NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
Ferme Bergeroy
Technologie et confort = profits B:11”
T:10.75”
Plantation du Pinacle 800 000 arbres de Noël
Agriscan
Un outil de gestion en productions végétales
Affaires économiques La bourse du carbone
Tout simplement.
Refuge dans le sac à 100 %. Simple à 100 %. Quel que soit le produit de maïs GenuityMD Refuge IntégralMD semé, vous obtenez automatiquement le refuge exigé, plus une excellente protection contre les insectes et un remarquable potentiel de rendement. Parce que chaque sac de semence de maïs de marque GenuityMD que nous vendons offre les avantages du Refuge IntégralMD.
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Dossier En cou v ert ur e
20 Ferme Bergeroy
Technologie et confort = profits!
Plantation du Pinacle 32
sommaire NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
Reportages
Éditorial – Billets
Femme eng agée
5 En t r e nous*
12 Cathy Fraser
Denis Richard
Une meneuse-née
8 Pause-pensée* Colette Lebel
10 Faits et gestes* Vincent Cloutier
Chroniques
CU M A
12
30
Qui a dit que business et amitié ne font pas bon ménage ?
Vie coopér at i v e
18 Défi vélo La Coop
4 Quoi de neuf ?
Du vélo pour un effet d’entraînement
7 Mél i-mél o
Bov in
48 Da ns nos coops
24 Planification stratégique
Établir des bases prometteuses pour l’avenir
Articles techniques
Porc
Productions végétales
28 Filière porcine coopérative
36 Agriscan
Profil d’un coordonnateur en évaluation économique en production porcine
Un outil de gestion pour parler argent
Vol a il l e
38 L’enjeu des fourrages
30 Alimentation
Connaître l’ensemble de vos coûts de production
* For English version, please visit our website at www.lacoop. coop/cooperateur
14 La CUMA de Laurierville
14
36
La gestion des plats dans le poulet de chair
P roduct ions v égéta l es
32 La Plantation du Pinacle
Cultiver des arbres qui font la joie
41 Soya non OGM
Une subvention d’Agriculture et Agroalimentaire Canada permettra à La Coop fédérée de mettre au point du soya à meilleur rendement en tofu.
42 Pas né pour un p’tit pain
Plus de 100 producteurs de blé collaborent avec la Boulangerie St-Méthode. Robert Perreault, président de La Coop profid’Or, est l’un d’eux.
Acér icult ur e
46 Journées acéricoles 2015 Version Web : www.lacoop.coop/cooperateur Version virtuelle : www.lacoop.coop/ cooperateurvirtuel
18
42
Ne manquez pas les journées d’information acéricoles du MAPAQ.
QUOI DE Q u o i d e n e u f ?
Volume 43, no 9, novembre-décembre 2014
Des prix en journalisme et en communications Le Coopérateur agricole et le Service des communications de La Coop fédérée ont remporté plusieurs prix décernés par l’Association des communicateurs et rédacteurs de l’agroalimentaire (ACRA) le vendredi 26 septembre. 1 Catégorie Portraits d’individus ou d’entreprises : Étienne Gosselin, pour son article « Complètement poireau », publié dans le numéro de juillet-août 2013 2 Catégorie Coup de cœur : Patrick Dupuis et Céline Normandin, pour le dossier « Prendre sa santé en main », publié dans le numéro d’octobre 2013 3 Catégorie Textes d’opinion : Vincent Cloutier, directeur principal, Affaires économiques, pour son billet intitulé « À quand une année de l’agriculture entrepreneuriale ? », publié dans le numéro de mars 2014
PHOTO : ACRA
4 Catégorie Dossier et article technique : Nicolas Mesly, pour son article « La technologie façonne une nouvelle planète agricole », publié dans le numéro de septembre 2013 5 Catégorie Communications en entreprise : le Service des communications et le Secteur production porcine pour l’activité « Journée bien-être animal La Coop », tenue le 31 juillet 2013.
Le Coopérateur agricole est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise. Éditeur
Jean-François Harel
Directrice et Guylaine Gagnon rédactrice en chef 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop Rédacteur et Patrick Dupuis, agronome adjoint à l’édition 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop Révision de texte
Georges O’Shaughnessy enr.
Ont collaboré à ce numéro Raymond Bernier, Denis Caron, Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Laurier Doucet, Étienne Gosselin, Pascal Labranche, Élisabeth Lapointe, Colette Lebel, Patrick Leclerc, Nancy Malenfant, Stéphane Payette, Denis Richard, David Tougas
Conception graphique, photographies, illustrations et impression
Service de la création, La Coop fédérée Graphistes : Pierre Cadoret, Bernard Diamant, Suzanne Turcot Webmestre : Ricardo Silva Photographies et illustrations Pierre Cadoret, Bernard Diamant, Étienne Gosselin, Nancy Malenfant, Geneviève Morin, Stéphane Payette Photo de la page couverture : Studio exposeimage Impression : Interweb Inc. Les photos, illustrations et textes publiés dans Le Coopérateur agricole et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.
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Abonnements
Nadine Kadé : 514-384-6450 poste 3710 nadine.kade@lacoop.coop Coût d’abonnement (taxes incluses) Membres : 8,63 $/année (défrayé par la coopérative locale) Non-membres : 1 an : . . . . 25 $ 3 ans : . . . . . . . . . . . . . . . . 55 $ 2 ans : . . . 40 $ À l’étranger – 1 an : . . . . . 90 $
Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Le Coopérateur agricole C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2
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Téléphone : 514 384-6450 Télécopieur : 514 858-2025 Courriel : coopagri@lacoop.coop Adresse Web : www.lacoop.coop/cooperateur www.lacoop.coop/cooperateurvirtuel
108508-10-14
Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec
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Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
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Entre nous
Le Sommet international des coopératives
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PHOTO : MARTINE DOYON
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our nous, producteurs agricoles, l’automne n’est pas vraiment la saison idéale pour participer à d’autres activités que celles de la ferme. Mais comme je vous le mentionnais le printemps dernier, l’agriculture – et plus particuliè rement la sécurité alimentaire – était l’un des cinq thèmes abordés lors du récent Sommet international des coopératives qui s’est tenu à Québec du 6 au 9 octobre. Difficile dans ce contexte pour La Coop fédérée de ne pas être une participante active, parmi les intervenants venus de 93 pays, à ce rendez-vous international de la coopération. C’est donc en plein milieu de la période de battage du soya que le conseil d’administration de La Coop fédérée s’est joint aux 3000 participants et 200 conférenciers de prestige pour discuter d’enjeux économiques, de développement des entreprises coopératives, de sécurité alimentaire, d’emploi ainsi que d’accès aux soins et aux services de santé. Ce Sommet de la coopération aura entre autres permis de dresser un portrait plus juste de l’importance du mouvement coopératif dans l’économie mondiale. Les nombreuses études présentées en primeur dans le cadre du Sommet ont révélé qu’il y a, à l’échelle du monde, dans le milieu coopératif, 2,6 millions de coopératives, 1 milliard de membres et 250 millions d’emplois. Les coopératives représentent 12 % de l’emploi total dans l’ensemble des pays du G20 et 3000 milliards $ US de revenus annuels. À elles seules, les 300 premières coopératives du classement par chiffre d’affaires ont des revenus cumulés qui équivalent au PIB d’un pays comme le Brésil. La Coop fédérée fait partie de ce groupe de tête et se situe au 102e rang des plus importantes coopératives du monde. Ces études ont aussi démontré que le modèle d’affaires coopératif contribue à faire des sociétés
en meilleure santé, plus riches, avec des taux de chômage plus bas et avec moins d’iniquités. Par exemple, les coopératives financières ont clairement fait preuve de résilience lors de la crise financière des dernières années. Certaines ont même su se classer parmi les institutions financières les plus solides au monde. C’est le cas du Mouvement Desjardins, classé deuxième au monde par l’agence d’information financière Bloomberg dans son palmarès annuel des banques les plus solides. Ce Sommet aura aussi été l’occasion de discuter de sécurité alimentaire, notamment des enjeux liés à la promotion de la ferme familiale pour contrer la sous-alimentation et de la volatilité des marchés agricoles. À cet égard, les travaux réalisés par nos partenaires de Momagri ont été mis à l’honneur, grâce au lancement de l’Agence de notation Momagri, qui vise à améliorer la notoriété des décideurs internationaux en diffusant une information pertinente, crédible et fiable à l’intention des différentes parties prenantes, de même qu’à évaluer l’efficacité des politiques agricoles de différents pays. Ce deuxième Sommet a aussi été l’occasion de nombreuses activités de maillage entre coopératives pour évaluer les possibilités de développement. À cet égard, le Forum des coopératives laitières, organisé par Agropur et qui portait sur la consolidation de l’industrie laitière mondiale, a donné le ton. En effet, une nouvelle dynamique s’installe entre les grands acteurs coopératifs de la planète concernant la nécessité de travailler davantage en intercoopération pour s’adapter à la mondialisation. Je dirais que ce qui pourrait le mieux résumer ce Sommet et appeler à la tenue d’une troisième édition, c’est ce consensus selon lequel aucun des grands défis abordés ne pourra être relevé à l’échelle régionale ou nationale. C’est à l’échelle planétaire que la réponse doit s’organiser. Non pas dans l’affrontement et le chacun-pour-soi, mais résolument dans le dialogue et la coopération. Je ne peux m’empêcher de penser que si cela est vrai pour les grandes organisations coopératives, qui disposent de moyens et de ressources à l’échelle d’un pays comme le Brésil, cela l’est tout autant pour nos coopératives locales ou régionales, qui doivent miser sur l’intercoopération pour relever les défis de l’agriculture d’aujourd’hui. Sur ce, je retourne à mes récoltes et vous en souhaite de bonnes!
Denis Richard Président, La Coop fédérée denis.richard@lacoop.coop NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014 | Le Coopérateur agricole
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Le Flash réseau est une publication électronique du Coopérateur agricole. Il vous est offert gracieusement une fois la semaine. Vous y trouverez de l’information provenant de tout le réseau La Coop, des nouvelles à caractère économique, politique ou agronomique, d’ici et d’ailleurs sur la planète.
s ur/ u o v z- /cooperate e n n Abow.lacoop.ecoz ospur au,
w cliqu ash rése haut. ://w p t t l h tre F oire du t e l o n Inf ande b a l sous
108468-09-14
Méli-mélo
Le biorégulateur des plantes Manipulator maintenant homologué pour le blé d’hiver et de printemps Engage Agro a récemment annoncé que l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada a approuvé le biorégulateur des plantes Manipulator pour la vente et l’utilisation dans le blé de printemps et le blé d’hiver au Canada. Ce produit sera offert pour la saison culturale 2015. Selon Engage Agro, Manipulator convient particulièrement bien aux conditions climatiques canadiennes. Il agit, dit-on, en raccourcissant les tiges, de manière à produire des plantes plus robustes et plus productives. D’après plus de 200 essais effectués par l’entreprise dans diverses régions du pays, des producteurs auraient observé une réduction moyenne de la hauteur des plants de 15 %, accompagnée de hausses de rendement moyennes de 10 %, les hausses variant de 0 à 20 %. (Engage Agro)
Un indicateur du vivre mieux L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) propose depuis 2011 à ses 34 pays membres l’Indice du vivre mieux. Les professeurs Marcellin Joanis et Luc Godbout, de l’Université de Sherbrooke, ont adapté cet indice au Québec en se basant sur les 11 critères sélectionnés par l’OCDE. Il en est ressorti que, sur le plan de la satisfaction à l’égard de la vie en général, les Québécois sont parmi les peuples les plus satisfaits au monde, avec les Norvégiens, les Danois, les Australiens et le reste des Canadiens. (L’Itinéraire)
« Nous sommes les experts sur la ferme » Maryse Forgues et Yves Robert – Clients de FAC
De plus en plus d’experts en agriculture au Canada choisissent de faire affaire avec FAC. fac.ca
1-800-387-3232
Grains de l’avenir Le quinoa, qui a eu droit à son année internationale en 2013, pourrait bientôt être détrôné dans l’univers des superaliments. Selon le magazine Food & Wine, cinq autres supergrains se disputeraient la place : l’amarante, le kamut, le millet, le sorgho et le tef. Exception faite du kamut, qui est le nom commercial d’une variété ancienne de blé originaire d’Égypte – le blé de Khorasan –, ils sont tous exempts de gluten. Issue du Pérou, tout comme le quinoa, l’amarante contient par ailleurs plus de 13 % de protéines. Ce minuscule grain est aussi riche en lysine, un acide aminé absent de la plupart des autres céréales. Utilisé principalement en Inde, en Afrique et en Chine, le millet (ou mil) est de plus en plus apprécié en Occident comme option nutritive et sans gluten. Cinquième céréale au monde, cultivé essentiellement en Afrique et en Asie, le sorgho est pour sa part très riche en fibres et sans cholestérol. Mais selon le journal britannique The Guardian, c’est surtout le tef qui pourrait ravir la vedette au quinoa. Ayant la taille d’une graine de pavot, il est riche en calcium, en fer et en protéines, en plus de contenir une impressionnante variété d’acides aminés essentiels. Originaire d’Éthiopie – pays tristement reconnu pour son extrême pauvreté et ses famines –, le tef constitue toutefois la source alimentaire principale de sa population. (Food & Wine, The Guardian)
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Pau s e - p e n s é e
Un (autre) géant dans la tourmente
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PHOTO : MARTINE DOYON
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a JA-Zenchu. Vous ne la connaissez peut-être pas, mais elle mérite certainement de vous être présentée. C’est l’organisation faîtière des coopératives agricoles japonaises. C’est celle qui compte en ses rangs le plus grand groupe coopératif agricole au monde, la Zen-Noh, dont le chiffre d’affaires annuel s’élève à 62 milliards $ US. Traditionnellement, la JA-Zenchu a été un instrument de développement de l’agriculture au Japon. Elle est la voix officielle des agriculteurs et jouit d’une influence politique incontournable. Elle figure expressément, d’ailleurs, dans la loi du pays et s’en trouve protégée. Quelque 700 coopératives agricoles locales se réfèrent à la JA-Zenchu pour guider leur gestion, s’offrir des programmes d’éducation et de formation ainsi que promouvoir leurs intérêts politiques. La JA-Zenchu compte 224 000 salariés. De nature plutôt conservatrice, elle représente environ la moitié de la production agricole du pays et regroupe 90 % des agriculteurs. Elle s’oppose fermement aux négociations de l’accord du Partenariat transpacifique, qui vise l’établissement d’une zone de libre-échange autour de l’océan Pacifique. On comprendra que le premier ministre, Shinzo Abe, qui souhaite l’adhésion du pays à cet accord commercial, n’apprécie guère la JA-Zenchu. Prônant la dérégulation des marchés et l’abrogation du statut légal qui protège le puissant groupe coopératif, il a mis en place un comité de réforme réglementaire devant examiner la situation et faire des recommandations. Le rapport a été déposé en mai dernier. On y proposait rien de moins que le démantèlement des coopératives agricoles et la transformation de la JA-Zenchu en un simple groupe de réflexion sur l’agriculture. Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage… Un vent de critiques s’est tout à coup abattu sur le réseau des coopératives agricoles. On a dit qu’elles vendaient leurs produits trop cher. Qu’elles n’étaient pas compétitives. Que les
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membres subissaient de la pression pour acheter des produits dont ils n’avaient pas besoin. Que la JA-Zenchu était devenue une organisation existant exclusivement pour elle-même et qu’elle n’écoutait plus les agriculteurs... Difficile de porter un jugement, vu d’ici. Mais il reste que la mauvaise performance du secteur agricole de la JA-Zenchu est une réalité. L’équilibre financier du groupe, ai-je pu lire dans une étude publiée en 2012, est assuré par sa branche d’activités bancaires, qui essuie régulièrement les pertes du secteur agricole. Quoi qu’il en soit, la réforme proposée est draconienne et présente des enjeux extrêmement importants pour tout le mouvement coopératif. Selon le vice-président du groupe, Mitsuo Murakami, cette réforme permettrait que plus de la moitié des administrateurs des coopératives ne soient pas des membres du groupe coopératif. Elle permettrait également que des sociétés anonymes possèdent des terres agricoles. Murakami estime que cette réforme menacerait l’existence des coopératives agricoles au Japon. Même l’Alliance coopérative internationale (ACI), en la personne de sa présidente, Dame Pauline Green, s’est insurgée : « Cette proposition, a-t-elle déclaré, bafoue les valeurs et les principes coopératifs. » On dit souvent que le mouvement coopératif mondial est une force économique incroyable, mais un nain lamentable sur le plan politique. C’est pour cela que l’ACI s’est donné l’objectif de prendre davantage sa place sur la scène publique. Et on dirait bien que ça sera plus qu’un vœu pieux. Dame Pauline Green y veille de près. L’ACI s’est mise en branle et a dépêché une délégation au Japon, afin de mieux comprendre l’état des lieux et de tempérer les positions. Finalement, la proposition gouvernementale a évolué et s’est passablement adoucie. On accepte que la JA-Zenchu entreprenne elle-même sa transformation. Après tout, l’autonomie est un des principes de la coopération et le sens des responsabilités, une de ses valeurs. D’ici cinq ans, donc, la JA-Zenchu amorcera une profonde réorganisation qui la transformera en un groupe coopératif efficace et compétitif, bien centré sur les agriculteurs. Dans un monde en perpétuel changement, il faut toujours se renouveler. Mieux vaut prendre les devants. Colette Lebel, agronome Directrice des affaires coopératives La Coop fédérée Courriel : colette.lebel@lacoop.coop Télécopieur : 514 850-2567
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Rien ne travaille aussi dur qu’un HDX MD d’Arctic Cat. Notez sa boîte de chargement arrière basculante d’une capacité de 454 kg (1 000 lb). Elle se convertit en plateforme afin que vous puissiez transporter des charges larges et encombrantes. Et puis il y a la banquette à trois places. Les amortisseurs arrière réglables FOX FLOAT.® Et la commande 2-4 roues motrices avec blocage du différentiel avant pour dominer les terrains accidentés. Voilà comment on abat la besogne au pays des Cat. Pour en savoir davantage, visitez le site arcticcat.com. Les VTT et VR hors route peuvent être dangereux à conduire. Une utilisation inappropriée peut entraîner des blessures sérieuses, voire la mort. Tous les occupants du véhicule doivent porter une ceinture de sécurité (sur VR hors route), un casque homologué, des lunettes de sécurité et des vêtements de protection. Ils doivent utiliser les poignées/le volant et demeurer entièrement à l’intérieur du véhicule. Tous les conducteurs de VR hors route doivent être titulaires d’un permis de conduire valide et être agés d’au moins 16 ans. Les occupants doivent pouvoir s’asseoir dans le véhicule, le dos bien appuyé contre le dossier, les deux pieds à plat sur le plancher et les mains sur les poignées/le volant. Ils doivent lire et comprendre le manuel de l’utilisateur avant de conduire. Suivez toutes les instructions et tenez compte des avertissements. Évitez les déplacements soudains, les accélérations brusques dans les virages, la conduite à flanc de pente et les surfaces pavées. Ralentissez avant de prendre un virage. Ne tentez jamais de faire des cascades. Ne faites jamais d’excès de vitesse et soyez particulièrement prudent en terrain accidenté. Ne transportez jamais de passagers dans la boîte de chargement; ne transportez jamais plus de passagers que le nombre de sièges du VR hors route. Ne transportez jamais de passagers sur un VTT conçu pour une seule personne. Tout conducteur de VTT doit être âgé d’au moins 16 ans, et âgé de plus de 14 ans pour le modèle 150 et de plus de 12 ans pour les modèles 90 et DVX 90. Conduisez uniquement des VTT conçus pour des personnes de votre âge. La supervision d’un adulte est requise pour les conducteurs de moins de 16 ans. Ne conduisez pas sur les voies publiques à moins qu’elles soient designées à titre de voie d’accès pour VR hors route; des collisions avec une automobile ou un camion peuvent se produire. Ne consommez jamais d’alcool ou de drogue avant de conduire ou en conduisant. Évitez de tirer à partir de votre VTT ou VR hors route, ou d’y appuyer des armes à feu ou des arcs. Arctic Cat recommande à tous les conducteurs de suivre un cours de formation. Pour de l’information sur la sécurité et les cours, appelez le Conseil canadien de la sécurité au 1 613 739-1535 ou voyez votre concessionnaire. Pour une formation en conduite de VR hors route, visitez le site www.rohva.org. À l’instar des défenseurs de l’environnement, Arctic Cat vous recommande vivement de conduire lentement sur les terres privées ou publiques. Conduisez uniquement sur les sentiers ou dans les zones désignés à cet effet. Préservez vos futures occasions de conduite en démontrant votre respect pour l’environnement, les lois locales et les droits d’autrui. FOX® et FOX FLOAT® sont des marques déposées de FOX Racing Shox. Arctic Cat,® HDX,MD Partagez notre passion,MD Prowler® et Share Our PassionMD sont des marques déposées ou des marques de commerce d’Arctic Cat Inc. ©2014 Arctic Cat Sales Inc., Thief River Falls, MN 56701, É.-U. Les VTT et côte à côte (VR hors route) d’Arctic Cat sont des produits de classe mondiale d’Arctic Cat Inc.
