MAI-JUIN 2016
cooperateur.coop
VOTRE VIE, VOS AFFAIRES
L’AGRICULTURE MANQUE D’ARGENT QUELLE STRATÉGIE ADOPTER ?
Productions végétales Analyse foliaire Nettoyage du pulvérisateur Lait France : produire sans quota
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ÉQUIPÉS POUR UN MONDE NOUVEAU
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SOMMAIRE ÉDITION MAI-JUIN 2016
VOTRE VIE VIE COOPÉRATIVE 5 6 8
VOS AFFAIRES AFFAIRES AGRICOLES
ENTRE NOUS Ghislain Gervais* MA COOP PAUSE PENSÉE Colette Lebel*
VIE AGRICOLE 10 Qui prend mari prend pays 15 Décoration : c’est le temps de l’outdooring
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Les maîtres-éleveurs 2015 Planète laitière : Québec-France L’EFFET BŒUF Bruno Langlois* Retour sur l’AGA de la filière porcine coopérative Nouvelle grille de classement dans le porc Bien-être animal : cages enrichies pour poules pondeuses
32 L’analyse foliaire, un outil incontournable 35 Le nettoyage du pulvérisateur : à ne pas négliger 38 Pain et tofu, une chaîne de valeur qui commence par la recherche
40 L’agriculture manque d’argent
AFFAIRES ÉCONOMIQUES 48 Nouvelle image pour Les Délices de l’érable 50 ZOOM AFFAIRES Site Web : www.cooperateur.coop
IRES
VOS AFFA VOTRE VIE, cooperateur.coop MAI-JUIN 2016
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UR L’AGRICULT E U Q MAN T D’ARGETÉN GIE
Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine
RA QUELLE ST ? ADOPTER
* For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en
QUI PREND MARI PREND PAYS
Lait SUCCÈS QUÉBECFRANCE
végétales Productions Analyse foliaire pulvérisateur Nettoyage du
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POUR LA MISSION LAITIÈRE
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LE NETTOYAGE
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Nouvelle image
Le bienêtre animal
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EN ONTARIO
du pulvérisateur
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POUR LES DÉLICES DE L’ÉRABLE
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C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450 – Téléc. : 514 858-2025 – Courriel : cooperateur@lacoop.coop
VOLUME 45, NO 5 | MAI-JUIN 2016
Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 marie-helene.gaudin@lacoop.coop Révision Georges O’Shaughnessy enr. Ont collaboré à ce numéro Guillaume Bolduc, Christine Bourbonnais Hélène Cossette, Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Bruno Langlois, Colette Lebel, Nicolas Mesly, Céline Normandin, Jean Tanguay
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Webmestre Ricardo Silva Photographies et illustrations Pierre Cadoret, Exposimage, Martine Doyon, Étienne Gosselin, Nicolas Mesly Page couverture Bernard Diamant Impression Interweb Inc. Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.
Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Courriel : cooperateur@lacoop.coop Site web : www.cooperateur.coop
Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec
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PHOTO : MARTINE DOYON
Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop
Graphistes Bernard Diamant, Simon Fortin, Suzanne Turcot
Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 info@relationsmedia.ca
PHOTOS : LA COOP FÉDÉRÉE ET INGIMAGE
Éditeur Jean-François Harel
Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée
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Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.
ENTRE NOUS
PARCE QU’ON EST EN 2016 GHISLAIN GERVAIS, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, GHISLAIN.GERVAIS@LACOOP.COOP
PHOTO : MARTINE DOYON
PHOTOS : LA COOP FÉDÉRÉE ET INGIMAGE
BONJOUR à vous tous ! Quand il hérite du privilège de diriger La Coop fédérée, la première tâche d’un nouveau président est de faire le tour des assemblées générales de coopératives et des activités de nos partenaires pour se faire connaître et rencontrer le maximum de gens, afin de prendre le pouls de ceux qu’il représente. C’est ce que j’ai fait avec plaisir au cours des mois de mars et avril. Cela m’a permis de constater que mon premier éditorial, sur la nécessité d’une réorganisation du réseau des coopératives agricoles, a suscité des commentaires de toutes sortes. Tous conviennent de la nécessité du changement et de la modernisation de notre réseau, mais les points de vue sont variés sur la portée de ces modifications ainsi que sur la rapidité avec laquelle on doit les apporter. Dans les faits, l’entreprise de transformation actuelle de La Coop fédérée et de son réseau est en cours depuis 2008, avec le projet Chrysalide. Et quand nous regardons de plus près nos 95 ans d’histoire, nous constatons que La Coop fédérée et son réseau de coopératives affiliées ont été en changements continuels. La différence, c’est que maintenant tout est plus rapide; nous avons l’impression d’être en transformation permanente, et cela nous bouscule nécessairement. Aujourd’hui, avec la mondialisation et la numérisation de l’économie, le contexte d’affaires dans lequel nous travaillons change à une vitesse sans précédent. Un indicateur éloquent de cette rapidité : dans les années 1930, lorsque La Coop fédérée avait 8 ans, la durée de vie des sociétés listées à l’indice boursier du S&P 500 était de 75 ans. Depuis le début des années 2000, elle est de… 15 ans. La capacité à s’adapter et à innover n’est donc pas un choix, mais une nécessité. Parlez-en aux gens de l’industrie de la musique, du taxi ou de l’édition, qui ont vu leurs marchés bousculés et basculer en quelques années seulement. Dans mon esprit, cette nécessité du changement et de l’innovation s’applique à l’ensemble des composantes du réseau La Coop, et pas seulement aux coopératives affiliées à celui-ci. En 2015, La Coop fédérée a d’ailleurs revu sa gouvernance (nous sommes passés de 15 à 6 territoires) et les modalités d’élection de son conseil d’administration. Nous avons fait évoluer notre
mission et avons une nouvelle ambition, pour mieux traduire nos objectifs d’affaires. D’ailleurs, intégration, consolidation et optimisation auront marqué le dernier exercice financier de La Coop fédérée. Après des années d’expansion et de grands chantiers, nous avons recadré nos activités et planifié la prochaine grande phase de croissance, en harmonie avec cette mission et cette ambition que nous nous sommes fixées, lesquelles visent à préparer l’avenir en optimisant les services que nous offrons à nos membres et clients. Plus récemment, La Coop fédérée a d’ailleurs annoncé un vaste projet de transformation destiné à lui donner davantage d’agilité opérationnelle et à réduire ses frais d’exploitation. Les gains d’efficacité et les réductions de coûts découlant de ce projet devraient à terme générer des économies annuelles de près de 15 millions $. La Coop fédérée participe donc elle aussi à cet effort collectif de modernisation de l’offre de services du réseau La Coop. Nous évoluons dans un marché très compétitif. Notre réseau et nos organisations doivent donc continuer de se moderniser afin de relever les défis de demain. Les changements règlementaires et de marché, les habitudes des consommateurs, la valeur du dollar: autant de sujets qui nous incitent à être plus agiles et capables de répondre plus efficacement, comme réseau, aux enjeux d’aujourd’hui. Mon souhait premier dans le cadre de mon mandat est d’amener La Coop fédérée à ce niveau. Nous devrons tous être solidaires et mettre la main à la pâte. La transformation qui a été entamée a pour objectif de nous recentrer sur notre cœur de métier et sur les besoins de nos membres, et de faire de La Coop fédérée, ainsi que du réseau des coopératives agricoles, un incontournable pour les agriculteurs du Québec et du Canada. Sur ce, je vous souhaite une bonne saison de semis !
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LAC MÉGANTIC – LAMBTON : 100 ANS POUR SON MAGASIN DE SAINT-SÉBASTIEN
Le 6 mars, La Coop Lac Mégantic – Lambton soulignait les 100 ans de son épicerie-boucheriequincaillerie de SaintSébastien de Frontenac. Une centaine de personnes étaient présentes pour célébrer cet anniversaire. Pour l’occasion, un dîner a été servi, suivi d’allocutions du président, du directeur général ainsi que d’anciens directeurs et présidents.
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CUMA DE SAINTFABIEN : 25 ANS
C’est en février 1991 que la première CUMA québécoise, a vu le jour. Vingt-cinq ans plus tard, la CUMA compte 53 membres, qui se partagent des équipements dans 49 branches d’activité. La valeur à l’achat du parc de machinerie de cette coopérative s’élève à 1,2 million $. Pour en lire plus sur la CUMA, visitez le cooperateur.coop/ma-coop/
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LA COOP AGRIVERT : 25 ANS DÉJÀ
C’est en 1991 que La Coop Agrivert recouvrait son autonomie, et depuis, sa réussite et sa pertinence ne se sont jamais démenties. Tout au cours de l’année, différentes activités aux couleurs de cet anniversaire seront organisées, pour que tous les membres, partenaires, amis et familles célèbrent ce quart de siècle composé de défis et, surtout, de succès.
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OLYMEL ET ATRAHAN : FEU VERT DU BUREAU DE LA CONCURRENCE Le partenariat d’affaires annoncé il y a un an entre Olymel et ATRAHAN Transformation, de Yamachiche (Mauricie), a reçu le feu vert du Bureau de la concurrence du Canada. Les directions d’Olymel et d’ATRAHAN annoncent donc leur intention de fusionner leurs activités d’abattage, de découpe et de transformation de viande de porc, et de clôturer cette transaction.
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LA COOP VALNORD ET LA COOP PROFID’OR UNISSENT LEURS FORCES
À l’occasion d’une assemblée extraordinaire, les membres de La Coop Val-Nord ont voté favorablement à un projet de fusion avec La Coop Profid’Or. Ils ont entériné le 1er août 2016 comme date d’entrée effective de cette association. La fusion n’entraînera la fermeture d’aucun point de service, et tous les emplois actuels seront maintenus. Toutes les coordonnées habituelles des deux coopératives demeureront inchangées jusqu’en août. Pierre Beaudoin, président de La Coop Val-Nord, et Robert Perreault, président de La Coop Profid’Or.
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UNIFRONTIÈRES VERRA LE JOUR !
La Coop Uniforce et La Coop des Frontières ont annoncé, le 1er avril, la fusion de leurs activités. Elles formeront, à partir du 27 novembre 2016, La Coop Unifrontières. Cette nouvelle coopérative deviendra une force économique importante dans la région montérégienne. Cette fusion n’entraînera la fermeture d’aucun point de service ni aucune perte
d’emploi. Toutes les coordonnées habituelles des deux coopératives demeureront inchangées jusqu’au 27 novembre.
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LA COOP FÉDÉRÉE SE DISTINGUE
Le 22 mars, La Coop fédérée a reçu le prix Reconnaissance à l’occasion de la Soirée hommage aux détaillants, organisée par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Ce prix souligne la contribution de La Coop fédérée au développement du commerce de détail québécois, par l’entremise de ses enseignes Sonic, BMR et Unimat. « En 93 ans d’histoire, La Coop fédérée a eu la chance de recevoir plusieurs prix pour son apport au monde agricole – notre cœur de métier », a dit le vice-président exécutif au détail et à l’innovation, François Dupont. « Mais son apport au commerce de détail demeure méconnu. Pourtant, le détail représente le tiers de notre chiffre d’affaires, atteignant 6 milliards $. » Photo : CQCD - François Dupont (au centre), vice-président exécutif au détail et à l’innovation de La Coop fédérée, reçoit le prix Reconnaissance du Conseil québécois du commerce de détail.
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ET SON CAMION.
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NE JUGEZ UN HOMME QUE PAR SON CARACTÈRE. D’un pare-chocs à l’autre, les camions Ram en disent long sur leur propriétaire. C’est sans doute pourquoi le Ram détient le taux de fidélité le plus élevé parmi tous les camions pleine grandeur. Leurs groupes motopropulseurs sont conçus pour une puissance supérieure, et leurs habitacles ergonomiques et de conception de qualité les font figurer parmi les 10 meilleurs intérieurs selon WardsAuto. Avec le Ram Heavy Duty, alimenté par son légendaire moteur turbo diesel CumminsMD, vous obtenez la meilleure capacité de remorquage de la catégorie3. Le Ram 1500 EcoDiesel est le seul camion diesel d’une demi-tonne au pays et le camion pleine grandeur le plus écoénergétique de l’histoire au pays1. Voici deux arguments solides qui prouvent que le Ram les surclasse tous, quelle que soit la manière dont vous les évaluez.
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dossier : CCR-161009
client : Chrysler
date/modif.
rédaction
relecture
D.A.
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Selon le segment des gros camions d'Automotive News. Données basées sur les estimations de consommation de carburant sur route du programme ÉnerGuide 2015. Les méthodes d’essai utilisées sont celles du gouvernement du Canada. La consommation d’essence de votre véhicule varie selon vos habitudes de conduite et d'autres facteurs. Efficacité allant jusqu’à 11,3 L/100 km (25 mi/gal) en ville et 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route pour le modèle Ram 1500 Quad Cab 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses. 2 Comparaison selon les cotes de consommation de carburant sur route d'ÉnerGuide 2015 pour le modèle Ram 1500 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses (efficacité allant jusqu’à 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route) et le Ford F-150 4X2 2015 avec moteur EcoBoost V6 et transmission automatique à 6 vitesses (efficacité allant jusqu’à 9,2 L/100 km (31 mi/gal) sur route). 3 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350. 4 Longévité basée sur les données de IHS Automotive: Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2014, pour les années modèles 1988 à 2014, pour la gamme complète de grands camions Ram, comparativement à celle des grands camions de la concurrence en service depuis 1988. 5 Selon les données commerciales de tiers concurrents au Canada pour les années modèles 2008 à 2013 pour les camions neufs pleine grandeur. 1
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PAUSE-PENSÉE
LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
LE DERNIER Forum économique mondial, tenu
Cette quatrième révolution, caractérisée par la fusion des sphères numériques, physiques et biologiques, est réjouissante et terrifiante à la fois.
