IMPLIQUEZ-VOUS AU CAPSULE Nous sommes toujours à la recherche de collaborateurs et de membres afin d’agrandir notre équipe et de continuer à offrir un journal divertissant pour tous ! Consultez à droite les différentes implications possibles et n’hésitez pas à nous contacter pour d’autres informations ! COLLABORATEUR
RS DE
TIN
EN NT-VAL I A S A L
de la casion c o l’ à s février, -up line k éro de ic m p u e n urs d r Pour le n conco sez alle u is a r, L u o r. u l’am onne fête de era à l’h s iennes e u utiq harmac e p c a la m u r pha voilé eur o sera dé -séduct r n e ie n c g a a m rix à g le phar rs us! Le p o v concou n e le e t ic e r t r nvie séduc is de ja o m u d ut ent. au déb r ne e mom m ê ok pou m o b u e a c a a r age F débute notre p à s u o z-v t! Abonne ce suje à r e u q n rien ma
U CONCO
Vous préférez écrire à l’occasion sur un sujet relié ou non à la pharmacie? Envoyez-nous votre article sous format Word, sans limite de mots. Notre équipe se chargera de la correction et de la mise en page pour vous!
MEMBRE Impliquez-vous à plus long terme en assistant aux réunions, en prenant part aux décisions de l’équipe pour la conception de chaque numéro et en distribuant le journal lors de sa parution! Chroniqueur Illustrateur Réviseur
20 JANVIER 2019
Date limite de soumission d’articles
Mise en page Intervieweur et autres!
Communiquez avec nous ou envoyez-nous vos articles au journalcapsule@gmail.com
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
TA BLE D E S M ATIÈ RE S
4 3 GALERIE DE PHOTOS 5 6 TOUT CE QUE J’AI TOUJOURS VOULU Shima 5 8 LOIN DES YEUX MAIS PRÈS DU COEUR Marc-Antoine Dufresne
0 4 ÉDITORIAL Sandra Savignac 0 6 MOT DE LA FACULTÉ Daniel Lévesque 0 8 QUOI DE NEUF À L’AÉPUM? 1 7 ENTREVUE AVEC ALEXANDRE CHAGNON Sandra Savignac
6 0 GROSSESSE ET PHARM.D. Houda El Ghomari 6 5 MOTS CROISÉS PHARMACEUTIQUES Danielle Ngontié 6 6 ORDONNANCE MAL FOUTUE 6 7 HOROSCOPE PHARMACEUTIQUE
2 7 LE TUTORAT: CE QUE LES ÉTUDIANTS EN PENSENT Karoline Bondu
L’ÉQUIPE DU CAPSULE
2 8 LES SECRETS POUR UNE RÉUSSITE ACADÉMIQUE! Catherine Tardif
RÉVISION ET CORRECTION Winnie Tran, Houda El Ghomari, Danielle Ngontié, Sissy Lee, Daphné Robitaille, Julie Leboeuf, Peter Kwan
3 0 PRATICO-PRATIQUE: JE METS CELA DANS MA BOITE À OUTILS! Catherine Tardif
MISE EN PAGE Winnie Tran
32
PHOTOS Comité média
MAINTENANT, À NOUS DE JOUER! Louis-Philippe Daoust, Marie-Ève Dumas, Jacynthe Ouellette et Antoine Marquis
RÉDACTRICE EN CHEF Sandra Savignac
ILLUSTRATIONS Chloé Vo
PAGE COUVERTURE Catherine Tardif
3 6 FRAPP 2018
Houda El Ghomari
4 0 CONCOURS DE NOËL
Scannez-moi pour accéder à la version numérique en couleur !
Les textes sont signés et représentent l’opinion de leur(s) auteur(s). Le Capsule, de même que l’association des étudiants en pharmacie de l’Université de Montréal, n’endosse pas nécessairement les opinions exposées. De plus, la reproduction d’un ou des textes est acceptée sous la seule condition que la provenance soit inscrite sur la copie. Les textes et commentaires peuvent être envoyés à l’adresse courriel du Capsule: journalcapsule@gmail.com. Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Décembre 2018
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 3
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
ÉDITORIAL
C’est l’intention qui compte PAR SANDRA SAVIGNAC (III)
B
ien que la première neige soit toujours un peu décourageante de par sa courte durée et la slush qu’elle laisse dans les rues de la ville, elle est toujours attendue et observée avec une étincelle au fond des yeux. Je vais tout de même admettre que l’attente n’est pas toujours positive et que l’admiration ne dure généralement pas très longtemps. En effet, quand vient le temps de mettre dix couches de vêtements en plus de ses bottes d’hiver avant de sortir dehors et de déneiger sa voiture ou son entrée pour pouvoir se rendre quelque part, on l’aime moins d’un coup cette belle neige!
ticulièrement à l’occasion du temps des Fêtes qui n’est jamais bien loin! Rappelez-vous que le temps que vous passerez avec votre famille, bien qu’il soit bref étant donné les douze maigres jours de vacances, vaut beaucoup plus que tous les biens matériels que vous pourrez recevoir durant cette même période.
Néanmoins, le froid, la noirceur et l’absence de volonté d’entreprendre quelques démarches que ce soit pour De mon côté, j’avoue ne sortir de chez soi offrent une jamais avoir vraiment offert belle occasion pour se rappro- de cadeaux à Noël. Ni pour cher de ceux qu’on aime, par- aucune autre occasion d’ail-
4 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
leurs. Il y a plusieurs années, une dénommée Isabelle, personne qui a été très influente dans ma vie, m’a offert un cours de maquillage, sans raison particulière, au moment où j’en avais besoin. Voyant mon étonnement face à ce présent, elle m’a mentionné qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un motif pour offrir un cadeau. Pourquoi attendre à Noël ou à la date d’anniversaire de quelqu’un pour lui offrir quelque chose dont il a besoin maintenant? Dans le même ordre d’idées, pourquoi se sentir obligé d’offrir quelque chose qui, en fin de compte, ne sera pas vraiment utile tout simplement parce qu’une date spéciale est inscrite au calendrier? Ta sœur t’a mentionné qu’elle aimerait aller voir un spectacle au mois d’avril? Fais-lui la surprise et achète deux billets, même si on est
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
«
Rappelez-vous que le temps que vous passerez avec votre famille, bien qu’il soit bref étant donné les douze maigres jours de vacances, vaut beaucoup plus que tous les biens matériels que vous pourrez recevoir durant cette même période. » au mois de mars, pour les lui offrir sans raison particulière! Le vieux tournevis de ton père commence à être désuet? Ce n’est pas parce qu’il fait 40 °C à l’extérieur que ce n’est pas le moment idéal pour lui en acheter un neuf à la quincaillerie du coin! Bref, nul besoin d’une occasion spéciale pour offrir un cadeau. L’intention compte beaucoup plus que le moment et l’effet sera beaucoup plus important ainsi, croyez-moi! En plus, on va se le dire, recevoir quelques paires de bas alors que les nôtres commencent à être pleins de trous au mois de septembre est beaucoup plus plaisant que de devoir attendre l’autorisation de fouiller son bas de Noël le matin du 25 décembre! Le jour de Noël est aussi rapidement suivi du jour de l’An. Ah! Ce fameux décompte des secondes avant le 1er janvier… C’est le moment idéal pour se lancer dans les résolutions pour l’année à venir! La meilleure résolution que vous
pourrez vous offrir pour 2019 est tout simplement de prendre soin de vous. Effectivement, l’idée n’est pas de perdre un certain nombre de kilos, de commencer à manger moins de viande, de sortir plus souvent… L’important est d’être bien dans sa tête et dans son corps. Priorisez votre bien-être et le maintien d’un équilibre de vie plutôt que l’atteinte de l’inatteignable vie/image parfaite. Vous en sortirez certainement gagnants!
la galerie de photos rapportant les événements organisés à la Faculté de pharmacie au cours des deux derniers mois, les résultats du concours de citations de patients pour lequel vous avez été nombreux à participer, et plus encore!
Le Capsule vous reviendra en force en janvier avec un nouveau concours mettant en vedette séduction et romance à l’approche de la Saint-Valentin. Abonnez-vous à notre page Facebook pour ne J’ai justement une idée de rien manquer à ce sujet! résolution pour vous : partiJe vais terminer en vous ciper davantage à la vie étu- souhaitant un joyeux Noël et diante! Et cela peut commencer une bonne année 2019. Mettez dès maintenant par la lecture du votre cerveau à off, reposezjournal étudiant que vous avez vous et ayez du plaisir pendant sous les yeux. Dans ce numé- ces quelques jours de congé, ro, vous trouverez le fameux vous le méritez! « Quoi de neuf à l’AÉPUM? » vous permettant de rester à jour quant à ce qui se trame Bonne lecture! à l’association étudiante, une entrevue des plus intéressantes avec Alexandre Chagnon, le pharmacien concepteur du site Question pour un pharmacien,
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 5
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
MOT DE LA FACULTÉ PAR DANIEL LÉVESQUE, Vice-doyen aux études supérieures et à la recherche Chères étudiantes, chers étudiants,
J
’aimerais, pour ce numéro, vous présenter quelques réalisations récentes en recherche de vos professeurs. Tout d’abord, vous avez peutêtre vu dans les stations de métro et sur la page d’accueil du site web de l’Université de Montréal une nouvelle publicité sur une découverte faite par le professeur Huy Ong de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. La découverte d’un médicament contre la forme sèche de la dégénérescence maculaire liée à l’âge dont la progression peut mener à la cécité pourrait permettre le traitement des personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge ou d’athérosclérose. Ces deux maladies ont en commun une importante composante inflammatoire chronique. Le Dr Ong travaille depuis la fin des années 90 sur
6 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
des peptides stimulant la sécrétion de l’hormone de croissance, les GHRPs (growth hormone-releasing peptides). De façon inattendue, son équipe de recherche a découvert que ces peptides sont dotés d’une activité cardiovasculaire, induisant la réduction des lésions athérosclérotiques, et que cet effet bénéfique était médié par un récepteur, le CD36, exprimé par les macrophages. La collaboration avec ses collègues de l’Université de Montréal (Dr William Lubell, au département de chimie, et Dre Sylvie Marleau, de la Faculté de pharmacie) et des hôpitaux affiliés (Sylvain Chemtob, des hôpitaux Ste-Justine et Maisonneuve-Rosemont) a permis de développer et de caractériser une nouvelle classe de molécules dérivées des GHRPs, les azapeptides.
Ces molécules se lient sélectivement au récepteur CD36 et exercent leurs activités antiinflammatoires avec une réduction de l’accumulation des macrophages activés dans l’espace sous-rétinien et au niveau de la paroi interne des vaisseaux sanguins. L’accumulation des
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
«
Il y a encore plusieurs autres réalisations, toutes aussi fascinantes, faites par les professeurs de la Faculté de pharmacie, la suite dans un prochain numéro du Capsule… »
macrophages au niveau sous-rétinien est associée à l’apparition de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Il en est de même dans le cas de l’athérosclérose, les macrophages contribuant à la formation des plaques athérosclérotiques dans les vaisseaux sanguins. Les ligands du CD36 représentent donc une nouvelle approche pharmacologique très prometteuse dans les pathologies associées à une inflammation chronique induite par l’infiltration des macrophages. Les travaux de recherche du Dr Ong ont ainsi attiré l’attention d’Amorchem, une société de capital de risque, et ont conduit à la création d’une nouvelle compagnie dérivée (spin off). Cette entreprise baptisée MPeria Thérapeutiques (M pour macrophages et Peria pour « peripheral action ») a été créée pour le développement préclinique et clinique de ces molécules en vue de leur commercialisation éventuelle, une première à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal.
La deuxième réalisation que j’ai choisie est issue d’un de nos nouveaux professeurs/chercheurs recrutés l’année passée, le Dr Davide Brambilla. Le Dr Brambilla a accordé une entrevue à la Presse+ plus tôt cette année où il décrit le résultat de ses travaux de recherche qui ont mené à la mise au point d’un embout buccal personnalisé en impression 3D pour administrer des médicaments. Vous pouvez lire cette entrevue via le lien suivant : http://plus.lapresse.ca/ screens/00e4fc5c-a692-4200be68-3d1e4b9b557c__7C___0. h t m l ? u t m _ source=UdeMNouvelles&utm_ campaign=2b0e2e55deRSS_RP_Publique&utm_ medium=email&utm_ term=0_5cf28dd13d2b0e2e55de-289442181. Ces travaux innovateurs, qui démontrent l’application de cette nouvelle génération de prothèses pharmaceutiques pour une approche personnalisée de la pharmacothérapie, ont été publiés dans la prestigieuse revue scientifique Science Advances
(https://www.ncbi.nlm.nih. gov/pubmed/29750201). Le Dr Brambilla vient également de publier un article de revue sur une nouvelle approche vraiment « cool » utilisant des micro-aiguilles transdermiques qui permettent de délivrer des médicaments sans douleur, ou qui servent d’outil diagnostic en monitorant de façon non invasive au niveau du liquide interstitiel transdermique des métabolites ou des biomarqueurs de certaines conditions pathologiques (https://www.ncbi.nlm. nih.gov/pubmed/30353663). Il y a encore plusieurs autres réalisations, toutes aussi fascinantes, faites par les professeurs de la Faculté de pharmacie, la suite dans un prochain numéro du Capsule… Bonne fin de session, Daniel Lévesque Vice-doyen à la recherche et aux études supérieures
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 7
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
QUOI DE NEUF À L’AÉPUM? « L’AÉPUM représente l’ensemble des étudiants du doctorat de premier cycle en pharmacie, du baccalauréat en sciences biopharmaceutiques et du programme de qualification en pharmacie de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. L’association vise notamment à soutenir les étudiants dans leur développement professionnel, éducationnel et social afin que tous deviennent des professionnels accomplis, proactifs et ayant à cœur l’avancement et l’évolution du domaine de la pharmacie. » (aepum.info, décembre 2018)
AÉPUM exécutif Antoine Marquis, président de l’AÉPUM QUOI DE NEUF Ça bouge vite ces derniers temps! Vous avez sans doute vu les mouvements pour la compensation financière des stages. Je tenais à vous assurer que l’AÉPUM observe attentivement la situation et travaille à collecter des données et des informations pour appuyer de futures demandes. À cet égard, nous avons eu la confirmation que l’Union étudiante du Québec (UEQ) va inclure la pharmacie dans leur enquête sur les stages dans le milieu de la santé. Cela va assurément nous aider dans l’évaluation des stages de notre programme. Pour plus de détails, je vous invite à consulter le courriel qui vous a été envoyé via Studium ou à m’écrire. ;) Dans un autre ordre d’idées, nous approchons (enfin) à très grands pas la fin de session! YOUUHHOUUU! :) On voit enfin la ligne d’arrivée, mais il est facile de se laisser submerger par la quantité d’études/travail à accomplir en cette période. Je profite donc de cette occasion pour vous rappeler de prendre soin de vous! Continuez à faire ce que vous aimez, vous aérer le cerveau, vous divertir. Une fin de session, c’est important, mais votre santé l’est encore plus. Si jamais, vous avez besoin d’aide, n’oubliez pas que votre association étudiante est là pour vous, tout comme Myriam Grefford. Finalement, on travaille sur plein de projets et ajouts pour vous les étudiants et étudiantes qui sauront assurément vous plaire! On a hâte de vous présenter cela dès votre retour en janvier. Bonne fin de session et, surtout, bon congé des fêtes. Profitez-en pour passer du temps avec vos proches.
8 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Gabrielle Sicotte-Mendoza, trésorière de l’AÉPUM QUOI DE NEUF Plein de belles choses ont été faites à la trésorerie de l’AÉPUM! Tel que promis, je voudrais partager avec vous où nous en sommes à ce point de l’année et ce vers quoi nous tendons pour 2019. À ce jour, le budget voté en septembre tient la route. Nous avions estimé des commandites de l’ordre de 44 100 $ : notre chargé aux affaires corporatives a travaillé fort pour obtenir 37 700 $, soit 85 % de notre objectif. Nos revenus sont actuellement plus élevés que nos dépenses : yay! Nos dépenses cette session proviennent majoritairement des activités socioculturelles organisées par notre CVE. L’événement le plus onéreux a été évidemment le fameux Vins et Fromages (52 970 $) : les sommes récoltées pour l’événement nous permettront de faire un don à Pharmaciens sans frontières! Les activités d’accueil ont généré un plus grand déficit que prévu (-1 384 $) qui pourra cependant être absorbé par les revenus des autres activités socioculturelles à venir. Globalement, la plupart des comités ont dépensé un peu moins que la moitié de leur budget respectif. Ce graphique représente les dépenses nettes de l’AÉPUM. Réaliser toutes ces activités coûte plus cher que les montants présentés ici, car les revenus spécifiques à chaque activité contribuent à diminuer nos dépenses nettes. Budget – dépenses + revenus = dépenses nettes P.-S. Je vous invite à participer à des formations continues ; elles peuvent être remboursées via le budget « Instances professionnelles ». Aussi, vous pouvez nous soumettre vos projets innovateurs pour le concours de l’initiative étudiante. L’AÉPUM vous soutient pour devenir des pharmaciens informés et visionnaires! En 2019, je reverrai le budget en fonction des montants non dépensés qui pourraient être alloués à d’autres activités. Si vous avez des demandes spéciales, manifestez-vous! Je travaillerai aussi à harmoniser la planification financière des divers comités de l’AÉPUM. En vous souhaitant un excellent temps des Fêtes et une bonne année 2019!
