Capsule - Octobre 2015

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TABLE DES M ATI ÈRES

34

ChialaGe anonyMe

35

l’extraordinaire Étudiant en pharMaCie

44

pharMaCie en horreur

52

l’art en aneCdote phany Chhon

54

WeS CraVen, une rÉtroSpeCtiVe «rÉtro» Michael floricel

56

la MuSiQue pour touS leS GoûtS isabelle toupin

58

SCeptron: partie 1 akram nadir Bakhti

61

ordonnanCe Mal foutue

62

MotS CroiSÉS pharMaCeutiQueS Maricia Sarkis et isabelle toupin

63

entreVue aVeC Marie-line renaud Équipe du Capsule

BinarioS Wendy ngan

64

entre deux planS de SoinS Karina Savoie

reCette pharMaCeutiQue Vicky Marcotte

66

horoSCope pharMaCeutiQue

69

Ce Qu’ilS ont dit...

04

Éditorial léa Sara

06

Mot de la doyenne lyne lalonde

07

Mot du prÉSident Michaël Cardinal

09

affaireS externeS Jean-françois Cabot

10

Ma pharMaCie CoMMunautaire, Ce n’eSt paS une entrepriSe, C’eSt une CoMMunautÉ Émilie Mégrourèche

12

14 18

VoyaGer diffÉreMMent au GuateMala Shaïna leblanc et laurence Messier

20

une JournÉe danS la Vie d’un pharMaCien d’hôpital Benoît lemire

23

le pÉriple deS MiGrantS dania Sakr

Révision et coRRection

24

aÉpuM 2015-16 2.0

28

Quoi de neuf à l’aÉpuM?

32

leS loiS de Murphy au pharM.d. Maricia Sarkis

Page couverture par Leanne Kate Suen Fa ©

Phany Chhon Michael Floricel Léa Sara Elicia Sarkis Maricia Sarkis Valérie St-Louis Karima Zerrouki

Mise en page Qian Li illustRations Akram Nadir Bakhti Leanne Kate Suen Fa photos Michelle Chen

Les textes sont signés et représentent l’opinion de leur(s) auteur(s). Le Capsule, de même que l’association des étudiants en pharmacie de l’Université de Montréal, n’endossent pas nécessairement les opinions exposées. De plus, la reproduction d’un ou des textes est acceptée sous la seule condition que la provenance soit inscrite sur la copie. Les textes et commentaires peuvent être déposés dans la boîte prévue à cet effet dans le local étudiant ou envoyés à l’adresse du Capsule: journalcapsule@gmail.com. Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Octobre 2015

OCTOBRE 2015 – LE CAPSULE – 3


Le CapsulE, volume 39, no. 2

Éditorial

Ah

Par Léa Sara (III)

octobre, le mois de l’Halloween! Le mois des sorcières, mois des monstres, mois des fantômes, mois des araignées, mois de la noirceur, mois de la peur... peur des sorcières, peur des monstres, peur des fantômes, peur des araignées, peur de la noirceur, peur de la peur elle-même...

la peur de l’échec, la peur de se montrer vulnérable, la peur de perdre le contrôle, la peur du regret, la peur du changement, la peur de l’inconfort et j’en passe...

En pensant à la peur, peut-être que votre premier réflexe est de penser à ces gens qui ont une peur incontrôlable des insectes ou des hauteurs, ces personnes qui restent là, paralysées devant l’objet de leur peur. Vus de l’extérieur, ces comportements peuvent nous sembler complètement irrationnels, voire futiles, alors que ces individus vivent une véritable tempête intérieure les empêchant complètement d’avancer.

Que ce soit le déclin d’une invitation à un évènement, la procrastination de l’étude, le changement d’emploi, le maintien d’amitiés néfastes, la peur d’inviter quelqu’un, le refus de s’impliquer dans tel projet jusqu’à la déci-

Mais, au juste, qu’est-ce que la peur? «La peur est une émotion ressentie généralement en présence ou dans la perspective d’un danger ou d’une menace.» (Wikipédia) Ainsi, ce serait la peur qui aurait permis à l’être humain de se préparer face aux dangers imminents, tel un animal sauvage en vue. L’être humain aurait alors le choix d’affronter la situation menaçante pour son intégrité s’il s’en croit capable ou encore de tout simplement la fuir. Par contre, avec notre vie moderne, les menaces à notre intégrité sont de plus en plus d’ordre psychologique que physique. Ainsi, il est étonnant de constater à quel point la peur peut s’immiscer de façon beaucoup plus subtile dans plusieurs décisions. De la peur des hauteurs, de l’eau ou des insectes, on passe à la peur du rejet, la peur de l’engagement, la peur du ridicule, la peur de l’inconnu, la peur de décevoir, la peur du jugement, la peur d’être seul,

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Entre autres, vous y trouverez bande dessinée, expériences de stage, voyage au Guatemala, loi de Murphy au Pharm. D., nouvelles de l’AÉPUM, vision de la pharmacie du futur, entrevue avec la pharmacienne en GMF Marie-Line Renaud, la première partie de «Sceptron» ainsi que vos histoires d’Halloween pour le concours Pharmacie en horreur! À ce sujet, félicitations à notre gagnante Shaïna Leblanc!

La seule chose dont il faut avoir peur, c’est la peur elle-même. – Franklin D. Roosevelt sion de devenir pharmacien propriétaire, force est de constater que cette émotion régit de façon assez impressionnante nos gestes. La peur se concentrant plus sur le côté négatif des choses, cette petite voix intérieure peut venir nous faire douter de nous, nous faire penser que nos idées sont trop irréalistes, nous faire croire que nous ne sommes pas en mesure d’affronter la menace, nous laisser nous réfugier dans des excuses. Celle-ci en vient donc à nous faire construire des murs. Oui, peut-être bien que cet état nous évite de subir de la douleur, mais elle nous empêche tout autant de vivre bien d’émotions positives. Heureusement, dans ce numéro d’octobre, de nombreux étudiants n’ont pas eu peur de nous soumettre leurs articles!

Loin de là de vous dire qu’il faut éliminer toute peur, mais en commençant par considérer la question et reconnaître vos peurs, peut-être bien qu’un jour vous aurez le courage de les remettre en question, d’en comprendre les fondements et de prendre le premier pas afin de les surmonter pour une première fois. Et ensuite, je souhaite que vous choisissiez plus souvent le combat que la fuite, puis que les barrières tombent pour de bon, que vous ne vous limitiez plus dans vos actions et puissiez pleinement suivre vos aspirations, une peur à la fois. Je vous lance donc la question: et vous, de quoi avez-vous peur? Léa, Votre rédactrice en chef


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Le CapsulE, volume 39, no. 2

Mot de la doyenne

des nouveautés à l’horizon Chères étudiantes et chers étudiants,

D

éjà, la session est bien amorcée et, comme vous, l’équipe de la direction est à pied d’œuvre pour mettre en place de solides assises qui nous permettront de réaliser des projets d’envergure. Au cours des cinq prochaines années, nous travaillerons à faire de la recherche une priorité facultaire, à évaluer l’efficience de nos programmes académiques et à renouveler de fonds en comble notre offre de perfectionnement professionnel. En tant qu’étudiants, vous serez non seulement aux premières loges pour observer ces transformations, mais vous y participerez activement. Voyons comment...

Plusieurs questions difficiles devront être répondues: comment créer une meilleure synergie entre nos programmes de premier cycle? Quels sont les avantages et les désavantages d’un Pharm.D. en cinq ans? [...] Au niveau de la recherche, Céline Fiset, professeure titulaire et vice-doyenne aux études supérieures et à la recherche, a comme mandat de faire de la recherche une priorité facultaire. En juin dernier, une journée complète de notre retraite facultaire a été consacrée à la recherche. Il est indéniable que nos chercheurs sont productifs et bien subventionnés. Voici quelques chiffres révélateurs pour la dernière année: 7,9M$ en subventions, 120 publications et 4556 citations! Ceci dit,

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Par Lyne Lalonde des efforts substantiels devront être faits pour valoriser la recherche auprès des étudiants de la faculté et stimuler le recrutement d’étudiants aux cycles supérieurs, tant à la faculté qu’à l’extérieur. Plusieurs stratégies seront mises de l’avant: multiplier les occasions de faire connaître nos chercheurs, faire la promotion de nos bourses d’été en recherche, valoriser le cheminement «honor» et développer une formation de type «Pharm.D./Ph.D». Au niveau de l’enseignement, Ema Ferreira, professeure titulaire de clinique et vice-doyenne aux études de premier cycle, a comme mandat d’évaluer l’efficience de nos programmes de formation. Une évaluation formelle de l’ensemble de nos programmes sera faite. Plusieurs questions difficiles devront être répondues: comment créer une meilleure synergie entre nos programmes de premier cycle? Quels sont les avantages et les désavantages d’un Pharm.D. en cinq ans? Devrait-on revoir les modalités de prestation de certains cours? Nos étudiants sont-ils vraiment bien formés pour exercer leur profession à la hauteur des attentes de la population et de nos législateurs? Un processus d’évaluation formelle sera mis sur pied. Des membres étudiants feront partie de ces comités. Vous aurez également l’occasion de vous prononcer lors de consultations publiques ou par dépôt de mémoires. Au niveau du perfectionnement professionnel, je serai responsable de la refonte de notre programme de perfectionnement professionnel. Plus que jamais, nous devons soutenir nos pharmaciens en pratique dans la transformation nécessaire de leurs pratiques cliniques en lien avec la loi 41. Nos cours devront répondre aux attentes et aux besoins de nos

pharmaciens, être facilement accessibles et abordables. À l’image de notre Pharm.D., le perfectionnement devra préparer le pharmacien à offrir des soins pharmaceutiques de première ligne de grande qualité dans des domaines spécifiques et toucher tous les aspects de sa pratique, notamment la collaboration interprofessionnelle, la communication et la gestion. Des efforts seront également consacrés à raviver notre programme de maîtrise en pharmacothérapie avancée, option de première ligne. Ces étudiants pourront non seulement nous soutenir dans l’élaboration de notre programme de perfectionnement, mais également en évaluer les retombées. Dans les prochains numéros, nous aurons la chance de présenter chacun de ces dossiers de manière plus détaillée. Bien sûr, tout ceci prendra du temps et de l’énergie. Comme n’importe quoi dans la vie, l’important est de commencer! Au plaisir de travailler à vos côtés! Lyne


Le CapsulE, volume 39, no. 2

Mot du président

L

e vendredi 18 septembre dernier, lors de la magnifique cérémonie des sarraus organisée par la faculté, j’ai eu l’honneur de présenter aux étudiants de première année un de mes rêves les plus chers... et aussi mon amour pour George St-Pierre. Je vous laisse en découvrir plus à la lecture de mon discours, que je souhaite pertinent, que l’on soit en première, deuxième, troisième, quatrième année ou au QeP: «Membres de la faculté, donateurs, parents & surtout, étudiants et étudiantes, bonjour. J’ai pensé aujourd’hui vous raconter une p’tite histoire. J’suis bien fier de ma p’tite région natale. J’ai grandi dans le sudouest de Montréal à Ville Mercier et bien près de chez nous pendant que j’étais un p’tit garçon, y’avait un jeune homme, qui habitait à St-Isidore, qui se faisait intimider. Bon, j’avoue que ça commence un peu mal comme histoire, mais c’est vrai, ce jeune homme-là se sentait pas mal tout seul. Y faisait un peu de sport, de la boxe, du taekwondo. Ça lui permettait d’évacuer les mauvaises énergies qu’il avait subies durant sa journée d’école. Un jour, combat après combat, il est tombé dans une zone de confort, jusqu’à ce qu’il, lors d’un combat – désolé mon français – mange une bonne volée. Ce gars-là a décidé de se relever, de s’entrainer et de travailler de plus en plus fort. Il est aujourd’hui multimillionnaire et est un des hommes les plus appréciés et influents dans le monde. Oui, ce gars-là, c’est George St-Pierre. Bon, à part être bien content d’avoir pu le connaitre quand qu’y’était plus jeune, je vous parle de lui parce que passer au travers du Pharm.D., c’est un peu comme un combat de la UFC. La première manche, on étudie notre adversaire. On apprend

Par Michaël Cardinal (III) comment la pomme fonctionne. C’est une bonne marche par rapport à l’entrainement des deux dernières années ou plus pour certains combattants, mais on réussit à donner deux... ou trois bons coups. Puis, à la deuxième & troisième manche, on tombe dans le vif du combat. On perd un peu de sang, on reçoit un coup dans le rein, gracieuseté hématonéphro. Deux-trois prises de luttes qui vous donnent un peu la gastro, pompent deux fois plutôt qu’une votre cardio. Mais, à chaque fois, on se relève et on continue ça jusqu’à la fin de la 3e manche, c’est-àdire, quand on mange un bon coup dans «pré»FACE. Mais chose certaine, c’est que vous allez toujours vous relever et arriver à la fin de votre quatrième manche en ayant gagné le combat. Finalement, c’est une belle histoire, hein? --

[Ce] que je veux faire ressortir de tout ça, c’est qu’il n’y a pas de changement qui arrive tout seul, puis [il n’y a] pas de changement quand [on] reste dans notre zone de confort. Je vous parle aussi de George St-Pierre parce que notre profession connait une période à l’image de la progression qu’il a vécue. Le 26 novembre dernier, les pharmaciens ont été un peu intimidés. Intimidés par un gros mammouth qui s’appelle loi 28. Mais, pendant ce tempslà, y’avait des combattants à l’Ordre, à

l’AQPP et l’APÉS qui «évacuaient les mauvaises énergies» en se battant pour une entrée en vigueur réussie. Le 20 juin dernier, grâce à un combat qu’ils ont enfin gagné, les pharmaciens ont, tout comme GSP, amorcé la lourde étape de sortir de leur zone de confort et ont commencé à faire profiter la population de 7 nouveaux services de soins pharmaceutiques. C’que je veux faire ressortir de tout ça, c’est qu’il n’y a pas de changement qui arrive tout seul, puis, y’a pas de changement quand qu’on reste dans notre zone de confort. Vous connaissez bien ça, ayant travaillé fort durant les dernières années de votre vie pour en arriver ici. J’suis certain qu’y’a personne ici qui s’est fait prendre la main pour se faire amener du point A jusqu’au point B jusqu’à son admission en pharmacie. Vous avez fait ce bout de chemin-là vous-mêmes. Et même en ce moment, vous sortez de votre zone de confort! Je vous ai vus descendre les marches tantôt, vous n’étiez certainement pas dans votre zone de confort. Plus sérieusement, ça va être la même chose durant votre parcours. Y’a personne qui pourra vous dire que ce n’est pas le temps de réaliser vos rêves. En tant qu’étudiant dans une faculté prestigieuse comme celle de la pharmacie, on apprend tranquillement à

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devenir des vecteurs de changement. En tant qu’étudiant, on apprend à devenir les «leaders» de notre prochaine profession. Réalisez vos rêves, allez au bout de vos objectifs. Mon rêve à moi, c’est de faire partie d’une profession qui est forte, qui ne se laisse pas intimider et qui prend sa place. Une profession remplie de «leaders». Je vous lance donc le défi aujourd’hui de vous impliquer. Impliquez-vous pour que

votre prochain travail soit à votre image parce que personne d’autre ne fera ce travail à votre place. Aussi parce que... la loi 41 c’est bien, mais comme un verre de lait c’est bien, et 2, c’est mieux. La loi 41.2, on la veut.»

des étudiants engagés. Au nom de tout le comité organisateur, venez au colloque étudiant sur l’avenir de la pharmacie le mercredi 4 novembre prochain en soirée. On vous promet une programmation inspirante.

Loi 41.2. Ça me rappelle un évènement qui arrive bientôt, ça! S’impliquer commence tout d’abord par une bonne participation! Profitez des outils de réflexion que mettent à votre disposition

Et surtout, bonne continuité dans vos études à tous! Michaël

PARTICIPER AU CAPSULE, QU’EST-CE QUE ÇA IMPLIQUE?

COllABOrAtEur

mEmBrE

envoyez-nous vos textes sur le sujet de votre choix, qu’il soit relié ou non à la pharmacie. aucune restriction par rapport au nombre de mots. envoyez-nous tout simplement votre texte dans un document Word au journalcapsule@gmail.com et l’équipe du Capsule se charge de la révision et de la mise en page.

le Capsule est toujours à la recherche de chroniqueurs, d’illustrateurs, de réviseurs et de photographes pour intégrer l’équipe à plus long terme. Vous pourrez assister aux réunions du comité du Capsule et participer aux décisions. envoyez-nous un courriel à journalcapsule@gmail.com et il nous fera un plaisir de vous accueillir parmi nous!

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Chroniqueurs: Écrire à chaque édition dans une section réservée pour vos textes. illustrateurs: Concevoir la page de couverture, la troisième de couverture et tout autre dessin. réviseurs: Corriger le français dans les textes reçus. photographes: Choisir des photos pour garnir les textes et prendre des photos des événements.

Visitez notre page facebook et aimez notre page pour être à l’affût des actualités! nous vous invitons à communiquer vos commentaires et suggestions www.facebook.com/leCapsule

***neWS flaSh*** Vous pouvez maintenant consulter le Capsule sur votre téléphone intelligent via le code Qr à gauche. rien de plus pratique!

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DATE LIMITE POUR SOUMISSION D’ARTICLES: 20 novembre 2015 Envoyez-nous vos articles au journalcapsule@gmail.com!


ACTUALITÉS

Le CapsulE, volume 39, no. 2

AFFAIRES EXTERNES Par Jean-François Cabot (III) Ceci est mon premier message dans le Capsule. Je suis bien content de pouvoir enfin partager avec vous ce qui est arrivé jusqu’à maintenant à la FAÉCUM. De plus, j’aborderai ici, dans les éditions futures, quelques points qui pourront vous donner un aperçu des discussions que nous pourrions avoir lors des prochaines Assemblées locales.

A

u moment où vous lirez ces lignes, il est probable que le résultat de l’élection fédérale du 19 octobre soit connu. En tout cas, je l’espère. J’espère aussi que vous aurez gagné vos élections. J’espère surtout que c’est le pays qui en sortira gagnant. Pour l’instant, je ne peux statuer sur le succès (ou l’échec) du vote par anticipation sur le campus, mais pour avoir constaté la file d’attente à la sortie de l’examen du cours bleu, je dirais que les chances sont bonnes que l’exercice ait été une réussite. La FAÉCUM a été très active en ce début de session. Les sujets abordés ont été nombreux. Les coupes dans certains départements et certaines facultés (et l’austérité en général), le comité de discipline, le retour de la saga concernant le rapport sur l’implication des femmes à l’UdeM, les comités de la FAÉCUM, le projet pour le mouvement étudiant ainsi que la planification des officiers et officières de la FAÉCUM ont été au menu. 1) Le conseil de discipline: Pour faire une histoire courte: la communauté étudiante a été expulsée du comité de discipline traitant des plaintes portées par les étudiant(e)s contre les membres du corps professoral. Les raisons sont tellement nombreuses pour vous décrire à quel point cela est inacceptable que je vais me retenir de les écrire ici. J’ajoute cependant que cette exclusion a été entérinée en Assemblée universitaire (composée de nombreux professeur(e)s) et que l’AÉPUM a ciblé les membres du corps professoral de la Faculté de pharmacie y participant pour les sensibiliser à cet enjeu. Malgré tout, la bataille n’est pas finie et la FAÉCUM continue ses représentations auprès des différents acteurs. Plus de détails: http://tinyurl.com/ comitediscipline.

2) L’austérité: Ce thème revient périodiquement lors des discussions en ce début de trimestre. De nombreux départements et plusieurs facultés ont reçu des commandes de la direction de couper dans leurs dépenses. Certains cours ont été annulés alors que des programmes ont vu leur fonds de roulement diminué d’une dizaine de pourcentages. L’AÉPUM a fait parvenir une demande pour avoir une idée des coupures qui auraient pu affecter la Faculté de pharmacie. Pour l’instant, nous n’avons reçu aucune plainte d’étudiant(e)s et n’avons pas remarqué de changement dans l’offre de services de la faculté. Nous restons à l’affût et vous tiendrons informé(e)s. Si vous avez des questions ou des informations sur ce sujet: aepum.externe@gmail. com. 3) La nouvelle association étudiante nationale: Dernièrement, la FAÉCUM a donné son appui aux nouveaux membres du comité de coordination du Projet pour un mouvement étudiant (PPME). Comité chargé de la mise en œuvre de la nouvelle association – association qui aurait, selon les plus récentes informations, le nom de Union étudiante du Québec (UEQ). Plus de détails avec le Quartier Libre: http://tinyurl.com/unionquebec. Pour finir, j’aimerais lancer une discussion. Que pensez-vous de la possibilité d’avoir éventuellement, en pharmacie, des stages rémunérés? Comme je l’ai dit, je lance une réflexion, mais cela m’intéresse beaucoup d’entendre et de lire vos avis sur le sujet. Je vous suggère d’y réfléchir, car cela sera très fort probablement abordé lors de la prochaine Assemblée locale. • Jean-François Cabot VP aux affaires externes

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ACTUALITÉS

Le CapsulE, volume 39, no. 2

«Ma pharmacie communautaire, ce n’est pas une entreprise, c’est une communauté» Une vision utopique de la pharmacie du futur

L

e pharmacien occupe une place privilégiée dans le système de santé québécois. Quand on compare les rôles du pharmacien au Canada à ceux qu’ils occupent dans d’autres pays, on se rend compte que sa pratique est plus élargie qu’à bien d’autres endroits dans le monde. Cependant, nos capacités et notre potentiel sont-ils utilisés à leur maximum? Et si le pharmacien pouvait en faire plus? Et si nous pouvions transformer le modèle de la pharmacie communautaire d’aujourd’hui? Bien des questions à se poser quand on remet en question le système actuel. À l’heure où les approches multidisciplinaires de soins sont tant à la mode, pourquoi ne pas élargir davantage les champs de pratique et accorder de nouveaux actes aux professionnels pour le bien du patient? C’est dans cette optique que j’ai développé mon propre modèle de la pharmacie communautaire, certainement quelque peu utopique, vous en conviendrez. Dans ma pharmacie communautaire, des pharmaciens dévoués et avantgardistes y travaillent. Les pharmaciens suivent une ligne directrice commune: les meilleurs soins pour le patient. C’est pour ce dernier que les pharmaciens se donnent corps et âme, innovent et repoussent sans cesse les limites de la profession. Les pharmaciens de ma pharmacie sont engagés envers leur profession. Ces pharmaciens prescrivent, initient et ajustent la médication pour plusieurs problèmes de santé: hypertension, troubles de la coagulation, cessation tabagique, diabète, insuffisance cardiaque et bien d’autres. Dès l’annonce

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Par Émilie Mégrourèche (III) du diagnostic, les patients sont pris en charge de A à Z par le pharmacien. Les médecins sont consultés en cas de problèmes et les patients leur sont référés si nécessaire. À ma pharmacie, les employés peuvent consacrer 20% de leur temps à la réalisation de projets personnels. Selon moi, le calcul est fort simple. Être constamment plongé dans le travail ne laisse pas à l’esprit l’espace et le temps nécessaire pour penser librement, pour innover, développer et concevoir de nouvelles idées. À ma pharmacie, les plus récents outils technologiques sont utilisés. J’utilise un logiciel permettant de suivre la pression artérielle de mes patients en tout temps tout comme leur glycémie, leur rythme cardiaque, etc. J’offre aussi le service de suivi de l’anticoagulation, pour lequel j’effectue moi-même les tests d’INR à l’aide d’un Coagu-Check. J’ajuste ensuite la médication sur place en fonction des résultats. (Mieux encore, lorsque possible, j’enseigne l’autogestion de l’anticoagulation à mes patients et je leur fournis un appareil de mesure ainsi qu’un algorithme d’ajustement pour qu’ils le fassent eux-mêmes.) J’ai également un appareil pour mesurer la créatinine sérique. J’effectue des tests rapides sur les patients âgés se présentant à ma pharmacie pour ajuster leur médication selon leur fonction rénale. J’effectue aussi des tests de génotypage pour certains de mes patients sous médication spécifique. À ma pharmacie, les condoms sont gratuits. Des tests pour mesurer l’alcoolé-

mie sont distribués et des seringues stériles sont également disponibles. Ma pharmacie a des allures différentes des pharmacies traditionnelles. Libérée d’un commerce adjacent, ma pharmacie met la santé du patient au centre de ses priorités. Plusieurs bureaux de consultation y sont aménagés, des salles de conférences pour accueillir diverses activités sont présentes et des salles de vidéo-conférence sont aménagées pour communiquer via modem sécurisé avec les patients ne pouvant se présenter en personne. De nouveaux services sont d’ailleurs offerts à ma pharmacie. Le dépistage de certaines maladies est effectué pour les patients à risque. Je fais entre autres le dépistage de l’Alzheimer à l’aide d’un test validé que j’utilise pour catégoriser le risque de mes patients. Les patients jugés à risque élevé sont référés au neurologue de la clinique adjacente avec qui je leur fixe un rendez-vous rapidement. J’effectue également le dépistage de la dépression (notamment chez mes patients diabétiques) et je leur attribue un rendez-vous avec le psychologue d’à côté si nécessaire. Je fais aussi le dépistage des ITSS. Les patients désirant se faire tester peuvent le faire dans la confidentialité des bureaux de consultation. Le test prend 30 minutes au total. Il détecte plusieurs maladies, dont le VIH. Je fais aussi des tests de dépistage pour le diabète et l’ostéoporose. En cas d’infection urinaire, mes patients peuvent venir faire un test d’urine; les pharmaciens peuvent ensuite leur prescrire un traitement. Pendant ces activités de dépistage, le pharmacien en profite bien sûr pour


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faire de la sensibilisation et pour fournir de l’éducation au patient. Chaque jour de la semaine, des activités spéciales prennent place à ma pharmacie. Les lundis sont les journées de sensibilisation. Durant ces journées atypiques, les pharmaciens sortent de la pharmacie pour mener des activités de santé publique dans différents milieux de sa communauté: centres commerciaux, CLSC, écoles, etc. Durant ces journées, un thème est choisi, de la sensibilisation est effectuée (ex. ITSS) et des tests de dépistage sont menés à grande échelle. Des étudiants et des résidents en pharmacie viennent m’aider dans le déploiement de ces activités. Celles-ci profitent donc non seulement au grand public, mais deviennent une activité de formation et d’apprentissage pour les étudiants.

