COOPÉRATEUR | JANVIER-FÉVRIER 2017

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JANVIER-FÉVRIER 2017

VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

FERME FORTIN ET FRÈRES

VOIR PLUS LOIN Peut-on lésiner sur le potassium ? Taxes foncières Quels seront les coûts en 2017

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L’agriculture est un mode de vie, pour vous comme pour nous Rencontrez Jacques Au cours de ses 16 années au service de FAC, Jacques a aidé des centaines de producteurs canadiens à bâtir leurs rêves. À l’image de l’équipe FAC, Jacques connaît votre secteur d’activité et souhaite faire votre connaissance.

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fac.ca

Jacques DeBlois Directeur principal des relations d’affaires chez FAC

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SOMMAIRE

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ÉDITION JANVIER-FÉVRIER 2017

VOTRE VIE VIE COOPÉRATIVE 5 6 8 10

VOS AFFAIRES AFFAIRES AGRICOLES 20 Ferme laitière Fortin et Frères : voir plus loin 24 Sogeporc et Axiom, une nouvelle

ENTRE NOUS Ghislain Gervais* MA COOP

force en génétique porcine

PAUSE PENSÉE Colette Lebel*

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Sommet international des coopératives 2016

14 Administratrices à la Coop des deux rives Deux entrepreneures passionnées

VIE AGRICOLE 16 Une maison de répit pour retrouver

Volailles : gare au froid ! Station génétique de la Beauce, 20 ans de succès Luzerne Amina : plus digestible, plus de lait ! Bactérie Dickeya dans la pomme de terre, non merci ! Une web-série pour propulser l’agriculture de précision

40 Peut-on lésiner sur le potassium? 44 Citadelle : Assemblée générale

le bonheur, dans le pré !

19 L’habillage des murs :

et congrès de l’Érable 2017

les nouvelles tendances

AFFAIRES ÉCONOMIQUES 46 Taxation foncière : quels coûts pour les agriculteurs en 2017 ?

50 ZOOM VOS AFFAIRES Site Web : www.cooperateur.coop Version virtuelle : www.cooperateur.coop/magazine

* For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

Sommet

ADMINISTRATRICES À LA

INTERNATIONAL DES

COOP DES DEUX RIVES

coopératives

DEUX

ENTREPRENEURES

PASSIONNÉES

20

10 STATION GÉNÉTIQUE

DE LA BEAUCE

14

TAXATION FONCIÈRE

20 ANS DE SUCCÈS

Quels coûts pour les agriculteurs en 2017 ?

PEUT-ON

LÉSINER SUR LE

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POTASSIUM ?

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À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE ABONNEMENT : VERSION PAPIER

PRIX RELÈVE AGRICOLE

Complétez le formulaire en ligne : cooperateur.coop/ abonnement-au-magazine

COÛT D’ABONNEMENT

Pour toute question ou pour un changement d’adresse, contactez-nous cooperateur@lacoop.coop 514 384-6450, poste 3513

(défrayé par votre coopérative)

(TAXES INCLUSES)

Membres : 11,29 $ / année Non-membres :

1 an : 30 $ 2 ans : 45 $ 3 ans : 60 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

ANDRÉANE BENOIT : L’AVICULTURE DANS LA PEAU

CONVOCATION

GRANDES CULTURES LES RÉGULATEURS DE CROISSANCE DANS LE BLÉ

Par décision du conseil d’administration de La Coop fédérée, avis est par les présentes donné que la 95e assemblée générale annuelle des sociétaires de La Coop fédérée aura lieu au Centre des congrès de Québec sis au 900, boulevard RenéLévesque Est, Québec, province de Québec, le 23 février 2017, à 9 heures. Prenez également avis qu’une proposition de modification au règlement AG-4.1, concernant l’élection des membres du conseil d’administration de La Coop fédérée sera soumise à l’assemblée. le secrétaire général, me jean-françois harel

VOLUME 46, NO 1 | JANVIER-FÉVRIER 2017

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Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 marie-helene.gaudin@lacoop.coop Révision Georges O’Shaughnessy enr. Ont collaboré à ce numéro Hélène Cossette, Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Brigitte Lapierre, Colette Lebel, Patrick Leclerc, Yves, Ngorbo, Céline Normandin, Stéphane Perreault

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Photographies et illustrations Pierre Cadoret, Martine Doyon, Caroline Fournier, Étienne Gosselin, Exposimage, Louis Jacob, Valérie Madgin, Patrick Palmer, Studios Drakkar Page couverture Caroline Fournier Impression Interweb Inc. Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur son site internet ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450  |  Téléc. : 514 858-2025 Courriel : cooperateur@lacoop.coop Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

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PHOTO : MARTINE DOYON

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop

Webmestre Ricardo Silva

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

PHOTO DE BLÉ : LA COOP FÉDÉRÉE

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop

Graphistes Simon Fortin, Bernard Diamant

Publicité Pierre Grinsell  |  450 661-8200 info@relationsmedia.ca

PHOTO DE A. BENOIT : ÉTIENNE GOSSELIN

Éditeur Jean-François Harel

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

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Le Coopérateur est publié huit fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.


ENTRE NOUS

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE ! GHISLAIN GERVAIS, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, GHISLAIN.GERVAIS@LACOOP.COOP

PHOTO : MARTINE DOYON

PHOTO DE A. BENOIT : ÉTIENNE GOSSELIN

PHOTO DE BLÉ : LA COOP FÉDÉRÉE

C’EST UNE bien belle tradition que de souhaiter le meilleur à ses collègues et à ses proches en début d’année. Je saisis donc l’occasion pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2017, et bien entendu la santé, afin que vous puissiez en profiter ! À lire tous les chroniqueurs et éditorialistes ces derniers jours, une autre tradition qui semble s’installer est celle de faire le bilan de l’année écoulée, généralement pour en souligner les aspects négatifs et souhaiter que l’année à venir ne soit pas du même genre. Je ne suivrai pas cette tradition. Ce n’est pas que tout soit bien dans le meilleur des mondes, car après tout, il est toujours possible d’améliorer les choses. Mais honnêtement, à voir l’état du monde, quand on se compare, on se console. Bien entendu, chaque année amène son lot de nouveaux défis. Les enjeux évoluent, et les marges de manœuvre à la ferme ne vont pas en augmentant. Mais s’il faut en croire une récente étude de l’Institut du Québec (groupe de réflexion issu d’un partenariat entre le Conference Board du Canada et l’École des HEC, et dont la présidence est assurée par Raymond Bachand, ancien ministre des Finances du Québec), l’avenir du secteur agroalimentaire québécois serait pour le moins radieux. Cette étude, publiée en 2015, souligne ce qui suit : « L’industrie agroalimentaire est très présente au Québec. L’apport économique du secteur agricole est considérable, notamment par sa contribution au produit intérieur brut (PIB), à l’emploi dans toutes les régions du Québec et aux revenus qui lui sont directement attribués. Par ailleurs, les répercussions économiques globales de l’activité agricole vont bien au-delà du secteur de l’agriculture lui-même. Dans son ensemble, l’industrie agroalimentaire québécoise fait bien plus que nourrir les Québécois; elle a une incidence économique sur presque tous les secteurs industriels, principalement les secteurs manufacturiers, du transport et du commerce. Cette incidence économique sur toute la chaîne de valeur fait de l’industrie agroalimentaire un puissant levier de développement économique pour le Québec. » Citons quelques chiffres : l’empreinte économique du secteur agroalimentaire québécois

représente 9,4 % du PIB total du Québec et 12,5 % du total des emplois. Quant aux recettes fiscales du fédéral et du provincial, liées à ce secteur, elles s’élèvent à 13,2 milliards $. L’étude souligne également la résilience du secteur agroalimentaire québécois, en précisant que, malgré la crise économique qui a frappé l’économie mondiale en 2008, les emplois dans le secteur agricole ont crû de 9 % de 2004 à 2014. Et s’ils ont reculé de 9 % dans le secteur de la transformation, ce résultat est quand même supérieur à celui du secteur manufacturier en général, qui a connu un recul de 24 %. Les chercheurs de l’Institut se sont également amusés à simuler l’impact d’une augmentation annuelle permanente de 100 millions $ des exportations agroalimentaires du Québec. Selon leurs calculs, cela entraînerait une hausse de 100 millions $ du PIB, créerait plus de 1000 emplois supplémentaires et permettrait aux gouvernements d’accroître leurs recet tes de 28,4 millions $, soit 13,2 millions au provincial et 15,2 millions au fédéral. Je ne peux pas croire que, à la lumière de cette étude sérieuse et de l’importance économique de ce secteur d’activité, on ne soit pas capable en 2017 d’élever un peu le débat. Nous ne sommes pas tous des multimillionnaires, mais il est v rai que nous sommes tous des entrepreneurs et que nous investissons des sommes considérables, année après année, pour faire croître nos entreprises – et c’est tant mieux. Notre fonction, nourricière à plusieurs égards, mérite d’être mieux reconnue et accompagnée par nos gouvernements. Souhaitons que le Sommet agroalimentaire du gouvernement du Québec, qui doit se tenir en 2017, prenne acte de cette réalité. J’ai bon espoir, car comme le dit l’adage, les gouvernements sont souvent aveugles, mais ils ne sont pas sourds... à la veille des élections.

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GAÉTAN DESROCHES, MBA DE L’ANNÉE 2016

L’Association des MBA du Québec a rendu hommage à Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée, en lui décernant le prestigieux titre de MBA de l’année 2016 lors de son 36e gala, tenu le 24 novembre à Montréal. Conférencier invité par cette association en 2015, Gaétan Desroches avait littéralement conquis et impressionné l’auditoire, tant par la pertinence de son discours que par l’ampleur de l’entreprise qu’il dirige – et que peu de gens connaissent. C’est d’ailleurs à la suite de son allocution que le conseil d’administration des MBA du Québec avait décidé de proposer sa candidature au titre de MBA de l’année.

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JOURNÉE FEMME ET COOPÉRATION

En présence de 50 productrices agricoles, la journée Femmes et coopération – organisée par les coops Agrivert, Parisville, St-Ubald et Univert –, s’est tenue à Neuville, près de Québec. Cette journée a été l’occasion de recevoir les conseils de la conférencière Mélissa Lemieux sur la gestion du temps, ainsi que de visiter le vignoble du Domaine des 3 Moulins et de déguster ses produits. Les journées Femmes et coopération sont une occasion pour les entrepreneures agricoles de : n Rencontrer d’autres femmes engagées dans une entreprise agricole. n Apprendre de nouvelles choses et rehausser leur niveau de confiance. n Créer des réseaux de femmes qui s’entraident. n Contribuer à l’avancement de leur propre entreprise, de leur coopérative et de l’ensemble du réseau.

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DEUX RIVES : OUVERTURE DU MARCHÉ WALLBERG

Le nouveau marché Wallberg de La Coop des deux rives ouvrira ses portes au printemps 2017. Situé à Dolbeau-Mistassini, ce commerce, dans lequel on a investi 1,5 million $, fera vivre l’ambiance d’un marché public et créera 25 nouveaux emplois. Ouvert toute l’année, il sera d’une superficie de 930 m2 (10 000 pi2) et offrira une gamme impressionnante de produits locaux et comblera tous les besoins : plats préparés, fruits et légumes frais, produits de boulangerie, de charcuterie ou encore des microbrasseries régionales.

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OLYMEL ACQUIERT PINNACLE FARMS

Olymel a acquis Pinnacle Farms, entreprise productrice de porcs située près de Strathmore, en Alberta. Les actifs comptent un bâtiment pour quarantaine, des maternités porcines, des pouponnières et des fermes d’engraissement. Les 30 employés travailleront désormais au sein d’Olymel. Cette acquisition portera à 52 000 le nombre de truies dans les maternités ouest-canadiennes d’Olymel.

INVESTISSEMENTS CHEZ NUTRINOR

Nutrinor coopérative a dévoilé à l’automne deux investissements qui totaliseront à terme 65 millions $. D’abord, Nutrinor investit 3,3 millions $ dans l’usine de transformation de viande de sa filiale Boucherie-Charcuterie Perron, à Saint-Prime. Cet investissement permettra d’en doubler la superficie, de la moderniser et de la doter d’équipements plus performants. Les travaux ont commencé à l’automne 2016. La première phase, qui prévoit la mise en marche de la nouvelle usine, devrait être terminée au printemps 2017. L’ensemble des travaux seront achevés dès septembre. Le second projet annoncé est l’agrandissement de son usine de transformation de produits laitiers, à Alma. On y injectera 7,7 millions $. Elle sera agrandie de 930 m2 (10 000 pi2). On doublera la capacité de traitement du lait à ultra-haute température (UHT) en ajoutant des réservoirs aseptiques et de nouvelles chaînes de production et d’embouteillage. 6

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TROIS LAURÉATS DU FONDS COOPÉRATIF D’AIDE À LA RELÈVE AGRICOLE n La Ferme La Brumeuse, entreprise laitière propriété de Julie Anctil et Jessy Gagnon, Saint-André-de-Kamouraska [vidéo : youtu.be/xgoTaiTTGfs]. n

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L a Ferme Claude J. Massicotte et fils, entreprise laitière et de grandes cultures propriété de Claude Massicotte et Gertrude Boucher ainsi que de leur fils Martin et leur belle-fille Marie-Hélène Bégin, Sainte-Geneviève-de-Bastican [vidéo : youtu.be/t8aUWkALY_I]. La Ferme GSP, entreprise laitière propriété de Gabriel Saint-Pierre, Dupuy, MRC d’Abitibi-Ouest [vidéo : youtu.be/Q7vmB8xMOxA].

RÉJEAN NADEAU : PRIX HOMMAGE GRAND BÂTISSEUR 2016 Le Mouvement Desjardins a remis le prix Hommage Grand bâtisseur 2016 à Réjean Nadeau, PDG d’Olymel. Guy Cormier, PDG de Desjardins, a souligné les résultats exceptionnels obtenus par Réjean Nadeau au cours de sa longue carrière chez Olymel, propriété de La Coop fédérée. « Desjardins est fier de rendre hommage à un grand coopérateur et à un bâtisseur qui a changé le visage de la transformation alimentaire au Canada. M. Nadeau est un visionnaire qui a donné aux producteurs de porcs et de volailles du Canada un accès plus important aux marchés nationaux et internationaux. »

LA COOP UNICOOP, PRIX DESJARDINS COOPÉRATIVES Cette coopérative, dont le siège social est à Sainte-Marie de Beauce, figure depuis 30 ans comme un modèle de réussite en matière de coopération. Solidement implantée dans les régions de Chaudière-Appalaches, de Québec et de la Mauricie avec plus d’une vingtaine de points de service, La Coop Unicoop contribue à la croissance de ses clients et de ses 2500 membres grâce à l’engagement et à la passion de ses 350 employés. Voir la vidéo bit.ly/2h6UJY6

FERME JF BOLDUC, PRIX DESJARDINS AGRICOLE C’est la Ferme JF Bolduc, propriété de Karine Vachon et Jean-François Bolduc, qui a remporté le prix Desjardins Agricole. Cinq mots – respect, efficacité, fierté, simplicité et sécurité – décrivent l’esprit de cette entreprise, située à Compton et membre de La Coop Compton. Voir la vidéo bit.ly/2gD5DRO

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PAUSE-PENSÉE

VERS DE TERRE ET MÉGADONNÉES

Le monde agricole sauvera l’humanité, en préservant un modèle social désirable, des paysages agréables et une alimentation saine, tout en luttant efficacement contre les changements climatiques.