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 9
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Tyler Morissette, vice-président et chargé aux affaires externes QUOI DE NEUF Chargé de vous représenter en tant que membre de l’AÉPUM auprès des instances de la FAÉCUM, je vous relaie les nouveautés concernant votre Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal. ◆◆ Création du nouveau poste de coordination aux affaires administratives et du développement formé lors du 56e congrès général extraordinaire. Ce poste d’administration et de secrétariat permettra d’alléger le travail de gestion des documents à l’interne dans le bureau exécutif de la FAÉCUM. ◆◆ Campagne #OmertàUdeM. Mise en contexte : Le processus pour porter plainte contre un professeur pour toute forme de violence est complexe et le comité qui va juger la plainte sera formé de trois personnes qui sont ou ont été professeurs. Le processus est jugé injuste par les étudiants et la FAÉCUM nous mobilise depuis le début d’octobre afin de dénoncer le Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPUM) responsable de l’immobilisme du dossier. ◆◆ Nouvelle campagne par l’organisme Sans oui, c’est non! #NonAuVictimBlaming : La honte doit changer de camp. Initiée à la fin du mois d’octobre, cette campagne a pour but de dénoncer ceux qui reprochent aux victimes d’abus à caractère sexuel d’être en partie responsables de ce qu’elles subissent. Pour toutes questions portant sur la vie étudiante à l’Université de Montréal, n’oubliez pas que nous, les représentants de l’AÉPUM, sommes disponibles et heureux de vous rendre service! Bonne session à tous! Jean-Paul Duong, chargé aux affaires corporatives a.k.a Corpo Senior QUOI DE NEUF C’est ainsi que l’année 2018 tire à sa fin. Pour ceux et celles qui y ont participé, j’espère que vous avez apprécié les conférences tout au long de la session ainsi que les petites gâteries qui y étaient offertes. Si vous avez des commentaires positifs ou constructifs concernant ces événements, n’hésitez pas à m’en faire part, je suis tout ouïe. Pour 2019, je vous réserve encore de multiples conférences toutes aussi intéressantes les unes que les autres, beaucoup de bouffe gratuite ainsi que l’incontournable Journée Carrière de pharmacie. Préparez-vous. Au plaisir! Votre Corpo Senior
10 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Marie-Ève Dumas, chargée aux affaires académiques QUOI DE NEUF Aux affaires académiques, j’assiste à des réunions de toutes sortes pour vous représenter. Ces réunions couvrent le contenu des cours, l’arrangement, l’évaluation et l’amélioration du programme et d’autres problèmes divers. Par exemple, j’ai mentionné à la Faculté le problème de l’Agora qui n’est pas toujours libre pour que nous puissions manger et profiter de notre espace commun, pendant une réunion en collaboration avec votre collègue Lydia Parent. Ceci est un exemple de problème que l’on peut régler en discutant! Sachez que je prends les commentaires sur tous les sujets pour en parler lors de ces comités, alors ne vous gênez pas pour communiquer avec moi! Le 14 novembre sur l’heure du midi, Maéva et moi avons organisé un Bols et Bolles ou Trivia Quiz étudiants contre membres de la Faculté! Les connaissances étaient au rendez-vous et le tout s’est terminé par un ex aequo. Une dernière question plus difficile a permis aux étudiants de prendre les devants et de remporter la victoire! Merci à tous d’avoir participé. Finalement, le comité ÇaVa travaille sur un plan d’action qui sera mis de l’avant d’ici le début de la session d’hiver. Si vous avez des idées d’interventions pour améliorer l’anxiété et le manque de sommeil des étudiants, vous me ferez signe! Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de session. N’oubliez pas de prendre du temps pour vous et profitez bien de votre congé du temps des Fêtes! :) Derek Bergeron, représentant senior aux affaires de l’ACEIP (CAPSI) QUOI DE NEUF Plusieurs compétitions organisées par CAPSI ont eu lieu durant l’automne. Merci à tous ceux et celles qui y ont participé et félicitations à tous les gagnant(e)s! Voici ceux et celles qui nous représenteront au PDW à St. John’s en janvier prochain. Préparations magistrales : Gabrielle Sicotte-Mendoza, Yu Hong, Maéva Blot et Sophie Léveillé MVL : Gabrielle Sicotte-Mendoza Entrevue pharmaceutique : Selma Karkas Compétition littéraire : Mirza Akram Hossain Advice for Life : Marie-Ève Dumas Canada’s Next Top Pharmacist : Maéva Blot Nous vous souhaitons bonne chance à St. John’s! Le comité organisateur du PDW 2020 est toujours à la recherche d’étudiants intéressés à s’impliquer dans les différents sous-comités. Si cela t’intéresse, tu peux m’écrire sur Facebook ou à l’adresse suivante : montrealsr@capsi.ca. :)
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 11
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Laurence Doré, représentante au Conseil de Faculté QUOI DE NEUF En début de session ont eu lieu les élections complémentaires de septembre et celles du comité du Spectacle de talent. Depuis cela, j’ai organisé la vente de vêtements qui a eu lieu les 30 et 31 octobre derniers. La commande devrait être prête au début du mois de décembre, ce qui veut dire que vous aurez vos articles pour les vacances de Noël! Je vais vous tenir au courant en temps et lieu pour la période de distribution des vêtements. De plus, avec l’aide de Tyler Morissette, j’ai le projet de mettre sur pied une banque de ressources pour les stages. La réalisation de ce projet nécessite la contribution de tous, donc n’hésitez pas à me faire part de vos ressources favorites! Bonne fin de session à tous, lâchez pas, les vacances s’en viennent! Louis-Philippe Daoust, coordonnateur à la vie étudiante QUOI DE NEUF Quoi de neuf à la vie étudiante? Et bien, on travaille fort pour vous divertir! Depuis le dernier numéro du Capsule, vous avez eu l’occasion de participer au traditionnel Party d’Halloween réunissant plus de dix associations différentes pour vous offrir le plus gros party étudiant d’Halloween au Québec. L’événement fut un méga-succès, merci de votre participation! Par la suite, une activité sportive incontournable a été le Archer-Tag. Toujours aussi populaire que l’année dernière, nous avons rempli le terrain. Peut-être allons-nous faire une prise 2 à la session d’hiver? À voir! Dans les « À venir », vous devez noter le party de fin de session du 21 décembre, la sortie au chalet du 25 au 27 janvier 2019, le CARNAVAL qui se déroulera de la mi-janvier au début février et bien plus! La question de la santé mentale reste encore sur toutes les lèvres et nous travaillons présentement à l’élaboration d’un plan stratégique en collaboration avec votre chargée aux affaires académiques, Marie-Ève, ainsi que plusieurs intervenant(e)s. Vous pourrez profiter de nos actions dès le début de la session prochaine à travers de nouvelles activités et bien plus! Vous avez des suggestions d’activités, de sorties culturelles, etc.? N’hésitez pas à m’écrire! Votre alcoolique préféré
12 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
AÉPUM consultatif Jin Kwon, président-élu du Conseil National de l’ACEIP (CAPSI) QUOI DE NEUF Le Conseil National de CAPSI prépare l’Assemblée générale annuelle pour présenter à nos membres notre progrès cette année. De plus, l’agenda se finalise pour les quatre jours de réunions afin d’entamer encore plus de projets durant la deuxième partie de l’année scolaire et de notre mandat. CAPSI travaille fort avec le comité organisateur du PDW 2019 pour les dernières étapes de l’organisation du PDW qui se déroulera à St. John’s en janvier 2019! Les représentants de chaque Faculté s’affronteront lors des compétitions nationales, divers prix seront remis aux lauréats et les délégués reviendront inspirés par les conférences. Au nom du Conseil National de l’Association Canadienne des Étudiants et Internes en Pharmacie, je vous souhaite du succès dans vos examens et surtout du repos et du plaisir pendant les vacances! Vous le méritez amplement! N’hésitez pas à m’écrire sur Facebook ou par courriel (preselect@capsi.ca)! Anna Wong, représentante aux instances professionnelles QUOI DE NEUF Le programme de formation continue offre la possibilité aux étudiants de participer à diverses activités de formation continue tout au long de l’année. Le but ultime de ce programme est de sensibiliser les étudiants à l’importance de la formation continue, qui occupe une place de choix dans la profession. Depuis le début de cette session d’automne, voici une liste de formations auxquelles les étudiants ont participé : • • • • • • • • • •
Hacking Health Montreal Colloque pour les étudiants de pharmacie (APES) Forum pour l’avancement de la pratique pharmaceutique FRAPP Soirée de pharmacothérapie CIP (oncologie, produits stériles et TDAH en pédiatrie) Rencontre sur l’arthrite Journée de pharmacothérapie du CHUS Journée de pharmacothérapie (Université Laval) Webconférences offertes par FOCUS (migraines, interactions médicamenteuses) Congrès AQPP Assemblée générale de l’APPSQ
Restez à l’affût pour encore plus de nouveautés et n’hésitez jamais à proposer d’autres formations! ;)
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 13
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Arianne Pelletier, chargée du comité sportif QUOI DE NEUF Quoi de neuf dans les sports au Pharm.D.? Les interfacs d’automne achèvent bientôt et il ne reste que quelques sports avant le grand carnaval d’hiver. Vous avez participé en grand nombre à plusieurs interfacs, ce qui nous a permis de nous tailler une place au 17e rang sur plus de 40 associations participantes! Nous avons encore besoin de vos talents pour quelques sports, notamment le hockey cosom, le water-polo sur tube et le curling. Restez à l’affût de mes publications pour les inscriptions. Parallèlement, le Club de course a été démarré et plusieurs événements spontanés ont été réalisés depuis sa création! N’hésitez pas à joindre le club et à venir vous dépasser avec nous. Si vous avez des suggestions d’activités sportives, n’hésitez pas à m’écrire! Je vous souhaite un merveilleux temps des Fêtes et on se revoit en hiver. Sandra Savignac, rédactrice en chef du Capsule QUOI DE NEUF La distribution du numéro de décembre est signe que la session d’automne tire déjà à sa fin. Trois numéros de votre journal étudiant ont été publiés lors de celle-ci et j’espère que vous en avez apprécié le contenu! Je tenais également à utiliser ces quelques lignes pour remercier les nombreux participants au concours de citations de patients et à féliciter notre gagnant, Nicolas Venne, qui remporte la magnifique tasse à café à l’effigie de la pharmacie! On souhaite qu’elle te soit utile pour compenser le manque de sommeil que tu n’auras pas le temps de rattraper pendant le congé des Fêtes! L’équipe du Capsule vous réserve encore un lot de surprises pour les deux numéros qui paraîtront à la session d’hiver. Il y aura des entrevues toutes aussi intéressantes les unes que les autres, des galeries de photos rendant compte des événements organisés à la Faculté de pharmacie, des concours vous offrant la chance de remporter des prix inusités et plus encore! D’ailleurs, pour le numéro de février, à l’occasion de la Saint-Valentin, un concours de pickup lines pharmaceutiques sera à l’honneur. Laissez aller le pharmacien-séducteur ou la pharmacienne-séductrice en vous! Le prix à gagner sera dévoilé au début du mois de janvier. Sur ce, je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année 2019!
14 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
ACTUALITÉS
Maéva Blot, chargée aux affaires de la FIEP (IPSF) QUOI DE NEUF Travailles-tu en pharmacie? Comptes-tu y travailler prochainement? As-tu des contacts dans le monde de la pharmacie? La FIEP/IPSF organise des échanges étudiants chaque année à Montréal et dans ses environs. L’une de nos responsabilités est de trouver des pharmacies qui seraient prêtes à offrir un stage à des étudiants internationaux et leur présenter ce qu’est la pratique pharmaceutique ici (Loi 41, dossier-patient, préparation de magistrales, etc.). Si tu crois pouvoir m’aider de quelque manière que ce soit, écris-moi sur Facebook ou à mon adresse courriel : fiep.aepum@gmail.com. Merci d’avance pour le coup de main!
Comité PillPub Yu Hong, Andréa Choinière et Sébastien E. Philémon, respectivement présidente, trésorière et secrétaire du comité PillPub QUOI DE NEUF En cette fin d’année 2018, le PillPub vous offre une dernière petite nouveauté pour vous souhaiter un joyeux temps des Fêtes : jujubes à thématique de Noël à 1 $. Nous tenons à vous remercier, cher(ères) étudiant(e)s pour vos encouragements, vos feedbacks positifs et vos commentaires constructifs tout au long de la session. Nous avons pris à cœur vos suggestions et continuerons de répondre à vos besoins gastronomiques au meilleur de nos capacités. Nous tentons aussi de notre côté d’essayer de nouveaux produits de nos fournisseurs, comme le repas chaud végétarien macaronis au fromage et courge musquée, le café aromatisé vanille et noisette de Van Houtte, la saveur macaron (vanille et amandes) du temps des Fêtes de Nespresso ou encore des viennoiseries spéciales telles que les danoises aux poires. Venez nous voir souvent pour plus de découvertes encore! Merci d’être non seulement de simples client(e)s, mais aussi des partenaires dans nos initiatives vertes : compost, système de tasses et ustensiles réutilisables. Finalement, merci de faire des efforts avec nous dans la sauvegarde de la propreté du PillPub: micro-ondes, lavage des tasses et ustensiles réutilisables. Sur ce, nous vous souhaitons un bon repos et de la bonne nourriture pendant le temps des Fêtes!
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 15
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Comité 5@7 Dale Hardy, Sophie Léveillé et Frédérique Frigon, respectivement président, trésorière et secrétaire du comité 5@7 QUOI DE NEUF Le dernier 5@7 de la session d’automne était le 5 décembre dernier. Le comité est très heureux de votre participation et que tout se soit bien passé tout au long de la session. Ainsi, pour ceux qui n’ont pas encore assisté à un 5@7 ou ceux qui ont hâte d’assister aux prochains, ces évènements vont se poursuivre à la session prochaine. Pour préciser un point qui fut amené au cours de ces évènements, les coupons qui peuvent être utilisés afin d’avoir accès aux consommations (alcoolisées ou non) sont ceux du 5@7 même. De ce fait, les anciens coupons, tels ceux de la session d’automne, ne seront plus acceptés. Au nom du comité 5@7, nous vous souhaitons un joyeux Noël et avons hâte de vous revoir au PillPub après les Fêtes!
MOTS CROISÉS PHARMACEUTIQUES (SOLUTIONS)
16 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
ENTREVUE AVEC ALEXANDRE CHAGNON PAR SANDRA SAVIGNAC (III) Nous sommes mardi soir, il est 20 h 30. Un patient appelle à la pharmacie, en panique, après avoir lu sur un forum que le nouveau médicament qu’on lui a prescrit pour soulager ses douleurs est en fait utilisé pour contrôler l’épilepsie. Vous essayez tant bien que mal de le rassurer et de lui expliquer le fond des choses, mais il n’y a rien à faire. Comment cette situation aurait-elle pu être évitée? En ayant accès à des professionnels de la santé sur Internet, bien sûr! C’est du moins l’idée qu’Alexandre Chagnon, pharmacien en établissement de santé au CIUSSS de l’Estrie, a eue pour tenter de contrer les malentendus et les problèmes générés par l’information en santé très facilement accessible sur Internet et parfois mensongère. Il a créé un site web, Question pour un pharmacien, où les patients peuvent poser leur question directement à un pharmacien et obtenir une réponse en moins de 24 heures. Lisez cette entrevue pour en découvrir davantage sur cette plateforme ainsi que son concepteur!
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 17
ACTUALITÉS
Quel est votre parcours? Mon parcours est très simple. Je suis sorti du CÉGEP avec une bonne cote R et la volonté d’entrer en pharmacie. J’ai fait le test psychométrique et, à ma première application, j’ai été refusé sur la base de celui-ci. J’ai donc dû faire une année d’études en biochimie après laquelle j’ai pu réappliquer en pharmacie. Cette année passée dans un autre programme m’a vraiment ouvert les yeux. Elle m’a fait retomber sur terre. J’y ai aussi gagné en humilité. Je suis donc arrivé avec un peu plus de maturité à l’université dans le programme de pharmacie. J’ai pu compléter ce dernier en trois ans au lieu de quatre. En effet, j’ai eu la chance de faire partie de la dernière cohorte du baccalauréat en pharmacie et, avec un peu de gymnastique, à l’Université Laval, j’ai été capable de le compléter en moins de temps. À la toute fin, j’ai fait un stage en milieu hospitalier. Il s’agissait du seul stage de tout mon parcours en milieu hospitalier et je suis tombé un peu en amour avec l’impact que je pouvais avoir. Je trouvais que c’était à cet endroit, en 2013, que je pouvais
«
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
avoir le plus grand impact sur le plus grand nombre de patients. À ce moment, il y avait aussi moins de pharmaciens en hôpital. En fait, le centre dans lequel j’ai fait mon stage à Granby n’avait pas recruté de nouveaux pharmaciens depuis cinq ans. Ils ont apprécié la façon dont je travaillais durant mon stage alors ils m’ont offert un emploi. Finalement, j’ai déménagé dans cette région avec ma femme.
que c’était l’endroit où j’avais le plus grand impact. Et bien, quand j’ai créé le site Question pour un pharmacien, je me suis rendu compte que c’était à cet endroit que j’étais capable d’avoir, comme professionnel, le plus grand impact. Donc, l’endroit où je pourrai aider le plus de patients, vous allez me retrouver là, toujours. Comment avez-vous eu cette idée?