Ma pharmacie, c’est une coopérative, où chacun donne et chacun reçoit. Les mardis sont les journées dédiées à l’enseignement. Une grande salle est aménagée dans ma pharmacie pour y accueillir les soirées éducatives. Le concept est simple. Chaque semaine, un professionnel invité vient donner une séance éducative aux patients intéressés. Une première semaine, par exemple, une nutritionniste vient nous donner un cours sur les bases d’une bonne alimentation. Ces cours peuvent s’étendre sur plusieurs séances. Le mois suivant est consacré au diabète et un pharmacien nous enseigne les notions de base associées à cette maladie. Tant les diabétiques que leurs proches peuvent y assister. Ces cours gratuits sont offerts à tous. Les patients peuvent recevoir une accrédi-

tation pour les cours qu’ils suivent et un diplôme authentifie leur participation au nombre d’heures de formation effectuées. Les mercredis, quant à eux, sont consacrés aux groupes de soutien. Ces groupes réunissent des patients atteints d’une pathologie spécifique comme la dépression, le diabète, l’hypertension, etc. Au dépôt d’une nouvelle prescription en lien avec ces problèmes de santé, le pharmacien propose au patient de s’inscrire pour prendre part à un de ces groupes. Ces gens se rencontrent alors pour échanger sur leur maladie, leurs perceptions, leurs besoins, leurs attentes envers le personnel médical, etc. Un professionnel est sur place pour rediriger les échanges et répondre aux questions. Et dans quel but? Dans le but de briser l’isolement, d’augmenter le partage de connaissances et de bâtir une communauté solidaire. Les jeudis se tiennent les soirées de formation continue pour les professionnels. Chaque semaine, une activité accréditée leur est proposée. Finalement, les vendredis, les pharmaciens de ma pharmacie se réunissent avec les médecins/nutritionnistes/infirmières/ physio/ergo de la clinique adjacente pour discuter des patients, élaborer des plans de soins et mettre en action ces derniers. À ma pharmacie, je ne suis pas l’unique propriétaire. En fait, non seulement les pharmaciens salariés le sont aussi, mais chaque patient est un partenaire. Sortons de la conception habituelle que nous avons de la pharmacie, sortons de l’arbitrage légal et juridique pour un instant. Je rêve d’une pharmacie où les acteurs principaux sont les patients. Ma pharmacie, ce n’est plus une entreprise individuelle, ce n’est pas un modèle d’affaires et ce n’est pas non plus une façon de m’enrichir. Non. Ma pharmacie, c’est une coopérative, où chacun donne et chacun reçoit.

ACTUALITÉS En terminant, j’aimerais ouvrir une parenthèse. La pharmacie est actuellement en pleine redéfinition et ceci laisse une grande place à l’innovation. Malheureusement, devant l’immensité des possibilités qui s’offrent à nous, nous ouvrons actuellement trop facilement des pharmacies toutes semblables les unes aux autres (près de 2000 copies au Québec). C’est ce que nous avons appris à faire après tout: la reproductibilité, la démarche scientifique; c’est notre méthode de travail. Cependant, je suis de ceux et celles qui veulent voir évoluer ce modèle. Saisissons le vent de changement et faisons évoluer la pratique pharmaceutique vers son plein potentiel pour que le pharmacien occupe la place qui lui revient, la place qu’il est apte à occuper: une place centrale au sein de la communauté. Et je pense certainement que les étudiants ont un rôle à jouer dans ce changement. Le pharmacien est le professionnel de la santé le plus accessible; un pharmacien est pratiquement disponible à chaque coin de rue. Il est temps de placer les patients au centre de nos préoccupations et de jouer un rôle encore plus actif au sein de notre communauté. Alors, soyez curieux, renseignez-vous, apprenez des autres, tissez des liens et partagez vos idées avec les autres professionnels afin de développer de nouveaux projets communs qui permettront de bonifier les services offerts à la population. Si la pratique de la pharmacie ne vous convient pas telle qu’elle est pratiquée actuellement, ne vous limitez pas à ce que le modèle actuel de la pharmacie communautaire vous propose: osez rêver grand et foncez! • Un grand merci à mes relecteurs qui m’ont fourni des commentaires avant la publication. Je vous invite à me faire parvenir vos commentaires par Facebook ou via mon adresse courriel emilie.megroureche@umontreal.ca.

OCTOBRE 2015 – LE CAPSULE – 11


ACTUALITÉS

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VOYAGER DIFFÉREMMENT AU GUATEMALA Une expérience de voyage humanitaire Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemble la vie ailleurs dans le monde? Et là, on ne veut pas dire la vie en Europe ou aux États-Unis. Bien que ce soit des destinations formidables, elles ne permettent pas toujours de vivre un vrai dépaysement. Notre séjour au Guatemala fut une occasion extraordinaire d’apprendre sur un mode de vie complètement différent du nôtre. Voici un bref aperçu de l’expérience vécue dans ce petit coin paradisiaque durant ces 3 semaines inoubliables.

Par Laurence Messier et Shaïna Leblanc (III) Les différences culturelles Commençons par leur façon de vivre... tellement différente de la nôtre! S’il vous arrive de vous rendre au Guatemala un jour, rappelez-vous de ne pas jeter votre papier dans la toilette! En effet, il n’existe pas assez de structures mises en place pour évacuer le papier. Il est donc pratique commune de le jeter dans la poubelle afin d’éviter de bloquer la toilette. Suite à une petite période d’adaptation, nous étions rendues de vraies championnes, ça ne nous dérangeait même plus! (On doit avouer qu’une fois revenues au Québec,

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nous nous sommes trompées quelques fois.) Disons que nous étions rendues un peu trop habituées... Passons maintenant aux différences constatées dans les relations interpersonnelles. Qu’est-ce qui se passerait au Québec si vous disiez bonjour à un inconnu dans la rue? L’inconnu en question vous regarderait probablement étrangement en se demandant s’il vous connait. Au Guatemala, la mentalité est différente sur ce point. On se promène dans la rue en disant ¡holà! à presque chaque personne que l’on croise et ceux-ci nous répondent sans étonnement avec un grand sourire! On se sent proche des gens sans aucun doute et c’est un des aspects qui nous a fait tomber amoureuses de ce pays. Attention! Il n’y a pas que les coutumes qui sont différentes au Guatemala, même la STM n’est pas pareille! Avez-vous déjà entendu parler des fameux «chicken bus»? Ces anciens autobus scolaires joliment repeinturés sont les autobus de ville que nous utilisions quotidiennement pour nous déplacer vers la ville d’Antigua. Pas besoin d’un horaire de bus. Nous n’attendions même pas quelques minutes à un coin de rue désigné qu’un homme accroché à l’entrée de l’autobus criât le nom de notre destination: «¡TIGUA! ¡TIGUA!›› avant de nous faire embarquer.

Payer à l’entrée de l’autobus? Non, non, non. Durant le déplacement, ce même homme se faufilait coûte que coûte entre les rangées parfois bondées (déjà qu’on s’assoit au minimum 3 par banquette) pour récolter les 3 quetzales (environ 50 sous) que coûtait notre passage. Musique latine qui joue à tue-tête, une famille de 5 assise sur la même banquette, des indicateurs de vitesse qui ne fonctionnent mystérieusement pas, une expérience à vivre tout simplement! L’aide humanitaire Maintenant, parlons un peu plus du but de notre séjour au Guatemala. Nous sommes parties avec un organisme qui nous encadrait lors de notre voyage à


Le CapsulE, volume 39, no. 2 caractère humanitaire. Pendant les deux premières semaines, nous avons suivi des cours d’espagnol privés le matin et avons participé à un grand projet de construction en groupe l’après-midi. Les cours d’espagnol nous ont sans aucun doute aidées à pouvoir communiquer avec les gens là-bas. En ce qui concerne le projet de groupe, wow, quelle expérience! Le travail consistait en la construction de planchers de béton dans les maisons du petit village de Vuelta Grande. En effet, les maisons de ce village très pauvre tenaient à peine debout, et ne possédaient pas de plancher (directement sur la terre). Ainsi, lorsqu’il pleuvait, ce qui se produit très souvent au Guatemala, l’eau pouvait s’infiltrer dans leur maison! Notre projet consistait donc à leur construire des planchers de béton afin d’éviter cela. En arrivant là-bas, nous nous sommes retrouvées avec des gens accueillants et chaleureux malgré leurs conditions de vie. À cet endroit, nous avons pu aider deux familles. La rencontre des enfants de ces deux familles a également été forte en émotions. Ils étaient tellement adorables et attachants que leur dire au revoir après ces deux semaines a été très difficile. La pharmacie au Guatemala Passons à l’aspect qui vous intéresse probablement le plus: la pharmacie! Eh oui, deux étudiantes en pharmacie qui se retrouvent au Guatemala n’ont définitivement pas le choix de faire un petit tour

dans leur domaine. Ainsi, lors de notre dernière semaine, nous avions fait du travail communautaire au sein d’un hôpital public. Notre mission: organiser les médicaments du département de pharmacie de celui-ci. Cet hôpital reçoit des dons de médicaments de partout dans le monde, et ainsi il est difficile pour eux d’organiser leur marchandise. Nous avons donc regroupé les médicaments par système et les avons classés par ordre alphabétique, une expérience très enrichissante que nous avons appréciée! En ce qui concerne le rôle du pharmacien d’hôpital au Guatemala, il est malheureusement très limité. Malgré les longues études qu’ils doivent suivre, ceux-ci se retrouvent à l’hôpital pour faire de l’organisation et de la distribution exclusivement. Pas question que le pharmacien effectue de la clinique. En effet, la plupart de ces responsabilités sont accordées au médecin. Côté pharmacie communautaire, disons que nous n’avons pas eu la chance de voir rayonner notre profession. Une membre de notre groupe a dû se procurer une prescription lors de notre séjour et nous l’avons accompagnée à la pharmacie afin d’observer le travail du pharmacien communautaire. Celuici a pris la prescription, est allé chercher les médicaments et lui a rendu le tout (incluant la prescription) ainsi qu’une facture un peu salée en environ 2 minutes. Aucune question, pas de dossier-patient, pas de conseil pharmaceutique, même pas d’indication sur la prescription que

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celle-ci avait déjà été servie. Au moins, cela avait l’avantage d’être extrêmement rapide! Malheureusement, nous n’avons pas eu l’occasion de visiter d’autres pharmacies pour voir si nous étions tombées sur un pharmacien négligent ou s’il s’agit simplement d’une pratique courante au Guatemala. Bref, ce fut un voyage extraordinaire que nous referions n’importe quand! Nous avons adoré découvrir cette nouvelle culture et surtout des gens très chaleureux. Nous espérons avoir réussi à vous donner le goût de voyager différemment comme nous l’avons fait. iHasta pronto! •

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Entrevue avec Marie-Line Renaud Par Léa Sara, Elicia Sarkis, Maricia Sarkis et Karima Zerrouki (III)

Travaillant à la Clinique Le Plein Ciel à Montréal, Marie-Line Renaud fait partie de ces quelques pharmaciens exerçant en groupe de médecine de famille (GMF) au Québec. De plus, elle est chargée de cours à l’Université de Montréal, est tutrice dans le cours de CSS, participe à une Table locale des pharmaciens et travaille pour Pharmacie 3.0. Nous remercions Mme Renaud de bien avoir voulu nous accorder quelques minutes de son horaire chargé entre une réunion et un cours.

Quel est votre parcours? Je fais partie de la première promotion du Pharm.D. À la base, je me suis inscrite en pharmacie pour faire de la pharmacie d’établissement spécialisée en pédiatrie. Finalement, tout au long du cursus, j’ai réalisé que je voulais surtout faire de la pharmacie d’officine et non de la pharmacie d’établissement. J’ai toujours travaillé pendant mes études en pharmacie d’officine et, de là, j’ai pris de l’expérience. Quand j’ai eu ma licence, je me sentais très à l’aise de travailler. Après six mois, j’ai réalisé que c’était vraiment ma place, c’est ce que je me destinais à faire. Une journée, j’ai rencontré Michel Tassé, un pharmacien d’établissement, mais qui travaille en CLSC à développer des rôles différents pour les pharmaciens. Il y avait une demande de la Direction régionale des services médicaux pour voir si ça valait la peine d’avoir un pharmacien dans un GMF. Michel m’a convaincue d’aller visiter et de rencontrer l’équipe et, 2 semaines plus tard, j’y travaillais. J’ai saisi l’opportunité. Je travaillais aussi en officine, mais, à un certain moment, ça ne convenait plus au propriétaire de la pharmacie où je tra-

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vaillais; il recherchait quelqu’un à temps plein pour me remplacer. J’ai alors décidé de faire ma part à temps partiel en GMF et de combler mon temps avec d’autres choses, ne sachant pas ce que ces autres choses allaient être, ce qui était stressant. Cependant, tous les emplois sont venus à moi, je n’ai jamais cherché d’emploi. Présentement, je travaille 3 jours par semaine au GMF, je suis chargée de cours pour un des cours du programme passerelle, je m’occupe de groupes comme tutrice pour les activités de CSS, je fais du dépannage en pharmacie, je participe à la table locale des pharmaciens et je travaille pour Pharmacie 3.0, une compagnie privée détenue par un pharmacien qui vise à développer les services pharmaceutiques en officine en alliant le potentiel technologique. Qu’est-ce qu’un groupe de médecine de famille (GMF) exactement? Il s’agit d’un regroupement de médecins qui décident de mettre leurs forces en commun. Ils ont des obligations, c’està-dire qu’ils doivent assumer des plages

ouvertes de sans rendez-vous et aussi des plages pour de la prise en charge et du suivi. Ils obtiennent, d’une part, un financement pour les activités cliniques et, d’autre part, une part de budget à des fins administratives. Quel est le rôle du pharmacien en GMF? C’est difficile de donner une réponse à cette question puisque le rôle du pharmacien est très variable. La plus grande activité d’un GMF est la prise en charge. Mais de qui? La question se pose. Au centre-ville par exemple, on n’a pas la même clientèle qu’un GMF comme celui où je travaille à Ville St-Laurent. St-Laurent est le territoire le plus multiethnique du Québec. On a une bonne proportion de population âgée, mais aussi de nouvelles familles. Le pharmacien en GMF doit identifier les besoins de la population qui ne sont pas nécessairement adressés par d’autres professionnels du GMF et établir sa niche prioritaire. Il y a des choix à faire selon la clientèle. Par exemple, je suis impliquée en gériatrie puisque les médecins de fa-


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mille avaient besoin de ressources sur ce plan. Les suivis de pédiatrie, quant à eux, sont faits par les infirmières cliniciennes de notre GMF. On a aussi un pédiatre comme médecin spécialiste qui loue un local dans la clinique. Donc, m’investir dans cette population-ci qui disposait déjà d’un grand bassin de services n’était pas optimal, même si j’y étais très intéressée. À quoi ressemble une journée typique d’un pharmacien en GMF? Il n’y en a pas. En pratique, il y a des rendez-vous placés à mon horaire suite à des consultations avec le médecin. Les médecins sont au courant que pour détecter des problèmes pharmacothérapeutiques, les pharmaciens sont les mieux placés. Parfois, il y a des rencontres qui ne sont pas prévues si le patient se présente à la clinique de sans rendez-vous et que le problème m’a été délégué. Je suis aussi là pour faire le lien avec les intervenants principaux et coordonner les soins au patient. On a une réunion hebdomadaire interdisciplinaire pour discuter des cas de nos patients pour lesquels on ne sait pas exactement quoi faire ou vers quel intervenant les orienter. Je fais aussi partie du CMDP. On donne aussi des cours de groupe à des patients. Il y a beaucoup d’inattendus (environ ¾ de mon horaire n’est pas prévu d’avance). Vous parlez de rendez-vous avec des patients. Comment cela fonctionnet-il exactement? Par qui sont-ils référés? Ils sont référés par les médecins, mais aussi par les autres intervenants, comme les inhalothérapeutes, les nutritionnistes et les infirmières. Quand ils se font poser des questions pharmacothérapeutiques, ils sont capables de me les référer. Les infirmières me réfèrent plus de patients que le médecin de famille puisque les rencontres

qu’elles font avec les patients sont plus longues que celles du médecin, ce qui permet au patient de se confier davantage. Les patients sont souvent surpris qu’il y ait une pharmacienne au GMF. Ils ne le savent pas. Ils entrent craintifs, ne voulant pas changer de pharmacie. Alors, le médecin leur explique que je suis la pharmacienne d’ici pour régler les problèmes d’ici et qu’ils n’auront pas à changer de pharmacie. Ensuite, ils sont plus à l’aise et commencent à poser beaucoup de questions.

En fait, même pour monsieur ou madame Tout-le-monde, le fait d’avoir une équipe qui l’entoure lui permet d’atteindre ses objectifs de santé personnels, mais aussi d’avoir une plus grande satisfaction personnelle vis-à-vis de ses soins.

Qu’est-ce que vous abordez lors de vos rendez-vous avec les patients? J’ai une structure d’entrevue qui n’existe pas ailleurs, ce qui ne veut pas dire que j’ai la façon de faire. J’explique au patient en premier lieu la raison pour laquelle il m’a été référé et je valide si elle correspond à ce qu’il attend de la consultation. Ensuite, j’évalue la fonction rénale pour les patients plus âgés. Je fais le bilan comparatif de la médication entre ce qui est au profil médical ou à la liste de la pharmacie et ce que le patient prend réellement. J’organise alors les médicaments par problème de santé pour aider le patient à les comprendre. Ensuite, j’analyse la situation et je liste les solutions préférables et non préférables,

ACTUALITÉS comme dans vos plans de soins. Je donne aussi mes recommandations. En gériatrie, il y a beaucoup d’ajustements selon la fonction rénale. Il y a aussi beaucoup de médicaments à cesser, car ils sont là sans indication ou sont dupliqués pour un même problème. Il y a beaucoup de cascades médicamenteuses. Je regarde aussi beaucoup les MVL et les PSN. Par ailleurs, la vaccination revient souvent, surtout chez les adultes chez qui on pense rarement à mettre à jour la vaccination. Vous avez fait les manchettes en avril dernier avec votre pratique de déprescription. Qu’est-ce que c’est exactement? La déprescription est un mot qui n’existe pas en français. C’est tiré de l’anglais «deprescribing». Certains pourraient penser à tort qu’un médecin peut prescrire et qu’il peut déprescrire. Chez nous, on pense plutôt que le médecin et les autres professionnels peuvent prescrire, mais qu’ensemble, une équipe avec un patient peut envisager de déprescrire. Quand on parle de déprescription, il s’agit de cesser un médicament parce que celui-ci peut ne pas avoir d’indication. Il peut aussi être indiqué, mais présenter trop d’effets secondaires ou ne pas convenir au patient. Cesser n’est pas la seule activité de déprescription. En effet, on parle aussi de faire le sevrage de certains médicaments, sans arriver nécessairement à les cesser entièrement. Au moins, on aura réduit le risque potentiel que cette médication pourrait avoir pour notre patient. On peut diminuer le nombre de comprimés ou diminuer les doses comme lors des ajustements pour la fonction rénale. Enfin, déprescrire, c’est diminuer ou cesser un médicament dans le but d’optimiser la thérapie. Cette portion d’optimisation de la thérapie est très importante, car cesser un médicament indiqué dans l’optique de diminuer le nombre de médicaments n’est

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pas approprié dans un contexte d’optimisation de thérapie. Ajouter un médicament dans la même optique peut être tout aussi bénéfique que d’en enlever un. Pouvez-vous nous donner un exemple où la collaboration entre différents intervenants a été bénéfique? C’est très facile de répondre à cette question, puisque la collaboration arrive tous les jours. Lorsqu’une équipe est formée de professionnels qui se séparent les tâches et ne se marchent pas sur les pieds, elle est appelée à collaborer de façon interprofessionnelle. Par exemple, il y a le cas d’un patient qui avait fait un AVC et dont le potentiel d’amélioration était nul après deux mois de réadaptation selon les notes au congé de réadaptation. Pendant l’été, nous avons passé un mois et demi ensemble, à se voir aux deux semaines. Une fois c’était moi, une fois c’était l’infirmière clinicienne, puis chaque fois, on parlait avec le médecin de famille pour convenir des prochaines étapes. On se laissait des notes entre nous. Le patient, qui n’était pas capable de parler clairement en sortant de la réadaptation, n’avait plus de dysarthrie. Il ne se rappelait pas de son numéro de téléphone, mais peut maintenant donner son adresse complète, le nom de toutes les personnes qui y travaillent. C’était très pharmacologique comme problème, mais j’ai eu besoin d’une infirmière clinicienne pour m’appuyer. Il y avait d’autres problèmes, comme la perte d’autonomie, des liens à faire avec le CLSC pour des prélèvements à domicile, etc. C’est des

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types de patients pour lesquels la collaboration est essentielle. En fait, même pour monsieur ou madame Tout-le-monde, le fait d’avoir une équipe qui l’entoure lui permet d’atteindre ses objectifs de santé personnels, mais aussi d’avoir une plus grande satisfaction personnelle vis-à-vis de ses soins. Avoir plusieurs intervenants dont le discours et l’approche sont semblables, qui ont une bonne cohésion, permet de se sentir mieux pris en charge. Cette confiance est tout aussi importante que les objectifs qu’on cherche à atteindre. Qu’appréciez-vous le plus dans votre travail? Travailler dans une équipe fonctionnelle est très agréable. Cela permet de sentir que tu as le soutien dont tu as besoin. Les autres intervenants ne peuvent peut-être pas nécessairement évaluer ta compétence à toi, on peut seulement se faire évaluer par ses pairs. Cependant, tu te sens utile dans une équipe lorsque tu apportes quelque chose de positif à quelqu’un. Quand cette personne-là le reconnaît, c’est agréable. Ça donne un sens au travail accompli. Quels sont les défis à relever? Tout ce qui est d’ordre de la structure organisationnelle, tout ce qui concerne les choix qu’il faut faire selon la population à traiter. On aimerait ça aider tout le monde, mais il faut faire des choix selon les ressources disponibles. Puis, il y a aussi tout ce qui est limites entre professionnels. Même dans les équipes fonctionnelles, il peut y arriver des accrochages. Le ton ne monte jamais chez nous, mais clairement, l’argumentation est présente. Il faut garder cela sain et être en médiation, avoir de l’écoute pour tout le monde et ne pas aller en confrontation afin de trouver un terrain d’entente.

