JUILLET-AOÛT 2013
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* Pour être admissible à cette offre, le producteur doit accumuler une remise totalisant au moins 150 $.
Construction rénovation 43 En couverture 34 Complètement
poireau!
Les Cultures de chez nous, principal fournisseur en poireaux des chaînes de supermarchés du Québec. Bienvenue à SainteBrigitte-des-Poireaux!
sommaire JUILLET-AOÛT 2013
Reportages
Éditorial – Billets
Femme eng agée
5 En t r e nous*
12 Doris Roberge
Denis Richard
Un métier qui l’a courtisée
8 Pause-pensée* Colette Lebel
Port r a i t de nos dir ige a n ts
14 Muriel Dubois
10 Faits et gestes* Vincent Cloutier
24 Sur le plancher des vaches* Sylvain Boyer
18
30
CU M A
22 Partager, c’est payant
4 Quoi de neuf ?
Premier d’une série de portraits de coopératives d’utilisation de matériel agricole
6 Mél i-mél o 56 Hort icult ur e
Porc
57 Da ns nos coops
29 AGA Filière porcine coopérative Une deuxième ristourne pour les producteurs de porcs
Articles techniques Porc
Vol a il l e
26 Les résultats
30 Biosécurité
techniques 2012
Les meilleurs éleveurs dépassent 30 porcelets sevrés par truie par année.
22
50
En quête de la qualité totale
Const ruct ion r énovat ion
43 Il fait beau, jouons du marteau!
Le Coopérateur vous présente trois projets de construction et de rénovation.
P roduct ions v égéta l es
38 Culture du blé
Étoil e-Coop
18 La Coop Agrivert
Dynamisme, volonté d’innover et esprit de famille lui ont permis de conquérir le titre convoité.
Chroniques
Team Spirit
Acér icult ur e
d’automne postsoya
50 De l’étable à l’érable à la table
Une technique qui peut s’avérer bénéfique pour le rendement.
Le printemps érable de Stéphanie et Benoit
Jeunesse rur a l e
53 Année faste et décennie prometteuse Les jeunes font preuve d’un redoutable sérieux quand il le faut.
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29
53
* For English version, please visit our website at www.lacoop. coop/cooperateur
QUOI DE Quoi de neuf?
Volume 42, no 6, juillet-août 2013 Le Coopérateur agricole est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’organe d’information de la coopération agricole québécoise. Photo : Normand Huberdeau
Directrice et Guylaine Gagnon rédactrice en chef 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop Rédacteur et Patrick Dupuis, agr. adjoint à l’édition 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop
Deux Mercures pour Olymel
Responsable Nadine Kadé des abonnements 514 384-6450 poste 3710 nadine.kade@lacoop.coop
Ont collaboré à ce numéro
Olymel a été choisie Grande Entreprise de l’année dans le cadre du 33 Concours Les Mercuriades (2013) qui se déroulait à Montréal, en avril dernier, sous les auspices de la Fédération des chambres de commerce du Québec. « Le fait d’être reconnue comme Grande Entreprise de l’année par nos pairs au Québec est une source de grande fierté et un encouragement à continuer de nous dépasser », affirme le président-directeur général d’Olymel, Réjean Nadeau. En plus d’être couronnée Grande Entreprise de l’année par le jury du Club d’excellence des Mercuriades, Olymel a remporté un Prix Mercure dans la catégorie Gestion proactive de la main-d’oeuvre\Grande entreprise pour son programme STAR de reconnaissance de l’engagement de ses ressources humaines. Ce programme original a été conçu pour attirer, retenir et fidéliser les employés. Il comporte plusieurs initiatives locales et de l’entreprise visant, entre autres, la reconnaissance des années de service. Il faut rappeler qu’en 2011, Olymel avait obtenu le Prix Mercure dans la catégorie Formation professionnelle et technique\Grande entreprise de ce prestigieux concours pour son programme Everest portant sur la formation continue sur mesure destinée aux directeurs d’usine, aux superviseurs, aux chefs de production et aux directeurs des ressources humaines. (Source : Olymel)
Rédaction Christian Azar, Sylvain Boyer, Donato Cerone, Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Étienne Gosselin, Étienne Hardy, Pascal Larose, Colette Lebel, Nancy Malenfant, Denis Richard, Luc Roger, Jean Tanguay
Tour du chapeau pour Le Coopérateur agricole et Nicolas Mesly
Correspondance
e
Trois articles de Nicolas Mesly, publiés dans Le Coopérateur agricole, ont reçu des honneurs lors de la 59e édition annuelle des Prix Kenneth R. Wilson (KRW) de journalisme, qui s’est déroulée à Toronto en juin dernier. Ces reportages se sont démarqués parmi plus de 600 soumissions d’articles provenant de la presse spécialisée de l’ensemble du Canada. Les articles ont été primés dans différentes catégories : « Fonterra, la perle convoitée du Pacifique », argent, Meilleur profil d’une entreprise – Numéro de février 2012 « Au cœur de la bourse de Chicago », argent, Meilleur article de fond-commerce – Numéro de septembre 2012 « La vie après la Commission canadienne du blé », or, Meilleure couverture de l’actualité – Numéro de novembre-décembre 2012
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Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
Révision de texte : Georges O’Shaughnessy, enr. Photographies et illustrations Martine Doyon, Étienne Gosselin, Normand Huberdeau, Hannah Palmer Conception et graphisme
Pierre Cadoret, Suzanne Turcot
Webmestre
Samar Gharib, Ricardo Silva
Photogravure et impression Interweb Inc. Photo de la page couverture Martine Doyon Les photos, illustrations et textes publiés dans Le Coopérateur agricole et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.
Service des abonnements Abonnement (taxes incluses)
1 an : 23,22 $ 2 ans : 36,84 $ À l’étranger - 1 an : 85 $
3 ans : 50,72 $
Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :
Le Coopérateur agricole
C.P. 500 Station Youville Téléphone : 514 384-6450 Montréal (Québec) H2P 2W2 Télécopieur : 514 858-2025 Courriel : coopagri@lacoop.coop Adresse Internet : www.lacoop.coop/cooperateur Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec
105178-05-11
Pierre-Luc Desgagnés, directeur principal, planification stratégique, Hydro-Québec; Réjean Nadeau, président-directeur général d’Olymel s.e.c.; et Yvon Bolduc, président-directeur général du Fonds de solidarité FTQ
Responsable André Léger de la publicité 514 858-2036 (ligne directe) andre.leger@lacoop.coop
Entre nous
La participation
C
Photo : martine doyon
For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/ cooperateur
e n’est pas la première fois que Dame Nature nous joue des tours, pourtant nous nous faisons prendre à tout coup. Cette année encore, après une période de semis dans des conditions idéales, elle nous a servi un printemps en deux temps qui a réduit, avec le froid et la pluie, nos aspirations à une récolte de rêve. Ce n’est pas encore la catastrophe, et il faut nous plier de bonne grâce à la situation. Avons-nous vraiment le choix? Il n’en demeure pas moins que la météo se joue de plus en plus souvent de nous, de façon déconcertante. D’où nous vient cette propension à croire en des jours meilleurs? Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, dit le proverbe. Quant à moi, je préfère me dire que tant qu’il y a de l’avenir, il y a de l’espoir, car si l’avenir ne se prévoit pas, il se prépare. C’est d’ailleurs ce à quoi vos dirigeants de coopératives se sont attelés depuis l’hiver dernier : préparer l’avenir de notre réseau, mais aussi – et surtout – celui de notre relève, dans un vaste travail de réflexion stratégique du réseau La Coop. Vous savez, être à la tête d’une coopérative n’est pas tellement différent de prendre la direction d’une ferme familiale. Dans les deux cas, nous sommes les héritiers des générations précédentes. Nous nous devons de faire croître ce précieux patrimoine dans l’intérêt supérieur de la génération qui suit, et ce, en tenant compte du fait que les succès du passé ne sont pas nécessairement garants de l’avenir. Je demeure cependant plus que jamais convaincu que l’avenir des entrepreneurs agricoles d’aujourd’hui et de demain passe par l’appartenance à un réseau de taille mondiale, capable de les épauler dans leurs tâches quotidiennes et de contribuer à assurer le succès de leur entreprise. Ce réseau, nous l’avons. Il nous a été légué par nos prédécesseurs, et il nous donne voix au chapitre dans des domaines aussi stratégiquement importants pour l’avenir de nos fermes que nos approvisionnements en intrants et la mise en marché de nos produits.
La formule coopérative est-elle la solution miracle aux enjeux du monde agricole? Pas nécessairement, mais elle fait assurément partie des solutions, dans la mesure où elle nous interpelle à prendre nos affaires en main. Il faut reconnaître que la société de consommation d’aujourd’hui tend à nous rendre plus apathiques et paresseux, en décourageant la participation civique et en encourageant le chacun pour soi. La crise économique mondiale, dont on ne voit pas la fin, en amène cependant plus d’un à remettre en question nos institutions politiques et économiques ainsi que la société de consommation telles qu’on les connaît. Quel que soit le projet mis en œuvre, on constate de plus en plus que les gens veulent avoir voix au chapitre. Et les attentes des plus jeunes, relativement à cette participation, s’incarnent dans des mises en réseau associées à la révolution numérique et aux médias sociaux. Les entreprises capitalistes l’ont compris. Selon une récente étude, 83 % des entreprises sondées envisagent une augmentation de leur budget lié aux technologies de l’information, notamment pour mettre au point davantage d’outils et applications mobiles, qui permettront une amélioration de leurs relations clients. Les coopératives n’ont pas besoin de renoncer à leurs structures démocratiques pour établir un dialogue permanent avec leurs membres et s’ouvrir aux nouvelles avenues de participation et d’engagement de ces derniers. Pour ce faire, et compte tenu des coûts associés à la mise au point de ces technologies, elles devront cependant concevoir collectivement la mise en place des nouveaux outils. La création du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole est, à cet égard, un bel exemple de coopération entre coopératives. Il nous aura permis de nous rapprocher de la relève et d’inciter près d’une trentaine de jeunes à s’impliquer davantage au sein des conseils d’administration de nos coopératives. Je pense que c’est là un bel exemple de la capacité d’innovation du réseau La Coop. Bon été!
Denis Richard Président, La Coop fédérée denis.richard@lacoop.coop
JUILLET-AOÛT 2013 | Le Coopérateur agricole
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Méli-mélo
Espagne : malgré un chômage record, les coopératives créent 8000 nouveaux emplois Au troisième trimestre de 2012, les coopératives espagnoles ont fait augmenter de 7,2 % le nombre de nouveaux emplois, à une période où plus de 6,2 millions de chômeurs étaient recensés dans toute l’Espagne. Les chiffres publiés par le ministère espagnol de l’Emploi confirment que les coopératives espagnoles ont créé 8000 nouveaux emplois au cours du premier semestre de 2012. En effet, selon la Confédération espagnole des coopératives de travail associé (COCETA), le nombre d’emplois dans les coopératives de travailleurs a doublé au premier semestre de 2012 par rapport à l’année précédente. On recense maintenant plus de 250 000 personnes qui travaillent dans 17 000 coopératives. En ce qui concerne le taux de chômage dans ce pays, il a atteint 27,2 % au premier trimestre de 2013, soit le taux le plus élevé depuis 1976. Même si la hausse du taux de chômage a ralenti dernièrement, celui-ci n’a cessé d’augmenter depuis la crise financière en 2008. À la mi-2007, il était de 7,9 %. Le nombre de chômeurs qui sont sans emploi depuis au moins un an est passé à 3,5 millions, tandis que le taux de chômage des moins de 25 ans atteint une ahurissante proportion de 57 %. Tout près de deux millions de foyers espagnols sont maintenant composés entièrement de chômeurs. L’Espagne est plongée en récession depuis l’effondrement de son secteur immobilier, en 2008, et croule sous le poids du plus important déficit budgétaire des 17 pays de la zone euro. Juan Antonio Pedreño, président de la COCETA, a déclaré : « Ces chiffres indiquent clairement que les coopératives de travailleurs sont des acteurs importants de l’économie lorsqu’il est question de création d’emplois. » Les coopératives ont prouvé qu’elles créent de nouveaux emplois même en période de crise et qu’elles sont donc plus résilientes que les autres modèles d’entreprises, même si elles ne bénéficient pas du même accès au financement. (Sommet international des coopératives)
Comment faire plus de blé? Comment produire plus de blé sans augmenter les surfaces de la céréale déjà la plus cultivée au monde? La communauté scientifique, mobilisée par le G20, s’est réunie en mai à Paris pour lancer un programme international de travaux prioritaires. L’urgence est de combler les grandes disparités de rendements pour les rapprocher de la moyenne mondiale (3 tonnes/hectare) dans les pays en développement – la France et le Royaume-Uni obtiennent autour de 7 tonnes/hectare. Approuvée en juin 2011, en marge du sommet des 20 principales économies de la planète, la Wheat Initiative rassemble les experts d’une quinzaine d’instituts publics et de sept entreprises privées, et elle entend corriger « un véritable déficit de recherches sur le blé », estime la professeure Hélène Lucas, de l’Institut français de recherche agronomique, qui la préside. « Les scénarios sont inquiétants. Plus on aura d’outils efficaces, plus on aura de chances de répondre aux enjeux », affirme l’experte. Cette grande culture occupe déjà plus de 215 millions d’hectares dans le monde. Les progrès agronomiques et génétiques sont au cœur des solutions à mettre en place pour atteindre les objectifs. (France 24)
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Eau et production d’aliments Il y a 1500 millions d’hectares de terres en culture sur la planète. De ce nombre, 300 millions (20 %) sont irrigués et produisent 40 % de toute la nourriture. Il y a donc 1200 millions d’hectares de terres dépendant de la pluie, qui produisent 60 % des aliments du globe. La productivité de ces terres a chuté en raison des sécheresses, par exemple. L’agriculture utilise 70 % de l’eau potable. Il est donc nécessaire d’accroître la productivité des terres, d’investir dans les technologies qui permettent d’économiser l’eau et d’augmenter la productivité des systèmes d’irrigation. Au Canada, on utilise 30 % moins d’eau qu’il y a 25 ans pour produire le même rendement. L’utilisation des nappes phréatiques a permis d’accroître l’irrigation et le rendement. Il faut augmenter le stockage de l’eau de pluie, gérer la nappe d’eau des sols et s’attaquer au gaspillage des aliments. (Chandra Mandramootoo, Institut pour la sécurité alimentaire mondiale de McGill)
Pulmotil AC, une préparation aqueuse concentrée renfermant un antibiotique de premier plan contre les pneumopathies porcines, est maintenant offert au Canada. Les vétérinaires peuvent commencer à le prescrire dès maintenant. Pulmotil AC allie les avantages d’un concentré liquide — qui se mélange bien à de l’eau, d’où l’uniformité de la dose administrée — à l’activité de Pulmotil, un antibiotique qui combat les maladies respiratoires et jette les bases d’une gestion sanitaire efficace. Comme Pulmotil AC est un concentré liquide, il agit vite. Plus besoin de préparer de nouvelles rations ou d’attendre que les silos soient vides. Plus besoin non plus de rinçage ou de mise en séquence. Les porcs ont un accès instantané à Pulmotil AC. De plus, ce dernier est ingéré de façon uniforme, d’où une administration toujours identique. L’utilisation de ce produit est également rentable : les porcs peuvent être traités dans des parcs individuels ou en groupes (au lieu de la porcherie au complet), ce qui peut se traduire par des économies au chapitre des médicaments administrés dans la ration.
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Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
Du domaine agricole à l’exploitation minière, le Super Duty est le camion idéal pour ceux qui accomplissent les boulots les plus durs dans les secteurs les plus difficiles±. Nous croyons au travail bien fait autant que vous. Avec la meilleure puissance†, la meilleure capacité de remorquage traditionnel‡ et la meilleure économie de carburant* de sa catégorie, vous en avez la preuve. Voyez son taux de popularité par rapport aux camions concurrents et racontez-nous comment vous êtes dur à l’ouvrage à ford.ca/DursalOuvrage.
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30 0%
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EN TÊTE DE LA CATÉGORIE : PUISSANCE†, CAPACITÉ DE REMORQUAGE TRADITIONNEL‡ ET ÉCONOMIE DE CARBURANT* Puissance maximale de 385 ch lorsque le véhicule est équipé d’un moteur à essence et de 400 ch lorsqu’il est équipé d’un moteur diesel pour les F-250 et F-350. Catégorie : camionnettes grand gabarit dont le PTAC est supérieur à 3 855 kg (8 500 lb) comparativement aux véhicules des années-modèles 2012 et 2013 offerts par la concurrence. ‡ Capacité de remorquage traditionnel maximale de 8 391 kg (18 500 lb) pour le F-350 lorsque les véhicules sont dotés de l’équipement approprié. Catégorie : camionnettes grand gabarit dont le PTAC est supérieur à 3 855 kg (8 500 lb) comparativement aux véhicules concurrents.* Comparaison établie à la suite d’essais de conduite sur route avec des véhicules Ford et des modèles offerts par la concurrence et dotés d’équipements comparables. Catégorie : camionnettes grand gabarit dont le PTAC est supérieur à 3 855 kg (8 500 lb). Pourcentage basé sur les nouvelles ventes répertoriées par Polk aux É.-U. et combinées pour les camionnettes service dur et les châssis-cabines traditionnels de 2 à 5 places (n d’année 2011 à cumul annuel juin 2012) dans les secteurs suivants aux États-Unis : exploitation de mines/carrières, exploitation de mines/carrières ‒ minerais non métalliques, production agricole/élevage. ©2013 Ford du Canada Limitée. Tous droits réservés. †
Pau s e - p e n s é e
Par l’autre bout de la lorgnette
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Photo : martine doyon
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a plupart des gens reconnaissent d’emblée que la coopérative, comme modèle d’entreprise, offre beaucoup d’avantages. Les valeurs qu’elle promeut, son fonctionnement démocratique, sa façon particulière de distribuer la richesse, son engagement dans la collectivité, tout cela concourt à générer beaucoup de sympathie pour ce modèle. Par contre, on lui trouve aussi des défauts bien déplaisants. On dit d’abord que c’est lent à réagir, une coopérative. C’est démocratique : il y a beaucoup de monde à consulter. Or, aujourd’hui, une entreprise doit faire montre de rapidité, de réactivité. Tout va si vite, il faut suivre la cadence pour ne pas être dépassé! C’est ce qu’on dit. On dit aussi que les coopératives peinent à attirer certains employés qualifiés, car les salaires n’y atteignent jamais les hauts sommets que l’on consent en d’autres milieux. Cela prive donc les coopératives d’excellents cerveaux qui pourraient améliorer leurs résultats. On a tous déjà entendu cela. (Des chercheurs ont même avancé, au début du XXe siècle, que les coopératives étaient vouées à l’échec en raison de leur lenteur et de leur amateu risme! Heureusement, les nombreuses études publiées depuis, relativement à la durabilité des entreprises coopératives, les ont totalement discrédités.) Marius Chevalier, de l’Université de Limoges, vient de publier dans la revue Recma un article dans lequel il replace l’identité coopérative dans l’univers qui lui est propre. Si les coopératives paraissent désavantagées par leur lenteur et leur attractivité réduite, avance-t-il, c’est qu’elles sont jugées d’après les critères d’une logique marchande. Or les coopératives évoluent dans une tout autre dimension : elles émanent d’une logique de service. Avec un nouveau cadre d’analyse, basé sur le paradigme coopératif, Chevalier présente la réactivité et l’attractivité moindres des coopératives comme des atouts qui, précisément, expliquent leur durabilité. Voilà une hypothèse qui va à contre-courant! Mais l’argumentation de Chevalier tient bien la route.
Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
Tout d’abord, fait-il remarquer, une réactivité moindre s’avère souvent un atout : parce qu’elle réagit moins vite, la coopérative procure une certaine stabilité dans un monde excessivement volatil. Telle une valeur refuge, elle est très attrayante, particulièrement en temps de crise. C’est en effet ce que l’on a constaté au cours des dernières années. Et puisque la porte est ouverte, je me permets de renchérir avec un autre avantage : les décisions prises plus lentement et de façon démocratique permettent aux différents acteurs de s’en approprier la paternité, ce qui en facilite d’autant l’exécution par la suite. Par ailleurs, en ce qui concerne l’attractivité moindre, Chevalier argue que les résultats des entreprises dépendent surtout des compétences acquises au fil du temps passé au sein de l’organisation, bien plus que de la présence d’individusvedettes très en vue sur le marché. Car ces individus-vedettes sont généralement très mobiles et ne restent pas assez longtemps dans l’entre- prise pour se coordonner efficacement avec l’ensemble des salariés. Pour Chevalier, il est clair que c’est la stabilité des équipes qui permet l’acquisition d’une connaissance fine de l’entreprise et de compétences adaptées à son contexte. C’est ce qu’on appelle le savoir tacite, c’est-à-dire l’ensemble des connaissances issues de l’expérience personnelle et professionnelle des employés au sein d’une organisation, connaissances qui ne s’acquièrent qu’avec le temps. Enfin, je me permets d’ajouter qu’il y a aujourd’hui toute une frange de la nouvelle génération qui, désabusée par les récents déboires de l’économie financiarisée, recherche bien plus un milieu de travail épanouissant qu’un salaire de haute voltige. Il semble donc que le cadre d’analyse dominant est inadéquat pour la compréhension des coopératives. En regardant par l’autre bout de la lorgnette, Chevalier transforme le vocabulaire négatif de défaut de réactivité et d’attractivité accolé aux coopératives afin de reconnaître, au nombre des avantages du modèle, la grande stabilité qu’il assure et la richesse du capital humain qu’il permet de générer. Le choix d’un cadre d’analyse, ne l’oublions pas, n’est jamais innocent. Colette Lebel, agronome Directrice des affaires coopératives La Coop fédérée Courriel : colette.lebel@lacoop.coop Télécopieur : 514 850-2567
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Fa i t s e t g e s t e s
Par Vincent Cloutier,
Rater la cible
agronome, MBA
Directeur affaires agricoles et économiste principal La Coop fédérée
Les subventions découplées sont par endroit délaissées au profit de programmes répondant mieux aux objectifs des États. Aux yeux d’un bon nombre, elles n’ont pas répondu aux attentes. Le découplage mènerait-il à un cul-de-sac sur la longue route de l’évolution des politiques agricoles?
vincent.cloutier@lacoop.coop
L Photo : Pierre cadoret
e découplage est un soutien octroyé indépendamment des choix de production ou des prix des produits agricoles. Le niveau de soutien est souvent déterminé selon une base historique. Au cours des années 1980 et 1990, les subventions agricoles ont été ciblées comme l’une des causes des surplus agricoles. Elles étaient alors le plus souvent couplées, soit directement en lien avec les superficies cultivées, le type d’élevage et les conjonctures de marché, l’ASRA en est un exemple. Ces subventions couplées empêcheraient les producteurs agricoles de prendre des décisions d’affaires en fonction du marché (reconnaissons qu’il y a là un fond de vérité). C’est essentiellement dans l’optique de limiter l’effet des subventions sur les choix de production que l’idée du découplage a germé. L’OMC a donné sa bénédiction aux subventions découplées. Classées dans la boîte verte, elles peuvent être utilisées sans limite.
« Les paiements découplés soutiennent trop
généreusement des producteurs qui connaissent des périodes prospères, alors qu’ils ne soutiennent pas suffisamment les producteurs dont la rentabilité est affectée. » Malgré toutes les bonnes intentions, dans quelle mesure le soutien découplé encourage-t-il réellement le choix de cultures ou d’élevage en fonction des réalités de marché? Comme le rappelle éloquemment le professeur Gouin dans ses salles de classe de l’Université Laval, la complexité et les coûts associés au changement de production agricole contraignent les producteurs agricoles à perdurer dans leurs choix, malgré les conjonctures. À plus forte raison dans le secteur animal,
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Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
où les équipements de production et l’expertise nécessaire sont très spécialisés. Les artisans de certains programmes découplés, qui ont cru à la « versatilité agricole » à outrance, faisaient dans la pensée magique. De plus, les paiements découplés ont des effets pervers. D’abord, ils soutiennent trop généreusement des producteurs qui traversent des périodes prospères. Pensons aux paiements directs que reçoivent toujours les producteurs de grandes cultures en Europe et en Amérique du Nord alors que le prix des grains est très élevé. En contrepartie, ils ne soutiennent pas suffisamment les producteurs dont la rentabilité est affectée. Parlez-en aux producteurs laitiers européens, dont le soutien de l’État n’a pas suivi l’évolution des coûts de production. Bref, le découplage rate trop souvent sa cible. Globalement, le découplage a-t-il réellement eu un impact sur la réduction des surplus, en allouant de manière plus efficace les ressources? Rien n’est moins sûr. Il y a tout lieu de croire que la demande de céréales pour les biocarburants (les huiles d’oléagineux en Europe et le maïs aux États-Unis) ainsi que la demande chinoise ont fait bien plus pour diminuer les surplus céréaliers. Quel est l’avenir du découplage? Au-delà des réductions budgétaires annoncées en Europe et de l’équilibrage des aides entre les États, il semble que le principe du découplage y sera maintenu. Ne soyons donc pas surpris de voir de nouvelles démonstrations de colère de producteurs agricoles désabusés. Aux États-Unis toutefois, il semble acquis que les paiements directs découplés, qui coûtent annuellement 4,9 G$ au Trésor américain, ne survivront pas à l’actuel Farm Bill. Il est difficile politiquement de soutenir financièrement des producteurs qui vivent des années d’or, alors que le Trésor gratte les fonds de tiroir.
Quand vous bossez dur du matin au soir, il vous faut de l’équipement increvable. C’est pourquoi de plus en plus d’agriculteurs, d’agences du gouvernement et d’entreprises privilégient le Rhino 700 de Yamaha. Débordant de qualité, de durabilité et de fiabilité, il inspire toute la confiance voulue pour accomplir les pires tâches sans rechigner. Un autre dur à cuire comme lui? Y en a pas!
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Femme engagée
maxime england
Tous deux à la fin de la cinquantaine, les conjoints n’envisagent pas encore la retraite. « Mais un transfert, ça se prépare longtemps à l’avance », fait remarquer l’agricultrice. Bien qu’une opération aux deux genoux l’ait obligée à ralentir le rythme en 2007, elle participe encore au « train » soir et matin ainsi qu’aux travaux d’été. Responsable de la comptabilité, elle a cependant délégué la gestion des animaux à son fils, diplômé en production laitière et passionné de génétique, qui aspire à prendre un jour la relève de l’entreprise familiale. Cela lui laisse plus de temps pour ses activités bénévoles. Ainsi, à titre d’ambassadrice de l’UPA, elle a rendu visite à sept nouveaux membres dans la dernière année. Recrutée par UPA Développement international l’an dernier, elle a aussi accompagné, pendant 19 jours, un groupe d’Africains en visite de formation dans sa région. « J’ai trouvé l’expérience extraordinaire! s’exclame-t-elle. J’ai autant appris d’eux qu’ils ont appris de moi. » Également engagée dans sa collectivité, elle est notamment marguillère de sa paroisse depuis décembre 2010. Elle est aussi impliquée depuis 2007 dans plusieurs initiatives de développement locales dans le cadre du Pacte rural. Comme administratrice de La Société coopérative agricole de Saint-Adrien d’Irlande, elle prête régulièrement main-forte au couple qui en assure la gestion. Il faut dire qu’avec seulement deux employés, 64 membres producteurs et 25 membres auxiliaires, cette coopérative (qui possède une quincaillerie) est l’une des plus petites du réseau. « Depuis deux ans, on a quand même dépassé le million de dollars en chiffre d’affaires », souligne-t-elle fièrement. C’est par pur hasard que cette coopératrice de longue date est entrée au conseil d’administration. « J’assistais à l’assemblée générale annuelle. Il y avait un poste vacant à pourvoir. Et comme je répondais aux critères, on m’a proposée et j’ai accepté », raconte-t-elle. Dans les faits, elle prenait ainsi le relai de son beau-frère, qui avait lui-même succédé à son père, un des fondateurs de la coopérative. Cette tradition familiale, elle a bien l’intention de la poursuivre et peut-être même de la transmettre à son fils. « Ce que j’aime du CA, c’est qu’on est tenus au courant de bien des choses. Pas juste au sujet de notre coopérative, mais aussi du mouvement coopératif. »
Par Hélène Cossette
Doris Roberge
Un métier qui l’a courtisée
C
Photo : MARC FILLION
opropriétaire de la ferme laitière Claudor, Doris Roberge est aussi administratrice de La Société coopérative agricole de SaintAdrien d’Irlande depuis 2010, ambassadrice de l’UPA pour la Fédération Lotbinière-Mégantic depuis 2012, coordonnatrice des portes ouvertes de l’UPA dans son secteur depuis une dizaine d’années et secrétaire du Cercle d’amélioration du bétail depuis 35 ans. Tout un programme pour une femme qui, ayant beaucoup travaillé à la ferme de son père dans sa jeunesse, ne voulait surtout pas devenir agricultrice! « Il ne faut jamais dire : “Fontaine, je ne boirai pas de ton eau” », lance-t-elle en riant, car elle a finalement épousé un jeune agriculteur qui avait déjà donné des cours à son père. « C’est fort, l’amour! Ça fait 35 ans qu’on est ensemble et je ne regrette rien », confie cette reconvertie à l’agriculture, qui est même allée chercher trois attestations d’études collégiales! Avec son mari, Claude Labranche, et le deuxième de leurs trois fils, elle exploite aujourd’hui une ferme laitière qui compte une centaine de têtes et 150 ha de terres, dont 86 en culture. « On a apporté beaucoup d’améliorations à la ferme ces dernières années : fosse à fumier, construction d’un garage, quotas. Maintenant, on se concentre surtout sur la génétique des animaux. »
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LE TROPHÉE PÈSE 15 KILOS. EST CAPABLE DE L’EMPORTER. LE CAMION DE L’ANNÉE 2013 SELON MOTOR TREND ®
LE TOUT NOUVEAU RAM 1500 2013
Voici le camion de l’année 2013 selon Motor Trend ®. Le tout nouveau Ram 1500 2013 offre la meilleure économie d’essence de sa catégorie*, avec aussi peu que 7,8 L/100 km (36 mpg) sur route grâce à des innovations comme une transmission automatique 8 vitesses – une première du segment – et le meilleur aérodynamisme de sa catégorie. Ajoutez-y une suspension pneumatique aux quatre coins exclusive et un tout nouvel intérieur haut de gamme, et vous comprendrez pourquoi Motor Trend a décerné au Ram la récompense ultime.
CAMIONRAM.CA * Affirmation basée sur la segmentation d’Automotive News. Données basées sur le Guide de consommation de carburant 2013 de Ressources naturelles Canada (RNCan). 7,8 L/100 km (36 mpg) sur route et 11,4 L/100 km (25 mpg) en ville pour le modèle HFE 4x2 avec un moteur V6 de 3,6 L à transmission 8 vitesses. Les méthodes d’essai utilisées sont celles de Transports Canada. La consommation d’essence de votre véhicule varie selon le groupe motopropulseur, vos habitudes de conduite et d’autres facteurs – à titre de comparaison seulement. Voyez votre concessionnaire pour des précisions supplémentaires sur le programme ÉnerGuide.
Po rt r a i t d e n o s d i r i g e a n ts
Team Spirit Administratrice à La Coop fédérée, Muriel Dubois est femme d’engagement, de parole et d’équipe. Pour elle, les victoires se gagnent lorsque tous se positionnent en mode collaboration et partage. Texte et photos de Patrick Dupuis, agronome
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u secondaire, à Nicolet, dans une école de filles, Muriel Dubois était capitaine d’équipes de sport. Quand venait le temps de choisir ses coéquipières, elle sélectionnait d’abord les moins bonnes, les laissées-pourcompte, celles qu’on ne choisit jamais en premier pour faire partie de son équipe. « Plus jeune, je n’étais pas bonne en sport, dit-elle. J’étais souvent prise la dernière. Y a rien de plus frustrant. L’estime de soi est à zéro. En revanche, il n’y a rien de mieux pour l’estime de soi que lorsque quelqu’un réussit ce qu’il n’a jamais réussi avant. J’ai appris à jouer, à avoir du fun et à être bonne en sport. » Tout comme au conseil d’administration de La Coop fédérée, où elle siège depuis 2012, les succès se remportent lorsque les forces de chacun sont mises en commun. Au cégep, où elle fait partie du conseil des résidences, Muriel et ses consœurs se plaignent de la mauvaise qualité de la nourriture. Mais leurs revendications ne sont pas entendues. Pour protester, 57 élèves sur les 60 boycottent le menu du jour, commandent du poulet à une rôtisserie et s’installent pour souper à la cafétéria de l’école. « En apprenant ça, les responsables de l’établissement ont du coup amélioré le menu et sont vite venues s’asseoir à nos tables pour discuter, dit Muriel. On a jasé, brassé la cage, et les choses ont changé. » « À l’école, j’étais à mon affaire », poursuit l’administratrice, dont la joie de vivre est contagieuse. « Mais quand ça ne marche pas, quand il y a des injustices, je le dis, je revendique, je cherche des solutions. J’ai toujours été comme ça. Ça vient probablement de mon parcours de vie. »
De Bruxelles à Sainte-Brigitte-des-Saults Muriel n’a que 10 ans lorsque ses parents quittent la Belgique, en 1979, pour venir s’établir à Sainte-Brigitte-des-Saults. Dans la région de Bruxelles, son père, Michel, était électromécanicien et responsable de la production dans une entreprise de transformation de matières plastiques; sa mère, Rose-Marie, secrétaire de direction pour une société suédoise de machines à souder. Contraint par une perte d’emploi à revoir son plan de carrière, son père veut quitter la Belgique et, surtout, devenir son propre patron. Les parents de Muriel croisent des amis qui leur vantent l’agriculture canadienne. Le Québec, où ils visitent
quelques fermes, sera leur terre d’accueil. Le hic, c’est qu’ils ne connaissent strictement rien à l’agriculture. Les propriétaires de la ferme qu’ils achètent jetteront les premières bases. « Il n’y avait qu’une vache de sang pur, aucun sujet de relève, 13 vaches à trois trayons, un peu d’insémination et de contrôle laitier, dit Muriel. Les 40 vaches produisaient 11 kg. Mes parents ont beaucoup amélioré le troupeau, ils ont agrandi l’étable, acheté de la machinerie et du quota, et installé un système d’alimentation. » Pour refaire sa vie en agriculture, loin de chez soi, en cette terra incognita, il fallait, à n’en pas douter, courage et détermination. De ces qualités, Muriel, fille unique, a hérité une bonne dose. Jeune, elle ne se destinait pas à l’agriculture. Après des études dans des collèges privés, elle s’inscrit à l’Université Laval en génie électrique. L’ennui vient à bout de son enthousiasme. Elle choisit l’agroéconomie, où elle rencontre l’amour de sa vie, Stephan Rouleau. Dès la fin de leurs études, en 1992, ils s’établissent à la ferme. « On n’était pas riches, dit-elle. On a fait des investissements productifs – achat de quota et amélioration du fonds de terre –, pour hausser les revenus. » Ils en arrivent à tout miser sur la productivité et l’alimentation formulée au gramme près. Une expérience qui durera 10 ans. Épuisés, Muriel et Stephan revoient leurs façons de faire. Les nombreux engagements de Muriel et le besoin pour le couple de se retrouver pèsent lourdement dans la balance. Ils optent pour la simplicité et le moindre coût, sans que cela nuise à une production efficace et rentable. Ils vendent du quota et décident, pour faciliter la gestion du troupeau, d’acheter leurs sujets de remplacement, de ne servir qu’une seule ration et de confier plusieurs travaux à des entrepreneurs à forfait. « C’est vraiment une femme d’affaires, dit Caroline Côté, experte-conseil à La Coop Covilac. Son troupeau est très fort et elle est toujours à l’affût des nouveautés. Elle est autonome, allumée et très observatrice. La côtoyer est à la fois un high et un challenge. » Administratrice à La Coop Covilac depuis 1998, première femme à siéger à son conseil, Muriel en est présidente depuis 2010. Déléguée et animatrice d’Agropur depuis 2005, elle a été administratrice à la Société d’agriculture du lac Saint-Pierre pendant 11 ans, notamment à titre de vice-présidente et de présidente. Elle a en
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Timide au premier abord, Muriel nage comme un poisson dans l’eau une fois la glace brisée. « Si je me sens à l’aise, je peux défoncer les portes », dit celle dont la spontanéité n’a d’égal que la détermination.
* www.lacoop.coop/cooperateur/ articles/2006/06/p66.asp
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outre siégé sept ans au conseil d’établissement de l’école de sa municipalité et quatre ans comme conseillère à la municipalité de Sainte-Brigittedes-Saults, un poste que sa mère occupait avant elle. « Ça a été d’incroyables expériences de réseautage », dit Muriel, qui a décroché en 2007, lors du Bal des moissons, le trophée MalvinaChassé-Côté, dans la catégorie Chef de file. « Elle est une excellente leader, qui écoute l’opinion des autres », fait savoir Nathalie Roy, productrice de porcs à Saint-Charles-de-Drummond et cofondatrice de la Coopérative de solidarité service de garde Le Carrousel, dont Muriel est l’instigatrice*. « C’est une rassembleuse et une travailleuse infatigable. Elle accorde beaucoup d’importance à la place qu’occupent les femmes en agriculture et les encourage à avoir confiance en elles pour accéder aux hautes sphères de direction. » Franche, authentique, volontaire : voilà des caractéristiques que son entourage lui attribue. « Elle représente cette nouvelle génération d’administrateurs, formée, studieuse, engagée, fait savoir Claude Lafleur, chef de la direction de La Coop fédérée. Elle arrive aux réunions du C.A. toujours bien préparée; elle a lu ses dossiers et formulé des questions. Respectueuse envers les autres, elle deviendra avec le temps et l’expérience l’administratrice rêvée pour un haut gestionnaire : capable de “challenger” les chiffres, les stratégies, les résultats, capable de déceler les failles dans le raisonnement, mais capable aussi de reconnaître les bons coups et de donner la tape dans le dos au bon moment. » « Siéger pour des intérêts personnels, non », dit-elle – une façon de faire dont elle a été témoin et qui l’irrite au plus haut point. « J’ai quitté certaines organisations à cause de ça. Mais siéger pour le groupe, pour l’entreprise, pour le réseau, oui! » Représenter La Coop fédérée lui vient du souhait de donner une voix à toutes les coopératives de son territoire et de les faire davantage travailler ensemble vers un but commun. Une vision qu’elle
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projette aussi à l’ensemble du réseau. Elle tient d’ailleurs mordicus à ce que valeurs et affaires ne fassent qu’un. « Des valeurs auxquelles je m’identifie pleinement : honnêteté, équité, responsabilité, solidarité », poursuit celle dont le père a été, avec 40 producteurs, membre fondateur du Centre agricole Coop du lac Saint-Pierre, devenu Covilac en 1995. Pour cette administratrice, nommée en 2011 Agricultrice de l’année de la région Centredu-Québec et chevalier de l’Ordre national du mérite agricole (catégorie bronze), toute personne croisée sur son chemin lui apprend quelque chose. Jacques Côté et Jean-Yves Lavoie, respectivement ex-président et ex-directeur général de Covilac, ont été d’importantes sources d’inspiration en matière de gestion. Ils lui ont appris à canaliser sa grande énergie et à bien faire la distinction entre son rôle d’administratrice et de propriétaire d’une entreprise agricole. « J’ai tendance à être impulsive et impatiente », dit-elle. Deux femmes lui viennent aussi à l’esprit : Margaret Thatcher et Monique Jérôme-Forget. Deux femmes qui, pour changer les choses, ont refusé de plier. « Je ne dis pas que tout ce qu’elles ont fait est bon, loin de là, précise-t-elle. Mais on ne peut pas toujours tout donner. Qu’elles se soient tenues debout, dans un monde d’hommes, m’a inspirée. » La ferme Wallonia possède 50 kg de quota, 48 vaches, 82 ha en culture et 40 autres en boisés. L’entreprise peut accueillir une relève. Pénélope, la fille unique du couple, qui est venue égayer leurs jours il y a 20 ans, est étudiante au cégep en sciences humaines, profil histoire et géographie. Pour le moment, elle ne manifeste pas de penchant pour l’agriculture, mais qui sait? « La plus belle chose que mes parents m’ont offerte, c’est d’avoir déménagé et fait ce qu’ils ont fait, dit-elle. Le plus dur, pour un immigrant, c’est de faire sa place. Les gens peuvent être méfiants au début, mais une fois les préjugés mis de côté, on s’intègre et on se fait un réseau d’amis. Ça a forgé ma personnalité. En Europe, je n’aurais probablement pas eu ce parcours-là, car je n’aurais pas eu autant à me battre pour me faire une place. J’ai eu un accent jusqu’en 3 e secondaire. J’étais “l’étrange”. Tu t’écrases ou tu te tiens debout. J’ai décidé de m’intégrer. Quand je pense à toutes les possibilités qui me sont présentées aujourd’hui, c’est le plus beau cadeau. Je ne regrette rien de la vie. Chaque jour amène son défi, son aventure. »
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É to i l e - C o o p
Ginette Longpré, responsable paye et comptes à payer
Texte et photos de C Luc Gélinas, commis matériaux
Mario Gagnon, directeur général
Catherine Dufresne, contrôleuse
L’Étoile-Coop
à la famille d’Agrivert Texte et photos de C François Drainville, président
C’est par son dynamisme, sa volonté d’innover, mais surtout par son esprit de famille qu’Agrivert s’est démarquée pour conquérir le titre d’Étoile-Coop 2013. Voici le portrait d’une organisation performante au visage humain. Par Nancy Malenfant Conseillère aux affaires coopératives nancy.malenfant@lacoop.coop La Coop fédérée
«À
cause de l’ambiance et de l’esprit d’équipe. » On aurait cru que les employés s’étaient tous concertés pour donner la même réponse à la journaliste qui leur demandait pour quelle raison ils croyaient qu’Agrivert avait remporté le prix Étoile-Coop 2013. Pourtant, personne n’avait eu vent de la visite du Coopérateur agricole, hormis le directeur général et le président. Et les employés ont tous été interrogés séparément!
