COOPÉRATEUR | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015

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Écoles d’agriculture

Production laitière : Impacts économiques des stratégies d’alimentation Prix du lait, l’importance d’élargir sa vision


Avant, on l’appelait HiStick PRO. Maintenant, on l’appelle Nodulator PRO. (Les producteurs de soya continuent simplement de l’appeler le pro.)

NodulatorMD PRO (anciennement HiStickMD PRO) avec le biofongicide IntegralMD est le seul système de préinoculation BiostackedMD. Il possède une souche de rhizobium plus active et, grâce aux propriétés de Integral, il retarde le développement de Fusarium et Rhizoctonia.1 De plus, Nodulator PRO se distingue par son faible volume d’application et par sa durée de vie de 60 jours sur la semence. Il contribue même à la récolte en fin de saison par une hausse de rendement pouvant atteindre 6 % de plus2 que la concurrence. Alors, pourquoi ne pas profiter de l’avantage Biostacked? Visitez agsolutions.ca/fr/nodulatorpro ou contactez le Service à la clientèle AgSolutionsMD au 1-877-371-BASF (2273) pour plus de détails.

1

L’activité fongicide biologique est une allégation homologuée par l’ARLA au Canada. 2 Source : BASF, 76 stations-années (n sites x n années).

Toujours lire et suivre les directives de l’étiquette. AgSolutions, BIOSTACKED et INTEGRAL sont des marques déposées de BASF Corporation; HISTICK est une marque déposée de Becker Underwood; NODULATOR est une marque déposée de Becker Underwood Canada Ltd.; toutes ces marques sont utilisées avec permission accordée à BASF Canada Inc. © 2015 BASF Canada Inc.


SOMMAIRE ÉDITION NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

VOTRE VIE VIE COOPÉRATIVE 5 6 8 10

VOS AFFAIRES AFFAIRES AGRICOLES 26 Darnoc Holstein : trois traites et meilleure qualité de vie 30 Filière porcine : Portrait de Tetsuji Uesaka 32 Caractéristiques recherchées

ENTRE NOUS Denis Richard* MA COOP PAUSE PENSÉE Colette Lebel*

des bâtiments d’élevage porcin

Vicky Grondin, une femme doublement engagée

12 L’usine MPX fête ses 25 ans 14 CUMA du Coteau, les jeunes aux commandes

34 Grandes cultures : Ferme Olofée, contre vents et marées 38 Les journées acéricoles 2016

AFFAIRES ÉCONOMIQUES

VIE AGRICOLE

39 Impacts économiques des stratégies d’alimentation

16 Décoration : Noël pour tous les goûts 18 Pour un temps des Fêtes sans disputes 20 Les écoles d’agriculture, Le champ des possibles

pour vaches

42 Vos équipements agricoles maximisent-ils votre rentabilité ?

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Prix du lait, l’importance d’élargir sa vision Stocks de céréales sous influence politique ZOOM AFFAIRES FAITS ET GESTES Vincent Cloutier*

Site Web : www.cooperateur.coop Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine

* For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

25e ANNIVERSAIRE DE MPX 25 ANS D’AVANT-GARDE

UN TEMPS DES FÊTES

SANS DISPUTES

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18 VOIR PLUS LARGE

EN PRODUCTION LAITIÈRE GRANDES CULTURES

FERME OLOFÉE TROIS TRAITES PAR JOUR =

MEILLEURE QUALITÉ DE VIE

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À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE

Abonnez-vous à notre publication électronique www.cooperateur.coop

RELÈVE À PEINE 20 ANS ET DÉJÀ PROPRIÉTAIRE

ABONNEMENT (version papier)

Contactez Nadine Kadé 514 384-6450, poste 3710 nadine.kade@lacoop.coop ou complétez le formulaire à l’adresse suivante : www.cooperateur.coop/fr/abonnement

PORC SYSTÈME D’ALIMENTATION PERSONNALISÉE EN ENGRAISSEMENT

Coût d’abonnement (taxes incluses) Membres : 11,29 $/année

(défrayé par la coopérative locale)

Non-membres : 1 an : 25 $ 2 ans : 40 $

3 ans : 55 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

Coopérateur

C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450 – Téléc. : 514 858-2025 – Courriel : cooperateur@lacoop.coop

VOLUME 44, NO 9 | NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 marie-helene.gaudin@lacoop.coop Révision Georges O’Shaughnessy enr. Ont collaboré à ce numéro Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Étienne Gosselin, Pascal Labranche, Jean-Sébastien Laflamme, Elisabeth Lapointe, Colette Lebel, Nancy Malenfant, Nicolas Marquis, Nathalie Parent-Legault, Stéphane Payette, Mario Picard, Denis Richard

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

Graphistes Pierre Cadoret, Suzanne Turcot Webmestre Ricardo Silva Photographies et illustrations Pascal Bérubé, Martine Doyon, Caroline Fournier, Étienne Gosselin, Karolane Lapalme, Caroline Lemay, Nancy Malenfant, Stéphane Payette Page couverture Martine Doyon Impression Interweb Inc.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 info@relationsmedia.ca Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450  |  Téléc. : 514 858-2025 Courriel : cooperateur@lacoop.coop Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation. PHOTOS : ISTOCK, INGIMAGE

Éditeur Jean-François Harel

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

109371-11-15

Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.


ENTRE NOUS

QUI A PEUR DU PTP ? DENIS RICHARD, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, DENIS.RICHARD@LACOOP.COOP

PHOTO : MARTINE DOYON

LES JOURS SE SUIVENT et ne se ressemblent pas. Ce vieux dicton prend tout son sens cette année, puisque après un été dont le début, froid et pluvieux, n’annonçait rien de bon, la saison des récoltes a finalement été bonne. Et les échos que j’en ai eus annoncent de bons rendements en soya ainsi que des résultats plus que satisfaisants dans le maïs, sans compter que les fourrages ont été abondants et de qualité. Il y a de vieux producteurs qui disent que le beau temps que l’on n’a pas eu au printemps nous est généralement redonné à l’automne, puisque la nature cherche l’équilibre. Espérons que malgré les dérèglements climatiques, cet adage restera vrai à l’avenir. Ce mois-ci, l’actualité ne me laisse pas vraiment le choix du thème éditorial, puisque la conclusion des négociations du Partenariat transpacifique (PTP) s’impose comme le sujet de l’heure. Après tout, il s’agit du plus important accord commercial multilatéral depuis la mise en place de l’Organisation mondiale du commerce. Le PTP, c’est l’accès à 800 millions de consommateurs (40 % du PIB mondial), dans la zone du globe qui connaît la plus forte croissance économique. Beaucoup d’occasions d’affaires donc pour l’ensemble des secteurs économiques, y compris plusieurs secteurs agricoles canadiens. Mais le PTP, c’était aussi la plus immédiate menace au maintien de l’intégrité de nos systèmes sous gestion de l’offre. Entre nous, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais il n’y a rien de pire que d’être dans l’expectative, dans le noir, et de s’attendre au pire. La Coop fédérée l’a dit : « Il aurait été souhaitable que le Partenariat transpacifique soit conclu en protégeant intégralement la gestion de l’offre », surtout que des concessions importantes avaient déjà été consenties dans l’Accord économique et commercial global, intervenu avec l’Europe. Maintenant au moins, on sait à quoi s’en tenir et on peut être confiant en l’avenir de la gestion de l’offre… dans la mesure où le gouvernement canadien prendra les mesures nécessaires pour assurer un contrôle rigoureux aux frontières. Bien entendu, des concessions ont été consenties – ce qui était, à mon avis, inévitable. Mais l’impact négatif de celles-ci pourrait être mitigé si le

gouvernement assume pleinement sa souveraineté aux frontières afin de contrer les importations qui, sans être illégales, contournent les protections mises en place. Dans la volaille, les mesures annoncées, concernant un meilleur contrôle aux frontières, semblent satisfaire l’industrie. Dans le secteur laitier, l’engagement à faire respecter des normes fromagères – plus contraignantes – pour contrer l’importation de protéines laitières est un pas dans la bonne direction, mais ce n’est pas suffisant. Il est pressant que cet enjeu soit résolu. Vous savez, en économie de marché, la croissance est essentielle à la survie des entreprises. On dit généralement que le statu quo équivaut dans les faits à un recul. On le constate déjà : des entreprises agricoles profitent de la disponibilité accrue de quotas pour croître et se positionner dans un nouvel environ­ nement d’affaires qui, inévitablement, mettra une pression à la baisse sur les marges à la ferme. Globalement, des équilibres se referont, et l’agri­culture québécoise et canadienne a plusieurs atouts en main pour en sortir gagnante. Je le dis souvent, la coopération agricole n’a pas la prétention d’être la solution à tous nos problèmes, mais elle a assurément celle de faire partie des solutions. Je peux vous assurer que, partout au Québec, les discussions vont bon train entre les coopé­ratives autour de regroupements éventuels et de nos modèles d’affaires, afin de gagner en efficacité et en masse critique – tout comme vous cherchez à le faire dans vos fermes pour être mieux en mesure de combler vos besoins. Le mouvement coopératif agricole du Québec est plus que centenaire. Il a toujours su s’adapter pour être le parte­ naire d’affaires privilégié d’une majorité de producteurs agricoles du Québec. S’il a su le faire hier, il saura le faire demain. Sur ce, je vous laisse à vos réflexions et je retourne à mes récoltes !

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APPALACHES ET BOIS-FRANCS FUSIONNENT La Coop des Appalaches et La Coop des Bois-Francs ont annoncé, le 17 septembre dernier, la fusion de leurs activités à compter du 1er novembre 2015. Le nom de la nouvelle coopérative, Vivaco Groupe coopératif, a été accepté par les membres de La Coop des Bois-Francs, le 30 septembre, à l’occasion d’une assemblée générale spéciale. La nouvelle coopérative devient ainsi la deuxième en importance du réseau La Coop, avec un chiffre d’affaires estimé à 325 M $. Cette fusion est l’aboutis­ sement d’une intercoopération historique et d’affinités terri­to­riales qui unissent ces deux coopératives depuis plusieurs années. Selon le président de La Coop des Bois-Francs, André Normand, il s’agit d’une très bonne nouvelle pour les membres. Il assure que cette fusion permettra de maximiser l’offre de services et d’assurer leur développement, en plus de placer la coopérative dans une position favorable par rapport à la concurrence. Cette fusion n’entraînera aucune fermeture de points de service. De gauche à droite : Gervais Laroche, directeur général de La Coop des Bois-Francs; André Normand, président de La Coop des Bois-Francs; Renaud Bergeron, président de

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La Coop des Appalaches; et René Thériault, directeur général de La Coop des Appalaches.1 1

les titres sont ceux avant la fusion.

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DES PRIX POUR LE COOPÉRATEUR ET LA COOP FÉDÉRÉE

L’Association des communicateurs et rédacteurs de l’agro­ali­men­taire (ACRA) a décerné encore cette année ses prix Moïse-Cossette (en journalisme) et Roger-Blais (en communications). En journalisme, Colette Lebel s’est classée au premier rang pour un prix Moïse-Cossette, dans la catégorie Meilleur texte d’opinion, avec son article intitulé « Un géant dans la tourmente », paru dans le Coopérateur d’octobre 2014 (www.cooperateur.coop/ pause-pensee/un-geant-dans-latourmente). Étienne Gosselin a aussi occupé le haut du classement, dans la catégorie Portrait d’individus ou d’entreprises, avec son texte « Ferme Roulante : gérer l’humain et gérer les affaires », qui faisait la une du Coopérateur revampé de mars 2015 (www.cooperateur.coop/ magazine). En ce qui concerne les prix Roger-Blais, le jury évaluait cette année les sites Web. L’équipe des communi­ cations de La Coop fédérée, représentée par Marie-Hélène Cliche, a remporté un parchemin d’or dans la catégorie Sites Web

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d’un budget de réalisation de 30 000 $ et moins, pour son site www.unairdefamille.coop. L’équipe qui a travaillé sur ce projet était formée de Denis Duquet, Élisabeth Lapointe, Stéphanie Couturier et Samar Gharib. Ces deux concours, organisés par l’ACRA, visent à encourager l’excellence en communication dans le secteur agroalimentaire et à stimuler le dépassement professionnel.

PRIX DESJARDINS ENTREPRENEUR 2015

Agricoles. Les Prix Desjardins Entrepreneur comptent 10 caté­gories et visent à reconnaître les entreprises qui se démarquent par leurs réali­sations, leur performance financière et leur apport aux collectivités. Vous pouvez visionner une vidéo sur ces coopératives gagnantes : http://bit.ly/1XfELHc

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Dans le cadre de la 10e édition des Prix Desjardins Entrepreneurs 2015, le réseau La Coop s’est distingué aux niveaux régional et national. La Coop Purdel, qui avait été nommée gagnante régionale dans la catégorie coopérative pour la région Est du Québec, a atteint le sommet à titre de grande gagnante au niveau national lors du gala qui s’est tenu le 14 octobre au Marché Bonsecours, à Montréal. Mentionnons que deux coopératives du réseau La Coop, soit la Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) Franco-Agri inc. et La Coop Seigneurie, avaient remporté le premier prix au niveau régional, respectivement dans les catégories Coopératives et

DÉFI VÉLO LA COOP : 82 590 $ AMASSÉS

Lors de la seconde édition du Défi vélo La Coop, les 29 et 30 août dernier, le premier vice-président de La Coop fédérée, Luc Forget, et le chef de la direction, Gaétan Desroches, en compagnie du maire suppléant de Victoriaville, Christian Lettre, ont remis 82 590 $ à trois organisations de la région : le Club des petits déjeuners, la Fondation Solidarité Jeunesse et la Fondation Les amis d’Elliot. Pas moins de 140 cyclistes – employés et administrateurs du réseau La Coop – ont relevé ce défi, dont la mission est de faire la promotion de la santé et de saines habitudes de vie, tout en soutenant des causes locales. De gauche à droite : Christian Lettre, maire suppléant de Victoriaville; Myriam Brisebois, Club des petits déjeuners; Luc Forget, premier vice-président de La Coop fédérée; et Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée.


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Si vous avez des travaux à faire, ménagez vos mains usées. Mettez plutôt la main sur un tout nouveau côte à côte HDXMD 500 ou 700 d’Arctic Cat.® En plus de sa capacité de charge de 453,6 kg (1 000 lb), vous obtenez la plus grosse benne de chargement de l’industrie et la seule dotée de côtés amovibles. Il a même une banquette à trois places et des amortisseurs arrière FOX FLOAT® réglables pour assurer la meilleure conduite quelle que soit la charge. Pour en savoir davantage, visitez le site arcticcat.com.

Les VR hors route peuvent être dangereux à conduire. Une utilisation inappropriée peut entraîner des blessures sérieuses, voire la mort. Tous les occupants du véhicule doivent porter une ceinture de sécurité, un casque homologué, des lunettes de sécurité et des vêtements de protection. Ils doivent utiliser les poignées/le volant et demeurer entièrement à l’intérieur du véhicule. Les occupants doivent pouvoir s’asseoir dans le véhicule, le dos bien appuyé contre le dossier, les deux pieds à plat sur le plancher et les mains sur les poignées/le volant. Ils doivent lire et comprendre le manuel de l’utilisateur avant de conduire. Suivez toutes les instructions et tenez compte des avertissements. Évitez les déplacements soudains, les accélérations brusques dans les virages, la conduite à fl anc de pente et les surfaces pavées. Ralentissez avant de prendre un virage. Ne conduisez pas sur les voies publiques à moins qu’elles soient designées à titre de voie d’accès pour VR hors route; des collisions avec une automobile ou un camion peuvent se produire. Ne tentez jamais de faire des cascades. Ne consommez jamais d’alcool ou de drogue avant de conduire ou en conduisant. Ne faites jamais d’excès de vitesse et soyez particulièrement prudent en terrain accidenté. Tous les conducteurs de VR hors route doivent être agés d’au moins 16 ans et titulaires d’un permis de conduire valide. Ne transportez jamais de passagers dans la boîte de chargement; ne transportez jamais plus de passagers que le nombre de sièges du VR hors route. Évitez de tirer à partir de votre VR hors route, ou d’y appuyer des armes à feu ou des arcs. Arctic Cat recommande à tous les conducteurs de suivre un cours de formation. Pour de l’information sur la sécurité et les cours, visitez le site www.rohva.org. À l’instar des défenseurs de l’environnement, Arctic Cat vous recommande vivement de conduire lentement sur les terres privées ou publiques. Conduisez uniquement sur les sentiers ou dans les zones désignés à cet effet. Préservez vos futures occasions de conduite en démontrant votre respect pour l’environnement, les lois locales et les droits d’autrui. FOX FLOAT® est une marque déposée de FOX Racing Shox. Arctic Cat,® HDX,MD Partagez notre passionMD et Share Our PassionMD sont des marques déposées ou des marques de commerce d’Arctic Cat Inc. © 2015 Arctic Cat Sales Inc., Thief River Falls, MN 56701, É.-U. Les VTT et côte à côte (VR hors route) Arctic Cat sont des produits de classe mondiale d’Arctic Cat Inc.


PAUSE-PENSÉE

CHEMIN FAISANT

AUJOURD’HUI, les entreprises qui se veulent

J’ai toujours cru que tous mes collègues, à quelque niveau qu’ils se situent dans l’entreprise, pouvaient avoir des perspectives, des idées, des réflexions pertinentes sur ce qui se passe à La Coop fédérée.