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LES PORTEURS d’espoir se font rares de nos jours. Et lorsqu’ils se manifestent, on les trouve gentils et naïfs. Franchement, il faut du courage pour afficher son optimisme aujourd’hui. C’est sans doute ce qui m’a plu dans le livre Les agriculteurs à la reconquête du monde, cosigné par Maximilien Rouer, ingénieur agronome, et Hubert Garaud, agriculteur et président de la coopérative agricole française Terrena. Rouer et Garaud s’adressent aux Français, mais leurs réflexions sont tout aussi pertinentes pour le contexte agricole québécois. Les auteurs proposent une vision rassembleuse, en qualifiant d’indécente et d’irresponsable cette attitude qui consiste à opposer les différents types d’agriculture. Ils en appellent à une agriculture inclusive, forte du meilleur des deux mondes : celui de l’agriculture biologique et celui de l’agriculture traditionnelle. Les auteurs ne font pas dans l’angélisme, cependant. En matière de pollution et de malbouffe, ils reconnaissent que l’agriculteur a sa part de responsabilité. Il a fait confiance à la logique du productivisme et aux pratiques modernes prônées lors de la révolution verte, sans faire sa propre réflexion sur ses choix personnels. Cela étant avoué, les auteurs rappellent que tout le monde en a profité et qu’on peut désormais compter sur une production de nourriture en grande quantité et à un coût avantageux – ce que l’approche biologique n’a pas encore réussi à faire. Reste qu’aujourd’hui, il est temps de corriger les défauts du système. À la ferme, tout d’abord, on devra cesser de rechercher la production maximale et mettre plutôt l’accent sur le point optimal de production, qui correspond à la taille de l’exploitation capable de garantir une performance durable d’un point de vue économique, social, environnemental et prenant en compte le bien-être animal. Rouer indique qu’il a établi, comme consultant pour une ferme laitière française, ce point à environ 200 vaches. Bien sûr, une autre ferme pourra présenter un résultat quelque peu différent, mais l’important est de bien distinguer entre le maximum possible et l’optimum désirable. Cet optimum étant trouvé, c’est ensuite dans la création de valeur que l’agriculteur

cherchera les occasions d’affaires. En misant sur la diversité ainsi que sur la qualité des élevages et des cultures, et en passant de la vente de produits à la vente de solutions au consommateur, l’agriculteur pourra se garantir une rentabilité satisfaisante. La question de la diversité est ici primordiale, car, rappellent les auteur s, en ra ison des changement s climatiques, certaines génétiques se verront à l’évidence déclassées par l’arrivée de nouveaux i n se c tes, cha mpig non s et bac tér ies. L’agriculteur sera donc avisé d’entretenir une bonne sélection de caractères génétiques. Ainsi, on s’inspirera de l’agriculture biologique en adoptant des pratiques plus respectueuses de l’environnement et en restaurant une saine biodiversité, et on fera grand usage des nouvelles technologies promues par l’agriculture traditionnelle. On célèbrera le mariage heureux des vers de terre et des mégadonnées, se réjouissent Rouer et Garaud. L’agriculteur sera l’artisan derrière un modèle social désirable, des paysages agréables et une alimentation saine, tout en luttant efficacement contre les changements climatiques. Cet heureux mariage sera acclamé par tous les maillons de la chaîne. Ils établiront alors entre eux de nouveaux types de rapports, plus équitables et plus transparents. Rouer et Garaud font d’ailleurs part de toute une série de propositions pour assainir les relations, notamment celle d’installer des milliers de webcams dans les élevages. L’image de l’agriculteur, expliquent-ils, est durement mise à mal par quelques vidéos qui circulent sur Internet et présentent des comportements dégradants, lesquels, on le sait, ne sont pas représentatifs de l’ensemble. La ferme « ouverte », comme ils l’appellent, aurait l’avantage de témoigner des bonnes manières pratiquées par la grande majorité des agriculteurs. Enfin, lorsque chacun des maillons, de la terre à la table, aura reconnu son interdépendance envers les autres éléments de la filière, qu’on aura une véritable stratégie agricole, appuyée d’une politique digne de ce nom, alors là, Rouer et Garaud en sont convaincus, le métier d’agriculteur redeviendra un des plus beaux du monde.

PHOTO : MARTINE DOYON

COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE COLETTE.LEBEL@LACOOP.COOP

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PHOTO : MARTINE DOYON

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Guy Cormier, président-directeur général du Mouvement Desjardins (coorganisateur de l’événement)

Le pouvoir d’agir des coopératives. «Ce thème appuie la conviction que les coopératives sont là pour durer et croître», a déclaré Monique F. Leroux, présidente de l’ACI, l’une des deux organisations qui accueillaient l’évènement.

Le pouvoir d’agir des

coopératives

TEXTES DE PATRICK DUPUIS, NICOLAS MESLY, AGRONOMES ET GUYLAINE GAGNON

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La Coop fédérée et InVivo Partenaire majeur de l’évènement, La Coop fédérée a participé à l’organisation de la rencontre Agriculture et agroalimentaire, en collaboration avec la coopérative française InVivo. Une étude de PricewaterhouseCoopers : Les partenariats internationaux, vecteurs de croissance pour les coopératives agroalimentaires, y a été présentée. Un des constats est que les coopératives tendent à former des ententes avec des entreprises non

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PHOTOS : SOMMET INTERNATIONAL DES COOPÉRATIVES

Ce sommet a réuni 235 conférenciers et 2950 participants de 116 pays. Le thème retenu : « Le pouvoir d’agir des coopératives ». Ce thème appuie la conviction que les coopératives sont là pour durer et croître, a déclaré Monique F. Leroux, présidente de l’ACI, l’une des deux organisations qui accueillaient l’évènement. Pour Guy Cormier, PDG du Mouvement Desjardins (coorganisateur de l’évènement), le Sommet est l’occasion de réfléchir aux moyens d’innover pour augmenter les retombées économiques des coopératives, d’approfondir leurs engagements sociaux et d’accroître leur responsabilité environnementale. « Les coopératives constituent de puissants leviers du développement durable, a-t-il dit. Nous devons donner la priorité aux membres dans nos actions, particulièrement aux jeunes. » Il faut briser le tabou selon lequel les coopératives n’ont pas l’obligation de rentabilité, a-t-on exprimé dans la table ronde Capacité d’agir sur l’économie réelle. Le Sommet a démontré la vigueur du modèle d’affaires coopératif, qui représente dans le monde plus de 2,6 millions d’entreprises, 1,3 milliard de membres et 15 % de l’économie mondiale.

PHOTOS : GUYLAINE GAGNON ET GRACIEUSETÉ DU SOMMET INTERNATIONAL DES COOPÉRATIVES

Certaines coopératives sont plus grosses que Facebook et on n’en entend pas parler, a déploré Charles Gould, directeur général de l’Alliance coopérative internationale (ACI), lors du troisième Sommet international des coopératives, tenu à Québec du 11 au 13 octobre. Travailler sur notre « image » et faire connaître ce qu’est une coopérative sont des priorités.


VIE COOPÉRATIVE |

coopératives. Seulement 18 % des partenariats étudiés ont été réalisés avec des coopératives. Dans 55 % des cas, le principal motif derrière le partenariat est la recherche de nouveaux marchés pour croître et mieux concurrencer les grandes entreprises. Les participants au panel Gaétan Desroches et Ghislain Gervais, respectivement chef de la direction et président de La Coop fédérée, étaient d’avis que le sixième principe coopératif – l’intercoopération – pourrait être davantage mis en œuvre.

En revanche, Gaétan Desroches a souligné l’importance de bien s’établir dans son propre marché avant de lorgner vers l’international, même s’il est convaincu de la nécessité de croître pour augmenter sa compétitivité et du bien-fondé de nouer des partenariats ailleurs sur la planète. La Coop fédérée, 24e coopérative agroalimentaire dans le monde, a déjà des ententes avec des coopératives étrangères : InVivo et Gène+ (France); Cooperative Research Farms (Europe et Amérique); et Indian Farmers Fertiliser Cooperative (Inde).

Ageekulture

1. L’agriculture de précision. Toutes les coopératives interrogées accompagnent leurs membres dans cette nouvelle agriculture, qui, en produisant mieux avec moins, optimise les résultats techniques et financiers des producteurs agricoles. « À La Coop fédérée, l’agriculture de précision est une solution d’entrée pour les technologies numériques », a souligné Sébastien Léveillé. 2. L’exploitation des mégadonnées. 90 % des coopératives les utilisent pour soutenir leurs membres, en prévoyant leurs besoins et en offrant des services personnalisés. PHOTOS : SOMMET INTERNATIONAL DES COOPÉRATIVES

PHOTOS : GUYLAINE GAGNON ET GRACIEUSETÉ DU SOMMET INTERNATIONAL DES COOPÉRATIVES

Dans le cadre des Rendez-vous du Sommet, une autre étude de PricewaterhouseCoopers, État des lieux : les coopératives agricoles et le numérique, a indiqué que l’avenir des coopératives passera notamment par la numérisation, qui les forcera à revoir leur modèle d’affaires. Sébastien Léveillé, vice-président exécutif agricole à La Coop fédérée, y a exposé des éléments du virage numérique en coopération agricole. Selon l’étude, 100 % des coopératives interrogées considèrent l’ère numérique comme un enjeu clé et 50 %, comme une révolution. Le numérique assurera la survie des entreprises. Un nouveau « Uber » pourrait-il nuire à votre maillon faible et vous sortir de votre marché ? Quatre domaines seront particulièrement touchés par l’ère numérique :

3. L a dématérialisation des échanges. 70 % des coopératives veulent réduire la distance avec leurs clients et autres participants à la chaîne de valeur coopérative, pour comprendre leurs attentes. « L’information recueillie auprès de nos membres nous amène à nous questionner sur le concept de proximité, a dit Sébastien Léveillé. Est-il préférable d’être géographiquement proche d’eux, ou de mieux connaître leur entreprise à l’aide de données, pour répondre plus adéquatement à leurs besoins ? » 4. La traçabilité. L’origine du produit est une des préoccupations majeures du consommateur. 50 % des coopératives souhaitent mieux gérer la traçabilité pour assurer une meilleure maîtrise de la chaîne logistique. « L’intelligence sera d’intégrer la technologie sans oublier nos racines et nos modèles d’affaires », a indiqué M. Léveillé.

Faire plus avec moins Avec son concept d’innovation frugale, le stratège américain Navi Radjou affirme que les coopératives sont les mieux placées pour utiliser les ressources et humaniser la société. Bref, faire plus avec moins en réinventant la façon dont on vit, travaille et consomme. Un panel de quatre personnes, dont Martin Plante, directeur général de Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d’érable, a montré comment ce concept y prenait forme.  COOPERATEUR.COOP – JANVIER-FÉVRIER 2017

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| VIE COOPÉRATIVE

Les valeurs et la stratégie « 100 % pur » de Citadelle sont la base de son modèle d’affaires. En faisant l’analogie avec un arbre, le directeur général montre que les racines correspondent à ce qu’est Citadelle : valeurs

coopératives, comportements et attitudes, différence faite pour ses membres, employés et clients. Le reste de l’arbre, c’est ce que fait la coopérative : innovation, certification, processus, ventes et positionnement.

Leadership grandissant des femmes dans l’économie

Le constat : les femmes demeurent sous-représentées dans les organisations. Comment y remédier ? Une discussion a eu lieu avec Marie-Claude Bibeau, ministre canadienne du Développement international et de la Francophonie; Anne-Marie Hubert, associée chez Ernst & Young; et des représentantes du Maroc, de la Malaisie et des États-Unis. Quelques commentaires sont ressortis : La rentabilité d’une entreprise est meilleure lorsqu’il y a des femmes dans les équipes de direction ou les conseils d’administration. Quand les femmes participent plus à l’économie, le PIB d’un pays se porte mieux.

Selon un rapport présenté au Forum économique mondial de Davos, au rythme où vont les choses, si on ne force pas la marche, il faudra 117 ans pour que hommes et femmes aient des emplois équivalents. On exige la perfection beaucoup plus pour les femmes que pour les hommes. Si on leur permet d’exprimer leur plein potentiel, les femmes deviendront de véritables agentes de changement. Le milieu coopératif ne diffère pas des autres quant aux difficultés pour les femmes d’atteindre des postes stratégiques. Plus de femmes occupent de tels postes dans les petites coopératives et celles à caractère social.

Coopératives : faire contrepoids au capitalisme Robert Reich, professeur de l’Université de Californie à Berkeley, invite les coopératives à s’unir pour faire contrepoids au capitalisme. Celui-ci, par ses excès et la concentration toujours plus choquante de la richesse, fait stagner le revenu des classes moyennes et croître l’insécurité partout sur la planète. « Aux États-Unis, la famille typique gagne moins qu’en 2000. Sa valeur nette est 14 % moins élevée qu’en 1984, même si l’activité économique a doublé », a indiqué Reich. « La croissance est anémique et l’argent aspiré vers les classes supérieures, ce qui diminue d’autant le pouvoir d’achat des classes moyennes, qui régressent. »

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Fortune et pouvoir politique sont liés, a-t-il ajouté. Résultat : moins de concurrence dans le marché, ce qui se traduit par des prix plus élevés pour nombre de biens : accès Internet haute vitesse, produits pharmaceutiques, services bancaires. Selon lui, un revenu de base pour tout citoyen est inévitable. « Les coopératives sont idéales pour la démocratie. Elles font contrepoids aux grandes institutions qui monopolisent le pouvoir. C’est le modèle de rechange au capitalisme », a-t-il déclaré lors d’une conférence commanditée par Agropur.

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Les coopératives dans la nouvelle planète technologique « La technologie et les communications propulsent nos sociétés au cœur d’une troisième révolution postindustrielle », a indiqué Jeremy Rifkin, auteur et spécialiste de prospective économique et scientifique. « Grâce aux panneaux solaires et à l’éolien, chacun pourra produire son énergie et revendre de l’électricité aux fournisseurs traditionnels », a déclaré l’économiste américain lors d’un dîner commandité par Agropur. En Europe (particulièrement en Allemagne, qui désire se sevrer des énergies fossiles), en Chine et aux États-Unis, le phénomène croît rapidement et ébranle les grandes entreprises énergétiques.

Le coût des cellules voltaïques et des panneaux solaires diminue rapidement, a-t-il poursuivi. Cet accès à une technologie peu onéreuse, au coût marginal quasi nul, éliminera les intermédiaires et les grandes organisations intégrées verticalement. « Contrairement aux grandes entreprises, le soleil n’envoie pas de factures mensuelles! » a soutenu l’auteur, qui prédit un rebrassage des cartes du pouvoir en faveur des consommateurs. Technologies vertes et communications à faible coût révolutionneront le monde à une vitesse exponentielle, prédit-il. « La Chine s’apprête à produire un téléphone intelligent qui ne coûtera que 25 $, et avec YouTube, n’importe qui peut produire sa propre émission », a-t-il dit.