Comment entrevoyez-vous le rôle des pharmaciens dans les GMF dans les prochaines années? En général, c’est un rôle qui est appelé à se développer. Si je travaille en pharmacie de première ligne dans un GMF depuis trois ans, c’est parce que je crois en l’importance d’avoir des pharmaciens en GMF. Notre profession va dans un sens où il est important d’offrir des services de première ligne pour la gestion des cas complexes. Ce sont des cas qui peuvent être gérés en pharmacie d’officine lorsque toutes les ressources sont présentes. Malheureusement, dans le contexte actuel, les pharmaciens d’officine manquent de ressources par sous-financement, mais aussi par manque de ressources humaines et organisationnelles dans le milieu. Aussi, il y a tellement de patients qui se présentent au comptoir que les pharmaciens n’ont pas nécessairement le temps de prendre une heure avec chaque patient. Les pharmaciens d’établissement et d’officine, en général, ont beaucoup de liens entre eux et parlent le même discours. La même chose peut être dite des pharmaciens en GMF. Ils sont présents non seulement pour assurer la collaboration avec les autres intervenants, mais aussi pour assurer une collaboration avec les autres pharmaciens et pour faire gagner des points à notre profession. Un mot de la fin pour les étudiants? N’ayez pas peur des GMF, parce que la demande pour les pharmaciens y existe. Il faut des pharmaciens qui ont la volonté de travailler en équipe, qui ont une grande confiance envers leurs compétences intraprofessionnelles et interprofessionnelles. Ça prend aussi des gens qui ont du leadership, qui sont travaillants et qui ont la volonté de faire avancer les choses. Souvent, ça prend des jeunes pour faire ça. Je vous invite donc à le considérer. •


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Entre deux plans de soins expérience de stage communautaire I

Salut, c’est encore moi! J’ai décidé de vous ramener la chronique «Entre deux plans de soins» des précédentes éditions du Capsule. Je vous partagerai mes expériences de stage et mes impressions sur cette intimidante année qu’est la 4e année.

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août 2015: Journée pré-stage. Après un été bien rempli, la cohorte s’apprête à passer ses derniers moments ensemble avant de revenir sur les bancs d’école au mois de mai. La fébrilité est au rendez-vous. On sent déjà la fin en mettant les pieds dans le pavillon Jean-Coutu pour notre dernière rentrée scolaire. La prise de nos photos de finissants ajoute à la journée un caractère émotif. On est si près du but. Les derniers au revoir sont faits et nous partons tous vers la grande aventure: l’année de stage.

notre tête, mais aussi par comment nous agirons avec notre cœur. Nous serons confrontés à la vraie vie! À ne pas négliger non plus: la solitude. La plupart d’entre nous avons passé plus que 3 ans à l’université, à travailler avec nos collègues, à s’entraider, mais du jour au lendemain, nous nous retrouverons seuls. Seuls pour prendre nos décisions, mais aussi pour certains qui auront choisi (ou pas) la région, seuls dans tous les sens du terme. Voici un défi qui s’ajoute aux nombreux défis que nous devons déjà surmonter.

La grande aventure, c’est un grand mot pour certains qui seront plus sereins à l’approche des stages. Il en reste néanmoins que ce sera l’année où nous serons jetés dans le vide, où nous serons mis au défi, où nous devrons apprendre à jongler avec des cas patients sans que la réponse ne soit écrite dans les livres et sans avoir l’expérience nécessaire pour prendre une décision éclairée. C’est là que nous saurons si nous sommes de bons pharmaciens, non seulement par ce que nous savons dans

Donc, après une semaine à me demander si je suis réellement prête, si je n’aurais pas mieux fait de réviser cet été (on ne va pas se mentir, on était tous pleins de bonne volonté au mois de mai), j’ai pris la route vers mon premier stage. J’ai eu la chance d’être choisie pour faire mon stage au Nouveau-Brunswick, à Caraquet, dans ma ville natale. J’étais énervée à l’idée d’y découvrir la pratique de la pharmacie et de pouvoir reconnecter avec ma famille. Mille et une questions tourbillonnaient dans ma tête... Comment les lois vont-elles différer? Est-ce que la pratique sera différente au point où j’en perdrai mes repères? Que disent-ils aux patients lorsqu’ils n’ont plus de prescriptions... ils dépannent? Ma clinicienne associée va-t-elle s’attendre à ce que je sois à l’aise avec leurs façons de faire?

Spotted: Dollarama de Tracadie-Sheila

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Aussitôt arrivée à ma première journée, aussitôt mes peurs

Par Karina Savoie (IV)

se sont évaporées! J’ai été très bien prise en charge par Christine (ma CA). Comme je m’y attendais, ici, au Nouveau-Brunswick, plusieurs aspects sont différents: les actes pharmaceutiques, l’assurance non universelle, les MVL, le Tecta... (fun fact: c’est du pantoprazole... mais sous forme de sel de magnésium. Ça coûte plus cher, ce n’est pas plus efficace, pis c’est la seule chose que le gouvernement couvre...). Les annexes de médicaments ne sont pas les mêmes non plus! Le Voltaren et le Plan B sont en Annexe 3, alors que l’Imodium et les antihistaminiques sont hors annexe. L’Ordre ne semble pas très sévère, car j’ai vu du Gravol dans un dépanneur (supposément Annexe II) et semble-t-il que c’est chose courante. Le contexte fait-il en sorte qu’ils sont plus tolérants, car il n’y a pas de pharmacie à tous les coins de rue? Aucune idée... mais je peux vous dire que la tablette du Dollarama est bien fournie! Il est aussi possible d’utiliser la carte Air Miles sur nos médicaments. Eh oui, les rabais et les promotions sont autorisés sur les médicaments. Par exemple, les patients ont un rabais lorsqu’ils renouvellent 3 mois à la fois de médicaments. Ça m’a portée à réfléchir sur les règlements que nous impose l’OPQ, qui sont d’ailleurs différents du reste des autres provinces canadiennes. D’un côté, ça laisse plus de liberté au patient d’intervenir sur sa propre santé lorsqu’il y a plus de médicaments disponibles hors annexe, mais de l’autre, on peut en compromettre leur santé. Mais quelle est la réelle raison de garder le Voltaren à l’arrière alors que les AINS per


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os sont gardés à l’avant... considérant leur potentiel d’effets secondaires, je vous pose la question. Au niveau de l’interdiction des rabais, je trouve que nous sommes chanceux d’avoir une telle interdiction au Québec. Ça atténue le côté mercantile de la pharmacie et ça permet au patient de réellement choisir son pharmacien au lieu de magasiner son rabais. Ce qui m’a le plus étonnée ici, c’est que tous les médicaments de vente libre ne sont pas couverts. «Ok?...» me direzvous. On n’y pense pas souvent, mais de nombreux médicaments en vente libre sont nécessaires aux patients. Pour ne nommer que l’aspirine, l’acétaminophène chez les patients atteints d’arthrose, la vitamine D, la vitamine B12, le calcium et les timbres de nicotine... Cela diminue l’usage optimal des médicaments. Par exemple, certains prescripteurs prescrivent l’aspirine 325 mg 3 fois par semaine. Comme l’AAS se lie de façon irréversible aux plaquettes, la demi-vie allongée fait en sorte que l’effet antiplaquettaire est maintenu, mais il reste que la dose de 325 mg a un effet anti-inflammatoire et est donnée à des patients à risque cardiaque ou même

GI élevé. De plus, imaginez-vous essayer de convaincre un patient à faible revenu, inobservant, diabétique de type II et sous insulinothérapie, à acheter un paquet de bandelettes à 100$ pour avoir un appareil à glycémie gratuit... Pas facile.

Maintenant, LA chose qui fait toute la différence du monde, c’est l’ambiance de travail. Je savais déjà que j’avais un petit penchant pour la région, mais là, c’est confirmé. Fini les gens pressés qui viennent sur leurs heures de lunch et à qui tu dois rétorquer «Les médicaments, ce n’est pas des bonbons!». Les gens ici sont chaleureux, et surtout, intéressés par leur santé, ce qui est beaucoup plus valorisant pour un pharmacien. Le métroboulot-dodo est mis de côté et la plupart des patients prennent le temps de t’écouter. J’ai eu la chance de faire plusieurs pharmaconsultes, plus connues sous le nom de «révisions des médicaments». C’est un acte couvert annuellement ici. C’est un moment privilégié pour faire des interventions pharmaceutiques, des suivis et surtout, pour mieux connaître tes patients. Pis après ça, ben tu peux appeler les médecins pour leur jaser! (Lire ici qu’ils préfèrent parler avec toi plutôt que de recevoir un fax, tu ne les déranges pas.) Je ne peux pas passer sous silence la super équipe de laboratoire qui m’a accueillie. Tout le monde est très gentil, et j’ai même eu la chance de les côtoyer à l’extérieur du travail, une belle gang très unie! Côté charge de travail, ce n’est pas l’fun, mais ce n’est pas si pire. À trois plans de soins par semaine, il faut juste être assidu. Dépendamment de notre vitesse, si on travaille bien la semaine, on peut se permettre une pause la fin de semaine, mais ça dépend aussi des semaines! Disons que je ne sais pas comment j’y serais arrivée à faire 10 plans de soins par semaine comme les années précédentes! En pharmacie, c’est certain que la prise de décision est parfois difficile, mais je m’encourage en me disant qu’il me reste encore 6 mois pour me perfectionner. En peu de temps, je trouve déjà que les stages me permettent de consolider la matière. De mon point de vue, pour y arriver avec tous ces travaux, il y a un secret. C’est important et difficile

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La vue de ma petite table à piquenique lors de mes journées d’étude automnales. à faire à la fois; c’est conserver ma motivation. J’ai eu la chance de bien m’intégrer au sein de l’équipe de techs, d’avoir une bonne relation avec les pharmaciens et d’avoir une CA aussi crinquée que moi. J’ai donc pu faire partie de plusieurs projets qui me changent un peu du traintrain quotidien, mais surtout qui me motivent à mettre plus d’efforts dans ce que je fais. J’ai une journée santé, une conférence publique et 2 formations à des infirmières prévues à mon horaire! De plus, je participe à élaborer des protocoles pour la pharmacie sur les nouvelles activités des pharmaciens ainsi que la vaccination. Je crois tout simplement qu’avec un peu de chance et de conviction, il est possible de rendre le stage à notre image! N’hésitez pas à foncer et à forcer un peu les choses pour faire ce que vous voudriez faire et vous en ressortiriez peut-être gagnants. Et puis, pourquoi ne pas essayer une expérience de stage en région? (Jetez un coup d’œil aux photos, elles vous feront rêver!) Merci pour ce stage enrichissant à toute l’équipe du Jean Coutu de Caraquet! À bientôt, et bonne mi-session! • Karina

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Une journée dans la vie d’un pharmacien d'hôpital Par Benoît Lemire Benoît Lemire est pharmacien au Centre universitaire de santé McGill et aussi administrateur au conseil d’administration de l’APES. Dans le texte suivant, il vous propose de le suivre virtuellement dans une journée ordinaire de travail, pour vous donner un petit aperçu du travail qu’il effectue et un avant-goût du travail en établissement de santé. Vous pouvez lui écrire à l’adresse benoit.lemire@umontreal.ca.

7h50 Je pédale à vive allure sur la piste cyclable dans Notre-

Dame-de-Grâce. Je veux arriver à 8h pile, mais mon circuit de vélo n’est pas encore au point depuis le déménagement de l’hôpital. Je dois assister à une réunion multidisciplinaire ce matin. Misère, je crois bien que j’aurai des pulsations à 120 sur ma chaise au début de la réunion. Quand j’ai commencé à travailler en établissement de santé, j’étais décontenancé par toutes ces réunions auxquelles on m’invitait à participer. Ce n’était pas du travail très clinique, alors je ne portais pas trop d’importance à tout ça. Le rôle que je devais jouer dans ces réunions n’était pas très clair pour moi non plus. Quelle était l’importance qu’on allait donner à l’opinion du pharmacien dans ces réunions? Qu’est-ce que j’allais en tirer, moi? Avec le temps, j’ai compris les défauts du système et j’ai eu plus envie de faire profiter les équipes de mes idées.

8h03 J’y suis. Heureusement, avec mes 3 minutes de retard, je suis loin d’être le dernier arrivé. Ça me donne le temps de réviser quelques notes. On a tenu une réunion préparatoire entre pharmaciens récemment parce que mes collègues ne pouvaient pas être présents. Je suis donc le représentant de la pharmacie dans ce comité où on entend rapprocher les services de suivi des patients séropositifs adolescents et adultes. Les médecins des deux côtés sont motivés à démarrer un projet pilote où les patients seraient transférés de façon plus graduelle à la fin de leur suivi dans l’hôpital pédiatrique, à 18 ans, pour éviter qu’ils soient perdus de vue. C’est bien triste, mais c’est la réalité: les adolescents ont tendance à abandonner leur traitement ou leur suivi, surtout s’ils ont une contrainte comme un changement de clinique, de médecin, etc. On pourrait se demander ce que les pharmaciens viennent faire là-dedans. Or, la littérature montre bien que nous sommes les meilleurs pour faire augmenter l’adhésion au traitement.

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9h10 Je passe aux laboratoires pour ramasser

les feuilles de collecte de données pour les prélèvements que je vais interpréter aujourd’hui. Quels endroits, ces laboratoires! Ces grands comptoirs en ardoise, ces tubulures, ces gens qui portent des lunettes de protection et des sarraus… c’est fou ce que ça me rappelle mon CÉGEP. Jadis, je me souviens qu’on a dû utiliser un spectromètre de masse pour quantifier un produit qu’on devait produire dans les laboratoires de chimie. Dans ce temps-là, j’étais persuadé que je n’aurais plus jamais rien à faire avec cette machine. Et pourtant!

10h40 Tiens, prenons cet exemple. Dr Untel

m’a téléphoné la semaine dernière pour me prévenir qu’il allait faire un prélèvement. Il a un patient dont le virus du VIH est résistant à tous les médicaments commercialisés au Canada, sauf deux. Or, les monographies de ces deux médicaments sont bien claires: il ne faut pas les donner ensemble. Une interaction assez difficile à prévoir risque de conduire à un échec de la thérapie. Avec le support des dosages de médicament antirétroviraux, on peut contourner cette contre-indication et soigner ce patient. D’ailleurs, ça m’amuse de constater que le résultat de l’interaction chez ce patient est loin d’être aussi catastrophique que ce que la monographie annonce. Il va pouvoir prendre les deux médicaments ensemble et, avec un suivi étroit, il va pouvoir vivre encore longtemps!

9h25 Je m’assois enfin à mon poste à la pharma-

cie principale. Aujourd’hui, je suis assigné au Programme provincial de dosage des médicaments antirétroviraux. J’adore ça. C’est valorisant, mais pas stressant. En gros, le service s’adresse aux médecins qui veulent déterminer s’ils doivent ajuster les doses de médicaments antirétroviraux pour certains patients dans certaines conditions de santé particulières, par exemple en pédiatrie, ou chez les femmes enceintes. Ils font une prise de sang et envoient le tube à notre laboratoire, accompagné d’une feuille de collecte de données où ils inscrivent des données sur le patient et sur le contexte clinique. Avec le spectromètre de masse, notre laboratoire détermine les concentrations des médicaments antirétroviraux et nous remet les résultats. Ensuite, une assistante technique s’occupe d’informatiser tous les renseignements dans un logiciel. Puis, mes collègues et moi déterminons si les concentrations obtenues sont adéquates et nous formulons des recommandations sur la dose. Au fond, c’est de la pharmacocinétique. En voilà une autre affaire que je n’aurais pas cru faire si on me l’avait prédite il y a quelques années. Moi? Faire de la pharmacocinétique? Jamais! Finalement, ce n’est pas si compliqué que ça. Suffit de sortir un peu des grands concepts théoriques… J’aime ce travail parce que je sais qu’il n’y a personne de mieux placé qu’un pharmacien pour le faire. J’aime ça aussi parce qu’une feuille de réquisition, ce n’est jamais pressé et ça ne te crie pas dessus! J’y vais à mon rythme et je prends soin de fouiller la littérature médicale quand je pense que c’est nécessaire.

12h C’est l’heure du lunch! Ce midi, une résidente présente un club de lecture sur un sujet relié au VIH et je suis responsable de faire l’évaluation. J’espère que mes collègues du département se déplaceront pour y assister, parce que plusieurs ne sont pas trop familiers avec le VIH et l’article devrait être assez simple pour leur permettre de se mettre à jour. OCTOBRE 2015 – LE CAPSULE – 21


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13h05

Au boulot! C’est un peu essoufflant de manger en même temps que de faire le club de lecture, mais je pense à mes collègues en pharmacie communautaire qui dinent entre 2 ordonnances et je me dis que je ne m’en sors pas trop mal, en fin de compte.

15h35 La pharmacienne responsable du comité de pharmacologie passe près de mon bureau. Voyant que j’y suis, elle en profite pour me confirmer la date de la prochaine rencontre du comité. J’y suis invité pour présenter une proposition de mise à jour de la liste des médicaments antirétroviraux qu’on va garder à l’hôpital. Une autre réunion! Encore une fois, je m’émerveille qu’on m’accorde autant de crédibilité. Et pourtant, je n’ai pas chômé. J’ai mis beaucoup de temps à élaborer une liste de médicaments en vogue et significatifs pour notre hôpital. J’irai présenter ça devant les grands décideurs de l’hôpital. Ça ne fera pas de tort: la dernière fois que ça a été fait, c’était au début des années 2000!

16h20 J’intercepte Alison, ma collègue, qui passe justement devant mon bureau. J’ai un prélèvement à interpréter et j’hésite sur la réponse à donner. C’est elle qui a révisé les données de littérature la dernière fois, alors j’ai espoir qu’elle m’aide un peu à prendre une décision. J’aime travailler avec Alison parce qu’on a toujours des idées différentes. Si on travaille sur la même chose, on est certain que le résultat sera alimenté de deux visions différentes. C’est la force du travail en équipe. 16h45 Il me reste tout juste le temps d’envoyer les rapports d’interprétation aux médecins. C’est quand même un défi d’avoir une journée productive quand on est maître de son horaire et que personne ne nous met de la pression pour avancer plus vite. Il faut faire des efforts pour garder sa concentration toute la journée.

17h Je retourne à mon vélo! Un autre avantage de travailler à ce poste, c’est qu’on peut s’arrêter à l’heure!

Retrouvez-moi dans une prochaine édition du Capsule pour me suivre tout au long d’une autre journée type, dans un autre contexte. •

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ACTUALITÉS

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LE PÉRIPLE DES MIGRANTS Par Dania Sakr (III)

C

ertains commencent leur exode à partir de la ville de Bodrum en Turquie. Plusieurs s’établissent dans des camps de réfugiés situés près de la frontière avec la Syrie au début du conflit, pensant retourner à leur occupation une fois la guerre terminée. Ensuite, ils se trouvent des trafiquants d’humains qui se chargent de leur transit. Ces passeurs qui, en échange de quelques milliers de dollars, les entassent dans des bateaux de fortune à la merci des vagues potentiellement fatales et tentent d’éviter d’être repérés par les gardes côtières des pays qu’ils essaient de rejoindre. Les migrants, hommes et femmes de tout âge, ont une pleine et réelle conscience des risques auxquels ils font face (ils craignent la noyade et s’exposent à l’arrestation ou au paiement d’amendes hors de leurs moyens), mais ils ne risqueraient leur vie de la sorte que s’ils la considéraient comme démunie de valeur. Le trajet typique de ces migrants, majoritairement syriens, mais aussi iraquiens et afghans, qui fuient leur pays en conflit, se poursuit pour rejoindre les îles grecques de Kos ou de Lesbos ayant obtenu le surnom de portes d’entrée de l’Europe. Ceux qui réussissent à atteindre saufs l’île – on a en tête l’image du petit Aylan, 3 ans, qui a bouleversé la planète après que son corps ait été aperçu échoué au bord de l’eau alors que sa famille tentait de rejoindre l’Europe – doivent vite se remettre de leur état presque oniroïde pour se presser dans cette terre qu’ils vou-

dront quitter le plus tôt possible. En effet, il est requis par le règlement Dublin II de prendre refuge dans le premier pays qu’ils atteignent. Or, est-ce une solution viable d’accueillir des centaines de milliers d’immigrants dans un pays déjà aux prises avec des problèmes économiques

Les migrants, hommes et femmes de tout âge, ont une pleine et réelle conscience des risques auxquels ils font face (ils craignent la noyade et s’exposent à l’arrestation ou au paiement d’amendes hors de leurs moyens), mais ils ne risqueraient leur vie de la sorte que s’ils la considéraient comme démunie de valeur. et dont la population est déjà à bout de nerfs? Ces personnes vont devoir s’établir et tenter de vivre dans un milieu où un avenir économiquement viable et sécuritaire semble être une songerie pour ses citoyens. Les migrants syriens, à tenter de fuir les autorités policières, se retrouvent

Image courtoisie de Wikimedia Commons obligés de faire face aux gouvernements européens qui semblent leur mettre des bâtons dans les roues. Pour atteindre l’Autriche ou l’Allemagne, pays de destination pour la majorité des réfugiés, ils doivent traverser les frontières de la Macédoine, du Kosovo, puis de la Serbie, en attendant plusieurs jours à la fois entre chaque franchissement. Là, les choses se corsent. Le 29 août dernier, un mur barbelé haut de 4 mètres fut achevé empêchant l’entrée en Hongrie. Certains voient leur aventure s’achever ici, incapables de traverser de l’autre côté. D’autres ne la voient que prolongée et continuent de tenter par quelconque autre moyen d’arriver à destination. Ces fils barbelés n’ont pas tué leur espoir d’entreprendre une nouvelle vie en Europe, après avoir vu leur vie comme ils la connaissaient dans leur pays s’arrêter. Arrivés en Autriche ou en Allemagne, leur tumultueux périple ne s’arrête pas là, ces migrants entament un nouveau chapitre dont la fin est incertaine. •

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AÉPUM 2015-2016 EXÉCUTIF

NOM Guillaume Beaulieu-Pelletier, trésorier DESCRIPTION DU POSTE D’abord, le trésorier élabore et gère le budget du CEL-Pharm.D./QeP. Il gère également les 11 comptes de banque, il signe tous les chèques et voit à la tenue des livres comptables. En fin d’année, il présente les états financiers et il s’assure que les impôts soient faits. Tout au long de l’année, le trésorier veille à ce que les lois et règlements soient respectés. Bref, le trésorier s’assure que l’argent provenant des cotisations étudiantes et des commanditaires soit utilisé intelligemment et en conformité avec le budget que vous avez voté en Assemblée locale le 23 septembre dernier. POURQUOI J’AI CHOISI CE POSTE J’ai un background d’avocat fiscaliste. Je connais bien les chiffres et les lois. La trésorerie est donc le poste où mes aptitudes seront le plus mises à profit. CE QUE J’AIME DE PHARMACIE J’aime le contact avec les patients. J’aime le fait que les pharmaciens sont des intervenants de première ligne dans le domaine de la santé, c’est-à-dire que c’est souvent vers eux que la population se tourne en premier en cas de problème de santé. J’aime la profession de pharmacien parce qu’elle nécessite à la fois des aptitudes sociales et des capacités intellectuelles hors du commun. J’aime la pharmacie parce que peu importe où il travaille, un pharmacien sera toujours au service de la santé et il améliorera toujours la communauté dans laquelle il évolue. CE QUE J’AIME DANS LA VIE Me sentir utile; J.R.R.Tolkien; les feux de circulation synchronisés. VOUS ME TROUVEREZ LE PLUS SOUVENT DANS (AU) Pill Pub en train de vendre du café, ou au local de l’asso en train de signer des chèques. ON ME CONNAÎT POUR Mon sens des responsabilités, le fait que j’ai 5 enfants, mes cheveux, mon couscous.

