nadir Bakhti (III)

U

ne goutte d’eau vint se déposer sur la joue rosâtre du jeune homme endormi. Après avoir retiré ses lunettes et les avoir débranchées de son ordinateur, ce dernier se leva, ouvrit très lentement le tiroir de sa table de chevet et y prit un morceau de pâte à modeler de la taille d’un petit pois. Il monta ensuite sur sa chaise de bureau en cuir noir, puis boucha le trou du plafond par lequel s’écoulaient lentement quelques gouttes de pluie chaudes. Après être descendu de sa chaise, le jeune homme se rendit compte qu’il avait faim. Il ouvrit la porte de sa chambre, descendit l’escalier en colimaçon menant au salon, puis se dirigea vers la cuisine. Il y avait au centre une petite table ronde, blanche, tachée de rouge et d’orange. À droite se trouvaient un grand réfrigérateur gris métallisé, un four à micro-ondes déposé à côté d’un lavabo bouché par une demi-douzaine d’assiettes sales et quelques verres à moi-

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tié remplis d’eau. Le jeune homme ouvrit l’évier, lava un des verres sales avec le peu de liquide vaisselle restant dans le distributeur fixé à côté, puis ouvrit la porte du réfrigérateur pour y prendre une bouteille de lait. Après avoir vérifié la date de péremption, ce dernier remplit son verre puis le mit au micro-ondes pour une minute et vingt-trois secondes. Pendant que le lait tournoyait dans sa cage en métal blanchâtre, le jeune homme prit un morceau de pain déposé en haut du réfrigérateur et commença à le mâchouiller avant de l’avaler par grandes bouchées. Il se leva ensuite afin de prendre son petit verre de lait et le but en une traite. Une fois rassasié, le jeune homme marcha lentement vers la salle de bain située juste à côté de la cuisine. Il se déshabilla, en prenant soin de mettre ses vêtements dans le panier à linge sale, puis entra dans la cabine de douche. Après avoir tourné le

levier d’eau tiède qu’il avait bricolé, ce dernier commença à chantonner. Quelques minutes plus tard, le jeune homme sortit de sa cabine, mit son peignoir et essuya la glace de la salle de bain pour s’y observer. Il était maigre, de taille moyenne, avait les cheveux gris cendré et les yeux argentés. Il avait le visage rond, la bouche et les sourcils très fins et n’avait presque pas de boutons d’acné. Il avait l’air d’avoir seize ans, il en avait dix-neuf. Après s’être rasé rapidement, le jeune homme sortit de la salle de bain et retourna à sa chambre enfiler un caleçon. Ensuite, il ouvrit l’écran de son ordinateur pour regarder son courrier. «... C’est pourquoi, Docteur Hunt, c’est un immense honneur pour moi de vous inviter à la cérémonie des Nobels. C’est ton troisième prix, mon amour? murmura une voix chaleureuse et féminine se glissant derrière les oreilles du jeune homme.


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– Je passe mon tour, cette fois-ci. Cette cérémonie est une mascarade comme bien d’autres. Et puis, aujourd’hui, c’est un jour spécial, répliqua Edward avant d’embrasser la jeune femme sur la joue. – Je pensais qu’avec tous tes travaux, tu allais oublier. – Dans 7 heures et 54 minutes, cela fera exactement deux ans que nous sortons ensemble, comment pourrais-je oublier une telle date, ma chère Lise? rétorqua le jeune homme avant d’embrasser à nouveau sa dulcinée. Il caressa ensuite soigneusement ses cheveux blonds bouclés puis mit ses mains derrière son cou. – Qu’est-ce que tu fais, chéri? demanda Lise, intriguée. – Voilà, c’est fait, j’espère que ce cadeau te plaira. Tiens, tu peux mieux l’admirer avec ce petit miroir. – Ce collier est tout simplement sublime, il ne fallait pas... T’as pensé à tes dettes, mon chéri? – Eh bien, si ma dernière découverte arrive à attirer une industrie pharmaceutique digne de ce nom, nous pourrons dire adieu à cette maison pittoresque. Nous serons riches! Bon, sur ce, j’ai encore beaucoup de boulot, à ce soir, mon sucre d’orge. – À ce soir, mon amour», répondit Lise avant de donner un dernier baiser à son amant. Ce dernier s’habilla rapidement, prit son trousseau de clés et son cartable puis descendit l’escalier menant à la porte d’entrée. Il enfila ses bottes en cuir puis sortit de la maison d’un pas hâtif avant de monter dans sa voiture et d’appuyer sur l’accélérateur. 22 novembre 2135, 18h05. Laboratoire Spectral Engin_

Le jeune homme injectait le dernier sérum dans le bras d’un chimpanzé albinos. Sur son oreille, on pouvait lire le numéro de série, 926. Le scientifique prit son enregistreur vocal par la suite et commença à marmonner une suite de termes scientifiques. Il tendit au chimpanzé un cube de Rubik puis lança le compte à rebours.