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en janvier à Davos (Suisse), aura été l’occasion de prendre conscience de l’avènement d’une nouvelle révolution industrielle. Il y eut la première révolution, à la suite de l’invention de la machine à vapeur; puis la deuxième, avec la maîtrise de l’électricité et la production de pétrole; ensuite la troisième, qui fut propulsée par l’informatique. Aujourd’hui, nous entrons déjà dans la quatrième, caractérisée par la fusion des sphères numériques, physiques et biologiques. Réjouissant et ter r if iant à la fois. Réjouissant, parce que se présentent maintenant de nouvelles possibilités technologiques, capables de nous rendre d’immenses services. Prenons le robot Rosa, par exemple, qui peut assister les neurochirurgiens et contribuer à diminuer les risques liés à de délicates opérations au cerveau. Ou le minirobot Oz, qui peut désherber 100 m de poireaux en 20 à 30 minutes, de façon très efficace et sans aucun herbicide. Pensons aussi à tous les autres robots industriels qui pourront accomplir, à la place de l’humain, des tâches pénibles ou dangereuses. Et plus encore : il y a lieu de croire que le partage et le traitement d’une quantité extraordinaire d’information vont enf in permettre la convergence de tous les efforts de lutte contre la pauvreté, la criminalité ou la pollution. Voilà la part du rêve. Mais cette révolution a aussi un côté sombre. On dit qu’elle entraînera la perte de cinq millions d’emplois d’ici cinq ans, dans une quinzaine de pays – tant développés qu’émergents. On dit qu’elle sera porteuse d’un immense potentiel de destruction, qu’un simple accident ou de la pure malveillance pourraient libérer. On dit aussi que l’homme perdra le sens du privé, tel qu’on l’entend aujourd’hui, et qu’on pourra lire en lui comme dans un livre ouvert – ce qui peut, à long terme, avoir des effets dramatiques sur la nature humaine. Déjà, des assureurs font appel à la médecine prédictive : en couplant une multitude de données personnelles et collectives, ils
font des prédictions sur la santé de leurs clients et modulent leurs primes en conséquence. Si l’on poursuit dans cette veine, certains observateurs redoutent la fin de la mutualité. Car en effet, pourquoi rester solidaire quand on se sait doté d’un bon capital génétique et qu’on a adopté un style de vie conformiste ? Le domaine de la santé sera-t-il le théâtre de la montée en force d’un individualisme radical, qui envahira par la suite les autres domaines d’activités humaines ? Et qu’adviendra-t-il alors de nos capacités d’empathie et de solidarité ? Dans son livre La convivialité (1973), l’auteur et humaniste Ivan Illich anticipait déjà un « retournement des outils » contre leur maître. Plus récemment, dans une entrevue à la BBC, c’est le célèbre astrophysicien Stephen Hawking qui a sonné l’alarme. L’intelligence artificielle évolue tellement vite, a-t-il dit, qu’il faut sans tarder établir des règles éthiques pour encadrer le développement des nouvelles technologies, afin de les confiner au seul rôle qui leur convienne : celui de serviteur, et non de maître. Mais je refuse de jouer les prophètes de malheur. J’ose croire que l’humanité saura faire preuve de vigilance. En gestion des risques, on dit qu’il faut évaluer la probabilité et l’impact de chacun des risques auxquels on est soumis. Si la probabilité de réalisation du scénario pessimiste varie selon les observateurs, on conviendra que l’évaluation de l’impact d’un « retournement des outils » laisse peu de place à la divergence d’opinions. Nous serions donc avisés de cultiver comme jamais notre humanité. Avec ferveur. Afin de la préserver dans ce qu’elle a de meilleur et que la machine ne pourra jamais manifester : son imagination, son empathie, son altruisme. Alors seulement la quatrième révolution industrielle pourra devenir l’ancrage d’une nouvelle conscience collective, basée sur la coopération et éclairée d’une compréhension commune d’un destin partagé. Car, qu’on le veuille ou non, nous sommes tous liés dans cette grande aventure de l’évolution de l’homme. Pour le meilleur et pour le pire.
PHOTO : MARTINE DOYON
COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE COLETTE.LEBEL@LACOOP.COOP
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La famille de Arie Van Win Cisca Hooymans et den de Napie rville
lle St-Pierre et La famille de d’EsteSaint-Boniface de n pro Yves Lam
PHOTO : MARTINE DOYON
Pour plus d’information, contactez le secrétariat de la Fondation de la famille terrienne au 450 679-0540, poste 8518.
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TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN
On a beau être en 2016, certaines choses ne changent pas : quand une femme tombe amoureuse d’un homme qui vit de l’agriculture, c’est elle qui quitte son milieu pour le suivre à la campagne. Mais ce qui est différent d’autrefois, c’est que des conjointes font le choix de quitter leur emploi pour vivre elles aussi de l’agriculture, pour le meilleur et pour le pire !
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pour une fille qui n’avait jamais touché à une vache de sa vie et qui ne savait pas faire la différence entre du foin et de la paille !
DE LA VILLE À LA CAMPAGNE Claire est loin d’être la seule femme à former avec son conjoint un couple tant à la maison qu’à la ferme. Mais ce genre de couple est plus rare qu’à une certaine époque.
PHOTOS : EXPOSIMAGE
Ayant grandi à Saint-Tite, elle rêvait de quitter son village et de voir le monde. « J’ai fini par vivre dans le fin fond d’un rang du même village », dit en riant Claire Désaulniers, copropriétaire de la Ferme Pittet avec son mari et son fils Jérémie. Cette année, elle fête ses 20 ans d’implication à titre de membre à part entière de l’entreprise laitière, qui compte aujourd’hui 465 têtes. Pas mal COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016
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VIE AGRICOLE |
PHOTOS : EXPOSIMAGE
Après quatre ans et la naissance de deux filles, Krystel a décidé d’écouter son cœur. Lors de sa rencontre avec le Coopérateur, elle avait quitté depuis deux semaines son emploi à temps plein pour se consacrer à son projet de production de fraises.
Au temps où les fermes parsemaient les campagnes de la province, les agriculteurs épousaient souvent une fille ayant grandi elle aussi dans une ferme. Aujourd’hui, des conjointes conservent leur emploi, par envie de poursuivre leur carrière, mais aussi par nécessité d’apporter un autre revenu à la maison. D’autres font le saut, comme Claire. Elle menait une carrière enviable dans le réseau des caisses Desjardins lorsqu’elle a rencontré, en 1982, Alphonse Pittet, arrivé depuis quelques années de la Suisse avec sa famille. Elle a été attirée par son origine différente et séduite par sa personnalité. Ils se sont mariés cinq ans plus tard et ont eu deux garçons : Samuel, né en 1988, et Jérémie, venu au monde un an plus tard. Ce n’est qu’en 1995 que l’idée de rejoindre l’entreprise familiale a commencé à faire son chemin dans l’esprit de Claire, qui travaillait toujours chez Desjardins. Une mésentente sur la gestion entre Alphonse et son frère menaçait l’entreprise. Pour la continuité de la ferme, Claire est recrutée. Par souci d’équité, il est convenu qu’elle sera actionnaire et non
salariée, un excellent choix, estime Claire avec le recul. « Ma première raison pour m’impliquer était la famille, mais en étant actionnaire plutôt que salariée, cela m’amenait à m’investir et à me sentir concernée. De plus, cela me permettait d’avoir mes propres revenus et de me protéger au cas où ça tournerait mal », se rappelle-t-elle. Pour Krystel Lampron, l’appel de l’agriculture s’est fait par la grande porte. Si le nom de la jeune femme vous dit quelque chose, c’est qu’elle a participé à la première saison de la téléréalité L’amour est dans le pré. Au terme de la saison, elle a formé un couple avec Maxime Roux, copropriétaire de la Ferme Roulante, à Tingwick. Après quatre ans et la naissance de deux filles, Krystel a décidé d’écouter son cœur. Lors de sa rencontre avec le Coopérateur, elle avait quitté depuis deux semaines son emploi à temps plein pour se consacrer à son projet de production de fraises, une première pour ce type de culture dans la région. Le téléphone non loin d’elle et les papiers sur la table faisaient foi des mille et
Pour Krystel Lampron, l’appel de l’agriculture s’est fait par la grande porte. Si le nom de la jeune femme vous dit quelque chose, c’est qu’elle a participé à la première saison de la téléréalité L’amour est dans le pré.
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| VIE AGRICOLE
Quels conseils donneriez-vous à une femme qui se lance dans cette aventure ? Claire Désaulniers nous en parle. cooperateur.coop/videos
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une choses à régler pour mettre la touche finale à son projet. Elle prévoit engranger des revenus dès cette année grâce aux fraises d’automne qu’elle compte planter au printemps. Elle avoue avoir un peu le vertige devant ce défi dans lequel elle s’est plongée. « J’ai laissé mon emploi, il n’y a pas de retour en arrière. Mais j’ai tout vérifié et retourné le projet dans tous les sens. Ça se tient. »
L’AGRICULTURE, POURQUOI PAS ! Il s’agit d’un retour aux sources pour Krystel, qui a grandi dans une ferme avicole créée par son père dans les années 1970. Bien qu’elle en rêvait plus jeune, elle avait fait une croix sur la vie d’agricultrice. Elle était très heureuse dans son travail en horticulture ornementale. Si ce n’avait été de sa grand-mère, qui avait découpé une annonce dans un journal pour ses deux frères, elle ne serait pas où elle est aujourd’hui. Après avoir vu cette annonce d’une émission de télé consacrée à de jeunes agriculteurs, Krystel a voulu encourager un des candidats qu’elle trouvait intéressant, ce qu’elle a fait en rédigeant une lettre. Celle-ci a été tellement appréciée que Krystel a été présentée directement à Maxime, avec la suite que l’on connaît. L’amour est dans le pré attire près de 1000 candidates chaque année, prêtes à rencontrer le grand amour en mode agriculture. En fait, la vie à la ferme n’est
pas un obstacle, raconte Martin Métivier, producteur de la présente saison de l’émission. « Les filles sont conscientes de cette réalité. Elles ont souvent une sensibilité à ce genre de vie, en raison de liens familiaux. Certaines prennent conscience, durant l’émission, de ce que cela veut dire vraiment, par exemple vivre au rythme des saisons. Mais la perception des agriculteurs et des valeurs qu’ils véhiculent est très bonne. » Selon le producteur, qui se dit le cupidon des fermes, peu de candidates ont abandonné en cours de route à cause de la nature du travail de leur soupirant. Preuve de la popularité de l’agriculture, 10 mois à peine après son lancement, en juin 2015, le blogue communautaire Agrimom compte près de 1000 membres. Les fondatrices, Natacha Lagarde, acéricultrice, et Caroline Cormier, spécialiste en médias sociaux, cherchaient toutes deux un moyen de faire valoir le travail des entreprises agricoles auprès du grand public. Elles comptent sur la collaboration d’une vingtaine de blogueuses, qui racontent les hauts et les bas de leur vie d’agricultrice. Natacha elle-même est en agriculture depuis peu. Installée près de Québec, elle vient de la Côte-Nord, « où, à part les roches, il ne pousse pas grand-chose ! » Son mari, spécialisé en instrumentation et contrôle, a eu l’idée d’acquérir une érablière, et depuis, elle voudrait
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Claire Désaulniers, copropriétaire de la Ferme Pittet avec son mari, Alphonse, et son fils, Jérémie
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faire connaître à tous sa nouvelle passion, d’où l’idée d’un blogue qui dépeindrait l’agriculture de manière positive. De son côté, Claire Désaulniers n’a jamais été rebutée par le métier de son conjoint. « Cela n’a jamais été un critère », dit-elle en racontant leur première rencontre, dans une troupe de théâtre amateur de la région.
périodes difficiles, mais jamais au point que j’ai voulu tout laisser tomber. Je ne voulais pas quitter mon conjoint pour ça ».
AGRICULTRICES DE TOUS LES HORIZONS Raymonde Plamondon est aussi présidente de la Fédération des agricultrices du Québec (FAQ) et mairesse de sa municipalité. Elle a rejoint l’agriculture par l’entremise
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COMPROMIS ET DÉPASSEMENT, AU NOM DE L’AMOUR Claire qualifie son implication à la ferme de second mariage. Elle est ainsi passée de « professionnelle de Desjardins » à « la femme d’Alphonse », puis à « exploitante de la ferme ». Il faut dire qu’elle a dû faire face rapidement à l’adversité : six semaines après qu’elle eut commencé le travail à l’étable, Alphonse s’est cassé un bras, ce qui obligea Claire à faire la traite presque seule. Elle a pu compter sur un partenaire pédagogue et sur sa curiosité pour apprendre, dit-elle. En regardant en arrière, Claire est fière de ce qu’elle a accompli. Tout n’a pas toujours été rose pour autant. L’agriculture est un milieu de vie difficile, et Claire en sait quelque chose : Alphonse a fait une crise cardiaque au moment même où la famille vivait de graves problèmes, qui ont failli mener à son éclatement. Claire souligne également que la proximité de la belle-famille peut facilement devenir une source majeure d’irritation pour un couple. Une déclaration qui surprend peu quand on sait que la famille vient en tête de liste des problèmes recensés par les agriculteurs. « Vivre ensemble n’a pas toujours été facile. Je me sentais épiée et jugée », raconte Claire. Krystel avoue de son côté que les horaires sont l’aspect le plus difficile de son quotidien en ce moment. « Maxime a parfois des horaires de fou. J’aimerais qu’il soit plus présent, entre autres pour les repas, précise-t-elle. Des fois, ce n’est pas évident. » Claire confirme que la période où les enfants sont jeunes est parfois difficile. « Je peux compter sur les doigts d’une main les fois où Alphonse a donné le bain aux enfants », dit-elle. Mère de quatre enfants, Raymonde Plamondon, copropriétaire de la Ferme DGR Thibault, à Saint-Valérien-de-Milton, peut témoigner de la difficulté de jumeler vie de famille et vie à la ferme. Elle aurait bien aimé quelquefois prendre congé de la belle-famille et voir davantage son conjoint. « Il y a eu des COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016
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L’AGRICULTURE, LE PLUS BEAU MÉTIER DU MONDE Malgré toutes les difficultés, Claire, Raymonde et Krystel ne regrettent pas leur choix de vivre de l’agriculture. Si Claire peut encore s’extasier devant la force de la nature – que ce soit le cycle infini du retour à la vie des champs ou celui des naissances –, c’est en raison, croit-elle, de sa vie à la ferme. Elle considère
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Raymonde Plamondon nous explique le rôle de la Fédération des agricultrices du Québec.
de son conjoint, tout en conservant pendant une dizaine d’années son emploi dans les assurances. Elle a pris goût au travail à la ferme durant ses congés de maternité et a sauté dans l’aventure, par besoin d’aller jusqu’au bout de son implication. Selon la présidente de la FAQ, 26 % des femmes actives en agriculture détiendraient un titre de propriété. « Quant à celles qui ne sont pas propriétaires, ce n’est pas nécessairement par choix. Les fermes ayant pris de l’ampleur, elles comptent déjà de nombreux associés. Ce qui n’empêche pas les femmes qui ont un travail à l’extérieur de vivre au rythme de la ferme ou de s’impliquer, en tenant par exemple un kiosque. » Raymonde travaille à la Fédération pour améliorer les conditions de toutes les femmes en agriculture. C’est grâce au travail de la FAQ et d’autres organismes que le Régime québécois d’assurance parentale a été mis sur pied en 2006 pour les travailleuses autonomes, leur accordant un congé de maternité. La Fédération a aussi œuvré à l’amélioration de la conciliation travail-famille en faisant entre autres la promotion des coopératives d’utilisation de main-d’œuvre (CUMO).
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Raymonde Plamondon, entourée de son conjoint, Gaétan Thibault, et de son fils, Antoine
que ses enfants ont pu s’épanouir dans un endroit où les erreurs sont permises et où ils ont pu gagner en autonomie. « La charge de travail m’a retenue dans mes élans de mère poule ! » Son fils Jérémie reprendra la Ferme Pittet, tandis que son autre fils, Samuel, est ingénieur et vit tout près, à Shawinigan. Claire éprouve un sentiment d’accomplissement en les voyant se réaliser aujourd’hui. « C’est un sentiment indescriptible de voir sa relève. Ça ne s’exprime pas, ça se vit en dedans », dit-elle, émue. Raymonde Plamondon partage cette expérience, puisqu’un de ses fils a repris la ferme familiale. « Je suis contente de ce qu’on a construit et de voir que ce travail va pouvoir se poursuivre et grandir encore ». Par expérience, Krystel sait que la vie en agriculture représente un modèle différent; c’est aussi une routine plus familiale, selon elle. Elle envisage le jour où, après l’école, ses petites filles pourront les rejoindre, elle et son conjoint, à la ferme ou encore dans les champs de fraises. Elle sait que ce ne sera pas toujours facile et elle admire l’implication des femmes en agriculture, qui sont une inspiration pour elle. Pour le moment, elle réalise son rêve de démarrer son entreprise et de s’établir à son compte. Elle connaît déjà la culture des petits fruits par la famille de sa mère, mais elle est consciente des difficultés qui l’attendent. « Je sais que j’ai plein de choses à apprendre. Par exemple, l’aspect phytosanitaire sera tout un défi. C’est effrayant, mais c’est aussi stimulant ». Le doute de certains quant à la viabilité de son projet l’a atteinte et la bouleverse encore aujourd’hui, mais elle à l’intention de se nourrir de ces commentaires pour se dépasser. « Je trouve que c’est un travail noble de nourrir le monde. Je trouve ça beau », déclare Krystel. En plus des fraises, elle compte produire des légumes dans les prochaines années, d’où le nom de sa ferme, le Pré gourmand, un clin d’œil qu’elle qualifie ellemême de « quétaine », mais qui est aussi complètement assumé. Et son projet va permettre de la rapprocher de son conjoint, puisque Maxime a indiqué qu’il sera là pour l’aider. Après plus de 20 ans dans ce métier, Claire s’identifie comme agricultrice, ce qu’elle aurait cru impensable en 1996. Elle planifie tranquillement un retrait partiel des activités de la ferme, mais tient à ce que son nom demeure aux côtés de ceux des propriétaires lorsque le transfert aura lieu. « C’est une reconnaissance de l’effort et du renoncement que j’y ai mis. J’ai encore un rôle important à jouer et plein de choses à réaliser », conclut avec un sourire l’agricultrice.
