Le Capsule - Avril 2021

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IMPL IQ U E Z -V O U S A U C A P S UL E Nous sommes toujours à la recherche de collaborateurs et de membres afin d’agrandir notre équipe et de continuer à offrir un journal divertissant pour tous! Consultez à droite les différentes implications possibles et n’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations!

COLLABORATEUR CONCOURS DE FIN D’ANNÉE Pour clore cette année particulière d’études à distance, le Capsule offre à 3 étudiants la chance de gagner une carte-cadeau David’s Tea de 25$ pour s’acheter du thé ou une belle tasse réutilisable! Pour

Vous préférez écrire à l’occasion sur un sujet relié ou non à la pharmacie? Envoyez-nous votre article sous format Word, sans limite de mots. Notre équipe se chargera de la correction et de sa mise en page pour vous!

participer, il suffit de répondre à la question suivante : « Qu’est-ce qui vous manque le plus de l’université en présentiel? / Qu’est-ce que vous auriez le plus aimé vivre comme expérience universitaire en présentiel? » Le formulaire de participation sera disponible sur la page Facebook et Instagram du Capsule.

BONNE FIN DE SESSION

Merci à tous les lecteurs et lectrices du Capsule!

MEMBRE Impliquez-vous à plus long terme en assistant aux réunions, en prenant part aux décisions de l’équipe pour la conception de chaque numéro et en distribuant le journal lors de sa parution! Chroniqueur Illustrateur Réviseur Mise en page Intervieweur et autres!

Communiquez avec nous ou envoyez vos articles au journalcapsule@gmail.com


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

TA BLE DE S M ATIÈ RE S

L’ÉQUIPE DU CAPSULE RÉDACTRICE EN CHEF : Winnie Tran RÉVISION ET CORRECTION : Keffrey He,

0 4 ÉDITORIAL 05

MOT DE VOTRE PROCHAINE

RÉDACTRICE EN CHEF

0 6 MOT DE LA FACULTÉ 0 8 MOT DE LA PRÉSIDENTE 1 0 QUOI DE NEUF À L’AÉPUM

Tianna Hua, Julie Leboeuf, Sissy Lee, Pénélope Legault, Christine Phung et Winnie Tran MOTS CROISÉS PHARMACEUTIQUES : Pénélope Legault et Winnie Tran HOROSCOPE PHARMACEUTIQUE : Mounia Louerguioui

1 2 LE PHARMASCOPE

MISE EN PAGE : Winnie Tran

1 8 LA SANTÉ AUTOCHTONE

ILLUSTRATIONS : Winnie Tran

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PAGE COUVERTURE : Winnie Tran

SOS PHARM. D.

2 7 OFFRE D’EMPLOI : ÉTUDIANT(E)

EN PHARMACIE

3 1 LA VOIE DE LA RECHERCHE 36

L’ACHAT D’UNE PHARMACIE EN

PÉRIODE DE COVID

4 2 PHARMACTUALITÉ

RÉSEAUX SOCIAUX Facebook : Le Capsule Instagram : @capsule.udem Issuu : issuu.com/lecapsule

5 0 CONCOURS DE LA ST-VALENTIN 52

LA CAPSULE VERTE

5 4 LONGTEMPS J’AI CRU NE PLUS

JAMAIS TE REVOIR

5 8 MOTS CROISÉS PHARMACEUTIQUES 5 9 ORDONNANCE MAL FOUTUE 6 0 HOROSCOPE PHARMACEUTIQUE

Les textes sont signés et représentent l’opinion de leur(s) auteur(s). Le Capsule, de même que l’association des étudiants en pharmacie de l’Université de Montréal, ne soutient pas nécessairement les opinions exposées. De plus, la reproduction d’un ou des textes est acceptée sous la seule condition que la provenance soit inscrite sur la copie. Les textes et commentaires peuvent être envoyés à l’adresse courriel du Capsule : journalcapsule@gmail.com. Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Avril 2021

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LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

ÉDITORIAL PA R WIN N IE TRAN (III)

C’est déjà le dernier numéro du Capsule. Déjà presque la fin de mon mandat en tant que rédactrice en chef. Je ne sais pas si cela paraît, mais le Capsule me tient beaucoup à cœur. Peu importe le nombre d’heures passées à rédiger puis à relire les articles, à dessiner puis à redessiner les pages couvertures, à brainstorm pour la mise en page de chaque article et à créer des infographies pour la promotion du Capsule sur les réseaux sociaux, j’étais toujours heureuse de travailler sur tout cela. Mon principal objectif cette année était d’augmenter la visibilité du Capsule et de produire des numéros avec non seulement une belle mise en page, mais aussi des textes intéressants qui nous montrent des facettes de la pharmacie que nous connaissons moins. J’espère que j’ai réussi à accomplir cela même si le contexte de pandémie m’a empêchée de réaliser certaines idées initiales que j’avais. J’aimerais profiter de cet éditorial pour faire quelques remer-

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ciements. Je tiens tout d’abord à remercier les membres du comité Capsule : Keffrey, Pénélope, Sissy, Mounia, Julie, Christine, Tianna, Iliya et Kyanna. Merci pour tout votre excellent travail, je n’aurais pas pu survivre sans vous. Merci aussi à Marc-Antoine Dufresne pour tes belles chroniques si bien écrites, ce fut vraiment un plaisir de te lire depuis ma première année au Pharm. D. J’aimerais également remercier Marie-Ève pour toujours avoir été là pour moi lors de mes moments plus difficiles et de toujours m’avoir supportée dans tout ce que je fais. Merci aussi à MyLinh, Marie-Anne et Jasmine de m’encourager dans tous les projets que j’entame, même si vous n’êtes pas en pharmacie. Merci à tous les membres de l’AÉPUM d’être des personnes super formidables et inspirantes. Je suis si fière de tout ce que vous avez accompli. Finalement, un gros merci à tous les lecteurs et lectrices du Capsule. J’espère que vous avez apprécié les numéros

cette année et je vous envoie tous beaucoup d’amour. <3 En ce dernier numéro, je vous invite à lire une entrevue avec Nicolas Dugré sur le Pharmascope (p. 12), une entrevue avec MarcAntoine D’Aquila sur SOS Pharm. D. (p. 21) et une entrevue avec Marie Lordkipanidzé sur la recherche (p. 31). Si vous considérez commencer à travailler en pharmacie cet été ou l’année prochaine, l’article « Offre d’emploi : étudiant(e) en pharmacie » à la p. 27 pourrait également être fort intéressant pour vous. Sinon, n’oubliez pas d’aller consulter la Capsule verte (p. 57) ainsi que la chronique de Marc-Antoine Dufresne (p. 54)! Je vous souhaite une bonne lecture et une bonne fin de session!

Winnie Tran Rédactrice en chef


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MOT DE VOTRE PROCHAINE RÉDACTRICE EN CHEF PAR PÉN ÉLO PE LEGAULT (II)

Coucou chères lectrices et chers lecteurs, Je serai la prochaine rédactrice en chef du journal pour le mandat 2021-2022. Je suis très heureuse de relever ce défi! Je tiens à prendre un moment pour féliciter Winnie et toute l’équipe pour l’incroyable travail fait cette année. De par sa créativité, son travail acharné et son dévouement, Winnie a su donner un nou-

veau souffle au Capsule. Merci Winnie pour tout ce que tu as apporté au journal. J’ai déjà hâte de continuer sur cette belle lancée l’année prochaine. Je souhaite que vous sentiez que Le Capsule vous ressemble et qu’il vous appartienne. Il doit rejoindre nos intérêts, nos passions et nos questionnements. Je suis donc à la recherche de chroniqueurs et chroniqueuses

pour écrire sur divers sujets sérieux ou humoristiques, reliés à la pharmacie ou non. Commencez à réfléchir à ce que vous aimeriez retrouver dans le journal l’année prochaine et n’hésitez surtout pas à m’en faire part. J’ai hâte d’apprendre à vous connaître et de travailler avec vous. Bonne chance dans vos examens et à très bientôt!

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MOT DE LA FACULTÉ PAR LYNE LALONDE

Chères étudiantes, Chers étudiants, J’espère que vous allez bien et que vous prenez soin de vous malgré cette pandémie qui perdure. Avec la vaccination qui s’accélère, nous pouvons avoir confiance que nous approchons de la fin de ce malheureux épisode. Tenez bon! Ce virus a chamboulé nos vies et souvent de manière très négative, mais nous pouvons tout de même identifier certains éléments plus positifs. Nous pouvons affirmer, hors de tout doute, que la COVID19 a mis en évidence le caractère essentiel des soins et des

sciences pharmaceutiques. La population s’est tournée vers les pharmaciennes et pharmaciens, spécialistes du médicament, pour être rassurée et trouver des solutions. Cette succession de nouvelles quant aux médicaments testés et aux vaccins développés a permis à toute la population de suivre en direct le processus et de mieux comprendre toutes les étapes nécessaires. Avec la découverte des vaccins à ARN messager, monsieur et madame Tout-leMonde ont réalisé à quel point les sciences pharmaceutiques sont importantes. Notre faculté est très fière de former la relève

de demain qui à son tour contribuera au développement et à la mise en marché de nouveaux médicaments. Depuis le début de la pandémie, le travail essentiel et le professionnalisme des pharmaciennes et des pharmaciens du Québec ont été salués par nos politiciens et appréciés par la population. La mise en œuvre des dispositions du projet de loi 31 est un événement historique. Bien sûr, la pandémie a apporté son lot de défis. Dans l’adversité, nos pharmaciennes et pharmaciens ont tenu le coup! Je remercie tout particulièrement nos cliniciennes et nos cliniciens associés qui ont

« Depuis le début de la pandémie, le travail essentiel et le professionnalisme des pharmaciennes et des pharmaciens du Québec ont été salués par nos politiciens et appréciés par la population. »

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« On peut dire que cette période difficile nous aura permis d’être reconnaissants envers les petites choses qui nous semblaient auparavant acquises, comme le fait de pouvoir vous enseigner en personne. » continué d’accueillir nos stagiaires dans leur officine. Grâce à eux, les étudiantes et les étudiants de quatrième année seront en mesure d’obtenir leur diplôme tel que prévu et pourront prendre la relève. Pour tous les membres de notre faculté, cette pandémie n’aura pas été de tout repos. Je retiens de tout cela que nous avons toutes et tous fait preuve d’une grande capacité de résilience et d’adaptation. Je suis fière de vous. Je sais que ce n’est vraiment pas évident de performer dans ces conditions et que la proximité de vos collègues et l’ambiance du campus vous manquent. Vous avez tenu bon et vos efforts seront bientôt récompensés. Avec cette pandémie, ce qui était tout à fait naturel est maintenant devenu un objectif à moyen terme! Maintenant que certains indicateurs sont encourageants, et suivant les recommandations du gouvernement québécois, notre faculté prépare un retour progressif à la normale. Déjà à l’automne

2021, plusieurs activités d’enseignement seront proposées en présence. Le retour du fonctionnement habituel, c’est-à-dire des cours principalement donnés à la faculté comme c’était le cas avant mars 2020, se ferait pour la session d’hiver 2022. On peut enfin aspirer à des jours meilleurs. On peut dire que cette période difficile nous aura permis d’être reconnaissants envers les petites choses qui nous semblaient auparavant acquises, comme le fait de pouvoir vous enseigner en personne. La situation nous a amenés à avoir une certaine ouverture d’esprit pour faire évoluer les choses qui dorénavant seront faites autrement et souvent pour le mieux. La COVID-19 a eu le mérite de faire avancer certains dossiers à la vitesse grand V. Notre Bureau d’aide aux étudiants est devenu une réalité! Ainsi, vous pouvez maintenant compter sur le soutien de notre coach académique, Camille St Pierre-Foisy, et d’une travailleuse sociale, Christine

Marecki. Elles pourront vous offrir un service de soutien et d’écoute confidentiel et ainsi favoriser votre réussite académique. Sur ce point, je voulais vous rappeler qu’une campagne de financement philanthropique est actuellement en cours auprès de tous les diplômés de la faculté. Les fonds recueillis serviront à couvrir en partie les coûts du Bureau d’aide et le développement d’outils de soutien sous forme de capsules et de webinaires, ainsi que des activités de sensibilisation. Votre faculté est à l’écoute. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de session et au plaisir de vous revoir en personne dans un proche avenir! Lyne Lalonde Doyenne, Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal

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MOT DE LA PRÉSIDENTE PA R MERIEM KH ATEM (III)

Eh oui, j’en suis déjà à mon dernier « Mot de la présidente ». Autant cette année a passé lentement avec la COVID-19, autant je n’arrive pas à croire que ça fait déjà un an et que mon mandat de présidence touche à sa fin. Je pense qu’on peut tous attester que c’était une année complètement exceptionnelle et à laquelle on ne pouvait s’attendre. J’entamais ma présidence en croyant naïvement qu’on retournait sur le campus deux semaines après et j’ai probablement écrit mon premier « Mot de la présidente » en pensant déjà à un retour. Nous voici donc, un an plus tard (très loin du deux semaines), mais je pense que maintenant un espoir se des-

sine. En effet, aussi long que ça a pu paraître, nous avons déjà un vaccin et la vaccination avance grandement en à peine une année. Alors, je sais qu’on se le fait dire souvent, mais cette fois-ci, pour vrai, lâchez pas, la fin est proche! Alors, pour un petit topo des dernières semaines à l’association étudiante, nous avons eu la chance de voir divers projets fleurir. Dans le dernier mois de février, nous avons eu la chance de tous et toutes nous informer sur les accomplissements de la communauté noire. Maéva Blot, Chris Martine Belhommme et le comité Ça suffit nous ont offert un Mois de l’histoire des Noir.e.s

enrichissant et constructif. Nous avons pu voir des thématiques différentes à chaque semaine du mois. La première semaine sur la prévention du suicide, en collaboration avec le comité humanitaire, nous a permis une réflexion sur une approche plus inclusive au niveau de la santé mentale. Nous avons ensuite pu en découvrir davantage sur les afros-scientifiques ainsi que la réalité des micro-agressions. Bref, je vous invite fortement à consulter la page StudiUM de l’AÉPUM pour voir ou revoir de nouveau les publications du mois de février. Un grand merci à toute l’équipe qui a travaillé sur cette merveilleuse initiative!

« En effet, aussi long que ça a pu paraître, nous avons déjà un vaccin et la vaccination avance grandement en à peine une année. Alors, je sais qu’on se le fait dire souvent, mais cette fois-ci, pour vrai, lâchez pas, la fin est proche! »

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« Je vais être coordinatrice aux affaires externes de la FAÉCUM pour l’an prochain. Je vais donc continuer de militer pour la condition étudiante aux instances municipales, provinciales et fédérales. » Sur un tout autre sujet, nos voisins à l’Université Laval ont su braver la pandémie et s’adapter au contexte pour nous offrir un COCEP virtuel formidable. Merci à tous pour votre grande participation aux diverses activités et surtout FÉLICITATIONS À PHARMACIE UDEM pour avoir gagné le COCEP encore une fois! Un immense bravo pour les merveilleuses consultations pharmaceutiques qui nous ont permis de nous démarquer et de gagner la première place du COCEP. Finalement, nous avons travaillé fort en prévision de l’Assemblée Locale et de l’Assemblée Générale. En effet, Emma, Daphné, Olivier et moi avons mis à jour les chartes, les règlements généraux et le cahier de positions. Édouard et moi, de notre côté, avons participé aux négociations

pour les frais institutionnels obligatoires (FIO) qui vous ont été présentés. Alors, beaucoup de travail sur les procédures a été effectué à l’association étudiante dans les dernières semaines. Au niveau de la vaccination, tout avance si vite que j’ai peur que ce que j’écris présentement soit déjà désuet au moment de la parution de ce numéro. Ce qui est certain, c’est que les étudiants et étudiantes en pharmacie peuvent vacciner s’ils ont eu leur formation. La vaccination commence à avancer à une vitesse phénoménale, alors ça donne une bonne lueur d’espoir pour le futur.

externes de la FAÉCUM pour l’an prochain. Je vais donc continuer de militer pour la condition étudiante aux instances municipales, provinciales et fédérales. Je suis donc extrêmement excitée de débuter ce nouveau projet. Bref, on risque de continuer à se croiser l’an prochain s’il y a un retour en présence. Alors, continuez à prendre soin de vous et n’hésitez pas à m’écrire à n’importe quel moment! Meriem Khatem Présidente de l’AÉPUM

Finalement, si vous n’avez pas encore vu la nouvelle passer, j’ai décidé de relever un nouveau défi pour l’an prochain. Je vais être coordinatrice aux affaires

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QUOI DE NEUF À L’AÉPUM « L’AÉPUM représente l’ensemble des étudiant.e.s du doctorat de premier cycle en pharmacie, du baccalauréat en sciences biopharmaceutiques et du programme de qualification en pharmacie de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. L’association vise notamment à soutenir les étudiant.e.s dans leur développement professionnel, éducatif et social afin que tous deviennent des professionnel.le.s accompli.e.s, proactif.ve.s et ayant à cœur l’avancement et l’évolution du domaine de la pharmacie. » (aepum.info, avril 2021)

AÉPUM exécutif Meriem Khatem, présidente de l’AÉPUM QUOI DE NEUF Mon mandat tire déjà à sa fin, on peut dire que c’était définitivement une année particulière. Nous avons tous eu beaucoup de défis à surmonter pour s’adapter au contexte et toute l’association étudiante a bravé la pandémie avec brio. Alors, de mon côté, le dernier mois était plutôt occupé dans les procédures. J’ai accompagné Emma, Daphné et Olivier dans la rédaction et la révision de la charte locale, des règlements généraux et du cahier de positions de l’association étudiante. Plusieurs changements importants ont été apportés. Malgré que le tout soit mis à jour à chaque année, on ne cesse d’innover. Outre les rencontres usuelles et la gestion habituelle, mon mois était aussi occupé par mon travail de mise en candidature. Et oui, je me présente au poste de coordination aux affaires externes de la FAÉCUM! Je suis un peu folle et j’ai envie de pousser mes limites encore plus loin en vivant une nouvelle expérience. Bref, de retour à vous, prenez le temps de profiter de la belle température et des longues journées ensoleillées, c’est déjà presque fini. Un autre félicitations à Pharmacie UdeM qui a remporté la coupe du COCEP pour une autre autre année! La coupe reste à la maison, au chaud dans notre local d’asso. Merci à tous et à toutes pour votre participation. Et finalement, un merci tout court à tout le monde pour m’avoir donné la chance de vous représenter en tant que présidente cette année.