Question pour un pharmacien est né dans ma tête un soir à la pharmacie, après qu’une patiente soit venue consulter le pharmacien dans une situation un peu désastreuse. Elle pleurait à la pharmacie. Elle avait son bébé avec elle, un jeune bébé de quelques semaines. On s’est rendu compte que, malheureusement, elle avait fait des recherches sur Internet, dans les jours précédents, afin de connaître la procédure à suivre pour reprendre l’allaitement après avoir bu de l’alcool. Elle s’en allait à un party et elle voulait boire quelques consommations sans que son bébé boive l’alcool qu’il pourJ’ai dit tout à l’heure que rait y avoir dans son lait. Un j’ai décidé d’être pharmacien site mentionnait que la période en établissement de santé parce pendant laquelle elle devait De plus, tout de suite en sortant de l’école, je me suis incorporé et j’ai commencé à faire du remplacement en pharmacie communautaire. J’ai fait du remplacement dans la région de Granby dans six pharmacies différentes. Au bout de deux ans, j’avais accumulé assez d’argent pour l’investir. À la grande surprise de mon entourage qui voulait que j’investisse dans quelque chose qui était peut-être un peu plus safe, j’ai décidé de créer un site Internet sur lequel les patients pourraient poser des questions auxquelles j’allais répondre en tant que pharmacien.
Donc, l’endroit où je pourrai aider le plus de patients, vous allez me retrouver là, toujours. »
18 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
«
C’est une information complètement aberrante, même dangereuse dans son cas, puisque, malheureusement, après trois jours, elle avait perdu la capacité d’allaiter. » jeter son lait était de trois jours. C’est une information complètement aberrante, même dangereuse dans son cas, puisque, malheureusement, après trois jours, elle avait perdu la capacité d’allaiter. Elle venait donc à la pharmacie pour demander de l’aide. Ce soir-là, le pharmacien avec qui j’étais et moi-même avons fait des démarches auprès d’un médecin pour avoir des médicaments galactogogues. On a également appelé une infirmière spécialisée en allaitement pour qu’elle la rencontre le lendemain. Toutefois, une semaine plus tard, on a revu la patiente à la pharmacie. L’allaitement était terminé pour elle. Elle venait chercher une préparation lactée pour nourrisson. Cette situation a été pour moi un wake up call. Je me suis dit : ça fait quatre ans que je suis à l’école à passer mes samedis soirs à la bibliothèque afin de devenir le meilleur pharmacien possible, je suis maintenant disponible de 9 h le matin à 10 h le soir à quelques coins de rue de sa maison, et cette patiente décide quand même d’aller sur Internet avant de venir me voir.
Ça ne pouvait pas fonctionner comme ça. Pour la protection du public et le futur de la profession, il fallait que les professionnels de la santé soient sur Internet, en commençant par les pharmaciens. De nos jours, des situations semblables arrivent fréquemment. Seulement au cours de la dernière année, plus de 40 000 patients ont obtenu une réponse par l’entremise du site Question pour un pharmacien. Les statistiques montrent qu’au Canada, neuf adultes canadiens sur dix consultent Internet lorsqu’ils ont un questionnement en lien avec leur santé. Il faut savoir que, sur le web, il y a deux aspects distincts qui sont problématiques avec l’information que l’on peut y trouver. Il y a d’abord à savoir si l’information est fiable. Dans l’exemple que j’ai donné avec la jeune maman, l’information n’était pas fiable du tout. Ensuite, l’information peut être fiable, mais l’applicabilité de celle-ci chez une personne en recherche d’information peut poser problème. On pourrait donner l’exemple
du méthotrexate qui est utilisé comme antinéoplasique, mais qui, à faible dose, est également utilisé pour ses propriétés anti-inflammatoires. Il ne s’agit pas de personnalisation, mais bien d’applicabilité du conseil au cas spécifique du patient. C’est donc tout l’avantage d’avoir des professionnels de la santé à même Internet. Il faut savoir que, avant de me lancer dans un investissement de plusieurs dizaines de milliers de dollars pour créer un site, j’ai validé mon projet afin d’être certain que les patients voulaient vraiment avoir de l’information par l’entremise d’un pharmacien sur Internet. J’ai créé une page Facebook qui s’appelait Question pour un pharmacien et qui était toute simple. Le logo était d’une laideur incroyable. D’ailleurs, la première question que j’ai reçue est : « Estce qu’il y a un vrai pharmacien derrière cette page? » C’était un essai : je voulais savoir s’il y avait une demande. Après un moment, j’ai contacté l’Ordre des pharmaciens du Québec pour leur mentionner que les
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 19
ACTUALITÉS
patients étaient intéressés et pour leur demander conseil. Ils m’ont fortement suggéré de ne pas poursuivre mes démarches puisque les serveurs étaient situés aux États-Unis. On n’avait donc aucun contrôle sur la confidentialité. J’ai alors débuté mon baptême de tout ce langage informatique. Je ne suis pas programmeur, donc il a fallu que je fasse beaucoup de recherche. Quatre ans plus tard, je suis en train de faire un diplôme de deuxième cycle en informatique de la santé à Sherbrooke. J’apprends encore tous les jours parce qu’il y a toujours de nouvelles informations qui s’ajoutent dans ce
20 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
domaine qui bouge très vite. Sur le site web, comment ça fonctionne pour le patient? Il est important pour nous de ne pas avoir ce qu’on appelle un paywall. Sur certains sites, on demande au patient de payer, par exemple, cinq dollars pour avoir un conseil. Des statistiques montrent que, sur Internet, 98 % des gens ne paieront jamais. Il ne faut pas oublier qu’on est à deux clics de Wikipédia, qui lui est gratuit. Sur Question pour un pharmacien, les patients peuvent donc poser leur question gratuitement dans une barre de
recherche qui ressemble beaucoup à celle de Google. À ce moment, on leur montre les questions semblables posées par d’autres patients et déjà répondues par des pharmaciens. On procède ainsi pour éviter que les pharmaciens aient à répondre plusieurs fois à la même question. Un fait intéressant est que les questions les plus populaires sont vues jusqu’à 50 fois par jour sans promotion de notre part. Alors, il y a une cinquantaine de patients, tous les jours, par l’entremise d’Internet et des moteurs de recherche, qui nous trouvent et qui obtiennent une réponse fiable en quelques se-
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
condes. Certaines réponses ont en tant que pharmacien anomême été vues plus de 10 000 nyme. Les pharmaciens insfois depuis leur création. crits ont leur photo sur le site Finalement, s’ils ne ainsi qu’une petite biographie, trouvent pas de réponses sa- donc on essaie vraiment de tisfaisantes, les patients sont promouvoir le pharmacien qui invités à poser leur propre s’implique. question. Ils doivent d’abord entrer leurs informations afin d’arriver à les situer sur une carte et donner quelques renseignements au pharmacien répondant. Ensuite, la question est envoyée aux trois pharmaciens inscrits sur la plateforme qui travaillent le plus près du lieu de résidence du patient. On procède ainsi puisqu’on a réalisé que, si on répond à des patients situés dans la même région que nous, il est plus facile de connaître la disponibilité des services ainsi que les particularités du coin. Un autre motif de cette démarche est d’amener une certaine clientèle en pharmacie, donc un certain retour sur l’investissement pour les pharmaciens qui s’inscrivent sur la plateforme. En effet, on ne répond pas sur Question pour un pharmacien
À l’intérieur de 24 heures, un pharmacien répond. En fait, il y a des vagues successives jusqu’à ce qu’une réponse soit acheminée. Les trois pharmaciens les plus près ont accès à la question pendant les quatre premières heures. Si après celles-ci, il n’y a toujours pas de réponse transmise, trois pharmaciens supplémentaires y ont accès, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on y ait répondu. Le patient aura fort probablement une réponse en moins de 24 heures puisque la médiane est environ à 16 heures actuellement. Il reçoit alors une notification par courriel. À partir de celle-ci, il peut commencer la conversation avec son pharmacien ou simplement prendre la réponse telle qu’elle est, ce que la plupart des patients font sur la plateforme.
Comment assurez-vous la confidentialité, malgré les informations demandées au moment de s’inscrire? Au début, on rendait accessible la presque totalité de l’information que le patient devait inscrire pour poser une question. On la rendait disponible pour le pharmacien. Sauf que, je l’ai dit un peu plus tôt, pour que la plateforme grandisse, il est important pour nous de rendre accessible aux autres utilisateurs les questions déjà posées. Alors, on a décidé de faire en sorte que même le pharmacien ne voit malheureusement pas beaucoup d’information concernant le patient. En effet, il peut seulement voir son sexe et son âge. Le reste des informations est logé dans un serveur, dans une base de données, qui est situé au Canada et qui est crypté pour être certain qu’au niveau de la confidentialité tout soit conforme. Toutefois, rien n’empêche qu’un patient reçoive un courriel de notification sur un courriel qui est partagé ou sur un
« Alors, on a décidé de faire en sorte que même le pharmacien ne voit malheureusement pas beaucoup d’information concernant le patient. »
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 21
ACTUALITÉS
appareil qui n’est pas verrouillé. C’est la limite de l’humain avec cette plateforme. Une tierce personne pourrait donc tomber sur le courriel, suivre le lien, atteindre la page, puis avoir accès à la question et à la réponse. Ainsi, de notre côté, on essaie de tout contrôler au niveau technologique, mais le côté humain fait en sorte qu’il y a toujours un risque. Au niveau d’Internet et de la plateforme, comme je l’ai mentionné, tout est crypté et tout est au Canada, ce qui est très important. En effet, aux États-Unis, il y a un article de loi qui s’appelle le Patriot Act qui a été voté en 2001 à la suite des attentats du 11 septembre. Celui-ci permet à des entités gouvernementales de fouiller les bases de données sous n’importe quel prétexte sans devoir aviser le propriétaire de la donnée ou de la base de données. Il est donc très important que les entreprises d’ici le sachent et que les utilisateurs le sachent aussi. On essaie de bien expliquer le tout sur notre site, même si on sait que les gens acceptent les conditions d’utilisation sans vraiment les lire. Que faites-vous avec les patients de moins de 14 ans? Le système sur le site est un peu « boboche » en ce moment. Effectivement, si un utilisateur écrit sa date de naissance et le
22 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
site calcule qu’il a 12 ans, on lui affiche un message disant qu’il ne peut pas utiliser le site s’il a moins de 14 ans. Cela n’empêche pas l’utilisateur de changer sa date de naissance pour nous poser sa question. Il n’en demeure pas moins que, comme en pharmacie en général, dans le cas d’un patient de moins de 14 ans, on a un devoir envers le tuteur légal de pouvoir l’aviser de la consultation. C’est pour ne pas devoir entrer dans ces détails qu’on a fixé l’âge à 14 ans et plus sur Question pour un pharmacien. Par contre, on est bien conscient que rien n’empêche un utilisateur de donner une information frauduleuse pour obtenir les services du site. On essaie donc d’en faire le maximum au niveau technologique pour respecter la législation locale, tout en essayant de ne pas compromettre la facilité d’utilisation de la plateforme. Dans le même ordre d’idées, en ce moment, seuls les patients possédant un code postal au Québec peuvent poser une question sur Question pour un pharmacien. Toutefois, rien n’empêche un patient habitant à Paris d’utiliser un code postal de Montréal après s’être fait refuser l’entrée sur le site. On rend tout de même les questions déjà répondues disponibles ailleurs qu’au Québec. À titre informatif, sur le site, les villes populaires, telles que définies par le nombre de
visiteurs, sont, en ordre décroissant, Montréal, Québec et Paris. Il y a en fait 66 % de nos visiteurs qui viennent du Canada, le reste vient de l’extérieur du pays. Beaucoup proviennent de la France, bien entendu, mais aussi de l’Afrique. Cependant, de leur côté, ces visiteurs ne peuvent pas poser de questions. Ils peuvent seulement consulter les questions déjà répondues, en gardant en tête qu’il s’agit d’une question posée et répondue dans un contexte québécois. Comment ça fonctionne pour le pharmacien? Pour le pharmacien, le formulaire d’inscription est disponible à même le site Internet. Il y entre ses informations, incluant son nom, son numéro de pratique et l’adresse de sa pharmacie. Ensuite, un membre de l’équipe de Question pour un pharmacien s’occupe d’appeler le pharmacien nouvellement inscrit dans les jours suivants, pendant qu’il travaille à la pharmacie. On procède ainsi pour valider que c’est bel et bien un pharmacien qui s’est inscrit. En effet, monsieur et madame Tout-le-Monde pourraient accéder au site de l’Ordre des pharmaciens du Québec, ouvrir l’onglet « Trouver votre pharmacien », questionner la base de données, trouver l’information nécessaire, puis s’inscrire sur le site et répondre n’importe quoi aux questions. Ainsi, la
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
technique que j’ai trouvée pour valider l’identité du pharmacien est de l’appeler durant ses heures de travail. Je peux alors confirmer avec lui qu’il s’est bien inscrit sur le site, puis je lui transmets les informations nécessaires pour l’orienter dans ses nouvelles fonctions. Par exemple, on suggère toujours au pharmacien de laisser passer les premières questions et de retourner voir dans les jours qui suivent les réponses données par les autres pharmaciens. De cette façon, il y a un apprentissage in situ du fonctionnement sur le site. Il est évident qu’on ne peut faire de miracles avec très peu d’informations, mais il faut savoir que la plupart des questions sont d’ordre général et que, pour celles qui ne le sont pas, on peut simplement poser à notre tour une question au patient puisqu’il s’agit d’un échange bidirectionnel. Le patient peut alors nous fournir l’information manquante et on peut lui revenir avec plus de précisions.
j’étais en train de travailler au développement du site Internet. Je suis allé voir l’équipe chargée du développement en leur disant qu’il fallait valider que d’autres pharmaciens pourraient le faire avec moi parce que j’allais devoir tout lâcher. Je travaillais à temps plein à l’hôpital et j’avais ma femme et mon premier bébé, donc ça commençait à être trop. On a mis un formulaire d’inscription en ligne sur la version bêta du site. Après quelques semaines, 62 pharmaciens s’étaient inscrits. Avec le recul, je crois que la publication d’un portrait de moi par l’Ordre des pharmaciens du Québec a beaucoup aidé. La transition d’un pharmacien à plusieurs pharmaciens s’est donc faite par l’entremise du premier site. Ensuite, ça s’est fait de bouche à oreille. Je ne fais encore aucune promotion directe de Question pour un pharmacien auprès des pharmaciens. Souvent, ce sont de jeunes pharmaciens sortant de l’école qui désirent y contribuer.
J’ai comme objectif d’atComment êtes-vous arriteindre plus de 1000 pharvés à plus de 150 pharmamaciens inscrits sur le site ciens inscrits sur le site? d’ici peu. Présentement, j’ai On est arrivé à exactement répondu aux besoins de la 162 pharmaciens récemment. population : je sais ce que Le processus s’est fait un peu la population a besoin, ce bizarrement. Sur Facebook, que les patients ont besoin. au tout début, je recevais une Maintenant, je veux faire pivoquestion par semaine. En der- ter le site pour considérer danier, je recevais plusieurs ques- vantage ce que les pharmaciens tions tous les jours. À l’époque, ont besoin. Les prochaines
itérations du site Internet serviront donc à offrir des avantages aux pharmaciens, à leur libérer plus du temps pour faire de la clinique et à leur apporter des revenus, par exemple. Il faut comprendre que la plupart des pharmaciens investissent du temps en dehors de leurs heures de travail pour répondre aux questions sur le site. D’ailleurs, on a demandé aux pharmaciens et, pour la majorité, il faut entre 10 et 15 minutes pour répondre à une question, incluant le temps de recherche et de rédaction. Les réponses sont sur Internet, elles sont publiques et elles vont y être longtemps. Alors, les pharmaciens s’appliquent dans la qualité de leurs explications. À propos de la rémunération, je disais un peu plus tôt que tout porte à croire que les patients ne paieront jamais pour une consultation sur Internet surtout considérant qu’on a de la difficulté à se faire payer en face. Aussi, les dernières années nous ont montré que le gouvernement ne sera pas d’une grande aide sur ce point. Il faut donc voir ailleurs pour une source de revenus. Il existe différents modèles de ce qu’on appelle la monétisation d’une plateforme sur Internet. Il y a le modèle du site medium.com. Il s’agit d’un réseau social pour les gens qui aiment écrire et lire. Les consommateurs des his-
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 23
ACTUALITÉS
toires qu’on retrouve sur le site donnent cinq dollars par mois et, en fonction des histoires qu’ils lisent, cet argent est distribué à chacun des auteurs selon un algorithme maison. Ce concept est très intéressant, mais oblige le visiteur à payer, ce qui est peu probable dans notre cas. Un autre modèle est celui de YouTube. En ce moment, sur YouTube, si une vidéo devient populaire et satisfait certains critères, Google ajoute des publicités sur celleci. Le concepteur de la vidéo touche un certain pourcentage du revenu généré par ces publicités. Ce principe de partage de revenu publicitaire pourrait être envisagé sur Question pour un pharmacien : un pharmacien pourrait, par exemple, recevoir quelques dollars pour chaque tranche de 100 vues de sa réponse. Cela ferait en sorte qu’il y aurait de la publicité sur la plateforme, ce qui n’est pas le cas en ce moment. Il faut aussi garder en tête que Question pour un pharmacien est un site professionnel, donc
«
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
il faut bien choisir la publicité qui y sera affichée. Une dernière façon de procéder pourrait être de contacter le patient par courriel une semaine après la réception de sa réponse, par exemple, et de lui demander s’il souhaite faire une contribution monétaire. La somme récoltée serait remise en partie au pharmacien ayant répondu. Bref, pour monétiser la plateforme et permettre une rétribution des pharmaciens inscrits, plusieurs avenues sont présentement étudiées. Sur la plateforme, y a-t-il une supervision des pharmaciens? Il y a trois stratégies sur le site qui nous permettent d’affirmer qu’une certaine supervision est effectuée. Premièrement, il y a trois pharmaciens qui reçoivent la question en même temps. Alors, s’il s’agit d’une question d’oncologie par exemple, il est possible de la laisser passer si ce n’est pas notre champ d’expertise. Ce premier filtre est donc situé plutôt en amont.