– Lise, que me vaut l’honneur de votre visite ici?

«Trente-deux secondes. Il semble que ça soit le résultat maximal pouvant être atteint avec le sérum. Le sujet semble bien tolérer la hausse hormonale. Aucun signe de tuméfaction. Prochaine étape: l’expérimentation sur un clone humain.

– Bas les pattes, Sylvain, ou alors tout le monde apprendra notre petit secret, rétorqua Edward avant de ranger son enregistreur vocal dans son cartable et d’enfiler sa veste. Il ne fit pas attention aux propos de son collègue et ferma la cage du chimpanzé en prenant soin d’y déposer quelques bananes et des puzzles à résoudre.

– Je ne me lasserai jamais de vos monologues, cher collègue, s’écria un scientifique en blouse blanche. Celui-ci ressemblait beaucoup à Edward, leurs visages étant quasiment identiques. Seule leur coupe de cheveux permettait de les différencier. Tandis qu’Edward avait les cheveux courts en bataille avec quelques mèches rebelles, son collègue avait une coupe carrée impeccable. – Docteur Heim, si vous faisiez autant attention à vos cheveux qu’à vos sujets d’expérience, vous n’auriez peut-être pas à m’entendre parler à ma propre personne en attendant l’arrivage de nouveaux sujets d’expérience, répliqua fièrement Edward. – Mes sujets peuvent être clonés à l’infini, pourquoi donc me soucier de leur sort si insignifiant? – C’est pourquoi je n’ai jamais aimé jouer avec toi, cou... – Combien de fois t’ai-je dit de ne plus jamais m’interpeller par ce qualificatif... rappelle-toi, personne ne doit savoir qu’on est de la même... – De la même quoi? Et c’est bien la première fois que je vous entends tutoyer mon futur mari, répliqua Lise avant d’embrasser son amant.

– Vous connaissez Edward, si je ne viens pas l’extirper de son laboratoire, il y resterait nuit et jour sans manger, ni boire, ni même se doucher. – Eh bien avec moi à vos côtés, il en aurait été autrement.

– ... Petit insolent... soit, je crois entendre mes louveteaux à l’étage. Il est temps que je reprenne mes expériences. Sur ce, passez une agréable soirée. – Bonne soirée, Docteur Heim. Vous devriez songer à tomber amoureux un jour, ça vous fera du bien», dit Edward avant d’embrasser Lise, laissant son collègue rouge de colère. Ce dernier s’éclipsa en deux temps trois mouvements, libérant le passage au jeune couple. 22 novembre 2135, 19h23. Restaurent Elven Madison Park_ Le couple s’assit autour d’une petite table, saisit le menu puis se mit à discuter de leur journée de travail avant de choisir l’entrée. «Je prendrais un filet de veau sur son lit de crème champignon, accompagné d’un bon rouge. – Le Magnum Château Labegorce 2011 devrait offrir à vos papilles gusta-

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tives un torrent de saveurs inoubliables. Et pour vous, Madame?

veur souhaite ajouter quelque chose à notre délicieuse discussion.

– Une fricassée de bœuf avec restants de rosbif. Pour le vin, ça ira pour aujourd’hui, je dois reconduire mon bienaimé.

– Je ne puis me permettre une telle offense, mes chers clients. Voici votre commande. Bon appétit!»

– Je vois que Madame est bien soucieuse du sort de son amoureux. Un petit verre de cognac ne devrait pas faire de mal. – Ma chérie, tu ne devrais pas te priver, le serveur a raison, un petit verre pour t’émoustiller les papilles, ça te fera du bien. – Si c’est proposé aussi courtoisement par d’aussi charmants jeunes hommes, je ne dirai pas non.» Le serveur eut un léger rictus, puis s’en alla à l’arrière du comptoir énoncer la commande au chef cuisinier. Un quart d’heure plus tard, celui-ci revint voir le jeune couple qui semblait être au milieu d’une discussion hilarante sur Sylvain Heim. «Tu aurais dû voir sa tête quand je l’ai croisé dans le couloir, il était si rouge, si timide. Sous ces airs grandiloquents se cache encore un petit garçon. Ça ne m’étonnerait pas qu’il soit encore puceau. D’ailleurs, c’est ça son secret? questionna Lise. – Vous vous êtes déjà croisés aujourd’hui avant de me voir? Pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt? répondit Edward d’un air inquiet. – Serait-ce de la jalousie que je lis sur ton visage, mon bien-aimé? Ne t’inquiète pas, tu seras toujours mon seul et unique prince charmant. Je ne jugeais simplement pas notre courte rencontre d’une très grande importance, voilà tout. Et puis, nous nous sommes seulement échangé des regards, rien de bien méchant. Tiens, en parlant de grands charmeurs, on dirait bien que notre ser-