Emma Legault, chargée aux communications de l’AÉPUM QUOI DE NEUF Ça passe tellement vite, déjà mon dernier « Quoi de neuf à l’AÉPUM » en tant que secrétaire. :( Dans les derniers mois, vous avez pu voir apparaître la toute nouvelle infolettre express 2.0! J’espère que vous appréciez que le tout soit plus *aesthetic*! Aussi, grosse nouvelle, grâce à l’Assemblée locale et l’Assemblée générale du 24 mars (merci encore à tous ceux et celles qui y ont participé), le poste de secrétaire sera désormais nommé « chargé.e aux communications »! On espère que le tout encourage la participation des personnes qui s’identifient comme homme à ce poste (le meilleur héhé). Sur ce, j’espère avoir pu être à la hauteur de vos attentes cette année, bravo au nouveau CEL élu et prenez soin de vous!

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Joani Côté-Cyr, chargée aux affaires académiques QUOI DE NEUF Aux affaires académiques, ça continue de bouger compte tenu du retour en présentiel dès l’automne prochain. Ça semble loin l’automne 2021, mais les préparatifs sont en cours depuis un moment déjà! Même si, m’en allant en 4e année, je ne serai plus concernée par ces modalités, il reste de mon devoir de m’assurer que les prochaines cohortes seront considérées dans la prise des décisions concernant leur enseignement. Ainsi, tout au long des derniers mois, on a travaillé fort dans l’AÉPUM avec la Faculté et la FAÉCUM pour bien représenter vos intérêts. Une bonne nouvelle aux affaires académiques est l’arrivée du nouveau poste de chargé(e) adjoint(e) aux affaires académiques. Le défi « T’es pas game » a pris fin il y a quelques jours. Nous nous sommes bien amusés et espérons que ça a pu ajouter un peu de bonheur dans vos vies! C’est bientôt l’heure de passer le flambeau à mon prochain et je le ferai avec un sentiment d’accomplissement et de fierté. Merci de m’avoir élue et de m’avoir accordé votre confiance. J’espère sincèrement que vous êtes satisfaits de mon mandat. Prenez soin de vous et bonne fin de session!

Tiffany Duong, représentante senior aux affaires de l’ACEIP/CAPSI QUOI DE NEUF Au national, toutes les écoles du Canada organisent leurs propres activités en lien avec le Mois de la reconnaissance de la pharmacie (MRP) par des conférences, des activités interactives, des quiz, etc. À Montréal, CAPSI en collaboration avec IPSF, depuis le début de mars, publie des capsules sur la vaccination, la cessation tabagique et le projet de loi 31 sur la page Instagram @capsiudem et sur la page Facebook https://www.facebook.com/MSTPMontreal/. Il y a aussi eu une conférence organisée par MEDISCA qui portait sur les pharmaciens en préparations magistrales et leurs défis en temps de pandémie. Un concours a également eu lieu à la fin du mois. La vidéo promotionnelle pour le PDW 2022 a été publiée sur leur page Facebook https://www.facebook.com/pdw2022/. Je vous invite à le visionner pour connaître les détails du prochain plus gros événement de l’année en pharmacie. On espère vous voir l’année prochaine à Toronto! Mon mandat en tant que représentante senior aux affaires CAPSI prend bientôt fin après 2,5 ans et j’espère que cette année, vous avez eu la chance de connaître un peu mieux ce qu’est CAPSI. Je suis confiante que CAPSI va continuer à rayonner dans les mains des futurs représentants locaux.

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Le Pharmascope UNE ENTREVUE AVEC NICOLAS DUGRÉ 31:09

-8:48

PAR WINNIE TRAN (III)

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Quel est votre parcours?

J’ai gradué de la première cohorte du Pharm. D. à l’Université de Montréal en 2011 et j’ai fait ma maîtrise en pharmacothérapie avancée tout de suite après. J’ai ensuite commencé à travailler à l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal, où une collègue et moi avons développé un service de pharmacien en médecine familiale. J’ai aussi fait quelques années à l’urgence et en psychiatrie. Durant mes 6 premières années de pratique, j’ai continué à faire de la pharmacie communautaire les fins de semaine, mais j’ai arrêté en 2017 pour devenir professeur adjoint clinique en soins ambulatoires à la Faculté de pharmacie. En 2018, je suis allé faire une formation complémentaire de 3 mois en Alberta avec le groupe PEER et en 2019, une formation complémentaire de 3 mois à Melbourne en Australie sur la recherche sur la pratique pharmaceutique. Maintenant, je partage mon temps entre les cours à l’université, l’unité de médecine familiale Sacré-Coeur, les balados du Pharmascope et quelques projets à droite et à gauche.

Qu’est-ce que le Pharmascope?

Le Pharmascope a été créé par 3 individus : moi, Sébastien Dupuis (pharmacien à Sacré-Coeur) et Isabelle Hébert (médecin de famille à Sacré-Coeur). C’est un podcast, ou une baladodiffusion en bon français, avec des épisodes de 30 à 45 minutes, où nous abordons des sujets variés, que ce soit sur la pharmacothérapie, sur un problème de santé en particulier ou sur une publication scientifique récente. Le Pharmascope est destiné aux professionnels de la santé de tous les horizons et permet d’ailleurs de cumuler des unités de formation continue.

Quelles sont les étapes pour produire un épisode du Pharmascope? La première étape est de choisir le sujet. Chaque année, on fait une évaluation des besoins auprès de nos auditeurs et on se sert un peu de ça pour orienter nos épisodes. Sinon, on y va aussi avec les nouveautés scientifiques. C’est sûr que lorsqu’il y a des game changers, que ce soit un nouveau médicament, une nouvelle indication, une nouvelle publication scientifique ou de nouvelles lignes directrices, on peut décider de faire un épisode sur ça. Sinon, en général, on mise beaucoup sur des sujets qui, on pense, vont toucher le plus de gens possible en soins de première ligne.

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Ensuite, après avoir choisi le sujet, il faut se préparer du mieux qu’on peut, donc ça sous-entend la plupart du temps une revue de la littérature plus ou moins exhaustive selon le sujet, donc ce sont des heures de lectures et de préparation. Il y a certains podcasts qui sont scriptés, c’est-à-dire que les gens écrivent à l’avance le texte au complet de l’épisode et je leur lève mon chapeau. Pour le Pharmascope, on n’a clairement pas le temps de faire ça alors on n’a pas de texte. On se fait un juste un plan pour savoir un peu où on s’en va! En même temps, ça nous permet d’être plus spontanés! Par la suite, on procède à l’enregistrement. Ce qui est le fun, c’est qu’on n’est pas live, donc on peut utiliser la magie du montage pour se reprendre, pour faire des pauses ou pour checker des affaires quand on n’est pas sûr. Ensuite, il faut effectuer le montage de l’audio, ce qui peut parfois être un exercice long et pour le moins peu stimulant. Finalement, pour les gens qui sont abonnés au Pharmascope, on donne accès à des questionnaires pour déclarer les unités de formation continue auprès de l’Ordre des pharmaciens du Québec pour les pharmaciens ou auprès du Collège des médecins de famille du Canada pour les médecins. On doit donc également préparer les quiz et les listes de références.

Quel est votre épisode préféré jusqu’à maintenant et pourquoi? Bonne question! Ce n’est clairement pas le premier épisode, car on a dû l’enregistrer 4 fois parce qu’on n’était pas satisfaits du résultat. C’est sûr que comme n’importe quoi, il y a du rodage au début, mais ça va beaucoup mieux maintenant. Je peux dire que j’aime bien les épisodes du Gala des grands crus et des piquettes. Ce sont des épisodes ludiques qu’on fait une fois par année durant le temps de Noël où on donne des prix fictifs autant positifs que négatifs à des médicaments ou à des nouvelles publications scientifiques. Ces épisodes sont vraiment le fun à préparer, à faire et à enregistrer, car ils sont plus humoristiques qu’autre chose, même s’ils ne sont clairement pas ceux qui vont avoir le plus d’impact sur la pratique clinique. Sinon, j’aime aussi beaucoup les épisodes où on réussit à briser des mythes et à apporter des messages très différents de ce qui est véhiculé généralement dans la littérature scientifique. Je pense notamment au risque d’hypotension orthostatique associé à l’ajout d’antihypertenseurs et l’utilisation des gabapentinoïdes en douleur aiguë post-zona. C’est toujours le fun de déconstruire des concepts qui sont assez répandus, mais pour lesquels finalement il n’y aucune évidence scientifique. L’épisode 3 sur la chronopharmacologie des antihypertenseurs fait aussi partie de mes préférés, surtout parce qu’on y a inventé le terme « patient trempette » en traduction libre des patients dipper. J’en entends encore parler souvent et ça me fait toujours sourire.

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Comment faites-vous pour rester à jour avec les nouvelles études qui sortent? Avez-vous des trucs pour les étudiants?

Ça, c’est une demande récurrente et un défi perpétuel. On a malheureusement des emplois pour lesquels il faut continuellement faire de la formation si on veut rester sharp puisque les choses changent énormément et vite. Il y a plein d’informations que vous apprenez à l’université en ce moment qui ne seront probablement plus valides quand vous allez graduer. C’est plate, mais c’est comme ça. Alors, comment on fait pour se garder à jour? Chacun a ses propres méthodes. Il existe des outils qui pourraient faciliter cela, comme Evidence Alert (www.evidencealerts.com). C’est un outil gratuit auquel vous pouvez vous inscrire et vous recevrez à chaque semaine des mises à jour sur les publications scientifiques concernant les sujets d’intérêt que vous choisissez. Sinon, il y aussi d’autres outils comme Pharmacist’s Letter ou Profession Santé. Évidemment, les journaux scientifiques comme le New England, le Lancet, le BMJ et le JAMA restent une source d’information importante, même s’ils peuvent être un peu plus arides et moins excitants. Autrement, les podcasts en général peuvent être utiles. Justement, la raison pour laquelle on a décidé de créer le Pharmascope est qu’on écoutait nous-mêmes beaucoup de podcasts de formation continue, qui sont évidemment plus souvent en anglais. Il y en a d’excellents comme Best Science Medicine (fait par un pharmacien et un médecin de famille de l’ouest du Canada), The Curbsiders (fait par des médecins internistes aux États-Unis), JAMA, etc. J’écoute beaucoup de podcasts parce qu’il y a l’avantage de pouvoir faire autre chose en même temps, ce qui est un plus par rapport aux articles. Donc voilà mes conseils de base pour se garder à jour! Ça prend une discipline de fer si on veut vraiment rester sharp dans le plus de domaines possible, mais je pense qu’il faut accepter qu’on ne peut pas tout savoir, qu’on a tous nos forces et nos faiblesses et qu’à un moment donné, il va falloir faire des choix.

Vous avez mentionné que vous travaillez dans une clinique universitaire de médecine familiale à Sacré-Coeur. Quelle est une journée typique de travail pour vous? Chaque journée est différente. Ce qu’on adore en médecine familiale, c’est qu’on touche à tout. Quand quelqu’un entre dans le bureau, on n’a aucune idée de quoi on va parler. Ça peut être de gynécologie, d’infectiologie, de polypharmacie, de démence, d’hypertension… Ça va vraiment de tous les bords et c’est quelque chose qu’on apprécie beaucoup. C’est un milieu qui représente en quelque sorte un compromis entre l’hôpital et la pharmacie communautaire. À mon sens, on a les avantages des deux milieux. En effet, contrairement à la pharmacie communautaire, on ne gère pas de file d’attente puisque les patients se présentent à l’heure de leur rendez-vous et on ne gère pas les remboursements par les assurances. On ne voit jamais de pilules non plus, donc

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toutes les affaires plus techniques, on n’a pas besoin de toucher à ça. On a également tout le côté hôpital avec la collaboration étroite sur place avec les médecins, ce qui en fait un milieu fantastique. Je dirais que pour une journée typique, on a généralement un certain nombre de patients pour qui on fait des suivis. Ce sont des patients qu’on suit parfois pendant des semaines, des mois ou des années selon la situation. On va également avoir des consultations plus systématiques, où on part vraiment de zéro. Quand on prend en charge de nouveaux patients, on va faire une histoire pharmacothérapeutique complète avec des notes qui peuvent parfois s’étendre sur plusieurs pages. Après, on va établir un plan de match avec le patient, qu’on va suivre à plus long terme ou non selon la situation. Il y a également des questions ponctuelles de nos collègues médecins qui vont apparaître à gauche et à droite. On s’implique aussi dans plein d’affaires, que ce soit les comités à la clinique ou l’enseignement. Depuis l’entrée en vigueur des nouvelles activités découlant du projet de loi 31 le 25 janvier dernier, on a signé une des premières ou même la première entente de partenariat de pratique avancée, ce qui veut dire que maintenant à notre clinique, les pharmaciens peuvent initier, modifier ou cesser de façon autonome n’importe quoi (évidemment autre que les substances de législation fédérale), dans la mesure où il y a un diagnostic déjà documenté au dossier.

Un mot de fin pour les étudiants?

Il y a plein de choses qui me viennent en tête. Premièrement, quand j’étais étudiant, j’étais probablement comme beaucoup d’entre vous : mon focus était d’apprendre quelque chose pour avoir une note et c’est normal, je ne vous blâme pas. Je pense qu’un moment clé dans notre formation (ça peut être pendant nos études, nos stages ou après avoir gradué selon l’individu), c’est le moment où on réalise que ce qu’on est en train d’apprendre, c’est pour aider des vraies personnes dans la vraie vie. Pour moi, ce déclic important a eu lieu pendant mes stages de 4e année et je suis passé de juste apprendre le nécessaire pour réussir des examens à essayer d’apprendre pour être utile pour mes patients. Cela a beaucoup changé ma façon d’étudier et d’essayer de me tenir à jour. C’est ça que je garde encore comme motivation. Quand j’enseigne, j’essaie de dire à quel point les notes et les examens, on n’a pas le choix, ça fait partie de la game et oui, il faut atteindre les objectifs, mais ultimement, ce n’est pas ça qui est important. Pour moi, c’est plutôt à quel point tu vas être sharp pour prendre soin de tes patients. Outre ça, une chose qui est difficile pendant les études, c’est qu’on est surtout en mode « apprendre et retenir des choses » et moins en mode « comprendre des choses », ce qui est normal parce que dans le processus de comprendre, il faut certainement ap-

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« Sinon, mon dernier message est que même si vous avez probablement l’impression à ce moment-ci de votre vie qu’il n’y pas beaucoup de temps pour autre chose, il n’y pas que la pharmacie dans la vie. »

prendre avant. Par contre, c’est clairement un défi pour les étudiants, lorsqu’ils arrivent en stage ou lorsqu’ils commencent leur pratique en tant que pharmaciens, d’essayer progressivement de faire la transition entre apprendre des trucs par coeur et simplement copier-coller des recommandations à se questionner sur pourquoi ces recommandations sont là et comment on peut les moduler pour chaque patient. Si tout ce qu’on fait, c’est appliquer les lignes directrices mot pour mot, on n’est pas en train d’individualiser et adapter le traitement au patient. Il faut réussir à passer audelà de ça, à vraiment comprendre et à bien savoir évaluer les risques et les bénéfices des traitements. Ceci est à mon sens l’élément clé pour adapter les traitements à nos patients. Sinon, mon dernier message est que même si vous avez probablement l’impression à ce moment-ci de votre vie qu’il n’y pas beaucoup de temps pour autre chose, il n’y pas que la pharmacie dans la vie. Faites autre chose, assurez-vous d’avoir du plaisir. Le travail, ce n’est qu’un petit morceau de l’existence, et même si je suis un très mauvais exemple de tout cela, je vous encourage très fort à ne pas oublier le reste, sapristi.