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performantes doivent miser sur l’innovation et l’agilité. Facile à dire, mais quel défi quand une société compte des milliers d’employés ! Car l’imposante structure hiérarchique rendue nécessaire pour organiser efficacement le travail s’avère une machine solide, bien huilée et fonctionnelle, mais par sa nature même, elle peut devenir rigide et lourde. Diffi­ cile d’innover dans un environnement rigide. Et impossible d’être agile quand on est lourdaud. Est-ce à dire que les grandes entreprises ne peuvent avoir accès aux avantages de l’innovation et de l’agilité ? Heureusement, non. Mais il faut y voir. Il faut la volonté et le courage politique de mettre en place des dispo­sitifs organisationnels qui insuffleront un peu de souplesse dans la machine. À cet égard, le consultant en management Olivier Zara ouvre une voie intéressante. Depuis une dizaine d’années, il élabore une conception de l’entreprise basée sur une approche de gestion à deux faces : l’ordre et le chaos. L’ordre, évidemment, c’est la hiérar­ chie, dont il ne renie aucunement l’utilité. Le chaos, c’est le lâcher-prise du gestionnaire et la mise à contribution de tous, c’est une invitation à la créativité dont tous peuvent se prévaloir. C’est la valorisation d’un capital immatériel : l’intelligence collective. Or, le chaos fait peur. Peur de perdre la maîtrise, peur de créer des attentes auxquelles on ne saura répondre, peur de créer de coûteux précédents… Prudent, Zara suggère d’instaurer un équilibre entre l’ordre et le chaos dans une proportion de 80-20, précisant du même souffle que le chaos permet au gestionnaire de recueillir une formidable palette d’options, mais n’implique pas qu’il doive renoncer à son pouvoir décisionnel. Le gestionnaire demeure toujours le responsable et, à ce titre, il lui revient de prendre les décisions finales. Tout cela me plaît énormément, car investie depuis près de 30 ans dans le réseau coopé­ ratif, je crois profondément aux vertus de la démocratie. J’ai souvent envié les agriculteurs membres du réseau La Coop, parce qu’ils ont

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la légitimité et bénéficient d’espaces pour faire valoir leurs points de vue. En parallèle, j’ai toujours cru que tous mes collègues, à quelque niveau qu’ils se situent dans l’entreprise, pouvaient avoir des perspectives, des idées, des réflexions pertinentes sur ce qui se passe à La Coop fédérée. Une mine de renseignements qu’il suffirait de recueillir, sans obligation d’avaliser. De petits cadeaux gratuits, quoi ! Eh bien, me voilà comblée. Dans la foulée de sa démarche en éthique organisationnelle, La Coop fédérée s’engage dans une relation de confiance et de réciprocité avec ses employés, et prévoit l’instauration d’espaces de discussion où, prenant assise sur les quatre valeurs fortes de l’organisation – l’honnêteté, l’équité, la responsabilité et la solidarité –, la voix des employés pourra se faire entendre. Cet engagement se concrétise dans un premier projet-pilote de communauté d’appren­tissage, qui a été annoncé au cours de la Semaine de la coopération. Une invitation à explorer l’éthique organisationnelle a été lancée à tous les employés. Volontai­rement, sans égard au statut ni au secteur d’activité, un groupe d’employés réfléchira aux valeurs coopératives en lien avec les pratiques de travail à La Coop fédérée. On visera le développement des capacités de réf lexion et de conversation. On échangera ses points de vue dans le respect, l’écoute et l’empathie. On les situera dans la matrice des quatre valeurs organisationnelles. Et on fera part de ses apprentissages à l’ensemble des employés. Je salue le courage de notre chef de la direction, qui a accepté cet audacieux projet. Encore une fois, je me sens fière de faire partie du réseau La Coop, dont l’approche est unique en son genre. La mise en place de structures au service de l’éthique organisationnelle est un champ relativement nouveau pour nous, mais qu’à cela ne tienne. Nous allons développer notre expertise ensemble. Nous allons découvrir le sens pratique des valeurs coopératives, par le dialogue entre pairs. Voilà le défi que nous avons l’ambition de relever. Pas à pas. Chemin faisant.

PHOTO : MARTINE DOYON

COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE COLETTE.LEBEL@LACOOP.COOP


IL Y EN AURA TOUJOURS

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LES VOICI TOUS RÉUNIS.

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un PLUS GRAND, UN PLUS FORT et UN PLUS CAPABLE. LE RAM HEAVY DUTY 2016 Le Ram Heavy Duty 2016 a plus d’un tour dans son sac grâce à sa brillante conception, présente jusque dans les moindres détails. Un excellent exemple : ses deux systèmes de suspension arrière. Tant la suspension arrière à 5 bras et à ressorts hélicoïdaux de série1 que la suspension pneumatique arrière Auto-LevelMC livrable2 sont exclusives à Ram. Toutes deux utilisent de robustes composants de pointe pour assurer une conduite inégalée avec des charges lourdes. Elles contribuent au fait que le Ram Heavy Duty détient la meilleure capacité de remorquage de sa catégorie, surclassant le F-350 de près de 2 tonnes2 , et la meilleure charge utile de sa catégorie, allant jusqu’à 7 390 lb3. Avec son légendaire moteur turbo diesel CumminsMD ou HEMIMD, Ram surclasse les autres, quelle que soit la manière dont vous les évaluez.

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| VIE COOPÉRATIVE

La double vie de Vicky Grondin TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

Du lundi au mercredi, Vicky Grondin soigne sa tenue avant d’aller travailler comme agente de services aux membres à la caisse Desjardins des Sommets de la Beauce. Le reste de la semaine, elle enfile ses « bottes à douille », selon l’expression colorée de sa belle-mère, pour travailler à la ferme avec son conjoint, Alain Couture. Entre ses deux vies, cette maman de trois enfants (âgés de 8, 12 et 15 ans) cumule les fonctions d’administratrice de La Coop Alliance et de présidente du conseil d’établis­ sement de l’école primaire locale, en plus de contribuer à l’organisation d’activités sportives et pastorales pour les enfants de sa municipalité. « Ça demande de l’organisation », admet-elle. Administratrice à La Coop Alliance depuis moins de deux ans, elle a hésité avant de s’engager, confiet-elle. « Ce qui me bloquait, c’était le fait que tous les autres membres avaient beaucoup plus d’expérience que moi en agriculture et comme dirigeants. » Son conjoint, lui-même engagé auprès de l’UPA, l’a encouragée à essayer, car c’était une belle occasion pour elle d’approfondir ses connaissances. Première femme au conseil depuis la fondation de la coopérative, en 1946, et plus jeune membre de celui-ci, elle a eu cependant tout un défi à relever pour y faire sa place. « Il ne faut pas avoir peur d’exprimer ses opinions ni de poser des questions quand les autres parlent de choses qu’on ne connaît pas. J’étais la première à me mettre des barrières, avoue-t-elle, mais il faut apprendre à passer par-dessus ça et à foncer. On en ressort grandi. » Née dans une ferme du village voisin de Sainte-Clotilde-de-Beauce, Vicky s’était

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pourtant juré de ne jamais épouser un agri­ culteur. La vie en a cependant décidé autrement. Travailleur d’usine lorsqu’ils se sont mariés, Alain a graduellement racheté les terres de ses parents. Il s’est d’abord lancé en production bovine, en 1995, puis en engraissement porcin. En 2008, Vicky s’est associée à l’entreprise, tout en conservant l’emploi qu’elle occupe à la caisse depuis près de 25 ans. En 2011, le couple a abandonné la production bovine au profit de la production laitière. Gagnante d’un Jarret d’or au Gala de l’entreprise beauceronne en 2014, la Ferme Vicain possède aujourd’hui un quota de 30 kg/jour et un bâtiment d’engraissement de 1000 porcs. Diplômée en technique de gestion de bureau et en conseils financiers, Vicky s’occupe de tout le côté administratif de l’entreprise, en plus d’aider à l’étable. Bien qu’elle trouve la traite quotidienne contraignante, elle aspire aujourd’hui à travailler elle aussi à temps plein à la ferme. Les conjoints explorent d’ailleurs différentes options qui leur permettraient de la faire grossir juste assez pour en tirer deux salaires. L’équilibre travail-famille est très important pour les Grondin-Couture. Ils souhaitent garder une ferme aux dimensions humaines pour consacrer du temps à leurs enfants et à leurs passions respectives, soit l’équitation pour Vicky et la chasse pour Alain. Pouvant compter sur un réseau de parents et amis pour les relever occasionnellement à la ferme, ils arrivent même à s’évader tous ensemble en camping ! Vicky s’inquiète cependant des discus­ sions actuelles entourant la gestion de l’offre. « On n’a pas investi en production laitière seulement pour cinq ans ! On voudrait bien qu’un jour nos enfants puissent prendre la relève. »

PHOTO : CAROLINE FOURNIER

Vicky Grondin partage son temps entre plusieurs activités, dont un emploi à temps partiel à l’extérieur de l’entreprise agricole qu’elle possède en copropriété avec son conjoint, à Saint-Éphrem-de-Beauce. Portrait d’une femme dont la vie est bien remplie.


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30 ANS

DE VISION


MPX 25 25d’avant-garde e

anniversaire de ans

TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

C’est l’époque des grands projets : meuneries, abattoirs, usines laitières, siège social. Un vent de modernisme et de croissance souffle sur le réseau La Coop. L’usine MPX de minéraux et prémélanges pour l’alimentation animale, de La Coop fédérée, s’inscrit dans cette foulée.

Marcel Létourneau, ex-directeur de l’usine MPX, et Philippe Jean, surintendant. En investissant dans la recherche, La Coop fédérée se penche sans cesse sur les tendances afin de mettre au point de nouvelles générations d’aliments pour assurer aux élevages santé et rentabilité.

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« Les projets se succédaient année après année et témoignaient du dynamisme du réseau », se rappelle Richard Venne, consultant pour La Coop fédérée ayant participé à la mise sur pied de plusieurs d’entre eux. Inaugurée le 26 septembre 1990, l’usine MPX, alors l’une des plus modernes – sinon la plus moderne – de ce type en Amérique du Nord, positionne le réseau comme leader de l’alimentation animale au Québec. Située dans le parc industriel de SaintRomuald, elle peut fabriquer 45 000 tonnes par année d’aliments d’avant-garde pour bovins, porcs, volaille et chevaux. S’y installer n’est pas une décision fortuite. Une importante meunerie s’y trouve déjà, et l’emplacement, au cœur d’un des plus grands bassins de productions animales, est à proximité du marché américain et des Maritimes. « MPX est notre usine maîtresse en productions animales, souligne Marcel Létourneau, qui en a été directeur. Elle approvisionne les 12 meuneries du réseau, où l’on fabrique près d’un million de tonnes d’aliments complets. » « Elle est un maillon clé dans notre groupe d’usines et elle remplit toujours très

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bien son rôle, dit Richard Nadeau, directeur principal des opérations en productions animales à La Coop fédérée. L’optimisation de nos processus pour faire face aux nouvelles tendances est un défi constant. »

L’EXPLOSION DE SAINT-HENRI Ginette Doré, coordonnatrice des achats à La Coop fédérée, se souviendra longtemps du triste évènement, survenu le 25 janvier 1980, qui mènera à la construction de MPX. Elle travaille alors rue Saint-Ambroise, dans le quartier Saint-Henri, à Montréal, en bordure du canal de Lachine, dans une usine de la coopérative où l’on fabrique moulées et prémélanges. « J’ai entendu une puissante détonation tout en ayant la sensation d’être propulsée vers l’avant, se rappelle-t-elle. J’ai imaginé le pire. » « Du gaz méthane émis par le maïs, de la poussière, une ventilation déficiente et des travaux de réfection en cours ont fait mijoter un cocktail dévastateur, explique André Hémond, coordonnateur des mesures d’urgence et du rétablissement des opérations à La Coop fédérée. Des étincelles ont enflammé le gaz et la poussière. L’explosion


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a provoqué l’écrasement de 8 silos de l’élévateur sur 11. Un employé a perdu la vie, écrasé sous des morceaux de béton détachés de la structure. » « L’usine était en face d’une école, ajoute Ginette Doré. Les silos se sont heureusement effondrés de l’autre côté. » Devant l’ampleur des dégâts, on transfère la production de la meunerie de SaintHenri à l’usine de Joliette et au Groupe coopératif Dynaco, mais on poursuit la fabrication des minéraux et prémélanges dans la partie encore intacte.

« C’était une époque charnière et MPX posi­tionnait le réseau à un niveau jusque-là inégalé, indique Simon Baillargeon, directeur général du Secteur des grains à La Coop fédérée. L’usine a été pensée en fonction des grandes tendances des marchés de l’alimentation et de la santé animale. »

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ÉVOLUTION DES MARCHÉS Dans les années 1980, l’alimentation des cheptels se spécialise. Les producteurs laitiers adoptent la ration totale mélangée, qui requiert des vitamines et minéraux inclus séparément. On assiste aussi à un raz-de-marée dans la fabrication de moulées à la ferme, dans le secteur porcin notamment. Devant ce constat, La Coop fédérée amorce la construction de MPX. Elle mettra fin aux activités de Saint-Henri en novembre 1990. Les instigateurs du projet visitent de nombreuses usines dans le monde pour s’inspirer des meilleures pratiques. « Il a fallu trois ans de réflexion pour mettre le projet sur pied, souligne Marcel Létourneau. L’usine a presque été inventée. » « On s’en allait dans l’inconnu, appuie Émile Cool, alors directeur de la production et des achats au secteur des productions animales de La Coop fédérée. Pour accentuer notre leadership dans ce domaine, il nous fallait une usine qui nous sortirait des technologies des années 1950. » Les caractéristiques novatrices d’alors le sont encore aujourd’hui : système de traçabilité, chaînes distinctes de fabrication et d’ensachage pour éviter la contamination croisée, réception et transport des ingrédients par convoiement pneumatique, mélangeurs et silos d’entreposage munis d’unités de dépoussiérage. Balances et mélangeurs sont d’une précision pharmaceutique, et l’usine est conforme aux normes de salubrité, de biosécurité et environnementales les plus élevées au monde. Plusieurs entreprises européennes s’en sont inspirées pour construire leurs propres installations.

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ICI COMME AILLEURS « Les ingrédients proviennent de partout dans le monde – Canada, Europe, Asie, États-Unis –, par camion, train ou bateau. La gestion serrée des coûts, de l’approvisionnement, des stocks et des livraisons est un élément clé de notre réussite », souligne Philippe Jean, surintendant de MPX. On fabrique aujourd’hui de plus en plus de produits concentrés. Certains prémélanges sont passés de 25 kg par tonne de moulée à 2,5 kg, ce qui libère de la capacité pour répondre à de nouveaux marchés. « Plusieurs créneaux sont en dévelop­ pement, ici comme à l’étranger, indique Gilles Carpentier, directeur principal de l’approvisionnement en grains et des meuneries à La Coop fédérée. Nous fabriquons depuis récemment tous les micro-prémélanges pour [le complexe porcin] OlySky, dans l’Ouest canadien. En Ontario, où La Coop fédérée a établi des partenariats d’affaires, un important bassin de grandes entreprises agricoles offre un bon potentiel. Dans le reste du Canada, les possibilités de développement de marché sont aussi très importantes, par l’entremise de filiales et de coopératives locales. Sans oublier l’inter­n ational, notamment aux États-Unis, en Russie, en Europe et en Afrique. »

1. MPX gère un catalogue d’environ 300 produits, conçus à l’aide de 225 ingrédients entreposés dans 125 silos. On offre un nombre croissant de recettes personnalisées aux entreprises agricoles. 2. D’une superficie de 2050 m2 et d’une capacité de 10 tonnes à l’heure, MPX voit le jour pour un coût de 12 millions $. En 1990, le Québec compte 14 000 fermes laitières, 3500 fermes porcines et 1000 fermes avicoles. 3. En 1992, on installe une presse à blocs de minéraux et vitamines. La gamme Pro-Bloc, élaborée avec le réseau Cooperative Research Farms, connaît un énorme succès auprès des producteurs de lait et de bovins de boucherie. On estime à quelque deux millions la quantité de blocs fabriqués depuis.

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Les jeunes aux commandes TEXTE DE NANCY MALENFANT

Vingt-trois ans après la fondation de la CUMA du Coteau, les fils ont remplacé les pères à la barre du conseil d’administration, propulsant à plein régime les affaires de cette coopérative de partage de machinerie bas-laurentienne.

Une branche d’activité, soit la mise en commun et l’utilisation d’un type d’équipement, regroupe les producteurs qui se sont engagés à utiliser cet équipement. La taille de la branche doit tenir compte de la capacité de la machinerie.

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troisième année d’activité et regroupe sept producteurs laitiers et de bovins, dispersés dans quatre municipalités. Les administrateurs ont eu le même réflexe lorsqu’un transporteur d’agneaux a cessé ses activités. « Nous étions habitués à ce que le transporteur vienne chercher les agneaux directement à la ferme. Nous ne voulions pas nous rééquiper chacun de notre côté pour amener nous-mêmes nos bêtes au poste de rassemblement, explique Gaétane Beaulieu, administratrice de la CUMA et productrice d’agneaux à SaintÉpiphane. La CUMA a donc démarré une route de ramassage avec certains des clients de l’ancien transporteur, et nous faisons maintenant du transport jusqu’à Saint-Henri, Saint-Hyacinthe et Terrebonne. Notre modèle a suscité de l’intérêt dans d’autres régions qui ont aussi des problématiques de transport. » C’est grâce à de telles initiatives que la CUMA du Coteau a connu une croissance fulgurante depuis cinq ans (voir tableau). Keven Malenfant, aussi administrateur, croit que l’arrivée de la relève dans plusieurs fermes membres a certainement contribué à relancer la CUMA. « Il y avait probablement UN ESSOR FULGURANT Année

Nombre de branches d’activité

Nombre de membres

1992 (fondation) 2010

5

28

13

48

2015

48

78 (64 actifs)

PHOTO : NANCY MALENFANT

Trois des membres de l’équipe de choc à la barre du conseil d’administration de la CUMA du Coteau : Alain Lemieux, président; Keven Malenfant, administrateur; Gaétane Beaulieu, administratrice et secrétaire-trésorière.