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DANS 10 ANS, JE ME VOIS COMME Grand-père; petit pharmacien de quartier bien tranquille ou président de l’OPQ, on verra... UNE CHOSE QUE LES GENS SERAIENT SURPRIS D'APPRENDRE SUR MOI Jusqu’à l’hiver 2013, j’avais les cheveux rasés à #3. CONSEIL D’AMI Profitez bien de votre passage à l’université. Ce que je vais dire est très cliché, mais c’est vrai: ce sont probablement les plus belles années de votre vie. Ne restez pas enfermés dans votre chambre à étudier. Impliquez-vous durant votre parcours universitaire: travaillez au Pill Pub, impliquez-vous dans votre association étudiante ou dans des comités, allez aux conférences, allez aux compétitions sportives, allez aux partys, aidez à l’organisation d’événements. Vous êtes tous capables de réussir vos cours. Ce qui vous distinguera et fera de vous de meilleurs pharmaciens/humains, c’est votre implication. Et cette implication enrichira énormément votre parcours à l’université.

NOM Nicolas St-Onge, vice-président aux affaires académiques DESCRIPTION DU POSTE Le poste d’acad, c’est d’abord et avant tout de représenter et défendre les étudiants avec tout ce qui touche la vie académique. C’est aussi de faciliter le lien entre la faculté et les étudiants ainsi que de prendre position par rapport à différents enjeux académiques. POURQUOI J’AI CHOISI CE POSTE Je suis quelqu’un de très impliqué, et le poste d’acad m’attire principalement par le lien qu’il me permet de développer avec les étudiants ainsi que la faculté. En plus, c’est une belle occasion de développer de nouveaux projets pour améliorer le programme du Pharm.D. en collaboration avec la faculté. CE QUE J’AIME DE PHARMACIE C’est une profession de plus en plus polyvalente qui permet un lien de confiance avec les


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AÉPUM 2015-2016 patients. J’ai toujours voulu devenir pharmacien parce que je pense que nous pouvons vraiment faire une différence dans la vie des patients en plus d’avoir plusieurs options de carrière, autant en officine qu’en hôpital, recherche, etc. CE QUE J’AIME DANS LA VIE Rire pis jaser! VOUS ME TROUVEREZ LE PLUS SOUVENT DANS (AU) Pill Pub ou n’importe quel café sur Côte-des-Neiges, ou en fait n’importe où il y a de la caféine :) ON ME CONNAÎT POUR Le gars qui parle à tout le monde! DANS 10 ANS, JE ME VOIS COMME Pharmacien communautaire! UNE CHOSE QUE LES GENS SERAIENT SURPRIS D’APPRENDRE SUR MOI Avant de travailler au CHU Sainte-Justine, je n’ai eu qu’un seul autre emploi: j’ai travaillé dans un camp de jour pendant 5 ans! CONSEIL D’AMI RELAXEZ! C’est un vrai conseil d’ami, qui est sans aucun doute très difficile d’appliquer, surtout dans le milieu dans lequel on évolue. Par contre, rien n’est plus vital que ça. Le stress de performance n’est pas nécessaire étant donné que nous sommes tous au Pharm.D. et que nous allons tous avoir notre diplôme dans quelques années. Dans 10 ans, ce n’est pas votre note de LADMER qui va vous avoir marqués. L’important, c’est d’apprendre l’essentiel pour devenir de bon(ne)s pharmacien(ne)s.

CONSULTATIF

NOM Zina Ali, représentante de classe 1re année DESCRIPTION DU POSTE Bien représenter la cohorte de premières années auprès de la faculté, des enseignants ainsi qu’auprès de l’AÉPUM et de faire parvenir de l’information pertinente aux étudiants.

POURQUOI J’AI CHOISI CE POSTE J’aime être toujours à l’affût de ce qui se passe dans la faculté et de me préparer d’avance pour les événements scolaires. De plus, je voulais une façon de socialiser avec mes collègues, et quoi de mieux que de les représenter! CE QUE J’AIME DE PHARMACIE J’aime bien le contact avec les patients, la possibilité de faire un suivi et d’expliquer au patient comment utiliser un médicament, comment faire certaines démarches pour améliorer sa santé. Le côté chimique des interactions entre les médicaments, en plus du fait qu’il faut toujours rester à jour sur les nouvelles, les lois et les recherches sont, pour moi, un côté intellectuel stimulant. CE QUE J’AIME DANS LA VIE Dans la vie de tous les jours, j’aime bien lire des livres de tous les genres et j’aime bien être à jour dans tout ce qui est «in» en terme de lecture! VOUS ME TROUVEREZ LE PLUS SOUVENT DANS (AU) Un parc tranquille, en train de lire! ON ME CONNAÎT POUR Mon énergie débordante (même à 7h du matin). DANS 10 ANS, JE ME VOIS COMME Pharmacienne propriétaire, peut-être avec un baccalauréat en journalisme. UNE CHOSE QUE LES GENS SERAIENT SURPRIS D’APPRENDRE SUR MOI J’ai souvent un intérêt particulier et pointu (dans le fond, une obsession) pour un sujet artistique qui devient ma vie entière pendant quelques mois. CONSEIL D’AMI Essayez d’être toujours à temps dans vos études pour profiter de la vie universitaire et facultaire sans stress!

NOM Laurie Hudon-Germain, représentante de classe 2e année DESCRIPTION DU POSTE Ma mission en tant que représentante de classe sera de vous représenter (deuxièmes années) auprès de l’AÉPUM et de la faculté! J’essaierai aussi de répondre à

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AÉPUM 2015-2016 vos questions quand vous en aurez et je pourrai communiquer avec les profs au nom de la cohorte. N’hésitez pas à venir me voir! POURQUOI J’AI CHOISI CE POSTE J’ai choisi ce poste parce que j’avais envie d’une représentation saine et efficace dans notre classe. J’avais envie d’être la voix de la classe auprès de l’AÉPUM et des enseignants et de représenter l’opinion de tous! CE QUE J’AIME DE PHARMACIE Ce que j’aime le plus de la pharmacie, c’est le lien privilégié qu’on a la chance d’avoir avec nos patients! CE QUE J’AIME DANS LA VIE Ce que j’aime plus que tout: La musique! Je joue du violon depuis l’âge de 7 ans et la musique est partout dans ma vie! J’adore également cuisiner, faire du sport et les animaux! :) VOUS ME TROUVEREZ LE PLUS SOUVENT DANS (AU) Ma cuisine à tester des nouvelles recettes! ON ME CONNAÎT POUR Mon sourire et ma facilité d’approche! DANS 10 ANS, JE ME VOIS COMME Pharmacienne (peut-être propriétaire), maman (j’espère!) et propriétaire d’une maison et d’un chien. UNE CHOSE QUE LES GENS SERAIENT SURPRIS D’APPRENDRE SUR MOI Avant d’entrer en pharmacie, j’avais entamé un Bacc en enseignement des mathématiques au secondaire! CONSEIL D’AMI Ayez une vie équilibrée et soyez en santé! Bien manger et faire du sport, c’est aussi important (sinon plus) que d’avoir des bonnes notes!

NOM Hugo Langlois, représentant de classe 3e année DESCRIPTION DU POSTE Rendus en 3e année, j’espère que vous savez qu’est-ce que fait un représentant de classe! ;) Bien sûr, il me fera plaisir de faire l’intermédiaire entre les professeurs et les étudiants de la cohorte 2013-2017 pour des questions

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d’ordre général et de recueillir vos gentils commentaires sur les examens et sur les cours. De plus, je siègerai sur le comité des études pour représenter les étudiants et affirmer nos opinions quant au programme. Ah oui! Je fais les commandes de cahiers de fiches au SIUM. POURQUOI J’AI CHOISI CE POSTE Je voulais m’impliquer auprès de ma cohorte et continuer le beau travail des anciens représentants de notre cohorte. CE QUE J’AIME DE PHARMACIE J’adore la convivialité, l’entraide et l’ouverture des étudiants de la Faculté de pharmacie. J’adore aussi les patients gentils qui nous font toujours rire en pharmacie et surtout de pouvoir apporter une aide à tous les patients. CE QUE J’AIME DANS LA VIE Les soupers entre amis, les études, débattre et m’amuser. VOUS ME TROUVEREZ LE PLUS SOUVENT DANS (AU) Les classes, l’Agora, au Glen. ON ME CONNAÎT POUR Je parle sans arrêt et parfois, je m’éternise. J’ai aussi été élu téteux de l’année 2014-2015, mais bon... DANS 10 ANS, JE ME VOIS COMME Pharmacien hospitalier spécialisé en urgence et infectiologie, mais qui sait, gestionnaire de site ou DSP. UNE CHOSE QUE LES GENS SERAIENT SURPRIS D’APPRENDRE SUR MOI J’adore les langues étrangères. CONSEIL D’AMI Le Pharm.D. n’est pas un sprint, c’est un marathon. Ne vous épuisez pas dès le début. Prenez une étape à la fois et impliquez-vous dans vos milieux de travail. N’hésitez pas à découvrir le milieu hospitalier, vous pourriez être surpris. Puis, quand vous avez des questions, posez-les. Quand vous n’êtes pas sûrs d’une information, allez chercher l’information auprès de la source la plus fiable. Et surtout, ça ne sert à rien de tout savoir par cœur, vous allez vous tuer. Sachez où aller chercher l’information rapidement et de manière fiable.


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AÉPUM 2015-2016

NOM Karina Savoie, représentante de classe 4e année DESCRIPTION DU POSTE J’assure la communication entre les étudiants en stage et l’équipe des stages, ainsi que la faculté. J’assurerai le suivi des modifications au programme des stages ainsi qu’au nouveau programme PRÉFACE. POURQUOI J’AI CHOISI CE POSTE Parce qu’on chiale toujours contre l’équipe des stages et que personne ne prend réellement le point de vue des étudiants en main rendu en 4e année. Et aussi... parce que vous me connaissez, je ne peux pas m’arrêter! CE QUE J’AIME DE PHARMACIE Le lien privilégié avec les patients et faire de l’enseignement à mes patients! CE QUE J’AIME DANS LA VIE Les zucchinis et les chats. VOUS ME TROUVEREZ LE PLUS SOUVENT DANS (AU) Sur Facebook... pour cette année. ON ME CONNAÎT POUR Mon implication hors-norme. DANS 10 ANS, JE ME VOIS COMME Je ne sais plus... plus on avance, plus d’options s’offrent à nous et le plus stressant, c’est qu’il me reste moins d’un an pour décider. On verra où l’avenir me mènera, mais je peux être certaine que mon travail sera dans plusieurs sphères (pharmacie communautaire, GMF, associations de patients, faculté). UNE CHOSE QUE LES GENS SERAIENT SURPRIS D’APPRENDRE SUR MOI Je suis capable de plier ma langue en 3. CONSEIL D’AMI Trouvez la source de votre motivation! Elle est essentielle pour passer à travers le Pharm.D. Ayez du plaisir dans ce que vous faites, et prenez du temps pour vous quand votre corps vous le crie!

NOM Ever Andres Herrera, représentant de classe QeP DESCRIPTION DU POSTE Le retour à l’université, lorsque la famille est une priorité, est un acte de courage dans un programme si chargé comme l’est le QeP. Donc, je me suis dit qu’il serait intéressant de chercher d’autres moyens de rendre la tâche un peu plus facile à mes collègues de classe, tout en apportant un coup de main au développement et à l’amélioration de l’avenir de la pratique de la pharmacie. POURQUOI J’AI CHOISI CE POSTE Grâce à ma conviction de la collectivité comme principal moyen de défense et de valorisation d’une profession si belle comme la pharmacie. L’union fait la force. CE QUE J’AIME DE PHARMACIE Qu’on ne peut pas être médiocre et la rigueur de la pratique. CE QUE J’AIME DANS LA VIE Ma fille, qui est mon énergie chaque matin et mon épouse, qui me montre le chemin tous les jours. VOUS ME TROUVEREZ LE PLUS SOUVENT DANS (AU) Chez moi en jouant de la batterie. ON ME CONNAÎT POUR Mon respect pour la différence, mon positivisme et mon ouverture d’esprit. DANS 10 ANS, JE ME VOIS COMME Un homme de famille qui est ami de ses enfants et avec un parcours professionnel irréprochable. UNE CHOSE QUE LES GENS SERAIENT SURPRIS D’APPRENDRE SUR MOI Lors de ma dernière année à l’école secondaire, j’envisageais le séminaire de l’Église catholique pour devenir prêtre. Heureusement, j’ai fait la connaissance de la pharmacie... et de ma femme. CONSEIL D’AMI Lorsque tu es né, tu pleurais et le monde autour de toi souriait. Vis ta vie d’une telle façon que quand tu seras mort, les gens autour de toi pleureront alors que tu souriras.

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ACTUALITÉS

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QUoI DE nEUf à L’AÉPUM? Nom Michaël Cardinal, président Quoi de neuf Comme une association étudiante travaille souvent dans l’ombre, cette section vous permettra en quelques mots d’en apprendre un peu plus sur le travail de vos dynamiques exécutants! J’espère donc que vous la lirez tout au long de l’année. Après une rentrée réussie, nous continuons à travailler sur votre bienêtre étudiant et à vous défendre à tout instant. Vous entendrez bientôt parler de la scission, nous aurons besoin de votre aide et de vos idées pour repartir fraîchement à neuf! Nous espérons également vous donner des nouvelles concernant les permis d’alcool prochainement. Finalement, n’oubliez pas de prendre tous les outils à votre disposition pour vous informer des enjeux en cours qui concernent votre profession. Devenir un bon leader commence par une bonne connaissance de son métier! Sur ce, continuez votre bon travail et votre participation active. On se voit au colloque sur l’avenir de la pharmacie! Tourlou. Nom Jean-François Cabot, vice-président aux affaires externes Quoi de neuf Les enjeux sont nombreux au niveau des affaires externes. En effet, vous avez probablement entendu parler dans les dernières semaines que la communauté étudiante a carrément été expulsée du comité de discipline. Cela est, pour faire simple, inacceptable. Les associations du campus ont donné le mandat à la FAÉCUM de tout faire pour corriger cette insulte. Plus à suivre lors de la prochaine AL. D’autres sujets accaparent mon temps et les discussions comme les élections fédérales, les plans d’action des officiers de la FAÉCUM, l’austérité (oui oui!), la retransmission en direct des assemblées, la Dropbox du CEL et même la rémunération des stages. Oui, vous avez bien lu! Je n’entre pas dans les détails, mais je vous lance la question: que pensez-vous d’avoir des stages payés en pharmacie et pour les autres professions de la santé? Nom Jeanne Laverdière, vice-présidente aux affaires professionnelles Quoi de neuf Tout se déroule bien aux affaires professionnelles! On travaille fort pour vous organiser de belles conférences: plusieurs très intéressantes à venir. Surveillez le forum «Conférences-midi» sur votre StudiUM PHA-AÉPUM pour être certain de ne pas en manquer une!

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Nom Mélissa Doutre, secrétaire exécutive Quoi de neuf Le nouveau site web s’améliore peu à peu! Je vous invite fortement à le consulter si vous désirez apprendre ce qui se passe dans le monde de la pharmacie ou pour contacter un membre du comité exécutif local: aepum.info! Je vous invite aussi à consulter la section AÉPUM sur StudiUM si vous désirez en apprendre davantage sur les enjeux des assemblées de votre comité exécutif local. Vous avez accès à tous les procès-verbaux!

Nom Guillaume Beaulieu-Pelletier, trésorier Quoi de neuf À l’Assemblée locale du 23 septembre, vous avez adopté le budget 20152016 que je vous ai présenté, un budget qui met particulièrement l’accent sur la représentation étudiante. Maintenant, il me reste à m’assurer que ce budget soit respecté. Quant à vous, il vous reste à participer aux nombreuses activités qui seront organisées grâce à ces ressources! Nom Nicolas St-Onge, vice-président aux affaires académiques Quoi de neuf Plusieurs projets au niveau académique encore cette année! Tout d’abord, je veux miser sur la diminution de la pression et du stress imposé aux étudiants, en collaboration avec la faculté. D’autres sujets chauds seront aussi au menu comme des modifications au programme du Pharm.D., en ce moment en discussion. Pour vous tenir au courant, lisez mon article qui apparaîtra à chaque édition du Capsule!


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QUoI DE nEUf à L’AÉPUM? Nom Audrey Bouchard, vice-présidente aux affaires socio-culturelles Quoi de neuf Un gros merci pour votre présence aux événements du début d’année! Initiations, BBQ de la rentrée, Chupitos, 5@7 et Vins & Fromages se sont déroulés dans la joie et l’amour, on continue comme ça! Pour la suite, le très attendu cours de cuisine s’en vient à grands pas et ça a l’air beaucoup trop nice!!! Pour ceux qui se sont inscrits au voyage de ski, j’espère que vous avez hâte parce que moi oui! Je vais me tenir dans mon hood de la montagne (c’est-à-dire les pistes vertes) donc pour ceux d’entre vous qui ne sont pas capables de handle mon hood (experts de la montagne), on se voit le soir au chalet! Aussi, vous aurez bientôt des nouvelles pour le party de fin de session du 23 décembre. Une chose est certaine, on va être les derniers de toute l’UdeM à fêter ça! :) <3 Nom Camille Benoit et Jean-Félix Côté (JF), représentants à l’Association Canadienne des Étudiants et Internes en Pharmacie (ACEIP/CAPSI) Quoi de neuf Salut à toi, lecteur assidu du Capsule! J’espère que ta session se déroule bien et que tu te remets tranquillement de l’explosif Vins & Fromages (ici, je parle de ta fonction hépatique). En ce qui concerne l’ACEIP, je souhaite te parler de M. Pharmacie. DE QUESSÉ? Si tu te poses cette question, c’est que je ne t’ai pas encore assez cassé les oreilles avec cet événement. Alors voilà de quoi satisfaire ta curiosité, que je présume insoutenable: M. Pharmacie est une compétition qui oppose une brochette d’étudiants masculins des trois premières cohortes de pharmacie. Chacun aura l’occasion de prouver sa valeur en répondant à une série de questions reliées à la pratique pharmaceutique, en plus de faire la démonstration d’un talent à la hauteur de sa personnalité épatante. Le gagnant sera déterminé par une combinaison de juges dont l’identité doit demeurer secrète (le suspense est insupportable). Plein de surprises, de rires et un plaisir à n’en plus finir lors de cet événement qui se déroulera le 13 novembre prochain à la Cinémathèque québécoise! Les profits de la soirée iront à la fondation choisie par la vedette de la soirée, qui se méritera, entre autres, une place au PDW en plus d’un chèque de 250$ pour couvrir ses frais d’inscription. Alors, n’oublie pas de voter prochainement pour la personne qui mérite, selon toi, de briller sous les projecteurs...! Nom Patrick Dupéré, vice-président aux affaires corporatives Quoi de neuf Pour ma part, la signature de contrats bat son plein. Je continue d’établir des ententes avec différentes compagnies afin d’atteindre mon objectif à la fin de l’année. Aussi, je travaille avec Jeanne pour que vous puissiez assister à plusieurs conférences dynamiques.

Nom Cédric Lalonde, représentant au Conseil de Faculté Quoi de neuf Je travaille activement à la mise en place d’un groupe de discussion pour se pencher sur la question du Pharm.D. en 5 ans. Ce comité discutera de ce que devrait être le «pré Pharm.D.» (en lien avec la pré Med), des cours qui devraient être supplémentés, de la matière qui devrait être ajoutée (vétérinaire, MVL, infectiologie). Les discussions se concluront par un document final qui sera soumis à la faculté. Ces propositions seront la vision des étudiants du Pharm.D. sur l’avenir de leur formation. La Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal fut la première à implanter le Pharm.D. au pays; il faut continuer à innover!

Nom Marie-Lou Deschamps, représentante de la Fédération internationale des Étudiants en Pharmacie (FIEP/IPSF) Quoi de neuf J’espère que vous avez apprécié la conférence sur les possibilités de stage à l’international. Restez à l’affût dans les prochaines semaines, il y aura une présentation sur le World Congress 2016 au Zimbabwe!

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ACTUALITÉS

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QUoI DE nEUf à L’AÉPUM? Nom Laurence Messier, représentante du comité humanitaire Quoi de neuf En ce qui concerne le volet humanitaire de l’AÉPUM, nous avons effectué un don important de bottes à l’Accueil Bonneau en début d’année. Cellesci avaient été amassées lors des initiations 2014. De plus, nous sommes fiers d’avoir fait un don de 2 000$ à Opération Enfant Soleil avec une partie des profits du Vins & Fromages 2014. Malheureusement, il n’y aura pas de collecte de sang à l’automne, mais nous sommes présentement dans le processus d’organisation pour celle qui aura lieu à la session d’hiver. Finalement, nous effectuons des démarches pour obtenir des bacs de compostage à la faculté. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des idées de projets! Nom TheHuy Pham, représentant du comité sportif Quoi de neuf Wow! Les séances sportives sont très réussies jusqu’à maintenant! J’aimerais remercier ceux et celles qui ont participé et j’espère que vous allez continuer à venir! Pour les autres, venez aux prochains! Les sports, c’est la façon pas chère de s’amuser et socialiser! Nom Hugo Langlois, représentant de classe de 3e année Quoi de neuf Eh oui, la dernière année de cours est commencée. Déjà 1 cours terminé et la session avance à vitesse grand V. Il ne faut pas lâcher! La conception des cahiers de fiches est efficace et rapide. Merci à Isabelle Pépin et Jean-Philip Monette pour les premiers cahiers et les prochains! De plus, il y a retour de l’Activité de conférences/Formation continue avec 2 conférences confirmées cette session-ci. Si vous avez des questions, commentaires ou des inquiétudes, n’hésitez pas à venir me voir ou à me contacter par courriel. Si vous avez besoin d’aide aussi, n’hésitez pas à aller la chercher. Bon succès à tous! On est dans la dernière courbe avant la dernière ligne droite. 30 – LE CAPSULE – OCTOBRE 2015

Nom Léa Sara, représentante du comité du journal étudiant Quoi de neuf Ça roule au comité Capsule! Nous comptons parmi nous plusieurs nouveaux membres, et ce, provenant des 3 premières années du Pharm.D. Nous avons commencé à produire les tout nouveaux Comprimés vidéo que vous avez pu voir sur YouTube. Finalement, ce numéro d’octobre est, à ma connaissance, le plus volumineux qu’il n’y ait jamais eu et ne contient que des articles originaux. Nous sommes bien contents de l’augmentation de la participation étudiante cette année! Nom Émilie Mégrourèche, représentante aux instances professionnelles Quoi de neuf Le colloque de l’APES étant terminé, je me lance maintenant dans de tout nouveaux projets. Ayez l’œil ouvert, je vous tiendrai au courant des colloques et événements en santé qui se tiendront dans les prochains mois à des prix très avantageux pour vous! Nom Zina Ali, représentante de classe de 1re année Quoi de neuf Une belle première année est en vue: une bonne cohésion de groupe, un budget de cohorte voté, des examens intenses à venir et un premier cahier de notes de cours maintenant en production, grâce à une équipe de volontaires très motivés! Si jamais vous avez des commentaires, des questions ou des suggestions, je suis ouverte à tout: écrivez-moi! Nom Laurie Hudon-Germain, représentante de classe de 2e année Quoi de neuf Un début d’année intense! Bravo à tous pour avoir survécu à hémato/néphro, on lâche pas! J’attends vos commentaires pour les focus groups du PHA2110 et n’hésitez pas à venir me voir si vous avez des questions ou des idées!