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Le couple prit ses ustensiles puis dévora à grandes bouchées le repas leur étant offert. Les gestes étaient si rapides et si maladroits que des gouttelettes de graisse et de sauce rouge giclaient de leurs assiettes avant d’atterrir sur la serviette blanche du serveur qui n’avait pas encore pris le temps de faire demi-tour et de se diriger vers d’autres clients. «Je vois que ces repas satisfont amplement mes clients. – Excusez nos manières, mais cela fait 3 mois que nous n’avions pas mangé un véritable repas. Quand on est scientifique, on se contente en général de quelques plats surgelés, énonça Edward d’un air embarrassé. – Bien au contraire, cela me fait plaisir de voir un tel spectacle, le chef en sera sûrement ravi. Et le vin, ce dernier satisfait-il votre humble personne? dit le serveur avant de remplir une nouvelle coupe de vin pour le jeune homme. Ce dernier la but d’une traite puis émit un léger rot. – Excellent! Pour le dessert, je souhaite commander une... pour le... Lise, je...» balbutia Edward avant de s’effondrer. Le serveur souleva le corps endormi du jeune scientifique, puis le porta à l’aide de Lise jusqu’à l’extérieur du restaurant, où une voiture noire les attendait. Ils déposèrent Edward dans le coffre à bagages puis montèrent à l’arrière du véhicule. «Ne serait-ce pas trop cruel de votre part de prévoir son enlèvement le jour de votre deuxième anniversaire? – Vivre avec lui dans cette maison pittoresque était nettement plus cruel à

mon goût. – Avec l’aide du Docteur Heim, votre calvaire sera bientôt chose passée. – Vous n’allez quand même pas le tuer, non? – N’ayez crainte. Avant de vous déposer chez vous, il vous reste encore quelque chose à nous confier. – Oui, voici la clé permettant d’avoir accès à l’ensemble des données de recherche d’Edward. – Tiens, nous sommes déjà arrivés à votre nouveau domicile. Nous vous recontacterons quand nous aurons du nouveau sur le projet du Docteur Heim. En attendant, voici votre paiement. À la revoyure, chère Lise. – Adieu. Et ne lui faites pas de mal, il a beau être pauvre, ça reste quelqu’un de gentil. – N’ayez crainte, vous pouvez dormir la conscience tranquille!» 22 novembre 2135, 22h17. Chambre d’Edward Hunt_ Cela faisait déjà une dizaine de minutes qu’Edward avait reçu une injection de son sérum concentré. Tandis que le docteur Heim fouillait dans le coffre-fort à la recherche d’une autre fiole, Cicéron


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observait les gouttelettes de sang bleu tomber une à une sur la flaque de sang rouge épousant le plancher. «Voilà qui est bien embêtant! – Je confirme, docteur, Edward se vide assez rapidement de son sang. Il ne lui reste plus que quelques instants à vivre, il a déjà perdu connaissance... énonça Cicéron avant de recevoir une claque sur la nuque. – Mais non, abruti! Je m’en contrefiche de cette énergumène. Tu as fait une erreur gravissime! Tu as beaucoup trop rempli ta seringue, maintenant, je n’en ai plus assez pour constituer le sérum! cria furieusement le Docteur Heim. – Je m’excuse. Je m’excuse. Oh, s’il vous plait, fouettez-moi! Je mérite la plus douloureuse des punitions. Punissezmoi, je vous en conjure!

– Plus tard, Cicéron, plus tard, mais pour l’heure, je dois trouver une solution, et vite, avant que quelqu’un ne se rende compte de notre intrusion. – N’ayez crainte, il suffit de faire un prélèvement sanguin et d’isoler le sérum. Même dans la mort, ce jeune homme saura nous être utile. – Très bien, mais faites vite. Je crois entendre des sirènes au loin. Lise, cette garce! Si jamais je me fais attraper, je lui ferai payer au centuple sa trahison. Dire que dix mille billets verts n’ont pas été suffisants pour acheter son silence.» Cicéron s’accroupit puis, d’un geste vif, coupa une veine de la jambe d’Edward. Il accota une fiole vide juste en dessous de la coupure et la remplit.

C’est alors que disparut le groupe d’assaillants, laissant quatre policiers infiltrer la chambre et inspecter le corps ensanglanté d’Edward Hunt. Ces derniers appelèrent une ambulance afin de transporter son corps comateux vers l’hôpital le plus proche. • Edward survivra-t-il après avoir reçu une dose létale de son sérum? Quel destin attend le Docteur Heim et ses acolytes? Les citoyens seront-ils en face d’un danger imminent? Vous le saurez dans le prochain chapitre de Sceptron: l’éveil du loup blanc.