Fa i t s e t g e s t e s
Par Vincent Cloutier, agronome, MBA
Économiste principal La Coop fédérée
Noble
mais coûteuse initiative
vincent.cloutier@lacoop.coop
La communauté scientifique est largement consensuelle quant à l’existence d’un réchauffement climatique alimenté par l’activité humaine. Il faut agir, mais le manque d’uniformité des actions québécoises actives sur les marchés d’exportaengendre des écarts de compétitivité préjudiciables. Et l’économie tion, l’impact sera encore plus préjudiciable. En effet, il sera difficile de récupérer ces coûts supquébécoise en souffrira.
PHOTO : PIERRE CADORET
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Mes chaleureux remerciements à l’ACRA, qui m’a fait l’honneur d’un prix Moïse-Cossette pour « À quand une année de l’agriculture entrepreneuriale ? », publié dans cette page en mars 2014. La bourse associée sera entièrement versée au Grand défi Pierre Lavoie, édition 2015.
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ésabusés de l’échec des négociations post-Kyoto, plusieurs États américains et provinces canadiennes ont adhéré en 2007 au Western Climate Initiative. Tous en sont ressortis depuis ou ont reculé devant la mise en place de mesures coercitives. Tous sauf la Californie et le Québec. À partir du 1er janvier 2015, la totalité des carburants fossiles vendus au Québec subira les effets d’une nouvelle Bourse du carbone, que les initiés appellent système de plafonnement et d’échange de droits d’émission (SPEDE). L’impact du SPEDE sur le prix de l’essence, du diésel et du propane dépendra de la valeur des droits d’émission de GES sur ladite Bourse. L’hypothèse de base situe entre 2 et 3 ¢/litre l’augmentation de leur prix. Si les droits d’émission augmentent davantage, l’effet sera évidemment plus grand (voir tableau). À titre de consommateurs de produits pétroliers, les producteurs agricoles subiront directement les effets de cette initiative. Le transport du lait et de la moulée coûtera plus cher, le fonctionnement de la machinerie agricole coûtera plus cher, le séchage du maïs coûtera plus cher. La filière agroalimentaire dans son ensemble en subira aussi les effets indirects, principalement par une augmentation des coûts de transport (voir en page 44 le texte de l’agro économiste David Tougas). Si l’Amérique du Nord au complet était soumise à une politique similaire, les effets sur l’économie seraient moins pervers – possiblement même positifs. Mais le fait que ni l’Ontario ni les États du Nord-Est américain ne s’y contraignent accroîtra les écarts de compétitivité existant déjà entre nos économies. Pour les entreprises
Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
plémentaires dans le prix de vente de produits négociés à l’international. La filière porcine en est un exemple évident. Ce n’est pas pour rien que la Commission sur Augmentation par type de combustible fossile Droits d’émissions ( $/t CO2e) 10 50 100 150 200
Essence (cents/L) 2,3 11,4 22,9 34,3 45,8
Diesel
(cents/L) 2,7 13,7 27,3 41,0 54,6
Propane (cents/L) 1,5 7,5 15,0 22,5 30,0
Source : Jean Dumont, Le marché du carbone du Québec (SPEDE) : Analyse et enjeux, mai 2013
les enjeux énergétiques du Québec a recommandé d’en suspendre la mise en œuvre, du moins jusqu’à ce que les voisins du Québec y adhèrent. Pour sa part, le Beacon Hill Institute soutient qu’un tel système fera diminuer l’emploi, l’investissement, le revenu personnel et le revenu disponible. Les consommateurs québécois, dont le portefeuille n’est déjà pas exagérément garni, consacreront une part plus importante de leur revenu à l’achat de produits pétroliers et paieront un surcoût à travers l’ensemble des biens de consommation. Rien pour rassurer l’industrie de la vente au détail, qui traverse déjà une période difficile. L’été dernier, un grand quotidien québécois titrait : « Bourse du carbone : un leadership trop coûteux ? » Bonne question. Le réseau La Coop est proactif en matière d’environnement : citons son initiative dans le secteur de la biomasse et le fait qu’il est partenaire fondateur de la COOP carbone, notamment. Mais devant un tel enjeu, nul ne peut faire cavalier seul.
MEILLEURE ÉCONOMIE DE CARBURANT JAMAIS OBTENUE PAR UN PICK-UP. VRAIMENT, LA MEILLEURE. Le tout nouveau Ram 1500 EcoDiesel 2014 s’habitue à marquer l’histoire. Plus tôt cette année, il a été nommé Camion de l’annéeMC selon Motor Trend pour la deuxième année consécutive, une première dans le monde des pick-up. De plus, il est le seul pick-up léger diesel au pays à offrir un rendement éconergétique d’une efficacité allant jusqu’à 7,1 L/100 km (40 mpg) sur route*, la meilleure économie de carburant jamais obtenue par un pick-up. Son moteur V6 EcoDiesel ultra efficace de 3 litres offre aussi une puissance de couple insurpassée pour un V6 de 420 lb-pi† et une capacité de remorquage allant jusqu’à 9 200 lb ≠. Alors si vous voulez économiser sur le carburant tout en comptant sur un camion qui livre la marchandise à tout coup, prenez le volant d’un Ram 1500 EcoDiesel 2014. Sinon, vous passeriez à côté d’un camion qui est passé à l’histoire.
* Selon les cotes de consommation de carburant sur route d’ÉnerGuide 2014. Méthodes d’essai du gouvernement du Canada. La consommation de carburant varie selon les habitudes de conduite et d’autres facteurs. Consultez votre concessionnaire pour en savoir plus sur les cotes ÉnerGuide. Efficacité allant jusqu’à 10,2 L/100 km (28 mpg) en ville et 7,1 L/100 km (40 mpg) sur route pour le modèle Ram 1500 4x2 avec un moteur V6 EcoDiesel de 3 L à transmission automatique à 8 vitesses. Voyez votre concessionnaire pour des précisions supplémentaires sur le programme ÉnerGuide. ≠ Avec l’équipement approprié. † Selon le segment des gros camions d’Automotive News. RAM est une marque de commerce déposée de Chrysler Group LLC et utilisée sous licence.
CAMIONRAM.CA
Femme engagée
Cathy Fraser, une meneuse-née Par Hélène Cossette
Cathy Fraser est une femme occupée, mais surtout organisée, tient-elle à préciser. Administratrice à La Coop Univert, cette dynamique mère de trois enfants de 7, 10 et 21 ans est aussi copropriétaire d’une ferme laitière, restauratrice, et membre du comité consultatif d’urbanisme et du comité organisateur de la fête annuelle estivale de Lac-aux-Sables, en Mauricie. PHOTO : GENEVIÈVE MORIN, PHOTOGRAPHE
S
on conjoint étant lui aussi passablement occupé – Nicolas Hamelin est conseiller municipal et administrateur à La Coop Saint-Ubald –, la famille utilise un grand calendrier où tous les engagements et fins de semaine de congé (une sur deux) sont rigoureusement notés. « C’est par choix que nous avons un horaire chargé, souligne Cathy. Parce que dans les petites localités comme la nôtre, il faut que des gens s’impliquent si on veut que ça bouge ! » Réélue au conseil d’administration d’Univert en 2014 pour un deuxième mandat de trois ans, Cathy Fraser siège comme deuxième viceprésidente et membre du comité de crédit. C’est le côté gestion qui l’a incitée à s’investir au sein de sa coopérative : « J’aime être au courant de ce qui se passe et je crois en mes qualités de gestionnaire.
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Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
Je suis capable de poser les bonnes questions et je prends toujours le temps d’analyser les choses avant de rebondir », résume-t-elle. Son aptitude pour la gestion s’est d’ailleurs manifestée très tôt. Pendant ses cours de théâtre, vers l’âge de trois ou quatre ans, raconte-t-elle, ce petit bout de femme voulait déjà diriger tout le monde sur le plateau ! Cette meneuse-née n’avait cependant jamais rêvé de devenir agricultrice. Ayant grandi à Laval, elle a étudié en technologie du génie civil. Elle a ensuite travaillé dans ce domaine pendant 10 ans, à Montréal, avant de changer complètement de style de vie, par amour et par choix. C’est par l’intermédiaire de la famille de sa mère, originaire de Lac-aux-Sables, que la citadine a rencontré le producteur laitier avec lequel elle partage sa vie depuis 2003. « En me voyant entrer dans l’étable et toucher aux animaux, mon beaupère a tout de suite senti que j’y étais à ma place », raconte l’agricultrice, qui a acquis 21 % des actions de la Ferme Galyco lorsque ce dernier s’est retiré de l’entreprise familiale, en 2006. Les conjoints ont alors entrepris la construction d’une nouvelle étable afin d’augmenter leur cheptel à une centaine de têtes. Grâce au suivi serré exercé par Cathy, le budget de départ a été parfaitement respecté, remarque-t-elle avec fierté. Secondé par un employé à temps plein depuis un an, Nicolas assume aujourd’hui l’essentiel des responsabilités à l’étable et aux champs. Cathy s’occupe pour sa part des aspects administratifs, en plus de donner un coup de main lorsque ses obligations familiales et son nouveau rôle de restauratrice le lui permettent. Depuis deux ans, en effet, elle est copropriétaire, avec quatre de ses cousines, du Resto-bar Le Brinadon, où elle cumule des tâches de gestion et des remplacements à la cuisine et au service. Cathy Fraser carbure aussi aux nouveaux défis. Au moment où nous écrivons ces lignes, cette adepte de course à pied et de deck hockey (hockey de terrain) s’entraînait pour le premier Défi Vélo La Coop. De plus, elle planchait sur un projet d’élevage naturel de bœuf de boucherie, dans le but d’offrir localement une viande de qualité dès le printemps 2015. Attirée par la possibilité de relever un défi plus grand en gestion, elle songeait également à se présenter au poste réservé à une femme au conseil d’administration de La Coop fédérée. « Le réseau étant actuellement face à des enjeux stratégiques majeurs, je trouve important qu’on ait notre mot à dire », fait-elle valoir.
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CUMA
Une CUMA qui a le sens des affaires
Partager une moissonneuse-batteuse entre une dizaine d’agriculteurs, c’est possible en se parlant et en établissant des règles du jeu claires.
Texte et photos de Nancy Malenfant Conseillère aux affaires coopératives La Coop fédérée nancy.malenfant@lacoop.coop
Celui qui a dit que business et amitié ne font pas bon ménage ne connaît certainement pas la Coopérative d’utilisation de matériel agricole de Laurierville.
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lus que des voisins et des amis, les 23 membres de la CUMA de Laurierville sont des partenaires d’affaires. Et qu’ils partagent une seule ou plusieurs des 19 machines de la coopérative, chacun y trouve son compte. « Nous faisons tout pour que les membres aient accès à la machinerie la plus performante au moindre coût possible », résume le président de la CUMA, Réjean Bergeron. Pour y arriver, le conseil d’administration et les membres ont mis en place différentes stratégies au fil des années. L’embauche de conducteurs pour certaines machines, le travail à forfait à l’externe et le renouvellement fréquent du matériel font partie de ces stratégies.
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Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
Neuf producteurs, un semoir D’un œil extérieur, partager un semoir à maïs entre neuf producteurs agricoles peut sembler une idée farfelue. Pourtant, grâce à la combinaison des bons ingrédients, cette recette fonctionne pour la CUMA de Laurierville. « Nous nous sommes donné une ligne directrice dès le départ, en 2003 », raconte Ghislain Michaud, l’un des membres fondateurs de la coopérative. « Pour être efficace, le planteur devait demeurer attaché au même tracteur et nous devions désigner un conducteur », explique l’ancien administrateur de La Coop des Appalaches. Ce qui fut dit fut fait. Bon an, mal an, quelque 400 ha (1000 acres) de maïs sont semés sans qu’aucun membre soit laissé de côté. Deux ou trois conducteurs se relaient durant la période des semis pour que l’équipement puisse fonctionner jour et nuit. Par souci d’équité, le contrat d’engagement de la branche d’activité précise qu’un producteur ne peut faire semer qu’un maximum de 60 ha à la fois si d’autres membres ont aussi des champs en attente. Le même principe s’applique à la
SAINT-HYACINTHE
13 | 14 | 15 JANVIER 2015
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BON COUP « Notre meilleur coup, c’est d’avoir démarré la CUMA », blague Jean-Philippe Gingras pendant que ses voisins acquiescent en riant. « Les gens du coin ont appris à travailler ensemble, à se voisiner, à faire des choses en commun », ajoute Ghislain Michaud, l’un des huit membres fondateurs de la CUMA. Une belle école pour apprendre comment allier relations humaines et affaires, quoi !