Lorsque Alain Lemieux a pris la présidence de la Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) du Coteau, en 2009, celle-ci traversait une période de léthargie. « Il y avait presque 10 ans qu’aucune nouvelle branche d’activité1 n’avait été démarrée », confie le producteur laitier de 32 ans, originaire de L’Isle-Verte. Qu’à cela ne tienne ! Il en aurait fallu plus pour décourager celui dont le père fut à la fois l’un des fondateurs de la CUMA et son tout premier président. Le jeune adepte du partage a graduellement été rejoint au conseil d’administration par d’autres agriculteurs de la relève. Ce groupe de convaincus a prêché par l’exemple en résolvant plusieurs situations problématiques concernant l’absence d’équipement ou de services à forfait dans la région. Par exemple, Alain Lemieux raconte qu’après le départ de l’entrepreneur qui effectuait les travaux d’ensilage chez lui ainsi que chez plusieurs membres, ceux-ci ont été sollicités par un homme souhaitant prendre le relais de l’ex-contractuel. « En nous consultant, nous avons conclu que la CUMA pouvait très bien offrir ce service elle-même. Nous avons donc acheté les boîtes à ensilage de l’ancien entrepreneur à forfait et contacté ses clients pour les recruter dans la CUMA. Nous avons même engagé celui qui souhaitait remplacer l’entrepreneur afin qu’il conduise la fourragère automotrice pour la CUMA. » L’idée fut un succès, puisque cette branche en est à sa


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eu dans le passé de petits accrochages qui avaient ralenti les ardeurs des membres à ce moment-là, mais nous, nous repartons sur de nouvelles bases », soutient le jeune producteur laitier de 28 ans.

PHOTOS : CUMA DU COTEAU

GÉRER LA CROISSANCE La route de la croissance peut présenter certains écueils; c’est pourquoi plusieurs changements ont été apportés dans les dernières années. D’abord, on a fait passer le nombre d’administrateurs de cinq à sept afin de mieux répartir le travail et les responsabilités. Par souci d’efficacité, les dirigeants utilisent beaucoup le courriel pour communiquer et approuver le démarrage de nouvelles branches. En outre, la CUMA dispose d’un cahier de procédures dans lequel ont été répertoriées toutes les résolutions prises par le conseil d’administration. Cet outil sert de référence lors de décisions liées à des situations déjà survenues par le passé. En 2013, le mode de rémunération de la secrétaire-trésorière a été revu en fonction de l’ampleur de la tâche. Les frais d’administration sont répartis équitablement entre les branches d’activité selon la somme de travail associé à chacune : nombre de membres, nombre de factures émises par année, refacturation d’intrants, présence d’un conducteur, travail à forfait. Tous ces frais sont compilés dans un fichier Excel créé à cet effet. C’est Gaétane Beaulieu qui, en plus de siéger comme administratrice, occupe le poste de secrétaire-trésorière. Elle qualifie le type de gestion pratiquée par le C.A. de « souplesse ordonnée ». « Nous fournissons un cadre, mais nous laissons quand même aux membres des branches d’activité la latitude de choisir le mode de fonctionnement qui leur convient », explique-t-elle. Par exemple, ils peuvent décider de faire ou non des travaux à forfait pour aider à payer l’équipement et diminuer les coûts d’utilisation. Ils peuvent aussi choisir de laisser leur nouvelle branche « ouverte » pendant un an afin d’avoir la possibilité d’y intégrer d’autres producteurs. Pour rester maîtres de

la situation, les administrateurs se réservent le dernier mot s’il advenait qu’une certaine pratique aille à l’encontre des intérêts et du bon fonctionnement de la coopérative. Finalement, puisque grandir signifie avoir plus d’équipements à entretenir, la CUMA a ouvert en 2015 une branche maind’œuvre. « Nous avons engagé quelqu’un qui est à la fois mécanicien et conducteur, explique Alain Lemieux. Il travaille à temps plein l’été, et certains membres l’engagent pour faire la traite l’hiver. » 1. Croissance et jeunesse caractérisent bien la CUMA du Coteau, à L’Isle-Verte : 60 % des fermes membres comptent un propriétaire qui a moins de 40 ans. 2. Les deux frères qui se partagent cette pelle mécanique sont reconnaissants que la CUMA s’occupe des aspects administratifs. Un cadre qui garantit l’équité prévient les risques de malentendus. 3. Pour remplacer l’ancien transporteur de ses membres producteurs d’agneaux, la CUMA s’est dotée d’un camion et d’une remorque.

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Bon coup

Deux fois par année, par l’intermédiaire du service Médiaposte, de Postes Canada, la coopé­ rative envoie un bulletin Info-CUMA à tous les producteurs des paroisses où elle a des activités. Elle y présente ses projets et en profite pour faire l’invitation à son assemblée générale annuelle. « De 30 à 40 $ pour 200 exemplaires, c’est un moyen économique de joindre les gens, argue Alain Lemieux. Grâce à l’Info-CUMA, nous avons attiré deux nouveaux membres cette année et trois l’an passé. Ça vaut amplement la dépense. »

Mauvais coup

Le remboursement des dépenses liées à une branche d’activité peut vite devenir un travail harassant quand ces dépenses sont importantes et fréquentes. Les administrateurs l’ont constaté avec les nombreuses factures de carburant générées par le transport d’agneaux. Ils ont vite fait de se procurer une carte de crédit qui sert exclusivement aux dépenses de cette branche, payées par la CUMA. Le mécanicien de la CUMA dispose lui aussi d’une telle carte pour les achats de pièces et de carburant et pour les réparations qu’il fait faire à l’externe, ce qui lui évite de demander sans cesse des remboursements.

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Des décors de Noël pour tous les goûts TEXTE DE HÉLÈNE COSSETTE

Nathalie Deslandes

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Parmi les thèmes proposés pour la saison des Fêtes 2015, elle retient notamment le style forestier, avec ses animaux miniatures (ours polaires, renards, faisans, hiboux), ainsi que le vénitien, avec ses loups colorés, ses plumes et ses perles qui ornent des sapins artificiels blancs. « Quel que soit le thème choisi, il faut s’efforcer de créer un univers magique et convivial », croit la gérante et décoratrice de la Boutique Inov du centre de rénovation Unimat de Coaticook. Pour cette spécialiste des décorations de Noël, le sapin doit raconter une histoire. « Si on opte pour un thème traditionnel, par exemple, on pourrait utiliser des boules anciennes qui nous rappellent des souvenirs d’enfance. » Il ne faut pas négliger le pied de l’arbre, souligne-t-elle. « C’est trop triste de le voir dégarni une fois les cadeaux distribués ! » Elle conseille donc d’emballer des boîtes vides avec du tissu ou du papier compatible avec son thème et de les laisser sur place pendant toute la période des Fêtes. Un décor de Noël réussi ne s’arrête toutefois pas au sapin, ajoute-t-elle. « Il faut essayer de maintenir une certaine unité entre la décoration du sapin et celle du reste de la maison. » Ainsi, dans un décor de style chalet, on optera pour un arbre naturel et pour des ornements qui évoquent la montagne. Les couleurs dominantes seront le rouge et le blanc, avec des touches de brun pour le côté nature. On utilisera notamment le motif vichy (carreaux rouges et blancs) pour la nappe, les jetés, les coussins et le papier d’emballage. Pour simuler la lueur

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des bougies, les guirlandes de lumières seront de couleur blanc doux. Comme ornements, on emploiera des pommes de pin, des branches de cèdre, du raphia, des flocons de neige, des boules à paysages alpins, des mitaines et des tuques, ou encore des raquettes, des skis et des patins miniatures accrochés dans le sapin. « On pourrait aussi peindre et décorer une vraie paire de patins, qu’on mettra sur la porte d’entrée pour annoncer le thème », continue-telle. À table, enfin, ce style pourrait être évoqué par des chandeliers en bouleau et des napperons en petits rondins. Pour un thème Noël blanc, en revanche, un sapin artificiel enneigé conviendrait davantage, estime-t-elle. « Dans ce type de décor chic et élégant, c’est l’argenté, le blanc et la transparence qui dominent, avec des touches de bleu polaire et des lumières bleutées pour rappeler le froid. » En guise d’ornements, on utilisera surtout des guirlandes de perles, des boules et des oiseaux blancs, des pendentifs en acrylique ou en verre clair, de même que des pommes de pin et des cloches argentées. Dans la salle à manger, la vaisselle blanche et le cristal seront de mise, et une tige d’orchidées blanches dans un pot argenté pourra faire office de centre de table. « Les possibilités de thématiques sont illimitées », résume la décoratrice. C’est pourquoi chaque année, en novembre et décembre, le centre de rénovation Unimat de Coaticook présente plusieurs exemples de sapins de Noël décorés. N’hésitez pas à vous y arrêter pour faire le plein d’idées !

PHOTOS : INGIMAGE, UNIMAT DE COATICOOK

Si les décors de style traditionnel demeurent indémodables à Noël, on peut aujourd’hui en trouver pour tous les goûts, remarque Nathalie Deslandes, qui se rend chaque année au Salon du cadeau de Toronto, à la fin de janvier, pour découvrir les grandes tendances de l’année suivante.


Territoire en concours : Montérégie Le ministre Pierre Paradis est fier de présenter les gagnants nationaux du 126e concours de l’Ordre national du mérite agricole.

Des gagnants inspirants ! OR

ARGENT

Médaille d’or

Première médaille d’argent

WILLY HAECK ET FILS INC. Horticulture ornementale Saint-Rémi Composé de : Gina, Linda, Raymonde, Ronald et Willy Haeck, Michel Bourgeois et Richard Cormier

LES FERMES HOTTE ET VAN WINDEN INC. Horticulture maraîchère Saint-Cyprien-de-Napierville Composé de : Nicole Guérin Hotte, Laurent, Marc-Olivier et Yvan Hotte, Jean-Bernard, Lucille, Marc-André et Martin Van Winden

Deuxième rang national LES SERRES LEFORT Légumes en serre Sainte-Clotilde Composé de : Marie-Josée Lebire et Sylvain Lefort

Troisième rang national DELFLAND INC. Horticulture maraîchère Saint-Cyprien-de-Napierville Composé de : Éric, Martin, Stéphane et Yvon Van Winden, France et Patricia Audet, Sandra Bourdages et Rita Serres

BRONzE

Première médaille de bronze LA PRODUCTION BARRY INC. Légumes divers Saint-Patrice-de-Sherrington Composé de : Jean-Marie et Madeleine Zumstein

Deuxième rang national

LE POTAGER RIENDEAU Horticulture maraîchère Saint-Rémi Composé de : Clermont, Pascal, Patrice et Sylvain Riendeau et Danielle Poupart

LES FERMES BISAILLON SENC Grande culture, céréales, protéagineux et culture industrielle Saint-Jacques-le-Mineur Composé de : Christian, Ghislain et Stéphane Bisaillon, Carine Baille, Céline Boulé et Geneviève Larose

Troisième rang national

Troisième rang national

9124-2776 QUÉBEC INC. (VIGNOBLES SAINT-RÉMI) Vignoble Saint-Rémi Composé de : Fabien et Yvon Gagné, Nathalie Ruest et Monique Soucy

LES JARDINS DE TESSA SENC Légumes divers Frelighsburg Composé de : Frédéric Duhamel et Yoana B. Gariépy

Deuxième rang national

AUTRES MENTIONS ET PRIX MENTION SPÉCIALE DE L’AGROTOURISME Décernée par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

MÉRITE PROMUTUEL ASSURANCE DE LA PRÉVENTION ET PRIX LA COOP FÉDÉRÉE à L’AGROENVIRONNEMENT

VERGER CHAMPÊTRE Production végétale Granby Composé de : Mario Mailloux

LES SERRES LEFORT Légumes en serre Sainte-Clotilde Composé de : Marie-Josée Lebire et Sylvain Lefort

onma.gouv.qc.ca

Une réalisation de :

Partenaires :

Collaborateurs et associés : Saputo La Terre de chez nous Salon de l’agriculture L’Union des producteurs agricoles


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Un temps des Fêtes sans disputes

TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

« Toutes les familles ont leurs malheureuse et d’une réaction impulsive conflits, remarque cette psychologue pour que la fête tourne au vinaigre ! du travail spécialisée dans le domaine Pour éviter ce type de situation, il agricole. Les jalousies d’enfance et la faut apprendre à se connaître, à se gérer compétition pour le regard des parents et à se donner des règles de conduite, nous suivent toute notre vie. Des résume la psychologue. « Je demande études montrent d’ailleurs que près de toujours aux gens quel genre de modèle 50 % des gens ont une relation conflicils veulent être pour leurs enfants. » tuelle avec un membre de leur famille. » C’est pourquoi elle leur conseille Pierrette Desrosiers Quand les relations familiales notamment de surveiller leur niveau de Psychologue du travail, vont bien, cela ne signifie pas pour fatigue et leur consommation d’alcool, conférencière, coach d’affaires autant que tout le monde partage et de se mettre d’accord avec leurs pierrette@pierrettedesrosiers.com associés pour s’interdire de parler des les mêmes opinions et les mêmes valeurs, tient-elle toutefois à préciser. « C’est plutôt problèmes de l’entreprise. « À moins que le feu ne le signe qu’on est capable de gérer ses émotions, soit pris dans l’étable, il y a d’autres moments plus d’accepter les autres tels qu’ils sont et d’admettre appropriés pour en discuter », fait-elle valoir. qu’ils aient des opinions différentes des nôtres. » On peut aussi avoir la sagesse d’éviter les sujets Or, cette maturité émotionnelle varie énormé- qui dégénèrent systématiquement en affrontements ment d’une personne à l’autre. « Si, en plus, l’amour, dans sa famille, comme la politique ou la religion. le respect et la confiance ne sont pas assez forts au « Ce n’est pas de l’évitement, souligne-t-elle. C’est sein de la famille, le risque de conflit est encore plus tout simplement admettre qu’on ne réussira pas à élevé », laisse-t-elle tomber. convaincre l’autre de son point de vue. » Dans le milieu agricole, cette situation se comLa psychologue suggère en outre de se préparer plique du fait que les membres de la famille sont sou- mentalement. « Lorsqu’on sait que l’atmosphère vent associés en affaires. « Indépendamment de leur risque d’être tendue, on peut faire à l’avance un choix niveau respectif de maturité, ils passent beaucoup conscient de ce qu’on veut être, de ce qu’on veut vivre de temps ensemble au quotidien, ce qui multiplie les et de ce qu’on veut faire vivre aux autres. On a souvent tendance à l’oublier, mais quand on s’embarque dans occasions de frictions », explique Mme Desrosiers. Lorsqu’arrive le temps des Fêtes, le stress, la fatigue un conflit, c’est tout le monde autour de soi qui en et les excès d’alcool peuvent exacerber les tensions souffre », rappelle-t-elle. accumulées pendant le reste de l’année. Sous l’effet Lors d’un conflit, on ne contrôle pas ce que l’autre de l’un ou l’autre de ces facteurs, certains perdront dit, mais on a toujours le choix de sa propre réaction, leurs filtres, d’autres céderont plus facilement à leurs insiste-t-elle. « Ça semble un peu simpliste, mais si pulsions de colère, d’autres encore deviendront plus on prenait cinq bonnes respirations avant de réagir, sensibles à des commentaires qui ne les auraient pas on pourrait éviter bien des conflits. » atteints normalement. Il suffira alors d’une parole

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PHOTO : GRACIEUSETÉ DE PIERRETTE DESROSIERS, INGIMAGE

Ah, le temps des Fêtes ! Pour certains, c’est un merveilleux moment de retrouvailles et de réjouissances. C’est aussi une période propice aux querelles de famille. Pierrette Desrosiers nous donne quelques conseils pour éviter les conflits en toute connaissance de cause.


Tarif préférentiel jusqu’au 26 novembre 2015

Colloque sur les plantes fourragères Le 9 décembre 2015

Best Western Plus, Hôtel Universel, Drummondville

Soyez au rendez-vous! Des aspects de la fertilisation en lien avec la production fourragère et l’alimentation animale La conservation des ensilages : nouvelles situations, nouveaux outils Les nouvelles espèces de graminées et plus encore ...

Créez votre profil pour ne rien manquer Service à la clientèle : 418 523-5411 ou 1 888 535-2537 www.craaq.qc.ca

Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec


Le champ

des possibles TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

Globalement, nos écoles d’agriculture vivent de belles années, avec des hausses marquées de leurs inscriptions. Retour à la terre ? Désir d’un mode de vie plus simple ? Appel des hautes technologies ? Les responsables des écoles se perdent en conjectures, mais qu’importe : chaque année, un bon millier de diplômés sortent des écoles, prêts à cultiver, élever, conseiller, soigner, gérer. Alors, te sens-tu prêt ? Es-tu agro ? Allez, on part à GO !

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Des kiosques à gauche, à droite, partout. Une question ? Des réponses ! Tu veux visiter les installations ? Des enseignants t’accompagnent, mais aussi des étudiants actuels, qui vont te dire « les vraies affaires ». Une ancienne diplômée de 2004, Annick Lessard, est aussi sur place pour promouvoir l’intérêt envers l’ITA. Cette Beauceronne le clame : « Ici, j’ai appris un savoir-faire composé de techniques de base, mais aussi un savoir-être qui a forgé ma personnalité. »

LA POCATIÈRE, PREMIÈRE ÉCOLE D’AGRICULTURE FRANCOPHONE

L’HEURE DES CHOIX

Un imposant bâtiment de briques juché sur les hauteurs de La Pocatière. Des aménagements paysagers qui donnent de la prestance à l’établissement. Un parvis qui rappelle même celui d’une église. À l’intérieur, pilastres, boiseries et moulures pour un aspect antique et un brin austère. Heureu­sement que la vie grouillante rend au lieu toute sa chaleur : bienvenue aux portes ouvertes de l’Institut de technologie agroalimentaire, campus de La Pocatière !