«Prélèvement terminé. On fiche le camp!»

fanarts d’Elsword (Album de ZeroChan)

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Mots croisés pharmaceutiques (corrigé octobre 2015)

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ordonnance mal foutue

Sauriez-vous déchiffrer ce qui est écrit? Réponse au prochain numéro!

Réponse au numéro d’octobre 2015: Nasonex spray 1 puff die 1 an narines

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Mots croisés pharmaceutiques Par Maricia Sarkis et Isabelle Toupin (III)

Horizontal

Vertical

6. Lésion inflammatoire due au froid et qui touche particulièrement les extrémités. 8. Marque d’un médicament à l’annexe 2 utilisé pour traiter les otites. 9. à appliquer immédiatement suite à une entorse. 10. Substance indispensable à plusieurs étudiants pour rester éveillés lors de la période d’examens finaux. 12. Mesure d’une caractéristique du syndrome métabolique que le père Noël présente (3 mots avec espaces). 13. Couleur du Coumadin 2,5 mg

1. Condition des yeux souvent causée par le chauffage en hiver. 2. Médicament facilement reconnaissable par sa forme de capsule rouge (premier mot). 3. Marque de sirops visant à soulager le rhume et la grippe. 4. Contre-irritant produisant une sensation de froid. 5. Classe de médicaments pouvant aider les patients souffrant d’insomnie (au singulier). 7. Maladie très fréquente en hiver. 11. Qualificatif de la température ressentie au Pavillon Jean-Coutu.

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Binarios Par Wendy Ngan Le binario est un casse-tête binaire, cousin éloigné du sudoku. Le but du jeu est simple: remplacer toutes les cases par 0 ou 1. Attention: Il ne peut y avoir plus de deux 0 ou deux 1 consécutifs. Il y a le même nombre de 0 et de 1 sur chaque rangée et chaque colonne. Les rangées ou colonnes identiques sont interdites. Sauriez-vous remplir toutes les cases? À vous de jouer!

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Recette pharmaceutique Par Vicky Marcotte (II) Récemment, je me suis abonnée à la page «Tasty» sur Facebook. Vous avez sûrement vu passer quelques-unes de leurs capsules, de courts vidéos d’environ 2 minutes qui présentent une recette et les étapes de sa conception… de quoi donner faim en regardant son

cette petite capsule se lançait!

Pad Thaï INGrÉDIENTS 8 oz de nouilles de riz pour Pad Thaï 2 cuillères à soupe d’huile de sésame 2 œufs 1 poitrine de poulet, en dés (peut être remplacé par des crevettes ou du tofu, par exemple) ¼ de tasse d’échalotes françaises ¾ de tasse de sauce à Pad Thaï 1 tasse de fèves germées ½ tasse d’arachide ¼ de tasse d’oignon vert ¼ de tasse de coriandre Pour la sauce 1/8 de tasse de sauce au poisson (j’ai trouvé une version végane sur internet!) 1/8 de tasse de vinaigre de riz 1/8 de tasse de sauce soya 1/8 de tasse de cassonade 1/8 de tasse de jus de lime 1/8 de tasse de sauce sriracha

PrÉPArATION 1. Cuire les pâtes selon les directives sur l’emballage. 2. Chauffer 1 cuillère à soupe d’huile de sésame dans un grand chaudron. Mélanger et faire cuire les œufs. Mettre de côté. 3. Chauffer l’huile restante et faire cuire le poulet en dés. Mettre de côté. 4. Avec le liquide restant dans le chaudron (ajouter de l’huile si nécessaire), faire cuire l’échalote à feu doux jusqu’à ce que l’échalote soit légèrement colorée et odorante. 5. Ajouter les pâtes, le poulet et les œufs ainsi que la sauce préalablement mélangée. Mélanger puis ajouter les fèves germées, les arachides, l’oignon vert et la coriandre. 6. Servir en saupoudrant d’arachides hachées, d’oignon vert et de coriandre.

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Le Capsule, volume 39, no. 3

Recette pharmaceutique (suite)