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Cela confirme ce que le jury a constaté en décernant le titre d’Étoile-Coop à Agrivert : pour les employés, les membres et les administrateurs, leur coopérative est davantage qu’une entreprise, c’est une seconde famille. D’ailleurs, l’ancienneté d’une grande partie des employés et des administrateurs en témoigne. Ils ne sont pas rares ceux qui comptent plus de 15 ans au service d’Agrivert. Le directeur général, Mario
Myriam Simard, caissière réceptionniste
Martin Arseneault, directeur des centres de rénovation Unimat
Yan Légaré, directeur des ventes, laitier et végétal
Gagnon, mène la barque depuis plus de 25 ans, alors que François Drainville préside le conseil d’administration depuis 17 ans, après y avoir siégé quelques années en tant qu’administrateur. Un employé, Jean-Pierre Valois, commis d’entrepôt, est même fidèle au poste depuis 40 ans! Cette stabilité du personnel se traduit par un solide lien de confiance avec les membres. « Il faut vivre une assemblée annuelle ici pour comprendre la relation qui existe avec les membres, dit François Drainville. La participation est excellente. Les jeunes de la relève emmènent leurs enfants, ce qui crée une ambiance familiale. Si bien que le secrétaire général de La Coop fédérée, Jean-François Harel, croyait qu’il s’était trompé d’endroit quand il est venu pour la première fois à notre assemblée et qu’il a vu des enfants courir partout dans la salle! » Les activités sociales, telles que le tournoi de golf, la randonnée de motoneige et le dépouillement d’arbre de Noël, connaissent aussi une grande popularité. Membres-agriculteurs et employés s’y côtoient avec plaisir. L’automne dernier, une quinzaine d’employés et d’administrateurs ont rendu visite à des membres avec l’escouade La Coop dans le cadre de la Semaine de la coopération. L’activité fut un grand succès. « Je savais déjà que nos experts-conseils faisaient un bon travail, mais j’ai pu voir à quel point ils étaient appréciés par les membres », raconte François Drainville. L’augmentation constante des effectifs (30 nouveaux membres réguliers et 400 membres auxiliaires l’an passé), malgré la diminution du nombre de fermes, résulte de cet engagement de la part des ressources humaines et de la perception que la population a de la coopérative. « Les gens adhèrent parce que la coop est bien vue dans le milieu », soutient Mario Gagnon. Une équipe de travailleurs compétents et engagés, ça se bâtit à coups de communication et de respect. La direction organise quatre rencontres
par année pour les employés, au cours desquelles elle présente les résultats financiers, les nouveaux membres, l’évolution des projets, les activités, etc. Elle publie aussi un bulletin mensuel, le CoopExpress, qui est envoyé tant aux membres qu’aux employés. De plus, la coopérative tient le concours « Employé distinction », qui reconnaît annuellement l’excellence d’un employé depuis maintenant 17 ans. Julie Barette, adjointe administrative, croit que les travailleurs se sentent véritablement responsables et impliqués dans l’entreprise parce qu’ils sont informés et considérés. « Nous sommes traités avec respect, nous sommes au courant de ce qui se passe, nous avons le droit de parole et nous sommes écoutés », dit cette femme qui travaille chez Agrivert depuis 20 ans et siège à divers comités de la coopérative. Fait à mentionner : la plupart des 84 employés sont d’ailleurs membres auxiliaires de la coop.
Jean Dubois, responsable service à la clientèle agricole
Évelyne Rochette, commis administratif
Un C.A. et une direction générale solides Les membres du conseil d’administration d’Agrivert se caractérisent par leur diversité et leur complémentarité. Sur les sept sièges, trois sont occupés par des jeunes de moins de 35 ans, dont deux femmes. Plusieurs productions agricoles y sont aussi représentées : lait, porc, grandes cultures, petits fruits, culture biologique. Selon son président, la coopérative est entre bonnes mains : « La coop évolue au rythme de ceux qui la dirigent. C’est pourquoi nous avons toujours cherché des gens impliqués dans leur ferme, qui ont des business en croissance et de l’ambition. Car s’ils ont de l’ambition chez eux, ils en auront ici aussi. » Le directeur général abonde dans le même sens et attribue une grande part du succès d’Agrivert à son C.A. : « Ce sont tous des innovateurs et des développeurs qui sont engagés et efficaces. » u
Michel Barrette, commis quincaillerie
Nancy Blais, responsable comptes à recevoir
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Portrait de famille • Siège social : Saint-Barthélemy • Territoire : de Berthierville (Lanaudière) à Trois-Rivières • Secteurs : - Quincaillerie : trois centres de rénovation, à Louiseville, Yamachiche et Saint-Barthélemy - Produits pétroliers - Alimentation animale (ruminants) - Productions végétales - Grains • 302 membres réguliers • 1519 membres auxiliaires • 84 employés • Chiffre d’affaires : 58,7 millions $ • Excédent avant ristournes et impôts : 5,1 millions $ • Ristournes : 360 000 $ • Fonds de roulement : 1,7 million $ *Chiffres tirés du rapport annuel 2012 d’Agrivert
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Chacun des administrateurs s’occupe luimême de recruter quelqu’un pour lui succéder avant de tirer sa révérence. C’est ainsi que Chantal Pipon, qui a laissé récemment le poste de viceprésidente après 17 ans de loyaux services comme administratrice, est allée chercher une jeune productrice dynamique pour la remplacer en la personne de Karine Lamy. La préparation de la relève est une des forces d’Agrivert, selon Normand Dussault, conseiller en gestion à La Coop fédérée : « Les administrateurs ont une très grande préoccupation de continuité et de compétence. » Mario Gagnon roule sa bosse dans le réseau depuis 34 ans. Il a fait ses premières armes comme représentant de territoire en productions végétales avant de devenir directeur général du Centre agricole coop de Saint-Barthélemy, en 1986. Il n’en est jamais reparti. « Si je suis toujours ici, c’est parce que nous avons dû affronter plein de défis tout au long de ces 25 ans et que j’ai rencontré une foule de personnes intéressantes », argue-t-il. Il risque donc de porter le flambeau encore quelques années, puisque des projets et des défis, ce n’est pas ce qui manque chez Agrivert. Le directeur général croit que son style de gestion correspond à son image : il est consultatif et participatif. « Je crois beaucoup à la théorie des petits pas », dit-il. C’est ainsi que la coopérative a fait son petit bonhomme de chemin et que, depuis son retour à l’autonomie, en 1991, son chiffre d’affaires est passé de 5 millions $ à tout près de 60 millions $ l’an dernier.
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François Drainville tient à souligner l’apport à ce succès des gens des services-conseils de La Coop fédérée, dont Normand Dussault, qui les accompagne depuis plusieurs années. « Une partie de cette réussite et de ce trophée leur revient. Ils font un travail extraordinaire. »
D’un quasi-naufrage à la vitesse de croisière Le parcours qui a mené Agrivert à cette victoire méritée fut loin d’être sans remous. C’est en 1946 que commence l’aventure, quand 67 agriculteurs des paroisses de Saint-Barthélemy, Saint-Cuthbert, Maskinongé et Saint-Justin s’unissent pour fonder la Meunerie coopérative Saint-Barthélemy. Les affaires continuent jusqu’en 1980, époque où deux années difficiles dans la production porcine mettent la coopérative au pied du mur. La Coop fédérée rachète alors les actifs de la Meunerie et paie ses créanciers afin de maintenir les activités de ce qui devient le Centre agricole coop Saint-Barthélemy. Les agriculteurs sont dorénavant des membres directs de La Coop fédérée et le conseil d’administration agit à titre consultatif, les décisions étant prises au niveau de la fédération. Cette situation dure une dizaine d’années, jusqu’à ce que le retour de la coopérative à la santé économique et financière permette à La Coop fédérée de lui redonner son autonomie. Agrivert, coopérative agricole régionale naît en août 1991. Depuis, elle ne cesse de progresser, autant par l’accroissement de son effectif que par le développement de ses activités.
En 1994, la coopérative se réapproprie la distribution du pétrole. En 1996, elle construit son centre administratif à Saint-Barthélemy. Deux ans plus tard, elle bâtit une quincaillerie à Yamachiche, qui devient d’ailleurs la succursale prototype du réseau Unimat. Le centre de grains est construit en 2000. En 2008, Agrivert agrandit la quincaillerie de Saint-Barthélemy, et en 2011, elle fait l’acquisition des actifs d’un détaillant Rona à Louiseville pour ouvrir un troisième centre de rénovation. Et ce n’est pas fini. Le projet de construction d’un centre de productions végétales est à l’étude, afin de regrouper toutes les activités qui y sont liées (fertilisants, semences, produits phytosanitaires). Le prochain projet sera d’augmenter la capacité d’entreposage du centre de grains.
Dans les projets pour 2013, un nouveau centre de productions végétales, afin de regrouper toutes les activités qui y sont liées (fertilisants, semences et produits de protection des cultures).
Agrivert exploite trois centres de rénovation, à Louiseville, Yamachiche et Saint-Barthélemy.
Dynamisme et innovation Un projet n’attend pas l’autre chez Agrivert. Sans rechercher les coups d’éclat, la coopérative demeure toujours proactive. Elle est une des seules à récupérer les plastiques d’enrobage des fourrages. Et elle est toujours parmi les premières à s’investir dans les idées proposées par le Réseau La Coop. Citons à titre d’exemple qu’elle fut la toute première coopérative-vitrine pour le projet Fidelio, qu’elle n’a pas tardé à fermer sa meunerie pour donner suite à l’implantation de Chrysalide productions animales et qu’elle fait aussi partie du projet-pilote Chrysalide Énergies Sonic Rive-Nord. « C’est une coopérative qui a le réflexe de travailler en réseau et qui n’a pas peur d’être une pionnière », affirme Normand Dussault, qui collabore souvent avec Agrivert. Ces plongeons vers l’inconnu n’effraient ni les administrateurs ni à la direction, car des gestionnaires chevronnés les entourent, l’équipe est soudée, les membres sont fidèles et le bilan financier est solide. « Quand je suis arrivée, il y a un an et demi, j’ai été surprise par la diversité des secteurs dans lesquels la coopérative est présente, raconte la contrôleuse, Catherine Dufresne. C’est vraiment une fierté de travailler pour une entreprise qui a su mener sa barque. » La coopérative innove et sait passer à l’action après la prise de décisions. À la suite de la planification stratégique de 2009-2014, tous ont mis la main à la pâte, si bien que la majorité des objectifs ont déjà été dépassés. Parions que les gens d’Agrivert ne comptent pas se reposer sur leurs lauriers pour autant.
La coopérative a récemment investi pour renouveler son parc d’épandeurs à engrais. L’objectif : répondre à la demande au moyen d’épandeurs bien calibrés, afin de réduire le gaspillage de fertilisants.
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CUMA
Partager, c’est payant En observant pendant plusieurs années une bande d’agriculteurs franco-ontariens se partager avec efficacité des machines dernier cri, les voisins sceptiques ont dû se rendre à l’évidence : la CUMA est une recette qui fonctionne. Et très bien, même. Si bien que plusieurs se sont joints au mouvement. Texte et photos de Nancy Malenfant
NDLR : Cet article est le premier d’une série de portraits de coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA) membres du réseau La Coop.
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L
Conseillère aux affaires coopératives nancy.malenfant@lacoop.coop La Coop fédérée
a Coopérative d’utilisation de machinerie agricole Franco-Agri a connu une croissance fulgurante ces dernières années. De 15 membres en 2008, cette coopérative, située à Saint-Eugène (Ontario), est passée à une quarantaine d’adhérents aujourd’hui. Le bouche-à-oreille a même fait son œuvre jusqu’au Québec, puisque la coopérative regroupe dorénavant des agriculteurs ontariens et québécois, la proximité de la frontière facilitant le partage de machinerie. L’histoire de Franco-Agri commence dans les années 1990, époque où le collège d’Alfred donne des cours d’éducation permanente dans les localités rurales des environs. Un groupe de producteurs agricoles s’inscrit alors à une formation de 10 heures intitulée Banque de travail de machinerie. Louis Brunet, président fondateur de la CUMA, raconte que ce fut l’élément déclencheur qui leur a donné l’envie de créer une liste de partage d’équipement. « Nous étions huit et avions
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tous inscrit sur la liste les machines qu’on désirait mettre en commun, avec un prix de location établi. » Cette liste ne venait que formaliser un peu plus une culture du partage déjà ancrée parmi ce noyau d’agriculteurs. Simultanément, l’idée de la CUMA émerge lorsque Louis Brunet reçoit chez lui des stagiaires de France et de Belgique, deux pays où les CUMA sont légion et existent depuis plus d’un demi-siècle. « J’entendais parler de la formule en Europe et aussi au Québec, où elle était en train de s’implanter grâce à Camille Morneau, du MAPAQ », explique-t-il. Le 16 avril 1997, neuf producteurs francoontariens créent donc la CUMA Franco-Agri, avec au départ trois machines agricoles : un rouleau, un râteau et un sarcleur. On y dénombre maintenant 32 appareils, répartis dans 23 branches d’activité, pour une quarantaine de producteurs.
Tout le monde y gagne Chaque branche d’activité regroupe un minimum de trois producteurs désirant utiliser le même type d’appareil. Ceux-ci se partagent
Bon coup, mauvais coup Bon coup
Une rencontre est organisée annuellement pour évaluer les activités de chacune des branches. Les responsables de branches collectent les commentaires des membres sur divers critères (déroulement de la saison, matériel, calendrier d’utilisation, coûts d’utilisation, suggestions d’acquisitions) et présentent leur bilan au conseil d’administration. Ce dernier apporte ainsi des correctifs lorsque c’est nécessaire.
L’actuel président de la CUMA, Normand Chevrier; le trésorier et un des cofondateurs, Normand Brunette; et le président fondateur, Louis Brunet.
également la mise de fonds (20 % du coût d’achat), ce qui leur réserve un droit d’utilisation de l’équipement. Le solde du prix d’achat sera financé. Ensuite, des frais d’utilisation à l’hectare ou à l’heure seront calculés pour couvrir le paiement de l’emprunt, les intérêts, l’entretien, l’entreposage, les assurances et le salaire du trésorier. Ces frais d’utilisation équivalent en quelque sorte à un taux de location. Ainsi, chaque membre paie en proportion de l’usage qu’il s’engage à faire de la machine. S’il l’utilise davantage, il paiera plus. Mais s’il l’utilise moins, il devra tout de même débourser la somme minimale à laquelle il s’était engagé dans son contrat. La CUMA facilite l’accès des petits producteurs à des appareils performants qu’ils ne pourraient acquérir. En partageant également la mise de fonds et les autres coûts de façon équitable, le groupe peut acheter de l’équipement plus coûteux, mais toujours à la fine pointe de ce qui existe sur le marché. « C’est la première machine d’une branche d’activité qui est difficile à acheter, à cause de la mise de fonds de 20 % », explique Normand Brunette, trésorier de Franco-Agri depuis sa création. La mise de fonds pour la deuxième machine et les suivantes provient de la revente des premières acquises. À condition de remplacer l’équipement lorsqu’il vaut encore plus de 20 % de sa valeur originale. Un des autres avantages pour une entreprise agricole de faire partie d’une CUMA est d’ordre financier. Puisque l’équipement appartient à la coopérative, cela libère le bilan de la ferme pour pouvoir faire d’autres investissements.
Casser les préjugés Les mythes sur les CUMA ont la vie dure. La principale inquiétude d’éventuels adhérents est celle de la non-disponibilité de la machinerie au moment de faire les travaux. Cette crainte, bien que légitime, est infondée, selon le président, Normand Chevrier. Essentiellement parce que
le nombre maximal d’utilisateurs par branche d’activité est déterminé en fonction du volume d’unités de travail à réaliser (heures, déplacements, hectares, etc.), du type de matériel à partager, de sa puissance et de son efficacité, ainsi que des contraintes d’utilisation (topographie, nature des sols, période de pointe, etc.). « Et ce n’est pas vrai que tous seront prêts en même temps à semer, récolter ou travailler le sol, ajoute Normand Chevrier. Il y a toujours possibilité de s’organiser. Par exemple, si je devais semer en premier, selon la liste de priorité établie, mais que le sol n’est pas prêt chez moi, je le dis au responsable de la branche afin qu’un autre membre qui a besoin de la machine immédiatement puisse l’utiliser. » De plus, chaque producteur a en main une liste des coordonnées de tous les autres membres indiquant leur appartenance aux branches d’activité, pour faciliter une communication directe entre eux. Louis Brunet l’a d’ailleurs répété maintes fois en cours d’entrevue : « Le secret pour que la CUMA fonctionne est de communiquer, communiquer et communiquer! » Transparence, honnêteté et esprit de coopération sont également des qualités qui font un bon cumiste. Les préjugés sont aussi bien enracinés chez les concessionnaires de machines agricoles, qui voient souvent la formation d’une CUMA comme une menace. S’ils craignent d’abord que le regroupement de producteurs puisse diminuer les achats d’équipement, ils ont tôt fait de comprendre que la CUMA peut devenir un client privilégié, puisqu’elle achète du matériel de pointe qu’elle remplace régulièrement. Le concept de la CUMA ne peut qu’être promis à un avenir florissant, selon Normand Brunette. « Le prix élevé des terres et des machines incite de plus en plus les producteurs à se regrouper, a remarqué le trésorier. Les jeunes n’auront pas d’autre choix que de partager s’ils veulent vivre de l’agriculture. »
Mauvais coup
Il est essentiel de bien évaluer ses besoins pour faire le bon choix de machinerie. Une débroussailleuse acquise par la CUMA n’était pas assez robuste pour les travaux à réaliser, ce qui engendrait des coûts d’entretien élevés. Cette bévue s’est néanmoins transformée en bon coup, puisque les administrateurs ont changé rapidement l’appareil avant qu’il ne se déprécie et l’ont remplacé par un modèle mieux adapté, sans perte économique pour les membres.
Lors du passage du Coopérateur agricole, la CUMA venait d’acheter deux déchaumeuses, et un représentant du concessionnaire s’était déplacé pour faire une démonstration du fonctionnement et des particularités de ces machines à une partie des membres de la branche d’activité. Le tracteur est aussi une acquisition récente de la CUMA.