Même si elle est issue d’une ferme familiale d’une vingtaine d’hectares et d’une vingtaine de vaches de boucherie, Émilie Laquerre avait décidé de ne pas s’inscrire en agriculture. Son premier choix : le design d’intérieur, au cégep de Trois-Rivières. Sauf qu’après quelques mois à étudier dans ce domaine, la rurale en elle n’y trouvait pas son compte. « Je ne me sens pas encore à ma place », m’a avoué la jeune fille de 18 ans lorsque je l’ai rencontrée lors de la journée

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PHOTOS : 1. MARTINE DOYON, 2 -6. ÉTEINNE GOSSELIN, 7. CAROLINE LEMAY

Cinquième secondaire, l’heure des choix ! Une période emballante, mais parfois difficile, car il faut choisir un programme d’études, une carrière en devenir et parfois même – c’est ce que disent les agriculteurs – un mode de vie. Pour t’aider à bien choisir ta future carrière agro, voici un guide.


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5 1. Jannick Auger et Charles-Antoine Ménard, étudiants à l’ITA–campus de Saint-Hyacinthe. 2. Le campus de La Pocatière de l’Institut de technologie agroalimentaire est riche d’une histoire remontant à 1859. C’est là que fut fondée la première école d’agriculture du Canada. On y formera même des bacheliers de 1912 à 1962. 3. Émilie Laquerre a profité des portes ouvertes et a quitté sa Mauricie pour venir visiter le campus de l’ITA de La Pocatière, comme elle l’avait fait auparavant pour les écoles d’agriculture de Nicolet et de Saint-Anselme. Après mûre décision, elle finira ses études collégiales en design d’intérieur au cégep de Trois-Rivières, pour ensuite s’inscrire en réalisation d’aménagements paysagers à l’École d’agriculture de Nicolet. 4. Question épineuse : les diplômes de l’ITA ont-ils une valeur ajoutée par rapport à ceux des autres écoles ? Johanne Godbout, l’ex-directrice générale du campus de La Pocatière, en est convaincue, mais les autres établissements collégiaux font valoir leurs spécialités et leur plus grande proximité avec les élèves potentiels. 5. « Un nombre sans cesse croissant de jeunes décident de se former. Certains y échappent encore, mais ça les rattrape bien vite », dit Caroline Lemay, enseignante au collège d’Alma. 6. Alexandre Dufour, Dani Bélanger et Jimmy Pelletier ont choisi la maison d’enseignement de leur région pour leurs études. Sur les trois, deux sont même assez proches pour rentrer à la ferme tous les soirs. Autre fait notable : Jimmy avait visité l’ITA, mais a choisi Alma, sans l’impression que son diplôme aurait moins de valeur. 7. Cohorte 2013-2014. Le collège d’Alma a toujours valorisé ses partenariats avec les entreprises de sa région pour des visites et des ateliers, ce qui est encore plus vrai depuis la vente du troupeau laitier de sa ferme-école.

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Le dernier Portrait de la relève agricole au Québec (MAPAQ, 2011) regorge de données intéressantes. Tu y apprendras que : • 79 % des jeunes de la relève possèdent un diplôme d’études postsecondaires. La proportion était de 74 % cinq ans plus tôt. • 68 % des jeunes titulaires d’un DEP sont diplômés d’un programme spécialisé en agriculture (57 % en production laitière). • 72 % des jeunes titulaires d’un DEC sont diplômés d’un programme agricole (63 % en gestion et technologies d’entreprise agricole et 20 % en technologie des productions animales). • 34 % des titulaires de grades universitaires ont étudié dans un programme agricole (62 % en agronomie, 21 % en agroéconomie), alors que 20 % ont choisi l’administration.

L’ITA ET LES AUTRES ? Des professeurs nombreux et spécialisés, des services aux étudiants bien développés, des infrastructures pédagogiques exceptionnelles (dont les toutes dernières sont une Unité de production laitière biologique et un Pavillon horticole écoresponsable), des fermes-écoles bien menées et titulaires de hautes distinctions, des incubateurs et des technopoles situés à deux pas, et une réputation d’excellence enviable : les autres cégeps mènent-ils un combat à armes égales avec les deux campus de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), situés à quatre heures de route l’un de l’autre pour pouvoir couvrir toutes les régions du Québec ? L’ITA demeure une curiosité : financée non pas par le ministère de l’Éducation, comme l’ensemble des établissements collégiaux, c’est l’une des rares écoles directement rattachées à un

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ministère (Agriculture, Pêcheries et Alimentation). L’ancienne directrice générale du campus de La Pocatière, Johanne Godbout, y était comme un poisson dans l’eau. Diplômée en zootechnie (1981) de cet établissement, elle y a dirigé la centaine d’enseignants et de membres du personnel de soutien. Cette native de Sainte-Apolline-de-Patton, dans Chaudière-Appalaches, a bourlingué dans l’appareil gouvernemental une trentaine d’années avant d’atterrir à la tête de l’ITA. « Si j’avais 16-17 ans à nouveau, je referais le même cheminement ! » s’exclame-t-elle. Situé dans le berceau de l’enseignement agricole, où l’abbé François Pilote a fondé en 1859 la première école d’agriculture du Canada, le campus de La Pocatière vit au rythme de l’agroalimentaire. À partir de 1912, cette faculté associée à l’Université Laval formera des bacheliers en agriculture, jusqu’à son déménagement en 1962 au pavillon Paul-Comtois, du campus de Sainte-Foy. Depuis, l’ITA offre un enseignement de niveau collégial. « Des commentaires d’employeurs nous indiquent que les diplômes de l’ITA et des autres établissements collégiaux ne s’équivalent pas », confie Johanne Godbout. La gestionnaire vante la polyvalence de ses finissants, de même que la possibilité pour un jeune, en sortant de sa région pour s’inscrire à l’ITA, de « voir d’autres mentalités, de vivre autre chose ». Même centenaire, l’ITA de La Pocatière reste bien vivant. Lors des portes ouvertes, Nicole Nadeau, de l’Association des anciennes et des anciens de l’ITA, n’était pas peu fière de souligner qu’aux dernières retrouvailles, la promotion 2004 du programme Technologie des productions animales avait rassemblé 18 finissants sur les 24. Le genre de détail qui montre l’attachement des diplômés envers leur alma mater. Parlant d’alma, on trouve aussi un établissement de niveau collégial qui offre le programme Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA) à Alma, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le Département de technologie agricole du collège d’Alma ne compte que six professeurs et un technicien de travaux pratiques, ce qui paraît peu comparativement à l’ITA, mais « ce qui

PHOTO : KAROLANE LAPALME

QUEL PROGRAMME CHOISIR ?

portes ouvertes, en novembre 2014. Cet automne-là, elle a donc reconsidéré son choix de carrière, d’abord en visitant des écoles d’agriculture, et pas n’importe lesquelles : Nicolet, Saint-Anselme et l’ITA de Saint-Hyacinthe. Puis elle se rend à l’ITA de La Pocatière, pour y respirer l’air du fleuve et y goûter le climat d’études. Mais son choix n’est pas fixé. Bond dans le temps, automne 2015 : après mûre réflexion, Émilie a décidé de rester en design d’intérieur. Elle compte toutefois, après son DEC, s’inscrire à un DEP en réalisation d’aménagements paysagers à l’École d’agriculture de Nicolet. « Je crois que c’est un juste compromis pour combiner mes deux passions », raisonne la jeune fille. Dans un autre corridor de l’ITA, un autre jeune, Jeffrey Dumont, avait le regard plus assuré lors des portes ouvertes. « Depuis que je suis en secondaire 1 que je suis sûr de m’inscrire ici », affirmait ce natif de Sainte-Claire en novembre 2014. Bond dans le temps, automne 2015 : cinq semaines après avoir commencé sa nouvelle vie, Jeffrey se sent à sa place. « J’apprends de nouvelles notions chaque jour, même si je viens du milieu agricole », conclut le jeune homme, qui n’avait pas visité d’autres établissements avant de faire sa demande d’admission. Un choix de carrière et d’école... les yeux grands fermés !


est excellent pour le réseau collégial », soutient la coordonnatrice du département, Caroline Lemay. Cette dernière assure que les étudiants reçoivent une formation de haute qualité. « Notre approche est personnalisée. On vise la persévérance et la réussite par une formation souple et polyvalente », explique l’agronome. Puisque ce collège s’est départi du troupeau laitier de sa ferme-école en 2015 (conservant toutefois ses 60 hectares en culture), il vise plus que jamais un maillage avec les entreprises de sa région. « Par rapport aux deux ITA, c’est certain qu’on se bat à armes inégales, admet Caroline Lemay. On mise donc sur nos forces. » Quelles sont-elles ? « Nous exploitons le plus possible nos liens avec Agrinova – notre centre collégial de transfert de technologie, qui est l’un des 49 CCTT du Québec et l’un des plus spécialisés en agri­cul­ture – pour des ateliers, des conférences, des visites ou des formations continues. Nous offrons également une formation adaptée à la production en climat nordique : avoine, canola, lin, gourgane, pomme de terre, bleuet sauvage, etc. », énumère Caroline Lemay. Soulignons que les élèves du collège viennent, à plus de 90 %, de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

À VICTO, C’EST BIO ! Tapez « programme formation agriculture » dans Google. Ô surprise ! ITA ? Université Laval ? Université McGill ? Non ! On trouve plutôt les programmes du cégep de Victoriaville ! Anecdotique, certes, mais révélateur de la grande proactivité de cette maison d’enseignement qui compte aussi non pas un, mais bien deux centres de recherche appliquée : le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) et le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+). La particularité du cégep de Victoriaville : il est le seul à offrir un programme complet spécialisé en agriculture biologique (Production légumière et fruitière biologique). Et ce n’est pas d’hier qu’on enseigne les rudiments de ce mode de production à Victo : déjà en 1987, le pionnier Ghislain Leblond créait ce programme pour diffuser les principes du bio.

« Jusqu’en 2012, nos inscriptions tournaient autour de 12 ou 15 étudiants par année », révèle Ghislain Jutras, un des deux enseignants responsables de la ferme-école et des travaux pratiques. Mais voilà que depuis trois ans, boum ! Les demandes d’admission ont explosé, passant à une cinquantaine cette année, si bien que le programme est maintenant… contingenté ! « Nos installations – et surtout nos serres – ne nous permettent pas d’accueillir plus de 32 étudiants par année », souligne Ghislain Jutras. Le profil des étudiants ? « Ils viennent, à 90 %, de la ville, dont un bon tiers de Montréal même, poursuit le bachelier en agronomie. Ils sont un peu plus vieux en moyenne que les étudiants de notre autre programme – Production animale – et ils ont des profils moins linéaires, plus hétéroclites. Par exemple, certains ont un baccalauréat en poche ou ont fait des études supérieures de maîtrise ou de doctorat ! » Dans ce programme, les étudiants vivent intensément le rythme de la production bio durant leur 2e année, entre les mois de janvier et octobre, où ils se mettent carrément dans la peau du producteur : plan de culture, calendrier de production, semis et transplants, régie des champs et des récoltes, et mise en marché. À ce titre, ils auront la possibilité d’expérimenter à peu près tous les modes de commercialisation et d’en évaluer les marges de profit : paniers du réseau Équiterre, kiosques à la ferme et au cégep, coop de solidarité La Manne, marché de solidarité régionale de Victoriaville, restaurants locaux, distribution par un grossiste, etc. Car il faut savoir produire, mais aussi vendre !

Pour un recensement des programmes de formation offerts par nos écoles d’agriculture, visite notre site Web au www.cooperateur.coop– section vie agricole.

TOUT LE MONDE EN LIGNE ! Poser ses fesses cinq jours par semaine sur des bancs d’école ? Non merci ! Parce que les déplacements peuvent être longs et que les activités quotidiennes à la ferme peuvent être prenantes selon la saison et la production, les programmes offerts en ligne croissent en popularité. La porte-parole du ministère de l’Éducation du Québec, Esther Chouinard, rappelle que si c’est celui-ci qui conçoit les programmes d’études (avec l’aide des partenaires du marché du travail), COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

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Sites Internet, dépliants, portes ouvertes… Il existe une façon de plus de choisir son établissement d’enseignement : le site Web Academos. Cette plateforme met en relation des jeunes de 14 à 30 ans et des mentors bénévoles de 18 à 78 ans. L’an passé, 1700 mentors dans différents domaines ont répondu aux mille et une questions des 24 000 jeunes inscrits, essayant souvent d’éveiller des passions ou d’offrir des points de vue authentiques et personnels sur le monde du travail. L’outil semble fonctionner : selon un sondage d’Academos, 80 % des jeunes estiment que leur mentor a eu une influence sur leur choix de carrière. À l’autre bout de la fibre optique, 90 % des mentors trouvent l’expérience valorisante. À l’Université Laval, l’équipe de communication et de recrutement de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) a bâti un projet-pilote avec Academos. L’idée était de choisir des étudiantsmentors dans chacun des programmes de baccalauréat qu’offre la FSAA pour voir, pendant une année, les effets sur les inscriptions, mais également pour constater quelles sont les questions que les étudiants posent dans l’anonymat du virtuel et ne posent pas toujours lors des portes ouvertes traditionnelles. « Avec Academos, les conversations peuvent s’étendre sur plusieurs jours et n’ont pas de barrière de distance. Et en informant les jeunes des carrières qui découlent de leurs études, on veut aussi leur montrer que ça peut être cool d’être agronome ou ingénieur », conclut Sarah-Joëlle Bertrand, chargée de communications à la FSAA.

les commissions scolaires ont une latitude quant aux modalités d’offre des formations. Le centre de formation agricole (CFA) de Saint-Anselme propose donc entièrement en ligne, depuis le printemps 2014, son programme Production animale. Quatre champs d’études sont offerts : laitier, bovin, porcin et ovin. Pour être accepté, un candidat doit travailler dans une ferme comme employé, propriétaire, copropriétaire ou membre de la relève agricole, car il doit pouvoir appliquer facilement les notions théoriques vues. Le programme d’un an ou deux, sous forme de 20 modules ou compétences à acquérir, est diffusé sur une plateforme informatique avec textes, photos, vidéos, minitests et outils de communication. Un étudiant a des questions ? « Du lundi au vendredi, de jour, au moins un enseignant peut répondre aux questions des étudiants qui communiquent avec lui via TeamViewer, l’équivalent de Skype, que nous avons installé sur les ordinateurs portables que nous prêtons aux étudiants pour la durée de leur formation », explique Normand Bissonnette, conseiller pédagogique du CFA. Les examens théoriques se font en ligne, et les examens pratiques dans les fermes où travaillent les étudiants, car les enseignants se déplacent, de la Montérégie au Bas-Saint-Laurent en passant par Charlevoix. On compte actuellement 57 étudiants actifs dans ce cheminement, alors qu’une vingtaine ont préféré la formule traditionnelle en classe. Mais peu importe : même en classe, les enseignants ne font pas de cours magistraux et chaque élève évolue à son propre rythme, dans une approche individualisée, explique Normand Bissonnette. Alors, on s’inscrit quand ? En tout temps ! Comment ? En ligne, bien sûr !

SOUS-ESTIMÉ, LE SECTEUR AGRO ? Déjà entendu de la bouche d’étudiants actuels ou anciens : les formations en agroalimentaire ne sont pas proposées d’emblée par les conseillers en orientation dans les écoles. Diane Tremblay, de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec, nuance cette remarque. « D’ordinaire, les conseillers établissent les besoins de la personne, sa personnalité, ses champs

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d’intérêt et ses aptitudes, au moyen de différents tests et évaluations. Bien sûr, les conseillers mentionnent les conditions économiques des secteurs quand ils possèdent l’information, mais ils ne découragent pas l’étudiant. » La compétition est forte pour attirer les étudiants dans un secteur ou un autre, dans une maison d’enseignement ou une autre, et les entreprises (comme La Coop fédérée) ont un rôle à jouer à ce chapitre. « Environ 65 à 70 % des étudiants n’ont pas besoin de rencontrer un conseiller en orientation pour leur choix de carrière, mais les autres peuvent vivre des problèmes d’indécision chronique – et on ne compte qu’un conseiller en orientation pour 2000 étudiants au Québec, souligne Diane Tremblay. Il faut donc rappeler l’importance du soutien des parents dans le choix d’un cheminement et l’apport de l’industrie pour valoriser et faire connaître les métiers et les professions du secteur. »

DES INSCRIPTIONS À LA HAUSSE Dans plusieurs écoles d’agriculture, les inscriptions sont à la hausse. Comment l’expliquer, d’autant plus que les années 1995 à 2000 ne sont pas des années fastes sur le plan de la démographie québécoise, selon la pyramide des âges de l’Institut de la statistique du Québec ? L’agronome et enseignant Yvon St-Jean, du cégep de Sherbrooke, émet des hypothèses intéressantes. « Les subventions à l’établissement et au démarrage en agriculture, même si elles existent depuis longtemps, stimulent les inscriptions, car elles envoient le signal que la formation joue un rôle important dans la rentabilité des entreprises, dont les marges bénéficiaires sont souvent serrées. Pour une entreprise maraîchère qui démarre, une subvention de 50 000 $ conditionnelle à l’obtention du DEC permet de faire tout un bout de chemin ! Également, je pense que les parents des étudiants, qui sont allés plus longtemps à l’école que la génération précédente, valorisent mieux l’éducation. Enfin, on constate un virage vers l’environnement et la nature, et des étudiants qui ont choisi d’étudier en biologie ou en sciences peuvent, face à un marché du travail difficile, se tourner vers l’agriculture, une forme de biologie appliquée. Même l’agriculture urbaine est propre à éveiller

PHOTO : ÉTIENNE GOSSELIN

ACADEMOS, L’AUTRE SON DE CLOCHE


des passions chez les jeunes, qui retournent cultiver en ville ou qui s’établissent à la campagne après leurs études », soutient Yvon St-Jean.