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LA SANTÉ AUTOCHTONE PAR WINNIE TRAN (III) Le 17 mars dernier, le webinaire intitulé « Soins et services pharmaceutiques auprès de patients autochtones : sécurisation culturelle en pharmacie à travers le Québec » a eu lieu. Cette conférence avait été organisée par Pharmascience et animée par trois conférenciers : Mathieu Nobert, pharmacien gestionnaire au Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie James, Joey Saganash, conférencier sur la sécurisation culturelle et agent de la protection de la jeunesse et Olivier Mercier, étudiant de 4e année au Pharm. D. à l’Université Laval. La santé autochtone est un sujet peu abordé au cours de nos études en pharmacie. Pourtant, il s’agit d’une réalité importante dont il faut tenir compte en tant que futurs professionnels de la santé. Voici donc un petit résumé des éléments essentiels à retenir de cette conférence. Importance de l’histoire Pour bien comprendre la réalité

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actuelle des autochtones, il est tout d’abord important de comprendre leur histoire. En guise d’introduction, nous avons commencé le webinaire en écoutant une vidéo intitulée « Autochtones 102 », qui est disponible sur le site de Télé-Québec1. Nous avons pu apprendre des notions de base, par exemple que le mot « autochtone » regroupe les Inuits, les Premières nations ainsi que les Métis et qu’il y a 11 nations autochtones au Québec : les Innus, Inuits, Abénaquis, Anichinabeg, Atikamekw, Cris Eeyou, Wendats, Malécites (Wolastoqiyik), Naskapis, Mi’kmaq et Mohawks. Comme vous l’avez probablement vu brièvement dans vos cours d’histoire au secondaire, les terres où nous vivons appartenaient auparavant aux autochtones, et ce, jusqu’à l’arrivée des colons européens. Dès ce moment, il y a eu de nombreuses tentatives d’assimilation et d’extermination des autochtones, allant de la distribution de cou-

vertures infectées de variole à la création de pensionnats qui séparaient les enfants de leurs familles pour qu’ils grandissent loin de leur culture d’origine dans le but de « tuer l’Indien au coeur de l’enfant ». Le colonialisme et le racisme systématique ont laissé de profondes marques et, surtout, des traumatismes intergénérationnels difficiles à surmonter. Ce colonialisme est également observable dans la politique et les lois. En effet, entre 1960 et 1980, il y a eu la « rafle des années 60 » : une politique gouvernementale fut mise en place pour enlever les enfants autochtones de leurs familles afin de les faire adopter par des familles blanches dans le but de mieux les assimiler. Il y a également la Loi sur les Indiens, adoptée en 1876 et encore en vigueur aujourd’hui, qui permet au gouvernement fédéral « d’administrer le statut d’Indien, les gouvernements locaux des Premières Nations et la gestion des terres de réserve »2. Cette loi fait en sorte


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que les autochtones n’ont pas à payer de taxes, mais dicte aussi que tout autochtone est considéré pour toujours comme un mineur aux yeux de la loi. Toutes ces mesures ont eu et continuent d’avoir des conséquences énormes sur la vie des autochtones, autant sur les plans physique, mental et émotionnel que spirituel. Sécurisation culturelle La culture des autochtones est excessivement riche et diverse. Chaque communauté est différente des autres, tout en ayant beaucoup de similitudes. En tant qu’être qu’humain, il est important d’avoir la capacité de former un environnement exempt de racisme et de discrimination où tous les gens peuvent se sentir en sécurité, peu importe leurs différences. Cette sécurisation culturelle doit d’abord passer par un processus d’introspection pour évaluer les préjugés que nous avons et réfléchir à une manière de les surmonter afin d’être capables de développer une relation basée sur le respect mutuel avec l’autre personne. En tant que professionnel de la santé, il faut, en plus de ça, apprendre à mettre son expertise de côté à certains moments et prendre le temps de « se mettre dans les mocassins de l’autre », comme le dit Joey Saganash, afin de comprendre la culture d’autrui et comment celleci influence sa manière de penser et de vivre.

Soins et services pharmaceutiques Une grande partie de la population autochtone habite dans le nord du Québec, dans les régions sociosanitaires suivantes : le Nord-du-Québec (région 10), le Nunavik (région 17) et les Terres-Cries-de-la-Baie-James (région 18). Dans la région 10, le système de soins ressemble beaucoup à ce qu’on à dans le sud du Québec, comme à Montréal par exemple : il y a des hôpitaux, des cliniques et des pharmacies communautaires. Dans les régions 17 et 18, l’organisation des soins est totalement différente. Pour en savoir plus sur le fonctionnement des pharmacies et des dispensaires dans le Nord-du-Québec, vous pouvez consulter l’entrevue avec Mathieu Nobert à la page 33 du numéro de décembre 2020 du Capsule (volume 44 no. 3). Extrait sur les centres Miyupimaatisiiun communautaires (CMC) : « Une particularité importante est qu’il n’y a pas de distinction entre pharmacie communautaire et établissement de santé ici. La pharmacie dans laquelle je travaille agit 90% en tant que pharmacie communautaire, 5% en tant qu’établissement de santé et 5% en tant que GMF. C’est comme une sorte de CLSC avec une urgence à l’intérieur. La pharmacie dessert donc à la fois la population locale pour leurs médicaments mensuels, mais également

l’urgence et les cliniques. C’est donc une réalité qui est vraiment différente de ce à quoi on est normalement habitué. Pour mieux le visualiser, imaginons qu’un patient entre dans le CMC : à gauche, il y a une salle d’attente avec une urgence; si on monte en haut, il y a les 3 cliniques (Awash pour les enfants de 0 à 9 ans ainsi que les femmes enceintes, Uschiniichisuu pour les 10 à 29 ans et Chishaayiyuu pour les 30 ans et plus) et à droite, il y a la pharmacie. Il y a un comptoir où les patients peuvent déposer leur prescription et un autre comptoir où ils peuvent récupérer leurs médicaments. Il y a également un bureau de consultation privée. Il n’y a pas de produits plancher. Ils peuvent acheter les médicaments hors annexe à l’épicerie et nous tenons les produits en annexe 2 et 3 derrière le comptoir. Ainsi, il se peut qu’on ait à servir à monsieur X son atorvastatine, à monsieur Y son antibiotique et à madame Z son Canesten qu’elle demande en annexe 3. Après, je peux me faire appeler par un hôpital à Chibougamau parce qu’ils veulent avoir une liste de médicaments d’un patient, ou je peux aller aider avec un cas à l’urgence juste à côté. Nous préparons aussi les piluliers, les médicaments injectables, les kits pour les ambulanciers ainsi que les kits pour les patients qui vont aller dans le bush, c’est-à-dire qui partent chasser dans le bois pendant 2 à 3

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semaines (ou parfois des mois!). Cela faisant partie de leur culture et de leur manière de vivre, nous devons les épauler et leur servir assez de médicaments pour couvrir cette période tout en s’assurant, en collaboration avec eux, que le contenu de leur trousse (bush kit) soit complet. » Extrait sur les dispensaires : « Il est important de mentionner que dans les 9 communautés sur le territoire, il n’y a que 3 pharmacies. Dans les 6 autres communautés, il n’y a que des dispensaires gérés par des infirmières où il n’y a pas de pharmaciens présents. Voici le fonctionnement : une infirmière prend la prescription du médecin, va à la pharmacie et compte les comprimés nécessaires pour la durée prescrite. Puis, elle remplit une feuille dans un dossier médical papier pour noter la date du mois à laquelle les médicaments ont été servis. Actuellement, il y a 7000 personnes sur ce territoire qui ne reçoivent aucun service pharmaceutique et on peut imaginer les problèmes qui peuvent alors survenir. » Il est important pour tous les pharmaciens de comprendre la réalité dans le Nord-du-Québec, même pour ceux qui ne comptent pas y pratiquer, afin d’être mieux outillés si jamais un jour on a à traiter les patients autochtones. Il faut savoir trouver des solutions pour franchir la barrière de la langue et développer une relation

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de confiance avec les patients, développer le réflexe d’appeler les infirmières des dispensaires pour avoir la liste complète des médicaments des patients (on n’a pas accès au DSQ pour ces patients vu qu’ils n’ont pas de dossiers électroniques, mais plutôt des dossiers papier), gérer les assurances, etc. Il est également essentiel de travailler avec le concept de médecine traditionnelle et de respecter les pratiques locales et ancestrales des patients autochtones. Faire cela tout en respectant les standards de l’OPQ est tout à fait possible. Voici quelques phrases qu’on pourrait répondre à un patient qui viendrait nous poser des questions sur des produits de médecine traditionnelle : « Je ne suis pas un expert de la médecine traditionnelle, alors si vous voulez plus d’information sur ce produit, je vous inviterais à discuter avec un traditional healer pour savoir s’il serait indiqué pour vous. » « De mon point de vue de pharmacien, selon telle étude, ce produit pourrait avoir telle interaction avec ce médicament que vous prenez. Par contre, du point de vue de médecine traditionnelle, je ne suis pas un expert, donc je ne pourrais pas vous conseiller quant à cela. » Voici également quelques mots de la langue crie que nous avons appris pendant la conférence :

Wachiyeh! → Allô! Taan e isinihkaasuyin? → C’est quoi ton nom? Alex nitisihkaasun! → Mon nom est Alex. Meegwetch! → Merci! Comment faire une différence? Prendre le temps d’écouter et de comprendre la personne devant nous sans porter de jugement, démontrer de l’empathie et respecter la culture de l’autre représentent la première étape pour faire une différence dans les soins et services que reçoivent les autochtones. En tant que pharmaciens, nous sommes super bien placés pour agir en tant que facilitateurs et personnes de confiance pour eux et ainsi optimiser leur santé du mieux qu’on peut. Références 1. Télé-Québec. Autochtones 102 [En ligne]. Montréal (Québec): Picbois Productions; 29 janvier 2020 [cité le 29 mars 2021]. Vidéo : 4 min 57. Disponible : https://briserlecode.telequebec. tv/LeLexique/51528/autochtones-102 2. Henderson, WB. Loi sur les Indiens. Encyclopédie canadienne [En ligne]. 2020 [cité le 28 mars 2021]. Disponible : https:// www.thecanadianencyclopedia. ca/fr/article/loi-sur-les-indiens


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SOS Pharm. D. UNE ENTREVUE AVEC MARC-ANTOINE D’AQUILA SOS. Pharm. D., un projet développé par Marc-Antoine D’Aquila, est un projet innovant qui comble une nécessité dans le monde de la pharmacie, autant pour les pharmacies du Québec que pour les étudiants du doctorat de 1er cycle en pharmacie. Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’entrevue qui suit!

PAR WINNIE TRAN (III)

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Comment as-tu eu l’idée de créer SOS Pharm. D.? Depuis l’âge de 17 ans, j’ai effectué des remplacements dans plus d’une cinquantaine de pharmacies à travers le Québec. Étant intéressé à devenir pharmacien propriétaire plus tard, le but était entre autres de m’offrir la chance d’observer différents milieux de pratique et différents types de gestion, et ce, dans le but de commencer à définir ce qui me ressemble, mais surtout ce qui ne me ressemble pas dans la façon de gérer une pharmacie. En mars dernier, lorsque nous étions en plein début de la pandémie, j’ai remarqué qu’il y avait plusieurs employés de différentes pharmacies qui ne pouvaient plus rentrer travailler parce qu’ils étaient soit atteints de la COVID, soit en attente du résultat d’un test. Le manque de main-d’œuvre étant déjà un problème de base en pharmacie, la pandémie n’a que contribué à amplifier ce problème. Je me suis alors demandé comment moi, un jeune étudiant de pharmacie en 3e année, je pouvais avoir un impact pour aider le milieu de santé en cette période de crise. Je me suis alors dit que vu que j’ai fait beaucoup de remplacement dans le passé, je pouvais peut-être offrir mes services en tant qu’étudiant en pharmacie afin de prêter main forte aux pharmacies qui en avaient besoin. En parlant à différents pharmaciens propriétaires, ces derniers m’ont fait part que cela était une super bonne idée et m’ont demandé si je connaissais d’autres personnes comme moi qui pouvaient venir aider. L’idée de créer SOS Pharm. D. est alors née. De là, j’ai commencé à en parler à plusieurs de mes amis en pharmacie ainsi qu’aux étudiants des différentes cohortes et de nombreuses personnes m’ont partagé leur intérêt de s’impliquer dans ce projet. J’ai donc débuté le recrutement ainsi que la conception de l’équipe, qui est maintenant composée d’une soixantaine d’étudiants, et qui continue à grandir encore. L’objectif de SOS Pharm. D. est d’offrir une main-d’œuvre de qualité autant au niveau technique qu’au niveau clinique. En effet, d’un côté, les étudiants peuvent entrer les ordonnances ainsi qu’effectuer les autres tâches plus techniques, et d’un autre côté, ils peuvent également donner des conseils selon leur niveau de connaissances et ainsi alléger le poids des pharmaciens. Ainsi, avoir un étudiant remplaçant représente vraiment une valeur ajoutée pour les pharmacies, mais également pour les étudiants. En effet, cela permet aux étudiants de voir différentes pratiques ainsi que différents logiciels, de se découvrir personnellement et de développer une certaine capacité d’adaptation, qui va assurément être fort utile pour les stages.

Est-ce que les étudiants de pharmacie autant à l’Université de Montréal qu’à l’Université Laval peuvent joindre l’équipe de SOS Pharm. D.? Cela a été une grosse question dans le développement de ce projet. Mon but à la base

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était d’offrir cette opportunité à tous les étudiants en pharmacie intéressés à joindre l’équipe, donc je n’étais pas fermé à ouvrir les portes à l’Université Laval également. Par contre, je préférais créer une base solide à Montréal et développer un bon roulement et fonctionnement avant cela. Éventuellement, c’est sûr qu’étendre le projet à Québec est quelque chose que je considère.

Comment cela fonctionne pour les étudiants qui souhaitent faire du remplacement et pour les pharmacies qui cherchent des étudiants remplaçants? Tout d’abord, il faut savoir que les remplacements sont effectués sur une base volontaire. Ainsi, tous les étudiants qui sont intéressés par le projet et qui décident de joindre l’équipe n’ont aucune obligation : il n’y a pas de nombre minimal de quarts de travail à effectuer ni de règle précise disant qu’il faut faire au moins un remplacement à toutes les semaines ou à tous les mois. Un étudiant pourrait faire partie de l’équipe et avoir accès à toutes les offres, sans jamais faire de remplacement autant qu’il peut décider d’appliquer pour tous les remplacements qui sont offerts. Il y a donc une énorme flexibilité. Je sais que la plupart des étudiants travaillent déjà dans une pharmacie. Ce qui peut être fait sans problème, soit ce qui est fait par la majorité des membres de l’équipe, est de prendre un remplacement lorsqu’un trou se crée dans son horaire d’emploi régulier. Cela permet de profiter de cette occasion pour découvrir un autre milieu et effectuer des tâches plus cliniques tout en prêtant main forte à la pharmacie dans le besoin. Comment cela a fonctionné jusqu’à maintenant, c’est que j’agis en tant qu’intermédiaire entre les pharmacies et les étudiants. Je reçois les demandes des pharmacies qui m’indiquent les différentes dates, le logiciel utilisé et parfois les critères par rapport à la cohorte de l’étudiant (1ère, 2e, 3e ou 4e année). De mon côté, j’ai une base de données avec le nom de tous les étudiants en pharmacie qui font partie de l’équipe, des logiciels qu’ils connaissent ainsi que des régions qu’ils préfèrent. Je contacte alors les étudiants qui pourraient être intéressés et si la personne décide de prendre le mandat, je m’occupe de conclure l’entente de service entre l’étudiant et la pharmacie. Le fonctionnement de SOS Pharm. D. va bientôt subir un gros changement. Je suis en train de travailler avec un programmeur en ce moment pour développer une application qui viendrait en quelque sorte remplacer ce que je fais. Le logiciel va permettre de collecter les demandes des pharmacies, les faire apparaître sur un calendrier et envoyer une notification aux étudiants, qui pourraient alors décider d’appliquer pour le mandat ou non. À partir de là, l’échange va se faire entre l’étudiant et la pharmacie et l’entente de service va être créée automatiquement par le logiciel. Je suis également en train de voir s’il serait possible de créer une section qui permettrait des échanges de messages directement par l’application entre l’étudiant et la pharmacie pour faci-

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liter la communication (par exemple, si la pharmacie veut donner certaines spécifications importantes, comme un habillement à respecter, la porte par laquelle entrer lors de l’ouverture de la pharmacie, etc.) Tout se fera par l’application, donc cela va vraiment optimiser le processus. En effet, dans la dernière année, j’ai eu énormément de demandes, plus que ce que j’étais capable d’offrir puisque la base étudiante, il fallait quand même que je la recrute. C’était un peu comme l’histoire de l’œuf et de la poule : plus je recrute d’étudiants, plus je dois trouver de pharmacies et plus j’ai de pharmacies, plus je dois recruter davantage d’étudiants pour combler les besoins et ainsi de suite. Je n’ai pas voulu mettre les bouchées doubles tout de suite, mais avec l’application, il serait définitivement possible d’élargir un peu plus le projet.