Deuxièmement, on fournit à même le site Internet un accès à RxVigilance, de sorte que les pharmaciens ont accès aux outils dont ils se servent à la pharmacie même s’ils sont sur la route ou à la maison. Troisièmement, comme plusieurs pharmaciens reçoivent la question en même temps, quand la réponse est publiée, il arrive parfois, même rarement, qu’un pharmacien flag la réponse d’un autre et dise qu’il aurait écrit la sienne différemment, ou qu’il aurait ajouté de l’information. Lorsque cela survient, les pharmaciens sont informés de communiquer avec moi, puis j’agis à titre de filtre. Si je vois qu’on veut ajouter de l’information seulement pour en ajouter, j’en parle simplement avec le pharmacien qui a flaggé. Si je trouve effectivement que c’est une très bonne intervention, je mets les deux pharmaciens en contact. Ce contrôle par les pairs fonctionne très bien actuellement sur le site.
Un fait intéressant est que les visiteurs du site, quand ils tombent sur des conversations, même si elles ne sont pas très longues, passent en moyenne 3 minutes à lire la réponse d’un pharmacien. »
24 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
ACTUALITÉS
« Il y a deux façons d’entrevoir le futur de la pharmacie : on peut y voir des défis ou des opportunités. » À quoi ressemblent les macien s’ils ont besoin de questions? Et les ré- plus d’informations. Il y en a d’autres qui poussent le conseil ponses? un peu plus loin. Il y en a qui Les questions sont très diversi- vont davantage provoquer une fiées. On a regroupé les ques- conversation avec le patient. Il tions en catégorie sur le site. y a vraiment plusieurs styles Toutefois, il faut savoir que ce de pharmaciens. Je n’essaie travail est loin d’être parfait pas de dicter le type de réponse parce que, parfois, la classi- ou de demander directement à fication est un peu tirée par un pharmacien de répondre les cheveux. Il y a beaucoup à une question en particulier. de questions en oncologie, en Les pharmaciens répondent santé sexuelle, en antibiothé- sur une base volontaire et ils rapie, en dermatologie et en font un excellent travail. parasitologie. Ces dernières Concernant la conversation, représentent environ 35 % des questions sur le site. Les elle ressemble beaucoup à ce 65 % restants sont vraiment qu’on retrouve sur Messenger. épars, ce qui rend d’autant Également, tout se passe sur le plus complexe le travail du site. C’est un aspect important pharmacien répondant. C’est pour la sécurité et la confid’ailleurs pour cette raison dentialité des consultations: que ce sont principalement des il faut faire en sorte que les pharmaciens communautaires informations ne sortent pas du qui répondent : leur éventail site, que tout soit centralisé sur d’expertises se colle bien à la la plateforme. Les courriels sont donc seulement utilisés réalité du site. pour pousser les notifications. Du côté des réponses, cer- Éventuellement, on souhaite tains pharmaciens répondent que ça ressemble encore plus de façon générale et invitent à une vraie consultation, qu’on les patients à les consulter ou soit capable de mettre des liens à consulter leur propre phar- à l’intérieur de la conversation
ou même des PDF. Un fait intéressant est que les visiteurs du site, quand ils tombent sur des conversations, même si elles ne sont pas très longues, passent en moyenne 3 minutes à lire la réponse d’un pharmacien. Sur Internet, 3 minutes, c’est une éternité. Habituellement, les internautes passent 20 à 30 secondes sur une page. Alors, les patients essaient vraiment de comprendre et de voir si la situation se rapproche de la leur. Votre site est-il accessible dans les autres pays? Pour l’instant, tel que mentionné précédemment, le site n’est pas accessible dans les autres pays pour poser des questions. En fait, les patients qui n’habitent pas au Québec peuvent seulement consulter les questions déjà répondues. Avant tout, on désire rendre la plateforme bilingue au Québec, et ensuite bilingue dans le reste du Canada. Je crois qu’il est important de bien faire les choses ici et d’apprendre de cette expérience avant de rendre le service disponible
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 25
ACTUALITÉS
ailleurs. Donc, pour l’instant, c’est seulement en français et seulement au Québec. Bientôt, askyourpharmacist.ca viendra s’ajouter à notre plateforme, ce qui devrait contribuer à augmenter drastiquement le nombre de consultations des questions répondues. Il faut savoir qu’on ne compte cependant pas se lancer dans la traduction des quelque 1500 questions répondues en ce moment. On a trop peur de changer la nature de la question et de la réponse. Une question posée en anglais va donc être répondue en anglais et être figée dans le temps ainsi. Alors, au moment de faire une recherche sur Question pour un pharmacien ou sur Ask your pharmacist, selon les mots-clés utilisés dans la barre de recherche, des questions anglaises ou françaises seront affichées tout simplement. De plus, la traduction des questions et des réponses représente un travail énorme, donc on ne veut pas se lancer là-dedans. Quels sont vos projets à long terme avec ce site web? Je pense qu’on ne doit pas se mettre la tête dans le sable en ce qui concerne le futur de la pharmacie. Le géant Amazon a récemment acheté PillPack au coût d’un milliard de dollars. PillPack étant un chef de fil américain dans la vente et la
26 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
distribution de médicaments, il est certain qu’Amazon va éventuellement se lancer làdedans. En fait, c’est une question de temps probablement avant qu’Amazon soit de ce côté-ci de la frontière à vouloir faire la distribution de médicaments. Alors, Question pour un pharmacien, à terme, j’espère que ce sera une façon pour les pharmaciens de posséder la relation entre le pharmacien et le patient sur Internet, afin d’éviter que ce soit une entité américaine, par l’entremise d’un bureau à Toronto, qui contrôle tout ce qui se passe sur le web. L’avenir est vraiment sur le web, autant en santé qu’ailleurs. Donc, j’espère pouvoir contribuer à rendre le pharmacien indispensable sur Internet comme dans la vraie vie par l’entremise de Question pour un pharmacien. Un mot de la fin pour les étudiants? Il y a deux façons d’entrevoir le futur de la pharmacie : on peut y voir des défis ou des opportunités. Personnellement, je vois d’énormes opportunités pour le pharmacien au cours des prochaines années. Puisque les étudiants en pharmacie sont le principal vecteur de changement de la pratique, il faut qu’ils continuent à s’informer, à vouloir apprendre, et qu’ils n’aient pas peur de bousculer le modèle de pratique quand ils arrivent sur le marché du tra-
vail. Un conseil que je pourrais donner aux étudiants à ce propos est de le faire rapidement en sortant de l’école. Souvent, on quitte les bancs d’école la tête pleine d’idées, puis on se fait rapidement absorber par le quotidien, par la « réalité », et on perd ce qu’on avait en tête comme pratique idéale. Dans mon cas, j’ai rapidement pris des initiatives et ça a bien fonctionné. En fait, la plupart des gens aujourd’hui considérés comme des innovateurs ont procédé ainsi : ils ont essayé de changer les choses et d’avancer la pratique tout de suite en sortant de l’école. En effet, une fois qu’on arrive dans le milieu, on entre en mode survie alors qu’on fait des heures de fou et qu’on travaille les soirs et les week-ends. Finalement, on se réveille, 14 mois plus tard, et on n’a pas eu le temps de faire quoi que ce soit. À ce moment, on perd la motivation qu’on avait au départ. Également, il est important de s’entourer de gens qui aiment faire bouger les choses et qui sont motivés. Il faut s’aider, il faut être là pour nos patients. Je suis convaincu que ce sont les étudiants en pharmacie qui vont pousser plus loin la pratique de demain.
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
LE TUTORAT
Ce que les étudiants en pensent! PAR KAROLINE BONDU (IV)
Objectifs Évaluer le service de tutorat par les pairs, offert par la Faculté de pharmacie aux étudiants des programmes de premier cycle. ◆◆ Décrire et comparer les pratiques. ◆◆ Sonder les étudiants afin d’obtenir leur avis. ◆◆ Émettre des suggestions.
Méthode ◆◆ Étude descriptive ◆◆ Population : 966 étudiants de premier cycle à la Faculté ◆◆ Collecte de données : ◆◆ Questionnaire électronique ◆◆ Observations des séances ◆◆ Rencontre des intervenants de la Faculté ◆◆ Rencontre des intervenants dans les autres facultés ◆◆ Recensement des écrits scientifiques
Vous avez répondu au questionnaire sur le tutorat à la Faculté, voici ce qui en ressort : Selon les réponses des étudiants et étudiantes, le programme de tutorat de la Faculté de pharmacie est pertinent et satisfaisant et les répercussions qu’il engendre sur les études sont positives. Bien que quelques améliorations soient à apporter afin d’optimiser et d’uniformiser les pratiques, le programme de tutorat est un atout pour la formation professionnelle. Non seulement ce programme favorise l’apprentissage, mais il diminue le stress associé aux examens, renforce la coopération et facilite la communication lors de difficultés d’apprentissage chez les tutorés. En plus, il permet d’augmenter la confiance en soi, d’améliorer la communication et de consolider l’apprentissage chez les tuteurs. Ce sont tous des avantages qui sont utiles pour une pratique future en pharmacie. Vous avez été écoutés! Des recommandations issues des résultats du questionnaire et de vos commentaires ont été émises auprès des associations étudiantes et des conseillères en gestion des études, le tout pour vous permettre d’avoir un programme de tutorat adapté à vos besoins!
Résultats ◆◆ Taux de participation : 21,5 % ◆◆ Raison de participation : ◆◆ Pharm. D. et BSBP : « Pistes et primeurs pour les examens » ◆◆ QeP : « Orienter et organiser l’étude ». ◆◆ La majorité des répondants sont dans l’intervalle positif quant aux énoncés sur les retombées du tutorat (voir tableau 1). ◆◆ Plus de 90 % des répondants sont « En accord » jusqu’à « Totalement en accord » pour dire que le service de tutorat répond à leurs attentes.
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 27
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
LES SECRETS POUR UNE RÉUSSITE ACADÉMIQUE! Saviez-vous qu’il est peu efficace de vouloir tout noter? PAR CATHERINE TARDIF (II)
O
h mon dieu! Ce professeur parle tellement vite! Je vais tout noter pour être sûr de ne rien rater! Mieux encore, je vais enregistrer pour ne pas en manquer une miette! Si vous n’avez jamais vécu cette expérience, je l’ai vécu de nombreuses fois en changeant de programme d’études. Pour augmenter mon dossier scolaire, il me fallait tout noter, ne rien manquer, tout savoir. Je passais beaucoup de temps et d’énergie pour faire des notes et réécouter mes enregistrements. Il a fallu que j’en fasse une « écœurantite » aiguë pour réaliser que ce que je faisais ne m’apportait rien sauf me gruger du temps. J’ai donc décidé de faire un 180° et de changer ma stratégie. Voyons voir si vous êtes un « accro » de la prise de note. 1. Enregistrez-vous les cours? 2. Écrivez-vous mot à mot
28 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
ce que le professeur dit en classe? 3. Êtes-vous un accro du surligneur? 4. Utilisez-vous davantage votre ordinateur plutôt qu’un crayon? 5. Êtes-vous de ceux qui stressent de ne pas avoir tout noté?
Si vous avez répondu oui à au moins trois questions, c’est que vous notez, mais vous n’écoutez pas. Enregistrer les cours n’est pas la meilleure stratégie, car vous aurez tendance à vous en remettre à ceux-ci. Par conséquent, vous risquez d’être tentés de ne pas écouter ou faire autre chose en vous disant que vous pouvez le réécouter plus tard. Pourquoi réécouter tous vos cours à la maison quand vous venez déjà en classe? Rappelez-vous qu’il n’y a que 24 h dans une journée, il faut savoir gérer son
temps! Écrire toutes les informations n’est pas la meilleure stratégie non plus, car pendant que vous écrivez, vous ne comprenez pas ce qui est expliqué en classe. Par conséquent, vous aurez tendance à apprendre tout par cœur, sans nécessairement y comprendre quelque chose. Surligner est pratique, mais trop c’est comme pas assez. Souvenezvous, vous ne devriez surligner que 10 à 15 % de vos notes! Pourquoi faire du coloriage pendant les cours? Taper vos notes à l’ordinateur comporte de nombreux avantages, mais des risques aussi. Il est plus rapide de taper sur un clavier que d’écrire. Par conséquent, la feuille et le crayon obligent à reformuler une idée dans vos mots et n’écrire que l’essentiel. Pourquoi vous stresser à noter tout et récolter une crampe de mains ou de doigts?
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Voici la stratégie qui marche pour moi : 1. Lire les notes de cours la veille Utilité : avoir une idée générale du contenu afin de ne pas écrire ce qui est déjà écrit 2. Organiser ses notes (date, pagination, titre du cours…) Utilité : s’y retrouver 3. Écrire sur le recto seulement Utilité : conserver le verso pour inscrire d’autres informations pertinentes (définition, remarque pour l’examen…) 4. Utiliser des abréviations Utilité : augmenter la rapidité de prise de note pour ne pas perdre le fil 5. Identifier les idées principales de la matière présentée en classe Utilité : cibler la matière importante pour l’étude
ACTUALITÉS
6. Schématiser l’information Utilité : mieux comprendre une information difficile 7. Écrire dans ses propres mots Utilité : vérifier sa compréhension 8. Écrire l’essentiel Utilité : écouter en cours et n’ajouter que des informations non écrites que vous risquez d’oublier Il existe de nombreuses techniques pour une prise de notes efficace. Il vous suffit de trouver lesquelles sont faites pour vous! Prenez le temps de vous amuser, car la vie étudiante n’est pas obligée d’être plate!
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 29
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
PRATICO-PRATIQUE :
JE METS CELA DANS MA BOITE À OUTILS! PAR CATHERINE TARDIF (II)
CONTEXTE ACTUEL Internet est l’une des sources numéro 1 pour consulter de l’information. Les gens ont tendance à écouter ce qui se dit dans les nouvelles et sur les réseaux sociaux, plutôt que de mettre quelques efforts pour trouver une bonne source d’information. La nature de ces informations est souvent anxiogène pour monsieur et madame tout le monde et elle n’est pas toujours vraie. Elle est surtout composée de sophismes, tente de critiquer le ton et veut contredire la science sans argumentation fondée. Malheureusement, cette tactique fonctionne, puisque les débats émotionnels suscitent davantage l’attention du public que les faits scientifiques. Cette pratique vient perpétuer certains mythes et croyances populaires, les rendant plus difficiles à défaire. Il s’agit d’un phénomène très présent dans le domaine de la santé. Ceci est très préoccupant! Il est donc important de s’y attarder quelques instants.
30 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
2 CONSEILS ÉLÉMENTAIRES 1. Il faut savoir choisir ses combats! On ne peut pas faire changer l’avis de tous! 2. Il faut accepter que la méfiance des gens envers les professionnels de la santé est une croyance populaire faisant partie de notre réalité. LA STRATÉGIE D’OLIVIER BERNARD QUE J’AI REBAPTISÉ LA TECHNIQUE DU NINJA 1. Écouter ce que le patient a à vous dire : - Cela signifie « ferme ta gueule! », ne parlez que si vous avez besoin de précisions. - Le patient sentira que vous êtes là pour lui. 2. Faire preuve d’empathie : - Soulevez que vous avez remarqué l’inquiétude du patient. - Le patient vous percevra comme un humain et non comme un scientifique.