POUR SE PERFECTIONNER, DES FORMATIONS À L’INFINI ! Espagnol agricole ? Analyse des risques et maîtrise des points critiques ? Bouturage de l’argousier ? Vente aux supermarchés ? Introduction à la culture de l’ail ? Il existe des formations pour tous les goûts et tous les budgets, et ce sont les 14 collectifs régionaux en formation agricole qui s’assurent de faire correspondre l’offre aux besoins de formation. La liste des formations offertes donne la mesure de la multitude de talents que doivent posséder les agriculteurs d’aujourd’hui. Selon le plus récent bilan du Plan de soutien en formation agricole (PSFA, 2013-2014), 9130 personnes se sont inscrites à des activités de formation continue, pour des formations de 13 heures et en groupes de 14 personnes en moyenne. Acériculture, foresterie et transformation alimentaire ont été les sujets les plus populaires. « Le PSFA demeure le mécanisme le plus structurant et le plus unique en matière de formation continue en agriculture, et très peu de systèmes similaires sont offerts dans d’autres secteurs économiques et dans d’autres provinces », révèle Geneviève Lemonde, directrice générale d’AGRIcarrières.

CÉGEP DE VICTO

La formule fonctionne bien. Début août, la viticultrice en démarrage Sylvie Chalifoux contactait le collectif régional en formation agricole de l’Outaouais pour lui faire part d’un besoin pointu de formation : la viticulture biologique. Quelques semaines plus tard, Nathalie Guimond, répondante pour le collectif, accueillait huit participants au Vignoble biologique du Domaine des Météores, pour une formation offerte par nul autre que les propriétaires de l’exploitation, André Cellard et Chantal Ippersiel. Une journée durant, ces autodidactes de la vigne et du vin leur ont enseigné les rudiments de la production du raisin en mode biologique, en plus de répondre à leurs questions et de leur faire déguster – c’était dans le plan de cours ! – leurs excellents vins.

Ghislain Jutras, coresponsable de formation pratique au cégep de Victoriaville, a vu le nombre d’étudiants exploser au sein de la maison d’enseignement, si bien que le programme Gestion et technologie d’entreprise agricole, spécialité Production légumière et fruitière biologique, est l’un des rares à être contingentés.

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PHOTO : CAROLINE LEMAY

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TROIS TRAITES PAR JOUR =

MEILLEURE QUALITÉ DE VIE TEXTE ET PHOTOS DE STÉPHANE PAYETTE, T.P.

ÉMILIE BENOÎT ET JOACHIM GAGNON ONT PRIS UNE IMPORTANTE DÉCISION IL Y A UN AN ET DEMI. ILS ONT OPTÉ POUR UNE FORMULE À TROIS TRAITES PAR JOUR. QUELLE MOUCHE LES A PIQUÉS? LA FOLIE DES GRANDEURS? LE GOÛT DU RISQUE? LE BESOIN DE PASSER PLUS DE TEMPS DANS L’ÉTABLE? NON, RIEN D’EXCENTRIQUE. ILS DÉSIRAIENT UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE, ET CE, SUR TOUS LES PLANS. « Avec le système à deux traites, je rentrais à la maison à 8 h le matin. Mes filles, Léa et Ève, étaient parties pour la garderie. Le soir, je rentrais à 19 h, et elles étaient couchées. Ça ne me convenait pas. Avec le roulement à trois traites, je suis là pour les lever le matin et pour les coucher le soir. Nous sommes tous ensemble pour les repas », dit Joachim, copropriétaire de la ferme Darnoc Holstein, située à L’IsleVerte, dans le Bas-Saint-Laurent. Cette nouvelle façon de travailler a demandé des adaptations. Les traites débutent maintenant dès 5 h le matin. Émilie se lève seule pour y aller. Son chum reste avec les filles à la maison. « Ça ne me cause vraiment pas de problème, je suis une lève-tôt », indique la jeune mère de famille. Un second objectif accompagnait celui de passer plus de temps avec les enfants : intégrer Émilie à temps plein à la ferme. Elle occupait un emploi au Centre de services du littoral, et pour ajouter une personne de plus à la masse salariale de leur entreprise – le quota étant rare et les revenus stables –, Joachim et Émilie voulaient augmenter leur marge par kilo de quota produit. « Nous avons pu y arriver en passant à trois traites par jour. Après trois mois, la marge avait augmenté de 85 ¢

par kilo produit, soit l’équivalent d’environ 18 500 $ par an », explique Joachim. Avec l’aide de leur expert-conseil, Daniel Drapeau, les Benoît-Gagnon se sont fixé l’objectif d’augmenter leur marge à 1,6 kg de gras par vache et par jour. Une étape importante, selon le jeune agriculteur de 31 ans. « Pour adopter un système à trois traites par jour, tu dois avoir des objectifs, tu dois savoir pourquoi tu le fais. Sinon, tu vas abandonner après un mois, dit-il. Au début, notre coût d’alimentation à l’hectolitre de lait a grimpé. Grâce au Tableau mensuel de La Coop, nous avons fait le constat qu’il en restait plus par kilo de gras produit. C’est ça qui est le plus important pour moi. Trop d’agriculteurs regardent uniquement ce que ça coûte. Alors que c’est ce que ça rapporte qui prime. J’ai adopté ce modèle avec l’idée que je peux produire 15 % de plus avec le même troupeau, la même machinerie et la même étable. C’est là que je vais obtenir une meilleure rentabilité de mes actifs. » Les propriétaires de la ferme Darnoc ont été mis à l’épreuve durement lors de l’adoption de leur nouvelle philosophie de production. Certains de leurs pairs étaient peu enthousiastes devant leur modèle de traite.

L’ALIMENTATION DU TROUPEAU Daniel Drapeau, T.P., expert-conseil ruminant-végétal Centre de services du littoral

Ration partiellement mélangée : n Ensilage de maïs n Balles carrées enrobées de 2e coupe n Palmit + Minéral Synchro STB K Spécial Soigneur : n Maïs sec n Orge n Supplément VIP 4055 n Tourteau de soya n Minéral Synchro 20-3C n Supplément C Synchro G44V

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1. Les trois traites par jour ont permis à Joachim Gagnon et Émilie Benoît d’améliorer leur qualité de vie familiale, en plus de permettre à Émilie de travailler à temps plein à la ferme. C’est elle qui effectue la traite du matin, alors que Joachim se charge de celle du soir. 2. Pour arriver à atteindre 1,58 kg par vache par jour, Joachim et Émilie ont demandé à leur expert-conseil du Centre de services du littoral, le technologue Daniel Drapeau (à droite), de leur préparer des tableaux mensuels afin de suivre rigoureusement la production. 3. Le temps passé en famille est prioritaire chez les Benoît-Gagnon. Dès qu’elles en ont l’occasion, Léa (4 ans) et Ève (2 ans) demandent à maman de grimper sur le dos d’Aladin.

« On nous disait qu’on allait coucher dans l’étable, relate Joachim. C’était plutôt le contraire. » Même son père, Daniel, n’était pas excité à l’idée de traire les vaches aussi souvent. « Il m’a dit que ça ne l’intéressait pas de se lever encore plus tôt, lui qui arrivait à 6 h le matin, et de repartir chez lui à 21 h. Avec les changements, il arrive à 8 h et repart à 17 h. Je peux vous dire qu’aujourd’hui il ne veut plus revenir en arrière », indique Joachim avec un grand sourire. Les autres traites sont effectuées à 13 h et à 20 h. On accomplit les travaux dans l’étable entre les traites, ce qui fait que Joachim ne rentre pas à la maison passé 22 h. Ce changement ne s’est pas fait sans heurts. « Le taux de gras a chuté, nous contrôlions mal l’urée, et la reproduction n’était pas super, admet le producteur. Après en avoir discuté, entre autres avec Daniel [Drapeau], on a réintroduit le foin sec dans la ration. Tu dois avoir une gestion de troupeau sur la coche avec cette façon de faire. »

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Comme les résultats se sont rapidement montrés positifs, Émilie et Joachim se sont retrouvés avec plusieurs logettes vides dans l’étable. Cela leur a permis d’héberger les vaches d’un producteur ayant été victime d’un incendie et qui leur loue 26 kg de quota. Avec celui que la ferme Darnoc possède déjà, leur production s’élève à plus de 100 kg de matière grasse par jour, avec 64 vaches en lactation. Les kilos loués ne sont pas éternels, Émilie et Joachim le savent. Ils doivent continuer à faire l’acquisition de quota supplémentaire pour poursuivre dans leur voie. Avec les inquiétudes qui planent sur la gestion de l’offre, Joachim y va d’une réflexion intéressante : « Ça ne m’a pas empêché d’en acheter. Nous [producteurs de lait] devons nous battre bec et ongles pour conserver les quotas. En Europe et en Nouvelle-Zélande, où la gestion de l’offre a disparu, les prix sont bas et c’est l’enfer. »

LES TRAITES À LA FERME DARNOC 1re à 5 h par Émilie 2e à 13 h par Émilie ou Joachim et Daniel 3e à 20 h par Joachim

PROFIL DU TROUPEAU DARNOC Quota détenu : 62 kg/jour Production totale : 100 kg/jour Moyenne projetée : près de 13 000 kg/vache Meilleure MCR du Club Holstein du Bas‑Saint-Laurent (MCR de 840)


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TETSUJI UESAKA, DIRECTEUR GÉNÉRAL D’OLYMEL JAPON TEXTE DE ÉLISABETH LAPOINTE, M. SC.

Chaque matin, il parle aux clients et s’informe sur l’état du marché nippon. Tetsuji Uesaka planifie et coordonne des rencontres avec des clients de la Filière porcine coopérative au Japon. « Je voyage en train haute vitesse à travers le pays pour aller rencontrer les clients actuels et potentiels, dit-il. Le bureau d’Olymel Japon est installé à Tokyo, dans le quartier Shinagawa. C’est un quartier très bien situé, car il se trouve près de la gare centrale. Au Japon, nous n’utilisons pas beaucoup la voiture, et si on le fait, c’est la fin de semaine. La circulation est très dense et le stationnement très cher, donc nous privilégions le train et le taxi. » Tetsuji doit régulièrement faire le pont avec le Québec. « Un de mes plus grands obstacles : les 14 heures de décalage entre le siège social et mon bureau. Pour parler avec mes collègues québécois, je dois prévoir des rencontres soit très tôt, soit très tard. C’est impossible de faire du 9 à 5 », fait savoir le directeur général. Tetsuji travaille avec deux assistantes au bureau d’Olymel Japon. Elles sont d’une grande aide pour lui, car elles s’occupent de toute la logistique et la documentation. Tetsuji Uesaka a étudié en ventes, avec une spécialisation dans la mise en marché des viandes, à l’Université de Kanazawa. Avant de travailler à La Coop, il a travaillé pendant 23 ans comme vendeur dans le département des viandes de Kanematsu, une maison de commerce qui était cliente d’Olymel. C’est ainsi qu’il s’est fait connaître des employés d’Olymel au Québec. En 2013, lorsque Taki Olymel (nom du bureau d’Olymel au Japon) a ouvert ses portes à Tokyo, Olymel a alors tout de suite vu en lui la personne adéquate pour occuper le poste de directeur général. « Le rôle de Tetsuji est crucial pour Olymel, explique

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François Guité, vice-président aux ventes de viandes fraîches chez Olymel. Il doit comprendre dans quelle situation se trouve notre entreprise, tout en ayant une connaissance approfondie des dynamiques japonaises. » En plus de comprendre les enjeux qui touchent la production porcine, il lui faut maîtriser tous les aspects de la Filière porcine coopérative, pour pouvoir en faire la promotion auprès des clients japonais. Tetsuji est au fait de tout ce qui a trait au bien-être animal, à l’assurance qualité, à la biosécurité ou encore à la fluctuation des marchés. Des situations inattendues surviennent parfois et bouleversent complètement la réalité du marché. Par exemple, Tetsuji a dû expliquer à ses clients japonais pourquoi les prix avaient à l’époque changé à cause de la diarrhée épidémique porcine en Amérique du Nord. Le directeur général doit donc maintenir les relations avec les clients malgré les crises et, plus encore, il doit pouvoir repositionner Olymel après les crises. Tetsuji Uesaka doit comprendre les perspectives mondiales du marché autant que les spécifications locales japonaises. Et il doit pouvoir les expliquer aux deux parties (vendeur et acheteur), dans deux langues différentes. En étant le lien direct avec les clients, il joue ainsi un rôle central dans la Filière porcine coopérative. Le processus d’importation de la viande est assez compliqué. Il faut savoir composer avec les multiples documents nécessaires, les retards (chaque jour perdu peut devenir un gros problème), la logistique des ports, etc. « Mais quand les profits d’Olymel sont en hausse et que la vente de porc au Japon augmente, je sens que j’ai atteint mon objectif et je suis fier de moi », conclut fièrement le directeur général.

PHOTO :TETSUJI UESAKA

TETSUJI UESAKA EST LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DU BUREAU D’OLYMEL AU JAPON. SON RÔLE EST TRÈS IMPORTANT POUR LA FILIÈRE PORCINE COOPÉRATIVE, CAR C’EST LUI QUI EST EN LIEN DIRECT AVEC LES CLIENTS. SON MANDAT CONSISTE À DÉVELOPPER LE MARCHÉ D’OLYMEL À LONG TERME DANS CE PAYS.


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Intervet Canada Corp., filiale de Merck & Co., Inc., Kenilworth Station, NJ, États-Unis, division exploitée au Canada sous le nom de Merck Santé animale. ® Marque déposée d’Intervet International B.V., utilisée sous licence. © 2015 Intervet Canada Corp., filiale de Merck & Co., Inc. Tous droits réservés.


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BÂTIMENTS D’ÉLEVAGE :

OBJECTIF PERFORMANCE TEXTE DE NATHALIE PARENT-LEGAULT, AGRONOME

EN CE QUI TOUCHE L’AMÉLIORATION ET LA RÉNOVATION DES BÂTIMENTS, LES CONSEILS APPORTÉS AUX PRODUCTEURS PEUVENT VARIER SELON L’INTERVENANT CONSULTÉ. DIFFICILE ALORS DE PRENDRE LES MEILLEURES DÉCISIONS. DES SPÉCIALISTES DU RÉSEAU LA COOP ET D’OLYMEL SE SONT PENCHÉS SUR LES OBJECTIFS À SE FIXER POUR LA PRODUCTION PORCINE D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN. Depuis quelque temps, le réseau La Coop et Olymel se sont dotés d’outils de référence en matière de conception des bâtiments et d’évaluation de la biosécurité appliquée à la ferme. Ces outils ont pour but de prêter main-forte aux expertsconseils lors de l’évaluation d’un bâtiment et de sa gestion. Ils se veulent des outils de référence neutres lorsqu’un expert-conseil évalue le potentiel d’un nouveau site ou procède à l’évaluation d’un site existant, afin d’avoir le portrait de la situation actuelle. Ces grilles de référence serviront également à faire évoluer dans le temps notre parc de bâtiments. En effet, le producteur qui doit rénover une porcherie pour améliorer sa ventilation devenue désuète, changer des trémies rendues au bout de leur vie utile, etc., est souvent placé devant différentes idées : celles de son expert-conseil, celles de son représentant d’équipements agricoles, celles du voisin! Pas toujours facile de faire les bons

choix, d’autant plus qu’on veut investir pour longtemps et hausser ses revenus. Les grilles apportent donc des précisions sur les buts (ex. : débit d’eau, vitesse d’air) plutôt que sur les moyens (utiliser un tel équipement plutôt qu’un autre). Le réseau a aussi conçu des grilles d’évaluation de la biosécurité à la ferme. Les critères choisis proviennent de la Norme nationale de biosécurité pour les fermes porcines, élaborée par le Conseil canadien de la santé porcine. Ces grilles ont également comme objectif d’évaluer de façon neutre la gestion de la biosécurité à la ferme et d’apporter des précisions sur les buts recherchés en matière de protection des élevages.

DU CONTENU Les grilles d’évaluation des bâtiments positionnent chacune des caractéristiques recherchées selon quatre critères : objectif, acceptable, à corriger, à proscrire (voir tableau 1).

Tableau 1 Exemple d’une partie de la Grille d’évaluation du bâtiment en site 3 FINITION Critère

Objectif

Acceptable

À corriger

À proscrire

Plancher

≥ 66 % latté et en bon état

≥ 66 % latté, mais en mauvais état

≤ 65 % latté

Plein

Densité

Qui respecte la pratique recommandée du Code de pratiques 2014 – Annexe D

Qui respecte l’exigence du Code de pratiques 2014 – Annexe D

Qui ne respecte pas l’Annexe D du Code de pratiques 2014

Tout plein, tout vide par site

Tout plein, tout vide par bâtiment

Rotation de bâtiment ou lots croisés

Gestion des lots

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015


Il s’agit de mesurer et d’évaluer chacun des critères du tableau et de placer dans la grille le résultat obtenu, afin d’en faire le décompte à la fin du processus. Un guide d’utilisation accompagne chacune des grilles. Il apporte certaines explications ou justifications supplémentaires, en plus de décrire la méthode de lecture des données. D’après les résultats, certains critères ayant un moins bon score seront faciles à corriger, d’autres plus difficiles. Quoi qu’il en soit, le producteur saura de quelle façon est coté son bâtiment et quelles sont les orientations à suivre lors d’un projet de modernisation. De plus, une liste de conditions à respecter est également jointe à ces grilles (voir tableau 2). Elles sont obligatoires sur

chacun des sites, peu importe sa taille, étant donné qu’elles concernent la protection de la vie et de la santé des animaux, le respect de la règlementation environnementale en vigueur, ou bien sont des outils indispensables pour recevoir les intrants. Les grilles de biosécurité, quant à elles, sont plus directes, dans la mesure où il n’y a pas de zone grise : on doit respecter la consigne dans son intégralité afin de se valoir d’une bonne réponse (voir tableau 3). À la fin du processus, le producteur obtient une note et sait exactement où il se situe. Bien au fait des domaines où il a perdu des points, il pourra travailler à les améliorer afin de protéger davantage son élevage.