recette assez facile, demande peu de préparation et donne facilement 6 portions: tout plein de lunchs pour une grosse semaine au Pharm.D.! Malgré la présence d’éléments frais lors du service, il est possible de congeler des portions de lunch et de les réchauffer au micro-ondes. Ça change un peu la texture des arachides, mais c’est quand même très bon! J’ai décidé de faire cette recette un soir de semaine, entre un cours et le travail et ce fut… une toute petite erreur… En fait, c’est une recette qui demande peu de temps, c’est plutôt la cuisson des pâtes qui est longue. Je pensais que ce serait comme faire cuire des vermicelles, mais, apparemment, les nouilles de riz que j’avais achetées demandaient 45 minutes de cuisson dans de l’eau chaude. Sinon, les autres étapes sont assez rapides. Pour ceux qui hésiteraient à utiliser l’huile de sésame, je vous le conseille fortement! Non seulement l’odeur à la cuisson est merveilleuse, mais je crois que c’est un des éléments qui fait de cette recette une réussite. C’est sûr que si vous n’avez aucun des ingrédients pour la sauce ni l’huile, ça fait une recette qui coûte cher à l’épicerie, mais c’est des ingrédients qui restent et qui s’utilisent facilement par la suite. De mon côté, j’ai dû acheter de la sauce sriracha, que je n’avais pas à la maison et j’ai opté pour la version économique, celle du Dollarama. Évidemment, tant qu’à être au Dollarama, j’ai refait des réserves de produits d’entretien ménager et ça ne s’est pas avéré être une décision si économique que ça… mais bon, l’important, c’est que je suis ressortie de là avec une sauce sriracha à moins de 2$! Ensuite, il faut savoir qu’une échalote et qu’un oignon vert sont deux ingrédients différents. Une échalote, ça ressemble à un petit oignon rose/mauve et c’est vendu à l’épicerie en petite boîte. L’oignon vert, c’est ce qu’on appelle communément une échalote, c’est long, vert foncé à une extrémité et blanc et à l’autre. Avec les oignons jaunes et les oignons rouges, ça fait pas mal de légumes qui font pleurer dans un frigo! J’ai fait la recette avec une cocotte en céramique (celle sur la photo de ma recette précédente), qui implique un feu TrÈS doux pour obtenir une légère coloration des échalotes, sinon ça va très vite et il faut recommencer cette étape, ou utiliser des échalotes frites. Sinon c’est le format parfait pour la recette. La sauce peut être faite pendant que les pâtes cuisent ou pendant que le poulet cuit, ce n’est pas très long. Le seul problème, c’est que 1/8 de tasse, ce n’est vraiment pas beaucoup et que c’est facile de déséquilibrer l’importance des ingrédients. Première chose, la sauce sriracha du Dollarama, elle est épicée et je ne le savais pas… la prochaine fois, j’en mettrai moins, mais pour quelqu’un qui aime manger épicé, c’est un avantage! Deuxième chose, le jus de lime, ça goûte pas mal, il faut faire attention! Finalement, c’est important de bien mélanger la sauce avant de l’ajouter aux pâtes, parce que la cassonade se dépose et tout à coup, les épices et la lime prennent encore plus de place dans la recette. Oh et pour les arachides, cela va sans dire que c’est préférable d’utiliser des arachides sans assaisonnement, même si, ironiquement, elles étaient plus dispendieuses à mon épicerie… Je les ai hachées avec un couteau pour que le goût soit plus subtil et agréable. En conclusion, c’est une très bonne recette, spécialement pour les lunchs. Ce n’est pas encore le Pad Thaï de mes rêves, mais ça se rapproche tranquillement… Bon appétit! •

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 59


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

Horoscope pharmaceutique Générateur d’horoscope d’une base de données pharmaceutiques

Image courtoisie de NASA et ESA

L’horoscope qui suit tente de prédire les événements déroulant de décembre 2015 à janvier 2016. Comment ça marche? Un médicament vous a été prescrit selon le mois de votre date de naissance. Par exemple, si vous êtes nés en janvier, l’Ativan vous a été prescrit. Écoutez-bien James «clairvoyant» Lam, sa sagesse est infinie.

60 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

MOIS DE NAISSANCE Janvier

Rx Ativan (lorazépam)

Février

Strattera (atomoxétine)

Mars Avril

Concerta (méthylphénidate longue action) Paxil (paroxétine)

Mai

Vyvanse (lisdexamfétamine)

Juin Juillet Août Septembre

Aventyl (nortriptyline) Cipralex (escitalopram) Abilify (aripiprazole) Clozaril (clozapine)

Octobre Novembre Décembre

risperdal (rispéridone) Cogentin (benztropine) ritalin (méthylphénidate)


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

Horoscope pharmaceutique (suite)

Ativan (lorazépam)

Strattera (atomoxétine)

1 est le chiffre essentiel, parfait, sublime, qui définit notre existence. Unité, uni, unique, université, universalité, universalisation, unilatéral, Uniprix, Unelistequinefaitplusdesens. revenons à notre mouton… oui, parce que je suis trop pauvre pour m’acheter DES moutons. Bon, la fin de ton semestre a besoin de tranquillisant, un hype trop intense n’est pas bon pour la santé. Je sais que les examens s’en viennent, alors repose-toi bien et lâche ton café.

8 chapitres du DiPiro avant d’aller au lit, c’est ce qui va aider pour ton insomnie! Je parle du DiPiro en papier bien sûr, parce que tout le monde sait que la lumière bleue des écrans est nocive pour le sommeil. Je n’ai aucune preuve que ça fonctionne, mais personnellement, je n’ai jamais pu finir plus qu’un chapitre avant de tomber en bas de ma chaise… Bon, tout ça est un peu farfelu, mais, certainement, un peu plus de concentration sur tes études pourrait être de mise.