Après une mésaventure avec un équipement de récolte d’une marque moins connue, Damien Boissonneault recommande de faire affaire avec des entreprises fiables et dont la réputation est établie afin d’éviter d’avoir de mauvaises surprises. « Il faut aussi s’assurer d’avoir un service après-vente, car quand la machine casse pendant la fin de semaine, que le concessionnaire est fermé jusqu’au lundi et que les travaux pressent, c’est frustrant », souligne le responsable et conducteur de la moissonneuse-batteuse de la CUMA de Laurierville.
MAUVAIS COUP Le conseil d’administration de la CUMA de Laurierville (de gauche à droite) : Réjean Bergeron, président; JeanPhilippe Gingras, administrateur; Martin Bourque, administrateur; Jean-Noël St-Amand, administrateur; Jean-Pierre Bédard, vice-président; Danièle Fournier, secrétaire-trésorière.
moissonneuse-batteuse, pour laquelle la limite stipulée au contrat est plutôt de deux jours de beau temps. Damien Boissonneault, membre de la CUMA, est responsable de la batteuse et la conduit conjointement avec son fils. Il croit que ces précisions dans le contrat d’engagement permettent de prévenir les conflits. « Nous conduisons la batteuse depuis sept ans et tout s’est toujours bien passé. Et ce, même avec 1500 ha récoltés chez 10 membres l’an passé. » Les particularités du sol et la topographie de cette localité du Centre-du-Québec constituent un autre ingrédient de cette recette à succès. « La différence de température et de type de sol entre les terres situées en haut et celles situées en bas de la paroisse fait qu’elles ne sont pas toutes prêtes à être ensemencées en même temps. Ce sont des facteurs facilitants », dit Martin Bourque, jeune administrateur de la CUMA.
Travail à forfait Dès les débuts de la coopérative, le conseil d’administration a accepté que les branches qui le souhaitaient puissent réaliser des travaux chez des agriculteurs non membres avec les équipements de la CUMA. « Ce ne sont pas toutes les CUMA qui l’acceptent, mais nous avons fait ce choix », expose le président, Réjean Bergeron. Néanmoins, les règles du jeu sont claires : il faut que tous les membres de la branche d’activité soient d’accord et que la priorité dans l’ordre de réalisation des travaux soit accordée aux membres. Car bien que le travail à forfait contribue à diminuer le taux de location d’un équipement, il ne doit pas être privilégié au détriment des besoins des membres. C’est seulement s’il reste du temps et que les conditions météorologiques le permettent qu’il sera possible d’effectuer des travaux à l’extérieur.
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Changer d’équipement En ce qui concerne le renouvellement du matériel de la CUMA, les membres ont opté pour la proaction. « Nous n’attendons pas trop longtemps pour changer les équipements. Nous nous arrangeons toujours pour avoir un modèle à la fine pointe », affirme Réjean Bergeron. L’intensité d’utilisation et le nombre de membres qui adhèrent à la branche déterminent si l’on achètera une machine neuve ou d’occasion. Afin de minimiser les risques de panne lors des périodes où le temps compte, aucun compromis n’est fait sur la qualité et la fiabilité des équipements de semis et de récolte.
L’attitude avant tout Le succès d’une entreprise ne repose pas que sur ses pratiques commerciales, mais aussi sur les gens qui en font partie. « Le respect, c’est la clé pour que ça fonctionne », croit Renaud Bergeron. Ce producteur laitier et porcin qui préside aussi La Coop des Appalaches voyait déjà le potentiel et les avantages du partage de matériel avant même qu’il ne soit formalisé dans la CUMA. « Pour nous, la coopérative, c’était juste une autre façon de faire, car nous partagions déjà de la machinerie entre voisins », expose-t-il. Néanmoins, ce ne sont pas tous les agriculteurs des environs qui ont sauté à pieds joints dans le projet. « Faire partie d’une CUMA demande une certaine ouverture d’esprit, insiste Ghislain Michaud. De nombreux producteurs étaient habitués à posséder leur propre machinerie et à faire leurs affaires tout seuls. Les jeunes montrent plus d’ouverture. Ils ont vu leurs parents évoluer dans la CUMA. Ils savent que ça permet d’acquérir de l’équipement neuf et performant tout en laissant de l’argent disponible pour investir ailleurs dans la ferme. Par ailleurs, la CUMA permet de relayer un certain savoir entre les générations et entre voisins, car inévitablement, on se parle plus souvent en échangeant de la machinerie. » Cette relève donne d’ailleurs un nouvel élan à la CUMA, avec la prochaine génération qui fait tranquillement son entrée dans les fermes membres et avec deux jeunes administrateurs récemment élus. Jean-Philippe Gingras est l’un d’eux. Il siège au conseil d’administration depuis deux ans et loue huit machines dans la coopérative. Selon lui, ce qui fait le succès d’une CUMA, c’est la capacité de chaque membre de mettre de l’eau dans son vin. « Je tiens à la CUMA et je veux continuer à en faire partie, alors je fais les compromis qui viennent avec. C’est plus motivant de travailler en groupe que tout seul dans ton coin », conclut-il.
RENTABILITÉ RECHERCHÉE ICI
RÉSULTATS DE PARCELLE E67D10 LR
2900 UTM | multi-années
Hybride
Rendement kg/ha
Humidité %
Verse %
Poids spécifique kg/hl
Nombre de sites
Avantage de revenu $/ha
Elite
E67D10 LR
12666
19,7
1,3
69,3
3
203,66 $
Elite
E67D10 LR
12920
23,7
4,6
67,9
17
70,13 $
Elite
E67D10 LR
13202
23,1
0,5
68,3
13
69,32 $
Elite
E67D10 LR
13315
25,0
0,7
68,2
9
2,94 $
Elite
E67D10 LR
13553
23,8
11,0
68,3
6
121,74 $
Elite
E67D10 LR
13729
24,5
0,0
70,0
3
49,29 $
Elite
E67D10 LR
13255
21,3 20,8
14,3
0,7
68,7
3
238,10 $
Elite
E67D10 LR
13141
24,0
1,0
68,0
12
134,54 $
E67D10 LR
565
0,3
-3,0
-0,8
66
111,21 $
Marque
Pioneer
Pioneer
Pioneer Pioneer Pioneer Pioneer Pioneer Pioneer
Elite
38M58
P9623
P9855 P9917
P9519
P9754 P9329
P9411
11473
12381
12844 13362
12593
13464 11805 12210
19,5
22,7
23,6 25,5
21,9 24,7
23,0
6,3
6,8
4,1 3,6
12,4 0,0
2,3
71,0
69,8
68,2 67,8
69,3 69,0
72,0 69,3
vs compétiteurs Au Québec et dans l’est de l’Ontario au 20 octobre 2014. Rendement en kg/ha corrigé à 15,5 % d’humidité. Vos résultats peuvent varier. Le poids spécifique est pris au moment de la récolte sur une base humide. L’avantage de rendement est calculé à 180 $/tm à 15,5 % d’humidité moins 1,60 $ par point d’humidité /tm pour le séchage.
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V i e c o o p é r at i v e
Du vélo
pour un effet d’entraînement Par Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.
Ils voulaient se remettre en forme, se remettre en route, se remettre en selle, le tout en amassant des fonds pour de nobles causes et pour nouer des contacts entre employés et administrateurs. Toutes les raisons étaient bonnes pour participer au Défi Vélo La Coop, les 13 et 14 septembre dernier.
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our cette première édition organisée de main de maître, selon la dizaine de personnes interviewées, une centaine de cyclistes avaient décidé d’enfourcher leur bécane. Partis de Lévis à destination de Sainte-Marie pour un retour le lendemain, les cyclistes avaient le luxe de pouvoir arrêter, pour se ravitailler, à la Ferme Agrimatic (SaintCharles-de-Bellechasse), au garage de machinerie de La Coop Unicoop (Saint-Anselme), au siège social d’Unicoop (Sainte-Hénédine), à La Coop Seigneurie (Saint-Narcisse-de-Beaurivage) et à l’usine d’Olymel (Saint-Henri). Grâce à une kyrielle de bénévoles, des dîners santé, de l’animation et des jeux gonflables avaient même été prévus à l’intention des accompagnants des valeureux sportifs.
Rencontres à relais Rencontrés après leur première journée à battre la campagne, ces coureurs étaient beaux, bons et capables, dans leurs vêtements moulés qui faisaient saillir leurs muscles. Avec dans le collimateur environ 200 km de vélo en deux jours, les employés et dirigeants s’étaient inscrits au printemps et soigneusement préparés pour relever le Défi. C’est le cas d’Édith Descarreaux, conseillère spécialisée en aviculture, et de Josée Gagnon, adjointe de direction chez Olymel. S’étant inscrites dans la catégorie Cyclistes intermédiaires, les deux femmes faisaient partie d’un groupe d’une dizaine de mordus du vélo menés, comme
PHOTOS : PATRICK PALMER
Pédaler pour les causes
Au terme du périple cycliste, le président de La Coop fédérée, Denis Richard, et le chef de la direction, Gaétan Desroches, ont pu remettre trois chèques de 13 500 dollars chacun (40 500 $ au total) aux organismes Moisson Beauce et Club des petits déjeuners ainsi qu’à l’école PointeLévy. Avant même la fin des deux journées cyclistes, le responsable de l’activité, Marc Gauthier, confirmait déjà la tenue d’une deuxième édition l’an prochain, dans la région de Victoriaville.
PHOTO : ÉTIENNE GOSSELIN
« Notre objectif avec le Défi Vélo La Coop n’est pas de faire de nos employés des athlètes, mais plutôt de leur permettre de relever un défi rassembleur et de les sensibiliser à l’importance d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière », affirmait le chef de la direction, Gaétan Desroches, dans un communiqué précédent l’activité. Des propos qui trouvent écho chez Marc Gauthier, directeur principal de la rémunération, des assurances collectives et du SIRH de La Coop fédérée. « On a mis sur pied le Défi Vélo pour créer une culture santé au sein de l’organisation, en accord avec notre programme Santé La Coop », explique ce dernier après avoir luimême mouliné le parcours. « L’activité physique a quelque chose de contagieux ! » rappelait pour sa part le président de La Coop, Denis Richard.
Cycliste aguerri, Gaétan Roger a conseillé les organisateurs du Défi Vélo pour le choix du parcours balisé et les arrêts de ravitaillement.
chaque groupe, par un encadreur, un spécialiste sur deux roues ayant reçu une formation sur la sécurité à vélo, particulièrement lors des grands tours cyclistes. Le cri de ralliement de cette équipe baptisée Les Poulets ? Cot-cot-cot ! À l’autre bout du spectre, il y a Yan Légaré, directeur des ventes de La Coop Agrivert, qui n’a pas enfourché souvent son vélo de route pendant la belle saison. « J’ai fait environ 200 km durant l’été », avoue-t-il, mi-penaud, mi-badin. S’il a pédalé pour la cause, il était tout de même capable de causer en pédalant ! Toujours volontaire pour les activités du réseau La Coop – tournois de balle molle ou de hockey –, Yan n’a pas eu tout le temps voulu pour s’entraîner, même s’il a sorti le vélo pour en faire avec ses enfants. Il a toutefois réussi à participer aux trois sorties préparatoires des employés de sa coopérative, comme en témoignent les photos qu’il a mises sur sa page Facebook pour motiver les troupes et donner l’exemple, mais pas pour se rendre sexy avec son casque ! « Pour ma part, j’ai décidé de m’inscrire au Défi pour me remettre en forme et pour les causes soutenues », explique plus sérieusement le directeur général d’Agrivert, Mario Gagnon, qui avait avalé 1500 km d’asphalte durant l’été avant de prendre position sur la ligne de départ. Un autre directeur général tout sourire, Gaétan Roger, de La Coop Unicoop, avait le regard d’un homme heureux et détendu, même après une centaine de kilomètres sur les routes de Chaudière-Appalaches. À n’en pas douter, ce « jarret noir » a les jarrets en forme ! « Quand j’ai reçu l’appel de Marc Gauthier pour l’aider à organiser l’activité, je n’ai pas hésité une seconde, d’autant plus que je fais moi-même partie d’un club cycliste. » Une autre personne habituée à l’autopro pulsion est Isabella Gennaro, analyste des médias à La Coop fédérée, qui ne pourrait pas se passer dans la vie d’un ordinateur, d’un téléphone multi fonction et de son vélo à pignon fixe. Vraiment ? Oui, sans trop souffrir, assure-t-elle, Isabella n’a pas pu arrêter de pédaler dans les descentes ni changer de vitesse dans les collines beauceronnes avec une telle monture. Vivement la Montérégie pour elle ! NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014 | Le Coopérateur agricole
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Lait
Technologie et confort = profits Afin de bien se positionner dans leur secteur, les Bergeron, producteurs de lait élites, ont misé sur le bien-être animal et la gestion serrée de toutes leurs activités. Résultat : la rentabilité de l’entreprise est en hausse et des sourires illuminent leurs visages. Par Patrick Dupuis, agronome PHOTO : BERNARD DIAMANT
C
ertificats de production, reconnaissances honorifiques, premiers prix d’exposition et autres mentions d’excellence ont jalonné le parcours presque sans faille de la Ferme Bergeroy, fondée il y a près de 60 ans. Le titre de Maître-éleveur, décroché en 2007, a fait culminer la fierté des propriétaires, Claude et René Bergeron, et de la conjointe de ce dernier, Guylaine.
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Le troupeau de 200 vaches laitières compte 29 sujets classifiés EX et 125 TB. « On fait le mieux qu’on peut », dit René avec modestie. En effet, question génétique, Bergeroy Holstein ne laisse rien au hasard, en commençant par une analyse poussée des choix de taureaux pour chacun des sujets.
De cœur et d’esprit Le bien-être animal est un concept chouchouté par le triumvirat de Saint-Samuel-deHorton. Sa contribution au succès de l’entreprise est indéniable.
La toute nouvelle étable, mise sur pied au printemps 2014, a poussé à un niveau inégalé l’investissement à ce chapitre. Elle rassemble une foule d’éléments de bien-être, à la fois pour le bétail et ceux qui s’en occupent. Le projet a mijoté pendant deux ans. L’entreprise, qui a connu une croissance considérable au cours des dernières décennies, était à la croisée des chemins. Le cheptel était réparti dans cinq sites de production dont trois étaient désuets; il fallait agir. En réduire le nombre faciliterait le travail et abaisserait du coup les besoins en main d’œuvre. Pour s’inspirer, les proprios ne ménagent pas les efforts : visites à la World Dairy Expo, de Madison (Wisconsin), et dans de multiples exploitations d’ici et des États-Unis; acquisitions de connaissances par l’entremise du site Web
Initiative1 – mis au point par les Drs Nigel Cook et Ken Nordlund, de l’Université du Wisconsin, à Madison, des sommités en matière de bien-être animal. Ce site renferme une foule de renseignements techniques et économiques pour l’industrie laitière. Par ailleurs, depuis le début du projet d’expansion, les experts-conseils Robert Leclair et Annick Bédard, de La Coop des Bois-Francs, ont collaboré aux prises de décisions. Et enfin, le Dr Raymond Caron, éleveur et médecin vétérinaire, a aussi contribué à la recherche de meilleures solutions lors de la construction du bâtiment. Tout a été repensé : la structure de l’étable, la façon d’y loger et d’y faire circuler les vaches, le matériau des logettes, l’éclairage, le mode de traite, l’alimentation, la litière. Les éléments clés au cœur de la réflexion : le bien-être, les économies et la rentabilité. On s’est carrément mis dans la tête de la vache : « Je dors où ? Je me fais traire où ? Je mange où et quoi ? » Les propriétaires optent pour une étable en « T » de 33 m sur 146 (110 pi sur 480), à stabulation libre, avec litière de sable, logettes en plastique de type Greenfreestall et salon de traite double-12 en épis. Un véritable saut technologique. Bureau, salle de réunion vaste et confortable, vestiaire, salle de bain moderne et cuisine font également partie du complexe flambant neuf et de haute technologie de quatre millions de dollars. Tout pour plaire aux bovins comme
PHOTO : PATRICK DUPUIS
La rotation des groupes de vaches dans le bâtiment a été entièrement repensée. On passe, d’un parc à l’autre, des vaches ayant récemment vêlé à celles sur le point de mettre bas.
1
www.thedairylandinitiative. vetmed.wisc.edu
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PHOTOS : PATRICK DUPUIS
Toute la famille met la main à la pâte : René, Guylaine, leurs enfants Félix, Judith et Tommy (à l’extrêmedroite), et Claude, le frère de René.