VIE AGRICOLE |
Après le
cocooning...
l’outdooring ! TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE
Avec le retour du beau temps, quoi de plus naturel que de vouloir aménager sa place au soleil de manière à ce qu’elle devienne un prolongement de son espace intérieur ? Dans le langage de la décoration, c’est ce qu’on appelle l’outdooring, ou « tendance jardin », selon l’expression proposée par l’Office québécois de la langue française. Accessible à toutes les bourses, cet art de vivre à l’extérieur peut transformer une cour arrière, une petite terrasse ou même un simple balcon en un véritable coin de paradis, assure Carole Tremblay, designer à la Boutique Inspiration du BMR de Saint-Joseph-de-Beauce. « Il suffit de l’aménager avec le même soin qu’on mettrait pour une pièce de sa maison », explique la spécialiste. Avec la popularité croissante de la tendance jardin, l’offre d’accessoires et de mobilier extérieur s’accroît d’année en année, y compris dans les centres de rénovation BMR et Unimat, tient à préciser Carole Tremblay. « Jouez la carte du confort en choisissant des fauteuils ou des chaises confortables où l’on se blottit avec délice, suggère-t-elle. Habillez-les de coussins à motifs colorés et complétez le tout avec une carpette résistant aux intempéries. Ajoutez des rideaux coupe-bises, qui vous protégeront de la fraîcheur du soir tout en donnant du chic à votre espace, ou encore des stores, qui vous assureront toute l’intimité recherchée. » Tout comme pour la déco intérieure, les accessoires ont leur place dans cet espace de vie extérieur, poursuit-elle. Plaque murale décorative en métal, urne, vase, bol design, vaisselle thématique – incassable, il va sans dire – contribueront à créer l’ambiance désirée.
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À L’ABRI, BEAU TEMPS, MAUVAIS TEMPS Pour se protéger des rayons trop ardents du soleil, les fabricants proposent une grande variété de parasols et d’abris, remarque la conseillère. En plus des modèles de table standards, on trouve aujourd’hui de grands parasols suspendus avec base de béton ou de plus petits qui se fixent à une chaise. On en trouve même avec des lumières DEL intégrées ou des moustiquaires rétractables, offerts dans une large gamme de couleurs !
« Pour leur part, les abris soleil demandent nettement plus d’espace, mais ils magnifient la cour ! s’exclame la décoratrice. Qu’ils soient recouverts de toile ou de polycarbonate, ils présentent en plus l’avantage de vous abriter de la pluie. » Côté mobilier, la table avec foyer central intégré a la cote cette année, remarque Carole Tremblay. « Pratique et esthétique, l’ambiance chaleureuse dégagée par le feu incite à retarder le repas jusqu’au coucher du soleil. Si l’on manque d’espace, un foyer de table à l’éthanol fera tout aussi bien l’affaire », souligne-t-elle.
Pour éclairer les chaudes soirées d’été, les lanternes, suspendues ou au sol, sont un impératif. « Mettez-en plein la vue de vos invités et de vos voisins en installant aussi des cordons d’ampoules décoratives suspendus, avec mini-abat-jours en forme de cages, d’ananas ou de fleurs ! » suggère-t-elle. En fin de saison, un chauffeterrasse au propane permettra de continuer à vivre dehors jusqu’aux premières gelées. « L’outdooring permet de se sentir en vacances tous les jours chez soi et de goûter à tous les plaisirs de cette saison si brève qu’est l’été », conclut la spécialiste. Mais comme les articles saisonniers ne restent pas longtemps en magasin, elle recommande de consulter un conseiller ou une conseillère du réseau La Coop le plus tôt possible pour profiter au maximum des beaux jours. COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016
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3 1. Ferme Champs d’Or Propriété d’André Bédard et Chantal Ladouceur, de Mirabel Membres de La Coop Profid’Or 2. Ferme Robert Séguin et fils Propriété de Robert, André, Gilbert et Jeanne-Mance Séguin, de Sainte-Marthe Membre de La Coop Ste-Marthe 3. F erme Galarneau Propriété de Ghislain et François Galarneau, Joanie Bégin et Lise Larose, de Barraute Membres de La Coop Val-Nord
DES MAÎTRES À L’APOGÉE DE LEUR ART TEXTE DE MARIE-HÉLÈNE GAUDIN
Cinq entreprises membres du réseau La Coop voient ainsi leurs efforts récompensés. Ce titre, décerné par Holstein Canada, reconnaît les éleveurs passés maîtres dans l’élevage de troupeaux
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équilibrés, qui combinent une production élevée et une conformation exceptionnelle associées à de grandes qualités en reproduction, santé et en longévité. C’est avec fierté que nous vous les présentons.
PHOTOS : HOLSTEIN QUÉBEC
LE 5 FÉVRIER, HOLSTEIN QUÉBEC A HONORÉ LES LAURÉATS QUI ONT OBTENU, POUR LA PREMIÈRE FOIS, LE PRESTIGIEUX TITRE DE MAÎTRE-ÉLEVEUR.
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5. F erme Paquet et frères (Amqui) Propriété de Daniel, Yves et François Paquet et Andrée Rioux, d’Amqui Membres de La Coop Matapédienne
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4. F erme Martin Bouchard Propriété de Martin Bouchard et Sonia Lapointe, de Saint-Bruno Membres de Nutrinor Coopérative
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s i a ç n a r f t i a l e L
SANS FILET, SANS QUOTA TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.
LA FRANCE, DEUXIÈME PUISSANCE LAITIÈRE D’EUROPE AVEC 24 MILLIARDS DE LITRES PRODUITS – LE QUÉBEC EN PRODUIT 2,9 MILLIARDS – A VU LE PRIX DE L’OR BLANC CHUTER DE 15 % DEPUIS LA FIN DU CONTINGENTEMENT, LE 1ER AVRIL 2015. LE COOPÉRATEUR S’EST RENDU DANS LE DÉPARTEMENT FRANÇAIS LE PLUS LAITIER POUR CONSTATER COMMENT LES FERMES S’EN SORTENT. Au Québec, en 2014, le troupeau moyen comptait 59,8 vaches en lactation et une vache moyenne produisait 8938 kg par année. En France, le troupeau moyen comptait 58,3 vaches laitières et produisait 6964 kg. Source : Karl Bissonnette, agroéconomiste à La Coop fédérée
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« Hollande ! L’agriculture doit-elle payer ce prix? » est écrit sur une affiche placardée dans le bureau de l’entreprise de Maryvonne et Dominique Fauchon, de Lapenty en Normandie. Sortie tout droit d’une manifestation au Pays de la Loire devant une usine de la géante Lactalis, l’affiche rappelle douloureusement au couple que leur ferme, le Groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) Fauchon La Besnardais, même avec 70 vaches en lactation, une moyenne de
9800 kg et une prime de qualité sanitaire laitière, voit ses revenus saignés et doit garroter ses dépenses devant la compression des marges. Depuis la fin des quotas, les volumes de lait autrefois garantis sont aujourd’hui contractualisés pour éviter tout f lottement, ce qui n’a pas empêché des producteurs de se retrouver sans usine où livrer. Chez les Fauchon, le volume à vendre à la coopérative Agrial est resté inchangé.
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Si l’ingénieur-conseil des Fauchon, Samuel Harivel, déplore la fin des quotas et les impacts chez sa quarantaine de clients, il souffle néanmoins que « la situation libère les choix stratégiques ». Ainsi, les volumes de lait, transigibles entre producteurs à l’ère révolue des quotas, le sont encore aujourd’hui entre producteurs quand ils fournissent le même acheteur, invitation à la croissance. Ainsi, des industriels incitent des producteurs à ouvrir les vannes pour pénétrer le marché chinois notamment, pourtant en net recul. L’Union européenne s’appuyait d’ailleurs sur la croissance de la demande mondiale pour faciliter la transition. D’autres joueurs, comme la coopérative danoise Arla Foods, octroient à l’inverse une prime de 20 € 1 l’hectolitre pour produire moins. S’en sortir en produisant plus? C’est une fuite en avant que dénonce Dominique Fauchon. « Produire plus exigerait plus de travail et de moyens, pour des marges toujours aussi faibles », s’insurge le cinquantenaire, qui aimerait robotiser la traite et l’alimentation. Avec un taux moyen d’endettement de 60 % et des remboursements moyens de 10 € par hectolitre chez les clients qu’il conseille, Samuel Harivel doute que tous auront les moyens de leurs ambitions. Ainsi, à 55 ans, le producteur hésite : foncer ou… liquider? Propriétaire des animaux et des équipements, mais locataire des terres, des bâtiments et de la maison,
une cossue demeure de campagne appartenant à des Parisiens, toutes les options sont ouvertes.
STRATÉGIE : INTENSIFIER LES PRATIQUES Déjà riches, les sols du GAEC Fauchon La Besnardais continueront de recevoir maïs-grain, maïs-ensilage et céréales d’automne pour profiter de la banque minérale. S’il faut utiliser plus d’intrants pour accroitre les rendements et générer de meilleures marges, les exploitants le feront, après calcul. Par ailleurs, si l’augmentation de la productivité laitière suffit à produire le volume visé, les animaux excédentaires seront vendus, malgré la chute de 25 % du prix des vaches en Normandie. Les actifs sont aussi passés en revue. Par exemple, une parcelle humide non labourable fait bien l’affaire pour élever 13 vaches Blonde d’Aquitaine et quelques taures Prim’Holstein. Et le verger de pommiers? Il permet un revenu d’appoint et la fabrication du calvados.
Au Québec, le taux d’endettement moyen des entreprises laitières était de 30 % en 2013. On estime que l’endettement moyen des producteurs représentait 20,16 $CA/hl. Si on enlevait de l’actif les quotas sans toucher au passif, le niveau d’endettement grimerait à 55 %. Source : Karl Bissonnette, agroéconomiste à La Coop fédérée
À UN ROND-POINT DE SON EXISTENCE En traversant l’étable de l’Exploitation agricole à revenu limité (EARL) La Margeliais, dont une quarantaine de stalles pour vaches sont actuellement occupées par des génisses, on ne peut manquer le prestigieux bandeau bleu du robot de traite où se rendent les Prim’Holstein trois fois par jour. On pourrait aussi voir qu’une dalle de
En date du 4 mars, 1 € valait 1,47 $ CA.
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BESNARDAIS GAEC FAUCHON LA ue et Mary vonne Sour iants, Dominiq uvoir s’en po t Fauchon pensen t les pratiques ian sif en sortir en int table, malgré au champ ou à l’é production leur moyenne de 3,3 % P), plus G, % (9900 k g, 3,8 yenne normande élevée que la mo tein (8450 k g, pour la Pr im’Hols . 3,9 % G, 3, 2 % P)
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LE PROF GOUIN SE PRONONCE Daniel-Mercier Gouin, professeur à l’Université Laval, est allé constater nen France les effets de la dérègleme tation. Il rappelle l’ampleur de la chute : des prix du lait pour différents pays si elle est d’environ 8 % pour le Canada, elle est de 15 % en France, 29 % aux États-Unis et 45 % en Nouvelle-Zélande. Quand on se compare… Pour le prof Gouin, la leçon aux nt, producteurs d’ici est claire : ils devro comme en France, réduire leurs coûts de production et surveiller leur taux d’endettement, « un clou sur lequel je tape dans chacune de mes conférences », conclut l’agroéconomiste.
EARL LA MARGELIAIS Isabelle Boisbunon est flanquée de son fils Gaël et du stagiaire Thibaud Garnier. « Nous vivons sur l’acquis. C’est décourageant pour nos enfants », déclare cette valeureuse de la commune de Milly, près d’Avranches et du MontSaint-Michel.
Au Québec, les producteurs ayant des robots ont en moyenne 94 vaches en lactation. En 2015, environ 20 % des troupeaux sont en salle de traite ou robotique. » Source : Karl Bissonnette, agroéconomiste à La Coop fédérée
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béton vierge se trouve à côté de l’automate, prête à en accueillir un deuxième… Mais avec la conjoncture, ce ne sont pas Joël, Isabelle et leur fils Gaël Boisbunon qui investiront avec impulsivité pour doubler la capacité de traite, malgré le surplus d’espace de l’étable. L’établissement de Gaël, les investissements, la croissance : les plans sont chamboulés. Quelques semaines plus tôt, le jeune a manifesté son désarroi en franchissant en tracteur les huit heures de route qui le séparaient de Paris avec d’autres du syndicat jeunesse, les Jeunes Agriculteurs de La Manche. Mais le millier de tracteurs venus défiler dans Paris n’a pas eu le succès escompté. « Alors qu’avant la base de prix était négociée, nous faisons aujourd’hui face à des prix variables d’une laiterie à une autre. C’est une perte de pouvoir pour les producteurs », estime Gaël, qui vit avec son salaire de 800 € par mois, presque moitié moins que le salaire minimum en France ! « Nous vivons sur l’acquis. Un gros tri vient même d’être fait, poursuit Isabelle, qui a vu des producteurs fermer les livres. C’est décourageant pour nos enfants, dont certains doivent même se regrouper pour endosser des emprunts ! » La productrice
réclame un vrai filet de sécurité, la création d’un programme efficace pour assurer un prix plancher. Du même souffle, elle s’inquiète pour la pérennité des exploitations de quelque 150 jeunes établis dans les dernières années en profitant d’un programme de don de quota de 90 000 litres (environ 10 vaches laitières). Le message d’Isabelle à l’intention des producteurs d’ici? « La régulation de la production est utile tant que les prix sont garantis. Autrement, il faut des contrats clairs ! »
STRATÉGIE : DIVERSIFIER LES PRODUITS Pour s’en sortir, la ferme mise sur l’élevage de poulets et de pintades, abattus et vendus à la ferme, un revenu annuel de 25 000 €. Du blé est aussi vendu au prix du jour ou sur les marchés à terme. Enfin, parce qu’ils sont vendus à un prix dérisoire (70 $ CA), on élève, comme la moitié des producteurs, environ 70 veaux laitiers mâles, vendus comme taurillons à un prix variant entre 3,15 et 4,50 €/kg carcasse.
COMME UN ESPOIR DE JOURS MEILLEURS « J’espère qu’on est dans le fond. » C’est ainsi que Stéphane Delaunay, 36 ans, exprime sa lassitude de prix déprimés.