Un cerveau planétaire pour lutter contre les GES Jeremy Rifkin entrevoit la naissance, grâce à Internet, d’un immense cerveau planétaire d’ici 2030, à l’image de Wikipédia. Un cerveau alimenté par des milliards d’utilisateurs, mais aussi par des milliards de données, provenant de capteurs installés sur des camions, maisons, machines à laver, etc. afin de prendre la mesure des kilomètres, kilowatts ou litres d’eau avalés. Une quantité phénoménale de données dont il faudra extraire de l’information pour sauver l’humanité des changements climatiques, provoqués par une dépendance aux énergies fossiles. « Si rien n’est fait pour se sevrer du pétrole, je ne donne pas cher de l’humanité d’ici quatre générations », a prédit le conférencier. Selon l’auteur, les jeunes sont porteurs d’espoir et de changement : « Posséder une automobile, c’est l’histoire ancienne. Ils préfèrent en louer une en commun. Ce qu’ils veulent, c’est la mobilité. »

D’après Rifkin, le 21e siècle appartient au mouvement coopératif et à son milliard de membres dans les secteurs financier, immobilier, funéraire, agricole, etc. « L’information collectée par les coopératives, enracinées dans leur milieu, permettra cette renaissance. » En agriculture, le réseau d’échanges « horizontal » entre coopératives, est appelé à courtcircuiter certains géants agroalimentaires, « intégrés verticalement », dit-il. « Dans ce contexte de changements climatiques, notre production alimentaire est trop dépendante des énergies fossiles pour la fabrication d’engrais et de pesticides, a-t-il dit. La demande d’aliments biologiques est celle qui croît le plus rapidement aux États-Unis. » Provocateur, l’auteur du livre Beyond Beef a rappelé que les plus grands émetteurs de GES, après le secteur du transport, sont les ruminants.

Concentration extrême de richesse Une des principales raisons de la renaissance du mouvement coopératif à l’aube de ce siècle reste la redistribution de la richesse. Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel d’économie, en déplore d’ailleurs la concentration extrême. « Un pour cent de l’humanité possède plus de richesse que les 99 % autres », a-t-il déclaré. Les États-Unis, où le salaire de certains chefs d’entreprise est 300 fois celui du plus bas salarié, ne sont pas un exemple à suivre, a souligné Stiglitz, professeur à l’Université Columbia (New York). « La théorie voulant que les gens les plus riches fassent percoler leur richesse vers le bas et créent de l’emploi est fausse. » Les coopératives, d’après lui, peuvent offrir un contrepoids à ce monstrueux déficit économique.

UN ENGAGEMENT ENVERS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Lors du Sommet, les coopératives ont réaffirmé leur capacité à contribuer au développement durable. Pour la première fois, un groupe économique mondial s’engageait à soutenir les 17 objectifs de développement durable des Nations unies. Pour en savoir plus : www.coopsfor2030.coop/fr/about

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Administratrices à La Coop des deux rives Deux entrepreneures

passionnées

ENTREPRENEURE DANS L’ÂME Julie Trottier aime être au courant de ce qui se passe dans son milieu. C’est d’ailleurs un des facteurs qui motivent son engagement bénévole, que ce soit dans le domaine agricole ou dans d’autres qui concernent ses enfants, Adèle, 8 ans, et Victor, 11 ans. « Notre coopérative a de beaux projets et c’est intéressant d’être aux premières loges pour voir ce qui s’en vient », confie la dirigeante, qui est également présidente du conseil d’établissement de l’école primaire et secrétaire du club de patinage artistique de la municipalité de Normandin, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Membre de La Coop des deux rives depuis toujours et responsable de son P’tit Marché du Nord pendant trois ans, Julie n’a pas hésité longtemps avant d’accepter l’invitation du représentant sortant de son secteur à lui succéder au conseil d’administration. Elle y siège depuis février 2015.

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PHOTO : VALÉRIE MADGIN

Julie Trottier

« En toute humilité, dit-elle, dans un conseil composé essentiellement de producteurs laitiers et céréaliers, j’ai pensé que mon expérience en production ovine, mais aussi en transformation, en relation avec les clients, en tourisme, et comme fille, pouvait apporter une perspective différente. » La dirigeante, qui siège aux comités d’éducation coopérative et de vérification, trouve l’expérience très intéressante et très dynamique. Technicienne en santé animale, cette entrepreneure dans l’âme n’a jamais eu peur d’innover. Issue d’une longue lignée de producteurs laitiers, elle a en effet repris, en 2003, la ferme familiale de Normandin pour la convertir à la production ovine. D’abord vouée à l’élevage d’agneaux de consommation, son entreprise s’est rapidement diversifiée pour devenir la première au Québec à commercialiser des savons artisanaux à base de lait de brebis. Aujourd’hui, La Bergerie du Nord réalise la moitié de son chiffre d’affaires avec ses savons, qui sont vendus sur place, en ligne et dans plusieurs commerces de la région. Unique propriétaire de cette entreprise qui possède un cheptel de 150 brebis, la bergère s’estime chanceuse de pouvoir compter sur l’aide de ses proches. « La Bergerie du Nord, c’est une véritable histoire de famille », tient-elle à préciser. Sa mère a été impliquée dès le début dans la fabrication des savons. Aujourd’hui, c’est surtout elle qui travaille à la confection, tandis que Julie se charge des liens avec la clientèle, de même que de la gestion du troupeau avec l’aide d’un oncle. Un autre oncle, ainsi que le frère et le conjoint de Julie, François Potvin, viennent lui prêter main-forte au besoin. Faisant souvent figure de modèle, Julie Trottier se prête volontiers à la promotion de l’entrepreneuriat auprès des jeunes. Elle a notamment été membre de l’Équipe étoile entrepreneuriale du Saguenay–Lac-Saint-Jean en 2014-2015. Elle apparaît aussi comme ambassadrice de la relève dans une capsule vidéo présentée sur la page d’accueil du site de la Fédération de la relève agricole du Québec.

PHOTO : LOUIS JACOB

TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE


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Elle se réjouit d’ailleurs de la présence accrue de la relève agricole dans son entourage de même qu’au conseil de La Coop des deux rives. « Si on sent que ça nous interpelle, il ne faut pas avoir peur de s’impliquer dans sa coopérative, lance-t-elle en guise d’invitation à toutes les jeunes agricultrices. On est accueillies à bras ouverts »

En plus d’assurer toute seule la production, la livraison, la comptabilité et la recherche de nouveaux marchés, elle participe régulièrement à diverses manifestations agricoles et gourmandes en région et dans les grands centres. « Mon but est de faire connaître notre canneberge nordique, dont le goût est plus sucré », fait-elle valoir.

DE LA DIVERSITÉ AU CONSEIL

Sophie Paradis

PHOTO : VALÉRIE MADGIN

PHOTO : LOUIS JACOB

PARTAGER SON EXPÉRIENCE

Copropriétaire (avec son père et ses deux frères) d’Atocas Lac-Saint-Jean, Sophie Paradis est responsable de la promotion au sein de cette société familiale, pionnière de la production de canneberges au Lac-Saint-Jean. Fondée par son père en 1993 et convertie à la production biologique en 2002, l’entreprise exploite aujourd’hui quelque 30 ha (75 acres) en culture, ainsi qu’une usine de nettoyage de canneberges à Dolbeau-Mistassini. Entièrement mécanisée, la récolte a franchi le cap du million de livres l’an dernier. « Or les gens ne savent pas qu’on produit de la canneberge au LacSaint-Jean ! » s’étonne encore la jeune administratrice. Diplômée en développement des produits du terroir, Sophie Paradis a aussi créé sa propre société de transformation, La Cannebergerie. Dans les affaires depuis 2010, l’entrepreneure a elle-même conçu l’image de marque de son entreprise et élaboré toutes les recettes de ses tartinades, marmelades, gelées et mélanges d’épices à base de canneberges biologiques.

À la suite d’une visite des installations d’Atocas Lac-Saint-Jean organisée dans le cadre du 85e anniversaire de La Coop des deux rives, Gérald Rousseau, président du conseil d’administration de la coopérative, a invité Sophie Paradis à s’engager au sein de celle-ci. « Il cherchait à pourvoir le poste d’administrateur de la relève et souhaitait recruter un représentant du haut du lac », explique-t-elle. Le fait qu’elle soit une femme et une productrice de petits fruits biologiques lui convenait aussi, croitelle, puisque cela lui permettait de diversifier la composition du conseil. « Je trouve ça intéressant, dit-elle à propos de son rôle d’administratrice, car je ne connaissais pas beaucoup les grandes cultures céréalières et la production laitière, qui sont les principaux domaines d’activité dans notre coopérative. » Si elle apprend énormément de ses collègues administrateurs, ces derniers bénéficient en retour de son expérience – et de celle d’un producteur de lait biologique, tient-elle à préciser – pour découvrir les particularités et les contraintes liées au mode de production bio. « Comme producteurs et transformateurs biologiques, nous apportons tous les deux des idées différentes », estime-t-elle. Au moment où nous écrivions ces lignes, la jeune femme de 36 ans arrivait au terme d’un deuxième mandat comme représentante de la relève. Elle se montrait toutefois disposée à demeurer au conseil dans un poste électif. « J’aime les mouvements coopératifs », confie celle qui a aussi été gérante pendant 10 ans du bar-spectacle coopératif Vox Populi, à Dolbeau-Mistassini. « Travailler ensemble et faire en sorte que ce soit l’humain qui en bénéficie, ça me motive » L’entrepreneure a également de grands projets pour La Cannebergerie, qui ne transforme encore qu’une infime portion des récoltes de l’entreprise familiale. À long terme, ses frères et elle projettent en effet de développer davantage le volet transformation. « Mon but est d’en venir un jour à transformer la totalité de nos canneberges ici même, au Lac-Saint-Jean. » lacannebergerie.com  COOPERATEUR.COOP – JANVIER-FÉVRIER 2017

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| VIE AGRICOLE

Pour retrouver

le

bonheur… dans le pré

TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN

Selon une étude menée il y a une dizaine d’années, 45 % des producteurs de lait du Québec estimaient que leur niveau de stress était élevé, alors que ce chiffre est de 27 % dans la population québécoise en général.

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Cette étude de Ginette Lafleur, chercheuse en psychologie à l’UQAM, révélait aussi que les producteurs agricoles sont plus vulnérables aux facteurs de stress familiaux (divorce, etc.) et financiers en raison de leur mode de vie. « La ferme est à la fois un milieu de

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La vie liée au travail de la terre n’est pas toujours rose. Elle peut même parfois virer au noir. Mais l’organisme Au cœur des familles agricoles prouve que la lumière est toujours présente au bout du tunnel.

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VIE AGRICOLE |

vie et de travail, où les tensions peuvent s’imbriquer les unes aux autres », dit Ginette Lafleur. Les agriculteurs ont de la difficulté à reconnaître les signes de détresse et à les accepter, indique aussi l’étude. Ils négligent leur santé et leur bien-être, par manque de temps. Ils favorisent le bien-être de leurs bêtes au détriment du leur. Ces problèmes de santé peuvent d’ailleurs mettre fin à une carrière en agriculture. « S’ils sont malades, les producteurs se sentiront diminués et se verront comme des nuisances pour leurs proches ou pour l’entreprise », ajoute la chercheuse en psychologie. Malgré les statistiques qui montrent que les cas de détresse sont loin d’être isolés, le sujet demeure délicat. Pas facile d’admettre qu’on a eu besoin d’aide pour traverser une passe difficile, même si les raisons de celle-ci n’ont pas manqué.

possède cinq chambres, disponibles du lundi au jeudi. Il y a toujours un intervenant présent lorsque des personnes sont hébergées.

QUI CONSULTE  ? Les bénéficiaires se partagent en parts égales entre hommes et femmes. Les problèmes liés à la relève, la famille et les ennuis financiers sont les principales causes de consultation. Audrey Touchette, une travailleuse sociale, a été embauchée en avril 2016. Elle comprend très bien le contexte particulier des agriculteurs, ayant elle-même grandi dans une ferme. « Ils viennent briser l’isolement qui résulte de fermes de plus en plus grosses, mais de moins en moins nombreuses, dit la travailleuse sociale. Ici, on leur donne le droit d’avoir des émotions. »

DES VIES BOULEVERSÉES À LA RESCOUSSE DES AGRICULTEURS Le directeur général d’Au cœur des familles agricoles (ACFA), René Beauregard, a repris le flambeau, en mars 2016, à la suite de la retraite de Maria Labrecque-Duchesneau, la fondatrice de l’organisme. Il affirme que les situations dans lesquelles l’organisme doit intervenir sont de plus en plus complexes. « Nous sommes le recours ultime. Les gens ont souvent épuisé toutes les autres ressources ou solutions avant de nous contacter. » ACFA assure un service téléphonique sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Des services de consultation sont offerts gratuitement au bureau de SaintHyacinthe, qui fait office également de maison de répit. Cette maison, qui a ouvert ses portes en 2013,

Manon et Nathalie (noms fictifs) ont pu compter sur l’aide d’ACFA. Manon et toute sa famille ont rencontré une thérapeute en 2011, tandis que Nathalie a été hébergée à la maison de répit de Saint-Hyacinthe pendant quelques jours à la fin de 2015. Manon et Nathalie sont l’antithèse du portrait qu’on peut se faire d’agriculteurs aux abois. Elles sont toutes les deux copropriétaires d’entreprises qui cumulent les succès. Pour Manon, tout a chaviré un matin de février 2011. Lorsqu’elle a ouvert la porte, un huissier se trouvait devant elle. Son conjoint et elle avaient six mois pour régler leurs dettes, faute de quoi la banque saisirait la ferme, la maison, la voiture – tout. Encore à ce jour, Manon ne comprend pas pourquoi la banque a

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LE FUTUR D’ACFA René Beauregard entend bien poursuivre la mission d’ACFA. Il affirme, par ailleurs, que le milieu compte unir ses forces. Des personnes travaillant en agriculture seront formées par l’Association québécoise de prévention du suicide pour devenir des sentinelles à l’affût de la détresse. « Nous voulons faire connaître le monde agricole et ses particularités, explique René Beauregard. ACFA deviendra un intermédiaire entre l’agriculture et les différents services offerts, pour mieux cibler l’aide à apporter et la manière de le faire. »

TRAVAILLER À SON BONHEUR

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PHOTO : GRACIEUSETÉ CENTRE BMR DE PLESSISVILLE

— René Beauregard, directeur général de l’organisme Au coeur des familles agricoles

PHOTO : GRACIEUSETÉ DE L’ACFA

Des personnes travaillant en agriculture seront formées par l’Association québécoise de prévention du suicide pour devenir des sentinelles à l’affût de la détresse.

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agi ainsi, alors que la ferme n’avait jamais manqué un seul paiement. Était-ce le contexte  ? En 2011, le secteur porcin traversait une grave crise liée à l’assurance stabilisation et au manque de rentabilité des fermes. L’histoire de Manon a connu une fin heureuse, mais in extremis. Elle estime que leur entreprise se remet à peine de cet épisode tragique. « Tout le monde a écopé », laisse-t-elle tomber, les yeux remplis d’eau. Son conjoint et elle consultent encore pour bien soigner leurs plaies. Nathalie a su, pour sa part, reconnaître les signes : hypersensibilité, insécurité, angoisse. Seule à la tâche durant plusieurs mois, ses réactions lui ont rappelé des épisodes qu’elle avait vécus difficilement, comme la vente de la ferme familiale durant son adolescence. Elle s’est retrouvée épuisée à la fin des récoltes. Elle a saisi le téléphone, un soir de novembre, pour appeler ACFA, et à sa grande surprise, quelqu’un a répondu. Quelques jours plus tard, elle partait pour la maison de répit. Ceux qui s’imaginent que la maison de répit est un tout compris payé se trompent fermement. « On a des devoirs à faire et des rencontres avec la travailleuse sociale », explique Nathalie, qui y est restée quatre jours, la durée maximale. Les sorties en solitaire sont interdites, et les communications avec l’extérieur restreintes. Mais loin d’être glauque, l’ambiance est chaleureuse. Au moment du passage de Nathalie, toutes les chambres de la maison étaient occupées. Elle a découvert que d’autres personnes vivaient des situations difficiles. Avec le recul, elle constate que son départ de la ferme et de la maison a joué un rôle majeur dans son rétablissement.