JUILLET-AOÛT 2013 | Le Coopérateur agricole
23
Sur le plancher d e s va c h e s
Par Sylvain Boyer, T. P. Premier directeur Service des ruminants La Coop fédérée sylvain.boyer@lacoop.coop
100 %
Wow, quelle belle note dans un bulletin! Eh bien, c’est celle qu’a obtenue le réseau La Coop en 2012 comme fournisseur d’aliments pour les troupeaux de l’est du Canada ayant plus de 300 de MCR au contrôle laitier.
E Photo : Martine Doyon
For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/ cooperateur
24
n effet, les résultats officiels parus récemment dans les publications annuelles de Valacta et du DHI (les organismes de contrôle laitier canadiens), nous montrent que cinq fermes des régions couvertes par le réseau, toutes races confondues, ont obtenu une moyenne de plus de 300 pour le lait, le gras et la protéine. Tous de race Holstein, ces troupeaux ont une production de lait par vache de 13 000 à 16 000 kg pour une lactation de 305 jours. La Ferme Holdream, de Saint-Honoré-deShenley (Beauce), figure au premier rang pour une deuxième année consécutive, avec 15 784 kg de lait par vache et une MCR de 346,7. Avec trois traites par jour, les frères Guillaume et Étienne Lessard maximisent la production de leur troupeau tout en préconisant la longévité des vaches. Ils sont suivis de très près par la Ferme Conrad Riendeau et fils, de Saint-Césaire, avec une MCR de 344,7. Le troupeau Arla figure parmi l’élite canadienne depuis plus de 10 ans. Les trois autres troupeaux du Club des 300 sont la Ferme Syma, de Sainte-Élisabeth, dans la région de Lanaudière, la Ferme Guyette et fils, de Saint-Clet, dans Vaudreuil-Soulanges, et la Ferme Serhéal, de SaintIsidore, en Ontario. Ce n’est pas l’effet du hasard si, année après année, notre clientèle se démarque. Son secret? La qualité de ces producteurs provient d’une excellente conduite du troupeau et du souci du détail, jumelés à l’expertise de leurs conseillers et à la qualité des aliments servis. Ces éléments font qu’ils trônent au sommet de leur race depuis déjà quelques années. À la base, la qualité des fourrages, tant sur le plan de la nutrition que de la
Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
conservation, doit être excellente. Ensuite, il faut des vaches capables d’ingérer beaucoup d’aliments et de les transformer, ce qui est possible si on leur offre un environnement de grande qualité. Nous répétons souvent qu’une haute productivité est aussi associée à une meilleure rentabilité. C’est encore une fois ce qu’on peut constater en analysant de plus près les données du rapport de Valacta. La marge sur le coût d’alimentation par kilo de gras produit est de 13,03 $ pour les troupeaux figurant dans les 20 % supérieurs, contre 12,72 $ pour la moyenne. Ces 31 ¢ additionnels par kilo, pour un quota moyen de 50 kg, représentent plus de 5600 $ de revenu supplémentaire par an, une fois tous les aliments payés. Dans une période où le prix des concentrés est élevé, il est important de veiller à ce que l’utilisation globale procure les meilleurs résultats. Pour des troupeaux ayant une moyenne de production de plus de 13 000 kg, cela équivaut à plus de 150 kg de matière grasse supplémentaire par vache. Toujours avec un troupeau moyen de 50 kg/j de quota, cela représente 14 vaches en moins pour obtenir le même revenu. S’ajoute, comme avantage, un besoin moins grand en sujets de remplacement, donc une réduction importante à ce poste de dépenses. C’est avec fierté que je souligne les résultats de ces clients membres du Club des 300. Nous sommes heureux de continuer à contribuer à leur succès. En effet, quand vous pensez performance, La Coop est toujours là pour vous appuyer.
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Porc
Les résultats techniques
Jean Tanguay, agronome Conseiller en évaluations économiques La Coop fédérée
Les meilleurs éleveurs dépassent 30 porcelets sevrés par truie par année.
jean.tanguay@lacoop.coop
C Photo : jean-marc raymond
haque année la compilation des résultats Winporc des clients et des coopératives nous donne une bonne idée des résultats et des défis qui nous attendent pour l’année qui vient. Cette année, quatre éleveurs dépassent le cap des 30 porcelets sevrés par truie par année. Le tra vail de qualité de ces éleveurs, couplé au potentiel des truies de Sogeporc, permet de parvenir à ces résultats dignes de mention. Le groupe des 25 % supérieurs des éleveurs, utilisant la génétique Sogeporc, atteint 29,1 por celets sevrés par année, alors que la moyenne provinciale est de 26,1 porcelets. Ces performances sont réalisées malgré les contraintes physiques et sanitaires qui se retrouvent dans toute la province. Le tableau 1 montre les résultats détaillés des 10 meilleurs producteurs pour 2012.
Indice d’efficacité Dans le but de classer les résultats tech nico-économiques des différents élevages, nous utilisons des indices qui pondèrent l’impact économique de chaque critère technique. Les points techniques utilisés sont : la conversion alimentaire, le gain de poids moyen quotidien (GMQ), les pertes (mortalités et condamnations), l’indice de classement dans la strate de poids 100105 kg et le pourcentage des porcs expédiés dans la strate de poids désirée pour le programme Porc La Coop. Nous avons donc un indice d’efficacité en pouponnière (IEP), en engraissement (IEE) et en sevrage-vente (IESV). L’IEP est remis à 100 chaque année, alors que l’IEE et l’IESV ont été fixés à 100 en 1991 et évoluent d’année en année.
Tableau 1 Dix meilleurs résultats provinciaux en maternité en 2012 Coopérative Ferme Sevrés/truie prod.
Nbre
1
2
3
Profid’Or Passeporc
Purdel St-Eugène
Appalaches A-Porc-Ça
31,65
30,33
30,26
bre
4
Bois-Francs Beauporc (2001) 30,07
5
6
Purdel Purporc SENC
Seigneurie Dosquet
29,49
29,07
Portées/truie prod.
N
2,48
2,58
2,59
2,44
2,55
2,43
Nés totaux/portée *
Nbre
15,00
14,30
13,76
14,05
13,24
14,39
Nés vifs/portée
Nbre
14,17
13,49
12,95
13,38
12,69
13,55
bre
Sevrés/portée
N
12,75
11,78
11,67
12,34
11,56
11,96
Mort. naissance-sevrage
%
10,2
12,5
10,1
8,5
9,3
11,9 92,9
Fertilité
%
93,6
95,8
89,6
89,1
92,7
ISSF
Jours
7,0
5,9
7,3
8,4
6,6
9,6
IDSR
Jours
12,6
18,2
15,3
18,5
27,4
32,4
Mort-nés
%
5,5
5,6
5,9
4,8
4,2
5,9
Âge au sevrage
Jours
20,9
18,4
18,7
21,6
17,0
19,5
Renouvellement
%
35,8
44,7
31,5
41,7
43,0
41,8
Mortalité truies
%
5,2
4,3
3,7
4,7
14,8
6,5
ISSF > 50 jours
%
0,87
0,22
1,50
1,15
0,49
4,52
Portées/truie réf.
Nbre
5,54
5,19
6,27
4,66
4,49
6,00
*Excluant les momifiés.
26
Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
2012 en production porcine
Tableau 2 Cinq meilleurs résultats provinciaux en pouponnière en 2012 Coopérative Ferme
1
2
3
4
5
Bois-Francs J&C Belhumeur
Bois-Francs
Bois-Francs
Purdel
Dynaco
Arc-en-ciel
Porcilait
St-Eugène
Claudia
Poids à l’entrée
kg
6,6
6,5
6,6
5,4
6,1
Poids à la sortie
kg
32,2
32,1
28,2
29,3
32,0
GMQ
g
514
501
488
455
518
1,39
1,48
1,44
1,41
1,47
461
451
458
440
473
1,31
1,40
1,40
1,38
1,40
1,7
1,0
1,5
1,3
2,2
146,3
141,3
137,4
136,6
132,5
Conversion alim. (C.A.) GMQ 6-25 kg
g
C.A. technique 6-25 kg Pertes
%
IEP
7
Seigneurie St-Noël 28,76
8
9
Seigneurie Dynaco Ste-Catherine Nord Roland Morneau 28,56
28,52
Résultats en pouponnière Les résultats sont standardisés de 6 à 25 kg. Le groupe comprend des pouponnières de réseaux ainsi que des pouponnières de naisseurs-finisseurs dont nous sommes certains du poids de transfert en engraissement. Le groupe des 25 % supérieurs a un gain moyen quotidien (GMQ) de 452 g et une conversion alimentaire de 1,40. Le tableau 2 montre les cinq meilleurs résultats en pouponnière.
Résultats en engraissement Standardisés de 25 à 120 kg, les résultats mon trent une amélioration constante de la conversion alimentaire, du GMQ et de la mortalité. La moyenne de conversion alimentaire technique de 25 à 120 kg des 10 meilleurs classés selon l’IEE (tableau 3) est de 2,44, alors que les 25 % supérieurs obtiennent 2,46.
Résultats sevrage-vente
10
Seigneurie Agapor 271
Moyenne
28,50
29,85
2,45
2,42
2,45
2,50
2,51
14,91
13,96
14,38
13,82
14,09
13,98
13,02
13,37
12,64
13,29
11,74
11,81
11,66
11,42
11,91
16,4
9,1
15,0
9,3
10,6
92,2
88,3
90,9
88,4
92,0
6,9
6,7
8,7
7,6
7,2
21,2
30,0
19,8
36,0
22,5
6,3
6,8
7,0
8,5
5,7
28,1
20,9
21,4
17,7
19,4
45,8
38,1
28,9
44,3
40,3
6,7
4,6
4,1
7,2
6,8
1,14
1,32
1,94
0,70
1,12
4,83
4,71
5,31
5,91
5,22
Le tableau 4 indique les cinq meilleurs résul tats standardisés de 6 à 120 kg. Ces élevages com prennent des naisseurs-finisseurs ainsi que des bandes sevrage-vente de réseaux de production. La comparaison entre les élevages est très impor tante. Elle permet de se fixer des objectifs réalistes. À partir de ses résultats Winporc, chaque producteur devrait prendre le temps de se fixer des objectifs pour l’année qui vient avec l’aide de son expert-conseil. Une fois des objectifs réalistes définis, il faut mettre en place une stratégie et un échéancier précis pour y arriver. Votre expertconseil La Coop est la personne la mieux placée pour vous aider dans cette démarche. Il faut veiller à ne pas laisser échapper d’occasions d’améliorer ses performances et ses résultats économiques. L’adhésion au programme Porc La Coop est un autre moyen d’augmenter la marge nette de l’entreprise porcine. u
JUILLET-AOÛT 2013 | Le Coopérateur agricole
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Tableau 3 Dix meilleurs résultats provinciaux en engraissement en 2012 Coopérative Ferme
1 Appalaches
2 Appalaches
3 Bois-Francs
4 Bois-Francs
5 Bois-Francs
6 Bois-Francs
Pierre-Luc Michaud
Annaud inc.
Hamel et fils SENC
Les Porcheries IKCO SENC
La Ferme JSL
Engraissement Goret
Poids à l’entrée
kg
28,7
28,7
28,8
29,6
29,3
28,9
Poids à la sortie
kg
131,7
131,5
129,9
131,4
126,5
130,2
GMQ
g
Conversion alim. (C.A.) GMQ 25-120 kg
g
C.A. tech. 25-120 kg Pertes
%
Indice 100-105 kg Expédition
%
IEE
Coopérative Ferme
958
956
957
939
960
938
2,57
2,55
2,55
2,56
2,58
2,59
945
942
943
924
945
924
2,41
2,40
2,41
2,41
2,47
2,45
1,7
2,1
2,2
3,4
3,6
2,6
113,08
113,00
112,51
112,76
113,14
112,61
91,9
85,8
85,4
91,3
98,7
87,9
260,5
255,6
254,3
252,7
252,0
249,5
7 Seigneurie
8 Seigneurie
9 Bois-Francs
10 Bois-Francs
Dosquet inc.
Luko inc.
D. Beauchesne inc.
Goulet SENC
Moyenne
Poids à l’entrée
kg
28,5
30,1
28,2
28,9
29,0
Poids à la sortie
kg
131,0
133,2
130,6
129,4
130,8
GMQ
g
952
932
874
932
928
2,64
2,65
2,59
2,61
2,59
Conversion alim. (C.A.) GMQ 25-120 kg
g
C.A. tech. 25-120 kg Nbre
Pertes Indice 100-105 kg Expédition
%
IEE
939
916
864
919
915
2,49
2,46
2,45
2,47
2,44
3,1
3,2
3,3
2,3
2,85
112,86
112,60
112,79
112,98
112,79
95,4
92,7
94,5
87,7
91
249,33
249,27
248,6
248,2
250,9
Tableau 4 Cinq meilleurs résultats provinciaux en sevrage-vente en 2012 Coopérative Ferme
1
2
3
4
5
Unicoop
Appalaches S.C.A. Inverness
Unicoop Jean-Luc Poulin Martine Faucher
Unicoop
Abénakis
Appalaches Hélène et Alain Fortier
J.R. Beaudoin et fils
Poids à l’entrée
kg
6,7
6,0
6,1
7,2
6,8
Poids à la sortie
kg
133,8
130,1
130,2
131,6
129,5
GMQ
g
Conversion alim. (C.A.) GMQ 6-120 kg
g
C.A. technique 6-120 kg Indice 100-105 kg
794
802
811
804
805
2,45
2,36
2,31
2,44
2,49
774
793
800
781
786
2,30
2,26
2,21
2,31
2,38
112,45
113,24
112,94
111,94
112,03 85,4
Expédition
%
96,8
92,2
76,4
89,6
Pertes
%
3,1
3,8
3,5
4,1
2,0
262,1
261,1
257,0
252,1
251,1
IESV
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Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
F i l i è r e p o r c i n e c o o p é r at i v e
Par Étienne Gosselin, agronome, M.Sc.
Une deuxième ristourne pour les producteurs de porc
Photo : Hannah Palmer
Lors de l’assemblée générale annuelle de la Filière porcine coopérative, tenue en avril dernier, plus de 170 producteurs de porc ont appris qu’ils auraient droit à une seconde ristourne en deux ans pour leur participation à la Filière. Une nouvelle réjouissante dans une AGA remplie de surprises. Cette année, les producteurs pourront se partager 5,4 millions $ de ristourne à raison de 3,75 $ par dose de semence et 5,03 $ par porc. Si les éleveurs avaient pu mettre la main sur 8,25 million $ lors de l’an 1 de la Filière, le conseil d’administration de La Coop fédérée aura été plus généreux cette année, acceptant de redistribuer aux producteurs une part plus importante des profits d’Olymel, malgré une profitabilité à la baisse de cette dernière. Au chapitre du membership, la progression des adhésions à la Filière a continué de croître (de 185 à 203 membres en neuf mois), mais a ralenti. Si de nouveaux membres ont joint le mouvement, ceux ayant quitté la production ont freiné la marche. Rien toutefois pour décourager Robert Brunet, directeur général des productions ani males de La Coop fédérée. « La Filière dans cinq ans sera très différente de celle d’après seulement deux ans d’existence. » Le modèle de Cooperl Arc Atlantique inspire d’ailleurs beaucoup M. Brunet.
Guy Dartois, président de Cooperl Arc Atlantique après son exposé, accompagné de Denis Richard, président de La Coop fédérée.
Ce qu’il faut « Il faut garder le dynamisme de tous dans un modèle d’intégration verticale. Imaginez ce qu’on pourrait réussir ensemble ! » Denis Richard, président, La Coop fédérée
« Il nous faut diversifier nos débouchés commerciaux : seulement 9,3 % de nos exportations se font dans des pays en émergence. » Claude Lafleur, chef de la direction, La Coop fédérée
De la grande visite Les producteurs et les conseillers porcins présents ont pu entendre les propos du président d’une coopérative française, Cooperl Arc Atlan tique, développée en filière complète (réseau de 80 boucheries et marques de commerce pour les produits vendus en supermarché). Cette coopé rative compte 2700 membres et abat 4,8 millions de porcs annuellement. Son président et lui-même producteur de porcs, Guy Dartois, impressionné par la ristourne versée aux membres de la Filière, est venu rassurer les producteurs. « Vos préoccu pations [quant à la volatilité des prix du porc et des intrants] sont fortes et rejoignent les nôtres. Nous vivons les mêmes vicissitudes. » Une idée qui pourra séduire les organisations syndicales et coopératives d’ici : cette coopérative française compte sur une force de frappe de 200 de ses jeunes membres, rebaptisés « bâtisseurs ». Ces derniers sillonnent les campagnes et assurent leur présence à tous les événements, de manière à rehausser l’image de marque de la coopérative, à imprimer un élan d’optimisme chez les jeunes en processus de relève, à brasser des idées et à stimuler le sentiment d’appartenance de tous. « Nous avons le devoir d’être optimistes », a conclu le Français, qui est administrateur de cette coopérative depuis 1981.
Une soirée appréciée Même si les temps durs dans le porc n’incitent personne à rire, l’humoriste Dominic Paquet a su dilater les rates et faire décrocher du quotidien les producteurs présents lors de la soirée-reconnaissance qui suivait l’AGA. Cet événement fut aussi l’occasion de remettre des prix aux éleveurs ayant réalisé les meilleures performances technico-économiques.
JUILLET-AOÛT 2013 | Le Coopérateur agricole
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Vo l a i l l e
Biosécurité
En quête de la qualité totale Texte et photos de Patrick Dupuis, agronome
Afin de faire la guerre aux agents pathogènes dans ses bâtiments d’élevage de poules pour la production d’œufs d’incubation, La Coop fédérée a mis en place un protocole de biosécurité novateur qui va au-delà des exigences de l’industrie.
«L
es microbes ne prennent jamais de vacances, dit la Dre Francine Dufour, médecin vétéri naire avicole à La Coop fédérée. Il faut tout mettre en œuvre pour les tenir en échec. Et cela passe par une gestion serrée de chacun des maillons de la chaîne de valeur qui s’étend de la production des œufs dans les fermes de reproduc tion jusqu’à leur éclosion au couvoir. » Avec 70 000 oiseaux de trois âges différents sur un seul emplacement, la Ferme des 48, située à Saint-Jude, en Montérégie, abrite le plus impor tant troupeau de poules pour la production d’œufs d’incubation du réseau La Coop. Cette ferme est également le principal fournisseur d’œufs du cou voir La Coop, d’où des millions de poussins d’un
30
Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
jour sont expédiés chaque année pour peupler les parquets d’élevage des producteurs de poulets de chair.
Au-delà des exigences Les conséquences d’une contamination dans un tel troupeau peuvent être très lourdes : qua rantaine, interruption de l’approvisionnement du couvoir, abattage du troupeau, mise à pied des employés, pertes de revenus. « Des bactéries, il y en aura toujours, ajoute Francine Dufour. Les
Une attention toute particulière est accordée aux futurs poussins !
éliminer à 100 % est impossible. L’objectif, c’est de tendre vers le meilleur contrôle qui soit pour mettre toutes les chances de notre côté. » « Notre objectif est d’expédier au couvoir des œufs uniformes, exempts de contamination et d’une qualité totale », indique Jean-Michel Charbonneau, surintendant des fermes de repro duction avicoles à La Coop fédérée. « En plus de nous conformer aux exigences obligatoires du Programme canadien de qualité des œufs d’incubation [PCQOI], un programme dont le suivi est assuré au Québec par la Fédération des producteurs d’œufs d’incubation, nous avons monté notre propre cahier des charges, qui se veut complémentaire au PCQOI. » Alors que le programme national s’appuie sur les normes HACCP, axées principalement sur la sécurité, le cahier des charges de La Coop fédérée met en plus l’accent sur la gestion de l’élevage, de la reproduction, de la préponte et de la ponte, de
« Ce qu’on a mis en place à la Ferme des 48, on le fera dans tous les élevages de poules de reproduction du réseau, indique Jean-Michel Charbonneau. On veut démontrer que ça fonctionne et que ça s’intègre dans une routine quotidienne. »
même que sur la tenue de nombreux tableaux de bord qui génèrent de l’information très précise. De multiples contrôles sanitaires ont également été mis en place : stationnement des véhicules à l’écart des bâtiments, douche à l’entrée et à la sortie, bottes et vêtements différents pour cha cune des sections d’élevage, entreposage réfrigéré des oiseaux morts à l’extérieur des bâtiments, entreposage du fumier dans un abri en retrait des élevages. Une personne est aussi attitrée 40 heures par semaine au lavage et à la désinfec tion des lieux.