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Mais l’optimisme est encore bien présent dans ce Français grand format ayant déjà bourlingué à la ferme des Peeters, dans Argenteuil. Même si ses parents Yolande et Maurice, sa conjointe Édith et lui sortent de l’autoconstruction d’une vacherie et d’une salle de traite flambant neuves pour produire 978 000 litres de lait annuellement, pas question de céder aux idées noires. Alors que le troupeau laitier moyen en Normandie compte 58 vaches (53 au niveau national), le GAEC du Bois Joli possède 100 vaches en lactation. N’empêche, l’homme a assisté au transfert entre fermes de volumes contractualisés avant la fin des quotas. Des droits de produire (rattachés au foncier) dont le prix était de 0,60 € l’hectolitre se vendent aujourd’hui à plus de 2,50 € (sans terres rattachées). Un niveau propre à freiner l’ardeur des jeunes, soutient Stéphane, mais également indicateur du niveau de confiance en l’avenir du lait en sol français?
STRATÉGIE : SATURER L’OUTIL Le GAEC du Bois Joli n’a pas le choix : il doit rentabiliser les « frais fixes de long terme » que constitue sa nouvelle étable
de 122 places, une capacité au-delà de laquelle les économies d’échelle ne sont plus très importantes, selon Stéphane Delaunay. Ainsi, la ferme pourrait passer à trois traites par jour si la situation se dégradait encore. De même, on a fait de la place à des génisses laitières non sélectionnées et à des vaches de boucherie pour maximiser l’utilisation des infrastructures. On utilise aussi les vases communicants comptables en épongeant des pertes du côté laitier par des gains dans l’avicole, car la ferme produit 25 000 poulets certifiés Label Rouge. « Il y a un choc, prévisible, pour les producteurs français. Aux prix actuels, ils ne rémunèrent plus le travail familial. Alors que certains pays ont largement augmenté leur production, la France a livré seulement 1 % plus de lait. S’en sortiront les producteurs qui utilisent pleinement leurs outils de production », estime Daniel-Mercier Gouin. Les organisations de producteurs seront peut-être appelées à exercer un rôle plus prépondérant pour rétablir un rapport de force dans la contractualisation des volumes de production.
À un prix d’environ 30 € (47 $ CA) l’hectolitre de lait, bien des fermes françaises tournent à perte ou uccouvrent à peine leur coût de prod tion, estimé à 0,45 €/litre (sans la rémunération du travail de l’exploitant) par l’European Milk Board (2014). La situation est si tendue qu’une marque est née du tumulte : le lait FaireFrance, qui propose aux . consommateurs d’acheter équitable at ! comb e mêm lait… o, caca , Café
AU CŒUR DE LA TEMPÊTE Attitré à l’analyse de la conjoncture laitière et aux études économiques de l’Institut de l’élevage à la Maison Nationale des Éleveurs, Gérard You n’énonce pas de solution miracle pour sortir de la volatilité. « Les producteurs doivent optimiser leurs coûts, conseille-t-il. Il y aura forcément une lumière au bout du tunnel, mais… pas pour tout le monde. » Certains producteurs qui survivront voient-ils dans le chaos actuel une opportunité de croissance pour mieux se positionner ? « Pour l’instant, nous n’avons pas d’indicateurs en ce sens. Peu sont capables d’exprimer le potentiel de croissance », souligne le Parisien. Et si jamais la gestion de l’offre au Canada venait qu’à… « Vaudrait mieux garder une certaine maitrise de l’offre, car la libéralisation emporterait les plus faibles », termine l’analyste.
Stéphane Delaunay demeure optimiste, malgré l’autoconstruction récente d’une vacherie et d’une spacieuse salle de traite double-12. Il doit toutefois pouvoir rembourser son emprunt.
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L’EFFET BOEUF
PRODUIRE AUTREMENT
SI VOUS SUIVEZ le marché du bœuf, vous avez sûrement constaté un recul important des prix de septembre 2015 à mars 2016. « Pourtant, ils nous avaient dit qu’on aurait de bons prix pendant encore deux ans ! » « Je ne m’attendais pas à ça. » « Est-ce que ça va se replacer ? » Que s’est-il passé ? À court terme, la situation actuelle s’explique principalement par l’abondance de viande (bœuf, porc, volaille), qui a provoqué une stagnation de la demande de viande bovine – stagnation qui s’est conjuguée plus récemment avec le redressement du taux de change. Pour une « prévision » à plus long terme, il faut jeter un coup d’œil à l’évolution de la population bovine nord-américaine. Au 1er janvier 2016, le cheptel de vaches canadiennes et mexicaines était relativement stable par rapport à l’année précédente; il y a cependant des signaux évidents de début de reconstruction des troupeaux reproducteurs. Toutefois, c’est quand on regarde du côté américain qu’il faut être réaliste : la population de vaches de boucherie s’est accrue de plus de 1,2 million de têtes depuis le 1er janvier 2014, soit l’équivalent de près du tiers des vaches canadiennes ! À cela s’ajoutera une augmentation de plus de 3 % (200 000) des taures prévues pour vêler en 2016. Tout nous indique donc que nous entamons la phase descendante du fameux cycle du prix du bœuf, une phase qui dure habituellement de cinq à six ans.
CATASTROPHE OU OCCASION FAVORABLE ? Est-ce à dire que cette situation sera catastrophique ? Face à une réalité, on peut voir le verre à demi plein ou à demi vide. Ainsi, bien que la productivité des vaches et le poids des carcasses se soient améliorés depuis le début des années 1960, le cheptel total des vaches de boucherie en Amérique du Nord est à un
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niveau comparable à celui de cette époque et il ne laisse pas présager une forte chute des prix au cours des cinq prochaines années. De plus, la baisse du prix de vente des veaux signifie aussi une diminution du prix des vaches, des taures de remplacement et des taureaux. Les coûts d’acquisition des animaux, le financement et les liquidités nécessaires sont donc plus faibles, ce qui amoindrit beaucoup l’impact du phénomène. Quant aux projets de démarrage et aux expansions, ils nécessitent maintenant beaucoup moins de capitaux de départ. Pour ceux qui songeaient à se lancer en production bovine, c’est le temps de le faire ! Cependant, pour un producteur vaches-veaux, la plus belle occasion consiste à se recentrer sur une question principale : comment obtenir le meilleur revenu net possible ? Voici des exemples de sujets de réflexion : est-ce que mes périodes de vêlages correspondent vraiment à mes disponibilités ? Quels seraient les impacts d’un plus grand regroupement des vêlages ? Comment puis-je maximiser la production obtenue avec les aliments servis ? Dois-je produire tous mes fourrages ou dois-je me concentrer sur les pâturages ? Comment optimiser mes rendements au champ sur une base économique ? Est-ce que je pourrais garder quelques vaches de plus avec les mêmes infrastructures ? Existe-t-il d’autres marchés plus lucratifs pour une partie de ma production ? J’aurais pu aussi résumer le tout par une simple phrase : « Comment, chez moi, puis-je produire autrement pour augmenter ma rentabilité ? » Grâce à leur formation et à leur coffre à outils bien rempli, vos experts-conseils en production bovine La Coop pourront vous aider à répondre à cette très large question. Il ne vous restera alors qu’à résoudre la partie la plus difficile de l’équation : défier vos paradigmes et agir. Bonne réflexion !
PHOTOS : PIERRE CADORET
BRUNO LANGLOIS, AGRONOME CONSEILLER SPÉCIALISÉ EN PRODUCTION BOVINE, LA COOP FÉDÉRÉE, BRUNO.LANGLOIS@LACOOP.COOP
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| AFFAIRES AGRICOLES
UNE FILIÈRE QUI CRÉE DE LA RICHESSE
Les Groins d’argent Les meilleures performances d’élevage des fermes corporatives et des producteurs indépendants du réseau La Coop ont été soulignées, dans six catégories, par la remise des prix Groins d’argent. Voici les lauréats : nS .C.A.
Inverness (maternité, ferme corporative)
nF erme du Beauporc (2001)
(maternité, producteur indépendant) nP ouponnières Ste-Agathe
(pouponnière) nF erme
D. Beauchesne (engraissement)
nF erme Pomerleau et frères
(sevrage-vente) nF erme Pomerleau et frères
(naisseur-finisseur)
Pour la galerie photo des lauréats, allez au cooperateur.coop/affaires-agricoles
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TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME
LA CINQUIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE (AGA) DE LA FILIÈRE PORCINE COOPÉRATIVE, TENUE LE 18 MARS, A PERMIS DE FAIRE LE BILAN DES TRAVAUX RÉALISÉS DEPUIS SA FONDATION, EN 2011. FORTE DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS OBTENUS EN COURS D’EXERCICE, LA FILIÈRE POURSUIT SUR SA LANCÉE. Offrir des produits porcins de qualité, à prix compétitifs, à des clients partout sur la planète, tout en générant de la richesse pour les producteurs, demeure le mot d’ordre de la Filière. Son président, Réjean Vermette, était heureux d’annoncer que les 197 producteurs membres recevront cette année, en ristournes, 3,5 millions $ pour le Porc certifié La Coop (3,50 $ par porc) et les doses de semence (85 ¢ par dose). « C’est la quatrième fois, en cinq ans d’existence de la Filière, que les producteurs profiteront de remises », a-t-il indiqué. Depuis 2011, plus de 19 millions $ leur ont été versés. En ajoutant les bonifications et revenus supplémentaires attribuables à la production du Porc La Coop, les sommes redonnées aux membres se montent à 45 millions $, a souligné pour sa part le nouveau président de La Coop fédérée, Ghislain Gervais. « La Filière porcine coopérative est un des maillons importants de La Coop fédérée et elle a contribué à son succès », a-t-il déclaré. Rappelons que la Filière porcine coopérative est un lieu de coordination des activités de quatre partenaires : les producteurs indépendants, les coopératives (tant à titre de producteurs que de fournisseurs de biens et services), Olymel (en tant qu’acheteur, transformateur et distributeur du produit final) et, enfin, La Coop fédérée (comme fournisseur de biens et services ainsi que point de rencontre des intervenants). Au cours de la dernière année, la Filière a entrepris un processus de réévaluation
complète du programme Porc certifié La Coop, créé il y cinq ans. Il en a résulté des modifications visant à répondre encore davantage aux besoins des producteurs et des partenaires, sans compromettre la solidité financière de la Filière. Une grille élargie de 25 kg a été créée, 22 000 places sont réservées chaque semaine aux éleveurs de Porc La Coop, et la compétitivité de l’alimentation a été améliorée. Ces changements, en vigueur depuis le 4 avril, permettront d’entretenir une solide relation d’affaires avec les membres et d’intéresser de nouveaux producteurs à se joindre à la Filière.
DES EXPERTS SE PRONONCENT L’AGA a également permis d’entendre de nombreux spécialistes. François Guité, vice-président aux ventes de viandes fraîches d’Olymel, y est allé d’un survol des marchés. « La consommation mondiale de porc est en hausse, ce qui est porteur pour Olymel, a-t-il souligné. Le PTP et la fin du COOL nous ouvriront des portes. En revanche, il faut mettre une croix sur la Russie, un marché sous embargo depuis août 2014. Les Russes ont depuis mis en place leurs propres structures d’approvisionnement. La concurrence américaine et européenne, elle, se poursuit. Il faut donc continuer de travailler en filière et d’innover. » Marquis Roy, directeur technique de la production porcine chez Olymel, a fait état des avancées génétiques en matière de conversion alimentaire, qui permettront de sélectionner les verrats les plus performants
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à ce chapitre. La semence de ces verrats sera mise à la disposition du CIPQ, et les producteurs de la Filière pourront en profiter afin d’accroître leur rentabilité. Mentionnons également que des travaux pour augmenter le rendement en viande des carcasses sont également en cours. Le directeur commercial du Service monogastrique de La Coop fédérée, JeanYves Lavoie, a de son côté présenté le bilan des processus de regroupements d’usines de fabrication de moulées et d’achats d’intrants dans le réseau. Ces mesures ont pour but de réaliser de substantielles économies, qui permettront de mettre plus d’argent dans la poche des producteurs. Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Steeve Morin, responsable de la logistique d’approvisionnement des abattoirs d’Olymel, en sait quelque chose. Grève à l’usine de Vallée-Jonction, porcs en attente et retards d’abattage ont marqué l’exercice 2015. « Des mesures ont été prises pour améliorer la logistique des usines, a-t-il fait savoir. De plus, celle de Saint-Esprit sera bientôt déclarée sans ractopamine, au même titre que toutes les autres de l’entreprise. » Étienne Hardy, directeur principal de la production porcine chez Olymel, a présenté l’état d’avancement des Fermes boréales, au Témiscamingue, qui seront constituées, lors
de leur achèvement en 2017, de cinq maternités de 2360 truies chacune. Ces maternités d’avant-garde, élaborées en mode développement durable, produiront des porcelets sains, sans antibiotiques, dans un environnement unique répondant aux plus récentes normes en matière de bien-être animal. La formule mise notamment sur une cohabitation harmonieuse avec les habitants de la région, l’embauche d’une main-d’œuvre locale et l’usage des technologies les plus performantes. Une première maternité, à Fugèreville, est actuellement en activité. Des truies y ont été accueillies le 3 février dernier. Les premiers porcelets, destinés aux membres de la Filière, quitteront la ferme dans le courant de l’été. « Les défis de l’avenir demeurent nombreux, a indiqué pour sa part Robert Brunet, directeur général de la Filière. Porcs élevés sans antibiotiques, bien-être animal, réduction du soutien de l’État, besoins criants d’investissements dans les structures de production, pressions sanitaires grandissantes, concurrence mondiale d’entreprises intégrées, etc. Nous sommes condamnés à poursuivre notre quête d’efficacité et d’agilité. Nous devons demeurer à l’affût de toute occasion permettant de créer de la richesse pour l’ensemble de nos partenaires. Le succès de chacun repose sur nos efforts mis en commun. »
Les conférenciers 1. STEEVE MORIN, responsable de la logistique d’approvisionnement des abattoirs d’Olymel, a indiqué que des mesures ont été prises pour améliorer la logistique des usines. 2. ROBERT BRUNET, directeur général de la Filière, « nous devons demeurer à l’affût de toute occasion de créer de la richesse pour nos partenaires ». 3. Le président de la Filière, RÉJEAN VERMETTE, a annoncé des ristournes de 3,5 millions $ pour les 197 producteurs membres. 4. « Les avancées génétiques en conversion alimentaire permettront de sélectionner les meilleurs verrats », a décrit MARQUIS ROY, directeur technique de la production porcine chez Olymel. 5. JEAN-YVES LAVOIE, directeur commercial du Service monogastrique de La Coop fédérée : « Les regroupements de fabrication et d’achats mettront de l’argent dans la poche des producteurs. » 6. « La Filière porcine est un maillon important de La Coop fédérée et elle a contribué à son succès », a dit le président de La Coop fédérée, GHISLAIN GERVAIS. 7. FRANÇOIS GUITÉ, vice-président aux ventes de viandes fraîches d’Olymel : « La consommation mondiale de porc est en hausse, c’est porteur pour Olymel. » 8. « Les Fermes boréales produiront selon les plus récentes normes de bien-être animal », a souligné ÉTIENNE HARDY, directeur principal de la production porcine chez Olymel.
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UNE NOUVELLE GRILLE DE CLASSEMENT DES PORCS TEXTE DE JEAN TANGUAY, AGRONOME
DEPUIS LE 3 AVRIL, LES ÉLEVEURS QUI LIVRENT LEURS PORCS CHEZ OLYMEL ET QUI RÉPONDENT AU CAHIER DES CHARGES DU PORC LA COOP BÉNÉFICIENT D’UNE NOUVELLE GRILLE DE CLASSEMENT. La nouvelle grille du Porc La Coop contient cinq strates de poids et une seule classe de rendement. La strate de rendement maximum est de 90 à 125 kg de
carcasse. Une zone tampon de 2,5 kg (audessus) et de 10 kg (au-dessous) permet une grande flexibilité dans l’expédition des porcs (voir la grille au tableau 1).