Quels sont tes futurs projets pour SOS Pharm. D.? À part l’application, le prochain projet qui attend SOS Pharm. D. dans les prochaines semaines à mois est la vaccination COVID. En décembre 2020, il y a eu la publication d’un arrêté ministériel disant que les étudiants de 3e et de 4e année ayant reçu la formation pourraient vacciner. À partir de ce moment, j’ai commencé à recevoir plusieurs demandes de différentes pharmacies pour que j’envoie des étudiants remplaçants pouvant aider avec la vaccination. Par contre, il y a toute la question de légalité qui s’impose. J’ai passé de nombreuses heures à communiquer avec l’OPQ, l’AQPP, la présidente de l’AÉPUM et Nathalie Letarte à propos de ce sujet, dans le but de m’assurer que tout était bien fait avant d’offrir ce service. Je ne voulais pas envoyer un étudiant vacciner sans connaître moi-même tous les détails de cet arrêté ministériel, de la responsabilité de l’étudiant, de ses pouvoirs de vaccinateur et de ce qu’il pouvait ou ne pouvait pas faire. Après ces rencontres, j’ai écrit à la cohorte des étudiants en 3e année pour voir s’il y avait des gens qui seraient intéressés à vacciner cet été. J’ai reçu une réponse assez impressionnante : 70% des étudiants m’ont mentionné leur intérêt de participer à la campagne de vaccination COVID. Un élément important que j’aimerais mentionner est que j’aime mieux assurer 100% de la demande de 10% des pharmacies que d’assurer 10% de la demande de 100% des pharmacies. Bref, j’aime mieux offrir un service de qualité et répondre à la demande d’une plus petite quantité de pharmacies que de me lancer à gauche et à droite, mais finalement ne pas réussir à satisfaire certaines pharmacies parce que je ne suis pas capable d’envoyer des étudiants sur place. Ainsi, pour la vaccination, je vais commencer avec un projet pilote dans une ou deux pharmacies communautaires pour s’assurer que tout fonctionne bien. À partir de là, s’il y a trop d’étudiants pour la demande actuelle, je vais commencer à approcher d’autres pharmacies pour offrir ce service. Je ne veux pas nécessairement ouvrir la porte tout de suite à toutes les pharmacies du Québec parce que de la demande, je sais qu’il va assurément en avoir. Sinon, il y a également le projet de conseil d’administration. Lorsque j’étais étudiant en pharmacie en première année, j’étais assurément intéressé par la gestion et l’en-

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« En effet, cela permet aux étudiants de voir différentes pratiques ainsi que différents logiciels, de se découvrir personnellement et de développer une certaine capacité d’adaptation, qui va assurément être fort utile pour les stages. »

trepreneuriat parce que je voulais être pharmacien propriétaire dans un moyen-long terme. Par contre, je me suis retrouvé face à la problématique de ne pas trouver la possibilité d’implication au sein de l’association étudiante qui me rejoignait particulièrement en ce qui concerne le développement de mon expérience en gestion. J’ai donc décidé de faire un certificat de gestion d’entreprise au HEC en même temps que le Pharm. D., que je suis en train de terminer présentement, ainsi que de créer un projet plus entrepreneurial comme SOS Pharm. D. Certains diront sûrement que je dois manquer d’heures de sommeil en faisant tout cela, mais je suis quelqu’un qui adore être stimulé et qui adore me lancer dans plein de choses et gérer plein de choses, car sinon je m’ennuierais et je trouverais le temps long. Ce que j’aime le plus, c’est voir du concret dans ce que je fais. La création de SOS Pharm. D. m’a permis d’explorer une autre facette qui n’était pas nécessairement vue dans le programme du Pharm. D. Le fait de gérer un projet comme celui-là a fait en sorte que chaque soir, quand je me couchais, je pouvais me dire que j’avais fait quelque chose, que j’avais permis à un étudiant de faire du remplacement dans une pharmacie, que j’avais permis de combler temporairement le manque de main-d’œuvre dans une pharmacie. Assurément, faire du remplacement rapporte beaucoup dans la formation des étudiants. Je suis tellement content de m’être promené dans plusieurs pharmacies tout en ayant ma pharmacie « fixe ». Je sais qu’il y a plein d’étudiants qui ne font que du travail technique pendant tout leur Pharm. D. Cela fait en sorte que lorsqu’on arrive sur le marché du travail, oui on a une formation théorique, mais le pratico-pratique du terrain n’est pas là. Ainsi, en réfléchissant dans les dernières semaines, je me suis demandé comment je pouvais faire en sorte que ce projet persiste à long terme et comment je pouvais en faire profiter aux étudiants qui souhaiteraient faire du remplacement ainsi qu’à ceux

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qui s’intéressent à la gestion. Après plusieurs discussions avec le conseil exécutif de l’AÉPUM, nous sommes arrivés à la conclusion de créer un conseil d’administration afin d’assurer la pérennité du projet et d’offrir aux étudiants intéressés par la gestion l’opportunité de s’impliquer dans un projet entrepreneurial, c’est-à-dire d’apprendre à gérer les factures et les contrats, à communiquer avec les pharmaciens et les étudiants, à faire le recrutement, etc. Un autre élément qui est important à comprendre, c’est que dans tout cela, mon but initial était vraiment d’offrir un service qui n’existait pas. Je ne l’ai pas fait pour l’argent, ça c’est clair. Je l’ai fait pour contribuer à la valeur ajoutée autant pour les pharmacies que pour les étudiants remplaçants. Tout cela a été une expérience très enrichissante pour moi et j’aimerais que d’autres étudiants puissent vivre cette même expérience. En ce moment, j’ai déjà joint à l’équipe deux étudiants de première année qui se montraient très intéressés par l’entrepreneuriat et j’ai commencé à leur montrer le day-to-day de la gestion de SOS Pharm. D. Ces étudiants vont contribuer au recrutement chez les premières années et ainsi de suite d’une année à une autre pour que ce projet persiste à long terme.

Un mot de fin pour les étudiants? Le Pharm. D. est un programme qui est lourd, qui demande du temps, de l’investissement et de l’effort et il faut garder le focus parce que peu importe si on est pharmacien propriétaire, salarié, remplaçant ou d’hôpital, il faut être bon au niveau clinique. Les cours sont donc importants, mais une autre chose qui est importante, c’est d’avoir d’autres facettes à notre vie. Je suis tellement content de ne pas avoir exclusivement étudié sans cesse. On a tendance à être des étudiants perfectionnistes qui veulent tout le temps exceller, qui s’investissent à 100% pour avoir des notes en haut de la moyenne, à retenir tous les petits détails de bas de page. Ce que je conseille, c’est d’avoir une vie diversifiée et faire autre chose dans son quotidien : travailler, faire du remplacement, prendre soin de soi, faire du sport, etc. Au bout de la ligne, lorsque vous allez être en entrevue pour un poste de pharmacien, on ne va pas vous demander de sortir votre relevé de notes. On va plutôt vous demander ce que vous avez fait des dernières années et comment vous avez trouvé le programme de pharmacie. Si vous êtes en mesure de répondre que vous avez vraiment aimé ça, que vous avez appris plein de choses et que vous vous sentez pertinents au niveau clinique, mais que vous avez également réussi à faire du sport, que vous êtes passionnés de telle affaire, que vous avez réussi à vous investir dans tel comité, que vous avez travaillé ou fait du remplacement dans des pharmacies, tout cela va être beaucoup plus impressionnant que de dire que vous avez excellé au niveau académique, mais que c’est tout ce que vous avez fait. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais honnêtement, autant au niveau moral qu’au niveau de l’expérience, je recommande vraiment d’avoir une vie diversifiée.

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OFFRE D’EMPLOI : OFFRE D’EMPLOI ÉTUDIANT(E) EN : ÉTUDIANT(E) PHARMACIE EN PHARMACIE

OFFRE D’EMPLO ÉTUDIANT(E) EN PHARMACIE

Vous l’avez probablement entendu à maintes reprises depuis le début de vos études au Pharm. D., mais travailler en tant qu’étudiant(e) en pharmacie, que ce soit dans une pharmacie communautaire ou dans un établissement de santé, est énormément bénéfique pour votre pratique future. Dans notre rush de révision des notes de cours, des GA, des lectures obligatoires et des fiches pharmaceutiques pour bien réussir un examen, il peut parfois nous arriver d’oublier qu’on apprend tout ça pour éventuellement traiter des vrais patients. Ainsi, pour ceux qui sont intéressés, je vous présente un petit aperçu des tâches d’un étudiant en pharmacie en milieu communautaire et en milieu hospitalier.

PAR WINNIE TRAN (III)

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Milieu communautaire Il existe une panoplie de pharmacies communautaires au Québec et les tâches que vous effectuerez vont probablement varier d’une pharmacie à une autre. En général, il y a tout d’abord les tâches plus techniques, comme l’accueil, l’entrée des prescriptions dans le dossier, la préparation des médicaments et des piluliers, la gestion des assurances et la caisse. Ce sont des tâches qui peuvent paraître moins palpitantes ou pertinentes pour certains, mais qui sont essentielles à mon avis pour permettre le bon fonctionnement du laboratoire et aussi pour bien comprendre la réalité des ATP lorsque nous allons devenir pharmaciens. L’accueil est un moment idéal pour se pratiquer à faire une bonne collecte d’informations, pour mettre à jour le dossier et faire le triage approprié. De plus, l’entrée des prescriptions est un bon exercice pour repérer les éléments obligatoires d’une ordonnance et la préparation des médicaments vous familiarise avec les différentes formes pharmaceutiques, ce qui pourra vous être utile pour la vérification contenant-contenu (VCC) plus tard. Sinon, il y a évidemment les tâches plus cliniques comme les conseils MVL, les consultations loi 31 ou loi 41, les suivis, la vaccination et autres. La liberté que

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vous allez avoir à ce niveau va vraiment dépendre de la pharmacie où vous travaillez, donc c’est définitivement une bonne discussion à avoir avec le ou la propriétaire de la pharmacie ainsi que les pharmaciens en service si c’est quelque chose qui vous intéresse. La plupart de ces activités cliniques vont être effectuées sous la supervision d’un autre pharmacien et vont vous donner l’opportunité de mettre en pratique toutes les notions cliniques et les techniques de communication que vous avez vues dans vos cours! Milieu hospitalier La pratique en milieu hospitalier est pas mal différente de celle en milieu communautaire. De mon expérience, il y a un peu moins de tâches cliniques en tant qu’étudiant en pharmacie en établissement de santé, mais ça demeure tout de même une expérience vraiment stimulante et enrichissante, surtout si vous considérez faire la maîtrise après le Pharm. D. ou si vous êtes simplement intéressés à explorer la pharmacie en milieu hospitalier. Encore une fois, il y a plusieurs hôpitaux au Québec qui ne fonctionnent pas tous de la même manière, donc vos tâches vont probablement varier dépendamment de votre milieu. Pour ma part, dans mon milieu, les étudiants sont formés pour trois postes différents. Premièrement,

il y a le poste de bilans comparatifs des médicaments (BCM), qui consiste à faire l’histoire médicamenteuse complète des patients qui sont hospitalisés afin de permettre aux pharmaciens de comparer les médicaments que le patient prend à domicile et ceux qui ont été prescrits à l’hôpital pour s’assurer que tout est correct. Afin de pouvoir effectuer les BCM, on doit tout d’abord appeler la pharmacie communautaire du patient pour obtenir son profil pharmacologique, ce qui est un exercice très utile pour se familiariser avec les informations nécessaires pour la demande d’une transmission d’un profil ainsi que les informations importantes à envoyer pour permettre une bonne continuité des soins. Cela représente aussi une belle occasion pour discuter en profondeur de tous les médicaments que prend le patient. Deuxièmement, les étudiants sont également formés à la distribution, qui consiste à rentrer les ordonnances numérisées dans le dossier des patients afin que les pharmaciens puissent les valider. Pour la plupart des médicaments, lorsque l’ordonnance est validée dans le dossier, les infirmières ou infirmiers peuvent alors avoir accès aux médicaments dans des cabinets automatisés et ainsi les administrer aux patients à l’heure indiquée. Pour les médicaments qui ne sont pas dans les cabinets automatisés, on doit soit les pré-


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parer nous-mêmes et les envoyer par pneumatique ou on appelle la personne qui en est responsable (p. ex : on appelle la personne qui travaille au SCAS pour envoyer certaines doses d’antibiotiques IV). Travailler à la distribution, c’est un peu comme rentrer une nouvelle ordonnance qu’un patient apporte à la pharmacie communautaire, mais en continu puisqu’il y a toujours des nouveaux médicaments ou des ajustements. Troisièmement, il y a le poste acudose, qui consiste à aller remplir les cabinets automatisés de tous les étages afin que les infirmières et infirmiers puissent toujours avoir accès aux médicaments. Juste pour vous mettre un peu plus en contexte, la plupart des hôpitaux utilisent une machine pour emballer les comprimés dans des sachets individuels pour faciliter l’identification et la distribution des médicaments. Sur le sachet, il y a le nom du médicament, la teneur, le lot et la date d’expiration. Les doses du jour du patient vont généralement être servies dans un chariot avec plusieurs tiroirs, où chaque tiroir contient les médicaments d’un patient pour une journée. S’il y a des nouveaux médicaments qui sont prescrits ou s’il y a des changements dans les doses, les infirmières peuvent alors se tourner vers les acudoses pour chercher les doses nécessaires. En choisissant le nom du

patient sur l’ordinateur connecté à l’acudose, sa liste de médicaments va apparaître et l’infirmière pourra cliquer sur le médicament voulu pour que le tiroir et la pochette appropriée s’ouvrent afin qu’elle puisse prendre la dose voulue. On fait généralement trois tournées par journée pour s’assurer que tout est complet. Tout d’abord, quand on arrive le matin, il y a le rapport Out of Stock qui va sortir pour indiquer toutes les pochettes qui sont vides. On prépare alors les médicaments qu’il manque, on les fait double vérifier par quelqu’un puis on se rend aux étages indiqués pour aller remplir l’acudose. Puis, après 9h00 (lorsque la plupart des doses du matin ont été administrées), on imprime un rapport Refill Delivery qui indique toutes les pochettes qui ne sont pas nécessairement vides, mais qu’on doit remplir pour avoir une quantité raisonnable. On refait la même démarche que le matin pour ce qui est de la préparation et de la livraison. La seule différence est que le Refill Delivery est souvent plus long à préparer que le Out of Stock. Finalement, vers 14h3015h00, on fait un autre reservice pour vraiment s’assurer que l’acudose soit bien remplie pour couvrir la nuit (et éviter que le pharmacien de garde soit obligé de revenir à l’hôpital à 2 heures du matin juste pour pouvoir chercher une dose manquante à la

pharmacie centrale!). Pendant le temps libre entre les livraisons, on s’occupe aussi d’analyser les rapports produits par le système informatique des acudoses pour s’assurer qu’il n’y pas de détournements, surtout pour les narcotiques (ex : s’il y a un écart louche dans la quantité de comprimés d’hydromorphone), sortir les médicaments expirés des acudoses et aider l’équipe pour diverses autres tâches. Finalement, on effectue aussi des audits pour évaluer certaines pratiques au sein de l’hôpital, pour voir si c’est conforme aux politiques et procédures et s’il y a des recommandations pour améliorer le tout qui pourraient être mises en place. Par exemple, l’été passé, j’ai effectué un audit sur la prescription de thromboprophylaxie, où j’ai calculé le score de Padua pour tous les patients sur deux unités de soins pendant une période de temps établie pour évaluer s’ils nécessitaient une thromboprophylaxie ou non et si oui, si celle-ci était bien prescrite. Par la suite, j’ai émis des recommandations et créé des exemples de protocoles pré-imprimés qui pourraient faciliter une bonne prescription de thromboprophylaxie. J’ai également effectué un audit sur les narcotiques (évaluer si l’administration des doses de narcotiques étaient bien documentées, si la double vérification étaient effectuée, si le délai

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d’administration était respecté et si les rebuts obligatoires des doses non utilisées au complet étaient effectuées dans l’acudose). Finalement, mon dernier audit portait sur les pompes à perfusion (évaluer si l’utilisation de la bibliothèque de médicaments des pompes à perfusion est bien effectuée pour éviter des erreurs d’administration). Ma collègue a, quant à elle, effectué un audit sur les notes au dossier (évaluer si les pharmaciens documentent bien au dossier). C’est ainsi une super belle opportunité pour apprendre à mieux comprendre certaines manières de fonctionner

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et à réfléchir à ce qu’on peut faire pour améliorer certains aspects afin d’offrir les meilleurs soins possibles. En conclusion, je nous trouve pas mal chanceux de pouvoir travailler dans notre milieu de pratique aussi tôt dans nos études et c’est vraiment quelque chose que je vous recommanderais. Par contre, c’est sûr qu’avoir un emploi à temps partiel pendant des études dans un programme chargé, ce n’est pas toujours facile et si vous ne pensez pas avoir le temps pour ça, c’est tout à fait correct aussi! N’hésitez pas à prendre

votre temps, à faire vos propres recherches et à trouver un milieu que vous aimez et où vous pensez pouvoir grandir en tant que personne et en tant que futur pharmacien. Si vous ne savez pas où chercher, il y a une section avec les offres d’emploi sur le site de l’AÉPUM (aepum.info/emplois/) et Jenny, la présidente du comité média, a également publié dans le groupe Facebook Pharm. D./QeP un document avec toutes les offres d’emploi actives!