3. Lui accorder un point : - Dans tout ce que le patient dit, il y a quelque chose de vrai! Soulevez-le au patient. - Le patient sentira que vous lui donnez raison. 4. Faire la balance entre ce que ce le patient dit et ce que vous voulez lui dire : - C’est le moment de glisser l’information importante que vous voulez que votre patient retienne de votre conversation. - Le patient sentira que vous répondez à son inquiétude et que vous savez faire la part des choses et des compromis. COMPORTEMENTS À PRIVILÉGIER - Soyez ferme et confiant, ne laissez pas place à l’ambiguïté : vous augmenterez votre lien de confiance. - Allez chercher la vraie source de l’inquiétude : vous répondrez mieux aux besoins de votre patient.
- Lorsque c’est approprié, utilisez vos expériences personnelles ou des témoignages : vous rejoindrez l’émotionnel de votre patient et cela donnera du poids à vos dires. COMPORTEMENTS À ÉVITER - Relever des mythes (ou les éviter) - Faire appel à la peur - Dire qu’il n’y a aucun risque - Prendre personnels les commentaires négatifs des patient - Perdre son sang froid CONCLUSION Faites de bonnes recommandations en étant à l’écoute des inquiétudes de vos patients, soyez empathique et surtout ne les jugez pas! Si vos patients viennent vous voir, c’est qu’ils veulent votre avis sur la question! Pour avoir mis ces stratégies en pratique, cela fonctionne vraiment. C’est en se pratiquant que l’on devient meilleur.
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 31
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
MAINTENANT, À NOUS DE JOUER! PAR LOUIS-PHILIPPE DAOUST (II), MARIE-ÈVE DUMAS (II), JACYNTHE OUELLETTE (III) ET ANTOINE MARQUIS (III) Les 15 et 16 novembre derniers se déroulait le traditionnel Congrès de l’Association des pharmaciens propriétaires du Québec (AQPP) à Québec. Plus de 800 personnes étaient réunies pour l’événement, dont plusieurs pharmacien(ne) s propriétaires (évidemment), des exposants, des entreprises, des membres des conseils d’administration et des représentants de différentes associations. En tant que représentants de l’AÉPUM, nous avons eu l’honneur d’y assister, et ce à notre plus grand bénéfice. Ce fut deux jours chargés, épuisants, mais incroyablement instructifs et divertissants. Le Congrès de l’AQPP est sans contredit LE congrès de l’année (après le COCEP!).
32 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
pour poursuivre le progrès de la profession ou pour faire du pharmacien un professionnel de Le thème du congrès, la santé encore plus accessible Maintenant, à nous de jouer, est et aimé du public? assez révélateur. Le président de l’AQPP, monsieur Jean Les grandes conféThiffault, l’a décrit comme étant rences le moment de passer à l’action Le congrès c’est de grandes pour le bien de la profession conférences, des ateliers (qui future. Les pharmacien(ne)s, peuvent compter dans les uniqu’ils ou qu’elles soient pro- tés de formation continue des priétaires, salarié(e)s, en hôpi- pharmacien(ne)s), des séances tal, en industrie ou autres, sont de réseautage et un salon des des acteurs clés et doivent agir exposants. Bref, deux journées dès maintenant. Pourquoi faire bien remplies. Les grandes du changement l’enjeu prin- conférences étaient données cipal du congrès? Parce que la à tous et à toutes par des inviprofession est constamment en tés de renom. Tout d’abord, la mouvement et que l’on doit agir conférence d’introduction par avant de se faire enterrer par le messieurs Jean Thiffault et Jean changement : une comparaison Bourcier sur le changement avec les magasins Sears, bien à dans le monde de la pharmacie la mode durant un moment, mais a ouvert le congrès d’une main qui étaient incapables de suivre de maître. Les enjeux abordés le courant des technologies. figurent dans le paragraphe préLes géants Amazon et autres cédent. grandes entreprises internatioPar la suite, monsieur nales détiennent des pouvoirs Michel Boucher de l’Agence immenses, soit la technologie et Canadienne des Médicaments les marchés en ligne. Où sera le et des Technologies de la Santé pharmacien dans 10 ans, 20 ans, (ACMTS) nous présentait un 30 ans? Sera-t-il remplacé par survol des évaluations des techdes machines ou des livraisons nologies de la santé et du prix en ligne? Ce sont ces enjeux du des médicaments. Ces derniers changement qui ont été abordés sont analysés et suggérés par lors du congrès et qui portent des rapports de l’ACMTS et à la réflexion. Comment faire
Faire du changement un allié
ACTUALITÉS
de l’INESSS. Il était intéressant de voir les techniques et les priorités dans l’évaluation de la pertinence d’un nouveau médicament, tel que son prix, son accessibilité, sa demande, etc. Monsieur Boucher a également abordé le thème des thérapies géniques qui commencent à percer le marché et pour lesquelles beaucoup d’approfondissements doivent être réalisés. Quelques minutes plus tard, un panel prenait place sur scène, composé de madame Sylvie Bouchard de l’INESSS, de monsieur Stéphane Lassignardie de Abbvie Canada et président du comité Québec de Médicaments novateurs du Canada, de monsieur Jean-Guy Goulet, chef de l’exploitation chez Pharmascience Inc. et de monsieur Denis Villeneuve, pharmacien et président de Panacée Conseil. Le tout était animé par monsieur Jean Thiffault. Vous comprendrez que nous avions des experts du domaine de l’évaluation du médicament, du marché des médicaments novateurs, du marché des génériques et un point de vue de la réalité des pharmaciens. Il était intéressant d’apprécier les opinions divergentes et convergentes des différents membres du panel.
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 33
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
«
Les pharmacien(ne)s, qu’ils ou qu’elles soient propriétaires, salarié(e)s, en hôpital, en industrie ou autres, sont des acteurs clés et doivent agir dès maintenant. »
Les sujets abordés étaient très nombreux. Pour en faire un petit résumé : l’importance de l’intervention du pharmacien, la protection des compagnies canadiennes du médicament pour pouvoir mieux réagir en cas de crise (comme celle du valsartan), l’utilisation optimale du pharmacien (meilleur usage du médicament, identifier les facteurs de risque et les interactions), les actes délégués aux pharmaciens ainsi que la mise de l’avant du savoir et de l’expertise. Une phrase clé pour nous, futur(e)s pharmacien(ne)s, exprimée par Denis Villeneuve a été : « Chaque médecin devrait avoir son pharmacien! » Pour débuter la seconde journée, nous avions l’honneur d’écouter monsieur John Parisella, conseiller spécial en stratégie et rayonnement du
34 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
cabinet de relations publiques NATIONAL qui abordait les changements politiques au Québec, au Canada et aux États-Unis. Monsieur Parisella apportait un point de vue objectif de la situation que l’on connaît déjà bien : le gouvernement caquiste au Québec et la situation avec le président des États-Unis, Donald Trump. D’ailleurs, une des surprises du congrès fut bien évidemment la présence de la ministre de la Santé et des Services sociaux, madame Danielle Mccann. Elle y est allée d’une brève apparition pour exprimer la position du nouveau gouvernement face aux pharmacien(ne)s et à la profession future et nous pouvons vous assurer qu’elle donnait espoir : celui d’un gouvernement collaboratif et axé sur les soins des patients et sur le rôle de pre-
mière ligne du pharmacien dans le système de santé québécois! C’est monsieur André Picard, journaliste et chroniqueur spécialisé en santé au Globe and Mail, qui est venu parler des perspectives d’avenir du pharmacien ici et dans le monde. Monsieur Picard s’est penché sur les défis et sur les opportunités du système de santé et du rôle du pharmacien dans tout cela. Par la suite, monsieur Bernard Lachapelle, président du groupe JBL, a profité d’un moment pour aborder les défis et les opportunités de l’industrie et de la recherche pharmaceutique. Alors que le Canada est en constante croissance dans le domaine, il est important de préciser que la croissance la plus importante dans le dévelop-
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
pement du médicament réside dans les produits biologiques et dans les thérapies géniques. Dans le même sens, ce sont les recherches les plus coûteuses. Pour clore les grandes conférences du congrès, quoi de mieux que de discuter du cannabis. C’était docteur Claude Cyr qui animait cette conférence et qui énonçait les démarches typiques chez un patient pour se procurer du cannabis médical. Les problématiques engendrées par le système actuel ne sont pas à débattre : il n’y a pas d’intermédiaire entre le médecin prescripteur et le fournisseur de cannabis thérapeutique au patient. Comment optimiser les soins chez un patient sous cannabis? C’est en ce sens que docteur Cyr promeut le rôle du pharmacien dans la gestion de la thérapie, des interactions, des précautions et des abus. Une distribution thérapeutique par le pharmacien pourrait résoudre ces problèmes d’emblée, alors que le patient ne connaît pas toutes les issues possibles de son traitement.
nous pouvions en voir deux par jour. Les ateliers étaient sous forme de présentation d’une heure, durant laquelle le conférencier abordait un sujet précis auquel des unités de formation continue pouvaient être attribuées. Nous avons eu la chance de développer nos connaissances sur différents sujets intéressants que nous abordons que très superficiellement au cours de notre formation.
les artisan(e)s du domaine de la pharmacie au Québec et d’amplifier son réseau de contacts en plus d’en apprendre davantage sur le monde de la pharmacie. Nous avons eu la chance de partager le point de vue des étudiants avec diverses associations et instances.
Le congrès se tiendra à Montréal l’année prochaine, soit les 7 et 8 novembre prochains, au Palais des Congrès. Les sujets présentés étaient C’est, évidemment, à ne pas le modèle d’affaire qui évolue manquer! vers la pharmacie numérique, les erreurs de facturation, la va– Vos représentant(e)s de leur d’une pharmacie et la prél’AÉPUM paration d’une vente, la gestion du changement et le passage à l’action, l’instauration d’un service de prise en charge des maladies chroniques et la négociation d’une convention entre actionnaires ou la négociation de l’achat/vente d’une pharmacie.
Passer à l’action
En somme, autant pour le ou la pharmacien(ne) propriétaire que pour l’étudiant(e) en pharLes ateliers macie, le congrès de l’AQPP En plus des grandes confé- est sans contredit un incontourrences, six ateliers étaient pré- nable. Il s’agit d’une occasion sentés durant les deux jours et en or de tisser des liens avec
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 35
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
FRAPP 2018
Pharmacien prescripteur : évolution ou révolution? PAR HOUDA EL GHOMARI (III)
Le 5e forum pour l’avancement de la pratique pharmaceutique a eu lieu le 13 octobre dernier à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Il s’agit d’un rendez-vous rassemblant plus d’une centaine de pharmaciens communautaires, principalement des cliniciens associés qui bénéficient de la gratuité à l’inscription au forum. Ceci est un modeste geste de la part de la Faculté afin de remercier les cliniciens associés pour leurs apports en matière de formation des étudiants, comme l’a déclaré la doyenne de la Faculté de pharmacie. La Faculté de pharmacie compte en effet plus de 1000 pharmaciens cliniciens associés dans environ 40 établissements de santé et 300 pharmacies communautaires. Après une première période d’inscription pour les pharmaciens, l’inscription a été ouverte pour les étudiants, et j’ai saisi l’occasion d’y participer une seconde fois. Nous n’étions que 4 étudiantes participantes versus 7 l’année passée à cause certainement des engagements de chacun et des examens imminents, d’où l’intérêt de vous donner une petite idée sur le déroulement du forum.
36 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
L
ors de son mot de bienvenue, madame Lyne Lalonde a également confié qu’il s’agit d’un rêve pour elle d’en arriver là, d’arriver à ce que le pharmacien devienne prescripteur. En effet, le thème abordé cette année est celui du pharmacien prescripteur, entre évolution et révolution. Fidèle à sa présentation des données probantes, elle nous a décrit les résultats d’une méta-analyse publiée dans le « Cochrane library » comparant la prescription médicale versus la prescription non médicale (incluant le pharmacien) dans les maladies telles que l’hypertension artérielle, le diabète et la dyslipidémie. Les résultats étaient comparables pour le contrôle de ces maladies chroniques, ainsi que pour ce qui est des effets indésirables, de l’adhésion au traitement, de la satisfaction aux soins et de la qualité de vie en lien avec la santé. S’en suivit la conférence d’ouverture donnée par madame Diane Lamarre qui a été très fortement applaudie. Il s’agissait de sa dernière conférence en tant que députée et porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, d’accessi-
bilité aux soins et de soutien à domicile. Madame Lamarre est également professeure titulaire de clinique à l’Université de Montréal et a formé plusieurs pharmaciens et pharmaciennes présents dans la salle. Étudiante en troisième année, je n’ai pas eu la chance de l’avoir comme professeur à cause de ses engagements en tant que députée. Toutefois, je ressentais à travers l’énergie qui émanait de son discours que nous avions manqué un excellent professeur. Ceci dit, le titre de la conférence était le suivant : « Pour réussir le changement, il faut susciter l’adhésion ». En effet, afin que les changements positifs dans la profession de la pharmacie se maintiennent et persistent, il faut une adhésion de la part de la majorité des pharmaciens. Par le biais de différents exemples de sa propre expérience, elle a explicité l’importance du leadership dans ce domaine.
gements profonds, les pharmaciens ont su être à l’écoute des besoins de la population. La Loi 1974, stipulant que le dossier patient est obligatoire et portant sur l’obligation de conseils aux patients même sur les médicaments en vente libre et sur le programme d’inspection professionnelle, est le point de transition vers la pharmacie clinique. Imaginez la quantité incroyable de travail supplémentaire sur les épaules des pharmaciens à l’époque, obligés de rédiger des dossiers manuscrits pour chacun de leur patient. Pourtant, cette évolution, certes difficile, a été nécessaire pour sauver notre profession. Puis de pharmacie clinique, nous sommes passés aux soins pharmaceutiques avec des objectifs et résultats. La Loi 90 en 2002 a permis aux pharmaciens d’initier et d’ajuster la médication selon une ordonnance collective ainsi que de surveiller la thérapie médicaCe qui suit est un bref résumé menteuse. Et enfin vint la Loi d’une conférence forte en émo- 41 en 2011, qui est entrée en tions. Quand on effectue une vigueur en 2015. recherche sur Wikipédia à proLe pharmacien est le spéciapos des métiers et professions liste de la thérapie médicamendisparus, on retrouve l’allumeur teuse auprès des individus ET de réverbères, mais également de la société. Sans rémunéral’apothicaire! Malgré des chan- tion des soins pharmaceutiques,
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 37
ACTUALITÉS
il n’y a pas de reconnaissance de la population, mais ça s’en vient. Aussi, nous avons le devoir de nous porter garants de cette responsabilité comme il se doit. Deux cas publiés nous ont remis les pendules à l’heure. Le premier s’agit du pharmacien inculpé, car il n’a pas renouvelé la prednisone d’un patient qui n’en a pas fait la demande, ce qui a conduit au rejet de son greffon. Le second cas correspond au pharmacien inculpé (responsable de 40 % de l’erreur) pour avoir servi du Diovan prescrit à une femme enceinte, aboutissant en une malformation rénale chez l’enfant.
decin de famille et se dirigent plutôt vers les pharmaciens. 440 000 personnes sont en attente sur le guichet d’accès dont 12 000 sont âgées de plus de 80 ans. Les deux médicaments les plus mortels, soit la warfarine et l’insuline, sont confiés aux pharmaciens afin qu’ils en fassent l’ajustement. Toutefois, pourquoi y a-t-il barrière à nous confier l’ajustement du Lipitor, par exemple? Ce n’est pas une question de difficulté, mais de financement. Aussi, la vaccination est plus facile/rapide qu’un CoaguChek. Ceci dit, il ne faut pas avoir peur d’oser s’impliquer dans ces nouvelles activiLe projet de Loi 41 a pour tés. Il y a de la place pour tout principal justificatif le manque le monde! d’accès aux soins. 1,6 million Madame Lamarre encoude Québécois n’ont pas de mé- rage l’auditoire à faire de la
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
politique. Il y a bien plusieurs chantiers dans le domaine de la santé qui nécessitent encore du travail. L’interdisciplinarité dans le GMF est intéressante, mais le modèle de rémunération ne l’est pas : le médecin prend une cote sur chaque professionnel. Les IPS sont supervisées par des médecins pour 60 000 $, et elles ont l’obligation de référer aux médecins les cas évalués dans les 30 jours, ne s’agit-il pas d’une double facturation? L’imputabilité populationnelle et territoriale pour les GMF est une meilleure alternative où le bonus viendrait à l’équipe selon les cibles et non selon les inscriptions. Il faudrait également favoriser l’autonomie et décloisonner les professions de la santé : pharmaciens, hygiénistes
« Le pharmacien : expert en pharmacothérapie et aussi gardien du circuit du médicament. Pour réussir, il faut susciter l’adhésion, la confiance de nos patients, de nos collaborateurs, des décideurs et de la société. La population du Québec compte sur vous! »
38 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
ACTUALITÉS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
dentaires, IPS, paramédics, ergothérapeutes, psychologues, audiologistes… Personne ne nie l’excellence de nos programmes de formation : rigueur, discipline et cohésion incroyable. La conférence tire à sa fin avec une belle réflexion sur le mot Professionnel versus professionnel que vous pouvez retrouver sur le lien suivant https://ethique.net/fr/bulletinsreflexifs/item/de-professionnela-professionnel. « Le pharmacien : expert en pharmacothérapie et aussi gardien du circuit du médicament. Pour réussir, il faut susciter l’adhésion, la confiance de nos patients, de nos collaborateurs, des décideurs et de la société. La population du Québec compte sur vous! » J’ai préféré m’attarder plus sur cette conférence fort intéressante qui a fini en une explosion d’applaudissements de tous les participants qui se sont levés en l’honneur de cette dame au parcours magique et qui s’est battue pour le bien de sa profession et de la société. Après cela, nous avons assisté à une pause réseautage.