Tableau 1
GRILLE DE CLASSEMENT OLYMEL PLUS (SANS RACTOPAMINE) DEPUIS LE 3 AVRIL 2016 STRATE DE POIDS
< 80 kg
80 à 89,99 kg
90 à 99,99 kg
100 à 124,99 kg
125 à 127,49 kg
> 127,50 kg
INDICE
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100
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Remise porc Coop
Tableau 2 EXEMPLE DE STRATÉGIE D’EXPÉDITION POUR UN ENGRAISSEMENT DE 1000 PORCS
Semaine 1 Détassage des parcs; enlever les deux ou trois plus gros porcs dans chacun d’entre eux, pour donner 9 pi2 par porc. Semaine 2 Pas d’expédition. Semaine 3 Expédition des porcs ayant plus de 110 kg de poids carcasse. Semaine 4 Pas d’expédition. Semaine 5 Expédition des porcs ayant plus de 110 kg de poids carcasse. Semaine 6 Pas d’expédition. Semaine 7 Vidage.
Jean Tanguay, agronome Coordonnateur en évaluation économique, Production porcine, Olymel jeantanguay@olymel.com
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NOMBRE DE PORCS EXPÉDIÉS
NOMBRE DE CHARGEMENTS
11
100
0,5
12
0
0
13
200
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2
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L’auteur
SEMAINE D’ÉLEVAGE
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Cette grille offre des avantages qui facilitent le choix des porcs à livrer à l’abattoir. Elle contient une seule classe de rendement, de sorte qu’un éleveur peut choisir le poids d’expédition de ses animaux sans avoir à se préoccuper de la variation de rendement, qui changerait avec le poids s’il y avait plusieurs classes. Le poids optimal pour maximiser la marge par porc peut varier en fonction du prix du porc et des aliments. Les producteurs reçoivent en plus, dans l’infolettre de la Filière porcine coopérative, une indication sur le poids carcasse à viser pour l’expédition de leurs porcs, de façon à optimiser la rentabilité de leur élevage. La strate de poids avec l’indice le plus haut est de 90 à 125 kg, ce qui donne 35 kg de poids avec l’indice maximal. La remise du Porc La Coop est payé pour les sujets de 100 à 125 kg, soit une strate idéale de 25 kg d’écart (voir la grille). Cette strate idéale procure plusieurs possibilités quant à la gestion des expéditions. Elle permet, entre autres, de planifier la sortie toutes les deux semaines, car les porcs qui n’avaient pas le poids requis à la livraison ne dépasseront pas le poids maximum deux semaines plus tard. Il devient alors possible de favoriser la gestion du transport par camion rempli à un seul bâtiment. L’efficacité du transport s’en trouve améliorée et les coûts par porc sont diminués. En matière de biosécurité, il est avantageux et recommandé, pour remplir un camion, de ne pas charger d’animaux en provenance de différents bâtiments. Il faut aussi tenir compte du poids des porcs quand il s’agit de déterminer le nombre de têtes par chargement (voir l’exemple de stratégie au tableau 2). Cette stratégie n’est qu’un exemple et peut varier en fonction du poids d’entrée, du gain moyen quotidien et, surtout, de l’uniformité des porcs à l’entrée. Avec une telle stratégie, nul besoin de peser un grand nombre de sujets. Seuls quelques porcs près de la limite inférieure le seront pour se donner une référence, et ceux qui sont plus gros que ces derniers seront marqués. Il est d’ailleurs important de marquer d’une façon différente les plus gros sujets du groupe à expédier, de manière à pouvoir les acheminer en
priorité au cas où tous les porcs annoncés à l’abattoir ne pourraient pas être livrés au moment prévu. Quand tout le travail d’élevage a été bien fait, il est aussi nécessaire d’exécuter correctement la dernière étape, soit l’expédition. La nouvelle grille sera un outil qui facilitera cette tâche.
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TROUVER L’ÉQUILIBRE TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN
LA TENDANCE EST INDÉNIABLE ET INCONTOURNABLE : LE BIEN-ÊTRE ANIMAL EST PLUS QU’UN EFFET DE MODE. C’EST UN CHANGEMENT DE PHILOSOPHIE À PROPOS DES ANIMAUX ET DE LEURS CONDITIONS D’ÉLEVAGE. LE MODUS OPERANDI NE FAIT PEUT-ÊTRE PAS L’UNANIMITÉ, MAIS LE CONSENSUS EST BEL ET BIEN PRÉSENT CHEZ LES PRODUCTEURS : IL FAUT CHANGER LES FAÇONS DE FAIRE. DONALD DESHARNAIS, PRODUCTEUR D’ŒUFS, A FAIT LE SAUT. C’est à ce constat qu’est arrivée la Fédération des producteurs d’œufs du Québec depuis déjà quelques années. Si les rencontres ont été houleuses dans le passé, elles ont maintenant des allures de réunions familiales dans ce regroupement très solidaire, qui compte 113 membres. Ces derniers se font un devoir d’assister aux assemblées, où la question du bien-être animal est à l’ordre du jour depuis un moment, fait valoir Donald Desharnais,
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producteur d’œufs de consommation et d’œufs d’incubation de race légère, à Princeville. « On en jase depuis plusieurs années. On regardait ce qui se passait en Europe et on voyait que la tendance venait de plus en plus par ici, que ce soit aux États-Unis ou au Canada. La Fédération a toujours eu comme principe de prendre les devants. Comme on dit, mieux vaut s’arranger entre nous que de nous faire arranger », indique l’éleveur avec un sourire en coin.
PHOTOS : FÉDÉRATION DES PRODUCTEURS D’ŒUFS DU QUÉBEC
Francis Desharnais fait partie de la relève de Prince-Œuf. C’est lui qui a proposé à son père de construire le nouveau poulailler selon des critères de bien-être animal.
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PHOTOS : FÉDÉRATION DES PRODUCTEURS D’ŒUFS DU QUÉBEC
CONSENSUS ET ÉVOLUTION RAPIDE La Fédération canadienne des producteurs d’œufs s’était d’ailleurs prononcée en 2013 : tous les poulaillers rénovés ou construits après le 31 décembre 2014 devaient être dotés de logements plus grands. À partir de 2036, toute la production d’œufs sera transférée : on passera des cages traditionnelles aux autres modes d’élevage. Les États-Unis ont emboîté le pas et feront la transition vers les logements de remplacement d’ici 2030. Quant à l’Europe, l’élevage en cages traditionnelles n’y a plus cours depuis 2012, une décision qui avait été prise en 1999. C’est tout naturellement donc que Donald Desharnais a opté pour la construction d’un poulailler en phase avec le concept de bien-être animal quand est venu le temps de remplacer ses bâtiments existants. En activité depuis juin 2015, son nouveau poulailler de 33 120 poules est équipé de cages dites enrichies. Les oiseaux disposent de perchoirs, d’un tapis pour gratter, d’un isoloir qui fait office de couvoir, et de deux fois plus d’espace. Le propriétaire de la Ferme PrinceŒuf partait toutefois avec une longueur d’avance. Il s’était déjà fait les dents sur un projet similaire pour ses poules pondeuses d’œufs d’incubation. Ces dernières avaient besoin d’un nouveau logement à la fin de la première décennie des années 2000. Avec un risque considéré comme moins grand que pour des pondeuses d’œufs de consommation, la famille avait opté pour un système de cages sur trois niveaux et pouvant accueillir 18 000 oiseaux. Le constat a été rapidement fait : tous en profitaient, autant les poules que ceux qui travaillaient dans le poulailler. « Il y a nettement moins de poussière et plus de lumière, dit Donald Desharnais. C’est plus agréable de travailler et c’est un plus pour les oiseaux, par comparaison avec un système conventionnel. Quand il a été question de construire un autre poulailler en 2012, mon fils a tout de suite suggéré de suivre le même modèle. » Assis à la table, Francis, 24 ans, est un des deux membres de la famille qui prendront la relève. Selon les plans, il reprendra avec sa conjointe, Vicky Brisson, la production d’œufs, alors que sa sœur sera responsable des œufs d’incubation. Considérer l’aspect du bien-être animal était naturel pour le jeune homme, et il ne fait
aucun doute pour lui que l’investissement en valait la peine. « Les poules restent belles plus longtemps. Il y a moins de mortalité. Les perchoirs sont toujours occupés. C’est le fun à voir », lance-t-il. En outre, la ventilation se fait mieux et facilite le travail. On constate d’ailleurs qu’il est beaucoup plus aisé de passer le balai et de ramasser la poussière.
QUESTION DE PRINCIPE OU ARGUMENT ÉCONOMIQUE ? Si la famille Desharnais constate les avantages des nouvelles cages, elle a pris le virage du bien-être animal avant tout pour répondre aux tendances du marché. En visite à l’occasion du passage du Coopérateur, le responsable des communications à la Fédération indique qu’il s’agit tout d’abord d’une décision financière. « On va où le consommateur est, déclare Benjamin Gagnon. S’il veut des œufs roses à picots verts, on va lui en donner. L’offre aujourd’hui est abondante et répond à des demandes
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1. En activité depuis juin 2015, le nouveau poulailler de Prince-Œuf abrite 33 120 poules installées dans des cages correspondant aux nouveaux critères de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec. 2. Les nouvelles normes représentent le mariage entre les préoccupations des consommateurs et celles des producteurs. 3. La grande famille Desharnais au complet, dont la relève qui reprend le flambeau pour une troisième génération de producteurs avicoles.
des consommateurs, que ce soit des œufs produits par des poules en liberté, des œufs bios ou avec oméga-3. » Donald Desharnais précise qu’il faut aussi rester dans les limites imposées par les coûts de production. Il prévoit rentabiliser son nouveau poulailler dans les 10 à 20 prochaines années, en raison d’un investissement supérieur de 20 % à celui nécessaire pour un bâtiment traditionnel. On doit également considérer la capacité de payer des consommateurs. Au Québec particulièrement, le bien-être animal ne figure pas dans leurs préoccupations premières, avance Benjamin Gagnon. Mais de plus en plus d’entreprises, comme les chaînes de restauration rapide, veulent offrir des produits en tenant compte de ces principes. « Il faut occuper ces créneaux, tout en s’assurant d’avoir des acheteurs pour nos œufs », ajoute le producteur.
UN ÉQUILIBRE À ATTEINDRE Entre les groupes proanimaux et les producteurs, les canaux de discussion restent ouverts, mais les buts demeurent diamétralement opposés. « J’ai rencontré des représentants de la Société de protection des animaux, dit Benjamin Gagnon. Pour
eux, ultimement, il n’y aurait pas d’élevage du tout. Mais nous restons ouverts aux échanges. On veut leur montrer qu’un équilibre peut être atteint sur le sujet. » On peut s’interroger en effet sur les conséquences à long terme de l’élevage en fonction du bien-être animal. Des poulaillers plus gros signifient une consommation d’énergie accrue, surtout dans nos régions nordiques. Les poules dites en liberté mangent aussi davantage, d’où la nécessité de consacrer plus de champs à la production de céréales. Et c’est sans compter les coûts supérieurs en main-d’œuvre ni les préoccupations biosanitaires. Donald a vu tous les types de systèmes depuis sa jeunesse et depuis qu’il a pris la relève, en 1987. Il considère que le système aménagé représente le meilleur compromis entre les impératifs financiers de la production et le bien-être animal. « La production est assez semblable. C’est un compromis du point de vue de la salubrité. Les aspects plus agressifs des poules sont limités, mais elles peuvent exprimer davantage leurs instincts naturels, comme se percher ou nicher. La gestion est aussi beaucoup plus facile. Si on me donnait le choix, je ne reviendrais pas en arrière. »
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L’ANALYSE FOLIAIRE UN OUTIL INCONTOURNABLE TEXTE DE CHRISTINE BOURBONNAIS, T.P.
TOUT AU LONG DE LEUR CYCLE DE CROISSANCE, LES PLANTES CONSOMMENT DE MULTIPLES ÉLÉMENTS MINÉRAUX ESSENTIELS À LEUR BON FONCTIONNEMENT. CEUX-CI AGISSENT SUR LA CROISSANCE, LA FLORAISON ET LA FRUCTIFICATION. L’ANALYSE FOLIAIRE PERMET DE DÉCELER LES CARENCES AVANT QU’ELLES NE SOIENT VISIBLES SUR LA PLANTE, ET DONC DE RÉDUIRE LES PERTES POTENTIELLES DE RENDEMENT. Plus d’une douzaine d’éléments minéraux sont considérés comme majeurs. Bien sûr, les besoins varient en fonction de la culture et de son stade de croissance. Il faut donc rechercher un équilibre de ces éléments dans les sols, sans pour autant négliger les oligoéléments (voir le graphique ci-dessous). Cet équilibre devient encore plus important quand on prend conscience qu’une plante qui ne peut absorber ce dont elle a besoin pour croître de façon optimale risque d’être moins tolérante aux attaques d’insectes et aux maladies auxquelles elle sera exposée durant sa saison de croissance. Chose certaine, une plante saine résiste mieux aux stress. Un autre point à ne pas négliger, c’est que dès que l’on peut observer sur le feuillage des signes de carences (chlorose, décoloration, etc.), il y a déjà des pertes de rendement, qui sont irréversibles. La question qui se pose à ce stade est : comment faire pour éviter l’apparition de
symptômes associés à une carence en éléments nutritifs? La réponse est fort simple : réaliser une analyse foliaire. C’est l’outil idéal pour comprendre ce qui est prélevé par la plante durant la saison de croissance. Cet outil permet de déceler des problèmes dans les champs avant qu’ils ne soient visibles sur la plante, et donc de réduire les pertes potentielles de rendement. Si des produits fertilisants peuvent être absorbés par la plante, il est alors possible de corriger une carence par une fertilisation foliaire. Utilisée en complément avec l’analyse de sol, l’analyse foliaire permet d’éliminer des problèmes récurrents année après année. Certains producteurs s’en servent aussi pour se bâtir une banque de données sur les besoins particuliers en éléments des divers cultivars et espèces. D’autres valident l’absorption des fertilisants à application foliaire à l’aide de cette analyse.