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La voie de la recherche UNE ENTREVUE AVEC MARIE LORDKIPANIDZÉ

PAR WINNIE TRAN (III)

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Quel est votre parcours? J’ai fait mon baccalauréat à l’Université de Montréal entre 2000 et 2004. J’aimais beaucoup la clinique, donc j’ai fait un peu de pharmacie communautaire et un peu de pharmacie d’hôpital. Puis, durant un de mes stages de 4e année, je suis tombée en amour avec la cardiologie et je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup de questions qui n’étaient pas répondues. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’aller faire ma maîtrise. Après cela, je suis allée faire un doctorat en sciences pharmaceutiques, puis un post-doctorat. Je suis également allée à l’Université de Birmingham en Angleterre pour faire 3 ans de spécialisation pour ensuite revenir joindre le corps professoral de l’Université de Montréal. J’ai aussi fait partie de Pharmaciens Sans Frontières (PSF) durant plusieurs années et j’ai créé le programme de formation des étudiants en humanitaire qui a été incorporé au programme de Pharm. D. comme cours à option en 3e année. Je travaille en ce moment en tant que chercheuse dans mon propre laboratoire à l’Institut de cardiologie de Montréal et également en tant professeure agrégée à l’Université de Montréal. Bref, j’ai touché à plusieurs facettes de la pharmacie pour être sûre que ce que je faisais était quelque chose que je continuerais à adorer.

Qu’est-ce qui vous a motivé à faire de la recherche? Le premier stage de recherche que j’ai fait était avec Daniel Lamontagne. C’était de la recherche très fondamentale, donc on travaillait avec des cœurs de rats diabétiques et on voulait voir si les protéines exprimées dans le cœur étaient altérées par l’état diabétique des rats. À la fin de ce stage, je savais que je n’étais pas faite pour travailler avec des animaux, exclusivement du moins. Lorsque Daniel m’a fait rencontrer des chercheurs en clinique, il disait en blague que je m’intéressais à des animaux plus gros, c’est-à-dire les humains. Quand je suis arrivée en 4e année, j’ai rencontré Chantal Pharand durant mon stage de cardiologie, qui avait un volet de recherche clinique et de recherche fondamentale en parallèle avec sa pratique clinique. Je me suis dis que c’était une belle façon de répondre à plein de questions que j’avais, mais auxquelles je n’avais pas encore de réponse, comme la résistance aux médicaments antiplaquettaires entre autres. La résistance à l’aspirine était un sujet courant, mais la littérature demeurait confuse. C’était vraiment le premier sujet qui m’a accrochée et c’est pour répondre à cette question précise que j’ai décidé d’aller faire ma maîtrise. Puis, en répondant à cette question, je me suis rendue compte qu’il y avait plein d’autres questions tout autour, auxquelles j’ai répondues au doctorat et au post-doctorat.

Quelle est une journée typique de travail pour vous? Mon quotidien, c’est de me poser des questions, de me demander si c’est la première

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fois que cette question est posée, de lire la littérature afin de s’assurer que c’est vraiment un besoin non comblé, puis de trouver des façons des fois originales, des fois conservatrices de répondre à ces questions qui n’ont jamais été répondues auparavant. Je m’occupe aussi de l’encadrement des étudiants de cycles supérieurs provenant du BSBP ou du Pharm. D. qui travaillent avec moi et de chercher du financement pour les projets et pour l’équipe. Je rencontre les étudiants toutes les semaines pour faire des analyses critiques de la littérature, des compte-rendus scientifiques et parfois, des présentations à des congrès.

Comment procédez-vous pour trouver vos questions de recherche? Je pense d’abord qu’il faut être curieux au départ, tout en acceptant qu’il y a beaucoup de choses qu’on ne sait pas. En tant que pharmacienne, c’était parfois les questions des patients qui me faisaient réfléchir. Les questions découlent évidemment d’un besoin clinique. Par exemple, s’il y a une maladie qui est mal traitée, on aimerait comprendre pourquoi. C’est sûr que dans mon cas, la recherche que j’effectue est beaucoup basée sur la thérapie personnalisée, donc comprendre pourquoi les individus répondent différemment à un même traitement et comment bien choisir le bon traitement pour le bon patient. Il y a aussi une partie de recherche plus fondamentale. Pour les questions fondamentales, souvent, c’est d’essayer de comprendre les mécanismes qui vont nous permettre plus tard de mieux cibler certaines pathologies. Par exemple, dans mon laboratoire, on se spécialise en plaquettes, qui sont les petites cellules du sang qui s’occupent de former des caillots, mais qui font également plein d’autres choses dont on n’est pas complètement au courant encore. Plus précisément, dans mon laboratoire, on essaie de regarder pourquoi les plaquettes reflètent de façon si fidèles les neurones du cerveau et si on pourrait utiliser une prise de sang pour prendre une espèce de photo instantanée de l’état des neurones de notre cerveau. Il faut avoir un peu de curiosité, fouiller un peu partout et accepter qu’on ne sait pas tout, mais s’il y a quelque chose qu’on peut tester, on le fait. Les idées, quant à elles, viennent tout le temps et parfois des connexions se font de façon imprévue.

Y a-t-il des formations à effectuer pour devenir chercheur? La première chose que je dirais, c’est qu’il n’est jamais trop tôt pour commencer. Il faut se lancer le plus tôt possible. C’est sûr que parfois c’est difficile parce qu’il y a des stages obligatoires, donc les étés sont déjà pas mal remplis, mais si vous avez une chance d’avoir une exposition à la recherche, de le faire le plus tôt possible pour voir si c’est quelque chose que vous aimez. Pour la première expérience en recherche, il n’y aucune formation pointue qui est nécessaire. Par contre, si vous voulez devenir chercheur, c’est-à-dire développer une certaine autonomie en recherche et être

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capable de poser vos propres questions et y répondre avec des protocoles bien fixés, cela prend des études aux cycles supérieurs parce que cela nous demande une maturité dans le développement de nos idées et une capacité à pouvoir les écrire d’une façon à pouvoir tester nos hypothèses. Généralement, il faut minimalement faire la maîtrise et plus souvent qu’autrement, un doctorat ainsi qu’un post-doctorat.

Sur quels projets de recherche avez-vous travaillé? J’ai commencé ma carrière avec un projet sur la résistance à l’aspirine parce qu’on s’est rendu compte qu’on donnait toujours la même dose d’aspirine à tout le monde, mais qu’il y avait une proportion de patients qui revenaient avec des troubles cardiovasculaires. On se demandait donc si cela était dû à des facteurs de risque additionnels du patient ou à l’aspirine qui ne faisait pas bien son travail. Ainsi, j’ai comparé différentes méthodes pour évaluer l’efficacité de l’aspirine afin de voir si le patient était résistant au médicament ou non. On voulait également voir s’il était possible de prédire la prochaine crise cardiaque d’un patient à partir d’une prise de sang. Cela était le premier projet qui m’a laissée entrer dans le domaine de la recherche et qui m’a fait tomber en amour avec la recherche. Ensuite, j’ai travaillé sur tout plein de projets. Par exemple, j’ai effectué de la recherche sur une nouvelle protéine des plaquettes qui n’était pas connue auparavant et de son effet sur la vulnérabilité cognitive.

Un mot de fin pour les étudiants? Je dirais aux étudiants de tout essayer! La pharmacie, c’est super vaste et on peut faire vraiment beaucoup de choses. Moi au début, je ne savais pas où j’allais me retrouver. J’adorais le communautaire, avec le côté présence en première ligne ainsi que les échanges directs avec les patients. Dans ce milieu, on peut vraiment avoir une présence continue dans la vie des patients puisqu’ils reviennent nous voir à tous les mois et parfois, ils reviennent particulièrement à des journées où on est là parce que c’est avec nous que le lien de confiance s’est établi. À l’hôpital, on fait partie d’une équipe multidisciplinaire et on a une pratique qui est très belle et valorisante. En humanitaire, on travaille dans des conditions parfois inusitées et ça nous donne l’impression d’avoir beaucoup apporté, mais au final, on en apprend encore plus que ce qu’on apporte. En recherche, pour moi en tout cas, c’était de se dire comment je pouvais faire une contribution qui est plus grande que moi et aussi comment je pouvais trouver des réponses qui ne sont pas encore dans les livres. En recherche, il est important de garder cette curiosité, ce côté un peu naïf et enfantin qui veut chercher à trouver des réponses à toutes les questions et d’avoir également un côté optimiste qui nous convainc qu’on est capable de trouver quelque chose. Il faut également écouter sa petite voix intérieure. Il faut vraiment que dans le fond

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de notre cœur, il y ait une petite voix qui dit : « C’est vraiment cool ce que je fais. » Sinon, ce qu’on fait devient long à long terme, puisqu’il y a toujours un côté répétitif peu importe la pratique qu’on choisit, donc si cette petite voix n’est pas là, il faudrait se poser des questions. Finalement, il n’est jamais trop tôt et il n’est jamais trop tard non plus pour commencer quelque chose de différent. Peut-être qu’après 5 ou 10 ans de pratique, vous allez vous dire que vous voulez essayer quelque chose d’autre et ce n’est pas trop tard pour changer. Je connais des pharmaciens avec 10 ans d’expérience qui décident de commencer à faire de la recherche, qui ont des super bonnes idées et des questions très pratiques qui n’ont jamais été adressées auparavant. Bref, ce qu’il faut retenir c’est qu’il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard, qu’il faut écouter sa petite voix intérieure et qu’il est bien de toucher à tout pour vraiment savoir où est-ce que vous êtes bien.

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L’achat d’une pharmacie en période de COVID UNE ENTREVUE AVEC MILÈNE BERGERON

PAR WINNIE TRAN (III)

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Quel est votre parcours? J’ai obtenu mon diplôme de pharmacie à l’Université de Montréal en 2004. Durant mes études, je me suis impliquée dans le comité du Capsule. J’ai aussi rédigé quelques chroniques sur des pages Web puisque l’Internet était quelque chose de pas mal nouveau à ce moment! Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai continué à travailler à la pharmacie pour laquelle je travaillais pendant mes études et je suis restée là pendant plus d’une vingtaine d’années. Pendant ce temps, j’ai également fait du remplacement dans d’autres pharmacies. Maintenant, je suis propriétaire de ma propre pharmacie depuis novembre 2020.

Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir pharmacienne propriétaire? C’était une idée que j’avais en tête depuis que j’avais suivi le cours d’administration en officine (comme il était appelé à l’époque) pendant mes études en pharmacie. Par contre, c’était un projet que je planifiais entamer seulement après avoir eu mes enfants. Il était important pour moi de pouvoir prendre mes congés de maternité au complet, c’est-à-dire pendant 1 an contrairement aux 3 à 6 mois que certaines propriétaires que je connais ont pris. C’est un choix bien personnel, mais j’ai attendu que ma famille soit formée et que mes enfants atteignent un âge que je trouvais raisonnable avant de débuter mes recherches pour l’achat d’une pharmacie. J’ai d’ailleurs profité de tout ce temps pour acquérir plus d’expérience comme pharmacienne et également en gestion d’une pharmacie. Lorsque j’ai commencé mes recherches pour l’achat d’une pharmacie, j’ai exploré toutes les possibilités en parlant à gauche et à droite avec des connaissances et des amis. J’ai également donné mon nom à différentes bannières et je suis allée voir plusieurs représentants pour les informer de mon intérêt, sans grand succès. Finalement, au moment où je m’étais dit que ce n’était peut-être pas pour moi vu que cela faisait plusieurs projets qui tombaient à l’eau, une de mes bonnes amies de l’université m’a informée qu’elle avait eu une offre d’achat de pharmacie de son ancien patron et nous avons alors décidé de nous embarquer ensemble dans ce projet.

Quel est le processus d’achat d’une pharmacie? D’après moi, il y a plusieurs façons d’y arriver. Tout d’abord, je dirais que dans tous les cas, il faut être très persévérant et ouvert à accepter les échecs ou les refus, chose à laquelle nous ne sommes pas nécessairement habitués. Il est possible que vous soyez deux pharmaciens ou pharmaciennes à vouloir acheter la même pharmacie et que c’est

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l’autre qui soit choisi.e. C’est quelque chose qui arrive et il faut être prêt à passer à travers cela, même si ce n’est pas facile. Si un projet ne fonctionne pas, on recommence! Pour une personne ayant peu ou pas de contacts, la première chose à faire est d’aller voir les différentes bannières pour donner votre nom et les aviser de votre intérêt pour l’achat d’une pharmacie. Si vous avez des contacts, en parlant à plusieurs personnes de vos projets, il se peut également que certains aient des offres pour vous. C’est entre autres comme ça que cela s’est passé pour moi, avec mon amie qui est arrivée du jour au lendemain avec la proposition de devenir propriétaire d’une pharmacie avec elle. Sinon, il y a également des sites Internet où vous pouvez voir les pharmacies qui sont en vente. Dans ces cas, ce sont souvent des propriétaires plus indépendants qui ne veulent pas nécessairement passer par les bannières pour vendre leur pharmacie. Parler de vos projets à vos banquiers ou à vos comptables pourrait également être utile. Je connais une amie qui avait fait part de son désir d’acheter une pharmacie à sa comptable. Cette dernière, ayant eu vent de deux autres pharmaciens qui se cherchaient un troisième associé, a planifié une rencontre avec eux. Ça a cliqué pour les trois pharmaciens et ils ont fini par acheter une pharmacie ensemble! Ainsi, ça se joue beaucoup par contacts et il faut être ouvert à parler à plusieurs personnes parce qu’on ne sait jamais par où une possibilité peut arriver! Je veux aussi mentionner que cela m’a pris 5 ans de recherche avant d’acquérir ma pharmacie actuelle. C’est un processus qui n’est définitivement pas rapide, car il faut trouver la bonne occasion d’affaires et pas juste sauter sur n’importe quelle offre. Il y a un côté rentabilité dont il faut tenir compte. Il est possible qu’après avoir évalué le pro forma, qui est le document financier fourni avant la conclusion d’une transaction, vous réalisiez que ce n’est pas un projet qui sera rentable. Par exemple, si pour l’achat d’une pharmacie, vous calculez qu’il faut que vous travailliez 80 heures au laboratoire en plus de faire des heures en dehors de la pharmacie pour l’administration, c’est peutêtre quelque chose qui n’est pas très intéressant et qui ne vous conviendrait pas. Il y a également le côté légal. Dans certains cas, selon que vous achetiez en actions ou en société en nom collectif, il est possible que vous vous retrouviez à acheter le passé judiciaire d’une pharmacie. À ce moment, c’est à vous de voir si vous êtes prêt à vous porter garant de ce passé. C’est quelque chose qu’il est important de vérifier et c’est pour cette raison qu’il faut prendre son temps pour vraiment regarder tous les aspects de chaque vente.

Qu’est-ce qui vous a aidée dans votre processus d’achat d’une pharmacie? Quand j’étais étudiante, j’ai assisté aux conférences de Robert Tozzi de Pactole Stratégies Financières, un cabinet indépendant de services financiers. Comme Robert Tozzi est un planificateur financier spécialisé auprès des pharmaciens, je suis allée le

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rencontrer plusieurs fois après la fin de mes études. Nous avons discuté et établi un plan financier pour les moments charnières de ma vie, comme l’achat d’une propriété et mes projets de maternité. À chaque étape de ma vie professionnelle et personnelle, j’ai révisé mes besoins avec lui afin de m’assurer de prendre les bonnes décisions sur le plan financier. L’achat d’une pharmacie était un projet que j’avais en tête depuis un moment, mais que je ne voulais pas nécessairement l’exécuter immédiatement après la fin de mes études. Lorsque j’étais finalement prête pour entamer le processus, j’étais déjà avec la bonne personne pour m’aider et me conseiller dans tout cela. J’ai beaucoup apprécié l’approche éducationnelle et personnalisée ainsi que la relation de confiance que j’ai développée avec Robert Tozzi, qui me suit depuis ma sortie de l’université. Un autre élément que je trouve très important dans le processus d’achat d’une pharmacie est de s’entourer de bons professionnels qui sont indépendants les uns des autres et spécialisés en pharmacie. Personnellement, j’avais déjà un comptable, un avocat, un fiscaliste et un planificateur financier pour former une bonne équipe pour me soutenir dans mon projet. Par contre, pour les pharmaciens ou pharmaciennes qui n’ont pas de contacts ou qui n’ont pas tous les professionnels nécessaires, Pactole Stratégies Financières pourrait vous diriger vers les ressources appropriées. Je dirais qu’être entouré d’une équipe forte et avoir un dossier bien monté est un élément clé pour faciliter le processus d’achat d’une pharmacie.