Nathalie a entrepris différentes démarches après son séjour à la maison de répit. Son conjoint et elle ont revu leur gestion du travail et la répartition des tâches. Nathalie s’accorde une journée de congé toutes les deux semaines et se réserve du temps pour elle. Le rétablissement est plus long pour Manon. Elle souffre toujours d’insécurité à la moindre dépense inattendue. Mais l’expérience qu’elle a vécue lui a permis de prendre conscience qu’elle avait un cercle d’amis beaucoup plus étendu qu’elle ne le croyait. Ses enfants lui ont aussi apporté leur soutien. L’agricultrice dit avoir appris à s’arrêter pour écouter, réfléchir, poser des questions et communiquer. Selon Pierrette Desrosiers, psychologue du travail bien connu dans le milieu agricole, on doit travailler à acquérir de la résilience, comme on le fait pour acquérir de nouvelles connaissances en agriculture. Elle recommande d’agir en amont, avant que les problèmes surviennent. « Il faut apprendre à mieux connaître ses limites, ses compétences, ses faiblesses, etc. On doit prendre le temps de s’arrêter et, tout comme on fait un bilan de sa ferme, faire un bilan de soi. Qu’est-ce que je veux atteindre et comment vais-je y arriver  ? Quel est le prix pour ça  ? Qu’est-ce qui m’aide et qu’est-ce qui me nuit  ? Il faut adopter une approche active, être à la recherche de solutions. »


TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

PHOTO : GRACIEUSETÉ CENTRE BMR DE PLESSISVILLE

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PHOTO : GRACIEUSETÉ DE L’ACFA

Au-delà du papier peint ou de la sempiternelle peinture, il existe aujourd’hui une foule de produits originaux pour égayer nos murs. Décoratrice en chef à la boutique Inspiration du centre de rénovation BMR de Plessisville, Johanne Couillard nous présente quelques-unes de ses dernières trouvailles en matière de revêtements muraux. Avec son bois aux murs, ses planches de grange et autres matériaux naturels, le style rustique est toujours très tendance, souligne cette décoratrice qui exerce son métier depuis 2011. Or, parmi les nouveaux produits offerts chez BMR, le stratifié mural Infinity imite très bien le bois vieilli, sans pour autant en présenter les inconvénients, assure-t-elle. « Contrairement au vrai bois, il ne se décolore pas à la lumière, il est facile d’entretien et il n’absorbe pas les odeurs ambiantes, ce qui est merveilleux dans la salle à manger ! » Il est offert en deux couleurs et en deux largeurs, sous forme de planchettes emboîtables de 8 mm d’épaisseur. Chaque boîte de ce produit permet de couvrir une superficie de 3 m2 (34 pi2). « Les planchettes sont très faciles à installer. Il suffit de les fixer au mur avec de la colle de construction et de les clouer avec de petits clous de finition. Il n’est cependant pas conseillé de les installer dans des endroits humides, tels que la salle de bains ou le sauna », tient-elle à préciser. Toujours dans la gamme des produits de type planchette, elle recommande aussi les panneaux muraux décoratifs autocollants Eternel, qui sont faits de planches de pin torréfié. « Le relief est très intéressant. On voit le grain du bois et on le sent vraiment au toucher. C’est parfait pour un mur impact dans le salon ou la salle à manger, ou encore pour une entrée qui ne laissera personne indifférent. » Le matériau étant mince et très léger, il peut être installé sans danger pour la structure de la maison. « Les planchettes doivent cependant être collées sur un mur parfaitement apprêté pour assurer une bonne

adhérence », prévient la décoratrice. Le produit est offert en quatre couleurs : automne, galet, nougat et ébène (celle qu’elle préfère), et chaque boîte permet de couvrir une surface de 1,4 m2.

UN ASPECT BÉTON Le décor industriel chic est aussi très recherché actuellement, poursuit Johanne Couillard. Pour recréer facilement une ambiance de loft industriel chez soi, elle suggère d’utiliser des carreaux en fibre de bois recyclée qui simulent à s’y méprendre le béton. Mesurant 24 po sur 48, ces carreaux peuvent être posés directement au mur ou au plafond, ou encore insérés dans des rails pour plafond suspendu. « On aime les variations de motifs dans chaque tuile, qui donnent un effet plus que réel à la pièce », commente-t-elle. Dans la même veine, le nouveau revêtement Zephir reproduit admirablement bien la texture de la pierre. En plus d’être écologique, il est isolant, insonorisant et ignifuge, « même s’il est fait de papier recyclé », remarquet-elle. Très légers et faciles à installer, ces panneaux de 12 po sur 36, offerts en blanc et en gris, se fixent avec de la colle de construction. « Il a l’avantage de créer une ambiance plus chaleureuse que de la vraie pierre, mais il ne doit pas être installé dans une pièce humide. » Johanne Couillard et ses collègues des centres de décoration Inspiration peuvent créer des compositions murales uniques agençant harmonieusement les différentes couleurs et matières de ces produits. N’hésitez pas à les consulter pour vous aider à réaliser le décor de vos rêves ! COOPERATEUR.COOP – JANVIER-FÉVRIER 2017

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Je suis trop fonceur et j’ai trop d’ambition pour avoir peur, lance le producteur de 28 ans. J’ai confiance. Je vais toujours faire du lait. — Stéphane Fortin

1. Dany, Stéphane et leur père, Carol. Solide, la relève ! 2. Distribution de foin sec. Les Fortin le considèrent comme un véritable « médicament », tellement ses bienfaits sont nombreux. On le sert aux vaches ayant récemment vêlé, aux vaches en transition, aux veaux… 3. La préparation au vêlage et l’alimentation figurent en haut de la liste de leurs priorités.

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TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

LA CHUTE DU PRIX DU LAIT INQUIÈTE DE NOMBREUX PRODUCTEURS. STÉPHANE FORTIN A CHOISI DE SE RETROUSSER LES MANCHES. Déterminé, Stéphane est déjà sur le chemin de la réussite. Depuis 2012 – lorsqu’il prend la relève de la ferme après quelques années à travailler dans la construction à Québec, Sherbrooke et Montréal –, les résultats de l’entreprise sont éloquents.

DE 65 À 100 KG DANS LA MÊME ÉTABLE En quatre ans, la production quotidienne est passée de 65 à 85 kg de gras (avec 65 vaches), soit de 1 à 1,35 kg par tête. Dans le même temps, la moyenne a bondi de 9200 à 11 000 kg (4,15 % de gras, 3,4 % de protéine).

Stéphane et son père, Carol, propriétaires de la Ferme Fortin et Frères, à Saint-Honoré-de-Shenley (Beauce), revoient sans cesse leurs façons de faire. De l’alimentation à la ventilation, ils misent sur le confort, la rentabilité, l’efficacité. Sous l’impulsion de Stéphane, l’entreprise prend une allure qu’on ne lui connaissait pas. De l’intérieur, elle se révèle sous son meilleur jour. Le bâtiment n’est pas récent. Père et fils ne voient pas d’avantages à le remettre à neuf. La baisse du prix du lait

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1 2 3 incite plutôt à la sobriété. Le clinquant n’améliorera pas la production, disentils. « On investit là où ça compte et on contrôle les dépenses et l’endettement », souligne Carol. Bref, les Fortin agrandissent par en dedans et voient plus loin ! Huit nouvelles stalles font place à plus d’animaux, pour assurer la croissance. Outre les cinq kilos de quota auquel Stéphane a eu droit en prenant la relève, l’entreprise en achète chaque mois. Le but : produire 100 kg de gras par jour d’ici un an avec 72 vaches (1,4 kg par vache).

OBJECTIF RENTABILITÉ Maximiser la rentabilité – objectif auquel Stéphane ne déroge pas – permettra à l’entreprise d’embaucher un employé supplémentaire pour offrir à la famille une meilleure qualité de vie. Caroline, sa conjointe, qui a grandi dans une ferme de Saint-Gédéon, comprend toute la réalité de cette vie et la passion qu’elle suscite. « Elle me laisse accomplir mes rêves », dit Stéphane.

Comment maximise-t-il les revenus  ? « Point par point, répond le technologue Robin Malenfant, expert-conseil à La Coop Alliance. Chaque pourcentage compte : 2 ou 3 % ici, 4 ou 5 % là, ça finit par paraître dans le bilan de l’entreprise. » La préparation au vêlage et l’alimentation figurent en haut de la liste de leurs priorités. « La préparation au vêlage COOPERATEUR.COOP – JANVIER-FÉVRIER 2017

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| AFFAIRES AGRICOLES

1. L’expert-conseil Robin Malenfant et Stéphane Fortin discutent alimentation, production et performances. 2. La Ferme Fortin et Frères, à Saint-Honoré-de-Shenley, en Beauce : 65 vaches en lactation, 89 ha en fourrages (mil-luzerne, mil-trèfle et brome), 32 ha en avoine et blé. Et des résultats qui promettent.

commence avant la fin de la lactation, souligne le technologue. C’est le temps d’évaluer la cote de chair et de revoir la ration. » Cette pratique réduit considérablement les problèmes (caillette, métrite, etc.) et favorise un meilleur début de lactation. Pour tirer profit de ce départ en flèche, Stéphane trait ses vaches quatre fois par jour pendant la période 0-21 jours. Résultat : un accroissement de 700 à 800 litres par tête par lactation (7 à 8 %). Même étable, mêmes frais fixes. Les quatre traites ne lui demandent en revanche que 30 minutes de travail quotidien de plus. Elles permettent d’atteindre un plus haut pic, ajoute Carol, et

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une production plus élevée durant toute la lactation. Résultat : la fin de la lactation est plus payante, au moment où les taux de gras et de protéine sont les plus élevés.

AMÉLIORER, ENCORE ET TOUJOURS En 2013, les propriétaires érigent un troisième silo à fourrages pour servir un ensilage stable à l’année. L’ensilage de maïs sera ajouté à l’alimentation du troupeau dès l’automne prochain. « Ça augmentera le tonnage de fourrages à l’acre tout en abaissant les coûts d’alimentation », justifie Dany, le frère de Stéphane, qui aide aux travaux de la ferme. Il ajoute comme avantages une seule récolte de fourrages au lieu de trois et une meilleure rotation, plus de stabilité dans la ration (récolte plus uniforme) et plus d’acres pour l’avoine et le blé consommés à la ferme. « La protéine sera compensée par plus de foin jeune », dit celui qui envisage de s’établir à la ferme au cours des prochaines années. Autres améliorations notables : l’installation de matelas pour accroître le confort et d’abreuvoirs à débit élevé, l’entretien du système de ventilation tunnel, la multiplication par 10 de la luminosité à la mangeoire. La taille des sabots se fait systématiquement tous les trois mois. L’intervalle entre les vêlages est passé de 420 à 400 jours. L’âge au vêlage – un des points faibles de l’exploitation – a chuté de trois mois. « Nos 15 dernières taures

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ont vêlé à 24 mois », souligne Stéphane. La sélection est plus sévère, mais les propriétaires gardent les meilleurs sujets plus longtemps (quatrième, cinquième et sixième veau). Enfin, pour le choix des taureaux, on mise sur la santé et la fertilité. Point par point, la Ferme Fortin et Frères améliore ses performances, son efficacité et, surtout, sa rentabilité.

TROISIÈME GÉNÉRATION En 1950, Pierre-Albert Fortin et son épouse, Yolande Mathieu, fondent la Ferme Château vert. Le couple déploie des efforts pour améliorer les terres et le troupeau. Le succès est au rendez-vous, comme le souligne un article dont l’entreprise fait l’objet, en 1966, dans Le Bulletin des agriculteurs. En 1986, Pierre-Albert et Yolande transfèrent la ferme à leurs fils Carol et René, qui la rebaptisent Ferme Fortin et Frères. Carol et René exploitent la ferme en copropriété pendant 26 ans. En 2012, René se retire et vend sa part aux enfants de Carol. Jeune père de famille – il a trois enfants avec sa conjointe, Caroline Gagné –, Stéphane est un des fiers représentants de la troisième génération de Fortin à canaliser une bonne part de sa vigueur dans la réussite de la ferme.

L’ALIMENTATION DU TROUPEAU

Mais il fera ses expériences avant de s’établir à Saint-Honoré. Après une session peu convaincante en sciences humaines au cégep, il entreprend un DEP en charpenterie-menuiserie à Saint-Georges, qu’il termine en 2008. Ses emplois dans la construction, qui l’éloignent de sa famille et de la ferme, remettent en doute ses choix. C’est le retour au bercail.

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| AFFAIRES AGRICOLES

TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

LA RÉPUTATION DE LA GÉNÉTIQUE PORCINE FRANÇAISE N’EST PLUS À FAIRE. C’EST POURQUOI LA COOP FÉDÉRÉE S’EST ASSOCIÉE IL Y A PLUSIEURS ANNÉES AVEC UN DE SES LEADERS, GÈNE+. CE DERNIER A RÉCEMMENT FUSIONNÉ AVEC ADN, AUTRE CHEF DE FILE DE LA GÉNÉTIQUE EN FRANCE, POUR FORMER AXIOM. La Coop fédérée, par sa division génétique porcine Sogeporc, est maintenant actionnaire de la nouvelle entité. Ce partenariat lui donne accès à un plus vaste bassin de gènes pour poursuivre l’amélioration de son cheptel de truies pur sang Landrace et Yorkshire. Axiom est l’organisation numéro un en sélection porcine dans l’Hexagone. « Nous disposons du plus puissant réseau d’actionnaires à travers les coopératives françaises et La Coop fédérée, totalisant 10 millions de porcs sur le marché français et 7 millions sur le marché canadien, certifie Michel Sourdioux, directeur général

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d’Axiom. Notre mission consiste à réaliser la sélection génétique pour l’ensemble de ces coopératives. » Gène+ et ADN avaient une mission semblable pour deux groupes de coopératives différents. Grâce à la fusion pour former Axiom, ces coopératives sont maintenant rassemblées. Résultat : une seule société génétique qui travaille pour un groupe de coopératives beaucoup plus large. « Axiom a une longueur d’avance en matière de prolificité des truies, indique Marquis Roy, directeur technique de la production porcine chez Olymel. De plus, ses truies sont très maternelles et très

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PHOTOS : AXIOM ET LA COOP FÉDÉRÉE

Agrial, Aveltis, Cirhyo, La Coop fédérée, Prestor, Terrena, Triskalia et Ucagenof (Cobévial, Groupement Mont des Flandres et Suideal).