Relation entre la teneur en oligoéléments de la plante, sa croissance et son rendement Carence visible, Pas de symptôme, rendement et rendement diminué, Croissance qualité médiocres qualité affectée et qualité
Bonne croissance, Croissance et qualité affectée qualité diminuées
L’auteure Christine Bourbonnais, T.P. Conseillère en protection des cultures et engrais spécialisés La Coop fédérée christine.bourbonnais@lacoop.coop
Teneur en oligoéléments de la plante Carence aigüe
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Subcarence
Disponibilité optimale
Consommation de luxe
Toxicité
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Exemple du résultat d’une analyse foliaire Paramètre
Résultats et unité à 100 % sec
Calcium total (Ca) (calcination)
1,17 %
Phosphore total (P) (calcination)
0,43 %
Potassium total (K) (calcination)
5,55 %
Bore total (B) (calcination) Cuivre total (Cu) (calcination) Fer total (Fe) (calcination)
Suffisant
Excès
2,35 %
Magnésium total (Mg) (calcination)
Azote total (N)
Insuffisant
4,7 % 35,0 ppm 7,5 ppm 124,2 ppm
Manganèse total (Mn) (calcination) 39,6 ppm Zinc total (Zn) (calcination)
28,2 ppm
MARCHE À SUIVRE Cet outil se prête donc à diverses utilisations et son adoption procure plusieurs bénéfices. Mais il faut s’assurer de bien échantillonner le feuillage pour obtenir des résultats fiables. On recommande de ne pas prendre d’échantillons durant une sécheresse ou à la suite d’une pluie abondante, puisque la consommation d’éléments nutritifs par la plante pourrait varier. La période idéale de la journée pour effectuer une collecte est le milieu de la matinée, car la plante est alors en pleine croissance. Bien évidemment, on évite de sélectionner des plantes malades ou stressées et on opte plutôt pour des plantes qui sont représentatives du champ. Environex, laboratoire affilié de La Coop fédérée, recommande de prélever un minimum de 100 g de tissu frais, pour qu’une fois celui-ci séché et réduit en poudre, on dispose de suffisamment de matériel pour réaliser l’analyse. Il importe
de ne pas congeler l’échantillon, puisque le froid pourrait modifier le contenu en nutriments de la plante. Sachez que votre expert-conseil a reçu une formation complète sur la méthodologie de prise d’échantillons et qu’il pourra vous aider dans votre démarche. L’échantillonnage diffère également en fonction de la culture et de son stade de croissance. Il faut donc s’assurer d’avoir la bonne méthode pour chaque culture. Les résultats d’analyses sont présentés sous forme d’un schéma qui indique la quantité de chacun des éléments (voir l’exemple) ci-dessus. Bien entendu, il s’agit de paramètres moyens et généralisés qui servent de référence, mais qui ne tiennent pas compte des particularités, telles que la variété, le champ et les méthodes culturales. L’analyse foliaire est, somme toute, un outil incontournable pour obtenir le portrait d’un champ et pouvoir réagir rapidement en cas de carence, afin d’éviter les pertes de rendements.
Durant ce court séjour, tous sont tombés sous le charme de la Grèce, avec ses paysages à couper le souffle, sa gastronomie et la gentillesse de son peuple. Vous pourriez faire partie du prochain voyage grâce au programme Horti-Go 2017-2018. Pour connaître la liste des produits permettant d’accumuler des points, communiquez avec votre expert-conseil.
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PHOTO : VIVACO GROUPE COOPÉRATIF
Du 13 au 22 mars dernier, un groupe de producteurs horticoles, accompagné de quelques experts-conseils du réseau La Coop, a participé à un voyage en Grèce dans le cadre du programme Horti-Go 2015-2016. Ce programme permettait aux participants d’accumuler des points en fonction de leurs achats de produits sélectionnés, ce qui leur offrait la possibilité de remporter un voyage en Grèce. Diverses visites ont permis aux producteurs de découvrir l’agriculture très diversifiée de ce pays, en productions tant animales que végétales (fruits, légumes, céréales). Soulignons notamment que la Grèce est un des principaux pays exportateurs d’huile d’olive au monde.
PHOTO : CHRISTINE BOURBONNAIS
HORTI-GO : GRÈCE 2016
AFFAIRES AGRICOLES |
LE NETTOYAGE DU PULVÉRISATEUR À NE PAS NÉGLIGER
CHAQUE ANNÉE, LE NETTOYAGE DU PULVÉRISATEUR EXIGE DU TEMPS, ET CETTE ÉTAPE IMPORTANTE EST TROP SOUVENT NÉGLIGÉE. NOUS RENCONTRONS SOUVENT DES PROBLÈMES AU CHAMP LIÉS AU MAUVAIS RINÇAGE DES ÉQUIPEMENTS DE PULVÉRISATION. POURQUOI EST-IL SI IMPORTANT, À LA SUITE D’UN RINÇAGE, DE NETTOYER NOTRE PULVÉRISATEUR ? TEXTE DE GUILLAUME BOLDUC, T.P.
Avant tout, ce que l’on veut éviter, comme cas typiques, c’est de brûler la culture que l’on va arroser ou que notre mélange devienne une pâte ou bien du ciment ! Parfois, on remarque aussi chez les plantes un stress causé par un problème de phytotoxicité qui aurait pu être évité. La décontamination des réservoirs a pour but d’éliminer toute trace de pesticides entre les applications et d’éviter tout problème d’incompatibilité. On sait, en effet, que les produits peuvent coller et sécher à l’intérieur des composants (tuyaux, buses, etc.) et se mélanger avec le prochain produit à appliquer. Par exemple, un reste de glyphosate mélangé à un fongicide un mois plus tard endommagera votre culture.
PHOTO : VIVACO GROUPE COOPÉRATIF
PHOTO : CHRISTINE BOURBONNAIS
COMMENT S’Y PRENDRE Voyons l’essentiel des deux façons de s’y prendre pour nettoyer les pulvérisateurs. La première convient quand des produits semblables seront utilisés deux fois de suite. La seconde, quand la prochaine pulvérisation se fera avec un produit différent ou lorsqu’on doit remiser le pulvérisateur pendant une période prolongée (durant l’hiver, par exemple). Dans les deux cas, les étapes du triple rinçage du pulvérisateur (voir ci-dessous) s’appliquent. Il a été démontré que, après une pulvérisation, plusieurs rinçages effectués avec peu d’eau réduisent plus efficacement les concentrations de résidus de pesticides qu’un rinçage unique avec beaucoup d’eau. Toutefois,
comme certains produits ne se prêtent pas à un rinçage avec un faible volume d’eau, il est recommandé de toujours consulter l’étiquette du produit pour connaître les consignes relatives au nettoyage. 1. Remplir le réservoir d’eau claire jusqu’à 10 % de sa capacité nominale (idéalement, 10 parties d’eau pour chaque partie de solution restant dans le circuit) et faire circuler cette eau dans tout le pulvérisateur pendant 10 minutes. Ouvrir et fermer les valves de réglage pendant ce processus. 2. L’extérieur du pulvérisateur doit être lavé à l’eau et au savon, puis rincé à l’eau claire (une laveuse à pression fera très bien l’affaire). Il ne faut pas oublier la pompe à diaphragme. Ce lavage facilite grandement l’inspection visuelle à effectuer avant la prochaine utilisation, car s’il y a une fuite, on verra tout de suite une trace d’huile sur la pompe ou au sol. 3. Déplacer le pulvérisateur vers la plateforme servant au chargement ou aux mélanges, puis le rincer encore deux fois (pour un total de trois rinçages), jusqu’à ce que le liquide sortant des buses soit clair. Ne jamais laisser les eaux de rinçage gagner un cours d’eau, un réseau de drainage ou un puits.
L’auteur Guillaume Bolduc, T.P. Conseiller spécialisé en protection des cultures La Coop fédérée guillaume.bolduc@lacoop.coop
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| AFFAIRES AGRICOLES Les pulvérisateurs de nouvelle génération comportent un dispositif de rinçage à bas volume qui réduit l’exposition de l’utilisateur aux résidus de pesticides. Ce dispositif consiste généralement en un réservoir. Vérifier auprès de votre représentant en machinerie agricole. Méthode de nettoyage 1 : Utilisation consécutive de produits semblables 1. Faire une bonne planification afin de ne préparer que la quantité de bouillie nécessaire au traitement. Ne jamais laisser de bouillie dans le réservoir pendant toute une nuit. 2. Effectuer un triple rinçage en suivant la méthode indiquée ci-dessus. 3. Enlever, inspecter et nettoyer les grillages se trouvant dans le système d’aspiration, les canalisations et les filtres. Les remettre en place une fois nettoyés. 4. Enlever, inspecter et nettoyer les crépines et les pastilles des buses. Les remettre en place une fois nettoyées. Méthode de nettoyage 2 : Utilisation de produits différents ou remisage du pulvérisateur 1. Les quatre premières étapes sont les mêmes que pour la méthode 1.
2. Remplir le réservoir avec de l’eau claire et y ajouter le détergent recommandé par le fabricant du pesticide. L’étiquette de bien des produits précise les consignes à observer pour le nettoyage du réservoir. En l’absence de telles consignes, utiliser un détergent peu moussant ou un agent nettoyant alcalin, puis rincer le réservoir à fond. Ne pas utiliser d’eau de Javel. 3. Mettre l’agitateur en marche et faire circuler la solution dans le système pendant au moins cinq minutes. 4. Évacuer l’eau par l’orifice de vidange. 5. Répéter une seconde fois les étapes 2 à 4. Avant de remiser le pulvérisateur pour l’hiver, veuillez consulter les mises en garde du fabricant. Pour bien nettoyer votre pulvérisateur, il vous faut les bons produits. Nous vous proposons Ammo-Clean, un nouveau venu sur le marché qui contient 7 % d’ammoniac anhydre. C’est un agent nettoyant seulement. L’autre option de nettoyant est All Clear, un décontaminant spécialement formulé pour éliminer les résidus de pesticides. Ces produits sont distribuées par le réseau La Coop. Avant le premier traitement de la saison, réservez-vous une journée complète pour le calibrage et la vérification du pulvérisateur. Entretenir et nettoyer le matériel prolongent sa durabilité et lui permettent de donner de meilleurs résultats. Ne vaut-il pas mieux prendre le temps de bien nettoyer son pulvérisateur afin de pouvoir dormir sur ses deux oreilles ? Bonne saison à tous !
Exemple démontrant les avantages des rinçages multiples Dose de pesticide utilisée : 1,5 kilogramme de matière active par hectare.
Fond de cuve : 10 litres > Il reste donc 100 grammes de matière active à la fin du traitement.
Volume de la bouillie : 150 litres par hectare
Volume du réservoir de rincage = 150 litres.
Sans rinçage
1 rinçage
Réservoir de rinçage
150 l
2 rinçages
75 l
3 rinçages
50 l 75 l
50 l
Réservoir de bouillie 100 g (matière active)
6g
0,5 g
Quantité de matière active présente dans les 10 l de fond de cuve après les opérations de rinçage-pulvérisation.
La concentration en matière active du fond de cuve diminue avec le nombre de rincages.
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1,4 g
Il est plus efficace d’utiliser 3 fois 50 litres d’eau claire que 150 litres en une seule fois; cela permet de réduire de 12 fois la quantité de matière active dans le fond de cuve.
SOURCE : UPA, LA TERRE DE CHEZ NOUS ET MAAARO
50 l
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*La protection post-infection varie en fonction des maladies. Comme avec tout produit de protection des cultures, lire et suivre soigneusement les directives de l’étiquette. Membre de CropLife Canada. Sauf indication contraire, les marques avec ®, mc ou sm sont des marques de commerce de DuPont ou de ses filiales. © 2016 DuPont.
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| AFFAIRES AGRICOLES
Recette de tofu : Faire tremper les graines de soya dans de l’eau distillée. Les broyer ensuite pour en extraire le lait. Faire coaguler, cuire au bain-marie, puis laisser refroidir au frigo. Enfin, procéder à la prise de données (taux de sucre, pH, matière sèche, etc.) et au test de fermeté.
AU MENU
PAIN ET TOFU TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME
METTRE AU POINT DES VARIÉTÉS DE SOYA ET DE BLÉ POUR LA FABRICATION DU TOFU ET DU PAIN QUE LES CONSOMMATEURS DEMANDENT : UNE CHAÎNE DE VALEUR QUI COMMENCE À LA FERME DE RECHERCHE EN PRODUCTIONS VÉGÉTALES DE LA COOP FÉDÉRÉE ET À LAQUELLE PARTICIPERONT LES PRODUCTEURS D’ICI. Les producteurs de soya vendent leur récolte au Service des grains de La Coop fédérée par l’entremise de leur coopérative. Le soya est mis en conteneurs de 20 tonnes, puis expédié par bateau au Japon.
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Le marché asiatique – Japon, Corée, Thaïlande – offre un très fort potentiel d’exportation pour du soya répondant aux plus hautes exigences des fabricants de tofu. Il y a plusieurs années, le soya KG 41, de La Coop fédérée, faisait fureur en Asie, notamment au Japon. Après quelques années moins fécondes, l’entreprise est revenue à la charge avec sa filiale Grains Elite. « Deux autres variétés, Auriga et Etna, ont alors largement trouvé preneur au Japon », fait savoir Ouassila Guenouche, agente de commercialisation pour Grains Elite. « Mais la concurrence a fait son œuvre – prix, niveau de protéine, rendement –, entre autres du côté des États-Unis et de l’Ontario, où l’on trouve des acteurs importants », ajoute Jennifer Saint-Jean, agente de commercialisation elle aussi et spécialiste du soya à identité
préservée à La Coop fédérée. « C’est pourquoi il est nécessaire de créer de nouvelles variétés pour la fabrication de tofu. » Les substantiels investissements en recherche consentis par l’entreprise, couplés à une aide financière du gouvernement canadien, ont relancé la mise au point de variétés à identité préservée. Ces variétés non OGM, dont on connaît précisément l’origine, ont une haute valeur sur les marchés. La clientèle asiatique accorde une grande importance à la provenance de sa nourriture et à la façon dont elle a été fabriquée. Notre agriculture est performante et nos produits sont reconnus comme les plus salubres au monde. Les acheteurs apprécient le Canada pour ces raisons, tout comme ils apprécient la capacité du réseau La Coop à répondre à
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leurs besoins. Ils viennent régulièrement au Québec pour rencontrer les producteurs et paient d’importantes primes pour obtenir la qualité qu’ils recherchent. Des primes qui seront transférées aux producteurs cultivant ces variétés. Chaque variété de soya évaluée dans les installations de la Ferme de recherche, à Saint-Hyacinthe, pour déterminer sa capacité de servir à la production de tofu correspond à une parcelle d’essai. « La Coop fédérée met à l’épreuve de 4000 à 5000 lignées expérimentales de soya chaque année, souligne Jérôme Auclair, sélectionneur végétal à La Coop fédérée. On en éliminera un très grand nombre, qui ne possèdent pas les qualités nécessaires pour faire un bon tofu (fermeté, blancheur, niveau de protéine) ou les qualités agronomiques requises (rendement, résistance aux maladies, maturité). Après trois saisons d’essais, on ne conservera qu’une quarantaine de variétés, qui seront soumises à une batterie de tests plus poussés. »
BLÉS ET PAINS La chaîne de valeur du blé panifiable s’apparente à celle du soya. La demande de pains aux recettes et saveurs variées est en forte hausse depuis plusieurs années au Québec. Diverses variétés de blé font donc l’objet d’essais à la Ferme de recherche pour déterminer lesquelles se prêteront le mieux à la fabrication de pains. « Une variété peut posséder d’excellentes qualités agronomiques (rendement, résistance aux maladies, maturité, poids spécifique, taux de protéine, etc.), mais si on ne peut en faire du bon pain, on ne la retiendra pas, dit Christian Azar, sélectionneur végétal à La Coop fédérée. On pourra toutefois la conserver pour l’alimentation animale. » Selon Statistique Canada, les superficies ensemencées en blé au Québec sont passées de 53 000 ha en 2005 à 75 000 ha en 2015. « Le blé, panifiable ou pour l’alimentation animale, est une excellente culture à introduire dans une rotation avec le maïs et le soya, car il améliore la structure du sol », souligne le sélectionneur. Absorption d’eau, temps de pétrissage requis, levée, tenue, texture, apparence des alvéoles de la mie : les caractéristiques analysées sont nombreuses. De puissants logiciels permettent de compiler ces données
Mireille Cordeau élabore les recettes de tofu et de pain dans les installations de la Ferme de recherche en productions végétales de La Coop fédérée.
et de comparer, photos à l’appui, les différents pains fabriqués afin de choisir le blé qui présentera l’équilibre parfait. Pour être commercialisées par le réseau La Coop et cultivées par les producteurs, ces variétés doivent d’abord être soumises à des essais officiels, puis évaluées par le Réseau grandes cultures du Québec (RGCQ), et enfin enregistrées au niveau canadien. Elles peuvent l’être dans deux catégories : blé panifiable et blé de provende. « Les essais officiels durent trois ans et coûtent cher, indique Christian Azar. C’est pourquoi nous effectuons d’abord notre propre sélection à la ferme afin de maximiser notre taux de succès. Nous évaluons plusieurs centaines de génotypes de blé par année. » Les minoteries, qui s’approvisionnent en blé auprès du Service des grains de La Coop fédérée, effectueront aussi des essais en fonction des préférences de leurs clients, telles les boulangeries industrielles ou artisanales. Commençant à la Ferme de recherche de La Coop fédérée, les chaînes de valeur du soya et du blé se poursuivent dans le reste du réseau ainsi que par l’entremise de Grains Elite. Elles permettront un positionnement dans des marchés en croissance, notamment en établissant un contact étroit avec les consommateurs, et les producteurs d’ici y contribueront.