À votre agenda Il y aura Portes ouvertes à la Ferme Bergeroy, le 6 décembre prochain. Bienvenue à tous!
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aux humains – une dizaine d’employés s’activent joyeusement sur les lieux, dont plusieurs femmes, qui apprécient la sensibilité et le souci du détail des éleveurs. La relève fait bien entendu partie de l’équipe : Judith, Félix et Tommy – les enfants de René et Guylaine. Les éleveurs ont même installé de typiques fontaines d’eau que l’on retrouve dans les écoles pour les classes en visite à la ferme. Pourtant, René « s’était fait dire » qu’il allait perdre 40 vaches en passant d’une stabulation entravée (dans l’ancien bâtiment) à une stabulation libre. « La prédiction s’est révélée totalement fausse, dit-il. Au contraire, la production a grimpé, et ce, toujours avec les mêmes animaux. » Le sable aussi en a fait sourciller plus d’un dans l’entourage des propriétaires. Une litière de pauvre, disait-on. Au Wisconsin, étonnement : cela fait près de 30 ans que les producteurs de lait l’utilisent. Et parmi les 25 meilleurs de cet État, seuls 3 n’en sont pas des adeptes. Voilà qui clôt le débat. « C’est connu, litière de sable rime avec confort », lance Guylaine. Et confort rime avec santé, diminution des blessures, longévité et productivité. Quelques chiffres à l’appui : « Dans un troupeau de 200 vaches, conserver les sujets trois mois de plus se traduit par 600 mois additionnels de production, calcule Guylaine. Sachant qu’une lactation dure 10 mois, c’est l’équivalent de la production de 60 vaches. Il faut aussi garder en tête que la première lactation paie les frais des deux années d’élevage. Les lactations suivantes, c’est le profit qui entre. » Litière de sable rime également avec économie. Elle coûte entre 5000 et 10 000 $ par année à la Ferme Bergeroy… pour 300 têtes ! La paille, elle, allégeait de 30 000 $ leur compte en banque ! « Résultat : ils font d’une pierre deux coups. Ils réduisent la culture de l’avoine au profit du soya, généralement plus payant », fait savoir Annick Bédard, agronome et experte-conseil en productions végétales à La Coop des Bois-Francs. Autre avantage. Le sable n’étant pas une matière biodégradable, les bactéries n’y ont pas d’emprise. L’incidence des maladies dans le troupeau est forcément moindre. Le Sandman (voir la vidéo à l’adresse suivante : goo.gl/BAukc0), équipement récemment
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Un salon de traite ergonomique. Un plancher flottant s’ajuste à la grandeur des personnes effectuant la traite. Chaque trayeuse est munie d’un bras qui évite d’en supporter le poids. Au revoir les tendinites !
La section pour les vaches en transition sur litière accumulée de mousse de tourbe, une litière très absorbante qui n’exige que peu d’entretien. Le pH de la litière est acide (4,5). Les pathogènes et larves de mouche ne peuvent facilement s’y développer. Chaque semaine, les éleveurs décompactent la litière à l’aide d’un rotoculteur. On la change lorsque son pH devient plus basique (à 6,5).
« Il est prouvé que le confort est rentable, insiste Raymond Caron, médecin vétérinaire qui s’est inspiré des travaux de Temple Grandin, célèbre spécialiste américaine du bienêtre animal. Il est important de suivre l’avancement des technologies et d’aller voir comment les notions de confort ont été intégrées dans les élevages. »
PRODUCTIONS VÉGÉTALES
Chaque vache porte une puce ATQ à l’oreille, pour permettre l’identification, et un collier de mesure d’activité, pour faciliter la détection des chaleurs.
Les paramètres d’éclairage, commandés à l’aide d’une console centrale, ont été établis en fonction de la saison et de chaque stade de production des vaches. Les économies d’énergie font partie des nouvelles façons de faire : système d’éclairage basse consommation et récupération de la chaleur du lait pour chauffer bureau, vestiaire, entrée, salle de réunion et cuisine. Les eaux usées sont aussi récupérées pour le lavage des allées de retour des vaches et de leur aire d’attente.
Les Greenfreestall sont en plastique très robuste et dotées d’une barre de cou de hauteur ajustable. Le plastique réduit l’incidence des blessures. Les dimensions sont de 48 po (1,3 m) de largeur sur 72 po (1,83 m) de longueur. Le devant de la stalle est exempt d’obstacles. La vache peut s’étirer et se lever librement, comme au pâturage.
acquis par les Bergeron, permet d’égaliser quoti diennement le sable des logettes tout en lui donnant une légère inclinaison vers la raclette. « Cette pente réduit la pression exercée par le rumen sur le cœur et les poumons de la vache, explique Claude. Elle permet également, après la mise-bas, de favoriser le drainage du système reproducteur, ce qui prépare la vache plus rapidement à une prochaine gestation. L’intervalle mise bas-saillie fécondante est donc réduit. » « Chaque jour d’intervalle entre la mise-bas et la saillie fécondante coûte 3 $ par vache, ajoute Claude. Le réduire de 30 jours, pour un troupeau de 200 vaches, se traduit par des économies de 18 000 $ par année. » Dans ce nouvel environnement où le confort est à l’honneur, les taux de reproduction ont monté en flèche et la détection des chaleurs a été grandement facilitée. Quant au piétin, il a presque disparu. « Bref, la santé du troupeau s’est nettement améliorée, le compte des cellules somatiques a chuté et la longévité des vaches sera en progression », indique René. « Élever des animaux et produire du lait est un privilège, croit le Dr Raymond Caron. Tous les producteurs doivent en être conscients, car les consommateurs, eux, demandent de plus en plus que les animaux d’élevage soient bien traités. En Californie, où la mentalité et les attentes de la société sont possiblement 10 ans en avance sur la nôtre, des restaurants offrent déjà de la viande certifiée «“bien-être’’ ». « Les investissements dans le bien-être animal, les vaches en payeront la facture par une meilleure production », fait savoir Robert Leclair, expert-conseil en production laitière à La Coop des Bois-Francs.
Annick Bédard, agronome, experte-conseil La Coop des Bois-Francs « Dans le but de toujours s’améliorer, les clients participent à Agriscan, l’analyse Coop technico-économique pour le secteur végétal, qui permet d’évaluer précisément la marge nette de chaque culture et de chaque champ. » Objectifs de la famille Bergeron : Amélioration des terres (400 ha ont été drainés au cours des cinq dernières années) Accroissement des rendements Diminution du coût de production des fourrages Mise en place d’un guide de bonnes pratiques Adoption graduelle du semis direct et du travail minimum du sol pour économiser temps, passages au champ et carburant. 2241 acres (907 hectares) - Maïs : 888 acres, dont 125 en ensilage - Soya : 843 acres - Foin : 424 acres, dont 76 sont convertis à la culture du soya après la première coupe de foin. - Avoine : 66 acres - Pâturage : 20 acres
ALIMENTATION DU TROUPEAU
Robert Leclair, T. P. Expert-conseil La Coop des Bois-Francs Production : 11 329 kg de lait
Prochain épisode
Quota : 225 kg M.G.
Les propriétaires étaient au Wisconsin en octobre dernier. Ils allaient y rendre visite à quatre producteurs laitiers élites, dont certains élèvent jusqu’à 1000 génisses par année. Leur but : s’inspirer de leur savoir-faire pour loger et gérer leurs sujets âgés de 0 à 5 mois. L’amélioration continue, toujours !
MCR : Troupeau Select 750 (247-255-253) RTM : Foin en balles rondes, ensilage de foin et maïs AG-BAG, maïs humide - Minéral 18-5 T vrac silo 5 T - Synchro Mix45 silo 20 T - Synchro 4047V option 2 silo 5 T - Transimil 15 LP - Goliath VO-21 cube - Minéral Transilac VT3-6T
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B ov i n
Planification stratégique
et vent d’optimisme en production bovine Depuis deux ans, les principaux acteurs de la production bovine du Québec planchent sur une planification stratégique. Tous veulent stimuler ce secteur d’activité agricole afin d’établir des bases prometteuses pour l’avenir. Les forces et les faiblesses ayant été déterminées, le plan d’action vise à stimuler les troupes. Par Stéphane Payette, T.P.
D’
PHOTO : BERNARD DIAMANT
entrée de jeu, le président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ), Claude Viel, touche à une corde sensible. « Nous voulons intéresser la relève à la production bovine, dit-il. Il y a moyen d’en vivre, aucun doute là-dessus. » Les dernières années n’ont pas été tendres envers le marché des veaux d’embouche et des producteurs de vache-veau. Certains se sont découragés et ont cessé la production. Depuis un peu plus d’un an, le prix sur le marché s’est raffermi et le sourire est revenu sur les lèvres de nombreux producteurs. « Il faut que nous conservions ce vent d’optimisme. C’est vrai que ç’a été
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dur, mais ce n’est pas le cas présentement, assure Claude Viel. Si nous répétons qu’il n’y a pas une “cenne” à faire dans ces productions, nous allons nous éloigner des fournisseurs et nous allons faire peur aux banques. » Pour se rapprocher des partenaires et stimuler la relève, Claude Viel croit que l’approche doit changer. « Nous devons apporter des solutions. » Dans le secteur des veaux d’embouche, au cours des cinq prochaines années, on mettra davantage l’accent sur les connaissances techniques. « Les jeunes qui sortent des écoles savent quelles sont les notions d’un programme alimentaire ou des cultures rentables pour leurs
L’environnement aussi est au cœur des préoccupations des gens du secteur bœuf. Les normes mises en place au début des années 2000 ont alourdi quelque peu la paperasse, déjà chargée avec les suivis de troupeau et la traçabilité (ATQ). « C’est certain que ça nous a coûté des producteurs, dit le président. Certains ont lâché la production. Là, nous avons aussi besoin de soutien. Nous sommes un des pays les plus clean du monde. Va falloir arrêter d’ajouter des exigences en matière d’environnement. La plupart de ceux qui poursuivent se conforment aux normes, et c’est dans ce domaine que la Financière et le MAPAQ doivent nous soutenir. Si nous investissons des milliers de dollars pour répondre à des exigences et que le marché plante, il faut que nous ayons les ressources pour continuer. »
Tourné vers l’avenir Claude Viel n’hésite pas une seconde quand il aborde l’avenir des activités de la FPBQ. Selon lui, les jeunes sont intéressés par la production, pourvu que les dollars soient au rendez-vous. La facilité avec laquelle les gens peuvent démarrer en production vache-veau est une force à exploiter. « Nous pouvons nous virer de bord rapidement si un acheteur veut une viande particulière, assuret-il. Il faut que ce soit payant pour eux. Prenez le cas de la demande de viande avec ou sans hormones. Nous allons évaluer les coûts et demander au gouvernement d’assurer le risque d’un éventuel manque à gagner des producteurs. » Pour les bouvillons d’abattage aussi, les défis à venir sont importants. La taille des entreprises varie au Québec, et les besoins des clients imposent de s’adapter. « Il y a des entreprises de petite taille et des grandes fermes. C’est important qu’elles s’assurent d’une rentabilité, croit Claude Viel. Présentement, elles doivent acheter au prix courant, sur lequel nous n’avons aucune influence, et c’est crucial pour eux de trouver des marchés stables. Il y a différents créneaux actuellement. Il faudra s’assurer de les conserver, et ça passe par un soutien de tous les secteurs. On ne se fait pas d’illusions. Ce ne sera jamais une production pour rouler en Cadillac et ce n’est pas le but. Par contre, il y a moyen d’en tirer une grande satisfaction. » u
PHOTO : FPBQ
entreprises, dit-il. C’est plus au chapitre des conseils pratiques que la demande demeure grande. Nous devons aider les producteurs à maximiser leurs connaissances, les aider à les mettre en pratique. » Sur ce plan, Claude Viel apprécie l’effort déployé par le réseau La Coop. Il souhaite que les dirigeants forment suffisamment d’experts-conseils pour répondre à la demande. Il tend la main aux coopératives. « Nous ne sommes pas de grands consommateurs de moulée, mais nous achetons beaucoup de plastique à balles rondes et beaucoup de matériaux. Nous sommes ouverts à une belle coopération. Le magazine Opti Bœuf est un bel outil. Ce serait un atout de le connaître mieux. » Selon Claude Viel, le suivi technique n’est pas nécessairement une priorité pour les employés du MAPAQ – les gens du secteur bovin le savent. Les membres de la FPBQ sentent une certaine ouverture des instances gouvernementales et souhaitent collaborer à améliorer les structures de marché. Les prix intéressants des derniers mois relancent l’industrie, et cela pourrait se transformer en création d’emplois dans les régions éloignées des grands centres, ce à quoi les gouvernements sont plus sensibles. « Nous aimerions mettre en place un centre d’expertise pour nous aider à offrir un produit de qualité en quantité suffisante, fait savoir Claude Viel. Présentement, nous produisons environ 100 000 têtes annuellement, et nous voulons en offrir plus de 180 000. Nous avons déjà fait un bout de chemin, mais il reste encore beaucoup à faire. Particulièrement si nous voulons séduire de nouveaux marchés. Pour que ce soit intéressant de prendre des animaux chez nous, le volume doit être constant. Même chose dans les marchés plus spécifiques. Les clients doivent avoir des produits à mettre sur les étagères à l’année. Ils ne peuvent pas en manquer. Avec un objectif de 180 000 têtes, nous serons en mesure de répondre à cette demande. » Un point positif pour les gens du secteur vache-veau est l’étalement des ventes sur plusieurs mois de l’année. Avec des encans réguliers, les prix sont meilleurs et les risques moins élevés. « L’impact d’une baisse de prix sur 10 veaux n’est pas le même que sur 100 veaux, ce que nous vivions avant », indique Claude Viel.
Le président de la FPBQ, Claude Viel, est convaincu que la production bovine a de l’avenir au Québec.
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PHOTOS : LA COOP FÉDÉRÉE
« Présentement, c’est l’une des seules productions agricoles conventionnelles dans laquelle vous pouvez penser embarquer », soutient le conseiller spécialisé en production bovine à La Coop fédérée. Le succès repose sur des investissements réfléchis et un engagement complet. Dans toutes les transformations que l’organigramme agricole vit depuis deux décennies, la production vache-veau semble susciter peu d’intérêt. « C’est en raison des marges bénéficiaires, indique Bruno Langlois. Elles sont faibles, c’est réel. Par contre, la quantité et la valeur des actifs nécessaires sont relativement faibles; c’est Bruno Langlois, conseiller ce qui permet d’embarquer dans la game souvent spécialisé en production bovine à La Coop fédérée, assure en commençant à petite échelle. Si les marges que la production vache-veau étaient aussi élevées que dans le lait ou le poulet, permet de dégager des marges ce serait tout simplement impossible. » bénéficiaires intéressantes. Le profit que génère une entreprise, agriIl invite même les producteurs laitiers qui cherchent à cole ou autre, demeure un facteur majeur pour augmenter leurs revenus sans obtenir du soutien financier. Les preuves sont modifier de façon majeure faites dans les secteurs laitier, avicole, maraîleur entreprise à regarder cher et des grandes cultures. Dans le domaine de près cette production. vache-veau, un producteur attentif peut dégager un revenu complémentaire, en production laitière entre autres, d’un troupeau moyen à 40 vaches-veaux). Peut-on rentabiliser la production (35 Bien entendu, on ne peut vache-veau ? Claude Viel y croit pas vivre uniquement avec un troupeau de cette taille, et Bruno Langlois encore plus. mais il s’agit tout de même d’un excellent placement. « Il faut être prêt à faire les choses autrement, indique Bruno Langlois. L’avantage des vaches, c’est qu’elles sont des unités de transformation à moindre coût. Elles arrivent toutes au monde en version traction
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intégrale; elles sont imbattables pour “cultiver” des parcelles moins productives, même dans les régions à maïs et à soya. »
L’offre du réseau La Coop Dans son entrevue, le président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec, Claude Viel, tendait la main au réseau La Coop pour aider les producteurs québécois. Bruno Langlois n’a pas hésité à répondre. « C’est certain que nous pouvons aider les producteurs, dit-il. Nous avons un personnel formé et proactif dans le champ. Nous avons une équipe dédiée. Nous avons même une agronome qui offre des conseils techniques en ligne. Le réseau La Coop a des gens en productions animales et végétales et en agroenvironnement qui peuvent donner un bon coup de main. De plus, comme plusieurs partenaires de CRF [Cooperative Research Farms] sont fortement impliqués en production bovine, nous avons accès à une excellente expertise. » De son côté, Bruno Langlois lance une invitation au secteur laitier. « Présentement, c’est pratiquement impossible de prendre de l’expansion rapidement dans la production laitière. Pourquoi ne pas produire des veaux de boucherie ? Les vaches de boucherie ont beaucoup d’affinités avec les vaches laitières : insémination, vêlage, pâturage et autres. Le producteur laitier n’a pas à acquérir de nouvelles compétences ou à investir dans de nouveaux équipements. Côté fourrage, les vaches de boucherie peuvent ajouter beaucoup de valeur à des lots dont les analyses ne satisfont pas aux standards recherchés pour les vaches laitières. »
PHOTO : BERNARD DIAMANT
La production vache-veau permet de dégager une belle marge bénéficiaire
Régions du territoire en concours :
Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Saguenay-Lac-Saint-Jean et Côte-Nord Le ministre Pierre Paradis est fier de présenter les grands gagnants nationaux du 125e concours de l’Ordre national du mérite agricole.