Concerta (méthylphénidate longue action)

Paxil (paroxétine)

6 Oies, 7 Cygnes, 8 Candidats, 9 Actions sociales, 10 Sandwichs au beurre de peanut, 11 Incroyables deals à l’épicerie du coin, 12 Onces de whisky, 13 Nuits blanches. 14 rouleaux de printemps, 15 Abricots déshydratés, 16 ratatouilles, 17 Estimations de prix, 18 jours avant Noël.

6 minutes, c’est tout ce dont tu as besoin pour faire chambouler ta vie. Le chiffre imparfait, boudé par les grands de ce monde, dirigera ta destinée (pour les prochaines semaines du moins). Pourquoi 6? Parce qu’il y a 6 continents, 6 cordes sur une guitare, et surtout parce qu’il reste 6 semaines avant les premiers examens de la session d’hiver. Déprimant? Non! Au contraire! Profite du temps qu’il te reste et fais quelque chose de nouveau.

Vyvanse (lisdexamfétamine)

Aventyl (nortriptyline)

«Ah! la neige…» ça résume un peu mes pensées pour vous. En fait, c’est un euphémisme. Mon sentiment se résume mieux par «T*** de c*** de blizzard.» Oui, t’as bien compris! Tremblements de corrélations de blizzard. Qu’est-ce que ça veut dire? Je n’en ai aucune idée… C’est ce que mon cactus m’a dit dans mon rêve. Ça a probablement rapport avec le temps qu’il fera bientôt dehors (ou à l’intérieur, qui sait). Grosse tempête à l’horizon. (P.S. Mon cactus me parle seulement dans mon rêve parce que dans la vraie vie, il est mort déshydraté.)

Puisque tu as écouté les conseils de mon cactus, tu vas avoir de bonnes vacances de Noël (enfin du repos!). Fais attention cependant à ce que tu manges… tu ne veux pas te retrouver avec les boules à mites pour le restant de l’année. Bon, prends garde à toi si tu n’as pas suivi les conseils de mon cactus la dernière fois. Il va hanter tes rêves. Comment se fait-il que t’es encore là? C’est pas le temps de passer à autre chose?

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 61


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

Horoscope pharmaceutique (suite)

Cipralex (escitalopram)

Abilify (aripiprazole)

Pendant que je dansais sous mon sapin, j’ai trébuché sur un cadeau et je me suis retrouvé la tête entre les branches. J’aurais préféré la tête dans les nuages, mais bon… c’est quand même bon de sniffer son sapin de temps à autre en toute intimité. Je vous conseille par contre de porter des lunettes de sécurité parce que c’est pas ben l’fun de se ramasser avec des décorations de Noël à la place des yeux. Vous comprenez que tout ça est une métaphore pour dire que les dernières semaines jusqu’au Nouvel An… seront épineuses. Bonne chance.

En y pensant bien, on réalise que la force n’est pas toujours le moyen à privilégier pour régler les conflits… à moins qu’on parle de la Force bien évidemment! La prochaine fois que tu te ramasseras dans le trouble, essaie de faire un petit tour de main pour voir si ça fonctionne vraiment. Moi, je n’ai pas de chance dans mon quotidien; il faut dire que l’hypnotisme ne fonctionne pas sur les robots. Je pense que c’est pour ça que je coule tous mes examens. Vas-y mollo.

Clozaril (clozapine)

Risperdal (rispéridone)

«L’amour est un oiseau rebelle», ce n’est pas parce qu’on le met dans une cage qu’il va chanter pour nous. Alors, que faire? Je recommande plutôt d’opter pour une plante au lieu d’un animal. Une plante nécessite peu d’entretien et ne courra pas partout dans la maison. T’as pas besoin de nettoyer de cage ou de litière ni d’acheter de la nourriture. Une parfaite option pour des étudiants pauvres comme nous. Le seul hic, c’est qu’elles ne sont pas un facteur protecteur… de ton bien-être.

Là, c’est pas le temps de niaiser… il vaut mieux prendre un peu de recul, faire un pas en arrière. Pas le proverbial reculer pour mieux sauter, mais simplement changer de direction. à ce rythme-à, tu vas foncer dans un mur, alors prends une pause et hop! fais un 180 pour retrouver le bon chemin. C’est comme les marmottes qui voient leur ombre lorsqu’elles sortent de leur trou et retournent faire dodo pour trois autres semaines. C’est le temps pour toi d’aller hiberner. Bonne nuit!