Pendant cette pause, nous avons eu accès à des kiosques d’anciens étudiants/nouveaux pharmaciens qui présentaient leurs projets du cours d’intégration de fin de 4e année. Il s’agissait entre autres d’outils d’aide à la décision qui pouvaient faciliter le travail des pharmaciens. Les participants pouvaient s’inscrire à deux ateliers parmi les quatre offerts. L’atelier Quelle est l’incidence de vos conseils professionnels sur les services de santé? présentait les résultats d’une étude dans des pharmacies communautaires, dont le but était d’évaluer la nature et la quantité de conseils donnés par les pharmaciens et d’estimer leur impact économique. La révision des médicaments : un moment clé pour s’ouvrir au patient partenaire de soins était un atelier explicitant l’importance du partenariat patient dans le processus d’évaluation de la médication. L’atelier Être pharmacien en 2018, c’est prescrire, mais aussi déprescrire! visait à donner aux pharmaciens les outils nécessaires pour déprescrire de manière quotidienne. Enfin, l’atelier Projet PEPS : nouveau modèle incontournable de prise en charge complète de la phar-
macothérapie en gériatrie avait pour but de présenter ce projet d’évaluation et de la personnalisation des soins. La première série d’ateliers était suivie d’un lunch ainsi que de la cérémonie d’excellence des cliniciens associés, où on remettait des prix d’excellence aux cliniciens sélectionnés pour leur contribution exceptionnelle. La seconde série d’ateliers était suivie par un panel regroupant les représentants de cinq organisations différentes: Manon Lambert, directrice générale et secrétaire de l’OPQ, Linda Vaillant, directrice générale de l’APES, Christophe Augé, président de l’APPSQ, Denis M. Roy, président de l’ABCPQ et Jean Thiffault, président de l’AQPP, qui ont répondu aux questions des participants en relation avec le thème du FRAPP concernant le pharmacien prescripteur. Puis, le colloque a pris fin avec un cocktail réseautage. Ce fut du temps bien investi! Au plaisir de vous y voir l’année prochaine en tant qu’étudiants… ou pharmaciens pour les plus vieux!
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 39
CONCOURS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Avec le temps des Fêtes qui approche à grands pas, l’équipe du Capsule a pensé vous offrir la chance de remporter le cadeau de Noël idéal pour tout bon étudiant universitaire en manque de sommeil : une tasse à café à l’image de la pharmacie!
CONCOURS DE NOËL
CITATIONS DE PATIENTS
Pour participer, il fallait nous rapporter une ou plusieurs citations de patients décrivant un moment cocasse s’étant produit à la pharmacie. Il pouvait s’agir d’une drôle de question, d’une situation inhabituelle ou même d’un nom de médicament mal prononcé! Finalement, une quinzaine d’étudiants y ont participé en commentant directement la publication sur notre page Facebook ou en nous écrivant au journalcapsule@gmail.com. Toute l’équipe tient à vous remercier pour votre participation et à féliciter Nicolas Venne qui, grâce à la CITATION 11, pourra compter sur un nouvel allié pour combler ses heures de sommeil manquantes!
40 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
CONCOURS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
que c’est pas ça le nom, mais le génétique. » « Le générique? » Lors de mes premières journées « Oui c’est ça! »... Plus tard à en pharmacie communautaire, la caisse : « Vous m’avez bien un patient régulier m’a dit : donné le génétique là? » Patient: Oh! Tu es nouvelle, – D.B. tu as de beaux yeux de forme CITATION 4 d’amandes! Femme qui vient pour un Moi: Merci! conseil : « If I eat more eggs, Patient: De quelle origine es-tu? will I be more fertile? » Moi: Chinoise Pharmacien : « ... »
CITATION 1
Patient: Ohhh… Ça te va vraiment bien en tout cas!
CITATION 5
– Q.-A.L.
Comme si une nationalité se Pendant mon stage, un mon« décidait »! sieur vient à la pharmacie et dit – C.M.M. à la technicienne : « Avez-vous une aiguille à me donner ou à CITATION 2 me vendre? J’aurais un orgelet à Femme qui vient chercher ses me péter dans paupière. » médicaments post-accouche– L.T. ment, moi qui demande si elle allaite, elle qui me répond: CITATION 6 « Regarde mes seins, est-ce que Patient qui appelle pour faire j’ai l’air d’allaiter? » préparer ses médicaments : La réponse était non! « Bonjour, j’aimerais renouve– J.O. ler mon Teva », moi qui est au comptage et pas devant un ordiCITATION 3 nateur lui demande s’il connaît Patient qui vient à la pharmacie le reste du nom de son médicapour renouveler ses médica- ment, et répond (un peu impaments et me dit : « Vous allez me tient) : « Bien voyons! Je vous donner le génétique là, je sais l’ai dit, je veux juste le Teva,
c’est ce qui est écrit sur la bouteille! Vous devriez le savoir, ça fait 15 ans que je viens ici! » Le patient avait 4 médicaments de la marque Teva... mais il voulait seulement son amlodipine...
CITATION 7
– A.C.
Je demande à un patient si je peux l’aider et il me répond qu’il cherche « un médicament qui va lui donner envie de chier. »
CITATION 8
– T.P.
1er stage en communautaire à St-Sulpice (un peu plus loin que Joliette pour vous situer) dans un Familiprix. Un patient de 60-70 ans se présente la pharmacie et me fixe un moment pour finalement dire : « Ah ben une p’tite nouvelle! Tout cas, on n’en voit pas beaucoup des comme toi icitte. »
CITATION 9
– R.B.M.
À l’accueil : « Bonjour, sont où vos salles d’essayage pour les condoms? » – J.M.
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 41
CONCOURS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
CITATION 10
CITATION 13
CITATION 16
Une dame se présente à la pharmacie avec, en main, un papier pas mal abimé sur lequel il est écrit :
Une dame d’un âge avancé arrive au comptoir de la pharmacie : « Bonjour madame, je cherche des condoms pour ça de long *montre une longueur x avec ses deux index* ce serait quoi la grandeur que je pourrais acheter pour ça? » Je suis incapable de donner une réponse pertinente à la dame, elle me remercie et se retourne vers un homme dans la rangée d’à côté pour lui reposer la même question…
Une patiente qui se plaint d’avoir des douleurs abdominales après avoir pris un médicament, on réalise qu’elle prenait des suppositoires à la glycérine per os...
« Demander au pharmatien : 50 g d’Acide borique 50 g de Salicytilique » Après avoir ri un bon 5 minutes, nous avons finalement servi de l’acide borique et de l’acide salicylique à la dame pour une indication obscure, prescrit par un professionnel tout aussi mystérieux.
– M.D.
– S.S. CITATION 14 Lors d’une rencontre avec une CITATION 11 patiente peu de temps après Patiente qui vient renouve- son transfert d’une autre résiler son Nicoderm : « Je le sais dence au CHSLD où je faisais que tu t’en **** (insérer ici le mon stage, on lui demande sacre de votre choix), mais ça comment va la transition : « En fait 21 jours que j’ai arrêté de tout cas, à l’autre résidence, ils fumer!! » Je lui ai dit de conti- me huilaient le cul! » nuer comme ça et de ne pas – L.D. lâcher!
– N.V. CITATION 15 Un patient s’est présenté à la CITATION 12 pharmacie pour nous dire que En discutant avec une patiente ses pompes ne semblaient pas des tests qu’elle avait passés être efficaces. On lui demande depuis le début de son hospita- donc de nous montrer comlisation : « Il y a une couple de ment il utilise ses pompes pour jours ils m’ont fait un lavement qu’on se rende compte qu’il baryton. » appliquait les pompes comme – L.D. on applique du parfum dans son cou. – C.S.
42 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
CITATION 17
– T.G.
Un patient se présente à la pharmacie 2 semaines après l’ajout du Symbicort à sa thérapie pour l’asthme et se plaint qu’il tousse encore régulièrement. On lui demande de nous montrer comment il l’utilise. Il sort son aérochambre et insère l’embout de son Symbicort dans son aérochambre comme si c’était son Ventolin HFA. – L.D.
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
GALERIE DE PHOTOS
PARTY D’HALLOWEEN « Le traditionnel party d’Halloween! Quoi de mieux que célébrer la mi-session (même si elle est inexistante en pharmacie avec notre marathon d’examen en continu) avec une soirée effrayante? Comme certains le savent déjà, cette soirée a été possible grâce à un travail impossible des organisateurs à la suite d’un problème de salle, mais cela n’a pas empêché plus de 1050 personnes d’y être présentes ! Nous avons atteint un record de participation. Mention honorable aux gens de pharmacie, nous étions plus de 150 personnes! En espérant que vous avez apprécié votre soirée, voici quelques clichés que nous avons retenus : » - Louis-Philippe Daoust, coordonnateur à la vie étudiante (CVE)
© Hao Yin (Voltaic Photo)
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 43
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
© Hao Yin (Voltaic Photo)
44 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
GALERIE DE PHOTOS
ARCHER-TAG « S’il y a une activité sportive à ne pas manquer (mis à part les interfacs et les pharmasports bien sûr!), c’est bien le Archer-Tag. Pour ceux et celles qui n’étaient pas présents, il s’agit d’un sport combinant à la fois ballon-chasseur, tir à l’arc et paintball. En effet, deux équipes s’affrontent dans un match réinventé de ballon-chasseur avec des flèches en mousse et des obstacles pour se cacher des flèches ennemies. Encore une fois très populaire cette année, l’activité était “sold-out”! Si la demande est encore forte, pourquoi ne pas le refaire cet hiver? Voici quelques photos! » - Louis-Philippe Daoust, coordonnateur à la vie étudiante (CVE)
© Combat d’Archers Montréal
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 45
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
GALERIE DE PHOTOS
COURS DE DANSE HIP-HOP « Le 8 novembre dernier, le comité FIEP a organisé une collecte de fonds pour l’Association Pulmonaire du Canada. Pour l’occasion, un cours de danse hip-hop était offert par Joey Rodrigue, étudiant au Pharm. D. de 3e année. Pourquoi un cours de danse? En fait, la FIEP a choisi de donner à l’Association Pulmonaire du Canada. Le Comité FIEP a donc organisé une activité autour du thème suivant : “Avec de bons poumons, il y a de l’action”. Le cours de danse était une occasion de bouger, de s’amuser, de rire et d’avoir beaucoup de plaisir. Bref, en 1 h, 120 $ ont été ramassés pour un organisme qui tient à cœur la santé respiratoire. En passant, une autre activité de collecte de fonds requérant de bons poumons aura lieu à la session d’hiver. À plus! » - Maéva Blot, représentante de la FIEP (IPSF)
© Carla Karamé
46 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
GALERIE DE PHOTOS
PHARMACADÉMIE « Le vendredi 9 novembre dernier a eu lieu le PharmAcadémie 2018 au McHall. Trois étudiants se sont affrontés durant cette soirée pour déterminer qui était LA personnalité du Pharm.D. 2018. Les stars de la soirée étaient Maéva Blot (2e année), Tommy Taing (3e année) et Hussein Fayad (4e année). Pour évaluer les candidats, il y avait un panel de juges qui comprenait : Émile Mégrourèche, Nicolas St-Onge, Charles Édouard-Morel et Myriam Grefford! Les participants ont tenté d’impressionner et de séduire les juges et le public à travers plusieurs défis, comme une entrevue de type “Miss Universe”, une performance de leur talent caché, des situations pharmaceutiques, un spelling bee et un défilé de mode! À la fin de la soirée, les juges et le vote du public ont déterminé la personnalité de l’année 2018 au Pharm.D. : Maéva Blot! Elle représentera l’Université de Montréal au Canada’s Next Top Pharmacist du PDW 2019. Félicitations à tous les candidats et merci à toutes les personnes qui sont venues encourager les stars de la soirée! » - Tiffany Duong, représentante junior aux affaires de l’ACEIP (CAPSI) © Selma Karkas
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 47
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
© Selma Karkas
48 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
GALERIE DE PHOTOS
TRIVIA QUIZ « Le 14 novembre dernier, les étudiants affrontaient les membres de la Faculté dans un trivia de connaissances générales organisé par Marie-Ève et Maéva, les chargées aux affaires académiques et de la FIEP/ IPSF. La lutte fut serrée! Félicitations aux étudiants qui ont réussi à décrocher la victoire en répondant à la question pour le bris d’égalité et un grand merci à tous les participants! Restez à l’affût, on se retrouve cet hiver! » - Marie-Ève Dumas, chargée aux affaires académiques
© Linda Gong
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 49
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
© Linda Gong
50 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
GALERIE DE PHOTOS
MIDI-CAUSERIE « Midi-causerie avec la formidable Laurie Hudon-Germain, pharmacienne et récente diplômée du Pharm.D. à l’UdeM. Témoignant de son expérience aux études en pharmacie, elle a raconté ses moments difficiles et les trucs qu’elle a su développer afin d’équilibrer sa vie durant ses 4 années d’études en pharmacie. Le tout servi aux étudiants avec une touche d’humour ainsi que des desserts pour nous réconforter en cette fin de session chargée. » - Tyler Morissette, vice-président et chargé aux affaires externes
© Tyler Morissette
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 51
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
GALERIE DE PHOTOS
COLLOQUE SUR L’AVENIR DE LA PHARMACIE « Merci à tous de votre participation, sans laquelle cet événement n’aurait pu être un succès! Le 29 novembre dernier, le CÉPPUM a organisé le Colloque sur l’avenir de la pharmacie, accueillant plusieurs acteurs importants du milieu pharmaceutique. Enfin, un énorme merci à tous nos bénévoles qui ont rendu la soirée impeccable! La voici en photos : » - Émilie Roy-St-Pierre, présidente du CÉPPUM
© Guillaume Dagenais
52 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
© Guillaume Dagenais
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 53
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
© Guillaume Dagenais
54 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
GALERIE DE PHOTOS
MOVEMBER « Encore une fois, l’AÉPUM est fière de collaborer au mouvement du Movember, où l’objectif est d’amasser des fonds pour le cancer de la prostate, le cancer des testicules, la santé mentale et la prévention du suicide. Nous étions 19 membres dans l’équipe des Prostaches Pharmaceutiques avec un objectif commun de 2500 $. Merci aux participants et aux donateurs et on se dit à l’année prochaine! » - Louis-Philippe Daoust, coordonnateur à la vie étudiante (CVE)
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 55
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Tout ce que j’ai toujours voulu PAR SHIMA
D
ebout sur le rebord de ma fenêtre, je ferme les yeux. Le vent glacial me caresse les joues. Les flocons de neige tombent subtilement sur mon visage, laissant une légère sensation de fraîcheur. Je respire profondément. J’écoute. Je sens. Je me sens enfin vivre. Je ne me suis d’ailleurs jamais senti aussi vivant. J’ouvre les yeux. La ville est lumineuse ce soir. Du haut de mon appartement, je peux entrevoir quelques passants, enveloppés dans leur manteau, qui marchent dans les rues enneigées. Les voitures sont couvertes d’une fine couche de neige tout comme le toit des immeubles. L’air frais pénètre vivement dans la pièce. Quelques frissons me parcourent le corps. Je jette un coup d’œil derrière moi. Mon appartement est plongé dans le noir. Il faut dire que, depuis quelques jours, je m’y plais bien. Je rentre du boulot, assez tard, je m’assieds sur mon lit et je laisse le temps s’écouler. Les lumières demeurent éteintes,
56 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
les fenêtres closes. J’alterne entre fixer le vide, perdu dans mes pensées, et fermer les yeux en quête d’un soulagement. Je prends un moment pour moi, pour réfléchir à ce que je veux, à ce que je suis, à ma vie. On m’a toujours dit que, pour être heureux, il faut réussir. J’ai fait de grandes études, j’ai fréquenté les meilleures écoles, j’ai eu les meilleures notes, j’ai travaillé fort et j’ai toujours eu une bonne réputation. Bref, j’ai réussi. Du moins, aux yeux de tous, j’ai réussi. Pourtant, je ne pourrais affirmer être heureux. Ce serait même un mensonge, un énorme mensonge. Je ne suis pas heureux. Je pense ne jamais l’avoir vraiment été. J’ai fait ce qu’on m’a dit de faire, ce que mes parents m’ont dit de faire, ce que la société m’a dit de faire. J’ai suivi le chemin de la vie, celui qui est tout tracé d’avance, celui qui permet de ne pas trop s’égarer. J’avoue m’être tout de même perdu en cours de route. J’ai perdu mon identité, mon authenticité. J’ai perdu cette
flamme qui nous fait voir à quel point le monde est fascinant, même dans les plus petits détails. Je suis devenu une figurine parmi tant d’autres, sans vie et sans émotion. À un moment, j’en suis même venu à me poser cette fameuse question : qu’est-ce que ça changerait si je n’étais plus là? De toute façon, je me sens comme si j’étais déjà mort. En effet, avec mon travail qui occupe la très grande majorité de mon temps, j’ai dû abandonner plusieurs activités, plusieurs passe-temps, et même plusieurs amis au passage. Par contre, au bureau, tout se passe très bien. Je livre la marchandise et mes patrons sont très fiers de moi. Mes performances m’ont permis d’obtenir de nombreuses promotions, de gravir les échelons. Évidemment, le salaire a grimpé en conséquence. Je me suis trouvé un bel appartement au centreville. Je l’ai décoré pour en faire mon chez-moi. J’ai acheté les meubles que je voulais. Il m’est même resté des économies. Sauf
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
que, aujourd’hui, je réalise à quel point toutes ces choses sont éphémères si on ne prend pas le temps de vivre. Bref, j’ai eu tout ce que j’ai toujours voulu : le travail de mes rêves, l’appartement idéal, la sécurité financière… J’ai réussi. Aux yeux de la société, j’ai réussi. Toutefois, je ne me sens pas bien. Je me sens mal dans ma peau. Je me sens seul au monde. Je me sens comme si j’avais raté quelque chose, comme si le train de la vie était parti sans moi. En fait, j’ai récemment réalisé que le matériel ne pourra jamais remplacer le vécu, que l’argent ne remplacera jamais les expériences, que le succès ne remplacera jamais le bonheur. Lorsque je raconte mon histoire, mon parcours, les gens sont très impression-
nés. Ils rêvent tous de réussir aussi bien que moi, disent-ils. J’ai envie de leur répondre que je leur souhaite d’échouer, de se heurter à quelques murs à l’occasion, de trébucher dans leurs décisions, de vivre les conséquences de leurs mauvais choix et de profiter de leurs erreurs de parcours, parce que, de cette façon, ils auront vécu. Je suis devenu un robot, un être programmé pour travailler des heures inimaginables, pour carburer à la caféine, et pour revenir chez lui très tard afin de vaquer à ses obligations quotidiennes. Je suis devenu sans vie, sans motivation et sans réelles ambitions. J’ai sombré dans une routine qui me permet de me surpasser au travail, mais qui m’empêche de faire quoi que ce soit à l’extérieur
de celui-ci. Une fois qu’on a atteint le summum, le bout de nos rêves, une fois qu’on a réussi aux yeux de tous, qu’advient-il? Devient-on des esclaves de notre vie, de notre parcours, de nos choix? Je n’ai plus envie de vivre ainsi. Je jette un dernier regard aux passants dans la rue, ces gens qui doivent observer mon appartement avec une lueur d’espoir dans les yeux, ces gens qui donneraient tout pour être à ma place. Si seulement ils savaient le mal-être que cela peut procurer de réussir. Si seulement ils savaient combien il est difficile de vivre chaque jour dans la peau de leur modèle. Ils auraient sans doute envie de se jeter en bas eux aussi.