ACTUALITÉS

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QUoI DE nEUf à L’AÉPUM? Nom Karina Savoie, représentante de classe de 4e année Quoi de neuf Le début des stages va bon train! Nous en sommes à la deuxième période! Les commentaires récoltés sont très utiles afin d’avoir un message uniforme pour la faculté! On constate peu à peu les améliorations apportées au processus d’apprentissage des stages, et je peux vous dire que 3 plans de soins, c’est beaucoup mieux que 10! Il y a toujours place à l’amélioration toutefois! Envoyezmoi vos commentaires :) Je travaille également à la rédaction d’un «Petit guide du stagiaire» pour les générations futures pour donner des petits hints sur le choix des stages, l’éloignement et l’expérience générale! Nom Mathieu Nobert, Michaël Cardinal et Charles-Édouard Morel – CÉPPUM Quoi de neuf Nous nous impliquons dans plusieurs projets! La préparation pour le colloque étudiant sur l’avenir de la pharmacie, un kiosque que nous allons avoir à la rencontre annuelle sur l’arthrite à Québec le 24 octobre (qui sera possiblement tenu conjointement avec ULaval), discussions avec Gilles Leclerc pour un colloque sur la technologie qui aura lieu la session prochaine, la création de vidéos pour promouvoir le rôle du pharmacien, etc.

Nom Andres Herrera, représentant de classe QeP Quoi de neuf J’aimerais commencer deux projets pour les étudiants du QeP. D’abord, connaître les intérêts des cohortes précédentes du programme QeP envers les études de deuxième cycle. S’ils ont évalué la possibilité de faire la maîtrise en pharmacothérapie avancée, par exemple, et si oui, les raisons pour lesquelles ils ne l’ont pas fait. Deuxièmement, évaluer les implications et la possibilité d’ajouter une session afin de redistribuer le programme d’études en pensant à une meilleure intégration et analyse de connaissances acquises. Nom Shaïna Leblanc, Belynda Amarouche et Annie-Kim Nguyen – café étudiant Quoi de neuf Big shoutout à nos merveilleux bénévoles, sans qui le Pill Pub ne pourrait pas être aussi ouvert!!! <3 Sachez aussi que nous sommes toujours ouvertes à accueillir de nouveaux bénévoles :) Nouveauté cette année: le Pill Pub s’est doté d’une WiiU flambant neuve (que vous avez probablement déjà vue ou même essayée). N’oubliez pas que vous pouvez toujours emprunter des jeux de société. Venez aussi essayer nos nouveaux produits. Si vous avez des suggestions/ commentaires, n’hésitez pas à nous en faire part!

Communiquez avec nous si vous avez des questions concernant les activités!

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Les lois de Murphy au Pharm.D. Par Maricia Sarkis (III)

Connaissez-vous la loi de Murphy? Si vous avez répondu «non» à cette question, n’ayez crainte, il ne s’agit pas d’une loi scientifique très compliquée. En fait, elle s’énonce comme suit : «Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal». Ce fameux principe décrit très bien la malchance et le pessimisme qui nous assaillent quotidiennement, si bien qu’il a conquis l’Internet. D’ailleurs, au Pharm.D., il est possible d’en créer nos propres variantes, tellement on peut s’y identifier.

Loi du cours manqué le seul cours de la session que vous déciderez de sécher contiendra la matière sur laquelle portera la moitié de l’examen.

Malédiction de la dernière minute peu importe quand vous commencez à étudier, vous allez toujours avoir l’impression d’être à la dernière minute.

Dilemme des QCM plus on révise les questions, moins on les comprend.

Loi de l’étude Chaque fois que vous réviserez pour un examen, un ami vous appellera pour vous inciter à sortir. Évidemment, cet ami sera en vacances alors que vous croulerez sous les examens.

Loi des QCM lorsque vous hésitez entre deux choix de réponse pour une question donnée, vous finirez toujours par changer votre bonne réponse pour une mauvaise réponse. Loi de la distorsion du temps Vous n’allez jamais avoir le temps de tout étudier. Moins il vous reste de powerpoints, plus il vous reste du dipiro. Loi de l’anormalité du temps Vous terminerez presque tous vos examens en moins du tiers du temps permis, mais, lorsque vous aurez besoin d’un peu plus du tiers du temps, SofTest finira par fermer dans vos faces.

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Loi de la révision Quand vous vous dites que c’est impossible que, de toute la matière cruciale à apprendre, le professeur choisira d’interroger sur cette futilité que vous êtes en train de survoler, c’est exactement sur ça que le professeur posera ses questions précises. Loi du sentiment d’incomplétude Chaque examen, vous rencontrerez une question à laquelle vous ne vous souviendrez plus de la réponse, mais saurez décrire exactement à quelle ligne de quelle page et sous quel schéma l’information se trouve, et vous vous maudirez pour ce blanc de mémoire impardonnable.


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Les lois de Murphy au Pharm.D. (suite)

Loi de la question annulée les questions annulées seront toujours les questions auxquelles vous aurez eu la bonne réponse.

Loi de la STM le métro tombera toujours en panne la journée où il est crucial pour vos compétences transversales d’être ponctuel.

Malédiction de la condamnation Chaque étudiant est condamné à un nSa dans ses compétences transversales.

Loi des laboratoires de tous les cas pour lesquels vous jouerez le rôle de pharmacien, vous serez évalués sur le seul où vous n’aurez pas réussi à cerner le problème du patient.

Loi de la malchance 1 Si votre MacBook décide de planter, ce sera toujours sans signe ou symptôme avant-coureur. Loi de la malchance 2 Si votre MacBook décide de planter, ce sera toujours quelques jours après l’expiration de votre garantie. Loi de la malchance 3 Si votre MacBook décide de planter, ce sera toujours la veille d’un examen. Loi du scepticisme Chaque examen, vous serez méfiants envers les professeurs et tenterez de trouver leurs «poignes». Loi de l’alarme incendie l’alarme de feu sonne une fois par année, mais elle retentira toujours assez fort pour provoquer des tachycardies sinusales chez les étudiants ou les rendre sourds pour le reste de la journée. aussi, elle a le don de se produire toujours la journée la plus froide de l’hiver.

Incongruité de l’ascenseur Moins vous aurez d’étages à monter, plus vous aurez envie de prendre l’ascenseur. Loi de la rampe mobile la rampe mobile tombera toujours en panne les matins où vous serez à peine capables de mettre un pied devant l’autre par manque de sommeil. Malédiction de la maladresse Malgré toutes vos précautions, vous allez échapper votre MacBook par mégarde. Dilemme du cours vert Moins un cours vaut de crédits, plus on y passe du temps. Thermodynamique de Murphy au Pharm.D. Malgré le réchauffement climatique, il fait toujours froid au pavillon Jean-Coutu, et ce, indépendamment du nombre de couches de vêtements portées.

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Chialage anonyme [chialage] 10 septembre 2015 Ces derniers temps, je considère sérieusement de contacter l’académie française pour leur proposer d’adopter un nouveau mot dans la langue française. J’ai remarqué récemment que le mot «canicule» n’a pas d’antonyme direct. Je suggère sans hésitation d’ajouter le mot «pavillon Jean-Coutu» à cet effet. le froid de notre merveilleuse salle de classe S1-151 est intolérable. il faut quasiment se préparer deux tenues le matin: une pour supporter la chaleur estivale et l’autre pour éviter de se congeler en écoutant un cours magistral pendant trois heures. attache ta tuque – littéralement – si tu fais partie des malchanceux qui ont trouvé place devant une bouche d’aération. tu es simplement condamné à frissonner pendant trois heures. J’avoue avoir déjà contemplé l’option de sécher les cours pour cette raison, alors qu’après trois heures de cours le matin et une pause dîner à trembler, j’avais encore deux heures à passer dans le froid. et si seulement ce n’était que la salle de classe. il faut sortir complètement du pavillon si on veut retrouver une température normale. Je peux bien croire qu’un temps frais aide nos tas de ferraille, c’est-à-dire nos chers MacBooks, à rester fonctionnels sans surchauffe, mais à ce point c’est clairement exagéré. la faculté tente-t-elle de créer un écosystème? Sommes-nous des sujets de recherche expérimentale sur la possibilité d’hibernation chez les humains? ou bien c’est pour nous donner des abdominaux puisqu’on n’a pas trop le temps de faire des sit-ups avec tous ces examens... tout cela est bien entendu à prendre à la blague, mais au début d’une troisième année, la plaisanterie commence à être moins drôle. Je consens que le problème ne soit pas d’une immense facilité à régler, mais je suis persuadée qu’il existe des solutions applicables auprès des nombreux ingénieurs en mécanique du bâtiment de notre société. J’en profite pour remercier notre association étudiante qui a déjà emmené le sujet en discussion auparavant. aussi, je crois qu’un rappel à la faculté pour un peu plus de confort ne peut pas faire de tort. la section «Chialage anonyme» existe pour que vous puissiez vous plaindre librement. Si l’envie vous prend de vous plaindre un bon coup, vous pouvez m’envoyer un courriel à l’adresse suivante: maricia.sarkis@umontreal.ca. Je vous publierai anonymement ou non avec plaisir. [/chialage]

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L’extraordinaire étudiant en pharmacie !

Le destin d’un professionnel de la santé


ACTE 1 : Ne mélangeons pas opinions et médias sociaux Une scène qui nous est familière n’est-ce pas? Faisons l’équation [S1-151 + Ordinateur portable] et on tombera très souvent dans l’échappatoire à l’ennui… soit les réseaux sociaux! Par contre, comment échapper à toutes ces opinions parfois cocasses… parfois frustrantes?


Inspiration : AnnĂŠe 2015 et #Loi41


ACTE 2 : Confidentialité ... ou ... Les murs ont des oreilles Cours bleu terminé! «J’ai une salle pour 11h45. Toi, moi et LADMER , ca te va? On va travailler! ». Une demi-vérité puisqu’on tombera toujours dans les discussions très souvent indiscrètes. Bon Dieu que ça nous fait du bien, mais ces murs ne bloquent aucun son!

Inspiration: le jour où Philippe Arbour et Cédric Lalonde ont subitement ouvert la porte latérale de notre salle TE pour se joindre au brainstorming de cette BD


Acte 3 : L’opinion (divergente) des patients “La tisane avec du miel marche mieux que les pilules d’allergies,” “C'tu bon du ginseng, “Non moi je veux rien de chimique dans mon corps.” Pas toujours facile de jongler avec les divers milieux culturels et éducatifs de nos patients quand les produits naturels entrent en jeu! Comment alors concilier leurs croyances avec nos connaissances?


ACTE 4 : les psychostimulants? J’ai entendu dire que... 22 heures, enfin de retour à la maison. Préparation de labo pour demain, rencontre d’équipe non préparée, lecture à faire pour l’examen. Que faire? Prendre le contrôle ou se laisser contrôler?

Inspiration: Beaucoup trop d’histoires entendues grâce à ces murs qui ont des oreilles


ACTE 5 : Réussir tout en s’amusant? C’est possible Vert est la couleur du succès ou de l’échec. Quand on voit ce crochet nous apparaitre au visage, on a souvent tendance à se demander si nous n’avons pas quitté trop rapidement!

! Inspiration : citation du défunt Paul Buissonneau : «Ne comptez jamais sur rien, ne restez ni sur un échec, ni sur

un succès. Commencez toujours autre chose, c'est la suite qui compte»


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VINS &

FROMAGES COLLOQUE APES 2015 © Hao Yin, Photo Voltaic

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Pharmacie en horreur

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ST-TROU-PERDU Félicitations à Shaïna Leblanc, grande gagnante du concours dont l’histoire a résonné le plus parmi les membres du comité du journal! L’équipe du Capsule tient à remercier chaleureusement tous nos talentueux participants. La sélection du texte a été très difficile cette année en raison de la qualité des soumissions. Certains ont une plume et une imagination particulièrement aiguisées!

*Boom* «Juste quelques autres pas...», se disait la jeune femme. **Boom boom** «Je peux le faire, c’est juste des coïncidences», murmura-t-elle d’une voix tremblante. ***Boom boom boom boom*** Plus elle avançait, plus le son du battement de son cœur devenait assourdissant. Elle continua sa marche ainsi pendant 20 minutes et arriva finalement face à l’endroit qui l’effrayait tant. De l’autre côté de la rue se trouvait l’unique pharmacie de St-Trou-Perdu. C’était un immense édifice au style un peu vieillot, haut de trois étages, avec des vitres teintées tout le tour. Presque figée sur place, Justine prit le temps de réfléchir aux récents chamboulements de sa vie qui l’avaient menée à quitter sa chère ville natale de Laval pour St-Trou-Perdu. Dans les 6 derniers mois, elle s’était fait laisser par son fiancé, avait catastrophiquement échoué son test psychométrique et son petit minou Philémon s’était fait écraser par un gros pickup. Soulageant sa peine par le remplissage quasi compulsif de mots croisés, elle tomba un jour sur une petite annonce

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Par Shaïna Leblanc (III) fort intrigante dans le journal. **Veux-tu être pharmacien(ne) à tout prix? Résultats 100% garantis. Pas de diplôme nécessaire! Présente-toi au 12 rue Notre-Dame, St-Trou-Perdu le 1er juin à 11h précises. T’es mieux d’être PRÊT À TOUT! ** Cette annonce fut le signe du destin qu’elle attendait désespérément. Le 1er juin était même le jour de son anniversaire! Finis les mots croisés, les sweatpants, la crème glacée et les épisodes de Grey’s Anatomy écoutés en rafale. S’il fallait qu’elle se rende à St-Trou-Perdu pour réaliser son rêve, elle était prête à le faire! Elle fit ses bagages rapidement le matin du 25 mai et annonça son départ à ses amis et sa famille en prétextant un voyage de 3 mois afin de se découvrir en tant que femme nouvellement célibataire. Près de 10h plus tard, Justine débarqua à St-Trou-Perdu. La chance était de son côté, en moins d’une heure, elle emménagea dans un charmant appartement peu coûteux. Malheureusement, cette chance fut de courte durée. Dans les jours suivants, chaque fois qu’elle mentionnera le mot «pharmacie» à un habitant de St-Trou-Perdu, il se mettra à hurler, à convulser en vomissant en jet ou à chanter des incantations d’une voix gutturale. Bon... la première fois, Justine trouva cela particulier, et même divertissant. Elle se disait que ça devait être un coup monté par les habitants de ce village pour faire peur à la pauvre fille de la grande ville.

Le pire de ces incidents arriva le 30 mai, jour où Justine décida de crier «PHARMACIE» dans un parc presque désert. Pas moins de 5 secondes plus tard, elle vit l’œil gauche d’une dame âgée sortir de son orbite, se détacher du nerf optique et tomber dans sa sacoche... «sploush». Malgré la peur qu’elle eut, son désir de devenir pharmacienne était tellement intense qu’elle décida de considérer cet autre événement étrange comme une simple coïncidence. Sortie brusquement de sa rêverie par un enfant blond sur un tricycle qui chantait à tue-tête «juste pour voir le monde», elle réalisa qu’il était déjà 10h55. L’annonce disait 11h précises, elle n’avait plus de temps à perdre. Elle prit son courage à deux mains, traversa la rue et entra d’un pas décidé dans la pharmacie. Une odeur nauséabonde envahit rapidement ses narines et lui coupa presque le souffle. Le plafond était couvert d’une substance verte et gluante, les étalages étaient presque vides et des souliers abandonnés jonchaient le sol. Malgré cela, la jeune femme déterminée continua de marcher vers le laboratoire qui se situait au fond de la pharmacie. Arrivée au comptoir des ordonnances, Justine se réjouit d’être l’unique personne présente pour l’offre d’emploi. Les rares personnes qu’elle avait croisées dans les rangées, semblaient fatiguées, pâles et se promenaient tranquillement en grognant, ou en murmurant des mots dans une langue inconnue. Rapidement, elle aperçut le pharmacien, assis tranquille-


Pharmacie en horreur

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ment en train de lire un vieux grimoire aux pages jaunies. «Bonjour, dit Justine d’une voix enjouée. – Mhhhhhhhhh, répondit-il complètement désintéressé.

et Justine fut propulsée de l’autre côté du comptoir. En se levant, elle remarqua qu’elle portait maintenant un sarrau à l’effigie de la pharmacie. Le pharmacien se mit à rire et à danser frénétiquement, incapable de contenir sa joie.

– Je suis là pour l’offre d’emploi.

«Enfin libre! Je n’arrive pas à croire que ça ait fonctionné!

– Mhhhhhhhhh, rajouta une fois de plus le pharmacien.

– De quoi parlez-vous? Qu’est-ce qui se passe? demanda-t-elle

– J’ai vu votre annonce dans le journal», dit-elle.

– Pauvre jeune sotte. N’aviez-vous pas encore compris que St-Trou-Perdu est une ville maudite? Cette pharmacie se trouve directement sur une bouche de l’enfer. En répétant 3 fois que vous étiez prête à tout, vous avez brisé le sort qui me tenait prisonnier.

Le pharmacien ne daigna même pas émettre un son. Justine se demanda si l’indifférence du pharmacien était une façon de la tester. Elle eut soudainement une illumination, l’annonce dans le journal disait qu’elle devait être prête à tout si elle désirait réellement devenir pharmacienne. «Je suis prête à tout, déclara la jeune femme – Oh, s’exclama le pharmacien. – Être pharmacienne, c’est mon rêve, je suis prête à tout! – Pardon? Parlez un peu plus fort, je suis un peu sourd. – JE SUIS PRÊTE À TOUT!» cria la jeune femme.

– Quoi? Vous racontez n’importe quoi. Je m’en vais, monsieur, merci de m’avoir fait perdre mon temps», déclara-t-elle.

Tout à coup, un bruit assourdissant se fit entendre, le plancher se mit à trembler

Malheureusement pour Justine, lorsqu’elle tenta de quitter le laboratoire,

une force invisible la retint prisonnière. Elle essaya de sauter par dessus le comptoir, de ramper, de marcher à reculons, mais rien ne fonctionnait. Amusé, l’expharmacien lui lança son vieux sarrau et lui dit: «Ma chère, voilà ton rêve réalisé! Tu voulais être pharmacienne à tout prix et maintenant c’est fait. Bonne chance, parfois les esprits qui rôdent dans la pharmacie se mettent à hurler, mais c’est surtout la nuit, on s’habitue rapidement». Sans perdre un moment de plus, il quitta la pharmacie afin de profiter de sa nouvelle liberté. Stupéfaite, elle s’effondra par terre en réalisant dans quel pétrin elle s’était mise. De chaudes larmes coulèrent le long de ses joues. Allait-elle pouvoir un jour revoir ses parents, son frère et ses amis? Allait-elle pouvoir piéger quelqu’un d’autre pour prendre sa place? Allait-elle trouver la source de cette odeur nauséabonde? J’aimerais bien pouvoir vous dire que notre héroïne usa de son intelligence pour trouver un moyen de quitter ce lieu maudit, mais ce serait un mensonge. Elle passa près de 50 ans à donner des conseils aux fantômes, zombies et démons qui fréquentaient sa pharmacie et ayant trop peur d’empirer son sort, elle ne lut plus jamais de petites annonces dans les journaux... •

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Pharmacie en horreur

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Une mystérieuse nuit à la pharmacie

C

’était un soir très occupé à la pharmacie. L’orage grondait à l’extérieur, mais cela n’avait pas empêché les habitués du coin de passer faire un tour à la pharmacie. Depuis maintenant 3 ans que je travaillais comme l’unique pharmacienne du coin. Je desservais une population de 1 000 habitants tout au plus. C’était une vieille pharmacie. J’avais ma clientèle régulière. Tout le monde se connaissait ici. J’avais travaillé toute la journée avec Annie, ma technicienne préférée. Elle finissait sa journée dans quelques minutes. 20h05 Un peu moins de 2h avant la fermeture! J’avais l’habitude de faire la fermeture de la pharmacie, mais ce soir-là j’avais hâte de rentrer à la maison, j’en avais beaucoup fait cette semaine. Nous avions eu une journée très occupée, Annie et moi. Beaucoup de patients, beaucoup d’envois de fax et de réceptions, des acceptations de renouvellement de la part des médecins, des retours d’opinion, etc. On en avait toute une pile à classer d’ailleurs. Annie venait tout juste de s’y mettre justement. Les fax manquaient d’encre tellement on en avait reçu. 20h15 Nous étions en train de discuter lorsque nous avons reçu le centième fax de la journée. Nous avions du mal à le déchiffrer. C’était la photo d’une femme. Le fax

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Par Émilie Mégrourèche (III) manquait visiblement d’encre et la photo était pâle et nous n’arrivions pas à bien discerner ce qu’on y voyait. C’était un avis de recherche; une femme était portée disparue. Je trouvais cela étrange d’avoir reçu une affiche de ce genre, mais j’ai dit à Annie de l’afficher sur le babillard. 20h25 «Pourrais-tu changer la cartouche d’encre du fax avant de partir s’il te plaît? Ça m’aiderait beaucoup! lui lançai-je avant d’entrer dans la salle de consultation avec un patient. Avec tout ce fouillis, si au moins j’arrivais à lire mes fax, ce serait ça de gagné.» Annie me répondit affirmativement. Lorsque j’eus fini ma consultation, Annie était partie. 20h45 Une femme étrange était entrée dans la pharmacie. Elle était vêtue d’un imperméable jaune, son capuchon lui couvrait le visage, et, avec la faible luminosité dans la pharmacie, je n’arrivais pas à discerner son visage. Je ne l’avais jamais vue dans le quartier. Je croyais pourtant connaitre tout le monde. Elle semblait anxieuse, perdue. «Je peux vous aider?» lui demandai-je. Pas de réponse. La femme était essoufflée, comme si elle avait couru à toute vitesse jusqu’à la pharmacie. Elle se cachait et était anxieuse. Un frisson me parcourut le dos. Je commençais à m’inquiéter. De qui avait-elle peur? De qui se cachait-elle? Elle

se faufilait entre les rangées, elle ne voulait pas être vue. Lorsqu’elle passa près du babillard et aperçut l’avis de recherche, elle se figea. Son visage changea d’un coup. La terreur s’empara d’elle. Elle me regarda, effrayée, et elle s’enfuit rapidement. Je n’y comprenais rien. 21h00 Je reçus un second fax. «Un fax à cette heure-ci?» pensai-je, intriguée. La même photo que tout à l’heure. Cette fois, l’encre avait été remplacée et la photo apparaissait clairement. J’étais horrifiée. J’étais devenue blanche, la panique m’avait envahie. La femme sur l’affiche, je la reconnaissais maintenant, je la connaissais très bien même. La photo, c’était moi! La femme portée disparue, c’était moi. Quelqu’un m’espionnait dans la pharmacie. Sur la photo, je souriais et je portais exactement les vêtements que je portais au moment même. Prise de panique, je saisis le combiné de téléphone pour appeler le 911. En décrochant la ligne, j’entendis une respiration haletante. Je poussai un cri d’horreur, je devais partir au plus vite. 9h00 Le lendemain: Les habitants du quartier virent l’insigne «Fermé» devant la pharmacie. Tout le monde se demandait où était passée la pharmacienne du quartier. •


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L’ attente

C

infernaLe Par Annie Routhier (III)

eci est une histoire vraie (et terrifiante). Je vous le jure.