UNE NOUVELLE FORCE EN GÉNÉTIQUE PORCINE

PHOTO : ISTOCK

LES COOPÉRATIVES ACTIONNAIRES D’AXIOM


AFFAIRES AGRICOLES |

laitières. Elles sont aussi autonomes, c’està-dire qu’elles s’occupent très bien de leurs portées sans l’intervention humaine. Ce caractère est un avantage indéniable pour les propriétaires de maternités de grande envergure aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre. » « Partenaires de Gène+ depuis de nombreuses années, nous profitons de l’expertise de nos cousins français, notamment dans le développement d’une génétique femelle à haute prolificité, soutient Robert Brunet, vice-président à la production porcine pour l’est du Canada chez Olymel. Grâce au regroupement des forces de Gène+ et d’ADN, nous sommes le partenaire nordaméricain de la plus grande entreprise de génétique porcine française. » « Le regroupement de Gène+ avec ADN apporte plusieurs progrès et des expertises complémentaires, souligne Loïc Flatres-Grall, généticien chez Axiom. On double la taille de la population, des bases de données et du potentiel de sélection. Autres avantages : ADN maîtrise le transfert d’embryons, et Gène+ la technologie de la semence congelée. » Les connaissances poussées d’Axiom sur les races Yorkshire et Landrace favoriseront un choix plus précis d’animaux dont les caractères – épaisseur du gras dorsal et du muscle, accroissement de la prolificité et de la qualité de la portée – sont importants au Canada et au Québec.

VERRATS FRANÇAIS, TRUIES QUÉBÉCOISES « Par l’intermédiaire d’Axiom, nous importons de la semence mâle de sujets pur sang Yorkshire et Landrace pour inséminer notre noyau Sogeporc de sélection de

truies de ces mêmes races, ici, dans nos installations, explique Marquis Roy. Par croisement de ces deux races, nous obtenons des truies F1 qui trouvent preneur chez beaucoup de producteurs de porcs au Québec, et bientôt ailleurs au Canada. Notre association avec une entreprise française nous fait réaliser d’importants gains en recherche et développement. » Axiom possède un cheptel de 6600 truies en sélection, et Sogeporc 1200, pour un total de 7800. « Les truies françaises sont réparties en lignées mâles et femelles, explique Michel Sourdioux. Les lignées femelles produisent les futures cochettes et truies parentales pour les élevages de production. » Axiom mise sur trois lignées femelles : Yorkshire, Landrace et Youna (une sinoeuropéenne qui a déjà été utilisée au Québec par le passé). Elle a également trois lignées mâles : une Duroc (que La Coop possède déjà) et deux Piétrain. L’intérêt pour La Coop fédérée de faire partie d’un grand groupe comme Axiom, c’est l’accès à un « panel » de races qui pourraient être très utiles dans l’avenir, assure Michel Sourdioux. « Cette association double littéralement nos forces », note avec enthousiasme Marquis Roy. Inver sement, i l n’est pas exclu qu’Axiom fasse appel à des gènes et à des travaux du noyau Sogeporc. La prise de mesures par tomographie en sélection, pour améliorer la carcasse, est une pratique récente qui n’existe qu’au Canada. « Le partage d’expertise est le but du travail collectif parmi les actionnaires d’Axiom », commente Michel Sourdioux.

PHOTOS : AXIOM ET LA COOP FÉDÉRÉE

PHOTO : ISTOCK

LES GRANDES TENDANCES EN PRODUCTION PORCINE MICHEL SOURDIOUX, DIRECTEUR GÉNÉRAL D’AXIOM « Le porc est une viande à relativement faible valeur ajoutée, standardisée et abordable pour le consommateur. Pour continuer à la produire de façon économique, il faut se tourner vers les deux grands critères qui ont toujours déterminé la production, soit la prolificité des truies et la qualité des porcelets. Il faut aussi des truies et des porcs charcutiers qui ne coûtent pas trop cher à élever, donc des animaux qui transforment efficacement l’aliment en muscle de qualité. Dans l’avenir, on verra émerger davantage de produits de niche, des viandes plus qualitatives, aux caractéristiques organoleptiques définies. Ça nécessitera peutêtre de travailler avec d’autres races et d’avoir des critères de sélection différents. »

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1. Loïc Flatres-Grall, généticien chez Axiom 2. Robert Brunet, vice-président à la production porcine pour l’est du Canada chez Olymel, lors d‘une présentation, à Rennes. 3. « La Coop fédérée est actionnaire de Gène+ depuis 1998, rappelle Marquis Roy. L’objectif de ce partenariat était alors de mettre au point et d’améliorer des lignées maternelles. »

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| AFFAIRES AGRICOLES

TEXTE DE PATRICK LECLERC

POUR RÉGULER LA TEMPÉRATURE ET L’HUMIDITÉ DANS VOS BÂTIMENTS, RIEN DE TEL QUE DE BONS INSTRUMENTS DE MESURE ET VOTRE FIDÈLE « PIFOMÈTRE » ! Avec les nouvelles générations d’hygromètres, thermomètres et autres systèmes de commande, on peut programmer presque n’importe quels paramètres de ventilation. Ce sont là des outils très pratiques, mais rien ne remplacera l’intervention humaine. Votre « pif » est très certainement le meilleur instrument que vous pourriez trouver. TAUX RECOMMANDÉS DES PARAMÈTRES DANS LE POULAILLER

TEMPÉRATURE ET AUTRES PARAMÈTRES < 3000 ppm > 19,6 %

Monoxyde de carbone (C2)

< 10 ppm

Poussières

3,4 mg/m²

Humidité relative (HR) idéale

45 à 55 %

L’auteur Patrick Leclerc, Conseiller spécialisé en poulets de chair La Coop fédérée patrick.leclerc@lacoop.coop

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Baromètre de pression statique

sont pas gelées, ce qui simplifie la régulation de l’entrée d’air. Pour une meilleure régulation l’hiver, on peut installer de petites prises d’air dans les grandes bouches d’aération. De cette façon, le volume d’air qui entre est moins important (la vitesse de l’air qui entre ne devrait pas dépasser 0,6 m par seconde). Analysons ces paramètres plus en détail.

L’HUMIDITÉ L’hiver, ce qui cause le plus de difficultés dans les bâtiments est assurément l’humidité. Celle-ci a une influence directe sur la température que les oiseaux ressentent – tout comme nous, d’ailleurs. En règle générale, plus l’humidité relative est élevée, plus les oiseaux ressentent une température supérieure à ce qu’elle

PHOTOS : EXPOSIMAGE ET PATRICK LECLERC

Gaz carbonique (CO2) Oxygène (O2)

Un des paramètres que nous utilisons pour réguler l’ambiance de nos bâtiments est, bien évidemment, la température. Le muscle de la poitrine des oiseaux commercialisés par les sociétés de génétique est très volumineux. En 1957, il représentait 11,5 % de la carcasse; de nos jours, c’est plus de 25 %. Cette masse supplémentaire dégage beaucoup de chaleur. Pour être à l’aise, les poulets d’aujourd’hui ont besoin de plus d’oxygène et d’une bonne circulation d’air. Cela nécessite de conserver une pression statique constante de 0,08 à 0,12 (po H20), selon la largeur du bâtiment, et d’éliminer les courants d’air. Par contre, il faut comprendre que les oiseaux sont devenus hyper-performants pour transformer la moulée. Ainsi, pour que leur génétique s’exprime de façon optimale, il faut bien plus qu’une bonne régulation de la température. Les niveaux d’humidité relative (HR), de dioxyde de carbone (C02) et d’oxygène (O2) sont des données dont nous devons tenir compte (voir le tableau). L’été, il est plus facile de régler ces paramètres, car les bouches de ventilation ne

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AFFAIRES AGRICOLES |

est en réalité. En fait, il y a là un paradoxe. L’air est comme une éponge : plus on le chauffe, plus il absorbe de l’eau. Ainsi, chauffer l’air de nos bâtiments permet d’assécher la litière et l’environnement (le milieu ambiant). En revanche, l’humidité relative augmente, de même que la température ressentie par les oiseaux. L’objectif premier est de ne pas perdre la maîtrise de l’humidité, en assurant une bonne ventilation minimale en continu, l’ajustement d’une courbe moteur adéquate et une ouverture des volets des ventilateurs (environ ½ à 1 po). Pour évacuer l’humidité du lieu d’élevage, qui provient en grande partie de la respiration des oiseaux, des fientes et d’abreuvoirs mal réglés, il faut d’abord chauffer. Puis, une fois que toute cette eau est en suspension dans l’air, on la fait sortir du poulailler. C’est là que la ventilation intervient !

Malgré tout, l’hiver est une merveilleuse saison ! Ses extrêmes nous poussent à exceller. L’art de la ventilation est complexe et simple à la fois. Il suffit de fournir un environnement sain et confortable à nos oiseaux, en faisant appel à des systèmes de commande de ventilation de plus en plus perfectionnés et en appliquant des principes chimiques et physiques de base.

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LE GAZ CARBONIQUE L’air que nous respirons est composé d’environ 21 % d’oxygène (O2) et de 350 ppm de dioxyde de carbone (CO2). Dans un poulailler, nous voulons maintenir des paramètres semblables pour l’oxygène. Pour le CO2, c’est un peu différent. Étant donné le nombre important d’oiseaux dans un endroit confiné, on cherchera à conserver le niveau de CO2 le plus bas possible. Il ne faut surtout pas qu’il dépasse 3000 ppm, sinon les oiseaux seront amortis, presque endormis même. L’hiver, le défi consiste à trouver le juste milieu : un niveau de CO2 adéquat, sans qu’il soit nécessaire de chauffer excessivement. En effet, la seule façon d’évacuer le gaz carbonique du bâtiment, c’est de ventiler. Or, on sait qu’en hiver l’air est « plutôt froid », ce qui nécessite que l’on chauffe davantage.

PHOTOS : EXPOSIMAGE ET PATRICK LECLERC

L’OXYGÈNE Le simple fait d’entrouvrir légèrement la prise d’air et de maintenir la ventilation en fonction (entrée d’air dynamique) crée un apport d’oxygène. Encore une fois, tout est une question de dosage. Une pratique intéressante consiste à faire des « flushs d’air », c’est-à-dire ouvrir un peu plus la prise d’air sans ralentir les ventilateurs. Cela a pour effet de faire chuter la pression statique et de laisser entrer de l’air frais saturé d’oxygène. L’opération ne devrait pas durer plus de 5 à 10 minutes.

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1. Jean-Denis et Daniel Morin, propriétaires de la Station génétique de la Beauce. La RTM des taureaux se compose d’ensilage d’herbe et de maïs, de supplément protéique, du minéral Prémélanges Opti Bœuf Taureaux (pour améliorer la qualité de la semence), de grain et de foin sec. 2. David et Rémi Audet, propriétaires de la Ferme Rive-Sud et fidèles clients de la station.

QUELQUES CHIFFRES n

T aureaux évalués depuis 1997 : 2830 (141 en moyenne par année)

n

T aureaux vendus depuis 1997 : 1691 (85 par année en moyenne), huit races (Angus, Charolais, Blonde d’Aquitaine, Hereford, Limousin, Salers, Shorthorn et Simmental)

n

rix moyen : 1932 $ en 2000, P 5573 $ en 2015

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Prix record : 14 250 $ en 2016 (Simmental), 12 000 $ en 2015 (Angus)

n

I nstallation : parc d’élevage (42 pi x 194), corral, balance, RTM.

n

Capacité du site de vente : 300 personnes

TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

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Une station d’épreuves est un excellent lieu pour découvrir le potentiel de la génétique mâle et sa contribution à améliorer les résultats des fermes bovines. Jean-Denis Morin et son frère Daniel, copropriétaires de la Station génétique de la Beauce, à SaintMartin, en sont convaincus.

« Nous évaluons des taureaux d’une trentaine d’élevages, souligne Jean-Denis. Leurs caractéristiques, consignées dans une fiche complète et validée, comprennent leurs performances physiques, les Écarts prévus chez les descendants (EPD), l’Indice de sélection économique (ISE), etc. »

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PHOTO : CAROLINE FOURNIER

VIDÉO : Jean-Denis Morin nous explique en quoi consiste la Station génétique de la Beauce. cooperateur.coop/videos

PHOTO : PATRICK DUPUIS

ELLE FAIT FIGURE D’EXCEPTION EN PRODUCTION BOVINE. AUCUNE STATION N’A ÉTÉ EN ACTIVITÉ AUSSI LONGTEMPS. SON SUCCÈS REPOSE SUR LA QUALITÉ DE SES GESTIONNAIRES ET LA GRANDE VALEUR DES ÉVALUATIONS RÉALISÉES SUR PLUS DE 2800 TAUREAUX.


AFFAIRES AGRICOLES |

FERME RIVE-SUD, UN CLIENT FIDÈLE Rémi Audet, de la Ferme RiveSud, achète depuis plusieurs années des taureaux à la Station génétique de Beauce. L’entreprise de Honfleur, aussi gérée par son fils David et sa conjointe, Linda Baillargeon, élève 75 vaches de races Simmental et Angus. Le producteur a toujours favorisé le plus possible la Station pour le choix de ses taureaux. « Les animaux sont bien traités et ils ont été testés avec objectivité, chiffres à l’appui », dit-il. Les taureaux qu’achète Rémi servent à produire les veaux mis en marché chaque année. La Ferme Rive-Sud utilise l’insémination artificielle pour une quinzaine de vaches afin d’assurer la relève. L’apport de sang neuf évite les problèmes de consanguinité. Rémi a opté pour des sujets Angus de génétique supérieure et bien cotés. « Nous apprécions leur bonne conformation, leur tempérament facile et la vigueur des veaux », explique-t-il.

1 2 Tout commence au milieu des années 1990. Le Syndicat des producteurs de bovins de la Beauce voit l’amélioration de la génétique, à l’aide d’une station d’évaluation des taureaux, comme un élément clé de l’avenir de cette production en région. Permis du MAPAQ en mains, le syndicat part à la recherche d’un site et d’un gestionnaire. En 1996, Jean-Denis et Daniel sont pressentis et acceptent l’offre.

PHOTO : CAROLINE FOURNIER

PHOTO : PATRICK DUPUIS

COMMENT ÇA MARCHE  ? « Le fonctionnement est sensiblement le même qu’il y a 20 ans, dit Jean-Denis. À la différence que la règlementation et la supervision ne relèvent plus du MAPAQ. » La station évalue les taureaux objectivement. « Étant dans les mêmes conditions d’élevage, c’est la génétique qui fait la différence, et non l’environnement », signale le gestionnaire. Les taureaux entrent en station lorsqu’ils sont âgés de 6 à 10 mois. Le gain journalier à atteindre au sevrage varie de 0,76 à 1,10 kg, selon la race et l’âge de la mère.

Une épreuve dure 133 jours (28 jours d’acclimatation, 105 jours de test). S’ajoutent 15 à 18 jours pour la préparation à la vente, dont un préconditionnement alimentaire facilitant le retour à la ferme. Une valeur globale, composée de plusieurs critères, est attribuée à chaque taureau en fin d’épreuve (voir l’encadré).

« L’achat d’un mâle ne se fait pas à la légère, soutient l’éleveur. Son impact sur la rentabilité et les performances, d’année en année, est majeur, car sa génétique sera transmise par toutes les vaches du troupeau. »

CRITÈRES D’ÉVALUATION À LA STATION

QUI FAIT QUOI  ? Jean-Denis gère la station : inscription des taureaux, collecte des données (sauf les ultrasons, une responsabilité du CDPQ), finances et organisation de la vente. Daniel se charge de l’alimentation des sujets, du nettoyage des enclos et des soins de santé, outre ceux réservés au vétérinaire. Jean-Denis agit également comme agent de marketing impartial auprès des acheteurs, cherchant à combler leurs besoins plutôt qu’à promouvoir une race. Leur sœur Louise s’occupe de l’administration, de la tenue de livres et des communications. Il faut compter, le jour de la vente, sur une quinzaine de personnes pour la présentation et la manipulation de 25 à 30 taureaux à l’heure. Un comité de

n

40 % Indice gain

n

15 % Indice poids par jour d’âge

n

15 % Indice œil de longe

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10 % Indice musculature

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15 % Indice pieds et membres postérieurs

n 5 % Indice pieds et membres antérieurs Mesures : circonférence scrotale, gras dorsal et persillage, hauteur aux hanches

Le Coopérateur tient à remercier JeanDenis Morin pour sa collaboration.