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 57
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
A CHRONIQUE D’UN GARS DE RÉGION Loin des yeux mais près du coeur PAR MARC-ANTOINE DUFRESNE (II)
u printemps dernier, j’ai décidé de suivre le conseil de (presque) tous les professeurs de la Faculté, soit de travailler dans une pharmacie communautaire à temps partiel. Durant l’été, j’occupais un poste à temps plein, mais avec les études chargées, il valait mieux réduire mon nombre d’heures. Je dois avouer que, leur conseil, il est vrai : c’est fou à quel point on apprend en travaillant! On peut déjà mettre en application certains concepts vus en classe et s’exercer à faire des conseils aux patients. Pour ceux et celles qui ne me lisent pas depuis le tout début, je me permets de rappeler que je suis originaire de la Gaspésie, une très charmante petite région… à environ 10-12 heures de voiture de Montréal. J’y retourne que très rarement, habituellement une seule fois par session universitaire, et, lorsque j’y vais, ce n’est que pour quelques jours (sauf à la session d’hiver, soit le seul temps où nous avons une semaine de relâche). Le temps des Fêtes fait exception à cette règle puisque je peux y aller pour une plus grande période de temps. Même si, en pharmacie, le nombre de congés est très petit comparé à d’autres programmes, c’est pour moi le moment idéal pour revoir mes amis, mais surtout ma famille. C’est elle qui me manque le plus. C’est avec elle que je veux passer le plus de temps. Sauf que, cette année, étant donné que j’ai désormais un emploi, il y a eu un problème. Lorsque mon employeur m’a demandé de lui envoyer mes disponibilités pour le mois de décembre, je lui ai mentionné que j’étais indisponible à partir du 21 décembre (la date de mon dernier examen de la session), et ce jusqu’au retour en classe. Il m’a répondu que c’était impossible, que je devais choisir entre travailler soit
58 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
DIVERS
le 25 décembre ou le 1er janvier. Quoi? Impossible? Cela voudrait dire que je devrais soit passer le réveillon de Noël seul, dans mon appartement, isolé de ma famille, ou alors que je parte seulement pour quelques jours et que je revienne passer le Nouvel An, encore une fois, seul à Montréal? Évidemment, j’ai réfléchi, j’ai pesé les pours et les contres. J’ai pensé à ma mère. Ah, ma mère! Elle m’a toujours écouté, m’a toujours conseillé. Elle est toujours là quand j’ai besoin d’elle. Elle m’aide beaucoup. C’est la femme de ma vie, ma mère. Je me souviens encore que, quand j’étais petit, je ne boudais jamais plus de quelques minutes parce que j’avais peur de lui faire de la peine. L’imaginer être triste me rendait doublement triste, alors je faisais tout mon possible pour éviter ça. J’ai pensé à mon père. Mon père est mon plus fidèle supporteur. Il est fier de souligner mes réussites, mes accomplissements, mais il est toujours là aussi pour m’encourager quand j’ai des difficultés. Enfant, il prenait des congés et m’emmenait à quelques heures de chez moi pour faire du ski alpin pendant quelques jours de ma semaine de relâche. C’était notre moment père-fils. Je me souviendrai toujours de ça. Et j’ai pensé à mon travail. Le travail, c’est peut-être important, mais ma famille sera toujours au sommet de ma pyramide de priorités. Elle est là, en santé. C’est fragile, la santé. Il faut profiter de chaque petit moment pendant qu’il est encore temps. Créer de nouveaux souvenirs, rire, savourer l’instant présent. C’est ça, moi, que je veux. Finalement, j’ai expliqué ma situation particulière à mon employeur et il m’a accordé mon congé. Ça paie de rester calme!
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 59
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
GROSSESSE ET PHARM.D. G0P0 G1P0 G1P1 Épisode 1 : G0P0 PAR HOUDA EL GHOMARI (III) Étudiante en 3e année et nouvelle maman, je souhaite partager avec vous le récit de mon expérience entre les défis du Pharm.D. et les périples de la grossesse, l’accouchement, puis la vie de maman. L’histoire est divisée en trois parties explicitant l’avant (G0P0), le pendant (G1P0) et l’après la grossesse (G1P1). Ma volonté par ceci est de partager, divertir certes, mais aussi de souligner l’importance du rôle du pharmacien dans le suivi des femmes enceintes et la valeur sous-estimée du partenariat patient, qui prend encore plus de sens lorsqu’on devient nous-mêmes patient. Bonne découverte!
J
e ne suis pas née au Québec ni en France, mais depuis mon jeune âge je m’intéressais à la littérature française et écrivais beaucoup, surtout des petites nouvelles de mon propre imaginaire. J’ai passé mon adolescence au Maroc entre mes études, ma famille, mes amis et ma passion : la lecture et l’écriture, puis j’ai rapidement gradué du secondaire et je me suis envolée en septembre 2009 à Paris pour débuter mes études universitaires. Le pourquoi du comment je me suis retrouvée, sept ans plus tard, aux bancs
60 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
de l’amphithéâtre S1-151 du pavillon Jean-Coutu lors de ma journée d’accueil du Pharm.D. est une tout autre histoire, aussi palpitante j’oserais dire, mais qui n’est pas l’objet de mon récit actuel. Ce qui importe est que, depuis mon secondaire, j’avais délaissé l’écriture, excepté bien sûr la rédaction de rapports, mémoires scientifiques ou lettres de motivation, par manque de temps, et non par manque d’intérêt. Et là, au moment d’écrire ces lignes, à la soirée de la date limite de soumission des articles du Capsule
pour le numéro de décembre, à trois jours de l’examen final du PHA3130, ma fille endormie dans mes bras, cette passion, que j’avais si longtemps ignorée, a repris le dessus et j’ai commencé à taper les premières lignes d’une nouvelle histoire (oui, je le sais bien avec ma fille dans mes bras). Une histoire pas de mon propre imaginaire... mais de mon propre vécu cette fois-ci. La lettre d’acceptation au programme du Pharm.D. à l’Université de Montréal ne
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
mettait pas seulement fin à de nombreux détours dans mes études universitaires, mais procurait également une stabilité dans ma vie de couple. Mariés depuis quelques années, nous reportions, mon mari Iliass et moi, le sujet de notre progéniture à plus tard pour différentes raisons, dont mes études. Toutefois, j’espérais au fond de moi-même devenir maman à l’âge de 25 ans. J’en avais 24 lorsque je déroulais, accompagnée de ma petite sœur Salwa acceptée également, la liste des démarches nécessaires à l’inscription au Pharm.D. : le Mac, la vaccination, la formation en RCR... Soucieuse de respecter les consignes à la lettre, j’ai rapidement pris un rendez-vous au CLSC de mon quartier et deux mois plus tard, au mois de juillet, je rencontrais une infirmière pour mettre à jour tous mes vaccins. J’étais heureuse de cette opportunité avant une éventuelle grossesse, surtout en ce qui concerne le vaccin de la varicelle que je n’avais jamais eu, car la varicelle chez la femme enceinte peut s’avérer dangereuse, surtout pour le fœtus. J’avais déjà eu la varicelle à l’âge de 6 mois de vie, mais ça ne confère pas une immunité complète lorsqu’on l’attrape avant l’âge d’un an, à cause de l’immunisation passive via les anticorps maternels encore dans le sang.
Aussi, étant née au Maroc et y ayant vécu pendant 17 ans (c’est bien plus long que les trois mois à l’extérieur des pays développés cités dans le PIQ!), j’étais admissible au TCT (test cutané à la tuberculine) en 2 étapes, mais on ne s’est jamais rendu à la deuxième étape. En moins de 72 h après l’injection, j’avais une belle induration de 20 mm. J’avais certes déjà reçu le vaccin BCG à ma naissance ce qui était responsable en partie de mon induration comme me l’a indiqué l’infirmière, toutefois, le médecin à l’institut thoracique de Montréal avait un avis contraire : une telle induration était signe d’infection tuberculose latente ou ITL (pour les troisièmes années du Pharm.D.). J’ai passé une radiographie thoracique pour exclure une tuberculose active et reçu le papier du médecin confirmant que j’étais apte à faire mes stages au Pharm.D. ainsi qu’une prescription de Rifampin pour 4 mois et des analyses de laboratoire. Ce n’était pas la première fois que j’entrais en contact avec le monde hospitalier, j’y passais même tout mon temps lors de mon externat en médecine à Paris. Mais, étant relativement en bonne santé, j’étais rarement de l’autre côté du bureau, à la place du patient. Je ne pense pas avoir eu suffisam-
ment d’informations sur l’ITL ce jour-là de la part du médecin ni lors des consultations subséquentes qui duraient à peine 2 minutes chaque fois. Je ne me sentais pas complètement écoutée. J’avais compris que le traitement n’était pas obligatoire, mais je me sentais quand même un peu bousculée à le prendre, je n’étais plus en contrôle et j’avais pour la première fois le sentiment que je n’étais qu’un numéro de plus dans cette salle d’attente bondée. Difficile de se mettre dans la peau d’un patient avant de l’avoir été soi-même! Tout compte fait, j’ai accepté le traitement, car j’ai été en contact avec plusieurs patients qui pouvaient potentiellement être atteints de tuberculose lors de ma formation en France ou lors de mon bénévolat au Maroc, et j’ai remercié l’infirmier qui m’avait donné plus de temps pour discuter de mes inquiétudes. C’était aussi ma première fois dans le système de santé québécois, une sorte d’immersion en pratique avant la théorie du cours de loi et du cours bleu de troisième année. En effet, c’était ma première fois au CLSC, dans un hôpital québécois, et également ma première fois dans une pharmacie pour une vraie raison médicale. J’ai été particulièrement frappée par la gratuité du traitement. La pharmacienne avait insisté
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 61
DIVERS
sur l’effet secondaire de l’urine orange, heureusement, car ça aurait été drôle de découvrir cela seule. Elle a aussi parlé de la nécessité de la prise à jeun et de l’interaction avec les contraceptifs oraux si j’en prenais. La rifampicine, inducteur du CYP3A4, est responsable de plusieurs interactions médicamenteuses, et je ne pensais pas en début de mon parcours au Pharm.D., que j’en entendrais parler si souvent dans différents cours de pharmacocinétique et de pharmacothérapie. Chaque fois qu’on le mentionnait, ça me rappelait des souvenirs (pas bons ni mauvais, des souvenirs tout court haha!).
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
zymes hépatiques et des visites à la pharmacie pour mes renouvellements. L’urine orange me faisait sourire, mais pas la somnolence excessive. J’avais du mal à me réveiller le matin pour aller à la Faculté, mais je n’ai jamais perdu de points de mes compétences transversales pour cela. J’ai aussi saisi l’occasion pour continuer mon implication dans le conseil étudiant interfacultaire (CÉI) à la collaboration interprofessionnelle et au partenariat patient. J’ai hésité un peu avant de poser ma candidature pour le poste de vice-présidente du conseil à cause de mon projet de grossesse encore en tête, car cela voudrait dire que l’année suivante je serais automatiquement la présidente. Je ne savais vraiment pas comment serait la vie avec un enfant, donc je voulais profiter au maximum de ma première année : je souhaitais représenter ma cohorte, mais je n’ai pas réussi aux élections. Mon implication au Capsule s’est faite naturellement de par mon amour pour la lecture et l’écriture. J’assistais à la majorité des rencontres et des colloques, et je me suis sentie très rapidement bien imprégnée par le système de santé et le monde de la pharmacie au Québec.
Aucun des intervenants rencontrés n’a évalué mon désir de grossesse. Pour moi, le projet de maman à 25 ans était tombé à l’eau. Toutefois, je voyais le bon côté des choses, il valait mieux gérer tous les problèmes médicaux en avance pour permettre plus tard une grossesse en santé. Aussi, ça me permettait de me concentrer plus dans mes études la première année : les lectures, le travail autonome, les examens à toutes les 2 semaines, le laboratoire à chaque semaine, sans oublier notre projet communautaire du cours vert. Je m’étais plongée dans une rouFin décembre 2016 arriva à tine d’étude effrénée, ponctuée grands pas avec son tourbillon par des consultations et prises d’examens, de nuits blanches de sang pour évaluer mes en- en train d’étudier avec ma sœur.
62 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
Pourtant, je trouvais quand même le temps de discuter avec Iliass de nos futurs enfants, mon traitement de Rifampin enfin achevé. Finalement, on trouve le temps de faire beaucoup de choses quand on est motivé à le faire! Il n’était pas question pour moi de prolonger mes études encore plus en prenant une année de congé de maternité, donc le meilleur cas de figure était que l’accouchement ait lieu au mois de mai ou juin pendant nos vacances d’été 2018. Par contre, une petite voix en moi répétait le terme de décembre 2017, c’est-à-dire à la fin de mon troisième trimestre au Pharm.D. J’aurais toujours 25 ans (et 350 jours) et je pourrais mieux profiter de mon été avec un bébé de 6 mois qu’avec un nouveauné. Toutefois, j’avais peur pour mes études. J’en ai parlé à ma mère qui avait de l’expérience d’avoir eu ses enfants pendant la rédaction de sa thèse de doctorat. En retraite anticipée et du temps libre pour ses enfants (et futurs petits-enfants), elle m’a encouragé dans mon projet de fonder bientôt une famille et m’a promis d’être toujours là pour m’aider. Avec deux dates de délivrance en tête, j’ai passé la période des fêtes au Maroc en train de feuilleter le « Mieux vivre avec son enfant ». Je prenais de l’avance, car je savais que la
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
session d’hiver ne serait pas du tout reposante avec les cours de LADMER. En effet, un quiz à la rentrée nous a déjà été annoncé portant sur toutes les notions de chimie organique qui dataient d’il y a 7 ans pour ma part. J’ai saisi aussi l’occasion pour rendre visite à mon oncle dentiste. J’avais lu qu’une petite visite dentaire ne ferait pas de mal avant une éventuelle grossesse. Et bang! On découvre fortuitement un gros abcès au niveau d’une dent anciennement traitée. Je suis tout de suite mise sous antibiothérapie (comme si je n’avais pas eu ma dose pour cette année!) et je vous épargne les détails du traitement. Finalement, je suis presque contente qu’on ait pu découvrir cela à ce moment précis pour mon projet de grossesse, et ça m’a stimulée à lire encore plus sur la planification de la grossesse. Comme prévu, la session d’hiver était très prenante avec deux laboratoires au lieu d’un par semaine. Notre projet de cours vert nous prenait un temps considérable, car nous avions plusieurs partenaires et plusieurs activités à réaliser. De plus, en tant que vice-présidente du CÉI, je devais également préparer un résumé à soumettre au congrès « Collaborating across borders » qui aurait lieu à Banff en octobre 2017. Malgré tout le tumulte, je ne perdais pas de vue
ma ligne de mire, j’avais pris rendez-vous avec une infirmière au CLSC (fixé toujours après 2 mois), puis j’essayais de savoir comment entrer en contact avec un médecin de famille. Je me suis inscrite au guichet d’accès au médecin de famille et j’ai vite compris que ça prendrait des années avant qu’on m’assigne à quelqu’un. Il fallait que je me retourne vers d’autres ressources… mon pharmacien!