Tableau 2 Exemple de conditions à respecter en sites 2 et 3 CONDITIONS À RESPECTER • Génératrice

• Élimination des animaux morts conforme à la réglementation provinciale • Système d’alarme relié à une centrale (toutes les zones d’élevage + électricité) • Médicamenteur • Entrée danoise • Cour de ferme qui peut accueillir une remorque de 16 mètres • Entreposage et valorisation du lisier conforme à la réglementation provinciale • Compteur d’eau • Distributeurs automatiques d’aliments

Tableau 3 Exemple d’une partie de la Grille d’évaluation de la biosécurité en sites 2 et 3 POUPONNIÈRE ET FINITION OUI 1 1.1

NON

Animaux morts Appliquer des mesures appropriées relatives à la manipulation, à l’entreposage temporaire ou permanent et à l’élimination des carcasses, qui permettent de prévenir la contamination des aliments, des sources d’eau, des aires de bâtiments pour animaux et de l’environnement extérieur (ex. : bacs étanches situés à l’extérieur de la zone de production)

1.2 Les animaux morts sont sortis par une porte différente de celle de l’entrée danoise 1.3 Assainir l’équipement utilisé pour retirer les animaux morts de la ferme ou du système de production en réseau Résultat (nombre total de oui et de non)

EN CONCLUSION Les grilles d’évaluation des bâtiments et de la biosécurité élaborées par le réseau La Coop posent des assises solides quant à la direction à prendre pour répondre aux besoins des animaux, maximiser leur bien-être et améliorer les performances et revenus des producteurs.

N’hésitez pas à faire appel à votre expert-conseil afin qu’il évalue avec vous votre site de production.

L’auteure Nathalie Parent-Legault, agronome Formatrice en gestion d’élevage Olymel nathalieparentlegault@olymel.com

COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

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| AFFAIRES AGRICOLES

OLOFÉE,

CONTRE VENTS ET MARÉES TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

LE PARCOURS VERS LE SUCCÈS DE LA FERME OLOFÉE EST JALONNÉ DE PÉRIODES LABORIEUSES ET DE DÉCISIONS D’AFFAIRES JUDICIEUSES. PALMARÈS DES MEILLEURES PRATIQUES DE CETTE ENTREPRISE DANS LE VENT.

Les responsabilités s’accompagnent de titres bien définis : au centre, Bernard Lepage, directeur général, et Bergerette Tremblay, directrice administrative. Sur l’aile droite, Rose-Alice, directrice de la qualité, et Raphaël, directeur de la production végétale. Sur l’aile gauche, Virginie, directrice générale adjointe, et Pierrot, fils du couple et ex-employé, maintenant à son compte.

La Ferme Olofée, dont le nom est tiré d’un terme de navigation à voile, se consacre aux grandes cultures depuis 1987. Cette entreprise cultive plus de 1000 hectares, d’une rotation très diversifiée : avoine, blé, orge, canola, lin, pois et soya (semences pédigrées d’avoine, de blé et d’orge). En 1998, elle lance un projet d’envergure, qui propulse son chiffre d’affaires, avec la première et la seule usine québécoise de transformation d’avoine en flocons pour l’alimentation humaine. Aujourd’hui, l’entreprise de Saint-Félicien offre un débouché pour environ 30 % de l’avoine produite au Saguenay–Lac-Saint-Jean,

34

COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

1) Scruter l’horizon. Dans un tracteur ou dans un bureau, cogiter l’actuel et le devenir de l’entre­prise n’est pas une tâche à cocher sur la liste des choses à faire, mais un exer­c ice perpétuel. « Bernard fait preuve de beaucoup de vision. Il a toujours deux projets d’avance sur tout le monde », s’enthou­ siasme la fille ainée de la fratrie et directrice géné­rale adjointe d’Olofée, Virginie Lepage, qui a passé sept ans dans l’usine avant d’accéder à des fonctions administratives, en 2008. 2) Mess des officiers. Dans le rang Simple de Saint-Félicien, les réunions de gestion sont courantes. « Nous essayons de prévoir une rencontre de trois heures par semaine, explique Bergerette Tremblay. Si on passe tout droit, on paye pour, car il faut ensuite rattraper le retard. Nous nous réunissons en conseil d’administration une fois par mois, et toutes les dépenses sont approuvées par consensus au C.A. » « Coopérer avec

PHOTO : PASCALBÉRUBÉ PIXELSPORTS

allant même jusqu’à importer de l’avoine d’autres régions pour approvisionner en flocons une dizaine de clients (notamment le Groupe Biscuits Leclerc), outre des marques maison, de petits magasins et le secteur des hôtels, restaurants et institutions. Mieux encore, l’exploitation fournit un emploi à temps plein à 29 personnes, dont trois des enfants (Virginie, Raphaël et Rose-Alice) du couple formé par Bergerette Tremblay et Bernard Lepage.


PHOTOS : ÉTIENNE GOSSELIN

des gestionnaires réfléchis, intelligents et exigeants comme ceux de la Ferme Olofée rend notre travail motivant, puisque leur réussite est inspirante et nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes pour ne pas les décevoir », dit le directeur général de La Coop des deux rives, Dominique Tremblay. 3) Naviguer aux instruments. Chez Olofée, des balances électroniques calculent en temps réel les rendements en flocons d’avoine, le nerf de la rentabilité. À cause d’une piètre qualité du grain, ces rendements ont chuté à 47 % en 2013, alors qu’ils avoisinent les 61 % en 2015. « Nous essayons également de diminuer le “facteur humain” dans l’usine en installant des équipements, comme un trieur optique, qui améliore la qualité des flocons », expose Virginie. 4) Louvoyer face au vent. « On ne joue pas à la loto, mais on a gagé notre vie tous les jours avec nos projets ! dit Bergerette. Il nous serait impossible de démarrer aujourd’hui, vu l’ampleur des installations nécessaires. » Bricoler des équipements usagés et cultiver l’autodidactisme a permis à l’entreprise de se glisser dans la cour des grands avec ses 12 000 tonnes d’avoine transformées, loin toutefois des quelques centaines de milliers de tonnes que Quaker (Pepsico) traite dans ses usines canadiennes et états-uniennes. N’empêche, Olofée négocie, en incluant ses propres volumes, plus de 28 000 tonnes de grains par année. 5) Sortir la grand-voile. Comment fait-on pour entrer en relation avec des acteurs majeurs de l’alimentation en tablant sur la valeur ajoutée de la transformation ? « Il a d’abord fallu vaincre l’inertie, dit Bergerette, et investir 250 000 $ en études de marché et de faisabilité pour donner une assise au projet. » Mais le plus dur était à venir : pénétrer le marché des grands consommateurs d’avoine, ce qui fut fait en 1998.

1 1-3. Pour mieux intégrer les enfants, car les parents viennent d’entrer dans la soixantaine, on a créé une nouvelle entité, Les entreprises Sativart – contraction d’Avena sativa (nom latin de l’avoine) et d’art de la gestion, dont fait preuve la famille Lepage. 4. Les prix des flocons sont fermes pour les six mois à venir, ce qui assure un minimum de stabilité dans les prévisions financières des clients. Du côté des fournisseurs d’avoine, 50 % des contrats sont conclus avant la récolte, ce qui permet aussi une bonne budgétisation.

2 4

3

COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

35


7 5-6. Chaque année, l’entreprise investit entre 250 000 et 750 000 $ en machinerie, équipements et bâtiments. Et si le chiffre d’affaires d’Olofée double tous les trois ou quatre ans, les prochaines années devraient le voir se stabiliser, car les parents ont transféré l’entreprise aux enfants, qui souhaitent la consolider. 7. Produire en mode biologique exige des critères élevés, comme un arrêt complet de l’usine pendant huit heures pour un bon nettoyage. Même si le bio ne compte que pour 1 % de sa production annuelle de flocons, Olofée persévère dans cette filière depuis 2008. 8. On ne badine pas avec la salubrité alimentaire dans une usine en instance de certification Safe Quality Food, reconnue par la Global Food Safety Initiative, visant l’amélioration continue des systèmes de gestion de sécurité alimentaire. 9-10. Heureux problème : des remorques servent pour l’instant de lieux d’entreposage supplémentaires pour les produits finis. On remédie à la situation en construisant un nouvel entrepôt pour sacs de 1000 kg.

8

9 10

36

COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

PHOTOS : ÉTEINNE GOSSELIN

5 6

6) Forte houle. Les premières années n’ont pas été faciles, loin de là… « Le meunier moud, les financiers financent, a dit un jour Bernard pour dédramatiser, à la suite de nos difficultés au démarrage, se rappelle Bergerette. Nous avons même dû demander un moratoire de six mois de remboursement… » 7) Les dents de la mer. « En affaires, nous ne sommes pas des requins, estime Bergerette. À long terme, les relations gagnant-gagnant sont plus faciles à vivre sans malaise. » Au champ, seulement 5 à 10 % des contrats avec les producteurs sont mis par écrit, les autres sont des ententes verbales qu’honorent les Lepage et les producteurs. 8) Consulter les cartes. Qu’est-ce qui n’a jamais de fin et que les agriculteurs rechignent à faire ? La gestion documentaire, communément appelée paperasserie ! Bergerette, diplômée en andragogie et en comptabilité, balaye du revers de la main le mépris et l’aversion à l’égard des factures et des formulaires. « Payer ses factures, remplir ses formulaires, préparer ses soumissions et bien négocier ses contrats, c’est l’abc de la gestion. » 9) Hisser pavillon. Comment pousser plus loin le service à la clientèle ? « Nous essayons de faciliter la gestion du risque pour nos clients, explique Virginie, diplôme universitaire d’administration en poche. Certains n’ont que deux ou trois semaines d’ingrédients en stock, alors nous devons les fournir rapidement, selon la méthode juste-à-temps. » Rappelons que le système juste-à-temps ( just-in-time) base la production sur les commandes et non sur les stocks (inventory). 10) Maintenir l’allure. D’accord, l’envergure de l’entreprise oblige à une gestion assidue, mais même avant qu’elle ne croisse, elle était gérée quotidiennement. « La boîte à chaussures, on l’a assez vue ! La gestion, ce n’est pas un résultat, c’est un processus », rappelle Bergerette. Aujourd’hui, l’entreprise est donc dotée de pratiques et d’infrastructures pour produire efficacement. Après les grands alizés de la croissance, la consolidation et le transfert aux enfants résonnent comme une corne de brume !


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| AFFAIRES AGRICOLES

JOURNÉES ACÉRICOLES 2016

Le rendez-vous

incontournable des acériculteurs Acériculteurs, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation vous invite aux Journées acéricoles 2016. Au menu : un programme riche et adapté à vos réalités, basé sur un thème plus qu’inspirant :

L’innovation et l’aménagement durable, c’est rentable ! LES CONFÉRENCES • Le longicorne asiatique : une menace importante Lucie Gagné, biologiste affectée aux enquêtes phytosanitaires Agence canadienne d’inspection des aliments • L’alcool isopropylique et les plastiques du réseau de collecte Carine Annecou, ingénieure forestière, chef de division du transfert des techno­ logies acéricoles Centre ACER • L’aménagement de votre érablière : viser un bon rendement à l’hectare Michel Cloutier, ingénieur forestier Association des propriétaires de boisés de la Beauce

CALENDRIER DES JOURNÉES ACÉRICOLES 2016 DATE

LIEU

INFORMATION ET INSCRIPTION

8 janvier

Victoriaville Hôtel Le Victorin 19, boulevard Arthabaska Est

Journée acéricole – Centre du Québec 819 293-8501, poste 4425 david.lapointe@mapaq.gouv.qc.ca

12 janvier

L’Ange-Gardien (Outaouais) Salle municipale de L’Ange Gardien 1177, route 315

Journée acéricole – Outaouais 819 986-8544, poste 2407 raymond.bernier@mapaq.gouv.qc.ca

13 janvier

Saint-Eustache Cabane à sucre Constantin 1054, boulevard Arthur Sauvé (route 148)

Journée acéricole – Laurentides

14 janvier

Sherbrooke (lieu à déterminer)

Journées acéricoles – Estrie 819 820-3001, poste 4383 aline.vigneault@mapaq.gouv.qc.ca

16 janvier

Saint-Stanislas La Sucrerie Boisvert et Fils inc. 11, rang de la Rivière-Batiscan Nord-Est

Journée acéricole Capitale-Nationale et Mauricie 418 277-2558 cetadeportneuf@hotmail.ca

21 janvier

Montmagny Hôtel L’Oiselière 105, chemin des Poiriers

Journées acéricoles Chaudière-Appalaches 418 338-2108, poste 4000 drca@mapaq.gouv.qc.ca

22 janvier

Sainte-Marie Centre Caztel 905, route Saint-Martin

Journées acéricoles Chaudière-Appalaches 418 338-2108, poste 4000 drca@mapaq.gouv.qc.ca

23 janvier

Lac-Mégantic Polyvalente Montignac 3409, rue Laval

Journées acéricoles – Estrie 819 583-0780, poste 4383 aline.vigneault@mapaq.gouv.qc.ca

30 janvier

Témiscouata-sur-le-Lac École secondaire de Cabano 120, boulevard Phil-Latulippe

Journée acéricole – Bas-Saint-Laurent 418 899-6768 rachel.proulx@mapaq.gouv.qc.qc.ca

4 février

New Richmond Hôtel Le Francis 210, chemin Pardiac

Journée acéricole Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine 1 877 221-7038, poste 1950 jovette.arsenault@mapaq.gouv.qc.ca

• Les évaporateurs au bois et aux granules de nouvelle génération 1. Caractéristiques et fonctionnement des évaporateurs au bois Vincent Poisson, ingénieur forestier, conseiller acéricole Club acéricole du Granit 2. Passer de l’huile au bois : résultats d’enquête David Lapointe, ingénieur forestier Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation 3. Équipement forestier et bois de chauffage en production acéricole David Lapointe, ingénieur forestier Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Soyez des nôtres ! 38

COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015


AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

IMPACT ÉCONOMIQUE D’UNE STRATÉGIE D’ALIMENTATION TEXTE DE NICOLAS MARQUIS, T.P.

LORSQUE L’ON CHERCHE DES FAÇONS D’AMÉLIORER LA RENTABILITÉ DES FERMES LAITIÈRES, IL EST NORMAL DE PARLER DE FRAIS D’ALIMENTATION. DANS CET ARTICLE, NOUS ALLONS VOIR COMMENT UNE PRODUCTION MOYENNE ÉLEVÉE PAR VACHE, ALORS QUE CHACUNE REÇOIT L’ALIMENTATION QU’ELLE MÉRITE, AIDE À MAXIMISER LA MARGE PAR KILO DE GRAS.

Rappelons-nous que la marge par kilo de gras représente l’argent qui reste par kilo de gras vendu, une fois déduits le coût de l’alimentation total (fourrages et concentrés) pour les vaches et les sujets de rempla­cement ainsi que les déductions de la paie de lait (mise en marché, publicité, plan conjoint, etc.). Pourquoi la marge par kilo de gras est-elle un indicateur fiable pour mesurer l’efficacité de l’alimentation dans une ferme laitière ? Parce que dans un système de quota, les facteurs limitant les ventes de lait sont le nombre de kilos de gras livrés et, ensuite, l’argent fait en vendant chacun de ces kilos.

PHOTO : ÉTIENNE GOSSELIN

STRATÉGIE SUR UNE BASE MARGINALE Vous ne tentez pas de produire le maximum de lait, par crainte de faire grimper le coût des concentrés par hecto­ litre ? Demandez-vous ceci : la marge journalière nette sera‑t‑elle améliorée si vous offrez une ration permettant un apport supplémentaire en énergie et en protéine ? Il faut aller plus loin que de parler de kilo de lait par kilo de concentré ou de coût par hectolitre, et voir si l’impact écono­mique journalier sera positif. Il n’est pas exact de considérer des aliments comme mauvais (concentrés) et d’autres comme bons (fourrages). Ces aliments sont tout simplement complé­mentaires.

On l’a déjà dit et écrit : le prix du lait par hectolitre ou les coûts par hectolitre pris séparément sont incomplets pour mesurer l’impact économique. Il faut aussi consi­ dérer le nombre d’hectolitres produits et à produire (en fonction du pourcentage de gras) pour faire le quota, le taux de protéine du lait, les kilos vendus (sont-ils maximisés ?), la santé du troupeau et la reproduction. On doit également tenir compte du fait qu’on produit beaucoup d’hectolitres et qu’on est vendeur régulier de vaches au lieu d’être acheteur. COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

39


Pour réussir à augmenter la marge par kilo de gras vendu, il faut s’assurer que les rations sont le plus près possible de celles méritées. Dans la figure du groupe 1 (un exemple tiré d’une ferme), on peut voir l’impact sur les coûts par hectolitre et la marge par kilo de gras pour trois vaches recevant une ration permettant de produire 40 kg de lait et qui en produisent 30, 40 et 50 kg. Pour les vaches alimentées individuellement, le résultat est le même si on les suralimente. Une chose est claire : une vache qui produit beaucoup dans ce groupe 1 coûte moins cher par hectolitre et influence positivement la marge par kilo.