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1. Évaluation de l’efficacité alimentaire de taureaux Hereford au Collège Olds, en Alberta. 2. Essais de consommation de fourrages avec des taures du Centre de recherche de Lacombe, en Alberta 3. Pour une production bovine plus durable. On mesure les émissions de méthane de taures au Centre de recherche de Lacombe. 4. Certains abattoirs de l’Ouest transforment jusqu’à 4000 têtes par jour. Des données sur l’œil de longe, le persillage, le gras dorsal, etc., sont prises sur chaque bête. Si elles étaient utilisées par les généticiens pour sélectionner un animal demandé par les consommateurs, produisant moins de méthane ou ayant une meilleure conversion alimentaire, l’industrie ferait des pas de géants, croit John Basarab, chercheur en production bovine et professeur à l’Université de l’Alberta.

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gestion (trois ou quatre éleveurs) et une assemblée annuelle des éleveurs fixent les orientations de la station.

L’AMÉLIORATION GÉNÉTIQUE « Elle favorise la productivité et le développement de l’élevage bovin au Québec, assure Jean-Denis. Qualité de la carcasse, gain, etc., nos animaux doivent performer aussi bien qu’ailleurs au Canada ou aux

4

États-Unis, sinon ils seront traités comme de second ordre et mis de côté. » Malgré les incertitudes liées au soutien des pouvoirs publics, Jean-Denis demeure optimiste. La station a sa place. « Il faut continuer d’offrir et d’améliorer ce service, dit-il. Est-ce en organisant chaque année plus d’une vente de taureaux, par exemple, ou par une disponibilité accrue de taureaux en tout temps  ? C’est à voir ! »

L’AVIS D’UN EXPERT « Lorsqu’ils choisissent leurs taureaux, les éleveurs surveillent souvent deux principaux critères : le poids à la naissance et le gain moyen quotidien, corrélés positivement, indique Bruno Langlois, conseiller spécialisé en production bovine à La Coop fédérée. Un petit poids de naissance est synonyme de plus faible gain quotidien. L’inverse est aussi vrai. Une sélection mettant trop l’accent sur le poids de naissance pourrait s’avérer contreperformante. Pour accroître la performance globale de l’entreprise, le choix des taureaux doit s’effectuer selon les objectifs visés et le type de vaches que le producteur possède. »

PHOTOS : JOHN BASSARAB ET NEIL FRENCH

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PHOTOS : JOHN BASSARAB ET NEIL FRENCH

LES PROMESSES DE LA GÉNÉTIQUE Chercheur en production bovine et professeur à l’Université de l’Alberta, John Basarab croit que l’amélioration génétique des femelles et des mâles est essentielle pour accroître la compétitivité des éleveurs. Selon lui, il faut aller au-delà des méthodes traditionnelles de croisement, et se tourner vers l’évaluation génétique et la génomique pour atteindre une production efficace et durable. « C’est l’objectif de la Table ronde canadienne sur le bœuf durable, souligne le spécialiste. Elle vise l’élevage à l’aide de moins de ressources (aliments, terres, eau), une émission réduite de GES (méthane), le bien-être animal et la vente d’une viande de haute qualité. » Pour Basarab, LE facteur limitant le progrès en production bovine est le manque d’intégration verticale et de coopération dans la chaîne de valeur. « L’industrie est segmentée – éleveurs d’animaux pur sang, entreprises vaches-veaux, parcs d’engraissement, abattoirs, détaillants –, et fonctionne en silo, soutient-il. L’éleveur sait rarement ce que l’abattoir, le détaillant ou le consommateur recherche. L’information ne circule pas de façon libre et transparente. » La stratégie nationale en production bovine cherche à favoriser la communication entre ces maillons. Le partage des données fournira aux généticiens et éleveurs des pistes d’amélioration au diapason des signaux du marché. « Malheureusement, lorsqu’un producteur vaches-veaux achète un taureau pur sang, il accorde moins d’attention aux données (EPD) et à l’évaluation génétique qu’à la conformation ou à la race. » Autre élément d’avancement : la génomique. Le secteur bovin s’y tourne de plus en plus. Avec elle, l’industrie connaîtra la composition génétique exacte du veau, de la vache et du taureau, poursuit le chercheur. Les producteurs réaliseront des croisements basés sur des informations précises (qualité de carcasse, conversion alimentaire, gain quotidien, qualité des reproductrices) plutôt que sur une appréciation visuelle. Les EPD traditionnels évaluent la probabilité que l’animal possède les gènes. La génomique le certifie. C’est payant d’utiliser des taureaux de génétique supérieure, soutient Basarab. « Un bon sujet peut rapporter 75 $ de plus par veau, grâce à une meilleure qualité de carcasse. Trente veaux par année avec ce taureau, pendant trois ans, c’est 6750 $. Le potentiel au Canada est énorme », conclut le spécialiste.

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LUZERNE AMINA

PLUS DIGESTIBLE, PLUS DE LAIT ! TEXTE DE BRIGITTE LAPIERRE, AGRONOME

UN NOUVEL OUTIL APPARAÎT CETTE ANNÉE DANS LE RÉSEAU LA COOP : AMINA, UNE LUZERNE CONVENTIONNELLE DOTÉE DE LA TECHNOLOGIE HI-GEST À TENEUR RÉDUITE EN LIGNINE. AMINA OFFRE PLUS DE FLEXIBILITÉ ET ASSURE UNE PRODUCTION DE LAIT PLUS ABONDANTE.

Brigitte Lapierre, agronome Conseillère spécialisée en plantes fourragères, conservateurs d’ensilage et céréales, La Coop fédérée brigitte.lapierre@lacoop.coop

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FLEXIBILITÉ Le rendement de la luzerne est à son maximum lorsqu’elle est à pleine maturité, soit en pleine floraison. On sait également que la qualité de fourrage diminue avec la maturité de la plante, en raison de l’augmentation du taux en lignine. Depuis longtemps, les producteurs ont cherché à tirer le meilleur parti de ces éléments négativement corrélés (graphiques 1 et 2, page 33). Ceux qui choisiront Amina n’auront aucune restriction d’utilisation. Ils pourront gérer chaque coupe de façon à atteindre aussi efficacement que possible leurs objectifs de rendement et de qualité fourragère. Voici quelques options de récolte : 1) P roduire une luzerne de qualité supérieure. Grâce à la réduction de la lignine dans Amina, en récoltant les champs selon un calendrier de coupes intensives (environ 28 jours), on produit un fourrage de qualité supérieure qui favorise une digestibilité accrue des fibres et une meilleure ingestion. 2) Repousser la date de la récolte pour hausser le rendement. En récoltant Amina à 35 jours plutôt qu’à 28, on augmente le rendement sans sacrifier la qualité du fourrage (graphiques 1 et 2). La teneur en lignine dans le tissu de cette luzerne étant moindre, on peut repousser la coupe jusqu’à 7 jours avant qu’elle soit égale à

PHOTOS : AFLOREX SEEDS ET PIERRE CADORET

L’auteure

L’expression à la mode, lorsqu’on parle de fourrages, est « digestibilité de la fibre ». Celle-ci joue un rôle important dans la production de lait. Mais comment l’augmenter, puisqu’elle ne s’achète pas sous forme de supplément alimentaire ? La luzerne Amina représente une réelle avancée non transgénique. Sa teneur réduite en lignine améliore la digestibilité de la fibre et augmente la consommation volontaire de fourrages, ce qui entraîne une production de lait accrue. Amina a été mise au point par sélection végétale classique. Le but était d’améliorer la digestibilité de la fibre et d’augmenter la qualité du fourrage par une réduction importante du contenu en lignine de la plante. Le gain génétique permet une diminution de la teneur en lignine de 7 à 10 % par rapport aux variétés commerciales courantes. Cette teneur réduite se traduit par une digestibilité de 5 à 10 % supérieure à celle des autres luzernes commerciales. Selon la proportion de luzerne dans la ration, la hausse de digestibilité peut accroître l’ingestion de matière sèche de 0,25 à 0,9 kg par vache par jour, au profit de la production de lait. Et ce n’est pas parce qu’on a réduit la lignine dans Amina qu’elle versera davantage qu’une autre luzerne. Un soin particulier a été pris pour garantir une excellente tenue et un rendement équivalent aux variétés classiques à haut potentiel.

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AFFAIRES AGRICOLES | celle des variétés commerciales coupées normalement à environ 28 jours. 3) Contourner la météo ou les autres causes de retard sans sacrifier la qualité. La technologie de teneur réduite en lignine peut être utile lorsqu’un champ est prêt à récolter (environ 28 jours ou 1/10 de la floraison), mais que la pluie arrive. On peut alors repousser la récolte afin d’éviter que le fourrage soit mouillé. Il en va de même si des problèmes mécaniques surviennent. Cette flexibilité atténue les effets du mauvais temps sur la qualité du fourrage. 4) S atisfaire les demandes de qualité et de rendement supérieurs du marché. Amina offre plus de flexibilité. Par exemple, si les stocks de foin dans votre région sont bas et que le prix de la tonne de luzerne est élevé, vous pouvez retarder la récolte jusqu’à 35 jours pour accroître le rendement, sans risquer de produire du fourrage de qualité inférieure. En revanche, si le foin de qualité laitière se vend à un prix plus élevé, vous pouvez récolter certains champs en suivant un calendrier de coupes plus intensives (environ

28 jours) et vendre ce fourrage de qualité supérieure. La luzerne Amina est en vente pour les semis du printemps 2017 dans tout le réseau La Coop. Afin de ne pas trop diluer l’avantage de la digestibilité de la fibre, on vous suggère un mélange de 75 % d’Amina et de 25 % de fléole. L’ajout de semences de graminées plus légères – brome, fétuque ou dactyle – est possible. Discutez-en avec votre expert-conseil. La variété Amina saura répondre à de multiples situations, puisqu’elle possède une dormance de 4, un excellent indice de survie à l’hiver de 1,6 et une expression de la multifoliation de 70 %. Vue de loin, une luzernière constituée principalement d’Amina ressemble à n’importe quel autre champ de luzerne. De plus près, on constate un couvert végétal dense et feuillu, avec une plus grande concentration de feuilles dans les parties inférieures de la plante par rapport aux autres variétés commerciales. Enfin, sa haute résistance aux six principales maladies rencontrées sous nos climats ainsi que son bon potentiel de rendement (voir le tableau) en font également un excellent choix.

LA TENEUR RÉDUITE EN LIGNINE HI-GEST MC A UN IMPACT POSITIF SUR LE RENDEMENT, LA QUALITÉ ET LE TEMPS DE RÉCOLTE

Calendrier de récolte de 28 jours 100

Qualité normale de fourrage

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Rendement et qualité vs temps — Luzerne à lignine réduite vs conventionnelle

Les graphiques ci-contre illustrent la relation inverse entre le rendement croissant et la qualité décroissante lorsque le contenu en lignine augmente lors de la maturation de la luzerne. Les courbes de qualité des luzernes conventionnelle et à teneur réduite en lignine montrent bien la différence de qualité de fourrage entre les stades de — 28 jours (1/10 floraison) et de — 37 jours (pleine floraison) et l’avantage d’avoir une luzerne ayant une teneur en lignine réduite de 7-10 % * On suppose la même courbe de rendement pour les variétés conventionnelles et à teneur réduite en lignine

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100 Qualité normale de fourrage

de fourrage ur i té be de de la qu li g ali ne r té éduite luz ern e c on ventionnelle qu

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Co

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7

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Qualité normale

de

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Rendement plus élevé

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% rendement potentiel de récolte

Calendrier de récolte de 35 jours ur Co

PHOTOS : AFLOREX SEEDS ET PIERRE CADORET

Jours de repousse de la luzerne

Jusqu’à 7 jours de plus pour la récolte

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Jours de repousse de la luzerne

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VARIÉTÉS

RENDEMENT SUR UNE BASE DE 100 % M.S. (TM/HA)

Amina HybriForce-400 Amina 55V12 Amina WL 354HQ Amina WL 319HQ Amina 54H11

14,75 13,87 14,75 13,92 20,43 19,31 16,10 15,36 20,43 20,21

INDICE DE RENDEMENT (%)

NOMBRE D’ESSAIS

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NON MERCI ! TEXTE DE STÉPHANE PERREAULT, AGRONOME

SON ORIGINE

L’auteur Stéphane Perreault, agronome Conseiller spécialisé en pommes de terre et petits fruits La Coop fédérée stephane.perreault@lacoop.coop

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Bien que nouvelle en Amérique du Nord, Dickeya dianthicola est connue en Europe depuis belle lurette. On trouve la première mention de cette bactérie dans des rapports des années 1950 portant sur une plante ornementale, l’œillet.

Dans les années 1970, elle a fait son apparition dans la pomme de terre aux Pays-Bas. Elle a par la suite été répertoriée dans l’ensemble de l’Europe ou presque. Une autre espèce semblable, Dickeya solani, a aussi été identifiée en Europe dans la dernière décennie. Bien qu’elle ait fait son entrée sur notre continent il y a probablement longtemps, c’est en 2015 qu’elle a vraiment attiré l’attention. En cours de saison de croissance, une épidémie inhabituelle de jambe noire a été observée dans le Maine. En analysant les plants de pomme de terre malades, les chercheurs ont constaté que la bactérie responsable était non pas Pectobacterium atrosepticum, qui cause habituellement la jambe noire, mais Dickeya.

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PHOTO : STEVEN JOHNSON

Cette bactérie se nomme Dickeya dianthicola. Pas facile à retenir, n’est-ce pas  ? Par contre, vous connaissez sans doute le nom de la maladie qu’elle engendre : la jambe noire. Mais une jambe noire différente de celle qu’on connaît. Faisons le point sur l’origine de cette bactérie, sur les symptômes qu’elle provoque, sur ses conséquences et sur ce qu’on peut faire pour la tenir à distance.

PHOTOS : STÉPHANE PERREAULT ET PIERRE CADORET

COMME DISENT SOUVENT LES CHRONIQUEURS SPORTIFS, IL N’Y EN AURA PAS DE FACILE. CETTE EXPRESSION S’APPLIQUE BIEN AUX PRODUCTIONS VÉGÉTALES. DAME NATURE NOUS ATTEND TOUJOURS AVEC UN NOUVEAU DÉFI AU PROCHAIN TOURNANT. CETTE FOIS, C’EST UNE NOUVELLE BACTÉRIE QUI VEUT S’INVITER DANS NOS CHAMPS DE POMMES DE TERRE.


AFFAIRES AGRICOLES |

3 4

2 LES SYMPTÔMES Les premiers signes de la maladie sont un flétrissement de certains plants dans le champ. On ne parle pas de zone, mais de plants ici et là. En regardant de plus près, on observe de la pourriture et un noircissement à la base de la tige, d’où l’appellation jambe noire. La partie affectée peut se limiter à quelques centimètres ou être plus longue, ce qui entraîne le dépérissement et la mort du plant.