L’équipement utilisé fait également partie de la recette pour produire un œuf de qualité totale. C’est ainsi que l’installation de planchers lattés à la Ferme des 48 a fait bondir le niveau d’innocuité des œufs. « Dans un poulailler au plancher non latté, les poules ont naturellement tendance à pondre au sol, dans la litière, ce qui augmente de façon très importante les risques de contamina tion des œufs, indique Jean-Michel Charbonneau. Avec un plancher latté, les poules pondent dans les nids. Ainsi, au lieu de finir un lot avec un pour centage d’œufs au sol élevé, on obtiendra, de la 30e à la 60e semaine de production, moins de 0,5 % d’œufs au sol. Quand on parle de qualité totale, on est en business ! » « Conséquemment, lorsqu’on envoie un œuf de qualité totale au couvoir, cela se traduit par une meilleure éclosion et un poussin de meilleure qualité, ajoute-t-il. C’est vraiment un pas en avant important. » Édith Descarreaux, conseillère spé cialisée au Couvoir La Coop, signale ce qui suit : « De 2011 à 2012, nous avons remarqué une aug mentation de l’éclosion de l’ordre de 1,2 % due à une combinaison de facteurs, soit l’amélioration de la qualité des œufs, de la génétique et des mani pulations au couvoir. Nous croyons qu’au moins la moitié de ce niveau d’amélioration peut provenir de la qualité des œufs. » « La Ferme des 48 est la première ferme du réseau La Coop où des mesures de biosécurité ont été haussées, il y a un peu plus d’un an, au-delà des exigences du PCQOI, ce qui est unique dans le milieu, fait savoir Francine Dufour. Le but est que tous nos bâtiments répondent graduellement aux mêmes exigences. » u
Francine Dufour et Jean-Michel Charbonneau, respectivement médecin vétérinaire avicole et surintendant des fermes de reproduction avicoles à La Coop fédérée.
Baye Madiop Niang, contremaître de la Ferme des 48. Chaque poulailler possède sa propre couleur. Pour éviter les possibilités de contamination, les bottes et le matériel qu’on utilise dans chacun sont peints de la couleur correspondante et ne servent que dans ce bâtiment.
JUILLET-AOÛT 2013 | Le Coopérateur agricole
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« On a énormément progressé depuis un an et ce n’est pas terminé. On a même déjà dépassé notre propre cahier des charges, en mettant en place de nouvelles mesures de sécurité et de contrôle. »
Jean-Michel Charbonneau
Surintendant des fermes de reproduction avicoles
Pour approvisionner son couvoir, La Coop fédérée possède 15 bâtiments d’élevage, soit quelque 175 milliers de poules, et compte sur sept producteurs d’œufs d’incubation, dont le cheptel se monte à 95 000 oiseaux. Au total, 51,5 millions d’œufs sont mis en incubation annuellement.
Qualité totale, phase 2
Au site de production de Sainte-Élisabeth, où sont logés des grands-parents de la lignée Sasso brune, on a installé un système de livraison de moulée à distance (voir le tuyau). Pour des raisons de biosécurité, les camions ne sont pas autorisés à s’approcher des bâtiments.
« Pour des raisons d’antibiorésistance, informe Francine Dufour, le couvoir cessera à moyen terme l’usage des antibiotiques administrés dans l’œuf, simultanément avec le vaccin contre la maladie de Mareck, lors du transfert de l’incubateur à l’éclosoir. Ces antibiotiques servent actuellement à contrôler des bactéries indésirables, mais le but, c’est de les remplacer par des mesures d’hygiène très élevées et soutenues, dans le cadre d’un pro cessus d’amélioration continue. Cet objectif nous a amenés à repenser tous nos processus. » « On a énormément progressé depuis un an et ce n’est pas terminé, ajoute Jean-Michel Charbonneau. On a même déjà dépassé notre propre cahier des charges, en mettant en place de nouvelles mesures de sécurité et de contrôle. »
Travail d’équipe Dans tout projet d’envergure, comme dans toute chaîne de valeur, le travail d’équipe est la base de la réussite. « Les employés ont toujours été bien informés des objectifs, des enjeux et de l’avancement des projets. Leur collaboration a été exceptionnelle. Et c’est pour ça qu’on a un œuf de qualité et un poussin de qualité pour les éleveurs. C’est un beau succès d’équipe », dit Baye Madiop Niang, contremaître des fermes de reproduction avicoles à La Coop fédérée.
Poules et poulettes L’élevage des poulettes de reproduction, qui dure 20 semaines, se fait dans des fermes du réseau La Coop ainsi que chez des producteurs indépendants. La lignée Cobb est la plus commune dans le réseau. À l’âge de 20 semaines, elles sont accueillies dans les poulaillers de ponte, où elles amorcent une période d’acclimatation de 5 à 6 semaines. La ponte commence ensuite et se prolonge jusqu’à 62 semaines d’âge. C’est alors la fin du cycle. Chaque poule aura permis la production d’environ 130 poussins. Les mesures de biosécurité mises en place par La Coop fédérée ont un impact économique important pour les fermes d’élevage de poules de reproduction, car les producteurs sont payés au poussin éclos !
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Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
Un des employés de La Ferme des 48 inspectant un des parquets d’élevage.
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P r o d u c t i o n s v é g é ta l e s
Complètement poireau ! Texte et photos d’Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.
Être le principal fournisseur en poireaux des chaînes de supermarchés du Québec, élaborer des stratégies de marketing 2.0 pour promouvoir la consommation de ce légume longiligne, et intégrer avec brio leurs trois enfants à l’entreprise Les Cultures de chez nous, de Sainte-Brigittedes-Saults… Michelle Rajotte et Louis-Marie Jutras ont indéniablement du poireau sur la planche !
I
l est 16 h dans la salle de conditionnement des poireaux des Cultures de chez nous, une ancienne vacherie convertie au tout-végétal. Pendant que des Québécois pure laine et des Québécois d’origine colombienne et mexicaine lavent, trient, calibrent, effeuillent, coupent et emballent des poireaux, des chariots élévateurs vont et viennent dans un ballet incessant, chargés de caisses de produits bruts ou finis. Certains employés quittent déjà leur poste de travail : le président de l’entreprise, Louis-Marie Jutras, expliquera plus tard qu’il aime offrir une certaine flexibilité quant à l’horaire de travail, question de permettre aux employés d’aller chercher les enfants à la garderie ou à l’école. Ce père de famille connaît la comptine : sa fille, Valérie, et ses fils, Alexis et Antoine, travaillent tous dans l’entreprise et leur ont offert, à lui et sa femme, sept petits-enfants, un huitième à naître bientôt et un neuvième qui est, dit-on, en route !
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Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
D’un poireau à l’autre Poireaux en bottes, mignons de poireaux ou, depuis 1999, poireaux lavés, coupés et ensachés – la définition même de la praticité –, l’entreprise de Sainte-Brigitte-des-Saults multiplie les produits pour répondre à une multitude de besoins et de clients, ajoutant un peu de valeur aux produits à chacun de leur passage sur les convoyeurs, surtout aux poireaux déclassés pour des raisons esthétiques. « La rentabilité est véritablement dans la valorisation de ces poireaux », estime Louis-Marie Jutras. Seulement en potage les poireaux ? Il faut voir les recettes imaginées par l’équipe des Cultures de chez nous : des crêpes jusqu’au clafoutis en passant par la pizza, les grillades et même le strudel aux pommes, les poireaux se mêlent à tous les plats. Plutôt que de faire l’autopromotion de ses produits, l’entreprise a mandaté une nutri tionniste pour relever les mots clés du poireau : savoureux, pratique et nutritif. Avec sa saveur
Dans l’ordre habituel : Antoine (travaux des champs et mécanique) Valérie (administration et ressources humaines) Michelle (vice-présidence et import-export) et Louis-Marie (président et touche-à-tout). Absent ce jour-là : Alexis, qui travaille surtout aux serres et aux champs.
douce et sucrée, ce légume rehausse les recettesminute comme les recettes les plus élaborées et se conserve longtemps, même au congélateur (sans obligation de devoir le blanchir au préalable). Les différents slogans qu’affiche l’entre prise sur ses camions-remorques reflètent bien l’évolution de la stratégie marketing destinée à faire connaître davantage ce légume noble de la famille des Alliacées. « Osez poireau » fut suivi de « Pensez poireau », « Cuisinez poireau » et enfin « Complètement poireau ». Le site Internet version consommateurs des Cultures de chez nous rappelle d’ailleurs cette dernière formule (completementpoireau.ca) et permet à l’entre prise de se faire voir des clients et des consomma teurs. L’utilisation des médias sociaux (Facebook, Twitter, Pinterest et YouTube) pour promouvoir non seulement ses produits, mais également les fruits et les légumes d’une manière générique au moyen de contenu instructif, permet de publiciser à faible coût. Afin de créer un fort effet à la hausse dans ses ventes, l’entreprise n’hésite toutefois pas
à mettre la main dans sa poche pour s’offrir de la publicité aux heures d’émissions culinaires (Signé M, à TVA, et L’épicerie, à la SRC) ou grand public (sur les chaînes d’Astral Media), à coups de 15 ou 30 secondes. Enfin, un concours (tirage d’accessoires de cuisine) avec la collaboration de Ricardo permet une promotion croisée de type gagnant-gagnant avec l’as de la casserole. Tous ces efforts pour encourager une consommation de poireaux qui est loin, loin de rejoindre celle des oignons. On mangerait en fait autant de poireau que d’ail, un légume surtout utilisé, au Québec, comme condiment. Mais l’offensive médiatique de plus de 100 000 dollars par année déployée par la famille Jutras-Rajotte a de quoi réjouir les acheteurs. « Depuis que nous investissons en télé, les chaînes de super marchés nous offrent plus de visibilité dans leurs circulaires », soutient Michelle Rajotte, ce qui multiple jusqu’à 20 fois les ventes hebdo madaires. Bref, de la promotion croisée de type donnant-donnant. u
Depuis 1999, les poireaux déclassés pour des raisons esthétiques trouvent une deuxième vie. Lavés, coupés et ensachés, ils permettent une valeur ajoutée qui mène à la rentabilité, selon Louis-Marie Jutras.
Dans la salle de conditionnement des poireaux des Cultures de chez nous, quelques vapeurs soufrées picotent les yeux du non-habitué.
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Savez-vous planter des poireaux ? Les 3650 m2 de serres des Cultures de chez nous abritent quelque six millions de petits transplants, qui sont taillés deux fois à l’intérieur pour leur donner du tonus avant leur mise en terre. Annuellement, il se plante environ 18 millions de poireaux au Québec.
Sur le front politique, qu’attend la ferme de la prochaine politique de souveraineté alimentaire du gouvernement du Parti québécois, quand on sait que seulement 33 % du contenu de l’assiette des Québécois provient vraiment d’ici ? Plus d’argent dans l’organisme Aliments du Québec et un meilleur positionnement des produits en magasin, avance, du bout des lèvres, Michelle Rajotte, qui semble ne pas trop y croire ellemême. « Négocier avec les chaînes, c’est entrer dans un monde brutal. Comme il y a beaucoup de rotation parmi le personnel des acheteurs, nos relations sont à rebâtir chaque année. Il faut aussi être constamment aux aguets et très flexibles
quant à nos délais de livraison, pour accepter des commandes de dernière minute. » Louis-Marie Jutras va dans le même sens : « Avant, les acheteurs avaient les pieds dans l’entrepôt et pouvaient voir les produits. De plus, ils connaissaient l’agricul ture, ses conditions et ses impondérables. » André Plante, directeur général de l’Asso ciation des jardiniers maraîchers du Québec (devenue l’Association des producteurs maraî chers du Québec depuis la mi-mars), fait écho à ces propos : « La relation directe des entreprises maraîchères avec les chaînes est assez unique en Amérique du Nord. Ailleurs qu’au Québec et, depuis peu, en Ontario, les maraîchers vendent surtout à des distributeurs et à des courtiers, qui négocient avec les chaînes. Les producteurs d’ici ont donc la chance d’être proches des acheteurs, qui sont toutefois de plus en plus exigeants et imposent des coûts de toutes sortes, comme des frais de déchargement. Certains producteurs, pour satisfaire aux critères des chaînes, doivent même déclasser 20 à 25 % de leurs produits ! Vendre aux chaînes devient donc un défi. »
Diversifier le panier L’abc du poireau Pour produire un poireau dont le fût blanc est le plus long possible (les parties vert foncé sont rarement consommées), il faut renchausser les rangs quatre fois dans l’année, dès le stade 6 à 7 feuilles, sans compter les multiples sarclages mécaniques de l’entrerang et manuels dans le rang, car le poireau est une plante bien peu compétitive face aux mauvaises herbes. Le rendement espéré est de 80 %, parce que certains poireaux subiront des dommages dûs à la machinerie de sarclage/renchaussage (les technologies GPS permettent de diminuer les pertes), les ravages d’une chenille brouteuse (la teigne du poireau) ou les assauts d’une maladie fongique (la tache pourpre). Les différentes variétés de poireaux seront ensuite récoltées de la fin juillet (poireau d’été, vert tendre) à la mi-novembre (poireau d’automne, vert bleuté) et seront écoulées jusqu’en février, après quoi il faudra miser sur le poireau importé de France pour continuer d’approvisionner durant la morte-saison les marchés servis par l’entreprise. Peut-être parce que son père n’était pas producteur maraîcher, suppose Louis-Marie Jutras, ce cartographe de profession calcule sur une base quasi quotidienne son coût de production, sachant s’il vend à perte ou s’il fait un profit, en tenant compte non pas du rendement au champ, mais du rendement vendable.
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Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
Elles sont peut-être « complètement poireau », mais avez-vous noté que Les Cultures de chez nous sont au pluriel ? Si l’entreprise centricoise tire environ 80 % de son chiffre d’affaires du poi reau (dont 20 % proviennent de l’exportation aux États-Unis), elle cultive aussi l’asperge à grande échelle (450 000 livres d’asperges emballées et commercialisées annuellement), les petits fruits (fraises, framboises et bleuets offerts déjà cueillis au kiosque de la ferme et en autocueillette) ainsi que le soya et le maïs-grain, pour enrichir la rota tion sur ses 285 hectares de terres loameuses. Des projets relatifs à la culture de poires asiatiques et même à des paniers complets de légumes sont dans l’air, surtout sous l’impulsion d’Alexis, titu laire comme Antoine d’un diplôme en gestion et exploitation d’entreprise agricole. Enfin, les 3650 m 2 de serres de l’entreprise, qui ne servent que quelques mois par an pour la production des transplants de poireau, pourraient aussi être mis à contribution plus longtemps dans l’année pour produire d’autres aliments… savou reux, pratiques et nutritifs, il va sans dire !
Médaille d’or et Moisson d’or Après une deuxième place au classement national de l’Ordre national du mérite agricole (catégorie or) en 2011, l’entreprise Les Cultures de chez nous mettait la main sur le prix Moisson d’or 2012 de l’Association des jardiniers maraîchers du Québec (AJMQ). Ce prix récompense les entreprises maraîchères visionnaires, capables de s’adapter à l’évolution rapide du secteur horticole, qui innovent en matière de mise en marché. « Le comité de sélection considère toujours au moins quatre ou cinq candidatures avant de recommander une ferme maraîchère pour le Moisson d’or, qui existe depuis plus d’une trentaine d’années, dit André Plante, directeur général de l’AJMQ. Nos membres, qui ont un profil fortement entrepreneurial, n’ont jamais accepté d’être associés à un plan conjoint ou à une autre forme de mise en marché collective. Ce sont des gens qui ne veulent pas qu’on leur dise à qui vendre, quand et à quel prix. » Le critère d’innovation en matière de marketing est donc prépondérant.
Consommation estimée des légumes de la famille des Alliacées au Canada (sans tenir compte des pertes), en kg par personne, 1981-2009 1981
1986
1991
1996
2001
2006
2009
Ail
0,12
0,11
0,18
0,34
0,36
0,34
0,44
Oignon et échalote
6,84
7,41
6,47
8,33
8,50
8,67
9,81
Poireau
0,06
0,05
0,09
0,21
0,25
0,24
0,27
L’entreprise centricoise approvisionne les chaînes de supermarchés en poireaux du Québec de la fin juillet au mois de février. Le reste de l’année, c’est le poireau importé de France qui permet de continuer d’occuper les rayons.
Source : Statistique Canada, 2009, Statistiques sur les aliments.
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P r o d u c t i o n s v é g é ta l e s
Pascal Larose, agronome
La culture du blé d’automne postsoya
Conseiller spécialisé en maïs et soya La Coop fédérée
Blé CM614
pascal.larose@lacoop.coop
Introduire le blé d’automne comme troisième plante dans la rotation maïs-soya peut s’avérer bénéfique pour le rendement de ces cultures. C’est du moins ce qu’en conclut une étude de l’Université de Guelph. Cet article décrit quels en sont les principaux impacts positifs, les meilleures façons de l’inclure dans la rotation et quels sont les cultivars à votre disposition pour atteindre vos objectifs. L’idée est lancée et l’augmentation de rendement, à votre portée !
Luc Roger, agronome Conseiller spécialisé en céréales et canola La Coop fédérée luc.roger@lacoop.coop
Christian Azar,
agronome, M. Sc.
L’impact positif d’une troisième plante dans la rotation
Photos : la coop fédérée
christian.azar@lacoop.coop
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L’Université de Guelph, en Ontario, a publié dernièrement les résultats d’une étude à long terme qui a validé l’effet positif sur le rendement de l’inclusion d’une troisième plante dans la rotation maïs-soya standard. Cette étude, qui s’est déroulée de 2009 à 2011, a été réalisée sous deux systèmes culturaux, soit en régie « conventionnelle » et en semis direct. Il est intéressant de constater que le rendement augmente lorsque le blé d’automne est introduit dans la rotation, et ce, indépendamment de la régie de sol. L’effet structurant sur le sol du blé d’automne vient accroître le rendement du maïs et du soya, en comparaison avec une rotation maïssoya en régie « conventionnelle ». L’augmentation
Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2013
de rendement du maïs a été de 27 boisseaux à l’acre (1700 kg/ha), comme démontré dans le graphique 1. Graphique 1
Impact du travail du sol et de la rotation culturale sur le rendement du maïs Ridgetowm 2009-2011
12 Rendement en grain (T/ha)
Sélectionneur en amélioration végétale La Coop fédérée
10,73
10 8
11,48
11,61 10,60
9,29
9,91
6 4 2 0
M-M
M-S M-S-B Semis direct
M=Maïs S=Soya B=Blé
M-M
M-S Labour
M-S-B
Hooker et al. (UGRC, 2012)
Graphique 2
Impact du travail du sol et de la rotation culturale sur le rendement du soya Ridgetowm 2009-2011
Rendement (T/ha)
4 3,5
4,09 3,80
3,90
3,77
3
3,60
3,05
2,5 2
S-S
M-S M-S-B Semis direct
S=Soya M=Maïs B=Blé
S-S
M-S Labour
M-S-B
Hooker et al. (UGRC, 2012)
Il est maintenant clair que l’introduction du blé d’automne dans la rotation a un effet positif et est rentable pour l’entreprise. Toutefois, le défi demeure de l’introduire dans son propre système cultural. Le printemps très hâtif que nous venons de vivre a permis de semer le soya très tôt. En plus de générer un potentiel de rendement supérieur, une fenêtre de semis hâtive ouvre la porte au semis de blé d’automne postrécolte. Une variété de soya comme le 5091RR2Y demande environ 117 jours de croissance, du semis à la maturité physiologique. Si vous avez semé votre soya entre le 1er et le 10 mai, votre fenêtre de récolte devrait être à la mi-septembre. Cela ouvre une vitrine optimale pour le semis de blé d’automne.