Des gagnants inspirants ! OR
Médaille d’or
Kathy Boucher, Christian, Jean-Marie et Yvan Drapeau, Nicole Labrie et Marjolaine Pelletier FERME JEANNICOLE INC. Bovin laitier Kamouraska
Deuxième rang national
Robin Malenfant et Chantal Thibodeau ÉRABLIÈRE ROBIN MALENFANT INC. Acériculture Sainte-Rita
Troisième rang national
Sylvain Boily et Chantale Bouchard FERME BOILY SENC Bovin laitier Saint-Bruno
ARgENT
Première médaille d’argent
Raynald Dufour et Linda Gaudreault FERME RAYLYNE Bovin laitier Saint-Gédéon
Deuxième rang national
Jean et Pierre Côté, Aline Drapeau Côté et Claudine Gagnon FERME BLANCO INC. Bovin laitier Sainte-Luce
Troisième rang national
Julie Gagnon et Sylvain Ouellet FERME CIBOULETTE INC. Bovin laitier Saint-Pierre-de-Lamy
BRONzE
Première médaille de bronze
Christine Gauthier, Julien et Kévin Rivard 9092-1248 QUÉBEC INC. (PRODUCTIONS RIvARD) Pomme de terre Saint-Ambroise
Deuxième rang national
Claudine Langevin, Louise Langlais, Denis et Germain Ouellet 9019-6437 QUÉBEC INC. (FERME HOELET INC.) Bovin laitier La Pocatière
Troisième rang national
Bernard Labrie et Julie Plouffe FERME JEAN LABRIE INC. Bovin laitier Kamouraska
AUTRES MENTIONS ET PRIx MENTION SPÉCIALE DE L’AgROTOURISME Jimmy et Stéphanie Deschênes et Yanick Morin LA FERME-5-ÉTOILES INC. Grands gibiers et cultures diverses Sacré-Cœur MENTION DE LA FORMATION AgRICOLE DE LA RELÈvE Parents : Christine Gauthier et Julien Rivard Enfant : Kévin Rivard 9092-1248 QUÉBEC INC. (PRODUCTIONS RIvARD) Pomme de terre Saint-Ambroise
MÉRITE PROMUTUEL DE LA PRÉvENTION Kathy Boucher, Christian, Jean-Marie et Yvan Drapeau, Nicole Labrie et Marjolaine Pelletier FERME JEANNICOLE INC. Bovin laitier Kamouraska PRIx DE LA COOP FÉDÉRÉE à L’AgROENvIRONNEMENT Luc Malenfant et Nancy Vézina FERME FLAMANDE INC. Bovin laitier Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup
mapaq.gouv.qc.ca/onma youtube.com/mapaquebec
Une réalisation de :
MENTION DE LA RELÈvE FÉMININE Parent : Gérard Doucet Enfant : Annick Doucet LES ENTREPRISES gÉRARD DOUCET LTÉE Bleuet Saint-Honoré
Partenaires :
Collaborateurs et associés : Saputo La Terre de chez nous Salon de l’agriculture L’Union des producteurs agricoles
F i l i è r e p o r c i n e c o o p é r at i v e
Élisabeth Lapointe, M. Sc. Conseillère en communications, La Coop fédérée elisabeth.lapointe@lacoop.coop
Profil d’un coordonnateur en évaluation économique Si la gestion de notre budget personnel semble compliquée, imaginez gérer celui d’une filière porcine coopérative pancanadienne qui compte avec des millions de dollars et qui se construit dans un marché difficile à prévoir ! C’est pourtant le travail de Jean Tanguay. Coordonnateur en évaluation économique en production porcine, il veille à ce que toutes les décisions techniques ou politiques soient rentables pour tous.
Dans le réseau La Coop depuis 1983, Jean Tanguay, agronome et expert-conseil, a orienté sa vie professionnelle vers la gestion et la vulgarisation économique de l’industrie porcine canadienne. Son intérêt pour les résultats économiques s’est rapidement dessiné alors qu’il visitait les producteurs et les coopératives pour les orienter vers les meilleures stratégies possible. Excellent vulgarisateur, il transforme les formules économiques complexes en équations simples.
PHOTO : LA COOP FÉDÉRÉE
Jean Tanguay coordonnateur en évaluation économique en production porcine La Coop fédérée
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Un quotidien loin d’être monotone ! Jean Tanguay parcourt le pays à la rencontre des producteurs et des coops du réseau. Habile à travailler en anglais et en espagnol, il voyage dans l’Ouest canadien pour conseiller Olysky sur des décisions de gestion. Cette année, il a même étendu son savoir jusqu’en Bolivie, dans le cadre d’une mission SOCODEVI. En outre, il compile les résultats technicoéconomiques de tous les éleveurs du réseau. Rien n’est laissé au hasard : performance, nombre de porcelets, quantité de moulée nécessaire, pouponnière, engraissement, objectifs et stratégies de développement. Sa passion : innover et créer des outils qui les aideront dans leur rentabilité. « Mon travail consiste à apporter l’éclairage économique aux décisions techniques des producteurs », dit-il. En tissant des liens serrés avec les producteurs, il installe un milieu de confiance et les conseille sur d’importantes décisions. « Il m’arrive de devoir aider des producteurs à sortir le plus dignement possible de leur production, mais d’autres fois, je dois les convaincre de rester et leur montrer comment se remettre sur pied. »
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Jean Tanguay jongle avec des budgets de millions de dollars, assiste aux conseils d’administration de la Filière porcine, influence les décisions liées à d’importants projets comme ceux des maternités collectives, et ce, tout en suivant les dernières tendances en matière d’économie en production porcine.
Prédire l’avenir, tout un défi ! Jean Tanguay doit faire en sorte que ses estimations soient suffisamment réalistes pour satisfaire un marché qui connaît des hauts et des bas. Il s’appuie sur plusieurs indicateurs, comme la Bourse de Chicago, les prévisions du Service des grains de La Coop fédérée ou encore le prix actuel de la moulée et du propane. « Mais, dit-il, personne ne peut prévoir un embargo de la Russie ou une sècheresse aux États-Unis ! » Chaque mois, Jean Tanguay échange avec les directeurs généraux des coops sur la rentabilité de mettre des porcelets en élevage compte tenu des conditions de marché prévues, afin qu’ils soient en mesure de mieux conseiller leurs clients. Jean a participé à l’élaboration du cahier des charges du porc La Coop, maintenant un atout considérable pour la Filière porcine coopérative. Lorsque des sujets économiques y sont traités, il est souvent appelé à assister aux réunions du conseil d’administration. Il y déploie alors son talent de vulgarisateur au profit des membres du conseil, qui sont ensuite mieux outillés pour mesurer les impacts des décisions à prendre. Enfin, il élabore des grilles de classement pour le porc La Coop et explique aux producteurs les avantages et les exigences qui résultent de leur engagement dans la Filière porcine. « La Filière représente un groupe d’éleveurs qui se donnent des façons de faire pour rendre leur production rentable », conclut-il.
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Vol aille
Patrick Leclerc, technicien agricole
Coordonnateur accouvaison et technique avicole La Coop fédérée patrick.leclerc@lacoop.coop et
Denis Caron, M. Sc., agronome Nutrition avicole La Coop fédérée
La gestion des plats dans le poulet de chair
denis.caron@lacoop.coop
Les plats sont là pour apporter l’aliment aux oiseaux, ce qui peut paraître anodin, mais de nombreux petits détails techniques feront que la prise alimentaire des oiseaux se déroulera sans heurt.
A PHOTOS : DENIS CARON
u démarrage des poussins, les aliments sont distribués dans des boîtes de carton ou de papier. Mais quand les oiseaux commencent à les consommer dans les plats, la situation peut se corser. La transition entre la méthode de distribution des aliments de la période de démarrage et l’alimentation directement obtenue des plats est une période qui demande une attention particulière. C’est le comportement des oiseaux, plus qu’un âge absolu, qui dicte nos interventions sur les distributeurs d’aliments. Plus on se dirige vers le septième jour d’âge, plus l’éleveur doit actionner manuellement ses soigneurs pour inciter les poussins à consommer directement dans les plats. À partir de sept jours d’âge, le plat de contrôle automatique devrait prendre la relève de l’éleveur. Pour ce faire, il faut respecter quelques points techniques.
Principe de base Le principe de base d’un plat de contrôle, c’est que les poulets doivent y consommer de façon identique ou très légèrement plus fréquente
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que dans les autres plats, de manière à ce qu’il fasse démarrer la vis d’alimentation et assure un approvisionnement uniforme à tous les autres plats « dépendants » (voir la photo, page 31). Pour s’assurer que les oiseaux consomment de façon suffisante au plat de contrôle, on peut utiliser la technique de la lumière installée au bout de la conduite d’alimentation, juste audessus du plat de contrôle. Cette technique peut prendre diverses formes : mettre une ampoule plus puissante sur la ligne d’éclairage du plafond (exemple : 100 watts, si les autres sont de 60 watts); descendre une ampoule au bout d’un fil (de type baladeuse) à quelques centimètres au-dessus du plat de contrôle; brancher une petite lumière à même l’alimentation électrique du moteur pour éclairer directement le plat de contrôle. Le démarrage de la vis du soigneur doit se faire avec le plus de sensibilité possible, en fonction du plat de contrôle (soit le niveau d’aliment dans ce plat). Pour ce faire, il est essentiel que le plat de contrôle ne repose pas au sol lorsqu’on désire qu’il fonctionne bien par lui-même, c’està-dire au-delà de sept jours d’âge des poussins.
Il est aussi essentiel d’effectuer un entretien préventif des moteurs et des composantes des soigneurs. Une composante du plat de contrôle à ne pas négliger est le commutateur de niveau (limit switch). Cela signifie vérifier régulièrement son bon fonctionnement, le nettoyer et, si on soupçonne qu’il provoque des arrêts de fonctionnement du distributeur d’aliments, le remplacer. Chacune des rangées de trémies est importante. Le nombre de plats est calculé en fonction du nombre d’oiseaux (nombre d’oiseaux/plat). Pas question qu’une série de plats fonctionne à moins de 100 % de capacité, ce qui serait alors autant de points de pourcentage de perdus en matière de performance des oiseaux. En soit, le système de vis sans fin dans une gaine métallique est un système assez simple. Par contre, on doit effectuer un entretien minimal des roulements à billes, du moteur et du commutateur de niveau.
Une invitation à consommer Une autre façon d’aborder le système du plat de contrôle est d’y voir un outil d’incitation à consommer pour nos poulets. Un peu comme la fameuse cloche du chien de Pavlov, c’est avec le son que l’entraînement des poulets se fait, tel un conditionnement, une réponse à un stimulus. En ce sens, il est préférable que les distributeurs partent souvent, mais peu longtemps, au lieu de peu souvent et longtemps.
Autres considérations techniques La hauteur des plats doit être réglée par rapport aux oiseaux, c’est-à-dire selon leur âge. Le rebord du plat doit être situé juste en dessous du bréchet de l’oiseau (consulter les recommandations des fabricants de plats et des entreprises de génétique aviaire). Cette hauteur assurera un accès optimal des oiseaux à l’aliment et ne les incommodera pas. Il est inutile de mettre les plats trop bas. Chez les oiseaux plus âgés, cela les incitera à se coucher pour manger, avec pour conséquence qu’ils auront tendance à s’égratigner les uns les autres, une situation qui favorise l’apparition de cellulite et une augmentation des condamnations à l’abattoir.
Faire vider les plats n’est pas aussi simple à faire qu’à dire. On commence cette procédure en arrêtant l’apport d’électricité au nourrisseur (moteur du plat de contrôle). Ensuite, on laisse les poulets manger tout l’aliment dans la majorité des plats, afin qu’ils soient vidés à environ 85 %. Pour ne pas trop faire chuter la quantité d’aliments consommée par les poulets durant cet arrêt de fonctionnement des nourrisseurs, nous recommandons d’effectuer cette procédure une fois par phase d’aliment et durant les derniers jours de la phase (exemple : durant le jour 21 de la phase d’aliment de croissance, qui se termine normalement au jour 23). Une fois les plats vides, c’est là que cette pratique peut être délicate. Pour que les oiseaux ne se précipitent pas tous en même temps aux nourrisseurs après ce léger jeûne, nous recommandons d’éteindre les lumières avant de redémarrer le système d’alimentation, de les laisser éteintes jusqu’à ce que les plats soient entièrement remplis, de mettre l’intensité très basse lorsqu’on rallume les lumières et de revenir à l’intensité normale après une heure ou deux. Le but est de réduire la congestion aux plats et de ne pas créer de cas d’égratignures et de cellulite.
Avant l’abattoir En préparation pour la sortie vers l’abattoir, on peut reproduire cette technique de vidage de plats pour réduire la quantité d’aliments restante, en calculant approximativement le temps de vidage et en prévoyant cette durée avant le jeûne préattrapage. En somme, la gestion des plats fait partie de la conduite globale des poulaillers et doit donc être effectuée en harmonie avec tous les autres points de gestion.
Plats dépendants
Une invitation à « finir son assiette » La procédure de vidage des plats, dont on entend souvent parler, peut servir à administrer un traitement médicamenteux dans l’aliment ou encore à s’assurer que les poulets un peu plus « becs fins » ne laissent pas de miettes dans leurs assiettes.
Plat de contrôle
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P r o d u c t i o n s v é g é ta l e s
Cultiver des arbres qui font la joie Texte et photos de Francine Saint-Laurent
«N
Serge Vaillancourt et Colette Martineau, de La Plantation du Pinacle, sont des marchands de bonheur, car ils cultivent des arbres de Noël qui font la joie de nombreux foyers québécois durant la période des Fêtes. Ils sèment également la joie ailleurs, puisqu’ils envoient notre « beau roi des forêts » aux États-Unis et en Amérique latine. 32
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os plus gros acheteurs sont les Américains, qui comptent pour 75 % de nos exportations. Vient ensuite le Canada (15 %), suivi de l’Amérique latine (10 %) », dit Colette Martineau. En regardant ces chiffres, comment expliquer que notre beau sapin naturel occupe si peu de place dans le cœur des Québécois ? « C’est que beaucoup préfèrent les arbres de Noël artificiels aux arbres naturels. L’arbre artificiel est notre plus gros compétiteur ! » souligne l’expert-conseil Hugues Thériault, de La Coop fédérée. L’arbre fabriqué en Chine qui se range dans une boîte a la faveur des Québécois.
Même si les Québécois boudent les arbres naturels, la Belle Province occupe une place de choix dans les exportations de conifères. Le Québec est la province canadienne qui exporte le plus d’arbres de Noël (53 % de la production), suivie par la Nouvelle-Écosse (30 %) et le Nouveau-Brunswick (14 %). Serge et Colette comptent parmi nos plus importants producteurs québécois.
Petit train va loin Un grand exportateur de conifères ? Serge Vaillancourt était loin de s’imaginer que ce serait le cas lorsqu’il a commencé la production d’arbres de Noël, en 1980. Avant, il collectionnait les certificats universitaires sans trop savoir où il s’en allait. En 1978, son père, Georges Vaillancourt, alors député libéral à l’Assemblée nationale du Québec, lui demande au cours d’un dîner ce qu’il compte faire de sa vie. « J’ai compris que je devais me brancher. Je suis allé travailler à l’entreprise,
Les Produits Valfei, créée en 1965 par mon père et son associé, Gene Maffei. » En 1979, Serge prend du galon. Lui et Gene deviennent les seuls dirigeants de cette entreprise de Coaticook spécialisée dans l’achat et la distribution d’arbres de Noël. Un an plus tard, Serge décide de devenir producteur de conifères. Sa première production provient de la ferme de son grand-père paternel, située à Coaticook. « C’était une terre de 120 hectares. J’en ai réservé 40 pour y produire des arbres de Noël. » Serge s’aperçoit rapidement qu’il doit accroître sa production s’il désire répondre aux besoins du marché. Il saute dans le train en marche de l’arbre de Noël. En quelques années seulement, il fait l’acquisition de six fermes de production d’arbres de Noël et d’autres fermes pour pouvoir augmenter le rythme. « Vers 1982, j’ai mis sur pied l’entreprise La Plantation du Pinacle, consacrée uniquement à la production d’arbres de Noël. » u
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Au total, 325 ha sont consacrés à la culture d’arbres de Noël.