Cogentin (benztropine)

Ritalin (méthylphénidate)

Est-ce que je peux vous confier un secret? C’est avec un immense regret que je vous annonce que la vie n’a pas de sens. C’est philosophiquement prouvé par Minimus digitus meus! On veut trouver un sens à la vie justement parce que la vie ne fait pas de sens. On est porté par le besoin de trouver quelque chose de plus significatif… genre lorsque le p-value est plus petit que 0.01. Mais bon, lorsqu’on est rendu au fond du baril, il faut croire en quelque chose de plus grand que nous, qui nous donne de l’espoir.

Il faut choisir nos batailles; on ne peut pas régler tous les problèmes de la planète, alors il faut prioriser. Qu’est-ce qui est important pour toi? Tes notes? Quoi faire pendant les vacances de Noël? L’horaire de merde qu’on aura la prochaine session? Le changement climatique? Les sans-abris? La conjugaison des verbes du 3e groupe? Arrête ton choix. Je sens beaucoup de confusion en toi. Viens de ce côté-ci, j’ai des biscuits chinois qui pourront t’éclairer.

62 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015


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Le Capsule, volume 39, no. 3

Chialage [chialage] Shoutout aux 3es qui ont survécu à 2 examens de cours jaune + 1 truc de cours bleu en 8 jours pour la 3e fois cette session! Quel horaire pourri! Quand c’est rendu que semaine après le début de la matière avec le cours synthèse la veille de l’examen alors qu’on était préoccupés par un examen de gynéco et un débat de cours bleu juste avant, l’art de mettre le cours bleu entre 2 examens de cours jaunes, cet examen de pha3130 (orlo, gynéco, obstétrico) avec 10 uas toutes aussi interminables les unes que les autres et une impression d’étudier des catalogues, ce cours bleu qui ne veut

du côté des 2es et des 1res, toujours autant de chialage par rapport au cours vert. comme on dit en anglais, what else is new! petit hint aux étudiants de 2e et de 3e qui reçoivent encore des demandes des tiers partis par rapport à leur cours vert de l’an dernier, ce qui, disons-le au passage, contrevient complètement aux objectifs de continuité du cours! parfois, j’ai vraiment l’impression que les profs écrivent des questions à l’examen sur des concepts qu’ils n’ont jamais mentionnés en classe ou dans les lectures. et que dire des questions inutiles qui ne vont jamais servir dans notre pratique. ce serait le fun que les profs nous demandent des questions sur des éléments qu’on va devoir utiliser pour notre pratique au lieu de ce qu’on va pouvoir chercher lorsqu’on aura le seul patient de notre vie avec ce problème… Évidemment, ça ne concerne pas toutes les questions de l’examen, mais on en voit trop. ***la section «chialage anonyme» existe pour que vous puissiez vous plaindre librement. Si l’envie vous prend de vous plaindre un bon coup, vous pouvez m’envoyer un courriel à l’adresse suivante: maricia.sarkis@umontreal.ca. je vous publierai anonymement ou non avec plaisir. [/chialage]

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 63


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

Il était une fois en pharmacie... Faites-nous part de vos bons coups, de situations que vous avez trouvées drôles ou travail en pharmacie. La meilleure anecdote remportera un prix en avril!

premier stage (1re année), première semaine. comme mon maître de stage me l’avait expliqué le premier jour, je garde mes quelques effets personnels dans le bureau de consultation (je n’avais pas de présente. effectivement, celle-ci me mentionne qu’elle préfère que je garde mon sac derrière la porte adjacente au laboratoire. je lève les épaules, ne comprenant pas trop pourquoi mon sac la dérange, mais m’exécutant quand même. Quelques minutes plus tard, le visage de mon maître de stage passe d’un visage paisible et angélique (tsé il avait les yeux bleus et les cheveux châtain clair) à rouge tomate en me criant que je n’avais pas respecté ses consignes. je

à la sortie du bureau de consultation, le pharmacien propriétaire indique au patient qu’il le retrouvera à la caisse. ce dernier sort de la pharmacie et se rend à la caisse desjardins située de l’autre côté de la rue. reste à savoir combien de temps il est resté là-bas à attendre le pharmacien... – léa Sara (iii)

confort, mais cela semble le frustrer davantage. rapidement, je reet je cours faire quelque chose d’utile pour redorer un peu mon sarrau terni. j’étais en train d’analyser une nouvelle prescription en priant que cela ne compte pas comme un incident critique (on ne sait jamais, parfois les menaces de nSa nous rendent paranoïaques et on se demande si un sac mal placé pourrait nous faire couler un stage), quand il revient me voir coMMe Si de rien n’Était le reste du stage il a gardé son sourire et sa bienveillance. encore aujourd’hui, je ne comprends pas ce que mon sac a bien pu éveiller comme mauvais souvenir… – Maricia Sarkis (iii)