Points importants à considérer avant de semer votre blé d’automne Le blé d’automne est très intéressant, mais présentement sous-estimé au Québec. Il offre un potentiel de rendement au moins 20 % supérieur au blé de printemps et il est beaucoup moins touché par la fusariose. Il réduit la charge de travail au printemps, en plus de servir de plante de couverture pour protéger nos sols. Voici quelques points importants à considérer avant vos semis de cette année. Point 1 : Choix du champ L’égouttement est primordial. Toute cuvette qui accumulera de l’eau ou des zones compactées qui garderont de l’eau en surface causeront une mortalité importante, soit par la formation de glace, soit par la pourriture, qui détruira les plants. Point 2 : La couverture de neige La neige est importante, car elle sert d’isolant et protège bien le blé. La conservation des résidus de cultures et le semis direct permettent d’améliorer la couverture de neige. Mais celle-ci doit fondre hâtivement au printemps. Les champs couverts de neige en avril sont à risque de pourriture nivale.
Photo : Université du Minnesota
La culture du soya, après la récolte, laisse le sol dans un état sensible à l’érosion. L’absence de résidus sur le sol et son système racinaire ne favorisent pas la structure du sol. En régie de semis direct, l’impact du blé d’automne sur le rendement du soya est moindre. Cependant, en régie « conventionnelle », les bienfaits du blé d’automne sont présents, comme illustré dans le graphique 2. L’introduction du blé dans une régie « conventionnelle » a accru le rendement du soya de 12,7 boisseaux à l’acre (850 kg/ha).
Point 3 : Acclimatation au froid L’acclimatation du blé au froid n’est pas statique pendant la période hivernale. Elle suit plutôt une courbe en forme de cloche. Le blé est le plus tolérant au froid pendant les mois de novembre et décembre. La courbe remonte pendant les
Exemple de couverture de neige en semis direct, au premier plan, comparativement au labour, à l’arrière
JUILLET-AOÛT 2013 | Le Coopérateur agricole
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Graphique 4
Graphique 3
Variation de la tolérance au froid du blé d’automne pendant la période hivernale
100 90 80
Moyenne Variation
70
Date optimale
mois de février, mars et avril, à cause des redoux et des périodes de gel et dégel. Ces épisodes font perdre au blé sa capacité à tolérer le froid (voir le graphique 3).
Pourcentage du rendement maximal
Potentiel de rendement du blé d’automne en fonction de la date de semis
60 50 40
HÂTIVE
4
3
2
1
0
Température minimale de survie en °C
-2
TARDIVE
0 1 2 Temps en semaines
3
4
5
6
Source : Brian Fowler, Université de la Saskatchewan (Saskatoon)
-4
Moyenne Variation
-6 -8
Recommandation de taux de semis
-10
Date hâtive Date optimale Date tardive
-12 -14 -16
350 grains/m2 400 grains/m2 450 grains/m2
-18 -20 -22 -24
Alternance gel et dégel Dessèchement
-26 -28 -30
Croissance Sept
>0 °C Oct
Exposition prolongée au froid
Nov
Déc
Janv
Fév
Mars
Avril
Croissance Mai
Source : Brian Fowler, Université de la Saskatchewan (Saskatoon)
Point 4 : La date de semis optimale Si on pouvait prévoir la température un mois à l’avance, il serait facile de déterminer la meilleure date de semis. Mais ce n’est pas le cas. Donc, voici quelques indices. Idéalement, le blé d’automne doit bénéficier d’un mois entre le semis et les gels mortels (-5 °C). Il aura le temps de germer, d’émerger et de produire au moins deux talles. À ce stade, il aura accumulé assez de réserve pour passer l’hiver et eu le temps de s’acclimater aux petits gels successifs qu’il aura subis. Un semis trop hâtif produit des plants trop développés, ce qui nuira à leur survie, et augmentera le nombre de talles, qui contribueront à augmenter le risque de verse. Il est recommandé de
réduire le taux de semis pour les semis hâtifs. Les semis tardifs réduisent la période d’acclimatation au froid, et le blé produit alors peu ou pas de talles. Les plants ont très peu de temps au printemps pour produire des talles, car le blé commence sa montaison assez rapidement. Il faut donc compenser par un taux de semis plus élevé (tableau 1 et graphique 4). Point 5 : Le semis Selon les régions, les champs de canola et de soya sont un bon endroit où semer du blé d’automne. La semence doit idéalement être semée à 2,5 cm de profondeur. À cette profondeur, la couronne sera bien protégée du froid. Elle subira les variations de température de façon moins radicale, et cela améliorera l’acclimatation au froid. De plus, au printemps, les plants bien ancrés survivront beaucoup mieux au déchaussement causé par les effets des cycles de gel-dégel
Population (plants/m2) 225 300 375 % versé et non récoltable 2 sept. 15 15 25 17 sept. 3 10 15 9 oct. Debout 1 1 Rendement T/ha 2 sept. 3,9 3,9 3,4 17 sept. 4,8 4,5 4,0 9 oct. 4,3 4,6 4,2
Photo : Phillip Sylvester, Université du Delaware
Tableau 1 Rendement et tenue du blé sur le site de Halton, en Ontario, selon la population et la date de semis Date de semis
Source : MAAARO
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Plants du haut semés à la date optimale, comparativement à ceux du bas, semés 15 jours plus tard.
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successifs du sol. L’application de phosphore dans le sillon au semis améliorera l’établissement et la survie. Les semis à la volée en surface sont possibles, mais ils sont plus risqués. Les seuls avantages sont qu’ils permettent de semer rapidement à une date jugée plus optimale. Avec cette technique, il est difficile de prévoir la population finale. Un semis de 500 grains/m 2 peut donner 200 ou 400 plants/m 2. C’est donc difficile à prévoir, tout dépendra de l’humidité disponible pour la germination. De plus, la couronne des plants sera située à la surface, ce qui augmentera les risques de mortalité par le gel et le déchaussement. Il est préférable de semer deux semaines plus tard et de risquer de perdre 10 % de rendement, mais de maîtriser par ailleurs tous les facteurs de rendement.
dans ses mélanges de farine. Son poids spécifique, son indice de chute et sa tolérance à la fusariose font le travail. Harvard est un cultivar sur lequel on peut compter.
Photos : La coop fédérée
Le cultivar Harvard, avant la récolte
Le cultivar Harvard, en avril
Blé d’automne Harvard et CM614 Le blé Harvard a fait ses preuves depuis maintenant sept ans au Québec, en tant que blé dur roux d’automne (HRW). Sa vigueur de regain printanier établit les bases nécessaires à un rendement élevé et elle est symptomatique de la santé de ses racines et de sa très bonne survie à l’hiver. La tolérance aux maladies et la bonne tenue du blé Harvard appuient ensuite le remplissage des grains jusqu’à la maturité physiologique. Ce cultivar est vraiment surprenant par l’efficacité de son assemblage génétique. Il est à noter que le Harvard est de qualité panifiable. Il est d’ailleurs utilisé comme témoin qualité pour les blés d’automne dans les essais du Réseau grandes cultures du Québec (RGCQ). L’entreprise Les Moulins de Soulanges l’utilise maintenant
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Le CM614 est, pour sa part, un champion du rendement. Il a obtenu le rendement moyen le plus élevé, tous cultivars confondus, dans les essais du RGCQ de 2011 et de 2012. Ses rendements élevés démontrent bien les forces de survie à l’hiver et la tolérance aux maladies du CM614. Il est classé comme un blé mou rouge d’automne (SRW). Cette classe de blé est relativement peu connue au Québec, bien qu’elle représente la majeure partie des surfaces de blé d’automne en Ontario. Le CM614 est un blé à deux fins. Il peut être utilisé comme blé de provende ou pour la transformation alimentaire. Le marché alimentaire du CM614 est présentement sous analyse pour utilisation locale. Son taux de protéine est moins élevé que celui des blés panifiables du type Harvard. Mais cela lui permet par contre d’accumuler un rendement supérieur, d’où l’intérêt premier pour ce cultivar pour le marché du blé de provende. Son taux de protéine se situe entre 10 et 13 %. Sa tenue, son poids spécifique, sa tolérance à la fusariose et son rendement en paille sont vraiment très bons. Le CM614 sera dans le feuillet du RGCQ à la fin de 2013, lorsqu’il comptera trois années dans les essais de performance.
C o n s t r u c t i o n e t r é n ovat i o n
Il fait beau, jouons du marteau ! Le retour des beaux jours annonce une période faste pour les centres de rénovation Unimat, qui voient leur chiffre d’affaires grimper entre les mois d’avril et juillet. Dans les campagnes, les projets de construction et de rénovation ne manquent pas et Le Coopérateur vous en présente trois, triés sur le volet. Texte et photos d’Étienne Gosselin, agronome, M.Sc.
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n climat nordique, les structures sont coûteuses, mais indispensables. Bien conçues et bien construites, elles permettent de contribuer à la pleine expression du potentiel génétique des animaux, sans augmenter indûment la capitalisation de la ferme. Car ne l’oublions pas : les bâtiments sont un élément compressible, donc contrôlable, de l’actif, contrairement au quota ou aux terres.
Selon Statistique Canada, les bâtiments comptaient pour 5,6 milliards $ dans la valeur des fermes québécoises en 2010, bon pour environ 15 % des actifs des entreprises. Si c’est, en moyenne, moitié moins que la valeur du quota et trois fois moins que la valeur des terres, les bâtiments comptent plus que la machinerie et quatre fois plus que les animaux. Mais au-delà des chiffres, des installations fonctionnelles et performantes rehaussent la productivité des entreprises, sans parler du moral des exploitants. Alors… à vos marteaux ! u
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Photo : Diane Dubé
Désir de reconstruire
Quelques heures après l’incendie ayant ravagé sa grange-étable, Yoland Bérubé était déjà à sa table à dessin : il fallait rebâtir pour que se poursuive l’activité terrienne de la Ferme Béryol, qui accueillera bientôt sa septième génération.
«O Une occasion d’affaires La Coop Saint-Alexandrede-Kamouraska avait une quincaillerie Unimat, mais un service de matériaux à petite échelle. Depuis le sinistre ayant frappé la Ferme Béryol, l’expertise et la gamme de produits se sont grandement développés chez cette petite coop dynamique très branchée sur ses sociétaires, explique sa directrice générale, Hélène Boucher.
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n pense que le feu a bêtement pris nais sance en actionnant l’interrupteur d’une lumière », mentionne, penaud, Yoland. La grange ancestrale où le feu s’est déclaré était contiguë à la vacherie de la ferme, construite en 1996 et montée sur le principe des murs sandwichs – 4 po (10 cm) de styromousse entre deux couches de béton de 4 po. Affaiblie par l’incendie, la moitié des fermes de toit a dû être remplacée dans la vacherie. Cent poches de sable ont aussi été nécessaires pour nettoyer les murs de béton au jet de sable. Chanceux dans leur malchance, Yoland et sa conjointe, Diane Dubé, ont pu compter sur un peu moins de 30 minutes pour sortir les vaches, qui auraient préféré rester bien au chaud dans l’étable en ce 18 février 2012. Une porte d’étable située à l’opposé du feu, qui avait été dégagée de sa neige
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quelques jours auparavant pour entrer des grosses balles, a pu servir à faire sortir les animaux. Si on déclare trois taures mortes dans les flammes, six vaches ont dû être abattues des suites de blessures sur la glace vive (éjarrement). Pour reloger la relève du troupeau qui prenait place dans le bâtiment consumé, les familles Bérubé et Dubé et une armée d’ouvriers et de bénévoles ont construit dès mars une nouvelle étable à stabulation libre pour la relève du troupeau et une dizaine de stalles de plus pour loger des vaches en lactation. Avec un quota de 32 kg jour, la question du mode de stabulation ne s’est pas posée longtemps, d’autant plus que la vacherie n’avait pas été entièrement la proie des flammes. « Nous avons choisi la stabulation entravée pour des raisons de coût, de santé et de propreté des animaux », explique Yoland. Les
Yoland Bérubé, à la table à dessin D’esprit cartésien, Yoland Bérubé est un maître de la praticité des installations. Se triturer les méninges sur l’ergonomie des lieux et l’économie de temps et d’espace le stimule grandement à plancher sur les plans qu’il dessine lui-même à l’ordinateur. Un exemple parmi d’autres : tous les fils électriques passent dans des tuyaux enfouis dans le béton, ce qui demande une grande planification, mais facilite grandement le lavage des installations. Et les rongeurs ne pourront jamais créer un nouveau brasier !
exploitants ont toutefois cédé à la tentation de la traite robotisée du système Roboleo (Milkomax), programmé pour trois traites par jour espacées aux huit heures. Comme la grange-étable des débuts 1900 servait aussi à l’entreposage du foin et de la paille à son deuxième étage, un spacieux entrepôt à grosses balles carrées et à machinerie (23 m sur 22 m sur 4,5 m de hauteur) a aussi été adjoint à l’ensemble des bâtiments. La laiterie, emportée dans le brasier, a aussi dû être reconstruite. Une chambre mécanique, une chambre d’entreposage des aliments qui sert aussi d’atelier, une salle de fabrication des rations et quelques boxes pour loger des chevaux complètent l’ensemble. Un espace est enfin disponible au-dessus de la laiterie pour une salle de réunion familiale ou, qui sait, un loft pour Yoan ou Stéphanie, les enfants du couple, tous deux étudiants en agriculture.
C’est quand un malheur frappe qu’on constate la générosité des cœurs, mentionnent Yoland Bérubé et Diane Dubé, touchés par les bénévoles venus prêter main-forte pour reconstruire les installations, ou laisser des victuailles sur le comptoir pour nourrir les volontaires. Hélène Boucher, aujourd’hui directrice générale de La Coop Saint-Alexandre-de-Kamouraska, a conseillé et soutenu le couple pour la reconstruction, avec toute son équipe.
Pas de tort à mieux loger les taures Offrir du confort aux taures, agrandir la vacherie et mécaniser les opérations : la famille Bouchard et son associé, Florent Tremblay, ont sorti le chéquier pour leur bien-être et celui de leurs animaux, élevés en mode biologique depuis 1985.
Carl Bouchard n’a pas la langue dans sa poche… surtout quand vient le temps de payer! Pour la construction et l’agrandissement de ses installations d’élevage, il a (finalement) opté pour Unimat.
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aint-Félicien, route Saint-Eusèbe : rencontre avec Carl Bouchard, fils de Gérard Bouchard, président de la Fédération d’agriculture biologique du Québec affiliée à l’UPA. Au menu : le projet de construction de 600 000 $ de la Ferme des Chutes. On s’en doute, la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre : Carl a des opinions tranchées, le sens du clip. « Le MAPAQ, Valacta, l’UPA, on critique toutes les organisations agricoles. J’ai passé les
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Rock Pedneault a travaillé fort : les membres de la Ferme des Chutes voulaient les meilleurs prix. C’est ce qu’ils ont eu, en plus d’un service spécialisé et personnalisé.
trois années de mon DEC à m’obstiner avec des professeurs qui connaissaient mal l’agriculture biologique ! Alors pourquoi en serait-il autrement de notre coopérative, La Coop des deux rives, et de notre quincaillerie Unimat ? Nous voulions des prix imbattables. Devrais-je être un mauvais gestionnaire, mais un bon coopérateur ? Ben voyons ! » Les Bouchard et Tremblay ont donc négocié serré. Rock Pedneault, commis quincaillerie depuis 16 ans chez Unimat (et au même poste chez un concurrent les 20 années antérieures), en sait quelque chose. Mais à la fin, les avantages d’Unimat ont joué : connaissance des projets agricoles des conseillers en matériaux, service personnalisé, visites de chantier pour réajuster les livraisons ou les quantités. On a beau dire : à prix égal et à service égal, Carl choisira toujours La Coop parce qu’il en est propriétaire. C’est certainement sur ce genre de clients qu’Unimat table pour améliorer constamment son offre de produits et de services, pour ne pas dire sa compétitivité.
Les taures n’avaient pas la même chance que les vaches, logées en stabulation libre depuis 2003. Élevées en enclos dans l’ancienne étable datant des années 1950, les taures étaient entassées dans un bâtiment dont l’isolation et le système électrique étaient à refaire. On a donc sorti le pic, la pelle et le marteau au printemps 2012. En plus de la nouvelle étable, un bureau, un atelier chauffé, une salle électrique et des enclos de vêlage et d’expédition ont aussi été aménagés. La laiterie et la salle de traite, situées à mi-chemin de la vacherie, n’étaient pas touchées par la restructuration. Et tant qu’à y être, on en a profité pour rallonger la vacherie de 26 m (pour une soixantaine de logettes). Prévoyants, les propriétaires n’avaient que vissé le mur du bout de l’étable en 2003 pour faciliter un agrandissement éventuel… finalement concrétisé ! u
En mode biologique depuis 1985, la Ferme des Chutes transforme le tiers de sa production laitière à la ferme en cheddar frais du jour, cheddar vieilli et brick.
Construire et produire (sans trop se nuire) Des marteaux-piqueurs, des grues, un va-et-vient incessant : quelques mois après le passage de la machinerie et des ouvriers, des problèmes de santé mammaire et reproductive apparaissaient dans le troupeau LISU. Les performances étaient heureusement très bonnes avant le bazar de la construction (1,1 saillie par taure et 1,3 saillie par vache, une moyenne de production de 6800 kg). Mais c’est quand un stress se produit que le maillon le plus faible de la chaîne casse, la moyenne chutant à 6100 kg. « Ça a pris au moins trois mois pour que les performances reviennent à la normale », dit Carl qui, lucide, ne peut accuser que le dérangement apporté par les travaux. Des producteurs laitiers affairés et moins assidus dans leur régie et les mauvais fourrages de 2012 expliquent aussi le fléchissement.
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« Mon père disait toujours: “On en a pour son argent”. »
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Construire… au galop ! Il fallait construire vite et bien l’écurie et le manège intérieur de la Ferme Ste-Rose : les clients affluaient et l’hiver cognait à la porte. Si le service des matériaux de La Coop Agrodor a d’abord failli à la tâche, il s’est ensuite repris de belle façon. Une histoire de coopérative à l’écoute de ses sociétaires.
Le manège intérieur de Lyne Morin, de la Ferme Ste-Rose, est solide et bien éclairé et sert aussi bien à entraîner des chevaux de niveau amateur que compétitif.
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l y a une quinzaine d’années et par un beau matin, Gilles Lalonde proposait à sa conjointe Lyne Morin d’aller faire de l’équitation. À 40 ans, Lyne tombait en amour avec les chevaux. Aujourd’hui, elle troque une carrière de haute fonctionnaire et gestionnaire pour celle d’instructrice et copropriétaire avec son mari de l’écurie, Ferme Ste-Rose. Ils y élèvent des chevaux destinés à la haute compétition (deux juments poulinières), prennent soin de ceux des autres et entraînent cavaliers et chevaux aux disciplines de chasse, de saut et de dressage, de niveau amateur ou compétitif. En 2003, Gilles et Lyne achetaient une belle demeure de la banlieue immédiate de Gatineau. À l’arrière, une grange datant également de 1902 offrait un bon potentiel pour une éventuelle
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écurie. Prudent, le couple décidait d’abord de se faire la main à l’élevage des quadrupèdes en construisant un garage neuf comportant une écurie « expérimentale » de quatre stalles. « Nous avons choisi de tester différents équipements et dispositions de stalles avant d’arrêter notre choix », fait valoir Lyne. Quelques années et expérimentations plus tard, la vieille grange était prête pour une remise en état, soit à l’automne 2012. Or, il fallait que le projet se réalise en quelques mois à peine. Coulées à la date limite du gel, les fondations de l’écurie en appentis (20 stalles d’environ 3 m sur 3,7 – 10 pi sur 12) et du manège intérieur (22 m sur 52) étaient prêtes pour la structure métallique, les différents revêtements de planches de pruche d’une scierie locale (Forespect) et les produits de tôle et de plastique Vicwest. Mais les retards s’accumulaient et la neige qui tombait sur le chantier devait
Écurie 4 étoiles Des tapis de caoutchouc dans chaque stalle et dans l’allée principale, une douche intérieure pour les chevaux, un échangeur d’air, une grande sellerie, une grainerie bien organisée pour préparer les rations propres à chaque animal, des paddocks drainés et bien équipés : à la Ferme Ste-Rose, le confort de Maximus, Viva Colonel, Viva Sunset Rose, Sofeeha et Bossa Nova est primordial. Certains équins, hébergés chez Ste-Rose, compétitionnent même sur la scène nationale.