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Sinon, je suis aussi bien contente d’avoir commencé à prendre des assurances dès ma sortie de l’université, car cela m’a permis de protéger mon assurabilité et « sauver mon âge ». Les assurances représentent un mal nécessaire qu’il est important de prendre au sérieux et regarder dès le début de notre carrière. En effet, lors de ma transaction pour l’acquisition de la pharmacie, puisque la banque allait me prêter beaucoup d’argent, il était obligatoire que mon associée et moi soyons dotées d’une assurance-vie et d’une assurance invalidité afin de permettre à la banque d’avoir un certain filet de sécurité si jamais il nous arrivait quelque chose.

Est-ce que la pandémie a eu un impact sur le processus d’achat d’une pharmacie? Oui, c’est sûr, mais je dirais que c’était plutôt un impact positif dans notre cas! En effet, tout le côté paperasse a été allégé et nous n’étions pas obligées de nous déplacer en personne chez les différents acteurs qui nous accompagnaient. Tout pouvait être signé à distance sur une plateforme sécurisée. Cela nous a donc sauvé beaucoup de temps de déplacement, ce qui a définitivement été quelque chose de facilitant. Sinon, présentement, les conditions d’achat avec les banques sont excellentes, donc nous en avons profité. Également, quand vous êtes nouvellement propriétaire, cela prend normalement tout votre temps personnel et vous vous retrouvez souvent à devoir refuser des sorties ou des activités parce que vous ne voulez pas laisser votre compagnie ou vos associés seuls avec différents problèmes. Par contre, en ce moment avec la pandémie, je n’ai pas d’autres choses à faire, donc j’ai aussi trouvé que c’était plus facile à ce niveau-là!

Quels sont vos conseils pour les étudiants qui souhaiteraient devenir propriétaires? Je dirais qu’il est important de prendre son temps, de ne pas sauter d’étapes et de s’entourer d’une équipe de professionnels spécialisés auprès des pharmaciens, comme Pactole Stratégies Financières, entre autres. Cela va vraiment faire toute une différence, car ces professionnels vont pouvoir vous aider à planifier vos finances selon vos objectifs et ainsi vous permettre de partir du bon pied. Pour l’achat d’une pharmacie, si le pro forma est solide, les banques vont rapidement consentir à financer le projet. Un conseil que je donnerais aux étudiants est donc de rencontrer ces professionnels dès le début de votre carrière afin de déjà créer un contact et développer une relation de confiance au fil du temps. Si vous avez déjà de la famille ou des contacts qui sont propriétaires de pharmacies, le processus pourrait être plus facile. Pour moi, je suis partie de zéro et j’ai dû bien m’entourer pour arriver à accomplir ce que je voulais.

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« Je dirais qu’il est important de prendre son temps, de ne pas sauter d’étapes et de s’entourer d’une équipe de professionnels spécialisés auprès des pharmaciens, comme Pactole Stratégies Financières, entre autres. »

Sinon, il faut également faire attention au passé du commerce, à la rentabilité et au prix demandé. Le marché peut parfois être très fou et les choses peuvent changer à une vitesse remarquable. Finalement, il faut être persévérant et ne pas avoir peur de refuser des projets et de passer au suivant lorsqu’on s’aperçoit que ça ne fonctionnera pas ou que ça ne correspond pas à nos valeurs. Il faut aussi être très disponible et travaillant, car devenir propriétaire d’une pharmacie est un processus qui nécessite beaucoup de temps et d’énergie. Il faut faire preuve de résilience et de souplesse et être capable de travailler en dehors d’une routine, car il y a toujours des imprévus qui peuvent arriver! Pour en savoir plus sur Pactole Stratégies Financières : https://www.pactole.ca/

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PharmActualité Le Groupe d’i n t é rê t e n p ol i t i q u e d e l a s a n t é (G I PS ) p ré p a re un t op 5 des ma n ch e t t e s l i é e s à l a s a n t é e t l a p r a t i q u e de l a ph ar ma ci e q u i e s t p u b l i é s u r l a p a g e F a ce b ook d u Phar m . D./Qe P à ch a q u e p re mi e r l u n d i d u moi s . L e b u t e st de vous gard e r i n f or mé s , s i mp l e me n t e t r a p i d e me n t ! Vo i c i l es m anchet te s d e s moi s d e ma r s e t a vr i l a u ca s où vou s l e s au r i e z m anqu é e s .

MARS 2021 1. Vac c i n uni dos e de J o h n s o n & J o h n s o n e t bi dos e d ’A s tr aZ en ec a Le vacci n bi dose d’A st r aZe n e ca a é t é a p p rou vé a u Ca n a d a . C e va ccin, sel on l ’ar t i cl e offi ci e l d ’A s t r a Z e n e ca , a u r a i t u n t a u x d ’e ff i ca ci t é différent se l on l e régi me d ’i n j e ct i on (9 0 % l or s q u e d on n é à d e mi do se , pui s à pl ei ne dose u n moi s a p rè s l a p re mi è re i n j e ct i on ; 6 2 % lo rsque don n é à pl e i n e d os e d e u x f oi s , a u moi n s u n moi s e n t re les i n j e ct i on s). Ce s donné e s s on t à p re n d re a ve c u n g r a i n d e s e l , co mme l a gr an deur de l a p op u l a t i on va r i e é n or mé me n t e n t re l e s deu x régi mes (envi rons 2 7 0 0 ch e z l e ré g i me à 9 0 % e t 8 9 0 0 p ou r l e régi me à 6 2 %). De son côt é , l e va cci n u n i d os e Joh n s on & Joh n s on est lu i au ssi approu vé , ma i s a u x Ét a t s -U n i s s e u l e me n t p ou r l ’i n s t a n t . Ce vacci n u n i dose au r ai t u n e e ff i ca ci t é d e 6 6 à 7 2 % p ou r p ré ve n i r les for mes m odéré e s à sé vè re s e t 8 5 % p ou r p ré ve n i r l e s f or me s s év ère s de COVID-19. Le g r a n d a va n t a g e d e ce s d e u x va cci n s e s t qu’il s peuvent ê t re con se r vé s à l a t e mp é r a t u re d e s ré f r i g é r a t e u r s (2- 8°C). Vou s ave z don c p l u s d e ch a n ce s , p ou r l ’i n s t a n t , d e voi r ce s vac ci ns dans vos m i l i e u x d e t r a va i l commu n a u t a i re s d a n s l e s p rochains moi s que l e s vacci n s Pf i z e r e t Mod e r n a ! Jo hns on & Johns on • Ar t i cl e du Jour n al de Mon t ré a l s u r Joh n s on & Joh n s on [2 4 f évr i er 2 0 2 1 ] : https://www. j o u r n a ld em o n t rea l. c o m / 2021/ 02/ 24/ c o v id 19--le-vac c in -u n idose-de-j ohn s o n - - j o hn s o n - es t - eff ic a c e

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LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

• Ar t i cl e offi ci e l ré su man t l e p rot ocol e p a r Joh n s on & Joh n s on : https://www.j n j .c om/j ohn so n - j o hn s o n - a n n o u n c es - s in g le- s ho t - j a n ss en - c ovid-19-vac c in e-can didate-met - p r ima r y - en d p o in t s - in - in t er im - a n a ly s is - o f - it s p hase-3-en semble-tr ial • Prot ocol e offi ci e l : http s : / / www. j n j . c o m/ c o ro n a v ir u s / c o v id - 19- p ha s e3-stu dy-clin ic al-protocol A straZeneca • Ar t i cl e de La Presse su r A s t r a Z e n e ca [2 7 f é vr i e r 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www.lapresse.ca/c ovid-19/ 2021- 02- 26/ s a n t e- c a n a d a - a p p ro u v e- d eu x- v a c c in s d -astrazen ec a.php • Ar t i cl e de San t é Can ad a [2 6 f é vr i e r 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www. c a n a d a . c a / en /health-c an ada/ser vic es/ d r u g s - hea lt h- p ro d u c t s / c o v id 19- in d u s t r y / d r u g s vacc in es-treatmen ts/vacc in es / a s t ra zen ec a . ht m l • Ar t i cl e offi ci e l ré su man t l e p rot ocol e p a r A s t r a Z e n e ca [2 3 nove mbre 2 0 2 1 ] : https : / / www. a s t ra zen ec a . c o m/ m ed ia - c en t re/ p ress - releases/2020/azd1222hlr.html

2 . Vac c i nat i o n de m as s e : ç a c o m m en c e! La v a cci nat i on de masse se me t e n b r a n l e , a l or s q u e l e s p e r s on n e s d e 80 a ns ou pl u s pe u ve n t p re n d re re n d e z -vou s (p a r t é l é p h on e , s u r l e s ite web ou vi a l ’appl i cat i on mob i l e ) p ou r s e f a i re va cci n e r. U n e p e rs o nne qu i accom pagne cet t e p e r s on n e d e 8 0 a n s p e u t s e f a i re va cciner a u ssi si e l l e a pl u s de 7 0 a n s e t / ou re s t e a ve c l a p e r s on n e d e 8 0 ans a u moi ns 3 j our s par se ma i n e (p . e x. p roch e a i d a n t ). C e p e n d a n t , un se u l proche ai dant peut s e f a i re va cci n e r e n mê me t e mp s q u e l a personne de 8 0 an s (ceci e s t p ou r é vi t e r q u ’u n e f a mi l l e comp l è t e héberge l e u r aî n é dans l e s e u l b u t d ’ob t e n i r l e va cci n e n p re mi e r ). Selon l ’é qui pe du Phar m A ct u a l i t é , l e d é b u t d e l a ca mp a g n e d e va c cinat i on de m asse e st asse z e n cou r a g e a n t ! • Article du Journal de Québec [25 février 2021] : https://www.journaldequebec. com/2021/02/25/covid-19-la-vaccination-de-masse-demarre-sur-les-chapeaux-de-roues-au-quebec • Site officiel de prise de rendez-vous et communiqués officiels du gouvernement du Québec : https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/coronavirus-2019/deroulement-vaccination-contre-la-covid-19/

AVRIL 2021 – LE CAPSULE – 43


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

3. U n t i e rs de s po s t e s po u r les ph ar m ac ien s d ’ h ô pit au x e n r é g io n n ’ es t pas c o m blé À Lanau di ère , sur l a Côt e -N ord , e n A b i t i b i -Té mi s ca mi n g u e , e n G a spési e, dans l e Nord-du -Qu é b e c e t a u x Î l e s -d e -l a -Ma d e l e i n e , 3 3 à 36% des post e s de ph ar ma ci e n s d ’h ôp i t a u x n e s on t p a s comb l é s . Lo rsqu e l ’on com pare ave c Mon t ré a l e t a ve c l a moye n n e a u Q u é b e c, ce n ’est que 1 7 % e t 19% re s p e ct i ve me n t q u i n e s on t p a s comb l é s . Selon M . Fr an çoi s Par ad i s , p ré s i d e n t d e l ’A PES , i l n e f a i t a u cu n do u t e que ces chi ffre s son t l a con s é q u e n ce d e s me s u re s t e mp oraires de ré munér at i on (ou « b on u s »), q u i cor re s p on d e n t à e u x s e u l s de 2 0 à 50% de l a rém u n é r a t i on d e s p h a r ma ci e n s d ’h ôp i t a u x, t ou t part i cu l i è re ment des ph a r ma ci e n s d ’h ôp i t a u x e n ré g i on . L a re mi s e en quest i on de ce t t e rém u n é r a t i on p a r l e g ou ve r n e me n t à ch a q u e renouvel l em e n t ser ai t ce q u i t i e n t l e s p h a r ma ci e n s l oi n d e s ré g i on s . Selon M . Par adi s, i l faudr a i t re t i re r ce t t e « é p é e d e Da mocl è s » a f i n d’at t i re r l es phar m aci ens p l u s j e u n e s ve r s ce mi l i e u . • Ar t i cl e de La Presse, c i t é s u r l e s i t e off i ci e l d e l ’A PES [1 8 f évr i er 2 0 2 1 ] : https://www. la p ress e. c a / a c t u a lit es / s a n t e/ 2021- 02- 18/ hopitau x-et-chsld/u n -poste - d e- p ha r m a c ien - s u r- t ro is - n - es t - p a s - p o u r v u - d a n s p lu sieu r s-region s.php

4 . La g l ut amat e- oxalo ac é t at e tr an s am in as e : no uve l es po ir c o n tr e les AVC ? Lo rs d’u n AVC, l e s con ce n t r a t i on s d u g l u t a ma t e cé ré b r a l e xt r a ce l l ulaire augment ent et ce gl u t a ma t e d e vi e n t t oxi q u e p ou r l e ce r ve a u , ce qu i pe u t enge n dre r de s con s é q u e n ce s à l a s u i t e d ’u n e i s ch é mi e cérébr al e . Un e é qui pe de ch e rch e u r s a d é ve l op p é l a g l u t a ma t e -oxalo acét at e t r an sam i n ase (GO T), u n e mol é cu l e q u i , e n ré d u i s a n t l e s co nce n t r at i ons san gui nes d e g l u t a ma t e , p e r me t d ’e n t r a î n e r l e g l u t amate du cer veau ve r s l e s a n g , d i mi n u a n t a i n s i l a t oxi ci t é cé ré b r a l e . Po ur l ’i nst an t , l a m ol é cu l e a s e u l e me n t é t é t e s t é e s u r d e s r a t s e t u n effet prot ect eur de l a m ol é cu l e p os t -AV C a é t é n ot é e . S i j a ma i s vou s vo ul e z en savoi r pl us, l es ré s u l t a t s d e l ’é t u d e on t é t é p u b l i é s d a n s l a rev ue Comm u n i cat i ons Bi o l og y d e N a t u re Re s e a rch !