En 1997, sa société a pris une telle expansion qu’il demande à sa conjointe d’abandonner son métier d’enseignante pour se joindre à lui comme contrôleuse. À l’heure actuelle, l’entreprise possède 13 fermes de production de conifères situées dans les villages avoisinants de Coaticook, pour un total de 810 ha (2000 acres) de terres. Au total, 325 ha sont consacrés à la culture d’arbres de Noël. « Nous produisons environ 70 000 conifères par année », précise Serge.
« C’est parce qu’il perd moins vite ses aiguilles et qu’il reste beau plus longtemps, dit Serge. Ses branches plus raides supportent mieux les décorations de Noël. Cependant, sa culture est plus difficile. » En dehors du sapin baumier et du sapin Fraser, il existe d’autres essences résineuses cultivées au Québec, notamment les sapins Cook, Canaan et de Corée. Comme les essences, les prix varient. Pourquoi certains sapins coûtent-ils plus cher que d’autres ? Selon Serge, tout dépend de la beauté de l’arbre. « Nous avons différents types de qualité : l’arbre premium – celui dont la forme, la couleur et la densité sont parfaites –, le no 1, le no 2 et l’économique. Le reste, c’est seulement bon à être jeté ou brûlé ! » Certains arbres sont trop imparfaits pour être envoyés sur le marché. En outre, d’autres facteurs causent aussi des pertes au chapitre de la production.
Notre roi des forêts détrôné par le sapin Fraser ? Sur les milliers d’arbres que notre couple d’entrepreneurs cultive, une essence résineuse gagne en popularité auprès du consommateur. Même si le sapin baumier est un arbre qui pousse dans nos forêts, le sapin Fraser (originaire de la Caroline du Nord) est de plus en plus à la mode.
Pourquoi certains sapins coûtent-ils plus cher que d’autres ? Selon Serge, tout dépend de la beauté de l’arbre.
PHOTO : LA PRESSE
La maladie de Lyme Un beau matin de l’année 2002, Serge sent que quelque chose ne tourne pas rond. Il éprouve beaucoup de fatigue, des maux de tête et de la fièvre. Non seulement ses maux s’aggravent de mois en mois, mais d’autres font également leur apparition, comme des douleurs articulaires et des pertes de mémoire. Aucun médecin n’arrive à mettre le doigt sur ce qui l’empêche de fonctionner. C’est en regardant par hasard une émission américaine portant sur la maladie de Lyme qu’il se rend compte que les symptômes décrits correspondent aux siens. Cette maladie étant encore très peu connue par les médecins d’ici, il doit se rendre régulièrement aux États-Unis pour se faire traiter. Il est en traitement antibiotique depuis 2007. Durant les cinq premières années, il lui fallait rencontrer son médecin américain tous les mois; par la suite, ce fut de trois à quatre fois par an. Aujourd’hui, ses symptômes ont disparu à 95 %. La maladie de Lyme est une infection grave transmise par des tiques aux pattes noires infectées. Le nombre de nouveaux cas est en hausse au Canada. Les adeptes de la randonnée pédestre, les chasseurs, les pêcheurs, les travailleurs forestiers et les golfeurs sont davantage à risque de contracter cette affection. Pour en savoir plus sur la prévention des morsures de tiques porteuses de la maladie de Lyme : http://bit.ly/1pqqJik.
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Que dire des ennemis naturels du sapin, comme le puceron des pousses, la cécidomyie du sapin (un genre de mouche) et certaines espèces de rouilles, par exemple le balai de sorcière ? Sans oublier le cerf de Virginie, qui fait des ravages en broutant les aiguilles des sapins. Selon Serge, à cela s’ajoute un autre obstacle : la longue durée de la production. « Les jeunes plants que nous recevons ont déjà quatre ans. Un arbre pousse d’environ un pied par année. De manière générale, il est prêt à être coupé et vendu lorsqu’il a atteint de sept à huit pieds de hauteur. Il faut donc beaucoup de temps ! »
Un marché saturé Maladies et longue période de production ne sont que quelques-uns des obstacles. La concurrence du sapin artificiel de Chine, bien sûr, et celle
du sapin de Noël américain destiné aux grandes surfaces et vendu à des prix dérisoires en sont deux autres. Les conséquences ? En quelques années, la superficie des terres destinées à la culture d’arbres de Noël a diminué. « À l’heure actuelle, nous comptons 250 entreprises québécoises qui produisent des arbres de Noël, sur des superficies dépassant les 9000 hectares. Sur ce nombre, environ une trentaine sont de gros producteurs; les autres s’adonnent à cette activité à petite échelle », précise Hugues Thériault, qui ajoute que la majorité de la production d’arbres de Noël s’effectue dans les régions de l’Estrie et de la Beauce, où se situe 85 % de la production de la province.
Une entreprise diversifiée Même si la culture d’arbres de Noël demeure leur principale activité, Serge et Colette vendent notamment à des centres de jardinage des produits d’horticulture, comme du paillis, de la mousse de sphaigne, de la terre et du compost à jardin. Et, bien sûr, des articles de Noël, comme des couronnes, des guirlandes et autres. En outre, pour bien être en prise sur l’esprit festif qui anime les Québécois à d’autres époques de l’année, ils produisent des articles d’Halloween, comme des tiges de maïs, du maïs indien ornemental, de grosses et de petites balles de paille ainsi que des citrouilles. « Nous vendons environ 200 000 citrouilles par année. Toutes ces activités nous permettent d’engager une trentaine de
travailleurs permanents et près de 80 travailleurs saisonniers », dit Serge Vaillancourt avec une pointe de fierté dans la voix. Gérer un si grand nombre de personnes n’est pas une mince affaire. Pour que les choses puissent aller rondement, Serge et Colette misent sur la motivation de leurs employés. « Nous tentons de créer chez eux un sentiment d’appartenance et un esprit de famille. Nous sommes à leur écoute et nous préférons être flexibles et tolérants plutôt qu’à cheval sur nos principes », dit le producteur. De plus, ce dernier considère qu’avoir une entreprise diversifiée offre des avantages à certains travailleurs, car elle permet de les garder actifs toute l’année. Toutefois, il y a des critères de sélection à considérer lorsqu’on possède ce type de société. « On ne peut pas être bons partout. D’où l’importance de trouver et d’engager des personnes – par exemple des gérants de ferme ou des agronomes – compétentes et spécialisées dans les produits que nous commercialisons. »
Et l’avenir ? « Nous souhaitons déployer nos efforts lorsqu’il y a des occasions d’affaires qui se présentent. Notre but est de faire connaître davantage nos produits. Pour cela, nous misons beaucoup sur la motivation et le dynamisme de nos vendeurs », conclut Serge.
Leur fils hérite de leur volonté de réussir
Tout comme ses parents, Charles Vaillancourt nourrit de magnifiques ambitions, qui lui font faire de grandes choses. Ce jeune footballeur coaticookois joue pour le Rouge et Or de l’Université Laval (il porte le no 67), ce qui est déjà une belle réussite en soi. L’an dernier, le club des Bulldogs de Sherbrooke a créé un trophée qui porte son nom et le lui a remis pour souligner son parcours exceptionnel. Charles Vaillancourt est considéré comme l’un des meilleurs joueurs à l’attaque du circuit universitaire québécois. Il a aussi été sélectionné pour faire partie de la première équipe d’étoiles canadiennes de football universitaire. À suivre.
Le commerce des arbres de Noël, des produits pour centres de jardinage, les articles d’Halloween, la culture des citrouille, toutes ces activités leur permettent d’engager une trentaine de travailleurs permanents et près de 80 travailleurs saisonniers.
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Pascal Labranche, agronome Coordonateur Infagri et agroéconomie La Coop fédérée pascal.labranche@lacoop.coop
Parlons argent en productions végétales Vous cherchez à améliorer la rentabilité de vos champs ? Mais par où commencer ? Il y a bien sûr des facteurs incontrôlables (météo, évolution des marchés mondiaux, taux d’intérêt). À moins d’avoir un don extraordinaire pour la danse de la pluie, il est toujours plus facile de se tourner vers les facteurs que l’on peut maîtriser.
PHOTO : SHUTTERSOCK
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our partir du bon pied, il est important de mettre en relation plusieurs sources d’information de base : vos états financiers, les coûts de votre parc de machinerie, votre carnet de champs et vos activités culturales pour chacune de vos cultures. Il sera alors possible de bien évaluer les coûts, les bénéfices et la rentabilité de vos activités. Voilà une opération complexe, même pour les plus expérimentés. Bien sûr, il existe des sources de données externes fournissant des valeurs moyennes pour vous aider à prendre vos décisions, mais on sait en revanche qu’il y a énormément de variabilité entre les producteurs (du simple au triple). C’est pourquoi effectuer la démarche avec vos propres chiffres en vaut réellement la peine.
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Quel est mon coût de production ? Que ce soit pour une entreprise de fabrication de chaussures ou une ferme de grandes cultures, il est impératif de bien connaître ses coûts de production pour prendre de bonnes décisions de gestion. Vos états financiers vous diront si les revenus ont été plus importants que les dépenses, mais encore… Agriscan permet d’aller plus loin et de décortiquer les coûts de production pour chacune de vos cultures. Par exemple, quelle est la rentabilité du maïs par rapport au soya ? Agriscan permet également d’analyser la rentabilité en fonction des modèles d’activités culturales. Quel est l’écart de rentabilité entre faire du maïs en semis direct et en labour « conventionnel », en fonction de votre réalité (coûts, parc de machinerie, etc.) ? Vos décisions de gestion n’en seront que plus éclairées. Détail intéressant : les résultats par culture peuvent se faire même si votre comptabilité n’en tient pas compte. Le coût des activités culturales (labourer, semer, battre, etc.) est bien souvent un grand inconnu, et ce, dans de nombreuses fermes. Avec votre parc de machinerie, il est possible
de déterminer le coût de vos activités culturales de façon très précise. Quels sont vos frais fixes ? Quels sont vos frais variables ? Des données qui permettent notamment de déterminer s’ils sont plus élevés ou plus bas que des valeurs moyennes et qui procurent des pistes intéressantes pour améliorer votre rentabilité. Autre constat : si vous faites du travail à forfait à l’extérieur de votre entreprise, est-ce que le prix facturé couvre votre coût d’exploitation ? Cas vécu. Certains producteurs se sont aperçus qu’en faisant des travaux à forfait ils ne couvraient même pas leurs frais variables (maind’œuvre, entretien, carburant), car la concurrence était féroce dans ce secteur. Alors, pourquoi faire du forfait si ça n’en vaut pas la peine financiè rement ? Inversement, si vous avez l’occasion de louer une terre et que vous ne voulez considérer que vos frais variables, vous saurez précisément à quoi vous en tenir.
si le prix des grains devait varier de 10, 20 ou 30 $ la tonne ? De plus, si vous avez l’occasion de louer une terre dont le rendement est différent, serait‑il rentable de le faire ? Grâce à Agriscan, vous obtenez presque instantanément un indice de l’impact d’une variation de prix ou de rendement.
Les champs ne sont pas tous égaux…
Comment y arriver ?
La variabilité des champs a pour conséquence qu’ils ne vous procureront pas tous la même rentabilité. Calculer la rentabilité de chaque champ ou parcelle en fonction des rendements obtenus et des activités culturales réalisées devient alors drôlement intéressant. Cas vécu. L’analyse effectuée chez un producteur a permis de déterminer que certains champs en location étaient cultivés à perte. Alors, pourquoi ne pas laisser la « chance » à quelqu’un d’autre de perdre de l’argent avec cette location de terre ? En revanche, cela vous permettra aussi de constater votre rentabilité par variété semée, critère toujours intéressant à connaître avant de faire vos choix de semences.
Agriscan, outil de gestion en productions végétales mis au point par le réseau La Coop, permettra de répondre à ces nombreuses questions, tout en vous aidant à vous améliorer grâce à la mise en œuvre de bonnes pratiques. Il est maintenant à la disposition de l’ensemble des producteurs : grandes cultures, fourrages, maraîchage, petits fruits. Il se présente sous la forme d’un rapport agroéconomique, et la collecte d’informations se fait via un site Web sécurisé; vous pouvez remplir vous-même le questionnaire de façon strictement confidentielle. En comparant votre entreprise avec des valeurs cibles (coût de production, rendement cible régional, etc.), vous pouvez mettre en relief les domaines où il serait le plus judicieux d’apporter des changements dans votre entreprise et la somme que vous pourriez épargner. Il est ainsi beaucoup plus facile d’adapter les interventions à réaliser afin d’améliorer la rentabilité de votre exploitation. N’hésitez pas à parler d’Agriscan à votre expert-conseil La Coop.
Analyse de sensibilité Un autre volet intéressant du programme Agriscan est de prendre connaissance de l’analyse de sensibilité, qui permet de répondre à plusieurs questions. L’analyse de sensibilité permet de connaître la variabilité de notre rentabilité en fonction du rendement obtenu et du prix de vente. Vous connaissez le prix de vente des grains de cette année, mais quelle serait votre rentabilité
Et le prix des terres, dans tout ça ? Encore une question toujours intéressante, avec la hausse du prix des terres. Quelle est la valeur économique d’un fonds de terre ? Jusqu’à quel prix une terre peut-elle se rentabiliser d’ellemême ? Ainsi, en supposant que votre programme de rotation demeure le même et que votre coût de production soit similaire, il est possible de savoir jusqu’à quel prix un achat de terre peut se rentabiliser sans impact sur votre trésorerie. De plus, avec la variation du prix des grains, différentes hypothèses sont calculées, en fonction du prix des grains et des rendements.
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Laurier Doucet, T.P. Conseiller spécialisé en plantes fourragères La Coop fédérée laurier.doucet@lacoop.coop
L’enjeu des fourrages L’environnement économique du monde agricole évolue rapidement, mais une constante demeure : les marges dégagées sont de plus en plus étroites. Pour prendre des décisions objectives et éclairées, les producteurs agricoles doivent connaître plus que jamais l’ensemble de leurs coûts de production, mais surtout avoir la mesure la plus juste possible de leurs différentes composantes.
P PHOTO : PIERRE CADORET
our les producteurs laitiers, les fourrages représentent plus ou moins 50 % du coût des intrants pour l’alimentation du troupeau, avec une valeur estimée très modérée de 200 $/t. Cette valeur est très conservatrice puisqu’elle remonte à quelques années et n’a pas été mise à jour depuis. Si on fait passer la valeur des fourrages à 250 $/t, la portion du coût d’alimentation reliée à ces derniers prendra une plus grande proportion du total. Étonnamment, peu de producteurs laitiers connaissent vraiment le rendement et le prix de revient d’une tonne de matière sèche de fourrages produite à la ferme. C’est donc, pour une très grande majorité, 50 % de la facture des intrants pour l’alimentation qui est estimée ! Est-ce qu’un producteur laitier accepterait, par exemple, de faire remplir un silo de maïs ou de recevoir des livraisons de supplément protéique pour alimenter le troupeau sans jamais savoir combien tout cela va réellement lui
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coûter ? Alors la même attention ne devrait-elle pas être portée au prix de revient des centaines – et parfois même des milliers – de tonnes de fourrages qui sont produites et entreposées dans la ferme durant l’été et qui serviront à l’alimentation du troupeau ? N’y a-t-il pas là un enjeu majeur ?
Les leviers possibles pour diminuer le prix de revient des fourrages À la lecture du tableau 1, avec un coût de production qui passe du simple au double entre le groupe de tête et le groupe inférieur, on constate l’importance relative que peut prendre le coût des fourrages dans le coût total des frais d’alimentation. À court terme, pour diminuer le coût de production, il faut le diluer. Autrement dit, il faut augmenter le rendement. Chaque tonne additionnelle de fourrages à l’hectare augmente le diviseur des frais fixes. Les données du tableau 1 reflètent clairement cet état de fait.
Tableau 1 Coût de production du foin et de l’ensilage d’herbe Coût de production Rendement ( $/t M.S.) (tonnes M.S./ha) Moyenne 214 5,9 20 % supérieur 152 6,8 20 % inférieur 315 4,8 (Source : Agritel 2011, 581 producteurs)
Agriscan permet à un producteur de lait de connaître avec précision le coût de production de ses fourrages, ce qui peut soit le rassurer, soit lui indiquer l’urgence d’agir.