Ça s’est passé l’été dernier, alors que j’étais en vacances avec une amie. Nous étions à Las Vegas et nous devions nous rendre à Los Angeles en autobus. Sur notre billet, ça disait que nous allions être quelque part dans L.A. pour 16h. L’autobus nous a débarquées à 20h (Avis aux intéressés: le trafic à Montréal n’est donc pas si pire que ça). Arrivées là-bas, nous avions encore un peu de chemin à faire puisque notre logement était situé à Santa Monica (banlieue de L.A.). Nous sommes donc entrées dans la boutique de la compagnie d’autobus et nous avons demandé de l’aide au jeune homme qui y travaillait. Après nous avoir proposé un lift que nous avons évidemment refusé, car ma maman m’a toujours dit de ne pas embarquer avec les étrangers :), le jeune homme nous a appelé un taxi. Nous aurions pu prendre un autobus de ville qui passait un peu plus loin, mais nous nous sommes rappelé ce que la mère de mon amie nous avait dit en nous menant à l’aéroport de Montréal: «si vous êtes mal prises les filles, rappelez-vous que votre vie vaut plus que 50$ en taxi». Ah sages paroles de maman! Puis, le jeune homme a dû gentiment nous mettre à la porte, car la boutique fermait. C’est à ce moment que le cauchemar a commencé. Nous nous sommes retrouvées sur le trottoir d’une petite ruelle lugubre et isolée. Dans le genre de ruelle où on ne veut

pas être. La nuit est tombée d’un coup. Les quelques lampadaires éclairaient au loin les itinérants qui installaient leur tente pour la nuit. Une fille paniquée est arrivée en courant vers nous. Très essoufflée, elle nous a demandé si la boutique d’autobus était encore ouverte. Nous lui avons dit qu’elle venait tout juste de fermer, mais que le jeune homme qui y travaillait était en train de monter dans sa voiture, de l’autre côté de la rue. Elle est donc partie à courir vers lui, mais il a filé hyper rapidement. Nous ne l’avons jamais revue... Pendant notre interminable attente, nous observions un peu autour de nous. En face, il y avait un homme bizarrement habillé, qui ne semblait vraiment pas à jeun et qui se parlait tout seul. Étrange! Un gros camion blanc sans fenêtre (comme les camions qui kidnappent les enfants, oui oui!) est ensuite passé devant nous et s’est arrêté à l’intersection. Il a commencé à reculer tranquillement jusqu’à notre hauteur, où il s’est garé. L’angoisse est montée subitement en moi. Mon amie et moi, nous nous sommes regardées et nous nous sommes dit: «il me semble que j’aime vraiment pas ça!». Nous nous sentions complètement vulnérables; 2 filles perdues en petits shorts avec leurs grosses valises sur le bord d’une ruelle sombre. Au loin, une vieille dame s’approchait vers nous. Elle trainait un petit carrosse rempli de bébelles, dont plusieurs couvertures. Elle nous a abordées en espagnol et nous a avisées que le camion était gentil.

Ah comme je suis soulagée... Non pas tant que ça en réalité! Puis, elle nous a offert des couvertures pour passer la nuit dans la ruelle, étant donné que la température commençait à descendre, ce à quoi nous avons répondu, carrément troublées: «No... Gracias!» avec un semblant de sourire. Peu de temps après, le taxi est enfin apparu. Il roulait assez vite en notre direction. Je suis descendue dans la rue et j’ai fait un signe de la main pour qu’il nous voie. Imaginez-vous donc qu’il ne s’est même pas arrêté. J’étais sous le choc! J’ai sorti mon cellulaire pour tenter d’appeler un autre taxi. Catastrophe: mon cellulaire ne fonctionnait pas. Quand j’appuyais sur «appel», ça ne faisait rien. J’étais paniquée et mon amie avait le goût de brailler. S’il y avait une urgence, nous n’étions même pas en mesure d’appeler la police... Au secours!!! Pour me calmer les nerfs, j’ai inévitablement pris quelques comprimés d’Ativan que je traîne avec moi pour mes problèmes d’anxiété. (Je l’admets, cette partie est fausse. C’est juste qu’il me fallait un lien avec la pharmacie. Désolée hihi :)) À ce moment-là, je me suis réellement dit, pour la première (et j’espère la dernière) fois de ma vie: «Est-ce que c’est de même que je vais mourir... en me faisant kidnapper, puis ensuite peut-être décapiter? Qui sait?» C’était les pires minutes de mon existence. Au même moment, un homme qui roulait en BMW est venu se stationner près de nous. Il est sorti de sa voiture et nous a dit que le taxi n’allait pas venir et qu’il allait le remplacer. Il nous invitait donc à monter dans sa voiture. Et il insistait.

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Pharmacie en horreur

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Finalement, la raison pour laquelle je suis encore en vie aujourd’hui: le vrai taxi est enfin arrivé. Bon, la fin est un peu poche, mais si vous saviez à quel point j’étais soulagée de me sortir de cette situation-là, c’était indescriptible. Quand j’ai raconté cette mésaventure à ma mère (qui est ultra mère poule), elle m’a dit: «Voyons Annie, si le taxi n’était jamais passé, tu aurais pris les couvertures de la dame et tu aurais dormi dans la rue». OK, elle plaisantait! Pour finir, voici 2 trucs de voyageuses quelque peu expérimentées: 1. Quand ton cellulaire ne fonctionne pas dans un autre pays, essaie de le fermer et de le rouvrir. C’est magique.

Légitime

vengeance

2. Pour ceux et celles qui prévoient voyager en Californie ou probablement ailleurs: Uber. C’est fantastique et beaucoup mieux qu’un taxi (quand ton cellulaire fonctionne!) •

A

ssise devant le tribunal, elle contemplait les murs en attente de sa sentence. Elle était vêtue d’une jolie robe bleue lui arrivant tout juste au-dessus des genoux. Elle portait des escarpins blancs s’agençant avec son sac à main qu’elle avait, à son arrivée, pris soin de poser sur la table. Ses cheveux bruns bouclés retombaient lâchement sur ses épaules. On pouvait percevoir entre ceuxci de petites boucles d’oreilles brillantes. Son aspect soigné faisait presque disparaître les marques sur son visage et sur ses bras. Visiblement, il s’agissait de cicatrices laissées par des coupures et des brûlures: vestiges des dernières années qu’elle avait vécues avec son mari. Comme dans tous les cas de violence conjugale, personne de son entourage ne semblait s’être douté de la situation. Ça avait «pris tout le monde par surprise», comme on disait. Pourtant, la violence était bien réelle et elle perdurait depuis déjà plus d’une dizaine d’années. La femme en avait écopé, mais ses enfants ne s’en étaient pas moins sortis indemnes. Les renseignements et l’accusation avaient été clairement expliqués plus tôt

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Par Sandra Savignac (I) lors du procès. Une femme, un mari violent et des enfants étaient en cause. Le lieu et les circonstances du crime avaient été clairement décrits. Il s’agissait d’un cas exceptionnel, un cas d’empoisonnement. Celui-ci avait marqué la fin du règne de terreur du mari. La femme étant pharmacienne, elle avait trouvé le moyen de se procurer des narcotiques en grande quantité sans que ses supérieurs ne s’en aperçoivent. Alors que les conditions étaient propices, elle avait convaincu son mari d’en prendre en quantité trop importante, lui faisant croire qu’il s’agissait d’ibuprofène. Confiant, le mari avait avalé une grande quantité de médicaments. Il s’en était suivi une intoxication menant à la mort de l’homme. Le coroner avait rendu son rapport: intoxication aux narcotiques ayant causé une dépression du système nerveux central, puis la mort. L’homme avait donc terminé ses jours dans d’atroces souffrances sous le regard impassible de sa femme. Une question demeurait sur toutes les lèvres: prémédité ou non? Tous attendaient le verdict du jury. Les amis, la famille, les enfants concernés et les voisins, tous étaient présents. On pouvait lire sur

le visage de certains la crainte qu’il y ait emprisonnement ou peine équivalente. Certains curieux s’étaient également joints au public. Leurs opinions semblaient plus partagées. Quelques-uns considéraient la situation difficile de la femme: peur constante, enfants à protéger et rage intérieure incontrôlable. Ils croyaient qu’elle devait être acquittée du meurtre. Au contraire, d’autres croyaient fermement que le meurtre était intentionnel et que la femme méritait une réprimande à la hauteur de son geste sadique et sans pitié. La tension dans la salle d’audience était palpable. En fait, la situation portait bel et bien à confusion. D’un côté, il y avait la violence conjugale ainsi que toutes les conséquences que cela avait engendrées et, de l’autre, il y avait l’impartialité de la femme face à la situation. Celle-ci ne semblait éprouver aucun remords, aucun regret. On


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percevait presque une satisfaction sur son visage. Sous son allure de femme fragile et malmenée se trouvait sans doute une âme en soif de vengeance. Dans cette optique, on pouvait évidemment douter du fait que la femme méritait d’être libérée de toute accusation. La mort de son assaillant avait semblé représenter pour elle une libération, soit le début d’une vie nouvelle qu’elle attendait depuis longtemps. Selon les dires de l’avocat de la défense, la femme avait eu la chance de frôler cette liberté quelques fois, mais les conséquences qui l’attendaient à chaque fois étaient énormes. De ce fait, elle était prisonnière de cette vie. L’avocat avait misé sur le fait que sa cliente désirait avant tout protéger ses enfants, qui étaient également victimes des colères de leur père. Ce constat était confirmé par la présence de cicatrices sur les membres des enfants. Il avait également insisté sur l’impuissance de la femme: le meurtre avait été, à ce moment, la seule solution envisageable. De plus, l’avocat de l’accusée avait fait appel à un expert. Celui-ci était venu présenter l’état psychologique de l’accusée, dans l’objectif que la cour puisse comprendre son état mental au moment du meurtre. Il avait semblé avoir convaincu la Couronne. On entendait à peine parler dans la salle. La femme fixait le mur en face d’elle. Elle n’affichait aucune émotion particulière. Elle semblait à moitié consciente, en attente d’une décision qui allait visiblement changer le cours de son existence. Après un bon moment, le jury revint dans

la salle. Le public était fébrile: tous retenaient leur souffle. On allait enfin annoncer le verdict. Le juge s’installa confortablement et débuta son discours: «La décision a été plutôt difficile à prendre. Il a fallu considérer bon nombre de facteurs incluant l’usage illégal de narcotiques ainsi que la situation de l’accusée. Avant tout, il est important de mentionner que, en tant que pharmacienne, en faisant un usage inapproprié de stupéfiants, l’accusée est allée à l’encontre de plusieurs lois. Toutefois, considérant la situation particulière du cas, le jury a reconnu l’accusée comme victime du syndrome de la femme battue. Ainsi, l’acte posé par l’accusée a été reconnu comme un acte de légitime défense veillant à la protection non seulement de l’accusée, mais également au bien des enfants impliqués. Alors, le verdict pour la cause est noncoupable. L’accusée devra toutefois fournir une compensation sous la forme d’une amende de 5 000$ pour être contrevenue à la loi en matière de possession illégale de stupéfiants. Merci à tous.» Le juge se leva et quitta lentement la salle d’audience. Des soupirs de soulagement retentirent dans la pièce. Certaines personnes, sans doute des proches de l’accusée, se levèrent et se serrèrent les uns les autres, le sourire aux lèvres. Les enfants de l’accusée affichaient un air perplexe, ne comprenant visiblement pas l’ampleur de la situation. La majorité semblait heureuse de la décision rendue et satisfaite que justice ait été rendue. Cette opinion n’était bien évidemment pas unanime.

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Stupéfait du verdict, je pris quelques dernières notes dans mon cahier pour la rédaction de mon article. On accompagna la femme à l’extérieur du palais de justice. Lorsqu’elle passa près de mon siège, voyant que j’étais journaliste, elle me fit un léger sourire. Ce sourire m’apparut comme machiavélique. Son regard me transperça et me laissa dans une étrange sensation de torpeur. Je ne saurais expliquer ni comment ni pourquoi, mais cette femme me faisait froid dans le dos. Elle venait d’être acquittée du meurtre de son mari, et elle ne semblait point ressentir de culpabilité. Cette femme allait poursuivre sa vie sans subir la moindre conséquence. La situation m’exaspérait profondément. Quelques jours plus tard, je terminais sagement l’écriture de mon article au bureau, en dégustant mon café. Alors que j’écrivais les dernières lignes, des policiers débarquèrent. Ils avaient un mandat d’arrêt. On me passa les menottes pendant que j’avais le visage écrasé contre la surface de mon bureau. On me conduisit vers la sortie où une voiture de police m’attendait. Quelques employés curieux sortirent à l’extérieur afin d’observer la scène. Ils affichaient un air ébahi. La voiture quitta l’immeuble. Je n’aurai jamais eu l’occasion de terminer mon article. Je n’aurai jamais eu la chance de terminer mon raisonnement. Évidemment, tous n’auraient pas été d’accord. Elle devait mourir. •

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Le stage typique du Pharm.D. Par Michael Floricel (II) et Alina Floca (III)

«I

l y a quelque chose qui cloche», je dis. Je suis arrivé à Macamic samedi pour mon stage au Centre hospitalier St-Jean. À Macamic, il n’y a que très peu de gens et un stage dans le Nord, ça ne me plaît pas; mais si au moins les habitants étaient sympas! Mes «collègues» ne sont pas super chill, mettons. Sont pas mal plates, sont comme un peu moutons, je ne sais pas trop pourquoi et ça m’intrigue. Je suis sûr que ce n’est pas que la fatigue: oui, travailler en hôpital c’est du labeur, mais on dirait que quelque chose leur fait peur! On dirait tout le temps la même histoire: c’est la pause, je mange une pomme, une poire, si j’offre quoi que ce soit, ils vont refuser, si je parle de quoi que ce soit, ils partent. Que du sérieux, plus cartésiens que Descartes! Vraiment, ils ne parlent toujours que du travail. J’ai essayé d’autres sujets, rien qui vaille: famille, amis, vacances et études, il semblerait qu’il n’y a que solitude et que tout le monde vit un vide profond. Le seul être vivant, mon maître de stage, semble être prêt à m’envoyer à l’abattage. Pardon, on dit à l’abattoir? Ah! En tout cas, quand je fais une faute, il fait tout un fracas...

Informations d’origine douteuse, propose des solutions ridicules...»

«Professionnalisme: L’étudiant ne semble pas saisir le sens de ses responsabilités professionnelles...»

Mon maître de stage m’a l’air un peu... frustré. Son regard vous dit: «Je suis prêt à vous castrer». Pourtant, il semble beaucoup aimer son travail, au point de se mériter une médaille. Il est vraiment compétent, je vous l’assure. Stabilité mentale, par contre, pas sûr. Il est un petit peu... méchant? Diabolique? Mon esprit joue encore des tours maléfiques: il a raison sur moi, je ne suis pas parfait, moi non plus je ne suis pas vraiment satisfait. Mais doit-il vraiment se mettre en colère? Par contre, c’est pas faux que je fous tout en l’air...

Je remplis la grille d’évaluation formative de mon étudiant une coupe de Chardonnay à la main; un processus qui m’est devenu routinier, machinal. Une tâche dépourvue de sens, que j’ai accomplie tant de fois par le passé. «Rigueur

scientifique:

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Une autre gorgée de vin descend le long de mon œsophage. Son goût fruité sait apaiser mon dégoût. «Communication: Quelques lacunes évidentes: manque d’affirmation dans ses interventions, manque d’écoute active lors de mes rétroactions» Une autre gorgée. Ce labeur m’exaspère. Un diplôme en pharmacie, une maîtrise et deux doctorats et je suis réduit à cette futilité? Non! Je ne l’accepterai pas. J’aime analyser mes étudiants, entrer profondément dans leurs pensées, savoir qui ils sont réellement, derrière les apparences. Mais l’écrire sur un bout de papier et le faire parvenir à «la faculté»? Non, non. Je n’ai pas de patience pour ces choses...

L’université a vraiment raté son boulot dans son cas. Ce petit est dépourvu de la moindre des connaissances. Quand je lui pose les plus simples questions, il frémit et il gigote comme un animal nerveux. Sa faiblesse d’esprit me répugne et me fascine en même temps. «C’est quoi la dose de vancomycine que tu vas donner à un insuffisant rénal? Hein? Dis-le! – Je le sais pas, monsieur. Je, je n’ai pas vu ça... Il me regarde avec les grands yeux d’un agneau qui m’implore de lui éviter l’abattoir. Tant pis, car j’adore le filet mignon. – Tu le sais pas? C’est ça que tu vas répondre au médecin? Tu vas tuer le patient! – Monsieur, s’il vous plaît, laissez-moi vérifier… – Assez! Ou c’est peut-être toi qu’on va tuer!» Je lui fais un petit sourire en coin, satisfait de l’effet que j’ai sur lui. Le pauvre


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petit est pris d’un terrible tremblement, ses genoux frêles menacent de se transformer en gelée. Je soutiens son regard fuyant jusqu’à ce que l’ombre d’une larme semble glisser le long de sa joue. Mon sourire s’élargit. Il a tenu plus longtemps que j’avais cru, celui-là… Intéressant. Je décide de le pousser davantage. Je veux le voir craquer et ce jeu me divertit énormément. Je serre les poings et lui lance d’un ton sec: «Tu as jusqu’à demain matin pour me faire un tableau complet de tous les antibios. À la main. Je veux des posos, je veux des spectres, et je veux des ajustements de doses! Je suis de garde cette nuit, donc je serai ici pour te surveiller. Chaque pas que tu fais, chaque respiration que tu prends, je serai derrière toi pour contrôler ton travail.»

Ok, un hôpital la nuit, c’est zéro chill. Histoire d’horreur? Oui, en plein dans le mille! Pris ici avec le bozo et ses posos, j’ai peur, ça me donne froid jusque dans mes os. J’ai l’impression qu’il fait exprès

pour me stresser, toujours prêt à mordre, ce chien de garde dressé. L’endroit n’allège pas vraiment l’ambiance, c’est des malades qui marmonnent en transe et des maudits corridors sombres et sans fin. Et pis quand tu penses avoir la paix, enfin, il est là, il te fixe, et t’as l’impression qu’il en a fixé d’autres avec sa vision: étudiants à compter, comme des pilules. On fait quoi avec? C’est peut-être ridicule... Mais on les croque! Les bras de la montre ont tourné, temps passé, heures perdues, non, je n’en peux plus, c’est assez! Forcer l’étudiant à rester aussi tard? Mais il me fait tellement chier ce bât- Oooooooooooooooooh shit! Qu’est-ce qu’il fait là? Il marche pas mal vite! Ok faut que je coure, je quitte le site! J’hallucine? Je suis pas fou, il veut ma peau, pour la transformer en tapis ou en drapeau! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH non, fausse alerte. Semblerait-il que traiter une pneumonie requière céphalos sans parcimonie et que mon erreur absurde justifie que mon sage clinicien me crucifie. En passant, c’est bien sûr une métaphore, mon homme n’a fait que s’énerver bien fort. C’est pas à ça que ça sert une spatule-

Le tranchant de ma spatule transperce sa petite jugulaire agitée. Je souris, absent, tout à coup en transe. L’odeur du sang frais sait éveiller tous mes sens.

Ce petit jeu m’a plu, franchement. Une de mes meilleures chasses depuis longtemps. Assis au bout de ma table de chêne aux pattes de lion, je savoure un verre de porto en contemplant mon festin. Sur la surface marbrée, entourés de chandelles aromatisées, gisent sept plateaux somptueusement préparés côtelettes aux poires caramélisées, foie saignant à la sauce balsamique, cuisses farcies au bleu et à la framboise, cœur braisé au vin rouge… le tout à saveur d’étudiant en pharmacie. Je ne peux plus en jaser! Ça me met l’eau à la bouche. Je dirai qu’il a quitté le stage prématurément, que c’était trop de pression, qu’il a quitté le pays, peu importe. Cette jouissance gourmande restera bien entre nous. Comme ses prédécesseurs, il n’avait pas la chair d’un pharmacien, de toute façon. Je rends un service à la société, dans le fond... •

Image courtoisie de Eric “Unkle” Pigors

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L’art en anecdote L’histoire derrière une œuvre permet souvent de mieux l’apprécier. Je vous propose, ici, des anecdotes entourant des œuvres connues et moins connues.

Par Phany Chhon (III)

L’art est un moyen d’expression. Il peut exprimer la beauté dans un chuchotement de pastel. Il peut être le cri violacé contre les maux de la société. LE RADEAU DE LA MÉDUSE (1818-1819)

Œuvre majeure du romantisme, Le radeau de la méduse a été peinte par l’artiste Théodore Géricault. L’artiste s’est inspiré du naufrage de la frégate de la Marine Royale partie en 1816 pour la colonisation du Sénégal. Le nombre insuffisant de chaloupes obligea près de 150 hommes à se construire un radeau de fortune dans l’espoir de regagner les côtes. Le manque de vivres et la détresse ravivèrent les plus bas instincts humains et maints actes de violence et de cannibalisme eurent lieu durant l’odyssée sanglante. Le périple dura 13 jours. Seules 10 personnes s’en sortirent vivantes. Outre l’histoire derrière l’œuvre, son élaboration ne fut également pas dénuée d’anecdotes macabres. Afin de peindre cette toile, Géricault se fit un devoir de s’imprégner de l’essence même de la mort. Il commença à fréquenter le monde des hôpitaux et des morgues et assista à des dissections pour esquisser ses croquis. Son intérêt pour le corps en post-mortem grandissant, il profita des programmes de prêts de corps en vogue à l’époque pour se constituer une morgue personnelle. En effet, pour aider les étudiants en art désireux de pousser leur étude de l’anatomie, les morgues s’improvisaient bibliothèques de cadavres et offraient la possibilité d’emprunter des membres humains. Géricault entreposait des têtes et des membres afin d’étudier les différents stades de putréfaction. Il était d’ailleurs particulièrement fasciné par les gradations de couleur que subissait le corps en décomposition. Il ne va pas sans dire qu’il reçut de nombreuses plaintes de son voisinage qui ne semblait nullement apprécier la délicate odeur émanant de sa maison. N.B Pour les curieux, le travail préparatoire de l’artiste est facilement visualisable sur l’Internet et est devenu, avec le temps, une œuvre à part entière.

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SATURNE DÉVORANT UN DE SES FILS (1819-1823)

Dans la mythologie grecque, Cronus (l’équivalent romain de Saturne) était un dieu ayant gouverné durant la période d’Âge d’or, après avoir détrôné son père. Craignant qu’un de ses enfants lui vole son trône, il décida de dévorer toute sa progéniture. C’est le mythe qui donna naissance à cette œuvre, peinte par le peintre espagnol Francisco Goya. Cette fresque fait partie d’une série, qu’on nomme Peintures noires, comprenant 13 autres œuvres. Elles ont été peintes à même les murs de la maison, surnommée Quinta del Sordo (ou la maison du sourd), qu’il acquit en 1819, alors âgé de 73 ans. Nombreuses sont les spéculations quant aux raisons qui ont motivé le peintre à créer ces tableaux pour la plupart plutôt sordides et accablants. Le contexte de la guerre civile espagnole de l’époque ainsi que la maladie, qu’on suspectait être la syphilis, qui a entrainé Goya à l’article de la mort deux fois ont sûrement joué en faveur de son expressivité lugubre. Et dire que l’intention initiale de l’artiste était de peindre des paysages champêtres afin d’agrémenter sa nouvelle demeure!

LE GARÇON QUI PLEURE

Cette toile a été peinte par un artiste italien du nom de Bruno Amadio. Elle fait partie d’une série d’autres portraits d’enfants qui connurent une grande popularité parmi la classe ouvrière et se distribuèrent dans plusieurs pays. Si le tableau semble tout à fait innocent en apparence, il fut néanmoins au cœur d’une légende qui souleva fortement les émois en Angleterre. En effet, en 1985, le journal The Sun publia un article sur un incendie ayant ravagé la maison d’un couple. Chose surprenante, on retrouva intacte, parmi les cendres, une copie de la toile. Pour rajouter de l’huile sur le feu, un pompier déclara qu’ils avaient recensé plusieurs incendies du même genre et qu’à chaque fois, un tableau de la série avait été retrouvé intact. La rumeur comme quoi les toiles étaient hantées se répandit rapidement. Concernant les origines de l’œuvre, on raconte que l’artiste prit sous son aile un orphelin, nommé Don Bonillo, qui devint son modèle. Un prêtre reconnut l’enfant et avertit Amadio de la malédiction entourant l’orphelin. En effet, on le surnommait Diablo, car des incendies se déclaraient autour de lui et même ses parents ne furent pas épargnés, tous deux morts brûlés. Amadio n’écouta nullement le prêtre et peu après, son atelier prit feu. L’orphelin? Disparu. On ne le retrouva que plusieurs années plus tard en 1976 à l’âge de 19 ans. Mort. Dans un accident de voiture qui le réduisit en cendres. • http://www.thesun.co.uk/sol/homepage/features/3172354/The-Curse-of-the-Crying-Boy-is-solved-bySteve-Punt.html

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Wes Craven

Une rétrospective «rétro»

Par Michael Floricel (II)

Pour l’édition Halloween du Capsule, il m’a semblé bon de diriger la section «Films» vers des histoires d’horreur. Mais de quels films devais-je parler? La réponse s’est présentée à moi de manière insolite avec la mort de Wes Craven, qui nous a quittés le 30 août 2015. Ce réalisateur américain est le père de personnages mémorables tels que Freddy Krueger et Ghostface, et il a marqué l’imaginaire collectif par sa contribution au genre des «slasher films». Je revisite son héritage en faisant ici une courte critique de trois de ses films: The Hills Have Eyes, A Nightmare on Elm Street, et Scream.