On voulait que la nouvelle écurie en appentis se marie bien avec la vieille grange de 1902, qui sert à entreposer les fourrages.
être pelletée, voire fondue à l’aide de 900 m de serpentins chauffants. Pour le directeur général de La Coop Agrodor, Patrick Therrien, le « cas exemplaire » de la Ferme Ste-Rose est un excellent modèle de coopérative qui réagit rapidement aux doléances d’un de ses membres. Lyne Morin reprochait notamment que les produits soient livrés en retard, qu’il y ait des erreurs dans les commandes, que les coûts soient croissants. Prise entre son fournisseur principal de matériaux, Unimat (choisi pour sa gamme de produits équins et agricoles, sa proximité et ses prix compétitifs), et son entrepreneur dont le travail était constamment ralenti, Lyne a dû faire connaître son insatisfaction. L’administrateur d’Agrodor, Christian Girard, qui effectue régulièrement des tournées paroissiales chez les nouveaux et les bons clients, a donc dû mettre son pied à terre et accepter la tasse de thé que lui proposaient Lyne et Gilles. Patrick Therrien s’est lui aussi déplacé deux heures à la ferme pour écouter les attentes de la productrice agricole et en tirer des leçons pour l’avenir. « Tant M. Girard que M. Therrien ont été ouverts et encourageants et ils ont effectué un bon suivi par la suite », conclut Lyne. Quelques mois plus tard, tout est rentré dans l’ordre et l’éleveuse continuera de fréquenter sa coop, surtout la succursale de Buckingham, qui présente un grand inventaire de produits équins et des ressources humaines spécialisées pour les proposer.
Voici Arthur, libre d’aller et venir entre le manège à gauche, la petite écurie à droite et la grande écurie, où il se dirige d’un pas chaloupé.
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A c é r i c u lt u r e
Depuis 2009, Martial Ruel et Renée Vigneault peuvent souffler, parce qu’ils ont l’aide de leur fille, qui s’était inscrite en agriculture, mais sans penser prendre la relève.
De l’étable à l’érable à la table Les jeunes ont-ils la même ferveur, la même passion, le même attachement émotionnel aux érables et à leurs produits que leurs parents, leurs aînés et leurs ancêtres?
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Texte et photos d’Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.
os anciens avaient le sucre et le sirop d’érable au cœur. Pour preuve : les grandspères dans le sirop! Les pains de sucre du pays qu’ils fabriquaient mettaient jadis quelques pépites de bonheur dans le menu quotidien, mais en est-il de même aujourd’hui? Le sucre des Antilles est si facilement accessible, si peu coûteux au supermarché du coin, et le sucre de Saint-Ferdinand si fastidieux à fabriquer!
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Au cœur de la Mecque du sirop (la région des Bois-Francs et la MRC de L’Érable), les Ferdinois Stéphanie Ruel, 24 ans, et son conjoint, Benoit Quintal, 31 ans, répondent aux questions du Coopérateur après un repas de cabane typique. Pour ces deux diplômés de l’ITA (technologie des productions animales pour Stéphanie, technologie du génie agromécanique pour Benoit), l’érable n’avait toujours été qu’un à-côté agréable
Avec un quota de 23 000 livres de sirop, la Ferme Halifax tire de 35 à 40 % de ses revenus de l’acériculture.
lorsqu’ils étaient plus jeunes, qu’une palette qu’on lèche avec les amis venus bambocher dans les bois. « Je connaissais la partie le fun seulement des sucres, sans réaliser qu’il y a beaucoup d’heures avant le séparateur », avoue candidement Stéphanie. Stef et Ben, comme on les appelle, apprivoisent aujourd’hui à leur rythme l’acériculture au contact des parents de Stéphanie, Martial Ruel et Renée Vigneault. Savoir éclaircir un peuplement en été en tentant de prévoir le résultat 30 ans plus tard, savoir bouillir à 102 °C et à la perfection le sirop en atteignant le bon degré Brix, savoir mesurer le vide dans les conduites principales (mains) pour récolter efficacement sans nuire au rendement à l’entaille… Produire de manière rentable du sirop d’érable est affaire de petits détails. Quand on sait que la Ferme Halifax, avec 5500 entailles possédées et 2500 entailles louées, tire de 35 à 40 % de son chiffre d’affaires de son atelier acéricole, force est de constater que rien n’est laissé au hasard, afin de maximiser les calories obtenues des calories investies.
ce faire, on utilise un GPS forestier). En courant ainsi les érables du poste de pompage, situé en aval jusqu’en amont de la sucrerie, on en profite pour sélectionner les érables qui seront à abattre durant la saison estivale, érables qui serviront à chauffer l’évaporateur à raison de trois quarts de corde de bois par baril (32 gallons, 420 lb) de sirop. Les non-initiés ne savent pas que faire les sucres implique une succession d’opérations en dehors de la période printanière. Il faut d’abord bûcher tout au long de l’été pour accumuler le bois de chauffage et pour nettoyer les sous-bois, car des arbres affaiblis risquent de s’abattre sur la tubulure lors des grands vents. À l’automne, la tubulure désuète est remplacée. Une tournée permet de réparer à nouveau la tubulure au début de l’hiver, juste avant l’entaillage, qui démarre vers la mi-février au rythme d’environ 100 entailles par heure. En mars et avril, il faut surveiller la météo et rester à l’affût des très recherchés cycles de dégel le jour et de gel la nuit, après quoi il faut faire bouillir les masses d’eau d’érable récoltées. Avant mai, tous les appareils de collecte et de transformation devront avoir été lavés. Bref, une somme d’opérations éreintantes, mais de moins en moins au fil du temps. Des exemples : avant 1972, l’eau d’érable était recueillie dans des chaudières qu’il fallait visiter chacune une trentaine de fois pendant les sucres; avant 1985, l’électricité était fournie par un tracteur et une génératrice dont il fallait constamment surveiller la bonne marche; avant 1994, on évaporait l’entièreté de la sève d’érable récoltée, alors qu’on divise aujourd’hui ce volume par quatre avec le concentrateur (on n’abuse pas de cet appareil chez les Ruel, qui se contentent de faire passer la sève de 2-3 à 10-12 degrés Brix); et depuis ce printemps, cinq caméras sans fil braquées sur les
La Ferme Halifax Quotas : Laitier (35 kg) et acéricole (23 000 lb) Actionnariat : 50 % à Stéphanie, 25 % à Martial, 20 % à Benoit et 5 % à Renée
Membrariat : Citadelle pour le sirop d’érable (dépositaire depuis 1985), Agropur pour le lait, La Coop des Appalaches pour tout le reste
Stéphanie à la sucrerie À leur cinquième printemps érable plus officiel, Stéphanie et Benoit cultivent leur passion de l’érable en apprenant le métier au contact de Martial, qui n’est toutefois pas près d’accrocher son tablier en peau de cochon de bouilleur expérimenté. Alors que Martial, 54 ans, transmet à Benoit ses connaissances techniques sur la façon de faire fonctionner le concentrateur par osmose inversée, l’évaporateur et le filtre-presse, il communique son savoir en matière sylvicole à Stéphanie, qui préfère de loin battre la forêt en raquettes pour entailler, rajuster les chalumeaux dans leur orifice et tendre comme il faut les conduites collectrices avec une pente suffisante pour éviter que l’eau d’érable ne gèle dedans (pour
Que du lait, à la Ferme Halifax? « Quand nous nous présentons, nous disons que nous sommes producteurs laitiers et acéricoles », révèle Stéphanie Ruel, ici en compagnie de son conjoint et associé, Benoit Quintal, et de leurs deux enfants, Xavier et Zoé.
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Martial juge que le bois est encore le combustible le plus économique, car il faut de toute façon jouer de la scie à chaîne pour éliminer le bois mort ou mal en point.
Une mise à jour attendue Le MAPAQ publiera ces jours-ci une nouvelle version du portrait de la relève acéricole réalisé à l’aide des données du recensement de 2011 (la dernière version, parue en 2009, utilisait les données du recensement de 2006 de la relève agricole établie). Rappelons quelques faits inusités de l’étude de 2009 : • 80 % des jeunes actifs en acériculture (comparativement à 38 % des jeunes venant d’autres productions agricoles) devaient compter sur un emploi à l’extérieur pour joindre les deux bouts. • Seulement 11 % du financement des jeunes pour leur projet d’établissement en acériculture provenait de dons, contre 33 % pour l’ensemble des autres productions. • En acériculture, 37 % des jeunes de moins de 40 ans possèdent la totalité de leur entreprise (comparativement à 27 % des jeunes dans les autres productions). • Les jeunes acériculteurs semblent moins enclins à consulter les servicesconseils, notamment ceux du MAPAQ (21 % les ont utilisés, contre 38 % dans les autres productions).
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bassins des stations de pompage ou de la cabane permettent d’économiser bien des pas dans une saison. Pour environ 1000 dollars, ces petits appareils vidéo transmettent même leurs images sur ordinateur et téléphone intelligent pour que nos acériculteurs sachent s’ils doivent se pointer à la cabane pour bouillir, et si oui, à quelle heure pour éviter des débordements! Si certaines choses ont bien changé, d’autres sont figées dans le temps, comme les rails fixés au plafond de la cabane et utilisés anciennement pour sortir le fumier de l’étable; ils servent aujourd’hui à manutentionner le bois de la réserve vers l’évaporateur. Ou encore les portes en fonte du « feu », vieilles de plus de 80 ans, estime Martial, portes qui ont traversé les âges.
D’agréables printemps érable L’allégement des tâches liées à la production acéricole fait certainement plaisir à Martial, qui voulait « dételer » pour ses 50 ans, notamment de la production laitière. « N’eût été Stéphanie, j’aurais probablement vendu le quota laitier, les équipements et les animaux, mais j’aurais conservé les terres et la sucrerie », dit celui qui a déjà bouilli et trait les vaches pendant 64 heures d’affilée. Aujourd’hui, dans le temps des sucres, la journée se termine souvent vers 20 h, mais rarement plus tard que 22 h. Et dire que Martial et Renée, parents de trois enfants, s’étaient presque résignés à vendre la ferme à la pièce, puisque leurs deux plus vieux n’avaient pas manifesté d’intérêt… et la benjamine non plus! « Quand Stéphanie s’est inscrite à l’ITA, ce n’était pas dans l’optique de prendre la relève », souligne Renée. Travailler en agriculture, mais pas à la ferme familiale, c’était le plan de carrière de Stéphanie, qui n’avait jamais vraiment fait la routine complète de tous les jours à la ferme et qui avait décidé de travailler comme serveuse pour payer ses études. Mais un été, elle a choisi de faire le premier stage de son DEC à la ferme. Une décision révélatrice qu’elle ne regrette pas. « J’ai trouvé ma dernière année de technique pénible, avec des cours comme production porcine ou avicole, parce que je savais que je ne travaillerais pas dans ces domaines », soutient Stéphanie.
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Depuis 2009, elle travaille à temps plein à la ferme et Benoit à temps partiel. Martial et Renée réussissent donc maintenant à prendre quelques semaines de vacances annuellement. « La première année, plaisante Benoit, ils nous appelaient tous les jours quand ils partaient pour savoir si tout allait bien. La deuxième année, ils nous appelaient tous les deux jours. Et la troisième, on n’était plus capables de les joindre! » Stéphanie assure que quand le transfert s’est amorcé, le 1er juillet 2009, la cabane à sucre faisait autant partie de ses pensées que les vaches. « Je ne serais pas capable d’acheter du sirop. Je voulais le fabriquer moi-même. On est fiers de notre produit et on le montre. L’autre jour, avec nos amis, j’ai fait du pain doré pour accompagner notre sirop! » Il faut enfin dire que la quantité de produits d’érable autoconsommés par Stef et Ben – on parle de trois gallons de sirop par année – justifie probablement un engagement sérieux en acériculture. « En plus des desserts, nous en ajoutons dans le poisson, le porc, le bœuf et même… dans la sauce à spaghetti! » termine Stéphanie.
Chacun à son poste : alors que Martial bourre le « feu » toutes les 10 à 12 minutes, que Renée mitonne sur le vieux poêle à bois, que Benoit vérifie l’atteinte de 66 degrés Brix du sirop, Stéphanie prend soin de la marmaille.
Après deux à trois barils de sirop, il est temps de changer la bassine à sirop, dont le fond se charge de dépôts minéraux.
Je u n e s s e r u r a l e
Les 125 membres, attentifs et disciplinés, ont débattu de six résolutions et entendu une dizaine d’allocutions sur des sujets d’intérêt pour la relève agricole.
Une année faste et
une décennie prometteuse pour la relève Avec l’équipe de Lanaudière rebaptisée « Lanaubière » et le slogan éthylique de l’équipe de Beauce « On ferme le bar! », certains seraient tentés de n’associer la Fédération de la relève agricole qu’à une occasion de boire de la bière, ce qui serait franchement réducteur… car il y a aussi le vin et les spiritueux! Sans blague, les jeunes de la relève savent s’amuser, mais aussi faire preuve d’un redoutable sérieux quand il le faut.
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Texte et photos d’Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.
Très en verve, le ministre François Gendron a répondu aux questions des jeunes sur l’accaparement des terres et la promesse des péquistes d’allouer 20 millions de dollars supplémentaires aux programmes d’aide jeunesse.
es activités de l’assemblée générale annuelle (AGA) ont commencé par la finale provinciale du DéfiFRAQ, tenue dans le vaste garage à machinerie de la Ferme Tomchyrs, à Saint-Boniface. Au menu de la matinée : 10 épreuves manuelles où la cocologie avait aussi sa place. Ainsi, aux différentes stations, les participants devaient reconnaître des carences végétales, trouver 10 erreurs dans une trousse de premiers soins, déterminer le sexe de lapins (tout en évitant les crottes molles intempestives) et associer différentes biomasses agroforestières à leur nom. Deux épreuves (acheter en propre une machinerie ou l’acquérir en CUMA et s’établir sur une terre en périphérie d’une ville) exigeaient plus de la calculatrice que des chaussures de sécurité. Enfin, l’épreuve la plus haute en couleur était certes celle où des aspirants maîtres brasseurs devaient aligner bien droites sur des palettes le
nombre de poches de semences d’orge, d’orge de brasserie et de malt nécessaire pour concocter une cuve d’or blond. Après avoir sué à transférer des poches d’une palette à l’autre, il fallait, bien entendu, tester le produit fini : une bonne bière froide d’une microbrasserie locale à caler le plus rapidement possible. En après-midi, 40 questions avaient été préparées à l’intention des rats des champs et des rats de bibliothèque. Pour l’occasion, les participants étaient munis d’une télécommande sans fil pour transmettre leur réponse le plus rapidement possible, car la vitesse de réponse était parfois primée. Bref, le jeu-questionnaire aura permis d’apprendre que 40 % du maïs-grain états-unien est destiné à l’éthanol (c’est 10 % au Québec), que la superficie moyenne de la ferme québécoise est de 110 hectares (en comparaison des 300 hectares de la ferme canadienne), que 14,5 % des ménages
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Ils savent la boire, mais savent-ils la fabriquer? Une épreuve du DéfiFRAQ consistait à déplacer des poches de semences d’orge, d’orge de brasserie et de malt.
« J’ai un style dictatorial et un sens du sacrifice et de l’abnégation parfait pour lancer une entreprise. Mon fils Nicholas, que j’ai toujours traité durement, ne voulait pas être comme moi. Il a un style collaborateur, veut donner plus de liberté aux employés, dans une optique de “l’entreprise est plus grande que chacun d’entre nous”. » « Comme gestionnaire, il faut que tu demandes conseil, mais que tu fasses selon ta gouverne. La relève a vu toutes les erreurs des parents. Je me suis engagée auprès de mon fils à ne plus aller aux réunions et à le “coacher” sur demande seulement. Les jeunes, vous devez insister pour prendre votre place. Vous êtes l’avenir; les parents sont le passé. » - Cora Mussely Tsouflidou
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québécois ont eu recours à l’aide alimentaire, que des semences de tomate germent entre 21 et 30 °C, que 59 % des jeunes se sont établis en agriculture à la suite d’un transfert apparenté, et que 82 % des jeunes savent ce qu’est un avaloir. C’est finalement l’équipe Farmer Style (Mégantic-Nord) qui a remporté le DéfiFRAQ, conservant son titre acquis l’an dernier. Cette séance déjantée de bonne humeur collective et d’esprit d’équipe au son des trompettes de carnaval a ensuite pris fin sur le philosophique conseil du coloré animateur de la journée, l’agronome Pierre Fournier, qui, juste avant que tous n’envahissent le bar de l’Auberge Gouverneur de Shawinigan, a pris soin de préciser que « l’alcool ne règle rien, le lait non plus ». Food for thought!
Un vendredi sérieux Appelés à adopter les états financiers et le rapport annuel ainsi qu’à voter sur six résolutions, les quelque 125 membres et la quarantaine d’invités ont mis tout leur sérieux dans des amendements, des sous-amendements et quelques débats sans déchirements de chemise. Soulignons que l’effectif de la FRAQ demeure sous la barre des 2000 membres. La meilleure représentativité des membres au sein des syndicats régionaux revient à l’association du Bas-Saint-Laurent. Très présente au sein de la relève laitière, la FRAQ et son président sont conscients qu’ils devront être plus rassembleurs et recruter dans d’autres productions. « Notre mouvement doit devenir une sorte de passage obligé chez la relève agricole », estime à ce sujet Alain Audet. Quant à la plus forte progression du nombre de membres, elle provient de la Montérégie-Ouest (de 47 à 76 membres en un an). Entre les moments protocolaires de l’AGA, différents invités de marque étaient appelés à venir présenter leurs actions au profit des jeunes. Mentionnons René Delorme (Zoetis), Réal
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Le DéfiFRAQ proposait 10 épreuves, comme reconnaître des carences végétales, associer des biomasses agroforestières à leur nom ou déterminer le sexe de lapins (tout en évitant les crottes molles intempestives).
Brière (Fédération des producteurs de pommes de terre), Vincent Turgeon (Banque Nationale), Alain Gagnon (Mouvement Desjardins), Geneviève Drolet (Holstein Québec), Mathieu Couture (La Coop fédérée), Charles-Félix Ross (UPA), Guy Blanchet et Paul Lecomte (FIRA) ainsi que Robert Keating (FADQ). Très en verve devant le parterre de jeunes et cultivant même l’autoquestion dans ses réponses aux questions des jeunes, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, François Gendron, a aussi fait un arrêt en Mauricie pour éclairer des délégués pressés d’en savoir plus sur des sujets d’actualité, notamment l’accaparement des terres et la place des jeunes dans la prochaine politique de souveraineté alimentaire du gouvernement péquiste. Rappelons que le Parti québécois avait promis en campagne électorale d’investir 20 millions de dollars supplémentaires dans les programmes d’aide. « La relève agricole est en haut de la liste des priorités de notre gouvernement », a déclaré François Gendron, pour qui la relève n’est ni un caillou dans son soulier ni une problématique, mais une partie de la solution. L’honneur de conclure l’AGA est revenu au président de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, qui est maintenant porteur du dossier Relève au sein de l’UPA. « Le bureau de Marcel Groleau est d’ailleurs situé à dix pas du nôtre à la Maison de l’UPA », révèle la directrice de la FRAQ, Magali Delomier, ce qui illustre la proximité grandissante entre la relève et l’Union. Fait à souligner, le prestigieux prix Relève agricole que décerne la FRAQ a justement été attribué à l’UPA, qui a en cours d’année appuyé sans réserve, avec la Coalition GO5, le colloque « 100 % Relève » tenu à l’Université Laval. L’UPA a aussi décidé d’augmenter le financement qu’elle attribue à la Fédération, ce qui a permis du coup l’embauche d’une personne-ressource supplémentaire en la toute nouvelle coordonnatrice, Yourianne Plante.