Les essais dans le soya et le blé sont réalisés avec des variétés pures. Mais dans l’industrie, on procède à des assemblages, tout comme pour le vin, afin d’obtenir la texture et le goût désirés. Le tofu contient souvent trois ou quatre variétés de soya. Et la sauce soya, parfois six. La rive sud du Saint-Laurent (de la Montérégie jusqu’à Nicolet) est la région où les superficies cultivées en soya sont les plus élevées. « La principale raison, c’est que les centres de réception y sont établis, ce qui réduit les coûts de transport », indique Jennifer Saint-Jean, agente de commercialisation à La Coop fédérée. Le Japon a quatre principaux fournisseurs de soya. Le Canada figure au troisième rang, derrière les États-Unis et le Brésil, mais devant la Chine.
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L’AGRICULTURE MANQUE D’ARGENT QUELLE STRATÉGIE ADOPTER ? TEXTE DE NICOLAS MESLY
LE PRIX DES TERRES, DE LA MACHINERIE, DES QUOTAS EST EXORBITANT. LA PROCHAINE GÉNÉRATION DE PRODUCTEURS QUÉBÉCOIS A-T-ELLE LES MOYENS DE RESTER PROPRIÉTAIRE À 84 % DE SON PRÉCIEUX FONCIER AGRICOLE ? PETITS ET GRANDS FINANCIERS S’OFFRENT COMME UNE SOLUTION POUR ASSURER LA PÉRENNITÉ DES ENTREPRISES, ET PROPOSENT DE NOUVEAUX MODÈLES D’AFFAIRES. L’ÉTAT DES LIEUX « Au Québec, la terre est un facteur très émotif, car elle est liée à l’identité de l’agriculteur. Mais je crois qu’il est impossible de garder le taux de propriété actuel à plus de 80 % », dit Bertrand Montel, consultant sur les enjeux stratégiques de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Expert financier, Bertrand Montel calcule que l’agriculture québécoise aura besoin d’une injection de capitaux de 20 milliards $ d’ici 2025 pour se moderniser et accroître sa production. Cela représente une somme de 1,75 milliard $ par année. Si les agriculteurs devaient acheter leur fond de terre, ne serait-ce que 3 % par année, les investissements nécessaires grimperaient
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pas facilement un agrandissement du troupeau, par exemple de 60 à 300 vaches. « Le Québec a du retard sur l’Ontario. Il y a 10 ans, 70 % des étables étaient avec attaches chez les éleveurs voisins. Aujourd’hui, ce taux est de 50 %. En d’autres termes, les investissements qui ont été faits en Ontario n’ont pas été réalisés au Québec », remarque Bertrand Montel. L’expert entrevoit même des avantages à la présence de certains fonds d’investissement en agriculture, « à condition qu’ils proposent des modèles d’affaires respectueux des agriculteurs ». Parmi ces modèles, les baux de location notariés échelonnés sur une période de 5 à 20 ans, qui définissent les responsabilités des locataires comme des propriétaires. « En louant une partie du foncier, les producteurs peuvent dégager des fonds pour des investissements plus productifs », dit-il. Selon Bertrand Montel, les lois vont devoir évoluer avec la venue des différents modèles d’entreprises. « Au Québec, le traitement fiscal a été pensé pour la ferme familiale, où la valeur des actifs ne correspond pas aux revenus générés par la ferme. Une ferme détenue en partie par un fonds d’investissement ne devrait pas bénéficier des mêmes allègements fiscaux », croit-il.
Bertrand Montel
PHOTO : NICOLAS MESLY ILLUSTRATIONS : BERNARD DIAMANT
à 23 milliards $. Et si ce besoin d’investissements se finançait par une dette contractée auprès des banquiers, celle-ci augmenterait de 6 milliards $, passant de 14 milliards actuellement à 20 milliards $ ! Une situation intenable, selon Montel. Les agriculteurs québécois sont déjà les plus endettés d’Amérique du Nord, et le recours à l’emprunt bancaire pour financer ces investissements se ferait au détriment de la rentabilité des fermes. « Si la tendance se maintient, la saturation de la capacité d’endettement des entreprises québécoises pourrait passer de 70 à 80 %. Imaginez le choc que pourrait provoquer même une faible montée du taux d’intérêt », dit-il. Les jeunes agriculteurs de la Saskatchewan, eux, ne semblent pas avoir de problème à louer jusqu’à 70 % des terres, poursuit l’analyste. Rester propriétaire de 30 à 40 % de leurs superficies cultivées leur laisse une capacité d’emprunt suffisante, basée sur l’augmentation de la valeur du foncier. Et la location des terres leur permet d’investir dans la machinerie et la technologie. Au Québec, d’après Bertrand Montel, ce sont les producteurs laitiers qui sont le plus à risque, puisqu’ils doivent faire le choix entre l’achat coûteux du quota ou du foncier. La Belle Province compte de 75 à 80 % d’étables entravées, ce qui ne permet
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| AFFAIRES AGRICOLES
« On ne prévoit ni vendre notre société ni nous en défaire au cours des 50 prochaines années », affirme Serge Fortin. Pangea est là pour offrir aux investisseurs le meilleur actif qui soit, la terre agricole. Selon Fortin, le Québec a tous les garde-fous nécessaires pour que l’entreprise ne tombe pas entre des mains étrangères. De plus, il est impossible de déménager les SOA aux ÉtatsUnis, en Chine ou au Qatar.
1. Des actions en Bourse. Certaines entreprises agricoles financent leurs activités et leur croissance en faisant appel directement aux marchés boursiers. Ce sont les goliaths de l’agroalimentaire, telles l’américaine ADM ou encore la suissesse Glencore. (En 2013, cette dernière a acheté Viterra, société composée des trois ex-groupes céréaliers de l’Ouest canadien, pour un coût de 6,1 milliards $ US. Elle possède 270 000 ha de terres arables aux quatre coins du globe.) 2. Les fonds souverains de pays comme la Chine ou l’Arabie saoudite. Ces fonds sont associés au phénomène d’accaparement des terres qui a suivi la crise financière et alimentaire de 2008. Les grands fonds de pension et la Caisse de dépôt et placement du Québec sont du nombre. Suite page 43
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« Je ne suis pas un spéculateur », dit d’emblée Serge Fortin, qui a cofondé en 2012 la société Pangea Terres Agricoles avec l’homme d’affaires et magnat des communications Charles Sirois. Fortin est prompt à révéler que sa famille, originaire de Lanaudière, est active dans le monde agricole depuis 300 ans. Et qu’il exploite lui même des fermes de grandes cultures depuis 35 ans. « J’investis en agriculture, je le fais avec des entrepreneurs et je le fais en région », ajoute-t-il. Pangea compte sept sociétés d’opération agricole (SOA) au Québec et en Ontario, pour un total de 6220 ha de terres. Ces SOA sont en réalité des « sociétés de tracteurs » établies en copropriété, en majorité avec de jeunes agriculteurs, explique Serge Fortin. Ceux-ci conservent 100 % de la propriété de leurs terres. Mais en cultivant en plus les terres de Pangea, ces copropriétaires ont accès à un parc de machinerie commun pour exploiter une plus grande superficie. Serge Fortin calcule qu’un parc de machinerie techno (GPS et autres) coûte l’équivalent d’environ 1720 $/ha, c’est-àdire 1,4 million $ pour une entreprise de 800 ha, la taille minimum qu’il faut pour rentabiliser ces investissements.
Les jeunes entrepreneurs peuvent détenir jusqu’à 51 % des actions d’une SOA. Ils « ne sont pas des employés », mais sont maîtres de la gestion de la SOA et des cultures semées. « On agit comme mentors. On encourage une chaîne de valeur ajoutée, par exemple la production de cultures biologiques et la transformation à la ferme », dit Serge Fortin. Qui plus est, la SOA est source de plusieurs revenus pour le copropriétaire agriculteur : 1) travaux de culture; 2) travaux spécialisés; 3) travaux à forfait; 4) loyer pour la location de ses terres; 5) profits de la SOA; et 6) un revenu de gestion pour la commercialisation. Le modèle Pangea s’avère aussi un véritable moteur économique régional, prétend Serge Fortin. De 2013 à 2015, les SOA ont investi 22,4 millions $ dans leurs régions respectives. Cet investissement exclut l’achat des terres, précise-t-il.
PARTENAIRES AGRICOLES DISPOSERA DE 80 MILLIONS $ Le cofondateur de Partenaires Agricoles, Clément Gagnon, indique qu’il disposera de 80 millions $ d’ici l’automne 2016 pour acheter des terres agricoles au Québec. Selon lui, cette somme est une goutte d’eau dans l’océan. Les investisseurs sont
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PHOTO : DENIS HURTAUD
Les investisseurs qui achètent des terres agricoles n’ont pas tous les mêmes moyens ni les mêmes buts. Voici les principales catégories :
PANGEA PRIVILÉGIE LE PARTENARIAT
PHOTO : GRACIEUSETÉ DE TACT INTELLIGENCE-CONSEIL
ENVAHISSEURS OU PARTENAIRES ?
TÉMOIGNAGE Patrice Patrice Garneau, Garneau, propriétaire propriétaire de de la la ferme ferme laitière laitière Aly Aly Blackburn, Blackburn, àà Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, explique explique pourquoi pourquoi il il aa adhéré adhéré àà la la formule formule Pangea Pangea en en 2014. 2014. « La « La Financière Financière agricole agricole exigeait exigeait que que je je ne ne fasse fasse pas pas d’investissements d’investissements pendant pendant les les 10 prochaines 10 prochaines années, années,parce parceque quemon mon endettement endettement était était plafonné. plafonné. Ce statu Ce statu quo aurait quo aurait fait fait reculer reculer mon mon entreprise. entreprise. EtEt les lesautres autresbanquiers banquiers n’étaient n’étaient pas pas enclins enclins àà me me prêter. » prêter. » La La création création de de la la SOA SOA Les Les Cultures Cultures Aly Aly lui lui aa permis permis de de transtransférer férer sa sa machinerie machinerie dans dans la la coentreprise coentreprise et, et, du du coup, coup, d’éliminer d’éliminer les les charges charges générées générées par par 300 300 000 $ 000 $ d’équipement, d’équipement, explique-t-il. explique-t-il. Ancien Ancien vendeur vendeur de de machinerie, machinerie, le le jeune jeune agriculteur agriculteur indique indique avoir avoir acheté acheté de de l’équipement l’équipement usagé usagé d’une d’une valeur valeur de de 500 500 000 $ 000 $ au au nom nom de de Pangea, Pangea, pour pour compléter compléter le le parc parc de de la la coentreprise. coentreprise. Les Les revenus revenus générés générés par par la la SOA SOA vont vont lui lui permettre permettre de de rembourser rembourser plus plus rapirapidement dement l’achat l’achat de de la la ferme ferme laitière, laitière, acquise acquise par par l’entremise l’entremise d’une d’une relève relève non non apparentée. apparentée. La La formule formule Pangea Pangea permet permet àà ce ce diplômé diplômé de de l’Institut l’Institut de de technologie technologie agroalimentaire agroalimentaire de de réaliser réaliser un un vieux vieux rêve : rêve : « Ma « Ma conjointe conjointe travaille travaille maintenant maintenant avec avec moi. moi. C’est C’est ce ce que que nous nous voulions. » voulions. »
« de riches Québécois » désireux de placer leur capital pour une période de 10 ans avec un taux de rendement annualisé de 6,5 %. De jeunes producteurs s’intéressent à la formule de location à long terme, parce qu’incapables d’acheter le foncier.
PHOTO : DENIS HURTAUD
PHOTO : GRACIEUSETÉ DE TACT INTELLIGENCE-CONSEIL
LES JEUNES DE LA FRAQ VEULENT RESTER PROPRIÉTAIRES DES TERRES « Un sondage de la Fédération de la relève agricole du Québec [FRAQ] réalisé auprès de 700 jeunes agriculteurs révèle que 90 % d’entre eux désirent être propriétaires des terres de leur entreprise », explique Pascal Hudon, son ex-président. Le Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA), doté d’une enveloppe de 75 millions $, a d’ailleurs été modifié pour permettre l’acquisition du foncier, dit-il. Ce jeune producteur laitier appuie l’idée de la création de la Société d’aménagement et de développement agricole du Québec (SADAQ), inspirée d’un modèle français, qui permettrait d’acheter des terres et de constituer un foncier pour la relève. « C’est un dossier qui divise beaucoup les producteurs en fin de carrière, parce qu’ils ont peur d’être obligés de vendre une terre à la SADAQ et de ne pas avoir leur prix », dit-il. En ce qui concerne le phénomène de l’accaparement des terres par des investisseurs chinois ou québécois (tels que Pangea et Partenaires Agricoles)
ou par de gros producteurs, la FRAQ recommande la création d’un observatoire des transactions foncières.
LA CAISSE DE DÉPÔT ET LES TERRES AGRICOLES Les Québécois achètent des terres agricoles par l’entremise de la Caisse de dépôt et placement du Québec ! Celle-ci a confié une partie de leur bas de laine au fonds de pension TIAA-CREF, qui possède plus de 600 000 ha de terres agricoles d’une valeur de 5 milliards $ aux États-Unis, en Australie en Amérique latine et en Europe de l’Ouest. Le modèle de TIAA-CREF « consiste à louer ces terres. Nous ne cultivons pas. C’est le producteur qui prend ce risque », explique Jose Minaya, haut dirigeant de TIAA-CREF, dans une entrevue réalisée le 13 juin 2013. Aux États-Unis, certains locataires sont des fermes familiales de 4000 ha, dit-il, tandis qu’au Brésil il peut s’ag ir d’une entrepr ise productr ice d’éthanol inscrite en Bourse. Selon le réputé magazine The Economist (numéro du 3 janvier 2015), les fonds d’investissement existants disposent d’une enveloppe de 15 milliards $. Il les qualifie de « barbares aux portes des fermes », à cause de la divergence d’intérêts et d’éthique pour nourrir le monde qui existe entre financiers et agriculteurs.
ENVAHISSEURS OU PARTENAIRES ? (SUITE) 3. Les investisseurs privés. Leurs portefeuilles oscillent entre quelques dizaines de millions et quelques centaines de millions de dollars, voire plus. Au Québec, on trouve dans cette catégorie Partenaires Agricoles et Gestion Agriterra. Au Canada, la société Bonnefield est le chef de file. Certains magnats privés, tels George Soros ou Warren Buffett, qui sont plus fortunés que des pays, achètent aussi des terres agricoles. 4. Les petits investisseurs participatifs. Ceux-ci encouragent des organisations, comme Équiterre, pour soutenir l’agriculture de proximité. C’est le cas aussi de fiducies agricoles, telle la Ferme Cadet Roussel, qui protège la propriété et la vocation de la terre à perpétuité. 5. Le capital de risque. Comme son nom l’indique, ce capital sert à financer des entreprises en démarrage, telles que les Fermes Lufa, dont le siège social est situé près du Marché central de Montréal. Cette entreprise cultive des légumes biologiques en serre sur les toits des édifices urbains.