44 – LE CAPSULE – AVRIL 2021


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

• Ar t i cl e du j ou r nal Le So l e i l [1 8 f é vr i e r 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www. les o leil. com/actu alite/san te/n ou vel- es p o ir- d e- t hera p ie- c o n t re- la c c id en t - v a s c u la irecerebral-de9bce542a4f455 9968d 8d eb 8e7719e6 • Ar t i cl e su r PubMe d e xa mi n a n t l ’e ff i ca ci t é d e ce t r a i t e me n t p rotect eur [2014] : https://p u b m ed . n c b i. n lm . n ih. g o v / 24407245/

5 . Le s tr a va illeu rs de la s an t é h és it en t mo i ns à s e f air e vac c in er Une ét ude m e n é e par Dre Mé l i s s a G é n é re u x mon t re u n d é cl i n d a n s l’hési t at i on qu’avai e n t l es p rof e s s i on n e l s d e l a s a n t é à s e f a i re va ccine r. Dre Génére u x croi t e n e ff e t q u e p l u s i e u r s t r a va i l l e u r s é t a i e n t réticent s à l ’i dé e de ser v i r d e « cob a ye » p ou r u n va cci n s i n ouveau, mai s qu’à voi r des col l è g u e s s e f a i re va cci n e r, ce t t e h é s i t atio n a di m i n u é . En novem b re d e r n i e r, s e u l e me n t 5 7 % d e s t r a va i l l e u r s s ’étai e n t fai t vacci n e r, al or s q u ’e n f é vr i e r, ce p ou rce n t a g e s ’é l e va i t à 76%. Ce s don n é e s sont e n cou r a g e a n t e s , p u i s q u e ma l g ré ce t e ff or t de vacci n at i on, l ’Inst i t ut ca n a d i e n d ’i n f or ma t i on s u r l a s a n t é a vu l e no mbre d’i nfect i ons à COV I D-1 9 t r i p l e r d e p u i s l ’é t é ch e z l e s t r a va i lleurs de l a san t é canadi ens (ce t t e h a u s s e e s t d ’a i l l e u r s p l u s ma rq u é e dans l e s provi nces de l ’Oue s t ). • Ar t i cl e de Profe ssi on Sa n t é s u r l ’h é s i t a t i on à l a va cci n a t i on d es t r avai l l e u r s de l a sa n t é [2 5 f é vr i e r 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www. p rofession san te.ca/phar ma c ien s / a c t u a lit es / c o v id - 19- les - t ra v a illeu r s d u -reseau -de-la-san te-hesiten t - mo in s - a - s e- f a ire- v a c c in er- 48592? u t m _ s ou rc e=EmailMar ketin g& u tm_ m ed iu m=ema il& u t m_ c a mp a ig n =Pha r m a c is t _ fr_Newsletter & oly_en c_id= 1783B 0249656F 6F • Ar t i cl e de Profe ssi on Sa n t é s u r l e n omb re d e ca s ch e z l e s t r avai l l eur s de l a sant é [25 f é vr i e r 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www. p ro f ess io n s a n t e. ca/phar mac ien s/actu alites/ les - c a s - d e- c o v id - 19- c hez- les - t ra v a illeu r s - d e- la s an te-on t-tr iple-depu is-lete- 48590? u t m _ s o u rc e=E m a ilMa r ket in g & u t m_ mediu m=email& u tm_c amp a ig n =Pha r m a c is t _ f r _ N ews lett er & o ly _ en c _ id=1783B0249656F6F

AVRIL 2021 – LE CAPSULE – 45


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

AVRIL 2021 1. D é but de l a c am pagn e de vac c in at io n dan s l e s phar m ac ies c o m m u n au t air es Co m me vous l e save z prob a b l e me n t , l e s p h a r ma ci e s s e ron t u n a t ou t po u r l a vacci nat i on de m a s s e q u i p re n d p l a ce e n ce mome n t -mê me . Cependant , i l faudr a at t e n d re e n core u n p e u p ou r l e s p h a r ma ci e s d e la M on t é régi e , de Laval , d e L a n a u d i è re e t d e s L a u re n t i d e s , p u i s q u e l’AQPP a an n on cé des re t a rd s d a n s l a l i vr a i s on d e va cci n s a u x p h a rmaci e s. Les doses son t a t t e n d u e s d ’i ci l a f i n d e l a s e ma i n e , e t l a vac ci nat i on pour r a comm e n ce r p e u d e t e mp s a p rè s ce s l i vr a i s on s . L’AQPP r appel l e cepe n da n t q u e p l u s i e u r s s i t e s d e va cci n a t i on s on t dispon i bl es aux ci t oye n s é l i g i b l e s . • Ar t i cl e de l a re l è ve [1 a vr i l 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www. la relev e. q c.c a/2021/04/01/la-vac c in a t io n - d a n s - les - p ha r ma c ies - en - mo n t ereg ie- es t retardee/ • Ent re vu e de Be n oî t M or i n à 9 8 . 5 [5 a vr i l 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www.985fm.c a/n ou velles/sa n t e/ 383969/ le- p o in t - a v ec - b en o it - m o r in - d es - ret ards-egalemen t-pou r-la-liv ra is o n - d es - v a c c in s - d a n s - les - p ha r ma c ies

2 . L’ évo l ut i o n de Qu es t io n po u r u n ph ar m ac ien ve rs Q u es t io n po u r u n pr o D ans l es proch ai ns moi s, l a p l a t e f or me e n l i g n e Q u e s t i on p ou r u n phar m aci en fon dée par Al e xa n d re C h a g n on va a ccu e i l l i r 1 5 n ouveaux professi onnel s de l a s a n t é . I l y a u r a d oré n a va n t d e s mé d ecins, phar m aci ens, dent is t e s , n u t r i t i on n i s t e s , p h ys i ot h é r a p e u t e s , ergot h é r ape u t e s, ki n é si ot h é r a p e u t e s , s e xol og u e s , ch i rop r a t i ci e n s , vété r i n ai re s, i nfi r mi ère s, p s ych ol og u e s , t r a va i l l e u r s s oci a u x, op t ométr i st e s, podi at re s et sa g e s -f e mme s q u i s e ron t d i s p on i b l e s p ou r répon dre au x qu e st i on s d e s p a t i e n t s . U n s ys t è me d ’i n t e l l i g e n ce a rtifici el l e a é t é con çu à cet e ff e t p ou r re p é re r l e s mot s u t i l i s é s p a r l e pati e n t dans sa quest i on a f i n d e l e d i r i g e r ve r s l e b on p rof e s s i on n e l de la sant é. Le l an ce ment d e Q u e s t i on p ou r u n p ro e s t p l a n i f i é p ou r cet ét é, don c rest ez à l ’aff û t !

46 – LE CAPSULE – AVRIL 2021


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

• Ar t i cl e de Professi on S a n t é [2 9 ma r s 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www. p ro f ession san te.c a/phar macien s/ a c t u a lit es / q u es t io n - p o u r- u n - p ha r ma c ien - d ev iendra-qu estion -pou r-u n -pro-48805

3 . Le vac c i n d ’A s tr aZ en ec a s u s pen du c he z les 55 an s e t m o in s P ar précau t i on , l e m i n i st è re d e l a S a n t é e t d e s S e r vi ce s s oci a u x a annon cé que l ’u t i l i sat i on d u va cci n d ’A s t r a Z e n e ca (Covi s h i e l d ) s e r a i t sus p endu e chez l e s 55 ans e t moi n s p ou r u n e d u ré e i n d é t e r mi n é e , une dé ci si on par t agée ave c t ou t e s l e s a u t re s p rovi n ce s e t l ’A g e n ce d e santé publ i que du Canada . L e va cci n e s t con s i d é ré e ff i ca ce , ma i s l a po s si bi l i t é d’u n l i e n avec d e s t rou b l e s d e coa g u l a t i on e t d e t h romb os e v eineuse cé ré br al e n e pe u t ê t re é ca r t é e p a r l ’A g e n ce e u rop é e n n e des médi cam e n t s. Pou r l ’i n s t a n t , l e mi n i s t è re vi s e e n core l ’a d mi n i stration de l a pre mi ère dose à t ou s ce u x q u i l e d é s i re n t p ou r l e 2 4 j u i n . • Me ssage du M S S S [2 9 ma r s 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www. msss . g o u v. q c . c a / min istere/salle-de-presse/c o m m u n iq u e- 2725/

4 . Fai bl e c o ns o m m at io n d ’ alc o o l + f aible do s e de MTX = h épat o t ox ic it é? Une é t u de obser vat i on n e l l e b r i t a n n i q u e a s u i vi d e s p a t i e n t s a t t e i n t s de p ol yar t h r i t e r hum at oï d e s ou s mé t h ot re xa t e à f a i b l e d os e . Ce t t e étud e obser vai t l e r i sque d e t r a n s a mi n i t e a u p rè s d e s p a t i e n t s e t é valuait l e u r consom mat i on d ’a l cool e n u n i t é s (é q u i va l e n t à 7 5 mL d e v in, 240 m L de bi ère ou 25 mL d ’a l cool f or t ). L a p rob a b i l i t é d e s ou ff r i r d’une t r an sam i n i t e pour c e u x q u i con s omma i e n t moi n s d e 1 4 u n i t é s d’alcool par se mai n e , 15-2 1 u n i t é s p a r s e ma i n e e t p l u s d e 2 1 u n i t é s par sem ai ne é t ai t de 0 ,93% , 3 3 % e t 8 1 %, re s p e ct i ve me n t . L’é t u d e n ’a do nc pas dé mont ré de r i sq u e a ccr u d e t r a n s a mi n i t e p ou r l e s b u ve u r s de moi ns de 1 4 uni t és par r a p p or t a u x n on -b u ve u r s , ma i s l e s a u t e u r s o nt fai t re marqu e r qu e le r i s q u e a u g me n t a i t d è s q u e l e n omb re d’uni t és bues dépassai t l es 1 4 u n i t é s p a r s e ma i n e . I l s e r a i t d on c r a i-

AVRIL 2021 – LE CAPSULE – 47


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

s o nnabl e , se l on l es résul ta t s d e l ’é t u d e , d e con s e i l l e r à u n p a t i e n t s o us fai bl e dose de MTX s a n s a u t re s f a ct e u r s d e r i s q u e s (p s or i a s i s , arthr i t e psor i asi que, âge a va n cé , e t c. ) d e s ’a b s t e n i r d a n s l a me s u re du p ossi bl e de boi re de l ’ a l cool . U n e con s omma t i on f a i b l e e t occas io nn e l l e compor t e r ai t cep e n d a n t p e u d e r i s q u e s d ’a t t e i n t e a u f oi e . • Ar t i cl e de Professi on S a n t é [2 2 ma r s 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www. p rofession san te.c a/phar ma c ien s / in f o s - c lin iq u es / med ic a m en t s - d o rd o nnan ce/methotrexate-a-faib le- d o s e- y - a - t - il- u n e- q u a n t it e- d a lc o o l- s ec u r it aire-48771?u tm_sou rc e=Em a ilMa r ket in g & u t m_ m ed iu m=ema il& u t m_ campaign =Phar mac ist_fr _ N ews lett er & o ly _ en c _ id =1783B 0249656F 6F

5 . Ge s t i o n de la do u leu r c h r o n iq u e La doul eur chroni qu e t ou ch e u n Ca n a d i e n s u r ci n q e t n ’e s t d é f i n i t i veme n t pas quel qu e ch os e q u i e s t f a ci l e à con t rôl e r à l on g t e r me . Le Réseau québé coi s de l a re ch e rch e s u r l a d ou l e u r e t s e s p a r t enaires ont récem ment mi s s u r p i e d u n p or t a i l q u i re g rou p e u n e ce ntaine de ressources val i dé e s p a r d e s e xp e r t s p ou r a i d e r l e s p a t i e n t s à mieux gé rer l eur dou l e u r ch ron i q u e . C e s re s s ou rce s s on t org a n is ées e n cat égor i e s se l on l e t yp e d e re s s ou rce s (vi d é o, d ocu me n t ou audi o), d’u t i l i sat eur (pat i e n t , p roch e a i d a n t ou p rof e s s i on n e l d e l a s ant é ) e t de connai ssances re ch e rch é e s (é d u ca t i on s u r l a d ou l e u r, gest i on des l i m i t e s, habi tu d e s d e vi e , e t c. ) a i n s i q u e s e l on l e d omaine d’i nt érê t (s’i nfor mer, p a s s e r à l ’a ct i on ou i n t é g re r ). Da n s l e s pro ch ai ns m oi s, l e si t e ser a é g a l e me n t t r a d u i t e n a n g l a i s p ou r ê t re acc essi bl e à pl us de gens e n core . A i n s i , c’e s t d é f i n i t i ve me n t u n s i t e Web à garder e n t êt e si ja ma i s vou s a ve z d e s con s e i l s d e d ou l e u r chroni qu e à effe ct u e r ! • Ar t i cl e de Profe ssi on Sa n t é [2 6 ma r s 2 0 2 1 ] : htt p s : / / www. p ro f es s ion san te.c a/phar macien s/in f o s - c lin iq u es / c ha mp s - t hera p eu t iq u es / p r is e- en charge-de-la-dou leu r /n ou vea u - p o r t a il- p o u r- a id er- les - p a t ien t s - a - c o m b a tt rela-dou leu r-chron iqu e-4878 9 • Por t ai l Gére r m a doul eu r : htt p s : / / g erer ma d o u leu r. c a / c o u r s e/ v iew. p hp?id=4

48 – LE CAPSULE – AVRIL 2021


Crédit : Pénélope Legau l t

LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

MOTS CROISÉS PHARMACEUTIQUES (corrigé)

AVRIL 2021 – LE CAPSULE – 49


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

Are you a box of BD pen needles? Because you are ultra-fine.

Êtes-vous pharmacien? Alors, voilà une prescription de méthadone pour qu’on puisse se voir chaque jour pour le restant de nos vies.

- M.-L. O.

I am a pharmacist : I do it without breaks and I go all day long. - P. L.

Je ne sais pas quelle est ma clairance de la créatinine, mais je ne peux simplement pas te sortir de mon système. - M. H.

Tu es une multivitamine parce que tu as tout ce dont j’ai besoin. - C. Q. X.

Es-tu une boîte d’aiguilles BD? Car tu es ultra-fine! - J. D.

Quand je te vois, j’ai besoin de prendre mon bisou-prolol pour que mon coeur ne batte pas trop vite. - W. N. H. H.

Es-tu de l’épinéphrine? Car tu fais battre mon coeur à 100 miles à l’heure! - V. P.-T.

50 – LE CAPSULE – AVRIL 2021

- L. F.

J’ai regardé sur Vigilance et il me semble qu’il y a une forte interaction entre nous. ;) - J. Z.

Aurais-tu du Ventolin? Parce que j’ai manqué de souffle quand je t’ai vu! - A.-M. L.


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

Tu es pour moi toute la gamme des Synthroid à travers une préparation à une coloscopie : tu es mon arc-en-ciel pour lequel je ne peux contenir mon amour! <3

Est-ce que quelqu’un a un bêta-bloqueur? Parce qu’après t’avoir vu, je suis rendu en tachycardie. - M. A.

- I. P. Si ton amour est le médicament, je suis malade chronique. J’me sens mal, j’l’ai bang sans savoir que Celexa mon bro.

- S. B.

- S. P. Are you propranolol? Cause my beat drops when I see you. - G. G.

Es-tu la métronidazole? Chaque fois qu’on a une interaction, j’ai l’effet disulfirame! - M. D.

Est-ce que t’es mon zopiclone? Parce que je n’arrive pas à dormir sans toi. - A. L.

Contrairement à l’eau pour les gens souffrant de dysphagie, ton booty a pas besoin de Thick-It! - C. P.

J’ai besoin de metformine parce que t’es trop sweet! - L. A.

ICU in my dreams. - M. N.

As-tu un aérosol-doseur? Parce que tu me coupes le souffle! - D. T.

Merci à tous les participants! AVRIL 2021 – LE CAPSULE – 51


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 4

LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

LA CAPSULE VERTE PAR CHLOÉ BROCHU (I)

Lorsqu’on mentionne l’environnement et l’alimentation, la première pensée va souvent vers le compost et les déchets produits. Toutefois, l’impact de l’alimentation sur l’environnement commence par vos choix alimentaires. Au Canada, le gaspillage alimentaire est un phénomène important dont la source principale provient des choix faits à l’épicerie et à la maison. Dans le texte qui suit, vous découvrirez des astuces pour avoir une alimentation plus écoresponsable.

À L’ÉPICERIE L’impact du choix d’un aliment à l’épicerie sur l’environnement va au-delà de son emballage. Pour choisir un aliment de façon écoresponsable, il faut aussi considérer les ressources naturelles utilisées pour le produire et le transporter à l’épicerie ainsi que l’utilisation que vous allez en faire. Par exemple, l’avocat pourrait sembler un bon aliment écoresponsable, mais au contraire, il a un impact environnemental négatif important. La production d’avocats demande une très grande quantité d’eau et est associée à la déforestation dans les pays producteurs. De plus, il est connu depuis plusieurs années qu’une alimentation végétarienne et encore plus une alimentation végétalienne a un impact plus faible sur l’environ-

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nement par rapport à une alimentation carnivore. En effet, pour produire des protéines animales, particulièrement les protéines bovines incluant les laitages, il faut beaucoup plus d’énergie et de ressources (dont une empreinte d’eau très importante) que pour produire des céréales. Vous n’avez pas besoin de changer complètement votre façon de manger : simplement remplacer un repas de viande dans la semaine par un repas végétarien a déjà un impact positif sur l’environnement. Pour éviter le gaspillage des aliments que vous achetez, il est conseillé de prévoir, avant d’aller faire vos achats, les aliments dont vous aurez besoin pour la semaine en établissant un menu. De cette façon, vous n’allez pas acheter un surplus d’aliments qui ne sera pas utilisé. Aussi, vous pouvez vous procurer des sacs réutilisables en coton pour trans-

porter vos fruits et légumes pour remplacer les sacs de plastique encore disponibles dans plusieurs épiceries, sans oublier qu’il est mieux d’acheter local et en vrac pour les aliments secs lorsque c’est possible.

À LA MAISON Avec le retour du printemps, c’est le moment idéal pour penser à préparer les semis pour votre jardin même si celui-ci est petit : il va pouvoir vous fournir en fruits, légumes et herbes fraîches pour l’été. Si vous n’avez pas de pots, vous pouvez réutiliser des contenants que vous avez à la maison comme la partie inférieure des contenants d’œuf ou des pots de yogourts. Aussi, il est possible d’acheter des pots biodégradables ou de les faire avec des rouleaux de papier hygiénique.


Par contre, un jardin peut demander beaucoup d’eau. Pour y remédier, vous pouvez récupérer l’eau de pluie et de l’eau de cuisson refroidie non salée de légumes sans pesticides, d’œufs, de pâtes, de riz et de patates. L’eau de cuisson a aussi des propriétés contre la croissance des mauvaises herbes et sert d’engrais naturels. En fin de saison, il existe plusieurs alternatives pour conserver votre récolte plus longtemps. Entre autres, vous pouvez faire sécher vos fines herbes, congeler vos fruits et légumes ou bien faire des compotes de fruits, des conserves maison ou des chips de légumes maison. Pour utiliser vos aliments à leur plein potentiel, conservez-les plus longtemps en les mettant dans des contenants réutilisables ou bien à l’aide de pellicules de cire d’abeille réutilisable disponibles dans plusieurs boutiques québécoises. Aussi, vous pouvez conserver certains aliments plus longtemps en les mettant au congélateur plutôt qu’au réfrigérateur. N’oubliez pas d’inscrire la date à laquelle vous avez mis le contenant au congélateur.