Malheureusement, le réflexe de nombreux producteurs est de faire des coupes dans les intrants pour diminuer les dépenses. Étant donné que les intrants ne représentent en moyenne que 14 % du coût de production total d’une tonne de matière sèche de fourrages (tableau 2), il y a peu d’économie potentielle de ce côté. Par contre, les intrants ont une très grande influence sur le rendement. Un pH de sol optimal, une lutte efficace contre les mauvaises herbes, un choix d’espèces et de cultivars adaptés et performants ainsi qu’une fertilisation adéquate constituent la base même d’un bon potentiel de rendement fourrager.
La machinerie, là où le bât blesse À moyen terme, il faut s’attaquer au poste de dépense le plus important, soit les charges de machinerie, qui comptent en moyenne pour
41,5 % (tableau 2). Il n’y a pas de modèle unique ni de formule idéale pour un chantier de fourrages efficace et rentable. Mais à la lecture de ces chiffres, on constate qu’il y a plus souvent des entreprises suréquipées que sous-équipées.
Tableau 2 Composition du coût de production des fourrages Intrants Machinerie Autres charges Total
$/ha 173 524 565 1262
$/t M.S. 29 89 96 214
% du total 14,0 41,5 44,5 100,0
(Source : Agritel 2011)
Ultimement, il faut trouver une formule adaptée à l’entreprise qui respecte un équilibre entre la main-d’œuvre disponible, l’ampleur du chantier et la capacité des équipements utilisés. L’utilisation de travailleurs à forfait et des formules de machinerie partagée (CUMA ou copropriété avec d’autres producteurs) représentent certainement des options intéressantes pour diminuer les coûts. Ces formules permettent de bénéficier des avantages d’équipements plus gros et plus performants. Alors, quand vient le temps
Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractères technologiques Monsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation de produits commercialisés a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ce produit ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ce produit. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship. VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. Les cultures Roundup ReadyMD possèdent des gènes qui leur confèrent une tolérance au glyphosate, l’ingrédient actif des herbicides RoundupMD pour usage agricole. Les herbicides RoundupMD pour usage agricole détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine et ipconazole. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs avec PonchoMD/VoTivoMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-5821. AcceleronMD, Acceleron et le logoMD, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, GenuityMD, Refuge Intégral et le logoMD, Refuge IntégralMD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 RendementMD, Roundup ReadyMD, Roundup WeatherMAXMD, RoundupMD, SmartStax et le logoMD, SmartStaxMD, VT Double PROMD et VT Triple PROMD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. LibertyLinkMD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. HerculexMD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD et VotivoMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. Toutes les autres marques de commerce appartiennent à leur titulaire respectif.
Legal Ad 905.403.0055 > vic@urbanco.ca
Client: Monsanto Ad#: 4187 Insertion Order # LCA00884
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de remplacer ou d’ajouter une machine pour la récolte des fourrages, on doit se poser les bonnes questions et, surtout, y répondre de façon rationnelle, avec le plus d’objectivité possible. Au cours de la saison 2014, j’ai eu l’occasion des visiter deux fermes laitières de bonne taille (90-100 kg/jour de quota), qui, après analyse, ont choisi le forfait pour la récolte des fourrages. Ces entreprises n’ont ni fourragère, ni souffleur, ni boîte à ensilage dans leur parc de machinerie.
Malheureusement, le réflexe de nombreux producteurs est de faire des coupes dans les intrants pour diminuer les dépenses.
PHOTO : PATRICK DUPUIS
Chaque coupe représente un chantier d’une journée ! Sans prétendre que le forfait est une solution pour tous, lorsque l’option existe, elle doit à tout le moins être envisagée. La spécialisation est un autre modèle qui se développe aussi au Québec. Des entreprises laitières se concentrent sur leur spécialité et confient leur approvisionnement en fourrages à quelqu’un d’autre. Dans ce modèle, il faut s’associer à un ou plusieurs partenaires fiables qui s’engagent à assurer un approvisionnement de qualité à long terme, à prix compétitif. C’est précisément ce qu’a fait la ferme Massicotte Holstein, à Champlain, en Mauricie. Les propriétaires, Roger Massicotte et son fils, PierreLuc, ont d’ailleurs eu l’occasion de présenter leur modèle d’affaires le 17 septembre dernier, lors de « La journée à foin » du Conseil québécois des plantes fourragères, qu’ils accueillaient. (Pour plus de détails, visiter le www.cqpf.ca.)
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En gestion, on dit souvent : « On ne peut améliorer ce qu’on ne mesure pas. » Je vous entends déjà me dire : « Oui, mais pas si simple que ça de calculer avec précision le coût de production réel de mes fourrages ! » Comment répartit-on les coûts de la machinerie qui ne sert pas uniquement à la récolte des fourrages ? Quelle portion de la main-d’œuvre doit être imputée à cette activité de l’entreprise ? Comment mesurer avec précision mes rendements ? Eh bien, bonne nouvelle pour ceux qui ne le savent pas déjà : le réseau La Coop a mis au point un outil d’analyse économique des activités de productions végétales des entreprises agricoles. Ce dernier s’appelle Agriscan. Il a été élaboré à la suite d’une volonté, maintes fois exprimée par les producteurs agricoles, de voir le réseau La Coop s’impliquer davantage dans l’aspect technico-économique par l’entremise de ses services-conseils, pour les soutenir dans la prise de décisions. Agriscan, c’est le calcul du coût de production par culture en fonction du parc de machinerie et de son utilisation, notamment. On mesure le coût de passage de chaque équipement (frais fixes et variables). Ces informations sur les coûts réels d’utilisation et de possession de chaque équipement vous permettent de les comparer à un coût de forfait, par exemple. Agriscan, c’est aussi l’analyse de rentabilité par culture, par champ et même par variété en fonction des coûts de production et des rendements obtenus. L’outil produit également un rapport des points forts et des points à améliorer, avec le potentiel de récupération d’argent si on corrige ces derniers. Agriscan permet à un producteur de lait de connaître avec précision le coût de production de ses fourrages, ce qui peut soit le rassurer, soit lui indiquer l’urgence d’agir. Cet outil a été lancé en janvier 2014 et il fait déjà l’envie de bien des intervenants qui ont eu l’occasion de voir ses multiples possibilités. Le réseau La Coop possède le savoir-faire et les outils nécessaires pour vous accompagner également dans la gestion économique de votre entreprise. L’objectif du présent article était de piquer votre curiosité et de susciter suffisamment d’intérêt pour que vous ayez le goût d’en savoir un peu plus sur Agriscan. Si c’est le cas, il vous suffit de contacter votre expert-conseil La Coop.
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De nouveaux gènes pour le soya non OGM Par Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.
Les variétés non génétiquement modifiées de soya de la gamme ELITEMC auront un peu d’air frais. De nouveaux croisements permettront plus de précocité et un meilleur rendement en tofu.
PHOTO : DANIEL HERRERA CASTILLO
L
e 10 septembre dernier, le secrétaire parle mentaire du ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Pierre Lemieux, était content d’annoncer qu’une subvention de 182 558 $ était accordée à La Coop fédérée dans le cadre du programme Agri-innovation. À ses côtés, le chef de la direction de La Coop fédérée, Gaétan Desroches, partageait son enthousiasme. « Il y a 20 ans, j’étais directeur de la recherche à La Coop. Il a toujours été important pour moi d’appuyer des projets de recherche comme celui-ci, qui va nous permettre de demeurer concurrentiels et de percer des marchés. » La Coop aura ainsi accès à un pool de 60 variétés de soya du Centre de recherche sur les cultures abritées et industrielles de Harrow, dans le sud de l’Ontario, pour ajouter de la diversité à la génétique du soya. Techniquement, le sélectionneur spécialisé en soya de La Coop, Jérôme Auclair, et son équipe de « valeureux moines », selon son expression, croiseront les soyas les plus tardifs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada avec ceux plus hâtifs de La Coop en utilisant le pollen d’une variété sur les fleurs d’une autre. Rappelons que d’ordinaire, le soya, une plante autogame, s’autopollinise (pollinisation directe). Les fèves issues des croisements seront ensuite semées à Porto Rico pour l’obtention de quatre générations en aussi peu que 18 mois. Ce n’est qu’à ce moment que les spécialistes de cette plante oléoprotéagineuse sauront si les gènes associés aux caractéristiques recherchées se sont bel et bien transmis, ce qui pourrait mener à l’obtention
de quelques nouvelles variétés. Le projet prévoit 180 combinaisons parentales. Les fonds du programme Agri-innovation serviront à construire un laboratoire sur le site du Centre de recherche en productions végétales de La Coop, à Saint-Hyacinthe, afin de pouvoir évaluer le potentiel des croisements effectués – notamment la couleur du tofu –, le potentiel de coagulation des grains et le goût sucré. Ils serviront aussi à tester en miniparcelles le potentiel agronomique, entre autres la maturité plus précoce des variétés les plus prometteuses. « Notre pool génétique sera assez riche pour créer des candidats de toutes les maturités. Nous visons en fait toutes les maturités du Canada », expose Jérôme Auclair. Actuellement, le catalogue de semences Elite compte 12 variétés GM et seulement trois variétés conventionnelles. « Nos soyas pour alimentation humaine ont un goût plus sucré que ceux de la compétition, une caractéristique qu’apprécient nos acheteurs asiatiques et japonais, révèle l’agronome Alexandre Mailloux, actuel directeur de la recherche et du développement. Nous avions toutefois une coagulation plus faible pour la fabrication du tofu chez certaines variétés. » Grains Elite est partenaire du projet de recherche, qui s’étalera sur sept ans, pour des investissements totaux de 1,8 million de dollars. Rappelons que Grains Elite est un chef de file dans la commercialisation et l’exportation du soya depuis 2001.
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Une St-Méthode qui n’est pas née pour un petit pain Texte et photos de Stéphane Payette, T.P.
Plus de 100 producteurs de blé collaborent avec la Boulangerie St‑Méthode et 90 % de ses produits sont fabriqués avec de la farine québécoise, la preuve que la coopération peut conduire à de belles histoires de réussite chez nous.
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n 2012, une visite des installations de la Boulangerie St-Méthode, dans la Beauce, par des producteurs de blé de Lanaudière a ouvert la voie à un partenariat qui augmente chaque année. Le président de La Coop Profid’Or, Robert Perreault, apparaît même sur des sacs publicitaires. Une entente basée sur la confiance, la qualité et la pérennité. Au fil des kilomètres et des visites dans des champs de blé ainsi qu’à St-Méthode, Robert Perreault a été attiré par le désir des frères Faucher, propriétaires de la boulangerie beauceronne, de nouer un lien d’affaires privilégié avec les producteurs québécois.
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La culture du blé aux Fermes J.C. Perreault, de SaintAlexis-de-Montcalm, passe par le partenariat avec la Boulangerie St-Méthode. Robert Perreault, qui agit également à titre de président de La Coop Profid’Or (Laurentides-Lanaudière), participe à une campagne publicitaire pour les produits de l’entreprise de la Beauce.
À la suite d’une demande de Stéphane Galarneau, son expert-conseil chez Profid’Or, Robert a accepté de collaborer à une campagne publicitaire. Une expérience que le président de la coopérative lanaudoise a trouvée fascinante. « Voir tous ces gens graviter autour de toi pour s’assurer de la meilleure prise de vue, du meilleur angle, de la meilleure qualité d’éclairage, c’était spécial », dit-il. Si l’image était importante dans l’expérience vécue par Robert Perreault, la base commerciale était également un facteur inéluctable dans l’équation de Fermes J.C. Perreault et fils, propriété de Thèrèse Lapalme et Robert Perreault. La réintroduction du blé dans le plan de culture devait servir l’entreprise tant sur le plan financier que sur le plan de la productivité des cultures ultérieures. Là aussi, les impacts sont très positifs. « Le blé s’implante très bien dans nos rotations à la ferme. On le bat tôt, et ça me permet de faire des travaux de réfection et de travailler dans les champs dans d’excellentes
Un impact québécois
ici a son importance, selon Robert Perreault. « Le consommateur est de plus en plus soucieux de ce qu’il mange, dit-il. Un pain St-Méthode, c’est fait avec des ingrédients connus et par des gens d’ici. Les gens ont confiance et ça se voit sur le marché. Leurs pains ne sont pas le même prix que les autres, et pourtant, il s’en vend de plus en plus. » L’engouement des Québécois pour les produits alimentaires de qualité s’est développé de façon marquée depuis quelques années au Québec. L’entreprise de la Beauce a su se distinguer dans ce domaine. La question des produits locaux est venue d’elle-même. « Nous étions satisfaits de nos résultats dans les pains santé,
PHOTO : GRACIEUSETÉ BOULANGERIE ST-MÉTHODE
conditions. Cette année, nous avons battu vers la troisième semaine de juillet, et au 9 septembre, le champ était nivelé et les drains réparés. Nous sommes prêts pour 2015. Tu ne peux pas faire ça dans les autres cultures [maïs et soya]. De plus, c’est simple sur le plan logistique. Tu sèmes le blé, tu le fertilises, tu le suis, tu le bas et tu le livres à la récolte chez Profid’Or. Avant, faire du blé de consommation humaine, c’était très compliqué. Il y avait beaucoup de paperasse. » Les producteurs peuvent compter sur la participation des Moulins de Soulanges pour faciliter les transactions. Leur acheteur principal, Rudy Laixhay, prépare les contrats et assure le suivi avec les producteurs de blé. Le succès de la Ferme est également attribuable aux efforts déployés sur le terrain. L’expert-conseil Stéphane Galarneau peut en témoigner. « C’est primordial de respecter certaines bases de culture pour connaître du succès. Robert Perreault respecte les taux de semis, les dates à privilégier et la fertilisation nécessaire. Sur le plan mécanique aussi, une attention particulière est apportée. Tous les ans, nous calibrons le semoir, car le poids aux 1000 grains varie et ça modifie le taux de semis. Le résultat parle de lui-même. En 2014, c’est un rendement moyen de 5,5 t/ha que nous avons obtenu. C’est très bon », indique l’homme de confiance de la famille Lapalme-Perreault. La rentabilité de la culture a aussi son importance dans les choix que fait Robert Perreault quand vient le temps de déterminer les superficies à ensemencer en blé. « Du maïs à 300 $ la tonne, ce n’est pas comparable avec du blé à 285 $ la tonne, dit-il. Mais cette année, avec un prix annoncé à la récolte à près de 170 $ pour le maïs, je suis certain que j’en sors gagnant. » Sans parler des avantages d’incorporer du blé dans les rotations pour les années futures. La rentabilité d’une activité comme la culture du blé touchait également les décideurs de la Boulangerie St-Méthode. Consciente de cet aspect, la famille Faucher a donné le mandat de dénicher un blé répondant à ses critères et pouvant pousser sur les terres du Québec. « Nous n’arrivions pas à croire que nous ne pouvions pas trouver un blé qui pousse ici. Nous avons passé la commande à des agronomes et ç’a débouché sur l’entente avec les Moulins de Soulanges », explique Laurent Samson, directeur du marketing à la Boulangerie St-Méthode.
Laurent Samson, directeur du marketing à la Boulangerie St-Méthode, confirme que l’intérêt d’un partenariat avec les producteurs québécois était au cœur des priorités de l’entreprise alimentaire beauceronne.
La Boulangerie St-Méthode est présente dans le champ. Quelques-uns de ses artisans, Marie-Josée Dostie, Jérôme Laplante, Sylvianne Brazeau, Gaston Faucher, Bertrand Faucher, Jean-Claude St-Pierre et Francis Faucher, ont même rendu visite à des producteurs en 2012. Cette initiative a porté ses fruits, car aujourd’hui, plus de 100 producteurs d’ici font affaire avec St-Méthode par l’entremise des Moulins de Soulanges.
fait savoir Laurent Samson. Nos gains étaient supérieurs à ceux de nos compétiteurs et nous nous demandions comment aller plus loin dans notre approche locale. C’est là que la proximité avec les producteurs québécois a fait la différence. C’était plus discordant pour les grandes entreprises, qui sont internationales, de parler local. » Toute l’énergie investie par la famille Faucher, les intervenants et les producteurs agricoles pour donner aux pains St-Méthode une saveur locale a porté ses fruits, tant sur le plan humain que financier. « Les propriétaires de magasins nous font la remarque quand ils reconnaissent un producteur de leur localité qui est associé avec nous. Ils sont fiers que ça se passe chez eux », souligne M. Samson.
Expert-conseil en productions végétales à La Coop Profid’Or, Stéphane Galarneau assure que Fermes J.C. Perreault applique tous les éléments techniques permettant à cette entreprise lanaudoise d’obtenir du succès dans la culture du blé.