Je n’avais pas encore eu le cours sur la grossesse et l’allaitement ni acheté le livre d’Ema Ferreira, mais j’avais entendu parler souvent de la Loi 41 et de la supplémentation vitaminique. J’ai alors demandé à la pharmacienne d’appliquer cette loi pour moi, et à ma grande surprise, elle m’a dit que ça me coûterait moins cher si elle me la conseillait uniquement en consultation MVL, ce que j’ai
accepté. N’ayant pas de facteurs de risque d’anomalies du tube neural, je me demande encore pourquoi elle m’a conseillé uniquement de l’acide folique 1 mg die au lieu d’une multivitamine prénatale contenant de l’acide folique (il se peut que ce soit d’anciennes recommandations), mais je suis vite passée de l’un vers l’autre, car je me sentais plus en sécurité d’avoir toutes les vitamines et tous les minéraux nécessaires. La pharmacienne ne m’a pas référée à un médecin, car ma condition ne le nécessitait pas, mais je pense qu’elle est passée à côté d’une opportunité de bien me conseiller sur comment se passe la chose (en bref, tout ce qu’on apprend en deuxième et troisième année du Pharm.D.) et désengorger ainsi le système de santé. Car, mon penchant perfectionniste m’a poussé à consulter quand même dans une clinique sans rendez-vous afin de voir si mon état de santé était correct pour devenir enceinte. Je voyais l’air quelque peu perplexe des secrétaires médicales et de la médecin devant mon motif de consultation, mais je croyais vraiment qu’avant toute grossesse il fallait faire des analyses sanguines notamment de toxoplasmose pour décider des démarches à suivre. La jeune médecin m’a donné tout le temps nécessaire, a su répondre
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 63
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
«
Je me dirigeais avec ma prescription vers le pharmacien qui saurait mieux me conseiller, car il est l’expert du médicament. » à mes questions, me réconforter, et m’a expliqué qu’il n’était pas nécessaire de faire des prises de sang, et qu’une fois enceinte, il ne fallait pas non plus que je consulte tout de suite, mais que je devais attendre au moins quelques semaines avant de le faire, ce que je comptais appliquer à la lettre. Entre temps, mon mari et moi avions décidé que notre rencontre avec notre futur enfant serait pour la fin décembre 2017. J’essayais de planifier précisément la date de la levée de la contraception. Les prénoms de fille comme de garçon étaient d’ailleurs déjà fixés. Au début du mois d’avril, alors que la session battait son plus fort, nous étions prêts! Ayant rencontré pharmacien puis médecin, je me rendais compte tardivement que je n’avais plus besoin de mon rendez-vous avec mon infirmière. Je comptais annuler ce dernier lorsque j’ai commencé à sentir une odeur de poisson dans mes sécrétions vaginales. Je n’ai pas
64 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
attendu notre cours d’infectiologie de troisième pour faire mes recherches et suspecter qu’il s’agissait d’une vaginose bactérienne due aux changements de notre relation intime. J’étais terrifiée à l’idée d’être enceinte et d’avoir les complications d’une vaginose bactérienne. L’infirmière du CLSC m’a conseillé une douche vaginale au vinaigre! J’avais assez de bon sens pour être outrée de ce conseil et me diriger directement à la clinique sans rendez-vous que je ne pensais pas revisiter aussi tôt. La médecin a confirmé mon auto-diagnostic, a fait quand même des prélèvements pour exclure d’autres infections plus graves et m’a prescrit du métronidazole topique. Dans ma tête, encore une fois, médicaments ne rimaient pas avec grossesse. Je n’avais pas encore pris connaissance de la notion d’intervalle du tout ou rien lors des deux semaines qui suivaient la fécondation. Je commençais à faire part de mes inquiétudes à la médecin qui m’interrompit et trempa tout de
suite un test de grossesse dans un échantillon de mon urine collectée et me déclara : « Ah! Vous n’avez rien à craindre, vous n’êtes pas enceinte! » J’ai rétorqué gentiment que si elle m’avait écoutée jusqu’à la fin, elle aurait compris que son test de grossesse était inutile à cette étape-ci, car si la fécondation a réellement eu lieu, je serais au début de ma troisième semaine d’aménorrhée. J’étais vraiment anxieuse et le lien de confiance avec ce médecin avait déjà été rompu malgré sa brève recherche sur son ordinateur au bout de laquelle elle me répliqua bredouillante que le médicament est sans danger en grossesse. Je me dirigeais avec ma prescription vers le pharmacien qui saurait mieux me conseiller, car il est l’expert du médicament. J’ai évité d’aller à ma pharmacie habituelle, car lors de ma consultation pour la supplémentation vitaminique, un autre étudiant du Pharm.D. travaillait derrière le comptoir, ce qui rendait ma discussion avec le phar-
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
macien moins confidentielle. C’est très important de respecter la confidentialité de nos entretiens avec nos patients, mais je ris de mon acte maintenant alors que j’écris mon histoire à tous les étudiants du Pharm.D. Bref, après m’avoir expliqué le fonctionnement du nouvel antibiotique (encore!), je commençais à expliquer au pharmacien que je tentais de devenir enceinte et que je m’interrogeais de l’innocuité du métronidazole. Sa réponse a été : « Mais ce n’est pas le moment de tenter de devenir enceinte! » Sa phrase m’a énormément blessée. Mais qu’estce qui passe par la tête de ces acteurs de la santé qui agissent ou parlent avant même d’avoir bien écouté le patient et compris la situation?! « Trop tard! » a été ma réponse alors que je le voyais vérifier furtivement RxVigilance pour se corriger et m’indiquer qu’il n’y avait pas de risque. Ces deux rencontres ne m’ont pas du tout réconforté, au contraire, j’ai dû faire mes propres recherches dans différentes références avant d’adhérer au traitement. Toutefois, je me dis que si je n’étais pas dans le domaine de la santé, je ne l’aurais peutêtre jamais pris, car aucun professionnel n’a vraiment « évalué ma perception du risque et adapté ses conseils à mes inquiétudes », comme on nous
l’a bien enseigné en deuxième année. Finalement, l’épisode est passé, mais l’engouement pour une éventuelle grossesse avait baissé quelque peu. J’ai replongé dans la vague des derniers examens de la session, des ÉCOS, de la finalisation de nos livrables. Quel a été notre bonheur de voir nos efforts dans le cours vert couronnés par le prix de la rigueur scientifique lors du Colloque pour l’avenir de la pharmacie! Pourtant, je me demandais bien s’il y avait possiblement un petit être en moi qui vivait avec moi ce tourbillon d’émotions... mais patience.
pareille entre J-6 et J+1. À ce moment-là, je les avais crus sur parole, mais heureusement que j’étais au J-1. À la sortie de mon stage, je suis allée vers une autre pharmacie communautaire pour me procurer mon test, toujours dans le but de ne pas mêler ma vie professionnelle et personnelle. Pendant tout le chemin du retour à la maison, j’étais fébrile à l’idée que j’allais bientôt savoir. Iliass l’était encore plus quand il attendait à la porte de la salle de bain. Sourire à la bouche, je voyais les deux traits qui commençaient à se colorer... et le montrais à mon chéri qui avait les yeux écarquillés de La première journée du stage bonheur… C’était l’une de nos communautaire arriva très vite. meilleures soirées! Après avoir passé 7 heures en observation ou en action lorsqu’un patient arrivait avec À suivre... des symptômes de rhinite allergique, je me décidais de découvrir les allées des médicaments en vente libre. Déjà, je recevais beaucoup de questions sur la localisation des produits et voulais être plus efficace à répondre aux patients. En arpentant méticuleusement les allées, je découvrais des dispositifs de test de grossesse qui pouvaient être effectués jusqu’à 6 jours avant la date prévue des menstruations (J). Après notre expertise sur les tests de grossesse, je sais que ce n’est qu’une question de marketing et que la sensibilité clinique du test n’est pas
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 65
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
MOTS CROISÉS PHARMACEUTIQUES PAR DANIELLE NGONTIÉ (III)
Horizontal
2. Vitamine qui limite les effets secondaires du méthotrexate. 4. Médicament pour maigrir qui combine la naltrexone et le bupropion (nom commercial). 6. Signal d’alarme à exclure selon tous les algorithmes de l’ABCPQ sur les conditions mineures. 8. Action très importante après une consultation, aussi bien sur le plan légal que clinique (nom). 9. Rougeur de la peau qui s’efface à la pression. 10. Organe responsable de la posture et de l’équilibre.
66 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
Vertical
1. Substance consommée entre autres sous forme de haschich. 3. Produit de santé naturel (PSN) qui cause de nombreuses interactions et qui soulagerait les symptômes de dépression légère à modérée. 5. Stéroïde qui stimule l’érythropoïèse. 7. Anthelminthique dont la dose est de 11 mg/kg, peu importe l’âge ou l’indication (nom commercial). CORRECTION À LA PAGE 16
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
ORDONNANCE MAL FOUTUE SAUREZ-VOUS DÉCHIFFRER CE QUI EST ÉCRIT?
Pneumo Cesser solumedrol prednisone 50 mg PO Die x 5 jours puis 25 mg PO Die x 5 jours
Réponse: DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 67
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
HOROSCOPE PHARMACEUTIQUE GÉNÉRATEUR D’HOROSCOPE D’UNE BASE DE DONNÉES PHARMACEUTIQUES
Comment ça marche?
L’horoscope qui suit tente de prédire les évènements se déroulant du mois de décembre 2018 jusqu’à la fin du mois de janvier 2019. Un médicament vous a été prescrit selon votre mois de naissance. Par exemple, si vous êtes nés en février, le Flagyl vous a été prescrit.
JAN FÉV MAR AV R MAI JUIN JUIL AOÛ SEPT OCT NOV DÉC
68 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
METHOTREXATE FLAGYL DIOVAN WELLBUTRIN FOSAMAX ADVAIR COLACE FORXIGA BENADRYL COUMADIN TUDORZA GENUAIR CONCERTA
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Methotrexate
Flagyl
(MÉTHOTREXATE)
(MÉTRONIDAZOLE)
Tu te sens tellement incompris. Au premier regard, les gens pensent te connaître. Ils te classent tout de suite dans un moule et te jugent en fonction de celui-ci. N’aie pas peur de leur montrer qui tu es, ta vraie nature! N’aie pas honte de ta personne, sois-en fier! Ta confiance en toi a besoin de ce petit remontant si tu veux arriver à passer à travers les sessions qu’il te reste à l’université…
Toi et l’alcool, vous ne faites qu’un. Trop, c’est comme jamais assez! Même quand tu commences à rougir, à avoir des bouffées vasomotrices, à ressentir des vertiges, à avoir la nausée… rien ne peut vous séparer! À ta place, je me questionnerais à savoir si la relation que j’entretiens avec l’alcool est saine ou non. En effet, avec la fin de la session qui approche, tu devrais peut-être te calmer un peu sur le party!
Diovan
Wellbutrin
Lorsqu’on te demande quelle est ta plus grande passion, tu réponds sans hésiter : manger! La nourriture et toi vivez une véritable histoire d’amour qui perdure depuis plus de deux décennies. Toutefois, l’excès te rend amorphe alors que le manque te rend dysfonctionnel. Rappelle-toi que l’important est une prise constante pour atteindre ton maximum d’efficacité!
Ces derniers temps, tu n’es pas facile à trouver! Tu étais tellement en demande que tu as fini par te cacher dans ta chambre, en petite boule, pour étudier en paix. Prends un instant pour respirer et vois les choses une à la fois! La vie est beaucoup moins stressante que tu ne peux l’imaginer. Plusieurs personnes ont besoin de toi, là, dehors, alors cesse d’être aussi indisponible!
(VALSARTAN)
Fosamax
(BUPROPION)
Advair
(ALENDRONATE)
(SALMÉTÉROL/FLUTICASONE)
Une fois par semaine, il y a l’entrainement au gym. Une fois par semaine, il y a le souper chez ta grand-mère. Une fois par semaine, il y a la soirée au cinéma avec ton amie d’enfance. Une fois par semaine, il y a Occupation Double à la télévision. Une fois par semaine, il y a la sortie au restaurant avec ton père. On se calme là! À force d’avoir un horaire aussi chargé, tu n’arriveras plus à te coucher! Apprends à prioriser un peu.
Tu représentes la parfaite harmonie entre l’amour et la haine, entre le bon et le mauvais, entre le ketchup et la moutarde. Tu as toujours su faire les bons choix afin d’atteindre un équilibre de vie irréprochable. Rappelle-toi que tous n’ont pas eu cette chance. Alors, quand tu aperçois quelqu’un en train de paniquer à cause de mauvaises décisions qui l’ont mené dans une impasse, va donc l’aider! Ça ne coûte rien une BA!
DÉCEMBRE 2018 – LE CAPSULE – 69
DIVERS
LE CAPSULE, VOLUME 42, NO. 3
Colace
Forxiga
(DOCUSATE DE SODIUM)
(DAPAGLIFLOZINE)
Dernièrement, tu es tombé sur un vieux plat dans ton frigo, qui goûtait mauvais! Tu n’es même pas arrivé à le finir tellement le goût était horrible. Tu sais que ça ne demande pas tant d’efforts de cuisiner? Tu devrais t’acheter un ou deux livres de recettes simples et rapides pour t’éviter de devoir sentir la nourriture sortant de ton réfrigérateur ne sachant pas combien d’années elle y a passées!
Tu as une étrange passion pour… les champignons! Ces êtres pluricellulaires t’ont toujours fasciné, autant dans ton assiette qu’au fond des bois. N’as-tu jamais pensé en faire le sujet d’un projet de recherche? Rappelle-toi que la pénicilline a été inventée par nul autre que ces créatures stupéfiantes. Un brillant avenir t’attend si tu choisis d’emprunter cette voie! Sinon… on te souhaite bonne chance!
Benadryl
Coumadin
On te confond souvent avec ton frère/ta sœur. Il faut dire que vous vous ressemblez tellement! De plus, tu as longtemps semblé suivre le même parcours que lui/elle. Tu as donc vécu dans son ombre pendant de nombreuses années. Par contre, désormais, il est important que tu sois fier d’avoir trouvé ta propre voie, ton propre chemin, qui te mènera sans doute plus loin que tu n’oses l’imaginer!
Tu es tellement compliqué! Une journée, tu veux ceci. L’autre, tu veux cela. Ça dépend de ce que tu as mangé, de ton niveau d’activité physique, de ton état de santé, etc. As-tu déjà pris le temps de te connaître un peu, de découvrir ce qui t’allume vraiment, ce qui te passionne? Ça vaudrait la peine que tu t’arrêtes un instant pour y réfléchir et enfin cesser d’être un maudit fardeau pour ton entourage.
Tudorza Genuair
Concerta
(DIPHÉNHYDRAMINE)
(WARFARINE)
(ACLIDINIUM)
(MÉTHYLPHÉNIDATE)
Les examens qui arrivent te procurent un stress épouvantable! Tu ne sais plus où donner de la tête avec l’étude qui s’accumule. Un peu de sports ne pourraient te faire de tort dans ce contexte. En effet, cela te permettrait de relâcher tes muscles et tes nerfs le temps d’un instant tout en t’offrant la chance de respirer un peu mieux. La réussite scolaire, c’est important, mais jamais autant que ta santé. Ne l’oublie pas!
Plus la fin de la session approche, plus tu éprouves de la difficulté à rester concentré. La proximité de Noël te donne envie de tout, sauf d’étudier! Même aller en cours est devenu un supplice pour ton cerveau qui ne pense qu’aux cadeaux à acheter et aux décorations à installer. Chaque chose en son temps! Il te reste seulement un petit coup à donner avant de pouvoir profiter pleinement de la magie des Fêtes. N’abandonne surtout pas!
70 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2018
Faites bonne impression ! Profitez des conseils de nos experts afin de réduire vos coûts d’impression et de conception. Services offerts : conception graphique | infographie | affiches grand format impression couleur et N/B ( numérique et offset ) | reliure de tout genre pliage | laminage | adressage | assemblage ( mécanique ou manuel ) mise sous enveloppe | préparation postale et mise à la poste
sium.umontreal.ca