Le DéfiFRAQ se poursuivait en après-midi avec un jeu-questionnaire de 40 questions pour les rats des champs et les rats de bibliothèque. Au terme de la journée, l’équipe Farmer Style, de Mégantic-Nord, avait amassé le plus de points.
La visite de la ferme de Steve Croisetière concluait l’assemblée générale annuelle de deux jours et demi sur une note inspirante : quand on désire vraiment quelque chose, tout est possible, même s’établir en production laitière.
Cora l’a dit : « Les jeunes, vous avez vos
parents dans les pattes? Ils veulent transférer l’entreprise, mais ne le veulent pas vraiment? C’est normal! Pour un fondateur, l’entreprise, c’est son bébé. Moi qui n’ai pas été présente pour mes enfants, pas même pour mes petits-enfants, je dois confesser que la conciliation travailfamille, je n’y pensais pas, parce que nous devions nous débrouiller pour nous en sortir, pour changer le karma de pauvreté de notre famille. » Rien ne destinait Cora Mussely Tsouflidou, fondatrice de Chez Cora déjeuners, à travailler en restauration. Lors du déjeuner-causerie, elle est venue raconter les embûches de ses débuts et les difficultés de son transfert à son fils Nicholas.
« On n’a jamais autant parlé de relève que durant la dernière année », s’enthousiasme de son côté le président de la FRAQ, Alain Audet. Et on parlera encore beaucoup des jeunes en 2013 avec les activités relatives aux 100 ans de la jeunesse rurale.
Un samedi inspirant Lors d’un déjeuner-causerie, la fondatrice de Chez Cora, Cora Mussely Tsouflidou, est venue parler de ses débuts laborieux en affaires et du transfert de son entreprise de petits-déjeuners fruités à son fils Nicholas. Très attentifs, les jeunes présents ont été nombreux à questionner Cora sur « l’aventure de survie » qu’a été son lancement
en restauration. Ils ont du coup pu découvrir les talents de communicatrice de cette dame qui charme par sa franchise et ses franchises (135 restaurants partout au Canada). Rien ne destinait Cora Mussely Tsouflidou, originaire de Caplan, en Gaspésie, à diriger une entreprise qui sert quotidiennement plus de 35 000 clients. Après avoir entamé son cours classique pour pouvoir plus tard pratiquer une profession libérale, Cora se résigne à quitter les études pour préparer la venue inopinée du premier de ses trois enfants. Devenue mère monoparentale avec des bouches à nourrir, la femme aux lunettes rondes acquiert un petit casse-croûte désaffecté, qui servira au moins, se dit-elle, à satisfaire le plus essentiel des besoins de sa marmaille : manger. Mais ses talents pour le service à la clientèle et son souci pour une alimentation plus saine la propulsent vite à la tête d’une enseigne dont la première franchise remonte à la fin des années 1990. L’AGA s’est ensuite conclue par une visite de la ferme de Steve Croisetière, qui a réussi à démarrer en production laitière en août 2011 grâce au Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA). Désireux de voler de ses propres ailes, Steve a dû ramer ferme pour aujourd’hui posséder 25 kg de quota et un troupeau de Jersey et de Holstein composé de 1 EX-5E, 17 TB et 14 BP. Outre le FIRA, Steve a pu compter sur des aides financières, logistiques, matérielles et humaines de nombreux organismes, particuliers et entreprises, sans oublier sa coopérative (La Coop Agrivert). Bref, tout un groupe était derrière Steve, considéré comme un modèle fructueux d’établissement dans le lait, production traditionnelle, néanmoins difficile d’accès. Malgré son emploi du temps chargé, Steve trouve déjà le moyen de s’engager, notamment dans son club Holstein et au sein du Syndicat de la relève agricole de la Mauricie, qu’il faut d’ailleurs féliciter pour l’excellence et le bon déroulement des activités de l’AGA de la FRAQ.
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H o r t i c u lt u r e
Par Donato Cerone Directeur du développement horticole, La Coop fédérée donato.cerone@lacoop.coop
Rosiers grimpants Les rosiers grimpants produisent une multitude de fleurs sur de très longues tiges, qu’il faut attacher à un treillis, une clôture, une tonnelle, une pergola, une arche d’entrée ou toute autre structure.
Rosiers miniatures Les rosiers miniatures atteignent une taille maximale qui varie entre 15 et 60 cm. Cette espèce robuste qui fleurit continuellement est idéale pour la culture en pot, les bordures, les balcons et les petits jardins.
Rosiers tiges ou « en arbre »
Les rosiers Reine des jardins, la rose se décline en plusieurs espèces. Les descriptions qui suivent vous aideront à choisir le ou les types qui conviennent le mieux à votre jardin.
Rosiers florifères (floribunda) Sélectionnés au cours du siècle dernier, ces arbustes portent de grosses fleurs réunies en groupe de trois à cinq sur une tige. Ils sont polyvalents : un plant unique trouvera sa place dans n’importe quelle bordure ensoleillée, mais leur beauté sera encore plus saisissante en massifs.
Rosiers hybrides de thé L’une des plus populaires, notamment chez les fleuristes, cette variété de rosiers produit habituellement une seule fleur par tige. Plusieurs de ces roses sont aussi merveilleusement parfumées. Photo : istockphoto
Rosiers à grandes fleurs (grandiflora) Croisement entre un rosier florifère et un hybride de thé, le grandiflora fleurit en bouquets sur de courtes tiges. Cette plante élégante à port élevé peut atteindre 1,80 m.
Rosiers arbustifs et rosiers couvre-sol Comparés aux rosiers traditionnels, les rosiers arbustifs et couvre-sol sont impressionnants à plusieurs égards. Résistants aux maladies, ils s’adaptent à une multitude de climats. Ils demandent peu d’attention et d’entretien, tout en produisant une abondance de fleurs sur une longue période. Ils sont offerts en plusieurs formats et il en existe pour tous les types d’aménagements paysagers.
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Les rosiers tiges sont formés d’une racine résistante et d’un tronc sur lequel est greffé un rosier arbustif. Ils sont très élégants en rangées de part et d’autre d’une allée ou comme plante-vedette dans un aménagement. Ils exigent toutefois des soins qui leur permettent de survivre à l’hiver.
Conseils de plantation L’achat de rosiers à racines nues constitue l’option la plus économique. Le moment idéal pour leur plantation est la fin de l’automne ou le printemps. Faites-les tremper dans un seau d’eau avant de les mettre en terre. Pour leur part, les rosiers en pot, qui ont déjà plusieurs feuilles et parfois quelques boutons floraux, peuvent être plantés en tout temps du printemps à l’automne. Arrosez-les copieusement avant de les transplanter. • En premier lieu, choisissez un emplacement qui reçoit au moins quatre à cinq heures d’ensoleillement par jour. Les rosiers grimpants et buissonnants tolèrent la compagnie d’autres roses ou de plantes non envahissantes, mais la plupart des rosiers souffrent d’une trop grande compétition. • Creusez un trou d’environ 35 cm de profondeur sur 45 cm de diamètre, un peu plus en région froide. Pour un plant à racines nues, formez un petit monticule de terre au centre, autour duquel vous répartirez les racines. • Mettez une petite poignée de poudre d’os Unijardin 2-12-0 au fond du trou. Ajoutez du terreau Unijardin mélangé à du compost ou à de la mousse de sphaigne. • Retirez le rosier de son pot. Placez-le avec soin dans le trou et répandez du terreau autour du plant. Assurez-vous que le col ou le point de greffe est légèrement sous la hauteur initiale du sol, c’est-à-dire enfoui sous deux centimètres de terre. • Tassez délicatement le sol à la main et arrosez généreusement.
Da n s n o s c o o p s
Comax : bourses à la relève agricole
Photo : La Coop Comax
En avril dernier, quatre jeunes agriculteurs ont reçu des bourses à la relève agricole de La Coop Comax; un soutien totalisant près de 16 000 $ dont la moitié provient directement du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole. Les heureux récipiendaires sont Stéphane Laflamme de la ferme Réjeanique, Alain Brasseur de la Ferme Alain Brasseur, Martin BrodeurChoquette de la Bergerie Marovine et Dominic Châtelain de Trouvailles gourmandes du canton. Dans l’ordre habituel : Entourés de Patrice Gagnon, directeur général de Comax (à l’extrême gauche) et Michel Gauvin, président (à l’extrême droite), les gagnants des bourses à la relève agricole sont, dans l’ordre habituel : Stéphane Laflamme, Alain Brasseur, Martin Brodeur-Choquette et Dominic Châtelain.
Cantons : Inauguration d’un dépanneur Sonichoix
Photo : La Coop Comax
La Coop des Cantons inaugurait officiellement, en mai dernier, son tout nouveau dépanneur Sonichoix de Saint-Isidore-de-Clifton en présence du directeur général, Steve Jacques, des administrateurs, des employés, et de plusieurs membres et clients. Ce projet, qui a nécessité un investissement de 400 000 $ de La Coop fédérée, de Sonic, de Sonichoix et du Centre financier aux entreprises Desjardins, a permis d’augmenter la surface de vente de 149 m2 (1600 pi2) dont 112 m2 ont été aménagés pour le nouveau dépanneur et 37 m2 pour la quincaillerie. Cela à 418 m2 la superficie du magasin. L’ajout du secteur dépanneur aux activités a permis la création de trois nouveaux emplois.
Dans l’ordre habituel : Denis Bégin, administrateur à La Coop des Cantons; Tony Landry, directeur secteur détail; Pierre Blouin, directeur de la succursale de Saint-Isidore-de-Clifton; André Perron, maire de Saint-Isidore-de-Clifton; Gaétan Lavigne, administrateur; Jean-Philippe Côté, président; Steve Jacques, directeur général; Daniel Côté, superviseur Sonic et François Turgeon, administrateur.
Bois-Francs : partenaire du programme Victoriaville-Habitation DURABLE! Le Centre de rénovation Unimat, de Victoriaville, annonce son partenariat avec le programme Victoriaville-Habitation DURABLE (VHD), lancé par la ville en juin 2011. Ce programme de subvention et d’attestations est un projet d’aide financière en matière de construction et de rénovation durable. Il vise à rendre plus simple et accessible le choix de construire ou de rénover de façon plus écologique et écoénergétique. La subvention peut atteindre 8000 $ pour une nouvelle construction et jusqu’à 3000 $ pour un projet de rénovation, en addition aux remises offertes par les différents partenaires. Pour en savoir plus, visitez le www.habitationdurable.com. En plus d’offrir un choix varié de produits de quincaillerie et de matériaux certifiés Habitation DURABLE, Unimat de Victoriaville s’est engagé à remettre 5 % de rabais additionnels sur l’ensemble des factures de quincaillerie et de matériaux pour tous les projets accrédités VHD. (Source : La Coop des Bois-Francs)
Dans l’ordre habituel : Benoît Massicotte, administrateur à La Coop fédérée; Julien Cormier, récipiendaire d’une bourse et étudiant au baccalauréat en génie agroenvironnemental, et Jean-Claude Dufour, doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation
Le 5 avril dernier, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval (FSAA) procédait à la remise de ses bourses visant à souligner l’excellence des étudiants en ce qui a trait à leurs résultats universitaires et leur participation à la vie de la faculté. Julien Cormier, étudiant au baccalauréat en génie agroenvironnemental, a reçu la bourse de La Coop fédérée soulignant ainsi son intérêt pour la recherche, la coopération et les études supérieures.
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Photo : Université Laval
Dans nos écoles d’agriculture
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Groupe Symac acquiert deux centres de machinerie au Saguenay-Lac-Saint-Jean
Le Groupe Symac, société appartenant à La Coop Comax et La Coop Parisville, vient d’acquérir les actifs des Équipements Gagnon & Morin inc. et des Services agricoles Normandin inc., deux centres de machinerie, le premier situé à SaintBruno au Lac-Saint-Jean et l’autre, à Normandin. L’acquisition de ces deux centres de machinerie au Saguenay-Lac-Saint-Jean permettra ainsi le maintien des marques Massey Ferguson et Fendt dans la région, Symac étant déjà l’un des plus importants concessionnaires de ces marques au Québec. Ces deux centres de machinerie, employant près de 20 personnes, conserveront leurs équipes déjà en place. Les quatre propriétaires vendeurs conserveront également leur rôle à l’intérieur de l’organisation soit : un gérant des opérations, deux vendeurs et un chef mécanicien. (Source : La Coop Comax)
m 1 an : 23,22 $
m 2 ans : 36,84 $
m 1 an à l’étranger : 85,00 $
m 3 ans : 50,72 $
Les taxes sont comprises dans le coût.
o Reçu disponible sur demande TPS : R101143279 • TVQ : 1000044306TP9145MA
Le Coopérateur agricole
C.P. 500 Station Youville Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450 - Téléc. : 514 858-2025 Courriel : coopagri@lacoop.coop Êtes-vous relié au domaine agricole?
o Oui
o Non
Nom
Forum coopératif féminin 2013 : des coopératrices en action!
Compagnie Adresse Ville
Province
Code postal
Courriel
Photo : La Coop Comax
Veuillez émettre votre chèque à l’ordre de La Coop fédérée.
Dans l’ordre habituel : (à l’arrière) Lydia Langevin, La Coop Agrilait; Muriel Dubois, La Coop Covilac; Stéphanie Leblanc, La Coop Covilac; Chantal Lacroix, conférencière et Julie Boudreau, La Coop Comax; (à l’avant) Marie Josée Cadieux, La Coop Ste-Julie; Céline Charron, La Coop Comax; Maggie Gagnon, Mouvement Desjardins, partenaire financier et Paulette Rajotte, La Coop Ste-Hélène
En mars dernier, 115 femmes se sont réunies à Beloeil pour travailler sur divers projets de coopération et pour assister à une conférence de Chantal Lacroix, personnalité bien connue au Québec. Cette journée, le Forum coopératif féminin 2013, est le fruit de la collaboration de huit coopératives de la Montérégie-Est et du Centre-du-Québec, en collaboration avec le Centre financier aux entreprises Desjardins Vallée du Richelieu-Yamaska, visant à offrir à leurs agricultrices une occasion unique de parler d’implication et de coopération au féminin. L’activité a permis d’amasser 575 $ destinés à la Fondation du cancer du sein du Québec. Cet événement avait lieu dans le cadre des Journées Femmes et coopération du réseau La Coop dont l’objectif est d’augmenter la représentation féminine dans les conseils d’administration, de favoriser l’émergence de réseaux de femmes impliquées en agriculture et de briser l’isolement. (Source : La Coop Comax)
À venir dans votre magazine Dossier
L’agriculture à l’ère des technologies
Œufs de consommation Portrait d’entreprise
Erratum Dans le numéro de mai-juin, une erreur s’est glissée à la page 61. On y mentionnait qu’Annie Chabot a été la première présidente de l’AJRQ, alors que les sœurs Brigitte et Marie-France Reid ont respectivement occupé la présidence de 1988 à 1990 et de 1992 à 1994 . Nos excuses.
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La Chine
D’exportatrice à importatrice
P u b l i r e p o r ta g e
Ferme Sauvageau inc., Saint-Thuribe 3e place, Meilleur pointage 2013 Âge moyen au vêlage : 24 mois MCR totale : 943 La Coop Univert
Témoignages Défi Goliath 2013
MC
Photo : MARTINE DOYON
Pour la deuxième année consécutive, le réseau La Coop lançait le Défi Goliath dans le but de promouvoir un vêlage hâtif, sans sacrifier la production. Mais que font les meilleurs pour y arriver? Des gagnants de l’édition 2013 nous dévoilent les points de régie qu’ils préconisent et les facteurs qui, selon eux, contribuent à leurs bonnes performances.
Alain Aubin, Saint-Félix-de-Valois
1re place – Meilleure amélioration Âge au vêlage 2012 : 30 mois, MCR totale : 671 Âge au vêlage 2013 : 22 mois, MCR totale : 705 La Coop Profid’or « Pour nous, il faut que ce soit simple et efficace. Jusqu’à l’âge de trois mois, l’aliment Goliath 19 est servi à volonté. À partir de 6 mois, l’élevage se passe au pâturage avec une balle ronde à volonté et un mélange de maïs et de soya, mais cette fois avec du Goliath 45AU à raison de 1 kg/jour. Dès que les taures atteignent 350 kg, la saillie est effectuée, tout en favorisant des vêlages d’automne chaque année. »
Ferme Sylvain Labrie, Saint-Édouard de Lotbinière 4e place – Meilleure amélioration Âge au vêlage 2012 : 30 mois, MCR totale : 667 Âge au vêlage 2013 : 25 mois, MCR totale : 745 La Coop Parisville « Tout a commencé par mon désir de vouloir m’améliorer. Je me suis ensuite bien entourée avec des gens de confiance qui ont à cœur la santé de mon troupeau. Notre vétérinaire et notre expert-conseil La Coop nous guident dans nos pratiques d’élevage. Nous suivons un programme adapté à nos taures selon leur âge et avons un meilleur suivi de leur croissance.
« Je porte une attention particulière à l’âge des vêlages depuis déjà plus de 10 ans. Dès le début, j’ai vu l’effet immédiat sur l’efficacité, la performance, et surtout sur la rentabilité. Même entre 25 et 23 mois, la différence est non-négligeable. Pour la production, je mise sur le travail dans l’étable et ma présence régulière pour repousser les refus, stimuler les vaches à manger et m’assurer de leur confort. Tous les détails comptent. Je m’assure également de les alimenter avec ce qui se fait de meilleur. L’alimentation est la même pour toutes les vaches (RTM avec supplément Synchro 4048), bien que je top dress les débuts de lactation ».
Ferme Holdream, Saint-Honoré-de-Shenley
1re place – Meilleure pointage Âge moyen au vêlage : 25 mois MCR totale : 1004 La Coop Alliance « Nous visons un vêlage le plus hâtif possible afin de rentabiliser au maximum notre entreprise. Nous suivons le programme de croissance accélérée La Coop. Toutes nos génisses reçoivent du lactoremplaceur Goliath XLR 27-16. L’aliment Goliath TotalveauMC est utilisé depuis quelques années. C’est un aliment complet et simple d’utilisation pour nos génisses en stabulation libre. Par la suite, elles mangent le Complément Goliath Expo et du minéral. Ces aliments performants nous permettent de faire saillir nos génisses entre 12 et 14 mois. »
Ferme Barjo inc., Baie-Saint-Paul 2e place – Meilleur pointage 2013 Âge moyen au vêlage : 23 mois MCR totale : 922 La Coop Agrivoix « Nous ne faisons rien de spécial pour atteindre ces performances, sinon que de tout faire bien. Chez nous, chaque détail compte! Nos taures sont traitées de la même façon que nos vaches et cela commence par la propreté des chaudières à tétines, le maintien de la température corporelle de nos veaux en toute saison, le lait en poudre bien mélangé et à température constante. Ensuite, on leur sert un ensilage de qualité, traité au COOP SILE 2, ce qui augmente la CVMS et diminue les pertes de balles de mauvaise qualité. Les taures sont saillies à 13 mois, pour un vêlage vers 22-23 mois. Nos taures répondent très bien à toutes les attentions que nous leur offrons, nos chiffres le prouvent! »
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À VOS CÔTÉS, DÈS LE DÉPART. Grâce au programme Bon Départ pour la gestion du tarissement, vous pouvez diminuer le risque de mammite clinique chez les vaches laitières au début de la prochaine lactation. Avec la gamme de produits Zoetis pour la gestion du tarissement, il est possible d’assurer un bon départ à vos vaches. Le prélèvement d’échantillons dans les cas de mammite clinique fait partie d’une stratégie gagnante dans la gestion de la santé du pis. C’est pourquoi nous compensons une partie des frais d’analyse des échantillons de lait et avons conçu une trousse pratique pour faciliter le prélèvement d’échantillons.
Consultez votre médecin vétérinaire pour en apprendre davantage sur le programme Bon Départ et vous y inscrire gratuitement.
À VOS CÔTÉS. POUR L’ANIMAL. POUR LA SANTÉ. MC Zoetis est une marque de commerce de Zoetis Inc. ou de sa filiale et est utilisée sous licence par Zoetis Canada. Toutes les marques de commerce sont la propriété de leurs titulaires respectifs. ©2013 Zoetis Inc. Tous droits réservés. IMM JADP02 0513 F