Figure 1 VACHES DU GROUPE 1 RECEVANT UNE RATION À 5,31 $ PAR JOUR EN CONCENTRÉS 1 20 $

$ Conc/hl

17,71

15

11,43

$ Marge/kg

13,91

13,28 12,98 10,63

10 5 0

30

40

50

Lait (kg) 1

Impact sur les coûts/hl de trois vaches recevant une ration permettant de produire 40 kg de lait.

Figure 2 VACHES DU GROUPE 2 RECEVANT UNE RATION À 3,75 $ PAR JOUR EN CONCENTRÉS 1 40 $

17,71

$ Conc/hl

$ Marge/kg

30

18,76

20

9,54

10

12,51 12,01

2,46 0

10 1

20 Lait (kg)

30

Impact sur les coûts/hl de trois vaches recevant une ration permettant de produire 30 kg de lait.

L’auteur Nicolas Marquis, T.P. Conseiller spécialisé en production laitière, La Coop fédérée nicolas.marquis@lacoop.coop

40

L’impact de vaches peu productives dans le groupe 2 (figure 2) est négativement spectaculaire et fait vite comprendre qu’un groupe 3 est souhaitable ou que ces vaches

COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

ne le sont pas. En plus, les risques d’embonpoint sont réels et préoccupants. On veut baisser les coûts ? Accroître la marge ? Il faut alimenter les vaches selon ce qu’elles méritent. Et pour qu’elles méritent une bonne ration très longtemps, la phase tarissement-transition, post­vêlage, doit être bien réussie pour maximiser les pics. Sinon, il y aura trop de vaches peu productives en milieu et en fin de lactation.

COÛT DES CONCENTRÉS PAR HECTOLITRE : UNE PISTE FIABLE ? Il faut bien sûr se préoccuper des coûts et ne pas gaspiller. Mais imaginez que vous avez le troupeau du tableau 1 (page de droite) et que vous avez la possibilité de faire le quota avec seulement des vaches du groupe 1, 2 ou 3, produisant 40, 30 et 20 kg par jour respectivement : que feriez-vous ? Si on se fie au coût des concentrés par hecto­litre, on choisira des vaches du groupe 3. Si on base son choix sur la marge par kilo de gras, faire 72 kg de gras, comme dans l’exemple du tableau 1, avec seule­ ment des « vaches de 20 litres » (qui coûtent moins cher en concentrés par hectolitre) fera croître les dépenses annuelles en alimentation de 42 955 $. En outre, il faudra 36 vaches de plus pour produire le quota, et on devra ajouter les frais variables qui s’y rattachent – sujets de remplacement, bâtiments, litière, main-d’œuvre, etc. Traire seulement des productrices de 40 kg au lieu de produc­ trices de 30 kg, c’est 11 vaches en moins et 18 447 $ de frais d’alimentation en moins. Encore là, il faut en plus soustraire tous les autres frais variables liés au cheptel moins grand. Ce n’est pas un défaut de vouloir traire des vaches qui produisent beaucoup de lait, indépendamment du coût des concentrés par hectolitre, lorsque la marge à atteindre est aussi intéressante. Nous observons le même constat avec l’exemple du tableau 2, préparé à partir d’une RPM de 25 litres et d’une table des concentrés pour robot passant de 2 à 8 kg par

PHOTO : ÉTIENNE GOSSELIN

RATIONS SERVIES = RATIONS MÉRITÉES ?


jour. Les vaches qui ont le plus longtemps des productions élevées, dans la partie droite du tableau, là où la marge par kilo de gras est la plus grande, sont à privilégier. Si l’on base sa décision seulement sur le coût des concentrés par hectolitre, on aura encore une fausse piste.

MAXIMISER LA MARGE PAR KILO DE GRAS Une production moyenne par vache élevée, alors que chacune reçoit l’alimen­ tation qu’elle mérite, aidera à maximiser la marge par kilo de gras. La phase tarissement-transition en sera le point de départ, en maximisant les pics. Est-ce un défaut d’avoir un coût par hectolitre plus élevé quand on produit plus d’hectolitres et que la marge est plus grande ? Est-ce négatif de produire et d’avoir des vaches à vendre, plutôt que des besoins en vaches ? Est-ce négatif de bien alimenter les vaches et d’avoir un troupeau en bonne santé, qui produit et se reproduit ? Est-ce négatif d’avoir de bons composants ? Prenez le temps de mesurer vos résultats économiques de façon régulière et de cibler vos objectifs. Les experts-conseils de La Coop sont là pour vous aider et ils ont les outils pour le faire.

Tableau 1 NOMBRE DE VACHES MOYEN ET PERFORMANCE MOYENNE PAR GROUPE Gr. 1

Gr. 2

Gr. 3

Nb de vaches/groupe

20

20

20

Moy

60

Lait moyen du groupe (litres)

40

30

20

30,0

1800

Litres/jour

Kg gras/hl

3,8

4,1

4,3

4,01

Kg gras produits

1,52

1,23

0,86

1,20

72,2

Kg gras livrés

Kg de protéine/hl

3,4

3,45

3,55

3,45

Kg de protéine produits

1,36

1,04

0,71

1,04

62,1

Kg de protéine livrés

Gr. 1

Total Vaches

Gr. 2

Gr. 3

Coût concentré/va/j

5,31 $

3,75 $

2,23 $

Coût concentré/hl

13,28 $

12,51 $

11,13 $

Coût des fourrages

2,74 $

2,96 $

3,11 $

Coût des fourrages/hl

6,85 $

9,87 $

15,54 $

Coût total/hl/groupe

20,13 $

22,38 $

26,67 $

Marge/kg de gras produit*

13,07 $

12,37 $

11,44 $

* Marge des vaches en lactation

Tableau 2 RÉSULTATS TECHNIQUES ET ÉCONOMIQUES EN ROBOTIQUE D’UNE FERME EXEMPLE, EN FONCTION DE LA PRODUCTION DE LAIT Lait moyen

10

20

25

30

35

40

45

50

55

60

Kg gras/hl

4,59

4,48

4,37

4,26

4,15

4,04

3,93

3,82

3,71

3,60

Kg protéine/hl

3,60

3,56

3,51

3,47

3,42

3,38

3,33

3,29

3,24

3,20

Coût concentré moyen/jr

2,36 $

2,40 $

2,69 $

3,76 $

4,40 $

4,94 $

5,54 $

6,04 $

7,30 $

7,94 $

Coût concentré/hl

23,60 $

12,02 $

10,75 $

12,53 $

12,57 $

12,34 $

12,30 $

12,08 $

13,28 $

13,24 $

Coût des fourrages/jr

2,47 $

2,54 $

2,75 $

2,95 $

3,02 $

3,09 $

3,16 $

3,26 $

3,36 $

3,43 $

Coût des fourrages/hl

24,71 $

12,70 $

10,98 $

9,84 $

8,63 $

7,72 $

7,02 $

6,52 $

6,11 $

5,72 $

Coût total/hl/groupe

48,31 $

24,71 $

21,73 $

22,37 $

21,20 $

20,06 $

19,32 $

18,60 $

19,39 $

18,96 $

6,67 $

11,79 $

12,44 $

12,48 $

12,54 $

12,81 $

12,99 $

13,18 $

12,97 $

13,09 $

Marge/kg de gras vendu

COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

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OPÉRATIONS CULTURALES

Vos équipements maximisent-ils VOTRE RENTABILITÉ ? TEXTE DE MARIO PICARD, AGRONOME

Prenons l’exemple d’un semoir. Il en existe une multitude, pour tout type de travaux et pour toutes les bourses. Certains semoirs de haute technologie peuvent coûter plus de 200 000 $. Un tel investissement se rentabi­ lise si la dimension de l’entreprise et les tâches à exécuter le justifient. Mais lorsque les capacités de l’équipement acquis et son coût s’avèrent bien au-delà de ce que l’exploi­­tation requiert et peut se permettre, c’est la rentabilité de cette dernière qui en souffrira. Une image vaut mille mots. Voyons la différence des frais fixes engagés pour l’achat d’un semoir de semis direct de 40 000 $, selon que les producteurs cultivent 50, 100 ou 150 hectares. Le tableau indique clairement quel sera le coût annuel de possession en ce qui a Achat d’un semoir de semis direct

Coût :

40 000,00 $

Coût annuel de possession : Dépréciation (10 ans) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 600 $ Intérêts (6 %) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 320 $ Assurances (7,50 $ par tranche de 1000 $) . . . . . . . . . . . . . . 300 $ Total des coûts fixes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 220 $ 50 ha 100 ha 150 ha Coûts fixes/ha :

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104,40 $ 52,20 $

COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

34,80 $

trait à la dépréciation, aux intérêts et aux assurances. Sur la base d’une dépréciation d’une durée de 10 ans, d’un taux d’intérêt de 6 % et de frais d’assurances de 7,50 $ par tranche de 1000 $ de valeur de l’équipement, le total des frais fixes se monte à 5220 $ par année. En les répartissant en fonction de la superficie, on constate que plus on sème d’hectares, plus les frais par hectare diminuent. En effet, ils passent de 104,40 $ par hectare pour une superficie de 50 hectares à 34,80 $ par hectare pour 150 hectares, donc trois fois moins – ou trois fois plus, selon le point de vue. Des données recueillies auprès de producteurs du réseau La Coop indiquent, pour une culture de céréales « conventionnelle », que les frais fixes les plus bas étaient de 3,35 $ par hectare, alors que les plus élevés atteignaient 76,65 $. La moyenne, quant à elle, se chiffrait à 17,46 $. La variabilité d’un producteur à l’autre est donc très grande. Ce qui nous amène au constat suivant : être aux prises avec des frais fixes trop importants, et ce, pendant une dizaine d’années, mine lourdement la rentabilité. Cet exercice vise également à mettre en lumière que le rendement obtenu, les conditions météorologiques et le coût des

PHOTO : AGRINATURE

LES ÉQUIPEMENTS ET MACHINES SONT UNE NÉCESSITÉ POUR TOUTE ENTREPRISE AGRICOLE. MAIS ENCORE FAUT-IL SAVOIR SE DOTER DE CEUX QUI CORRESPONDENT LE MIEUX AUX TRAVAUX QUE L’ON DOIT FAIRE ET, SURTOUT, À SON BUDGET.


AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

intrants, par exemple, n’influencent aucunement les frais fixes. Mais ces derniers, manifestement, affectent de façon importante le bilan de votre entreprise. Certains avanceront que l’on pourrait les diminuer en payant l’équipement comptant. En effet, les intérêts de l’emprunt ne seraient alors pas calculés. Mais il faudrait s’assurer que la somme versée en argent, même en tenant compte d’un éventuel rabais consenti par le concessionnaire, ne génèrerait pas un meilleur rendement dans un quelconque produit financier. C’est ce qu’on appelle le « coût d’opportunité ». Qui plus est, la somme conservée en banque pourrait vous procurer une certaine marge de manœuvre dans la gestion de vos liquidités. Bien entendu, les frais variables (intrants, carburant, entretien, etc.) comptent aussi pour beaucoup dans la renta­bilité de votre exploi­tation, mais ce sont géné­ra­lement des postes budgé­taires sur lesquels vous n’avez que peu d’emprise. Pour ce qui est de la machinerie et des équipements, la situation est tout autre. Comme nous le disions en introduction, une entreprise agricole ne saurait s’en passer. Et il lui faut des appareils de qualité et performants. Mais on peut faire des choix réfléchis. En effet, est-ce que l’équipement dont vous souhaitez faire l’acquisition

correspond judicieusement à la superficie que vous exploitez ainsi qu’à votre capacité de remboursement ? Cette analyse est valable pour tout équipement dont vous voulez doter votre ferme. Bref, nous sommes souvent plus responsables de nos résultats financiers qu’on le laisse croire. Une mauvaise saison à cause de Dame Nature, ça ne dure qu’une saison, alors qu’une mauvaise décision d’investissement peut être la cause de plusieurs années de médiocres résultats ! C’est pourquoi il importe de trouver un juste milieu entre les besoins de votre entreprise et la machinerie désirée. Matière à réflexion !

L’auteur Mario Picard, agronome Conseiller agroéconomique La Coop fédérée

Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractères Monsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation des produits commercialisés a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ce produit ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ce produit. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship. VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. Les cultures Roundup ReadyMD possèdent des gènes qui leur confèrent une tolérance au glyphosate, l’ingrédient actif des herbicides RoundupMD pour usage agricole. Les herbicides RoundupMD pour usage agricole détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate. La technologie de traitement de semences AcceleronMD pour le canola contient les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil et thiaméthoxam. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le canola plus VibranceMD est une combinaison de deux produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam et sedaxane. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine et ipconazole. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs avec PonchoMD/VoTivoMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-1582. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. Acceleron et le logoMD, AcceleronMD, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, Genuity MD, JumpStartMD, Refuge Intégral et le logoMD, Refuge Intégral MD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 RendementMD, Roundup Ready MD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAX MD, RoundupMD, SmartStax et le logoMD, SmartStax MD, TransorbMD, VT Double PROMD et VT Triple PROMD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. VibranceMD et FortenzaMD sont des marques déposées d’une société du groupe Syngenta. LibertyLink MD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. Herculex MD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD et VotivoMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. Toutes les autres marques de commerce appartiennent à leur titulaire respectif.

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| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

Voir

en production laitière

PLUS LARGE TEXTE DE PASCAL LABRANCHE, AGRONOME

VU LA BAISSE DU PRIX DU LAIT, DE NOMBREUX PRODUCTEURS SE POSENT LA QUESTION : QU’EST-CE QU’ON FAIT MAINTENANT ? Bien sûr, les éléments de base sont toujours vrais : mesurez-vous à d’autres entreprises, prenez soin de respecter les recommandations (programmes alimentaires, fertilisation), n’élevez pas trop

PHOTOS : ÉTEINNE GOSSELIN,

Le nombre de sujets de remplacement, les rénovations aux bâtiments ou l’achat d’un nouvel équipement, tout doit être considéré dans la balance. Investissement ou dépense ?

d’animaux de remplacement si vous ne pensez pas faire d’argent avec eux, produisez du lait… Mais quelquefois, il y a une limite à ce qu’on peut accomplir avec ce qu’on a. Que faire alors ? C’est là qu’il faut voir plus large. Notre cerveau fonctionne beaucoup avec des paradigmes, particulièrement en gestion. D’après Wikipédia, « un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent qui repose sur une base définie […] dont les lois ne doivent pas être confondues avec celles d’un autre paradigme et qui, le cas échéant, peuvent aussi faire obstacle à l’introduction de nouvelles solutions mieux adaptées. » En production laitière québécoise, l’un des plus beaux paradigmes se situe juste au sud de notre frontière. Je crois que personne ne veut vraiment changer de place avec les producteurs états-uniens, mais avec un peu d’ouverture d’esprit, on

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015


peut comprendre comment ils essaient de s’adapter à un prix du lait plus bas. Y a-t-il des leçons à tirer ? Si l’on prend les chiffres d’un État dont la situation est similaire à celle du Québec (l’État de New York), publiés par le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) pour l’année 2014, quels sont les écarts avec nos coûts de production ? La méthodologie de calcul des coûts de production n’est pas identique, mais plusieurs parallèles peuvent être établis. Tout d’abord, il y a des similitudes sur certains points, principalement les coûts d’alimentation et les frais vétérinaires. Les coûts d’alimentation des producteurs de cet État frôlent les 22 $/hl pour les aliments achetés, 18,68 $/hl pour les aliments produits à la ferme et 0,32 $/hl pour les pâturages, ce qui nous donne 41 $/hl pour l’ensemble du troupeau. Ce chiffre est en fait supérieur à celui du Québec (autour de 35 à 37 $/hl actuellement). Quant aux frais vétérinaires, ils se situent à 2,66 $/hl, ce qui est comparable aux nôtres. Donc, globalement, ce n’est pas par les frais directs relatifs aux vaches que les Américains se distinguent de nous. Cependant, leurs coûts de production sont beaucoup plus axés sur la maximi­ sation de l’utilisation du capital. Ainsi, il n’est pas surprenant de voir que les frais fixes sont plus bas. Au total, les frais fixes représentent environ 22 $/hl, si on enlève les frais de main-d’œuvre de 9,32 $/hl (comparativement à une fourchette de 10 à 12 $/hl ici). Il ne leur reste donc qu’environ 12,68 $/hl pour couvrir l’ensemble des autres frais fixes (y compris les intérêts). On note un écart intéressant dans le poste de dépenses « taxes et assurances », qui tourne autour de 0,78 $/hl, alors qu’il oscille entre 2,10 à 2,50 $/hl au Québec.

Bien sûr, cette situation s’explique par les bâtiments généralement plus rudimentaires aux États-Unis, qui se répercutent sur leurs coûts de production. Et il ne faut pas oublier l’endettement, qui fait mal aux producteurs québécois. Prenons l’exemple d’un producteur qui a un endettement de 300 $/hl : à un taux d’intérêt de 4 %, c’est tout de même 12 $/hl. Il est quasi impossible qu’un producteur américain s’endette autant, car il ne pourrait pas faire face à ses obligations financières. Une leçon à tirer est de faire particulièrement attention aux investissements qui ont un impact sur les frais fixes à long terme. Sur ce point, les coûts de production américains reflètent une plus grande réserve (pas toujours par choix) au chapitre de ces investissements. Si vous envisagez la construction d’un nouveau bâtiment, l’achat d’un nouvel équipement ou d’une nouvelle machine, prenez le temps de considérer les impacts directs et indirects (exemple : les taxes municipales ou les assurances) et de calculer le rendement de l’investissement. Si ce rendement est excellent, l’endettement sera beaucoup moins lourd à porter; sinon, pourquoi ne pas examiner d’autres possibilités ? Voici un exercice très intéressant et pertinent : dressez la liste des investissements à faire pour les prochaines années, tant pour la machinerie que les bâtiments (rénovations et construction). Calculez le rendement de chacun de ces investissements et mettez l’accent sur les plus rentables. Vous serez ainsi en mesure de mieux planifier vos investissements sur plusieurs années. Ensuite, suivez votre plan d’action et tenez-vous à votre liste. C’est tout un changement de paradigme, mais vos coûts de production s’en porteront mieux.