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| AFFAIRES AGRICOLES
LA RELÈVE AGRICOLE AMÉRICAINE LOUE 70 % DE SES TERRES Faute de moyens financiers, la relève agricole américaine (moins de 35 ans) loue deux fois plus de superficies de terres agricoles (87 ha, ou 214 acres) qu’elle n’en possède (51 ha). « Les jeunes agriculteurs en début de carrière ou en voie d’établissement ne doivent pas seulement payer un
loyer et rembourser un emprunt sur le foncier, mais aussi faire grossir leur entreprise. Cela entraîne une pression additionnelle, au moment où nous connaissons un déclin du revenu agricole », dit Ani Katchova, professeure à l’Université de l’Ohio et coauteure d’une étude sur la dynamique de la propriété et de la location des terres auprès des jeunes agriculteurs aux ÉtatsUnis1. Sans être familière avec la venue de nouveaux capitaux en agriculture, elle souligne qu’il existe un nombre important de programmes gouvernementaux pour faciliter l’établissement de la relève. Farmland Ownership and Leasing: Implications for Young and Beginning Farmers, par Ani L. Katchova (Université de l’Ohio) et Mary Ahearn (Economic Research Service, USDA), 2015.
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Évaluation de la valeur moyenne des terres en culture au Québec $ 14 000 $ 12 000 $ 10 000 $ 8 000
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FLASH TITRE À PLACER
AFFAIRES ÉCONOMIQUES | AFFAIRES AGRICOLES |
SELON L’ARTICLE ET L’ESPACE TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.
FLASHEZ INTRO D’ARTICLE IDI UT DOLUPTAT. PIT VOLUPTA TECTUM DOLORES ES ÉGALEMENT SUR SEQUIDENT HARUM FUGIAS ENIT AUTEM EUM ASSEDI TEST, CORUM LES RÉSEAUX OMNIT SOCIAUX
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L’ENJEU FONCIER EN FRANCE ET EN EUROPE
Robert Levesque, directeur de Terres d’Europe-Scafr (Société de conseil pour l’aménagement foncier rural), fait le point sur l’enjeu stratégique du foncier agricole en France et en Europe. Est-ce que les agriculteurs français tiennent mordicus à être propriétaires de leur foncier ? Au Québec et au Canada, l’augmentation de sa valeur donne un levier pour emprunter. En France, le statut du fermage, créé en 1946, a cherché à encourager les exploitants agricoles à investir dans le capital d’exploitation et non dans le capital foncier. Le statut du fermage est d’ordre public. Il encadre les conditions du bail. Les loyers sont révisés annuellement. La durée des baux est de neuf ans minimum. Le bail est cessible entre parents et enfants, sauf en cas de reprise pour mise en valeur personnelle par le bailleur. Les exploitations les plus grandes en France détiennent le moins de foncier (en pourcentage de leur surface). Ce statut favorise l’agriculture française. Quel est le taux de location et celui de propriété des terres des entreprises agricoles en France ? Aujourd’hui, les agriculteurs français détiennent moins de 40 % de la surface de leur exploitation : 20 % appartiennent à la famille de l’exploitant, 20 % à d’anciens exploitants à la retraite, et les derniers 20 % sont détenus par des bailleurs, très souvent héritiers d’anciens propriétaires. Les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) préviennent-elles l’achat de terre par les étrangers ? En France, les étrangers peuvent acheter de la terre dans les mêmes conditions que les personnes françaises. Le caractère « étranger » n’est pas un caractère de sélection pour l’attribution des terres vendues par les Safer. Les Safer vont choisir leur acheteur en fonction du projet. Elles vont favoriser l’installation en agriculture, l’agrandissement des exploitations agricoles pour qu’elles atteignent un seuil de rentabilité. Elles vont chercher à favoriser l’emploi.
Un conférencier de Rabobank invité au Québec disait que des investisseurs chinois avaient acheté cinq usines laitières en France. Est-ce que ça a créé des remous ? Des investissements chinois, en partenariat avec des intérêts français, se sont opérés notamment en vue de la fourniture de poudre de lait de qualité pour les nourrissons chinois. Les producteurs français y ont vu un débouché de haute valeur ajoutée pour leur production laitière. Est-ce qu’il y a en France des investisseurs privés qui achètent le foncier pour le louer à de jeunes agriculteurs, comme dans le modèle Bonnefield ? En France, les Safer achètent plus de 70 000 ha de terres agricoles par an, à l’amiable et par préemption, à hauteur de 10 %. Elles revendent une bonne part de ces terres agricoles à des bailleurs. Ces bailleurs louent à de jeunes agriculteurs, notamment pour faciliter leur installation. Dans certains cas, ils louent à des agriculteurs qui ont vendu à une Safer pour disposer de liquidités en vue du refinancement de leur exploitation. Par contre, il n’y a pas à proprement parler de fonds d’investissement, du moins significatif, comme Bonnefield, au Canada. Mais en Europe, les fonds d’investissement n’acquièrent-ils pas de larges quantités de terres ? Oui. Depuis le début de ce siècle se développent des exploitations financées par divers fonds d’investissement qui contrôlent le capital d’exploitation. Ces exploitations peuvent louer tout ou partie des terres qu’elles exploitent. Dans le secteur des grandes cultures, ces entreprises peuvent dépasser 5000 ou 10 000 ha, notamment dans les anciennes régions qui ont été sous influence soviétique. Ce type d’exploitations émerge progressivement dans de nombreux pays européens, même à l’Ouest. Un tel modèle ne s’éloigne-t-il pas de la ferme dite « familiale » ? Oui. Aujourd’hui, les politiques ont à choisir les modèles d’agriculture qu’ils souhaitent pour les générations futures. 109788-04-16
Les investisseurs de Chine ou d’autres pays peuventils investir dans le foncier ? Des ressortissants chinois ont investi, par exemple, dans le vignoble bordelais. En trois ans, ils y ont acquis plus d’une centaine de châteaux sur 7000. Il n’y a pas eu de révolution. L’arrivée de nouveaux investisseurs, dans une période difficile pour certains crus bordelais, a permis de maintenir les prix de vente des domaines viticoles. Les
vendeurs en ont bénéficié. Le risque est que la valeur ajoutée du vin bordelais se réalise plus en Chine qu’en France.
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TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME
UN TOUT NOUVEAU CONCEPT, MODERNE ET HAUT DE GAMME, PREND FORME AVEC LA BOUTIQUE-BISTRO DÉLICES ÉRABLE & CIE, DE CITADELLE. PLAISIR ASSURÉ. Le 7 avril, passionnés de cuisine, blogueurs et journalistes se sont massés à la boutique-bistro Délices Érable & Cie, rue Saint-Paul, dans le Vieux-Montréal. On y présentait la nouvelle image que Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d’érable, vient de donner à sa marque Les Délices de l’Érable, lancée en 1999. Après 17 années d’activité et l’intégration de deux produits complémentaires à l’érable (soit le miel, en 2009, et la canneberge, en 2011), le concept était mûr pour une cure de rajeunissement. « La présentation et le déploiement de ces trois familles de produits devaient être plus clairs et plus attrayants pour le consommateur », indique Martin Plante, directeur général de la coopérative, fondée à Plessisville en 1925. Tout a été redessiné : image, étalages, aménagement intérieur, logo, site Web. Les produits – biscuits, confiseries, chocolats, sirops, jus, vinaigrettes, miels, gelatos, sorbets, assaisonnements, etc. – ont également fait peau neuve. En effet, les emballages, les formats, les couleurs et les étiquettes de chaque gamme ont maintenant une toute nouvelle allure.
FAVORISER L’INTERACTION ET LE PLAISIR Espace boutique, espace découverte et dégustation, idées recettes et ingrédients pour cuisiner en vente sur place, espace détente avec accès Wi-Fi : Citadelle n’a pas lésiné pour créer un environnement épuré et
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urbain, et faire vivre une expérience gourmande. On a également installé des bornes interactives sur support électronique pour communiquer avec la clientèle. Ces stations diffusent notamment du contenu en trois langues à propos de la coopérative, des récoltes et des produits de Délices Érable & Cie. « Avec les dégustations, on amène les gens à vivre l’expérience globale du produit, on leur fait redécouvrir les saveurs de l’érable, du miel et de la canneberge », souligne Sylvie Chapron, directrice du marketing chez Citadelle, qui puise une bonne part de son inspiration au Salon international de l’alimentation de Paris, qu’elle visite régulièrement. On y présente des produits aux nouveaux goûts, textures et odeurs, en provenance de partout dans le monde. Avec l’équipe de recherche et développement, la directrice élabore de 10 à 30 nouveaux produits chaque année.
UNE NOUVELLE ENSEIGNE Le nom Les Délices de l’Érable a fait place à Délices Érables & Cie, qui reflète mieux la nature et la diversité des produits offerts. « Tout le monde disait : “Allons aux Délices”, et c’est une des raisons pourquoi nous avons conservé ce nom, explique Sylvie Chapron. “Érable” est bien visible, car il évoque les racines de la coopérative et que c’est notre produit phare. Enfin, “& Cie”, c’est la touche miel et canneberge ainsi que l’expérience globale en boutique, qui complète notre offre. »
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AFFAIRES AGRICOLES |
UN REPOSITIONNEMENT NÉCESSAIRE
BANC D’ESSAI
Le réseau de ventes au détail de Citadelle a vu le jour à la fin des années 1990, après une planification stratégique réalisée auprès des membres acériculteurs. Ces derniers avaient alors demandé à leur coopérative de redoubler d’efforts sur la valorisation et la commercialisation de leur sirop. « La boutique-bistro est l’exemple concret de producteurs qui prennent en main leur développement, indique Martin Plante. Le sirop d’érable, le miel et la canneberge sont produits par des coopérateurs, puis transformés et mis en marché par leur coopérative. » « Les produits de nos membres ont fièrement pignon sur rue, souligne Michel Labbé, président de Citadelle. La boutique-bistro se veut une extension de leurs entreprises. » Le concept de la boutique-bistro répond en plus aux demandes des consommateurs souhaitant établir une proximité avec les producteurs des aliments qu’ils achètent. « Ils veulent connaître la provenance et l’histoire de ceux-ci », ajoute le président.
La boutique-bistro se veut également un banc d’essai pour les produits de la coopérative. « S’ils ont du succès en boutique, nous pouvons les proposer ensuite aux différents marchés, fait savoir Martin Plante. La mission de Citadelle, c’est la commercialisation des produits de ses membres au meilleur coût possible. » Des acteurs importants de l’alimentation ont manifesté un grand intérêt à mettre en marché les produits de Citadelle. « Qu’il s’agisse de magasins d’entreprise ou de franchises, nous visons la croissance. Notre marché, c’est le monde », lance le directeur général. Outre celle du Vieux-Montréal, Citadelle compte cinq boutiques, qui adopteront graduellement la nouvelle image de la coopérative. On prévoit aussi en ouvrir une dans le Petit Champlain, au cœur du Vieux-Québec. Galerie photos : cooperateur.coop/affaires-agricoles
CITADELLE n
Chiffre d’affaires en 2015 : 113 millions $
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1856 membres
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D es exportations dans plus de 40 pays
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Trois secteurs d’activité : — Sirop d’érable (21 millions de livres, 1797 membres) – seul produit équitable de l’hémisphère Nord — Miel (135 000 livres, 38 membres) — Canneberge (21 millions de livres, 12 membres)
Savourez une expérien expérience plus gourmet que nature !
Citadelle 1/2 p
De purs délices de l’érable, du miel et de la canneberge dans une chaleureuse ambiance de découverte : bien au-delà de la simple boutique !
Succursale du Vieux-Montréal Crédit photo : Agnieszka S.
PLAISIRS GOURMANDS. PRODUCTEURS PASSIONNÉS.
Boutique en ligne et recettes au deliceserableetcie.com Délices Érable & Cie est une marque déposée de Citadelle coopérative de producteurs de sirop d’érable. Boutique
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DEUX VACCINS CONTRE L’ILÉITE DANS LE PORC
FORMATION LA COOP EN ROBOTIQUE
Merck Santé animale a annoncé le lancement sur le marché canadien du premier vaccin injectable contre l’iléite, le Porcilis Ileitis. Ce vaccin procure une immunité de 20 semaines, pour aider à protéger contre cette maladie intestinale fréquente chez les porcs en croissance. Il existe également le vaccin Entérisol Ileitis, commercialisé par Boehringer Ingelheim, administré dans l’eau de boisson. « Les deux produits offrent des avantages distincts, dit Brigitte Boucher, vétérinaire et responsable santé en production porcine chez Olymel. Selon la situation de votre entreprise, il est important de valider auprès de votre vétérinaire lequel de ces vaccins sera le plus approprié pour vos porcs. »
Une journée de perfectionnement s’est tenue le 24 mars, dans le but de maintenir l’expertise de l’équipe robotique La Coop. Animée par les conseillers spécialisés en robotique de La Coop fédérée, Hugues Ménard et Philippe Couture, cette formation visait à maximiser la production de quota par robot avant d’envisager l’achat d’un autre robot. Lors de la présentation théorique, il a été question des paramètres d’accès aux robots, de sélection des vaches et de l’analyse de différents tableaux et graphiques permettant de déceler les points de conduite du troupeau à améliorer. Cette formation a fait ressortir des données importantes pour optimiser la production par robot. Le groupe s’est ensuite déplacé à la Ferme Chamlab, de Saint-Côme– Linière, propriété d’Alain Champagne et de sa mère, Berthe Labbé. Cette ferme est un exemple impressionnant d’optimisation en robotique : sa production de plus de 44 kg de lait par vache et de 92 kg de matière grasse avec un seul robot démontre une efficacité exceptionnelle. Parmi les thèmes abordés, notons la gestion des vaches venant de vêler, les bains de pieds, la gestion de la mangeoire, le paramétrage du robot et la gestion de la période de fin de lactation.
La 71e édition du Pique-nique Holstein aura lieu le 16 juillet, à la Ferme JMS Amitiés, à Ferme-Neuve (près de Mont-Laurier), membre de La Coop Agrodor. Le réseau La Coop est fier de mobiliser l’ensemble de ses entités au service des producteurs agricoles (gammes laitières La Coop, semences Elite, Agrizone et Sonic), en s’impliquant en temps et en financement. Il sera à nouveau cette année le présentateur officiel de cet évènement d’envergure. Visionnez la vidéo produite par Holstein Québec en 2015 au https://youtu.be/L11W6EIyMGw.
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FERMES FAMILIALES DE GRANDE TAILLE : PLUS RENTABLES 90 % des fermes américaines sont familiales. Mais leur taille varie grandement. Selon le département de l’Agriculture des États-Unis, les fermes de petite taille ont des revenus bruts de moins de 350 000 $. Celles de grande taille génèrent des revenus d’un million et plus. Parmi les petites fermes, 64 % en moyenne étaient dans le rouge en 2014, avec une marge de profit de moins de 10 %. Par contre, la majorité des moyennes et grandes exploitations n’étaient pas déficitaires. Ainsi, la conjoncture a beau évoluer d’une année à l’autre, certaines règles de base demeurent. Dans le secteur animal principalement, l’absence de politiques agricoles structurantes chez nos voisins du Sud alimente la roue de la consolidation.
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