Exemples de solutions environnementales en plus du compost pour réduire le gaspillage alimentaire :

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Prévoir à l’avance ses repas pour acheter uniquement les aliments nécessaires Acheter vos aliments en vrac, mais en quantité raisonnable, sachant que vous les utiliserez avant la date d’expiration Éviter les aliments suremballés ou en emballage individuel Bien entreposer les aliments afin de les conserver plus longtemps Partager un repas à deux au restaurant si les portions sont trop grosses Acheter localement Privilégier les protéines végétales plutôt qu’animales Faire son propre jardin Préparer de plus petites portions pour éviter d’avoir trop de restants que vous ne mangerez pas Privilégier des emballages réutilisables comme des pellicules de cire d’abeille, des sacs à collation en tissu ou en silicone ou des pots Mason pour entreposer les aliments

Si ce sujet vous intéresse et que vous voulez en apprendre davantage, je vous invite à écouter les épisodes du balado accessible gratuitement « On s’appelle et on déjeune » qui traite du gaspillage alimentaire et de l’impact environnemental de l’alimentation. Aussi, il y a plusieurs conférences virtuelles qui sont offertes gratuitement sur diverses plateformes : restez à l’affût! Finalement, le comité vert vous souhaite une belle fin de session et un bel été avec du succès dans votre jardin!

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LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

CHRONIQUE D’UN GARS DE RÉGION

Longtemps j’ai cru ne plus jamais te revoir PAR MARC-ANTOINE DUFRESNE (IV) Je ne pensais pas m’ouvrir autant, avec toi. Tu m’intimidais pas mal, alors que je t’envoyais mes premiers mots, mes premières phrases, mes premiers paragraphes. J’habitais mon premier appartement montréalais à cette époque, dans Villeray. Il n’y a eu qu’un seul déménagement depuis, sur le fameux Plateau comme diraient mes parents, mais ô combien d’expériences de vie. Dans un sens, tu m’as beaucoup aidé. Tu étais mon jardin neutre, mon cartable vierge, mon livre ouvert, à plusieurs reprises, à plusieurs moments de l’année. Tu m’as apporté beaucoup de bien, probablement sans t’en rendre compte. Même si tu étais principalement (voire entièrement) formé d’articles pharmaceutiques, tu accueillais tout de même mes chroniques à chaque fois. Tu me faisais une place toute entière. Tu me donnais l’impression d’être véritable, d’exister pour de vrai. Avec toi, j’abordais le comingout, les troubles alimentaires, les états d’âmes d’un gars qui vit les hauts et les bas de sa vie senti-

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mentale. T’as également été un des premiers à écouter (ou plutôt à lire) l’agression sexuelle que j’ai vécue. C’est gros. C’est important. Tu n’es pas banal. Je parlerai encore longtemps de toi. Quatre années, à être comme un vieux confident, un cœur ouvert. Quatre années à me prendre comme je suis. Quatre années à ne pas me juger. Quatre années à faire partie intégrante de mon moi, physique et mental. Quatre années à me comprendre ou non. Quatre années. Tu dois continuer. Tu dois donner la parole aux timides, aux intimidés, aux préjugés, aux laissés de côté. Tu as un pouvoir, un rôle. Tu es distribué dans une des facultés les plus influentes de l’Université de Montréal. Tu es lu également au-delà du campus, via les réseaux sociaux. Tu te répands, au-delà des frontières régionales québécoises. Tu es plus virulent que tu ne le penses (et pour une fois, c’est pour le mieux). Bientôt, dans à peine quelques mois, je serai enfin diplômé. Je

quitterai officiellement les bancs d’école. Je resterai toutefois encore longtemps ce jeune adulte au cœur léger, qui aime mettre des mots sur ce qui parfois semble innommable, qui a besoin de s’alléger l’esprit en tapant ses aventures noir sur blanc. Tu ne pourras plus me lire, ici, sur cette tribune. Je tire ma révérence de chroniqueur. Si ce n’était que de moi, je serais resté dans le « confort » de la vie d’étudiant, mais il faut braver la vie d’adulte et les beaux défis qui se présentent. Cher journal Le Capsule, je ne pense pas que tu seras mon dernier recueil. J’espère que mes mots/ maux continueront d’être lus et entendus, ailleurs. Je ne serai jamais bien loin, je pense. Peut-être qu’un jour, tu seras un.e collègue. Peut-être qu’un jour, tu seras un.e patient.e. Inévitablement, je te reconnaitrai. Il y a de ces âmes dont tes propres mots bercent la vie. Parfois (souvent), ces mêmes âmes se fraient un chemin vers la tienne. C’est ça, la beauté de la vie.


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

VOL. 41 NO. 2

VOL. 41 NO. 3

VOL. 41 NO. 4

« Mythes et réalités de la vie urbaine »

« 10 suggestions de cadeaux pour un Noël su’a coche! »

« Le coming-out »

Octobre 2017

Décembre 2017

Février 2018

VOL. 41 NO. 5

VOL. 42 NO. 1

VOL. 42 NO. 2

« Les kilomètres ne m’effraient plus »

« Respire »

« Hymne à l’amour »

Avril 2018

Août 2018

Octobre 2018

AVRIL 2021 – LE CAPSULE – 55


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

VOL. 42 NO. 3

VOL. 42 NO. 4

VOL. 42 NO. 5

« Loin des yeux, mais près du coeur »

« Héritage »

« Lendemains »

Décembre 2018

VOL. 43 NO. 1

Août 2019 « Le vent m’appelle par mon prénom »

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Février 2019

Avril 2019

VOL. 43 NO. 2

VOL. 43 NO. 3

« Nous, après nous »

« Grégory »

Octobre 2019

Décembre 2019


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

VOL. 43 NO. 4

VOL. 43 NO. 5

VOL. 44 NO. 1

« Am I OK? »

« Sauvage et fou »

« Canicule et vin nature »

Février 2020

Avril 2020

Août 2020

VOL. 44 NO. 2

VOL. 44 NO. 3

VOL. 44 NO. 4

« Les animaux »

« Passionate from miles away »

« Avec mon sang »

Octobre 2020

Décembre 2020

Février 2021

AVRIL 2021 – LE CAPSULE – 57


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

MOTS CROISÉS PHARMACEUTIQUES

Vertical 2. Ingrédient actif de l’Aerius 3. Nom du vaccin inactivé contre le zona 4. Terme scientifique décrivant la sécheresse oculaire 6. Maladie neurodégénérative caractérisée par un déclin de la mémoire et de l’apprentissage 7. Maladie qui se présente avec des douleurs dans l’ensemble du corps avec une fatigue, une dépression et/ou des problèmes de sommeil 8. Nom du faisceau accessoire responsable de plusieurs arythmies dont le syndrome de WolfParkinson-White. Indice : c’est aussi le nom d’une poupée 11. Abréviation de la référence québécoise en vaccination

58 – LE CAPSULE – AVRIL 2021

Horizontal 1. Médicament qui a comme effet indésirable de colorer la peau en gris/bleu 5. Classe de médicaments utilisée en première ligne pour le traitement des migraines 9. Médicaments utilisés en oncologie qui ciblent la phase S du cycle cellulaire 10. Adjectif décrivant la force de contraction cardiaque 12. Nom original de la triple thérapie utilisée pour le traitement de l’hépatite C CORRIGÉ À LA PAGE 49


AVRIL 2021 – LE CAPSULE – 59 Corrigé Amatine 10 mg PO TID si TAM < 65 Tazocin 3.375 mg IV q6h ad 8 mars PCT demain Crestor 20 mg PO hs

Monocor 1.25 mg PO die dès demain Tivicay 50 mg PO die 3TC 300 mg PO die Ziagen 600 mg PO die

Votre réponse : Il n’est pas toujours facile de lire des ordonnances... Saurez-vous déchiffrer ce qui est écrit?

ORDONNANCE MAL FOUTUE LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5


LEW CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

HOROSCOPE PHARMACEUTIQUE GÉNÉRATEUR D’HOROSCOPE D’UNE BASE DE DONNÉES PHARMACEUTIQUES PAR MOUNIA LOUERGUIOUI (III) L’horoscope qui suit tente de prédire les événements du mois d’avril 2021. Un médicament vous a été prescrit selon votre mois de naissance. Par exemple, si vous êtes né en janvier, le Dexilant vous a été prescrit.

JAN FÉV MAR AV R MAI JUIN JUIL AOÛ SEPT OCT NOV DÉC

DEXILANT STIEVA-A SERC EXELON ZOMIG OMÉGA-3 SUBOXONE CODÉINE CONTIN MOTILIUM SINEMET DILANTIN EPREX

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DEXILANT (Dexlansoprazole)

Du chocolat! Chocolat par-ci, chocolat par-là, chocolat partout! Quel bonheur! Tu nages en plein délice, entouré par une mer de sucreries qui n’attend que toi pour être dégustée et savourée. Comment résister à un tel festin? Certainement pas en pensant à ton trop récent changement de médicament contre le RGO. Cette idée est beaucoup trop anxiolytique pour un passionné de nourriture comme toi. Non, non, il vaut mieux penser à cette chance quasi unique de fléchir devant ton péché de gourmandise! Ça a au moins le mérite de rendre tes journées plus belles!

STIEVA-A (Trétinoïne)

Alors que les journées commencent progressivement à s’allonger, la lumière inonde de plus en plus ton antre d’ogre des cavernes. Il faut le dire, à force de rester à la maison, ton espace de vie n’a plus l’air de grand-chose… Quelques vêtements qui jonchent le sol par-ci, d’autres bricoles qui trainent par là et une cuisine qu’on ne peut plus vraiment appeler comme telle. Une seule exception à cela : les quelques mètres carrés qui sont perçus lorsque tu allumes ta caméra. Tout de même! Il y a de quoi au moins te féliciter pour tes efforts, surtout avec la montagne d’examens qui t’attend!


LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

SERC (Bétahistine)

Quel étrange sentiment… Cette impression d’être en équilibre sur un trapèze à plusieurs mètres du sol, luttant pour ne pas… mourir de rire! Voyons, voyons… d’où peut bien venir cette hilarité? C’est bien entendu parce qu’avril est enfin là! Ne comprends-tu pas? Qui dit avril dit également fin de session et qui dit fin de session dit vacances d’été! Une voix très très lointaine scande cependant sans cesse le mot « examen », à croire qu’elle souhaite gâcher ton bonheur! Tu peux bien passer outre cette voix rabat-joie pour une fois et penser fermement au point positif de ce mois magique!

EXELON (Rivastigmine)

C’est toi ou tu as l’impression que ta mémoire te joue des tours? Cette bonne vieille amie ne devrait pourtant pas t’abandonner maintenant, alors que tu as tant besoin d’elle! Comment pourrais-tu survivre sans son aide aux examens? Juste une minute… besoin d’elle aux examens ? Hahaha, voyons, le contrôle + F fait tout le travail maintenant! Plus du tout besoin de cette archaïque capacité à mémoriser à l’heure qu’il est! Cette façon de penser risque cependant de frapper fort plus tard… Après tout, le retour à la quasi-normalité approche. Qu’à cela ne tienne, tu te débrouilleras bien le moment venu... n’est-ce pas?

ZOMIG (Zolmitriptan)

Oh là là, c’est à donner une migraine abominable! Que dire? L’un des plus grands plaisirs de tout faire sur l’ordinateur, c’est d’avoir à gérer les « seulement » quelques centaines de pages ouvertes sur ton écran. Pas du tout un défi, oh, ça non! Ça se fait les deux doigts dans le nez! On pourrait croire que les nombreux mois passés à peaufiner ce talent d’organisation t’auraient transformé(e) en Mozart de la gestion de fenêtres ouvertes, or il semblerait que personne ne peut encore se targuer d’avoir maîtrisé ce talent inatteignable. Une seule chose à dire, la course à la recette miracle est lancée!

OMÉGA-3

Mauvaises nouvelles en perspective… il risque d’y avoir du mouvement dans ta vie. Malheureusement, rien de positif, j’en ai bien peur. Au contraire, de sombres présages, du genre très gris et très noirs, semblent flotter devant ta constellation médicamenteuse. Qu’est-ce que cela pourrait bien être? Une pluie de médicaments rose fluo? Une tempête de compte-pilules? Peut-être, plutôt, une apocalypse de piluliers zombies? Tu ferais mieux de te préparer au pire, car rien n’indique que tu seras en mesure de te protéger d’un… poisson d’avril (en retard)! Ne jamais perdre son humour, même douteux, en toute circonstance, c’est bien le talent d’un pharmacien!

SUBOXONE (Buprénorphine et naloxone)

Ces temps-ci, tu cherches un peu à passer outre les règles du système. Il y a une petite étincelle de rébellion qui brille en toi et qui ne demande qu’à être libérée. Après tout, la conformité a souvent peu de charme, surtout lorsque la routine s’installe trop profondément. Un peu de marginalité ne peut qu’apporter plaisir et énergie dans ta vie! Toutefois, garde en mémoire que bien qu’un petit soupçon de nouveauté soit légitime et bénéfique, la prudence et la tempérance sont également des vertus à ne pas jeter aux orties. Autrement, la situation pourrait bien virer au drame!

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LE CAPSULE, VOLUME 44, NO. 5

CODÉINE CONTIN (Codéine)

Irritation, agacement et sentiment d’injustice s’emparent de toi à chaque fois que tu y penses. Pourquoi donc les choses prennent autant de temps pour toi à faire alors que tout semble aller plus vite pour les autres? Préparation de laboratoire? Finie en claquant des doigts! Révision d’examen? Aussi prêt(e) que possible! Travail à remettre? Oublié depuis longtemps! À croire que tu es le seul métaboliseur lent du Pharm. D., ça en devient énervant! Il ne faut cependant pas se laisser arrêter par ça! Après tout, tu développes d’autres qualités telles que la patience, la persévérance et la tempérance. Autant d’aptitudes qui te seront utiles en tant que pharmacien!

MOTILIUM (Dompéridone)

L’attente touche à sa fin! Le retour de Perséphone sur Terre laisse place au doux espoir du temps plus doux et des journées plus longues. Comme tu es comblé(e) de bonheur! Le printemps cogne enfin aux portes! Bienvenue à vous, chères petites fleurs. Vous nous avez manqué, feuilles vertes bien-aimées. Que dire de vous, bouettes informes de terre et de neige fondue? Eum… pardon? Eh oui, autant dire la vérité, bienvenue au Québec! Le printemps? Pas avant juin, au mieux! Pour le moment, il va falloir se contenter de roches qui entrent dans les souliers et d’une indigestion de toutes les nuances de brun!

EPREX (Érythropoïétine)

SINEMET (Lévodopa et carbidopa)

C’est tout simplement chimérique de croire pouvoir s’arrêter de faire ce qui te plaît! En effet, comment serait-ce possible alors que tu ne peux tout simplement pas te décider à étudier? Tout plutôt que de te planter devant ton ordinateur! Cela veut-il dire que tu ne devras compter que sur ta bonne étoile et le contrôle + F pendant l’examen? Peu importe, tu y survivras quand même! Après tout, à un moment donné, il faut bien penser un peu à soi et à son bon plaisir, d’autant plus quand on sait que ce n’est que provisoire! De quoi se requinquer un peu afin d’être prêt pour une nouvelle bataille!

DILANTIN (Phénytoïne)

Les temps sont durs…Tu as toujours été le type de personne qui aime rencontrer des gens, apprécie la conservation et multiplie les relations avec les autres. Aujourd’hui, tu éprouves un certain manque et une certaine nostalgie envers cette époque où cela était possible. Néanmoins, à l’heure qu’il est, une simple interaction pourrait bien se retourner contre toi. Quel déboire! Il ne faut pourtant pas perdre espoir, la vaccination bat son plein et croire en des jours meilleurs devient une réalité presque palpable. Il ne reste plus qu’à tendre la main vers ce futur tant attendu.

Tu as cette atroce impression de te dessécher à petit feu... Une fatigue incommensurable t’accable quotidiennement, rendant le cours de tes journées particulièrement ardu. Quelle peut bien être la cause de cette lassitude? L’école? Voilà un bouche-trou tout trouvé qui n’est pourtant pas actuellement le seul vrai coupable. La pandémie? Certes, elle est toujours partiellement responsable sans pour autant être tout à fait l’auteure prépondérante. Non, il s’agit avant tout d’une douleur sentimentale. Le seul remède à ce mal? Le temps. Le temps et la promesse d’une météo plus ensoleillée qui laissera finalement place à un renouveau bienvenu.

62 – LE CAPSULE – AVRIL 2021



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