L’auteur Pascal Labranche, agronome Coordonnateur de l’agroéconomie et du développement numérique agricole La Coop fédérée pascal.labranche@lacoop.coop

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STOCKS SOUS

INFLUENCE POLITIQUE TEXTE DE JEAN-SÉBASTIEN LAFLAMME, AGRONOME, M. SC.

LES STOCKS MONDIAUX DE CÉRÉALES DÉPASSENT LA BARRE DES 600 MILLIONS DE TONNES DEPUIS TROIS ANS. LA FORTE PRODUCTION N’EST PAS LA SEULE CAUSE DE CES NIVEAUX HISTORIQUES. LES POLITIQUES DE CERTAINS PAYS, COMME LA CHINE ET L’ARGENTINE, ENCOURAGENT L’ACCUMULATION, PLUTÔT QUE L’ÉCOULEMENT SUR LES MARCHÉS. CES POLITIQUES POURRAIENT AVOIR DES RÉPERCUSSIONS CONSIDÉRABLES, EN CAS DE CHANGEMENT. EMPILAGE DE MAÏS EN CHINE C’est en Chine que l’on retrouve presque la moitié des stocks de maïs. Les provisions pourraient combler les besoins des Chinois durant presque cinq mois. Rien à voir avec la situation américaine, où elles combleraient les besoins nationaux pendant moins de deux mois (voir la figure). Les stocks élevés de maïs de la Chine sont en grande partie causés par sa politique de sécurité alimentaire. Dans le secteur des grains, comme le maïs, le gouvernement chinois a mis en place des mécanismes pour soutenir ses agriculteurs : une barrière tarifaire de 65 % s’applique pour les importations (à part un contingent tarifaire d’environ 5 % de l’utilisation totale) et un prix de soutien minimal est fixé. Le hic, c’est que le prix plancher offert aux producteurs augmente constamment depuis 2008, alors que les prix internationaux subissent une correction importante depuis 2013. À un point tel que le prix intérieur est à certains moments le double du prix international. Il devient donc plus avantageux d’importer du maïs pour les utilisateurs, tels les producteurs de porcs, même avec une barrière tarifaire de 65 %. L’an dernier, pour maintenir le prix plancher, les autorités chinoises ont dû acheter 70 millions de tonnes de maïs, ce qui correspond à environ cinq fois la production canadienne. Elles ont par la suite essayé d’en revendre une bonne

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COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

partie, mais sans grand succès. Seulement 25 millions de tonnes ont trouvé preneur. Résultat : le maïs s’empile dans les silos de l’État. Ce phénomène se poursuit actuellement, et les autorités n’arrivent pas à diminuer les surplus. Rien pour améliorer la situation : les utilisateurs se sont tournés vers d’autres céréales fourragères, qui ne sont pas soumises à des barrières tarifaires. C’est ainsi que les importations de sorgo devraient atteindre presque 10 millions de tonnes cette année, soit 80 % des importations mondiales. Il y a seulement cinq ans, la Chine représentait moins de 5 % du commerce international du sorgho.

LA PRODUCTION PORCINE ÉCOPE La politique du prix plancher a un impact majeur sur la production porcine. Rappelons qu’un porc sur deux dans le monde est élevé et consommé en Chine. Les producteurs chinois sont ainsi directement affectés par le prix plus élevé des céréales fourragères. En seulement 18 mois, le cheptel porcin a connu un des plus importants déclins de son histoire, avec un total de 80 millions de têtes en moins, dont 10 millions de truies. C’est l’équivalent du troupeau reproducteur combiné des États-Unis, du Canada et du Mexique ! Devant une telle problématique, le Conseil international des grains prévoit un changement de la politique chinoise sur le maïs en 2016. Déjà, le prix plancher a


AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

Tout pourrait basculer avec le nouveau gouvernement élu cet automne. Les agri­ culteurs argentins ont bon espoir qu’il abolira les taxes à l’exportation et les quotas d’exportation. Un changement de cap favoriserait un écoulement important des stocks de soya. Il modifierait aussi à terme les intentions d’ensemencement. Les producteurs privilégieraient plus souvent le maïs et le blé, plutôt que systématiquement le soya, comme ils le font en ce moment.

LES STOCKS DE MAÏS S’ACCUMULENT EN CHINE, ALORS QU’AUX ÉTATS-UNIS ILS SONT STABLES PAR RAPPORT À LEUR UTILISATION INTÉRIEURE. 45 % Ratio stock-utilisation

Chine États-Unis

35 %

25 %

15 %

016 5/2 201

015 4/2 201

014 3/2 201

013 2/2

1/2 201

201

012

011 0/2 201

010 9/2 200

009 8/2 200

200

7/2

008

5% 007

L’Argentine fait partie du fameux trio, avec le Brésil et les États-Unis, qui génère l’essentiel des exportations de soya. Elle produit environ le cinquième de tout le soya cultivé dans le monde, mais possède 40 % des stocks mondiaux. Encore une fois, ces stocks élevés résultent en grande partie de décisions politiques. En 2001, l’Argentine traversait une grave crise économique, marquée entre autres par un fort mouvement de panique bancaire (les gens se précipitaient aux banques pour retirer leurs avoirs) et par l’incapacité du pays à honorer ses dettes externes. Depuis, le gouvernement a mis en œuvre une série de mesures pour remettre l’économie sur les rails, mais de nombreux défis subsistent : surévaluation du péso, inflation astronomique, contrôle de la circulation des devises étrangères… Le secteur agricole est lourdement affecté par les mesures de relance du gouvernement. Des quotas d’exportation ont été institués pour plusieurs denrées, en plus de tarifs à l’exportation. Ces mesures dépriment le prix de ces denrées sur le marché intérieur. Dans ce contexte où la méfiance envers les banques règne, les producteurs agricoles préfèrent s’enrichir en actifs tangibles, comme les stocks et les terres, plutôt que de vendre leur récolte et de déposer l’argent dans un compte. Ils ont ainsi tendance à ne commercialiser que le

LUEUR D’ESPOIR POUR LES AGRICULTEURS

6/2

LE SOYA ARGENTIN

volume de grains nécessaire pour couvrir leurs frais. Ils préfèrent entreposer le soya, contrairement au blé et au maïs. Non seulement le soya est plus facile à entreposer en sacs dans des silos (environ trois ans), mais il peut être vendu sur les marchés extérieurs, car il n’est pas soumis à un quota d’exportation.

200

subi une première correction cet automne, passant d’environ 360 $ à 315 $/tonne. Ce changement n’est toutefois pas suffisant pour stimuler la demande en maïs chinois. La dernière fois que la Chine s’est retrouvée avec d’immenses surplus de maïs, c’était de 2000 à 2002. Elle s’est alors mise à les écouler, ce qui a contribué aux faibles prix à cette époque et a modifié les flux commerciaux. La décision que prendra la Chine à l’égard de sa politique de soutien au cours des prochains mois affectera les marchés, surtout dans l’éventualité où elle choisirait d’écouler ses énormes stocks.

À l’échelle mondiale, le volume des récoltes dépassant systématiquement la demande ces dernières années, les stocks ont augmenté par ricochet. À tel point que le rapport stocks mondiaux-utilisation des céréales atteint actuellement 25 %, un niveau nettement supérieur au creux de 2007-2008 (18,5 %), mais encore inférieur à celui du début des années 2000 (plus de 30 %).

Source : Département de l’Agriculture des États-Unis (USDA)

Il y a toutefois loin de la coupe aux lèvres. Aux yeux de bien des observateurs, la marge de manœuvre du prochain gouvernement restera très limitée, et il ne pourra pas apporter de grandes modifi­ cations aux mesures actuellement en place. À suivre…

L’auteur Jean-Sébastien Laflamme, agronome, M. Sc., Conseiller aux affaires économiques, La Coop fédérée jean-sebastien.laflamme@lacoop.coop

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GESTION

LES DONNÉES NUMÉRIQUES, PEUT-ON S’Y FIER ? Les données obtenues grâce à l’agriculture de précision (ou à tout logiciel ou application que vous utilisez pour gérer vos champs ou vos troupeaux) sont des informations précieuses pour prendre de bonnes décisions. Toutefois, comme elles sont générées automatiquement, il est important d’en valider l’exactitude avant de les utiliser. Plusieurs techniques existent pour détecter les anomalies dans les données. • S’assurer que, globalement, les données sont conformes aux résultats attendus; par exemple, les spécifications du produit et le rendement mesuré sont-ils cohérents ? • Faire des vérifications visuelles ou des reconnaissances sur le terrain; par exemple, un problème de compaction de sol ou un drain bouché ne pourra être constaté que sur place. • Valider les mesures avec un autre équipement; par exemple, le poids des grains relevé par la moissonneuse est-il comparable à celui du chargement dans le silo ? Les logiciels ne raisonnent pas vos données, ils les calculent. L’humain reste donc le mieux placé pour les interpréter. N’oubliez pas que vos décisions sont aussi bonnes que la qualité des données sur lesquelles elles sont basées. (Architecture de solutions d’affaires à La Coop fédérée)

ÉCONOMIE

RÉSULTATS DES NÉGOCIATIONS DU PTP Le 5 octobre dernier, à Atlanta, le gouvernement canadien a accordé, dans le cadre du Partenariat transpacifique, des accès supplémentaires dans les secteurs sous gestion de l’offre. Ces concessions, qui atteignent 3,25 % du marché pour le secteur laitier et entre 1,5 et 2,3 % pour chacun des secteurs de la production avicole, sont applicables sur une période de cinq ans suivant la ratification du PTP. Cette dernière pourrait demander encore deux ans. Le gouvernement a annoncé deux nouveaux programmes destinés aux secteurs sous gestion de l’offre, qui prendraient effet après la ratification de l’entente. L’un d’eux vise à compenser les éventuelles pertes de revenus que pourraient subir les producteurs de lait, de volailles et d’œufs. Un autre compenserait d’éventuelles diminutions de la valeur des quotas. Le gouvernement a aussi annoncé des mesures de renforcement de l’accès au marché canadien pour les produits laitiers et de volaille. Ces mesures semblent avoir le potentiel d’être efficaces dans le secteur de la volaille, mais elles seront manifestement insuffisantes pour colmater les brèches dans le secteur laitier. L’entente permettra à nos secteurs exportateurs de maintenir leur positionnement concurrentiel en matière d’accès au marché. En effet, leur accès à plusieurs marchés d’exportation sera sécurisé, voire facilité par des réductions de barrières. Notamment, les tarifs d’accès au marché japonais pour les produits du porc diminueront sur une période de 10 ans après la ratification de l’entente.

48

ÉCONOMIE

ACCORD JAPON-AUSTRALIE : IMPACT SUR LE BŒUF Le Japon est le plus important marché d’exportation pour le bœuf américain. Mais il est en perte de vitesse, concurrencé par le bœuf australien. En effet, l’Australie bénéficie de son accord de libre-échange conclu avec le Japon et qui est entré en vigueur cette année. Grâce à cet accord, le bœuf australien bénéficie d’une réduction de 8 % des droits de douane comparativement au bœuf américain. L’impact de cette réduction tarifaire a été immédiate. Les exportations de bouvillons australiens au Japon atteignent des sommets depuis le début de 2015, avec un bond de 13 % par rapport à l’an dernier. De son côté, les exportations de bœuf américain, aussi aux prises avec une devise forte, ont diminué de 12 % au cours de la même période. Le désavantage américain ne sera pas rétabli bientôt par le PTP, puisqu’au moins deux ans devraient s’écouler avant son entrée en vigueur.

AGRICULTURE

PRODUCTION DE LAIT : JOURNÉES ADDITIONNELLES EN 2016

AGRICULTURE

L’ALIMENTATION PERSONNALISÉE DANS LE PORC

Au début du mois d’octobre dernier, les provinces membres de l’Entente P5 ont approuvé l’ajout de 10 journées de pro­duction non cumulatives pour l’année 2016 : • Deux jours en août • Trois jours en septembre • Trois jours en octobre • Deux jours en novembre

La semaine verte présentait, les 26 et 27 septembre, des systèmes d’alimentation person­ nalisée en production porcine. L’un d’eux a été mis au point à la ferme de Michel Larochelle et Thérèse Leduc, à Saint-Norbert-d’Arthabaska. La Coop fait actuellement des tests afin de valider les avantages de tels systèmes pour la filière porcine. Ces avantages seraient économiques et environnementaux. Un reportage sur ce sujet sera publié dans le Coopérateur au début de l’année 2016. Pour visionner le reportage diffusé à La semaine verte : http://goo.gl/R4qBUx.

Le Comité sur le quota de P5 suit de très près les tendances de production et des marchés. Il se réunira de nouveau le 20 novembre prochain dans le but d’analyser la forte demande de crème, de beurre et d’autres produits laitiers. (Les Producteurs de lait du Québec)

COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015


ÉQUIPEMENT PÉTROLIER SÉCURITÉ RECHERCHÉE ICI

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ÉQUIPEMENTS

VÉRIFICATION DE VOTRE ÉQUIPEMENT POUR L’HIVER • Faites l’inspection de vos équipements avant l’arrivée de l’hiver (filtreur, boyau, lance, etc.). • N’oubliez pas de faire un test d’eau dû à la condensation dans vos réservoirs et de purger le séparateur d’eau de vos machineries. • Assurez-vous de faire la rotation du produit en éliminant le plus possible le diesel de saison avant d’ajouter le diesel d’hiver dans votre réservoir d’entreposage et celui de votre machinerie.

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FAITS ET GESTES

LA RUSSIE MANQUE DE LAIT, MAIS LA RUSSIE A TROP DE LAIT VINCENT CLOUTIER, AGRONOME, MBA, ÉCONOMISTE PRINCIPAL, LA COOP FÉDÉRÉE VINCENT.CLOUTIER@LACOOP.COOP

IL Y A PLUS D’UN AN, l’État russe fermait ses

La méf ia nce du consom mateu r et l’attention croissante qu’il accorde à sa santé obligent l’industrie alimentaire à toujours laver plus blanc que blanc. Une réalité qui entraîne contraintes et coûts, mais offre aussi des occasions favorables. IdentiGEN a f lairé la bonne affaire. Cette entreprise propose une technolog ie de marquage génétique prouvant qu’une saucisse de porc contient du porc, qu’un kilo de bœuf haché contient du bœuf, qu’un flacon d’huile d’olive ne cont ient pas une touche de 20 -80. D’accord… ce dernier exemple est un peu extrême. La confiance demeurera un enjeu clé des prochaines décennies en agroalimentaire. En ce début novembre, l’Institut canadien des politiques agricoles tient un forum national visant à déterminer comment l’industrie agroalimentaire canadienne pourrait devenir celle inspirant le plus confiance au monde. Leaders d’ici et d’ailleurs se réuniront « pour déterminer ce qui est dans l’ordre du possible pour l’industrie agroalimentaire cana­ dienne », qui jouit déjà d’une réputation enviable à l’international. L’enjeu interpelle l’ensemble de la chaîne de production des aliments, y compr is l’ag r iculture. Les registres à la ferme et les outils technolo­ giques de vérification des processus de production (le thermographe, entre autres) s’inscrivent dans cette lignée. Dans bien des cas, ils ajoutent une inévitable lourdeur au processus de production. Mais leurs béné­ fices dépassent largement les coûts. Ils constituent un argument essentiel pour rassurer les consommateurs sur l’excellence de notre offre alimentaire. Dans le contexte actuel des marchés, où l’on récompense la transparence, la durabilité et l’éthique, il faut non seulement penser à les maintenir, mais aussi viser à les renforcer. PHOTO : MARTINE DOYON

La méfiance du consommateur et l’attention croissante qu’il accorde à sa santé obligent l’industrie alimentaire à toujours laver plus blanc que blanc.

frontières aux produits d’origine animale en provenance des pays se trouvant sur sa liste noire. Immédiatement, l’exportation de produits laitiers européens vers la Russie a stoppé. On se rappellera que le Canada fait aussi partie de la liste de pays « pas gentils » dressée par Vladimir Poutine, d’où l’impossibilité d’y exporter notre porc, notamment. Un embargo qui se poursuit. Les Russes importent beaucoup de produits laitiers. L’arrêt des livraisons en provenance d’Europe a ouvert la voie à d’autres pays fournisseurs. Leur apport ne suffit toutefois pas à combler la demande interne. Résultat : pénurie de lait sur le marché russe. Voilà qui a donné des idées à bien des filous. Dans un pays miné par la corruption et la fraude, la solution est venue de l’huile de palme, ajoutée en quantité dans les citernes. Trahir son client : il n’y a pas de moyen plus efficace de massacrer l’avenir d’une industrie. L’adultération alimentaire est un problème d’envergure. Wikipédia la définit comme une « pratique frauduleuse consistant en l’ajout d’un produit de moindre valeur à un autre produit ». Ça se passe en Russie, ça se passe en Inde, mais des exemples existent aussi dans les pays industria­ lisés. Pensons seulement au scandale de la viande chevaline en Europe, en 2013. Le « Horsegate » rappelle le triste souvenir de transformateurs alimentaires ayant tenté de faire passer de la viande de cheval pour du bœuf.

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