The Hills Have Eyes (1977) Un des premiers efforts de Craven en tant que réalisateur, The Hills Have Eyes suit les tribulations d’une famille ayant fait la piètre décision de s’égarer de la route principale dans l’Ouest américain. Ils y font la rencontre d’une famille de cannibales dégénérés qui leur tendent une série d’embuscades. Malheureusement, Hills ne risque pas de vous causer bien des frissons: l’atmosphère en est plutôt une d’hystérie exagérée que de véritable tension, et les antagonistes sont plutôt grotesques et pitoyables que réellement menaçants. L’attrait du film repose principalement sur le shock value du comportement des cannibales, qui n’est rien de bien impressionnant en comparaison à ce qui s’est fait depuis la sortie de cette production. Il s’est d’ailleurs fait une suite, puis un remake en 2006. Le dialogue est encore plus loufoque qu’on puisse s’y attendre. Suggestion: buvez une «shot» à chaque fois que la blonde dit «creep» ou hurle «Bobby», vous perdrez connaissance avant de trop vous ennuyer.

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A Nightmare on Elm Street (1984) Nightmare représente, selon moi, une indubitable amélioration par rapport à Hills. Craven y présente un script solide, des effets spéciaux qui se tiennent toujours bien aujourd’hui et des personnages un peu moins désagréables, quoique toujours difficiles à prendre au sérieux. On y assiste entre autres à la première apparition du personnage de Freddy Krueger, l’homme au visage brûlé et aux doigts en couteaux, un des vilains les plus reconnaissables de l’histoire du cinéma. Il est présent dans une panoplie de suites et de films dérivés, culminant en un remake de l’histoire originale en 2010. Freddy pourchasse ici une bande d’adolescents à travers leurs rêves, avec des conséquences fatales dans le monde réel. Le film joue un peu avec le thème de notre incertitude par rapport à la réalité et aux rêves, de manière peu profonde, mais tout de même intéressante. L’abandon des enfants par les adultes se fait aussi sentir dans plusieurs scènes: mère alcoolique, incapacité ou refus de communiquer, tout est agencé pour nourrir un sentiment de négligence de l’enfant. Je doute que l’audience moderne puisse être épouvantée par tout cela, à moins d’être beaucoup plus jeune que nos lecteurs, mais il y a un plaisir viscéral à suivre l’action sanglante jusqu’à son dénouement.

Scream (1996)

Images courtoisie de Vanguard/Monarch, New Line Cinema et Dimension Films

Scream n’est pas un film qui se prend au sérieux, et ceci est tout à son avantage. Contrairement aux autres productions que j’ai incluses dans cette rétrospective, Scream mélange la comédie avec l’horreur d’une manière qui renforce l’impact de ces deux aspects. Monsieur Craven est capable d’instiller une tension meurtrière dans une scène où des personnages discutent d’autres films d’horreur d’une manière qui serait complètement ridicule dans un contexte différent. C’est ce niveau de conscience de soi qui fait sa force, à une époque où les slasher movies étaient devenus une série d’échecs médiocres et remplis de clichés. En quelque sorte, c’est aussi un retour vers le thème d’incertitude face à la réalité qui était présent dans Nightmare. Scream suit l’histoire de Casey Becker, élève au secondaire dont l’entourage devient la proie d’un mystérieux tueur en série accoutré d’un simple déguisement: une robe noire et un masque de fantôme qui lui vaudront le surnom de Ghostface. Contrairement à Freddy Krueger, qui aime bien faire le bouffon en s’approchant de sa victime, ou aux cannibales de Hills, dont les interactions nous sont présentées en détail, Ghostface n’est jamais exposé d’une manière qui diminue la sensation de menace immédiate. Il est souvent hors caméra et lorsqu’il joue avec sa proie, on ne sait toujours pas d’où il va sortir. Scream plaira surtout aux amateurs d’horreur en quête d’une comédie, mais c’est sans aucun doute le meilleur effort de Craven, encore une fois suivi par un inévitable trio de suites dans la même série. •

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La musique pour tous les goûts

Par Isabelle Toupin (III)

Mot de l'auteur Pour cet article, j’ai choisi principalement des groupes dont les chansons me faisaient penser à l’ambiance d’Halloween. Ne vous étonnez pas d’y voir plusieurs groupes de métal et expérimentaux. Je vous laisse aussi le nom d’une des pièces classiques qui me font le plus penser à l’Halloween: Songe d’une nuit du sabbat de la Symphonie fantastique, par Berlioz.

How to Destroy Angels groupe électronique projet du chanteur du groupe nine Inch nails, trent reznor, et de sa femme, Mariqueen Maandig. Cette musique est très expérimentale, montrant encore de l’indécision dans ses pièces. Cependant, c’est dans cette indécision, dans les discordances qui font partie des chansons, que se trouve le charme de ce groupe. on peut reconnaître des ressemblances avec nine Inch nails lors des écoutes, avec la différence que la chanteuse principale est Mariqueen Maanding. le groupe se cherche encore, mais il a du potentiel. Il n’est cependant plus le projet principal de trent reznor avec le retour de nine Inch nails sur la scène. l’avenir de How to Destroy Angels est alors incertain. À écouter: BBB ♪

Bullet For My VAlentIne groupe Metalcore provenant du royaume-uni, il est assez bien connu du milieu. Au début de leur carrière, les membres se sont inspirés de bien des groupes de métal classique, tels que Metallica et Iron Maiden, afin de trouver leur propre style. Possédant des voix puissantes pouvant autant démontrer de l’agressivité que produire de bonnes mélodies, le groupe peut alors aussi bien agrémenter ses chansons aux tempos rapides de couplets plus doux, tout en gardant toujours sa sonorité Metalcore caractéristique. Il a fait partie de la tournée de plusieurs grands du milieu et a joué sur les grandes scènes de la majorité des festivals rock. Pour son dernier album, Venom, sorti en août dernier, le groupe reste fidèle à lui-même, avec des chansons pleines d’énergie et une très belle utilisation des forces de chacun des instruments. Cet album garde un son nostalgique qui nous ramène dans les années 2000 où ce style était plus en vogue. À écouter: Waking the Demon, Hand of Blood et Worthless ♪ 48 – LE CAPSULE – OCTOBRE 2015


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serj tAnkIAn serj tankian est un activiste, poète, producteur, compositeur, multi-instrumentaliste et le chanteur principal du groupe system of A Down. Ce que je vous présente est sa carrière musicale solo. en plus d’avoir participé à la création de pièces de théâtre musicales et d’avoir chanté dans un orchestre d’opéra, il a composé plusieurs albums de styles différents (jazz, électronique, symphonique et rock). l’art est pour lui un moyen de présenter et de partager ses idées et ses sentiments à l’égard de ce qui le passionne. Cela se voit par exemple dans un de ses albums, Harakiri, où il aborde, entre autres, le sujet des suicides des races animales à l’égard des changements environnementaux. Il a aussi co-fondé l’organisme Axis of justice qui regroupe des musiciens, des fans et des activistes afin de combattre les injustices sociales à travers le monde. À écouter: Empty Walls et Sky is Over ♪

Helloween C’est un groupe de speed métal mélodique allemand. Précurseur du Power Métal, les groupes plus récents n’auraient sûrement pas le même son si Helloween n’avait pas existé. l’Halloween de l’année dernière a fêté la 30e année d’existence du groupe, dont les membres (sauf Michael weikath et Markus grosskopf) ont changé depuis. Au cours de leurs 15 albums studio, leur musique a bien évolué dans le temps: on peut retrouver des chansons sonnant plus comme du vieux métal, alors que d’autres ont un son plus récent. leur dernier album, My God-Given Right, est sorti en mai dernier et ils prévoient un spectacle à Montréal en février 2016. • À écouter: Eagles Fly Free, Halloween (13 minutes, mais c’est l’Halloween) et Lost In America ♪ Images courtoisie des sites officiels/pages Facebook des artistes

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Sceptron Partie 1: prototype Par Akram Nadir Bakhti (III) L’année 2135. Contrairement aux légendes urbaines, il n’y avait encore ni voiture volante ni pistolet à plasma en production par des rebelles tapis dans l’ombre. Ce que le commun des mortels du siècle précédent prévoyait comme l’âge d’or de la technologie ne représentait finalement que l’apogée de la platitude. Soumis à la dictature de l’éternel recyclage, nul n’osait innover, inventer, et surtout, nous avions perdu la capacité de rêver. S’agit-il de notre dernier effroi? L’humanité, dans son éternelle quête de perfectibilité, serait-elle en face d’un mur infranchissable? – Essai numéro 426, la souris a fini son parcours en 3 minutes et 36 secondes... je devrais peut-être injecter une plus haute dose... click... essai numéro 427, 2 minutes 30, c’est mieux. Une plus haute dose risque de tuer la souris... click... essai numéro 428, après l’ajout d’un catalyseur, j’ai réussi à augmenter la dose du sérum sans tuer le spécimen... click... 37 secondes, je devrais peut-être arrêter là... click. Une angoissante atmosphère habitait la chambre dans laquelle était enchaîné un individu aux yeux bandés. La pièce était plongée dans l’obscurité la plus totale, les fenêtres et les persiennes fermées. La musicalité de l’interrogatoire auquel se livrait le groupe d’individus entourant le pauvre homme enchaîné alternait entre les cliquetis de l’appareil enregistreur, les coups de poing, les hurlements, les menaces, les questions, les silences, puis le perpétuel recommencement de cette véritable scène de torture. L’odeur du sang giclant de la bouche ensanglantée de l’otage se mêlait à une suffocante vapeur d’alcool, offrant aux portraits spectateurs de la scène meu-

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blant la pièce un «odorama» nauséabond. «Comment avez-vous eu cet enregistrement? marmonna l’individu entre deux faibles respirations. – Plait-il? Je ne puis entendre votre voix. Ce sang a-t-il su satisfaire vos délicates papilles gustatives–? Léandre, apporte-moi donc cette clé à molette, que j’offre à notre humble invité une fricassée des plus exquises. Vous m’en direz des nouvelles, répondit un mystérieux personnage. – C’est bon, je vais vous la donner, la formule. Le coffre-fort, à droite, derrière le portrait de Jeanne d’Arc. Le code est le 428861. Maintenant, fichezmoi la paix, répliqua l’homme enchaîné après avoir craché sur le plancher une once de sang. – Requiem... Requiem... REQUIEM! Ha... haha... HahahahahaHAHAhaha! Voyez-vous, mes chères brebis égarées, chaque corps joue une symphonie qui lui est unique, il suffit d’en caresser soigneusement les cordes les plus sensibles et le chant de la vérité viendra petit à petit chatouiller vos modestes oreilles. Offrons ce saint calice de la connaissance à notre vénéré maître. Merci l’ami, s’écria-t-il joyeusement avant de se diriger vers la toile en question. Il sortit une lame, puis transperça de part en part le tableau, laissant apparaître un coffre-fort muni d’un écran tactile. – Jeanne D’Arc, ma gente dame, vous avez bien changé, vous n’êtes plus la “pucelle” que je connaissais, haha», s’esclaffa-t-il folâtrement avant de composer le code, d’ouvrir le coffre-fort et d’y ramasser un objet.

Soudain, l’on entendit une porte s’ouvrir et se fermer brusquement, puis des pas lents, très lents, mesurés, programmés à la seconde près pour se chevaucher à des intervalles exacts. L’homme masqué s’avança puis s’arrêta à cinq pas de l’otage. «Je reconnais bien là la démarche du Docteur Heim. Votre souci de la perfection vous a-t-il rongé au point d’occuper le moindre recoin de votre monde? Excusez la tenue, je sors d’une douche cruellement sanglante. Que me vaut votre visite? Êtes-vous sûr de vousmême au point de vous exposer directement à mon auguste personne sans en craindre les conséquences? Laissez-moi laver cet affront qui épouse vos pieds si délicats, dit l’homme ensanglanté avant de cracher hasardeusement une demionce de sang sur les chaussures de son nouvel interlocuteur. – Taisez-vous! Vous avez toujours été un très mauvais imitateur. Vous ternissez le langage princier de mon bienaimé associé, Cicéron. Toutefois, votre réputation vous précède, mon cher


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collègue. Vous avez su me reconnaître les yeux bandés. Merci d’avoir révélé mon identité à mes associés; j’imagine que ce masque ne me sert plus à rien, désormais, rétorqua Dr Heim avant de prendre un mouchoir de ses poches pour essuyer ses chaussures. – Oh, je ne puis recevoir de bien meilleurs éloges. Que d’offrandes vous me faites honneur aujourd’hui. Je crains de m’être beaucoup trop amusé avec cet instrument et de l’avoir... comment dire... éreinté? Brisé? Ha... Haha... s’esclaffa Cicéron avant d’être interrompu d’un revers de la main par le docteur Heim. Les yeux de ce dernier scrutaient les environs, puis se posèrent sur l’objet tenu en main par son associé. Il s’agissait d’une fiole d’une étrange nature. Il sortit de sa poche une lampe torche, enleva ses lunettes à infrarouge, puis fixa le rayon de lumière sur le liquide pour mieux l’observer. Tantôt mauve, tantôt bleu, tantôt vert, puis magenta, les couleurs se succédaient, offrant un spectacle haut en lumières. Captivés par la réaction du docteur, les autres individus l’entourant enlevèrent leurs lunettes à leur tour pour observer le phénomène.

– C’est bien ingénieux, pourquoi ce choix futile d’un sérum aux couleurs évolutives? s’écria le Docteur Heim d’un ton moqueur. – Je suppose que vous possédez l’appareillage suffisant pour en analyser la structure, lui répondit l’otage. – Pourquoi m’amuserais-je à faire cela? Grâce à votre chère petite amie, j’ai pu accéder à l’intégralité de vos rapports de recherche. J’aurais seulement souhaité que vous soyez plus coopératif et fassiez usage de votre talent exceptionnel de pédagogue pour expliquer à ces personnes la magnificence de ce phénomène. – Allez vous faire voir! Dire qu’elle aussi, elle m’a trahi. Ce monde est descendu si bas que devant de telles infortunes, je ne puis espérer l’ombre d’un soutien. Quelle bande de... s’écria l’homme enchaîné avant de recevoir un coup de poing au ventre de la part d’un des preneurs d’otage. – Tant d’insolence, souhaitez-vous, Maître, que je mette un terme à sa misérable existence une bonne fois pour toutes? – Pourquoi ne pas lui faire goûter sa propre médecine, Cicéron? – Excellente idée, docteur! Vous n’avez de cesse de m’impressionner. – Arrêtez, ce sérum est un concentré de la formule originelle, une seule goutte pourrait me tuer, cria l’otage d’un ton apeuré. – Au mieux, oui, vous serez mort, au pire, la surcharge hormonale vous fera perdre la raison... quel gâchis, un prix

Nobel tué par sa propre invention, fruit de son égoïsme et de son égocentrisme. Une fin bien triste, je dois l’avouer. Si seulement vous étiez plus... magnanime à mon égard. – Plutôt mourir, crevure! Vous salissez le nom de vos collègues, chien! – Qu’il en soit ainsi. Adieu, Edward Hunt.» Cicéron remit ses lunettes à infrarouge, s’approcha du scientifique, puis, d’un geste brusque, saisit le bras de ce dernier. Il prit une seringue, la remplit à moitié du sérum contenu dans la fiole puis l’injecta lentement. Du sang bleu s’écoula soudainement des yeux de l’homme enchaîné, suivi de tremblements, de sueurs abondantes puis de la chute de la tête de l’individu qui pointait désormais vers la flaque de sang rouge et bleu sous ses pieds. • Serait-ce la fin? Si vous êtes un peu déboussolé par ce type de narration, n’ayez crainte. Nous ressentons tous ce genre de dépaysement à un moment ou un autre de notre cursus universitaire. C’est pourquoi, quelle que soit l’année, il est important pour cette rentrée 2015 de réviser vos fondamentaux avant de s’attaquer à la nouvelle matière. Votre compréhension de cette dernière n’en sera que meilleure. Pour ce qui est d’Edward Hunt, son passé, ses aventures, son avenir, vous en saurez davantage dans le prochain chapitre de Sceptron: origines.

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Mots croisés pharmaceutiques (corrigés août 2015)

Réponses aux «Qui suis-je» 1) Acétaminophène 2) Atorvastatine 3) Azithromycine 4) Metformine 5) Lévothyroxine 6) Méthylphénidate 7) Mométasone 8) Olanzapine 9) Salbutamol 10) Sulfate de fer 11) Warfarine 12) Risédronate 13) Diphenhydramine 14) Pseudoéphédrine 15) Dimenhydrinate

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ordonnance mal foutue

Sauriez-vous déchiffrer ce qui est écrit? Réponse au prochain numéro!

Réponse au numéro d'août 2015: Ativan 1 mg 1 co bid 60

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Mots croisés pharmaceutiques Par Maricia Sarkis et Isabelle Toupin (III)

Horizontal 5. Appareil utilisé pour la surveillance des taux de sucre. 7. Médicament le plus utilisé pour le contrôle du taux de sucre. 8. Marque d’un édulcorant connu. 9. Liquide visqueux utilisé lors des préparations magistrales. 10. Taux de sucre dans le sang. 11. Attention les enfants, les médicaments ne sont pas des ...

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Vertical 1. Médicament de vente libre ressemblant à des Smarties rouges. 2. Problème de santé pouvant être relié à une trop grande consommation de sucre. 3. Évanouissement pouvant survenir lors d’une peur ou d’un stress. 4. Problème de santé caractérisé de «tueur silencieux». 5. Médicament donné lorsqu’un patient fait une hypoglycémie. 6. Hormone régulatrice de l’énergie métabolique.


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Binarios Par Wendy Ngan Le binario est un casse-tête binaire, cousin éloigné du sudoku. Le but du jeu est simple: remplacer toutes les cases par 0 ou 1. Attention: ✒ Il ne peut y avoir plus de deux 0 ou deux 1 consécutifs. ✒ Il y a le même nombre de 0 et de 1 sur chaque rangée et chaque colonne. ✒ Les rangées ou colonnes identiques sont interdites. Sauriez-vous remplir toutes les cases? À vous de jouer!

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Recette pharmaceutique Par Vicky Marcotte (II) Avec le début des classes, le déménagement à Montréal, mes deux emplois et mon amoureux à l’extérieur de la ville, je réalise que j’ai habituellement le temps de cuisiner un seul vrai souper par semaine. J’ai donc toute une semaine pour trouver la recette parfaite et saliver en lisant et en relisant les instructions qui l’accompagnent. Il y a quelques semaines, je suis tombée, au hasard de mes clics, sur le site internet TheKitchn... Conseils de cuisine, recettes et guide d’achats, plein de lectures à faire pour une passionnée de cuisine comme moi! Entre deux diapositives de 2210, j’ai trouvé la recette qui ferait mon envie jusqu’au lundi suivant: une soupe à la saucisse italienne et aux tortellinis.

Soupe à la saucisse et aux tortellinis INGRÉDIENTS

♦ 1 livre de saucisses italiennes (douces ou épicées) ♦ 1 oignon jaune haché ♦ 2 ou 3 gousses d’ail ♦ ½ tasse de vin rouge sec (ou de bouillon de poulet) ♦ 1 canne de tomates entières pelées (préférablement de type San Marzano) ♦ 2 tasses de bouillon de poulet ♦ 1 cuillère à soupe de vinaigre balsamique ♦ 1 cuillère à thé de cassonade ♦ Parmesan (optionnel) ♦ 1 emballage de tortellinis frais ou congelés (environ 350 g) ♦ 2 tasses d’épinards grossièrement hachés ♦ Sel, poivre et huile d’olive

PRÉPARATION

1. Chauffer l’huile à feu moyen élevé dans une cocotte et cuire les saucisses quelques minutes de chaque côté afin de leur donner une belle couleur dorée. À l’aide d’une cuillère en bois, agressivement défaire les saucisses pour libérer la viande à l’intérieur. Lorsque la viande est cuite et défaite, transférer dans une assiette en laissant le gras dans la marmite. 2. Avec le gras restant, cuire l’oignon à feu moyen pendant 5 à 8 minutes jusqu’à ce qu’il soit translucide (ne pas le colorer). Ajouter l’ail haché et poursuivre la cuisson 30 secondes. Saler et poivrer. Monter le feu et ajouter le vin rouge. Laisser évaporer le liquide à gros bouillon tout en raclant le fond de la marmite. 3. Ajouter les tomates et le jus. À l’aide de ciseaux de cuisine, couper les tomates entières. Ajouter le bouillon de poulet, le vinaigre balsamique, la cassonade, le parmesan (au goût) et les tortellinis. Laisser mijoter pendant 15 minutes. 4. Ajouter les épinards et la viande de saucisses, mélanger et laisser cuire encore quelques minutes. Assaisonner et servir en saupoudrant de parmesan.

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Recette pharmaceutique (suite)

Alors me voilà à l’épicerie, avec ma liste d’ingrédients et l’impatience d’un enfant. Premier défi, la canne de tomates. Voyez-vous, je pensais que «San Marzano», c’était une marque… Alors, imaginez ma déception lorsque j’ai réalisé que ce n’était pas le cas. Avec un peu de persévérance, j’ai trouvé une canne jaune sur laquelle les mots «San Marzano» étaient écrits, défi relevé! Deuxième défi, les conversions d’unités. Je suis repartie avec 400 g de saucisses italiennes douces, aliment préparé au Québec. Troisième défi, ma recette mentionnait d’acheter un paquet de 9 ou 12 oz de tortellinis. Évidemment, les paquets de l’épicerie sont étiquetés en grammes. Mes choix étaient relativement peu nombreux, j’ai donc opté pour la quantité et acheté un paquet de 1000 g. Le tiers des pâtes dans la soupe, les deux autres dans le congélo pour utilisation future! J’ai acheté des tortellinis aux 4 (ou 5) fromages, mais ce n’est vraiment pas obligatoire. Sentez-vous libre d’essayer ceux qui vous attirent le plus. Ensuite direction maison. Quand je dis «agressivement défaire» les saucisses, le terme agressivement est de mise. Ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Ça peut être une excellente tâche à déléguer à l’homme de la maison... quoique les oignons à couper aussi. Donc, on sort la testostérone et toutes nos émotions négatives et on s’attaque à ces pauvres petites saucisses sans défense. J’ai dû rajouter de l’huile d’olive après avoir retiré ma viande afin de cuire les oignons. Si vous avez lu ma recette de quinoa, vous savez que j’adore l’ail et que j’ai doublé la quantité encore une fois, sans grande influence au niveau du goût. Surtout, ne pas oublier d’assaisonner à cette étape. J’ai utilisé du bouillon de poulet puisque je n’avais pas de vin rouge sous la main et que j’espérais secrètement avoir une soirée productive où les désordres électrolytiques deviendraient la chose la plus simple au monde... chacun nos espoirs secrets! Est-ce que ça change le goût? Probablement, mais le résultat final était très réussi tout de même. Après avoir ajouté tout le liquide ainsi que les tortellinis, j’ai eu un immense doute sur la quantité de pâte utilisée. Rassurez-vous, le liquide s’évapore, les tortellinis prennent du volume et la viande contribuera à épaissir le tout. Les 15 minutes qui suivent sont un délice pour les narines et si, comme moi, vous avez un petit appartement, il sera impossible d’échapper à cette douce odeur qui vous donnera l’eau à la bouche. Après 14 minutes (je sais... je suis impatiente), j’ajoutais épinards et saucisses et je sortais mon appareil photo. Une dizaine de photos plus tard, je goûtais cette merveille qui avait fait mon envie pendant plusieurs jours et, je vous le promets, c’était à la hauteur de mes attentes. Le résultat final offre un hybride entre une soupe aux tomates et un plat de pâtes, un mélange très intéressant et facilement adaptable à ce qui se trouve dans le frigo! •

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DIVERS

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Horoscope pharmaceutique Générateur d’horoscope d’une base de données pharmaceutiques

Image courtoisie de NASA et ESA

L’horoscope qui suit tente de prédire les événements déroulant de octobre 2015 à novembre 2015. Comment ça marche? Un médicament vous a été prescrit selon le mois de votre date de naissance. Par exemple, si vous êtes nés en janvier, le Nasonex vous a été prescrit. Écoutez-bien James «clairvoyant» Lam, sa sagesse est infinie.