Sur les tubercules, on observe une pourriture molle se former à l’attache du stolon, sur des blessures ou parfois aux lenticelles. Cette décomposition de couleur crème se poursuivra vers l’intérieur de la pomme de terre au champ ou en entrepôt. Les différences visuelles sont minces entre la jambe noire commune et celle causée par Dickeya. Dans des conditions chaudes (> 25oC) et humides, les symptômes sont semblables. Toutefois, dans des conditions

1. Champ de pommes de terre en fleurs 2. Jambe noire en développement sur la tige, causée par Dickeya dianthicola. 3. Vue extérieure d’un tubercule infecté 4. Vue intérieure d’un tubercule infecté

Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractères

PHOTO : STEVEN JOHNSON

PHOTOS : STÉPHANE PERREAULT ET PIERRE CADORET

Monsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation de ces produits a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ces produits ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ces produits. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship. VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. La technologie Roundup ReadyMD comporte des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate, un ingrédient actif des herbicides pour usage agricole de marque RoundupMD. Les variétés de soya Roundup Ready 2 XtendMC possèdent des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate et au dicamba. Les herbicides pour usage agricole qui contiennent du glyphosate détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate et ceux qui contiennent du dicamba détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le dicamba. Contactez votre détaillant Monsanto ou appelez le support technique de Monsanto au 1-800-667-4944 pour connaître les programmes de désherbage recommandés avec le système de production Roundup Ready MD Xtend. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le canola contient les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil et thiaméthoxam. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le canola plus VibranceMD est une combinaison de deux produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam et sedaxane. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine et ipconazole. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs avec PonchoMD/VoTivoMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-1582. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. AcceleronMD, Cell-TechMC, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, Genuity MD, JumpStartMD, OptimizeMD, Refuge Intégral MD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 XtendMC, Roundup Ready 2 RendementMC, Roundup Ready MD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAX MD, RoundupMD, SmartStax MD, TagTeamMD, TransorbMD, VaporGripMD, VT Double PROMD, VT Triple PROMD et XtendiMax MD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. FortenzaMD et VibranceMD sont des marques déposées d’une société du groupe Syngenta. LibertyLink MD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. Herculex MD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD/VotivoMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. ©2016 Monsanto Canada Inc.

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sèches, Dickeya causera un flétrissement commençant par les feuilles du haut, mais moins de pourriture à la base de la tige.

SES CONSÉQUENCES Que ce soit en causant la mort des plants ou en attaquant les tubercules, les épidémies de Dickeya en Europe ou au Moyen-Orient ont engendré des pertes de rendement de l’ordre de 20 à 25 %. C’est sans compter l’impact sur les lots de pommes de terre destinées à la semence, qui peuvent être rejetés en entier à cause de la présence de cette bactérie.

STRATÉGIES DE LUTTE

1. Dépérissement hâtif d’un plant atteint 2. Flétrissement des tiges atteintes

Maîtriser ce pathogène n’est pas facile et demande une approche intégrée. Comme il s’agit d’une bactérie, les fongicides n’ont aucun effet. Il faut travailler à éliminer les sources de contamination et de propagation. Tout d’abord, il faut savoir que Dickeya ne peut survivre plus de trois mois dans nos sols. Elle peut toutefois s’abriter dans des résidus de maïs ou de crucifères et survivre alors plus d’un an. Ainsi, les rotations sont un moyen efficace pour lutter contre elle. L’utilisation de semences certifiées demeure la meilleure façon de prévenir une infection. Les normes de l’Agence canadienne d’inspection des aliments stipulent qu’un lot de pommes de terre de semence doit être exempt à 99,9 % de pourriture molle (sans spécifier la cause). Des tests spécifiques peuvent aussi être réalisés en laboratoire pour détecter la présence de cette bactérie.

Malgré le travail consciencieux des producteurs, quelques tubercules infectés pourraient se retrouver dans un lot de semences. Il faut donc penser à limiter les dégâts de façon préventive. Ainsi, il est essentiel de nettoyer et de désinfecter les équipements les plus exposés. Cette étape est efficace, économique et facile à mettre en œuvre à la ferme. Malheureusement, elle est parfois négligée au cours de toutes les opérations du printemps. Tant la trancheuse que le convoyeur de sortie et le planteur à pics ont besoin d’un bon ménage (lavage et désinfection) avant chaque nouveau lot et au minimum après chaque journée. Au champ, il faut se rappeler que Dickeya aime la chaleur. Un sol à plus de 25 oC favorise son développement. L’inverse est aussi vrai, ce qui aidera les producteurs de semences du Québec, majoritairement situés en zones plus froides, à se tenir à l’écart de cette maladie. Si votre approvisionnement de semences provient de zones de production plus chaudes, demandez un test spécifique. Outre la température, les facteurs favorisant la maladie au champ sont : des plantons non subérisés, un mauvais drainage, un faible niveau d’oxygène dans le sol, la compaction et des pluies excessives. En conclusion, il est possible de rester à l’abri de Dickeya dianthicola. L’utilisation de semences certifiées exemptes de bactéries, combinée à une attention particulière au lavage et à la désinfection des équipements qui entrent en contact avec les plantons, vous aidera à demeurer maître de la situation. Jusqu’au prochain défi que nous apportera Mère Nature.

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GR OUPE

P R ÉE M E RGÉ

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POUR PROPULSER L’AGRICULTURE DE PRÉCISION RÉCOLTER DES MÉGADONNÉES TOUT EN RÉCOLTANT DES GRAINS  ? LES AGRICULTEURS SAVENT FAIRE ! MAIS QUAND IL FAUT TÉLÉCHARGER LES DONNÉES DES GPS OU DES ORDINATEURS, LES TRAITER ET LES INTERPRÉTER, ILS ONT BESOIN D’AIDE. TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

Supprimez les feuilles larges dans le soya de la façon la plus sécuritaire qui soit. Grâce à son mode d’action exclusif aux herbicides du Groupe 14, Authority est sans pitié pour les mauvaises herbes tout en étant très doux pour votre culture; il vous procure donc des champs plus propres et des rendements supérieurs. Voilà qui explique pourquoi le sulfentrazone, la matière active d’Authority, est l’herbicide rémanent de prélevée contre les feuilles larges dans le soya numéro un aux États-Unis.* SOYA |

FMCcrop.ca

Pour Ariane Laurin et l’équipe marketing de La Coop, c’était un secret trop bien gardé : depuis 1996, les coopératives membres de La Coop fédérée offrent une multitude de services en matière d’agriculture de précision. Leur mandat était de les faire découvrir aux membres et clients au moyen d’une web-série originale, filmée sur 16 mois (deux saisons de culture). Une aventure unique et sans précédent, qui aura permis à deux céréaliculteurs – Jacques Côté, de la Ferme MJC/Bertco, et Alain Brisson, de la Ferme A.R. Brisson – de réaliser que les technologies sont accessibles et à leur service. Elles peuvent les aider non seulement à atteindre leurs objectifs de rendement et de rentabilité, mais aussi à mieux organiser les travaux des champs. Et même, parfois, leur faire gagner du temps en ciblant l’important. « L’agriculture de précision permet une certaine liberté, en ce sens qu’on sait davantage ce qu’on fait, où on le fait et pourquoi on le fait », assure Jacques Côté.

ALAIN ET JACQUES, VEDETTES DU WEB *Source données Doane 2014 Pour des informations complètes sur Authority et sur tous les autres produits FMC, communiquez avec votre représentant FMC ou visitez FMCcrop.ca. FMC et Authority sont des marques de commerce de FMC Corporation. © 2017 FMC Corporation. Tous droits réservés.

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Cultures de couverture, agroforesterie, semis direct, autoguidage : Jacques Côté innove. Ce producteur laitier et céréalier du Centre-du-Québec amasse des images satellite depuis cinq ans. Déjà converti à l’alimentation individuelle de ses vaches, il aborde l’agriculture de précision avec la même philosophie. L’affinement des interventions, parcelle par parcelle, zone par zone, permet de mieux gérer les priorités et d’investir là où ça rapporte vraiment. « Si, avec

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PRÉEMERGÉ

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1 2 1. Dans son champ no 3, Jacques Côté constatait une baisse de rendement le long d’un fossé. Les cartes générées à partir des images satellite de ce champ lui ont permis de chiffrer la rentabilité d’un nivellement. 2. Alain Brisson mise sur la technologie pour faire plus avec ses terres, afin que ses fils puissent vivre de l’agriculture

tous les microajustements qu’on fait dans nos champs, je réussis à aller chercher 0,2 t de plus à l’hectare dans le soya, ça va vraiment me satisfaire et être rentable, encore plus sur le moyen et le long terme », explique-t-il. Tout aussi innovateur, Alain Brisson est, quant à lui, à la croisée des chemins pour son entreprise. Ses fils Samuel et Vincent, passionnés de technologie, veulent vivre de l’agriculture, ce qui l’oblige à imaginer des voies nouvelles pour faire plus avec ses 400 ha de terres. En effet, en acquérir davantage est illusoire : leur disponibilité est rare dans Lanaudière. Armé d’un capteur de rendement, d’un semoir à taux variable et d’une rotation diversifiée incluant maïs-grain, soya, blé d’automne et haricots, l’agriculteur fonce dans l’avenir numérique.

COÛTS ET BÉNÉFICES « Grâce à l’imagerie satellite offerte sur la plateforme d’agriculture de précision Preciscan, de La Coop, on est capable d’utiliser les données du développement de la végétation pour évaluer le rendement à l’échelle d’une ferme complète, et ce très rapidement, au moyen d’algorithmes mathématiques, explique Alain Brassard, géographe spécialisé en agriculture de précision. Bien sûr, ce type d’agriculture a un coût, mais l’application d’intrants à taux fixe a aussi un coût par rapport à l’application à taux variable. Si on met la bonne dose au bon endroit, l’investissement se rentabilise assez vite. » Nouveauté : La Coop vient d’ajouter dans Preciscan un carnet de champ en version Web et mobile. « Les technologies ne sont pas une panacée, conclut Jacques Côté. Le Québec accuse un certain retard par rapport au reste de l’Amérique du Nord pour ce qui est de leur utilisation. Si l’on veut faire des interventions plus précises afin d’améliorer nos rendements, on ne peut pas faire autrement que de passer par l’agriculture de précision pour relever les défis du changement climatique ou de l’environnement. » Visionnez les capsules de la web-série : cooperateur.coop/webserie

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TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

— Scott Murrell, professeur responsable des travaux sur le potassium à l’International Plant Nutrition Institute.

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Maintien de la pression osmotique et de la turgescence des cellules. Rôle dans des chaînes enzymatiques liées à la photosynthèse. Transfert des sucres et des acides aminés vers les organes de réserve. Régulation du cycle de l’eau dans la plante. Les fonctions du potassium sont innombrables. Or, le chimiste Antoine de Lavoisier l’a bien écrit : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. En exportant du champ des doses massives de potassium et en ne fertilisant pas suffisamment, les

producteurs agricoles prennent-ils un risque mal calculé ? Tous les cinq ans, l’International Plant Nutrition Institute (IPNI), organisme de recherche scientifique sans but lucratif financé par les grandes entreprises productrices d’engrais, publie un rapport statistique détaillé basé sur les résultats de 62 laboratoires nord-américains agréés pour analyser la fertilité des sols. « Depuis 2001, les sols du Québec se sont appauvris en potassium à un rythme d’environ 1 %

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Le potassium joue un rôle crucial dans la capacité des plantes à résister aux stress environnementaux, comme la sècheresse, les inondations et même les épidémies d’insectes.

PHOTOS : IPNI ET ÉTIENNE GOSSELIN

OBJECTIVEMENT PARLANT, NOS SOLS MANQUENT DE POTASSIUM. A-T-ON RAISON DE NÉGLIGER CET ÉLÉMENT ESSENTIEL AU MÉTABOLISME DES PLANTES  ?


PHOTOS : ÉTIENNE GOSSELIN ET UNIVERSITÉ LAVAL

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AFFAIRES AGRICOLES |

par année, dit le Pr Scott Murrell, responsable du dossier du potassium de l’IPNI. Or, en moyenne, le niveau de potassium dans les sols du reste du Canada et des ÉtatsUnis n’a reculé que de 0,4 % annuellement pendant la même période. »

MISER SUR LA FERTILITÉ NATURELLE ? Les sols loameux et argileux constituent une banque de potassium échangeable qui peut masquer les baisses de rendement, surtout si on utilise les hybrides et les variétés performantes d’aujourd’hui, explique Lotfi Khiari, professeur de fertilisation des sols à l’Université Laval. « En ne

rechargeant pas le sol en ions potassiques positifs, qui sont retenus sur les feuillets argileux chargés négativement, on risque d’affecter la fertilité à long terme », rappelle le chercheur. Il semble donc que la fertilité naturelle des sols – observée surtout dans les sols riches en matière organique, en vie microbienne et en mésofaune (notamment en vers de terre) – ait ses limites. Il existe des outils pour appareils mobiles (comme le Crop Nutrient Removal Calculator, mis au point par l’IPNI) pour calculer les exportations minérales selon les cultures et les rendements. En fonction d’un rendement moyen de 10 t par hectare

Si les plantes sont contraintes de puiser plus que le potassium facilement échangeable et jettent leur dévolu sur le potassium immobilisé par les particules d’argile, on peut assister à une perte de structure du sol, ce qui nuit à l’aération et à l’égouttement. — Lotfi Khiari, professeur de fertilisation des sols de l’Université Laval.

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C’est le temps ou jamais pour les producteurs de regarnir la banque minérale en potassium, car les prix de cet engrais sont faibles. — Jeremy Goodfellow, directeur principal des approvisionnements en fertilisants de La Coop fédérée

dans le maïs ou de 3 t par hectare dans le soya, un sol moyennement riche en potassium (200-300 kg de K/ha) pourra épuiser son potassium échangeable en à peine trois à six ans. « À ce rythme, c’est le potassium immobilisé entre les feuillets d’argile qui sera ensuite puisé, ce qui contribuera à la destruction de la stabilité structurale du sol », explique le Pr Khiari. Qu’il soit issu des engrais organiques ou de la sylvinite des mines de la Saskatchewan (sous forme de chlorure de potassium), l’élément no 19 du tableau périodique a un effet limitatif sur les rendements et donc sur la rentabilité des entreprises. Recharger le sol avec des engrais de ferme ou avec de la potasse n’est donc pas un luxe.