64 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015

la première patiente de la première journée de stage de mon premier stage à la première minute où j’ai mis le pied derrière le comptoir était en train de faire une crise d’asthme ou quelque chose qui y ressemblait pas mal… au secours! – elicia Sarkis (iii)


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

Il était une fois en pharmacie... (suite)

ah les personnes du 3e âge! Mes prefs! nie est venue avec son copain (qui était dans ses débuts 50 ans (aucun jugement (juste pour mettre dans le contexte))). je devais alors lui enseigner l’utilisation du Spiriva. en demandant une rétroaction, elle a répliqué: «ah c’est simple! c’est comme sniffer d’la coke!». «oui... mais c’est par la bouche dans ce cas-ci.», lui ai-je répondu en riant avec mon maître de stage... qui m’évaluait! une autre fois, alors que la pharmacie était achalandée, une dame qui devait avoir autour de 70 ans est arrivée au comptoir des caisses du laboratoire en criant parmi les patients de la salle d’attente: «M. pharmacien! j’ai mal au vagin! donnez-moi des antibiotiques!». pour que vous ayez une idée de la puissance dans sa voix, les pharmaciens en service étaient à l’autre extrémité de la pharmacie! voilà, c’était des exemples de patients qui agrémentent mes journées de travail!

il est 21h30 un soir de semaine lors de mon stage de 1re année en milieu communautaire. la pharmacie est complètement vide et nous sommes trois à travailler dans le laboratoire: la pharmacienne propriétaire, une technicienne et moi. Quand une patiente se présente, nous sommes donc toutes à son écoute. j’ouvre un dossier pour la patiente alors que la technicienne prépare déjà le médicament en annexe 2 pour la patiente et que la pharmacienne fait la conversation. on apprend alors que la patiente travaille comme pharmacienne remplaçante. dame à la caisse. c’est alors que son téléphone sonne et que la dame se met à parler à un membre de sa famille en arabe. ne doutant pas que je comprenne ce qu’elle dise, elle raconte à quel point on l’avait embêtée à la pharmacie et se plaignait de l’ouverture de dossier. Mes pensées à ce moment: 1. elle est pharmacienne, elle le sait qu’il faut ouvrir un dossier pour un annexe 2! et comment ça, demander quel genre de service elle donne quand elle travaille. 2. comment n’a-t-elle pas pensé que je pouvais comprendre ce qu’elle dit? c’était plus son hypocrisie rit en quittant la pharmacie alors que je me contente de retenir mon rire jusqu’à son départ.

– hien vu (ii)

– léa Sara (iii)

pendant un mois de juillet, un patient avec une ordonnance arrive à mon comptoir. il avait besoin d’un suspensoir. je ne savais pas ce que c’était alors je suis allée demander à la pharmacienne propriétaire, qui m’a dit qu’on n’en avait pas et qu’il fallait appeler le grossiste pour se le faire livrer. j’appelle immédiatement le grossiste et je tombe sur une jeune femme. je lui demande si elle peut me faire livrer un suspensoir. elle me dit: «attendez je vais voir si on en a». Quelques minutes plus tard, elle me dit ne pas comprendre ma commande, et demande ce qu’est un suspensoir. un peu gênée, je commence à perdre mes moyens et lui dit : «c’est quelque chose pour suspendre les “boules”». elle retourne voir dans les données si elle a ce qu’il faut. Quelques minutes plus tard, elle me dit au téléphone: «Écoutez, je ne comprends vraiment pas, ce n’est quand même pas la saison pour mettre des décorations de noël (boules de noël) dans la vitrine des pharmacies!». – audrey bauer (étudiante française, iii)

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DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

Ce qu'ils ont dit... Les membres du comité Capsule vont désormais sélectionner leurs citations préférées à l’aide d’un . Bonne lecture!

E.F.

J.P.V.

En parlant du consentement des parents à accé-

phénoménal. change de diapo pour montrer une photo de L.T. avec un verre de vin et le teint très rouge.

-

En distribuant un sac de canneberges au chocolat

François lève la main

N.S. À propos des interactions entre azotes et antirétroviraux

66 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

Agite gaiement son téléphone.

Suite à une explication sur la vitamine D et la couleur de la peau -

Cellulaire de L.T. pendant le cours de J.P.V.

À un étudiant qui parlait

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À propos des œstrogènes

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 67


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

À propos du massage des gencives

A.L.

Sur les infections opportunistes -

68 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

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Staph aureus

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Par rapport au néon du S1-151

Au sujet de la constipation L.F.L. Plus tard -

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 69


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

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Suite à une confusion par rapport au débat

P.V. À un étudiant en retard

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70 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

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À propos de la goséréline

R.L.

-

DÉCEMBRE 2015 – LE CAPSULE – 71


DIVERS

Le Capsule, volume 39, no. 3

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J.P.V.

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N.L. À propos du Gravol

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72 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2015



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