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MOIS DE NAISSANCE Janvier

Rx Jaydess (dispositif IU/lévonorgestrel)

Février

Senokot (sennosides)

Mars Avril

Uloric (febuxostat) Indocin (indométhacine)

Mai

Septra (triméthoprime/sulfaméthoxazole)

Juin Juillet Août Septembre

Flonase (fluticasone) Advil (ibuprofène) Tylenol (acétaminophène) Invega (palipéridone)

Octobre Novembre Décembre

Glumetza (metformine) Ultram (tramadol) Elocom (mométasone)


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Horoscope pharmaceutique (suite)

Jaydess (dispositif intra-utérin/lévonorgestrel)

Senokot (sennosides)

Dans ce monde, il y a deux sortes de personnes: ceux qui ont un Mac et ceux qui n’ont pas de Mac. Moi, je suis fièrement dans la minorité de ceux qui ont un Mac, mais je peux vous garantir que je suis absolument impartial dans mes prédictions. De toute manière, c’est la même conclusion pour tout le monde: le malheur vous guette le jour de l’Halloween. Ma suggestion est de rester loin des portes à moitié fermées (à prendre avec un gros tas de sel).

Les êtres humains ont l’esprit routinier. La routine peut être une bonne ou une mauvaise chose, selon ta perspective. Ce n’est pas si compliqué que ça en fait. Si t’aimes les surprises, aller prendre une marche dans un parc à 2 heures du matin peut faire changement. Si tu préfères la monotonie, ton lit est ton meilleur ami. Si tu n’es pas sûr de ce que tu veux… tu peux toujours te tourner vers tes études pour te divertir.

Uloric (febuxostat)

Indocin (indométhacine)

Je n’ai pas de prédictions pour vous, gang née en mars. Comme l’an dernier, les feuilles d’automne brouillent mes cartes et je n’arrive pas à former un conseil cohérent. Essayez de survivre jusqu’à la prochaine édition sans trouver la vie trop plate. De toute manière, mes conseils traversent mal la barrière hémato-encéphalique.

Attention, connaisseurs de vins! Ce n’est pas le temps de s’enfermer dans sa cave pour le restant de l’automne! Vous avez du boulot à faire dans le Grand Nord… les icebergs et les ours polaires vous appellent. L’appel du Grand Nord se fait insistant, mais ce n’est pas pour tout le monde. Pour votre dose de plein air, pourquoi pas aller faire un tour sur le Mont-Royal?

Septra (triméthoprime/sulfaméthoxazole)

Flonase (fluticasone)

Je ne sais pas si t’as remarqué, mais il y a quelque chose qui cloche sous ton lit. Un monstre peut-être? Je ne suis pas certain… c’est un peu flou. Mais bon, il est primordial de se débarrasser de ces bibittes qui grouillent un peu partout dans ta chambre. Il faut dire que ce ne sont pas tous les monstres qui sont aussi gentils que Sulley. De plus, assure-toi que tu ne laisses pas quelque chose trainer dans un recoin. Les chambres à coucher développent rapidement de la résistance au nettoyage.

Mon cactus m’a dit que t’auras besoin de changement bientôt. Ça tombe bien, le changement a besoin de toi! C’est une relation symbiotique qui s’explique en partie par les vibrations quantiques dans votre essence. En principe, sortir de ta zone de confort n’est jamais confortable (on s’entend), mais cette fois-ci, mes plantes chéries sont prêtes à t’accueillir à bras/branches/feuilles/épines ouverts. Tu ne sais pas quoi changer? Ben, je ne peux pas vraiment t’aider là-dessus malheureusement.

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Horoscope pharmaceutique (suite)

Advil (ibuprofène)

Tylenol (acétaminophène)

La chance te sourit cette fois-ci, tout devrait bien aller si tu ne te mets pas intentionnellement dans le trouble. Par «intentionnellement», je veux aussi dire toutes actions volontaires de sabotage par tes pairs, tes amis, tes ennemis, tes pots de fleurs… En tout cas, fais ce que tu dois faire, mais tire pas sur la corde. Peut-être devrais-tu essayer le saut bungee (surtout pas)?

Il était une fois un petit garçon qui était allé se promener dans le parc à côté de chez lui. Fatigué de courir après des écureuils, il s’est assoupi sous un arbre avant de glisser dans un trou de marmotte de la taille d’un micro-ondes crasseux tapissé de sauce à spaghetti séchée. Là t’es en train de te demander ce que fait une histoire à la noix de coco dans la section des horoscopes… je me demande la même chose. Leçon à retenir? Une consommation modérée avant de faire ses devoirs n’est pas toujours une bonne idée.

Invega (palipéridone)

Glumetza (metformine)

Tu devrais porter plus attention à ton environnement immédiat. Il y a un élément essentiel qui t’échappe et ce n’est pas bon pour ta santé sociale. Peut-être même qu’il y a une dose de santé publique dans cette affaire-là. Mieux vaut prévenir que d’essayer de contenir une éclosion de ché-pastrop-quoi qui te guette. Bon, j’avoue que c’est plus probablement quelqu’un qui t’as à l’œil depuis le dernier party. Ouvre grand tes yeux, tu verras peutêtre des surprises!

L’amour est inexplicable et intarissable, et incroyablement résilient face à toutes sortes d’obstacles. Ô que c’est beau d’être en amour! Il ne faut juste pas être en amour avec des sucreries. À moins que tu veux te ramasser avec plein de problèmes dans pas long, éviter la malbouffe est toujours une bonne idée. Il semble que cette fois-ci, c’est un amour maudit.

Ultram (tramadol)

Elocom (mométasone)

Besoin de courage? J’ai une amie qui m’a déjà fait boire une concoction qu’elle appelait le «courage liquide», qui m’a grandement aidé. Je n’ai jamais pu lever le voile sur l’ingrédient actif de ce liquide miraculeux, mais je me dis que celui qui l’a préparé devrait avoir honte de ses techniques de préparation magistrale. Il a clairement utilisé un bécher au lieu d’un cylindre gradué parce que la préparation sentait plus les excipients qu’autre chose. J’avais l’impression de boire une solution antiseptique… En tout cas, il va falloir que je lui demande ce qu’il y avait vraiment dans cet élixir.

Te sens-tu las de toujours devoir jouer la comédie musicale devant tout le monde? As-tu envie de dire à l’ensemble de la population de cette cage à souris que tu es capable de tolérer la caféine pas à peu près? Eh ben, n’hésite surtout pas à nous épater avec tes fameux CYP1A2 (et CYP2E1, si tu sais ce que je veux dire). Une façon plus simple serait de t’autoproclamer reine/roi de Mario Kart et de procéder à battre tous les autres prétendants au titre. Viens montrer tes «skills» sur la Wii U du Pill Pub.

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Ce qu'ils ont dit... Les membres du comité Capsule vont désormais sélectionner leurs citations préférées à l’aide d’un ♥. Bonne lecture!

A.J.F. À propos des AVC. Il y a des chances qu’on fasse une pneumonie-sandwich. N.S. Il va se trouver dans une situation où il peut tomber dans des précipices... j’exagère pas. ♥ Ayant vu ça, qui qui dit que le patient a besoin d’une diarrhée du voyageur?

[...] Ce patient a fait une thrombocytopénie. Ses plaquettes étaient à 30 000. [...] Aujourd’hui, ce patient est mort. ...Pas à cause de sa thrombocytopénie!!! Je vais accélérer un peu. Ici on a une madame, Violette Lafleur, 48 heures... 48 ans. – C’est quoi la première chose que vous demandez à votre patient lors d’un ajustement d’INR? –… – Vous demandez à sa femme. ♥

Il est étrange, Jérémie... je peux dire ça parce que... ben, Jérémie, c’est mon conjoint.

Pourquoi le métroprolol succinate n’est pas commercialisé au Canada? [...] Parce que ce n’est pas commercialisé au Canada.

C’est drôle, les «je ne sais pas», ils lèvent la main moins haute.

S.d.D.

Quel conseil allez-vous donner à Marc? [...] Respirer?... C’est bien. ♥

Par rapport à une question à l’examen. Un BCC, est-ce que c’est un BON bradycardisant? La crème glacée à la vanille, c’est bon, mais une crème glacée au chocolat, c’est très bon.

Je vous donne pas la réponse... mais, en fait, je me rappelle pas de la réponse. ♥

Moi je suis écœuré de m’entendre après 3h, donc j’imagine vous après 6h... ♥

D.B. À propos de la quinine dans l’eau tonique. Depuis qu’il prend ça, il n’a plus de crampes, mais il n’a plus de plaquettes non plus. ♥ Des patients avec petit poids, on appelle ça des petits poulets. Facteur chienne: il y a des pharmaciens qui vont avoir plus la chienne de faire des ajustements que d’autres. [...] C’est vrai! Il y a eu des études là-dessus! ♥

À propos de l’ivabradine. C’est pas un vison brouillé que vous pouvez avoir, mais une vision brouillée, donc pas de souci pour les animaux. Si la concentration du patient est 6 et que le patient pèse 65 kg, votre calcul devrait vous amener à environ 4 viols. Étudiante: C’est quoi le v à côté des chiffres? Prof: C’est le nombre de viols. Viols... ah, c’est parce que c’est vials en anglais. Scusez, je travaille souvent en anglais. Des vials, des viols, des fioles... ♥

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M.P. Je serais pas surprise... pardon surpris. Imaginez si j’avais fait 6h aujourd’hui, ça aurait été dur! Quand un patient est sec... F.P.T. Votre os a un peu l’air d’une barre Crunchie. Si vous avez du temps libre... pas maintenant, cet été... vous irez lire ça. ♥ Je me disais que c’était peut-être une embolie pulmonaire. Finalement, j’avais juste mal aux côtes... J’étais très heureux. C’est pas des idiots, les Sud-Coréens, la moitié d’entre vous avez leur téléphone cellulaire dans votre poche. Certaines personnes pensent que du sel de mer, c’est moins dommageable que le sel de table, mais du sel, c’est du sel. Il y a plusieurs émissions à la télé qui nous informent sur la médecine, en commençant par Grey’s Anatomy. Quelqu’un sait c’est qui ce joueur-là? N’importe quel joueur caucasien générique des Canadiens. ♥ Vos cours de SSD viennent remplacer ça. [...] CSS? Ah, SSD c’est solid-state drive. Mon cours idéal, il y aurait de la pyrotechnie, mais apparemment j’ai pas le droit. ♥ La journée du colloque du cours vert. Pourquoi le tiers d’entre vous est significativement mieux habillé que d’habitude? Je veux dire, j’aime quand même votre style habituel... ♥

Un dossier papier, on peut oublier ce qu’il y a dedans, un peu comme un examen... En stage, quand on vous demandera de présenter un patient, ce sera pas le temps de dire «Ah, j’ai pas vu la vidéo.» ♥ On veut agir rapidement parce que notre patient est mort! ♥ C.G. L’humilité, c’est pas quelque chose qu’on vous apprend à l’université, la première chose qu’on vous dit, c’est que vous êtes la crème de la crème. À propos de comment on se sent comme nouveau pharmacien. Monurol, merde c’est quoi Monurol... Vigilance!!! Boire plus d’eau, moins de café... vous dit la fille qui parle super vite. Mais je vous jure que j’ai pas pris de café aujourd’hui. Sinon, je parlerais encore plus vite. M.F.B. Il y en a qui disent en blague que depuis qu’ils ont leur Spiriva, ils peuvent se rendre jusqu’à la terrasse du restaurant pour fumer une cigarette. Faisant une démonstration de l’inhalateur Respimat Soft Mist. Ça me fait penser aux publicités avec les madames qui mettent du push push dans les maisons. Puis elle fait une démonstration. À propos de l’Incruse Ellipta. Ça vient dans une espèce de Pringles réduit comme à l’Halloween, pour ceux qui passent encore l’Halloween. VEMS à 13% en 2006... ouin faudrait que j’update ça sinon 2016 elle est même plus là... ♥

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200 inhalations de Ventolin, c’est un risque de décès. On peut le dire au patient quand on sait plus trop quoi leur dire... «2 pompes de Ventolin, c’est un risque, madame».

Mais bon, ça nous tente pas d’aller dans une prison juste pour voir un psychiatre.

D.T.

Par rapport à la pratique des sages-femmes. On est les pires... avec la Corée.

Vous allez voir, les personnes âgées, ce qu’ils vont faire, c’est qu’ils vont mettre les Kleenex dans leurs manches, dans leurs poches, ça va être caché partout. Vous mettez un détecteur à Kleenex quand ils rentrent dans la pharmacie et vous dites «Videz vos poches», vous allez voir, vous allez remplir la poubelle. ♥

Ici, c’est marqué tablet et là, c’est marqué tab... mais on considère que les cliniciens sont capables de gérer ça.

L’étiquette, c’est qu’on n’éternue pas directement dans le visage des autres. ♥

Suite à une question sur la rémunération des GACO. J’oserais pas dire ma théorie, il faudrait qu’on aille prendre une bière.

Une saturation en bas de 90% nécessite un appel à l’ambulance. À moins que vous soyez sur l’avenue des Pins juste à côté de l’Hôpital général de Montréal, là allez-y à pied, ça va être plus rapide... ou en taxi parce que la côte est tough à monter. ♥ Quand on a construit le Pharm.D., la moitié du groupe est partie en dépression et ceux qui sont restés, l’autre moitié, ceux qui sont restés ici, étaient tous en pneumonie. Tout le monde était malade. ♥ La résistance est un problème. S’il y a quelqu’un qui vous dit «non, ça existe pas», vous lui dites «j’ai 50 références qui démontrent le contraire» pis vous lui donnez mon adresse courriel. ♥ Quand un organe est atteint, au lieu de courir le marathon avec 2 jambes, les patients qui ont déjà une maladie chronique sont rendus à courir avec 1 jambe et une béquille. A.M. Quand le gouvernement Harper m’envoie 160$ par enfant, même si je fais 350 000$... ce qui n’est pas le cas.

Pour répondre à tous nos problèmes, lisez le rapport de la commission Clair... Ce qui était clair, c’est que...

À propos des CRSP. Il y a des gens qui vont aller s’asseoir là-bas, mais ils ont aucune idée pourquoi: ça, c’est super motivant... E.F. Concernant 2 congés de maternité. Donc en 24h, le département s’est radicalement masculinisé, sur un département de 4 personnes. ♥ Congé le 30 octobre! En fait, pour moi... vous, vous avez un examen, je pense. G.-A.P.-D. À propos des ÉCOS. Il y avait des étudiants qui ont dit des choses dangereuses, mais ils se sont ramassés avec une bonne note parce qu’ils l’ont bien dit. ♥ R.L. Leur rêve à la faculté, c’est que dans chaque pharmacie, il y ait la carte des soins pharmaceutiques. ♥

OCTOBRE 2015 – LE CAPSULE – 63


DIVERS

Si vous voulez lire le DiPiro, c’est votre choix. Je vais pas venir chez vous et vous dire «Ferme ça.» Des fois, la faculté, elle sort des idées... Ce sont des idées. ♥ Le lendemain de l’examen de pneumologie. Hier, j’avais une patiente MPOC, vous savez c’est quoi la MPOC, hein? C’était La Belle Province dans sa voiture: une poutine, deux hot-dogs et un Coke. Je vous le dis, achetez-vous 100 livres de pommes de terre et marchez avec ça, vous verrez l’effet sur vos articulations. La relation avec l’alimentation, c’est très émotif. Ils sont pas capables de prendre un crayon ou un café... Et dans quelques années, les patients qui vont faire de l’arthrite, ils vont pas être capables de texter. Catastrophe! ♥ Chez les dentistes, il y a une mode, c’est de prescrire de l’ibuprofène. On dirait que c’est juste ça qu’ils ont vu dans leurs cours. ♥ C’était K.P. qui évaluait les ÉCOS et 33% des étudiants n’ont pas évalué le risque rénal des AINS. J’y ai goûté, mais j’ai pas perdu ma licence. ♥ Si après chaque examen du Pharm.D., vous prenez une brosse et que vous êtes sous méthotrexate, vos enzymes hépatiques vont monter en flèche. Les patients en déni vont dire qu’ils sont un peu diabétiques. T’es diabétique, ou tu l’es pas, tu peux pas être entre les deux. ♥

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Le CapsulE, volume 39, no. 2

Si on leur dit de pas prendre leur méthotrexate avec de l’alcool, ils vont se dire que le vendredi soir, le jour de leur méthotrexate, qu’ils le prendront pas parce qu’ils vont prendre un coup. Il y a un patient qui m’a appelé la semaine passée, il m’a demandé si c’était beaucoup de boire 28 bières. Ben oui, c’est beaucoup! Doublez toujours ce qu’ils disent, s’ils disent 2 bières, ça veut dire 4. Vous avez vu la tuberculose? [Réponses mitigées] En tout cas, d’ici mercredi prochain à l’examen, vous l’aurez vu. Il y en a qui ont pas de polyarthrite rhumatoïde et qui, selon ce qu’ils ont fait la veille, peuvent prendre plus de temps que ça à fonctionner le matin, mais ça c’est une autre paire de manches. À l’examen, il n’y a pas de remboursement, tout est payé. 2x13=26. La calculatrice est permise à l’examen. ♥ Le cas de M. Barrette... J’ai été gentil, j’ai mis un IMC de 35. ♥ Suite à l’écran dans le S1-151 qui s’éteint subitement. C’est une perturbation, ça va passer, c’est comme le néon ici, ça fait 4 ans que c’est comme ça. Tu vas me demander pourquoi c’est 360? C’est parce que c’est à cause du pH... Ah non, c’est pas ça, ta question? Je devance les questions. Il est challengeant. Dans un mois, je transfère l’intensité à Ema. Le gène HLA- j’ai déjà oublié le numéro... vous avez pas besoin de savoir ça. J’espère que j’ai pas brisé l’équipement de l’Université... Si c’est le cas, vous le direz pas sinon ils vont m’envoyer une facture. ♥


DIVERS

Le CapsulE, volume 39, no. 2

C’est bizarre, les gens qui me posent le plus de questions ne sont pas là aujourd’hui! Après la ménopause, les femmes deviennent égales aux hommes... Physiologiquement, je veux dire, pas au niveau social. Je veux pas recevoir un courriel du 3e étage parce que j’ai dit que les femmes étaient pas égales aux hommes. ♥ Vous faites encore ça l’évaluation 360? L’évaluation 360, ça vient de la goutte. Pensez à ça: goutte, 360. C’est pas douloureux: c’est inodore. ♥ clopidroGEL, citaloPREND, ATARbacept, leucoPAnie ♥ Il y a eu une panne de métro sur la ligne bleu: c’est arrivé à l’examen de rhumato et à l’examen de dermato. C’est toujours à moi que ça arrive! ♥ B.V. Une personne morte peut avoir une très belle formule sanguine. E.F. J’espère que vous êtes en forme pour le cours ce vendredi après-midi. Moi non. C’est un cours un peu fourre-tout, je l’appelle affectueusement le cours des orifices. ♥ Merci D.L. d’avoir mentionné mon vagin! ♥ À propos de l’anneau vaginal. On peut le couper, c’est pas comme les trucs fluorescents dans les partys. Je dis souvent en joke qu’on peut payer le loyer et changer l’anneau en même temps. Ben pas en même temps, dans la même journée.

Les patientes sont jeunes, elles ont l’air alertes, mais elles comprennent rien. ♥ On peut enlever l’anneau pendant 3h, mais 3h c’est long... Mon chum serait fier. ♥ Justement, cette semaine, j’ai dit à mon fils que je pense qu’il est en phase 3 de la puberté. Il m’a demandé c’était quoi ça et je lui ai parlé de pénis et de scrotum pendant 5 minutes. E.F: Est-ce qu’il y a d’autres références que l’on peut consulter? Élève: Le Grossesse et allaitement. E.F: Je vais me souvenir de toi. J.-F.B. À propos d’une manchette sur l’Alzheimer. C’était quoi déjà ta question? J’m’en souviens plus... [Silence de la classe] Ah!... Je voulais faire une joke poche avec l’Alzheimer! ♥ Juste avant le début de l’examen intra. Bon, je vais attendre à 8h30 pile pour les indications officielles, d’ici là, on a 4 minutes pour des manchettes! Qui veut parler? É.V. Les gens qui ont plus de gingivite ont plus de risque d’avoir de l’arthrite. Donc, brossez-vous les dents, ça va diminuer votre risque d’arthrite rhumatoïde. Les macrophages, c’est comme des grosses cellules remplies méchantes. À propos du méthotrexate en arthrite. Parfois, les patients pensent qu’ils ont le cancer et que vous leur avez pas dit. ♥

OCTOBRE 2015 – LE CAPSULE – 65


DIVERS

Si la patiente arrête sa pilule contraceptive, ça se demande si elle compte tomber enceinte. Pas besoin de lui demander sa vie personnelle là, si elle vient de casser avec son chum...

Le CapsulE, volume 39, no. 2

E.F. se lève pour déplacer la poubelle. D.L. La poubelle faisait interférence? E.F. J’étais plus capable, je m’excuse. D.L. Il y a des médicaments pour ça! ♥

M.S.D. Expliquant des notions sur le volume de distribution. Un patient qui prend de l’amiodarone depuis plusieurs années contient sûrement plus d’amiodarone que la pharmacie où vous travaillez. ♥

D.L. Quoi encore? E.F. Je dois aller aux toilettes. D.L. Ah maintenant, c’est le pipi! E.F. va vous faire la démonstration avec son vagin... artificiel! ♥

D.L. La rupture du tendon d’Achille, c’est classique, des personnes de 30-40 ans qui veulent se remettre en forme en jouant au badminton... Le badminton, c’est un sport violent!

Toi t’as un fils qui joue au football? E.F. Bin ouais, ouais, là, bin ouais...

Tu couvres le genou, mais c’est pas une épaisseur de fromage.

Évidemment, ils sont fiers de leurs muscles, donc ils sont toujours en camisoles. Mais un des effets secondaires de la testostérone, c’est l’acné. Donc, c’est pas rare de les voir avec une belle pente d’acné brûlante dans le dos. Dégueulasse! ♥

D.W.

J.M.

J’ai un cas par année. La semaine passée, j’ai eu mon cas, donc je sais que j’en aurais pas un autre d’ici l’an prochain.

E.F. m’a dit qu’elle vous a montré son utérus, alors là, je vous montre mon sein. L.T.

Pour les bronchites, on sait pas vraiment ce qu’on fait. Vous pouvez donner à peu près n’importe quoi et ça va être correct. D.L. Parce que je suis galant, on va commencer par discuter des hormones sexuelles féminines. ♥

66 – LE CAPSULE – OCTOBRE 2015

Comment ça se fait que vous êtes autant décalés dans votre étude? Vous avez fait votre examen de néphro? Étudiant: On est des êtres humains, faut se reposer un peu. ♥




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