C’EST LE TEMPS D’Y VOIR Comment expliquer ce recul constant dans les sols québécois d’un élément pourtant fortement lié aux rendements ? Les experts interviewés se perdent en conjectures, mais ciblent quand même les prix des grains et ceux des engrais, très volatils, et dont les pics et les creux ne sont pas nécessairement coordonnés. Mais bonne nouvelle : le prix actuel de la tonne de chlorure de potassium est à son plus bas niveau depuis 10 ans (graphique). Selon Jeremy

Goodfellow, directeur principal des approvisionnements en fertilisants de La Coop fédérée, c’est le temps ou jamais pour les producteurs de regarnir la banque minérale en potassium. « Alors qu’auparavant les prix à la ferme tournaient autour de 800 ou 900 $ la tonne, ils sont aujourd’hui de moins de 500 $, en raison d’une surproduction mondiale de potassium », dit Goodfellow, qui travaille depuis Hamilton. « Avec les bons rendements des cultures en 2016 et le faible prix du potassium, le contexte économique favorise les achats de potasse », estime Alexandre Mailloux, directeur de la recherche-développement en productions végétales de La Coop fédérée. Cet agronome avec une longue expérience du champ rappelle qu’avant même que l’on constate visuellement des carences en potassium (feuilles moins larges, par exemple), le rendement risque déjà d’être amputé. « Ne pas remplacer le potassium est synonyme de malaise latent. Il ne faut pas attendre de se heurter à un mur, parce que la fertilité est longue à rebâtir. » « Le temps est venu de mettre l’accent sur le potassium, conclut Scott Murrell, ce minéral oublié qui n’a pas vraiment d’effets préjudiciables sur l’environnement, à l’inverse de l’azote et du phosphore. »

ÉVOLUTION DU PRIX DE LA TONNE DE POTASSIUM DE 2006 À 2016 KCI (Spot) US$/MT STD Grade 1000

FOB Vancouver

900 800 700 600

Il ne faut pas attendre de se heurter à un mur avec le potassium, parce que la fertilité est longue à rebâtir.

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— Alexandre Mailloux, Directeur recherchedéveloppement en productions végétales de La Coop fédérée

300 200 100 0 06 Source : potash corp

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PHOTOS : LA COOP FÉDÉRÉE ET PIERRE CADORET

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| AFFAIRES AGRICOLES

ASSEMBLÉE ANNUELLE ET CONGRÈS DE L’ÉRABLE 2017 AU QUÉBEC TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

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Citadelle, mentionne la production record de sirop d’érable au Québec, qui a atteint 148 millions de livres cette année. On a aussi beaucoup parlé de la nouvelle classification du sirop d’érable, ajoute le président de Citadelle, Michel Labbé.

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PHOTOS : PATRICK DUPUIS

Tenue à la fin octobre, cette double activité a rassemblé quelque 250 participants issus de toutes les régions productrices du Canada et des États-Unis. Parmi les sujets qui ont retenu l’attention, Cécile B.-Pichette, vice-présidente de

PHOTO : CITADELLE

POUR SE PRÉPARER À L’ÉVÈNEMENT QUI, EN 2017, RÉUNIRA AU QUÉBEC LE CONSEIL NORD-AMÉRICAIN DU SIROP D’ÉRABLE (CNASÉ) ET L’INSTITUT INTERNATIONAL DU SIROP D’ÉRABLE (IISÉ), CITADELLE A ENVOYÉ SEPT DE SES ADMINISTRATEURS ASSISTER AU CONGRÈS 2016, QUI A EU LIEU À BURLINGTON, AU VERMONT.


AFFAIRES AGRICOLES |

« En tant que futurs hôtes, nous avons assisté au congrès avec un intérêt bien particulier », a confié Cécile Pichette quelques jours après l’évènement. Michel Labbé avait notamment pour mandat de faire la tournée des principaux exposants afin de connaître leurs attentes et de leur présenter les grandes lignes du programme 2017 définies par le comité organisateur. « L’édition 2017 se déroulera sur quatre jours, soit du 22 au 25 octobre », révèle Cécile Pichette. Les réunions du CNASÉ et de l’IISÉ se tiendront le dimanche, soit avant l’ouverture officielle des assemblées annuelles, du congrès et du salon des équipementiers.

JOURNÉE SPÉCIALE DES ÉQUIPEMENTIERS À titre d’hôte officiel du prochain congrès, Citadelle, en collaboration avec les équipementiers, invitera les producteurs acéricoles du Québec à venir visiter gratuitement leur salon le 24 octobre. Pendant ce temps, les congressistes prendront part aux visites d’érablières et d’attraits touristiques de la région. « Dans les autres congrès, les producteurs sont invités à participer, mais ils ne sont pas toujours intéressés par

toutes les activités ni prêts à débourser les frais d’inscription, explique Michel Labbé. Ce qui les intéresse, c’est surtout de voir ce que les équipementiers ont à leur offrir. » Comme l’évènement aura lieu en plein cœur du bassin de production de sirop d’érable, les organisateurs s’attendent à une forte participation, tant de la part des acériculteurs que des exposants. En plus de leurs kiosques, ces derniers disposeront d’une tribune où offrir des séances d’information de groupe. Quant aux congressistes, des séances techniques (avec service de traduction simultanée) leur seront offertes le 25 octobre. Michel Labbé rappelle qu’en 2005 Citadelle avait accueilli ce congrès pour la première fois au Québec. Il espère que la participation en 2017 sera aussi importante qu’alors. Le président souligne le soutien financier de la Banque Nationale, partenaire principal de cet évènement d’envergure. Il ajoute que la coopérative se fera un plaisir d’accueillir, à Lévis, les congressistes, venus de 14 États américains et de quatre provinces canadiennes. C’est un rendez-vous !

AUX ÉTATS-UNIS n Indiana Maple Syrup

Association

n Maine Maple Producers

Association

n Maple Syrup Producers

Association of Connecticut

n Massachusetts Maple

Producers Association

n Michigan Maple Syrup

Association

n Minnesota Maple Syrup

Producers Association

n New Hampshire Maple

Producers Association

n New York State Maple

Producers Association

n Ohio Maple Producers

Association

n Pennsylvania Maple Syrup

Producers Council

n Rhode Island Maple Syrup

Producers Association

n Vermont Maple Sugar Makers

Association

n West Virginia Maple Syrup

Producers Association

n Wisconsin Maple Syrup

Producers Association

n A ssociation acéricole du Nouveau-Brunswick

n Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d’érable

n Maple Producers Association of Nova Scotia

n Ontario Maple Syrup Producers’ Association

PHOTOS : PATRICK DUPUIS

PHOTO : CITADELLE

ASSOCIATIONS MEMBRES DU CONSEIL NORD-AMÉRICAIN DU SIROP D’ÉRABLE AU CANADA

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| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

UNE ÉTUDE DU CABINET FOREST LAVOIE CONSEIL SUR LE NOUVEAU PROGRAMME DE CRÉDIT DE TAXES FONCIÈRES AGRICOLES, COMMANDÉE PAR LA COOP FÉDÉRÉE, MONTRE QUE CES MESURES ENTRAÎNERONT DES AUGMENTATIONS SUBSTANTIELLES DE TAXES FONCIÈRES SUR LE LONG TERME. TEXTE DE YVES NGORBO

Pour l’essentiel, la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA), entrée en vigueur le 1er janvier 2017, concerne le transfert de la gestion à Revenu Québec, la simplification des critères d’admissibilité, l’abolition du crédit pour les taxes scolaires et, enfin, le calcul du crédit des

taxes municipales selon un taux uniforme de 78 % de la valeur de ces taxes. Les trois cas suivants démontrent clairement que la réforme du PCTFA fera augmenter les paiements des producteurs agricoles.

CAS NO 1 SITE DE CONDITIONNEMENT DE LÉGUMES n Superficie agricole : 1,31 ha (petite superficie)

n Valeur des terres : 51 221 $/ha

n Valeur des immeubles agricoles (terres et bâtiments) :

n Taux de taxation municipale : 0,56 %

5 991 100 $ (extrêmement élevée)

n Taux de taxation scolaire : 0,29 %

TAXES MUNICIP

SCOLAIRES

Programme actuel

33 449 $

17 248 $

Programme annoncé

33 449 $

17 248 $

ÉCART

CRÉDIT TOTAL

MUNICIP

SCOLAIRES

50 697 $

23 515 $

12 074 $

50 697 $

26 090 $

TAXES NETTES TOTAL

%

TOTAL

%

35 588 $

70 %

15 109 $

30 %

26 090 $

51 %

24 607 $

49 %

– 9 048 $

– 274 %

+ 9 498 $

+ 63 %

Dans le programme annoncé, le crédit de taxes municipales est plus élevé que dans le programme actuel. Néanmoins, comme on applique un taux de 78 % au remboursement de ces taxes uniquement, le producteur reçoit 26 090 $. Vu la suppression du crédit de taxes scolaires, ses taxes nettes totalisent 24 607 $, soit 49 % de ses taxes brutes. En somme, les taxes nettes de ce producteur augmentent de 63 % en vertu du programme annoncé. 46

ICÔNES : INGIMAGE

Dans le programme actuel, avec un total de taxes brutes (scolaires et municipales) de 50 697 $, le producteur reçoit un crédit de 35 588 $. Le total de ses taxes nettes représente donc 30 % de ses taxes brutes, soit 15 109 $.

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AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

CAS NO 2 FERME PORCINE SITUÉE DANS LANAUDIÈRE n Superficie agricole : 57 ha

n Valeur des terres : 14 996 $/ha

n Valeur des immeubles agricoles

n Taux de taxation municipale : 0,51 %

(terres et bâtiments) : 1 165 800 $

n Taux de taxation scolaire : 0,34 %

TAXES MUNICIP

SCOLAIRES

Programme actuel

5 946 $

1 695 $

Programme annoncé

5 946 $

1695 $

CRÉDIT TOTAL

MUNICIP

SCOLAIRES

7 641 $

4 788 $

7 641 $

4 638 $

TAXES NETTES TOTAL

%

1 187 $

5 975 $

78 $

1 666 $

22 %

4 638 $

61 %

3 003 $

39 %

– 1 337 $

– 22 %

+ 1 337  $

ÉCART

TOTAL

%

+80 %

ans le programme actuel, avec un total de taxes brutes (scolaires et D municipales) de 7641 $, le producteur reçoit un crédit de 5975 $. Le total de ses taxes nettes représente donc 22 % de ses taxes brutes, soit 1666 $. Dans le programme annoncé, le crédit de taxes municipales est moins élevé que dans le programme actuel, en raison de la valeur élevée des terres comparativement à celle des bâtiments. En vertu du taux de remboursement de 78 % appliqué aux taxes municipales, le producteur reçoit 4638 $. Vu la suppression du crédit de taxes scolaires, ses taxes nettes totalisent 3003 $, soit 39 % de ses taxes brutes. En somme, les taxes nettes de ce producteur augmentent de 80 % dans le programme annoncé.

CAS NO 3 FERME LAITIÈRE SITUÉE AU SAGNENAY–LAC-SAINT-JEAN n Superficie agricole : 303,2 ha

n Valeur des terres : 3153 $/ha

n Valeur des immeubles agricoles

n Taux de taxation municipale : 1,22 %

(terres et bâtiments) : 1 355 800 $

n Taux de taxation scolaire : 0,35 %

TAXES MUNICIP

SCOLAIRES

Programme actuel

16 541 $

Programme annoncé

16 541 $

ÉCART

CRÉDIT

TAXES NETTES

TOTAL

MUNICIP

SCOLAIRES

TOTAL

%

TOTAL

%

1 801 $

18 341 $

12 402 $

1 260 $

13 663 $

78 $

4 678 $

26 %

1 801 $

18 341 $

12 902 $

12 902 $

70 %

5 440 $

30 %

– 761 $

– 6 %

+ 761 $

+ 16 %

Dans le programme actuel, avec un total de taxes brutes (scolaires et municipales) de 18 341 $, le producteur reçoit 13 663 $ en crédit. Le total de ses taxes nettes représente donc 26 % de ses taxes brutes, soit 4678 $.

ICÔNES : INGIMAGE

D ans le programme annoncé, en vertu du taux de remboursement de 78 % appliqué aux taxes municipales, le producteur reçoit 12 902 $. Vu la suppression du crédit de taxes scolaires, ses taxes nettes totalisent 5440 $, soit 30 % de ses taxes brutes. En somme, les taxes nettes de ce producteur augmentent de 16 % dans le programme annoncé.

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| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

LE RÉGIME DE FISCALITÉ MUNICIPALE AGRICOLE Le Programme de crédit de taxes foncières agricoles constitue l’un des deux volets du régime de fiscalité municipale agricole, mis en place initialement en 2007 par le MAPAQ, en remplacement du Programme de remboursement des taxes aux agriculteurs. L’autre volet accordait aux municipalités le pouvoir d’appliquer un taux de taxation des immeubles agricoles différent du taux résidentiel. Ce régime, dont le PCTFA est le pilier principal, avait un triple objectif : geler la croissance du fardeau fiscal des entreprises agricoles; réduire les tâches administratives des agriculteurs participants au programme; et, enfin, préserver l’intégrité de l’assiette fiscale des municipalités et l’autonomie de ces dernières.

48

La réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles exercera une pression supplémentaire sur la stabilité financière des producteurs québécois. Il aurait été tout au moins judicieux d’amortir ce choc en le répartissant sur plusieurs années. Il serait cependant raisonnable, à court terme, de faire assoir tous les intervenants autour d’une table et de réévaluer le mode de taxation sur la base d’un taux lié à la valeur agronomique des terres, comme cela se fait dans plusieurs États américains.

CONSTATS DE LA COMMISSION DE LA RÉVISION PERMANENTE DES PROGRAMMES À la fin de l’été 2015, la commission Robillard présentait officiellement son deuxième rapport au gouvernement du Québec. L’une de ses recommandations concernait un examen rigoureux du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA). Déjà dans son premier rapport, la commission avait constaté plusieurs problèmes dans le fonctionnement du PCTFA. Effectivement, au regard des nombreuses conditions d’admissibilité et de remboursement du programme, de la grande variabilité des taux de taxation municipale et scolaire, de la méthode complexe de calcul du crédit, on comprend le diagnostic de la commission, qui parle de « lourdeur et complexité ». Par exemple, chaque année, le MAPAQ doit répondre à près de 20 000 demandes d’explication. Dans ce contexte, la commission a recommandé au gouvernement de prendre des mesures afin d’améliorer la gestion du programme et d’en faciliter la mise en œuvre.  L’auteur Yves Ngorbo, analyste économique La Coop fédérée yves.ngorbo@lacoop.coop

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En Ontario, l’évaluation des terres agricoles est basée sur la valeur d’usage; on considère des éléments tels que les transactions entre producteurs ou le potentiel productif des terres. Au Québec, la méthode d’évaluation des terres consiste surtout à déterminer le prix de vente le plus probable, ce qui a une incidence sur la valeur des terres. Cependant, compte tenu de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles, ce sont principalement les transactions entre producteurs qui ont un impact sur la valeur foncière de ces terres. Les exploitations ontariennes, répondant aux exigences du programme d’imposition foncière des biens-fonds agricoles, sont imposées à 25 % du taux municipal résidentiel. Précisons toutefois que les méthodes d’évaluation des terres agricoles, aux fins d’imposition et de calcul de crédit, diffèrent d’une province à une autre. Il en est de même pour les taux de taxation foncière d’une municipalité à l’autre. Même si l’on constate une volonté de rattrapage avec la province voisine, toute comparaison est difficile, vu les différences d’évaluation et de méthode de calcul entre le Québec et l’Ontario. Ainsi, il faut être conscient que, avec la réforme annoncée du PCTFA, l’enjeu sur les prix des terres au Québec aura un effet sur le coût du programme. Les augmentations de taxes pour les producteurs seront donc permanentes, si l’on prend en compte la tendance à la consolidation des exploitations agricoles et l’impact sur la valeur des prix des terres, en fonction des régions et des types de production. De plus, étant donné l’augmentation budgétaire plafonnée à 5 % par année, tout déficit impliquera un réajustement du taux de crédit de remboursement. En clair, la facture sera refilée aux producteurs agricoles.

EN CONCLUSION

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COMPARAISON DU SYSTÈME QUÉBÉCOIS AVEC CELUI D’AUTRES PROVINCES

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