Les gains de parts de marché par la Boulangerie St-Méthode ont atteint 15 % en 2014. Une tendance qui ne semble pas vouloir ralentir. Le blé produit NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014 | Le Coopérateur agricole
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A f fa i re s é c o n o m i qu e s
Agriculture et agroalimentaire
Dans le tumulte de la Bourse du carbone Par David Tougas, agronome Économiste-conseil, Forest Lavoie Conseil
PHOTO : THINKSTOCK
Depuis 2013, le Québec et la Californie ont mis en place, par l’intermédiaire de la Western Climate Initiative (WCI), un système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (SPEDE), communément appelé Bourse du carbone. En voici les impacts.
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Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
L’
implantation du SPEDE se fait de façon graduelle au Québec. Depuis 2013, les participants du secteur industriel qui génèrent plus de 25 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES) par an sont visés par le SPEDE (cimenteries, alumineries et raffineries, par exemple). Ainsi, environ 75 émetteurs sont actuellement assujettis aux règles de la Bourse de carbone au Québec. En janvier 2015, les importateurs et distributeurs de carburants et de combustibles fossiles seront également assujettis au SPEDE. Ils devront acquérir des droits d’émission correspondant aux GES générés par l’ensemble des combustibles fossiles qu’ils achètent et distribuent. L’impact le plus visible, à court terme, de la mise en place du SPEDE dans le cadre de la WCI se concrétisera dans une hausse du prix des carburants et des combustibles fossiles à partir de l’année 2015.
Figure 1 Effets de la hausse du prix des combustibles fossiles, à la suite de la mise en place du SPEDE, sur le coût de production de certains produits agricoles (en excluant les effets indirects)
De ce fait, toutes les entreprises qui consomment des carburants et des combustibles fossiles dans le contexte de leurs activités seront touchées par les effets du SPEDE, et ce, même si elles ne sont pas considérées comme des émetteurs assujettis.
Hypothèse : Droits d’émission à 60 $/tonne
Engrais
3,50 $/tm maïs-grain
0,05 $/tm d’engrais
Ferme
Production de maïs-grain
(importé)
0,41 $/tm maïs-grain
Impacts pour les secteurs agricole et de la transformation alimentaire L’objectif de la présente analyse est d’illustrer les impacts potentiels de la mise en place d’un SPEDE sur la filière agroalimentaire québécoise. Comme la plupart des acteurs économiques, les secteurs de la production agricole et de la transformation alimentaire sont des utilisateurs d’énergies fossiles. Pour le secteur agricole, le diésel, l’essence et le propane figurent en tête de liste des combustibles fossiles utilisés. Du côté de la transformation alimentaire, le gaz naturel arrive en première position, loin devant le mazout et le propane. D’après nos analyses, la facture additionnelle générée par le SPEDE pour les secteurs agricole et de la transformation alimentaire serait de l’ordre de 27 M $ pour l’année 2015 seulement, en utilisant un prix du droit d’émission de carbone équivalant à 12 $/t1, soit le prix plancher établi. Si le prix s’élève à 60 $/t dans l’avenir, comme le prévoient certaines études sur le sujet 2, la facture totale serait multipliée par cinq et devrait représenter plus de 135 M $ par année. Ces impacts se traduiront par une hausse de coût de production et de transformation de la majorité des produits agricoles et agroalimentaires du Québec. Le tableau 1 résume l’impact de la mise en place du SPEDE sur la hausse du coût des combustibles fossiles utilisés directement pour la production de certains produits agricoles au Québec.
0,18 $/porc
2,18 $/porc
1,95 $/porc
Ferme
Abattoirs
Production de porcs 0,05 $/porc
• Hausse du coût d’alimentation • Carburant tracteurs • Chauffage
Source : Forest Lavoie Conseil
Effets cumulatifs sur la filière agro alimentaire Il est à noter que les données du tableau 1 excluent les impacts indirects qu’aura le SPEDE sur le coût de production, notamment la hausse du prix des autres intrants de production. À titre d’exemple, le coût de production d’un porc québécois sera inévitablement affecté par la hausse du coût de production du maïs-grain, lui-même touché par l’augmentation du prix des énergies fossiles, ce qui haussera les frais d’alimentation des producteurs porcins. Afin d’avoir un regard plus fidèle sur l’impact de la mise en place du SPEDE au sein de la filière agroalimentaire, il est donc nécessaire d’en analyser les effets cumulatifs sur une chaîne d’approvisionnement. À titre d’exemple, la figure 1 présente un ordre de grandeur des effets cumulatifs du SPEDE sur la filière porcine québécoise si on utilise un prix du droit d’émission de 60 $/t de carbone. Rappelons que l’impact serait cinq fois moins important dans le cas où le prix du droit d’émission se maintiendrait au prix plancher, soit autour de 12 $/t.
Un enjeu de compétitivité
Tableau 1 Effets de la hausse du prix des combustibles fossiles, à la suite de la mise en place du SPEDE, sur le coût de production de certains produits agricoles (en excluant les effets indirects) Produits
• Transport des intrants • Carburant tracteurs • Séchage
Prix des droits d’émission de GES 12 $/t
60 $/t
Lait
0,07 $/hl
0,36 $/hl
Maïs-grain
0,70 $/t
3,50 $/t
Soya
0,81 $/t
4,04 $/t
Porc
0,17 $/porc
0,87 $/porc
Comme démontré ci-dessus, cette initiative aura des impacts financiers réels sur la filière production-transformation agroalimentaire québécoise. Or, le Québec et la Californie sont les seuls États d’Amérique du Nord à avoir procédé à la mise en place d’un SPEDE. Dans ce contexte, la création de la Bourse du carbone affectera la compétitivité de la filière agricole québécoise, dans la mesure où les filières agroalimentaires des autres provinces canadiennes et États américains épargneront les coûts additionnels générés par ce système.
1
Un droit d’émission correspond à une tonne de gaz à effet de serre (GES) en équivalent CO2 .
2
Jean Dumont, Le marché du carbone du Québec (SPEDE) : Analyse et enjeux, mai 2013, tableaux 2 et 3.
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014 | Le Coopérateur agricole
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A c é r i c u lt u r e
Journées acéricoles 2015 Par Raymond Bernier, ingénieur Conseiller de référence en acériculture Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
Chaque année, tous les acériculteurs sont invités à assister dans leur région aux journées d’information acéricoles du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
L
es Journées acéricoles auront cette année pour thème « Développer les saveurs par votre savoir-faire ». Aussi le comité organisateur a-t-il préparé un menu de conférences variées où les saveurs seront au premier plan. Quatre de ces conférences porteront sur l’origine des saveurs et sur leur développement dans l’évaporateur. Chercheurs et conseillers techniques feront part de leurs découvertes et des connaissances pratiques qu’ils ont acquises au cours des dernières années. À la demande de nombreux participants des Journées acéricoles de l’hiver dernier, un exposé portera sur la façon d’utiliser un évaporateur au bois pour obtenir des sirops savoureux. Des représentants du Centre ACER rendront compte des derniers développements quant au classement et au traitement des sirops au goût de bourgeon. La question de l’évolution de l’offre et de la demande de produits acéricoles sera également abordée. Enfin, une conférence traitera en particulier des aspects humains à considérer lors de la vente ou du transfert d’une entreprise acéricole. Voici les titres des conférences de cette année : • « Réflexion sur les marchés des produits de l’érable », par Jean-Pierre Bellegarde, agronome, M. Sc. et MBA, Fédération des producteurs acéricoles du Québec • « Les savoureux secrets des microbes de l’eau d’érable », par Marie Filteau, Ph. D., Université Laval • « Développement des saveurs », par Raymond Nadeau, conseiller acéricole, Club de qualité acéricole Beauce-Appalaches • « Comment faire fonctionner votre évaporateur au bois », par Vincent Poisson, ingénieur forestier et conseiller, Club acéricole du Granit • « Le classement, l’avancement dans la prévention et le traitement du goût de bourgeon », par Yves Bois, agronome, Nicolas St-Pierre, ingénieur, et Carine Annecou, ingénieure forestière, Centre ACER • « Aspects humains du transfert de votre érablière », par Antonine Rodrigue, directrice et conseillère en transfert, CRÉA Bas-Saint-Laurent
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Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
CALENDRIER 2015 DATE
LIEU
RESPONSABLE
9 janvier
Victoriaville Hôtel Le Victorin 19, boulevard Arthabaska Est
David Lapointe, Nicolet Tél. : 819 293 8501, poste 4425 Téléc. : 819 293 8446 david.lapointe@mapaq.gouv.qc.ca
13 janvier
L’Ange-Gardien (Outaouais) Salle municipale de L’Ange Gardien 1177, route 315
Raymond Bernier, Gatineau Tél. : 819 986 8544, poste 2407 Téléc. : 819 986 9299 raymond.bernier@mapaq.gouv.qc.ca
14 janvier
Saint-Eustache Cabane à sucre Constantin 1054, boulevard Arthur Sauvé (route 148)
Daniel Turmel, Blainville Tél. : 450 971 5110, poste 6513 Téléc. : 450 971 5069 daniel.turmel@mapaq.gouv.qc.ca
15 janvier
Sherbrooke Centre Julien-Ducharme 1671, chemin Duplessis
Bernard Lapointe, Sherbrooke Tél. : 819 820 3001, poste 4355 Téléc. : 819 820 3942 bernard.lapointe@mapaq.gouv.qc.ca
17 janvier
Saint-Marc-des-Carrières Centre communautaire 1770, boulevard Bona-Dussault
Mélanie Ouellet, Deschambault Tél. : 418 286 3375, poste 4076 Téléc. : 418 286 3894 melanie.ouellet@mapaq.gouv.qc.ca
22 janvier
Sainte-Marie Centre Caztel 905, route Saint-Martin
Éric Roy, Thetford Mines Tél. : 418 338 2108, poste 4003 Téléc. : 418 338-4972 eric.roy@mapaq.gouv.qc.ca
23 janvier
Montmagny Hôtel L’Oiselière 105, chemin des Poiriers
Éric Roy, Thetford Mines Tél. : 418 338 2108, poste 4003 Téléc. : 418 338-4972 eric.roy@mapaq.gouv.qc.ca
24 janvier
Lac-Mégantic Polyvalente Montignac 3409, rue Laval
Bernard Lapointe, Sherbrooke Tél. : 819 820 3001, poste 4355 Téléc. : 819 820 3942 bernard.lapointe@mapaq.gouv.qc.ca
31 janvier
Témiscouata-sur-le-Lac École secondaire de Cabano 120, boulevard Phil-Latulippe
Rachel Proulx, Témiscouata-sur-le-Lac Tél. : 418 899 6760 Téléc. : 418 899 2618 rachel.proulx@mapaq.gouv.qc.ca
4 février
Carleton-sur-Mer Salle de l’OTJ de Saint-Omer 106, route 132 Est Saint-Omer
Delphis Porlier, Grande-Rivière Tél. : 418 385 3763, poste 1971 Téléc. : 418 385 3343 delphis.porlier@mapaq.gouv.qc.ca
5 février
Mont-Saint-Pierre Salle de l’hôtel de ville 102, rue Prudent Cloutier
Delphis Porlier, Grande-Rivière Tél. : 418 385 3763, poste 1971 Téléc. : 418 385 3343 delphis.porlier@mapaq.gouv.qc.ca
Colloque Fertilisation, agriculture de précision et agrométéorologie Outils intégrés pour l’agriculture d’aujourd’hui et de demain Le 25 novembre 2014 Hôtel Le Victorin, Victoriaville
Profitez de cette occasion pour rencontrer les experts des différentes spécialités afin d’en savoir plus sur leur maillage.
Détails et inscription www.craaq.qc.ca/Evenements 418 523-5411 ou 1 888 535-2537
Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec
Da n s n o s c o o p s
Des coopératives se distinguent À l’occasion du Rendez-vous La Coop, tenu à Québec du 23 au 25 septembre dernier, les coopératives suivantes se sont distinguées pour leur promotion des produits et services La Coop.
Commercialisation des grains : Regroupement Rive-Sud St-Laurent S.E.N.C.
Secteur des ruminants : La Coop Ste-Marthe
Production avicole : La Coop Profid’Or
Achat de grains : La Coop Unicoop
Production porcine : La Coop Purdel
Agroenvironnement (ex æquo) : La Coop des Appalaches et La Coop des Bois-Francs
PHOTOS : PATRICK DUPUIS
Productions végétales : La Coop Unicoop
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Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
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PÉTROLE
PROPANE
BIOLUBRIFIANTS
FED
ÉQUIPEMENTS
VÉRIFICATION DE VOTRE ÉQUIPEMENT POUR L’HIVER • Faites l’inspection de vos équipements avant l’arrivée de l’hiver (filtreur, boyau, lance, etc.). • N’oubliez pas de faire un test d’eau dû à la condensation dans vos réservoirs et de purger le séparateur d’eau de vos machineries. • Assurez-vous de faire la rotation du produit en éliminant le plus possible le diesel de saison avant d’ajouter le diesel d’hiver dans votre réservoir d’entreposage et celui de votre machinerie.
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La Coop Val-Nord certifiée « Employeur remarquable » par le BNQ
"
La Coop Val-Nord est nouvellement certifiée « Employeur remarquable » par le Bureau de normalisation du Québec (BNQ). Cette attestation fait de La Coop Val-Nord, la première entreprise certifiée sur l’ensemble du territoire de l’AbitibiTémiscamingue, la première coopérative de la grande famille de La Coop fédérée ainsi que la 30e entreprise au Québec à recevoir ce mérite. La certification Employeur remarquable est un atout important pour attirer et retenir les travailleurs de qualité dans une ère de rareté de main-d’œuvre. Cette certification est le seul outil reconnu par le BNQ pour certifier la qualité des relations d’affaires internes. Pour plus de renseignements : www.employeurremarquable.com.
PHOTO : LA COOP VAL-NORD
Nancy Lampron, conseillère en ressources humaines, et Michel Therrien, directeur général de La Coop Val-Nord, sont entourés des employés de la succursale de Ville-Marie.
m 2 ans : 40,00 $
m 1 an à l’étranger : 90,00 $
m 3 ans : 55,00 $
Les taxes sont comprises dans le coût.
o Reçu disponible sur demande TPS : R101143279 • TVQ : 1000044306TP9145MA
Le Coopérateur agricole
C.P. 500 Station Youville Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450 - Téléc. : 514 858-2025 Courriel : coopagri@lacoop.coop Êtes-vous relié au domaine agricole?
o Oui
o Non
Nom
La Coop des Frontières crée un secteur agroforestier
LA COOP DES FRONTIÈRES
m 1 an : 25,00 $
La Coop des Frontières, qui regroupe plus de 350 producteurs-membres en Montérégie-Ouest, passe à une nouvelle étape dans la création d’un secteur agroforestier. Ce projet comporte notamment l’implantation d’une plateforme bois-énergie et d’un service-conseil pour offrir à ses membres des ressources qui permettront à terme de favoriser la transformation et la mise en marché des bois de la région. La mise sur pied de ce projet permettra, outre l’accompagnement des propriétaires dans l’aménagement de leurs boisés, d’offrir un marché local pour les tiges de mauvaise qualité en provenance des boisés de la région. Avec la mise sur pied de ce projet, on vise à remplacer l’équivalent d’environ trois millions de litres de mazout par an et à créer l’équivalent de trois emplois permanents en plus des emplois indirects liés à l’aména gement de la forêt ainsi qu’au trans François Payette, consultant en agroforesterie et Alain port de la matière première et du produit transformé vers les clients Dubuc, directeur général à La Coop des Frontières locaux. Pour plus d’information : François Payette : 450 427-2003, poste 2242; courriel : francois.payette@usherbrooke.ca.
Compagnie Adresse Ville
Province
Code postal
Courriel Veuillez émettre votre chèque à l’ordre de La Coop fédérée.
PHOTO : LA COOP SEIGNEURIE
Le CPE de La Coop Seigneurie célèbre ses cinq ans Le 25 août dernier, la garderie de La Coop Seigneurie, une activité plutôt inusitée dans le réseau La Coop, célébrait son cinquième anniversaire de fondation. Lors de cette manifestation, la coopérative en a profité pour remettre un diplôme d’apprenti agronome aux 37 petits bénéficiaires du service de garde ! Résultat d’une initiative du conseil d’administration de la coopérative et d’un partenariat avec le Centre de la Petite Enfance Jolibois, l’implantation de cette garderie à Saint-Narcisse-deBeaurivage visait non seulement à répondre aux besoins des employés de la coopérative, mais aussi à ceux de toute la population environnante. La Coop Seigneurie est très fière de pouvoir ainsi contribuer au dévelop pement durable de sa collectivité.
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Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014
À venir dans votre magazine Coopération
Bilan du Sommet international des coopératives
Robots de traite
Deux producteurs nous partagent leurs façons de faire.
Dossier OGM État des lieux
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La coopération, ça profite à tout le monde. Parlez-en à votre expert-conseil. w w w. l a c o o p. c o o p La Coop est une marque de commerce de La Coop fédérée.
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R-77-09/14-10252029-F